Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Lumos Je rp en : #9966cc Mon allégeance : Blood Circle
Dim 27 Fév - 22:27
Février 2021
À la mi-janvier, je me promenais dans les rues de Londres. Enfin, promener c’est un grand mot, je cherchais mon chemin en vérité. Quelle grande ville purée ! La Suisse était vraiment minuscule en comparaison à tous les autres pays du monde, et ça me frappait à chaque fois que je me retrouvais dans une ville étrangère. Mais maintenant que je vivais ici, pouvais-je vraiment prétendre être dans une ville étrangère ? En réalité, c’était plutôt moi l’étrangère. Quoiqu’il en soit, ce jour-là, je fouillais dans la poche de mon épaisse veste en cuir pour en sortir mon téléphone portable et utiliser l’application carte afin de pouvoir m’orienter. Hors de question de demander mon chemin à quiconque. Je n’étais pas une pauvre esseulée non plus, fallait pas déconner hein. C’est en sortant l’appareil de la veille que je vis une notification de l’application que j’avais installée à quelques jours plus tôt. J’étais venue en Angleterre pour une mission bien précise, et je voulais user de tous les moyens pour y arriver, alors, quoi de mieux qu’une application de rencontre pour cela ? Il me suffirait ensuite à simplement glaner des informations, et le tour était joué pour débusquer ces saloperies de sorciers. Plan étrange s’il en était, il ne fallait pas oublier que j’étais moi-même étrange. Ce fut avec un petit sourire victorieux que j’appuyais de mon index sur la notification pour développer le message. Mon profil correspondait à celui d’une autre femme. Effectivement, j’avais mis que j’étais intéressée par tous les genres, pour élargir mon champ de recherche. Mes prunelles grises se posèrent sur la photo, et un son strident s’éleva à mes oreilles, me faisant grimacer un peu. D’ordinaire, j’avais la paix avec mon acouphène tant que je portais mon appareil auditif, et bien qu’il soit en place, la vue de cette femme déclencha quelque chose. Sans doute était-ce mon instinct. Ce fut ce quelque chose qui me poussa à balayer mon index sur le côté de l’écran. Match.
~~~~~~~~~
Et le téléphone sonnait. Il tintait de ce son de petite cloche m’indiquant un nouveau message. Une fois, deux fois, dix fois, cent fois, mille fois. À chaque fois, à chaque sonnerie, mon acouphène se réveillait et me vrillait la tête. Je me mettais en colère et j’aurais aimé me mettre des baffes si cela pouvait me soulager. Mais je devais aller au bout de ma mission, au bout de ma recherche. Alors, je répondais, inlassablement. Je rentrais dans le jeu de mon interlocutrice, je me dévoilais un peu, histoire d’endormir ses soupçons quant à mes intentions. Un jour s’était écoulé, puis deux, puis sept puis d’autres, et toujours ce téléphone qui sonnait. Au fil des jours, je me surprenais à surveiller sur mon téléphone de manière plus récurrente si j’avais un message. Je m’étonnais à songer à la demoiselle alors que je visais la cible mouvante devant moi au stand de tir. J’enrageais de vouloir revoir sa photo alors que je montais et démontais mon arme à feu pour les entraînements. Et tout ça, toujours accompagné de ce sifflement aigu, bien plus entêtant qu’il ne le l’avait jamais été jusque-là.
- Ah putain ça me saoule ! Vos gueules ! Tiiiiiiiiiih on ne va pas te lâcher, tiiiiiiih
De rage, je remontais mon arme rapidement et tirais sur la cible devant moi d’une balle en pleine tête et l’autre en plein cœur. À la sortie de l’entraînement, j’attrapais mon téléphone pour envoyer un message à la fameuse jeune femme du même âge que moi. Elle ne m’avait même pas répondu en plus, la vilaine. Elle voulait me faire miroiter ? Vile stratégie. À la hâte dans le vestiaire, j’indiquais le nom d’un restaurant que j’avais repéré depuis mon arrivée, mais dans lequel je n’avais jamais mis les pieds. La date, puis l’heure. Autant arrêter de faire durer le suspense plus longtemps, autant passer à l’acte. Moi, je n’aimais pas la théorie, j’étais plus dans la pratique et dans l’action, j’avais besoin de mouvement, et l’attente me tapait présentement sur les nerfs à cause de mon handicap. Autant sur le terrain, je pouvais ne pas bouger durant des heures, autant là, j’avais besoin de réponse. Refermant mon téléphone dans mon casier, je filais sous la douche. Ce fut en me rhabillant en civil que je constatais la réponse favorable. Match.
~~~~~~~~~
- Oups, oups, ouuuuups !!!
