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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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La peur s'efface entre amis [Olivia] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Robin D. Kane
Robin D. Kane
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Jeu 17 Déc - 3:58


La peur s'efface entre amis
Olivia V. Baring & Robin D. Kane

Cela faisait quelques jours que j’étais revenu à Londres. Cela faisait deux semaines déjà depuis l’intrusion des Sorciers à l’institut et je crois que ce voyage aux États-Unis m’avait fait du bien. Pour tout dire, j’aimais ce pays. Les États-Unis d’Amérique avaient beaucoup de défauts. Certes, les gens étaient agréables avec lesquels on pouvait parler de tout et de rien. J’avais cette impression que j’étais plus libre là-bas par rapport à ici. Plus libre d’agir à ma guise, plus loin de mon père qui me tenait en laisse tel un brave toutou envers son maître. Mon but avait, pourtant, bien été dirigé par mon père soit de rencontrer les gens de « La ligue des fidèles de Salem ». Certes, j’avais apprécié être libre de mes gestes, de mes paroles sans qu’on me les dicte à toutes les deux secondes. Je m’étais sentie en confiance face à ses gens et à gagner la leur pour … Mon père ? On était allé marcher ensemble puis, dîner au restaurant. Ils avaient été affables, blagueurs même : de vrais Américains.
À nouveau, j’avais ce désir me tiraillant les entrailles de partir vivre aux États-Unis. Oui, tel lorsque j’avais 17 ans avec pour seul rêve :  celui de devenir acteur. Rêve que j’avais mis de côté pour me concentrer sur mes ambitions d’être le meilleur. J’avais fui.

Dès le milieu de la semaine, j’avais vivement eu envie de changer d’air. Certes, je n’avais pas eu envie d’être seul non plus. Je pensais beaucoup à Olivia. Elle savait m’écouter. J’aimais son sourire et son calme dans toute situation. Ok, sauf bien sûr lorsque je l’abandonnais abruptement dans un institut maudit. Je pouffais de rire alors que mon esprit se remémorait sa rétorque : que j’étais un ami en carton. Mais j’avais tellement envie de lui parler, de tout lui dire. De lui dire tout ce que j’avais sur le cœur ! Mais …  Je ne savais pas trop en même temps. Peut-être qu’elle me dénoncerait pour ma couardise. Non ! Je la connaissais par cœur, elle ne ferait … Enfin, si elle pourrait le faire. C’était une jeune femme courageuse et loyale. Assis sur mon lit un matin, je pianotais un message sur mon téléphone pour lui demander si elle était libre samedi matin. La réponse ne s’était pas fait attendre : Oui !

On était finalement le samedi 16 mai alors que j’embarquais dans ma voiture Tesla électrique orange. Habillé d’un jean, d’un t-shirt par-dessus lequel j’avais enfilé un pull, je me sentais déjà bien. Plus on s’éloignait de Londres et mieux je me portais. Oui, Olivia était assise sur le siège passager à mes côtés. Elle était là tout comme son sourire qui n’arrêtait pas de me rendre léger et si heureux. Je crois que je devais avoir un air niais au visage.

- Je ne t’ais pas encore dis ou on va non ? C’est un sentier pédestre dans la campagne. J’y suis déjà allé, mais cette fois j’avais envie que tu viennes avec moi. Je pensais que … Je pensais que ça nous ferait du bien.

Je tournais la tête par à coup tout en conduisant tout en lui expliquant mon idée. Le sentier était en forêt, mais longeait des champs. Je me souvenais avoir même aperçu des vaches. Cela faisait si longtemps que je n’y étais pas allé : depuis avril 2019 à tout le moins. Avais-je été si aveuglé par la guerre, le sang, la mort et surtout cette lassitude qui ne m’avait plus quitté depuis ? Au moment d’embarquer sur une route importante, mais dont les bâtiments se faisaient plus rares tout autour, j’appuyais sur l’accélérateur. Changeant la vitesse sur la transmission, j’adorais la sensation de liberté. Sans regarder ma meilleure amie, concentré sur la route, j’ajoutais quelques mots sur la durée du trajet.

- On devrait y être dans une trentaine de minutes environ. Je suis content que tu as pu venir. Vraiment.

Mon cœur était déjà libéré de troubles émotifs et malgré mon regard dirigé devant moi, Olivia devait savoir que je souriais. Avec elle, je pouvais éviter de penser à mes cauchemars : à ces rêves tumultueux qui me ramenaient sans cesse devant cet homme que je … Tuais.

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Être un héros est une tâche difficile et trop souvent décriée dans l'arrogance. Pourtant, oh combien on a besoin de héros de nos jours. J'aimerais être un héros pour les citoyens britanniques. Je veux me faire le protecteur des gens.

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Olivia V. Baring
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Mar 29 Déc - 14:37
Robin D. Kane & Olivia V. Baring || Campagne Anglaise || Mai 2020 || Journée
La peur s’efface entre amis

Les jours s’enchaînaient et se ressemblaient. Boulot, mission, dodo et on recommençait. Malgré les beaux jours qui revenaient, la fréquentation du musée ne semblait pas désemplir et elle avait encore eu du mal à se remettre de l’Institut. Un jour, elle avait bien peur de ne pas s’en remettre du tout. Après plusieurs semaines depuis la dernière offensive sorcière, le corps d’Olivia se réparait lentement, même si cela ne l’empêchait pas de continuer à opérer pour le Blood Circle. Les missions continuaient à s’enchaîner que ce soit de simples boulots de vigils ou des filatures et autres recueils d’informations. Les chefs évitaient encore de la renvoyer vers des objectifs trop physiques, trop de sollicitude ! Avec ses médocs elle continuait de gérer. Comme d’habitude.

Et puis alors que son corps retrouvait sa vivacité, son esprit en devenait tourmenté. L’Institut et les expériences réalisées là-bas l’avaient dérangée bien plus qu’elle ne l’aurait avoué. Alors elle continuait de se convaincre que cela était nécessaire et qu’elle n’avait pas la vision d’ensemble. Et puis il y avait aussi sa discussion avec Alexander, quelques jours auparavant, qui résonnait encore dans son esprit. Pour quoi se battait-elle exactement ? La magie ne l’avait jamais touchée directement et pourtant, elle se retrouvait là à tuer, à emprisonner et à sauver. Etait-elle à ce point hypocrite, aveugle ou tout simplement patriotique ?

L’invitation de Robin au début du week-end la surprit. Ils ne s’étaient pas revus depuis l’Institut. Le Kane avait dû partir aux Etats-Unis de ce qu’elle avait entendu. Elle était contente pour lui, d’être ainsi investi dans l’organisation… Et changer d’air n’avait pas pu lui faire de mal. Olivia avait bien vu que le jeune homme avait été secoué. Comme eux tous. Alors, malgré que les informations vagues qu’il lui avait donné, « une sortie », elle avait accepté. Car elle aussi avait bien besoin de changer d’air. Avec un de ses collègues du musée, Olivia avait échangé son jour de travail. Elle travaillerait le lendemain, mais aujourd’hui, elle n’avait pas d’obligations.

Alors ce matin, la jeune femme s’était levé de bonne heure, avait enfilé un jean, un petit pull assorti d’une veste et ses chaussures de marche, seule indication qu’elle avait pu avoir de Robin. Mi-mai, les jours commençaient enfin à se réchauffer mais l’Angleterre était parfois traître en ce qui concernant la météo ou les températures. Son téléphone avait sonné et le nom de Lord Kane était apparu. Il était en bas, elle descendait. Avec ce surnom, elle risquait un jour de le confondre avec son père mais qu’importe, ce petit nom l’horripilait alors elle n’allait pas se priver de continuer de l’embêter.

Jugeant comme à son habitude l’absence de discrétion de Robin et sa voiture orange, elle se glissa sur le siège passager son sac à dos sur les genoux. Ce dernier contenait le strict minimum : une bouteille d’eau, des snacks, un couteau de combat et un petit pistolet d’appoint. Olivia ne sortait plus jamais sans : après Tobias et les raffleurs.

Après les salutations d’usage, Robin avait appuyé sur l’accélérateur et ils avaient fini par sortir de Londres. Olivia avait finalement mis la musique à fond et regardait défiler le paysage par la fenêtre. Elle ne savait pas pourquoi mais elle trouvait cette foutue bagnole rassurante. Elle était relativement confortable et elle avait l’odeur de Robin. Ce fut d’ailleurs ce dernier qui lui donna enfin des informations sur la sortie du jour. Elle lui sourit. « Nope, je ne savais pas. Chouette, un peu de marche. C’est vrai que Londres devenait un peu étouffante ces derniers temps. » Son regard se fit plus interrogatif alors qu’elle réfléchissait à « nous faire du bien ». Cela faisait trop longtemps qu’ils n’avaient pas pris le temps de discuter et Olivia s’en voulu un peu de ne pas l’avoir contacté plus tôt. « On devrait y être dans une trentaine de minutes environ. Je suis content que tu ais pu venir. Vraiment. » Avec ce temps de trajet restant, ils auraient bien le temps de rattraper le temps perdu.  Elle détourna son regard de Robin, le sourire toujours aux lèvres. « Moi aussi. Ça fait du bien de se voir autrement qu’en entrainement ou sur le terrain. » Olivia était sincère. Le sourire sur le visage de Robin trahissait son état d’esprit et il fut communicatif. « Ça va toi ? T’étais chez les Yankees c’est ça ? Des nouvelles ? J’attends toujours mon cadeau souvenir hein ! » Fit-elle moqueuse.
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Mar 5 Jan - 3:37


La peur s'efface entre amis
Olivia V. Baring & Robin D. Kane
Pour ma part, je n’avais presque rien apporté pour cette promenade sous les arbres alors que nous serons bercés par la douce brise et réchauffé des rayons de soleil. J’avais rapidement vu le petit sac dans lequel Olivia avait sûrement inséré un kit de survie en forêt. Même si cela m’horripilait en même temps, j’aimais son petit côté prudent. Moi, j’avais pensé qu’on mangerait dans un pub ou petit restaurant rencontré sur la route au retour, rien de plus. Heureusement que je ne lui en avais pas fait mention. - Ahrem - J’avais plutôt eus un sourire alors qu’elle embarquait serti du sien. Et non, Olivia ne se privait pas, elle, pour juger. Elle le faisait sans scrupules avec ma Tesla à la peinture apparemment tape trop tape à l’œil. Elle faisait toujours cela ! Non mais ! C’était comme ça que je m’exprimais ! Et, j’espérais que ses chaussures étaient … Bon ça va, je n’étais pas un idiot arrogant non plus eh sinon juste un peu : enfin, ce serait sûrement ce qu’elle dirait. J’haussais donc des yeux au ciel tout en souriant dans une envie de taquinerie.

