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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Comme au premier jour [Harper] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Harper MacFusty
Harper MacFusty
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Lumos
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Jeu 24 Juin - 20:55
Comme au premier jourAbigail & Harper


Il était une fois Harper Auburn au pays des rêves. Ses songes flottent dans les nuages cotonneux d’un éclatant ciel bleu. De toute part, l’horizon n’appartient qu’aux cieux. Ses songes vagabondent, sautant de nuages en nuages sans but précis. Oh ? Qu’est-ce que c’est ? Un bébé cheval ailé. Il y en a plein ! Ils sont de toutes les couleurs. Serait-ce des Abraxan ? Non, Harper déteste les Abraxan, ils ne lui inspirent pas confiance, ils ne l’aiment pas et en plus ils boivent du whisky pur malt. Pour le moment, Harper est fâché avec le whisky. Ces bébés lui rappellent un dessin animé qu’elle regardait en boucle quand elle était petite. Avec sa sœur, elles s’amusaient à sauter du canapé au fauteuil pour reproduire les mouvements des chevaux qui apprenaient à voler sous l’œil bien veillant de leurs parents tout aussi ailés. Assise dans le rocking chair, Grand-Mère Elaine regardait le dessin-animé en les surveillant, s’agaçant à constater que même les chevaux ailés réussissent à se marier. Grand-Mère Elaine a toujours été une femme exceptionnellement aimante, persuadée que le bonheur réside dans le mariage. Imaginez son désarroi lorsque sa fille annonça vouloir être actrice, puis eut deux enfants avec deux pères différents, les fruits d’une nuit. Cela dit, les songes de Harper essaient de se rapprocher des bébés chevaux, mais tous volent et virevoltent au gré de leurs envies sans lui prêter attention. Les songes de Harper se mettent en colère, elle déteste être ignoré, même lorsqu’elle rêve, surtout lorsqu’elle rêve ! Après tout, c’est son rêve, elle a bien le droit d’exiger que les choses se passent comme elle l’entend. Entend ? Qu’est-ce que c’est ? De la musique ? Une musique résonne d’on ne sait où. Après tout, il s’agit d’un rêve, on n’a pas besoin de savoir d’où vient miraculeusement cette musique. L’arrière train rembourré des petits chevaux se met à remuer. Ils lèvent leurs sabots pour mieux se dandiner, leurs petites ailes frémissant au rythme de la chanson. Il a fallu que Harper s’endorme pour assister à une rave party de bébé chevaux ailés. Les Abraxans, eux, au moins, ont plus de tenue et de fierté. Et puis de toute manière, ils ne pourraient pas tenir sur leur patte arrière, celles-ci étant démesurément plus courte que celles à l’avant.

Harper ouvre un œil. Puis un deuxième. Ce rêve, c’était vraiment du grand n’importe quoi. Elle s’apprête à bailler à s’en décrocher la machoire mais se ravise, son regard intrigué par le nouveau spectacle qui cueille absolument toute son attention. La dernière fois qu’elle avait surpris (par mégarde hein) Abigail entrain de danser, elle s’était faite engueulée. C’est étrange, ses songes entendaient une musique, sa conscience éveillée n’en entend pas. La seule musique qui coule est celle déversée directement dans les oreilles d’Abigail qui s’active dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Excellente idée, elle meurt de faim.

Harper passe une main dans sa tignasse complètement décoiffée, baille enfin en essayant de n’avoir aucun retour de son haleine en pleine narine et se lève. Cette fois-ci, hors de question que les choses se passent comme la dernière fois. Encore moins de bon matin. Harper se dirige vers l’enceinte bluetooth, se saisie de son téléphone posé à côté pour choisir une musique. Et ça démarre. A fond ! Bonjour les voisins. Coucou Bonnie.

mood


Et sans plus attendre, elle se retourne en direction de la cuisine où s’active Abigail et commence à déhancher son popotin, la dentelle de son short de nuit gigotant dans tous les sens. Finalement, les bébés chevaux ailés lui ont donné le ton. Harper ne sait pas danser (les bébés chevaux non plus cela dit) et s’en moque totalement. Elle s’abandonne à la musique, de loin l’un de ses morceaux préférés, et quand le refrain arrive, elle pointe son index vers Abigail, chantant en playback, comme si le son et elle ne faisaient plus qu’un.

I'm hooked on a feeling
I'm high on believing
That you're in love with me

Harper sourit, s'amusant follement, invitant Abigail à la rejoindre pour que leur danse ne fasse plus qu'une.
:copyright:️ DABEILLE
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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Lumos
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Ven 25 Juin - 10:19
Du coin de l'œil je voyais du mouvement, et, calmant mes expressions corporelles, je regardais tout à fait Harper qui s'était dirigée aussi vers son téléphone. Elle avait mis l'enceinte Bluetooth si forte que bientôt sa musique domina la mienne (heureusement que je n'avais pas de voisins). Je n'étais pourtant pas vexée, et cette fois, contrairement à la dernière fois, je ne semblais pas dérangée qu'elle soit là. Je ne l'étais pas, parce que je savais qu'elle était là et que j'avais pris la décision de danser non loin d'elle. La dernière fois, elle m'avait surprise tandis que je me croyais seule. Cette nuance était de taille.
Tirant sur le câble de mes écouteurs pour les retirer, je mettais en pause ma propre musique. Je retenais un rire amusé en voyant Harper commencer à se déhancher elle aussi devant moi au rythme de ce titre que j'affectionnais également beaucoup. La laissant se rapprocher de moi, une lueur aussi malicieuse que séduite traversa mon regard tandis qu'elle fit semblant de prononcer les paroles de la chanson. Sans hésitation, je fis le dernier pas dans sa direction pour entrer dans sa danse. Moi non plus, je n'étais pas douée pour les pas adroits, davantage habiles pour la chanson que je maitrisais parfaitement, ainsi que la guitare et le piano.
Mais on s'en fiche ! L'important c'était de passer un instant à deux, en fusion, et c'était ce que nous étions en train de faire. Un moment que je n'espérais plus avoir avec Harper tant j'étouffais tout ce que je ressentais pour elle. Je ne voulais plus m'autoriser ni à espérer ni à demander.
Joignant mes mains aux siennes, je restais d'abord distante (je savais ce que la proximité avec elle me faisait), bras tendus, j'alignais mes pas aux siens, remuant de concert (c'est le cas de le dire) nos membres à peine protégés par les tissus légers de nos tenues de nuit. Sous ma chemise, je sentais le médaillon que je portais autour du cou s'agiter comme s'il essayait de s'échapper, en vain. Sans faire aucun playback, moi, je la regardais en prononçant ces paroles comme si je répondais à celles qu'elle avait imitées tout à l'heure.

Got a bug from you girl
But I don't need no cure
I'll just stay a victim
If I can for sure


mood


Puis l'air changea, et cette fois, j'éclatais d'un rire cristallin. Encore un merveilleux classique, bien plus dansant que les deux précédents cette fois. Emportée par l'instant, devenue inconsciente, je m'autorisais à coller mon corps à celui de mon amie, posant une main sur son bras, l'autre agrippant fermement ses doigts, je l'emportais dans un rythme bien plus entraînant, la faisant tournoyer sur elle-même pour la faire revenir contre moi. Fort heureusement que j'avais agrandi ma maison par magie à l'époque et que la place de la pièce était vaste. Nous avions tout le loisir de nous déplacer sans bousculer quoi que ce soit.
Doigts glissant sur son corps, je me sentais de plus en plus fiévreuse de pouvoir ainsi la toucher, et lorsqu'elle ne le voyait pas (tout le moins c'est ce que je croyais), je laissais mon regard glisser là où le tissu de ses vêtements cachait les parties les plus intimes de son anatomie. Cette dentelle de ce short bien trop grand à mon goût me demandait de l'arracher, le haut flottant me laissant à peine percevoir ses clavicules m'intimait de passer sa barrière et de passer mes mains au-delà. Pourtant, je me retenais, de toutes mes forces, je me retenais afin de ne pas commettre l'irréparable. Dans le fond j'ignorais combien de temps j'allais pouvoir tenir ainsi, mais pour l'heure, ça m'était égal. Je dansais simplement avec la personne que j'aimais, et je la regardais s'amuser, son bonheur engendrant le mien. Même à la sortie du lit elle restait une femme magnifique, la gueule encore bouffie et les cheveux ébouriffés comme Robert Smith de The Cure.
Venant me coller une énième fois à Harper après que j'eus tournoyé sur moi-même, faisant voler autour de moi ma chemise qui s'était élevée avec élégance dans les airs, je rattrapais ses mains pour la fixer dans les yeux, en murmurant les paroles de la chanson prononcées à ce moment-là.

Oh, things that you say
Is it a lie or just to play my worries away?
You're all the things I've got to remember
You're shying away
I'll be coming for you anyway


Puis, lentement la chanson s'évanouit, la fin du morceau entamé, je restais là, contre Harper, noyée dans la couleur noisette de ses yeux. Le souffle court, le cœur battant à tout rompre, se passa ce qui devait se passer, mes résistances cédèrent. Car je n'étais pas de ceux qui savaient maitriser leurs émotions. Lentement, je rapprochais mon visage de celui de Harper dans l'intention de l'embrasser, toutefois hésitante, mais bien déterminée.
Plus que quelques centimètres qui devinrent des millimètres…

- MAITRESSE !
- WAAAAAAHHH !!!

La voix hurlante et soudaine de mon elfe de maison dans mon dos me fit presque sauter à en traverser le plafond. J'avais à ce point sursauté, et j'étais à ce moment si proche de Harper, que je lui avais sauté dans les bras, agrippée à sa nuque comme un chat essayant de fuir de l'eau. Là, je hurlais contre son oreille, mais à l'attention de Bonnie.

- PUTAIN BONNIE POURQUOI TU AS LE CHIC D'APPARAÎTRE QUAND IL NE FAUT PAS ???!!! ET POURQUOI TU GUEULES BORDEL ??

Comme contrariée, l'elfe de maison pencha la tête sur le côté avant de claquer des doigts, rendant instantanément le haut-parleur de Harper muet.

- Bonnie a appelé plusieurs fois Maitresse et mademoiselle, mais elles n'ont pas entendu, car la musique était trop forte.  Maitresse et mademoiselle Auburn ont-elles faim ?

Bonnie… cette elfe de maison, je l'aimais et la respectais, mais des fois, j'avais tout bonnement et simplement envie de l'empaler et de la mettre en pâture aux dragons de l'île voisine. Lentement, je me décrochais de Harper non sans cacher quelques tremblements à cause de l'ascenseur émotionnel. Regardant la jeune femme du coin de l'œil, je vins à rougir de plus belle, réalisant alors ce que j'étais en train de faire avant que la créature n'intervienne.

- Pardon.

Pardon d'avoir voulu t'embrasser et te transmettre tout l'amour que je te porte. Pardon de t'avoir sauté au cou. Pardon de t'avoir hurlé dans l'oreille.
Sourire gêné, je glissais nerveusement mes doigts dans mes cheveux pour les arranger, enfonçant ma tête dans mes épaules à l'instar d'une petite tortue, honteuse de mon comportement.
Ce n'était pas passé loin.
Afin de mieux fuir le regard de la sorcière, je revenais sur Bonnie qui s'agitait déjà. Claquant des doigts à plusieurs reprises, elle rangeait les draps et le canapé sur lequel nous nous étions effondrées la veille, elle terminait d'empiler les paquets que nous n'avions pas encore ouverts, elle ouvrait les volets pour laisser la lumière du jour passer dans le salon, illuminant mes cheveux blonds au passage, puis terminer de nous servir le thé et le café. Cette elfe de maison était d'une efficacité redoutable.
Alors que je tournais la tête, Harper revint dans mon champ de vision, et je ne pus m'empêcher de m'attarder sur sa chevelure de jais. S'en était trop.

- Bon, je vais prendre ma douche rapide. Je souriais à Harper, le regard toujours fuyant. Commence sans moi, j'arrive tout de suite.

Puis je fuyais dans la salle de bain en m'enfermant à clé, laissant mon elfe de maison et mon amie d'enfance seules (olala… ). Retirant de manière précipitée ma chemise de nuit, je me hâtais d'ouvrir l'eau et la laissais couler sur moi. Douche rapide, non, puisque je trainais alors que ce n'était pas mon genre, faisant durer l'instant plus que de raison. Mais il me fallait me refroidir les idées avec de l'eau glacée et assouvir un désir inachevé pour reprendre totalement le contrôle de mon être.
Une fois calmée, savonnée et rincée, je sortais de la salle de bain et ce ne fut qu'entourée d'un linge, laissant mes cuisses et mes bras à l'air, mes cheveux mouillés me collant au visage et aux épaules, que je me précipitais dans la chambre. Dure vie de célibataire vivant éloignée du monde, j'avais pris l'habitude de traverser ma maison en tenue d'Eve. Maintenant que Harper était là, il allait falloir que je corrige cette attitude. J'enfilais un jean bleu et un T-shirt blanc, épousant parfaitement les formes de mon corps sans les cacher. M'assurant que mon collier était bien à l'abri autour de mon cou, je passais autour de mon index une bague argentée, simple, sans décoration ni prétention.
Un instant plus tard, je ressortais de ma chambre, pieds nus, les mains agitant le linge dans mes cheveux afin de les sécher. Là, je m'asseyais en face de Harper, la fixant enfin à nouveau comme d'habitude.

- Pardon.

Pardon d'avoir été si longue. Pardon de t'avoir laissée seule avec Bonnie. Pardon de te désirer à ce point.
Ce matin, c'était pancakes, il fallait manger les œufs de mes poules. J'en attrapais un pour le déposer dans mon assiette et me servir de miel, attrapant le courrier que Bonnie avait réceptionné pour moi. Il y avait un tas d'enveloppes, apparemment assez importantes, ersatz de ma vie d'héritière de la famille MacFusty. J'avais beau être en arrêt dans ma vie d'enseignante de Poudlard, je ne l'étais pas quant à mes responsabilités familiales, magie ou pas magie. En voyant certains noms de famille sur certaines enveloppes, je laissais échapper de petits soupirs las.

- Encore les MacEnzie… Ils me font chier ceux-là.
- Qu'est-ce que Maitresse et mademoiselle Auburn ont prévu de faire aujourd'hui ?
- Nous irons au marché parce que Harper va rester avec nous quelques jours. Tu viendras avec nous.

Je ne laissais pas le choix à l'elfe de maison qui se contenta d'opiner du chef avant de sortir pour aller à l'écurie libérer Sleipnir, les moutons et les poules, puisque je n'avais pas encore pris le temps de le faire. Car pour la première fois de ma vie, j'avais été déroutée de mes animaux par une femme aux longues et séduisantes jambes et au déhanché parfait lorsqu'elle dansait.



Never Ending Circles
ANAPHORE


Comme au premier jour [Harper] - Page 2 CBY7jAc
Comme au premier jour [Harper] - Page 2 Banniz10

Revelio:

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Harper MacFusty
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Lumos
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Dim 27 Juin - 18:46
Comme au premier jourAbigail & Harper


Harper se déhanche comme une possédée, sans craindre ni la honte ni le ridicule. De quoi pouvait-elle avoir peur exactement ? Dans ce salon, il n’existe qu’Abigail, sa nuisette et elle. Un sourire s’étire sur son visage manquant de le fendre en deux lorsque son amie se prête au jeu en entrant dans la danse. LEUR danse folle sur un rythme endiablé. Le froissement des tissus est largement étouffé par le son beaucoup trop fort de la musique. Elles dansent face à face, concentrée sur la musique, libérées du temps et de l’espace.

Ooga-Chaka Ooga-Ooga
Ooga-Chaka Ooga-Ooga
Ooga-Chaka Ooga-Ooga
Ooga-Chaka Ooga-Ooga

Le passage préféré de Harper. Elle mime une danse maorie pour appuyer le côté sauvage de la mélodie et de ses paroles, frappant alternativement ses coudes du plat de la main. Son amie se saisit de ses mains pour une nouvelle danse à quatre pieds, les doigts liés. La chanson touche à sa fin. Sans transition, un nouvel air est entamé. A l’unisson, elles expriment leur joie en reconnaissance la mélodie, Abigail éclatant de rire, Harper poussant un cri de joie comme une harpie en extase. Elle aime tellement cette chanson. Plus le chanteur monte dans les aigus, plus elle a l’impression de s’étirer vers le ciel, comme aspirée.

Sans résister, elle se laisse entraîner, guider, riant aux éclats lorsque sa cavalière la force à tourbillonner sur elle-même avant de la ramener contre elle. La dernière fois qu’elle avait autant rit c’était lors de leur course folle à travers le dédale de couloir de Poudlard, un soir de Noël, dans leurs jolies robes virevoltantes. Depuis ce soir-là, elle n’avait plus jamais portée de d’élégante robe de cocktail comme si le souvenir de cette merveilleuse soirée possédait obstinément un arrière-goût amer.  

Comme dans un rêve, sa conscience perd pied, ne sachant plus si elle appartient à la réalité, profitant de ce moment joyeux, de l’agréable sensation des énergies qui s’entremêlent, de cette proximité, si douce, lui permettant de respirer son parfum, toutes ces odeurs qu’elle connait si bien. Lentement, le morceau amorce sa fin, tranquillement la musique s’éteint. Elle aurait tellement aimé qu’elle ne s’arrête jamais, craignant peut-être que leur complicité s’évanouisse, que la rupture entre leurs doigts ne soit douloureuse. Les plaisirs éphémères nous rendent tellement dépendant. A cette pensée, une once de peur la traverse. Mais, son esprit s’en détache bien vite, regard rivé sur le visage d’Abigail, s’apprêtant à réduire la distance qui sépare leur bouche. Comme subjuguée, comme une prisonnière ravie d’être enfermée dans un donjon, oubliant cette tour immense qui lui fait peur et cette pierre froide qui lui gèle les os, Harper ne bronche pas, elle ne bouge pas d’un fil, ses yeux en amande à demi-clos, totalement à la merci d’Abigail… qui hurle. Elle hurle. Elle hurle en réaction de l’interpellation soudaine de son elfe de maison, préoccupée par leur ventre creux.

Mademoiselle à super faim, affirme-t-elle à l’elfe Bonnie d’une fois étouffée car Abigail enserre son cou plutôt fort.

Lentement, Abigail relâche sa prise, s’excusant avec des joues rougissantes. Harper ouvre la bouche, s’apprêtant à répliquer, mais aucun son ne parvient à sortir. Pardon ? Aurait-elle loupé un épisode ? Pour une fois elle pense à sa langue censée tourner sept fois avant de prononcer le moindre mot. Sauf qu’au bout de sept, les mots se bousculent dans sa tête. Après avoir donné quelques instructions à son elfe de maison, Abigail disparaît dans la salle de bain. Finalement, Harper hausse des épaules et se jette dans le canapé.

Prends ton temps, s’écrie-t-elle.

Elle pianote sur son téléphone pour que l’enceinte bluetouth entonne une nouvelle chanson. Cette fois, la chanson est plus récente et c’est la voix d’une femme qui résonne.

mood


Put my mind at ease
Pretty please
I need your hands on me.

