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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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What a wonderful world ft. Saoirse :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Aodhan O'Brian
Aodhan O'Brian
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Mon allégeance : l'Irlande
Sam 3 Déc - 20:57
What a wonderful world
Le jeune sorcier sortit de la bouche du métro londonien. Autour de lui des moldus s’empressaient de partir au travail, d’aller manger, d'emmener leurs enfants on ne sait où. L’irlandais observait le monde d'un œil sombre. Si la peine l'avait affligé, il s'était refusé à la laisser régir sa vie. Non. La rage en revanche était un moteur d'une redoutable efficacité et elle lui seyait à merveille.

Son regard d’un bleu si clair était sombre et froncé. Il referma sa veste avec soin, protégeant son présent. Aodhan O'Brian défendrait. Il veillerait sur ce à quoi il tient. Mais un jour viendrait où le monde devrait payer… payer une dette dont il était impossible de s'acquitter. Tiocfaidh ár lá. Notre moment viendra.


Il n’était plus qu’à quelques ruelles de l’appartement de sa sœur. Depuis sa sortie d’Azkaban, il avait pu la voir et sa serrer dans ses bras mais un lourd secret l’avait empêché de profiter de cet instant comme il l’aurait souhaité.

“Sorcière ! Sorcière ! Vite, cache-toi ! Sorcière ! Sorcière ! Rentre chez toi !”

C’était quoi cette chanson bizarre ? Il haussa un sourcil en passant près d'un parc de jeu où des gosses jouaient en se courant après, de fausses baguettes aux mains tandis que d'autres leur tiraient dessus. Des rires hilares. De la pure innocence. Ou pas. L'irlandais détourna ses yeux. La haine était l'héritage le plus courant et le plus dangereux. Il en savait quelque chose.
Non loin des gosses, des hommes disséminés ça et là semblaient les surveiller dans une discrétion toute relative. Ils étaient armés sous leur veste, il parvenait à le deviner, d’autant plus à travers leur position statique et leurs regards défiants se posant sur quiconque passait par là. Des membres du Blood Circle. Avaient-ils peur que les sorciers s’en prennent à leurs enfants ? Ou bien souhaitaient-ils instaurer ce doute dans le cœur des parents moldus pour mieux contrôler la foule ? Putains de tarés. Mais bon, les sorciers étaient loin d’être des anges. Tous des connards.

L’un d’eux posa ses yeux sur l’irlandais mais ce dernier s'évanouissait déjà au coin de la rue. Son tempérament de feu n’empêchait pas son cerveau de fonctionner et en cet instant, il n’avait guère envie d’attirer l’attention. En plus de cela, ils n'éveillaient en lui que peu d'intérêts. Il allait voir sa sœur, son autre part de lui-même, son garde-fou, son inconditionnel amour, celui qui vous sécurise et garde vos pieds sur terre et vous empêche de céder à la part la plus sombre de vous-même. Alors ces mecs pouvaient bien aller se faire voir.

Une poignée de minutes encore et il y parvint enfin. Aodhan s’arrêta. La mort de Ciaran avait ravagé son cœur et pour surmonter cette épreuve il avait dû anesthésier son humanité, sa sensibilité,  son empathie… et pourtant aujourd'hui il devrait y faire face à nouveau. Le déni. La douleur. La résignation. Ces méprisables étapes qui lui feraient serrer les dents une fois de plus. Mais il ne lui céderai pas une once de terrain…

Sa main frappa contre la porte avant qu'elle ne s'ouvre sur une superbe chevelure blonde. Pendant cet instant, l'ire fut chassée, conjurée. Un grand sourire lui fit découvrir toutes ses dents, sa joie éclatant. Elle était la seule personne capable de lui transmettre autant de bonheur en un regard, la seule à pouvoir maîtriser un feu qui pouvait lui brûler les ailes.

_ Deirfiúr * !

Se dévêtant de sa veste dans le hall de son appartement -ce qui pouvait paraître étonnant pour qui ne le connaissait pas, néanmoins il était capable de bien davantage- il se pencha légèrement et attrapa Saoirse au niveau des hanches pour la porter sur son épaule pour la faire tourner allègrement. Un moment de folie qu’il avait tant attendu, avec une souffrance aliénante lorsqu’elle avait été ferrée dans cette prison monstrueuse et dégueulasse. Il préférait ne pas y penser. Jamais.

Lorsqu’il la reposa, c’était pour l’enlacer dans ses bras, sentir son parfum et la douceur de ses cheveux blond… il plissa ses yeux. Ils n’étaient pas parvenu à lui enlever ce qu’elle était, une créature pleine de grâce bien trop belle pour ce monde pourri.

Il ne s’était pas passé tant de temps à bien y repenser. Quelques mois tout au plus, et pourtant, Saoirse pu aisément comprendre que ces derniers temps avaient été rudes. Son t-shirt noir dévoilait ses bras larges où sillonnaient de discrètes mais nouvelles cicatrices. De mémoire, le seul même où la peau d’Aodhan avait été vierge, c’était le jour de sa naissance. Si Ciaran n’avait jamais parlé de l’attrait de son frère pour la violence, l’irlandaise n’était pas stupide ni aveugle mais c’était là un combat qu’elle ne pouvait gagner.

Si son frère ne souhaitait pas l’inquiéter, il n’avait pas honte des marques qu’il portait et avait le don de dédramatiser chacune d’entre elles. Pourquoi s’en inquiéter après tout ? D’autant plus qu’il détestait les sermons.

Avec tendresse, il caressa l'ovale du visage de sa sœur avant de saisir sa tête entre ses mains et se poser son front contre le sien, fermant ses yeux.

_ Heureux de te voir de retour…

Lorsqu’il ouvrit de nouveau ses yeux, c’était pour lui sourire encore… jusqu’à ce qu’un mouvement latéral n’attire son œil. Se redressant d’un coup.

_ Merde la bestiole !

Il traversa la pièce avant de se pencher pour saisir avec gentillesse d’un petit lapin blanc qui s’était échappé de sa veste. A la créature, il sourit largement.

_ T-t-t-t.. doucement.

Puis se tournant vers Saoirse. D’une main il tendit la créature pelucheuse de façon théâtrale.

_ J’espère que t’as pas trop faim.

La petite bête docile regardait la danseuse, son petit nez rose bougeant au rythme des battements de son petit cœur.



* soeurette


Codage par Libella sur Graphiorum


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Saoirse O’Brian
Saoirse O’Brian
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Mon allégeance : va aux Mangemorts
Mar 17 Jan - 19:09



What a wonderful world
Aodhan & Saoirse


L’attaque imprévue de ces Blood Circle à Azkaban avait permis à Saoirse de retrouver sa liberté bien plus rapidement que prévu. Sur le moment, elle n’avait pas cru en sa chance. La grille de sa cellule avait grincé, un homme lui avait glissé une baguette en main et elle était… sortie. Évidement, cela n’avait pas été aussi simple, car ces moldus étaient armés jusqu’aux dents. L’un d’eux lui avait même tiré dessus. A cause de cette enflure, elle avait dorénavant une dette de sorcier auprès d’Euron et cela ne lui disait rien qui vaille. Ce qui l’avait conduit vers cet emménagement précipité dans un petit appartement. L’Irlandaise avait encore des fonds sur son compte. Etre danseuse, Etoile qui plus est, rapportait quelques gallions, il fallait le reconnaître. En plus du prestige, des partenariats avec certaines marques, les voyages, les rencontres… Mais tout cela était bien loin à présent. Aujourd’hui, ses pointes ne foulaient plus les opéras, les palais, les cérémonies… Non, elles allaient connaître la piste d’un cirque. Le Neverland n’avait rien d’ordinaire. Il était sombre, voire lugubre. C’était sa touche, son identité. Pour le moment, la jeune femme travaillait sur la chorégraphie et la mise en scène. Elle avait hâte de pouvoir annoncer cette nouvelle à son petit frère qui n’allait pas tarder à arriver. De tout ce qui pouvait se trouver en dehors d’Azkaban, il n’y avait que lui qui comptait. Elle s’était arrangée pour qu’il ait accès à son coffre Gringott pour l’aider. Il n’avait pas voulu y toucher… Pourtant si elle avait dû vieillir dans cette cage, loin d’être dorée, autant qu’il puisse user de son pécule.

