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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Au plus noir de la nuit, avant l'aurore ✘ Ronron :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Dim 9 Oct - 16:31



Au plus noir de la nuit, avant l'aurore
Euron & Charly



Le bruit des clefs que je laissais tomber sur la commode de mon entrée retentit comme un vieux souvenir à mon oreille. La porte encore ouverte dans mon dos, je posais mon énorme sac de voyage à terre et balayais mon appartement du regard. Un souffle s’échappa d’entre mes lippes. Le silence m’assaillit. Je venais d’atterrir après deux mois passés en Syrie. Revenir à Londres étant généralement déroutant. D’autant plus lorsqu’un logement vide m’accueillait. Durant le reportage, ce n’était jamais si calme. Il y avait toujours un bombardement. Le son de balles qui ricochaient en écho à des cris. Les moteurs des blindés rugissaient ne laissant jamais un instant de répit. Cela m’évitait de trop penser, c’était parfait. Jusqu’à ce que l’équipe veuille rentrer pour les fêtes de fins d’année. Le choc brutal des lueurs scintillantes à la sortie de l’aéroport m’avait piqué les yeux. Ce n’était pas les mêmes étincelles là-bas… J’abandonnais mon manteau sur un coin du canapé. Allumais les lumières pour apaiser le sentiment de solitude qui m’envahissait et lançait un air de musique pour faire un bruit de fond. J’envoyais quelques messages. A mes parents pour leur dire que j’étais bien rentrée en un seul morceau, un autre aux frangins pour voir si l’un d’eux était disponible pour la soirée. Le temps d’avoir leur réponse, je me dirigeais vers la salle de bain et soupirais satisfaite de retrouver ce confort. L’eau chaude glissa sur ma chair, lavant au passage les sombres images qui dansaient dans ma cervelle. Je ressortais vêtue de ma serviette pour tapoter l’écran de mon smartphone. Frangins occupés, parents rassurés. J’écrivais alors au groupe de freerun. Adam fut le premier à réagir. Ils venaient de tourner sur les toits de Londres et se rendaient justement dans un bar et m’y attendaient si je le souhaitais. Un soupire de soulagement se libéra de mes lèvres. Je retournais me préparer rapidement. Un jean brut skinny, un haut noir un peu féminin, une paire de talons. Une touche de rouge sur la bouche. J’attrapais un sac à main que je complétais rapidement. Cela un moment que je n’avais pas utilisé ce genre d’accessoires. J’avais le sentiment de passer d’un extrême à l’autre. Il y a encore vingt-quatre heures, j’étais en train de rédiger un article à l’abri dans une tente entourée de soldats…

Je m’observais un instant dans un miroir ayant l'impression d’être différent. Je chassais cette pensée de ma tête et m’échappais au pas de course de mon appartement. Se déplacer sur des talons, c’était quand même moins confortable que mes grosses chaussures de marche. Je descendais dans la bouche de métro la proche afin de retrouver mon groupe d’amis. Ils n’étaient qu’à quelques stations. Trente minutes plus tard, je passais la porte des lieux et dès qu’Adam me repéra il se mit à chanter elle est de retouuuuur sur un air que je ne connais que trop bien : celui après deux ou trois verres bien dosés de whisky. Ses camarades suivent le rythme ou plutôt le non-rythme. Les yeux se tournaient vers eux et surtout vers moi. J’éclatais de rire et fis mine de danser sur place avant de les rejoindre et de les prendre dans mes bras. Dans ces instants-là, je regrettais Londres et ma fuite dans mon travail. Grimper sur les bâtiments la nuit en leur compagnie me manquait. Leur humour potache, les soirées détentes… Peut-être que je finirais par arrêter un jour, mais ce n’était pas d’actualité. J’allais profiter avec tout le monde comme à chaque fois que j’étais de passage au pays. « Je vais chercher les tequilas ! » dit-il sous les rires gras et complices des autres. A peine arrivée, j’allais m’en prendre à des shots. La soirée promettait de me faire mal à la tête demain matin. Je posais mon sac et mon manteau sur la banquette. Adam revint avec la serveuse. Chacun portait une lignée des précieux. Et il y avait évidemment les citrons et le sel. « Sérieux ? Je viens tout juste de rentrer et t’attaque direct ! » Entre le décalage horaire, le manque de sommeil et le fait que je n’avais quasiment rien mangé… autant le dire, à la fin de six verres, je serais déjà bien trop alcoolisée pour réfléchir correctement. Toutefois, c’était un défi. Et j’allais le relever. Chris lança une musique de western tandis que le décompte était énoncé. Trois… deux… un… C’est parti. J’enchaîne les shots en respectant le frappé, le léchage de sel et le croque dans le citron. Peut-être que sur les derniers ça se mélange. Adam et moi terminons au même moment. Nous nous regardons fièrement et réalisons un check digne de ce nom. « J’ai pas trop perdu la main ! » Je me laisse tomber sur une des chaises. Nous passons le temps à parler. Peu de mon travail, ce n’était pas ce qu’il y a de plus drôle. C’est eux qui racontent et qui me font rire. D’autres verres et je me sens déjà plus légère. Mais dans mon euphorie, j’éprouve un regard qui se pose sur moi. Mes prunelles claires se détournent et croisent celles d’un homme que je ne connais pas. Je m’en souviendrais d’un mec aussi sexy. Les têtes se tournent vers moi. Merde ! J’ai parlé à voix haute. Soudain la troupe aussi subtile qu’une réunion d’éléphants commence à me pousser et me tirer de ma chaise. Il faut l’admettre, j’ai beau avoir un peu d’entraînement, je ne fais pas le poids face à ses fous qui ont trop bu pour m’écouter. Je me retrouve propulsée devant le « mec sexy » qui n’a cessé d’observer ce manège. Si j’étais du genre à rougir, cela serait déjà fait. Au lieu de cela, un grand sourire étire mes lèvres. « Ils ont pensé que vous me verriez mieux en me rapprochant. » lâchais-je dans un petit rire détendu. Je prenais appui contre le bar où il se tenait. Pas que je chancelais, bon peut-être un peu, mais à force, mes pieds souffraient avec ces escarpins. Je l’observais avec la sensation de le connaître. Une impression étrange que oui, sans réellement savoir pour autant. Je rencontrais tellement de personnes dans mon travail que je pouvais très bien l’avoir interviewé un jour.


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Euron O. Carrow
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Au plus noir de la nuit,
avant l' aurore

Septembre 2016

Claes.
Confortablement installé dans le fauteuil de cuir bordeaux du bureau de son appartement londonien, Euron Carrow tourne les pages d'un épais dossier contenant lettres, notes multiples, certificats, photographies... Absorbé dans sa lecture, il tend nonchalamment sa main vers la tasse de thé brûlante tendue par son domestique. Ce dernier disparaît en courant pour réapparaître quelques minutes plus tard, les bras chargés de vêtements et d'objets divers. Un pas après l'autre, titubant maladroitement, il se dirige vers un canapé de style victorien où il dépose son encombrant chargement.

_ Piouf... Mus est allé cherché ce que Monsieur lui a demandé ! Dit-il non sans fierté.

_ Hum... 

La réponse plus qu'évasive de son maître ne sembla pas lui suffire. En un claquement de doigts, la créature apparu près du bureau du Carrow, encore plongé dans sa lecture.

_ Mus ne comprend pas... Pourquoi Monsieur tient-il à fréquenter le monde des moldus ? Ils sont tellement affreux et m... 

_ Mus. Si tu devais comprendre chacune de mes intention je pense que ta boîte crânienne aurait déjà explosé. Contente-toi de faire ce que je te demande. 

La créature, à cette évocation de sa tête qui explose, enfonça doucement cette dernière dans ses épaules en la tenant avec ses deux mains crochues, comme pour s'assurer qu'elle ne lui échappe pas.

_ M'as-tu apporté les objets que je t'ai demandé ?  Lâcha-t-il en refermant le lourd dossier devant lui.

_ Oui Monsieur ! Ils s... AH 

Il poussa un cri en laissant tomber un objet vibrant au sol.

_ Celui-là est ensorcelé ! L'elfe de maison lève sa main pour pulvériser l'objet mais son maître l'en empêche in extremis en attrapant sa main.

_ Imbécile. C'est un téléphone portable. Les moldus s'en servent pour communiquer entre eux. 

Il récupéra l'objet, s'assura de son bon fonctionnement et le reposa sur le sofa. Ce n'était pas la première fois qu'il fréquentait le monde moldu mais chacune était source de découverte, bonnes ou mauvaises d'ailleurs.

Prestement, il délaissait son apparence de sorcier sang-pur estimable pour revêtir celle du savant mensonge qu'il avait monté de toute pièce.

