Franchement, moi j’étais pour les brûler jusqu’à ce que les tableaux craquent et nous donnent  les indices, surtout qu’ils nous prenaient un peu pour des boulets les tableaux. Ok, je n’écoutais pas les instructions, en même temps les instructions c’est chiant mais les réponses souvent j’écoutais et même si moi je n’écoutais pas, j’étais avec des copains qui écoutaient de leur côté. Je trouvais la raison de Kayla pour tout faire cramer particulièrement bonne. En ces temps frisquets, faire un petit feu de cheminée, ça pouvait être sympathique.
En attendant que je perde patience, j’entraînais mes partenaires vers la bibliothèque, faisant une moue des plus dubitatives suite à la réponse de ma meilleure amie « C’est flagrant. » En vrai, si ça se trouvait, c’était Eirian qui lui faisait des devoirs… les petits cachotiers… Il pouvait partager ses connaissances avec moi aussi non ? Moi aussi j’étais capable de rigoler avec lui.
Il faut croire que non, les tableaux de la bibliothèque n’étaient pas plus intelligents. En revanche, ils étaient plein d’humour, je me bidonais pas du tout. Je dirais bien que j’avais des réflexes de fou mais à la vérité je venais aussi d’atterrir sur les fesses, j’étais juste plus rapide à me relever bien que sentant que ça commençait à me gonfler. Rien à côté de Kayla qui s’était sûrement fait mal. J’étais d’accord avec elle, oui comme d’habitude et acquiesçais à ses propos avant de me dire que non c’était une mauvaise idée. « Ils seraient capable de se venger et la prochaine fois on va trouver aucun indice ! » On avait peut être vexé un professeur la dernière fois en déclenchant un petit feu dans la forêt interdite… Oui on avait des tendances pyromanes dans l’équipe mais bon ça commençait à bien faire leurs épreuves où on perdait tout le temps. « Je vote pour la destruction par le feu des tableaux. » Une chance d’être avec Caelum et qu’il connaisse l’endroit. Et hop nous suivions en sautillant « Oh regardez mon nez s’éclaire ! » Mais non pas mon nez à moi, le nez du renne ! Oh j’avais l’air trop classe à illuminer les murs.

Absorbée par la lumière rouge, j’en loupais presque les paroles de Caelum à un tableau. Non mais pourquoi il lui faisait de la lèche au juste ? Cher sir Nicolas mon cul, il nous faisait cavaler dans tout le château alors qu’il aurait pu apparaître à côté de nous, oui c’était de la triche mais ça faisait trois épreuves qu’on se faisait victimiser… au bout d’un moment ils pouvaient être compréhensifs. Et bien non, voilà qu’on se faisait attaquer par un filet du diable. Ah… le nez de mon renne ne s’éclairait pas assez, flûte, ça aurait été classe. Celle qui avait la classe, c’était Kayla, en moins d’une minute, elle trouvait le moyen de nous débarrasser du filet du diable. « Rappelle moi de ne jamais t’énerver, t’es flippante. »  Oh bien sûr qu’ils trouvaient ça trop marrant de nous voir galérer. J’attrapais un cookie et cette fois-ci, j’écoutais bien la réponse. En fait ils se foutaient de notre gueule ? J’allais lui faire bouffer sa pomme par le nez à cette fille. Forcément, comme Kayla, il fallait que je passe mes nerfs sur la fille à la pomme « ON L’A DEJA EU TON INDICE POURRI ! C’EST BON ON A COMPRIS POUR LE MIROIR CHANGEZ LE DISQUE BANDE DE GUIGNOLS. » et voilà on l’avait vexé elle se tirait vers un autre tableau. « PROFITES EN POUR FAIRE PASSER LE MESSAGE QU’ON A COMPRIS ! » Tout allait bien, j’entrais dans la première pièce qu’on trouvait sur notre chemin, de toute façon, pourquoi faire des efforts puisque les tableaux semblaient d’accord pour nous filer le même indice en boucle. Celui là de tableaux serait parfait, un type qui offrait des fleurs à une fille parfait « Vous avez pas un indice pour nous ? » Pourquoi il me fusillait du regard lui ? Je lui avais pourri son plan drague ? Mais qui offre des pissenlits à une fille aussi ? Un petit effort mon brave.