L’appartement n’était pas immense mais il gardait ce côté élégant, voire luxueux. Vestige du passé de la jeune femme qui lui collait encore à la peau. Azkaban aurait pu lui permettre de revoir ses idéaux à la baisse, mais il en résultait un étrange mélange. Saoirse avait survécu à cette épreuve. Elle souhaitait montrer au monde qu’elle en était sortie plus forte, plus grande. Elle voulait rassurer son petit frère. Tout allait bien. En façade. A l’intérieur, c’était un chaos viral et dévastateur qu’elle tentait de contrôler. Le premier pas était de renouer avec la scène. Les bruits d’une personne frappant à sa porte la firent sourire. La jeune femme ne connaissait pas beaucoup de gens ici et comme Aodhan devait venir, il n’y avait pas vraiment de doute sur la silhouette qui se trouvait derrière ce pan de bois. Depuis qu’elle avait récupéré ses affaires, Saoirse ne cessait de se vêtir de la même manière qu’elle avait toujours aimé le faire. Chic, élégant. Coiffée, maquillée. Un léger parfum poudré. Elle avait maigri, mais ce n’était qu’un détail. Lorsqu’elle tourna la clé pour permettre à son frère de rentrer, son cœur se réchauffa doucement à sa vue. Elle ferait n’importe quoi pour lui. Elle l’aimait si fort, de façon si brute. « Mo spréach ! » Le visage de Soairse s’éclaira tandis qu’elle le regardait retirer sa veste. Elle allait l’inviter à se diriger vers son salon, mais ce dernier avait une autre idée en tête. « Hey ! » s’exclama-t-elle avant de pouvoir observer le monde à l’envers, calée sur l’épaule d’Aodhan qui la faisait tournoyer. Elle éclata d’un rire cristallin. Elle prit appui sur le bas des reins de son frère, pour se redresser légèrement. « Tu vois, je t’ai toujours dit que tu aurais fait un danseur classique exceptionnel. Un peu de technique et tu aurais assuré les portés comme un maître. » Elle retrouva ses bras tandis qu’il la posait à terre. Qu’il était loin le temps où elle pouvait le porter. Elle serait bien incapable de le faire bouger d’un centimètre seulement. Lorsqu’elle s’écarta, ses phalanges glissèrent sur la chair dénudée que son t-shirt ne couvrait pas. De la pulpe, elle frôla quelques cicatrices bien trop fraîches à ses prunelles. Mais raisonner Aodhan sur ce sujet ne servait pas à grand-chose. Elle ferma les yeux au contact de sa main sur le carré de sa mâchoire et que leurs fronts se reposèrent l’un sur l’autre. « Personne ne peut m’empêcher de rester loin de toi trop longtemps petit frère. » souffla-t-elle doucement. Pas même une prison.

Elle l’étudia de façon suspicieuse tandis qu’il se précipitait vers sa veste. Quelle bestiole ? Son regard suivit le mouvement de son frère au sol. Une boule de poils blanche. Saoirse s’approcha de son cadet alors qu’il lui tendait l’animal. « Oh ! Un lapin ! » Elle attrapa le rongeur des mains du Gryffondor. « Pas touche, je t’ai préparé de quoi manger, espèce d’estomac sur pattes… » Elle releva la petite bête au niveau de son visage pour mieux l’observer. Il remuait son minuscule nez, faisant croquer c’est ses dents. « Il cracotte, il est adorable. » Elle se tourna vers Aodh, un sourire attendri aux lèvres, et déposa un baiser sur sa joue. « Merci petit frère. » Elle étudia son chemisier en soie sombre, qui s’était retrouvé tapissé de poils et grimaça légèrement. Elle épousseta le duvet. D’un mouvement de mains, elle invita son frère à avancer vers le salon. « Je te sers à boire ? J’ai réussi à trouver des bières de chez nous et même du whisky. » Saoirse ne buvait que très peu mais elle n’allait pas mettre ses invités à la diète pour autant. Elle posa le lapin sur le canapé qui partit se rouler sur un coussin. Elle allait devoir s’équiper pour s’occuper au mieux de ce petit rongeur. Elle revint avec les précieuses boissons. Un jus de fruits pour madame et l’alcool désiré par monsieur. « J’ai une bonne nouvelle à t’annoncer. » dit-elle en s’installant à ses côtés. « J’ai trouvé un travail. » Elle soupira malgré tout. « C’est dans un cirque. Nous sommes loin des opéras que je fréquentais, mais c’est toujours mieux que gogo danseuse en boîte de nuit. »


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Aodhan O'Brian
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Mer 18 Jan - 22:48
WHAT A WONDERFUL WORLD
Saoirse & Aodhan

« The fear of who I come to be, of all the weaknesses in me... I truly thought I was prepared, but now I'm panicked and I'm scared
How did I become a coward...? »

Saoirse avait ce don, ce petit truc en plus. C’était le genre de fille populaire à l’école, le genre qui énerve les autres filles en même temps qu’elle fascine. Sublime naturellement. Le genre qu’un mec ne pouvait qu’aimer, le genre qui paraissait à la fois si accessible et pourtant si inabordable. Saoirse venait des bas fonds de Dublin, elle était née dans la pauvreté la plus crasse et pourtant elle avait le port d’une reine. Sculptée dans la grâce, parfumée avec une délicieuse subtilité, survolant le monde des mortels qu’il foulait de ses pieds comme le ferait une déesse. Il la regardait et se demandait encore comment leur mère avait pu concevoir des êtres si différents. Lui était brut, guidé par ses instincts, ne surveillait pas son langage ni ses manières et détruisait tout ce qui s’opposait à lui avec toute la rage qu’un cœur pouvait contenir. Il ne baignait pas dans la délicatesse et la sophistication. Il en était le strict opposé.

Non… Aodhan n’était pas fait du même bois. Ressemblait-il à son père ? Y penser lui faisait plus mal qu’autre chose. Il aurait tant aimé venir des tripes de Tadgh, un père qui n’était pas le sien et qu’il admirait pourtant comme un héros. Heureusement, Ciaran avait pris le relais… Ciaran.

Alors qu’il la faisait tournoyer sur son épaule, le monde semblait si simple. Il était heureux. Il la sentait contre lui et cela lui suffisait.

Sha a écrit:
« Tu vois, je t’ai toujours dit que tu aurais fait un danseur classique exceptionnel. Un peu de technique et tu aurais assuré les portés comme un maître. »

Un léger rire s’échappa de son large sourire. Il avait un don pour tout ce qui était artistique… maintenant il le savait. Le dessin, le chant, la musique, la danse… Il avait si peu d’efforts à fournir pour obtenir de très bons résultats… mais voilà, ce n’était pas là son choix. Il avait un autre parcours en tête qui lui tenait à cœur.
Lorsqu’elle parcourut ses cicatrices, il baissa la tête sur ses doigts. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été touché de cette manière, avec douceur… avec cet amour si profond et inconditionnel. Elle s’inquiétait pour sa santé, de savoir où il traînait, ce qu’il faisait, s’il mangeait correctement, s’il dormait bien et s’il était heureux. Lorsqu’il releva ses yeux d’un bleu à la clarté saisissante sur elle, c’était sourcils levés, un rictus peignant son visage carré d’ordinaire si féroce et pourtant si juvénile face à elle. A présent il allait bien. Elle n’avait plus de soucis à se faire.

