1993 (3 ans)
« Ce sera toujours ma maman? » Pas de réponses, Ezio appuya son torse sur la tête de son père, insistant de cette façon, il manqua de basculer et une main le retint pour le maintenir sur ses épaules, prouvant par ce geste qu'Ezio était redevenu le centre d'intérêt « Oui, arrête de faire la limace. » Un petit rire secoua Ezio « Je peux baver » chose qui ne semblait pas emballer papa étonnamment « On est arrivé. MAIS NON ESSAIE PAS DE DESCENDRE. » Ezio avait pris les choses en main et une nouvelle fois une main le retint et le fit descendre, ce serait idiot qu'il se brise le cou après tout. Sans même toquer il se précipita dans la chambre d'hôpital, essayant de grimper sur le lit, bien plus haut que le sien. Il reçut un peu d'aide de son père et rampa comme une limace jusqu'à sa mère « Tu es toujours ma maman? » Ses deux parents levèrent les yeux au ciel, signe que la question avait été posé moult fois et à la seconde où il eut la réponse il descendit de nouveau pour partir à la recherche de sa sœur, essayant de grimper sur la structure, trop petit pour voir d'en bas. Une nouvelle fois, il se fit soulever pour qu'il puisse regarder et qu'il ne fasse pas tout tomber avec sa délicatesse d'éléphant. Il observa le bébé, sa sœur. Déterminé à être sympa, il lâcha la peluche qu'il avait choisi à la boutique pour elle. Bon c'est vrai si papa n’avait pas été là, il est possible que sa sœur soit morte écrasé par un niffleur en peluche, Ezio dans toute sa délicatesse que de lâcher plutôt que de poser.  
1997 (7 ans)
Un rat ? Vraiment, ils lui avaient offert un rat ? La frustration se lisait dans le regard d'Ezio qui observait l'animal, franchement dégoûté « Moi je voulais une moto. » Franchement qu'est-ce qu'il en avait à faire d'un rat c'est petit, ça sert à rien et ça pue. Bon d'accord il ne puait pas mais pour le reste c'est vrai. « Des motos, tu en verras plein, tu en auras plein et viendra un jour où tu n'en pourras plus. » Ezio le regardait comme s'il lui sortait la plus grosse énormité du monde, comment on pouvait en avoir marre? N'importe quoi, ça c'était juste pour qu'il ne se plaigne pas et qu'il cesse de râler. Ça ne fonctionnait pas. « Ce présent est bien plus précieux. » Ah un rat ça valait plus qu'une moto, première nouvelle, qu'est ce qu'il ne fallait pas entendre pour faire passer la pilule. « Ca va t'apprendre la responsabilité. » Ezio souffla ce qui fit sourire sa mère. « Avoir des vies entre les mains, ça n'est pas si évident. Chaque choix, chaque décision a des conséquences. » Ce n’est pas ça qui convainquit le jeune homme, plutôt que son regard croisa celui de l’animal terrifié dans sa petite boîte en carton, ça et la question de son père « Tu crois que tu vas être capable de t’en occuper tout seul ? »  Pff il ne croyait, il en était sûr.

2000 (10 ans)
Le regard inondé de larmes qu’il retenait, difficilement, il tenait le petit être sans vie entre ses mains, son pouce effleurant les poils. Il frotta ses yeux qui se brouillaient en entendant des pas et essaya de convaincre son interlocuteur autant que lui « Je ne pleure pas. » « Ezio… » « Pleurer c’est pour les faibles, je ne suis pas faible. » « Parce que tu crois que s’il vous arrivait quelque chose à ta sœur et toi, je ne pleurerais pas ? » Ezio cessa de regarder son rat pour observer son père sans comprendre « La seule chose que tu te dois à toi-même c’est de ne pas le montrer aux autres que ça t’atteint, tes émotions tu peux les vivre et c’est normal d’être triste quand on perd quelqu’un qu’on aime. »  « Qu’est ce que j’ai fait de mal ? Je m’en suis occupé tous les jours. Je ne voulais pas qu’il meurt. » Son père s’installa à ses côtés « Oui, des fois la mort frappe, tu trouveras ça injuste et douloureux. » Ezio hocha la tête « Et cette sensation que tu ressens cette colère et cette envie de chercher un coupable, elle sera toujours présente. On cherche toujours un coupable. N’oublie jamais une chose, si tu prends une vie, il y aura toujours quelqu’un dans l’état dans lequel tu es actuellement. C’est de cette personne qu’il faut se méfier, la tristesse peut être un sacré moteur pour faire des bêtises. Parfois, il vaut mieux tuer une personne de plus plutôt que de se dire tout va bien et se faire buter par négligence. » Ezio prit une grande inspiration, pourquoi toutes les leçons de vie étaient toujours désagréable ?

