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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Si je tombe, il suffit que je me relève ♣ Soledad Velasquez ♠ :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Hunter Conley
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Lumos
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Jeu 17 Déc - 14:12
«Début avril 2020»


Cinq mois se sont écoulés depuis votre arrivée à Londres en novembre 2019. Vous vous êtes peu à peu intégré aux vies sorcière et non-maj londoniennes. Il y a beaucoup de choses qui diffèrent par rapport à votre région natale, mais ce n’est pas trop dur de vous adapter. Il faut dire que vous n’avez pas besoin d’apprendre de nouvelle langue, cela vous facilite donc pas mal les choses pour découvrir ce nouvel environnement.

Vous avez logé quelque temps dans une chambre miteuse au chaudron baveur. Le temps de vous renseigner pour un logement dans la partie non-maj de la ville. Comme vous avez un pied dans chaque monde, vous jugez plus prudent de commencer une approche de ce pays par la partie magique, surtout dans le contexte actuel. Vous n’avez eu aucun mal à trouver un logement dans la partie non-magique de Londres. En plus de cela, vos propriétaires sont sorciers, ce qui peut vous éviter des questions qui peuvent s’avérer gênantes. Vous auriez voulu rouvrir votre boutique, mais pour cela il vous fallait un local et ce n’est pas quelque chose qui se signe en claquant des doigts. Vous n’étiez pas à la rue, mais il vous fallait un boulot pour payer votre loyer sans dilapider vos réserves. Vous avez pu trouver une librairie dans laquelle travailler. Vous aimez les livres, vous les adorez. Mais vous êtes un amoureux inconditionnel du format Bandes Dessinées, et même les plus beaux vers de littératures ne peuvent pas rivaliser avec le plaisir que vous procure la lecture de vos ouvrages-totem.  Ouais alors c’est comme les animaux-totems sauf que c’est les format de lecture

Vous n’avez jamais caché au libraire, un jeune homme d’une trentaine d'années, que vous n’êtes là que pour une courte durée et que vous cherchez à acheter un local pour ouvrir votre propre librairie, principalement centrée sur les Comics. Contre tout espoir, Jordan, votre employeur n’avait pas plus d’informations que vous sur un quelconque local à louer, ou à vendre. Vous vous entendez bien, travailler ensemble est un plaisir, ce n’est pas exactement ce que vous comptiez faire mais vous le faites avec passion, tout en continuant de surveiller des offres d'éventuels locaux à louer.

C’est au début du mois d'avril, lorsqu’un de vos clients vous demande si vous avez des livres pour déchiffrer les cartes de tarots divinatoires, que vous avez eu une lueur d’espoir.

«Non désolé, c’est principalement de la littérature. À part quelques fictions littéraires, nous ne vendons pas de livres ésotériques, mais je doute que “Le Horla” de Maupassant puis vraiment vous aider à déchiffrer vos tirages.»

«Oh c’est dommage. Depuis la fermeture du Witches Bazaar, je ne sais pas trop où chercher. J’aurais dû l'acheter quand je pouvais.»

Le nom de “Witches Bazaars” vous disait quelque chose. Vous l’avez déjà lu ou entendu quelque part, en tout cas vous en êtes persuadé !

«Je ne connais pas du tout cette boutique, elle était où ?»

On vous indiqua l’ancienne adresse, en vous expliquant que c’était une boutique d’antiquité où on pouvait trouver de tout, et qu’il y avait notamment un rayon d’ésotérisme. Malheureusement, ça a été saccagé il y a une semaine et il semblerait que la boutique soit désormais fermée.

«Ah, il faut dire qu’il ne fait pas bon d’avoir un nom pareil pour sa boutique, avec les temps qui courent. Des nouvelles des gérants ?»

Vous posez vos questions de manière innocente, comme s’il n’y avait que la curiosité qui vous poussait à poser cette question. Mais vous, vous connaissez vos motivations. Vous voulez savoir si les gérants sont en sécurité, si le Blood Circle a mis la main sur d’autres sorciers. En plus de cela, vous y voyez également l’opportunité de trouver un local. Après tout, les anciens gérants ne peuvent pas rouvrir une nouvelle boutique au même endroit, mais vendre des livres ne devrait pas poser énormément de problème au Blood Circle. Si vous pouviez louer ce local, ça arrangerait tout le monde, vous le premier.

Vous parvenez donc à obtenir l’adresse du Witches Bazaar et décidez de faire un repérage le soir même. Vous observez l’enseigne et comme vous le pensiez elle vous évoque quelque chose de familier. Vous savez que vous n’êtes jamais venu ici. Vous scrutez les alentours, pour vérifier que personne ne vous observe de la rue, ou des maisons alentour, puis vous vous approchez de la boutique pour l’inspecter. Vous sortez votre baguette pour ouvrir la porte, puis vous vous ravisez. Entrer par effraction ne servirait à personne, vous constaterez des dégâts en temps et en heure.

Vous ruminez jusqu’à votre jour de congé hebdomadaire. Vos nuits sont courtes, à force de vous torturer à repenser à cette enseigne familière. Quelque chose vous échappe et vous ne parvenez pas à mettre la main dessus. Vous n’avez trouvé aucun autre magasin avec un nom proche de Witches Bazaar dans vos recherches sur internet. Est-ce que vous avez rêvé de ce magasin ? Est-ce que vous avez eu des visions pendant votre sommeil et qu’elles sont cachées dans votre subconscient ? Bien que vous pensez que vous l’auriez appris bien avant si vous aviez des prédispositions à la divination, vous êtes prêts à accepter cette théorie. Le hululement joyeux de Spalva vous tire de votre rêverie. Vous avez pour habitude de la laisser vagabonder seule dehors lors de vos jours de travail, pour qu’elle revienne lors de vos congés. Vous êtes soulagé de la voir en aussi bonne santé, surtout après la maladresse que vous avez commise en arrivant à Londres. La zoomage qui lui a sauvé la vie vous a clairement fait comprendre que NON, on ne met pas une créature vivante dans une valise, aussi magique soit-elle, quand on prend l’avion. Repenser à sa visite à la clinique sur le chemin de traverse vous provoque un déclic. Vous vous rappelez.

Vous vous rendez immédiatement sur le chemin de traverse et ne tardez pas à trouver ce que vous cherchez. Vous entrez dans la boutique, observez rapidement les différents objets présentés avant de vous diriger vers le comptoir. Vous prenez un ton poli pour vous présenter auprès de la sorcière qui tient la boutique

«Bonjour, je suis Hunter Conley. Je voulais savoir, est-ce que votre boutique a un lien avec le Witches Bazaar de la partie non-maj ? J’ai appris qu’elle avait récemment été vandalisée et qu’elle avait été contrainte de fermer.»

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Soledad Velasquez
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Mer 23 Déc - 0:01




Si je tombe,
il suffit que je me relève
Soledad ☽ ☾ Hunter



Début avril 2020

La page du Witches Bazaar moldu avait été tourné. Du moins c’était ce dont Soledad essayait de se persuader depuis un certain temps. Parce qu’en vérité, la page n’avait pas vraiment été tournée, ce n’était pas aussi simple, elle avait été arrachée, piétinée et brûlée par des moldus aveuglés par la haine. Soledad n’avait rien à voir là dedans, à part un rôle de spectatrice impuissante. Ça n’avait pas juste été un évènement parmi tant d’autres que la sorcière avait dû accepter avant de pouvoir continuer tranquillement la vie qu’elle menait. La perte de cette partie de la boutique avait profondément ébranlé la sorcière. Cela avait été très difficile, bien plus qu’elle ne s’y était attendue, mais Soledad avait fini par accepter le cours des choses. Elle n’avait pas eu le choix de toute façon. Les moldus avaient gagné, la haine avait gagnée, et il n’y avait rien de plus qu’elle ne puisse faire à part tenter tant bien que mal de passer à autre chose. Et pour ceci, elle s’était appliquée à rester le plus occupée possible, quitte à ne plus avoir un seul moment de libre. Tout était bon pour ne pas avoir le temps de penser et se rappeler constamment la perte qu’elle avait subi. Les journées de Soledad étaient donc devenues une véritable frénésie où elle passait son temps à courir partout. Et il fallait admettre que ça n’avait pas été bien difficile de remplir son emploi du temps jusqu’à ce qu’il déborde. Habituellement la mexicaine avait déjà des journées bien remplies. Elle passait ses journées au Witches Bazaar, même si seule la partie sorcière existait désormais, ça n’empêchait pas les clients de se presser à la porte de la boutique, ce qui était un franc soulagement étant donné que ça restait sa source principale de revenus. Ses soirées, elles, étaient divisées en plusieurs activités. Elle tenait toujours son rôle de diseuse de bonne aventure à Neverland plusieurs soirs par semaines afin d’éponger la dette que son père avait contracté auprès de sa famille. Même si cette dette arrivait bientôt à échéance, Soledad ne pensait pas à quitter le cirque de sitôt, elle s’y plaisait et surtout c’était l’un des rares endroits où elle pouvait déployer son don du troisième œil sans essuyer de regards méprisants. Le cirque était devenu comme une bulle bienvenue et elle ne souhaitait pas s’en priver.

Le reste du temps, eh bien elle s’efforçait de le diviser entre ses entrainements au combat avec Théo et parfois Sélénya, ceux à l’imperium avec Toni et Raphaël ou encore son engagement auprès de l’Ordre. Et encore, tout cela c’était sans compter sur sa vie de tous les jours qui ne manquait pas de lui demander du temps. Clairement, Soledad ne pouvait pas se plaindre de s’ennuyer, il y avait des jours où elle n’avait pas un instant à elle, mais ça non plus elle ne s’en plaignait pas. C’était elle qui avait choisi cette situation et elle savait que c’était bien mieux comme ça. Elle était toujours occupée, que ce soit avec des clients, avec les visiteurs du cirque où avec les sorciers qu’elle côtoyait en dehors de ses activités professionnelles. Ainsi, elle n’avait pas le temps de ressasser tout ce qui lui était tombé dessus, les pensées négatives ne pouvaient pas s’accrocher, elle avait bien trop de choses en tête. Quelque part, la mexicaine savait que ça ne pouvait être qu’une solution temporaire, qu’un jour où l’autre l’envie de faire quelque chose de l’espace vide du Witches Bazaar moldu allait se faire sentir et que ça ne lui sortirait plus de la tête. Mais ce n’était pas encore le bon moment, pas encore. Elle avait déjà eu besoin de temps pour se faire à l’idée que la boutique ne pourrait plus jamais être réouverte. Plus de trois semaines lui avaient déjà été nécessaire pour qu’elle accepte ce simple constat et qu’elle ferme définitivement le Witches Bazaar moldu. Depuis que ça avait été fait, elle n’avait pas encore osé y remettre les pieds, à part brièvement pour renforcer d’un sortilège les planches de bois qu’elle avait installé contre la devanture avec l’aide de Doryan. C’était un peu comme si entre chaque étape elle avait besoin d’une pause pour reprendre des forces. Et là, elle était en plein dedans.

Sauf qu’aujourd’hui n’était pas vraiment une journée reposante par définition. Même avant qu’elle ne se rende sur le Chemin de Traverse, la journée de Soledad avait démarrée sur les chapeaux de roue. Particulièrement en forme, Salsa et Samba avaient passé ce qui lui avait semblé une éternité à se voler après dans tout son appartement pendant qu’elle buvait sa première tasse de thé du jour. A tel point que le hibou et le dragon miniature avaient réussis à faire tomber tous les objets d’une étagère et à exploser un coussin avant même qu’elle ait eu le temps de s’habiller. Dans ces cas là, Soledad était particulièrement heureuse d’être née sorcière, si elle avait dû tout ramasser à la main, elle aurait commencé sa journée de bien mauvaise humeur. A la place, elle avait juste eu besoin d’agiter un peu sa baguette pour que les dégâts causés par ses animaux disparaissent. Pour plus de sûreté, et de tranquillité, elle avait choisi de laisser Samba chez elle pendant qu’elle partait travailler. De toute façon, le minuscule hibou dormait pendant la journée, comme ça il serait tranquille pour se reposer, ce qui aurait été impossible avec un dragon trop en forme dans les pattes. Puis, une fois le Witches Bazaar ouvert, Soledad n’avait pas arrêté. Pendant que Salsa partait à la découverte des étagères, le ballet des clients n’avait pas connu de pause. Toute la journée, Soledad s’était occupée de sorciers et sorcières à satisfaire. Elle ne savait pas trop d’où venait cet afflux soudain de clients, Noël et la Saint Valentin étaient pourtant loin, peut-être avaient-ils entendus parler des stocks conséquents qui avaient été transféré de l’ancienne partie moldue dans la partie sorcière du magasin. Mais dans tous les cas, la mexicaine n’allait pas s’en plaindre. Le Witches Bazaar avait besoin de clients et de rentrées d’argent, et Soledad avait bien besoin de se tenir occupée. Ainsi tout le monde était satisfait.

