Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Métier : Cheffe du service de médicomagie légale de Sainte-Mangouste || Responsable d'une étude clinique sur le gène sorcier
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Sam 6 Jan - 11:16
Il a toujours vécu dans l'illusion Elle a dû en tirer des conclusionsLa morgue, Automne 2016 || Morgan & Lexi « Fawley, bougez vous un peu. » Lexi releva la tête vers son supérieur et si ses yeux avaient été des mitraillettes, probablement qu’il serait mort. Se bouger ? Se bouger? Elle se démenait comme une forcenée depuis plus de dix heures, enchaînant les patients, les autopsies, les rapports, les entretiens avec les familles et il lui demandait à elle de se bouger ? Le profond sentiment d’injustice qui l’animait était palpable tandis qu’il la regardait de haut, imaginant que parce qu’il était son chef de service, elle était corvéable à merci. Deux ans qu’elle travaillait pour lui, deux ans qu’elle se coltinait cet incompétent, doublé d’un tire-au-flanc et d’un désœuvré, incapable de diriger qui que ce soit et encore moins une femme au tempérament de Lexi. Les mains sous la table, Lexi frotta sans discontinuer les plis formés par son pantalon pour ne pas succomber au désir brûlant qui s’animait en elle à chaque fois qu’il lui parlait, le désir d’en finir avec ce bon-à-rien qui bridait son travail, son ingéniosité et son talent ouais les chevilles passent pas les portes lol. Elle le savait, tuer des gens faisait mauvais genre et si elle n’était pas une adepte chevronnée de cette pratique, elle savait qu’elle en était capable le cas échéant. Mais leur animosité était connue de tous, même des autres médicomages alors Lexi se devait d’être plus maline que lui. Elle attendait le bon moment pour se débarrasser de lui, et ce moment, ce n’était certainement pas aujourd’hui, alors que le nombre de tâche à réaliser était démentiel.
S’il y avait bien une chose que Lexi détestait davantage que son ressentiment envers lui, c’était le travail bâclé. Elle avait été major de sa promotion durant cinq années consécutives, avait été une des élèves les plus douées de Serdaigle durant toute sa scolarité grâce à son esprit affûté et une volonté de fer. Ses points forts ? Les potions et l’herbologie. Des matières absolument nécessaires en médicomagie. Par ailleurs, elle était méticuleuse, rigoureuse. Un peu trop d’ailleurs. La recherche de la perfection était un de ses traits de caractère. Si cela pouvait s’avérer être une véritable qualité, c’était parfois un fardeau car elle ne laissait jamais rien au hasard. Elle n’abandonnait jamais et voulait toujours aller gratter là où les autres ne percevaient rien de pertinent. Mais elle avait cet aura, cette clairvoyance qui faisait qu’elle était excellente dans son travail.
Elle ignora son chef de service et se pencha vers son bureau afin d’attraper le prochain dossier. Circéa Black. Fronçant les sourcils, ouvrant la chemise, elle parcourut rapidement les premières informations administratives recueillies par le secrétariat. Épouse de Morgan Black. Relevant la tête du dossier, elle se mit à penser à ses années à Poudlard. Elle n’avait pas repensé à Morgan depuis des années. Elle le connaissait en réalité assez peu, il n’avait été qu’un camarade parmi tant d’autres et le caractère taciturne de la jeune femme n’avait pas contribué à la création de belles amitiés. En plus de cela, Lexi s’était toujours évertué à éviter les contacts avec les illustres familles de sang-pur, parce qu’elle ne voulait aucun lien avec sa propre famille. Pour autant, elle gardait un souvenir plutôt neutre de Morgan, elle ne se souvenait pas qu’il se pavanait en se servant de son nom, mais bon, c’était il y a plusieurs années. Les gens pouvaient changer.