Qui est-ce qui invité quelqu’un, mais qui arrivait en retard ? C’était bibi ! Normal après tout, je m’étais à nouveau perdue dans les rues de Londres après m’être trompée de numéro de bus. Quelle merde, heureusement que je ne vivais pas au Japon, je serais sans arrêt dans une merde noire ! Heureusement, je gérais très bien mon stress, et ce fut donc sans paniquer que j’arpentais les rues bitumées de la ville à pas rapides, les cheveux roux ondulés valsant derrière moi. Le parapluie au-dessus de la tête, je me protégeais de la pluie alors qu’elle tombait fort. Ça, je devais bien reconnaître à l’Angleterre : c’était tout le temps mouillé ici. Ce n’était pas pour me déplaire, mais du coup, j’avais les cheveux qui bouclaient un peu et je trouvais ça franchement ridicule.
Oui, ridicule Totalement ridicule Absolument ridicule - La ferme
Je maugréais toute seule dans ma barbe alors que mes DocMartens claquaient dans les rues de la grande ville, éclaboussant l’eau autour de moi. Avec vingt minutes de retard, j’arrivais enfin devant l’enseigne du Ledbury. Ah ! Mon téléphone m’indiquait vingt-cinq minutes de retard. J’avais marché plus vite que ce qu’il avait prévu, haha, sale con de téléphone. Après avoir refermé mon parapluie j’entrais dans le restaurant en cherchant du regard la jeune femme avec qui j’avais échangé quelques (beaucoup) de messages. Voyant qu’un serveur allait m’attraper, et ne voulant pas m’adresser à lui, je bondissais vers la table où j’apercevais enfin ma petite messagère. Sans discrétion ni gêne, je m’installais à la table devant elle en poussant un peu la chaise tant mon geste était rapide.
- Salut !!! lançais-je dans mon élan. Je me débarrassais de ma veste en cuir tout en observant la jeune femme de mon regard gris tirant sur le bleu à cause de l’éclairage de la salle. Désolée pour le retard, je me suis trompée de bus et ensuite je me suis un peu perdue. Je glissais mon veston sur la chaise avant d’ébouriffer ma crinière flamboyante devant elle pour essayer de les arranger alors que, les traitres, ils ondulaient déjà. Bande de salopards. Mais la musique douce dans le restaurant me parvenait aux oreilles. Tiens ? Plus de sifflements ? Tant mieux ! Une fois les mains reposées sur la table, je plongeais mes prunelles dans les siennes, un large sourire aux lèvres. Comme à mon habitude lorsque j’étais hors de mon service, j’étais souriante et vive. Tu vas bien ?
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Sam 5 Mar - 22:38
Lyllyah & Moïra
Match
Février 2021
Récemment, Moïra s’est laissée tentée par la technologie des moldus. Elle n’aurait jamais penser se tourner vers un tel élément, mais il faut bien avouer que c’est plus compliqué d’utiliser un hibou pour réaliser son idée. Une fois, le premier janvier passé, la sorcière s’est enfin décidée à honorer ses nouvelles résolutions pour l’année à venir. Et cela la terrifie. C’est pour cela, qu’elle a passé les dix premiers jours à hésiter. Son regard scrutant l’écran puis l’application en question. Finalement, elle a pris son courage à deux mains. Après tout, elle est une Gryffondor par Merlin ! Elle n’a pas peur d’une foutue application – mais plutôt de ce que cela implique dans sa vie future. En l’installant, la jeune femme s’est dit que de toutes manières, il n’y a que très peu de chances que cela fonctionne et qu’elle trouve l’âme sœur ah ah. Ce sont des mythes toutes ces salades. Même son cœur d’artichaut n’est pas assez bête pour s’enticher de quelqu’un au premier regard, n’est-ce pas ? Son esprit logique n’a pas su retenir plus longtemps son doigt. Celui-ci a lancé le téléchargement. La sorcière a cogité de longues minutes, sur son canapé, les jambes repliées sous elle. Ses relations précédentes ont été plus que désastreuses. Une véritable catastrophe ! Alors que sa sœur adoptive se mariera bientôt. Et Harper Auburn va bientôt la lui mettre ! Et elle, de son côté, se contente de rester marier à ses recherches et à sa profession. Vu comme ça, c’est carrément triste. Gaspillerait-elle sa jeunesse en fin de compte ?
