Dix mois de différence. C'est si peu ! Si bien que l'on demande souvent à leurs parents si ce sont des jumeaux. Pourtant, Hyacinthe et Nymphéa ne jouent pas ensemble. Cho aimerai voir ses deux enfants passer du temps tous les deux. Son petit garçon et sa petite fille, les deux septièmes merveilles du monde à ses yeux, ces deux bambins qu'elle aime de tout son cœur. Mais Hyacinthe son petit poussin préfère dessiner dans son coin ou jouer avec ses legos tout seul, plutôt que de faire quelque chose avec Nymphéa, son petit cœur. Aujourd'hui, c'est la fête des mères. Les enfants sont restés avec leur père, pendant qu'elle était au travail au ministère. Charles lui a promis qu'il s'en occuperais bien, et que tous les trois, ils allaient organiser une super fête des mères. Pourtant en rentrant à la maison, Cho retrouve son fils qui boude devant la télévision, et sa fille qui boude face au mur, vraisemblablement punie.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?... »Désemparé, le père de famille passe une main dans ses cheveux blonds et sur son visage fatigué. Pourtant, il adresse un sourire rassurant à sa femme :
« On a voulu te faire une carte pour la fête des mères. Hyacinthe voulais mettre des paillettes argentées, et Nymphéa en a mis des dorées. Ils se sont encore disputés et... Je sais pas trop ce qu'il s'est passé avec notre petite fille, mais... »Gêné par la situation, Charles part chercher son fils qui se cache le visage d'une main, avec son pyjama. Inquiète, Cho s'accroupit pour regarde son enfant :
« Mon poussin, qu'est-ce qu'il s'est passé ? »Le petit garçon lance un regard asassin à son père, du haut de ses sept ans et demi et ose enfin baisser son bras : son nez a viré au violet. Pas parce qu'il est cassé, non... C'est tout autre chose. Tout en prenant les épaules de son fils dans ses mains, la mère de famille relève les yeux vers son mari :
« C'est Nymphéa qui a fait ça ? »« Je... Je crois bien oui... ça veut dire qu'elle est une sorcière comme toi ? »Cho esquisse un sourire. Elle va devoir s'occuper de Hyacinthe avant tout, il ne peut pas rester dans cet état, même si son nez violet lui donne un air adorable. Armée de sa baguette, Cho rend rapidement une apparence normale au nez de son aîné. Inquiet, le garçon touche ce dernier :
« Il est normal maintenant maman ? »« Oui mon poussin, va vite voir dans la salle de bain. »Alors que celui-ci part en courant pour s'assurer que son nez ne ressemble plus à une aubergine, Cho serre Charles dans ses bras :
« Je crois bien que tu as déjà compris... Notre petit Nymphéa est une sorcière. » « Et Hyacinthe ?... C'est... normal qu'elle fasses ces choses là avant lui ? »Cho perd son sourire et caresse la joue de son mari tendrement avant de murmurer :
« Hyacinthe est peut être moldu comme toi... est-ce que tu trouves ça vraiment grave ?... ça reste notre petit garçon, ce n'est pas...» « ça veut dire que je n'irais pas à Poudlard et que Nymphéa si. Pourquoi est-ce qu'elle a toujours le droit de faire des trucs et pas moi ? »Le couple se retourne vers leur fils. Cho est blessée. Elle a mal au cœur. Elle ose à peine imaginer ce que cela fait, de voir une sœur aller à Poudlard, alors qu'on ne peut pas. Charles pourtant l'avait plutôt bien vécu. Mais peut-être bien parce qu'il est né moldu. Lui n'a pa grandi au contact de la magie, contrairement à Hyacinthe... Tentant de rassurer son fils, Cho s'avance pour venir caresser ses cheveux. Mais Hyacinthe a déjà les larmes aux yeux. Et personne ne doit le voir pleurer. Pas même sa propre mère. Si bien que de honte, le petit garçon tourne les talons et court s'enfermer dans sa chambre en claquant la porte. Ce sont les larmes, qui montent aux yeux de Cho, malgré Charles qui pour la rassurer, lui serre doucement la main.