Les professeurs ont l’air de prendre goût aux épreuves nocturnes. L’idée en elle-même ne te dérange pas, mais tu galères déjà bien assez à équilibrer tes quelques heures de sommeil pour ne pas tout déstabiliser. Pour autant, tu n’as pas l’intention de rater la nouvelle épreuve du tournoi et tu te demandes bien ce qu’ils ont préparé cette fois, le coup de la Forêt interdite était quand même pas mal. Cette fois, il semble que cela se déroulera dans le château et cela te convient : tu le connais comme ta poche ou presque, et surtout tu l’as exploré de jour comme une nuit. Tu es spécialiste des vadrouilles nocturnes – même si pour cette fois il n’y aura pas besoin de jouer à cache-cache avec les enseignants ou le concierge. Après toutes ces années, le château a perdu l’aura inquiétante qu’il peut parfois avoir la nuit.
Habillé de pied en cap, tu descends dans la Grande Salle où tu constates que certains étudiants ont décidé de rester en pyjama. Ça ne te serait pas venu à l’idée, tu te sentirais beaucoup trop vulnérable en pyjama. Tu parcours du regard les élèves présents, souris en apercevant Kayla et tu réponds à son salut. Juste à côté d’elle, Maxime bien sûr, en pyjama pour le coup, avec un magnifique Rudolph dessus, inratable à cette distance.

Les professeurs ne tardent pas à expliquer l’épreuve du soir : retrouver le fantôme de votre maison, caché quelque part dans le château. La Dame grise… déjà bien discrète au quotidien, difficile à trouver dans les recoins de Poudlard, si elle a décidé de bien se cacher, vous n’avez quasiment aucune chance de mettre la main dessus. Heureusement, vous n’avez pas à vous lancer à l’aveuglette. Les tableaux du château vous fourniront des indices. Hmm, certains peuvent être retors, mais tu as bien l’intention de mettre la main sur ces trois indices. Tu rejoins Aidan pour commencer la quête, vous avez bien fonctionné pendant la Forêt interdite, autant continuer sur la même lancée. Il propose que vous vous éloigniez de l’attroupement et tu ne peux qu’approuver. Des profs, c’est une bonne idée, ils seront peut-être plus coopératifs que d’autres tableaux, plus neutres aussi.

Une fois au premier étage, Aidan s’approche d’un des tableaux pour lui demander s’il n’a pas un indice pour vous. L’ancien professeur sourit, comme sur le point de vous donner un indice, et tu ne peux t’empêcher de te sentir méfiant, ça paraît presque trop facile… Ton instinct t’a bien alerté car une seconde plus tard, le professeur presse une sorte de bouton. Tu tentes de t’écarter, mais trop tard, le sol s’ouvre sous vos pieds et vous chutez. C’est bref, mais rude. En bas, tu t’éloignes aussitôt des autres, te redresses d’un bond pour regarder là où vous êtes tombés, la baguette levée. Pas de menace immédiatement perceptible, mais tu restes sur tes gardes. Tu ne garderas sans doute qu’un bleu ou deux de ta chute, rien de grave. D’un coup d’œil, tu t’assures que les autres vont bien.

— La majorité des profs de cette école sont vraiment tordus, tu marmonnes. Ce n’était pas très compliqué de donner un indice ! Je reconnais l’endroit, on est du côté des cachots. Il n’y a pas de tableau par ici, mais on peut aller voir ceux du côté des cuisines, ce n’est pas très loin et c’est sur le chemin des étages.