Lexi se dirigea vers la salle d’autopsie et sortit le corps d’un des frigidaires. En règle générale, le service de médicomagie légale ne s’occupait pas des morts naturelles. Mais Circéa Black avait été retrouvée dans l’allée des Embrumes, a priori assassinée. C’était la procédure de constater que les causes de la mort étaient bien celles que les enquêteurs présumaient. Lexi regarda la jeune femme. Son visage était inexpressif mais ses traits délicats. La déplaçant avec précaution jusqu’à la table d’autopsie, elle commença son travail. La rigidité du corps, les yeux globuleux de la jeune femme. Tout semblait indiquer une mort par Avada Kedavra. Même un premier année pourrait le déceler. Et pourtant… Si la plupart des médicomages se seraient arrêtés là, il en fallait davantage pour Lexi qui commença des analyses sanguines de base. Les résultats revinrent normaux, seul le taux de bétabloquant était dans la zone subnormale, ce qui n’était en soit pas rare mais qui incita Lexi à effectuer d’autres analyses. Plus poussées cette fois. Venant décortiquer chaque parcelle du sang de Circéa, au bout d’un travail acharné de plusieurs heures, Lexi parvint à la conclusion suivante : soit Circéa Black prenait des substances illicites dans un but obscur, soit elle avait été empoisonnée. Prenant le temps d’assimiler l’information, Lexi ne bougea pas de son tabouret pendant plusieurs secondes, réfléchissant à toute vitesse. Dans les cas d’empoisonnement, la famille était impliquée dans 70 % des cas. C’était les statistiques qu’on leur apprenait à l’école. Ses pensées se tournèrent vers Morgan. Était-il impliqué ou bien une des victimes collatérales ? Pour le savoir, il n’y avait pas trente-six solutions. Évidemment, elle n’était absolument pas habilitée à mener un entretien dans le cadre d’une procédure judiciaire alors elle ne pouvait que faire ce dont elle était habilitée à faire. Recevoir Morgan pour lui donner les conclusions de son autopsie.
Lorsqu’elle alla chercher Morgan dans la salle d’attente, elle lui adressa un sourire compatissant de rigueur et lui serra brièvement la main. « Bonjour Morgan. » Cela faisait des années qu’elle ne l’avait pas vu, mais il n’avait pas vraiment changé. Elle non plus d’ailleurs, si bien qu’il n’aurait probablement aucun mal à la reconnaître. Peut-être sera-t-il surpris de la retrouver ici, il devait probablement ignorer qu’elle était devenue médicomage étant donné qu’ils n’avaient eu aucun contact depuis la fin du collège. « Je te présente mes sincères condoléances pour le décès de ton épouse. » Elle avait choisi d’utiliser le tutoiement même si la bienséance aurait plutôt souhaité qu’elle le vouvoie mais elle l’avait connu à Poudlard, et cela paraissait étrange d’ignorer ce fait. « C’est moi qui me suis occupée d’elle. » Cela semblait évident mais elle préféra le souligner. Elle le savait fort bien, elle travaillait ici depuis deux ans désormais. La mort faisait entrer les proches de la victime dans un état proche de la sidération et il fallait parfois faire des phrases simples, dire les choses plusieurs fois pour qu’elles s’impriment dans l’esprit de l’autre. C’était une facette du métier que Lexi n’aimait pas trop parce qu’elle aimait quand les choses allaient vite et quand l’autre percutait rapidement. Mais bon, elle faisait avec. « Veux-tu qu’on se rende auprès d’elle ou préfères-tu aller dans la salle où on reçoit les familles ? » Evidemment, ce choix ne lui appartenait pas. Pour autant, il disait déjà beaucoup du lien qu’entretenait la personne avec le défunt. C'était l'une des raisons pour laquelle elle préférait qu'il choisisse de lui-même l'endroit où ils allaient pouvoir échanger.