C’est une grande première pour Moïra de se dire qu’elle est prête à chercher le grand amour avec un A tout aussi massif. Malgré l’excitation, elle est parfaitement consciente qu’elle devrait faire un ou plutôt des efforts supplémentaires cette fois-ci. Si elle veut réellement s’investir dans quelque chose de concret, elle ne pourra plus toujours faire passer ses recherches et son travail avant. Elle essaie de s’en convaincre sans réaliser que peut-être le simple fait d’avoir besoin de faire cette réflexion tend à dire que ses relations précédentes n’étaient pas suffisamment solides. Et voilà, c’est fait ! Le retour en arrière n’est plus possible. Moïra a répondu aux différentes questions, a posté quelques photos et se retrouvent plonger dans le monde des applications de rencontre. La première heure passe très vite. Il n’y pas grande chose à se mettre sous la dent, la sorcière doit bien l’avouer. Serait-elle cassée ? Il se passe une heure supplémentaire jusqu’à cette fille. Confuse, la jeune femme a agrandi son profil. Cette saisissante inconnue a les yeux les plus captivants qu’il lui a été donné de voir. Perdue à contempler inlassablement la photo de la rousse, Moïra se mord la lèvre. De terribles incertitudes l’envahissent. Pourtant, son cœur a fait un bond dans sa poitrine. Elle ressent même un pincement inconnu traversant son corps comme de l’électricité. Merde. Qu’est-ce qui lui arrive ?
Son doigt agit pour elle. Elle glisse son profil de côté. La jolie rousse est retenue. Energisée, Moïra se précipite sur ses favoris. Effectivement, elle y figure bien. Comment aborder la discussion ? La sorcière remercie les créateurs de l’application d’avoir instauré des réponses pré-faites amusantes, comme l’envoi d’un GIF ou d’une image. Trop perturbée par le charme émanant de cette inconnue, Moïra n’hésite pas. Elle a envie d’en savoir plus sur elle. Et c’est ainsi que l’histoire de l’intrigante inconnue rousse et celle de la médicomage a démarré. Durant des jours, Moïra s’est perdue dans leurs discussions. Elles parlaient de tout et de rien, d’elles, de leur vie. Chaque fois que son téléphone vibre, la sorcière ne peut s’empêcher de ressentir ce petit pincement caractéristique qu’elle attribue à présent à Lyllyah. Evidemment, Moïra se laisse prendre au jeu, appréciant tous leurs échanges même ceux qui tendent vers quelque chose de plus privé. Comment une femme a-t-elle pu la rendre accro aussi vite ? Moïra n’a aucune réponse à fournir. Encore peu assurée dans les relations à distance et surtout avec une femme, la sorcière se contente de suivre le rythme imposé par la rousse. Ce qui ne manque pas de faire naître un agréable stress au creux de son ventre, lorsque Lyllyah lui propose de se retrouver pour un premier rencard.
Ça ne lui est jamais arrivé ô grand jamais ! Moïra a laissé un vestige de fringues éparpillés sur son lit en quittant son appartement. Elle s’est changée au bas mots une bonne trentaines de fois afin d’être satisfaite de sa tenue. Macha, si elle avait pu, elle aurait sans aucun doute lever les yeux au ciel devant la jeune femme à moitié nue lui présentant un chemisier puis un autre. Peut-être même lui aurait-elle indiqué de se trouver des amis ! Une fois prête, la jeune femme s’est rendue à l’endroit indiqué par Lyllyah. C’est le cœur battant qu’elle pénètre dans le restaurant. Aussitôt un serveur vient à elle lui demandant si elle réservé. Moïra lui explique sa situation indiquant le nom de son rencard. Tout sourire, il l’escorte à leur table. Lyllyah n’est pas encore arrivée. Le stress de la médicomage descend d’un cran. Elle s’installe tranquillement prenant le temps pour scruter entièrement les lieux. Quel bon choix de sa part ! Un peu agacée d’être comme ses filles superficielles, Moïra se retient de consulter son appareil photo pour s’assurer que son discret maquillage ne s’est pas fait la malle durant le trajet. A la place, elle joue nerveusement avec son collier de perles. Au bout d’un certain temps, elle contemple sa montre. Bizarre. Toujours pas d’intrigante rouquine en vue. Le serveur est déjà venu la servir une première fois pour la boisson. Au départ, la jeune femme a refusé poliment trop nerveuse pour se désaltérer et puis cela ne se fait pas de ne pas attendre son rencard. Après quinze bonnes minutes d’attente, Moïra a fini par céder. Elle boit tranquillement son perrier lorsqu’une furie rousse fait teinter la petite cloche des portes. C’est elle enfin !
La tornade de fraicheur qu’apporte avec elle, Lyllyah, la fait sourire. Elle oublie assez vite son angoissante idée qu’elle aurait pu changer d’avis sur leur rencard. A la place, elle prend le temps de contempler celle avec qui elle a échangé des jours durant. Est-ce qu’on peut dire qu’elle est encore mieux en vrai ? Et bien oui, c’est ce qu’on dit ! Amusée par le côté fougueux de la jeune femme, Moïra finit par lui répondre d’un ton guilleret :
- Salut à toi aussi !
Moïra balaie ses excuses d’un geste de la main. Ce n’est pas grave. L’important, c’est qu’elle soit là maintenant. Elle se surprend même à constater qu’elle peut être naturelle avec Lyllyah. Elle n’a pas l’impression de jouer un rôle, enfin pas vraiment.