Vous vous remettez en route à travers les couloirs sombres et humides. Tu éclaires le chemin à l’aide de ta baguette. Enfin, vous atteignez des corridors plus secs, plus chaleureux aussi. Tu espères que les tableaux des cuisines se montreront plus gentils et à même de vous donner un indice. Tu t’approches d’un tableau qui représente un banquet, juste à côté de la poire des cuisines. Lorsque tu l’interroges, l’un des personnages se tourne vers vous avec un sourire qui ne te dit rien qui vaille…

Récapitulons tout depuis le début parce que je rejoins en cours de route . Tout avait commencé par une agression de hiboux un beau matin… on ne parlera pas des fientes parce que 700 mots ça va vite mais faut pas croire que les oiseaux de l’école sont magiques. Par un soir, une petite animation était lancée, jusque là déjà ça sent pas très bon mais le pire était à venir, un cache cache… dans les couloirs… Non c’est vrai, ils avaient que ça à faire de leurs soirées, préparer un diplôme, se reposer, bah pourquoi faire voyons, c’est tellement mieux de se balader dans les couloirs. Déjà, ça n’était pas trop pour plaire à Grigori mais bon, étant donné que tout le monde y était – ou presque – que les gens allaient le réveiller à coup sûr… bande de ploucs, en retournant se coucher excités comme des niffleurs hyperactifs, que la peine de mort pour réveil brutal n’est pas autorisé dans ce pays, ni dans aucun autre d’ailleurs, Grigori suivait et laissait ses partenaires interroger les tableaux. Il devait bien admettre qu’au début ça se passa très bien, les indices venaient rapidement, deux en deux tableaux franchement les filles se débrouillaient bien… Plus qu’un tableau et hop c’était plié ils retrouvaient le baron et ils pouvaient tous retourner à leurs occupations. Sauf que d’un coup la chance tourna.

Pourtant le chat avait l’air hyper sympa – n’en déplaise à Hestia – un rouquin qui ronronnait, se faisant dorloter par sa maîtresse. A la place de leur donner une réponse , elle se mettait à chouiner. Oh mais c’est pas possible, toutes des chouineuses. C’était quoi son problème à celle-là encore ? Comment ça elle les faisait prisonniers, C’était un tableau, un vulgaire tableau, quel pouvoir pouvait elle avoir ? Et puis elle était chiante à chialer pour rien « Oh boucle là, sérieux. » Quoi ? Comment ça la fenêtre ? Grigori posa un regard sur Septima « Tu plaisantes ? » bien sûr qu’elle plaisantait, elle ne croyait pas sérieusement qu’un chat allait se métamorphoser en flamme, c’était juste une chouineuse… une chouineuse avec le pouvoir de faire disparaître des portes mais une chouineuse quand même. Alors que les pleurs redoublaient et que Septima parlait de ne pas vouloir offenser qui que ce soit, Grigori rajouta « Personnellement, le fait de vous offenser m’indiffère au plus haut point. »

Quelle poisse de devoir passer par la fenêtre, pourquoi il n’y avait pas de barreau pour les empêchez de passer ? Quelle poisse que la fenêtre soit assez grande pour qu’ils passent tous. Même le rebord était assez large, mais quelle poisse de devoir marcher sur un rebord, qu’est ce qu’il foutait là lui aussi. Attendez en plus ça effleurait son costume, il était en train de mettre de la poussière de pierre sur son costume, respirer calmement, ne pas insulter Septima, elle y pouvait rien s’ils avaient la poisse. C’était quoi ce miaulement qui ressemblait à un rire ? Une chance qu’il n’ait pas le loisir de se retourner pour lancer un sort au tableau, sinon les deux étages auraient été fatal à ce dernier.

Une fois saufs, les Serpentards suivirent la reine des idées pourries. Non mais à chaque fois que Grigori la suivait, de toute façon son costume était foutu, il fallait se faire une idée. Et pourtant, pendant deux secondes il crû la gourdasse dans le tableau et tourna la tête pour regarder derrière lui et constater qu’un rire, entre la première qui chialait et la seconde qui riait, ouh qu’elles étaient gonflantes ces filles sur les tableaux. En plus elle leur précisait que c’était une blague, certainement au cas où ils n’avaient pas saisi qu’aucun fantôme n’était là. « Qu’est ce que c’était drôle, je suis hilare. » Si ça se voyait pas trop sur son visage, oui c’est normal. Il observa les filles qu’il accompagnait avant de  s’éloigner à son tour en direction d’un tableau « Par deux fois, on a demandé à une fille sur un tableau, par deux fois ça a été un échec, on va demander à un homme pour changer. » qui confierait un indice à une fille après tout. Il jeta son dévolu sur un tableau où un type éclairait une forêt sombre avec une lanterne.