Pas de répit donc pour la mexicaine, même lorsque la fin de journée arriva. En fait, ce fut même encore pire et Soledad en arriva à regretter que Maxime ne puisse venir travailler aujourd’hui. La Gryffondor avait cours jusque tard alors c’était à la mexicaine de gérer le flux des clients. Au moins désormais elle n’avait plus qu’une seule partie du Bazaar à gérer, c’était une piètre consolation mais s’en était tout de même une. Enfin, au moins là elle n’avait absolument pas le temps d’y penser. Alors qu’elle finissait de conseiller un jeune sorcier qui cherchait à offrir un vase à sa belle-mère, toute une famille entra, ce qui eut pour effet de donner l’impression que la boutique était pleine de monde. Sans perdre un instant, Soledad accompagna son client du moment vers le comptoir pour l’encaisser avant de se tourner vers les nouveau venus, un sourire aux lèvres. Un peu plus habitués à la boutique, elle les laissa flâner entre les rayons à la recherche de ce qui ferait leur bonheur. Elle savait qu’il n’était jamais bon de presser les clients aussi leur laissa-t-elle tout l’espace dont ils avaient besoin, se contentant de garder un œil sur leurs enfants afin de s’assurer qu’ils ne cassent pas tout sur leur passage. Mais pour le moment ils avaient repéré Salsa qui faisait la sieste en haut d’une étagère et tentaient d’attirer l’attention du reptile. Soledad eut un sourire et, rassurée, elle alla se poster derrière le comptoir d’où elle sortit une boite remplie de bijoux en tout genre qu’elle n’avait pas encore eu le temps de démêler et trier. La petite famille était en train de comparer les effets bénéfiques de plusieurs potions à base d’huiles essentielles lorsque la clochette de la porte d’entrée tinta de nouveau. Décidément, le Witches Bazaar ne connaissait pas de temps mort aujourd’hui. Ce qui était très rassurant.

Un sorcier que Soledad n’avait encore jamais croisé fit son entrée dans la boutique. La mexicaine lui adressa un sourire et un bref salut de la tête avant de retourner à ses bijoux tout emmêlés. Même s’il semblait être un nouveau client, elle voulait lui laisser l’opportunité de découvrir la boutique par lui-même avant de lui proposer son aide. Si elle voyait qu’il était un peu trop paumé dans la boutique, là elle interviendrait, mais elle ne voulait pas lui donner l’impression de lui sauter dessus. Finalement, ce fut lui qui vint vers elle en premier. « Bonjour, je suis Hunter Conley. Je voulais savoir, est-ce que votre boutique a un lien avec le Witches Bazaar de la partie non-maj ? J’ai appris qu’elle avait récemment été vandalisée et qu’elle avait été contrainte de fermer. » Relevant les prunelles de deux colliers qui lui donnaient un peu de fil à retorde, Soledad croisa le regard du nouveau venu et lui adressa un sourire. Elle reconnu un accent américain, mais pas son visage, ce qui voulait bien dire que c’était la première fois qu’il venait dans la boutique. La mexicaine ne se rappelait certainement pas d’absolument tous ses clients, mais elle n’avait pas souvent l’occasion de croiser des américains. « Bonjour. » Répondit-elle. Sa question sur la partie moldue de la boutique la surprit un peu. Il était le premier de ses clients à lui en parler, peut-être que les autres n’avaient pas oser aborder ce sujet délicat mais Soledad pensait plutôt qu’ils évitaient de trainer du côté moldu de Londres. Ce qui voulait dire que ce n’était pas le cas de ce sorcier. Ou alors qu’il venait d’arriver et qu’il n’était pas encore vraiment conscient de l’importance de la guerre qui se jouait ici. Mais ça aurait été étonnant. Dans tous les cas, elle devait lui répondre. « Oui, c’est la même boutique, il y a simplement une partie réservée à chaque public. J’étais la co-gérante des deux espaces, Soledad Velasquez. » Expliqua-t-elle. Son sourire vacilla un peu alors qu’elle réalisait les mots qu’elle venait d’employer. Elle se reprit. « Enfin, je le suis toujours, mais hum... » Finalement, elle aurait sûrement mieux fait de se taire. Comment finir sa phrase maintenant ? Expliquer crûment les choses ? Tenter de paraitre détacher au risque de sembler insensible ? Livrer un récit détaillé et poignant de l’état de sa boutique ? Non, rien de tout ça ne lui ressemblait et puis elle n’avait pas vraiment envie de s’attarder sur le sujet. Surtout que d’après ses dires, ce Hunter avait dû voir le Witches Bazaar moldu, il savait donc dans quel était, il se trouvait. Soledad prit une profonde inspiration pour se reprendre. « Pourquoi cette question ? » Autant enchaîner, ça ne pourrait qu’être mieux ainsi ou pas.

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— And all the pieces fall right into place
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Hunter Conley
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Lumos
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Jeu 31 Déc - 12:51
Si je tombe, il suffit que je me relève
«Si tu ne décides pas de ton destin c’est ton destin qui décide pour toi. - Iron Man»


Vous n’avez pas trop peur de passer pour un connard antipathique. Cela fait un peu partie de votre façade. Vous donnez l’air de ne pas trop vous attacher à certaines choses, ou certaines causes. Ou plutôt, de ne pas trop comprendre ce qu’il se passe, les enjeux et les conséquences de certaines choses. C’est donc sans tact, sans édulcorant que vous abordez le sujet de la boutique dans la partie non-maj de la ville. Vous demandez à la vendeuse s’il y a un lien avec cette boutique. La femme commence par vous sourire lorsque vous l’abbordez, mais son sourire change peu à peu lorsque vous entrez dans le vif du sujet des raisons de votre venue ici et qu’elle vous répond. Elle se présente à vous. Soledad Velasquez, co-gérante du Witches Bazaar. Elle vous confirme que l’autre boutique est bien liée à celle-ci. Elle s’embrouille un peu à propos de la gestion des boutiques, parlant une première fois au passé à propos de la boutique non-maj avant de se reprendre en sous-entendant que c’est toujours le cas. Vous voyez bien qu’elle peine à trouver les mots pour exprimer sa pensée, mais vous comprenez sans difficultés ce qu’elle tente de vous dire.

«Vous l’êtes toujours, mais il n’y a plus rien à gérer en ce moment… Je comprends oui. »

Vous savez que la boutique a été vandalisée et qu’elle a été contrainte de fermer. Le Blood Circle doit probablement se douter que la boutique appartenait à des sorciers. Et même si ce n’est pas le cas, les gérants du Witches Bazaar doivent proposer un tout autre type de produits à vendre, et peut-être de changer de nom d'enseigne, s'ils veulent rouvrir là-bas sans quoi ils risquent d’avoir de nouveau des soucis avec la justice non-maj ou une milice qui agit au nom du Blood Circle. La sorcière finit par vous demander pourquoi vous vous intéressez à cette boutique.

«Et bien… Je me disais que ça allait être compliqué pour les propriétaires de la boutique, enfin pour vous du coup, de rouvrir dans cette partie de Londres. Je viens d’Amérique, là-bas j’avais un genre de librairie non-maj. J’ai voulu m’installer à Londres pour… En fait j’en sais rien, c’était un peu sur un coup de tête. Peu importe, en tout cas j’aurais aimé pouvoir rouvrir ma librairie ici, mais je n’arrive pas à trouver de local qui me convienne. Je suis actuellement employé dans une librairie non-maj, et une cliente m’a parlé de votre boutique qui a fermé pour cause de vandalisme. Je me disais que cette autre boutique était, pour vous, au mieux un manque à gagner pour vous, et au pire, un gouffre financier. Et que par conséquent, on pourrait trouver quelque chose qui nous arrange tous, que peut-être vous pourriez me le louer, ou me le vendre ? »

Vous n’êtes pas obligé d’être propriétaire, tout ce qu’il vous faut c’est un local. Cependant, si vous êtes locataire, ça vous arrange d’avoir des sorciers en tant que propriétaire, pour plusieurs raisons d’ordre pratique. Même si les articles que vous comptez mettre en vente n’ont rien à voir avec la magie, vous comptez posséder une pièce dans l’arrière boutique où vous conserverez des objets magiques. Mais c'est tout de même beaucoup plus pratique pour vous de ne pas avoir de compte à rendre à qui que ce soit.

«Pardon, vous devez trouver ça un peu culotté de ma part de faire ce genre de demande. On pourrait croire que la situation m’arrange et que je suis insensible à ce qui vous est arrivé. C’est juste que je me doute bien que vous n’allez pas pouvoir rouvrir le Witches Bazaar tel quel sans risquer de subir les mêmes actes de vandalisme. Le soucis c’est que plus le temps passe, et plus ce local est un fardeau pour vous. Je comprends bien que vous y êtes attachée, mais vous ne pouvez pas vous accrocher à des chimères.» Vous trouvez votre argument plutôt hypocrite. De la part d’un type qui se déguise pour combattre le crime, comme dans ses jeux d’enfants, et qui appelle ses animaux par le même nom que le chien que vous aviez enfant, c’était l’hôpital qui se foutait de la charité. «Comme je vous le disais, je recherche un local, et le vôtre est actuellement inutilisé. Mais peut-être que vous aviez déjà des projets. Je n’apprécie pas que le Blood Circle, ou ses adeptes, puisse avoir le pouvoir de vous faire tomber comme ça impunément. Mais ça serait leur faire un sacré pied de nez de se relever comme si de rien n’était. Et c’est un peu ce que je vous propose. Ne pas laisser la boutique devenir une ruine.»

Même si le local vous intéresse, ce que vous vouliez savoir avant toute chose, c'était si les personnes qui s'en occupaient allaient bien. Apparemment, les pertes sont seulement matérielles, personne n'a été capturé ou tué. Vous vous doutez bien que la femme, l'autre gérant, ainsi que les potentiels employés, doivent être tous traumatisés par ce qu'il s'est passé. Mais ils ne doivent pas baisser les bras, ils ne doivent pas perdre espoir. Qu'importe la manière, ils ne doivent pas se laisser abattre. Si la location du local leur permet de remonter la pente, ça arrangera tout le monde, mais s'ils ont d'autres projets, vous saurez bien trouver autre chose.


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Soledad Velasquez
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Mar 19 Jan - 22:36




Si je tombe,
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Soledad ☽ ☾ Hunter



Cet instant, Soledad n’avait pu s’empêcher de le redouter. Celui où ses clients sorciers réaliseraient que la partie moldue du Witches Bazaar n’existait plus et qu’ils viendraient l’interroger à ce sujet. Elle savait qu’elle ne pourrait pas y échapper éternellement, un jour ou l’autre elle tomberait sur un client qui n’avait pas peur de se rendre du côté moldu de Londres et qui s’apercevrait que la vitrine de la boutique était désormais barrée de planches en bois. Cela finirait par arriver, elle ne pourrait pas l’en empêcher, mais en toute honnêteté elle n’avait pas envie que ce jour arrive. Elle connaissait ses clients, ceux qui se permettraient de venir l’interroger à ce propos seraient sans nul doute des habitués, des gens pleins de tacts et de bonnes intentions. Elle ne craignait pas de critiques ou de discours enflammés de leur part, mais ce n’était pas pour autant qu’elle avait envie de gérer leur curiosité. Même si elle était parée des meilleures intentions du monde. La vérité, c’était qu’elle n’était pas prête. Elle avait déjà dû accepter et gérer la fermeture de cette partie de la boutique, ce qui avait été loin d’être simple pour elle. Alors devoir en parler ouvertement et répondre aux questions, non, clairement Soledad n’en n’était pas encore là. Pour une fois elle trouvait un peu de réconfort dans l’idée que la plupart de ses clients n’osaient plus s’aventurer dans les rues moldues de la capitale anglaise, au moins ça lui donnait un peu de répit et le temps de respirer. Affronter les questions viendrait bien assez tôt. C’était sûrement un peu stupide, voire même égoïste, de penser ainsi, mais pour une fois Soledad ne s’en défendait pas. Après ce qu’elle avait vécu, ce temps elle l’avait bien mérité et personne ne pourrait venir lui dire le contraire.