* * * * *

Marchant d'un pas tranquille, la silhouette du Carrow traversait les ruelles de Londres. Il s'était paré d'un jean noir, de chaussures en cuir, d'un polo noir ajusté et d'une flight jacket en cuir marron qui rappelait l'univers militaire. Il avait choisi de garder sa baguette dans un petit compartiment caché à l'intérieur de sa veste. Il était exclu qu'il s'en sépare totalement, bien qu'il ne comptait pas l'utiliser ce soir.

Cette fin de journée de septembre était douce et le ciel exempt du moindre nuage. Il croisa un groupe de collégiennes qui le toisèrent avant de pouffer d'un rire si caractéristique une fois qu'elles l'avaient dépassées. Voilà qui n'avait rien de dépaysant il devait bien l'avouer. Monde sorcier, monde moldu, certaines choses étaient inhérentes à l'espèce humaine et les hormones en faisaient indéniablement partie.

Qu'il était étrange de se jeter dans un monde si semblable, si proche et pourtant si différent. C'était ce qu'Euron avait ressenti la première fois qu'il avait côtoyé l'univers des moldus pour se familiariser avec celui-ci. C'en était troublant et pas si désagréable. C'était comme entrer dans un jeu et être ce que l'on choisissait d'être sans se soucier des conséquences... du moins c'était là le piège dans lequel il ne fallait pas tomber car les conséquences ne manquaient pas et pouvaient être potentiellement mortelles et même catastrophiques.

La musique, les mœurs, l'alcool, les moyens de transports, les conversations, l'argent, il avait dû s'y accoutumer et il maîtrisait dès lors ces rudiments. Il était exclu de faire le moindre faux pas.
Claes était enfin revenue de Syrie et il avait pris sa décision dans la foulée. Pourquoi ne pas tenter ? Peut-être que cela ne donnerait rien. Peut-être que la rencontrer ne lui apporterait pas la satisfaction qu'il avait imaginé. De longues années s'étaient écoulées depuis ce jour sur ce pont... lui-même avait beaucoup changé, comme ses aspirations et ses objectifs. Aujourd'hui, il agirait peut-être différemment.

Il s'arrêta à un kiosque où il acheta le dernier journal et alla s’asseoir sur un banc dans un parc en attendant que le jour décline. Quelques heures à tuer encore.  

La jeune femme n'était pas restée seule longtemps, comme à chaque fois. Les schéma qu'elle répétait étaient toujours d'une infinie clarté depuis le dernier événement. Ce soir, elle rejoindrait ses amis et fêterait son retour dans un flot de chants, d'inconscience et de boissons alcoolisées. Il serait le seul élément inhabituel à ce tableau qu'il avait observé de si nombreuses fois.

Le bruit était assourdissant. Autours de lui, les gens dansaient, le frôlaient, le bousculaient même mais il ne s'en étonna pas cette fois, contrairement à la toute première... Il déambulait dans le night-club comme le ferait un moldu, tentant de se frayer un chemin jusqu'au bar. Lorsqu'il y parvint il pris place et commanda l'un des cocktail proposés. Claes n'était pas loin, il s'en était assuré d'un coup d'oeil une fois à l'intérieur du club.

Le serveur posa son verre devant lui. Euron le remercia et lui donna les quelques livres en échange. Prenant la coupe, il la monta à ses lèvres avant de prendre une petite gorgée du liquide qui réchauffa sa gorge. Il était temps. La chaleur aidant, il se défit de sa veste qu'il posa sur son dossier et remonta les manches de son polo aux trois quart, révélant un étrange tatouage sur son avant bras.

Il balaya la salle du regard avant que ce dernier ne se pose sur la blonde dont il parvenait à entendre le rire malgré le brouhaha. D'un air songeur il l'observait. Assez longtemps pour attirer l'attention mais pas trop pour ne point paraître... inquiétant. Après tout, son but n'était pas de finir au poste de police.

Ses œillades payèrent. Les amis de la jeune femme la poussèrent jusque vers lui. S'il souhaitait prendre contact, il ne s'attendait pas à quelque chose d'aussi direct. En réalité, il avait imaginé cette scène tellement de fois dans sa tête qu'il s'étonna de ne pas avoir envisager cette version de l'histoire. Sa cible se trouvait devant lui, comme offerte par le destin. Il devait bien avouer que les photos qu'il avait obtenu d'elle ne lui rendaient pas justice.

Charly a écrit:
_ Ils ont pensé que vous me verriez mieux en me rapprochant.

Un sourire confus étira ses lèvres. Il se pencha légèrement en avant, pour que sa voix lui parvienne malgré le tintamarre.

_ Leur technique est efficace et sans doute bien plus que la mienne. Mais maintenant je peux dire grâce à eux que je ne me suis pas trompé. Vous êtes bien Rosebury ? La reporter qui a couvert les opérations menées en Syrie ?

Lorsqu'elle répondit à l'affirmative, un large sourire étira les traits carrés de son visage glabre. Ses cheveux noirs étaient coupés assez courts sur le côté, une mode assez courante dans le milieu militaire.

_ Incroyable.

Il se redressa soudain sur sa chaise haute.

_ Lieutenant Ron Sparrow. Infanterie aéroportée. 16e brigade d'assaut, 1er bataillon.
Portant la main au niveau de sa tempe, il effectue un salut solennel avant de lui tendre cette même main, non sans un sourire mutin. Elle put alors voir le tatouage qui ornait son avant-bras : de larges ailes tenant un parachute surmonté d'une couronne portant un lion lui aussi couronné : l'emblème des Para.

_ Nous nous sommes déjà croisés sur le terrain mais... vous ne devez certainement pas vous en souvenir, je n'avais pas vraiment la même allure... ni la même odeur j'en ai bien peur.
Si je vous offre un verre pour me faire pardonner de mon manque de tact, il y a une chance pour que ça passe moins pour de la drague lourde ?

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EURON O. CARROW


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Mer 23 Nov - 2:22



Au plus noir de la nuit, avant l'aurore
Euron & Charly



Pourquoi je faisais mine d’être étonnée alors qu’à chaque fois que je revenais, dès que mes pas foulaient le sol anglais, ça se passait ainsi ? Les partenaires changeaient. Parfois Adam et l’équipe de Freerun comme ce soir, d’autres fois cela pouvait être Jonas, Olivia ou encore Doryan. Mais les pires… restaient Adam et toute cette clique totalement folle furieuse. Surtout lorsqu’elle avait parcouru les toits de Londres à en prendre haleine. Redescendre sur Terre, c’était briser une bulle qu’on s’était créée là-haut. Alors il n’y avait rien de mieux que de poursuivre les soirées dans un bar pour prolonger l’extase à l’aide de plusieurs verres. Cette tradition étant ancrée depuis toujours. Tandis que j’avais mes seize ans et que je faisais partie de cette troupe d’intrépides, cela se terminait déjà ainsi. Si j’étais déçue de ne pas être arrivée assez tôt pour visiter le ciel londonien, j’étais malgré tout ravie d’échapper à mon appartement vide qui me rappelait que trop bien ce que je n’avais plus. Timothy avait été l’amour de ma vie. Son escadron avait été pris en embuscade et malheureusement, il y avait perdu la vie. Depuis j’avais eu du mal à remonter la pente, c’était même encore fragile même après une année. Surtout ces soirées où je me retrouvais seule. C’est pour cette raison que je préférais faire la fête et batifoler. Aucune attache, juste de l’amusement. Personne n’était assez bien pour remplacer Tim. Personne ne pouvait le remplacer. Je me l’étais jurée. L’impression de le trahir attisait mon palpitant. C’est à cause de ce fil de pensées déprimantes que j’étais donc devenue la reine des soirées, de l’alcool - que je tenais mal - et des coups d’un soir. L’avantage, c’est que l’un de mes frères était exactement comme moi. Rien pour me remettre dans le droit chemin finalement. Et cela était mieux ainsi. Plus d’attache, plus de souffrance. Pas de trahison. Juste du plaisir sans complication. Une belle philosophie de vie si vous vouliez mon avis, surtout quand on voyait des horreurs comme celles que je croisais régulièrement sur le terrain.