2006 (16)
« Ce ne sont pas tes amis. » « Je sais. » « Pour quelqu’un qui sait, t’es quand même tout le temps fourré avec eux. » ça c’était le problème de se connaître depuis des années, forcément qu’il était toujours fourré avec. Ezio pouvait même dire qu’il s’entendait très bien avec les Zabini. De là lui prendre le chou, c’était quand même un brin abusé. D’ailleurs, signe qu’il ne se sentait pas spécialement intéressé par la discussion, il continuait à préparer sa valise pour la nouvelle année à Beauxbâtons, vivement la majorité pour pouvoir déplacer les choses avec la magie plutôt que de traverser sa chambre, surtout quand deux personnes étaient sans arrêt sur son passage. « Tu le dis si on te dérange surtout. » « Je me permettrais pas. » « Arrête de nous prendre pour des cons.  » « Arrêtez de me croire loyal à des camarades plutôt qu’à ma famille, c’est débile. » Son regard lançait des éclairs,  il savait ce qu’il faisait, il savait dans quel camp il était et il ne reculerait devant rien pour aider sa famille. C’est juste qu’en attendant que ses parents donnent le top départ, il n’allait pas changer ses petites habitudes mais qu’ils ne s’inquiètent pas, les amitiés ça va, ça vient, la famille ça reste. Il était avec eux, il serait toujours avec eux et il les suivrait quoi qu’il advienne.

2012 (22)
La clé tourna, le petit déclic du verrou qui lâche fit frémir Ezio, il y était enfin. Du plat de la main il poussa la porte d’entrée de son cabaret. Bon, pour le moment, il est vrai que ça ne payait pas de mine, il y avait de la poussière sur toutes les tables, elles étaient d’ailleurs bonnes à jeter, il y avait des toiles d’araignées, il agita sa baguette pour les faire disparaître, non c’était vraiment trop dégueu. « Je t’avoue que je voyais ça un peu plus clinquant. » Il hocha la tête, devant admettre qu’il avait peut-être omis certains détails lorsqu’il en avait parlé à sa mère. « Dans ma tête c’est clinquant. Il va y avoir un peu de boulot. » Sa mère confirma d’un signe de la tête avant de demander « Tu penses avoir le temps de discuter avec certaines familles pour récupérer la tête de la mafia ou je dis à ton père que tu seras un peu occupé avec » elle caressa du bout du doigt une table, récupérant plein de poussière « Ton endroit clinquant. » « Vous pouvez compter sur moi, je m’en occupe. En plus, je finirais par récupérer une bonne à tout faire pour se taper tout le sale travail. » Sa mère sourit « Si on parle de la même personne » Ezio hocha la tête « Je crois tu te fais des illusions. » Ah ça, il s’en doutait un peu mais ça lui plaisait bien de s’imaginer donner des ordres de merde à tout bout de champ et que sa sœur se sente obligée d’obéir. Dans tous les cas qu’il ait une bonniche docile ou non – la réponse est ou non – l’acquisition de ce bien était une immense fierté et il avait du pain sur la planche pour que tout soit parfait, surtout que cet endroit allait l’aider à convaincre bien des gens, il en était certain.