Mais comme toutes les bonnes choses, il avait une fin et apparemment ce jour était arrivé. Sauf que le sorcier qui avait choisi de l’interroger sur ce sujet ô combien épineux n’avait rien d’un des clients qu’elle croisait régulièrement au Witches Bazaar. En fait, Soledad était même sûre de ne l’avoir jamais croisé auparavant. Son visage ne lui disait rien et l’accent américain qui marquait ses mots ne fit que renforcer cette certitude. Peut-être que ce fut à cause de ça qu’elle se sentit déroutée en l’entendant mentionner l’état du Witches Bazaar moldu, ou bien peut-être ne serait-elle jamais vraiment prête à en parler. Dans tous les cas, elle parvint à l’emmêler les pinceaux alors que la conversation avait à peine débuté. « Vous l’êtes toujours, mais il n’y a plus rien à gérer en ce moment… Je comprends oui. » La mexicaine se contenta de hocher la tête en silence. Il valait mieux qu’elle n’ajoute rien, elle ne parviendrait certainement qu’à compliquer encore plus les choses et à passer pour une imbécile. Pour le moment elle se sentait juste un peu bête, autant que ça s’arrête là. Et puis le sorcier semblait avoir très bien compris la situation. Techniquement parlant, la boutique était toujours là, les murs appartenaient toujours à Isobel et à elle, mais elle n’était plus ouverte, et n’ouvrirait plus jamais. Cette réalité, prononcé par quelqu’un d’extérieur à son entourage manqua de la faire grimacer mais elle s’efforça de conserver un air à peu près détendu. Ce Hunter n’était pas là pour écouter ses états d’âme, et elle s’était assez apitoyée sur son sort comme ça. Puisqu’il lui parlait de la partie moldue de la boutique, c’était qu’il devait avoir des raisons en tête, autant les lui demander. « Et bien… Je me disais que ça allait être compliqué pour les propriétaires de la boutique, enfin pour vous du coup, de rouvrir dans cette partie de Londres. […] Je me disais que cette autre boutique était, pour vous, au mieux un manque à gagner pour vous, et au pire, un gouffre financier. Et que par conséquent, on pourrait trouver quelque chose qui nous arrange tous, que peut-être vous pourriez me le louer, ou me le vendre ? » Un instant, Soledad resta interdite devant le discours du sorcier. Il n’était clairement pas avare en parole et il lui fallut un certain temps pour tout assimiler. Les mains toujours emmêlées des bijoux qu’elle était en train de trier, elle releva ses prunelles vers lui.

Soledad tenta d’ignorer le fait qu’il avait décidé tout seul que la boutique moldue dévastée était un gouffre, mais il lui était difficile de ne pas prendre cette remarque comme une insulte. Ce sorcier débarquait de nulle part pour émettre des jugements qui ne le regardait en rien et qui donnait l’impression à la mexicaine qu’il portait sur elle un regard particulièrement condescendant. Le tout avant d’affirmer dans le plus grand des calmes, qu’il souhaitait acquérir le local. « J’ignorais que ma boutique était à vendre. » Souffla-t-elle à mi-voix, passablement irrité par le culot dont il faisait preuve. Peut-être qu’il n’avait pas tort, peut-être qu’un jour le local vide du Witches Bazaar moldu deviendrait un poids pour le reste de la boutique et qu’il faudrait trouver une solution. Mais ça, en premier lieu, ça regardait avant tout Isobel. Et en second lieu, il était beaucoup trop tôt pour l’affirmer de la sorte. Cela faisait à peine un mois que les lieux avaient été saccagés et déjà ce sorcier se jetait sur les décombres comme un rapace affamé. « Pardon, vous devez trouver ça un peu culotté de ma part de faire ce genre de demande. On pourrait croire que la situation m’arrange et que je suis insensible à ce qui vous est arrivé. C’est juste que je me doute bien que vous n’allez pas pouvoir rouvrir le Witches Bazaar tel quel sans risquer de subir les mêmes actes de vandalisme. Le souci c’est que plus le temps passe, et plus ce local est un fardeau pour vous. Je comprends bien que vous y êtes attachée, mais vous ne pouvez pas vous accrocher à des chimères. » Oh, mais c’était qu’il insistait en plus. Et qu’à chaque mot qu’il prononçait, il enfonçait un peu plus le clou. Clairement, s’il avait à cœur de ne pas passer pour un insensible, c’était complètement loupé. Sa demande était peut-être dénuée de mauvaises intentions mais pour le moment Soledad avait surtout l’impression qu’il profitait de la savoir à terre pour s’emparer de ce qui lui appartenait. Et qu’au passage il la jugeait comme une désillusionnée incapable d’agir de façon mature. « Ce n’est pas qu’un peu culotté de votre part. » Souffla-t-elle avec lenteur avant de reporter ses prunelles sur les colliers qu’elle avait dans les mains, comme pour signifier que cette conversation était terminée. Oh oui, ce sorcier était culotté, mais au moins il s’en rendait compte.

Rapidement, Soledad compris qu’il était inutile qu’elle continue avec les bijoux qu’elle tentait de trier, la présence de Hunter l’empêchait de se concentrer sur ce qu’elle faisait, et il devenait de plus en plus clair qu’il n’avait pas l’intention de partir dans la minute. La mexicaine releva un regard passablement irrité sur lui pendant qu’il reprenait. « Comme je vous le disais, je recherche un local, et le vôtre est actuellement inutilisé. Mais peut-être que vous aviez déjà des projets. Je n’apprécie pas que le Blood Circle, ou ses adeptes, puisse avoir le pouvoir de vous faire tomber comme ça impunément. Mais ça serait leur faire un sacré pied de nez de se relever comme si de rien n’était. Et c’est un peu ce que je vous propose. Ne pas laisser la boutique devenir une ruine. » Si le sorcier avait pris des cours pour manquer de tact, il avait dû terminer premier de sa promotion. Ce qu’il disait faisait sens au fond, et ce n’était pas dénué de bienveillance, mais il s’y prenait terriblement mal. Et pour Soledad, qui vivait encore le contrecoup de la fermeture de sa boutique, c’était tout ce qu’elle voyait, tout ce qu’elle entendait. Et ça ne lui donnait absolument pas envie de discuter avec lui, ni même d’entendre les arguments qu’il pouvait avancer. Tout ce qu’elle comprenait de cette discussion, c’était que l’américain la jugeait incapable de gérer la fermeture de sa boutique et qu’il entendait bien mettre la main dessus pour son propre bénéfice. « Et moi je n’apprécie pas beaucoup qu’un inconnu se permette de venir me donner des leçons de morale. Je peux savoir qui vous êtes exactement pour débarquer ici en conquérant et me dire quoi faire avec ma boutique ? Vous voulez m’apprendre mon métier peut-être ? » Lança-t-elle d’un ton cinglant en plantant ses prunelles dans celles du sorcier. Elle prit néanmoins soin de ne pas élever la voix, la famille de clients étaient toujours présents dans la boutique et elle ne voulait pas les faire fuir. Il n’aurait plus manqué que ça.

Mais ça ne l’empêchait pas d’être décidée à expliquer sa manière de penser à ce profiteur. « Je ne vois pas en quoi laisser ma boutique devenir une librairie moldue serait faire un pied de nez au Blood Circle. En fait ce serait plutôt l’inverse. » Une boutique moldue, dans une rue moldue, franchement elle ne voyait pas en quoi ça gênerait le Blood Circle. Se conformer au mode de vie des moldus serait plutôt une défaite à ses yeux. Et puis, des sorciers qui tenaient des établissements dans le monde moldu, la voyante en connaissait plusieurs, ça n’avait rien de révolutionnaire. Tout ce que Hunter aurait à y gagner c’était de prendre des risques inutiles. Peut-être avait-il un plan caché derrière tout ça, comme de faire de sa future librairie une façade pour camoufler d’autres activités, mais pour le moment Soledad n’était pas encline à y réfléchir. En fait, elle n’était pas encline à continuer cette conversation tout court. « Si vous êtes ici pour m’insulter moi ou ma manière de gérer les choses, vous pouvez partir tout de suite. » Conclut-elle d’une voix calme mais ferme. Hunter n’était pas venu pour acheter et vu la tournure de leur conversation, il ne serait certainement jamais client du Witches Bazaar, alors d’un geste, elle désigna la porte avant de faire mine de se désintéresser de lui pour reporter ses prunelles sur sa boite de bijoux.

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Hunter Conley
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Ven 19 Fév - 14:35
SI JE TOMBE, IL SUFFIT QUE JE ME RELÈVE
« Qui que je sois au fond de moi, je ne suis jugé que par mes actes » - Batman


Vous comprenez assez rapidement que vous vous engagez dans un terrain glissant. D’un côté, vous êtes plutôt rassuré, cette madame Velasquez ne se laisse pas marcher dessus et, si elle est effondrée par la fermeture de la partie non-maj, elle ne laisse rien paraître. Vous réalisez cependant que vous avez manqué de tact. Que vous auriez pu lui demander plus en détail si elle avait des projets pour la boutique avant de proposer directement un éventuel rachat. Vous devez probablement passer pour un homme d'affaires plein aux as qui est prêt à s’accaparer d’un bien immobilier dès qu’une occasion se présente. Effectivement, elle n’a jamais mentionné que sa boutique était à vendre. Cette remarque ne semblait pas nécessiter de réponse, mais vous êtes tout de même tenté de dissiper le malentendu, ou du moins de le calmer. Vous vous excusez et reconnaissez que votre demande est peut-être un peu culottée. Vous tentez d’exposer votre point de vue sur le sujet. Le local ne peut pas rester inoccupé comme ça, ce serait un gouffre financier. Encore une fois, vous vous prenez une pique. La sorcière juge que ce n’est pas seulement “qu’un peu” culotté que de venir parler de ça. Elle ne daigne même plus vous regarder et toute son attention est concentrée sur les bijoux qu’elle tente de démêler.

Dans le genre têtu, vous vous posez là. Vous avez bien compris que vos questions et vos remarques importunent la gérante mais elle ne vous a pas clairement dit de partir. Vous continuez donc d’exposer votre point de vue. La fermeture définitive de ce pas de porte, et de le laisser devenir une ruine. Ce serait laisser le Blood Circle gagner. Et ça, c’était hors de question. La réponse de Soledad se fit beaucoup moins patiente et beaucoup plus explicite que sur ses précédentes interventions. Elle n’apprécie pas qu’un inconnu vienne lui donner des leçons de morale. Décidément, les britanniques semblent être un brin susceptibles.

«Évidemment que vous êtes libres de faire ce que vous voulez de votre boutique. Je vous propose juste une possibilité. »

Elle vous renvoit au visage votre proposition, soulignant qu’elle ne comprend pas en quoi transformer sa boutique en librairie non-maj serait un pied de nez au Blood Circle. Vous la regardez, interdit. Vous commencez à ouvrir la bouche pour répondre. Vous vous ravisez. Vous la rouvrez. Puis vous ravisez à nouveau. Vous prenez quelques instants pour réfléchir.

«Oui. Je… Je pense voir où vous voulez en venir. C’était pas comme ça que je voyais les choses.»

Elle vous rétorque que si vous êtes venus pour l’insulter elle, ou sa boutique, vous pouvez partir sur-le-champ.

«D’accord, je comprends.»

Vous commencez à faire quelques pas vers la sortie, puis vous vous arrêtez, et retournez au comptoir.

«Et puis non. Je ne suis pas là pour insulter qui que ce soit. Je ne voulais pas vous offenser.» Bien que vous réalisez que vous avez fait absolument tout ce qu’il fallait pour. «Ce que je voulais dire à propos de ce pas de porte. C’est qu’il ne faut pas qu’il reste inutilisé. Je me contrefiche que ça soit moi, un autre, ou que vous-même en fassiez quelque chose. Oui bien sûr, j’ai des raisons personnelles de m’y intéresser. Mais laisser ce local devenir une ruine, c’est les laisser jubiler, c’est leur montrer que nous avons peur. Alors… Euh… Oui… On a peur d’eux. Mais c’est pas pour autant qu’ils doivent le savoir.»

Vous regardez la boutique et constatez la diversité d’articles qui y est proposé. Des articles qui viennent des quatre coins du monde. Vous savez à quel point c’est compliqué de rassembler une telle collection. Vous ne faites pas dans l’antiquité, mais vous avez tout de même eu des Bédés de collection entre vos mains et de les mettre dans votre rayon. Ce n’est pas simplement un business pour la sorcière qui est face à vous. C’est son bébé que vous lui avez indirectement demandé de vous céder.

«Je sais que c’est un peu tôt pour y penser. Oubliez que je vous ai proposé de me louer ou de me vendre ce local. Je peux très bien trouver ailleurs, on s’en fiche. Qu’est-ce que vous allez en faire ? Avez-vous des projets ? Encore une fois… Je ne cherchais pas à vous insulter. Je vous présente mes excuses pour cela. J’ai sûrement été très maladroit dans mes propos. C’est juste que, en tant que commerçant, ça me fait toujours mal de voir qu’un commerce est obligé de fermer. Et je sais ce que c’est que d’avoir des difficultés à trouver acheteur quand on cesse une activité.»