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alexis & morgan
« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »
Owen était apparu à la fenêtre bien plus tôt que d’ordinaire. J’avais bougé le bras sous le drap mais n’y avait rencontré que le vide. Présumant que Circéa avait du se lever aux aurores pour le travail, je n’avais pas pris son absence comme un signe de mauvaise augure, bien que le pressentiment m’ait taraudé dès lors que j’avais ouvert à mon hibou et qu’il m’avait à moitié volé sur le visage et griffé ma joue de sa serre en me tendant sa patte. Je n’avais même pas eu le temps d’ouvrir la missive qui y était accrochée que quelqu’un s’était mis à tambouriner à la porte. Emportant avec moi le petit parchemin bien enroulé sur lui même, j’étais descendu jusqu’a l’entrée après avoir enfilé rapidement quelques habits, et je m’étais retrouvé nez à nez avec deux Aurors. Un homme, et une femme. Tous les deux, la mine grave, une grimace légèrement perceptive leur barrant leur bouche respective. Il y avait tout un tas de raisons pour que deux représentants du ministère se retrouvent à ma porte ,des suspicions liées aux allégeances de ma famille tout particulièrement, si bien que je ne m’étais pas forcément montré des plus aimables en leur ouvrant la porte. Par exemple, en ne leur proposant pas spontanément de rentrer pour prendre un café. Je les avais reçu sur le perron, avec un air fortement suspicieux, et lorsqu’ils m’avaient informé que Circéa, mon épouse, venait d’être retrouvée morte en me priant de les accompagner à la morgue de Ste Mangouste, j’avais failli leur rire au nez. Ce n’était pas possible, elle travaillait. Elle ne se faufilait jamais du coté de l’allée des Embrumes, encore moins à une heure si matinale. Ils avaient insisté et l’envie de leur fermer la porte au nez m’avait pris mais, anticipant ma réaction, ils avaient bloqué la porte avec un sortilège informulé.
On ne connait jamais vraiment les personnes qu’on côtoie, même les plus proches. Circéa et moi étions mari et femme mais nous n’avions pas de grandes discussions philosophiques autour des sujets de la vie, et encore moins en ce moment, lorsque la pression familiale pour la naissance d’un héritier engendrait des crispations des deux cotés, malgré le soutien que nous nous portions. Alors oui, fondamentalement, elle aurait pu se trouver là à ce moment précis, elle aurait pu avoir des ennemis dont j’ignorais l’existence. Il y avait un infime pour-cent de chance pour qu’elle soit morte. Bien entendu, à ce moment là, tout dans mon esprit me tournait vers un banal accident, une chute ayant causé une blessure mortelle à la tête ni une crise cardiaque causée par je ne sais quoi. Un peu de mauvaise grâce, j’avais donc fini par accepter d’accompagner les deux Aurors. A ce moment là ainsi, le mot « assassinat » n’avait pas fait le chemin dans mon esprit. On m’installa dans la salle d’attente de la morgue, comme un vulgaire moldu attendant son médicomage. Le lieu puait. Pas la mort, mais quelque chose de très fort, pour justement masquer cette absence de vie. Un produit nettoyant, aspergé sur les murs, quelque chose de mentholé pour annihiler certaines sensations. Le tout, dans une ambiance assez sombre, presque froide, dans laquelle j’espérais ne pas attendre trop longtemps.
L’inquiétude succéda bientôt à l’incertitude. C’était quelque chose d’assez grave pour que le corps de mon épouse arrive ici, je commençais à en être persuadé. Un simple accident n’aurait pas entrainé de recherches si poussées, non ? Fixant les murs en me passant inlassablement les mains sur mes cuisses, frottant le pantalon presque jusqu’a m’en faire mal, je ne me relevais précipitamment lorsque la porte s’ouvrit de nouveau et qu’une femme se présenta à moi. Je la reconnaissais instantanément, elle avait été une condisciple à Poudlard, même si j’ignorais ce qu’elle était devenue depuis le temps. Medicomage, manifestement. « Bonjour Alexis, je ne pensais pas que c’était toi qui t’occupais de…. ». Tout d’un coup, la réalité de la situation me sauta aux yeux. Si, jusqu’a présent, je m’étais montré assez distant, je réalisais maintenant que Circéa n’était plus, depuis quelques heures, mon épouse. Elle était l’ex. Celle qui était morte. Morte, entre les mains de quelqu’un qui avait ausculté son corps, sous toutes les moindres parcelles de son anatomie, quelqu’un qui la connaissait plus que moi intimement parlant. La violence du choc me fit tituber et je dus me soutenir au mur le plus proche. La jeune femme confirma ce qu’avaient dit les Aurors. Elle était vraiment morte. « Elle est morte » répétais-je d’une voix basse, comme abasourdi. Cela me paraissait si… irréel, lorsque, la veille, nous nous échangions encore des banalités autour du diner. « Evidemment que je veux la voir ». C’était une question absurde, pour un mari a qui on venait de confirmer le décès de sa femme.