Voilà pourquoi, afin de ne pas perdre les bonnes habitudes, je me retrouvais en compagnie de l’équipe de freerun, déjà bien attaquée à en juger par leur état. J’allais avoir du travail pour atteindre leur niveau et rattraper mon retard. Toutefois, vu les shoots qui m’avaient été ramenés, je voyais que mes amis voulaient vraiment prendre soin de moi. C’était une certaine façon de voir les choses et cela m’allait très bien. Jusqu’à ce que ce troupeau de buffles sans aucune subtilité ni même discrétion ne me traîne jusqu’à un homme. Aussi inconnu qu’il semblait me parler. Etrange sentiment qui se mêlait dans mes souvenirs. Rien ne me vint pourtant. Alors qu’il se penchait vers moi, je tendais l’oreille pour écouter ce qu’il avait à me dire. Je me redressais surprise, mes prunelles bleutées venant un instant chercher les siennes. « Oui c’est moi effectivement. Charly Rosebury. » Elle était loin d’être une journaliste connue. Ses reportages passaient à la télévision, son nom dans le générique. Il était possible de l'apercevoir rapidement, mais seuls les gens du milieu pouvaient la connaître. Que ce soit dans le monde militaire ou télévisuel. Elle éclata d’un rire franc et joyeux alors qu’il la saluait de façon tout à fait professionnelle. Elle lui rendit ce geste militaire si typique, avant de s’exclamer, amusée. « Rompez Soldat ! » Elle prit la main qu’il lui tendait pour la lui serrer. Son regard dévia un instant sur l’encre qui marquait sa chair. Elle reconnaissait cet insigne sans difficulté qui était une évidence pour une unité comme la sienne.  « Votre visage me disait quelque chose, mais je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus. Je n’ai pas eu l'autorisation de vos supérieurs pour l’Infanterie Aéroportée. Pourtant j’aurais adoré. » Mon sourire ne me quittait pas, mon regard étincelait de retrouver une personne de ce monde ici. Le dicton avant bien raison… il était petit, ce monde. « Quant à votre allure et l’odeur, je pense que nous étions tous dans le même état là-bas. » Son regard se fit un instant vague. C’était là-bas, justement, qu’elle avait connu Tim. C’était loin et si proche. Combien y avait-il de chance pour qu’ils se croisent ? Est-ce qu’il le connaissait ? Je chassais ces pensées sombres, revenant à Ron Sparrow. « Parce que vous trouvez que c’est vous qui aviez été lourd ? » riais-je alors que je pointais du doigt ma bande d’amis, qui nous faisait des signes de la main. « Néanmoins, j’accepte avec plaisir votre proposition. » Je m’installais à ses côtés sur une chaise haute. « Suprenez-moi, lieutenant Sparrow. Je vous laisse commander pour moi. » Un sourire malicieux se dessina sur mon visage. Je ne savais pas s’il cherchait réellement à flirter avec moi ou s’il m’avait simplement reconnue. Mais en dehors d’Olivia, je ne connaissais personne qui avait traversé cette affreuse guerre. J’aimais l’idée de pouvoir m’approcher de quelqu’un qui pouvait me comprendre. « Vous êtes en permission actuellement ? » demandais-je, curieuse de savoir ce qu’il faisait à présent.


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Septembre 2016

Dans ce milieu, l’ivresse était omniprésente. Les codes étaient chamboulés. Tout était fait pour désorienter et faire perdre pied. Il était très intéressant de se plonger dans cet univers si particulier et pourtant pas si différent du monde sorcier. La seule chose étant que ceux-ci n’avaient aucun pouvoir magique et une vision biaisée de la réalité. Il éprouvait néanmoins du mal à les considérer comme autre chose qu’une race différente et inférieure. Comment pouvaient-ils vivre sans ressentir la magie présente dans toutes choses ? Dans l’histoire, il le savait, cela n’avait pas toujours été le cas. La religion, avec en tête des moldus rendus malades par leur incapacité à utiliser ce pouvoir, avait chassé les coutumes païennes et fait de la sorcellerie l'œuvre du mal, coupant à jamais les non magiques de cet univers pourtant commun.
C’en était presque triste.

La première approche lui avait été fortement désagréable, un supplice. Le bruit assourdissant de la musique l’avait empêché de s’entendre penser,, la lumière avait perturbé sa vision. Comment savoir si une personne s’approchait de vous pour de sombres desseins ? Reconnaître les visages était difficile. Et que dire de l’odeur ? Le parfum, l’alcool, la transpiration lorsque certaines personnes l’avaient frôlé… et le contact… le contact qu’il ne désirait pas avec des gens qu’il abhorrait, qu’il méprisait. Certaines filles s’étaient pendues à son cou lorsqu’il avait fendu la foule et qui avait posé une main sur ses fesses ? Il préférait éluder complètement la question et surtout ne pas avoir la réponse… L’ignorance avait du bon parfois !

Mais le Carrow n’était pas du genre à se laisser vivre et à se reposer sur ses lauriers. Même si cela lui était désagréable, il devait se mêler aux moldus pour mieux interagir avec ce monde et ne pas paraître étrange aux yeux de ceux qui le peuplaient. Du fait, aujourd’hui il pouvait supporter leur présence, leur musique, leur odeur… Et il se surprenait même à l’apprécier. Était-ce uniquement le fruit de son travail sur lui-même ? Ou bien était-ce une part de lui-même qui prenait tout simplement plaisir à vivre cette ivresse et se laisser porter ? Mais Euron Carrow ne se laissait jamais porter. Tout était question de maîtrise. Il s’était juste contenté de rendre cette tâche plus agréable. À présent, il était même en capacité d’apprécier ces instants en maîtrisant toutes les subtilités de leurs langages et ainsi, il parvenait à donner l’impression qu’il passait un bon moment, qu’il appréciait la musique, qu’il se délectait d’un cocktail ou qu’il s’intéressait une conversation banale. N’était-ce pas là une simple extension de ses talents pour la politique ?

Face à lui, la jeune moldue était fidèle à elle-même, à ce qu’il avait appris d’elle. Rien d’inattendu. Mais il était partagé entre son désir de poursuivre cette indécente duperie et celui de poursuivre simplement cet échange. La jeune femme, rieuse, semblait apprécier son personnage. S’il en tirait une certaine satisfaction, il n’en retirait aucune fierté.

Fort réceptive à son salut, qu’elle lui rendit avec gaieté, il sourit à son tour et rompit sur son ordre. Leur poignée de main fut ferme mais chaleureuse de la part du militaire. Rosebury lui fit la remarque qu’elle n’avait pas eu la possibilité d’intégrer l’infanterie aéroportée, contrairement à ses désirs. Une véritable chance pour lui. A cela, il esquissa un léger sourire, légèrement contrit.

_ Ne le prenez pas mal. Notre général surnomme les gens de votre profession « les fouineurs ». Il pense que les journalistes tiennent à mettre en évidence nos failles pour mieux nous dénigrer en place publique. Cromwell est un peu parano et bien peu partagent son opinion. Après tout, notre travail consiste à partir un jour pour peut-être ne jamais revenir. C’est important que l’opinion sache ce que l’on fait et pourquoi nous le faisons. On ne fait pas ça pour la gloire mais… être reconnu, c’est toujours agréable…

Charly a écrit:
« Quant à votre allure et l’odeur, je pense que nous étions tous dans le même état là-bas. »

_ Je vais être honnête avec vous. Notre seuil de tolérance aux odeurs est largement accru après quelques entraînements ou missions dans la jungle avec des mecs parfois peu à cheval sur l’hygiène ou bien lorsque vous êtes forcé de bouffer des trucs non identifiés pour survivre ou coincé avec le cadavre d’un grand singe en putréfaction aux viscères éparpillées sur soit alors que des milices armées vous cherches à 1.5m de votre position. Je vous assure que l’odeur d’une jolie fille est un régal.

Charly prit place à côté de lui et accepta sa proposition. Sa satisfaction était totale. Son plan fonctionnait à merveille.

_ Vous me mettez la pression là… mais je relève le défi. Dit-il en fronçant son regard à cette bravade.

Levant discrètement la main à l’attention du serveur, il murmura quelques mots à l’oreille du garçon qui acquiesça avant se retourner pour partir dans un spectacle où les bouteilles tournaient dans les airs. Ron avait un grand sourire aux lèvres devant ce spectacle, était-ce de l’admiration ? Le barista servit les deux verres devant eux.

_ Voilà un cocktail que j’apprécie particulièrement, le Old Fashioned. whisky Bourbon, digestifs, sucre, eau gazeuse, une demie tranche d’orange et deux cerises. Le luxe dans toute sa simplicité paraît-il.

Se saisissant de son verre, il le rapprocha de son nez pour en sentir le parfum avant d’approcher son verre de celui de Charly, l’invitant à trinquer avec lui puis il en savoura une gorgée en acquiesçant doucement.

_ Votre verdict madame le juge ? ajouta-t-il avec un sourire.