- Mais dis-moi, à quoi te sers ton téléphone dans ce cas-là ? la taquine-t-elle, en souriant. Blague à part, je suis contente que tu ne m’aies pas oublié ou que tu ne te sois pas noyée en venant ici. Je t’en prie, prends au moins le temps de t’installer tranquillement. Je me doutais que tu serais accro à l’adrénaline mais je n’aurais pas pensé que ça soit le cas dès notre premier rendez-vous.
Le serveur choisit ce moment pour revenir et verse l’eau dans le verre disposé devant Lyllyah. Une once de remord parcourt son corps. Elle en profite pour s’excuser de ne pas l’avoir attendu. Puis, elle fait un geste démontrant le restaurant. Ses yeux pétillent un peu lorsqu’elle le sien.
- C’est un endroit charmant. Merci pour l’invitation, lui confie-t-elle sincèrement, puis elle poursuit avec un grand sourire. Je dois bien avouer que je me sens mieux depuis qu’une tornade rousse a fait irruption dans ce restaurant.
A son tour, elle imite la posture de son interlocutrice, se mettant à l’aise. Ne pouvant s’empêcher de sourire alors qu’elle découvre pour la première fois Lyllyah, elle lui retourne simplement sa question :
- Et toi, comment vas-tu ?
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Lyllyah Sody
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Lumos Je rp en : #9966cc Mon allégeance : Blood Circle
Dim 6 Mar - 16:31
Février 2021
La première chose qui me sauta aux yeux alors que je m’asseyais brutalement devant ma petite messagère, c’était sa tenue. Ah oui quand même, elle s’était donné de la peine. Non, mais à quoi je ressemblais moi à côté avec mes docteurs Martens aux pieds, mon jeans bleu un peu défoncé tant je le portais depuis longtemps, mon sweat à capuche décoloré et débraillé et mes cheveux un peu en bataille ? Enfin, il fallait aussi dire que je détestais faire les magasins, qu’à Londres je ne savais pas où aller pour trouver des fringues, et aussi que j’en avais strictement rien à foutre. J’étais habillée, c’est tout ce qui comptait, et depuis petite je n’avais jamais trop porté d’attention à mon apparence. Après tout, durant une grande majorité de ma vie, j’avais porté les vêtements militaires recommandés, alors aujourd’hui, je ne cherchais plus à garnir ma garde-robe autrement que par ce que j’avais déjà. Alors, certes, les manches de ce pull étaient si usées qu’elles commençaient à s’effilocher et quelques fils tombaient un peu dans le vide le long de mes poignets, mais bon qui s’en soucie ? Pas moi en tout cas, et tout le moins, j’espérais que mon interlocutrice n’allait pas le relever, ou tout le moins, pas en être dégoûtée, car voilà bien quelque chose que je ne lui avais pas signifié par message : je ne faisais pas attention à mes tenues vestimentaires. Malgré le fait que nous avions beaucoup parlé jusque-là par messages, je ne lui avais pas tout confié, exprès pour tester la bête. Non pas que j’espérais trouver en elle l’âme sœur, puisque nous nous étions connues sur une application de rencontre, mais parce que j’avais besoin de glaner des informations sur les sorciers. Le voilà, le but premier de ma démarche pour avoir installé cette application à la con. Moi ? Tomber amoureuse ? Non, mais faites-moi rire, je n’étais pas faite pour ce genre de sentiment. Je n’avais pas été formée pour ça.
Ainsi, j’ignorais la petite agitation que je sentais dans le creux de mon ventre, mettant ça sur le fait que j’avais une faim de loup et mis les palpitations de mon cœur sur la marche rapide que je venais d’effectuer pour ne pas arriver trop en retard. La seule chose qui m’intriguait vraiment, c’était ce silence que j’entendais… où donc étaient passés mes acouphènes qui m’avaient pourri la vie à chacun des messages de ma petite correspondante ? Maintenant que j’étais en face d’elle et que je fixais ses grands yeux verts, j’avais pensé que j’allais être totalement sourde tant les sifflements auraient été décuplés. Mais non. Silence. Quel bien cela faisait ! Et d’ailleurs, ses yeux… ils étaient encore plus impressionnants qu’en photo. Mon sourire fut rassuré alors que la jeune femme balaya mes excuses à propos de mon retard. Ouf, au moins, elle ne m’en tenait pas rancune. Puis, sa question taquine et sa remarque me firent ouvrir de grands yeux étonnés alors que mon sourire se fit goguenard. Je penchais légèrement la tête en avant tout en détournant le regard, la bouche à moitié ouverte, cherchant la parfaite réplique.