Sha a écrit:
« Personne ne peut m’empêcher de rester loin de toi trop longtemps petit frère. »

A ces mots il ne put empêcher ses prunelles de se clore, comme si un poids venait de s’envoler. Mais un autre demeurait encore. Un dernier.

Sha a écrit:
« Pas touche, je t’ai préparé de quoi manger, espèce d’estomac sur pattes… »

Un immense sourire fendit son visage de part en part. Comment aurait-elle pu oublier son appétit vorace ? Mieux valait avoir Aodhan en photo qu’en pension. Il mangeait comme quatre et le mot "satiété" semblait lui être totalement étranger.
Son petit cadeau plein de poils semblait lui plaire et cela réchauffa son coeur en même temps qu’une douleur vive perçait son poitrail. Il devait sauter le pas. Attends le bon moment… mais n’attends pas non plus dix piges bordel… courage… force d’esprit… hardiesse… c’est pas ce que t’es censé avoir ?

Une fois dans son salon, le Gryffondor observa l’appartement qu’elle s’était déniché. Elle avait beaucoup de goût et la finesse de sa personnalité se révélait sur les rideaux, les tableaux, la couleur des meubles, de chaque bibelot… ce lieu dégageait autant d’élégance que de chaleur. Machinalement il haussa un sourcil… si elle voyait sa garçonnière et l’état dans laquelle il l’avait laissée en venant ici… il en eut un sourire amusé.

Sha a écrit:
« Je te sers à boire ? J’ai réussi à trouver des bières de chez nous et même du whisky. »

_ Oh Tu es trop parfaite pour ce monde ! Dit-il en se laissant tomber dans le canapé en poussant un soupir. Il se reposa contre le dossier, la tête en arrière, observant le plafond où un lustre, simple mais sophistiqué, trônait magnifiquement. Il passa ses mains dans ses cheveux attachés avant de… sentir un truc gigoter dans son dos…

_ Put… merde !

Il se redressa d’un bond. Craquotte, fort mécontent et tout échevelé, semblait lui lancer une oeillade assassine du genre “T’as voulu me tuer avec ton cul sale con”. Putain ! Il venait à peine de le lui offrir et avait déjà failli le buter juste en s’asseyant… bonjour la cata si elle revenait de la cuisine et que son lapin était déjà mort… il passa la main sur son visage en soufflant.
Saoirse débarqua de la cuisine et il se replaça sur le canap’ l’air de rien, Craquotte se vautrant sur un coussin, kiffant sa nouvelle vie malgré tout. La jolie blonde avait en main un jus de fruit et…

_ Wow… Une Caffrey’s ?! Putain, où t’as trouvé ça ?! Dit-il les yeux grands ouverts, brillants de joie en prenant la bière irlandaise.

La jeune femme s’installa près de lui et lui appris la bonne nouvelle : elle avait trouvé un job !

_ C’est génial ! Répondit-il, sincèrement heureux pour elle, même si ce n’était pas un job de rêve. Attends un peu qu’ils voient ce dont tu es capable et tu seras vite débauchée.

Evidemment ! Comment pouvait-il en être autrement ? Saoirse O’Brian, Etoile de son état ! Il se souvint avec un rictus comme il avait épaté les potes de Dublin à l’époque. Il les gavait jour et nuit avec sa grande sœur et ses succès dans les ballets. Il était si fier. Elle les faisait tous rêver. Tout était possible finalement ? Une des leurs pouvait atteindre ces sommets là ? Elle ne représentait plus uniquement la Liberté mais également l’Espoir pour ceux qui étaient nés, avec pour unique bien, leur amour propre et leur rage de vivre.

Il la regardait et son sourire se fana. Il ne put tremper ses lèvres dans cette bière qu’il aimait pourtant tellement. Il ne pouvait pas. Il ne voulait pas. Il devait se libérer maintenant sans quoi il ne pourrait plus la regarder dans les yeux. Il lui devait bien.

Une grimace sinistre étira subrepticement ses traits. Pendant un instant, il n’avait plus rien du petit frère tendre et aimant. Sa mâchoire se serra. Lentement il reposa la bière.

_ Peu de temps après ton incarcération on m’a… appris une nouvelle…

Il ferma ses yeux et secoua légèrement la tête, comme s‘il s’en voulait. Une telle nervosité ne lui ressemblait pas et elle compris très vite pourquoi.

_ Ciaran… a été tué en mission… Il leva son regard clair sur Saoirse en déglutissant. Il parvenait à peine à masquer sa peine… malgré lui.

_ Je ne les ai pas cru jusqu’à ce que je reçoive… cette lettre. Doucement, il avait tiré une feuille pliée de sa poche. Le papier était usé tant qu’il avait été plié et déplié… tellement les mots avaient été lus et relus. L’encre, par endroit, avait été souillée, sans le moindre doute par ce qui semblait être des larmes, de tristesse et de haine.  
Il avait beau être fort et courageux, la honte le dévorait littéralement. Lorsqu’il leva à nouveau ses yeux sur la ballerine, ils avaient perdu de leur inaltérable arrogance et de l’insolence qui les caractérisaient tant. Le jeune homme ressemblait dès lors à un enfant vulnérable qu’il avait savamment caché, étouffé pendant des mois sous une violence sans pareille, se défendant de toute humanité alors que son âme était ravagée par la douleur. Mais à présent il n’avait plus besoin de faire semblant et de se réfugier dans l’alcool, les combats et l’agressivité. Son juge lui faisait face et rendrait la sentence qu’il méritait. Quelle qu’elle fut, il ne pourrait qu’en être soulagé car enfin il pouvait déposer son lourd fardeau.

_ Je n’ai pas été là pour lui…. je n’ai pas été là pour toi… je suis tellement désolé…

Sa voix se brisa et sa tête se baissa sous la honte et des larmes roulèrent sur ses joues. Bientôt, son corps taillé par les longues heures journalières de sport et dont chaque nerf exhalait une indubitable force brute se trouva secoué par des sanglots.


(c) DΛNDELION


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Saoirse O’Brian
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Dim 2 Avr - 15:52



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Aodhan & Saoirse


Saoirse ne voyait pas la vie sans son petit frère. Il n’avait qu’une mère en commun. Ainsi qu’un père absent. Mort pour l’une, ailleurs pour l’autre. Cela n’empêchait en rien leur proximité. Un lien si fort aux yeux de l’ancienne danseuse étoile, que rien ne pourrait en venir à bout. Il était si petit, si fragile quand elle l’avait pris au creux de ses bras la première fois. À présent, elle voyait l’homme qu’il devenait. Il se transformait. Même si à ses yeux il resterait toujours ce petit frère sur lequel elle devait veiller. Elle le connaissait mieux que personne. Sous ses airs joyeux se cachaient des démons qu’il avait bien du mal à combattre. En démontraient ses marques à peine cicatrisées qui parcouraient sa chair. Elle ne voulait pas s’en mêler, mais ne pouvait retenir une moue désapprobatrice quand ses doigts filèrent sur sa peau granulée une fois que ses pieds touchèrent la terre à nouveau. Lorsque leurs fronts se touchèrent, avec cette proximité rayonnante, la jeune femme sentit son palpitant se calmer doucement. Il était là à présent. Elle pouvait être non loin de lui. Rester à ses côtés. L’aider s’il en avait le besoin. C’est tout ce qui importait. Il comptait plus que n’importe qui.

