"Tu m'as rencontré à un moment étrange de mon existence."

with Ennis O'callaghan

K trottine sur les pavés, un sac sans fond dans la gueule. Il fait nuit, une odeur d'essence et de fumée pétrie l'air, les tuyaux dégoulinent de la pluie qui est tombée un peu plus tôt et bien sûr, il n'y a personne dans les rues, puisque le couvre-feu est dépassée L'ambiance est glaciale en ce mois de janvier, autant que la température. La fourrure d'hiver bien développée et les coussinets protégés, K ne craint pas beaucoup le froid, mais il se presse, car il est exceptionnellement en retard, alors que cela ne lui arrive jamais. Pourquoi ? Vous demandez vous. Parce qu'il n'a aucune envie de faire ce qu'il est censé faire ce soir, c'est-à-dire protéger l'un de ces meurtriers du Blood circle, qui tuent des enfants et massacrent n'importe qui sous des prétextes aussi absurdes que «ce sont des sorciers». S'il se déplace, c'est en fait pour éventuellement pour tuer le membre par « accident » et venger les enfants tués en septembre. Il sait que la cible du Blood circle de ce soir est un jeune imbécile qui, au lieu de passer inaperçu, chante sur les toits ses connivences avec le monde sorcier. Le problème de cet idiot, c'est qu'il n'est pas très malin et qu'il se frotte à des gens auxquels il vaut mieux éviter de déplaire. Tout cela, ce n'est pas le problème du français. Ce qui le préoccupe lui, c'est qu'Elida soit hors de danger, qu'elle ne croise pas un de ces monstres assoiffés de sang. Il a déjà perdu une fille, il est absolument hors de question que cela se reproduise.

Il a rendez-vous à quelques rues de chez le garçon avec l'envoyé du Blood Circle. Alors qu'il s'arrête pour reprendre son apparence humaine, se mettant à l'abri dans une ruelle déserte, il entend un bruit sur le côté et se fige. Ce n'est rien. Juste un autre chat, miaulant, croyant avoir affaire avec l'un de ses congénères et bien décidé à le chasser de son territoire. K se concentre, gonfle le poil et feule doucement. Il foudroie l'autre chat du regard et lui fait clairement comprendre que si l'autre s'approche, il va lui arracher la gorge. Il montre les crocs, sort ses griffes et arque le dos, les oreilles baissées vers l'arrière. Ses poils se hérissent, il se grossit volontairement et feule une nouvelle fois en miaulant. Dégage. Visiblement, son opposant hésite et il n'a pas de temps à perdre, alors le tueur décide de reprendre son apparence. Peu à peu, il grandit vraiment sous les yeux horrifiés du félin, perd ses iris fendus, son pelage d'un noir d'encre et reprend ses cheveux blonds et sa musculature travaillée. Apeuré, son adversaire détale en miaulant de terreur. K rit. Mauviette.

Une fois qu'il s'est lancé un sort de chaleur grâce à sa baguette, le français extrait la fiole de polynectar du sac sans fond et avale le répugnant breuvage. Sa peau commence à cloquer, il ferme les yeux, les picotements douloureux lui faisant comme une caresse dans la nuque. Pas que K soit particulièrement masochiste, mais il est habitué à la ressentir, comme une vieille amie dont-il connaît bien les secrets. Quand il rouvre les yeux, des seins ont poussé, ses cheveux sont devenus noir corbeau et son corps s'est affiné, bien qu'il soit toujours très musclé. K aime ce corps, il ne regrette pas d'avoir gardé le scalp de cette militaire après l'avoir assassinée. On n'imagine pas à quel point peuvent servir les bouts de corps des victimes... Surtout celles aussi terribles que cette femme.

Après avoir rapidement revêtu un uniforme discret de militaire, placé le dispositif modificateur de voix et chaussé ses lunettes à vision nocturne, K sort différents gadgets de son sac sans fond. Un pistolet à silencieux avec de vraies balles, des grenades assommantes, une cagoule, quelques seringues pour éventuellement endormir la victime et bien sûr, accroché à sa cuisse, un long couteau de chasse au cas où certains auraient des velléités de rébellion.

Ainsi armé, le sorcier métamorphose le sac sans fond en sacoche de munition, y range sa baguette et l'accroche à sa ceinture avant de reprendre sa route vers le point de rendez-vous. Il s'approche lentement et découvre avec une désagréable surprise qu'il connaît l'homme qui va l'accompagner. Il n'y aurait pas pu y avoir pire situation pour lui et il sent une sueur glacée couler dans sa nuque. Pourquoi est-il ici ? Pourquoi ? Participe-t-il à ces tueries ? Pourquoi…

Pourquoi est-ce Ennis qui se trouve là où devrait se trouver l'agent du Blood circle ?