Mais c’était difficile de parler parce que Vivi montait le volume pour faire vibrer la musique à fond. J’aimais la musique et je ne m’en plaignais pas. Je m’étais même rendu compte chanter le refrain de « Shape Of You » de Ed Sheeran lorsque la chanson vibrait au travers de l’habitacle.
Le seul hic de la musique était qu’il fallait parler plus fort, mais je me rendais compte en même temps être plus serein. Je ne pouvais pas m’empêcher de hocher ouvertement de la tête à son affirmation sur l’étouffement de Londres.

- Et je ne veux même pas entendre parler du mot commençant S aujourd’hui !

Que je lâchais dans un rire puis, faisant un clin d’œil à ma meilleure amie le cœur léger, mais battant en même temps à plein régime. Pourquoi ? J’avais encore peur. J’avais peur qu’elle me rejette. Je fuyais encore stipulant ne pas vouloir entendre parler du mot commençant pas « S ». En réalité, c’était ce que je voulais. Je ne savais pas ce que je voulais outre qu’arriver à destination.

Et ce serait dans une trentaine de minutes …
J’appuyais sur l’accélérateur pour tenter d’amoindrir le temps.

- Il n’y a pas que l’entraînement le Blood Circle ou le boulot dans la vie Vivi. Parfois, j’ai l’impression que je l’ai oublié, ça moi.

Pestais-je affirmant les propres dires de ma meilleure amie. Je tentais de sourire, mais n’y arrivant que peu je détournai le regard pour le vriller sur la route. Le silence se fit donc pendant quelques minutes jusqu’à ce qu’Olivia le brisât à nouveau lançant le sujet de mon voyage aux États-Unis tout comme un …

- Un cadeau ? ouvris-je des yeux ronds puis, incapable de garder plus longtemps mon sérieux, éclata de rire. Si tu veux un cadeau, je crois que j’ai une pile de documents des Fidèles qui pourraient te plaire.

Incapable de reprendre mon sérieux, je tâchais quand même de ramener le regard sur la route. Je n’étais quand même pas pour risquer une déviation de voie à cause d’un excès de rire. Passant rapidement la main gauche contre mes yeux pour éliminer les larmes de joie – ça faisait combien de temps que je n’avais pas ris dites ? – je me tournais à nouveau vers ma meilleure amie.

- Ce n’était pas un voyage d’agrément, mais les USA sont un pays cool même si on en dirait autrement et … On arrive Vivi !

M’exclamais-je subitement faisant tourner la voiture dans un petit chemin en gravier jusqu’à arrêter la voiture près de hautes herbes et quelque arbre clairsemés. Arrêtant le moteur puis, détachant la ceinture, je me mis à soupirer avec bonheur. Portant un regard entendu à Olivia, je sortis finalement de la voiture et observant partout sans pour autant capable de me fermer la bouche. Je ne savais pas pourquoi, mais je me sentais en voix aujourd’hui.

- Bon, je dois avouer que ce n’est pas aussi beau que les paysages écossais, mais si on allait là-bas ce week-end on ne reviendrait pas lundi.

J’en avais presque envie pour tout dire. J’avais envie de tout laisser tomber. J’avais envie de disparaître. Je me penchais dans la voiture pour prendre ma gourde d’eau avant de remonter avec l’objet emplie d’eau dans mes mains, mon regard tombant sur celui d’Olivia. J’avais peur de la perdre … J’avais si peur, mais c’était encore pire de continuer à lui mentir.

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Ven 8 Jan - 17:23
Robin D. Kane & Olivia V. Baring || Campagne Anglaise || Mai 2020 || Journée
La peur s’efface entre amis

Voir ainsi le paysage défiler par les vitres, la verdure s’installer durablement devant ses yeux, Olivia ne pouvait s’empêcher d’être apaisée. Elle avait toujours aimé voyager. Simplement changer d’air, c’était parfois la meilleure des solutions pour laisser tous ses soucis derrière. Pourtant sa vie, en ce moment se résumait quand même pas mal à métro, boulot, dodo. Trop de monde au musée, trop de missions pour le Blood Circle et à peine de quoi lui laisser une petite nuit de sommeil. Elle n’avait même plus tricoté depuis des mois. Pourtant une moitié de moufle l’attendait toujours bien sagement sur le fauteuil de sa chambre. Elle courrait sans avoir le temps de se poser. Une parenthèse dans sa vie mouvementée lui avait été offerte par Robin et pour cela, c’était vraiment son meilleur pote.

Alors qu’Olivia vantait les mérites de quitter la capitale, Robin ajouta une nouvelle phrase qui la fit sourire. Elle ne parlerait pas du « mot commençant par s ». Elle mima de fermer sa bouche à clé et de jeter ladite clé par la fenêtre. La jeune femme quitta ensuite du regard le conducteur pour observer la route. Elle aurait pu jurer que celui-ci accélérait. Et pourtant il reprenait la parole. Pas que le boulot ou le BC dans la vie ? Il pouvait parler lui ! C’était impossible d’y échapper ! Plus encore avec les attaques de plus en plus rapprochées des sorciers. Ils étaient sans cesse en alerte, à l’affut du moindre indice. Olivia comprenait l’exaspération de Robin mais qu’y pouvaient-ils ?! Ils se devaient de protéger la population, même si cela signifiait y perdre beaucoup de leur temps. « Parfois on pas trop le choix Kane. Parce que si on le fait pas, personne ne le fera, de protéger les gens je veux dire… » Mais voilà que Robin reportait son attention sur la route. Ce n’était peut-être pas plus mal. Déjà pour éviter de s’encastrer dans un arbre mais aussi car Olivia savait qu’ils ne trouveraient pas de point d’accord. Malgré leur enfance passée souvent ensemble, ils ne pouvaient pas avoir une vision plus différente des évènements qui se déroulaient dans leur vie.

Alors qu’Olivia s’enquérait du voyage de Robin aux Etats-Unis, celui-ci se moqua d’elle et de son cadeau ! Elle se joignit de bon cœur à son rire. Elle lui en foutrait des piles de documents des Fidèles tiens ! « Trop aimable Lord Kane. Mais je ne voudrais pas te piquer ton boulot, après tu serais capable de t’ennuyer ! » Elle allongea légèrement son siège et ferma les yeux quelques secondes. « Je parlais de nourriture, ou de super rangers ! J’ai déjà donné toute la semaine comme gratte-papier ! Tu m’auras pas là-dessus, sale traitre va ! » Lui asséna-t-elle, riant autant que son camarade.

Alors qu’Olivia écoutait les détails du voyage de Robin, elle se releva en ouvrant les yeux rapidement lorsqu’il annonça être à destination. Le paysage était très campagnard et, tressautant en même temps que la voiture qui rencontrait des graviers, la jeune femme ne reconnut rien de ce qui l’entourait. « Ah bah pour être paumé… » Captant le regard de Robin, Olivia laissa sa phrasa en suspens alors qu’ils détachaient leurs ceintures et sortaient de la voiture. Cette dernière était un étrange point orange dans cette immensité verte.

« Bon, je dois avouer que ce n’est pas aussi beau que les paysages écossais, mais si on allait là-bas ce week-end on ne reviendrait pas lundi. » Repensant à la dernière fois qu’elle avait foulé le sol écossais, elle en frissonna presque. « Me parle pas d’Ecosse… La dernière fois que j’ai foutu les pieds chez les Scotsmen, c’était par magie, ligotée à une chaise par un connard de sor… » Ah oui, elle avait promis… « Bref. C’est très beau, Robin, bonne trouvaille, merci. » La jeune femme attrapa son sac et le mit sur son dos. Elle était parée et jetant un regard à son partenaire, elle s’engouffra dans le chemin gravillonné qui s’ouvrait un peu plus loin. « Une idée précise d’où on va ? » Demanda-t-elle alors que leurs pieds crissaient sur le sol.

Ils avaient de la chance : le temps était clément. Bien que les températures ne soient pas encore d’été, refroidies par un petit vent traître, le soleil était tout de même présent et dardait ses rayons sur les deux promeneurs. Tant mieux, car sinon, Olivia aurait vraiment maudit Robin. Se retrouver avec dix centimètres de boue dans les chaussures, trempée et frigorifiée… Elle avait déjà donné dans ses stages commando. En plein milieu de la campagne anglaise, c’était quand même moins exotique que le désert. Quoique c’était une première expérience comme une autre. En parlant de premières expériences… « Tu sais que Carl va pas tarder à officiellement intégrer le BC ? Il a bientôt sa première mission. J’espère vraiment que ça va bien se passer… » Se remémorant les paroles du Kane dans la voiture, elle leva les mains fautive. « Oui je sais on a dit qu’on parlait pas du BC mais là techniquement je parle de ma famille donc ça compte ! » Fit-elle, avec un air innocent.
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Lun 25 Jan - 23:19


La peur s'efface entre amis
Olivia V. Baring & Robin D. Kane
Mon esprit résonnait encore, par à coup, de la « protection de la population civile » dont parlait Vivi précédemment dans la voiture. Si tout était aussi simple. Si tous les membres du Blood Circle se battaient pour les innocents et les opprimés, je n’aurais plus de questions par rapport à l’organisation. Est-ce qu’un sorcier innocent rentrait dans cette catégorie ? C’était là où le bas blessait. C’était là que je risquais ma tête pour tant de calomnies.

Alors, je riais. Je rétorquais, une énième fois outré, au surnom qu’elle osait me donner. Certes, même si ce surnom aurait dû me faire pleurer ou me mettre en colère ces derniers temps, il faisait bien l’inverse dit par ma meilleure amie. Je n’avais pas, non plus, pu m’empêcher de rire au fait qu’elle passait sa semaine à remplir de la paperasse. Évidemment, en l’idiot que j’étais sûrement je n’avais pas pu me taire de dire une blague toute pourrie.

- Je pensais que tu faisais visiter des expositions pas de remplir des papiers. J’espère qu’ils ne te demandent pas non plus d’apporter le café sinon, change de boulot eh.

Et je me trouvais drôle en plus à pouffer de rire comme un demeuré. Mais bon, je réussis à arrêter pour me pencher, à notre arrivée, sur les magnifiques paysages que dame nature nous donnait. Paumé ? Paumééééééé ! Bon d’accord, je n’avais pas encore fini de rire éclatant une fois de plus à l’opinion de Vivi sur le paysage. Alors que je m’affairais à prendre ma gourde d’eau et de serrer mes clés de voiture dans la poche de mon jean, Vivi lâcha quelque chose sur l’Écosse qui me faisait frissonner. Elle s’était fait kidnapper ? Comment ? Quand ? Où ? Je devais avouer que je ne regardais pas tout ce qui se passait au Blood Circle. Elle a sûrement dû oublier de me dire ça. Mais pourquoi ? Je l’observais, ainsi, un certain temps sans rien dire.