« Je vais aller lui parler... »« Non ma chérie, laisses-le. Tu sais comment il est. Si tu vas le consoler et que tu le vois en train de pleurer, ça va aggraver les choses... Tu te souviens, quand on a essayé de le consoler après qu'il ait perdu son match de rugby ? »Hyacinthe est un enfant compliqué. Si bien que parfois, Cho se demande s'il est normal. Il n'est pas comme leur petite fille, qui est aux yeux de Cho, l'enfant dont rêvent tous les parents. Nymphéa est douce, affectueuse, joyeuse, obéissante et intelligente. Hyacinthe lui... c'est une toute autre affaire. Solitaire, silencieux, timide mais tout de même brillant et très malin. Mais un peu colérique et jaloux aussi... Comment Charles et elle ont-ils pu avoir deux enfants si différents, en les ayant élevés et aimés de la même manière ?... La sorcière essuie une larme sur sa joue et se force à sourire :
« On devrais en parler avec Nymphéa. Il faut qu'elle comprenne... et qu'on lui dise de ne pas narguer son frère. »______________________
« Hyacinthe, tu as terminé ton chocolat chaud ? »« Presque maman. »Des vacances en Chine, pour aller voir toute la famille Chang. En chine, ou plutôt à Hong kong. Arrêtés en Finlande à Helsinki, la petite famille s'est arrêtée prendre un café et un chocolat chaud pour les enfants. Nymphéa, souriante comme a son habitude a hâte d'arriver à Hong Kong pour rencontrer tous leurs cousins du côté Chinois.
« On iras acheter ma baguette quand, maman ? » « Mon petit coeur, on en a déjà parlé... On verra, tu es encore un peu jeune, tu as encore deux ans à attendre avant de rentrer à Poudlard... »Le regard de Hyacinthe s'assombrit, et celui-ci se cache un peu plus derrière son livre pour bouder. Nymphéa est une sorcière, et lui ?... Un cracmol, ou alors peut-être bien un moldu comme papa, il n'est pas certain du terme qu'il faut employer dans sa situation. Toujours est-il que sa petite sœur elle, le nargue depuis qu'elle a découvert ses pouvoirs magiques en changeant la couleur de son nez. Toujours planqué derrière son livre, le petit garçon cherche son gobelet de chocolat chaud à tâtons, pour le finir comme lui a demandé sa mère. Maman est toujours stressée, avec les voyages et les avions moldus. Elle a toujours peur de les rater, ou d'oublier quelque chose. Papa lui est plus calme.
« C'est bien qu'on ailles tous à Hong kong, hein bonhomme ? Comme ça tu pourra faire ton exposé à la rentrée, pour madame Carter en géographie. »Le gamin soupire aux dires de son père et bois une gorgée de son gobelet qu'il a bientôt terminé. Il n'a aucune envie d'aller à Hong Kong. Ses cousins et ses cousines sont tous des sorciers, et il va encore devoir rester à part avec son père pendant que les autres vont s'amuser. C'est toujours pareil, même avec les enfants des amis de maman, qui eux aussi sont tous dotés de magie. Lui, est condamné à rester en retrait. Pas que ça le dérrange plus que ça au contraire, Hyacinthe peut ainsi rester seul et n'est pas obligé de jouer avec eux. Mais... Il n'iras pas à Poudlard. Il devras rester à l'école moldue, finir le collège puis ensuite aller au lycée. Passer on bac, puis aller à la fac... Sûrement en cursus de sciences politiques, puisque ce n'est pas possible pour lui de devenir Ministre de la magie, il deviendras le Premier ministre de l'écosse. Perdu dans ses pensées, Hyacinthe ne lis même plus son livre et cherche de nouveau son gobelet. En l'attrapant, l'enfant fronce les sourcils. Pourquoi est-ce qu'il est plein ? Est-ce qu'il a terminé celui de Nymphéa ?