Le sorcier l’observa un instant sans rien dire. Les souvenirs de lorsqu’il était adolescent sur ce pont lui revinrent. Les parents qui l’avaient regardé dans les yeux tandis que sa baguette se levait. Le père avait essayé de s’interposer et avait été le premier à mourir. Il pouvait encore entendre le cri de la mère… “Claes !!!! Cache-toi !!!” Mais rien n’aurait pu la cacher de lui. Pouvait-elle seulement comprendre ? L’enfant avait observé la lueur éméraldine s’échapper de sa baguette avec fascination. Cela avait dû lui paraître si beau. Le jeune Euron s’était penché pour ramasser les papiers d’identité de la famille, simple curiosité. Greyback lui avait donné l’ordre de tuer ces bâtards de moldus, tueurs de sorciers. Il ne s’était pas fait prier. Après tout, il les haïssait lui aussi à cette époque, le digne héritier d’Abercius Carrow… Se redressant, la petite tête blonde l’avait regardé avec des yeux ronds comme des perles. Derrière lui, à quelques mètres, Greyback vociférait, tempêtait, écumait de rage et de plaisir. Un vrai massacre. Le jeune Carrow s’était tourné vers Claes et en posant son index sur ses lèvres lui avait soufflé, dans un léger sourire, “Chuuuut Claes…”. Il l’avait couverte de sa petite couverture de bébé et avait tourné les talons.

Lorsqu’il revint à la réalité, Charly l’observait et devait se demander pourquoi cette absence. Un rictus gêné étira ses lèvres et sa voix se fit plus sombre.

_ Pardon. Vous me rappelez quelqu’un.

Il se hâta de changer de sujet.

_ Et hrum.. oui pour répondre à votre question j’ai trois semaines de liberté. J’étais censé rentrer pour plusieurs mois mais visiblement je suis tellement bon qu’ils ne peuvent pas se passer de moi. Dit-il avec humour en haussant un sourcil parfaitement vaniteux avant d’éclater de rire. Non désolé, je crois hélas qu’en fait j’étais le seul dispo.

_ Et vous ? Vous faites encore du terrain ?


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Dim 19 Mar - 22:53



Au plus noir de la nuit, avant l'aurore
Euron & Charly



Le rituel était toujours le même. Rentrer de mes reportages. Sortir, faire la fête. S’amuser. Boire. Encore et encore. Pour oublier. Toute cette merde que j’avais vue. Oublier la douleur du manque. L’absence Tim était encore fraîche. Si je m’étais fait une promesse de ne jamais le remplacer. Ne faire que papillonner et m’amuser, il n’était pas si simple d’oublier l’homme de sa vie. Je restais persuadée que personne n’était à sa hauteur. Qu’il était irremplaçable. Nous étions si connectés… Pour passer à autre chose, l’alcool, sortir, c’était mon plan. Ca et l’envie de découvrir mes origines. J’avais commencé à faire des recherches et un test génétique. J’avais ri en découvrant le cliché que j’étais. Une blonde aux yeux bleus qui venaient de Norvège et de Suède… Je n’avais jamais ressemblé à mes deux frères, aux cheveux sombres et aux yeux noisette. De là à être originaire d’autres pays, je ne m’y étais pas attendue. Je ne saurais jamais si mes parents étaient en vacances ici et qu’ils étaient morts durant l’accident du pont de Brockdale. Peut-être que j’aurais parlé une tout autre langue. Peut-être avaient-ils emménagé ici… Oui, le décès de Tim avait secoué bien des choses mais je restais accrochée au terrain. C’était presque viscéral.

Et cela me suivait. La preuve en était. Quelle était la probabilité de rencontrer un soldat que j’avais croisé durant l’un de mes reportages ? Infime. Pourtant j’aimais l’idée de pouvoir partager avec lui. Il savait lui. Ce que c’étaient ces moments sur le terrain. Ses difficultés. Pourtant, tous y retournaient. Jusqu’à… la fin. Ces pensées s’éloignèrent à son salut qui m’amusa et que je lui rendis. Je lui expliquais que je n’avais pas pu intégrer ses rangs. Pourtant je m’imaginais déjà dans les airs et sauter de là. Une expérience transcendante. Je hochais doucement la tête, ne pouvant retenir une grimace alors que sa profession était qualifiée de fouineurs. Beaucoup pensaient ainsi à cause de la presse à scandale notamment. Cela ternissait notre image et me rendait folle, moi, qui avait passé plusieurs années d’études pour connaître le métier avant de partir directement sur place pour me forger. « J’aurais dû insister et lui montrer la qualité de mes reportages. Ce n’est pas du tout ainsi que je travaille. Cela me désole l’image que nous avons à cause de certains incapables… » Ce job, c’était ma vie. Ma fierté. J’aimais partager les informations et être au coeur de l’actualité. Certes, cela pouvait être dangereux. Je voulais justement pouvoir montrer au pays ce qu’il se passait à des kilomètres d’eux. Mettre en avant ces personnes qui donnaient parfois leur vie pour celle des autres. « J’ai perdu mon fiancé, ancien soldat… Jamais je ne ternirai ce métier. » soufflais-je finalement comme pour justifier ce que je disais à propos de mes réalisations.

Quand il poursuivit sur les odeurs, je ne me retins pas de rire. C’était à la fois affreusement vrai et triste. « Je ne sais pas si une jolie fille sent meilleur qu’un bel homme après plusieurs jours dans ces conditions. L’avantage c’est que tout le monde est à peu près dans le même état. Même si je dois reconnaître que je ne me suis jamais frotté au cadavre d’un singe. Ca sent le vécu pour vous, non ? » demandais-je, un brin malicieuse. J’avais volontairement repris sa phrase le qualifiant de bel homme. Mais vu les regards qu’il attirait, il devait certainement s’en douter. Autant que je savais que je pouvais plaire aux hommes.

Je m’installais à ses côtés sur une chaise haute, lui lançant un petit défi. Mes amis loin d’être discrets ne cessaient de nous observer de temps à autre. Ils me poussaient vers lui et pourtant, ils n’étaient pas fichus de nous laisser tranquilles. Ron héla poliment le barman et lui passa commande en toute discrétion. Le jeune homme s’agita alors avec aisance, faisant le spectacle devant les yeux émerveillés de tous et surtout de certaines jeunes femmes. Je le remerciais alors qu’il déposait un verre devant moi. J’imitais mon camarade de soirée, humant un instant l’odeur qui se dégageait de la boisson. Je croisais son regard et nos verres s’entrechoquèrent. Je portais le verre à mes lèvres cherchant à retrouver les notes de ce qu’il m’avait décrit. « C’est délicieux, je dois l’admettre. » dis-je finalement en un sourire. Cela me changeait clairement des alcools purs que je pouvais boire avec mes amis jusqu’à l’ivresse. « Ce n’est pas ce cocktail qui a été créé par un ancien officier ? » demandais-je avec une pointe d’hésitation. Il me semblait avoir entendu cette histoire.

Il resta étrangement silencieux durant de longues secondes. Je l’observais par-dessus mon verre alors que je buvais à nouveau. Il sembla se reprendre. Si je voulais lui demander qui je lui rappelais, sa vitesse à changer de sujet me fit comprendre que je ne devais pas poser cette question. Je lâchais un petit rire à sa remarque. « C’est court trois semaines. Qu’allez-vous faire pour profiter de votre liberté éphémère ? » Je jouais un instant avec mon verre, faisant bouger le glaçon qui fondait lentement dedans. Ils s’entrechoquaient avec les cerises. Je hochais doucement la tête avant de lui répondre. « Toujours oui. Je reviens tout juste d’Afghanistan… » Un frisson parcourut mon échine en y repensant. « C’est une horreur. » Les talibans venaient de prendre le pouvoir. J’avais dû partir dans la précipitation l’armée ne pouvant plus assurer la sécurité de mon équipe. « Je vais prendre un peu de temps avant de repartir. » Je l’observais un instant. Le carré de sa mâchoire. Son profil racé. Ses lèvres charnues. De par son métier, j’imaginais aisément son corps athlétique. Mais c’était étrange cette impression de l’avoir déjà vu qui revenait. Mais pas dans ce contexte militaire. « Vous êtes sûrs qu’on ne s’est jamais croisés en dehors du terrain ? »


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Jeu 27 Avr - 20:20
 
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Septembre 2016

Charly a écrit:
« J’aurais dû insister et lui montrer la qualité de mes reportages. Ce n’est pas du tout ainsi que je travaille. Cela me désole l’image que nous avons à cause de certains incapables… »

Euron avait épluché la carrière de Charly avec grande attention. Les diplômes qu’elle avait passés, les villes qu’elle avait côtoyés, les reportages qu’elle avait tournés… rien ne lui avait échappé. Même si tout n’était que mensonges, il savait qu’elle faisait du bon travail, ce point était parfaitement authentique.

_ Vous ne devriez pas abandonner. Votre travail est trop important pour vous laisser freiner par quelques personnalités récalcitrantes.

Il patienta un instant et reprit.