Je dois dire que je suis en pleine forme ce soir, fâchée qu’on se paye notre tête ainsi. Nous balader dans tout le château passe encore -quoi que franchement on est en janvier et il fait trop froid, je soupçonne l’école de vouloir nous rendre malade pour qu’on arrête de les emmerder-, toujours est-il que je n’aime pas du tout me faire balader, tomber dans des trappes où il n’y a même pas un coussin pour amortir mes fesses royales, se faire à moitié asphyxier par un filet du diable, il faut le dire, j’ai connu mieux comme soirée. Bref, de toute manière, le seul point positif c’est que je suis avec des gens cools. Je souris à Maxime qui me félicite d’avoir réussi à éliminer la plante et je lui dis : « Bah qu’est-ce que tu crois ? On touche pas à ma nourriture comme ça, il a trop cru qu’il pouvait me piquer la bouffe ! » Je m’esclaffe en me pavanant dans le couloir maintenant que nous sommes en sécurité : « Tu sais, il y a un cerveau derrière ce corps de déesse ! » J’éclate de rire et nous continuons notre chemin jusqu’à ce que je demande un indice à un autre tableau. Une jeune femme qui mange, un ventre sur pattes comme moi, cela doit savoir des choses non ? Je mets tout mon cœur dans ma demande et pourtant, celle-ci est négative. Je rentre dans une colère monstre lol et commence à scander que cela commence à bien faire. Trois tableaux, trois fois le même indice ? Ils nous prennent pour des débiles ou comment ça se passe ? Maxou est aussi véhémente que moi et la fille à la pomme a de la chance qu’on n’ait pas de tomates sinon on lui en aurait lancé dans la tronche. UNE HONTE.

Blasés, nous poursuivons notre route et je dis : « Cette fois, je plaisante plus. Le prochain qui me parle de miroir, je lui fais bouffer son indice et je brule son tableau. » La menace flottant dans l’air, nous suivons Maxime qui choisit de porter son dévolu sur un tableau dans une salle vide. Pourquoi pas. Elle s’approche de l’homme offrant des fleurs à sa nana et je le fusille du regard pour lui faire comprendre que c’est moi le bonhomme et qu’il a intérêt d’être sympa avec ma meilleure pote sinon ça va chier pour sa tronche. Et c’est hébétée que je constate que ça fonctionne. L’homme nous donne un indice ET PAS LE MEME QUE CELUI QU’ON A DÉJÀ S’IL-VOUS-PLAIT. Un pur génie cette homme, il sait à qui il a affaire. Il nous parle d’une porte qui n’est jamais à la même place. « En vous remerciant de votre aide, je vous prie d’agréer nos sincères salutations. » dis-je au tableau en faisant une révérence pourrie avant d’ouvrir la porte pour faire sortir mes compatriotes. « En tout cas, les deux indices me parlent… On dirait la salle du demande vous trouvez pas ? Miroir, porte qui disparaît…  » Je suis songeuse tandis que nous déambulons dans les couloirs à la recherche d’un nouveau tableau. Nous passons devant la salle de métamorphose et je fais signe à mes amis : à l’intérieur il a ce tableau d’un animagi que j’ai toujours trouvé cool. Je me plante devant le tableau et demande : « Bonsoir, quelle belle soirée. Avez-vous un indice pour nous aider ? Vous êtes notre dernier espoir. » Un peu de pommade pour l’amadouer, voici la vie que j’ai décidée de mener. J’écarquille les yeux alors qu’il nous offre sur un plateau doré le dernier indice. Hurlant de joie, j’enlève ma veste, je pose mon sac sur la table et en une seconde et demi mon corps svelte a laissé la place à une magnifique panthère noire qui exulte, gambade comme une cinglée à travers la pièce, grimpant sur les tables et les bancs. Le moment d’euphorie passé, je me retransforme et retrouve ma forme humaine. « AHAHAAHAH ! Vous verrez vos gueules ! » dis-je à l’intention de Rachel et Caelum. « Et sinon, quelqu’un a écouté la fin des instructions ? Faut faire quoi quand on a les trois indices ? »