Elle jète un coup d’œil intrigué à Bonnie, affairé à préparer des pancakes. Par merlin ! Elle a pensé aux chips, mais pas à la pâte à tartiner. Pourvu qu’il y est un pot de pâte à tartiner bien gras bien sucré dans les placards d’Abigail.

Pourquoi tu ne m’appelle pas madame, Bonnie ?

Trop occupée pour ses âneries, Bonnie feind de l’ignorer, déposant le nécessaire sur un large plateau. Les couverts tintent, les bols s’entrechoquent, les pancakes cuisent dans un petit crépitement et une bonne grosse odeur de sucre creusant un trou béant dans l’estomac (déjà vide) de Harper.

Bonnie… Bonnie ? Bon…

Comme pour couper court à la discussion, Bonnie dépose un gros pot de pâte à tartiner (bien gras bien sucré) sur le plateau, en le faisant claquer pour attirer l’attention d’Harper.

Tu me fais flipper Bonnie. Je ne veux pas avoir si tu sais lire dans les pensées. Ne me le dis pas.

Bonnie ramène le plateau pour le déposer sur la table basse.

Mademoiselle laisse des papiers de barre chocolatée traîner partout, mange des cookies au chocolat, des madeleines au chocolat, des muffins triple chocolat, des pains au chocolat (pas de croissant). Il n’y a que les chocolats fourrés que Mademoiselle n’aime pas, finit-elle par dire, faisant référence à une boîte de chocolats offerte à Abigail pour sa convalescence par un collègue, la seule boîte que Harper n’avait pas touchée.

Ça m’écœure, explique-t-elle d’une voix solennelle.

Ahurie par la perspicacité de Bonnie, Harper fait infuser le thé d’Abigail puis prépare son café pour accompagner la pâte à tartiner au pancake qu’elle s’apprête à dévorer. Le temps défile à toute vitesse car déjà Abigail ressort de la salle de bain, fin prête (du moins presque) et fraîche j’suis pas fraîche dans sa tenue d’une grande simplicité. A nouveau, elle s’excuse. A nouveau, Harper ne comprend pas. Langue qui tourne sept fois dans sa bouche. Mots qui se bousculent dans sa tête. C’est pour ça qu’on nous demande de le faire plutôt que de se précipiter ? Tourner la langue sept fois vous retourne le cerveau ? Quelqu'un aurait un doliprane ?

Le temps s'est écoulé à toute vitesse, Harper ne s’en était pas rendu compte, perdu dans ses pensées, la bouche pleine de chocolat, ou essayant d’attirer l’attention de Bonnie en pliant entre ses lèvres un pancake pour en faire un bec de canard.

Si tu n’aimes pas trop tes voisins, je peux leur faire une visite courtoise. Ils ne t’en voudront pas mais ils ne te parleront plus, assure-t-elle, parlant d’une voix complètement détachée.

Puis, pendant que Bonnie sort s'occuper des animaux et autres créatures, elle abandonne Abigail à son petit-déjeuner pour faire un saut (géant) dans la salle de bain, se préparant à aller au marché. Assurément, elle a pris beaucoup trop d’affaire. Beaucoup trop de vêtement qu’elle ne mettra pas. D’ailleurs, elle ne les mettra jamais. Elle enfile un pantalon flare de printemps, blanc rayé de noir, et un haut aux manches bouffantes. Lorsqu’elle sort de la salle de bain, Bonnie vient juste de rentrer et la regarde bizarrement. Alors Harper fait demi-tour pour peigner ses cheveux.

Dix minutes plus tard, elle débarque à nouveau dans le salon pour crier qu’elle est prête.

Faut que tu dises à Bonnie de faire moins à manger,
annonce-t-elle sur un ton très sérieux. Sinon dans deux semaines tu pourras me faire un enclos.

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Abigail MacFusty
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Dim 27 Juin - 22:24
Savourant tranquillement mes pancakes, je ne loupais rien du petit manège qui s'était installé entre Harper et mon elfe de maison. Depuis que nous étions enfants, je savais que Bonnie se méfiait de Harper à cause de sa très grande vivacité (ce qui lui donnait par extension plus de travail). Cela dit, Bonnie n'était d'ordinaire pas une elfe froide et distante. Peut-être devrais-je lui parler un instant seule à seule. Mais pour l'heure, ça attendrait, je savais que la créature savait faire preuve de patience lorsqu'elle le voulait, et elle savait aussi que je tenais à Harper (tout le moins comme amie). Elle n'allait donc pas envenimer les choses volontairement.
Le linge sur ma tête, je mâchouillais mon repas tout en grommelant sur mon courrier. Ce que proposa Harper me fit rire et je lui répondis sans réfléchir, sans réaliser que j'allais peut-être envenimer un sujet déjà sensible.

- Oh tu vois beaucoup de voisins sur cette île toi ? Non ce sont pas… comment dire… ? Leur fils s'est mis dans la tête d'être l'un de mes prétendants. Mes parents se sont mis en tête de me marier pour que j'assure la descendance des MacFusty.

Je n'avais jamais vraiment trop parlé de ma fonction d'héritière de la famille à Harper, tout cela m'ennuyait, et pour cause, je n'étais pas quelqu'un qui appréciait beaucoup l'administratif, je préférais être sur le terrain et m'occuper de mes dragons. Mais c'était pire depuis le décès de Kyle et depuis que mes parents aient pris conscience que je n'avais aucune relation stable et aucune envie d'avoir des enfants. Repoussant la lettre sur un coin de la table je terminais de mâcher mon pancake avant de reprendre.

- Ce sera le dixième refus d'une invitation à un dîner. Il comprendra peut-être un jour.

Bonnie qui passait par là secoua la tête, comme désapprobatrice. Je connaissais bien sa position sur le sujet, elle qui était avant tout l'elfe de maison de mes parents. Je la soupçonnais d'ailleurs de m'espionner pour eux, comme s'ils attendaient dans l'ombre le bon moment pour agir et pour me marier de manière précipitée. Bien sûr, ma famille n'avait rien à voir avec ces grandes familles de sang pur qui organisaient des mariages arrangés juste pour la qualité du sang ou pour garder un certain rang de noblesse. Jamais mes parents ne me forceraient la main, mais je les savais capables d'être plutôt intrusifs, quand bien même leurs intentions seraient louables, comme par exemple s'inquiéter de ma grande solitude, après ma santé. "Mais s'il t'arrive quelque chose et que tu es seule sur ton île, comment feras-tu ?" était la litanie que j'entendais le plus depuis que je vivais à Soay. Bonnie était également une excellente excuse venant d'eux pour que je ne sois pas entièrement seule.

Laissant ensuite mon amie aller prendre sa douche à son tour, je profitais pour terminer de lire mon courrier, empilant les lettres dans un ordre apparemment très précis qui était propre à mon organisation personnelle. Me levant du canapé, j'allais poser le tout sur la table avant de revenir auprès de la table basse pour tout rassembler et ramasser. Bonnie ou pas, je ne voulais pas non plus qu'elle soit une esclave totale, je l'avais toujours considérée comme mon égal, et je n'avais pas besoin de magie pour débarrasser, ranger et mettre les assiettes dans l'évier. Je ferai la vaisselle plus tard. Observant ensuite mon amie sortir de la salle de bain, je la reluquais discrètement, admirant sa tenue tandis qu'elle était occupée à un combat de regard avec Bonnie… avant de redisparaître dans la salle de bain. Ce petit manège m'amusait beaucoup et se fut en souriant que je levais les yeux en plafond en secouant sensiblement le visage.
M'asseyant à la table posée non loin de la cuisine, j'attrapais un parchemin pour y noter tous les ingrédients dont nous allions avoir besoin au marché, non sans faire une grosse rature qui rayait le papier de droite à gauche lorsque Harper me hurla qu'elle était prête. Je n'étais pas sourde ! Mais elle, à force d'écouter la musique aussi fort que tout à l'heure, il ne faisait aucun doute qu'elle allait finir avec un sérieux problème d'audition. Toutefois, je ne fis aucune remarque et me contenta de grommeler, connaissant bien la jeune femme et son entrain habituel. De plus, sa dernière remarque me décontenança et je ne pus m'empêcher de sourire doucement.

- T'as qu'à lui dire toi-même elle ne va pas te mordre… et c'est toi qui mangeais pour quatre quand nous étions enfants. Elle doit penser que tu es toujours la même.

Je la lorgnais de bas en haut, ouvrant la bouche puis la refermant comme un poisson hors de l'eau. Je me retenais in extremis de rajouter que son enclos, ça pourrait être l'île entière et la maison sa maison si elle le désirait. Mais je préférais m'abstenir, hantée par le souvenir de ce qui s'était produit lorsque je lui avais dit que nous pouvions s'installer ensemble une fois diplômée de l'école.
Clignant des yeux pour reprendre mes esprits, je pliais le bout de parchemin rayé pour le mettre dans ma poche, j'allais enfiler des chaussettes puis mes chaussures avant de finir d'arranger mes cheveux dans la salle de bain. Enfilant enfin un pull léger sur mes épaules pour me protéger du froid qui commençait déjà à revenir sur les îles Hébrides, j'attrapais un sac brodé puis j'invitais Harper à sortir de la maison. Là, je fermais la porte et, une fois Bonnie avec nous, nous transplanions dans les îles Hébrides intérieures.
Une fois arrivée, ce fut les exaltations du marché qui parvinrent à nos oreilles, et les divers fumets typiques de ces lieux vinrent assaillir mes narines. J'adorais les marchés pour leurs ambiances très typiques. Ici, c'était un lieu qui ne me correspondait pas puisqu'il était très bruyant, avec beaucoup d'agitation. Les gens allaient et venaient dans tous les sens, les produits, magiques et non magiques, pouvaient sembler très farfelus, et la foule me faisait horreur. Néanmoins, je prenais sur moi en me rapprochant sensiblement de Harper, prête à cramponner sa main si besoin.

- Bienvenue sur l'île de Skye dans les Hébrides Intérieures. C'est le plus grand marché sorcier de la région. Je fouillais ma poche pour en sortir ma liste et la lire rapidement. Alors…

Relevant les yeux, j'allais me diriger vers un stand lorsque je fus attrapée par le bras par un jeune homme plutôt séduisant. Propre sur lui, ses vêtements sorciers démontraient qu'il n'appartenait à aucune facture particulière. Ses yeux bleus azur semblaient me sonder derrière une coupe de cheveux brune aux nombreuses mèches.

- Abigail MacFusty ! Te voir ici est inespéré, comment vas-tu ? Il s'interrompit en regardant Harper et en lui souriant de plus belle. Imperceptiblement j'en vins à froncer les sourcils. Regarde-la encore une fois comme ça et tu vas manger tes dents mon garçon. Mais je clignais des yeux lorsqu'il revint sur moi avec son air charmeur. Je ne veux pas paraître pressant, mais as-tu bien reçu ma dernière lettre ? J'attends beaucoup de ce rendez-vous.

C'est qu'il ne me lâchait pas le bras ce con, et j'avais beau essayer de me défaire de son étreinte, doucement, ça ne semblait pas le percuter qu'il était en train de m'entraver désagréablement. Un peu renfrognée, je lui répondais tout en reculant, mon dos venant alors se poser contre Harper comme si je cherchais à me réfugier contre elle.

- Ah euh oui MacEnzie je l'ai bien reçue, mais je n'ai pas encore pu y répondre, j'ai beaucoup de choses à faire… Tu… Tu peux me lâcher s'il te plait ?

À ma demande, il resserra davantage son étreinte et allait répliquer. À l'aide.


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Mar 29 Juin - 23:09
Harper Auburn a écrit:
Comme au premier jourAbigail & Harper


Un prétendant. L’un de ses prétendants. Le dixième refus. Un prétendant pour assurer la descendance des Macfusty. Harper se fige le temps d’un éclair. Un gros morceau de pancake coula le long de sa gorge avant qu’elle n’eût le temps de le macher convenablement. Pour ne pas s’étouffer, elle gigote sur son siège pour l’avaler sans tousser à coup de grande gorgée de café brulant. Maintenant, c’est sa langue, sa gorge et tout son œsophage qui vont cloquer, mais au moins son hébétement sera passé inaperçu. Avant de retrouver ses appartements, devra-t-elle empoisonner le whisky et mettre des pièges à cervelles moyenâgeuses dans le jardin ? Les gnomes, c'est quand même plus marrant. Est-ce qu'il y a des gnomes sur les hébrides ? Peut-être devrait-elle en importer et les dresser pour qu'ils attaquent toute la bétise qui pourrait roder autour de la maison d'Abigail (et embêter Bonnie). Pour garder contenance, Harper quitte la table pour s’enfermer dans la salle de bain.

Son retour est plutôt serré dans son pantalon. Abi lui lance une remarque assez pertinente. Harper, songeuse, échange un regard avec l’elfe.

Bonnie s’il te plait, arrête de me nourrir autant, sinon on pourra remplacer le portrait de la grosse dame par mon portrait.

L’Elfe acquiesce, surement en songeant qu’en réduisant les quantités, à la première occasion, Mademoiselle va se plaindre.

En un plop ! Les deux sorcières et l’elfe transplanent sur l’Île de Skye, au milieu d’un marché aux commerçants bruyant et aux clients grouillant comme des fourmis. Harper hume l’air. Ses narines sont délicieusement chatouillées par une odeur de sucre. Bonnie l’observe du coin de l’œil.

Mademoiselle à faim ?

Non ! Se défend-t-elle. Mais par Merlin ! Ca sent tellement…

Un homme au carré de la tête au pied vient de se saisir du bras d’Abigail. Est-ce qu’il vient de me sourire ? Mon dieu, crevez-moi les yeux, je ne peux pas supporter ce narcissisme sur fond de cupidité. Non, crevez-lui les siens plutôt. Les pieds de Casanova Mackenzie retomberont peut-être sur terre. Pendant qu’ils échangent quelques mots, Harper se tient en retrait, imaginant ses oreilles s’ensanglanter à l’écoute d’une conversation aussi pathétique. Elle aurait dû voler la lettre sur le bureau d’Abigail pour étouffer le belliqueux avec. Pari sans magie tenu ! Abigail s’écarte, réduisant l’écart qui les sépare, s’éloignant de l’imbécile qui refuse délibérément de la lâcher. Harper se demande si elle rêve ? Est-ce que c’est une plaisanterie ? Elle est bien réveillée et les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Elle ne tournera pas sept fois sa langue avant de parler. Par contre, elle sortira sa baguette (si elle avait convenu de la garder dans un écrin une fois à l’intérieur de la demeure d’Abigail, par les temps qui courent, il est cependant impensable de sortir sans) pour l’enfoncer dans la gorge de l’audacieux.

Est-ce que tu sais que l’électricité n’est pas l’apanage des moldus ? Après leur découverte, les sorciers ont voulu reproduire ces jolies éclaires qui mettent tout à feu et à sang, ces sensations qui engourdissent, cette énergie capable de vous paralyser et de vous faire cramer. Lâche son bras, Maczizi, sinon quand le fulgurignis va te faire cramer, ta main va servir de conducteur et faire cramer notre amie Abigail.

Elle avait parlé d’une voix détachée, assez linéaire, sans provocation mais ponctuée d’une certaine impatience. Dans l’opiniâtreté, certains sont vraiment coriace. Un bon coup de foudre sur la tête leur ferait le plus grand bien.

Est-ce que tu veux voir cramer ton zizi, Maczizi ? Ajoute-t-elle en le gratifiant d’un large sourire moqueur, plus qu’agacée.

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Abigail MacFusty
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Mer 30 Juin - 10:30
J'avais éclaté de rire en voyant Harper s'adresser à Bonnie et surtout, en voyant la tête circonspecte de mon elfe de maison. Ces deux-là ensemble c'était comme les Dupond et Dupont, et elles continuaient aussitôt que nous étions arrivées au marché. Décidément, cette matinée m'avait mise d'excellente humeur, et j'aurais souhaité pouvoir en vivre un millier d'autres.
Mais je gardais mes souhaits pour moi, vœux qui d'ailleurs furent bien vite interrompus avec la venue de l'héritier des MacEnzie. C'était trop beau pour être vrai. Tandis que j'essayais de me défaire de son emprise, Harper fit ce qu'elle avait toujours fait : me soutenir lorsque j'étais ennuyée par autrui. Moi, petite sorcière haute comme trois pommes et aux airs menus, j'étais une proie facile, à l'époque pour les autres élèves qui se prenaient pour des rois et des princes dans les couloirs de Poudlard, et aujourd'hui comme pour  ceux qui souhaitaient entrer dans un rapport de force avec moi. Quand bien même je m'entrainais avec Sean depuis plusieurs mois, je resterai toute ma vie une femme à la faible musculature, je ne pouvais pas aller là-contre. À force que notre amitié grandissait lorsque nous étions enfants, Harper avait compris ce déséquilibre que je vivais, et souvent, elle prenait mon parti, lorsque Kyle n'était pas dans les parages pour me venir en aide.
Son intervention ne me surprenait guère, mais ce fut en voyant le jeune homme se redresser de toute sa hauteur que je commençais à entrevoir les ennuis. En effet, le sorcier n'était pas du genre à se laisser faire, et encore moins par une femme.

- Non, mais c'est qui celle-là ?

Me redressant, reprenant soudainement contenance, je m'interposais entre les deux opposants, me libérant d'un coup sec de l'emprise de MacEnzie. Levant les mains devant chacun d'eux, je les regardais alternativement.

- Wow, wow, wow, on se calme, personne ne va duelliser personne. L'écossais me fixa, et avant qu'il ne réitère sa question, je répondais de manière précipitée. C'est ma f… femme. J'allais vraiment dire femme ? Danser avec Harper le matin ne me convenait vraiment pas du tout. …ffff-fabuleuse meilleure amie ! Archibald MacEnzie, je te présente Harper Auburn.

Reculant d'un pas, je venais entourer le bras de Harper avec les miens, puis je la tirais un peu en arrière, enchaînant toujours pour ne laisser aucune occasion au sorcier d'en placer une.

- On a plein de trucs à faire, tu sais ce que c'est, professeur de Poudlard, préparation des cours pour les élèves, tout ça… Promis, je te réponds au plus vite ! À bientôt !

Là, j'entrainais Harper avec moi en la tirant pour nous éloigner du jeune homme, d'un pas pressé et précipité. Une fois que nous avions mis assez de distance entre MacEnzie et nous, plongées dans la foule du marché, je lâchais Harper, faisant trainer mes doigts sur sa main sans m'en rendre compte, je soupirais bruyamment.

- Pfouuuuuuuuuuuuuuuuuh…. On a eu chaud… merci. Je regardais la jeune femme en biais. Mais évite la prochaine fois de menacer des familles originaires des Hébrides, ça peut poser des problèmes aux MacFusty. Nous travaillons très régulièrement ensemble… Je remuais les épaules. Disons… rester politiquement corrects. Même si j'aurai bien aimé le voir avec les cheveux dressés sur la tête à cause de l'électricité.

Là, je levais ma main droite pour attraper une mèche de cheveux blonds et la relever au-dessus de mon crâne. Amusée, je me laissais aller à un petit gloussement avant de cligner des yeux et regarder autour de moi. Soudainement, je revenais un peu à moi et réalisais où nous étions. Lâchant un petit soupir, je reprenais ma liste en main pour la regarder, essayant par la même occasion de retrouver mes esprits.