_ J’ai quelques contacts à son service de secrétariat. Si vous êtes d’accord je pourrai leur parler de votre travail. Il est connu pour être têtu mais il n’est pas impossible que l’idée fasse son chemin.

Charly a écrit:
« J’ai perdu mon fiancé, ancien soldat… Jamais je ne ternirai ce métier. »

Il n’ignorait pas ce « détail » de sa vie. Qu’elle lui en parle directement l’interpela sans le surprendre. C’était le signe qu’elle lui accordait déjà une certaine confiance et étrangement, s’il en fut satisfait, il ne s’en réjouissait pas.

Cette phrase le fit ciller. Il garda tout d’abord ses yeux bleus dans ceux de la jeune femme avant qu’il ne baisse son menton, une ombre passant sur son visage. Lorsqu’il releva les yeux, c’était pour affronter le regard de Charly, sourcils légèrement froncés.

_ Je suis désolé de l’apprendre…

Charly a écrit:
« Je ne sais pas si une jolie fille sent meilleur qu’un bel homme après plusieurs jours dans ces conditions. L’avantage c’est que tout le monde est à peu près dans le même état. Même si je dois reconnaître que je ne me suis jamais frotté au cadavre d’un singe. Ca sent le vécu pour vous, non ? »

Ron sourit, ce dernier ne cachant pas son plaisir suite à sa réponse. Il s’était montré avenant, l’avait invitée indirectement au flirt et elle y avait répondu favorablement en lui retournant son compliment.

_ Affirmatif madame. Un énorme orang-outan mort depuis deux jours. C’est son état de décomposition et son odeur qui nous a sauvé la mise. C’est fou ce que l’esprit est capable de supporter selon la situation… Et je vous confirme que dans ces moments-là, nous sommes tous égaux.

Pour en arriver à ce degré de connaissance, il avait ingurgité un nombre non négligeable de documents, non seulement sur les guerres actuelles mais sur l’histoire même des moldus sans oublier des anecdotes qui rendraient son discours d’autant plus persuasif tout en passant par l’étude d’expertises de cas psychologiques en rapport avec les expériences militaires. Par chance, il apprenait vite et avait une excellente mémoire. Étant perfectionniste, il s’était conformé à une discipline de fer. Il devait être prêt pour le monde moldu, c’était vital.

Pour autant, son visage repris son sérieux tandis qu’il lui répondait, le sujet qu’il abordait étant clairement plus profond, plus viscérale.

_ C’est aussi ce que j’aime dans ce métier. Qu’importe qui vous êtes, qu’importe comment vous êtes nés, riche, pauvre, qu’importe que vous soyez noir, jaune ou blanc… dans cet état on est tous semblables, ramenés à notre état le plus authentique d’être humain le plus brut : un amas de chair, de sang et d’os. Il n’y a plus de frontière, plus de différence. L’homme à côté de vous empeste autant que vous et tout ce qui compte c’est qu’il est là pour assurer votre survie, comme vous êtes là pour assurer la sienne. Peu de chose peuvent décrire les sensations et les sentiments qu’on peut ressentir dans ces moments. Les liens qu’on y tisse… c’est une nouvelle famille.

Un large sourire gêné fendit son visage lisse tandis qu’il baissait légèrement la tête.

_ Désolé. Je veux pas plomber l’ambiance avec mes discours sentimentalistes sur l’armée. Je me crois en interview.

Charly se hissa sur un tabouret haut près de lui puis il passa commande auprès du serveur. Lorsque la boisson toucha ses lèvres, la jeune femme sembla en apprécier le goût. C’était étrange. Il se surprit à apprécier ce moment, apprécier la regarder et la séduire. Il réalisa que cette expérience pouvait peut-être se révéler plus surprenante que ce qu’il avait imaginé.

Charly a écrit:
« Ce n’est pas ce cocktail qui a été créé par un ancien officier ? »

Terminant sa gorgée, Ron haussa ses sourcils avant d’acquiescer.

_ Vous avez entendu parler de cette histoire ! Eh bien c’est une légende. J’ignore si ce colonel a bien existé mais je trouve l’idée assez sympathique. Les militaires peuvent créer des cocktails et pas seulement les boire, c’est une fierté ! Vous pourriez en parler dans votre article. Dit-il non sans humour. En reposant son verre. L’alcool brûlait agréablement ses papilles. Toute son attention était focalisée sur elle dont il détaillait le visage avec plaisir. Sa beauté était indiscutable. Ses grands yeux, son sourire, ses cheveux… A bien y repenser, elle ressemblait beaucoup à sa mère.

Charly a écrit:
« C’est court trois semaines. Qu’allez-vous faire pour profiter de votre liberté éphémère ? »

Elle le tira de ses pensées et tandis que la question lui parvenait, la musique qui se jouait sembla redoubler d’intensité sur la voix d’une femme manifestement nommée Nicki Minaj. C’était ce que le moldu derrière les platines venait de crier et il le croyait volontiers sur parole. Si le sorcier s'était documenté et avait assimilé une somme démente d'informations, son champ de connaissance n'était pas illimité. Il tendit l’oreille et se rapprocha de Charly comme pour mieux entendre sa question. Plus près que jamais de son visage, il releva le menton, un rictus chaleureux s’y installant, contrastant avec le bleu froid de ses yeux.

_ Faire des choses banales comme aller au cinéma, boire, danser et profiter. Je ne suis pas marié et mes parents ne sont plus de ce monde alors… je n’ai pas d’obligations.

Charly a écrit:
« Vous êtes sûrs qu’on ne s’est jamais croisés en dehors du terrain ? »

Le militaire fronça légèrement les sourcils en la regardant, comme s'il semblait fouiller sa mémoire. Euron se demandait à quel point elle pouvait se souvenir de cet événement de sa vie de bébé. Que lui restait-il de cet instant tragique ? Se pouvait-elle qu'elle ai gravé le visage du jeune garçon qu'il était dans sa mémoire profonde ? Rien n'était impossible. Mais il ne s'inquiétait pas. Bien que son visage lui parle peut-être, il était strictement et médicalement impossible qu'elle se souvienne spontanément.

_ Je ne pense pas mais… J’aimerais y remédier. Dit-il sans que ses yeux bleus ne daignent lâcher les siens. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’il ne se redresse, portant à nouveau le verre à ses lèvres.

Au même instant, une jeune femme brune portant une robe moulante au décolleté irrévérencieux et qui passait près du bar, percuta Ron. Ce dernier venait fort heureusement de finir son verre et n’eut aucun dommage à déplorer, néanmoins il en était tout autrement de la jeune femme dont le cocktail, coloré, se renversa entièrement sur lui. Le sorcier avait perçu le mouvement de la fille mais trop tard pour l’éviter. Celle-ci plaqua une main contre sa bouche avec surprise tandis qu’elle semblait réaliser.

_ Oh pardon je suis désolée ! S’excusa-t-elle sans pouvoir retenir un gloussement tandis que ses copines derrière elle se gaussaient copieusement. Lorsqu’elle leva les yeux sur sa victime, son regard changea dans l’instant, passant de gamine écervelée à prédatrice en chasse. Ron, lui, mordit sa lèvre inférieure avant d’arquer un sourire déconcerté. Le liquide sucré maculait sa chemise –heureusement d’un bleu foncé- en une large auréole sombre et bien entendu, son jean noir ne fut pas épargné. Le sorcier intransigeant en lui dût se faire violence pour ne pas paraître trop contrarié mais il parvint à garder le masque.

_ Ce n’est pas grave. Dit-il simplement tandis que le barman, assistant à la scène, tendait un torchon à son client pour qu’il puisse éponger ses vêtements. D’un mouvement dont la vitesse le surprit vu son état d’ébriété évident, la fille attrapa le bout de tissu pour tamponner le liquide d’une façon relativement gênante. Si cette fille gâchait tout, il l'aurait vraiment mauvaise.

_ Attendez j’vais l’faire…

Ron attrapa le poignet de la donzelle pour lui reprendre le torchon avant que la situation ne dégénère.

_ Non merci je m’en charge ! La fille sembla peu encline à comprendre et tandis que le soldat tentait de réparer les dégâts, la fille se rapprochait de lui, balançant ses longs cheveux noirs en arrière au visage de Charly, comme si elle ne l’avait pas vu.

_ Tu viens là souvent ? Dit-elle en posant ses mains sur son genou. Le contact avec cette moldue le répugnait profondément mais il s’évertua à le dissimuler derrière un léger sourire qui se voulait compréhensif. Il la trouvait vulgaire et bien mal éduquée. Impossible de lui faire croire qu'elle n'avait pas vu Charly... Lorsque la brunette se tourna vers ses copines pour leur dire qu’elle était sur un bon coup –bonjour la discrétion-, il leva un sourcil en direction de Charly avant d’effectuer un signe purement militaire : il passait l’index sous sa gorge en articulant discrètement un « mayday » désespéré.