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with Ennis O'callaghan

K est sur le cul et c'est le cas de le dire.

Non seulement Ennis est là, mais en plus, il se comporte plutôt bizarrement. Comme si il n'était pas très à l'aise, comme si il voulait éviter cette situation. Léon espère que c'est parce qu'il n'est pas vraiment d'accord avec les méthodes du Blood circle, mais K, lui, a un autre avis sur la question : si ils sont là, Ennis ne pourra pas assassiner le gamin et faire passer ça pour un accident. Léon refuse cette possibilité. Ennis n'est pas comme ça ! On verra bien, grince K.

Toujours sous l'apparence de la militaire, qui dépasse tout de même Ennis d'une demi tête, K décide de serrer la main de son irlandais.

«C'est bien moi. Mettons nous au travail.»

K ricane. Au moins, Léon ne risque pas d'être démasqué en se comportant de cette façon. Ils sont loin les poèmes romantiques et les petites douceurs du libraire. C'est la nuit et c'est la panthère noire qui a pris la place. Elle s'apprête d'ailleurs à faire le tour du bâtiment pour trouver une autre entrée – leçon numéro 1, ne jamais rentrer par la porte principale – quand une lumière envahi l'intérieur de la maison bien que la porte reste close. Finalement, susurre K en son fort intérieur, la mission va peut-être se passer plus facilement que prévu.

1 et 2 :  K sort des instruments d'une poche de sa veste militaire et entreprend de crocheter la serrure très facilement, puis en silence, il fait signe à Ennis de pénétrer à l'intérieur sur la pointe des pieds.

3 et 4 : Au bas de la porte, il y a une trappe comme on en voit beaucoup à Londres, pour glisser le courrier directement dans la maison. Léon ouvre doucement l'ouverture et jette un fumigène à l'intérieur de l'appartement. La bonne vieille méthode d'enfumage du terrier de renard. Cela fonctionne au delà de ses espérances : le gamin sort en toussant, en panique, totalement désorienté. Parfait, ils vont pouvoir le cueillir comme un fruit bien mûr !

5 et 6 : Se disant qu'ils vont y aller au culot, Ennis et K décident de lui tendre un piège. Ennis toque à la porte et sonne pour faire venir Scott jusqu'à la porte. Ce dernier ouvre la porte et en fond, on entend la fameuse musique qu'il utilise lorsqu'il met ses stream en pause.

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with Ennis O'callaghan

Avant d'entrer, Ennis était déjà un peu étrange, mais là il n'est carrément pas lui même et K commence à se demander ce qui lui prend. De deux choses l'une : soit il est complètement nul et le blood circle lui a refilé l'empoté de la bande – oui mais on l'aime bien quand, même souffle Léon – soit il sabote la mission volontairement. La question qui reste en suspens, c'est pourquoi ? Est-ce que le blood circle veut se débarrasser d'un élément gênant ? Ou alors, Ennis est en mission d'infiltration, ce qui veut dire qu'actuellement il risque sa vie tous les jours ? K n'est sûr de rien, en revanche, en regardant son comparse se retourner régulièrement vers lui, il commence à se dire que cette mission se révèle beaucoup plus compliquée que prévu. Si Ennis tente de le tuer pour faire croire à un échec, il devra lui révéler sa véritable identité et il ne peut pas faire ça. Il ne peut pas. Pour tout un tas de raisons, mais d'abord parce que ça mettrait Ennis encore plus en danger que ce qu'il ne l'est actuellement.

K voit alors Ennis consciemment faire tomber un vase alors qu'ils viennent d'entendre du bruit à l'étage. Il fronce les sourcils. D'accord, c'était donc la solution numéro 2. D'un côté il soupire de soulagement de savoir que son... Qu'Ennis n'est pas du côté du Blood Circle, de l'autre, il a été payé pour le protéger et ramener le gamin, mais ça ne lui déplairait pas que les plans du groupuscule tombent à l'eau. Il pèse le pour et le contre. Il pourrait faire comme si il n'avait pas compris les intentions de son compagnon et continuer à avancer. Oui c'est ça. Il attrape donc Ennis par le bras et le tire vers lui en chuchotant faussement furieusement :

«T'es con ou quoi ? Fais attention, tu vas nous faire repérer ! Je passe devant !»

Il le repousse fermement, mais presque tendrement à l'arrière et alors qu'il s'apprête à avancer dans la semi-obscurité, ils entendent de nouveau du bruit à l'étage. K met son index sur ses lèvres et dégaine un pistolet chargé en seringues épidermiques. A la moindre action qui les mettraient de trop en danger, il endors Ennis et se tire de là avec lui.

Reprenant son avancée, il commence à monter les marches des escaliers.