- Mmh bon… le pain et les légumes sont par là-bas. J'indiquais la direction d'un geste du menton puis levais les yeux vers Harper tout en rangeant le papier dans la poche de mon pantalon. Si quelque chose te fait envie ou attire ton regard, tu me dis, on n'est pas pressées.

Tout le moins, moi, je n'étais pas pressée. J'étais en congé, je n'avais pas d'impératifs à Poudlard, mais Harper en avait, c'était donc à elle de m'imposer un rythme. Moi, mon seul et unique but était de prendre soin de moi, j'avais pris de l'avance avec le programme de mes élèves et j'étais certaine que mon remplaçant et collègue ainsi que mademoiselle MacMillan s'en sortaient très bien avec les créatures fantastiques.
Me dirigeant donc vers le lieu qui m'intéressait d'un pas tranquille, prudente afin d'éviter les gens qui risquaient de me percuter (j'étais si discrète que c'était souvent que je me faisais bousculer), j'enfonçais ma tête dans mes épaules, glissant mes mains dans les poches de mon pantalon. Ce fut un petit tintement boisé qui attira enfin mon attention. Là, je m'arrêtais et tournais la tête en direction d'un marchand dont le stand était couvert d'objets magiques divers et variés.
Frôlant le bras de Harper pour lui indiquer que j'allais changer de direction, je me dirigeais vers le stand, et tout particulièrement vers un carillon de vent fait entièrement en bois. D'apparence, il ressemblait à n'importe quel carillon, mais à y voir plus précisément, la sculpture du bois était très particulière, et je ne semblais pas intriguée uniquement par la beauté de l'objet et de l'ouvrage soigné.

- Oooh, regarde… un carillon de tempête. Devinant que Harper n'allait rien comprendre à ce que je venais de dire, je prenais la liberté de lui expliquer avant qu'elle ne me pose la moindre question. Il y en a beaucoup sur les îles Hébrides chez les sorciers, surtout ceux qui vivent sur les côtes, ou par exemple des marins. Le carillon classique moldu s'agite simplement quand il y a du vent, d'accord ? Celui-là, il indique les tempêtes avant qu'elles n'arrivent. Il est soufflé par le vent, mais aussi par les fluctuations météorologiques. Pensive, je me redressais coinçant mon index entre mes dents. À toute allure, je réfléchissais, avant de suggérer à mon amie. Tu penses que ce serait un cadeau qui plairait à tes grands-parents ? On ne voit pas que c'est magique quand on ne connait pas sa véritable utilité, ils ne seront donc pas en danger et… ça peut les protéger. Si le vent tourne, au sens propre comme au figuré, ils seront avertis à l'avance et pourront prendre les mesures nécessaires pour se protéger ?

Peu sûre de moi, je levais mon regard vers Harper, l'interrogeant du regard, attentive à son avis. Car après tout, il s'agissait de ses grands-parents, pas des miens.



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Mar 6 Juil - 19:04
Comme au premier jourAbigail & Harper


Outrée, Harper assiste impuissante aux déblatérations d’Abigail visant à se débarrasser de ce malotru. Qui c’est celle-là ? Harper aurait tant aimé lui coller son poing dans la figure. La diplomatie de son amie révulse sont estomac de nausées. Cette attitude franche et calme pour contourner le conflit est tout à fait honorable. Mais, à son sens, le voisinage, les étroites relations entre familles et, avec tout le respect qu’elle a pour les parents Macfusty, tout cela ne pardonne pas le comportement arriéré de cet imbécile, aussi grand que cupide. Les badauds interpellés par le petit incident (la baguette plantée dans le cou de monseigneur Maczizi n’a, alentour, échappé à personne) arrêtent leurs activités pour observer la scène. Harper les ignore, mais Abigail a pris le contrôle de la situation, prenant congé de l’odieux Maczizi (qu’on la lui coupe !), ses bras enroulés autour de sien l’entraînent à travers la foule, loin de l’esclandre. Quel dommage. Harper aurait bien aimé lui flanquer une belle correction. Avant que son visage horripilant ne disparaisse, noyé au milieu des badauds, Harper profite de l’attention détourné de Abi pour lui lancer un joli doigt d’honneur prolongé par sa baguette. Maczizi ouvre large sa bouche d’indignation puis disparaît au milieu de la foule grouillante. Une foule qui grossit au rythme des transplanages intempestifs des sorcieres marquant leur arrivée par un plop ! étouffé.

Déambuler à travers les étalages s'avère de plus en plus compliqué mais, hormis son doigt tendu vers Mackenzie, l'ambiance est globalement détendue. Grossier personnage. Arriéré mental. Elle s'imagine Abigail pendu au bras d'Archibald (est-ce autorisé d’affubler son enfant d’un prénom pareil ?), toute de blanc vêtu aux côtés de l’autre face de rat rayonnant de mener sa belle à l'hôtel. Quelle horrible pensée. Un frisson l'aurait parcouru si l’ambiance joviale et bon enfant du plus grand marché sorcier de la région ne l’amadouait pas.

Travailler ensemble signifie tout accepter ?

Bonnie élève vers elle un regard qu’elle peine à déchiffrer, tandis que Abigail lui recommande le politiquement correcte. Harper tourne sept fois sa langue dans sa bouche avant de hausser à son tour les épaules. Abigail glousse d’amusement avant d’en retourner à leur mouton. Harper est admirative de sa capacité de passer du coq à l’âne, alors qu’elle a toujours envie de taper sur la figure de Mackenzie et de lui écraser le…

]Oh de la tarte à la citrouille ! On peut avoir de la tarte à la citrouille ?

Elle se rappelle qu’elle est adulte et qu’elle perçoit un salaire.

Je veux de la tarte à la citrouille ! Surenchérit-elle en se dirigeant vers la tarterie. Mais Abigail frôle son bras pour indiquer qu’elle change de direction. La tarte à la citrouille remise à plus tard, elle suit son amie, enchantée de découvrir le carillon de tempête.

C’est adorable, ils seraient ravis !

Harper se demande si elle pourra ensorceler l’objet afin qu’il puisse également les prévenir de sa venue. Elle est sa manie de vouloir tout ensorceler !

Une petite fille la bouscule en tentant de ne pas se laisser distancer par ses camarades plus âgés, plus véloce. Pendant qu’Abigail se charge du carillon, son regard suit le défilé de garnement se regroupant autour d’une petite sorcière replète vêtue d’une longue robe mauve décorée de constellation. Sa chevelure grise est tellement rêche qu’elle se maintient toute seule sous la forme d’un chapeau napoléonien. Curieuse, Harper fait signe à Abi qu’elle se dirige vers le rassemblement d’enfants surexcités. Arrivant à proximité de l’attroupement, Harper découvre enfin l’objet de leur attention : dans un petit enclos merveilleusement bien aménagé, des chatons de divers âges, mangent, boivent, jouent à la bagarre.

Je les récupère dans la rue, les soigne, et sillonne les marchés pour leur trouver un foyer, lui explique la vieille dame.

La bienfaitrice observe Harper derrière ses lunettes à double foyer, les mains jointes derrière le dos. Harper s’agenouille pour mieux les regarder. Tous ne cessent de gigoter sauf un. Le petit être, plutôt maigrichon et d’allure frêle par rapport à ses congénères, est recroquevillé dans un coin, caché dans un cabanon, terrorisé, à l’affut du moindre bruit.  

Il n’a pas eu un début de vie facile, raconte la bienfaitrice.Et maintenant, les autres n’arrêtent pas de la martyriser. Il n’aime pas la bagarre et peine à prendre du poids.

Pauvre petit être.

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Abigail MacFusty
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Mer 7 Juil - 11:34
Harper avait raison, je savais qu'elle avait raison. Travailler avec d'autres familles importantes des îles Hébrides n'excusait pas tous les comportements, mais elle savait aussi à quel point j'abhorrais la violence. Je ne voulais surtout pas faire d'émules, il était déjà assez compliqué pour moi de me faire ma place au sein du Ministère en tant que dragonologiste avec mes idées saugrenues. Si je refusais à ce point de prendre officiellement mon rôle d'héritière, c'était aussi pour éviter toutes ces complications, mais j'étais forcée de constater qu'elles arrivaient malgré moi. Peut-être que si je me défendais un peu plus, comme me l'avaient suggéré Luca et Harper, je serais davantage respectée dans mes diverses fonctions ? Sans doute que ma petite taille et mon air angélique donnaient l'impression aux autres qu'ils pouvaient abuser de moi. C'était pourtant bien mal me connaître, car je savais sortir les griffes… mais c'était uniquement en cas d'extrême nécessité. Enfin, aujourd'hui dénuée de tous mes pouvoirs magiques, je me sentais cruellement à la merci de tout le monde, et m'embrouiller avec Archibald m'aurait par avance fait perdre malgré la présence de Bonnie et de Harper à mes côtés. Je n'étais pas de taille pour lutter, d'ailleurs, je ne pouvais tenir tête à pratiquement personne, même mes élèves de première année m'impressionnaient.

Bien faible petite sorcière que j'étais. Un jour peut-être que je m'insurgerais.
Aujourd'hui cependant, je prenais le risque de feindre que je n'avais pas entendu les paroles de mon amie, et alors que j'avais son approbation pour le carillon, je m'empressais d'acheter celui qui serait le plus au goût des grands-parents de ma meilleure amie.
Du coin de l'œil, je la voyais me faire signe puis s'éloigner auprès d'une vieille sorcière dont la robe ne passa pas inaperçue. Mon regard aguerri trouva sans le moindre mal les constellations du cygne et du scorpion avant que je n'observe la vieille femme s'adresser à mon amie. Au loin, j'observais le spectacle, silencieuse et pensive tandis que je tendais le sac qui contenait le carillon à Bonnie. L'elfe de maison l'attrapa et le passa par-dessus son épaule comme s'il s'agissait d'un sac à patates. Il fallait dire aussi que le sac était presque aussi grand qu'elle, mais puisqu'il était doté d'un sortilège d'extension, nous pouvions y mettre tous nos achats sans nous soucier de l'espace que ça prendrait ni du poids.

Je connaissais de vue la vieille sorcière à qui Harper était en train de parler. Je l'avais déjà vue sillonner divers marchés, et ce, depuis de nombreuses années. Bien que je trouvais ses intentions louables, je n'avais jamais pris le temps d'aller lui parler ou de lui venir davantage en aide. Si je pouvais aider toutes les créatures de la terre, je le ferais, hélas, cela m'était impossible et parfaitement déraisonnable. Toutefois, je savais à quel point Harper pouvait être seule chez elle des fois, et un peu de compagnies lui feraient le plus grand bien. Qui plus est, j'avais envie de lui faire plaisir, puisqu'elle prenait présentement le temps d'être avec moi, de m'accompagner dans ma solitude magique.
De mes yeux bruns, je ne cessais d'observer au loin les deux femmes, mon cœur se soulevant de bien-être, mais aussi d'émotion. Jamais elle ne me voyait, jamais elle ne me remarquait, lorsque je la dévorais ainsi de mes prunelles qui ne cessaient de lui hurler à quel point je l'aimais, cette sorcière si particulière qui pouvait être à ce point aussi égoïste qu'altruiste. Après toutes ces années, la Gryffondor restait une entière énigme pour moi, et perdue au milieu de cette foule, sa beauté restait plus lumineuse, plus brillante que toutes les autres. Elle avait une aura bien à elle, qui me permettrait de la trouver malgré les aléas de la vie, toujours et à jamais. De cela j'en étais aujourd'hui persuadée puisque, avec rétrospective, je voyais le parcours de vie qui nous avait menés jusque-là. Je n'avais qu'un seul regret… mais on ne peut pas tout avoir, n'est-ce pas ?
Tout en souriant, je baissais le menton pour fixer un instant l'herbe devant mes pieds, celle foulée par les centaines de pas des autres personnes ici présentes.

- Bonnie… Je sortais ma liste de course et y rajoutais quelques éléments à la fin. Soit gentille, s'il te plait, va acheter tout ceci. D'un geste de la main, je lui tendais une bourse de galions que j'avais amenée avec moi. Et n'oublie pas la tarte à la citrouille, s'il te plait.

Gardant mon petit sourire, je regardais mon elfe de maison aller se charger du devoir qui l'incombait avec application, puis, d'abord hésitante, je me décidais à me rapprocher de Harper et de la vieille femme. Là, je regardais les petits félins, bienveillante, avant de jeter un œil à ma collègue.

- Tu sais… s'il y en a un que tu veux prendre sous ton aile, tu peux. Le temps que tu sois à la maison, ça ne fera qu'un animal de plus chez moi, ce n'est pas une affaire.

Un chaton de plus. Une Harper de plus. Mon havre de paix prenait davantage vie et s'embellissait, ce qui ne fit que creuser en mon cœur la crainte de la revoir partir un jour. Ce jour fatidique qui tombera comme une guillotine derrière ma nuque. Ce jour-là, je perdrais définitivement la tête, car je savais d'avance que je n'aurais pas su. Je n'aurais pas osé. Malgré ma discussion avec Luca, je resterais prostrée… parce que je ne me sentais pas légitime à ce point d'avoir une telle importance pour Harper. Je n'en avais plus depuis bien longtemps.

- Lequel as-tu envie d'aider ?

Je laissais la sorcière choisir, pour pouvoir le lui offrir. Au moins, cela me donnait l'illusion qu'elle emmènerait un peu de moi à la fin de son séjour.

*****************

Le craquement du transplanage fut noyé dans le grondement de l'orage. Nous revenions de la fête à Poudlard où la météo était clémente, et ici, la tempête se levait, sans surprise, puisque le vent soufflait la plupart du temps. Enfonçant ma tête dans mes épaules en sentant le froid me transpercer la peau à travers ma robe, je regardais Harper, Bonnie étant restée à l'école cette nuit, avec les autres elfes de maison.

- Je vais faire rentrer les animaux, je reviens.

Tant bien que mal, je fis rentrer les moutons dans l'écurie (Zeus me tenait toujours tête et je ne pouvais plus me transformer pour me faciliter la tâche), suivie des poules et de Sleipnir. Gérard, Grishkin et le petit chaton de Harper étaient déjà à l'intérieur de la maison.
Les œufs récoltés, je fermais la porte après avoir câliné tout le monde puis me dépêchait de rentrer chez moi. Les cheveux détrempés par la pluie, je me les ébouriffais en gloussant un peu, m'adressant à Harper tout en retirant mes chaussures.

- Brouaha, on va avoir un beau temps de chiotte cette nuit. J'espère que tu n'as pas peur des orages. Je tirais un peu sur ma robe mouillée qui commençait à me coller à la peau puis allait poser les œufs à côté du frigo avant de retirer la broche que je portais à l'emplacement de mon cœur pour aller le poser sur la table de la cuisine. C'était une soirée sympa non ?

Innocente petite Abigail. J'avais plongé dans une piscine de caca et j'avais nagé la brasse à l'intérieur en remuant tout à l'instar d'une centrifugeuse. Pourtant, ingénue, je me permettais de faire croire que tout allait bien. Harper s'en irait bientôt. Je retournerais prochainement à Poudlard reprendre mes fonctions.
Tout redeviendra comme avant.
Sans aucun changement.


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Lun 12 Juil - 14:44
Comme au premier jourAbigail & Harper

Petite boule de poils mignonne. Le chaton recroquevillé sous une tonnelle en bois, à l’abri dans sa cage, tremble de tous ses membres, à l’affut du moindre bruit, le moindre petit indice signalant un danger. Nombreuses sont les familles regroupées autour de la cage aux bébés chats, attendries par leurs adorables bouilles, amusées par leurs jeux tous plus fous les uns que les autres. Les enfants pointent du doigt les plus beaux, les plus fort, les plus rapides, le plus grand, le plus petit (le plus mignon !). Tapis dans l’ombre, le chaton effrayé est ignoré de tous, bien que sa bienfaitrice garde un œil attentif sur lui. Le pauvre animal, pas assez âgé pour faire sa toilette seul, est couvert de poussière, si bien que son pelage tigré n’est pas distinct.

La vieille dame, sa bienfaitrice, explique qu’il est âgé de deux mois et demi, retrouvé apeuré sous un abri de jardin aux côtés du cadavre de sa maman. Personne ne sait ce qu’il leur est arrivé. La veille dame suppose qu’il n’était évidement pas le seul de la portée. Elle a cherché ses frères et sœurs, mais en vain. Elle ouvre la cage pour que Harper se saisisse du bébé chat, se laissant emporter, acceptant son triste sort, tremblant comme une feuille, ronronnant pour tenter de s’apaiser un peu. Harper le prend dans ses bras, le caresse, lui murmure quelques paroles réconfortantes, bien que la peur soit trop forte. Loin du vacarme, il se sentira mieux. Abigail venait de lui donner son feu vert (comment aurait-il pu en être autrement de la part d’une passionnée des êtres vivants ?). Harper repartira avec le chaton, remerciant chaleureusement la vieille dame, ses bons soins, et la patience qu’elle investit pour sauver ses pauvres âmes à la merci de la vie dictée par l’humain.

On n’a jamais eu le droit d’avoir des animaux,
raconte Harper. Maman se disait allergique à tous les poils possibles et imaginables. Alors, sans prévenir, j’ai acheté un crapaud. Mon pauvre Winston était obligé de rester enfermer tout l’été dans un aquarium. L’avantage c’est que maman ne rentrait plus dans ma chambre.

Leur tour de marché touche à sa fin. Avant de transplaner, Bonnie suggère un sort pour endormir l’animal afin que celui-ci ne soit pas malade (et malade de peur) durant le trajet. Les chatons n’ont pas l’habitude de transplaner, précisera-t-elle. Alors, le chaton endormi dans ses bras, tandis qu’elles se regroupent toutes les trois pour transplaner, Harper déclare :

Je vais l’appeler Archibald.

Plop !
*******************************************

Une soirée placée sous le signe de… de on ne sait quoi. Harper peine à trouver le juste qualificatif pour baptiser cette longue soirée nostalgie. Le ciel monstrueusement couvert menace de se déchaîner, alimentant sa mauvaise humeur. Abi s’éclipse furtivement pour s’occuper des animaux. Dans le vestibule, Harper envoi valdinguer ses chaussures. Ses pieds nus martèlent le sol de la cuisine où elle fouille nerveusement dans les tiroirs. Des barres chocolatées et des biscuits sablés : voilà la trouvaille parfaite. Elle ouvre à la volée la porte du congélateur, se sert un pot de glace à la vanille (énorme !) puis conduit ses victuailles et sa morosité jusque sur le canapé. Dehors, le ciel explose, Abigail rentre trempée. Les jambes allongées sur un repose-pied, les doigts de pieds en éventaille, Harper ouvre le pot de crème glacé pour y planter une barre chocolatée et des sablés qui lui serviront de cuillère. Harper fait mine de ne pas écouter. Pourtant, même affamée, elle l’entend très bien.

Je n’ai peur de rien, maugréé-t-elle le froid glacial de la crème glacée lui montant au nez qu’elle fronce en grimaçant.