Je ne la relançai par sur le sujet fronçant plutôt les sourcils, mais surtout intrigué par cet aveu subit. À moins que la phrase lui ait échappé. Je ne pouvais, pourtant, pas m’empêcher de penser que ma meilleure amie aurait pu avoir été menacée par un Sorcier. Et cela me faisait peur. Il fallait en parler de cela ! Au Blood Circle même. Malgré tout, je préférais prendre une grande inspiration alors que nos pas nous dirigeaient vers un petit chemin bordé d’arbres. Je tentais de laisser mes arrières pensés par devers moi sachant être le premier qui ne l’aurait pas fait … Plus fait dorénavant. Je me sentais déchiré entre mon devoir de protéger ma meilleure amie et ces pensées que je voyais, actuellement, telle une trahison. Je n’étais absolument pas cohérent.

Une brise fraîche venait réveiller mes sens ramenant mon esprit dans le moment présent. Machinalement, je laissais balancer ma gourde d’eau au rythme de mes pas. Olivia parlait alors de son cousin, Carl Markensen. Le jeune homme allait bientôt intégrer les rangs du Blood Circle. Il allait être marqué au fer rouge d’un cercle à la base de l’oreille. J’aimais bien Carl. Il était enjoué, un peu comme moi à son âge. J’espérais qu’il savait dans quoi il s’embarquait. J’eus un sourire qui fut plus une grimace.

- Tu es toute pardonné Vivi lâchais-je tâchant d’être avenant. Les Markenson sont si fiers en ce moment. Un peu trop même. Je me souviens encore du jour de ma propre initiation. Je n’avais même pas hurlé lorsqu’on m’avait mis le fer brûlant sur le lobe d’oreille.

Expliquais-je tout en montrant, d’un geste de la main droite, la chair boursoufflée à vie. Je me tais pour les 10 prochaines secondes et me laissant attendrir par la chanson d’un oiseau caché quelque part dans les arbres alentours.

- Tu veux que je te dise un secret Vivi ? Quelque chose que je n’ai jamais dit à personne.

Ma voix n’était plus qu’un murmure à la fin alors que mon regard baissait. Je regardais ma meilleure par à coups comme si j’attendais une punition.

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Olivia V. Baring
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Dim 31 Jan - 18:07
Robin D. Kane & Olivia V. Baring || Campagne Anglaise || Mai 2020 || Journée
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Olivia jeta un regard à Robin. Elle tenta de faire l’actrice et de jouer le mélodramatique. Oui le musée l’exploitait énormément mais que pouvait-elle faire d’autre, ralala que la vie était injuste dis donc. Mais non, elle devait sans cesse répondre aux demandes de tant de gens, que sa vie était difficile dis donc ! « Si seulement il n’y avait que le musée Kane ! Mais non ! Même le Blood Circle me réquisitionne pour remplir des papelars qui serviront jamais à personne. Je suis vraiment à plaindre ! » Le grand sourire sur son visage trahissait son état d’esprit et la fausse offuscation qu’elle tentait de jouer n’arrangeait rien à sa bonne humeur. Ils rirent tous les deux de bon cœur alors que la voiture arrivait au lieu prévu par Robin. Punaise, ça faisait du bien de retrouver son meilleur pote.

L’hilarité de Robin ne prit pas fin, loin de là, lorsqu’Olivia fit remarquer le manque d’âmes qui vivaient dans cette campagne reculée. L’air était pur et revigorant. L’optique de pouvoir ainsi se balader, laisser tous ses soucis dans la voiture orange criarde et d’être de simple promeneurs, était reposante. Les bourdonnements combatifs qui emplissaient ses oreilles en permanence semblaient ainsi réduits au silence par la sérénité des lieux. Sérénité, le lieu n’en avait que l’aspect : des oiseaux chantaient, à ses pieds des fourmis s’affairaient et au loin les plantes se pliaient au gré du vent.

Parfois, Olivia regrettait la vie à la campagne. Waddington était une ville un peu perdue au milieu de l’Angleterre. En quelques minutes de voiture à peine, Olivia pouvait se retrouver aux milieux des collines. Certes il y avait les bâtiments, les hangars et les pistes d’avion goudronnées régulièrement empruntées. Mais ce n’était rien comparé à la vie londonienne. Cette dernière était aux antipodes. Sans arrêt des gens affairés, des bruits, des odeurs… Parfois, déconnecter simplement son cerveau pour se calmer et apprécier la beauté de la vie devenaient vitaux. Même dans les pires moments, cela devenait nécessaire. Comme lorsqu’elle contemplait les dunes de sables en Syrie. Tout était si beau, si paisible… Et pourtant au loin on entendait les tirs de mortiers, les cris et les explosions. Des gens mouraient mais dans l’immensité désertique, c’était comme si cela n’avait aucune importance.

Finalement, Olivia introduit le sujet de Carl Mackenson. Cela l’angoissait bien plus que ne l’aurait bien avoué. Il faisait partie de la famille et la jeune femme n’avait jamais été dans cette position d’ainée. C’était toujours Timothy qui s’inquiétait de tout. Quand elle avait rejoint la Royal Air Force, quand elle était partie en opération, il n’y avait eu que Timothy pour s’inquiéter pour elle. Bien sûr Olivia s’était à son tour inquiétée pour Emily mais cette dernière n’avait pas choisi dans la voie des armes alors c’était différent… Carl était un peu comme Emily Baring, pas vraiment fait du moule des combattants. Jamais sérieux au grand dam d’Erebe.

Alors que Robin lui répondait, elle lui sourit. « Ah oui, effectivement. T’étais tout jeune en plus ! Je l’ai eu assez tard le mien mais effectivement, ça fait un mal de chien… Je pouvais plus dormir sur ce côté pendant au moins une semaine… » Dit-elle en montrant sa propre oreille. Olivia avait répondu avec entrain et le silence qui suivit la laissa perplexe. Elle regarda son acolyte -qui l’était rarement silencieux- et elle sut que quelque chose clochait. Plus encore lorsque la voix du jeune homme ne fut plus qu’un murmure.   «  Tu veux que je te dise un secret Vivi ? Quelque chose que je n’ai jamais dit à personne. » Olivia s’arrêta et lui fit face avec un air inquiet. C’était quoi ces conneries encore ? Depuis quand est-ce qu’il ne pouvait pas lui parler ? L’esprit cartésien de la jeune femme commença à s’activer mais étrangement elle n’arriva pas à trouver quoi que ce soit qui justifierait ces révélations. Qu’est-ce que Lord Kane n’avait jamais osé dire à qui que ce soit ? Qu’est-ce que le grand Robin Kane, avocat et membre émérite du Blood Circle n’avait jamais osé dire à qui que ce soit ? Olivia eut presque envie un instant de faire une blague : qu’il aimait porter des sous-vêtements féminins ? Qu’il se passionnait pour le bobsleigh ? Mais la détresse de son ami l’en empêcha. « Oui bien sûr. Tu sais bien que tu peux tout me dire. »

Olivia ne comprenait pas les gens. Cela n’avait jamais été son fort. Elle aimait l’action, les armes et els avions. Elle ne savait pas comment consoler quelqu’un ou l’aider à faire son deuil par exemple. Déjà qu’elle galérait seule alors apporter des conseils aux autres… Mais en cet instant, elle regrettait ses lacunes dans les relations humaines. Car elle aurait bien voulu savoir quel comportement adopter pour comprendre Robin ou même l’aider… Elle sentait que ce quelque chose qu’il allait lui avouer risquait de faire bouger pas mal de choses dans leur petit monde bien ordonné de membre du Blood Circle…
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Jeu 11 Fév - 0:18


La peur s'efface entre amis
Olivia V. Baring & Robin D. Kane
Ils étaient loin les éclats de rire d’Olivia Baring dans la voiture. Elle était loin sa tentative ratée, -mais chut ne lui dites pas, - de dramatisation par rapport au remplissage de paperasse administrative en tout genre et trop souvent. Il était loin mon propre rire à en avoir mal aux muscles de la mâchoire : bon, je dois avouer que pour ça j’avais encore mal. Le calme était à nouveau retombé. Au moins, il y avait maintenant la proximité des arbres et la brise fraîche voir froide de la mi-mai. Je m’amusais à me mettre le nez dans le vent comme si mon but avait été de geler complètement mon cerveau. Peut-être que si je me glaçais totalement, je ne penserais plus. Peut-être agirais-je enfin comme le digne héritier de mon père. Olivia avait pensé que je reçu mon initiation au Blood Circle très jeune. Je n’avais pas pu m’empêcher d’émettre un petit rire sarcastique quant à sa « constatation » et rétorquer plutôt par les volontés de mon père.

- Si cela n’avait été que de mon père, je l’aurai eu à 12 ans avais-je levé des yeux au ciel. Et non, j’avais tout aussi été incapable de dormir sur ce côté-là pendant un moment.

La main gauche tenant toujours ma gourde d’eau, on s’était alors de plus en plus dans le chemin. Les arbres devenaient plus denses et on ne verrait bientôt plus les champs alentours. Au loin, j’entendais une machinerie de ferme puis, l’odeur caractéristique du fumier commençait à embaumer l’air. Et je me tue pour détourner le regard de celui de ma meilleure amie. Je ne savais pas pourquoi je lui parlais d’un « secret ». J’avais l’impression qu’un énorme poids venait de tomber lourdement sur mes épaules, contre mon torse et m’étouffant. Souhaitais-je lui dire ? Ou non ?

Mais elle s’arrêtait et malgré toute la bonne volonté de mon égoïsme, je dus faire de même. Je ne voulais même pas penser à continuer sans elle. Puis, la peur enserrant mon cœur n’aidait pas. Elle rendait mes jambes plus lourdes, plus las d’avancer. Vivi me faisait donc maintenant face, ses yeux remplis d’incompréhension. Je pensais même y voir un peu de tristesse. Je baissais la tête déglutissant coupable, surtout, pour l’avoir rendu si triste. J’avais du mal à affronter son regard et à entendre ses mots pourtant si gentils. Des mots qu’on dirait à son meilleur ami après tout.

- Je ne suis pas certain que tu voudrais l’entendre celui-là … Je … Je suis … J’ai toujours été … lâche …

Je marmonnais tellement que ces derniers mots furent probablement à peine compréhensibles. Subitement, j’avais la gorge si sèche, mais mon bras gauche restait pantois la gourde remplie de ce liquide de vie à son extrémité. Je n’arrivais plus à bouger trop couard pour ce faire. Ma main droite tremblait un peu. Je me mordis les lèvres tâchant de me redonner de la force.