- Alors, tu vas rire, j’ai regardé plusieurs fois le plan des bus et le temps que j’allais mettre pour arriver, mais j’ai quand même réussi à me planter ! J’ai jamais prétendu que j’étais douée. Mais t’as pas tort sur un point, tout le long j’avais mon téléphone dans la main pour me guider, mais j’ai pas pensé à te prévenir par message. Je joignais mes deux mains en signe de prière et je me penchais un peu en avant. Disoulée !
Puis, je m’accoudais sur la table et joignais mes mains ensemble. Moïra eut alors tout le loisir d’admirer que six de mes doigts étaient ornés par divers tatouages à mes phalanges moyennes. Les majeurs, annulaires et auriculaires arboraient des symboles tous aussi divers que variés. Des flèches, des ronds, des traits, un genre de flèche rappelant les points cardinaux, des triangles … à première vue, ça n’avait aucun sens ni aucune réelle signification. Ne pouvant cesser de la fixer, j’élargissais encore un peu mes lippes puis levais mon index pour coincer mon ongle entre mes dents tout en pouffant de rire.
- Je ne ressens aucune forme d’adrénaline pour le moment. J’eus un haussement de sourcil provocateur. Et toi ?
Tellement habituée à être mise sous pression et sous stress, un simple petit rendez-vous comme celui-ci n’allait absolument pas me déranger, que croyait donc Moïra ? Je lui avais dit mon métier, je n’avais pas à le cacher, et d’ailleurs, si elle était observatrice, elle pouvait apercevoir entre le tissu épais de mon sweat à capuche et mes cheveux roux qui bouclaient, accroché autour de mon cou, la chainette à point qui portait ma plaque d’identité militaire. Cette dernière était toutefois coincée entre mon pull et mon T-shirt. Je détournais mes yeux gris de la jeune femme uniquement lorsque le serveur vint me servir d’eau, et ce fut à son tour à elle de s’excuser de s’être déjà servie. Je fronçais les sourcils.
- Oh non t’excuses pas pour ça, tu as eu bien raison de te mettre à l’aise en m’attendant.
Puis je repris une expression tout à fait amicale et joviale alors qu’elle me donna son avis sur le restaurant. Tant mieux que ça lui plaise, je ne connaissais pas vraiment l’adresse, j’avais donné un peu au hasard je devais l’avouer. Mais je ne pus m’empêcher de la taquiner.
- Ouuuh, madame a des goûts de luxe à ce que je vois ? Je ricanais un peu avant de reprendre un peu mon sérieux. Je suis contente que ça te plaise, je ne suis jamais venue je t’avoue, mais l’endroit me donne envie depuis que je l’ai vu.
La brune savait que j’étais arrivée à Londres depuis peu, et elle savait aussi que je découvrais encore la ville. Le compliment qu’elle me fit, drapé d’une légère plaisanterie ne fit qu’élargir d’autant plus ce grand sourire qui ornait déjà mon visage. Ah ben elle ne perdait pas de temps pour me dragouiller dis donc, est-ce que par hasard je lui plaisais tant que ça ? Pouffant un peu du nez, je me permettais de répondre sur ce ton jovial qui semblait me caractériser.
- Alors je suis contente de te mettre à l’aise, ce n’est pas le cas de toutes les personnes que je croise, si tu savais. Je ricanais, un peu énigmatique, avant de lui adresser un petit clin d’œil. Je vais bien ! En dehors du temps de grenouilles qu’il y a dehors depuis ce matin pfff… c’est peut-être ce qui va le plus me manquer de la Suisse, c’est qu’on a quand même relativement du soleil, ici j’ai l’impression qu’il pleut tout le temps. Mais je me dis que c’est aussi peut-être la période de l’année ?
Je la questionnais réellement alors que le serveur revint vers nous pour nous apporter la liste des mets et nous conseiller le plat du jour. Le remerciant, je ne pus m’empêcher de cacher un petit rire en plaquant le menu devant ma bouche. Il était tellement guindé ce serveur ! Je me sentais dans ce restaurant comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. D’ailleurs, en voyant tout le monde aussi bien habillé aux autres tables, j’étais en train de me dire que je faisais pâle figure avec mes guenilles. J’ouvrais le livret tout en déclarant sur le ton de la plaisanterie.
- Hé bah, si j’avais su je me serais au moins mise un petit nœud rouge autour du cou. Jetant une œillade amusée à Moïra, je me permettais de rajouter. Ne fais pas attention au prix hein, tu commandes ce que tu veux, c’est moi qui invite, OK ?
Je souriais avec gentillesse et franchise avant de parcourir les lignes du menu, choisissant mon plat, et questionnant ensuite mon interlocutrice sur sa préférence en matière de boisson. Vin ? Soda ? Ou est-ce qu’elle voulait rester à l’eau ? Ou de la bière éventuellement ? Moi, je m’en fichais, tant qu’elle était bien hein, ce soir, on se faisait plaisir, fallait pas chercher plus loin. Après avoir fait mon choix, je reposais le carnet à ma droite avant de la fixer à nouveau de mes yeux gris tirant sur le bleu.