Archibald miaule à ses pieds. En l’espace de quelques jours, bien au chaud dans sa nouvelle maison, le chaton s’est détendu. Il mange bien, joue à n’en plus finir, et espère un peu plus chaque jour qu’on lui laisse enfin découvrir l’extérieur. Elle se fige. Une soirée sympa ? Une chose est sûre, cet entrain et cette jovialité égaie sa mauvaise humeur.

Le champagne n’était pas mauvais, évoque Harper retrouvant sa mobilité et ignorant les implorations du chaton qui saute à ses côtés à grand coup de ronron pour quémander des caresses. L’idée d’être habillée aux couleurs de nos maisons n’était pas mauvaise. Il y avait du monde et de l’ambiance. Les petits fours ne m’ont pas donné envie. L’administration de Poudlard cherche certainement à faire des économies. Les temps sont durs. Je meurs de faim.

Haussement d’épaule. A l’aide d’un biscuit, elle soulève un gros morceau de crème glacée qu’elle enfourne copieusement dans sa bouche.

C’était sympa oui, repète-t-elle la bouche tellement pleine qu’elle peine a articuler. Je me suis bien amusée. Phobos avait l’air en forme. Je crois qu’il m’aime bien. Et cette Théodora, qu’est-ce qu’elle est jolie !

Elle avale en faisant du bruit. Cette crème glacée est absolument délicieuse. Archibald insiste, elle le repousse avec son coude. La crème glacée, ce n’est pas pour les bébés chats.

Harper se cache derrière une façade, l’ombrelle au-dessus de sa contrariété. Elle ne sait pas ce qui l’agace le plus : Luca qui se croit tout permis, le comportement de Abi ou sa réaction qui en découle ? Surprise par son propre comportement, ce soir Harper ne répondait plus de rien. Elle qui d'ordinaire slalome entre les sentiments, évitant soigneusement les désagréments, ce soir, la jalousie l’avait frappé de plein fouet, et elle n’avait pas trouvé de parade, détail qui l’insupporte énormément, venant s’ajouter aux flots d’émotions négatives accumulées ce soir.

Dommage qu’elle soit si jeune.

Harper trempe une barre chocolatée, la recouvre copieusement de crème glacée avant de l’enfournée aussi sec avec délice.

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Abigail MacFusty
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Mar 13 Juil - 12:46
De retour à l'abri, je rangeais les œufs et ma broche, sans vraiment prêter garde à l'état émotionnel de mon amie. Après tout, dès que j'essayais d'aborder un sujet délicat avec elle, elle s'enfuyait comme une anguille. Toutefois observatrice, j'avais bien vu la tonne de sucre qu'elle avait empoigné et qu'elle était en train de s'empiffrer sur mon canapé, comme une enfant qui boudait. Attendrie par la vue d'Archibald, je souriais en voyant la petite créature essayer d'obtenir l'attention de sa détentrice, sans grand succès. Deuxième fait étrange, car jusque-là, le petit chaton avait toujours obtenu toute l'attention de Harper. Que s'était-il passé durant cette soirée pour qu'elle soit ainsi ? Après tout, nous n'étions pas en couple, elle avait sûrement eu bien plus d'aventures que moi depuis notre rupture à notre adolescence, et j'avais bien compris (hélas) avec le temps qu'elle ne voulait pas de moi autrement qu'en étant une amie. Alors quand bien même nous avions joué de manière éhontée avec Luca ce soir, je doutais fortement que ce soit ça qui dérangeait vraiment la directrice des Gryffondor.
Tandis qu'elle maugréait en mangeant, je ricanais un peu en l'entendant parler de Théodora, mais ce fut une lance qu'elle m'envoya en plein cœur. Pourtant habituée à ce genre d'attitude avec ma chère amie, je n'en montrais rien, préférant me pencher en avant pour me saisir du chaton et l'en débarrasser, le serrant contre moi, comme si je passais ma frustration amoureuse sur lui. À défaut de pouvoir câliner celle qui s'empiffrait comme une boulimique sur mon canapé, je câlinais son chat.  Le sourire aux lèvres, regard baissé sur le bébé félin, je répondais à mon amie avec un ton parfaitement normal et détaché, ne montrant rien de la détresse que je ressentais.

- Tu as raison, elle est mignonne… Je te la présenterais bien, mais malheureusement je ne l'ai rencontré que ce soir. Et pour le coup, je ne pouvais pas contredire Harper, Théodora était vraiment une jolie femme. Je comprenais mieux Luca. Jetant un regard furtif à la jeune femme, j'enchaînais. Je ne crois pas qu'elle soit si jeune, elle doit avoir le même âge que nous, tu ne crois pas ?

Je préférais ne pas aborder le sujet de Phobos après ce qu'il avait eu le toupet de dire à mon sujet. Je préférais ne pas imaginer Harper et lui ensemble....
Trop tard, je l'avais imaginé. Un frisson de dégoût et de frustration parcourut mon échine, me faisant sensiblement grimacer.
Me retenant de râler, je me surprenais cependant à parler autant de Théodora dans mon quotidien. D'abord avec Luca, puis maintenant avec Harper. C'était quoi le truc avec cette fille ?
Décidant de m'écarter de mon amie, comme si prendre du recul me permettrait de mieux respirer, je m'approchais des oiseaux, le chaton toujours dans les bras. Vérifiant les gamelles de graines et d'eau, je gratifiais ma chouette et mon phénix de douces et tendres caresses, vérifiant qu'ils n'aient pas été trop surpris par la tempête qui grondait à l'extérieur. Grâce au ciel, ils étaient intacts et secs.
Amusée par une pensée qui me traversa l'esprit, je me mordais la lèvre inférieure avant de lancer sur un ton taquin.

- Au fait, en parlant de champagne ! Tu en as bu j'ai vu ! J'ai gagné notre pari, nananère, à toi la vaisselle, gnihihihihi !

Je me moquais ouvertement comme une enfant, tandis que dehors, les nuages s'amoncelaient, réduisant fortement la luminosité, et nous serions bientôt  dans la pénombre la plus totale si aucune de nous deux ne décidait d'aller entretenir le feu qui se mourrait lentement dans l'âtre de la cheminée.
Dans l'intention de le faire, je retournais vers le vestibule pour attraper une buche de bois, mais mes pieds rencontrèrent un obstacle, m'embourbant.

- Ow put…

Trébuchant, je manquais de finir le nez à terre, me rattrapant de justesse à un meuble, saisissant un peu plus fort le chaton pour ne pas le lâcher. D'ailleurs ce dernier planta ses griffes à travers ma robe, venant me lacérer la peau non loin de la clavicule droite. Grommelant de douleur et d'agacement, je regardais à terre en voyant les chaussures que Harper avait disposées çà et là. Voilà bientôt deux semaines que je me battais avec elle pour qu'elle pose ces godasses sous le meuble prévu à cet effet. Là, je commençais à en avoir un peu marre, et ce fut d'un ton sec que je reprochais à la jeune femme.

- Bordel, Harper, tu peux pas faire attention et ranger tes chaussures ??!! J'ai failli me viander avec Archibald dans les bras !
- Ma mère ne m'a jamais appris.

Non, mais purée elle se foutait de ma gueule ? Il ne m'en fallut pas plus pour me baisser, poser le chaton, me saisir des chaussures de Harper, me redresser, viser, et les lui lancer en plein dans le visage avant de crier ma rage.

- Ben moi je vais t'apprendre !! Par Merlin t'es chiante !!! Et t'as quoi à t'empiffrer comme ça franchement ??

D'ordinaire maladroite, les entraînements avec Sean couplé de ma privation de magie avaient fait en sorte que je devienne douée pour cibler quelque chose de manière plus précise.
Une lueur blanche zébra le ciel noir dehors, illuminant une fraction de seconde l'intérieur de ma maison. Ça faisait deux semaines que je taisais mes frustrations, les chaussures, c'était une fois de trop. Harper me tapait sur le système, et ce depuis que nous étions des enfants. Je voyais qu'elle n'était pas bien et elle se contentait de bouffer comme une vache au lieu de s'exprimer. Je voulais qu'elle me parle, qu'elle me dise ce qu'elle avait sur le cœur, car j'avais bien vu plusieurs fois qu'elle semblait en détresse, mais jamais elle n'avait dit quoique ce soit. Alors, je prenais le risque, une énième fois, de la bousculer… et de la perdre.
D'un pas décidé, je m'avançais un peu, la robe toujours collée à la peau, je ne me rendais pas compte que je commençais à avoir froid et que ma gorge nouée par l'émotion m'empêchait de convenablement respirer.


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Mer 14 Juil - 14:50
Comme au premier jourAbigail & Harper

Vexée que son affirmation n’est pas faite mouche, Harper englouti deux biscuits sablés recouvert de crème glacée d’affilés. Est-ce qu’elle s’en foutait ? Ce Luca lui est-il véritablement monté à la tête ? (Comme de la crème glacée hyper glacée ?) Archibald, au désespoir face à l’ignorance totale de sa maîtresse, miaule plus fort, assez pour monter dans les aigus. Sans lui accorder un regard, Harper fronce les sourcils, comme dérangée par le bruit intempestif des miaulements sonores.

Effectivement, Harper a perdu son challenge. La faute à qui ? A Luca ? A Abi ? A cette soirée débile ? Faut vraiment qu’elle arrête de lancer des défis à tout bout de champs, elle finira par s’y casser le nez. Et les dents. Et la vaisselle. Et si elle cassait la vaisselle ? Elle n’en a même pas besoin pour manger sa crème à la vanille, regardez comment cette barre chocolatée s’adapte parfaitement pour lui offrir une bien belle bouchée de crème ! Archibald Maczizi n’aura qu’à lui offrir une nouvelle ménagère pour leur mariage de sang des hébrides, bien sorcier, bien correct, bien d’ici, bien moyenâgeuse.

Abi récupère le chaton pour le cajoler tandis qu’elle se dirige vers le vestibule pour se délester de ses chaussures. Sa robe trempée lui colle à la peau. Bien fait, elle n’a qu’à attraper froid ! Comme ça Harper restera un peu plus longtemps à salir son canapé. Bien fait ! Un bruit sourd signifie qu’elle trébuche. A en juger par son rugissement, elle a trébuché sur ses chaussures. Bien fait. Abi beugle, lui reprochant pour la énième fois son désordre. Incroyable de répéter la même chanson après tant d’années ! A quoi ça sert de s’énerver comme ça ? Ce ne sont que des pompes allongées sur le sol dans l’entrée. Ce n’est pas comme si elle les avait jeté dans la salle de bain.

Ma mère ne m’a jamais appris.

Ce n’était pas gentil, indéniablement provocateur, certainement pas une excuse, mais tellement juste. Harper se réjouie intérieurement de sa repartie, souriant en regardant son pot de crème glacée bien entamé. Abigail continue de beugler, sans aucun doute, elle n’aimerait pas être ses futurs enfants, les beuglantes seront tonitruantes. Harper ne réagi pas à l’évocation de sa boulimie, même si en un sens, cela lui rappelait qu’elle adoptait le même comportement que sa mère : face aux problèmes, elle s’empiffre plutôt que de l’affronter. Chacun ses méthodes. On ne choisit pas sa famille n’est-ce pas ? Par contre, nous choisissons les amies qui vous beuglent dessus sans raison VALABLE, pour une pauvre paire de chaussure. Pour toutes réponses, concentrée sur son pot, elle réhausse un coin de sa bouche pour un gna gna gna purement je m’en foutiste. Elle attrape une barre chocolatée, se coupant du monde et des cris de Abi, plonge cette bien belle barre de chocolat dans la crème glacée, la porte à sa bouche, suçote la crème et… et bam. Bam ! Quelque chose vient percuter son visage, assez fort pour briser la barre chocolatée qu’elle tient dans sa bouche, le morceau à l’extérieur se détachant pour voler en brisures sur le sol. D’abord sonnée, le deuxième morceau de barre chocolatée toujours dans la bouche, Harper regarde alternativement la chaussure et Abigail. Est-ce qu’elle venait de viser la tête avec brio ? En temps normal, Harper se serait réjouie, l’aurait applaudie avant de demander des détails. Mais les temps ne sont par normaux, Harper à l’impression que la fureur fuse dans sa gorge, lui remontant au nez puis au front, tentant de faire exploser tous les vaisseaux de ses yeux. Est-ce qu’elle a mangé trop de glace ? Est-ce la moutarde qui lui monte au nez ? De la glace à la moutarde ? Elle peine à discerner si le coup à remuer ses émotions en ébullition ou si c’est la vexation d’avoir été frappée. D’ordinaire habituée à s’en prendre plein la tête, une limite venait d’être franchie, mélange d’exaspération et de dépit.

JE MANGE SI J’EN AI ENVIE ! Rugit-elle à son tour, puisqu’apparemment crier est de mise.

Et le chaton saute des bras de Abi pour aller se réfugier quelque part dans la maison où les gens ne crient pas.

Tu préfèrerais que je me scarifie les bras ? Que je rentre chez moi ? J’ai parfaitement le droit d’être de mauvaise humeur, d’être contrariée, et de me taire dans un pot de glace. Tu t’es engagée dans l’armée ou quoi ? Tu t’es entraînée tous les jours pendant que j’allais travailler pour compenser la baguette que tu n’as plu ? Quand je suis venu T’AIDER, gentiment, par bienveillance, pour ne pas que tu vives cette coupure de magie seule, tu t’attendais à quoi ? Que je devienne la parfaite petite Harper bonne à marier ? Gentille, docile, qui sourit aux voisins même quand ils sont bêtes et méchants et qui prépare des cakes aux fruits pour le petit déjeuner ? Il t’a préparé quoi, LOUCA, pendant vos nuits de romance ? Du panettone ?

Sa voix s’étrangle. Elle adore le panettone. Et ça l’énerve encore plus. Harper se sent comme de la lave en fusion. La petite voix à l’intérieur lui rappelle de tourner sept fois sa langue dans sa bouche. Toutes les autres voix se marrent de rire, étouffant sa raison. Il n’y a que la colère qui compte. La colère contre qui ?

C’est lui qui t’a appris à faire ça ?

De l’index, elle désigne la chaussure. Ce Luca serait-il aussi parfait ?

A lancer des chaussures dans la gueule des gens ?

Demeurant assise, sa main gauche se crispe sur le tissu du canapé crissant sous la pression.

T’avais le droit à un tiramisu si tu atteignais ta cible ? Qu’est-ce qu’il t’a appris d’autre ?

Elle n'est pas certaine de vouloir le savoir. Le pot de glace placé sur la table basse, Harper, sa lave en fusion et sa provocation sont  toujours assises sur le canapé.
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Mer 14 Juil - 17:45
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Ah ! Enfin une réaction ! Enfin elle osait parler. Enfin elle disait les choses. Bon, certes, elle disait n'importe quoi et ça n'avait ni queue ni tête, mais au moins, la frustration qu'elle ressentait était en train de sortir. Parfait. Je la menais là où je voulais la mener, à savoir, sur le chemin de la communication, même si pour le moment nous ressemblions davantage à deux putois en train de se rogner dessus. Et par Merlin qu'est-ce que j'avais envie de la cogner quand elle était comme ça, ou plutôt, qu'est-ce que j'avais envie de la mordre et la griffer. Poser des marques dans son cou, dans son dos, sur ses cuisses, de rage, de frustration… j'avais envie de l'abîmer alors que je souhaitais aussi à ce point la préserver. Tous les sentiments que je ressentais à l'instant avaient leurs contraires tout aussi forts, et j'en étais déboussolée. Qu'est-ce que je voulais au juste ? La tuer ou l'aimer ? La voir partir ou l'enfermer dans la cave que je n'avais pas ? La voir manger pour qu'elle se calme ou la mettre au supplice de cesser de se nourrir ? Lui arracher les cheveux ou les lui caresser ?
Tous ces pôles inversés me donnaient la nausée, ça me rendait dingue, je sentais mes muscles bouillir en moi, à tel point que je ne pouvais plus tenir en place. Commençant à faire les cent pas dans le salon, mes oiseaux nous suivaient du regard comme deux spectateurs en train de compter les points d'un match de tennis sanglant.

- Dis pas de conneries, je préfère rien de tout ça ! Je préférerai que tu me parles, que tu me dises ce qui ne va pas plutôt que de te taire en enfonçant ta tête dans le sable comme une autruche ! Et tu veux quoi Harper ?? Hein ? Tu veux quoi ? Que je me mette à genoux devant toi pour te remercier d'avoir été SIIII gentille de venir me tenir compagnie pendant deux semaines alors que je ne t'ai rien demandé ? TU VEUX QUOI HARPER ? J'aboyais cette question pour la vomir tant elle était coincée dans ma gorge depuis si longtemps. Elle m'étouffait et m'empêchait de vivre depuis une bonne dizaine d'années. Tu veux que je te remercie de menacer des familles ancestrales à mes terres natales ? Tu veux que je te remercie de menacer un équilibre politique fragile qui repose sur mes épaules ? Faudrais que tu apprennes à réfléchir deux secondes avant d'agir, ça aurait pu être grave ce qui est arrivé au marché, je dois toujours sauver tes fesses Harper, et j'en ai marre, tu comprends ça ? MARRE !

Je me redressais pour reprendre mon souffle. Là, je réalisais à quel point mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. Non seulement je détestais la violence, mais je la supportais moins encore avec Harper. De plus, ma santé fragile et ma trop grande émotivité m'empêchaient en général de me mettre dans tous mes états… mais avec la jeune femme, c'était impossible que je garde le contrôle de moi-même. J'enchaînais en détachant chacun de mes mots, pointant un index menaçant dans sa direction.

- Tu. Laisse. Luca. En. Dehors. De. Ça !! Putain, mais tu as quoi avec Luca ? Il t'a fait quoi au juste, sinon rien ? C'est un ami, et alors ? Je n'ai plus le droit d'avoir des amis ? Je dois me contenter de toi maintenant c'est ça ? Toi qui es si dévouée au point de venir t'installer chez moi pour deux semaines ? TOI QUI NE M'ABANDONNERAS PLUS JAMAIS N'EST-CE PAS ? Reproche craché en plein visage, j'étais presque étonnée que ce ne soit pas empoisonné, néanmoins, cela risquait d'envenimer les choses. Mais j'étais dans une telle frénésie de rage que je ne réussissais pas à freiner mon élan. Luca lui il ne m'a JAMAIS abandonné, il répondait à chaque fois présent lorsque j'avais besoin d'une oreille attentive ou d'une épaule sur laquelle me reposer ! Lui au moins il ne s'est jamais dérobé ! Et tu veux savoir ce que je pense ? C'est que ça te rend dingo que je sois allée voir quelqu'un d'autre que toi, parce que tu penses que puisque je suis une gentille fifille, je suis dans ta poche depuis toutes ces années ? BEN NON HARPER AUBURN ! Je n'appartiens à personne, et encore moins à TOI !

À qui adressais-je véritablement ses mots ? À elle… ou à moi qui essayais de me persuader que je ne voulais pas dépendre d'elle ?