- Vivi je … Je … Ok lâchais-je tout en prenant une inspiration bienvenue. La première fois que j’ai tué, c’ … c’était e … e … n avril dernier …

Borné dans ma couardise, je tournais le dos à ma meilleure amie alors qu’une colère commençait à gronder en moi. Mes doigts se serrèrent brusquement contre la gourde. Mes sourcils se froncèrent. J’arrivais à me racler la gorge avant de parler plus fort, trop fort. Avant de lâcher toute la colère que j’avais contre moi depuis … Depuis des années. Que j’étais incapable de tuer ! Que j’étais une honte !

- Je n’ai jamais tué ! lâchais-je d’un seul coup tout en reprenant ma respiration tellement cela m’avait fait mal. Je n’ai jamais tué. Mon père me traiterait de lâche, mais il ne le sait pas. Il ne l’a jamais su ! Je l’ai toujours caché ! Et … à l’institut, le coup est parti … J’ai vu parce que je voulais protéger Garnet. Je … Je ne sais pas … Tu sais tout. Tu sais tout Vivi. Tu sais que je suis un lâche.

Je ne m’étais pas aperçu la vriller du regard comme si je tentais de capter la moindre de ses émotions négatives envers moi. Je ne m’étais pas aperçu changer de ton à faire devenir ma voix grave et emplie de haine. Envers qui ? Envers moi ! Je ne savais plus qui j’étais. J’avais autant envie de pleurer que mon corps tremblait actuellement.


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Ven 19 Fév - 22:04
Robin D. Kane & Olivia V. Baring || Campagne Anglaise || Mai 2020 || Journée
La peur s’efface entre amis

A la réponse de Robin, Olivia fit une petite grimace. Effectivement, le père Kane n’était pas franchement des plus sympathiques et pour lui voir son fils entrer au Blood Circle à 12 ans aurait été tout à fait acceptable. C’était peut-être un truc de famille fondatrices du Blood Circle de vouloir ainsi voir leur progéniture rejoindre les rangs de leur organisation. Comme pour les Mackenson et Carl. Heureusement qu’Olivia avait eu sa moitié Baring pour se préserver de ce chemin-ci. Quoique… Avait-elle été véritablement épargnée par tout ce manège ? Ses parents l’avaient poussée dans les bras chaleureux de l’Armée. Cela facilitait grandement son passage dans un de ces sous-groupes armés et de moins en moins secrets. Peut-être était-ce leur destiné, eux les descendants, de continuer à faire tourner la boutique lorsque leurs ainés, après avoir bien tout remué et rendu les choses graves, se retireraient des combats. Elle voyait ce jour se rapprocher. Ce jour proche où elle serait à la tête d’une unité. Que se passerait-il à ce moment-là ?!

L’ambiance, quelques instants plus tôt, bien légère sembla prise sous une chape de plomb après la question de Robin. Ce n’était pas du genre de ce dernier d’être ainsi si sérieux. Surtout pas perdu ainsi dans la nature et surtout pas avec elle. Olivia le connaissait par cœur. Même si elle se doutait que ses blagues incessantes n’était là que pour cacher ses insécurités – ne le faisaient-ils pas tous ?- il n’en restait pas moins un optimiste dans l’âme. Un gars toujours prêt à rire et à lui remonter le moral. Il prenait la vie du bon côté quand bien même ils étaient en guerre et pas franchement sûrs de gagner.

Alors qu’Olivia faisait face à Robin. Sa première déclaration, qu’il avait toujours été lâche, ne l’aida pas beaucoup à y voir plus clair. Mais de quoi parlait-il ?! C’était totalement faux. Le nombre de fois où il lui avait sauvé les miches en opérations... Il avait commandé des hommes qui s’en étaient sortis. Il n’y avait rien de lâche là-dedans, au contraire. Ce manque total d’idée de quoi il pouvait bien parler fit naitre une certaine angoisse chez la jeune femme. Sans point de repère, elle commençait à imaginer qu’il lui cachait des choses. Et si c’était le cas, ce terrible secret pouvait être humainement n’importe quoi, même les pires idées que son cerveau pouvait imaginer. « De quoi tu parles Robin ? Crache le morceau… » Répondit la jeune femme, de plus en plus mal à l’aise.

« La première fois que j’ai tué, c’ … c’était e … e … n avril dernier … » Les yeux de la jeune femme s’agrandirent tout rond et elle ouvrit la bouche sans savoir quel mot prononcer. C’était ridicule, elle avait fait des dizaines de missions avec Robin et… Jamais un cadavre, du moins pas à cause de lui… Robin se détourna et Olivia ne sut pas quoi dire. Elle sursauta presque lorsqu’il continua d’avouer ses secrets et de nouveau chercher son regards, ses émotions. La surprise était totale et empêchait la Baring de savoir ce qu’elle ressentait véritablement. Elle ne le considérait pas comme un lâche, cela était sûr et certain et elle s’empressa de le rassurer. « Oh Robin… Tu n’as rien d’un lâche. » Dit-elle en se rapprochant et le prenant dans ses bras. Elle le sera contre elle. « Quand est-ce que notre monde a vrillé au point où ne pas être un tueur est devenu une tare ? » Demanda-t-elle dans un murmure. Il s’agissait d’une véritable interrogation.

Dans son avion, Olivia était si haut, si détachée de tout. Elle appuyait sur un bouton et les missiles étaient envoyés. Ils s’écrasaient et prenaient des vies si loin sous ses ailes, que cela ne l’atteignait pas. Alors son premier véritable mort, elle s’en souvenait très bien. C’était avec le père Lancaster. Et heureusement qu’elle avait eu toute cette rage et ce détachement à ce moment-là pour passer cette étape difficile. Les morts suivants n’avaient plus autant de poids… Jusqu’à ne plus en avoir du tout. Des ennemis, c’étaient tout ce qu’ils étaient et Olivia se refusait à les voir autrement. Sinon, elle n’aurait plus été capable de faire son job. Et alors elle serait revenue à son inutilité première. Et cela était hors de question. « C’était qu’une question de temps avant que cela n’arrive Robin. Dans une guerre c’est inévitable. Félicite-toi que ça ait été pour sauver Garnet. Cette gamine a de la chance de t’avoir comme mentor. C’était elle ou lui, rentre toi ça dans le crâne. » Olivia se recula légèrement. « Je ne dirai rien à ton paternel, Robin. Tu sais bien que je ne trahirai pas. » La jeune femme tentait de paraître détachée, pour ne pas montrer à quel point ce sujet l’atteignait. La question des tueries, il ne valait jamais se la poser au risque de ne pas reconnaître ses propres valeurs. Mais y avait-il seulement la place pour des valeurs dans une guerre ? C’était une tout autre question.

« Et jamais, jamais je ne te verrai comme un lâche Robin. Tu n’es rien de cela. Et je ne sais pas quoi faire pour que tu le comprennes. » Ajouta-t-elle avec un petit sourire bien que la tristesse et la peine de son ami ne l’atteigne plus qu’elle ne l’aurait voulu. « T’es Robin Devin Kane. Et t’es mon meilleur pote. T’es un héros. Rien de moins. »
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Mer 3 Mar - 4:19



La peur s'efface entre amis
Olivia V. Baring & Robin D. Kane
La réaction de Vivi fut moins dure que je l’aurais pensé de prime abord. Ainsi, j’y avais vu la surprise et non de la colère ou surtout du dégoût envers moi. Toutefois, je ne pus pas faire autrement que de me détourner d’elle. Tout à coup que son regard changeait plus la surprise passait, plus sa raison reprenait le dessus. Tout à coup qu’elle me crachait au visage d’être un lâche, un imbécile ne désirant plus me voir ni passer du temps avec moi ni … Rien. Je ne savais pas ce que je ferais alors. Si elle rapportait mes mots aux Markenson, au Terry et pire à ma famille, à mon père !
Je fuirais ! Tel un lâche, je fuirais comme un criminel, Je fuirais la poigne de mon père et des autres pour sauver ma vie et ce qui resterais de mon amour-propre. Mais serais-je égoïste si j’agissais de la sorte ?

Subitement, je sentais une pression dans mon dos, mais surtout une caresse me faisant frissonner et calmer plus que cela ne devrait l’être. Je me refusais de bouger parce que je refusais qu’Olivia supprime son geste. Je l’appréciais. De surcroit, il me ramenait dans le passé à un moment dans nos vies où nous avions joué ensemble si le terme était juste. – Ahrem. - Ses mots mespécifiant sans détour ne pas être un lâche me faisaient sourire comme un véritable naïf, un imbécile heureux. Pourtant, au lieu de rire comme je le faisais souvent, j’avais envie de pleurer alors que cette boule dans ma gorge grossissait. J’ouvris légèrement puis, refermais totalement la bouche, tremblant. Je connaissais Vivi par cœur non ? Elle pouvait être tellement fonceuse et ne pas penser aux conséquences de ses gestes, mais son amour pour ses proches restait vrai. Comment avais-je pu croire qu’elle réagirait à ma révélation autrement ?

- … Merci …

Murmurais-je tout en me retournant vers elle. Las et machinal, je passais lourdement ma main gauche contre mon front avant de la laisser aller à nouveau. Je soupirais regardant au travers des bois tout en pensant que malheureusement la plupart des gens au Blood Circle ne pensaient pas comme elle. À quelque part, c’était triste. Oh ! Je n’avais qu’à observer Garnet Davis pour voir cela. En fait, elle n’avait pas eu la vie facile avec les Sorciers. Certes, il ne manquerait plus qu’un des nôtres complètement zélé pour la faire basculer complètement. C’était triste.  Olivia parlait aussi de Garnet, mais par rapport au fait que je l’ai sauvé en … Tuant le Sorcier. Que tuer était aussi inévitable dans une guerre. Serrant mon poing libre, j’avais alors rétorqué un murmure un peu trop froid emplie de frustration.

- Mais je le sais très bien ...

Certes, cela n’enlevait pas la douleur et la culpabilité de mon geste. Cet homme ? Le Sorcier. Avait-il une famille et même des amis ? Sûrement. J’aurais peut-être juste du le blesser. Mais cela aurait-il suffit pour sauver la vie de Garnet ? Je ne savais pas, je ne savais rien. À vouloir sauver tout le monde, j’allais sûrement me tuer et à commencer par mon esprit endiablé. Alors que s’y était une bataille rangée, ma meilleure amie me rassurait sans cesse tout en me couvrant de compliments pour mon apprentie. Elle me faisait même promettre de ne jamais le dire à mon père.