Je la suivis dans le couloir en ayant l’impression d’être celui qu’on mène à son propre tombeau tellement mes pas me semblaient lourds. Je n’avais pas réfléchi à ce que ça pourrait me faire de voir Circéa allongée sur une table d’autopsie, recouverte d’un drap cachant son corps. Je ne m’étais pas imaginé quels traits avaient du prendre son visage, si elle avait conservé son apparence et que je pourrais me persuader qu’elle allait se redresser en riant de ma déconvenue ou si, au contraire, elle revêtirait l’apparence d’une personne tout à fait différente. Mais force était de constater que, lorsque je me retrouvais face à elle, le drap rabattu laissant place à la femme qui partageait encore le même lit que moi quelques heures plus tôt, je n’eus pas la moindre hésitation. C’était elle. « Nom d’un… ». Je la regardais fixement de longues secondes avant d’avancer ma main pour m’appuyer sur la table, avant de me tourner vers Lexi, restée en retrait. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » demandais-je d’une voix blanche. Elle était habilitée à me répondre, c’était à la professionnelle que je posais la question et que je demandais des réponses. Comment ma vie avait-elle pu basculer en aussi peu de temps ?
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Alexis Fawley
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Mer 31 Jan - 21:08
Il a toujours vécu dans l'illusion Elle a dû en tirer des conclusionsLa morgue, Automne 2016 || Morgan & Lexi Lexi ne s’était pas destinée à la carrière de médicomage à la fin de son cursus à Poudlard. Elle avait choisi cette voie un peu par hasard, sur conseils des enseignants compte tenu de ses notes particulièrement exemplaires en potions et en herbologie. Et finalement, elle s’était trouvée une vocation en médicomagie légale. Si ces autres stages dans les autres services l’avaient intéressé, c’était dans le service de médecine légale qu’elle s’était réellement épanouie, sentie à sa place. Si cette discipline était boudée par de nombreux médicomages qui estimaient que c’était une filière peu gratifiante, peu noble, Lexi l’avait toujours trouvé comme étant particulièrement stimulante. Faire la lumière sur les derniers instants des morts était valorisant à ses yeux. Et peut-être qu’elle y trouvait également son compte. Il fallait bien l’avouer, Lexi n’aimait pas beaucoup les gens. Travailler avec les morts lui semblait plus facile, elle qui aimait le silence et la quiétude de la morgue. C’était un lieu à part dans l’hôpital probablement le service où on parlait le moins fort, comme si l’on craignait de réveiller les macchabées qui reposaient dans les frigos. Lexi appréciait cette ambiance de travail qu’elle trouvait simple et sereine. Évidemment, ce qu’elle détestait le plus, c’était bien son supérieur. Si seulement elle avait pu travailler seule… Ce n’était pas évident pour Lexi de bosser en équipe. Pour autant, ses compétences dans le domaine de la médicomagie n’avaient pas d’égal, elle était méticuleuse, rigoureuse ; elle se préoccupait véritablement de ses patients, même décédés.
Aujourd’hui, la patiente en question attisa la curiosité de la médicomage. Circéa Black. Voilà un nom que chaque sorcier connaissait. Les Black était une illustre famille, connue et reconnue dans le monde des sorciers. Lexi avait même été à Poudlard avec l’un d’entre eux. Morgan. Elle ne gardait pas de lui un très grand souvenir. Ils avaient partagé parfois la même table à la bibliothèque ou ils s’étaient assis non loin de l’autre dans le parc. Rien de bien important, rien qui ne méritait qu’elle se souvienne vraiment de lui. Pour autant, il était désormais là, devant elle, dans son service, à attendre qu’elle lui donne les conclusions de son expertise. Quant à Lexi, sa mission était double. Elle devait bien entendu rapporter les éléments qu’elle avait trouvé mais elle souhaitait aussi obtenir des informations qui l’aideraient à mieux comprendre les résultats de l’analyse sanguine. Évidemment, comme Morgan et elle n’étaient pas vraiment proches, elle ne pourrait pas véritablement lire en lui mais elle pouvait toujours