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EURON O. CARROW


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Lun 29 Mai - 17:35



Au plus noir de la nuit, avant l'aurore
Euron & Charly



Il y avait quelque chose d’agréable de parler avec une personne qui me comprenait. Ce n’était pas un collègue journaliste, il vivait certainement des missions bien pires que les miennes. Mais il savait. Ce que c’était que de se réveiller là-bas sous le bruit des bombes. J’avais choisi cette voie. Reporter de guerre. Peu sont des femmes, mais durant les études, je savais que je voulais ainsi évoluer et montrer la vérité glaçante. Celle qui est loin de nous. Celle qui ne nous concerne pas. Elle existe pourtant. Et des hommes et des femmes de notre pays se battaient pour eux. Risquaient leur vie. Le besoin de mettre en avant cette part du monde invisible de la majorité des Anglais m’avait toujours animée. Je laissais un sourire étirer mes lèvres alors qu’il me disait de ne pas abandonner. « Jamais. Il faut juste que certains arrêtent de confondre les corps de métier du journalisme. Je suis reporter de guerre pas journaliste people. » et encore user du terme journaliste pour ces personnes… Pire, les paparazzis… Je levais le regard vers le jeune homme tandis qu’il me proposait son aide. C’était ainsi que cela marchait dans le métier. Le réseau. Avoir les bons contacts. « Ca serait génial oui ! »

Cela me tenait à cœur. Le travail me tenait la tête hors de l’eau. Une passion au départ. Un amour qui avait grandi avant de périr. En plongeant corps et âme dedans, j’évitais de penser. Quand je rentrais, je devais sortir, m’occuper. Ne pas sombrer dans les méandres de mes pensées. Un sourire étira mes lèvres, haussant doucement les épaules, l’air de dire, ce n’est rien, ça va. C’était le visage que j’offrais à tous. J’étais une personne joyeuse. Mon entourage y était habitué. Il ne fallait pas se laisser abattre. Je ne voulais pas m’attarder sur ce sujet et par chance Ron sembla le comprendre avec sa transition sur les singes. Cette fois, un rire fila réellement entre les lippes. « Finalement, c’est peut être pas plus mal que je ne vous ai pas suivi durant un reportage. » Je le trouvais bien plus plaisant à regarder ce soir. M’imaginer sous un cadavre de singe, moi la végétarienne… et oui la cause animale me touchait parfois plus que celle des humains.

Je l’écoutais attentivement alors qu’il me parlait de ses émotions sur le terrain. Ma tête prenait appui élégamment contre la paume de ma main. C’est ce partage aussi que j’aimais le plus dans mon métier. Ces gens avaient besoin de parler, de s’exprimer. Je n’étais pas psy, mais j’étais une oreille attentive dans tout ce chaos. « Vous inquiétez pas, j’aime vous écouter. Et puis, déformation professionnelle... Les gens ont tendance à me parler facilement. » Je lui adressais un clin d’œil amusé comme pour le rassurer et montrer que cela ne m’avait pas gênée.

Un rire fila quand il me répondait concernant ce fameux colonel. « Allons, vous avez une belle profession. Vous avez également vos équivalences de paparazzis qui viennent ternir le métier, mais je ne pense pas que la majorité des gens vous réduisent à des alcooliques. » Je devais reconnaître qu’ils savaient faire la fête. Il fallait avouer que le besoin de décompresser entre deux étaient presque un besoin vital. J’ajoutais avec malice. « Enfin… pas que… » Je l’écoutais parler de ses projets. Euron évoqua ses parents décédés et je ne pus m’empêcher de penser aux miens, les biologiques que je n’avais jamais connus. Je hochais doucement la tête. « Vivre et profiter.  » résumais-je d’un ton léger. Étrangement, il me rappelait quelqu’un sans parvenir à mettre le doigt dessus.

Je prenais une gorgée à sa remarque, plongeant mon regard clair de façon un peu plus marqué. « Il paraît qu’on n’apprend jamais mieux des gens qu’en buvant un verre et en dansant avec eux » Il m’avait dit danser, alors je prenais la perche qu’il m’avait tendue. Mais ce qui semblait si bien parti s’arrêta avec un verre échouant sur Ron. Ca et une brune un brin envahissante. S’immisçant entre nous comme si je n’avais jamais été présente, sa verve pâteuse et faussement séductrice emplissait tout l’espace. J’observais la scène avec amusement. Elle était certainement la seule à ne pas se rendre compte du malaise de Ron. Je haussais les épaules avec une pointe de provocation tandis qu’il me demandait de l’aide. Après quelques secondes, observant son supplice, je me levais et contournais la jeune femme qui ne me prêtait aucune attention. Mon flanc vint se poser contre le soldat, mon bras filant sur ses épaules imposantes. Je déposais un baiser léger sur sa joue, frôlant la commissure de ses lippes. « Chéri, qu’est ce qui est arrivé à ta chemise ? » Je lançais une œillade à la brune qui se trouvait soudainement de moins bonne humeur. « Viens, je vais t’arranger ça aux toilettes. » Ma main glissa le long de son bras jusqu’à la sienne et je tirais dessus. Je l’entraînais jusqu’à mon groupe d’amis qui était toujours en train de boire. « ouh les amoureuuux Je levais les yeux au ciel. « L’un de vous a un t-shirt de rechange ? » L’avantage de faire du sport, ils avaient souvent de quoi avoir une tenue plus propre si besoin. Après quelques secondes, un tissu atterrit dans ma figure. Je lâchais un soupir et grognais un merci. Mes doigts toujours accrochés aux siens, je nous dirigeais vers les toilettes. Celles des hommes semblaient désertées pour le moment. Je lui tendais le t-shirt sombre, appuyant au mur à côté des lavabos. « Il me semble que tu m’en dois deux. » regard amusé, je ne comptais pas bouger le temps qu’il se change. Autant profiter de la vue, non ?


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Septembre 2016

Le personnage qu’il avait créé sur mesure pour elle révélait toute son excellence. L’histoire de Ron, son métier, ses manières, ses aspirations, sa mentalité, tout coïncidait. Euron n’était pourtant que peu coutumier de ce genre de tromperie. Il n’aimait pas le mensonge et pourtant, la soif de savoir l’avait poussé à un tel stratagème… du moins, c’est la solution qu’il avait trouvé pour satisfaire sa curiosité. Bien que l’arrogance n’eut jamais été un attrait fort de sa personnalité, il se savait plus intelligent que la moyenne et du fait, il en découlait une certaine assurance qui le faisait peu douter de lui-même. En revanche, ce soir, il se rendait compte que tout ne pouvait pas être si simple. Tout ne pouvait décemment pas être sous un contrôle absolu. Jamais il ne se laissait déborder par l’émotion. Jamais il n’en perdait le contrôle. Le plaisir qu’il ressentait ce soir auprès de celle dont il avait occis la famille des années auparavant, il ne l’avait pas prévu. Perdre un peu de contrôle n’était pas si désagréable… et pourtant c’était incroyablement dangereux.

Charly a écrit:
« Il paraît qu’on n’apprend jamais mieux des gens qu’en buvant un verre et en dansant avec eux »

A cette phrase, Ron leva un sourcil et ses lèvres s’étièrent en un sourire léger.

_ On m’a toujours répété que la meilleure façon de connaître une personne était de la combattre. Il se tût un instant avant de reprendre. Votre version est tout de même très intéressante. J’ai manifestement encore beaucoup de choses à apprendre.  

Puis la fille vulgaire renversa son verre sur lui. Un imprévu qui le contrariait mais face auquel il s’appliqua à se montrer aussi détendu que Ron aurait pu l’être. Faire tomber le masque pour si peu serait franchement ridicule. Pourtant, il craignit que cela ne vienne tout gâcher. Charly pouvait-elle s’en offusquer et partir ? Si cela avait été le cas, il ignorait comment réagir et comment la rattraper. Fort heureusement, les choses se passèrent bien différemment.

Charly se leva de son siège et il ne la quitta pas des yeux. Sa beauté était indiscutable et pulvérisait jusqu’au simple souvenir de la brunette vulgaire aux mains baladeuses. Elle approcha avant de se reposer contre lui, son flanc se posant contre lui et son bras se glissant autour de ses épaules. Les yeux bleus de Ron sur elle brillaient malgré leur profonde froideur car le contact de son corps était loin d’être désagréable. Il n’avait, en réalité, aucune envie d’y mettre fin.