- Alors, Moïra. Rappelle-moi, tu as de la famille ? Des frères et sœurs ? Tu vis à Londres depuis combien de temps ? J’ai retenu que ton anniversaire est le treize Mai et que tu es enseignante dans une fac de médecine. T’aimes les chats et ta couleur préférée est le… Je plongeais mon regard dans le sien. Vert ?
Nous avions déjà discuté un peu de tout ça par messages elle et moi, mais le faire à distance n’avait rien à voir avec le faire en vis-à-vis. Même si mes questions étaient, dans le fond, intéressées puisque je voulais en apprendre plus sur le monde sorcier, je me surprenais à vouloir en apprendre également plus sur elle. Après tout, la soirée était aussi faite pour ça non ? Pour faire plus ample connaissance.
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Sam 19 Mar - 18:15
Lyllyah & Moïra
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Février 2021
Maintenant que le stress semble s’envoler alors que la conversation débute avec Lyllyah, Moïra peut se permettre de laisser vagabonder ses yeux. Ses prunelles glissent des cheveux roux ébouriffés, au visage maculé de tâches de rousseurs adorables, à ses pommettes, ses yeux éclatants…et elle s’arrête un peu sur ses lèvres exquise lorsqu’ornées de ce charmant sourire. Quel plaisir de pouvoir la voir en réalité sans passer par un moyen tel qu’un téléphone moldu. Etant une romantique, la médicomage aurait sans doute préféré que toute la partie nommée plus communément « courtiser » se fasse par hibou, mais bon, il faut savoir vivre avec son temps et les technologie. Il faut bien admettre qu’il y’a pas d’applications de rencontre par hiboux, à moins qu’elle ne soit pas au courant.
La jeune femme laisse libre court à orbes émeraude de poursuivre leur exploration plus en détails. Lyllyah est comme elle s’y attendait même mieux d’ailleurs – simple, pétillante et plutôt carrément jolie. Sans même s’en rendre compte, il est possible que l’appréciation de son physique se lise sur les traits de la sorcière. N’étant pas une grande manipulatrice, Moïra n’a jamais réellement su cacher ses sentiments. Elle n’a d’ailleurs pas vraiment sa langue dans la poche alors ce n’est pas elle qui porterait un masque pour se présenter à quelqu’un d’autre. Le seul problème, c’est que Moïra n’a jamais fait dans les relations avec des moldus et encore moins avec une jeune femme comme la militaire. Pour l’instant, elle se laisse emporter par l’euphorie de cette première rencontre reléguant ses craintes à plus tard. Par Merlin, qui aurait cru que la professeure de médicomagie se retrouverait dans une telle situation qui plus est volontairement !
Elle ne regrette pas d’avoir pris la décision, peut-être un peu folle, d’accepter cette rencontre avec la rousse. Piquée par leurs nombreux échanges, sa curiosité et son irrémédiable attractivité à cette jeune femme, l’a poussé à renoncer à la plus basique des règles de survie lorsque l’on est un sorcier – ne pas se retrouver face à un moldu. Moïra n’est pas du genre craintive. Plutôt optimiste, elle veut tenter sa chance auprès de Lyllyah et si ça se trouve, leur rendez-vous sera désastreux et elle ne la reverra plus jamais. Sans trop savoir pourquoi, cette idée lui procure un pincement très désagréable dans son petit cœur. Cela ne fait que quelques minutes qu’elles se retrouvent face à face et pourtant, elle a l’impression que cela pourrait faire beaucoup plus. Peut-être est-ce du à leur propension à s’écrire constamment et à scruter l’écran du petit bijou technologique moldu dès qu’elle le peut en l’attente d’un petit mot de la part de la moldue. Serait-elle déjà accro à elle ? C’est un jeu dangereux de se laisser emporter par une vague de sentiments si profonds si rapidement. Moïra en est parfaitement consciente mais elle n’oublie pas pour autant sa promesse faite l’année précédente. Elle a le droit de vivre pour elle-même, de découvrir de nouvelles choses et de rencontrer peut-être quelqu’un d’exceptionnel qui changera sa vie à jamais. Idéaliste et fleur bleue ? Sans aucun doute. Le monde est trop sombre pour se priver d’un éclat de lumière lorsqu’il se présente à vous.
Dans le cas de Lyllyah, il s’agit plus d’un scintillant feu d’artifice qui nait en elle en apercevant son sourire railleur. Merlin, pourquoi est-ce si attirant ? Pinçant ses lèvres, Moïra n’a plus l’impression que son cerveau soit encore connecté. La moldue est déstabilisante. Sa posture, sa manière d’être, de parler, de s’habiller. La brune attrape son verre et en boit une longue rasade pour se concentre sur autre chose que le faciès de Lyllyah. Il serait malvenu de ne pas écouter son histoire car son interlocutrice lui cause de sérieux problèmes attentionnels. Revenue sur Terre assez rapidement pour suivre son explication, la jeune femme secoue la tête en pouffant se moquant délibérément de la militaire. Il faut bien avouer qu’effectivement pour une soldate, elle n’est pas vraiment très douée pour s’orienter en ville.