Lorsqu’il lui offrit cette petite boule de poils blanche, Saoirse fut attendrie. Quelle allure ! Elle le laissa courir dans l’appartement pour se rendre dans la cuisine et apporter de quoi se désaltérer. A son retour, elle observa Aodhan qui semblait en pleine lutte avec l’animal. Elle plissa les yeux. « Tu l’as confondu avec un coussin ? » se moqua-t-elle gentiment. Elle lui adressa un clin d’œil alors qu’elle s’installait à ses côtés. Sa main libre vint caresser l’animal. Il continuait de faire grincer ses dents avec contentement. « Les avantages à travailler dans un cirque douteux c’est qu’il y a des gens des quatre coins du monde. Dont de vrais Irlandais. » Oui l’endroit était particulier. Saoirse n’aurait pas aimé en croiser certains au détour d’une rue. Pourtant elle avait pu échanger avec quelques-uns et leurs histoires étaient aussi déroutantes que la sienne. Se faire débaucher ? Elle hocha doucement la tête. Qui voudrait d’une ancienne prisonnière ? Une Etoile déchue ? Elle imaginait si facilement l’entretien… Elle devait d’ailleurs réfléchir aux raisons fictives qu’elle offrirait en guise d’explications. Elle avait une certaine notoriété dans son milieu. Les journaux avaient couvert l'évènement usant de gros titres aguicheurs sans savoir réellement pourquoi elle avait terminé dans cette tour de pierres. Sa couverture à l’IRA était sauve. Quant au reste… Elle s’adapterai.

Un pli soucieux sembla s’étendre sur le visage d’Aodhan. La blonde porta son verre de jus de fruits à ses lippes, profitant de sa fraîcheur. Elle sentait que quelque chose n’allait pas. Qu’il était sur le point de prendre la parole. Alors elle garda le silence de son côté. Quand il prit la parole, en un mouvement miroir au sien, elle déposa son verre sur la table. Saoirse ressentit la nervosité de son frère. Son regard observa son profil, ses yeux fermés. Le mouvement imperceptible de son visage comme s’il ne pouvait se résoudre à parler. Puis il le fit… Le cœur de la danseuse sembla s’arrêter un instant pour repartir brutalement et irradier de ses pulsations jusqu’au bout de ses doigts avec brutalité. Elle attrapa doucement le papier usé. Ses prunelles reconnurent l’écriture de Ciaran avec aisance. Elle commence à parcourir ses mots. Elle chercha à maîtriser sa respiration. Lentement. Une inspiration. Une expiration. Un petit rire ému fila d’entre ses lippes alors que leur parrain disait qu’elle aimait son frère plus que leur pays. Il la connaissait si bien… Elle termina sa lecture et croisa le regard si affûté de son frère. Ciaran était mort. Ce pilier dans leur vie. Ce repère quand ils n’avaient plus eu personne. Saoirse le pensait immortel. Elle ferma un instant ses paupières pour se concentrer et retenir ses larmes. Elle ne pouvait pas s’écrouler. Pas devant son petit frère quand lui-même sortait à peine la tête de l’eau. Si ses yeux brillèrent sûrement d’humidité, rien ne vint souiller ses joues. Elle plia avec précaution la précieuse lettre. «  Mo spréach… Ne dis pas de bêtise. Nous savions les risques qu’entraînaient nos actions. Ne te rends pas responsable. » Il courba l’échine. « Tu ne l’es pas, tu m’entends petit frère ? » reprit-elle presque sévèrement. Son corps s’agita, elle comprit alors qu’il se laissait emporter par ses émotions bien trop longtemps enfermées. Elle se glissa vers lui. Une de ses mains accrocha la nuque d’Aodhan et elle le força à déposer sa tête sur son épaule. Son autre bras glissa dans son dos. Elle le serra aussi fort qu’elle le put contre elle. « Tu n’es pas responsable. » dit-elle encore une fois en un murmure alors qu’elle sentait l’humidité de ses larmes contre elle. Elle posa doucement sa tête contre lui. Si c’était elle qui le réconfortait, elle ressemblait à une brindille à ses côtés. Il était loin le temps où elle pouvait le porter tout contre elle. Elle amorça un doux mouvement, comme si elle le berçait. Elle retenait sa propre peine pour ne pas lui imposer et qu’il se créait plus de remords qu’il n’en avait. Cette culpabilité après la mort pouvait tant ronger une âme.

Combien de temps restèrent-ils ainsi ? La jeune femme n’en savait rien. Mais quand elle le sentit se calmer, elle se détacha de son emprise sans s’éloigner vraiment. « Alors comme ça tu t’es fait mes copines ballerines ? » souffla-t-elle avec un petit sourire pour tenter de lui changer les idées. Elle se souvenait de ces vacances. Elle avait vu les regards de ses camarades sur son petit frère… qui n’était plus si petit que cela. Que diraient-elles si elles le voyaient à présent ? Il devenait un bel homme. Si elle peinait à le voir grandir, elle devait l’admettre. Mais qu’il ait trois ans ou dix-neuf, elle serait toujours là pour lui. Elle l’aimait bien trop. Bien plus que l’Irlande comme avait pu le souligner si justement leur tendre parrain.


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Saoirse & Aodhan

« The fear of who I come to be, of all the weaknesses in me... I truly thought I was prepared, but now I'm panicked and I'm scared
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Sha a écrit:
« Tu l’as confondu avec un coussin ? »

_ Mieux vaut que je le confonde avec un coussin plutôt qu’un civet.

Articula-t-il exagérément à l’attention de la boule de poils hirsute qui faisait sans cesse ses petits mouvements de mâchoire sans quitter l’irlandais des yeux tandis que Sha le caressait. À croire que ce lapin renfermait l’esprit d’un homme… Aodhan poussa un souffle par le nez en toisant la bestiole avec défis, ses yeux bleus n’étant plus que deux fentes.

Sha a écrit:
« Les avantages à travailler dans un cirque douteux c’est qu’il y a des gens des quatre coins  du monde. Dont de vrais Irlandais. »

Un sourire étira ses lèvres. Leur amour pour leur mère patrie était indicible et il était certainement difficile pour quelqu’un n’ayant pas été élevé dans cet amour viscéral de comprendre. Perdre un père était surmontable tandis que l’idée même de perdre ce lien avec cette terre, cette entité, ne l’était pas. Ce concept devait être immortel.

Que Sha se plaise, ou semble se contenter de ce cirque le soulageait. Après ce par quoi elle était passée, tout élément lui apportant de la stabilité était salvateur. Que de véritables irlandais soit dans ce cirque était un plus, c’était certain, néanmoins, il tiqua. Avait-elle déjà rencontré quelqu’un ? Le petit frère n’avait jamais été partageur et tout rapprochement avec sa sœur avait toujours eu tendance à … le faire grincer des dents. C’était égoïste. C’était puéril. Il le savait. Alors pourquoi éprouvait-il ce besoin de tout foutre en l’air ? Pourquoi cette irrépressible envie de les détruire dès qu’une de leurs mains se posait ses hanches ? Dès que leur sourire se faisait enjôleur ? Tel un brasier en folle expansion, la colère s’emparait de lui avec violence et cruauté et plus rien ne pouvait lui faire entendre raison.