Même si vous avez pu trouver un acheteur assez facilement pour votre boutique à Troy, dans le Michigan. Vous avez craint de ne jamais trouver. Ce qui aurait pas mal retardé vos projets pour vous installer à Londres. Pour le stock, vous aviez été contraint de brader des invendus pour limiter la perte.

«On pourrait peut-être recommencer à zéro, et repartir du bon pied ? » Vous tendez la main en direction de la vendeuse. «Bonjour, je m’appelle Hunter Conley, je viens de Troy, à côté de Détroit, dans le Michigan. Je peux vous parler un instant ? »

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Si je tombe,
il suffit que je me relève
Soledad ☽ ☾ Hunter



Depuis qu’elle travaillait au Witches Bazaar, Soledad avait eu à faire à toutes sortes de clients. Il fallait dire que ça faisait des années qu’elle était vendeuse dans la boutique et que c’était le genre de lieu qui attirait des gens de tous les horizons. Alors en dehors des clients adorables, elle avait rapidement dû se faire à ceux dont elle appréciait un peu moins la visite. Les exigeants, les râleurs, les radins, les susceptibles, les sceptiques et les dragueurs. Et bien d’autres encore. La liste était longue, il lui aurait certainement fallu plusieurs heures pour en venir à bout mais le résultat était là : il y avait des clients qu’elle n’était pas très très ravie de voir pousser la porte du Witches Bazaar. Sociable ou pas, Soledad restait humaine : elle ne pouvait apprécier tout le monde et tout le monde n’appréciait pas forcément son caractère un peu léger. Cela faisait près de huit ans qu’elle occupait son poste dans la boutique et désormais cinq ans qu’elle avait été nommée co-gérante par Isobel, alors ces personnes là, elle les avait toutes vu défiler et elle était habituée à traiter avec eux. Pour le bien de la boutique, elle s’efforçait de faire preuve de patience et de diplomatie. Même si les lieux n’étaient pas réellement à elle, dans son cœur c’était tout comme alors elle ne faisait jamais rien qui pouvait éloigner les clients du Witches Bazaar. Certes, certains étaient absolument insupportables mais tant qu’ils venaient dépenser des Gallions par dizaine, elle acceptait de les supporter. Avec les années, elle était devenue plutôt bonne à ce petit jeu, il fallait dire que son poste de diseuse de bonne aventure à Neverland était également un bon exercice pour lui apprendre à traiter avec des sorciers aux personnalités différentes. Elle avait appris à reconnaitre les batailles qui valaient la peine d’être jouées et celles qui mettaient son emploi en jeu n’étaient pas de celles là.

Le problème aujourd’hui, c’était que la bataille qui se jouait n’allait certainement pas mettre son emploi en danger. Alors à quoi bon déployer patience et diplomatie face à un inconnu qui s’appliquait à l’insulter dès le premier instant ? Cet américain n’était clairement pas là pour acheter, du moins pas un des objets qu’elle proposait à la vente au Witches Bazaar. A la place, il voulait acheter le local de l’ancienne partie moldue. Peut-être que dans d’autres circonstances, Soledad aurait pu prendre sa proposition autrement, voire même y réfléchir, mais là le moment était mal choisi et sa manière de faire ne fit qu’irriter la mexicaine. Puisque lui-même ne s’embarrassait pas de mettre les formes à son discours, elle fit le choix de ne pas faire cet effort non plus. « Évidemment que vous êtes libres de faire ce que vous voulez de votre boutique. Je vous propose juste une possibilité. » La brune haussa un sourcil maussade. Non, ce qu’il faisait c’était se comporter en bon petit rapace près à fondre sur une proie à terre. Où avait-il appris de telles manières exactement ? Il avait une proposition à faire, certes, Soledad voulait bien l’entendre, mais ce n’était pas en lui donnant le sentiment qu’il la jugeait comme une incapable qu’il allait obtenir quoi que ce soit. Par Merlin, il ne donnait même pas envie à la voyante d’ouvrir le dialogue avec lui. Et pourtant, alors qu’elle lui montrait tous les signes indiquant que cette conversation lui déplaisait, il continuait. Il se savait culotté, et pourtant il continuait de s’enfoncer. Ca aurait presque pu être drôle, s’il n’avait pas commencé par blesser la mexicaine dans son égo. Tenir le Witches Bazaar était une des rares choses qu’elle savait avoir parfaitement réussi dans sa vie, ce qui lui apportait le plus de fierté, la perte de la partie moldue avait été une épreuve terrible. Et lui, il débarquait et laissait entendre qu’elle une incapable. Quelle belle manière de faire.

Et le pire dans tout ça, c’est qu’en plus de se montrer particulièrement insultant, le sorcier n’avait aucun argument en sa faveur. Il voulait transformer les lieux en une librairie moldue. Selon lui ce serait un pied de nez au Blood Circle. Une librairie moldue, dans une rue moldue, Soledad ne voyait pas où était son pied de nez exactement, mais certainement pas dans cette idée. « Oui. Je… Je pense voir où vous voulez en venir. C’était pas comme ça que je voyais les choses. » La sorcière se contenta d’une moue. Elle se retint d’ajouter qu’il n’avait pas l’air de voir grand-chose vu sa manière d’appréhender la situation mais elle ravala sa pique. A la place elle lui indiqua qu’elle préférait qu’il parte. Cette conversation avait bien assez durée à ses yeux. « D’accord, je comprends.» Bien, enfin ils étaient d’accord sur quelque chose. Soledad laissa échapper un discret soupir alors que Conley prenait la direction de la sortie. Sauf qu’il s’arrêta en bon chemin. « Et puis non. Je ne suis pas là pour insulter qui que ce soit. Je ne voulais pas vous offenser. » La mexicaine se raidit imperceptiblement. Lentement, elle releva un regard ombragé sur le sorcier. Il ne voulait pas l’offenser ? Mais qu’avait-il voulu exactement alors ? Parce que pour le moment, la seule impression qu’il donnait c’était celui rapace venu profiter d’une commerçante en position de faiblesse pour lui arracher son bien à faible coût. « Eh bien laissez-moi vous dire que c’est raté. » Souffla-t-elle sans hésiter. Quoi ? Elle aurait dû se montrer aussi gentille avec lui qu’avec ses autres clients ? Pas moyen, d’autant plus qu’elle ne l’égalait pas niveau désagréable. Et puis sans ça il n’allait sûrement pas remettre son comportement en question. « Ce que je voulais dire à propos de ce pas de porte. C’est qu’il ne faut pas qu’il reste inutilisé. Je me contrefiche que ça soit moi, un autre, ou que vous-même en fassiez quelque chose. Oui bien sûr, j’ai des raisons personnelles de m’y intéresser. Mais laisser ce local devenir une ruine, c’est les laisser jubiler, c’est leur montrer que nous avons peur. Alors… Euh… Oui… On a peur d’eux. Mais c’est pas pour autant qu’ils doivent le savoir. » Soledad l’observa regarder autour de lui. Elle avait peur ? Ce n’était plus de la peur, c’était au-delà, ils avaient gagné, voilà tout. Qu’est-ce que cet inconnu voulait entendre d’autre ? Pourquoi est-ce qu’il ne comprenait pas ? Ce qu’elle allait faire du local n’était pas la question, de toute façon les moldus qui avaient fait ça avaient sûrement repérer les lieux depuis longtemps. Ils devaient connaitre son visage, son identité, si elle ouvrait un autre magasin à la place, un lieu moins typé que le Witches Bazaar, elle s’exposerait aux mêmes risques. Ce Hunter ne donnait pas l’impression d’avoir beaucoup réfléchit à la question avant d’ouvrir la bouche. Mais quelque part c’était un peu le ton de toute leur conversation. « Vous vous contrefichez que ce soit vous et pourtant les premières paroles qui sont sorties de votre bouche étaient une proposition d’achat. » Souligna-t-elle. Mettre en avant ses contradictions était beaucoup plus simple que de réfléchir aux quelques mots sensés qu’il pouvait proférer.

« Je sais que c’est un peu tôt pour y penser. Oubliez que je vous ai proposé de me louer ou de me vendre ce local. Je peux très bien trouver ailleurs, on s’en fiche. Qu’est-ce que vous allez en faire ? Avez-vous des projets ? Encore une fois… Je ne cherchais pas à vous insulter. Je vous présente mes excuses pour cela. J’ai sûrement été très maladroit dans mes propos. C’est juste que, en tant que commerçant, ça me fait toujours mal de voir qu’un commerce est obligé de fermer. Et je sais ce que c’est que d’avoir des difficultés à trouver acheteur quand on cesse une activité. » Un nouveau soupir échappa à la mexicaine, un peu plus résigné cette fois. Clairement, le sorcier n’avait pas l’intention de partir et elle ne comprenait pas bien pourquoi. Elle lui avait déjà confirmé qu’elle ne lui vendrait pas sa boutique -de toute façon ce n’était pas à elle de prendre cette décision- alors que voulait-il de plus ? Discuter tranquillement, échanger des conseils de commerçants alors qu’à peine quelque minutes plus tôt il laissait sous-entendre qu’elle était incapable de gérer sa boutique correctement ? Soledad avait beau s’efforcer de faire tous les efforts du monde, ce n’était pas une perspective qui l’enchantait beaucoup. Elle abandonna définitivement sa boite de bijoux à trier, elle était trop sur les nerfs pour ça et risquait d’en casser un par inadvertance. Et avec ces bijoux qui pouvaient être ensorcelés, ça risquait de se transformer en catastrophe. Et bizarrement elle n’avait pas très envie d’affronter un nouveau collier ensorcelé avec ce sorcier à ses côtés, elle préférait largement avoir Toni près d’elle pour ça. « Attendez, attendez, d’abord vous voulez acheter ma boutique et maintenant vous vous inquiétez que je puisse ne pas avoir de projets ? Vous n’avez pas un peu l’impression de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ? » Elle retint un vous êtes qui, ma mère ? qui lui brulait les lèvres. Il tentait de calmer le jeu, inutile de jeter de l’huile sur le feu, elle lui avait dit ce qu’elle avait à dire. Et puis, au fond, elle devait bien admettre qu’il avait raison. Bon, pas sur la forme, mais sur le fond de ses dernières paroles. Qu’allait-elle faire da la partie moldue détruite ? Elle ne pouvait décemment pas la laisser comme ça. C’était une question à laquelle elle allait devoir réfléchir sérieusement.

« On pourrait peut-être recommencer à zéro, et repartir du bon pied ? » Soledad le regarda un peu surprise. C’était peut-être les premières paroles véritablement sensées qu’il lui adressait et pourtant elle ne savait pas trop quoi en penser. Était-ce aussi simple d’effacer une mauvaise première impression. Au fond elle connaissait déjà la réponse, elle-même aurait aimé pouvoir bénéficier de cette opportunité dans le passé. Il lui tendit la main par-dessus le comptoir. « Bonjour, je m’appelle Hunter Conley, je viens de Troy, à côté de Détroit, dans le Michigan. Je peux vous parler un instant ? » Un instant, la mexicaine considéra cette main tendue en silence. Même si elle prenait son temps, elle savait déjà ce qu’elle allait faire. Ce Hunter avait beau l’avoir piqué au vif, elle savait qu’elle s’en voudrait de refuser son offre de paix. Sur le moment elle en ressentirait certainement une joie mauvaise, mais ce n’était pas elle, elle n’était pas ainsi. Elle en était consciente, si elle refusait de jouer le jeu, elle allait finir par s’en vouloir. Satané conscience. Finalement, et sans grande surprise, elle glissa sa main dans la sienne pour la serrer. « Soledad Velasquez, co-gérante du Witches Bazaar. » Se présenta-t-elle à son tour. Elle avait sûrement pris la bonne décision. Qu’avait-elle à perdre de toute façon, si Hunter l’insultait de nouveau elle n’aurait qu’à le mettre vraiment à la porte. Et puis il s’était excusé, elle ne l’oubliait pas. Elle pouvait bien lui donner cette nouvelle chance. « Bien sûr, je vous écoute. Vous avez besoin d’un renseignement sur un article ? » Lui demanda-t-elle avec un mince sourire innocent. Oh, elle savait bien de quoi il souhaitait discuter, mais l’idée de le mettre dans l’embarras, juste un peu, n’était pas pour déplaire à Soledad.