- Je sais bien … Garnet … J’espère juste qu’elle s’en est rendu compte.

J’haussais alors les épaules dans un petit soubresaut des lèvres quant au peu de confiance de la jeune femme avait en moi. Même que, elle se fichais de moi. Elle, elle ne se gênerait pas pour dire que j’étais un lâche. Je me mordillais la lèvre inférieure souhaitant soudainement ravaler mes pensées : je n’avais plus jamais entendu parler des Sorciers de Privet Drive.

Je me sentais dans un esprit second commençant tout juste à me rendre compte que ma meilleure amie reprenait une distance respectueuse envers moi. Et là, une vraie menace planait sur ma tête. Je ne pus pas m’empêcher de vraiment sourire et ire, cette fois.

- Oui chef. Ok chef ! Je ne penserais plus être un lâche chef !

Le sourire braqué jusqu’à mes oreilles. Pour la taquiner, je n’avais pas pu m’empêcher de faire le signe de salut des militaires. Je me remis à marcher et mes pensées repartaient de plus belle. Je méditais cette fois sur les tous derniers mots de Vivi. Étais-je un héros ? Je pourrais avoir un sourire arrogant au visage à cela. Je l’eus pour les quelques prochains mètres du sentier. Certes, je le perdis très rapidement aussi.

- Tu crois vraiment que je suis un héros ? lâchais-je soudainement tout en portant mon regard sur elle. Un héros sauve des innocents …

Les mots se bloquèrent dans ma gorge devenant plus sèche. Est-ce que Olivia comprendrait qu’innocent pouvait aussi rimer avec Sorcier ? Je l’avais fait … Une fois. Cet innocent n’avait justement rien à voir avec ce que le Blood Circle devait « chasser » si je pouvais m’exprimer encore ainsi au 21e siècle. Cet innocent avait même voulu en connaître plus sur moi. C’était un adolescent curieux. J’avais envie de le protéger et non de  … le « chasser » ?

Et je ne disais rien préférant prendre une grande inspiration tout en me laissant guider par ce chemin pouvant passer pour piètre aux yeux de certains, mais valant tout l’or du monde pour moi.

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Mar 9 Mar - 20:59
Robin D. Kane & Olivia V. Baring || Campagne Anglaise || Mai 2020 || Journée
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- … Merci … Olivia plongea son regard dans celui de Robin. Il semblait si secoué, si… Faible ? Non. Plutôt à bout. Une lassitude qui s’égrenait dans leur corps à mesure que le conflit durait, à mesure qu’ils s’épuisaient à combattre des ennemis surpuissants, à sauver des innocents qui continuaient de mourir, à combattre pour une cause perdue d’avance. Ils n’étaient que des êtres humains et cela leur arrivaient de craquer. Et devant elle, Robin semblait ne plus en pouvoir. Pourtant, Olivia n’aurait pas parié sur lui. Il était si fort, si droit. Toujours le mot pour rire, avec elle du moins. Il n’aurait pas dû ainsi s’effondrer. Cela mettait en lumière une vérité dérangeante. Même ceux qui semblaient les plus imprenables n’étaient pas à l’abri de l’usure et de la tristesse.

- Mais je le sais très bien ... Olivia se recula légèrement, surprise par le ton employé par Robin. Elle avait bien compris qu’il n’était pas bien mais ce n’était pas sur elle qu’il fallait remettre tout son agacement. Tuer quelqu’un n’était jamais facile mais Robin avait grandi avec le Blood Circle. Il en connaissait les tenants et les aboutissants mieux que quiconque. C’était même étonnant qu’il ait réussi à survivre jusqu’à maintenant sans n’avoir jamais tué un sorcier. Olivia espéra vraiment que cette absence de capacité à prendre des décisions difficiles n’avait pas couté la vie à l’un des leurs. Car elle ne riait pas pour Garnet : si Robin n’avait pas appuyé sur la détente, Garnet se serait très probablement faite tuée par ce sorcier. C’était encore une gamine et c’était leur devoir, à eux les « anciens » de faire en sorte qu’elle devienne autonome. Encore plus pour Robin, du fait de son rôle mentor.

Alors que Robin mentionnait son espoir que Garnet s’en soit rendu compte, Olivia le fixa sans comprendre. « Tu penses que Garnet va te juger d’avoir tué ce sorcier Robin ? Franchement ? Cette gamine plante son couteau dans tout ce qui a un tant soit peu de magie. » Réfléchissant encore, elle ajouta. « Tu t’es occupé de ce sorcier. Il n’y a pas à discuter, le sorcier est mort, le sujet est clos. Tu as fait ce que tu devais faire, j’aurais fait la même chose. Alors tu laisses tomber et tu passes à autre chose. Sinon ça va te bouffer. » Ajouta-t-elle pragmatiquement. Il fallait toujours fermer les portes aux démons ou courir plus vite qu’eux. Sinon ils hantaient et menaient à la folie ou à la dépression.

Olivia fut un peu rassurée de voir un sourire habiller les lèvres de Robin alors qu’il lui répondait avec un « chef » et une parodie de geste militaire. Elle se doutait qu’il tentait de faire bonne figure mais c’était mieux que rien. Le plus souvent on faisait semblant suffisamment longtemps pour que cela devienne réel. « - Tu crois vraiment que je suis un héros ? » La jeune femme lança un regard interrogateur au Kane. Que voulait-il dire ? « Un héros sauve des innocents … » Olivia souffla légèrement. Robin avait besoin d’être rassuré. Elle le voyait maintenant. Mais elle n’était pas douée à ce petit jeu. Elle se risqua à être honnête, en espérant que cela permettrait à Robin de se soigner des doutes qui semblaient le submerger. « Robin. Tu risques ta vie chaque jour pour les autres. Tu sauves des innocents, tous les jours. Tous ces civils qui n’ont aucun moyen de protection si ce n’est nous. Peut-être qu’une femme a pu avoir son gamin parce qu’on a empêché une attaque de sorcier. Peut-être que deux amants ont pu se marier car l’un des deux a été sauvé par nous. » Elle vit un geste vague de la main pour appuyer ses propos. « C’est le mauvais côté de ce boulot. On ne voit que le mauvais, que les morts, mais il y a tellement d’êtres qui grâce à nous continuent de vivre. »

La jeune femme recommença à avancer de quelques pas. Elle laissa un silence pour que ses mots pèsent dans la balance de leur conversation. Il fallait que Robin comprenne. « Plus le conflit s’enlise plus nous nous dirigeons vers une guerre d’usure… J’espère que nous serons capables de tenir face à ces ennemis, juste suffisamment pour les surpasser et l’emporter. »
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Lun 22 Mar - 2:29


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Marchant à nouveau dans le petit chemin de terre, je repensais à ma propre rétorque quant aux dires de Vivi par rapport à Garnet. Ma meilleure amie pensait tout faux. Évidemment que la jeune femme aurait acquiescé pour tuer un Sorcier. Mais Olivia me pensait-elle fou ? Le problème était que Garnet préférait toujours faire « bande à part » comptant sur sa fierté, son égo dans la vie et pas sur une équipe. Elle avait toujours détesté que je sois son mentor me trouvant trop passif, trop intellectuel, pas assez dans l’action. Cette protection que je lui avais donnée avait, une fois de plus, sûrement été mal vue dans son esprit. Alors, j’avais haussé les épaules faisant dos à Olivia.

- Ce n’est pas cela. Garnet ne m’aime pas comme mentor. Je sens énormément de violence et d’agressivité en elle, mais aussi une fierté qui l’empêche de me voir comme un mentor. Peu importe ce que je lui dis, elle refusera de l’entendre. Je crois que si je me faisais rouler dessus par un camion, elle sauterait même de joie.

Je n’avais pas voulu continuer sur le sujet Garnet et, apparemment, Olivia non plus. J’étais mu entre la tristesse de ce qu’elle avait pu vivre pour penser comme cela et l’agacement envers elle. Malheureusement, c’était plus ce dernier sentiment qui primait en ce moment. Mon humeur des dernières semaines n’aidait sûrement pas, non plus. Étrangement, je sentais que Garnet avait raison : elle n’avait pas besoin de moi. En tout cas, pas d’un homme qui ne savait même plus où aller dans la vie.

J’avais donc marché allant même jusqu’à dépasser Olivia augmentant la vitesse de mes foulées. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprendrait sans doute jamais et cela me frustrait. Nous étions des héros, certes. Combien d’innocents ont été sauvés grâce à nous ? Beaucoup. Mais en même temps, combien d’innocents sont-ils morts grâce à nous ? Combien de ces enfants, n’ayant rien à voir dans la guerre de leurs parents, sont morts par cette guerre ? Combien de Sorciers, oui ? Combien d’enfants Sorciers sont-ils devenus orphelins même ? Est-ce que mon père et même Robert Terry le comprendrait cela ? Jamais ! Ils ne comprendraient jamais rien ! Et cela me frustrait ! Ils reproduisaient les gestes de leurs ancêtres tels des automates sans se poser une seule question. Parfois, on se devait d’évoluer ! Nous étions des assassins et nous finirons comme nous le méritons : dans un bain de sang ! Je marchais plus vite appuyant plus durement contre le sol comme si cela allégerait ma rancœur.

J’étais littéralement à bout et Vivi savait, au moins, quelque chose quant à cela en parlant de guerre d’usure. Je me retournais après plusieurs mètres de presque course et je parlais, un peu fort, allant jusqu’à faire écho sur le chemin.

- Ouais, comme si cela allait finir un jour commençais-je en grommelant. En réalité, mes ancêtres chassaient le Sorciers et le fond encore aujourd’hui ! Rien n’a changé  ! Enfin, si ce n’est de certaines technologies ...

Sur ce, je me retournais prenant une grande inspiration et fermant momentanément les yeux. Quelques secondes plus tard, je faisais à nouveau face à Olivia. Je n’allais plus me défier. Finit la couardise au risque que cela me fasse tuer. Puis, si je devais mourir pour « infamie » envers une organisation conservatrice, autant que cela soit ma meilleure amie qui le fasse. Je n’avais plus rien à perdre de toute manière.

- Pourtant, les Sorciers n’ont pas arrêté de vivre eux ! Même que … Certains sont tout aussi innocents que les gens qu’on protègent. Serais-tu capable de tuer un enfant même si c’était un Sorcier ? J’en suis incapable ! Je l’ai laissé fuir ok ! Je l’ai libéré aux yeux et à la barbe de mon père, des Terry et des Markenson. Tss …

Toute était sorti d’un seul coup, mais est-ce que je me sentais mieux ? Non, bien sûr que non. Mon corps tremblait de colère, mais bien vite la culpabilité envers Vivi faisait aussi son œuvre augmentant ma faiblesse. Je me détournais d’elle, la mâchoire tendue, les poings serrés.