Hyacinthe referme son livre, et cherche sa mère et sa petite sœur du regard :
« Elles sont parties aux toilettes, elles vont revenir t'en fais pas, elle ne nous ont pas abandonné. » « Je sais papa. Mais j'ai pris le chocolat chaud de Nym, le mien étais presque vide. »Intrigué, Charles fronce les sourcils et attrape le gobelet en face de là où étais assise sa fille :
«Non, il est vide aussi. »Le silence s'installe entre le père et le fils. Hyacinthe baisse les yeux, observe son chocolat chaud. En plus d'être rempli, celui-ci est de nouveau chaud, comme s'il venait tout juste d'être fait. Satisfait, le petit garçon en prend une gorgée pour goûter. Il est vraiment bon, il a presque le goût de la tarte à la citrouille... Mais ce n'est pas normal. L'esprit logique de l'enfant assemble les pièces du puzzle. Tendant son chocolat à son père, il demande très sérieusement :
« Goûte papa. »« Il y a un problème ? Il n'est pas bon ton chocolat chaud ? »
Charles s'exécute pourtant et se rend vite compte lui aussi, que ce n'est pas normal. Ils ont été servis il y a une vingtaine de minutes, et... Le chocolat chaud de son fils est bouillant. Soufflant dessus pour ne pas se brûler, le père goûte ensuite. Il est bon, très bon même. Mais ça n'a pas que le goût du chocolat. Intrigué, il fronce les sourcils à son tour et regarde sa femme et sa fille qui reviennent :
« Chérie, on va devoir acheter une deuxième baguette je crois. »Stupéfaite, Cho esquisse un sourire et regardes Hyacinthe :
« C'est vrai ? Mais... Mais comment ça se fait ? C'est fantastique mon poussin ! »Si tout le monde semble ravi, ce n'est pas le cas de la petite Nymphéa qui croise les bras sur son torse en jetant un regard noir à Hyacinthe. C'est toujours lui qu'on félicite. Parce qu'il a des bonnes notes à l'école. Parce qu'il est super intelligent et a sauté deux classes. Parce qu'il est surdoué. Parce qu'il joue bien au Rugby avec l'équipe de son collège privé super chic. Et elle ?... Jamais. On lui dit que c'est bien, qu'on est fier d'elle quand elle ramène des bonnes notes à la maison. Mais ce n'est jamais aussi bien que Hyacinthe. En colère, la petite fille s'exclame soudainement :
« Je veux pas que Hyacinthe aille à Poudlard avec moi, je veux qu'il aille à l'école en Chine ! Puis si ça se trouve c'est même pas lui qui a fait ça, mais moi ! »
Choqués, les parents se retournent vers leur cadette. Pourquoi cette méchanceté soudaine ?... Hyacinthe pour sa part se concentre, fixe son regard sur son gobelet et y met toute sa volonté. Nymphéa hurle, le visage éclaboussé par le chocolat chaud de son frère qui d'un air satisfait et arrogant, esquisse un sourire. Les cartes sont redistribuées. Finalement, il semblerait bien que lui aussi, iras à Poudlard. Et avant Nymphéa.
______________________
Tic tac. Tic tac. Le temps passe bien trop lentement, au goût de Hyacinthe. Fourré derrière le bureau de l’accueil du département de la justice magique, le jeune homme lève les yeux. Midi. Autant dire qu'il a largement le temps de mourir, avant que dix huit heures trente ne sonne comme une salvation tant attendue. Ce petit boulot d'été, il n'aurais jamais dû l'accepter. Pas même pour le prestige, ni pour le CV. D'ailleurs, le futur étudiant n'est même plus certain de son choix de cursus pour l'an prochain. Droit magique ? Mon cul, c'est vraiment la mort de travailler au ministère de la magie.
L'asiatique ne se force même plus à sourire, face à la femme qui arrive devant lui. Une sorcière d'un certain âge, à qui il sort sa formule de politesse toute faite d'une voix sans le moindre entrain :
« Bienvenue au département de la justice magique Madame. Que puis-je faire pour vous aujourd'hui. »La sorcière grimace et aboie :
« Je voudrais voir Monsieur White, c'est urgent. »C'est urgent. Ce qu'on lui dit tout le temps. Hyacinthe passe une main dans ses cheveux sans parvenir à retenir un soupire d'ennui, et cherche dans son énorme livre de rendez-vous les disponibilités de ce fameux Monsieur White.
« Mardi pochain à 14h. Est-ce que cela vous conviendrait madame ? »« Mardi prochain ?! Qu'est-ce que vous n'avez pas compris dans le mot URGENT?! Vous avez l'air de bien parler anglais pourtant ! Il faut que je vous le dise en chinois peut-être pour que vous compreniez Mademoiselle ?! Mais c'est pas possible ça, on embauche vraiment n'importe qui au Ministère de nos jours ! C'est plus ce que c'étais ! En plus de ne pas être souriante, vous n'êtes vraiment pas arrangeante ! »Nouveau sourire forcé pour Hyacinthe, qui peut sentir la colère monter en lui. Sa baguette crépite dangereusement dans sa poche, et ça n'annonce rien de bon. Comment est-ce qu'elle se permet de lui parler si mal ?