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Mer 7 Avr - 16:54
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Vous avez fait preuve de maladresse et vous avez manqué cruellement de tact. Il est vrai que l’opportunité d’acquérir le local non-maj était l’une de vos principales motivations. Vous avez suggéré d’acheter ce local au cas où les gérantes ne sauraient pas quoi en faire, et qu’elles décident de le laisser à l’abandon. Vous ne voyez dans votre proposition qu’une manière d’arranger tout le monde. Vous n’êtes pas un expert en relation humaine. Vous voulez sauver le monde, mais vous ne savez pas parler aux gens. Vous n’avez jamais été trop sociable. Vous vous êtes efforcé de devenir le meilleur, que ça soit en magie ou sur le plan physique. Tout le monde finit par trouver meilleur que soi, et bien que vous ayez eu un excellent niveau à Ilvermony, vous n’étiez pas au sommet. Peut-être que c’était parce que vous n’aviez personne pour vous soutenir, aucun ami pour vous aider à vous entraîner ? En tout cas, si votre isolement n’a pas influencé vos connaissances sur la manière de se battre, ou la maîtrise de certains sortilèges et potions complexes, il vous fait énormément défaut sur la manière de communiquer avec les gens en dehors des rayons de Bande Dessinées.

Vous ne réalisez pas assez rapidement que vos propos aient pu blesser la sorcière. Vous ne pensiez pas avoir dit quelque chose de vexant ou offensant et vos intentions n’étaient pas mauvaises. Vous étiez prêt à partir lorsqu’elle vous a suggéré de quitter la boutique s’il était simplement venu pour l’insulter. Vous ne vouliez pas causer plus de tort que vous n’en aviez déjà causé. Mais justement, quitter le Witches Bazaar revenait à avouer que vous étiez venu pour nuir à l’enseigne et ses gérante, or ce n’était pas le cas. Vous revenez sur vos pas pour retourner vers la vendeuse et vous tentez de vous expliquer. Elle met en avant le fait que vous prétendez vous contreficher d’obtenir le local alors que c’est l’une des premières choses que vous avez proposée. Vous devez admettre que vue de l’extérieur, vous semblez vous contredire. Vous avez l’impression de passer pour un menteur manipulateur assoiffé d’argent et de pouvoir. L’image qu’elle pourrait avoir de vous vous dégoûte. Pas que vous vous inquiétez de votre réputation, vous n’avez pas peur de tromper les apparences, mais ça vous dégoûte parce que ce n’était pas le but recherché. Vous veniez vraiment avec le cœur dans la main, et au final vous n’avez causé que du tort. Une fois de plus, vous mettez les pieds dans le plat en tentant de vous expliquer. Que ce n’était pas l’achat du local en lui-même qui était important, mais de ce qu’il allait devenir. Que si elles comptaient le vendre ou le louer, vous seriez preneur. Cependant, si elle avait d’autres projets c’était très bien aussi, il ne fallait pas se laisser abattre. La sorcière cesse de trifouiller ses bijoux avant de vous lâcher une réplique cinglante en vous demandant si vous n’avez pas l’impression de vous mêler de choses qui ne vous regardent pas.

«Si totalement. Mais je… » Vous vous stopper. Enchérir à cette remarque n’arrangera pas les choses. «Vous avez raison. Écoutez… »

Vous suggérez de reprendre à zéro, pour repartir sur de meilleures bases. Votre orgueil en prend un coup. Vous aviez raison. Elle devait faire quelque chose de sa boutique, avec ou sans votre aide. Vous ne savez juste pas vous exprimer correctement et il est probablement trop tôt pour parler projet. C’est encore un événement frais dans l’esprit de la sorcière et elle n’était probablement pas aussi subjective que vous l’êtes sur la situation. Toujours était-il que vous ne feriez pas avancer les choses en lui rentrant dedans et en la contredisant. Si vous avez raison sur le fond de votre pensée et vos motivations, vous avez tort sur la forme de vos propos. Vous auriez dû amener le sujet plus en douceur et ne pas être l’inconnu qui débarque de nulle part en proposant ses miracles tel un messie. S’il est trop tôt pour proposer votre aide et que cette madame Velasquez la refuse, alors vous devez vous plier à sa décision. Vous lui tendez la main par-dessus le comptoir, et vous commencez les présentations en bonnes et dues formes. Votre main tremble un peu dans l’attente que la vendeuse accepte, ou non, de la serrer. Vous êtes sur le point de la retirer lorsqu’elle décide enfin de tendre la sienne et d’accepter votre offre de paix et de se présenter. Elle accepte de vous parler un instant, et vous lance même une pique pour savoir si c’est à propos d’un article.

«Pas tout à fait. Cela ne fait que quelques mois que je suis à Londres, et je vis principalement dans la partie non-maj. Je connais peu votre boutique et je dois avouer que c’est assez surprenant de voir autant d’articles différents. Pardonnez moi mon ignorance, mais… Vous vendez quels types d’articles, vous avez une spécialisation ? »

Elle savait très bien de quoi vous vouliez lui parler. Mais vous prenez sa remarque comme un avertissement et décidez donc de vous intéresser en premier lieu à sa boutique et aux articles qu’elle vend en général. Parler directement de l’autre local revenait à commettre deux fois la même erreur, sauf que cette fois-là, vous n’aurez pas de troisième chance. Vous attendez les explications de la sorcière avant d’aborder l’autre boutique.

«Pardonnez-moi d’aborder un sujet peut-être difficile…  mais j’ai cru comprendre que vous aviez une boutique du côté non-maj qui a fermé il y peu. Vous y vendiez les mêmes articles ? Je travaille actuellement dans une librairie assez classique, côté non-maj, et un de vos clients déplorait la fermeture du Witches Bazaar en ne sachant plus trop vers où se renseigner pour trouver des livres pour déchiffrer les cartes de tarot. C’est comme ça que j’ai découvert votre existence.»

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Habituellement, Soledad faisait un effort avec ses clients. En fait, elle faisait même un effort avec tous les gens qui pouvaient croiser son chemin, du moins dans la limite du raisonnable. Elle n’était pas une sorcière avec un caractère fort qui était capable d’envoyer balader sèchement tous ceux qui lui déplaisaient, et puis elle n’avait pas été élevée ainsi. Quand quelqu’un lui déplaisait, elle faisait simplement en sorte de ne pas avoir à le côtoyer plus que nécessaire, inutile de créer un scandale ou des tensions pour rien, pour elle c’était aussi facile que ça. Ainsi elle n’avait pas à faire semblant, ni à endurer des remarques ou comportements désagréables. Elle n’avait aucune raison de s’infliger ça si elle pouvait l’éviter. Sauf que le Witches Bazaar était exactement l’endroit où elle ne pouvait éviter les clients désagréables. Parce qu’ils étaient les clients, tout simplement, et si elle n’était pas totalement d’accord avec l’adage qui affirmait que le client était roi, elle restait consciente que c’était eux qui faisaient le chiffre d’affaires de sa boutique. Alors elle ne pouvait pas se contenter de leur montrer la porte dès qu’ils étaient un peu désagréables avec elle. Oh, elle n’allait pas faire semblant, parfois ce n’était pas l’envie qui lui manquait, mais elle avait appris à prendre sur elle et à faire les efforts qu’il fallait. Pour le bien du Witches Bazaar. Son égo pouvait bien se retrouver froissé de temps en temps si ça pouvait permettre à la boutique de prospérer. Sauf que ce Hunter Conley, ce qu’il cherchait à acquérir ce n’était pas un des nombreux objets en vente, mais carrément le local de l’ancienne partie moldue. Et à partir de là, la situation avait empiré de seconde en seconde. A tel point que la mexicaine se fichait bien de tenter de faire des efforts avec lui, tout ce qu’elle voulait c’était qu’il cesse de se comporter comme un rapace qui profitait du malheur des autres, et qu’il quitte sa boutique sur le champ.

Quelque part, Soledad aurait bien aimé lui laisser le bénéfice du doute, parce qu’elle était ainsi tout simplement. Mais le sorcier lui avait rendu la tâche impossible. L’américain avait débarqué en conquérant et balayé sur son passage toutes les règles de politesse, de bienséance et même de respect. Comment est-ce qu’il s’attendait à ce qu’elle réagisse ? Que croyait-il ? Qu’elle allait se jeter à ses pieds en le remerciant de la débarrasser du terrible poids que représentait le local, comme si elle était parfaitement incapable de gérer la situation par elle-même ? C’était bien mal la connaitre. Peut-être qu’il n’avait pas pensé à mal, c’était certainement le cas d’ailleurs, mais ces mots avaient été terriblement mal choisis et tout ce qu’il avait réussi à faire c’était à braquer Soledad. Clairement, s’il voulait acquérir la boutique vide, ce n’était pas en insinuant qu’elle était une incapable qu’il arriverait à ses fins. Et encore moins en mettant son nez partout comme s’il était déjà chez lui. Elle ne se fit d’ailleurs pas prier pour lui en faire la remarque, ce qui eut au moins le mérite de mettre le sorcier mal à l’aise. « Si totalement. Mais je… » Soledad planta fermement ses prunelles dans les siennes. Il allait réellement chercher un argument à lui exposer ? Alors qu’il savait parfaitement qu’elle disait vrai ? Le culot n’avait plus de limite. « Vous avez raison. Écoutez… » Bon, au moins il reconnaissait qu’elle avait raison, c’était déjà ça, peut-être était-ce un pas dans la bonne direction. Il était plus que temps. Soledad fut finalement surprise quand il suggéra qu’ils reprennent cette rencontre de zéro. Elle devait bien admettre qu’elle ne s’était pas attendue à ça, jusqu’à présent Hunter s’était enfoncé dans ses explications et arguments à deux noises alors elle s’était plus attendue à ce qu’il prenne la porte comme elle l’y avait fortement invité. Mais non, à la place il lui faisait une offre de paix.

L’hésitation de la mexicaine ne fut que superficielle. Plus pour jauger des intentions du sorcier que pour marquer un réel doute. Au fond, elle savait déjà qu’elle allait accepter, parce que s’enfoncer dans un conflit ce n’était pas son truc et qu’elle savait parfaitement que les premières impressions pouvaient être trompeuses. Ils étaient partis du mauvais pied, il l’avait blessé dans sa fierté, mais qu’il choisisse de faire un pas vers elle pour se faire pardonner prouvait sa bonne foi. Elle ne pouvait pas l’ignorer. Alors après quelques secondes, elle se saisit de la main qu’il lui tendait et accepta de jouer le jeu. A son tour elle se présenta de nouveau et demanda, un fin sourire aux lèvres, s’il était intéressé par un objet de la boutique. Elle savait parfaitement qu’il n’était pas là pour ça, mais la tentation de le mettre dans l’embarras était trop forte, elle n’avait pas pu s’en empêcher. « Pas tout à fait. Cela ne fait que quelques mois que je suis à Londres, et je vis principalement dans la partie non-maj. Je connais peu votre boutique et je dois avouer que c’est assez surprenant de voir autant d’articles différents. Pardonnez moi mon ignorance, mais… Vous vendez quels types d’articles, vous avez une spécialisation ? » A nouveau, les paroles de l’américain la surprirent. Il aurait pu se contenter de nier et d’enchainer sur son offre d’achat pour le local vide, mais il n’en n’avait rien fait. A la place il s’intéressait au Witches Bazaar. C’était un bon point pour lui. Soledad le jaugea un instant, appréciant de voir les efforts qu’il acceptait de faire pour arranger les choses. Ses prunelles dévièrent sur les rayonnages derrière lui avant de revenir vers son visage. « Hum, il n’y a pas vraiment de spécialisation ici. Je pense que le meilleur moyen de définir le Witches Bazaar est de parler de mélange entre une boutique d’antiquités et une apothicairerie. » Commença-t-elle à expliquer. Définir ce qu’était le Witches Bazaar n’était pas une tâche aisée, la boutique n’avait pas vraiment de spécialisation, à la place Soledad aimait à se dire qu’elle avait une âme. Ça pouvait déconcerter certains clients au début. « On propose des objets, magiques ou non, qui viennent des quatre coins du monde. Certains ont un but précis, d’autres sont juste des décorations. Ici on trouve aussi des articles qui touchent au développement de soi et au bien-être comme des herbes médicinales, des huiles essentielles ou des objets divinatoires. » Reprit-elle en tentant de rendre les choses le plus clair possible. Au final, elle faisait surtout des raccourcis, il y avait encore beaucoup à dire, mais pour saisir ce qu’était le Witches Bazaar il fallait en sonder les rayons. C’était le meilleur moyen de s’imprégner des lieux. « L’essentiel c’est que ici les clients trouvent toujours ce qu’ils cherchent, même quand ils ignorent le chercher. » Au final c’était un peu ça la raison d’être de la boutique.