2017 (27)
Une balance, il y avait une balance. Non seulement elle venait de réduire en poussière un plan en construction depuis des années mais surtout elle avait trahi, mauvais choix, mauvais camp. Les semaines qui suivirent le départ quelque peu précipité de la famille Giacometti pour rejoindre l’île anglaise, les journées – et les nuits – d’Ezio furent totalement tournées sur cette personne qu’il devait trouver, parce que personne ne lui avait adressé un petit carton avec écrit c’est moi qui aie balancé, ça aurait fait gagner du temps à tout le monde. Il ne s’occupait de rien d’autres, le cabaret – et le bordel – étaient gérés par son associée et c’était très bien comme ça. Le problème c’est qu’il est difficile d’être à deux endroits à la fois. Forcément, il faisait le ménage parmi les balances et ho bordel, ce que ça faisait du bien d’arriver comme une fleur chez les gens, de les laisser croire qu’il était tout à fait possible de négocier avec lui avant de les éliminer. Lorsque les balances comprenaient ce pourquoi il était là, toutes les excuses étaient bonnes, ma femme est là, mes enfants sont là, comme si ça changerait quoi que ce soit. En revanche l’information était utile et il éliminait au passage femme et enfants, il ne faut rien laisser aux hasards, les orphelins, ça peut grandir dans la haine et vouloir venger. Il évitait ce problème et leur évitait une peine immense d’avoir perdu leurs deux parents.
Douleur et peine qui vinrent le submerger bien trop vite. Ça, il ne l’avait pas anticipé mais visiblement, il y avait un petit rigolo qui s’était dit mais j’ai une idée de génie, je vais buter les Giacometti… Comment il réussit son coup, franchement, Ezio n’en avait pas la moindre idée. En revanche, devant les cercueils, il ne pensait qu’à une chose éliminer cette famille, des arrières grands parents, aux bébés en passant par les oncles et les tantes, il allait les buter un par un. Ce nom allait être réduit de la carte à tout jamais et si au passage ça pouvait mettre du plomb dans la cervelle des autres familles italienne et leur faire comprendre qu’ils avaient plutôt intérêt à pas trop venir le faire chier, il allait remettre au goût du jour la damnatio memoriae ça allait calmer leurs ardeurs à tous.

Les morts n'en auraient plus l'utilité, c'est en tout cas ce que décréta Ezio en posant sa main sur la carrosserie des différentes motos. Ça tombait bien, il ne pouvait pas se permettre d'en acheter pour diverses raisons et puisqu'il n'y aurait pas d'héritage, il pouvait les récupérer, elles ne manqueraient à personne. Un bruit dans son dos le fit se tourner. Enfin, il avait failli attendre. Les expressions qui passèrent dans le regard de son interlocuteur le firent sourire. Ça faisait mal de voir les cadavres des proches, n'est-ce pas ? S'il n'y avait pas eu les motos, Ezio aurait fait un effort de présentation. Là, il est vrai il avait abusé, les cadavres étaient plus empilés que disposés, mea culpa, les motos avaient eu toute son attention. « Sacrée collection, j’aime beaucoup. Elles sont toutes en état de fonctionner où je vais devoir me salir les mains ? » Il semblerait que les propos, à moins que ça soit ses préoccupations, déplaisent fortement à la personne folle de rage, de haine et de douleur face à Ezio. Plutôt que de répondre avec politesse à la question il eut comme volonté de sortir sa baguette. Cela faisait quand même quelques semaines qu’Ezio était dans une optique on fait le ménage chez les ennemis et on dégomme à tour de bras, autrement dit ses réflexes commençaient à être vraiment excellents, la baguette de son interlocuteur fut donc ramenée jusqu’à lui et il la brisa lui-même entre ses doigts. Les heures qui suivirent furent utilisées à bon escient par le sorcier qui laissa libre court à sa vengeance et son envie de massacre jusqu’à ce que le cœur de son ennemi finisse par lâcher, avec cette mort s’éteint sa lignée dont il était le dernier représentant, vu l’acharnement d’Ezio. Une très bonne chose de faite selon le gérant du Midnight Sky qui put retourner à ses affaires.

Bien qu’officiellement, Ezio n’ait plus aucun lien avec la mafia italienne. Le fait qu’ils soient tous sur la même île, dans la même ville et que personne n’ait envie de délocaliser son petit business et bien ça fait des étincelles. C’est comme ça, c’est presque plus fort que lui, les Zabini et toute leur clic – parce que c’est pas juste les Zabini le soucis – ont pourri les plans de sa famille, il n’est pas rare qu’Ezio leur complique un peu la vie et tente de les éliminer ou de leur faire perdre de l’argent, de la crédibilité et des membres. Leur histoire restera entremêlée jusqu’à ce qu’une des deux familles soit anéantie et Ezio se débrouillera pour faire en sorte que ça soit la lignée Zabini qui s’éteigne.