- Eh bien, j’espère pour toi que dans ton unité, ce n’est pas toi qui est en charge de l’orientation, déclare-t-elle, en pouffant derrière sa main, ses yeux brillants de malice.
Devant sa demande de pardon, Moïra se noie un court instant dans ces yeux d’un gris-bleu saisissants, avant de lui soumettre une proposition :
- Si tu es sage, il se peut que je pardonne cet écart de conduite envers une dame, dit-elle, sans se départir de sa malice.
Amusée par la simplicité de leur conversation, Moïra se détend encore. Elle n’aurait pas cru autant apprécier être en sa compagnie. A dire vrai, elle craignait d’espérer en vain de nouer un vrai lien autre que par la technologie avec Lyllyah. Elle a lu beaucoup d’articles sur la dépendance aux réseaux sociaux, les arnaques, le changement de personnalité de gens. Son caractère l’a empêché de faire demi-tour mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne s’est pas parée à toutes éventualités…toutes…sauf le fait d’être simplement bien en sa compagnie. Sa prochaine tirade déclenche un léger feu se propageant à son visage. Elle ne rate pas l’insinuation de Lyllyah. Ah. Merde, il fait chaud non là ? Par son caractère bien trempée, la jeune femme ne reste pas en retrait. Elle sourit plus amplement encore et avec malice, sa main se glisse jusqu’à la sienne tatouée. Doucement, elle lui offre une tendre caresse du bout des doigts avant de saisir la paume de sa main, la tournant pour mieux contempler les dessins.
- Ah oui, le fameux BPM des soldats qui ne dépassent pas les soixante c’est ça ? la taquine-t-elle, avant tout en jouant avec ses phalanges. Elle plonge ses yeux dans les siens et ajoute avec une pointe de curiosité. Ils sont magnifiques. Ont-ils une signification pour toi ?
S’il n’y avait que ses doigts qui sont magnifiques ! Ah. Moïra secoue la tête en riant devant la conclusion de Lyllyah. Goûts de luxe ? Pas vraiment. Elle n’a jamais été très dépensière, il faut dire, mis à part en bouquins mais peut-être que ce n’est pas le moment de lui expliquer à quel point elle est une nerd. Il parait que cela peut faire fuir certains moldus. Oui, Moïra s’est bien préparée à son rendez-vous. Il est vrai qu’elle s’est apprêtée, se prenant au jeu de séduction, pour rencontrer la militaire pour la première fois. Cela ne l’empêche pas d’apprécier de passer ses journées dans un bon vieux jogging le week-end. Mais il est vrai que la professeure a un côté coquette lorsqu’elle s’en sent l’envie. Autant mettre toutes les chances de son côté non ? Si elle parvient à faire chavirer un peu la constance émotionnelle de son rencard avant la fin de leur dîner.
- Pour tout te dire, je n’ai pas l’habitude non plus de fréquenter de tels endroits encore moins en si charmante compagnie, lui précise-t-elle. C’est un honneur de participer à ta première fois alors dans ce cas, conclue-t-elle avec un clin d’œil.
Moïra fronce légèrement ses sourcils en écoutant Lyllyah raconter ce qui semble être des déboires sociaux. La jeune femme a du mal à voir ou elle veut en venir. Elle lui parait si libérée et sereine avec elle. Comment pourrait-elle ne pas être ainsi dans d’autres situations ? Piquée par l’intérêt, la médicomage scrute en détail son visage à la recherche d’émotions pouvant la guider sur une piste. Lyllyah n’approfondit pas. Comme ça, son rencard veut conserver une part de secret, très bien, ainsi soit-il. Moïra ne met pas les pieds dans le plat et ne renchérit pas. Elle n’a pas franchement envie de poser une question qui la mettra mal à l’aise ou la forcera à s’ouvrir à elle. De plus, à cet instant, elle s’en fiche un peu de ce peuvent penser les autres de Lyllyah. Son propre avis lui suffit amplement. Actuellement, il est plutôt positif. Moïra compatit en l’entendant parler de son pays natal. Elle ne connait pas particulièrement ce pays cependant elle ne peut que comprendre sa douleur de découvrir l’humidité de l’Angleterre.
- Crois-moi, tu vas t’y faire ou alors…il te poussera des nageoires et une queue très bientôt, c’est l’un ou l’autre, s’exclame-t-elle en la baratinant, son activité favorite bientôt. Et non, malheureusement, ce n’est pas un cliché du pays. Désolée, rit-elle devant son air.