- Désolé … Je … Je sais ce que tu penses de moi … Laisse-moi …

Mon ton, colérique la dernière minute, venait de redescendre en un murmure coupable. Sur ce, je continuais à marcher sur le chemin sans me retourner. J’étais sur le point de me briser lâchement, de pleurer comme un môme. Un pauvre môme qui venait de faire souffrir sa meilleure amie, celle en qui il croyait, justement, depuis cette tendre enfance.

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Olivia détailla en silence Robin. Alors que ce dernier lui parlait de Garnet, elle dut reconnaître que cette gamine n’avait effectivement pas toute sa tête. Ce n’était pas vraiment étonnant au Blood Circle mais il y avait des cas plus extrêmes ou cliniques que d’autres. Garnet avait une violence en elle qui se déchaînait en combat, en faisant un pion bien trop variable pour être totalement confiante en ses capacités et pouvoir se reposer dessus. C’était un des soucis d’Olivia d’ainsi recruter des civils parfois ingérables : un électron libre pouvait mettre en danger une mission entière et la vie des gens qui la menaient pour des raisons idiotes. Olivia n’avait aucune expérience dans la gestion de jeunes adultes. Ils étaient peut-être même pires que les enfants car ils se sentaient légitimes alors qu’ils ne connaissaient encore rien. Elle haussa les épaules ne sachant pas vraiment comment répondre. « Je suis sûre que tu ne dis que des bêtises. Garnet ne te souhaite aucun mal. Vous ne vous battez seulement pas pour la même chose. »

Au moins le sujet dériva vers autre chose. Elle avait bien senti que la Davis n’était pas aussi proche de Robin qu’elle-même avait pu l’être avec le père Lancaster. La faute à pas de chance ? Non plutôt aux caractères bien trop différents de Garnet et Robin et au fait que ce dernier ne pouvait pas apporter ce que recherchait la première. Mais voilà que Robin accélérait le pas. Il était bien plus grand qu’Olivia qui abandonna l’idée de trottiner pour le suivre. S’il avait besoin de se défouler, qu’il le fasse, elle n’était pas loin derrière. Il se retourna soudainement, énervé. Oui bah qu’est-ce qu’elle y pouvait si leurs ancêtres avaient la rancune tenace ?! Ces histoires de chasse aux sorcières, une poignée d’illuminés pour tout ce qu’elle savait. Mais les attentats, ça c’était du concret. S’en prendre aux civils, c’était ce contre quoi elle se battait. Les sorciers avaient décidé d’inclure la population dans les combats et ce n’était pas acceptable. « Tu n’es pas responsable de tes ancêtres Robin. Mais tu es responsable des gens aujourd’hui. »

Olivia rattrapa enfin le Kane alors qu’il gardait les yeux clos. Il fit subitement volte-face. « Je l’ai laissé fuir ok ! Je l’ai libéré aux yeux et à la barbe de mon père, des Terry et des Markenson. Tss … » La jeune femme ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit de surprise. Non mais qu’est-ce qu’il lui chantait là ?! C’était quoi cette histoire de laisser s’échapper un sorcier ?! Mais il était devenu complètement dingue ?! « - Désolé … Je … Je sais ce que tu penses de moi … Laisse-moi … » Les yeux écarquillés, elle ne savait pas quoi dire et un cocktail d’émotions contraires se mélangeaient dans son esprit. De la surprise bien sûr mais aussi de la colère de cette erreur, de la compassion de voir ainsi Robin aussi misérable et surtout de la peur sur ce que pourrait faire le Blood Circle si cela venait à se savoir. Et voilà qu’en le lui disant, il la mettait dans une position particulièrement délicate. Ce qui fit emporter la colère sur tout le reste. « Pourquoi est-ce que tu me dis ça Robin ?! Qu’est-ce que tu veux que je te réponde ?! Que tout ira bien ?! Tu es allé à l’encontre d’au moins une dizaine d’ordres ! » Elle souffla. « Et me l’avouer ainsi ?! Qu’est-ce que je fais moi maintenant ?! Je suis censée rapporter ce genre d’information aux supérieurs et tu le sais très bien ! » Alors que Robin commençait à s’éloigner penaud, elle lui attrapa durement le bras et l’obligea à la regarder. « Tu joues à quoi Robin là ?! D’accord on a tous nos doutes et nos mauvais jours. Mais libérer un sorcier ?! Je me fous que cela ait été un gosse. Ça aurait pu être la Reine d’Angleterre que ça ne changerait rien. Si tu avais peur pour sa sécurité il fallait prévenir les supérieurs. Tu te rends compte qu’une enquête doit être en cours à l’heure où on parle ?! Bon dieu Kane mais c’est pas possible ! » La colère se muait à présent en véritable inquiétude. Aussi bien pour lui que pour elle. Olivia plongea son regard vert dans celui de Robin. Elle haussa les épaules et ajouta, avec une touche de sarcasme dans la voix. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Que t’as bien fait ?! Robin tu as désobéis aux ordres. C’est grave. Et qu’est-ce que t’attends de moi exactement ? Que je te redise que tout ira bien ?! Avec tes actions je n’en suis plus très sûre ! Mais c’est pas vrai… » Secouant la tête d’exaspération, elle lâcha Robin et fit quelque pas pour se calmer. Ça ne sentait pas bon du tout. Pour lui mais surtout pour elle : il venait de la mettre dans la confidence. Elle était donc coincée. Soit elle ne disait rien et risquait la Cour Martiale, soit elle balançait son meilleur ami comme un bon petit soldat au risque de le voir avoir de très gros problèmes. En cet instant elle détestait Robin de l’avoir piégée ainsi.
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Lun 10 Mai - 3:58


La peur s'efface entre amis
Olivia V. Baring & Robin D. Kane
Je l’entendais gueuler derrière moi et tellement je m’en sentais brisé, déchiré et détruit. Je n’étais plus rien. Plutôt, je me fichais complètement si elle me tuait ici et maintenant. Mieux vaux que je mourrais ici, dans ce chemin boisé des mains de celle en qui j’avais le plus confiance et non aux prises de gens du Blood Circle ne me connaissant point. Personne ne me connaissait au Blood Circle et pas même mon père. Tous pensaient que j’étais cet homme droit et sévère détestant la moindre faiblesse. Bien au contraire, j’étais le faible.
J’étais si faible ayant refusé de voir la vérité en face tous ces mois durant … Préférant noyer ces pensées obscènes dans l’alcool, dans la force physique …

Et elle criait, elle m’insultait. J’avais toujours connu Vivi comme une personne ne mâchant pas ses mots. J’aurais donc dû connaître sa réaction. Malgré tout, je ne pouvais pas m’empêcher de frissonner à ses mots sans empathie pour moi. J’aurais du savoir qu’elle le prendrait comme ça. Que j’étais dans l’illégalité pour le Blood Circle, mais je restais effrayé. Subitement, la colère s’emparait de mon corps, de mon âme et je me retournais vers elle.

- Alors tue-moi Vivi ! Tue-moi, ok ! Si tu penses que je suis si ill …

Je ravalais ma rage dans un soupire de frustration sourd puis, je tournais une fois de plus le dos à Olivia. Une fois de plus, je n’avais aucun courage. J’étais faible. Je m’éloignais donc avant de me faire rattraper aussitôt et serrer le bras. Heureusement que c’était Vivi, car peu de gens s’en seraient sortis indemnes. Mes yeux dans les siens, j’étais suffoqué d’y voir de l’incompréhension, mais surtout de la colère contre moi. C’était comme si j’avais été un criminel. Un Sorcier ! J’étais dans le même camp que les Sorciers actuellement. J’étais l’un de ces simples citoyens aidant les Sorciers. Qu’elle parlât de la Reine m’outrait complètement et dans ma frustration, dans ma colère enfin libérée, je ne pus pas m’empêcher de ricaner.

- Et si la Reine était une Sorcière justement, est-ce que tu l’aurais tué ? C’est ce que je dis, nous avons tous été aveuglés pas notre devoir de tuer tout Sorcier tels de véritables sauvages … Nous pensons faire le bien, mais nous nous sommes oubliés !

Dardant ainsi son regard, je pris ainsi sur moi de me libérer de son emprise en un coup sec, en un claquement ne me causant pas autant de cette liberté qu’une personne dans la même situation le vivrait. Je respirais fort détournant le regard et me mordillant la lèvre inférieure tant la douleur me trouait le cœur. Vivi avait, pourtant, raison. Je ne savais pas trop ce que je pensais vouloir. Son aide ? Oui, j’avouais que je pensais innocemment souhaiter l’aide de ma meilleure amie dans toute cette affaire. C’était puérile comme si nous avions encore été deux mômes de huit ans.

Pour toute réponse, j’haussais alors les épaules à son propre dilemme. Lentement, j’hochais négativement de la tête et soupirant fortement tout en relevant la tête vers elle.

- Je ne savais pas ce que je voulais. Je pensais sûrement que tu ne me prendrais pas pour un criminel … Tss. J’avais tort, Olivia Baring lâchais-je tout en prononçant lentement chaque syllabe de son nom sur un ton emplis de mépris. Je pensais pouvoir te le dire pour que tu m’aides comme je t’avais aidé !!!

Maintenant, je tremblais visiblement ma rage. Mes mains n’étaient que deux poings et je tentais de me contenir du mieux que possible. Ma rage faisait aussi apparaître des larmes perlant le long de mes yeux. Je la détestais ! Je la détestais ! Mais non … Je ne la détestais pas. Je me détestais pour être moi !

- Va le dire. Fonce ! Va le dire à mon père ! Il me tuera puis, me déshéritera ensuite ! Et cela sera finit de moi. Puis, j’en ai assez de ressentir cela de toute manière. J’en ai assez de penser alors que personne d’autre ne le fait. Si tu penses que je suis un criminel, tue-moi ! Tu as ton arme avec toi, non ? Vas-y !

Ma voix restait dure et sourde, mais je la ressentais se briser. Je savais bien que ce jour arriverait et j’étais prêt à le vivre. Enfin, je le croyais. Je ne savais plus …

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Jeu 20 Mai - 19:23
Robin D. Kane & Olivia V. Baring || Campagne Anglaise || Mai 2020 || Journée
La peur s’efface entre amis

« - Alors tue-moi Vivi ! Tue-moi, ok ! Si tu penses que je suis si ill …» La mâchoire d’Olivia se contracta en entendant la réponse de Robin. C’était donc ça qu’il voulait ? Une porte de sortie ? Quelqu’un de suffisamment courageux pour lui faire sauter la cervelle car il n’était pas capable de le faire lui-même ? Non mais c’était n’importe quoi ! Il osait se positionner lui-même en victime alors qu’il n’en était aucunement une ! Il avait fait des choix et comme tout choix, ceux-ci avaient eu des conséquences. Il était adulte et lui, plus que quiconque, était au fait des règles établies par les Kane. Que pouvait bien penser Robin en lui avouant cela ?! Certes tout le monde faisait des erreurs, et Olivia la première. Mais elle avait toujours au moins eu l’excuse de l’action quand cela se produisait. Comme lorsqu’elle s’était jetée dans la mêlée et avait failli y rester si ce n’avait été Lyam.