- Tu veux savoir ? Tu veux vraiment savoir ce qu'il me préparait et m'apportait ? Ben je vais te le dire : de la sécurité, un peu de tendresse et du confort ! Hé ouais ça ne se mange pas, ça aussi ça t'en bouche un coin, j'imagine ? Des choses dont tu as été INCAPABLE de m'offrir parce que… attends parce que quoi déjà ? Ah oui je me souviens : PARCE QUE T'ES PARTIE ! Je n'arrivais vraiment pas à lui pardonner ça et je commençais à me rendre compte que je tournais peut-être un peu trop autour de la chose. De rage, je me mis à grommeler avant d'ébouriffer mes cheveux détrempés. OUI je me suis entraînée, OUI j'ai appris des choses ! Mais ça date de bien avant que mâdâme Auburn ait eu la "gentillesse" de venir s'imposer chez moi ! Je m'entraîne pour les duels depuis des mois avec Sean O'Malley. Oui, Sean, tu te rappelles de Sean ? Tu sais, le gars avec qui tu as fricoté et que tu me l'as JAMAIS DIT ??!! Accusation infondée, je me fiais uniquement à mes excellentes observations et à mon instinct. Mais j'avais toujours espéré me tromper. Et qu'est-ce que ça peut te foutre que je m'entraîne ? T'es jalouse qu'il y ait encore un domaine où je vais te dépasser ? T'es jalouse que j'essaie de combler mes lacunes ? Ça te fait chier que je puisse bientôt me débrouiller sans toi ? BEN BOUGE TOI HARPER ALORS ! Au lieu de t'empiffrer ! Parle-moi, communique avec moi, je t'ai toujours prêté une oreille attentive, je ne t'ai JAMAIS abandonnée ! (Merde c'est sorti encore une fois). Putain, Harper, TU VEUX QUOI ???!

Un éclair cribla une nouvelle fois le ciel, illuminant d'une pâle blancheur mon salon tandis que je hurlais à nouveau ma question. Bon sang, mais Harper, qu'est-ce que tu veux de moi ?
Ce que Luca m'avait appris d'autre ?
Que je t'aime Harper, et qu'il n'y a que toi.
Mais les mots restent figés, coincés dans ma gorge. J'étais incapable de les prononcer.
Si j'ai fait tout ça ce soir Harper… c'était pour toi. Mais encore une fois, tu me déçois.


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Lun 19 Juil - 8:33
Comme au premier jourAbigail & Harper


Parler. Dire ce qu’il ne va pas. Qu’est-ce qui ne va pas ? Dans le fond, quel est le problème ? L’évidence sonne comme un gong assourdissant projetant ses ondes atrocement sonores dans sa boîte crânienne, pour la torturer, la menaçant de tout faire exploser. La vérité fait si mal qu’elle peine à aligner des mots dans son esprit.

Je ne t’ai rien demandé ! Réplique-t-elle, offusquée.

Mais Abi aboyait un flot de paroles courroucées, et la colère de Harper s’accentue à mesure que le ton monte.

Je suis une autruche ? La belle affaire ! On fait une belle bande d’animaux. Tu sais ce que tu es ? Un chien errant blessé préférant boîter plutôt que d’accepter la main… l’aile… la patte… peu importe ! L’aide qu’on lui tend ! Comme si c’était honteux, sale, mal. Ce que je veux ? Et toi, qu’est-ce que t’attend ? Quand je t’ignore c’est mal, quand je t’aide c’est mal. Existe-t-il seulement une bonne solution ? ACCEPTER C’EST DEJA AVANCER ! Avancer, tu sais ? Ce que les familles ancestrales ne font pas, coincées dans leurs coutumes, leurs préjugés, coincés dans leur tête, emprisonnant chacune de ses descendances. Elles ne me font pas peur, tes familles ancestrales, mes fesses n’ont pas besoin d’être sauvées. Je préfère mourir sous l’endoloris de dix consanguins plutôt que de me rabaisser à des gens qui se croient tout permis sous prétexte que leurs coutumes sont ancestrales, leurs fiertés bâtis sur du vent. Ils devraient faire AVANCER leur mentalité, ils serviraient mieux leur dragon, redoreraient l’emblème de leurs îles, sublimeraient leur histoire.

Une trêve, brève, s’installe, laissant en suspend la dispute détonante, un moment de répit pour reposer leurs voix, rassembler leurs esprits. Quel esprit ? Sa tête part dans tous les sens, Harper bouillonne depuis l’intérieur, toutes ses émotions cognent sa poitrine, son ventre, sa boîte crânienne. Ses yeux semblent vouloir sortir de leurs orbites. Même ses narines prennent vie. Ne sachant plus quoi faire de son corps, elle se lève, renversant le pot de crème glacée sur le tapis, pour faire face, droite comme un i. Harper n’a pas l’habitude de se retrouver dans de tels états. D’ordinaire, elle réagit à l’injustice, à la monstruosité, à la méchanceté. Cette situation lui est inconnue, et elle est plongée dans une mer déchaînée, nageant sur place. Abigail lui crache de nouveaux reproches au visage. Cette fois-ci, elle boit la tasse, ne réagissant pas de suite.

Que penser ? C’était faux. Archi (bald) faux. Elle ne l’avait jamais considéré comme lui appartenant. Bien au contraire. N’était-ce pas là le fond du problème ? L’avoir abandonné, consciente qu’elle ne serait plus jamais à elle ? Comment peut-on pardonner un tel geste ? Comment peut-on posséder un amour propre et accepter que quelqu’un que vous aimez profondément vous abandonne pour suivre ses rêves ? Des rêves fantômes, irréalisables, inatteignables, parce que l’univers à d’autres projets pour vous. Mais l’obstination… elle vous fait faire tellement de bêtises. Non. Décidément non. Ce qui lui fait le plus mal en cet instant n’est pas sa regrettable erreur du passé. C’est bien qu’Abigail croit, dur comme fer apparemment, que Harper s’imagine la posséder. Ça fait mal. Une petite voix lui interdit de s’y rabaisser. Comme si lâcher prise lui est impossible, honteux, sale, mal.

Honteux, sale, mal. Comme la supposée aide que Abi refuse.

La sécurité. La tendresse. Le réconfort. Incapable. Oui, c’était vrai, Harper en est incapable. Elle ne réagit pas à ces paroles, laissant Abigail continuer sa tirade, l’observant, les sourcils froncés, les poings serrés, la mâchoire crispée, les mots bloqués. Et la tempête dans sa tête devient un océan de souffrances. Harper avale difficilement sa salive. Aucun mot n’est prononcé, sa gorge est serrée. Tu veux quoi ?

Quand elle eut fini, de longues secondes défilèrent. Des minutes ? La maison est criblée de flash, les éclairs déchirent le ciel, faisant scintiller le plumage rougeoyant de maître Phoenix.

Je ne veux rien, répond-t-elle d’une petite voix. Elle avait rassemblé beaucoup d’effort pour sortir simplement ses mots. Les sortir simplement, justement… Je ne suis pas jalouse. Sa voix a déraillé dans les aigus. Les émotions deviennent atrocement pénibles à contenir. Harper se racle la gorge, espérant (espoir fou) retrouver contenance. Nous n’avons pas fricoté. Avec Sean.

Pourquoi se justifie-t-elle au juste ?

Notre relation, d’un commun accord était purement… charnelle. Ça a duré quelques temps. Peut-être avait-il ce que moi je n’ai jamais réussi à avoir. Je ne voulais pas m’attacher. Et quand j’ai eu peur de le faire, nous nous sommes séparés. Tu voulais savoir, l’autre soir, le nombre de mes relations. Elles ont été nombreuses. Nombreusement dérisoire. Sans jamais que je puisse aimer. Sans jamais y réussir. Sans même essayer. Car je n’ai jamais voulu. Je n’ai jamais pu.

Elle sent ses yeux lui piquer. En réaction, elle bat frénétiquement des cils, comme essayant d’éviter l’inévitable.

Depuis nos dix sept ans. Des hommes, toujours des hommes. Je n’ai jamais réussi à approcher une autre femme.

Ses mots lui transpercent le cœur. Harper plante ses ongles dans la paume de sa main, creuse son ventre et bombe ses omoplates. Pour se retenir. Elle peine à le croire. Elle s’étonne d’avoir réussi à prononcer ses paroles.

Ce que je veux ?  Je voudrai changer le passé. Je voudrai l’impossible. Je l'ai a ccepté. Accepté mon erreur.  J'ai avancé. J'ai cru l'avoir fait. Car ce soir,  j'ai fais trois pas en arrière.
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J'étais en feu, mon corps entier bouillonnait, et rares avaient été les fois où je m'étais mise dans de tels états, mais je savais depuis longtemps qu'un jour, l'abcès allait devoir être percer. À qui la faute pour que ça prenne autant de temps ? La réponse était juste sous mes yeux, et tandis que je faisais les cent pas entre mon salon et ma cuisine, incapable de rester immobile tant j'étais en frénésie, j'écoutais les tirades de Harper en grognant comme un animal sauvage menacé. Pur instinct bestial que j'avais développé à force de trop côtoyer mes créatures magiques, et puisque je me faisais traiter de chien errant, autant agir comme tel n'est-ce pas ? Avec verve, j'aboyais une nouvelle fois sur Harper, la voix si criarde que me gorge, bientôt enflée, commençait à dérailler légèrement, si peu habituée à ce que je parle de la sorte, moi qui étais d'ordinaire si calme, voire muette.

- NON JE NE VEUX RIEN DE TOUT ÇA ! Et j'accepte les choses contrairement à toi qui te contentes de les mettre de côté comme un tas de linge sale ! Moi j'accepte les choses, je résous mes problèmes, j'y fais face puis j'avance ! Ce que tu es INCAPABLE de faire Harper ! Ce que j'attends ? C'est de pouvoir parler avec toi, échanger, au lieu de nous gueuler dessus comme on le fait maintenant, mais à CHAQUE FOIS tu te dérobes, et regardes où on en est ?? À nouveau, je glissais une main dans mes cheveux, tellement nerveuse, manquant de me les tirer tant la colère grondait en moi. Lâchant une expression de rage, faisant volte-face pour (h)arpenter une nouvelle fois mon salon jusqu'à ma cuisine, je reprenais. Putain, mais tu peux pas comprendre que je suis morte de trouille ? Évidemment que je ne sais pas comment agir, parce que je ne veux rien te devoir, je ne veux rien devoir à personne ! J'AI AUCUNE LÉGITIMITÉ, TU M'AS ABANDONNÉ ! Alors je dois faire quoi maintenant ? Continuer à accepter que tu m'ignores et que je sois rien pour toi ? Ou accepter de te prendre ta main tendue au risque que tu t'en ailles à nouveau ? Tu comprends que j'en ai marre de ne pas savoir sur quel pied danser avec toi ? Tu me rends DINGUE, d'autant plus que tu traites maintenant ma famille de coincée ? On t'a toujours accueillie avec gentillesse, on a toujours été ouverts d'esprits ! Et voilà comment tu nous remercies ? En nous traitant de consanguins ?? Ben sympa merci ça fait plaisir !! C'est de la politique, tu ne peux pas comprendre que je doive arrondir les angles, c'est normal, toi tu viens de nul par, toi t'as… t'as pas de famille !!

Je bégayais ces derniers mots, et une fois qu'ils furent prononcés, je les regrettais immédiatement. Mais voilà, ils avaient été dits et le mal était fait. À bout, je disais de la merde, des choses que jamais je n'avais pensées. Il n'y avait que les véritables amis qui savaient où frapper pour que ça fasse mal n'est-ce pas ? Honteuse, j'enfonçais ma tête dans mes épaules, me mordais la bouche si fort que j'en vins à saigner, puis me détourna de Harper pour continuer mon chemin jusqu'à la cuisine où je venais m'appuyer contre le comptoir où je préparais d'ordinaire mes diverses plantes, la botanique étant ma seconde passion. Grimaçant en sentant le goût âcre et métallique du sang couler dans ma gorge, je fermais les yeux, profitant de cet instant de pause pour essayer de rassembler mes esprits et me calmer. Dos tourné à Harper, tête baissée, je fixais obstinément le bois du meuble tandis que dehors, un simple bourouloulou retenti dehors, comme si l'orage lui-même était en pause.
Là, je réalisais à quel point la tête me tournait et un frisson me parcourut l'échine, me rappelant que j'étais trempée jusqu'aux os. Comme si le geste pouvait changer mon état, je tirais une nouvelle fois sur ma robe pour tenter de la décoller de ma peau, en vain puisqu'elle revint immédiatement se plaquer sur ma peau. Quelle soirée de merde.

Néanmoins, je ne pouvais pas donner totalement tort à Harper. J'étais un chien errant qui refusait l'aide qu'on lui proposait. Parce que j'avais toujours peur de déranger, parce que j'avais toujours peur d'être redevable, parce que j'avais toujours peur d'être de trop, parce que j'avais toujours peur d'être abandonnée. Parce que j'avais toujours peur. Parce que je ne savais pas faire autrement, on ne me l'avait jamais appris. Moi et ces maudites conventions sociales de l'enfer.
La voix de Harper qui retentit faiblement dans mon dos me fit presque tressaillir, comme si l'espace d'un instant j'en étais venue à oublier sa présence, mais s'était davantage le ton de sa voix, certes tremblant, mais à nouveau normal qui me surpris. L'orage était-il donc véritablement passé ? Avait-elle dit tout ce qu'elle avait à dire ?
Je ne suis pas jalouse.
Je secouais légèrement la tête. Évidemment qu'elle ne l'était pas, elle ne l'avait jamais été, à quoi m'étais-je attendue ? Et d'ailleurs pourquoi serait-elle jalouse ? Elle n'en avait rien à foutre de moi. Cette pensée n'avait jamais été aussi vraie tandis que j'écoutais ses justifications concernant Sean. Quel petit connard celui-là. Au prochain entraînement je lui péterais tellement la gueule qu'il ne pourra plus manger que de la purée et des compotes le temps que ses dents repoussent.
Si Harper n'était pas jalouse, moi je me sentais étouffée à l'instant par ce sentiment. Ma gorge était si nouée que je n'arrivais plus à déglutir. Je tremblais tellement que je ne parvenais plus à le cacher à Harper et je serrais tellement fort les poings sur le comptoir que mes ongles vinrent marquer le bois. De nombreuses relations. Elle avait eu de nombreuses relations alors que moi je devais en comptabiliser à peine une dizaine tant j'avais été blessée, tant je n'avais pas réussi à me reconstruire. Quand bien même elle ne connut aucune autre femme, les flammes de la rage que j'avais ressenties jusque-là me montèrent aux yeux, me les brûlant terriblement.

Complètement affligée par sa conclusion, je fermais les paupières, laissant échapper un flot de larmes silencieuses qui vinrent s'écraser contre le comptoir. Prise de soubresauts, je me mordais la lèvre pour essayer (avoir l'illusion) de retrouver contenance. Alors voilà, c'était ça. C'était ainsi… Depuis toutes ces années, il n'y avait toujours eu qu'elle dans mon cœur, j'avais toujours aimé qu'elle. Mais voilà, dans le conte de Pierre et le loup, Pierre piège le loup et le pend. Harper m'avait piégée, et elle venait de pousser le tonneau sur lequel j'avais été en équilibre si précaire durant si longtemps. La corde au cou, je sentais que je commençais à manquer d'oxygène alors que l'évidence m'éclata au visage comme une bombe atomique. Harper maintenant était amoureuse d'un autre… et je n'avais aucun droit de me mettre en travers de leurs chemins, d'autant plus que je les appréciais profondément les deux. Je pouvais que leur souhaiter d'être heureux. Je levais ma main droite jusqu'à ma bouche comme pour retenir une remontée de bile que je ne souhaitais pas cracher tout de suite.
Avec moi, elle ne s'était pas attachée, elle m'avait purement et simplement éliminée, car j'étais une gêne. Mais avec Sean, elle s'était attachée, et elle avait eu peur de ça, raison de leur séparation.
Je n'étais plus rien à ses yeux, et quand bien même j'avais essayé de maintenir l'illusion depuis si longtemps, l'évidence de la vérité était cruelle.
La tête bourdonnant, le sang frappant à tout rompre dans mes tempes, je ne prenais pas le temps de comprendre son allusion quant au fait d'avancer et de reculer trois pas en arrière. Je n'avais plus l'esprit, la patience et la volonté de chercher à comprendre.
Il me fallut de nombreux essais infructueux avant de parvenir à trouver la force de répondre, la voix déraillée par mes nombreuses hurlées et par le désespoir qui me pourfendait présentement les cordes vocales.

- Demain… Tu quitteras ma maison s'il te plait… Définitivement. S'il te plait. Tu… Tu iras voir Sean et tu lui diras ce que tu ressens pour lui… et ce… ce sera bien.

Ouvrir la bouche, ça avait été l'ouverture de mon désespoir. Ne parvenant plus à camoufler mon désarroi, je me laissais aller complètement à l'ivresse de mon désespoir. Petit à petit, mes jambes devinrent fragiles et bientôt je ressentirais le sol se dérober sous mes pas. Les unes après les autres, mes forces m'abandonnèrent.
La vérité avait frappé, et c'était mieux ainsi.
Je savais qu'à partir de maintenant, je ne serais plus qu'une coquille vidée de l'intérieur, vampirisée par un amour d'enfance dont je ne parviendrais jamais plus à me remettre. Avec Luca, nous avions allumé les flammes de l'espoir, mais la tempête avait tout soufflé. Pardonne moi Luca, je n'y suis pas arrivée, et peut-être que toi, tu auras plus de chance que moi.
Péniblement, entre deux sanglots, je parvenais difficilement à articuler.

- Laisse-moi seule s'il te plait.

Paupières toujours closes, doigts de la main droite me tenant le visage, pour la première fois de ma vie, la première fois depuis le début de notre histoire, je baissais les bras. Je me laissais tomber dans le gouffre ténébreux et sans fond de la désolation.

When the party's over…



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Lun 19 Juil - 23:10
Comme au premier jourAbigail & Harper


Comme un lion en cage, Abigail arpente les recoins de sa maison, sa propre rage en ébullition. Il faut bien l’avouer : Harper na jamais connu une personne aussi colérique que Abigail. Tant d’émotions retenues prisonnières dans un si petit corps. Elle sursaute, face à son nouvel aboiement, absolument tonitruant. Quelle voix ! A quoi cela sert-il de discuter si c’est pour se crier dessus ? La rage au ventre, la voix de la raison en berne, Harper ne sait plus sur quel pied danser. Elles pourraient s’échanger des reproches des heures durant, à quoi cela rythmerait-il ? Mais oui biensûr, elle accepte les choses ELLE ! Evidemment, comme à l’ordinaire, Harper se cache derrière la vérité pour la fuir… toujours le même refrain. Depuis tant d’années. C’en devient ennuyeux à mourir. Et oui, elle était entrain de se dérober à cette engueulade absurde. Tout ça à cause de monsieur Whisky. Et la sempiternelle excuse de ne rien devoir à personne. Harper souhaiterait lui répliquer qu’elle l’insulte à vouloir lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle est venue l’aider sans rien attendre en retour. Attendre la monnaie de sa pièce est l’attitude d’un serpent, pas d’un lion. Oui bien-sûr, elle l’a abandonné. Est-ce que quelqu’un l’ignore ? Et elle recompense à se lamenter, avec des histoires de « tu viens » « tu pars », « tu me rend dingue », toujours la même rengaine. Cela n’en finira donc jamais ? L’amitié, les disputes, les bons moments, les reproches, les chiens, les autruches, la harpe, le chien… Harper fini par s’offusquer. Bien entendu, elle a toujours été accueillie à bras ouvert par la famille Macfusty, se comportant comme des gens parfaitement charmant et aimant. L’amalgame d’Abigail ranime les braises. Comment ose-t-elle ? Là, debout dans sa cuisine, comment…

Douche froide. Glacée. Gelée. Bain de glace. La paralysie s’empare de chaque muscle de son corps, le choc voile son regard, rendant les déplacements d’Abi à la fois visible et invisible. Ses yeux voient, son cerceau occulte. Rassemblant son courage, Harper parle d’une voix chevrotante. Est-ce qu’elle racontait ? Est-ce qu’elle se justifiait ? Est-ce qu’elle déterrait, enfin, ce que l’autruche s’obstine à couver ? Atterrée, Harper regarde les réactions d’Abigail comme une aveugle, prisonnière de ses tourments. Tu ne viens de nulle part. Tu n’as pas de famille.