« Premièrement, je suis né en Ecosse je parle donc Anglais. Ce que vous appelez du Chinois c'est très probablement du Mandarin, mais je parle le Cantonais puisque ma famille est originaire de Hong Kong. Ensuite, ce n'est pas Mademoiselle mais jeune homme. »Merde à la fin ! La sorcière reste choquée, ne s'attendant certainement pas à ce qu'on lui réponde. Tout en se raclant la gorge, Chang attrape la plume qu'il trempe dans l'encre :
« Mardi prochain à 14h, donc. C'est a quel nom et pour quel motif ? »La situation semble dégénérer. La vieille femme hurle, commence à faire une esclandre en publique. Elle réclame de voir le supérieur de Hyacinthe, qui à vrai dire n'a lui-même pas la moindre idée de qui vraiment contacter ici. Peut-être Miss Cardwrite, qui lui avais fait passer son entretien d'embauche ? Toujours est-il que la pire insulte finis par sortir de la bouche de cette femme :
« Vous n'êtes vraiment qu'un incapable, un idiot ! »Perdant son sang froid subitement, l’asiatique dégaine sa baguette et lance un maléfice de bloclang à cette dernière. Malheureusement, quand on est dans le département de la justice magique, on est proche des aurors et de la police magique. Ces derniers ne tardent pas à réagir. Le chef lui-même, Monsieur delacour passe comme par hasard à ce moment là. Il a l'air d'un peu trop apprécier le fait d’entamer un duel avec le stagiaire, probablement parce que ce dernier a eu l'audace de sortir avec sa fille. Les sort s'enchaînent, Hyacinthe tiens tant bien que mal quelques instants, avant de finir plaqué sur le sol, Etienne sur son dos en train de lui ligoter les mains.
Il le sait : il vient de foutre en l'air sa carrière au ministère. Après cet incident, c'est impossible qu'on décide de le garder. Maman va péter un câble, en demandant pourquoi est-ce qu'il s'est emporté ainsi, au point d'engager un duel avec les forces de l'ordre en plein hall. Pourtant... Hyacinthe se sent bien. Un sourire sur les lèvres pendant qu'Etienne s'occupe de le ligoter et de le relever, il sent un étrange sentiment de soulagement l'envahir. C'est terminé. Plus jamais il n'aura à passer ses journées ici.
______________________
« Cho... Tu es certaine que c'est lui ? »Déterminée à en finir, Cho Chang fourre des vêtements chauds dans sa valise avec un air contrarié. Bien décidée à partir immédiatement pour la Norvège, la sorcière se dirige vers la table de la salle à manger et ouvre l'ordinateur portable de son mari :
« Hyacintvs, il est asiatique et originaire de Glasgow. Tu crois vraiment que c'est une coïncidence ? »Fortement contrariée, la sorcière s'occupe de rechercher une video sur Youtube. Avant de la lancer, elle relève les yeux vers Charles :
« Bouches-toi les oreilles, on ne sait jamais. »En lançant le clip, Cho croise les bras sur sa poitrine pour regarder l'écran avec attention. Une nouvelle fois, elle est persuadée que le jeune homme que l'on voit est son fils. Son petit poussin, son Hyacinthe qui semble avoir... Bien grandi. Plus vite qu'elle ne s'en est rendu compte. Charles de son côté est perplexe, et fronce les sourcils en écoutant la musique tout en essayant de se concentrer sur l'image.
« C'est vrai que... C'est troublant. »Irrité par les hurlements de celui qu'ils supposent être leur fils et les guitares des autres, Charles s'empresse de mettre la vidéo sur arrêt. Dans la description de la vidéo, on y trouve un compte instagram, sur lequel il clique. Il a entendu ses élèves en parler à l'école, c'est un réseau social pour poster des photos, de ce qu'il a compris. Ah, ces trucs de jeunes...