Ces pensées furent balayées par son triste aveu. La douleur parvenait enfin à sortir de son corps, comme un poison exsudant d’une plaie infectée. La main de Saoirse sur sa nuque, puis le fait de pouvoir reposer son front contre son épaule sembla le soulager de cette chape de plomb qui enfonçait progressivement son âme dans les ténèbres. Sa sœur ne jugerait pas ses états d’âme ou ses faiblesses, même s’il était devenu rarissime qu’il se laisse ainsi aller. Auprès d’elle, ses secrets et la nature de ses tourments véritables étaient en sécurité et c’était réciproque.

Sha a écrit:
«  Mo spréach… Ne dis pas de bêtise. Nous savions les risques qu’entraînaient nos actions. Ne te rends pas responsable. » « Tu ne l’es pas, tu m’entends petit frère ? »

« Tu n’es pas responsable. »

Difficile de ne pas entrer dans un état régressif tandis qu’elle le berçait doucement en le  serrant contre elle. Il ferma les yeux, ceint dans sa chaleur rassurante et son parfum qu’il reconnaîtrait entre tous, puis le Gryffondor enroula ses bras larges autours de la taille frêle de la danseuse pour la serrer contre lui. Tout l’amour qu’il éprouvait pour elle était palpable et il avait beau être solide et savoir encaisser les coups, il était évident qu’il avait besoin d’elle pour garder un équilibre. Il ignorait réellement si elle avait raison, si la responsabilité de tout cela ne pouvait lui être imputée, mais entendre ces mots de sa bouche eut le doux effet de panser ses plaies et de faire décroître la douleur.

Rasséréné, il semblait désormais plus léger et sa peine, même si elle demeurait quelque part en lui, n’était plus aussi écrasante. Cela faisait des mois qu’il la contenait, qu’il vivait avec tout cela en tentant de s’en protéger et maintenant cette ombre se résorbait.

Sha a écrit:
« Alors comme ça tu t’es fait mes copines ballerines ? »

Leur étreinte prit fin sur cette phrase et il ne put retenir un sourire en coin tandis qu’il essuya son visage du revers de la main, balayant les dernières traces de ses tourments.

_ Pour ma défense, je ne m’y attendais pas. Mais c’était plutôt pas mal comme première expérience…

Et c’était peu dire. Avant cela, avoir des relations autres que d’amitié avec les filles était pour lui une source de problème franchement inutile. Bien sûr qu’elles ne le laissaient pas indifférent, il n’était pas épargné par ses hormones, mais il avait d’autres centres d’intérêt. Lorsque ces filles s’étaient intéressées à lui, il n’avait d’abord pas relevé. Le plus étrange, c’était que son comportement parfois immature semblait les avoir beaucoup amusées… et puis un soir, ça avait dérapé et il avait alors découvert les femmes sous une autre perspective.

Il tendit sa main jusque vers la table basse, il saisit à nouveau sa bière pour boire deux longues gorgées. Après de telles émotions, il pouvait enfin en savourer le goût et il avait grand besoin de se désaltérer.

_ J’ai deux jobs au fait. Je bosse certains après-midi et week-end dans une bijouterie sur le Chemin de Traverse. Tu connais la famille Greengrass ? Je bosse pour la fille, Alcyone. C’est devenue une bonne amie. À sa façon, elle m’a beaucoup aidé… Il n’entra pas dans les détails de sa relation avec elle. Sha n’avait pas forcément envie de tout savoir de sa vie intime. Tu devrais voir ça. Je suis plutôt bon vendeur. Dit-il non sans une certaine fierté.

_ Et je suis serveur au Midnight Club le soir. C’est un Cabaret plutôt classe… Bon, y a un bordel au sous-sol mais à l’étage où je bosse c’est sympa. J’ai de bons pourboires. Il faudra que tu viennes un soir pendant mon service, je te présenterais à l’équipe.

Il aurait pu ajouter « depuis le temps que je leur parle de toi » mais il n’en fit rien, se  contentant de lui sourire légèrement. Si elle était modeste, ce n’était pas le cas d’Aodhan et Saoirse faisait sa fierté. Il s’enfonça dans le canapé en fermant ses yeux pendant un instant. Il passa le plat de sa main contre son front et repensait à ses débuts au club.

_ Les patrons sont cool mais peut-être que tu les connais eux aussi. Ca te parle les Giacometti ? Après tout, les familles de sang-pur n'étaient pas si nombreuses et Saoirse était Mangemort. Elle devait forcément connaître pas mal de monde, au moins de nom.

Il rouvrit les yeux avant de se redresser brusquement. Il avait presque failli oublier.

_ Oh. Attends.

L’irlandais se leva, posa la bouteille vide sur la table basse et se dirigea vers l’entrée où il avait posé sa veste en cuir. Il fouilla l’une de ses poches pour en tirer un objet puis s’en retourna au salon où sa sœur l’attendait, toujours assise sur son sofa.

Le jeune homme s’accroupit devant elle en posant ses avant-bras sur les genoux de sa sœur. Il coinça le bout de sa langue entre ses dents, retenant vaguement un sourire taquin qu’elle lui connaissait bien. Ses yeux bleus brillaient malice et sur son visage ne demeurait plus une trace de la peine qui l’avait accablé il y avait si peu de temps encore.

Passant ses bras dans son dos, il demeura dans cet état statique face à elle.

_ Quelle main ?

Enfants, la ballerine avait toujours aimé jouer avec lui et aujourd'hui c'était à lui de s'amuser d'elle. Lorsqu’elle sembla faire sa curieuse, les prunelles du garçon ne devinrent que deux fentes tandis qu’il la toisait avec suspicion.

_ T-t-t… fit-il, claquant sa langue contre son palais. Triche pas, vilaine sorcière…

A sa première réponse, Aodhan inclina la tête, ses lèvres s’étirant en un rictus mutin. Il présenta sa main droite et fit planer le suspens un instant avant de l’ouvrir, la laissant alors découvrir… rien du tout.

_ Dommage. Dernière tentative où je vais avoir des crampes.

Il dissimula à nouveau sa main avant que la danseuse ne fasse à nouveau son choix. La dernière fois qu’il ouvrit ses doigts, c’était pour dévoiler un petit sac de velours carmin brodé de fil doré. Alors que Saoirse prenait le présent entre ses doigts fins, l’irlandais la regardait l’ouvrir avec plaisir mêlé à une très légère appréhension.

Le cadeau était un bijou et plus particulièrement un collier. La chaîne fine était en or et le pendentif était une étoile d’opal mais lorsqu’elle toucha la pierre, celle-ci changea de couleur, tel un fluide nacré vivant.
Devant la réaction de Sha, Dhan eut un large sourire et attrapa la chaîne.

_ Viens là.

Il passa ses mains autour du cou gracile de l'Étoile tandis qu'elle soulevait sa chevelure bouclée. L'attache entre les deux embouts de la chaîne se fit d'elle-même et lorsque l'opal toucha la peau de la jeune femme, la pierre semi-précieuse sembla réagir aux battements de cœur de la ballerine, le nacre dégageant une lueur discrète mais nitescente. Aodhan recula un peu pour regarder ce que ça donnait et ses lippes s'arquèrent en un sourire… doux et satisfait. Alcyone avait un savoir-faire inégalable et sur O’Brian, le bijou révélait tout son éclat.

Il se releva et tira autre chose de sa poche. C’était un bracelet en cuir. Aodhan l’observa un instant en restant silencieux. Le cuir était finement travaillé et lassé en mailles serrées, imitant les écailles d’un serpent. Il passa le bijou à son poignet, l’habillant avec subtilité, et fit deux tours avant que les deux extrémités se nouent d’elles-mêmes, à l’instar de celui de Sha. Le Gryffondor retrouva sa place à côté d’elle et tendit son poignet vers elle.