1 et 6 : Arrivé en haut des marches, malgré les efforts d'Ennis pour les faire repérer, Justin est trop pris dans son jeu pour capter quoi que ce soit, coiffé d'un énorme casque et ne les a ni remarqué ni entendu. K sort une grenade anesthésiante et soporiphique d'une de ses poches, l'enclanche et la fais doucement rouler jusqu'au bureau du garçon. Le gaz se met à sortir dans un petit bruit de succion, mais pas assez fort pour que le jeune homme remarque quoi que ce soit. Au bout de quelques minutes, il tombe raide au sol. Problème : il était en live, il faut donc se dépécher de le transporter avant qu'un de ses fans ne prévienne les secours ou la police.

2 et 4 : En haut des escaliers, K envoi une grenade éléctro-magnétique qui fait instantanément exploser tous les appareils présents. Ennis et lui profitent de la surprise du garçon pour pénétrer dans la chambre du jeune homme, mais sont cueillis, par surprise, par une balle qui atteint K à l'épaule. K gronde de colère. Ils n'avaient pas prévu que le gamin sache se servir d'un flingue et maintenant sa belle combi est trouée ! Le sang commence à s'écouler de sa plaie lentement, mais sûrement, mais il y a plus urgent : il ne faut pas qu'il puisse toucher Ennis avec ses munitions d'abruti !

3 et 5 :  Le gamin est plus stupide qu'il ne le pensait. En entendant le vase tomber, il a arrêté son jeu vidéo et est allé voir ce qui se passait. Résultat, K tombe nez à nez avec lui dans l'escalier. Pas le temps de réfléchir, le combattant vise avec le pistolet anesthésiant et tire dans la jambe de Justin qui s'effondre sur les marches. Quelques minutes plus tard, il ronfle comme un bienheureux. K soupire. Ils ne sont pas passés loin. Et maintenant ? Il se tourne vers Ennis en remontant ses lunettes nocturnes, quelle brillante idée va t-il avoir cette fois ?

"Tu m'as rencontré à un moment étrange de mon existence."

with Ennis O'callaghan

Si il y a bien une chose à laquelle K ne s'est pas attendu, c'est de se faire braquer par son mec. Enfin, par euh... Par le mec qu'aime bien Léon en tous cas. Est-ce qu'Ennis les aiment bien lui aussi d'ailleurs ? Après cet acte clair d'agression, on pourrait se poser la question, bien qu'ils ne soient pas sous leur véritable apparence.

Enfin quoi ! D'accord, ils ne sont pas tout à fait d'accord sur la marche à suivre quand au jeune type imbécile criant partout ses appétences politiques. Est-ce que c'est une raison pour le menacer avec son flingue ? Pas le temps de lui demander de baisser son arme et de lui dire quoi que ce soit d'ailleurs, ce qui est bien le propre des amateurs, voilà Ennis qui lui tire dessus en plus ! Heureusement pour lui, son... Enfin l'irlandais, tire comme un pied, déconcentré par Merlin ne sait quoi. K bondit sur le côté et sent la balle déchirer son épiderme, mais c'est une légère blessure. Il roule sur le côté et se remet immédiatement debout, alors qu'il voit le moldu et son chargement – qui semble peser son poid – redescendre et se jeter derrière un canapé. K soupire. Est-ce qu'ils vont vraiment faire ça ?

«Ennis, sort de là, c'est inutile de se cacher...»

Ok, dis comme ça, ça sonne comme une menace, mais ce n'en est absolument pas une ! Il veut simplement lui faire comprendre, sans lui donner trop de précisions, qu'il n'a rien à craindre de lui. Bon, ce n'est peut-être pas la meilleure méthode. Que faire ? Il y a plusieurs options qui se proposent à lui, mais aucune ne lui paraît satisfaisante. Soit il révèle sa véritable identité à son co-équipier – et plus si affinités – mais s'expose à le perdre sur le champ car il ne supportera pas sa véritable nature, soit il révèle qu'il est lui même sorcier, ce qui les rend complices l'un de l'autre – et en même temps, cela peut-être intéressant, soit... Soit il l'endors, lui lance un oubliette et le ramène au Blood Circle en racontant un bobard. Sauf que Léon refuse de faire du mal à Ennis. K souffle fort. Il n'est vraiment pas sorti de l'auberge avec ces deux là, mais pourtant, il faudra bien prendre une décision.