La priorité de Kayla dans la vie, la bouffe. Non mais on aurait tous pu mourir, tant que la bouffe était sauvée, mademoiselle était satisfaite. « Ventre sur pattes. » Après , je n’étais pas à plaindre, j’étais en sûreté, les autres Gryffondors aussi et la bouffe en prime, que demander de plus si ce n’est un indice. Je l’écoutais parler de son cerveau et lui fit un sourire « As-tu seulement un défaut ? » le manque de modestie ? Ce serait quelqu’un de rageux qui dirait ça.
Ceux qui étaient rageux, c’était les tableaux. Déjà on se tapait trois fois le même indice, on se tapait des tableaux ultra blagueurs voir même sadique parce que le filet du diable j’appelle ça être sadique moi. J’acquiesçais suite aux propos de Kayla, je l’avais dit dès le départ qu’il fallait les brûler s’ils nous aidaient pas.

Est-ce qu’ils avaient entendu les menaces de Kayla, les miennes ou est ce qu’ils s’étaient dit que nous faire tourner en bourrique au bout d’un moment ça n’avait rien de drôle ? Quoi qu’il en soit monsieur le dragueur avec des pissenlits avait un indice. Il avait beau avoir l’air de me maudire… en même temps est ce que c’était vraiment le moment d’offrir des fleurs alors que tous les étudiants du château étaient à la recherche d’indices ? Je ne pense pas, il n’empêche que moi j’étais satisfaite d’avoir eu un deuxième indice. Par contre, qu’on soit tous bien d’accord, le premier tableau qui nous filait une deuxième fois cet indice, j’allais me le faire, je jure j’allais le brûler. J’observais Kayla qui en faisait beaucoup trop niveau politesse, ça lui ressemblait tellement pas.  D’ailleurs que les deux indices lui parlent, ça ne lui ressemblait pas non plus « Eirian sors de ce corps ! » Ah pardon, la salle sur demande, ah oui maintenant qu’elle le disait, c’est vrai que ça faisait sens.

Vivement le troisième indice pour voir si on avait raison. Je suivais ma meilleure amie qui parlait de belle soirée, ah ça, elle était belle pour une fois qu’on pouvait sortir jusqu’à point d’heures et qu’on ne devait pas faire attention aux supers préfets, c’était le paradis. Notre dernier espoir… tu parles, c’est surtout que si elle nous donnait pas l’indice, elle n’allait plus jamais entendre quelqu’un lui parler avec autant de sympathie. Mais c’est qu’en plus, ça marchait ! Oh bon sang de bois, elle était trop forte. « Merci » Je regardais ma meilleure amie se changer en panthère et … faire la tarée un peu de partout sous les yeux ahuris de nos partenaires… j’imagine si moi j’avais fait la même chose, les réactions auraient été quelque peu différentes… non j’essaierais pas même si en vrai c’était sûrement très drôle… oui c’est pas gentil.  Si quelqu’un avait écouté la fin des instructions ? Alors non pas vraiment mais sachant jouer à cache cache, je supposais « On peut aller à la salle sur demande voir s’il est par là ? »

Le problème c’était surtout comment accéder à la salle sur demande. Merde pourquoi on se tapait la seule pièce qui apparaissait et disparaissait en fonction de ses envies et de nos besoins ? « Quelqu’un sait comment on trouve une pièce qui n’existe pas ? »  Ils avaient pensé à ça ? Et bien il faut croire que oui qu’une fois dans la bonne partie du château et en songeant à notre fantôme, en tout cas, moi c’est à lui que je pensais, à notre partie de cache cache, une porte  en bois apparut sous nos yeux. J’entrais la première et alors la pièce était immense, l’éclairage était faible, pas trop un problème pour ma part mais bon « Lumos » Une fois la pièce éclairée et bien ça n’était pas mieux, enfin on voyait qu’on allait chercher pendant longtemps vu le nombre de recoins, les commodes, les armoires, les bibliothèques, impossible d’y voir à plus de deux mètres « « Bon je vote pour qu’on commence par là. » Je montrais du doigt une direction et ne recevant aucune objection, je les entraînais dans un cul de sac. Bon ça commençait pas très bien.