_ Tu vois, mon bracelet et ton collier sont en quelque sorte connectés et ils interagissent. Si un jour je suis en difficulté, je n’aurai qu’à penser à ce lien et tu sauras que j’ai besoin de ton aide. Tu pourras me trouver où que je sois. Il marche dans les deux sens. Si tu as besoin de moi, penses-y et j'accours…

Il se tût un instant avant que ses mains ne saisissent le visage de la jeune femme, celle qui partageait son sang, et ancra son regard d’azur glacé dans ceux de sa soeur. Ils brillaient à la fois d’un mélange étrange d’affection et de rage, tant qu’elle n’aurait pu lui faire lâcher prise sur elle.

_ Je ne laisserai jamais plus rien ni personne nous séparer. Je te le jure.

Ce n’était pas une promesse en l’air. C’était un serment qu’il aurait pu signer de son sang.

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Saoirse O’Brian
Saoirse O’Brian
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Lun 12 Juin - 0:03



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Aodhan & Saoirse


Un rire délicat fila entre les lippes de Saoirse. « Tu ne peux pas me l’offrir pour le manger ensuite… Il est trop mignon en plus. Il me fait penser à toi quand tu étais petit. Une petite crapule à… croquer. » L’Irlandaise lui adressa un clin d’œil amusé. Elle adorait déjà cette petite créature poilue. Et surtout le geste derrière de son petit frère. Elle avait tant souffert de la solitude à Azkaban. Rester ici, en Angleterre sans réel but, si ce n’est survivre, c’était déroutant. Même si elle se cachait bien de le montrer à Aodhan. Elle voulait rester pour lui une force, une énergie dans laquelle il pouvait venir puiser dès qu’il en aurait le besoin. Ces derniers mois en prison avaient été un échec cuisant, ne serait-ce que pour lui et celle qu’elle voulait lui apporter au quotidien. Ce petit lapin était une offrande pleine d’amour. Une compagnie jour après jour alors qu’elle se sentait perdue au milieu de ce pays qu’elle détestait depuis toujours.

Ces quelques instants frivoles furent balayés par la triste nouvelle qu’Aodhan portait seul depuis bien trop longtemps. Une lettre emplie d’émotions. Un poids qui s’apaise sur le myocarde et dans l’esprit. Elle se demanda un instant si tout n’était pas lié. Son emprisonnement, le décès de Ciaran… Pourquoi tout avait chuté soudainement alors qu’ils étaient presque au sommet ? Elle touchait les plus influents quand il était sur le terrain à ajuster le tir. Se pouvait-il qu’une seule et même source les ait dénoncés ? Rapidement, beaucoup avaient disparu de la vie de l’ancienne danseuse Etoile. Sa sortie d’Azkaban avait été faite avec peu de personnes. Sa meilleure amie, la Carrow, Alex, Theo et bien évidemment, son étincelle, Aodhan. Les lumières semblaient soudainement s’être éteintes. La scène lui fermait ses portes. Du moins, celle officielle et prestigieuse. Sa troupe avait déjà trouvé une nouvelle étoile à congratuler. Il ne lui restait que des vestiges de sa vie d’antan. Et l’un des plus précieux avait donc décidé de les abandonner, rejoignant leur mère… Elle serra son frère contre elle, voulant le protéger de sa souffrance, de ce monde extérieur qui semblait vouloir tout faire pour les ébranler. Pourquoi la vie s’acharnait ainsi contre eux ? Ils étaient perdus dans cette patrie odieuse, sans nouvelle de la Snaé et les seules qu’ils recevaient, étaient du pire des grands crus. Elle chercha à le rassurer par les mots. Lui affirmer qu’il n’était responsable de rien. Après tout, elle avait été cette personnalité publique qui avait chuté. Elle aurait pu tout faire tomber avec elle quand elle avait été arrêtée. Fort heureusement, l’état n’assumait pas qu’ils soient allés si loin pour l’Irlande et avait étouffé l’affaire. Elle tenta une note d’humour alors qu’ils se séparaient doucement. Ce qui sembla fonctionner au vu de son petit sourire malgré les larmes qui souillaient son visage.

« Je ne veux même pas savoir. » répondit-elle en grimaçant légèrement. Dire que ces jeunes femmes avaient jeté leur dévolu sur son petit frère. Cela devait les changer des danseurs de la troupe. Pour la plupart, fin et malheureusement pas du même bord. Et le peu d’hétéros, connaissant leur force, était insupportable. Elle se mordit la lèvre inférieure avant de demander : « Plusieurs ? » La phrase était tout de même au pluriel. Merlin… s’il avait perdu sa virginité dans un plan à trois ou plus… Elle agit en miroir attrapant son jus de fruits pour en prendre quelques gorgées à son tour. L’information Ciaran resta enfermée dans un coin de ses pensées. Elle analyserait plus tard ses sentiments par rapport à tout cela.

Saoire fut surprise d’entendre le nom Greengrass. Un petit rire lui échappa. Si la sœur était comme le frère, elle comprenait parfaitement qu’il ait pu trouver une épaule sur laquelle s’épancher. « Je connais Theo, son frère aîné si je me souviens bien. » Le jeune homme était comme Saoirse. Il lui avait parlé de sa cadette à l’époque. Leur différence d’âge comme elle avec Aodhan. Ils s’étaient rencontrés après une représentation. Elle s’était blessée, il était présent. Ils avaient gardé contact. De fil en aiguille, ils avaient cherché à construire quelque chose, mais la distance les avait poussés à arrêter. Quand elle était encore enfermée, il était même venu la voir. Elle lui adressa un regard, fière de lui. « Tu es doué, qu’importe ce que tu entreprends. » Ses yeux s’agrandirent à la mention de son second job. Il y avait deux choses. D’abord, pourquoi trimait-il autant alors qu’elle pouvait l’aider ? Quelle fierté, celui-là… Mais ce qui sortit en premier ce fut : « Attends, tu as dit qu’il y avait un bordel ? C’est légal ici ? » Non elle ne connaissait pas cette famille, mais est-ce que cela lui donnait réellement envie de les connaître ? Son petit frère n’avait pas besoin de traîner dans des lieux si mal famés. « Tu sais que je peux t’aider mo spréach. Tu n’as pas besoin de t’épuiser à la tâche. Avec l’université en plus… D’ailleurs comment ça se passe ? »

Il se leva soudainement. Evitait-il sa question ? Saoire le suivit du regard et faillit lui demander s’il avait caché un second lapin dans sa veste. D’ailleurs, ce dernier semblait dormir paisiblement sur l’un des coussins du canapé. Aodhan revint, s’abaissant devant elle avant de s’amuser à mettre ses mains dans son dos. Un sourire en coin étira ses lèvres. Elle se pencha légèrement, faisant mine de caresser l’animal endormit, mais Dhan ne se laissa pas voir. Le premier choix fut un échec. « Et tu te dis sportif ? » se moqua-t-elle tandis qu’il parlait de ses futures crampes. Elle finit par découvrir un petit sachet de velours. Le nom lui était inconnu, elle l’ouvrit délicatement et comprit qu’il s’agissait certainement de la boutique où il travaillait. Elle découvrit un collier fin avec une étoile délicate qui semblait prendre vie au creux de sa main. Elle souleva ses cheveux alors qu’il venait lui attacher le précieux bijou. Elle l’observa faire de même avec un bracelet. Son regard le suivit quand il s’installa à ses côtés. Son poignet était à présent orné à double tour d’une lanière de cuir sombre finement ciselée. Lorsqu’il lui décrivit les propriétés magiques qui liaient les deux objets, Sha eut le souffle coupé. « Je serais toujours là, tu le sais. Je ne t’abandonnerai plus jamais. » Azkaban avait été une erreur fatale sur son chemin mais ce qu’elle regrettait le plus, ce n’était pas le succès, la troupe ou encore l’argent. C’était d’avoir dû le laisser seul. Plus encore maintenant qu’elle savait qu’il avait dû porter le décès de Ciaran tout seul. Ellen posa ses mains sur les siennes qui encadraient son visage. « Ciaran avait raison. Je t’aime bien plus que notre pays. Si je devais choisir contre n’importe quoi ou qui, tu serais toujours le premier choix. » Elle resserra doucement ses doigts autour des siens.