essayer d’interpréter ses réactions, ses mots, son comportement. « Si c’est moi. » se contenta de dire Lexi, simplement, dans un murmure. Lorsque Morgan expliqua qu’il ignorait que c’était désormais son travail de faire ça. Et quand il prononça cette phrase, Lexi eut l’impression qu’il réalisait vraiment ce qu’il se passait, comme si son cerveau venait seulement d’assimiler l’information. « Je suis désolée. » Pour une fois, elle le pensait réellement. D’habitude, elle disait ces mots par pur habitude. Mais ce n’était pas la même chose lorsque la personne qu’on avait en face de soi était une connaissance. Il se retient au mur et Lexi garda le silence, tentant de comprendre quelle était la nature de leur relation. Après tout, Morgan était un sang-pur et en plus de cela, un fils héritier de la famille Black. Tout indiquait que ce mariage était un mariage arrangé. Du moins, c’était ce que Lexi supposait. Alors quel lien entretenait-il véritablement avec son épouse ? Était-il aussi abasourdi par sa perte qu’il semblait l’être ? Tout se bousculait dans l’esprit de la jeune femme qui restait néanmoins professionnelle. « Oui, bien sûr, suis-moi. »
L’entraînant au travers le dédale des couloirs, Lexi poussa la porte de la salle d’autopsie dans laquelle Circéa reposait. Son corps était étendu à l’endroit où elle l’avait laissé quelques minutes plus tôt. Regardant Morgan s’approcher de sa femme, la regarder comme s’il la découvrait à nouveau, Lexi tentait de savoir s’il était sincère. Il apparaissait bouleversé, abasourdi. L’était-il réellement ? « On ne t’a rien dit ? » demanda-t-elle d’une voix aussi douce qu’elle le pouvait. Lexi s’approcha de la table et rabattit le drap sur le visage de la jeune femme. Il était difficile de voir un de ses proches ainsi… « Ce sont les membres de la brigade magique qui ont pris contact avec nous. » Lexi faisait son possible pour dire les choses simplement mais aussi doucement, pour que Morgan ait le temps de les assimiler. « Ils nous demandent parfois de recevoir certains patients quand… quand la personne a été victime d’un accident, qu’ils suspectent un meurtre, ou lorsqu’ils ne sont pas certains de la cause du décès. » Pour autant, Lexi se devait d’énoncer le contexte du décès de Circéa. « Dans le cas de Circéa… Tout laisse penser qu’elle a succombé au sortilège de la mort… » Cherchant comment énoncer ça sans paraître trop indiscrète, Lexi demanda : « Il… Tu… Tu as des raisons de penser qu’on aurait pu lui vouloir du mal ? » Après tout, les meurtres dans l'allée des embrumes n'étaient pas si rares que cela. Que la victime soit une femme était par contre plus inattendues. ️ 2981 12289 0
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« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »
Il n’y avait pas de bonne façon d’apprendre la mort de son épouse. Surtout lorsque cette dernière, quelques heures avant son soit-disant trépas, était encore en excellente santé et pleine de projets. Je ne disais pas que Circéa était vraiment et pleinement heureuse. Il y avait, chez elle, des parts d’ombre que je n’étais jamais parvenu à mettre en lumière. Quelque chose qui parfois, faisait se perdre son regard et poser sur ses pupilles un trait d’eau qu’elle prenait soin d’effacer le plus rapidement possible. La vie n’était pas facile pour elle, ni pour moi ni pour nous. La pression familiale était à son comble et si nous faisions front main dans la main devant les autres, nous avions également fait chambre à part plus d’une fois. J’aimais Circéa, du moins, j’éprouvais une sincère et tendre affection pour elle qui aujourd’hui me conduisait à faire les cents pas dans une salle de la morgue en me rongeant les sangs. Ils avaient dit qu’elle était décédée, mais il y avait peut être une chance, encore, qu’ils se soient trompés, au pire qu’elle soit admise à Ste Mangouste pour une durée indéterminée mais non pas dans un état d’urgence absolue. Ici, je me sentais inutile. Un petit garçon attendant que la réunion des grands se termine pour aller jouer dans le salon. Ce petit garçon que, probablement, Circéa et moi n’aurions pas. Jamais.