Alors qu’elle lui attrapait le bras sans ménagement, elle sentit Robin se tendre et crut un instant qu’il allait la frapper. Cela ne fit que davantage alimenter sa colère et elle ne se priva pas de lui livrer le fond de sa pensée. La réponse du Kane la laissa sans voix. Mais il ne pouvait pas prendre des exemples pareils pour justifier sa conduite inacceptable ! Si la Reine avait activement participé à une guérilla en tuant des centaines d’innocents et qu’on donnait l’ordre à Olivia de l’abattre, alors oui, elle le ferait, car c’était ce qu’on attendait d‘elle ! « En détruisant le pont, les sorciers ne se sont pas posés en négociateurs Robin ! Nous ne tuons pas tous les sorciers, nous tâchons de protéger la vie de nos concitoyens ! Tu connais si bien nos ennemis que tu es capable de déterminer ceux qui nous veulent du mal des autres ?! Laisse-moi rire ! »

Robin se libéra rudement de son emprise mais elle ne laissa pas s’en sortir aussi facilement. Voir ainsi son meilleur ami répondre par la négative à ses questions pourtant rhétoriques, elle se tut un instant. Mais qu’il élabore donc ces réponses, qu’elle comprenne ses motivations, car actuellement rien ne faisait sens. Elle avait l’impression de découvrir Robin. Un nouvel homme qui n’avait rien à voir avec son ami de toujours. Cela la mettait mal à l’aise et l’inquiétait. Elle ne pouvait pas accepter que toute leur relation ne soit basée que sur des mensonges et des non-dits. « Je pensais pouvoir te le dire pour que tu m’aides comme je t’avais aidé !!! » Olivia s’arrêta, les yeux écarquillés dans tant d‘injustice. Comment osait-il ?! La rage lui bloquait les cordes vocales. Il osait remettre en cause son amitié ?! Combien de fois l’avait-elle aidé ? Combien de fois avait-il pu compter sur elle ?! Comment pouvait-il seulement douter qu’elle ne ferait pas tout ce qui était en son pouvoir pour l’aider ? Et il osait en plus lui reprocher de ne pas trahir le Blood Circle pour lui ?! On marchait sur la tête  À quel moment lui avait-elle demandé de faire de même ?! Jamais, jamais elle ne l’avait ainsi mis dos au mur, coincé être ses devoirs et ses sentiments personnels. Cela était un euphémisme de dire qu’elle était blessée.

Incrédule, Olivia continua d’écouter silencieusement Robin lui intimer de le dénoncer, voire pire de faire justice elle-même en le tuant ici et maintenant. Il se tut finalement et la jeune femme sentit quelque chose se briser en elle. La guerre avait cet effet pervers de transformer même les plus braves des hommes en des épaves tentant de continuer alors que plus rien ne fonctionnait correctement. Elle eut un instant cette impression que Robin était terrifié, qu’il avait clairement sous-entendu qu’il avait besoin d‘être soutenu et qu’il ne pensait pas au fond ses paroles. Mais cela ne devait être que ça : des impressions. Il lui avait fait trop mal. Elle ne pouvait pas ignorer ces accusations injustes et les paroles de la jeune femme dépassèrent ses pensées, poussées par une colère sombre et sourde. « Tu veux dire, comme tu m’as aidé Robin ?! Parlons-en de cela ! À quel moment suis-je venu te dire que j’avais libéré un ennemi sans aucune raison valable et que j’avais besoin que tu me couvres ?! » Elle tendit un doigt accusateur vers lui alors que sa voix vibrait de colère. « À quel moment ai-je fait preuve de suffisamment de couardise pour ne pas assumer mes actes et me cacher derrière de fausses paroles pour que tu t’occupes de mes problèmes ?! C’est trop facile ! Beaucoup trop facile de venir pleurnicher devant moi en m’affirmant que je te dois mon aide ! » Elle se redressa et lui lança un regard empli de tristesse et de dédain. « Je vois donc à quoi sert notre amitié finalement. Il faut que je sois là pour te sortir du pétrin sans penser aux conséquences ?! Non c’est trop facile ! Je ne vais pas brûler ma chandelle pour éclairer ton passage ! » Olivia ne s’arrêtait plus, la frustration, ses propres doutes et la peur gardait cette porte bien ouverte. « Et si t’as tant envie d’en finir, tu viens de me dire que t’avais enfin réussi à te servir d’un pistolet comme un grand. Alors démerde-toi ! » Elle savait qu’il ne serait pas assez idiot pour effectivement utiliser son pistolet et elle décida que le débat était clos en le plantant là.

Olivia se retourna rageusement et entreprit de repartir sur ses pas. Elle hésitait à rentrer à pieds mais ils étaient vraiment trop loin de Londres pour qu’elle l’envisage sérieusement. Alors elle visa plutôt la voiture avec la ferme intention de mettre fin à cette balade bucolique qui aurait dû être un moment de partage et d’échange entre deux amis. Elle était blessée, si blessée par les accusations de Robin. Bien sûr elle avait voulu sauver les enfants. La preuve en était à l’Institut. Lui reprocher de ne pas comprendre un certaine forme d’éthique l’agaçait et la faisait se sentir comme un monstre, plus encore lorsqu’elle estimait que ces accusations étaient tout bonnement injustifiées. Mais par-dessus tout, ce qui la mettait hors d’elle restaient les attentes que Robin semblait avoir sur leur amitié. Il la méprisait car elle ne voulait pas le suivre dans sa folie d’insubordination ?! Non, cela elle ne l’acceptait pas et ne se laisserait pas faire.  Restait maintenant à décider ce qu’elle-même allait faire de ces informations : serait-elle véritablement capable de dénoncer son meilleur ami ?! Le débat s’engagea dans son esprit alors qu’elle s’approcha enfin de la voiture, s’y adossant pour attendre les clés et donc Robin.
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Lun 14 Juin - 4:14


La peur s'efface entre amis
Olivia V. Baring & Robin D. Kane
C’était probablement ce qui me fit sortir de mes gonds. Ou pas. Je ne savais plus. Je ne savais plus ce qui me mettait en colère. J’étais trop sur les nerfs pour penser au fait que ma meilleure amie aurait réellement tué la reine si celle-ci était accusé de sorcellerie. Elle aurait vraiment fragilisé le Royaume-Uni entier pour « suivre les ordres » ? J’avais été abasourdis par ces révélations. Un poisson rouge ne m’aurait pas mieux représenté pour les trois secondes que cela avait duré. Suivre les ordres. Parlons-en. Combien de crimes contre l’humanité avaient été commis par des gens ayant simplement suivi les ordres sans se poser de questions ? Évidemment, la première période de l’histoire me venant en tête était bien celle du troisième Reich allemand dirigé par un homme si horrible que son nom ne devait même plus être porté dans ledit pays.

Et j’avais explosé de plus belle mue entre mon envie de fuir, ma culpabilité et cette intention de lâcher tout ce en quoi je croyais vraiment ici et maintenant. Enfin ! Mais en quoi je croyais vraiment ? Je ne savais pas, non ? Certes, même si une partie de mon esprit voulait détaler comme un lapin, mes pieds restaient malheureusement cloués au sol, cimentés tel le couard et le faible que j’étais prêt à me faire dégommer la tête comme je l’annonçais puérilement.

Et les mots … Les mots de Vivi déboulant comme un torrent me ramassèrent, me terrassèrent et faillirent écorcher le reste de mon âme : en tout cas, s’il en restait encore une partie parce que j’en doutais vraiment. Et même si je m’évertuais à contrecarrer ce que j’avais dit. Si ce n’était pas la vérité. Non ! Je ne voyais pas notre amitié comme ça. NON !

- Vivi ! Non mais attends ! Je n’ais pas voulu dire ça ! Argh !!!

Même si je me mettais en colère, même si je gueulais comme un demeuré, elle ne m’écouterait pas. Je n’étais plus qu’un couard, qu’un manipulateur et qu’un menteur. Et cela me faisait mal. Si mal ! Tellement mal que je m’en statufiais sur place après avoir voulu me ruer désespérément vers elle.

Elle … Elle qui me proposait d’utiliser mon arme … Pour me tuer … Elle voulait me voir mort ?
Puis, elle se détourna et rebroussait lourdement chemin.

- Olivia ! Reviens ici ! Attends !!!

Je me mordais l’intérieur de la mâchoire pour ne pas éclater en sanglots l’observant s’éloigner, les bras ballants, sans pouvoir offrir une quelconque résistance. En ce moment, je n’avais ainsi envie que d’une chose : me rouler en boule et pleurer … Non, voyons !

Alors, je me ruais subitement à sa poursuite refaisant en sens inverse et au pas de course les quelques mètres que nous avions parcourus tranquillement et dans l’optique de se détendre. Que ce moment était loin et futile maintenant que j’avais tout gâché. Que j’avais blessé ma meilleure amie pour des propos auxquels je … Je ne le pensais pas vraiment.
Non ! Évidemment que je ne le pensais pas !

Je la retrouvais les bras croisées et adossée contre la portière avant gauche, du côté passager, de ma voiture jaguar. Et elle avait le culot de vouloir que je la raccompagne malgré tout. Je n’avais pas pu m’empêcher de ricaner. Je ne riais pas. Non. Certes, au moins, j’avais la joie de la reconnaître : enfin. Aussitôt, un élan de nostalgie à tout ce qu’elle me fit vivre depuis notre enfance me transperçais le cœur et ça m’acheva complètement sans plus une once de détermination.

- Olivia, att …. Puis, je te ferais remarquer que c’est moi qui ai le démarreur en ma possession.

Je lui montrais sarcastique le démarreur tout en lâchant dans toute mon arrogance et oh combien ma stupidité, mais dont la colère empêchait encore et toujours la réflexion. Je reprenais donc un moment mon souffle observant ma meilleure amie d’un air penaud, implorant même, mais aussi confus, très confus sur … Tout.

- Olivia, je n’ais pas voulu dire ça. J’étais en colère. Je … Je pensais juste que tu m’aurais écouté. Je soupirais tout en passant de manière lasse ma main libre dans les cheveux. Est-ce qu’on peut au moins discuter ? On est assez intelligents pour discuter sans se … S’arracher la tête … Non ?