Soledad aurait très bien pu contourner son comptoir pour emmener Hunter dans les rayons lui faire découvrir la boutique mais elle n’oubliait pas qu’il n’était pas réellement là pour ça alors elle ne bougea pas. Et puis rester derrière le comptoir lui donnait un peu l’impression d’être protégée, ainsi elle montrait que c’était elle qui gérait les lieux. « Pardonnez-moi d’aborder un sujet peut-être difficile…  mais j’ai cru comprendre que vous aviez une boutique du côté non-maj qui a fermé il y peu. Vous y vendiez les mêmes articles ? Je travaille actuellement dans une librairie assez classique, côté moldue, et un de vos clients déplorait la fermeture du Witches Bazaar en ne sachant plus trop vers où se renseigner pour trouver des livres pour déchiffrer les cartes de tarot. C’est comme ça que j’ai découvert votre existence. » Elle devait bien le dire, la manière qu’avait le sorcier d’approcher le sujet sans pour autant l’aborder de manière frontale forçait le respect. Il avait manifestement appris de ses erreurs précédentes et multipliaient les efforts pour ne pas les reproduire. Toutes les précautions qu’il prenait finissaient même par amuser la mexicaine, elle n’avait jamais vu quelqu’un prendre autant de pincettes avec elle. Elle hocha la tête. « Le principe de la boutique moldue était bien le même. La seule différence c’était qu’aucun article ne contenait la moindre magie. » Expliqua-t-elle avec bien plus de patience que quelques minutes plus tôt. Contrairement à ce que son nom laissait paraitre le Witches Bazaar moldu n’avait jamais proposé quoi que ce soit de magique, elle y avait veillé personnellement. Ça aurait été complètement stupide, et même du suicide, surtout par les temps actuels. Même si bien sûr, au final, ça n’avait rien changé.

Soledad regarda autour d’elle, songeuse. Que dire de plus ? Elle n’allait quand même pas lui présenter tous les articles du magasin juste histoire de l’embêter et de l’empêcher d’amener le sujet principal de sa venue. Ça lui aurait pris une éternité vu le nombre d’objets vendus au Witches Bazaar et au final ça serait surtout contreproductif. Inutile de faire semblant de ne pas voir l’éruptif dans la pièce, ils savaient tous deux pourquoi Hunter était là. Un soupir plus tard, la mexicaine avait pris sa décision. Elle passa une main dans ses cheveux avant de reprendre. « Ecoutez, Hunter… Ça ne sert à rien qu’on continue à tourner autour du chaudron, je sais pourquoi vous êtes là. Et même si je reconnais que vous faites des efforts pour ne plus passer pour un rapace, ma réponse reste la même : le local n’est ni à louer, ni à vendre. » Autant aborder le sujet maintenant, et confirmer que la situation n’avait pas changée entre temps. Soledad n’avait pas refusé parce que Hunter s’était montré d’une impolitesse monstre, mais bien parce qu’elle n’avait aucune intention d’abandonner le local vide. La seule différence c’était que cette fois elle s’était exprimée avec calme et diplomatie. Ne plus avoir envie de jeter le sorcier dehors, ça changeait tout. Néanmoins, il y avait quelque chose qu’elle devait avouer. « Mais j’admets que vous avez raison. » Elle fit une pause. Ça lui faisait mal d’avouer au sorcier qu’il n’avait pas tort dans ses propos, mais elle lui devait bien ça. Elle soutint son regard, le défiant de dire quoi que ce soit. Ce n’était pas parce qu’ils avaient décidé d’une trêve qu’elle ne pouvait plus l’envoyer balader. « Il faut que j’en fasse quelque chose, il ne peut pas rester là, vide, éternellement. Mais pour le moment c’est encore trop récent. » Hunter avait raison, ça reviendrait à laisser le Blood Circle gagner et Soledad refusait ça. Mais c’était encore trop tôt, à peine quelques semaines plus tôt elle se tenait dans les ruines de sa boutique dévastée. Pour le moment, elle effleurait tout juste du doigt l’idée qu’elle devait trouver quoi faire de cet endroit, elle n’était qu’au début de ce cheminement dans lequel Hunter semblait vouloir la pousser.

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Hunter Conley
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Lumos
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Jeu 3 Juin - 12:46

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Vous n’avez pas besoin de vous forcer pour vous intéresser au contenu de la boutique. Vous n’êtes pas un collectionneur d’art, ou de vieilleries diverses, votre domaine de prédilection s’arrête aux produits dérivés de bandes dessinées, et plus particulièrement celles de super héros. Mais même si vous ne trouverez pas de figurine de lapin masqué dans le Witches Bazaar, vous respectez et appréciez l’importance que peuvent avoir les différents articles présents dans la boutique. Qu’ils viennent d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique, vous comprenez qu’il est possible de trouver des objets d’une grande rareté que des vrais collectionneurs sont capables d’apprécier. Cependant, lorsque la sorcière vous parle de bien-être et de divination, vous vous dites que la perfection n’existe pas. Vous n’irez pas jusqu’à hurler au charlatanisme lorsqu'on vous parle de voyance, vous savez que la divination existe. Mais reconnaître l’existence de dons divinatoires ne veut pas pour autant dire que vous admettez qu’ils sont accessibles à tous. Vous avez pu constater par vous même lors des cours de divination à Ilvermorny que le travail seul ne suffisait pas à progresser dans cette matière. Il y avait les Élus, et il y avait les Autres. À l’école, vous vous donniez à fond pour faire partie des meilleurs, et vos échecs en matière de divination vous faisaient littéralement péter des câbles. Madame Velasquez ajoute que les gens trouvent toujours ce qu’ils cherchent dans sa boutique, même quand ils ignorent chercher quelque chose.

«De ce que je comprends, vous avez presque de tout. Ça me fait penser à un genre de musée, dans lequel on peut acheter notre coup de cœur.»

Vous vous dites que dans un sens, le Witches Bazaar et l’ancienne boutique que vous aviez avant de venir en Angleterre sont assez proches. Bien sûr, les articles étaient totalement différents, mais votre boutique aussi était un genre de musée. Ce n’était pas rare que des gens venaient juste pour regarder, par curiosité, et se laissaient séduire par des articles à offrir. Vous vous faites la promesse de revenir en tant que client. Vous n’avez pas vraiment d’amis à Londres, mais vous pourrez peut-être trouver quelque chose à offrir pour vos parents, ou une vieille connaissance d’Ilvermorny.

Vous vous intéressez ensuite à l’ancienne boutique non-maj. Vous essayez de comprendre ce qui a poussé la co-gérante à la vendre. Vous mettez beaucoup plus de formes que lors de votre première introduction. Vous êtes du genre à aller droit au but, sans tact, pour éviter toutes sortes de malentendus. Il n’est pas rare que cela se retourne contre vous, comme aujourd’hui. Cependant, vous connaissez votre défaut, et vous savez plus ou moins vous y accommoder et rattraper la situation. Des fois ça passe, souvent ça casse. La vendeuse vous explique que le concept de la boutique non-maj était très proche de celui de la boutique sur le Chemin de Traverse, à l’exception faite que la boutique non-maj ne présentait aucun article magique.

«Je ne comprends pas, qu’est ce qu’il s’est passé ? C’est à cause du nom de l’enseigne que vous avez été contraints de fermer ? Vous étiez pourtant dans les règles !»

Vous maudissez le Blood Circle et le régime de terreur qu’il imposait. Vous réalisez l’ampleur de leur influence, même si vous êtes du bon côté de la loi, vous n’êtes pas à l’abri de suspicion de magie, d’être dénoncé par un voisin qui ne vous apprécie pas. Le pire, c’est que  même si vous êtes jugé innocent, il peut toujours y avoir des miliciens qui agissent au nom du Blood Circle pour vous mettre la pression. Personne n’est en sécurité.

Soledad soupire avant de vous annoncer que ça ne sert à rien de tourner autour du pot. Elle affirme savoir pourquoi vous êtes là et que, malgré vos efforts, le local dans la partie non-maj n’était ni à vendre, ni à louer. Vous vous apprêtez à lui répondre lorsqu’elle admet finalement que vous avez tout de même raison. Vous refermez la bouche en attendant la suite. Elle accepte le fait qu’il ne doit pas rester vide, inutilisé. Elle ajoute cependant que ce n’est pas le bon moment, que c’est beaucoup trop tôt. Vous restez silencieux un moment, à la regarder, puis vous vous décidez enfin à prendre la parole.

«Je comprends. Je suis navré de vous avoir donné l’impression d’être un rapace. Effectivement, j’avais vu l’opportunité pour moi d’utiliser ce local, mais ce n’était pas dans le but de profiter d’une quelconque situation de faiblesse, je pensais vraiment que tout le monde y trouverait son compte. Des locaux, il y en aura d’autres. Celui là ou un autre, c’est pas un soucis pour moi.» Vous souriez. «En tout cas, vous n’êtes clairement pas une femme qui a l’air de se laisser marcher dessus. Donc si vous me dites que vous avez conscience que vous devez agir, j’ai le sentiment que vous vous relèverez sans problèmes. » Vous mettez votre main dans vos cheveux. «Vous allez peut-être trouver ça déplacé comme question, et encore me prendre pour un rapace, mais… Vous ne connaîtriez pas quelqu’un qui vend, ou loue, un local dans la partie non-maj de la ville ? Même une vieille boutique qui vendait des tringles à rideau qui cherche à se débarrasser de son ancien pas de porte. »

Oui parce que, c’est bien beau tout ça, mais vous revoilà parti à la case départ.

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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Jeu 1 Juil - 23:01




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C’était presque drôle de voir comment les choses pouvaient bien se passer une fois que Hunter avait décidé de faire des efforts. Des clients malpolis, Soledad en avait eu plus qu’elle ne pouvait le compter, d’ailleurs au bout d’un moment elle avait jugé plus sage de simplement cesser de compter, mais lui il avait battu tous les records. Et de loin. Alors cette trêve, la mexicaine l’avait accepté sans hésiter. De toute façon c’était ça ou le sorcier prenait la porte pour ne plus jamais remettre les pieds au Witches Bazaar. Soledad avait beau être gentille, elle n’allait certainement pas se laisser insulter aussi facilement, encore moins dans sa propre boutique. Puisque l’américain avait décidé de demander la paix, elle n’avait heureusement pas eu besoin d’en arriver là. Cependant, elle n’avait pas pu s’empêcher de l’embêter en feignant de croire qu’il s’intéressait à la boutique pour son contenu. La brune était assez rancunière pour apprécier de mettre Hunter dans l’embarras, mais pas assez pour chercher à aller plus loin. Elle appréciait juste de l’embêter un peu, ce qui était une vengeance bien douce par rapport à leur échange précédent. Et elle devait le reconnaitre, le sorcier s’en sortait admirablement bien. Non seulement, il ne s’était pas laissé démonter mais en plus il était parvenu à faire preuve d’un réel intérêt pour le Witches Bazaar. Soledad devait bien l’admettre, le sorcier se rattrapait et c’était un retournement de situation bienvenu.

Ainsi elle ne se fit pas prier pour lui parler un peu plus en détail de son magasin et de son concept. C’était une conversation beaucoup plus facile à avoir que celle où il insinuait à demi-mot qu’elle était incapable de gérer correctement son commerce. Parler du Witches Bazaar lui venait naturellement, il fallait dire que dès le premier coup d’œil pour la boutique ça avait été un coup de cœur. Les années avaient beau avoir passées, ce sentiment ne s’était pas estompé et elle était fière de ce qu’était devenu ce lieu sous sa direction. « De ce que je comprends, vous avez presque de tout. Ça me fait penser à un genre de musée, dans lequel on peut acheter notre coup de cœur. » Dire que le Witches Bazaar possédait presque de tout en rayon était un peu exagéré mais il était vrai que la diversité des articles était telle qu’on pouvait facilement avoir cette impression. Il n’était pas rare que les clients, même les plus habitués, fassent des découvertes entre les murs de la boutique. Il fallait dire qu’Isobel ne se réfrénait jamais sur les objets qu’elle envoyait de l’étranger et que Soledad avait pour manie de s’intéresser à tout. Quand il s’agissait de remplir les rayons du magasin, les deux sorcières n’avaient pas beaucoup de limites. Quant à la comparaison à un muséum, elle lui arracha un sourire. « J’aime bien cette image. » S’imaginer se rendre à la National Gallery de Londres et pointer du doigt les tournesols de Van Gogh pour le ramener chez elle était vraiment plaisant, il fallait l’avouer.