Finalement, son amie lui demandera de partir au petit matin. Tu ne viens de nulle part. Tu n’as pas de famille. Quitter sa maison pour… pour aller voir Sean ? Harper papillonne des yeux, recouvrant ses esprits brouillons. Elle se gratte la tête, puis le bras, comme si les mots d’Abigail avaient mis toutes ses cellules en émoi, déclenchant une horrible crise d’urticaire.

Tu veux que je quitte ta maison pour aller voir Sean ?

Harper se touche le front, puis se frotte les yeux. Qu’est-ce que vient faire Sean dans l’histoire ? Elle vient de lui faire une révélation, la révélation, celle qui explique tout, et là voilà qui évoque Sean. Plutôt que de tourner sept fois sa langue dans sa bouche, Harper aurait bien aimé tourner sa langue sept fois dans son cerveau histoire d’y mettre de l’ordre.

Qu’est-ce que Sean vient faire dans l’histoire ? lance Harper en se massant les tempes.

Elle venait de ravaler ses larmes, chamboulée en mode… maxima. Elle lui demande de partir. Il n’en a pas question.

Je me suis engagée à t’aider, j’irai jusqu’au bout. Il ne nous reste que quelques jours. Je vais honorer mon engagement contre ton gré s’il le faut, lance ton phénix contre moi si ça te chante. Comment oses-tu Abi ? Me cracher mon absence d’identité à la figure ? Le chagrin ne justifie pas tout. Il ne justifie pas non plus que tu entendes les choses comme ça t’arrange ! Pour une fois, ton manque de lucidité est aberrant. Ce que tu as dit… n’a pas de nom. Qu’est-ce que tu croyais ? Que j’allais ramper à tes pieds pour te demander pardon ? Abigail à de la peine, mais les autres, certainement pas ! Il n’existe que la sienne. Elle, ses maux, son hypersensibilité, le fardeau de l’héritage familiale, sa discréditation chez les dragonologistes. Maintenant son absence de magie. Il n’existe donc que tes problèmes ? Le monde entier est contre toi ! Tu sais quoi ? Tu me fatigues ! Je me suis livrée à toi, toi qui me traites d’autruche, tu l’as compris comme tu le voulais. Alors tu sais quoi ? Oui je vais m’en aller. Te laisser seule pour te donner une bonne raison de te plaindre dans ton coin. Harper s’avance vers le vestibule, marchant, au passage dans la crème glacée renversée et fondue, sans y prêter attention. Dans le hall, elle se baisse pour ramasser ses chaussures, marmonnant comme une veille femme aigrie.

Ma tête sans visage plongée sous terre s’en va. Tu peux jeter toutes mes affaires dehors, je viendrai les chercher demain. Ou jamais. Je suis parfaitement agacée des brimades. Ma tête est peut-être sous terre mais au moins, elle est protégée et forte, quand bien même, aucun père, aucun parent n'a daigné lui donner un visage.

Elle ouvre la porte et se retourne, pour hurler.

Je n’ai jamais dit l’avoir aimé, tu es une grosse débile ! Ne pas savoir entendre quand je te dis, implicitement, n’avoir jamais aimé une autre femme que toi, n’avoir jamais aimé personne d’autre que toi. C’est moi l’autruche mais c’est toi la sourde !

Elle s’apprête à claquer la porte derrière elle, mais ressent comme une impression d’inaccomplie. Cette dispute manque de casse. Les chaussures dans la tête c’était du joli, mais ça n’a rien pété. Elle marche jusque dans le séjour, pour se saisir du petit paquet qu’elles n’avaient toujours pas déballé. Ce petit quelque chose qu’elle voulait tant lui offrir. Elle l’attrape et le lance sur le sol avec fracas. Le papier Craft se déchire tandis que l’objet qu’il renferme se brise. On entend un mécanisme s’affaisser, des ressorts crisser de désespoir, une harpe en porcelaine vole d’un côté tandis qu’un chien roule sur le sol, de l’autre.
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Qu'est-ce que Sean avait à voir dans l'histoire ? C'était qu'elle se moquait de moi en plus… mais je n'avais plus la force de répliquer, j'avais baissé les bras, je n'avais plus envie de rien. Je me sentais juste capable de rester là, seule, comme un animal blessé et attendre que la faucheuse vienne me prendre. Après tout je n’étais bonne à rien, n'est-ce pas ? Je tenais à peine debout, et les tirades de Harper manquèrent de m'achever. Qu'elle soit à ce point offusquée par mes mots, cela ne m'étonnait guère, et je prenais ses reproches (injustifiées elles aussi), à bras ouverts, sans me défendre. Je les laissais me lacérer le dos et le cœur, parce que je n'étais plus capable de me défendre, parce que je ne voulais plus me défendre. Le battant de ma poitrine acceptait comme une victime sa sentence, coupable de tous les maux que nous vivions, Harper et moi, ce soir. Ma raison, elle, refusait de se dire qu'elle était égoïste, elle refusait d'accepter que je me plaignais alors que je ne le faisais pour ainsi dire jamais, que je faisais toujours passer les autres avant. Mais à quoi bon me protéger ? Ça ne servait plus à rien du tout.
J'avais  entrainé Harper dans ma chute, et quand bien même elle voulait honorer son engagement envers moi au départ, voilà qu'il ne fallut que quelques phrases en plus pour qu'elle change d'avis et se dirige vers la porte.
Parfaitement incapable de bouger, le regard troublé par les larmes qui noyaient mes yeux, j'entendais la porte s'ouvrir, et ses dernières paroles terminèrent de m'ouvrir le cœur.
Qu'est-ce qu'elle venait de dire ?
Tétanisée, horrifiée, je restais totalement paralysée, me repassant ses mots dans ma tête en boucle, jusqu'à ce que j'entende un dernier fracas métallique, de ressort et de porcelaine. D'ordinaire, ce geste aurait terminé de me paralyser, me rendant catatonique à vie, mais pour cette seule et unique fois, il eut l'effet de me redonner le souffle de vie nécessaire pour me permettre de bouger. Ce cadeau… j'en voyais les miettes à terre, ces restes de nos deux âmes que nous venions de déchirer l'une contre l'autre en une dispute qui n'avait maintenant plus aucun sens.

Ce que ma tête était incapable de faire, mon corps le fit pour moi. Tout bonnement par miracle, je parvenais à lâcher le comptoir de la cuisine, courir jusqu'à un meuble se trouvant non loin de l'entrée, mais incapable de freiner mon élan à cause de l'émotion et de ma faible constitution, ce fut le mobilier qui me stoppa, rentrant dedans sans vergogne, fracassant ce qui se trouvait dessus ou le bousculant jusqu'à la chute inévitable avec le sol de ma maison. À la hâte et à tâtons, je parvenais tant bien que mal à saisir ma baguette rangée ici, et sans la moindre hésitation, je la pointais en direction de la porte. Avec un geste habituellement précis et une grâce presque délicate, j'incantais un sortilège de manière parfaite… mais la porte d'entrée se ferma avec un tel fracas que mes oiseaux sursautèrent. Le verrou se ferma si fort qu'il en fut maillé, rendant impossible l'ouverture de la porte sans redresser tout le mécanisme. Ce simple petit sortilège que nous apprenions en première année pour verrouiller une porte suffit pour me donner un tel vertige que je perdais l'équilibre, et je m'effondrais contre le mur, grommelant en sentant mon épaule se faire percuter si fortement. J'aurai pu, j'aurais dû m'arrêter là, mais toujours, ma tête fut bien incapable de réfléchir. Je pointais ma baguette en direction d'un pot de fleurs posé non loin de la cuisine. Nouvelle incantation lancée sur la verdure, celle-ci sembla prendre vie. Elle s'agita lentement puis ses tiges se mirent à grandir pour se diriger dans ma direction et venir serpenter contre la porte.
D'apparence innocente, tout comme moi, cette maison regorgeait de ressources insoupçonnées, et la présence des plantes et des fleurs, ainsi que des animaux, n'étaient pas uniquement décoratives, mais aussi défensives. Harper pouvait à présent le comprendre tandis que la plante rendait lentement les accès à la sortie impossibles à atteindre. Ce second sortilège, que je devais maintenir, détruisit mes dernières forces, m'obligeant à tomber à genoux non loin de l'entrée. Du sang s'échappa de ma narine, et j'eus pour seul réflexe de poser mon poignet devant. Bientôt, le tissu jaune doré de ma robe vint se faire envahir par le rouge écarlate de mon sang, à l'instar d'Harper qui s'était insinuée dans chacune de mes mailles durant toutes ces années.
La voix faible et cassée, je parvenais à parler tandis que je clignais frénétiquement des yeux pour chasser les points noirs qui s'imposaient devant ma vision.

- Je te prie de m'excuser… mes mots ont dépassé ma pensée et ma raison à cause de la colère… Je suis vraiment désolée d'avoir dit ça, j'ai honte. T'es pas sans visage Harper, tu ne l'as jamais été à mes yeux. Moi, je te vois. Écho de ce que je lui avais dit à l'université, lors d'une fête de fin d'année tandis que nous étions enfermées dans une pièce, et que nos retrouvailles furent éclatantes et savoureuses. Ce soir, je n'espérais plus rien d'autre que de me faire pardonner. Le souffle court, le poignet toujours devant le visage, la peau livide, je regardais en direction de la jeune femme avec difficulté. Tout comme pour moi… ta colère ne peut pas justifier ce que tu dis sur ma famille… ni sur moi. J'essaie toujours de faire passer les problèmes des autres avant les miens, tu ne peux pas me dire que je suis égoïste, ce n'est pas juste, et je vais te le prouver… Harper… tu t'es toujours moqué, avec gentillesse certes, des nombreuses fois où je tombais malade. Phobos le sait… il suit mon traitement… et ce qu'il a dit ce soir… était juste inacceptable. C'est pour ça que je suis partie avec Luca lui faire visiter Poudlard, j'avais besoin de m'éloigner de la foule. Mais voilà... je ne suis pas parfaite... excuse-moi...

Harper savait à quel point j'étais mal à l'aise dans le brouhaha, et peut-être qu'avec ce que j'étais en train de dire, elle pourrait enfin comprendre que durant toute la soirée, je n'avais fait que porter un masque avec tout le monde. Je n'avais pas été moi-même, et ça, elle le savait très bien. Dégageant le poignet de mon nez, je regardais l'étendue du sang qui s'était déversé sur le T-shirt, et combattant un nouveau vertige, ma tête se balançant d'avant en arrière tandis que je ne cessais pas mon sortilège, la plante ne cessant d'occuper de plus en plus l'espace pour nous enfermer, ma baguette dans la main, je reprenais, tant bien que mal, ma voix étant de plus en plus cassée et faible.

- Tu vois… tu dis que tu restes… mais finalement tu pars quand même… j'y comprends rien…  c'est pas… un reproche. Juste… une remarque. J… J'ai plus la force de me battre avec toi mais j… je ne te laisserais pas partir. Plus j… jamais. J… je pensais qu… que je n'avais plus aucune importante pour toi… et je voulais pas que tu vois… que… sans toi, je suis incapable de respirer… sans toi… je ne peux pas vivre, Harper. Depuis nos dix-sept ans je suffoque… J… je t'ai toujours aimé, depuis le premier jour. J'ai… jamais… arrêté de t'aimer. Tu m'as brisé, mais… ça a juste… renforcé mes sentiments pour toi. Je t'ai laissé partir une première fois, aujourd'hui, c'est fini. T'as dit… t'as dit que t'as jamais aimé personne d'autre que moi… J'avais pas compris. Maintenant oui… et quitte à paraître pour une psychopathe… je vais t'enfermer et te garder avec moi.

Le peu de dernières forces qu'il me restait terminait d'être absorbé par mon sortilège, m'obligeant à cesser toute incantation. Me laissant tomber contre le mur, je ressemblais à présent à une poupée de chiffon démembrée qui avait été jetée ici. Les paupières clignant lentement, le souffle toujours court, je souriais avec ironie. Harper m'avait traité d'égoïste et j'avais réfuté ce fait… mais pour la première fois de ma vie, je m'imposais véritablement à elle en l'obligeant à rester avec moi. Parce que je ne savais pas comment faire autrement. Parce que j'étais une handicapée sociale.

- Je t'aime, et je veux faire ma vie avec toi. Depuis tout ce temps... j'ai... toujours envie de... faire ma vie avec toi. Je… t'es pas sans visage et sans famille… je… te vois... et je... voudrais faire partie de ta famille.


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Jeu 22 Juil - 18:57
Comme au premier jourAbigail & Harper


Voilà. Cassé parterre. Brisé en mille morceaux. Le cadeau. Elle n’aura pas de cadeau. Bien fait. Si tôt son geste d’accomplie, une vague de culpabilité la traverse, le sentiment désagréable d’avoir fait une bêtise cumulée avec la fierté idiote d’assumer fermement son geste. Maintenant, comme une andouille, elle va se retourner pour franchir la sortie. Comme une idiote. Peut-être qu’elle claquera la porte, histoire d’en rajouter une couche, pour convaincre sa bonne conscience qu’elle a bien fait. Comme une idiote. Un bruit fracassant freine sa marche. Qu’est-ce que c’était ? Harper se retourne, découvrant une Abigail à genou, baguette tendue. La porte claque, verrouillée par maintes tours, provoquant un nouveau sursaut ainsi que l’agitation des volatiles dans leur cage. Comme plongée dans un rêve éveillée, son cerveau incapable de suivre la cadence effrénée de la réalité, Harper observe le mur de verdure se déployer pour former l’ultime verrou. L’infranchissable.

Elle savait. Ô oui, elle le savait. Elle savait que la colère avait poussé Abigail à prononcer des paroles qu’elle regretterait. Ce genre de paroles qu’on rétorque juste pour faire du mal, à l’autre et à soi. Harper s’était servi du même mode opératoire. On tape là où ça fait mal pour défendre sa poire. Puis, ce n’est pas une douche froide qui se déversa au-dessus de sa tête mais plutôt le poids de trombes d’eau glacée d’une cascade venue de nulle part sans prévenir, la trempant jusqu’aux os, paralysant chacun de ses muscles qui ont tant besoin de chaleur pour avancer. Paralysée. Harper ouvre la bouche puis la referme. Les mots lui manquent, les émotions coulent à flot. Crispée, elle desserre ses poings, assistant au déluge de sang marquant Abigail du nez jusqu’à la robe. Ainsi donc tout s’explique. L’évidence des choses l’extirpe de la torpeur dans laquelle la révélation venait de la plonger. Rapidement, des flash-backs défilent dans sa mémoire. Tant de souvenir prennent une nouvelle dimension. Bien qu’elle n’aurait jamais pu s’en douter, le secret bien gardé, une once de culpabilité l’envahie, un peu comme si elle aurait dû s’en apercevoir avant, un peu comme si elle avait été égoïste et aveugle durant tant d’années.

Le bruit des fibres solides s’étirant à l’infini parvint à ses oreilles. Harper ne l’interrompt pas, de marbre et d’effroi jusqu’à ce que les forces d’Abi cèdent, jusqu’à ce que ses paroles se terminent par un je t’aime.  Alors, comme enracinée au sol, Harper élève ses mains paumes vers le ciel pour exprimer son désarroi, ouvrant une bouche déformée par l’abattement :

Abi… comment… pourquoi tu ne m’as jamais rien dit ? J’aurai préservé le secret, on aurait fait un serment inviolable s’il le fallait… toutes ces années…

Impensable. Inimaginable. Elle n’arrive pas à le croire. La pilule est difficile à avaler.

Tu me proposais ton écharpe quand j’oubliais la mienne… tu me suivais dans toutes mes frasques les plus rocambolesques et, et… fatigantes ! Pourquoi ne m’as-tu jamais rien dit ? J’aurai pu t’aider un peu, te délester…

Et puis elle est partie. Partie pour un rêve qu’elle n’atteindra jamais. Partie pour échouer. Sa main droite presse pouce et index sur ses tempes. Un instant, Harper, au plus mal, ferme les yeux.

Comment voulais-tu que je revienne après ce que je t’ai fait ? Elle rouvre les yeux, chacun des traits de son visage est plié d’anxiété. J’ai rompu pour, pour… me planter lamentablement, cravacher dans le vide. Toutes ces années après Poudlard n’ont été qu’échecs et hontes. Le stage au Macusa, une faillite grandiloquente. Je t’ai quitté pour ça. Un an de cascade spectaculaire le nez parterre. Ça ne m’a pas arrêté, j’avais trop honte, il fallait que j’essaie à nouveau, à Londres. Je ne sais pas comment j’arrive à conserver une figure devant l’élite des Aurores actuelles tellement ma défaite a été cuisante. Mais je ne pouvais plus m’arrêter. Je t’avais laissé pour ça. J’ai attendu pour recommencer des mois plus tard. Mon nez ne s’était pas assez vautré.  Je me suis enfin rendu à l’évidence, et je suis partie en Irlande, désespérée, humiliée et honteuse. J’avais honte, tellement honte, tu n’imagines pas à quel point j’avais honte. Une honte qu’on n’oublie jamais, qui vous rattrape à chaque instant de la vie. Parfois j’aimerai changer le passé et à la fois, je me dis que je ne serai jamais devenue celle que je suis à présent. Sans ses épreuves, comment aurais-je pu savoir ma prédisposition pour les sortilèges ? Comment aurais-je pu acquérir tout se savoir ? Je ne suis pas aussi studieuse, assidue et acharnée que toi. Cependant, si on devait me laisser le choix entre retourner dans le passé pour ne jamais te quitter et conserver le présent avec toute l’expérience que j’ai acquise… je te choisirai toi.

Pieds nus, elle s’avance vers Abigail pour s’agenouiller à ses côtés. Face à face, elle la contemple un instant, toujours sous le choc de la révélation. La tête de linotte qu’elle est allait partir en claquant la porte sans baguette… alors, elle attrape la baguette d’Abigail, vise le cadeau brisé et prononce :

Reparo.