Charly a écrit:
« Chéri, qu’est ce qui est arrivé à ta chemise ? »

Ce passage à cette soudaine familiarité manqua de le désarçonner mais il comprit rapidement son petit jeu. Elle se faisait passer pour sa copine, posant ainsi un acte possessivité évident, distillant un message on ne peut plus clair : le territoire était déjà occupé. Cette feinte l’amusa, le divertit. Qu’importe que la jeune femme brune morde à l’ameçon, il n’avait plus un seul regard pour elle.

Sans la lâcher des yeux, il se redressa et haussa ses sourcils sans répondre. Cela était inutile, la journaliste avait repris les rênes de la situation et n’avait nullement besoin de son concours. La proximité avec elle, soudaine et particulièrement chalereuse, aurait pu le pousser à enrouler le corps de la jeune femme de son bras, à le rendre plus familier avec elle, mais ses mains restèrent sur ses cuisses. Bien que son attitude fut réservée - ou très respectueuse - le sourire en coin qui fardait son visage était amusé et même… séduit.

Charly a écrit:
« Viens, je vais t’arranger ça aux toilettes. »

Ses sourcils s’arquèrent non sans montrer une certaine surprise. Mais cela devait sans doute être une ruse pour évincer définitivement la créature à la moue stupéfaite et quelque peu dépitée qui leur faisait face, impuissante. La main de Charly coula le long de son bras, sur le tissu, avant de caresser de son passage la peau de son avant-bras pour se saisir de sa main. Ce contact était inattendu. Presque violent. Il l'électrisa, envoyant dans son corps une décharge qu’il contint non sans difficulté. Euron Carrow ne laissait que bien peu de personne agir de la sorte avec lui mais Charly n’était pas dans cette optique. Ce n’était pas la main d’un sorcier, d’un Mangemort implacable qu’elle tenait, mais celle de Ron, un moldu, son semblable.

Presque mécaniquement, il se leva, ne résistant pas à la pression du bras de la jeune femme qui l’entraînait avec elle à travers la foule. Aucun regard en arrière. Face à lui, sa bande de copains, toujours animés de cet ineffable esprit de fête et de légèreté. Leur adresser la parole serait hasardeux… Mais il ne pouvait pas y couper. Spectateur, il se laissa guider, les doigts délicats de la jeune femme dans sa main. C’était si étrange. Il lui semblait pouvoir briser ses os rien qu’en resserrant un peu sa poigne. Il avait ce pouvoir. Tout comme celui qu’il avait eu sur elle sur le pont des années auparavant. Les choses étaient-elles si différentes ?

“Ouh les amoureuuux!” Par Merlin qu’ils étaient puériles. Mais puisqu’il s’efforçait de paraître sympathique, il se contenta d’afficher un large sourire mi amusé mi gêné tandis que sa main libre se grattait l’arrière de la tête.

Charly a écrit:
« L’un de vous a un t-shirt de rechange ? »

Cette fois, il manqua franchement de s’étouffer. Elle voulait vraiment lui faire porter un t-shirt moldu ? - peut-être même déjà porté ?. Le Carrow était maniaque et avait une hygiène de vie quasi irréprochable.

_ Non non je t’assure, c’est pas grave. A la base, tout cela n’était qu’une ruse pour éloigner la brune vulgaire, non ? Lui qui se croyait préparé à à peu près toutes les situations se retrouvait maintenant bien embarrassé. Bref. Il n’allait tout de même pas se laisser terrasser pour un détail aussi… ridicule. Il inspira profondément et suivit Charly jusque dans les toilettes pour homme. Le regard acier légèrement froncé, il ignorait où la blondine voulait en venir. Cette fille était si sûre d’elle, si entreprenante, si volontaire… S’il n’était pas tant perturbé, il pourrait presque en être admiratif.

Les toilettes pour hommes étaient déserts. Ils se retrouvèrent seuls tous les deux dans cet espace étrange et la jeune femme lui tendit le t-shirt, un léger sourire aux lèvres. Ron patienta une poignée de secondes, inclina sa tête sans la quitter des yeux et se saisit du vêtement.

Charly a écrit:
« Il me semble que tu m’en dois deux. »

Ron fit basculer le tissu d’une main à l’autre avant de lever à nouveau les yeux sur elle. Ils étaient passés au tutoiement comme si cela était une évidence.

_ Rassure-toi, j'honore toujours mes dettes. Sentence d’autant plus vrai qu’il s’assurait toujours que les dettes qu’on lui devaient le soient également.

Il comprit rapidement que la journaliste ne détournerait pas les yeux à la façon provocante dont elle le regardait. Le soldat déboutonna sa chemise sans la lâcher des yeux. Difficile de résister à son sourire mutin et il pinça ses lèvres en retenant un rire silencieux avant d’écarter les deux pans de sa chemise, dévoilant son torse musculeux et pas franchement imberbe.

_ Si on m’avait dit en venant ici que j’allais me mettre à moitié nu dans les toilettes des hommes sous les yeux de Charly Rosebury…  Il suspendit sa phrase en posant sa chemise souillée sur le rebord d’un des lavabos, sans oublier de la plier relativement soigneusement. Se saisissant du t-shirt, Ron le passa et l’ajusta, tout en observant le résultat, de façon assez dubitative avant de jeter une œillade sceptique à Charly.

_ Il est trop petit, on est d’accord ? Le t-shirt noir qui ceignait son corps était clairement serré, mettant en avant le moindre de ses galbes, serrant ses bras et arrivant tout juste au niveau de sa ceinture. L’idée de porter le vêtement d’un autre sur sa peau aurait put le faire frissonner de dégout mais il se contint assez pour penser à autre chose. J’ai l’impression que si je respire, le tissu va se fissurer de tous les côtés.  

Les épaules secouées par un rire silencieux, il serra l’arête de son nez du bout des doigts.

_ Heureusement que mes gars ne sont pas là, ils ne me feraient jamais oublier ça. Dit-il en tirant légèrement sur le t-shirt serré. A peine leva-t-il le nez qu’il constata que Charly était proche de lui, si proche qu’il pouvait sentir son parfum. Ses mains empoignaient le t-shirt, effectuant quelques petites pressions comme pour tenter de le rendre plus convenable. Ses cheveux chatouillaient son menton et ses lèvres alors qu’il la regardait faire sans rien dire. La tension entre eux devint soudain électrique et il eut cette étrange impression que tout pouvait basculer d’une seconde à l’autre. Presque naturellement, sa tête se pencha ostensiblement vers elle, son regard se fronça, plongé dans ceux azurés de la jeune femme. Brisant cet instant, un homme fit irruption dans les toilettes. Visiblement éméché, il fut bien surpris de tomber sur la blonde sculpturale qu’il détailla sans vergogne en poussant un sifflement éloquent.

_ Ouhhh… je pensais pas avoir un tel paquet cadeau juste en allant pisser. Le visage de Ron se tendit, se faisant plus sombre. Comment un homme pouvait-il être aussi vulgaire ? Il ferait une belle paire avec la brunette de tout à l’heure… Hey mon pote, t’as fini avec elle ou je dois patienter ?

Il savait que Charly était assez grande pour se défendre et que faire face à une telle raclure ne lui faisait pas peur mais ces allusions ignominieuses et infectes le révulsèrent. Ron fit un pas en avant en contournant la journaliste avant d’attraper l’imbécile par le col et le souleva de sorte à ce que seule la pointe de ses pieds touchent le sol. Le demeuré tenta à peine de se débattre. Il faut dire qu’il puait l’alcool à plein nez. Ses yeux ronds restaient braqués sur son “agresseur”.

_ Hé hé ! Ca va pas ?!

Ron resta d’un calme olympien, et lorsque les fesses du crétin s’écrasèrent lourdement sur la cuvette des toilettes il se tint bien droit face à lui, son regard sombre et glacial le perçant comme des lames affûtées. L’autre amorça un début de mouvement lorsque la voix du soldat retentit.

_ Reste-là. Lâcha-t-il simplement, avec une douceur qui ne pouvait dissimuler la froideur et le mépris. Etait-ce dû au ton qu’il employa ? Ou à sa stature clairement imposante -ou les deux? L’autre, toujours assis lamentablement sur sa cuvette, s’exécuta, coit et inquiet.

Le sorcier toisa encore le malotru avec une sévérité glaçante avant qu’il ne se détourne enfin de lui pour faire face à Charly. Il leva le menton avant que son visage se fende d’un demi sourire.

_ Il préfère rester seul un moment pour réfléchir à sa vie et à la liste des mauvais choix qui l’ont conduit jusqu’à cet instant précis. Ça risque de lui prendre du temps. Ajouta-t-il, pince sans rire.

D’un simple geste, il invita la jeune femme à rejoindre la sortie des toilettes et la suivit. Une fois à l’extérieur, la musique était si forte qu’il pouvait aisément la comparer à une vague submersive franchement désagréable et agressive. La musique moldue pouvait être divertissante mais aussi particulièrement désagréable et là c’était particulièrement le cas. Les oreilles au supplice, il se tendit vers la reporter, approchant de son oreille.