Lorsqu’on m’avait fait attendre, on ne m’avait pas formellement qui je devais attendre. Si leurs dires étaient vrais, probablement un légiste. Oui, mais je ne pensais pas à une ancienne camarade classe, perdue de vue depuis des années, laquelle me confirma que c’était elle. Juste cette petite phrase, cette petite information, qui révélait sans doute que, oui, Circéa était allongée sur une table mortuaire et qu’elle s’était faite découper en petits morceaux pour comprendre pourquoi elle était morte. Il ne suffisait pas qu’elle soit morte, il fallait aussi qu’elle le soit dans des circonstances suspectes et il revenait à Lexi Fawley de m’expliquer le pourquoi du comment. Lorsquf’elle ajouta d’un filet de voix qu’elle était désolée, je sentis tout mon sang se glacer à l’intérieur de moi. Comment était-il possible, que des mots en apparence si doux en deviennent si tranchants ? Heureusement, le mur était proche et m’évita de basculer en arrière sous le choc. Je regardais Lexi comme si elle n’était pas vraiment là, et d’ailleurs, elle demeura silencieuse, me laissant le temps d’assimiler les choses, si tant est que je puisse vraiment les assimiler. Mon épouse était morte dans des circonstances donc qui appelaient à mobiliser une légiste, et je n’étais pas né de la dernière pluie : dans ce genre de scénario, le mari est souvent le premier suspecté. « Merci, je te suis » furent les premiers mots que ma gorge sèche réussirent à prononcer et, quittant la sécurité de ce pan de mur, je la suivis.
Je la reconnus au premier coup d’oeil. La professionnelle avait fait un très bon travail, je ne constatais aucune cicatrice sur le corps. C’était comme si elle dormait. Elle semblait presque paisible, écartée de tous les soucis qu’elle avait dû avoir en tête depuis nos premières tentatives échouées pour avoir un héritier. « On m’a dit qu’elle était… enfin qu’elle l’était, mais on ne m’a pas dit ce qu’il s’était passé, alors je me suis dit que c’était peut être… une erreur ». Quel idiot j'avais été ! Je m’écartais d’un pas, soulagé, lorsqu’elle rabattit le drap mais mes yeux continuèrent d’explorer les contours de la silhouette allongée. Peut-être que les enquêteurs attendaient un faux-pas de ma part. Quelque chose qui trahirait mon implication dans les faits. Peut-être avait-on missionné la légiste pour me faire parler. Cette dernière commença à m’expliquer les choses, et je l’écoutais d’une oreille, occupé à me remémorer les derniers instants de vie de ma femme. Avait-elle dit quelque chose qui aurait du me mettre la puce à l’oreille ? Avait-elle noté un rendez-vous étrange dans son agenda dont elle n’avait pas osé me parler ? M’avait-elle glissé pendant la nuit qu’elle devait aller quelque part mais que je ne m’en souvienne pas ? Lorsque Lexi évoqua le sortilège de la mort, je relevais la tête pour la fixer. Nous y étions. Ce moment là ou il était affirmé, avec une assez grande certitude d’ailleurs, que la mort de Circéa n’était pas liée à une crise cardiaque ou à une mauvaise chute sur la tête liée à des pavés rendus glissants par la pluie. C’était un assassinat. « Elle a été tuée… de sang froid ? ». C’était si difficile de se rendre compte de ce que cela impliquait. Un ennemi ? Non, je n’en voyais aucun. « Aucune, non. Elle ne m’a jamais dit qu’elle avait eu maille à partir avec qui que ce soit. Elle ne s’entendait pas très bien avec certains membres de ma famille, mais jamais ils n’auraient pu faire quoi que ce soit. Encore moins dans ces circonstances aussi sordides ! ». Je haussais le ton à ce dernier mot en me prenant la tête à pleines mains. Nom d’un hibou, mais que s’était-il passé ?
Même là, j’étais impuissant. Je n’avais aucun indice, aucun doute sur la moindre personne. « Est-ce qu’il serait possible qu’elle se soit juste trouvé là au mauvais endroit au mauvais moment ? Que le sort l’ai touché par inadvertance ? ». Rien que sa présence dans l’allée des Embrumes à une heure pareille était questionnable. Dans le cercle familial, on me dirait rapidement qu’elle avait trouvé un amant, qu’elle était partie le retrouver pour s’acoquiner avec lui, que je ne l’avais pas assez surveillée peut-être aussi. Aucun des scénarios de toute façon n’était meilleur que l’autre.
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