Il soupire une seconde fois, un peu blasé et sort une petite grenade anesthésiante, un autre petit joujou amusant qu'il a apporté, puis remet son masque. Il balance le dispositif qui, après un petit « clic », s'actionne et remplit la pièce d'une fumée paralysante. Justin, que tout ce chambardement n'a pas réveillé, continue de ronfler comme un bienheureux, quand à Ennis, il tombe par terre comme une poupée de chiffon, toujours conscient. K s'approche de lui et le redresse avec mille précautions, avec tendresse même, pour l'asseoir et lui parler. Le seul truc qui fonctionne encore chez l'irlandais, du moins pour le moment, c'est sa bouche, mais K la lui couvre pour l'empêcher de proférer des insanités pendant qu'il essaye d'en placer une.

« C'est bon, tu vas pas me tirer dessus là ? Je suis dans ton camp gros malin. Donc calmos.»

Citation :

1 à 6 : K sort les mains en l'air, montrant clairement à Ennis qu'il laisse tomber son arme au sol. Il lui dit qu'il est sorcier lui aussi et qu'il se sert du Blood Circle pour sauver les sorciers qu'ils visent. C'est un affreux mensonge, mais c'est moins pire que la vérité non ?

2 à 5 :Il soupire une seconde fois, un peu blasé et sort une petite grenade anesthésiante, un autre petit joujou amusant qu'il a apporté, puis remet son masque. Il balance le dispositif qui, après un petit « clic », s'actionne et remplit la pièce d'une fumée paralysante. Justin, que tout ce chambardement n'a pas réveillé, continue de ronfler comme un bienheureux, quand à Ennis, il tombe par terre comme une poupée de chiffon, toujours conscient. K s'approche de lui et le redresse avec mille précautions, avec tendresse même, pour l'asseoir et lui parler. Le seul truc qui fonctionne encore chez l'irlandais, du moins pour le moment, c'est sa bouche, mais K la lui couvre pour l'empêcher de proférer des insanités pendant qu'il essaye d'en placer une.

« C'est bon, tu vas pas me tirer dessus là ? Je suis dans ton camp gros malin. Donc calmos.»

3 à 4 : De toutes façons, la mission est fichue puisqu'Ennis ne le laissera jamais ramener le moldu – ou possible sorcier – au Blood Circle et que lui ne laissera jamais le Blood Circle toucher à un cheveu d'Ennis au cas où quelque chose tournerait mal avec le type. Il décide donc de faire ce que fais tout bon assassin en cas de soucis : disparaître. Se concentrant, K disparaît dans la pile de ses vêtements et c'est un chat noir qui en sort. Discrètement, il fait le tour du canapé dans le noir et vient s'asseoir à côté d'Ennis en attendant qu'il percute que quelque chose vient de se passer.  

"Tu m'as rencontré à un moment étrange de mon existence."

with Ennis O'callaghan

K regarda longuement Ennis, le temps entre eux comme suspendu.

Voir le moldu se démener contre lui en pensant qu'il était son ennemi avait rendu le tueur tout chose, sans s'expliquer vraiment pourquoi. Alors qu'Ennis lui demandait si ils s'étaient déjà rencontrés, il fut pris d'une envie de lui caresser la joue et de saisir entre ses mains son visage pour l'embrasser, mais il se retint, parce qu'il ne voulait pas griller sa couverture. D'où ça venait cette pulsion de tout lui révéler et lui dire qu'il était de son côté ? Normalement, K n'était du côté de personne, il était de son côté, tout simplement. Alors quoi ? Est-ce que c'était Léon, qui, via les tréfonds de son être, avait voulu changer le cours des choses ?

Peu importait.

A présent, il allait falloir faire avec.

Il avait remarqué qu'Ennis avait mal à l'arrière du crâne, alors, comme si c'était évident pour lui de réagir ainsi, il sortit d'une des nombreuses poches de sa veste un tube de gel antidouleur qu'il appliqua généreusement là où il avait vu son... le moldu chuter. Il n'avait pas répondu à la question qui lui avait été posée sur leur possible passé commun, montrant clairement qu'il n'allait pas donner suite aux interrogations qu'Ennis pouvait avoir. Ces questions suivantes en revanche, concernaient la suite de leur mission, aussi pouvait il lui révéler ce qu'il avait prévu de faire.

K releva les yeux et ouvrit la bouche :

«C'est simple, on va leur faire croire qu'il a essayé de te tuer et que j'ai dû lui régler son compte. Je vais trouver un sorcier qui pourra effacer sa mémoire et lui implanter de faux souvenirs, puis modifier les nôtres. Ensuite, je vais le confier à un passeur qui l'enverra directement en Australie par Portoloin et on entendra plus parler de lui. Il sera loin de chez lui, mais il sera en vie.»

Le chasseur de prime se redressa et s'assit en tailleur. Le gaz devrait voir ses effets diminuer au bout d'une vingtaine de minutes, aussi leur fallait-il attendre.

«T'en penses quoi beau gosse ?»

Un petit sourire en coin.

Comment allait réagir Ennis la justice ?

Suspens.