Kiara vérifie sa montre. Heureusement qu’elle n’a pas rendez-vous avec son fiancé car ses oreilles siffleraient pour son retard. Ce soir, les professeurs ont organisé la quatrième étape du tournoi et Kiara est ravie d’y participer. Les dernières fois, prise par ses attributions de préfète, elle n’avait pas pu s’y rendre mais cette fois-ci, elle était prête à en découdre lol. Non en vérité c’est plutôt sa curiosité qui est piquée à vif et elle aimerait savoir ce qui s’y trame. Elle a entendu tout et son contraire sur ces « épreuves » et au lieu d’en écouter le résumé le lendemain au petit déjeuner, il est grand temps qu’elle y participe enfin. Kiara n’est pas le genre de femme à aimer prendre des risques même si elle est fiancée à Grigri ce qui est déjà un gros risque lol mais alors qu’elle arrive à la Grande Salle, elle perçoit les dernières instructions. Un cache-cache ? Comme quand Sélénya, Caelum et elle-même étaient enfants ? Kiara hausse les épaules, elle n’était pas vraiment douée pour se cacher, ni même pour retrouver son frère et sa sœur, au contraire, c’est son cadet qui gagnait systématiquement. Elle l’aperçoit au loin se faire alpaguer par Maxime Whitefield pour rejoindre le groupe de la belle Kayla dommage qu’ils ne soient plus ensemble, Kayla est trop trop trop jolie et d’une autre Gryffondor que Kiara ne connait que de nom. Kiara scrute les lieux, à la recherche de sa sœur et de Taz pour espérer faire équipe avec eux mais elle ne les aperçoit pas. Les professeurs donnent le top départ et les élèves se bousculent pour sortir ; Kiara s’écarte et se colle au mur pour éviter la foule.

« Bonsoir Nymphéa. » dit-elle à la jeune Poufsouffle qui sort de la salle en pyjama, se dirigeant vers un tableau. Elle semble seule, pourquoi pas faire équipe ? Taz et Sélénya n’ont pas l’air d’être là… Kiara s’approche d’elle pour lui demander si elle peut faire équipe avec elle mais Nymphéa est déjà en train de faire sa demande, un petit groupe de Poufsouffle derrière elle, prêt à gagner le premier indice. Au lieu de cela, le sol se dérobe en dessous d’eux et les élèves se retrouvent les quatre fers en l’air et lorsque Kiara croise le regard de la jeune Astrid, à moitié avachie sur elle, elle laisse échapper un léger rire. Mieux vaut en rire de toute manière. Étant donné les épreuves de ce soir, cela ne sera sans doute pas la seule déconvenue… Kiara se redresse avant de voir sa sœur à ses côtés : « Sélé ! » déposant un baiser sur la joue de sa sœur, cherchant à dissimuler les nœuds dans son ventre dû à leur dernière discussion. Se reconcentrant sur le jeu, elle répond à Astrid : « Pas vraiment… » Pourtant en tant que préfète, elle connaissait tous les recoins accessibles du château… Du moins c’est ce qu’elle croyait… Astrid s’inquiert de demander un indice à l’un des tableaux mais encore une fois, c’est une impasse. C’est le cas de le dire, la porte a disparu et les Poufsouffle sont bien embêtées ! Heureusement, Nymphéa sort le petit groupe de ce labyrinthe ; à nouveau dans les couloirs, Kiara se dit qu’elle peut bien tenter sa chance elle aussi. S’arrêtant devant le tableau d’une jolie jeune femme se promenant dans un champ de blé, Kiara demande : « Bonsoir Madame, par hasard, pourriez-vous nous aider ? Nous cherchons le Moine Gras. » Un sourire apparait sur les lèvres de la jeune femme et les yeux de Kiara brillent d'espoir avant de se rendre compte que le sol est à nouveau instable et la fine équipe glisse à nouveau dans une trappe. Cette fois néanmoins, c’est Kiara qui termine sur Astrid et elles deux éclatent à nouveau de rire. « Mille excuses ! » Elle se redresse et lui tend sa main pour l’aider à se relever. « Mhum, cet endroit me dit quelque chose, on est en dessous de la salle de Métamorphose ! »