Après quelques secondes, elle déposa un baiser tendre sur sa joue, se libérant doucement de sa prise. « Merci, il est magnifique. » Elle se releva et s’exclama « J’ai préparé de l’Irish Stew ! » Saoirse n’était pas une grande cuisinière, qu’on se le dise. Surtout qu’avec la danse classique, elle avait dû des années faire attention à son poids. Azkaban l’y avait grandement aidé ces derniers mois… Mais préparer un plat typique à base de bière, c’était dans ses cordes. Elle fila dans la cuisine et le temps remplir les assiettes, des larmes montèrent à ses yeux. Elle avait raté un pan de la vie d’Aodhan. Ce cadeau montrait à quel point cette séparation avait été trop brutale. Il avait dû s’en sortir seul dans ce monde chaotique. Elle avait échoué dans ce rôle qui lui tenait tant à cœur. Elle souffla un coup, ferma les yeux. Quelques secondes. « C’est prêt ! » Elle revint avec les couverts, deux assiettes et déposa le tout sur la table basse. « J’ai encore des bières si tu veux. » Elle récupéra les précieuses et se prit de l’eau avant de s’asseoir. « Alors, Poudlard, tu trouves ça comment ? » redemanda-t-elle l’air de rien.


CODAGE PAR AMATIS



The spectacle before us was indeed sublime
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Ven 28 Juil - 10:53
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Saoirse & Aodhan

« The fear of who I come to be, of all the weaknesses in me... I truly thought I was prepared, but now I'm panicked and I'm scared
How did I become a coward...? »



Sha a écrit:
« Tu ne peux pas me l’offrir pour le manger ensuite… Il est trop mignon en plus. Il me fait penser à toi quand tu étais petit. Une petite crapule à… croquer. »

Aodhan fronça son regard en balançant sa tête, un sourire étirant ses lèvres. Il avait toujours eu tendance à profiter de l’indulgence de sa grande sœur, sachant qu’un regard l’amadouait en l’instant. C’était mal… mais il n’était pas parfait, loin de là. Alors le “petite crapule” il ne l’avait pas volé et c’était même peu cher payé.

Sha a écrit:
« Je ne veux même pas savoir. »
« Plusieurs ? »

Un sourcil levé, il l’observa reprendre quelques gorgées comme pour aider à mieux digérer l’information. Il se passa bien de commentaires, mais s’il devait revivre la situation, il en profiterait encore bien davantage. Peu de mec avait vécu un fantasme en toute première expérience alors même qu’il ignorait que ça pouvait en être un.

Sha a écrit:
« Tu es doué, qu’importe ce que tu entreprends. »

Le jeune homme eut un très léger sourire en coin. Ces mots semblants si communs avaient une telle importance et un tel impact sur lui. Il ne savait pas si c’était très objectif mais qu’elle le pense le touchait plus qu’aucun geste n’aurait su le faire.

Sha a écrit:
« Attends, tu as dit qu’il y avait un bordel ? C’est légal ici ? »

Aodhan plissa ses yeux, semblant réfléchir en portant la bouteille à sa bouche.

_ Hum… j’crois pas non. Ezio a un rapport très particulier avec le mot “légalité”. Mais t’inquiète pas, c’est pas là que je travaille. Ajouta-t-il en souriant, non sans ironie.

Sha a écrit:
« Tu sais que je peux t’aider mo spréach. Tu n’as pas besoin de t’épuiser à la tâche. Avec l’université en plus… D’ailleurs comment ça se passe ? »

Il haussa les épaules.

_ Je sais… je sais Deirfiúr, soeurette. Mais c’est ton argent. Je veux pas devenir un parasite qui vit à tes crochets, incapable de se nourrir seul. Si je crève de faim c’est que j’aurai pas été capable de me débrouiller et ça sera bien fait pour ma gueule.

Il patienta un instant avant de reprendre.

_ Au début ça m’a permis d’arrêter de penser. Ne pas avoir une seconde pour respirer c’était ce qu’il me fallait. Maintenant c’est très différent. J’aime ce que je fais. Ca me prend beaucoup de temps mais j’arrive à gérer. Et puis c’est agréable de sentir que je suis apprécié pour mon travail et au final, je gagne plutôt pas mal ma vie.  

Sha a écrit:
« Et tu te dis sportif ? »

En réponse, il se contenta de plisser ses yeux bleus et de grogner, littéralement, affichant des dents blanches parfaitement alignées.

Sha a écrit:
« Je serais toujours là, tu le sais. Je ne t’abandonnerai plus jamais. »

Azkaban n’avait pas été un choix. Il n’avait pas vécu cela comme un abandon, du moins, il ne lui en voulait pas le moins du monde, bien au contraire.

Sha a écrit:
« Ciaran avait raison. Je t’aime bien plus que notre pays. Si je devais choisir contre n’importe quoi ou qui, tu serais toujours le premier choix. »

Il sourit, faiblement mais il se hâta de poser son pouce contre ses lèvres. Dire une telle chose à voix haute pouvait être considéré comme de la haute trahison pour une grande partie de l’organisation. Rien ne pouvait supplanter la Cause. Rien. Ni personne. Jamais.

_ Je sais. Murmura-t-il en s’approchant de son visage, comme s’il voulait être sûr que cette confidence resterait entre eux deux, leur secret. Il n’avait pas besoin de l’entendre et espérait qu’elle ne prononcerait plus jamais ces mots. Il rapprocha sa tête pour poser un baiser sur son front avant de la laisser se libérer de ses mains et embrasser sa joue tendrement.

Sha a écrit:
« J’ai préparé de l’Irish Stew ! »

Il la regarda s’éloigner et fit des yeux ronds.

_ Sérieux ? Oh bordel c’est le plus beau jour de ma vie. Tu sais ça fait combien de temps que j’ai pas bouffé un plat digne de ce nom ? Les Sassenach ont un vrai problème avec la bouffe. Bon, à part à Poudlard… Les Elfes se défendent plutôt bien mais ça reste pas de l’Irish.

Sha a écrit:
« J’ai encore des bières si tu veux. »

Aodhan acquiesça sans quitter les assiettes des yeux lorsqu’elle les déposa devant lui. La nourriture avait une très très grande importance dans la vie du jeune homme. Il adorait manger et pouvait engouffrer des quantités phénoménales lorsqu'il était affamé ou qu’il adorait un plat.

Elle put sans mal constater le plaisir qu’il avait en cet instant car outre son regard brillant, il passa son bras autour du cou de sa soeur pour la coller contre lui et embrasser sa joue pendant de longues secondes.

_ J’ai l’impression d’être à la maison. Dit-il non sans une certaine émotion. Il la relâcha pour prendre ses couverts. Les grandes tablées bruyantes où tout le monde riait, parlait gaélique et chantait lui manquait terriblement. Les irlandais avaient un sens de la fête et de l’hospitalité inégalée et c’était ça leur famille. Même si sans Ciaran, tout serait bien différent.