Puisqu’il était impossible de parler du Witches Bazaar sans mentionner sa partie moldue, Soledad se fendit de quelques mots sur le sujet. Les explications furent brèves, pas que la partie moldue de la boutique eut été moins intéressante que sa jumelle sorcière, mais c’était tout simplement parce que le concept était sensiblement le même. Les mêmes objets y avaient été proposés, la seule différence résidait dans le fait qu’aucun d’entre eux n’avait contenu la moindre magie. Même avant que le Blood Circle ne se révèle pour déclarer la guerre aux sorciers, Soledad y avait fait particulièrement attention. Elle avait beau avoir grandi au Mexique où les frontières entre moldus et sorciers étaient beaucoup plus floues, elle savait qu’il n’en n’allait pas de même au Royaume Uni. « Je ne comprends pas, qu’est ce qu’il s’est passé ? C’est à cause du nom de l’enseigne que vous avez été contraints de fermer ? Vous étiez pourtant dans les règles ! » Le sourire de la mexicaine se figea sur ses lèvre. C’était bien là le plus injuste. A aucun moment elle avait été à l’encontre des règles, quelles soient moldues ou magiques. Mais les moldus n’avaient pas eu besoin de ça, leur étroitesse d’esprit avait fait le nécessaire. La haine et l’intolérance avait pris le dessus, puisqu’apparemment c’était le monde dans lequel ils vivaient désormais. « Entre autre… Le nom n’a pas aidé à plaider la cause de la boutique, mais il n’y avait pas que ça. La vitrine, les objets vendus, ça a provoqué des rumeurs, de la colère. Certains moldus n’appréciaient pas de voir des objets connotés magiques vendus ouvertement alors ils ont décidé de prendre les choses en main. » Il avait suffi d’une boule de cristal et de quelques cartes de tarot pour que le Blood Circle crie au scandale et que son commerce en paie le prix. « Ils ont tout détruit. » Tout avait été déblayé et sécurisé mais les images de sa boutique dévastée resteraient pour toujours gravées dans l’esprit de Soledad. Après tout, cela ne faisait que quelques semaines depuis cette funeste nuit.

Elle aurait certainement pu s’étaler encore longtemps sur cet évènement et la peine que cela lui avait causé, mais elle s’arrêta là. Elle s’était assez apitoyée sur son sort comme ça et elle savait que le moment de relever la tête était venu. Et puis Hunter n’était pas ici pour ça, même si elle s’était bien amusée à l’embêter un peu plus tôt, elle n’était pas assez mesquine pour lui imposer sa déprime. Il n’avait rien demander de tout ça à part de comprendre la situation. Elle s’était donc efforcée de lui donner toutes les informations sans lui transmettre ses états d’âmes. Surtout qu’elle ne pouvait prétendre ignorer les raisons de la présence de l’américain dans sa boutique. Ce n’était pas les objets à vendre qui l’intéressaient, mais le local vide. Soledad n’avait pas l’intention de le faire tourner en bourrique mais ça ne changeait rien à ses déclarations précédentes, le local n’était pas à vendre. Et elle l’avouait, il avait raison, elle ne pouvait le laisser vide et inutiliser indéfiniment. Ca aurait été comme laisser le Blood Circle gagner une nouvelle fois. Sauf que si cette idée se faisait son chemin dans son esprit, il était encore trop pour qu’elle prenne vraiment graine. Elle n’en n’était qu’au début de sa réflexion, accepter de ne pas rester sans rien faire était déjà un premier pas. Pour la suite, elle avait besoin d’encore un peu de temps. « Je comprends. Je suis navré de vous avoir donné l’impression d’être un rapace. Effectivement, j’avais vu l’opportunité pour moi d’utiliser ce local, mais ce n’était pas dans le but de profiter d’une quelconque situation de faiblesse, je pensais vraiment que tout le monde y trouverait son compte. Des locaux, il y en aura d’autres. Celui là ou un autre, c’est pas un soucis pour moi. » Au moins le sorcier avait la politesse de ne pas insister. Bon, il fallait dire que vu la tournure de leurs premiers échanges, ça aurait été suicidaire de sa part de s’entêter sur la mauvaise voie. Pour le coup, Soledad aurait certainement tenté de l’étranger avec les colliers qu’elle démêlait. Mais cette fois, il prenait le refus de la mexicaine avec une certaine philosophie. « Dans le fond vous n’aviez pas tort. Mais la manière de faire était vraiment mauvaise. » Lança-t-elle en haussant un sourcil un brin ironique. Insulter la propriétaire de l’endroit qu’on souhaitait acquérir ce n’était pas vraiment l’idéal pour se faire bien voir.

« En tout cas, vous n’êtes clairement pas une femme qui a l’air de se laisser marcher dessus. Donc si vous me dites que vous avez conscience que vous devez agir, j’ai le sentiment que vous vous relèverez sans problèmes. » Eh bien, après les critiques, voilà que l’américain se montrait loin d’être avare en compliment. Il fallait l’avouer, avec le début de leur conversation, Soledad n’aurait pas parié entendre de tels mots de sa part. Devait-elle lui dire que sans leur échange de piques elle aurait certainement mis bien plus longtemps à arriver à cette conclusion ? Peut-être. Mais elle s’en abstint, elle ne voulait pas qu’il prenne la grosse tête. A la place, un sourire en coin vint ourler ses lèvres. « Vous essayez de vous rattraper avec des compliments ? » Lança-t-elle avec humour. Elle lui aurait bien dit qu’il avait encore du travail mais la vérité c’était que son changement de comportement avait déjà pas mal rattrapé ses bourdes précédentes. « Ne vous embêtez pas, je n’ai plus l’intention de vous mettre à la porte. » Comme quoi la patience et la politesse pouvaient mener loin et ne pas couter grand-chose. A moins que ce ne soit juste qu’une manière de l’amadouer. La main dans les cheveux, ne serait-pas un geste d’embarras ? Du genre qu’on fait machinalement quand on a un truc gênant à demander ? Ah, bah oui. « Vous allez peut-être trouver ça déplacé comme question, et encore me prendre pour un rapace, mais… Vous ne connaîtriez pas quelqu’un qui vend, ou loue, un local dans la partie non-maj de la ville ? Même une vieille boutique qui vendait des tringles à rideau qui cherche à se débarrasser de son ancien pas de porte. » Soledad eut une expression amusée. Clairement le sorcier semblait marcher sur des œufs face à elle désormais. C’est drôle, elle n’avait jamais imaginé un jour être la cause d’un tel comportement chez qui que ce soit. Mais au moins ça montrait que Hunter était prêt à faire des efforts.

L’américain reprenait même son terme de rapace, même si pour le coup elle ne le considérait pas comme tel de chercher un endroit à vendre ou à louer. C’était le cas lorsqu’il avait voulu se jeter sur les restes du Witches Bazaar moldu alors que le local n’était pas indiqué comme disponible. Pour le coup, Soledad était bien plus encline à l’aider. « Laissez-moi réfléchir. » Même si les temps étaient difficiles dans le monde moldu, elle connaissait assez les environs pour tenter de l’aider. Après des années à tenir sa boutique, elle s’était liée avec les autres commerçants environnants et était pas mal au courant de ce qu’il se passait dans les rues proches. Elle s’efforça donc de passer en revue les boutiques qu’elle avait côtoyé pendant de nombreuses années. Elle n’avait pas le souvenir que l’une d’entre elle ait été récemment mise en vente, en revanche… « Deux rues plus loin, il y a une boutique de chaussures tenue par un certain Crawley. La dernière fois que j’y suis passée il parlait de prendre sa retraite pour partir vivre dans les Cotswolds mais il n’avait pas encore trouvé repreneur. C’est le moment de vous faire connaitre. » Expliqua-t-elle après quelques instants de réflexion. D’un geste de sa baguette, elle fit venir à elle une carte qu’elle étala sur le comptoir pour lui montrer l’emplacement du magasin de chaussures. Quel dommage si cet endroit était destiné à devenir une librairie, le gérant avait toujours des collections d’escarpins à tomber. Enfin, au moins pourrait-il enfin s’envoler passer une retraite paisible dans la campagne anglaise. « Il est à moitié sourd, mais essayez quand même de faire preuve d’un peu plus de tact. Vous pouvez lui dire que vous venez de ma part, mais seulement si vous vous comportez bien. » Elle haussa un sourcil en guise d’avertissement. Soledad l’aimait bien Crawley et elle ne doutait pas d’entendre parler de la visite de Hunter, alors si celui-ci se comportait mal avec le vendeur de chaussures elle n’aurait plus qu’à le trouver pour l’engueuler. « Si j’entends parler de quelque chose d’autre, je vous ferai signe. Mais vous êtes sûr que vous voulez vous installer du côté moldu ? Vous ne craignez pas que ce soit prendre un risque inutile ? » Demanda-t-elle en se radoucissant. Certes avec des livres, il prenait moins de risques qu’avec les objets que vendait le Witches Bazaar, mais sait-on jamais, des moldus un peu stupides pourraient prendre les aventures de Superman pour une incitation à l’usage de la magie. Les choses avaient beau avoir mal commencées avec Hunter, Soledad ne lui souhaitait pas de vivre la même situation qu’elle.

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Mer 21 Juil - 18:02

Si je tombe,il suffit que je me relève
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Soledad répond à vos questions et vos remarques. Elle apprécie la métaphore que vous utilisez pour parler du Witches Bazaar et elle vous le dit dans un sourire. Vous haussez simplement les épaules, vous ne souhaitez pas enchérir davantage, à dire que c’est vraiment votre ressenti et que vous ne faites pas de zèle. Étant donné la nature des échanges que vous avez eu avec la sorcière peu de temps avant, elle aurait été en droit de se demander si vous ne jouez pas un peu d’hypocrisie pour calmer le jeu ; mais ce n’est pas le cas. Vous finissez par apprendre que la boutique non-maj était basée sur le même concept que la boutique sorcière, à l’exception de la présence d’objet contenant de la magie. La boutique non-maj en était totalement dépourvue. Vous vous offusquez alors de sa fermeture. Vous protestez devant cette injustice, vous vous exclamez que la femme et son associée étaient en règle et qu’il n’y a aucune raison que leur boutique soit fermée. Vous demandez alors si c’est à cause du nom qu’elles ont eu des ennuis. Elle vous répond que ce n’est pas ça, mais que effectivement, c’est quelque chose qui n’a pas joué en leur faveur. Le souci viendrait plutôt des croyances des non-maj et de leur manque de connaissance du monde magique. Certains objets, bien que totalement dépourvus de magie, peuvent être associés au monde magique aux yeux des non-maj. C’est quelque chose qui n’aurait pas plu à certaines personnes qui auraient donc décidé de prendre les choses en main et de saccager la boutique.

«Je vois… Vous n’avez pas eu d’arrêté gouvernemental officiel. Vous avez été victime d’une milice locale qui agit dans le sens du Blood Circle… Je ne serais même pas étonné qu’ils agissent sous leurs ordres… Ça me débecte.»

Vous avez eu un pincement au cœur lorsqu’elle a prononcé les quatre mots “Ils ont tout détruit”. Mais cette peine et cette compassion est un sentiment bien fugace. Rapidement la colère vient prendre le relais. Le Blood Circle paiera. Vous ne savez pas quand. Vous ne savez pas comment. Mais les têtes des hauts-dirigeants de ce Cercle maudit tomberont une à une, vous le mettrez tous derrière les barreaux. Une telle injustice ne peut être tolérée, et vous vous faites la promesse de remettre ce monde dans le droit chemin.

La sorcière finit par être lassée de tourner autour du pot. À ses yeux, vous restez quoi qu’il advienne un coyote affamé, un rapace qui ne cherche qu’à dépouiller un cadavre encore chaud de ses biens, tel un charognard. Elle admet cependant que vous n’aviez pas tort. Vous tentez de clarifier les choses une bonne fois pour toutes. Vous confirmez qu’effectivement c’était une opportunité pour vous, mais vous relativisez en disant que des locaux, vous en trouverez d’autres et que vous pensiez juste que dans l’état actuel des choses, tout le monde aurait pu y trouver son compte. Elle semble accepter vos excuses et ajoute une nouvelle fois que vous n’aviez pas totalement tort, juste que vous vous y preniez mal. Vous vous dites que dans le monde anxiogène dans lequel le Blood Circle plonge la population de Londres, il ne doit pas y avoir de bonnes ou mauvaises méthodes. Le Blood Circle veut briser les sorciers, en leur privant peu à peu de leurs droits. L’existence d’un sérum expérimental pouvant neutraliser les pouvoirs n’est plus un secret pour les sorciers, et vous vous demandez quand est-ce que le Blood Circle l’injectera de force à la population pour éliminer les sorciers une bonne fois pour toute. Votre manière de faire était peut-être mauvaise, mais seul le résultat compte : les sorciers ne doivent pas baisser les bras, ils doivent continuer de garder la tête haute.