Cho lâche un petit couinement et se blotti dans les bras de son mari en voyant une photo apparaître en grand. Plus de doute. C'est bien LEUR Hyacinthe.
« Regardes, il a mon nez ! »Charles serre sa femme dans ses bras fermement. Elle est perturbée, d'avoir retrouvé Hyacinthe. Voilà un an qu'il a disparu, du jour au lendemain, sans laisser de traces. Ils l'ont cru mort, même si Cho affirmais le contraire, affirmais qu'elle sentais son fils en vie grâce à l'instinct maternel. Ils l'ont recherché, sans succès. Jusqu'à ce que Cho empruntes un bus moldu, et entende un groupe d'adolescents un peu louches parler d'un nouveau groupe. Tout est allé si vite ! Retenant ses larmes, la sorcière serre les poings :
« Est-ce que tu veux bien me déposer à l'aéroport s'il te plaît ? »A l'entrée du bar, Cho Chang détonne dans le décor. Premièrement, elle est un peu plus âgée que les spectateurs. Secondement, son look n'a rien à voir avec le leur. Dans son petit tailleur blanc d'un chic irréprochable, la sorcière tend de l'argent moldu au jeune homme de l'acceuil, qui malgré sa surprise lui vend son ticket.
« Madame, est-ce que vous êtes sur que c'est ce concert que vous voulez voir ce soir ? »« Certaine. » Tout de même intrigué par cette femme qui n'a absolument pas du tout l'air d'écouter du black metal, le jeune homme fronce les sourcils et se risque à lui demander :
« Vous êtes la grande sœur de Hyacinthe ?... Je sais qu'il a une petite sœur, mais il m'a pas parlé d'une aînée... »Amusée, la belle brune esquisse un sourire charmeur :
« Je suis sa mère. Mais ne lui dites surtout pas que je suis là. C'est une surprise. »Confortablement installée sur un tabouret près du bar au fond de la salle, Cho Chang touille son verre de coca en regardant la scène quelques mètres plus loin. Les sourcils froncés à cause de la musique, la sorcière soupire longuement. Oui. c'est bel et bien son fils même s'il crie bien plus fort que quand il était enfant. Décidant que la mascarade a assez duré, la petite brune se lève et se fraye tant bien que mal un chemin au milieu de la foule, au milieu de ces jeunes gens venus voir le groupe dans lequel joue son fils. Un fois devant la scène, elle se pose en face de son enfant :
« Bonsoir, Hyacinthe. »Le blond manque de lâcher son micro et écarquille les yeux pour faire face à sa mère. Il esquisse un sourire mal adroit, face à elle et se penche pour se mettre à sa hauteur. Autant sauver les apparences, n'est-ce pas ? Le jeune homme tend la main, pour la faire monter et l'attrape ensuite par les épaules :
« Nous avons une invitée de marque ce soir. La jolie dame que vous voyez-là, c'est ma mère. Elle est venue de Glasgow en écosse, jusqu'ici à Bergen dans le fin fond de la Norvège. Alors faites du bruit pour elle bande d'enfoirés ! »______________________
Installé à l'arrière de la voiture, Hyacinthe regarde le paysage défiler d'un air placide. Une marque de main rouge sur le visage, il n'ose pas regarder sa mère en face. Retour à Glasgow. Elle n'allais pas repartir sans lui. De mémoire, il aura fallu qu'il attende d'avoir dix neuf ans pour s'en prendre une. Dix neuf ans pour prendre le pire savon de sa vie, même la fois où elle l'avait trouvé en train de fumer une cigarette, Cho Chang n'avait pas crié si fort. Pourtant juste après leur dispute d'hier soir, elle s'est empressée de le serrer dans ses bras et tous les deux ont fondu en larmes.
Il est temps de retrouver une vie normale. Ou tout du moins, normale aux yeux de Cho, qui imagine son fils faire autre chose que chanteur dans un groupe de black metal norvégien. Hyacinthe a de l'avenir, elle en est persuadée. La musique, ça ne durera pas éternellement, et elle ne comprend toujours pas comment des gens peuvent trouver les hurlements de son fils mélodieux et plaisants.
Ils n'ont pas vraiment parlé de son avenir, hier soir. Tout ce que Hyacinthe sait c'est qu'il ne demanderas pas à rejoindre la filière de Droit magique comme il devait le faire il y a deux ans.