Dès la première bouchée, il fronça ses sourcils en poussant un soupire, relâchant ses épaules.

_ C’est une tuerie. Je voudrais en manger tous les week-end. Il se régalait de chaque bouchée, les agrémentant d’une bonne rasade de bière de temps en temps.

Sha a écrit:
« Alors, Poudlard, tu trouves ça comment ? »

_ Poudlard… C’est… Magique ? Dit-il avec un sourire en coin en se tournant vers elle. Il finit par souffler un rire avant de replonger sa fourchette dans un gros morceau de viande. Disons que par rapport à tout ce que je lui ai fait endurer, il me donne de belles opportunités… Je suis Capitaine de l’équipe de Quidditch des Gryffondor, j’ai des notes pas mauvaises et en pratique j’en ai même des bonnes. Il leva le nez de son assiette pour regarder sa sœur. J’ai de très bons amis. Mais ils sont tous anglais. Est-ce que c’est mal ? Il avait aux lèvres un demi sourire. Il avait conscience de la naÏveté de sa question et pourtant, elle le taraudait assez pour qu’il l’ose tout de même la poser. En arrivant ici Aodhan avait beaucoup d’aprioris sur les anglais car on l’avait élevé dans cette mentalité. Aujourd’hui les choses avaient changé et il n’était pas certain qu’il était acceptable d’avoir des tels sentiments pour les ennemis viscéraux de la Cause. Il n’était pas certain de la façon dont ses amitiés pouvaient être perçues par les siens, ni par Saoirse.

_ Ciaran m’avait prévenu lorsque je suis entré à Poudlard, que je ne devais pas oublier qui j’étais et qui Ils étaient. Je n’oublie pas qui je suis. Mais je ne peux pas faire semblant. Si j’aime pas quelqu’un, je peux pas me montrer sympa et si j’apprécie quelqu’un… Il reporta son attention sur l’Irish Stew en bougeant légèrement sa mâchoire. J’ai peur de déshonorer sa mémoire en aimant ma vie.



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Aodhan & Saoirse


Saoirse connaissait mieux que personne son petit frère. Il était la prunelle de ses yeux et plus jamais elle ne voulait le laisser seul dans ce monde totalement fou. Si cette attaque avec ces Blood Circle lui avait permis de sortir plus tôt que prévu de prison, elle avait conscience que tout pouvait basculer du jour au lendemain. Elle serait donc toujours présente pour lui. Une promesse silencieuse qu’elle renouvela en son for intérieur. D’ailleurs le voir grandir était une épreuve mêlée d’angoisse et de fierté. Aodhan n’était pas du genre à rester sage et elle savait qu’il prenait régulièrement des risques. Pourtant il parvenait à avancer de cette folie ambiante et s’en sortait avec brio. Alors le comparer à ce petit lapin poilu… c’était se moquer gentiment. Par contre, savoir que ses anciennes camarades de danse avaient bien profité… C’était autre chose. Même si ce n’était pas de l’alcool, la danseuse prit plusieurs gorgées pour masquer sa réaction. Pourquoi avait-elle demandé plus de détails ? Son silence était bien trop éloquent. Elle secoua légèrement la tête. « Elles ont de la chance que je ne l’ai pas su à l’époque. » murmura-t-elle plus pour elle-même que pour son frère. Même si Sha n’avait pas été spécialement formée pour tuer, elle avait été entraînée à se défendre. Si elle devait en passer par un châtiment mortel pour se sortir d’une situation, cela ne la faisait pas sourciller. Est-ce qu’elle aurait été jusqu’à retirer la vie de ces pimprenelles en chaleur ? Sûrement pas. Mais elles auraient passé un sale quart d’heure…

Savoir qu’il trimait ne plaisait pas à Saoirse, mais il était plus têtu qu’un hippogriffe. Mais il était doué et semblait ne pas avoir conscience de sa valeur. Ce qui troubla néanmoins l’Irlandaise c’était qu’il y ait un bordel dans cet établissement. Dans quoi s’était-il embarqué ? Elle souffla quand il lui dit qu’il n’y travaillait pas. « J’espère bien. » Sa voix s’était faite plus ferme. Il ne manquerait plus qu’il vende son corps pour réussir à amasser quelques gallions. Elle serait vexée qu’il ne soit pas venu la voir au lieu d’en arriver à telles extrémités. Ce ‘Ezio’ ne semblait pas fréquentable. Ironique quand on pensait à leur propre engagement en sein de la Snaé. Mais ils avaient leur propre bataille. Pas besoin de s’embarquer dans celle d’un pervers. Elle préféra lui dire à nouveau qu’elle pouvait l’aider. « C’est mon rôle d’aînée. » tranchait-elle sans lui laisser le choix. Un parasite. N’importe quoi. Il s’était pris un coup sur le coin de la cervelle ? Elle hocha néanmoins la tête quand il lui expliqua que cela l’empêchait de penser. Cela, elle pouvait tout à fait le comprendre.

Encore une fois, il partit chercher quelque chose dans son manteau. Elle ouvrit délicatement un sachet de velours, découvrant un magnifique collier. Ils passèrent chacun le bijou qui les reliait à présent. Un sourire s'esquissa ses lippes alors qu’il lui intimait presque de garder le silence. Dire qu’elle le faisait passer avant tout même avant leur patrie était une trahison. Mais ils étaient seuls. Comme oubliés par leur pays, sur un territoire ennemi. Elle ferma les yeux alors qu’il déposait un baiser sur sa joue. Elle profita de cet instant pour lui annoncer qu’elle avait préparé un plat de chez eux et elle ne put s’empêcher de rire devant son enthousiasme.

« Tu l’es Dhan. Tu seras toujours chez toi avec moi. Où qu’on se trouve. » affirma-t-elle. Bien sûr ce n’était pas l’Irlande… Ils devaient faire profil bas pour le moment, mais qu’importe. Elle gardait espoir et un jour ils pourraient rentrer chez eux sans se soucier des conséquences. Encore un éclat amusé fila dans les airs alors qu’il disait vouloir manger de ce plat tous les week-ends. « Vendu et tu emporteras les restes pour garder des forces. » Elle l’écouta parler, sourire aux lèvres de ses aventures à Poudlard. Elle était heureuse qu’il se soit si bien adapté. Cela pourrait lui assurer un bel avenir. « Je me suis fait la même remarque quand je suis arrivée à Poudlard. Tous les Anglais ne sont pas mauvais... Ciaran me tuerait de dire ça. » Elle marqua une pause semblant réfléchir à ses prochaines paroles. « Il faut juste s’assurer de bien s’entourer. Regarde Alex ou Cyria… Je les adore et pourtant elles sont anglaises. » Sans le dire, mais le pensant très fort, c’est parce qu’elle avait accordé sa confiance à la mauvaise personne qu’elle avait fini à Azkaban. « Personne n’est parfait. » conclut-elle avec un petit clin d’œil. Bien sûr qu’elle aussi s’était déjà demandé tout cela. Mais ils avaient été envoyés ici, dans ce pays. Alors il fallait bien s’adapter. Elle continua de manger quelques bouchées parlant de tout et de rien avec son frère. Cette idée de repas chaque week-end lui plaisait. Ils allaient reprendre leur vie en main. Qu’importe ce qu’ils devraient faire pour y arriver. Ensemble, ils étaient plus fort que n’importe quel anglais.


CODAGE PAR AMATIS



The spectacle before us was indeed sublime
(c)ambrose


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