Et pour cela, vous devez avouer que bien qu’elle soit ou femme, ou peut-être justement parce que c’en est une, cette madame Velasquez n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et vous avez donc entièrement confiance en ses capacités d’adaptation. Vous ne pouvez pas vous empêcher de lui en faire part, ce à quoi elle vous répond en vous demandant si vous tentez de vous rattraper avec des compliments. La blague vous passe au-dessus de la tête, mais alors que vous vous apprêtez à répliquer, la sorcière ajoute que vous n’avez pas à vous embêter, elle n’a plus l’intention de vous mettre à la porte.

«Ah, c’est une bonne nouvelle ça ! Parce que je voulais vous demander quelque chose du coup… »

Vous vous jetez à l’eau. Vous finissez par lui demander si elle ne connaîtrait pas quelqu’un qui pourrait vous permettre d’avoir un local dans la partie non-maj de Londres. Elle vous demande un instant de réflexion pendant lequel vous restez silencieux. Elle finit par vous indiquer l’emplacement d’une éventuelle boutique, deux rues plus loin.

«Crawley… »

Vous répétez le nom pour vous aider à le retenir et le garder dans un coin de votre tête.  Soledad vous implore de faire preuve d’un peu plus de tact avec lui que vous en avez eu avec elle. Elle vous autorise à dire que vous venez de sa part seulement si vous avez un comportement exemplaire.

«Voyons… Je ne comprends pas la remarque. J’ai toujours un comportement exemplaire ! » Vous craignez tout de même de subir la fureur de la sorcière, et vous ajoutez rapidement sur un ton un peu plus sérieux «Mais je ferai au mieux, je vous le promet. Merci beaucoup pour le renseignement.»

Le ton de la sorcière s’adoucit davantage lorsqu’elle vous promet de vous faire signe si elle avait vent de quelque chose d’autre. Elle vous demande cependant si vous êtes vraiment certain de vouloir vous installer dans la partie non-maj de la ville.

«Non… Je n’ai pas peur. Je suis plutôt bien intégré à la vie non-maj. Que ça soit ici, ou d’où je viens. Tous mes papiers non-maj sont en règle, et je sais très bien jouer le rôle du pauvre homme sans pouvoir. Vous savez, je suis né-non-maj, donc je suis plutôt habitué à leur monde et leurs réactions. Je pense que tout se passera bien. » Vous réfléchissez tout de même à sa mise en garde. «Il est vrai que certaines personnes risqueraient de voir d’un mauvais œil les livres ou les figurines de super-héros. Mais si on se met à interdire ce genre de contenu, qu’est ce qu’on va laisser pour divertir nos gosses ? Plus de personnage fictif avec de la magie, plus d’animaux qui parlent. On leur laisse quoi ? Le Football - c’est un peu comme le Quidditch, mais en inintéressant- et la guerre ? Pauvre Jeunesse.»Vous serrez les poings.« Mais si jamais ils viennent me chercher des emmerdes, je les attendrai, ces lâches.»

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Mer 28 Juil - 16:47




Si je tombe,
il suffit que je me relève
Soledad ☽ ☾ Hunter



Avec quelqu’un d’autre que Soledad, il aurait sûrement été compliqué de reprendre une conversation civilisée. Il fallait dire que Hunter avait fait fort, en quelques minutes à peine, il était parvenu à remettre en cause son professionnalisme, à insinuer qu’elle était une mauvaise gérante et à insulter la sorcière. Le tout en quelques phrases. Si Soledad ne s’était pas sentie aussi blessée, elle aurait sûrement été impressionnée par si peu de savoir vivre. A ce stade, ça en devenait un art, tout simplement. Mais si la mexicaine pouvait se montrer rancunière quand elle le voulait, elle était aussi prête à offrir des secondes chances quand elle sentait que ça en valait la peine. Et avec Hunter, c’était le sentiment qu’elle avait eu. Les excuses de l’américain lui avaient semblé sincères et elle était prête à croire que toutes ses paroles malheureuses n’étaient que le résultat de maladresses, de très grosses maladresses, mais tout de même. Elle avait donc accepté de recommencer à zéro, il n’avait pas voulu l’insulter volontairement -après tout qui débarquerait dans sa boutique juste pour l’insulter ?- et puisqu’il souhaitait se rattraper, elle allait lui laisser cette chance. De toute manière, elle n’avait pas grand-chose à perdre à part un peu de son temps alors elle pouvait faire cet effort. Et si ce que Hunter avait à lui dire ne lui plaisait toujours pas, la possibilité de le mettre à la porte était toujours là. Bon, elle espérait ne pas en arriver là, Soledad n’avait jamais été une sanguine et jeter quelqu’un dehors ne lui procurerait aucune forme de satisfaction. Mais s’il le fallait, elle s’en savait capable. C’était dire à quel point le Witches Bazaar comptait à ses yeux.

Heureusement -pour Hunter mais aussi pour elle- elle n’eut pas besoin d’en arriver là. Le sorcier semblait avoir retenu la leçon. Mieux, il l’appliquait désormais à la perfection, se fendant de questions intéressantes et d’une curiosité qui paru sincère à la mexicaine. En quelques instants, ils étaient passés des prémices d’une guerre froide à une conversation posée qui convenait bien mieux à la brune. Puisqu’il faisait manifestement des efforts, elle choisi d’en faire de même, c’était la moindre des choses. Elle répondit donc à ses questions, lui présentant les deux espaces de sa boutique et accepta même de lui expliquer ce qui avait causé la fermeture du Witches Bazaar moldu. Revenir sur cet épisode était encore délicat pour Soledad mais au moins l’indignation de Hunter la fit se sentir moins seule. A ses paroles pleines de colère, la mexicaine s’était contenté de hocher la tête, à part crier au scandale, elle ne pouvait pas faire grand-chose. Cela faisait un moment qu’elle s’était résignée mais au moins cette conversation lui faisait-elle prendre conscience qu’elle ne pouvait pas rester sans rien faire de cet espace vide, ce serait laisser le Blood Circle gagner. Néanmoins ce serait une réflexion pour un autre jour, pour le moment elle avait ce sorcier en face d’elle et elle savait parfaitement pourquoi il était là. Inutile de tourner plus longtemps autour du chaudron ou de faire semblant de ne pas voir l’éruptif dans le couloir, il cherchait un espace à louer et comme le Witches Bazaar moldu était hors de question, il en vint à demander à Soledad si elle connaissait un autre local qui pourrait convenir. Sa demande, et surtout la manière dont il l’avait formulé, n’avait pas manqué d’arracher un sourire à la mexicaine. Clairement il était conscient que sa première approchait avait été terriblement mauvaise et maintenant il multipliait les efforts.

Ce fut sûrement ce qui poussa Soledad à l’aider. Ils avaient décidé de repartir sur de bonnes bases, elle n’allait pas refuser de lui donner quelques renseignements alors que lui fournissait des efforts pour se montrer plus civil. Des espaces en vente du côté moldu de Londres, elle n’en connaissait pas, en revanche elle savait que le propriétaire d’une de ses boutiques de chaussures préférées cherchait à prendre sa retraite. Quel dommage, il avait toujours des modèles à tomber. « Crawley… » Tout en sortant une carte, Soledad hocha la tête. Crawley, c’était un nom plutôt répandu en Angleterre merci Downton Abbey, si tu as pas la ref je te parle plus (en vrai je serai pas étonnée que tu aies pas la ref). Cela faisait un moment que le propriétaire de la boutique parlait de passer ses vieux jours dans la campagne anglaise, Hunter n’aurait donc certainement pas beaucoup de mal à le convaincre de lui laisser sa boutique. Du moins, s’il se montrait correct avec lui, ce que la brune n’hésita pas à souligner. L’américain lui avait déjà prouvé qu’il pouvait manquer cruellement de tact alors autant le prévenir. « Voyons… Je ne comprends pas la remarque. J’ai toujours un comportement exemplaire ! » Bien qu’un peu amusée, Soledad roula des yeux. Avait-elle besoin de lui rappeler que moins de dix minutes plus tôt elle avait été prête à le mettre à la porte ? Non parce que si c’était ça, elle n’y voyait pas le moindre problème, les souvenirs étaient encore parfaitement frais. « De toute façon si ce n’est pas le cas, Crawley va me tomber dessus. Et ne doutez pas qu’ensuite ce sera moi qui vous tomberai dessus. » Lança-t-elle avec un sourire entendu. C’était qu’il avait du caractère le Crawley malgré ses problèmes de surdité. Soledad savait parfaitement qu’il n’hésiterait pas à débarquer pour lui tirer les oreilles si elle lui envoyait un rustre récupérer sa boutique. « Mais je ferai au mieux, je vous le promet. Merci beaucoup pour le renseignement. » Plus satisfaite, Soledad hocha la tête, ce n’était plus à elle de gérer la suite, mais à Hunter de faire le nécessaire pour ne pas se faire jeter dehors par Crawley.

Même si le sorcier avait l’air sûr de lui et de ce qu’il voulait, Soledad ne pouvait s’empêcher de s’interroger. Il lui avait expressément demandé un espace dans le Londres non magique, alors qu’elle venait de lui expliquer comment elle avait perdu sa propre boutique. Loin d’elle l’idée d’insinuer que le sorcier n’était pas courageux, ou apte à gérer la situation, mais elle avait tendance à voir ça comme un risque inutile. « Non… Je n’ai pas peur. Je suis plutôt bien intégré à la vie non-maj. Que ça soit ici, ou d’où je viens. Tous mes papiers non-maj sont en règle, et je sais très bien jouer le rôle du pauvre homme sans pouvoir. Vous savez, je suis né-non-maj, donc je suis plutôt habitué à leur monde et leurs réactions. Je pense que tout se passera bien. » La mexicaine retint un soupir, elle ne voulait pas se montrer défaitiste mais les arguments du sorcier, elle avait eu les mêmes. Elle aussi avait toujours vécu entre monde sorcier et monde moldu, elle aussi connaissait les habitudes et les codes de ceux qui n’avaient pas de pouvoirs. Elle aussi pouvait passer pour une innocente moldue tout ce qu’il y avait de plus lambda. « J’ai beau ne pas être née-moldue, je suis tout autant intégrée et habituée à leur monde. » Avança-t-elle. Pour ses parents, lui apprendre à vivre dans les deux mondes avait été important, c’était une leçon qu’elle avait toujours prise au sérieux, mais qui n’avait pas été assez. « Ca n’a pas suffi à faire la différence, alors faites attention à ne pas vous laissez aveugler par votre confiance. » Ne put elle s’empêcher de lui conseiller. Elle avait beau l’avoir trouvé insupportable dès les premiers instants de leur rencontre, elle ne souhaitait pas qu’il lui arrive la même chose qu’à elle.

Néanmoins, elle reconnaissait qu’il prenait moins de risques avec des comics qu’elle ne l’avait fait avec ses objets ésotériques. Enfin, jusqu’à ce que le Blood Circle ne décrète que les supers héros étaient une menace, ce dont ils étaient tout à fait capables vu leur étroitesse d’esprit. « Il est vrai que certaines personnes risqueraient de voir d’un mauvais œil les livres ou les figurines de super-héros. Mais si on se met à interdire ce genre de contenu, qu’est ce qu’on va laisser pour divertir nos gosses ? Plus de personnage fictif avec de la magie, plus d’animaux qui parlent. On leur laisse quoi ? Le Football - c’est un peu comme le Quidditch, mais en inintéressant- et la guerre ? Pauvre Jeunesse. » Soledad se retint de souligner qu’elle savait parfaitement ce qu’était le football, là n’était pas le débat. De toute façon, il n’y avait même pas de débat à avoir, elle était parfaitement d’accord avec Hunter. « Ce n’est pas à moi qu’il faut le dire. » Soupira-t-elle en secouant la tête. C’était au Gouvernement d’ouvrir les yeux, mais celui-ci était déjà bien trop pourri de l’intérieur pour accepter la moindre discussion. C’était déjà une bataille perdue d’avance et les poings serrés de Hunter en étaient la preuve. « Mais si jamais ils viennent me chercher des emmerdes, je les attendrai, ces lâches. » Soledad porta sur l’américain un regard parfaitement sérieux. Sa bravoure était louable, mais face à tout un groupe de moldus en colère et armés, que croyait-il pouvoir faire ? Maxime avait fait comprendre à la mexicaine que jamais elle n’aurait pu intervenir pour sauver sa boutique et si elle avait eu du mal à l’admettre, désormais elle savait qu’elle avait eu raison. Hunter avait raison de vouloir se défendre, seulement il devait voir la réalité en face. « J’espère que vous n’aurez pas à en arriver là. » Glissa-t-elle en lui tapotant brièvement le bras en signe d’apaisement. D’un geste, Soledad commença à replier la carte qu’elle avait étalé sur son comptoir, et releva les yeux pour lui adresser un sourire. « Bonne chance pour votre boutique, Hunter, peut-être que je passerai vous faire signe un de ces jours. »

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