Sur le sol se matérialise une boîte à musique circulaire, un large cylindre peint en rouge. A l’aide de la baguette, Harper remonte le mécanisme, la mélodie résonne. Au sommet du cylindre, les instruments d’un orchestre bougent au rythme de la musique. Au centre, on distingue une Harpe peinte en bleue tournoyant sur elle-même. Et, décrivant un cercle autour de l’orchestre, un chien peint en rouge, sur ses deux pattes arrière pour manifester sa joie, langue tirée.


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Je n’ai jamais cessé de t’aimer, murmure-t-elle. Quand je t’ai quitté pour des raisons absurdes, il m’était impossible de revenir vers toi. Je n’arrivais pas à me pardonner. Je t’aime, Abigail Macfusty.

Harper allonge ses bras pour écarter les bras d’Abi, recroquevillée, et l’attraper par la taille pour la ramener vers elle, doucement, la plaçant de côté pour qu’elle puisse s’appuyer contre elle, elle qui n’avait mal nulle part. Elle l’enlace, posant sa tête sur la sienne, les cheveux (mouillés et décoiffés) s’entremêlent. D’une main, elle essuie avec son pouce le nouveau filé de sang tombé du nez d’Abi. Elle s’essuie sur sa tunique.

C’est dégoutant, murmure-t-elle en se retenant d'éclater de rire, son visage déjà fendu en deux par un large sourire.

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Ven 23 Juil - 8:33
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Un petit sourire ironique s'afficha sur mes lèvres tandis que je fermais les paupières tout en secouant sensiblement la tête de droite à gauche. Pleinement affaiblie, je ne parvenais pas à bouger le reste de mon corps, mais la tête, elle, fonctionnait encore bien, et sans doute plus par miracle qu'autre chose. J'avais froid, j'avais une furieuse envie de me laisser aller à l'évanouissement et me reposer jusqu'à la fin des temps. Oui, mais voilà, Harper était plus importante, elle avait toujours été plus importante, alors j'essayais de tenir bon, sentant de nombreux frissons venir me mordre la colonne vertébrale à plusieurs reprises tandis que mon dos mouillé collait à ce mur devenu soudainement si froid. Péniblement, j'avalais ma salive au goût de sang avant de reprendre la parole.

- Oh ce n'est… pas contre toi. Personne ne sait… sauf… le directeur de Poudlard, mes parents, Phobos, quelques soignants de Sainte-Mangouste…. Et toi maintenant. Je… j'ai toujours refusé que cette maladie régisse ma vie alors… je préfère… ne rien dire. Je ne veux pas être prise pour… une handicapée ou… une assistée. J'ai déjà bien trop d'autres handicapes. J'élargissais légèrement mon sourire. Et si… je l'avais fait, tu aurais sûrement refusé mon… bout d'écharpes, ou que je te suive dans tes…. Frasques.

Car c'était ce qui était arrivé la plupart du temps, dans ma toute petite enfance, quand les enfants savaient que j'étais malade. Soudainement, soi-disant pour mon bien, ils ne m'autorisaient plus à jouer avec eux, et mes parents étaient soudainement devenus extrêmement protecteurs. Si je ne m'étais pas battue avec ferveur, sans doute aurais-je fini au fond d'une bibliothèque à faire des trucs chiants et théoriques, plutôt que de suivre mon rêve d'être une dragonologiste.  Rien que pour cette maison, j'avais dû user de tout mon talent argumentatif pour qu'ils acceptent que je m'installe ici, loin de tout. Fort heureusement pour moi, j'étais très complice avec mon oncle et ma tante qui vivait à quelques minutes à vol d'oiseau (ou de balai).

Les yeux mi-clos, que je tenais ouverts avec difficulté, j'écoutais les paroles de ma belle avec souffrance. Depuis tout ce temps, je m'étais douté qu'elle avait échoué dans cet objectif qui nous avait fait rompre à l'époque. Après tout, elle revenait toujours bredouille de ses stages, elle m'en avait toujours très peu parlé, comme si elle esquivait le sujet, et je n'avais jamais entendu parler de son accréditation au Ministère pour les quelques fois où je m'y suis rendue. Enfin, si la jeune femme était parvenue à atteindre ses objectifs, elle serait venue fanfaronner et fêter ça, elle m'aurait tout raconté en détail, comme ce qui lui était arrivé avec son élève et mon cristal. Avec le temps, je m'étais habituée à me dire que ce n'était qu'une élucubration de mon esprit et que je me faisais des idées. Encore une fois, la vérité frappait, brutale et sans vergogne. Néanmoins, je ne tenais pas rancune à Harper, car moi aussi, j'avais beaucoup sacrifié et mis de côté pour les dragons… jusqu'à ma vie sociale. Parce que c'était plus simple pour moi de me plonger dans mon travail que d'essayer de l'oublier elle. Bien que ma fierté soit touchée, ça, cumulé à mes autres diverses douleurs, je ne le ressentais ainsi presque pas. Pourtant, sa conclusion me frappa en plein cœur, et tandis que je battais des paupières pour parvenir à garder les yeux ouverts, de nouvelles larmes s'en échappèrent. Maudite émotivité.

- Je… je ne souhaite personne d'autre que toi, comme tu es maintenant. Tu t'es embellie, tu es devenue tu forte, tu es douée…. Je ne te souhaite pas autrement.

Nous avions toutes les deux notre propre chemin de vie, mais ils avaient toujours été étroitement liés. Si nous n'avions pas traversé ce que nous devions traverser ensemble (mais séparées), alors nous serions sûrement bien différentes qu'aujourd'hui. De plus, rien ne nous permettait d'affirmer que sans tout cela notre couple aurait tenu très longtemps. Aujourd'hui, en cet instant présent, j'étais certaine d'une seule et unique chose malgré mon état déplorable : c'était avec Harper que je voulais faire ma vie, jusqu'à la fin. Cela dit, je préférais taire mon opinion. Les paroles de la jeune femme m'allèrent droit au but et je n'avais plus la force de la contredire.
Rassemblant les forces qu'il me restait, je remuais un peu sur place pour tenter de m'installer un peu mieux contre le mur, laissant mon amie s'approcher pour attraper ma baguette et réparer l'objet qu'elle avait cassé. Regard fatigué, je n'en fus pas moins à nouveau émue en voyant la petite boite à musique. Nous nous étions mutuellement hantées, et j'avais la prétention de croire que cela durerait encore des décennies. Essuyant le sang de mon nez, j'en profitais pour éponger mes larmes avant que Harper ne s'avance à nouveau pour me prendre dans ses bras.
À cet instant précis, je réalisais à quel point j'étais glacée, car la chaleur de sa peau, malgré ses cheveux mouillés eux aussi, me soulagea instantanément. Avec peine, je réussissais à lever les bras pour les passer autour de sa nuque, laissant échapper un long soupir apaisé. Paupières closes, je laissais la mélodie m'emporter, frottant instinctivement ma tête contre celle de la jeune femme comme pour m'assurer qu'elle soit bien présente et que je n'étais pas en train de rêver. Laissant nos cheveux en rébellion capillaire, entremêlés, décoiffés et mouillés, je parvenais à murmurer contre la peau douce de Harper.

- Je t'aime, Harper Auburn.

Une fraction de seconde, emporté par les tintements de la boite à musique et la chaleur que dégageait Harper, je me laissais aller aux songes, jusqu'à ce qu'elle vienne essuyer un nouveau filet de sang. Là, je sursautais presque, puisque je m'endormais, avant de pouffer de rire en la regardant, comprenant sa légère plaisanterie.

- Ouais désolée… en plus ça m'empêche de t'embrasser… on a dû connaître plus glamour toi et moi. Je ne tenais pas vraiment à ce que nos retrouvailles aient le goût de sang, et encore moins le mien. Néanmoins l'idée que ma bouche frôle la sienne me fit violemment frissonner, me rappelant à la dure réalité. Je… je meurs de froid, il faut que je me sèche et que je me mette au chaud, sinon mon retour à Poudlard sera encore retardé…

Laissant mes mains glisser le long des épaules de Harper, je cherchais à tâtons les agrafes de ma robe pour la retirer, elle dont le tissu rougit avait fusionné avec ma peau.
Avec l'aide de Harper, je parvenais à me relever pour atteindre la chambre où elle m'aida tant bien que mal à me dévêtir puis me sécher. Tant bien que mal oui, car c'était sans compter sa bonne volonté couplée de maladresse. Sans doute que mes saignements de nez auraient pu s'arrêter bien plus vite si elle ne m'avait pas cogné la tête contre la porte, et mon épaule déjà au supplice ne me ferait pas souffrir à ce point si elle ne m'avait pas donné un violent coup de coude.
La délicatesse d'Harper était au diapason de l'amour que je lui portais. Mais une fois enfin sèche, nettoyée une fois les saignements arrêtés et au chaud sous les draps, je collais mon corps dénudé contre le sien, soupirant une nouvelle fois de soulagement en sentant sa chaleur. Comme un minuscule vampire, j'essayais de drainer la température de sa peau, je laissais échapper un ricanement contre son épaule.

- Merde on n'a pas réparé la porte et on n'a pas fait revenir le plante… l'arrivée de Bonnie demain matin sera retardée… c'est con…

Ironie dans la voix, je souriais avec malice et, rassemblant mes dernières forces, je me hissais jusqu'aux lèvres de Harper pour y déposer un tendre et chaste baiser, avant de m'endormir dans des songes lourds, profonds, mais salvateurs et réparateurs.  



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Dim 25 Juil - 14:44
Comme au premier jourAbigail & Harper


Il faut l’avouer, Harper est bluffée. Un secret savamment gardé sans commettre d’erreur depuis tant d’années. Elle qui n’arrivait même pas à cacher sa joie aux élèves quand elle planifiait une évaluation surprise (ceci dit, quelle joie de découvrir leurs mines déconfites dès qu’ils décryptaient le comportement de leur professeur). Les émotions de la jeune femme dansent en équilibre sur le fils de l’ambivalence : d’un côté, elle lui en veut de ne lui avoir jamais rien révélé. D’un autre, elle était horrifiée à l’idée des épreuves endurées seule à l’insu de tous. Mais Abigail a raison : toutes ces choses qu’elles avaient vécus, aurait-ce été pareil si Harper connaissait sa maladie ?

Embellie. Devenue forte. Douée. Gênée par les compliments, Harper se contente de sourire, son âme planant à la surface d’un océan de douceur.  C’est que, à force d’être toujours dans la dérision, l’auto-dérision et l’humour douteux, en s’obstinant à dire la vérité brute rien que la vérité brute et surtout la vérité brute sans ménagement pour ses interlocuteurs, Harper ne reçoit pratiquement jamais de compliments, et ceux-là lui vont droit au cœur. Le regard aussi inquiet que bienveillant, elle vient caresser la chevelure mouillée d’Abigail, mue de tendresse, remplie d’amour, parcourue de quiétude. Comment peut-elle encore l’aimer après tant d’années ? Après tout ce qu’elle lui a fait ? La jeune femme est grandement impressionnée. Un amour si collant, si pur, si inébranlable. Qu’Harper puisse encore l’aimer, cela paraît normal : Abigail ne lui a jamais causé de tort. Mais, à l’inverse… Harper secoue la tête pour chasser ces pensées parasites. Hors de question de se gâcher l’instant présent. A présent, Abigail est dans ses bras, ses petites mains enserrant son cou.

Je vais t’aider. Ne résiste plus, dit-elle doucement.

Passant un bras autour de sa taille menu, elle aide Abigail à se relever, non sans difficultés. Sa tête à beau dépasser la sienne de plusieurs centimètres, la tâche se révèle particulièrement ardue. Elles atteignent la chambre après s’être cogné à droite et à gauche. Harper l’aide à se débarrasser de sa robe mouillée, la sèche à l’aide d’une serviette de bain (c’est quand même plus agréable qu’un coup de baguette…) avant de l’allonger dans le lit.

Elle trouvera bien un moyen, répond Harper avec le sourire. Si seulement les Elfes n’étaient pas aussi magiquement capables.

Lui rendant son baiser, elle la laisse s’endormir, profondément. Harper marche jusqu’à la salle de bain pour se débarrasser de ses propres vêtements mouillés et prendre une douche rapide (n’oublions pas qu’elle a marché dans la crème glacée). Les deux mains appuyées sur la vasque, elle prend une profonde inspiration avant d’inspecter son reflet (fatigué) dans le miroir. Il y a tant de choses à intégrer ce soir. Tant de données à avaler. Tant d’émotions à digérer. Même pour un cœur fort (d’autruche) comme le sien, c’est compliqué : la dispute, la maladie, la réconciliation, les reproches, l’amour intacte, la réconciliation, le raprochement, ce soir, elles dormiront côte à côté. Harper a dû mal à y croire. Qu’un jour Abigail puisse lui pardonner… elle ne l’aurait jamais cru. Depuis tout ce temps, Abigail nourrit l’espoir de retrouvaille. Elle ne l’aurait jamais cru. Après tout ce qu’elle lui a fait… Il se fait tard, sous le poids des émotions ses pensées s’emmêlent. Ce n’est pas le meilleur moment pour débriefer. D’un coup de baguette, elle sèche ses cheveux avant de rejoindre Abigail. Elle se glisse dans les draps à ses côtés, la regardant dormir au clair de lune qui s’infiltre par le volet entrebâillé. Pensive, elle caresse son visage. Puis, se souvenant qu’il ne sert à rien de ressasser, qu’il faut se contenter de profiter du moment présent, Harper enfouie sa tête dans le cou d’Abigail. Elle s’endormira avant de susurrer :

Je t’aime, Abigail Macfusty.

La nuit connaîtra son lot d’agitation. Harper fit de nombreux rêves dans lesquels elle avancé à tâtons, sans visage, les mains tendus comme une aveugle sans chien ni bâton. Un cauchemar qui la hantait si souvent, généralement après une sacrée soirée de beuverie. Pour la première fois, un détail changea le court de son rêve : ses doigts agités dans le vide, complètement apeuré par le noir dans lequel elle est plongée, finissent par se saisir de quelque chose de doux, de soyeux, de fort, capable de la remplir d’un fulgurant sentiment de soulagement.

Harper ouvre les yeux. Le jour s’est levé, le réveil sur la table de chevet indique qu’il est onze heures. La maison est plongée dans le silence. Se dégageant de l’étreinte d’Abigail, elle se lève pour farfouiller les placards d’Abigail, dans le but de chercher quelque chose pour se couvrir. Elle attrape le tee-shirt le plus long qu’Abigail possède (qui finalement ne couvrira pas grand-chose) pour descendre rejoindre Bonnie dans la cuisine. Harper meurt de faim.

Dans le salon, la crème glacée à été nettoyée. Dans le vestibule, la plante a retrouvé son pot. Sur le buffet, la boîte à musique trône sur un petit napperon en dentelle. Le tintement des casseroles résonne dans la cuisine.

Bonjour Bonnie.
Bonjour Mademoiselle.

En silence, Harper s’installe à la table. La cafetière à l’italienne (Zoubini cafetière) commence à chanter. Bonnie a un sacré sens de l’anticipation. Sur le set de table bleue (sa couleur préférée), Bonnie dispose une bol pour le café, une cuillère pour la tonne de sucre et trois bonnes feuilles de sopalin (allez comprendre).

Merci, dit-elle à l’adresse de Bonnie en remerciement pour le plateau de madeleine fraîchement sortie du four.

Laissant Bonnie à son jus de fruit maison, elle récupère la cafetière (Lucaftière), déverse le café dans le bol accompagné de tous les délicieux arômes, et commence à manger avec appétit.

Pourquoi tu m’appelles Mademoiselle, Bonnie ? Pourquoi ne m’appelles-tu pas par mon prénom ? Je sais que les Macfusty te traite bien, comme une employée, pas une esclave. Mais… je n’ai jamais eu d’elfes de maison. L’appartement de ma mère était un vrai taudis. Elle se croyait au-dessus de tout et préférait ne pas entretenir son logement au risque de vivre dans la salubrité plutôt que de se rabaisser à faire du ménage. Tout ça pour dire, je ne me sens pas à l’aise, avec quelqu’un qui fait tout à ma place, même si je suis parfaitement désorganisée, désordonnée et que je m’en fiche totalement. Cela ne m’empêche pas d’être gênée. Je suis là en tant… que… euh… invitée à plein temps… ou pas... ou peut-être que euh, bref, j’aimerai que tu m’appelles Harper.

Pendant de longues secondes, Bonnie se fige, ses tâches tenues en suspends, son regard humide planté sur Harper. Elle réfléchit, emmagasine, analyse ce qu’elle vient d’entendre. Finalement, elle détourne la tête, s'en revenant à ses moutons pour presser les fruits.

Harper est la contraction, en anglais, de harp et player.

Et elle se tait. Surprise, voire choquée, Harper garde la bouche grande ouverte suite à cette révélation, la madeleine trempée dans le café tout juste maché bien visible. Elle avale avec difficulté, oubliant qu’il fallait mâcher, se résout à ne rien répondre et annonce :

Je voudrais préparer un plateau à Abigail. Je ne me souviens jamais de ce qu’elle mange.

Sur la table, Bonnie prépare une théière d’eau chaude, des sachets de thé, de la faisselle maison et un verre de jus de fruit. Harper regroupe tout sur un plateau, rajoute la (lu) cafetière italienne et l’assiette de madeleine. Elle sort dans le jardin avec un sécateur pour couper une rose rouge, mais les fruits du figuier de barbarie disposé juste à côté tentent obstinément de l’embrasser. Harper les évite, mais elle ne se doutait pas qu’elles pouvaient étirer longuement leur bouton de pétales formant une bouche en cul de poule. L’une d’elle lui pique la joue d’un baiser franchement désagréable.

Connasse, lance Harper en s’éloignant, sa jolie rose rouge à la maison.

Quelques minutes plus tard, là voilà qui débarque dans la chambre en poussant la porte avec son pied, les mains chargées du plateau.

C’est midi Abi !

Sa trace de baiser de figue de barbarie sur la joue droite, elle avance fièrement, son plateau à la main qu’elle dépose sur son lit pour pouvoir tirer les rideaux, laissant rentrer les chauds rayons du soleil.

Après la pluie, le beau temps.

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Lun 26 Juil - 21:42
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Flotter dans un nuage de coton était pour moi la meilleure des sensations. Tout était doux et chaud. La lumière du soleil caressait mon visage, le couvrant d'une chaleur douce et enveloppante. Je me sentais bien et je n'avais aucun désir de bouger de là, je me sentais reposée et pleine d'énergie, mais si bien… pourquoi changer alors qu'ici il y a le confort, la sécurité et la chaleur ? Je ne ressentais même pas la faim. Me vint alors l'idée saugrenue de me diriger vers l'astre solaire, tel Icare, je me redressais, les yeux ébahis, pour m'élancer. Il n'était même pas éblouissant, et plus je me rapprochais, et plus il était lumineux, mais jamais agressif. Presque au point de l'atteindre, je tendais les bras en avant pour l'agripper, mais soudain, ce fut comme s'il se dérobait. Il reculait, et à mesure que je m'avançais, il reculait encore, rendant impossible sa saisie. La course folle dura longtemps, au point que le soleil se coucha, puis me plongea dans le noir.
Je n'étais pourtant pas effrayée, car le coton nuageux m'enveloppait toujours, et restait doux. Je n'avais juste plus aucun repère, et je craignais de tomber et de me briser le cou.