_ Ces deux cas qu’on vient de rencontrer, ça ressemble quand-même à un message de l’univers… Est-ce que ça te dirait d’aller ailleurs ?

A sa réponse, le soldat prit la main de la jeune femme dans la sienne.

_ Je dois juste récupérer ma veste. Oui sa veste, avec sa baguette à l’intérieur… Il n’en avait pas l’air mais là, il ne vivait plus. Si on la lui avait volé… non il ne préféra pas y penser. Il slaloma entre les gens, se frayant un chemin dans la foule qui le frôlait et le touchait sans vergogne mais se fit violence et s’interdisait d’y penser. Ses doigts se resserrèrent sur la main de Charly et son regard s’acéra sur les silhouettes dansantes. Par Merlin, il les méprisait tant…

Codage par Libella sur Graphiorum


EURON O. CARROW


Underneath it all we're just savages | Hidden behind shirts, ties and marriages | How could we expect anything at all? | We're just animals still learning how to crawl |
©️️ FRIMELDA




Au plus noir de la nuit, avant l'aurore ✘ Ronron PLXM0sKF_o
Au plus noir de la nuit, avant l'aurore ✘ Ronron BRQMDf6Y_o

Spoiler:
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Anonymous
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Ven 8 Sep - 22:22



Au plus noir de la nuit, avant l'aurore
Euron & Charly



Il y a encore vingt-quatre heures, j’étais en train de filer le train à des soldats sur le terrain,appareil photo en main, notes griffonnées à la hâte dans l’autre. J’étais loin de m’imaginer que ce soir je serais en train de flirter avec plaisir avec un homme de l’armée dans mon propre pays. A croire que le hasard faisait des choses assez impressionnantes quand on le laissait agir. Surtout que le militaire en question me connaissait… Le monde était vraiment petit. Mes amis m’avaient poussé vers lui sans aucune délicatesse et malgré les quelques verres que j’avais ingurgités avec eux, je restais maîtresse de la situation. Les allusions étaient légères. Chacun semblait tester les réserves de l’autre afin de voir jusqu’où nous pouvions aller. Danser semblait une première étape intéressante. Sa réponse te tira un sourire. Digne d’un soldat, c’était certain. J’allais répondre que je n’étais pas contre un entraînement avec lui. Après quitte à jouer, un corps à corps contre sa carcasse musclée pouvait être une entame originale. Mais une nana sortie de nulle part vint s’immiscer entre nous. Visiblement, elle n’avait même pas remarqué ma présence. Où faisait-elle semblant de ne pas m’avoir remarquée ? Cela aurait pu être vexant si je ne notais pas le regard presque désespéré de Ron devant cette intrigante si peu subtile. Comme elle semblait avoir fait fit de mon cas, je me levais et faisais mine de surprendre cette scène digne d’un cliché. Alors je m’engouffrais dedans pour mon plus grand plaisir avec amusement. Une façon aussi de dire à l’intruse que la place était déjà prise. Créant une intime de toute pièce, je m’approchais de lui, ma main venant se saisir de la sienne pour l’entraîner à ma suite. La brune éméchée, prise de court, resta derrière nous à observer notre départ au travers de la foule dansante. La seule solution que je trouvais pour le dépanner était de demander à ma bande d’amis s’ils avaient un t-shirt de rechange. C’était souvent le cas pour des sportifs de leur niveau et cela ne manqua pas. Malgré les notes d’humour douteuses, un tissu atterrit sur mon visage.

Une fois dans les toilettes, je lui tendais le vêtement et un sourire étirant franchement mes lèvres, je ne bougeais pas d’un pouce afin de profiter de la vue qui allait s’offrir à moi. A défaut de danser autant, laisser les yeux se promener. « Cela veut dire que nous devrons nous revoir alors. » dis-je amusée alors qu’il me confirmait toujours honorer ses dettes. Mon regard glissa sur son torse à mesure que les boutons glissaient. Les soldats étaient toujours plaisants de ce côté-là, il fallait l’admettre. Je mettais à rire à sa remarque. Il enfila le t-shirt et je mordais la lèvre inférieure afin de ne pas me moquer. Il fallait reconnaître que Jim était musclé sec quand le soldat qui se tenait devant moi prenant plus d’envergure. « Il est… saillant. » Un éclat d’amusement traversa mes prunelles azurées alors que je l’observais. C’était comme s’il ne portait rien tant cela pouvait lui coller à la peau. Et cela ne m’aidait pas franchement à oublier ce que j’avais aperçu quand il avait changé de vêtement. « Je vais essayer de garder le secret. » Je lui adressais un clin d’œil avant de m’avancer vers lui. Je tentais d’ajuster le vêtement, tirant au niveau de ses épaules puis vers le bas. Sans vraiment m’en rendre compte, la proximité entre nous était finalement presque aussi intime qu’une danse. Mes doigts avaient effleuré sa peau au travers du tissu et j’avais ressenti sa chaleur. Son parfum m’enlaça tandis que son souffle me caressait doucement le creux du cou. Je relevais le visage, un frisson charnel électrisant mes sens. Nos regards se croisèrent et je compris que l’attirance était réciproque et montée soudainement d’un niveau. Un niveau qui chuta brutalement à l’arrivée d’un homme passablement alcoolisé. J’en aurais presque oublié où nous nous trouvions.

Je fusillais l’intrus du regard. En plus de percer brutalement la bulle dans laquelle nous nous étions perdus, ces propos étaient dégradants au possible. Si j’allais répliquer, la poigne de Ron agrippa l’idiot par le col et le souleva presque de terre. Il finit sur une cuvette, se soumettant aux ordres du soldat. L’alcoolique était mal tombé ce soir… Quand Ron se tourna vers moi, je lâchais un petit rire. Je suivais son invitation pour sortir des toilettes. La musique, le monde. Cela ramenait soudainement à la réalité. Elle se pencha pour l’écouter et hocha la tête. « On peut aller chez moi si tu veux. » Je me laissais guider, sa main dans la mienne afin de récupérer sa veste. Quand je passais devant mon groupe d’amis, je l’arrêtais un instant afin de récupérer mon sac et lui signaler que je partais. Je pressais Euron de récupérer sa veste avant de subir un florilège de remarques grivoises. Une fois son bien récupéré, nous sortions et je profitais de l’air frais. « Tu es venu en transport toi aussi ? » J’attendais sa confirmation et sortais mon téléphone portable. « Je fais venir un uber. A cette heure, nous serons chez moi en une dizaine de minutes. » dis-je avec un petit sourire. Une voiture se présenta rapidement et le voyage se passa sans encombre. J’observais son profil racé, ses lèvres charnues. Comment se faisait-il qu’un mec comme lui n’ait pas de petite amie ? Quoique les femmes de militaires devaient s’accommoder d’un travail dangereux et d’absences récurrentes. Ce qui n’était pas une évidence.

Une fois en bas de chez moi, j’ouvrais le portail et l’invitais à entrer. J’appuyais sur le bouton pour appeler l’ascenseur. « Tu ne feras pas attention, je suis rentrée tout à l’heure, mon sac de voyage est en vrac dans le salon. » Effectivement je n’avais pas forcément prévu de ramener quelqu’un chez moi ce soir… Je montais dans la cage alors que les portes s’ouvraient. De nouveau une certaine proximité s’instaura entre nous. Il n’y avait que dans les films que cela se bloquait le temps de faire son affaire ? Car je n’aurais pas été contre… Mais mon fantasme s’évapore avec la sonnette. J’habitais au dernier étage, profitant de la vue, mais surtout d’un accès à la terrasse sur les toits. Cela me donnait un bon point de départ pour mes escapades. J’ouvris la porte de mon appartement et refermais derrière moi. J’observais encore une fois sa carcasse imposante. Je retirais mes escarpins me libérant de leur joug douloureux et déposait ma veste dans l’entrée, l’invitant à faire de même. De nouveau face à son t-shirt, je me mis à rire. « Attends j’ai des trucs qu’on m’a filés sur le terrain, ça t’ira sûrement. » J'allais vers ma chambre, laissant la porte ouverte. « Je t’offre un dernier verre ? » demandais-je malicieuse, alors que je revenais avec un haut kaki très ample. Un soldat me l’avait donné pour me dépanner. Je lui tendais et ajoutais. « Si tu es coincé dans celui que tu portes, je peux t’aider à le retirer. » Et avec un peu de chance, le reste finirait au sol aussi. Une pensée que je gardais pour moi, mais vu mon sous-entendu, il avait certainement saisit la perche que je lui tendais.


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Au plus noir de la nuit, avant l'aurore ✘ Ronron
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