« Défaut ? Qu’est-ce que c’est que ça ? » dis-je en tirant la langue à Maxime, narquoise. Nous continuons notre épopée, en magnifiques lions que nous sommes. Nous avons les trois indices et ça franchement, ce n’était pas gagné. Nous les Gryffondor, bons derniers du tournoi, nous sommes trop téméraires pour faire marcher correctement notre tête. Pourtant, nous avions tout donné la dernière fois dans la Forêt Interdite, mais nous avions manqué de chance. Peut-être d’un peu de discernement également puisque nous avions été imprudentes, mais il n’empêche que nous avions fait notre maximum ; j’avais ensuite engueulé les enseignants comme des pots-pourris : j’ai 23 ans et je suis majeure, ils ne peuvent rien me dire nanani nananère. Mais cette fois-ci, j’ai l’impression que nous sommes en avance par rapport aux autres et je suis sûre que c’est parce que les tableaux ont eu peur que nous mettions notre menace à exécution. Alors ça a peur de finir en petite barbecue mwahahaha, dommage dommage, mais en tout cas, cela fait bien nos affaires car nous nous dirigeons vers la salle sur demande, persuadés que c’est l’endroit où Nick-quasi-sans-tête se dissimule.

Lorsque Maxime demande comment on y entre, je commence à réfléchir. « Euh… Mais il n’y a pas une histoire de trucs où il faut y penser fort fort ? » Personnellement, je sais où elle se situe mais je n’y suis jamais entrée par mes propres moyens donc je sais pas… Heureusement pour nous, Caelum semble être plus débrouillard que nous et nous indique la manière d’y pénétrer. « Allons-y ! » Comme il dit, je pense à l’endroit où Nick serait caché et lorsque je réouvre les yeux, une porte est apparue devant nous. Caelum propose de se séparer pour chercher, ce à quoi j’acquiesce. C’est un vrai bordel monstre là-dedans ! « Mais putain c’est comme retrouver une aiguille dans une botte de foin !» Je regarde un peu partout, je furette, je fouine, je cherche. Mais rien, rien du tout, pas l’ombre d’un fantôme à l’horizon. Au bout d’un moment je scande : « Maxime ? Caelum ? Rachel ? » Nous sommes éparpillés partout dans toute la salle et ça ne fonctionne pas, donc… « ON SE REGROUPE ? » Je hurle à l’aide d’un sonorus, la baguette pointée sur ma gorge. « Je suis par ici, je suis par là, ici ici ici là là là ! » dis-je pour guider mes amis jusqu’à moi. Ils arrivent chacun d’un côté et leur dis : « Depuis le début on fait tout ensemble, là on se sépare et on y arrive pas, il faut peut-être qu’on reste les uns à côté des autres ? Vous en pensez quoi ? L’union fait la force ? » Je balance mon hypothèse bidon, la salle est grande et franchement, j’aimerai mieux chercher en m’amusant avec mes amis que chacun de son côté en s’ennuyant. « Faudrait peut-être lui chanter une chanson pour le faire venir ? » dis-je en rigolant. J’hausse les épaules et je me marre : « C’est les Gryffy qui ont perdu Nicky, qui crient dans la salle à qui le retrouvera. C’est le vieux Dumby qui leur a répondu Allez les Gryffy, Nicky n’est pas perduuuuuuuuu ! » Oui c'est ridicule, vous pouvez le dire.