Prenant une profonde inspiration, je fronçais les sourcils en revenant du monde des songes, grommelant tandis que je m'étirais longuement. Avec peine, j'ouvrais les yeux en clignant de nombreuses fois des paupières. Les bras tendus, je venais caresser les draps tièdes devant moi, et ce fut à cet instant que je prenais pleinement conscience que j'étais seule. Évidemment que j'étais seule, à quoi m'attendais-je ? D'ailleurs, est-ce que la soirée d'hier avait-elle réellement existé ou avais-je tout inventé ? La soirée à Poudlard semblait bien réelle, mais après ? Ma dispute avec Harper, elle avait claqué la porte après tout… et ensuite… ensuite j'avais sûrement tout imaginé, à ce point emportée par mon amour pour elle et le désire que j'avais de la récupérer. La façon dont j'étais arrivée sèche dans le lit ? Sans doute un miracle, ou alors Bonnie m'avait retrouvée avachie dans le salon et m'avait transportée dans la chambre. Après tout, elle était aussi là pour ça, veiller sur moi lorsque je pouvais tomber malade (c’est-à-dire à peu près tout le temps).
Décidément, toutes mes chances avec Harper avaient été ruinées, et déjà des pensées se bousculèrent dans ma tête. Comment allais-je réagir la prochaine fois que je la reverrai ? Me fuira-t-elle ? Est-ce que notre amitié était-elle définitivement enterrée ?
Une boule d'angoisse se forma dans ma gorge, et poussant un profond soupir de désarroi, je refermais les yeux en grognant, m'enfonçant davantage dans les draps, bien décidée à ne pas bouger de mon lit de la journée. J'étais bien trop fatiguée, physiquement et mentalement. Après tout, je devais me reposer, n'est-ce pas ?

J'allais me rendormir lorsque la porte fut poussée avec un fracas inhabituel, me faisant bondir à tel point que je passais instantanément de la position couchée à assise. Mirage ? Harper était là, un plateau à la main qu'elle déposa juste à côté de moi avant d'aller tirer les rideaux pour laisser les rayons du soleil à l'extérieur pénétrer dans la chambre, m'éblouissant alors. Je préférais le soleil de mon rêve. Les yeux plissés afin de soulager un peu ma vision, je venais tendre une main devant moi pour me faire de l'ombre, observant la jeune femme qui se tenait à côté de moi, la fixant sans doute avec une certaine perplexité.

- Ha… Harper ?

Ayant toujours du mal à croire en sa présence, je clignais des paupières jusqu'à m'habituer à la luminosité du soleil. Là, je baissais la main et la regardait de haut en bas. Elle était vêtue de l'un de mes hauts avec un bas trouvé à l'arrache sans doute. Ça lui donnait un air tout à fait absurde, d'autant plus que mon vêtement était trop petit pour elle. Elle avait l'air aussi à l'aise qu'un cul en train de se faire découper par un string, la tête un peu rentrée dans les épaules et le tissu trop court laissait deviner le bas de son ventre. Elle semblait belle et bien présente, et par ailleurs, son odeur parvint à mes narines, surpassant toutes les autres. Alors, quitte à discuter avec une illusion (si s'en était vraiment une), autant le faire complètement (la folie me frappait).

- T'as une de ces dégaines

Je pouffais de rire avant de baisser les yeux sur le plateau, constatant que lui, il était réel. La rose aussi l'était, car je venais de tendre la main dans sa direction pour l'attraper avec douceur. Les prunelles baissées sur les pétales, je gardais un sourire serein.

- Merci pour cette attention.

Levant les yeux vers elle, je l'invitais à s'asseoir à mes côtés, constatant alors le baiser sur sa joue. Poussant un étrange petit son aigu, j'élargissais mon sourire et posais mes doigts sur son visage (olala ce n'était pas une illusion), l'incitant à me montrer davantage la "blessure".

- Toi, tu as rencontré mon figuier… qui s'y frotte s'y pique. Tu risques d'avoir la tête qui va tourner un peu, le venin qui est dans la fleur n'est pas violent, mais je l'utilise pour mon potager, c'est un excellent anti insectes ! La fixant avec une infinie tendresse, j'hésitais avant de me décider et prendre mon courage à deux mains. M'avançant, je venais embrasser sa joue, sur le baiser de la fleur, puis, sans crier gare, je lui donnais un coup de langue espiègle avant de reculer le visage, me retenant un rire. Pardon c'est peut-être dégueulasse, mais la salive, c'est ce qu'il y a de mieux comme remède ! Je te jure que ce n'est pas une connerie ni une excuse pour t… t'embrasser.

Le dernier mot avait eu du mal à sortir de ma bouche, sans que je ne sache vraiment pourquoi. Comme intimidée par la situation, je détournais un peu le regard, sentant mes joues rosir sensiblement… et encore plus alors que je réalisais que sous la couette, j'étais complètement nue, et que depuis le début, Harper avait vue plongeante sur le haut de mon corps. Toujours perdue dans l'état de notre relation, ne sachant sur quel pied danser, j'attrapais le tissu pour le relever un peu et me couvrir. Attrapant une madeleine pour essayer de détourner l'attention, les joues maintenant écarlates, je réfléchissais à un sujet quelconque à aborder.

- Heum… il va faire beau aujourd'hui on dirait.

Le soleil dans la gueule n'était donc pas assez convaincant ? Bel effort Abi, mais pas suffisant.


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Mer 28 Juil - 22:36
Comme au premier jourAbigail & Harper


Tout juste éveillée, Abigail prononce son prénom la voix emprunte d’étonnement. Curieux. Pourtant, elle n’a rien bu hier soir, si ? Est-ce qu’on lui cognant la tête pour lui retirer son tee-shirt, le coup aurait été assez fort pour lui faire perdre la mémoire ? Tu divagues, Harper Auburn, tu divagues. Se ressaisissant pour retrouver toute sa confiance en elle, elle se remémore ses classiques avant de répliquer :

Harper ? Ouiiiii.

Elle porte un doigt sur son menton comme pour signifier qu’elle réfléchie.

C’est ainsi que l’on m’appelait. Harper la Grise. C’était mon nom. Je suis Harper la blanche. Et je reviens vers toi. En ce moment décisif : le petit-déjeuner. Et pour ta gouverne, c’est ce qu’il y avait de plus grand dans ton placard.

Elle tire négligemment sur le tee-shirt.

Est-ce qu’un gnome vit ici ? J’ai laissé mes vêtements en bas. J’ai pensé que Bonnie méritait mieux que mon corps nu de bon matin.

Déposant le plateau sur le lit, elle saute aux côtés d’Abigail, remuant toute la couche au passage, plateau, théière, madeleine y compris.

C’est un méchant figuier, rétorque Harper en faisant la moue. Avec des figues barbares, sans vouloir faire de vilains jeux de mots. Ça me brûle, ça me gratte, et Bonnie en bas m’a recommandé de ne pas toucher si je ne voulais pas empirer les choses. Je lui ai demandé de brûler le figuier. Je crois qu’elle fait semblant de m’écouter.

Haussant les épaules, elle attrape une madeleine. Alors que sa bouche est pleine, Abigail vient lui lécher la joue, prétextant que la salive apaise l’irritation. La jeune femme est nue. Son joli visage s’empourpre légèrement. D’un geste lent elle recouvre son corps nu avec le drap blanc.  

Que faut-il penser ? Abigail est gênée. Harper pas du tout. Cela signifie-t-il que la situation est ambiguë ? Existe-t-il une ambiguïté qu’Harper n’aurait pas décelée ? Mentalement, Harper se flagelle. Décidément, ça ne lui va pas de jouer la carte de l’introspection abusive. De quelle ambiguïté parle-t-on au juste ? Hier soir, Abigail a affirmé l’aimer. Elle aime Harper Auburn. C’est elle qui l’a dit. Même la tête pleine de champagne, elle s’en souvient.

Abigail commente la météo. Bouche bée, la madeleine mâchouillée demeurant dans sa bouche s’offre en spectacle. S’agit-il d’une réplique pour meubler la conversation ? Est-ce que c’est son imagination qui lui joue des tours ? Tourne ta langue. Tourne ta langue. Réfléchir vous retourne véritablement le cerveau. C’est tellement plus plaisant de jouer les irréfléchis baignant dans l’auto-dérision et une supposée indifférence au monde et tous les problèmes qui l’entoure.

Dans un premier élan, Harper voulu répliquer qu’effectivement le temps est magnifique, idéal pour réintégrer ses appartements à Poudlard. Pour une fois, advint un second élan.

Dans un second élan, Harper attrape le visage d’Abigail à l’aide de ses deux mains, approche le sien et l’embrasse, à pleine bouche, sans peur et sans reproche et surtout, surtout, en renversant le plateau du petit-déjeuner entièrement sur les draps blancs. Qu’importe ? Ce baiser scelle, irrévocablement, le renouveau, le début, le recommencement,… non : la continuité de leur belle histoire.

Pendue à ses lèvres, le temps semble s’être arrêté. Son corps, son cœur, sa tête, tous sont en émoi. Combien de fois avait-elle espérer ce moment ? Jamais. Elle n’aurait JAMAIS cru qu’il puisse advenir. Ce n’était même pas un rêve impossible à réaliser. C’était une pensée qu’elle s’interdisait. La pensée interdite, la douloureuse, celle qui rappelle, celle qui t’apitoie. Bref, elle n’aurait jamais cru qu’Abigail puisse à nouveau lui faire une place dans son cœur.

Je t’aime, Abigail, murmure-t-elle entre deux baisers.

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La réplique de la jeune femme manqua de me faire rire, car même si la référence était moldue, je la connaissais, moi qui étais à ce point fascinée par le point de vue des non magiques de cet univers qu'ils appellent "fantasy". Cela me faisait presque mal au cœur lorsque je prenais pleinement conscience que ce "fantasy" était si proche d'eux, mais qu'ils ne s'en rendaient pas compte. Ce fut donc avec une œillade entendue que je fixais mon amie d'enfance avant de rétorquer.

- Tout ce que nous avons à décider, c'est ce que nous devons faire du temps qui nous est imparti. Puis je reluquais mon T-shirt sur elle avant de hausser les épaules. Je ne suis pas un gnome, j'estime tout de même être sensiblement plus attrayante. Puis je penchais légèrement la tête de côté en reluquant la jeune femme. Et moi ? Est-ce que je mérite ton corps nu de bon matin ?

Tourner trois fois sa langue dans sa bouche. Ce matin décidément, je n'y arrivais pas, comme si j'étais partagée entre le fait de redevenir l'Abigail que j'étais, timide et distante avec Harper, de peur de commettre un impair, car tout ce que je pensais avoir vécu la veille, au final, je l'avais imaginé, ou être pleinement moi-même et lui montrer, enfin, après tant d'années, à quel point je l'aimais et la désirais toujours. Étouffer tout ce désir durant tant d'années avait eu le même effet que peuvent faire des mites dans un tissu : je me sentais trouée de partout, déchirée et dévorée par les frasques de ma vie. Pourtant voilà, Harper était là, juste à côté de moi, après avoir manqué de renverser le plateau de petit-déjeuner, sans se gêner pour attraper une madeleine et de l'enfourner avec cette élégance qui lui était propre.

- Bonnie ne coupera pas mes plantes sans me demander l'autorisation… donc, désolée, elle ne brûlera pas mon figuier de barbarie dont j'ai tant besoin pour mon potager.

À présent, j'avais décidé de ne plus réfléchir quant à la relation qu'allaient entretenir mon elfe de maison et Harper. Elles allaient très bien s'en sortir seules, d'autant plus que Bonnie ne faisait que les taches que j'avais l'habitude de faire lorsque j'étais en pleine possession de ma magie. Une fois mes pouvoirs récupérés, l'elfe retournera chez mes parents. Cela dit, je craignais toujours de ce qu'elle rapportait à mes géniteurs, d'autant plus maintenant que Harper était à la maison. Bien que mes parents ne souhaitent que mon bonheur, je savais aussi qu'ils souhaitaient que je fonde une famille pour perpétuer le nom de notre clan. Me mettre en couple avec une femme n'allait faire qu'accentuer les angoisses qu'ils nourrissaient déjà à mon encontre, d'autant plus puisqu'il s'agissait de Harper, la jeune femme qu'ils avaient tant accueillie, mais qui m'avait brisée le cœur autrefois. Je n'étais pas dupe et je savais que l'elfe de maison nous épiait, et davantage maintenant que mon amie d'enfance entoura mon visage de ses mains pour venir m'embrasser à pleine bouche.
Ce geste, cette simple réponse, eut pour effet de balayer toutes mes inquiétudes et incertitudes. Je n'avais pas rêvé, nous nous étions bien avoué nos sentiments la veille, et peut-être pour la première fois depuis nos onze ans, Harper eut la bonne réponse. Au lieu de se voiler derrière une plaisanterie ou une réponse stupide (cela dit ma réflexion l'était, stupide), elle avait agi en faisant face.

Paupières entre ouvertes alors qu'entre deux baisers elle me déclarait une nouvelle fois sa flamme, je sentais un brasier s'enflammer en moi. Agrippant les épaules de la jeune femme pour accentuer mon étreinte sur elle, je ne me préoccupais absolument pas du plateau renversé qui disparut en lévitant par la porte ni de cette dernière qui se refermait.
Bonnie, Bonnie, Bonnie…
Laissant le drap que j'avais remonté sur mes épaules glisser le long de ma peau, je passais mes mains sous le T-shirt que Harper m'avait emprunté ce matin. Tissu trop court, il laissait voir une partie de son ventre, de ses côtes et de son dos, ce qui était un appel au pêcher pour moi. Conquérants, mes doigts partirent à l'assaut de cette peau que j'avais tant de fois rêvée et désirée, néanmoins, bientôt le toucher ne me suffisait plus. Je voulais aussi le voir et l'absorber pleinement. Ainsi, je ne laissais pas le choix à Harper, lui retirant mon haut, nous obligeant à séparer nos lèvres un court instant.
Envahie par mes pulsions, par tout l'amour et le désire que je lui portais, je vins m'imposer à elle pour passer à califourchon sur elle, m'appuyant de tout mon petit poids plume pour l'inciter à s'allonger dans les draps encore chauds de mon réveil récent.

Enfiévrée, je laissais mes mains parcourir ses épaules, son bassin, son ventre, mon pouce glissant sur cette petite cicatrice, à droite, qu'elle portait depuis toutes ses années. J'en reprenais connaissance dans les moindres détails, longuement, comme pour me graver davantage son souvenir en mémoire… cette seule et unique cicatrice que portait Harper, elle qui était si imprudente et si casse-cou. Tandis que moi, la petite sorcière timide, en étais recouverte, de cicatrice. Cette griffure sur mes hanches creusait des sillons aujourd'hui plus petits, mais elle restait béante. La brûlure parfaitement circulaire sur mon omoplate avait gardé ma peau à cet endroit striée, à l'instar d'un océan agité. Depuis l'université, d'autres marques avaient vu le jour, sur mes jambes et mes bras. Rien de notable, de simples petits accidents de tous les jours que peut rencontrer une dragonologiste et magizoologiste de ma trempe.
Harper, elle, était parfaite.
À l'instar d'un tableau peint puis merveilleusement conservé. Son visage avait gardé ses courbes caractérielles, avec son charmant nez pointu. Son corps restait doux et chaud, ses cheveux portaient toujours l'odeur inoubliable et succulente des épices.
Harper, elle, était parfaite et elle me rendait folle.
Plus je la retrouvais et plus je me sentais enfiévrée et pleine de désire à son égard, et c'est avec un regard presque fou que je me redressais au-dessus d'elle, ma chevelure teinte en blond venant épouser les traits de son visage. À mon cou, le collier de ma famille, symbole que j'étais l'héritière des MacFusty, se balançait d'avant en arrière entre nos deux poitrines. Remontant ma main droite vers son visage, je vins lui caresser avec une infinie tendresse la joue tandis que je la dévorais du regard avant de lui murmurer.

- Je t'aime Harper… et tu me rends folle…



Frénésie et pulsions calmées, je venais poser ma joue sur la cuisse de Harper pour fermer les yeux et reprendre mon souffle, profitant de cet instant de flottement si typique après avoir eu une relation intime. Béat, je souriais en restant sur place de longues secondes, le souffle court. Enfin, je me redressais sensiblement pour écarter une nouvelle fois les cuisses de ma bien-aimée, la tenant fermement, et venir lui mordre sans sommation l'intérieur de l'une d'elles, laissant volontairement une marque.
Lâchant un petit gloussement amusé, je remontais jusqu'à elle, mon médaillon rampant le long de son ventre, avant de m'arrêter tout proche de son visage et de lui susurrer, mes yeux plongés dans les siens.

- T'es à moi, et rien qu'à moi.

Je lui souriais avant de déposer un baiser fugace sur ses lèvres pour revenir à nouveau l'admirer. Passant mon index sur sa joue, là où elle avait reçu le baiser du figuier, constatant que le bouton avait déjà meilleure allure, je me mis à chantonner un air qui m'avait toujours fait penser à elle, mais que jamais je ne lui avais partagé. L'index se promenant sur son visage avec délicatesse au rythme initialement entraînant de la chanson, je la rendais simplement plus douce et plus tendre sans pour autant lui faire perdre de son essence.  

"J'ai passé tant de nuits à briller sous mille soleils
À butiner les fleurs de ma bohème
Et pour rien au monde, je n'changerai le goût de ce miel
Mais voilà, vous me posez un sérieux problème
Non pas que vous ayez changé la couleur de mon ciel
Mais les choses aujourd'hui ne sont plus les mêmes
Et c'est non sans regret que j'ai eu vent de la nouvelle
Une information à mettre au conditionnel,
Mais il semblerait bien que je vous aime."


Never Ending Circles
ANAPHORE


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Ven 30 Juil - 14:36
Comme au premier jourAbigail & Harper


C’est pas sympa pour les gnomes.


À elle, rien qu'à elle. Sa belle dans les bras, Harper tente de reprendre haleine, se laissant caressée au rythme de la chanson qu'elle fredonne. À elle, rien qu'à elle.

Retrouvant la plénitude de ses mouvements, elle repousse doucement Abi pour s'allonger sur le flan, la tête appuyée contre une main. Sa main libre vient caresser la chevelure blonde encadrant un visage encore rosit par leurs ébats. Enfin, son combat. Car Harper n'avait été qu'une victime.

Moi aussi je t'aime Abigail.  D'ailleurs c'est bientôt ton anniversaire.

Sans transition. Les yeux de Harper pétillent.

J'ai quelques idées. Nous pourrions nous retrouver chez moi, dans mes appartements à Poudlard. Promis je commanderai à manger.

Comprenez : promis elle ne cuisinera pas.

Ravie de son idée, aux anges dans ce moment idyllique, Harper attrape sa baguette disposée sur la table de chevet et prononce :

Accio boîte… petite hésitation… sous le divan !

La matinée se termine mais la journée ne fait que commencer. Quand Harper et Abigail sortiront de la chambre, le crépuscule aura assombrie le ciel, Bonnie s’occupera de rentrer créatures et animaux dans leurs enclos et Harper mourra totalement de faim.

Fin de RP.

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Comme au premier jour [Harper]
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