Confus, mon cœur tanguait entre la rancune envers ma meilleure amie pour avoir réagit comme ça et la rationalité de mon esprit entraîné, toutes ces années durant, à réfléchir avant d’agir. Ouais, bravo pour la réflexion ces dernières minutes Robin. Oh oui, bravo Robin songeais-je me sentant stupide alors que ce « non » sonnant l’inverse de ces entraînements.

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Mar 6 Juil - 19:41
Robin D. Kane & Olivia V. Baring || Campagne Anglaise || Mai 2020 || Journée
La peur s’efface entre amis

Les cris de Robin n’entamèrent pas la détermination d’Olivia à s’extirper de ce nid de serpent. Elle savait qu’il était trop tard pour s’en détacher totalement mais elle pouvait essayer de limiter les dégâts. Il y avait cet accord tacite dans les amitiés : celle de se soutenir quoi qu’il arrive, d’aider et de garder une oreille attentive. C’était plutôt simple sur le papier. Cela devenait beaucoup moins évident lorsque le devoir, les responsabilités et la vie en général venaient s’y rajouter. La jeune femme avait envie de hurler du tréfonds de ses poumons, pour exprimer toute l’angoisse, la colère et la tristesse qui lui collait les entrailles.

La descente jusqu’à la voiture se fit à grand renforts d’injures et de grognements rageurs de la jeune femme. Elle en avait sa claque de Robin et de l’univers tout entier. Elle ne voulait pas réfléchir à la portée de ses actions, c’était trop tôt. Mais elle aurait dû se douter qu’elle ne pouvait pas y échapper encore bien longtemps. Cela faisait quelques temps que les graines de l’interrogation germaient dans son esprit. Les enfants qui étaient emprisonnés d’abord, puis ces sorciers qui n’étaient effectivement pas tous mauvais. Bien sûr qu’elle savait que le monde n’était pas blanc ou noir -elle n’était pas naïve- mais elle ne voulait pas qu’il soit aussi complexe.

Réalisant trop tard que sa sortie dramatique ne pourrait pas aller bien plus loin que l’extérieur de la voiture, sans les clés et trop loin de Londres, Olivia s’y adossa, les bras croisés avec une expression de profond agacement. Elle était vraiment à deux doigts de rentrer à pieds. À deux doigts ! Elle vit Robin arriver en lui montrant la clé. Évidemment qu’elle savait qu’il était le détendeur du démarreur, d’où le pourquoi elle l’attendait plantée comme une godiche. Non mais c’était fou ça ! Olivia l’ignora royalement préférant s’intéresser à sa veste plutôt qu’au jeune homme.

« - Olivia, je n’ai pas voulu dire ça. J’étais en colère. Je … Je pensais juste que tu m’aurais écouté. » La jeune femme releva la tête surprise et encore plus agacée. Non mais c’était la meilleure. Qu’elle l’aurait écouté ?! Non mais c’était la meilleure ça ! Maintenant c’était elle qui ne savait pas écouter ? Ah bah c’était parfait ça, super, génial, formidable même ! Il ne manquait pas de culot le Kane dis donc ! « Est-ce qu’on peut au moins discuter ? On est assez intelligents pour discuter sans se … S’arracher la tête … Non ? » Olivia ouvrit la bouche, surprise, n’arrivant pas à sortir un mot devant l’effarement. Non mais c’était fou de ne pas voir à ce point le problème de la situation ! « Je… Quoi… Tu…. Argh ! » La frustration d’Olivia était grande et elle donna un grand coup de pied dans la Jaguar. « Non mais tu te fous de moi Robin ?! De quoi tu veux discuter ?! De la façon que tu as de te victimiser et du fait que c’est moi la grande méchante ?! Mais… Mais là on atteint des sommets ! » Elle se rapprocha de Robin avec la ferme intention d’en découdre au moins verbalement. S’il elle ne s’était pas un peu calmé en frappant la voiture, elle aurait bien pu en venir aux mains avec Robin. Elle détailla chaque syllabe pour essayer de faire comprendre l’information à Robin. « Tu as sciemment désobéi à un ordre. Tu as sciemment libéré un prisonnier. Et tu me demandes maintenant mon aide ! Tu te rends compte de la gravité de la situation Robin !? Mais merde tu risques la cours martiale ! Ton nom de Kane ne te protègera pas de tout ! » Sa colère retomba lentement comme un soufflé alors que la peur teintait sa voix. Oui, elle avait peur pour lui si cela venait à s’apprendre. Et maintenant elle avait aussi peur pour elle. « Et moi ? T’as pensé à moi ? Je suis qu’une branche secondaire des familles fondatrices, avec mes parents à l’autre bout de l’Angleterre. Tu crois qu’il se passera quoi quand on apprendra que je t’ai couvert ? » Elle lui donna un coup de poing dans l’épaule pour à nouveau faire diminuer cette frustration. « Parce que oui, tout idiot que tu es je vais te couvrir parce que t’es mon stupide pote ! Mais ne me demande plus jamais ça tu m’entends ?! Plus jamais tu ne me forceras la main ! » Olivia se recula enfin, essoufflée. « Et tu sais quoi ? Bah je vais marcher. Je ne vais pas supporter de rester une heure dans cette bagnole avec toi ! » La jeune femme se retourna et commença à avancer vers la route de terre qu’ils avaient empruntés à l’aller, bien décidée à rentrer par ses propres moyens, pieds, autostop ou car.
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Mer 28 Juil - 2:58


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En ce moment, j’avais la nette impression de me faire vriller la tête par un rapace en mode attaque. Je n’avais que déglutit, manquant de m’étouffer à son visage fermé, sévère jusqu’à en être effrayant. Pleutre, je baissais alors la tête incapable de continuer à la regarder, trop honteux pour ce faire. Honteux de lui avoir fait tant de mal. Je m’en mordis l’intérieur des joues.

Subitement, j’entendis un coup contre du métal … Tel un ressort, je me décrispais ouvrant grands des yeux à l’affront que ma meilleure amie me faisait. Dans un réflexe, j’avançais de quelques pas vers ma voiture tentant d’éloigner son attaquant, mais je ne pus que … Vociférer encore et toujours me rendant toujours plus … Coupable.

- Eh ! Lâche ma voiture ! J’espère que ça n’a pas laisser de marque au moins lâchais-je stupidement, je le savais parfaitement, mais ne pouvant pas m’en empêcher.

Je savais que c’était stupide. Je savais que j’avais agi stupidement et pas seulement maintenant, mais bien des minutes auparavant aussi. Plus près d’elle, je recevais ses insultes en plein au visage, mais pire au cœur. Néanmoins, je n’avais apparemment pas envie d’en rester là. Les muscles de ma bouche réussirent à se délier malgré moi et encore j’avançais des inepties.

- Je ne me victimise pas ! J’y crois ! renchérissais-je avec toute la vergue que je pouvais mettre dans ma voix. Puis, tu n’es pas la méchante, c’est mon père qui l’est !

Et voilà, poings fermés, je m’en prenais à mon père maintenant. Je vrillais à mon tour mon regard sur Olivia trouvant je ne sais ou la force pour la combattre. Mais désirais-je la combattre ? Non ! J’avais toujours voulu combattre mon père dans un argumentaire, mais … Non. Non. Vivi ! Non ! Arrête de penser cela ! Elle ne comprenait pas. Elle ne voulait pas comprendre stipulant même que je risquais la cour martiale. Je soupirais franchement. Honnêtement, maintenant ou j’en étais, je m’en fichais complètement. Je ne sais pas pourquoi. J’ai l’impression que je pourrais me sacrifier pour des gens innocents et même si ceux-ci étaient Sorciers …

Idiot ? Je baissais la tête encaissant sans broncher son coup de coude. En effet, j’était un idiot. Un benêt. J’allais me faire tuer pour ces pensées, pour ces dires. Étrangement, je n’avais plus envie de hurler ni rien. J’eus simplement un petit sourire en coin. J’étais véritablement un idiot. Je le savais, car elle avait toujours raison. Je ne savais plus ce que je faisais, je ne savais plus ce que je pensais. Ça m’avait fait du bien de … Mais …

- Je suis déso …

Commençais-je de la plus petite voix que je pouvais sûrement me permettre, la tête toujours baissée tel cet éternel enfant pris en faute. Égoïste ? J’aurais sûrement du tout garder pour moi. J’ai souvent été égoïste durant ma vie pourtant. Je ne savais pas trop si j’étais une bonne ou une mauvaise personne : un Sorcier pencherait pour le deuxième terme. Enfin, sauf Nepentheo Slughorn. Mon cœur se réchauffa subitement et ce n’était pas grâce au jeune homme, mais peut-être un peu aussi.

Dans toute la colère dont elle faisait preuve, Vivi lâchait qu’elle n’allait pas me dénoncer. La bouche grande ouverte perdu entre les différentes émotions s’étant emparé de ma meilleure amie ces dernières 15 minutes, je la suivais du regard. Je soupirais pris d’un énorme désespoir lorsqu’elle refusait de monter avec moi. Une partie de moi le savait néanmoins. Je savais qu’elle me détesterait si je lui disais tout cela. Alors, pourquoi lui avais-je dit ? Je ne sais plus … Parce qu’elle était ma meilleure amie ? Parce que je savais que je pouvais tout lui dire ? Qu’elle me supporterait : on le ferait mutuellement ? Jouant en même temps dans mes poches, j’y trouvais plusieurs livres sterling qu’en avançant vers elle je força dans ses mains les serrant autour du butin.

- Il y a un arrêt de bus à 10 minutes. Dé … Désolé …

Ma voix n’était qu’un murmure et ce fut le pas lourd que je me dirigeais vers ma voiture pour y embarquer. La voiture aurait très bien pu être noire et non pas orange, cette dernière couleur ne m’allait pas en ce moment. Mes yeux se faisaient violence pour ni regarder sur le siège passager ni vers Olivia lorsque je fis marche arrière. Je m’en voulais tellement et mes yeux s’emplissaient de larmes. Elles ne cessèrent point plus ma Tesla prenait de la vitesse. À un moment, j’en fus tellement aveuglé que je faillis heurter un camion de plein fouet et venant en sens inverse. Alors, je m’arrêtais, je coupais le moteur et je pleurais …

J’étais un lâche.

Codage par Emi Burton


 
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Être un héros est une tâche difficile et trop souvent décriée dans l'arrogance. Pourtant, oh combien on a besoin de héros de nos jours. J'aimerais être un héros pour les citoyens britanniques. Je veux me faire le protecteur des gens.

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La peur s'efface entre amis [Olivia]
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