Le silence se fait alors que le serveur vient distribuer les cartes. Moïra ne l’écoute que d’une oreille distraite plus intéressée par la femme assise en face d’elle. Elle saisit le menu de sa main fine et remercie du bout des lèvres l’homme, priant pour qu’il s’en aille rapidement. Lorsqu’il quitte à nouveau leur bulle, Moïra lâche un soupire. Enfin. Elle a bien cru qu’il allait finir choisir pour elles. Les lèvres de la brune s’étire et un petit rire lui échappe en l’écoutant. Pendant que celle-ci ouvre le petit livret, Moïra se permet de la scruter en silence. Elle hésite que quelques secondes. Moïra pose à nouveau sa main sur la sienne détournant ainsi son attention de la carte des divers menus. Ses grands yeux verts étincellent alors qu’elle presse doucement ses doigts autour des siens. Elle lui confie avec une grande sincérité :
- Tu es très belle, ce soir, Lyllyah, lui assure-t-elle.
Elle ne sait pas pourquoi elle a dit cela. Peut-être voulait-elle la rassurer ? L’empêcher de croire qu’elle vaut moins que ces types friqués dans leurs costards hors de prix et trop serrés. La beauté d’une personne ne se définit au nombre de zéro sur leurs tickets de caisses. Moïra jette un petit regard aux autres tablées. Non, elle n’échangerait sa place pour rien au monde. Et son petit cœur d’artichaut essaie par tous les moyens de le faire comprendre à la rousse. Quittant à regret la douce chaleur enveloppant leurs mains, elle plonge enfin ses yeux dans le livret. Ses yeux parcourent les différentes lignes avant de revenir aux menus du jour. Quand est-ce la dernière qu’elle a pris le temps de prendre un vrai repas dans un restaurant ? La professeure prend conscience de l’impact de son métier, de sa carrière et de ses recherches sur sa vie. Elle lève les yeux vers Lyllyah toujours plongée dans la carte. Peut-être que cette solitude va changer ? Après tout, c’est déjà le cas si elle y réfléchit bien. Son interrogation au sujet des boissons l’arrache de se pensées tournée vers l’avenir.
- Oh. Et bien, j’imagine que l’on pourrait savourer un ou deux verres de bon vin, qu’en penses-tu ? Et puis, ne t’imagine pas que je vais te laisser tout payer, madame gentlewomen. Nous ne sommes plus au moyen-âge, tu sais, rapidement, elle lève un doigt impérieux. Et ce n’est pas négociable.
Ah. Les fameuses question sur soi. Moïra affiche une grimace. Elle ne souhaite pas mentir à Lyllyah. Après tout, si elle souhaite construire une quelconque relation avec la militaire, elle doit se montrer honnête envers elle – du moins autant qu’elle peut, sans la mettre en danger. Se penchant en arrière sur sa chaise, elle croise ses mains sur la table réfléchissant à comment aborder le sujet.
- Et bien, on peut dire que tu n’y vas pas par quatre chemins, dit-elle pour se laissant encore un peu de temps avant de répondre.
Ce sujet est encore douloureux pour elle bien qu’elle ne le montre pas. Mais elle ne pourra pas le cacher à la moldue en face d’elle. Celle-ci n’est pas idiote et comprendra bien vite que Moïra cherche à tout prix à éviter d’entrer dans les détails. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas en parler. Mais elle craint d’être trop sensible pour se livrer. Ses yeux verts rencontrent les gris-bleus. Ils ne sont pas pressants. Elle inspire un grand coup, ne pouvant empêché ses mains de se tortiller.
- J’ai été adoptée lorsque j’étais gamine, avoue-t-elle du bout des lèvres, les yeux plus brillants qu’à l’accoutumée sous les néons du restaurant. J’ai une sœur et des parents adoptifs…et…
Et un frère décédé, pense-t-elle, en détournant le regard. Merde ! Pourquoi est-ce si dur de repenser à ses parents et à Kyle. Ce n’est pas le moment de ressasser ça, se réprime-t-elle. Sa respiration s’accélère. Les bruits de la pièce envahissent ses oreilles. Les flammes de bougies dansent dans ses prunelles. Elle se mord les lèvres avant de secouer la tête.
- Excuse-moi, j’ai juste besoin d’un petit instant, lâche-t-elle, avant de se lever et de fuir en direction des toilettes.
Comme une voleuse, la sorcière se fend un chemin en esquivant les serveurs lui jetant des regards intrigués. Elle pousse la porte des toilettes et s’y réfugit. Heureusement, pour l’instant la pièce est vide. Elle est tranquille. Ses mains agrippent le rebord du lavabo, le serrant au point de voir ses phalanges blanchir. Elle inspire et expire essayant de calmer sa crise d’angoisse. Pourquoi maintenant ? Se maudissant, elle frappe du poing sur le marbre grimaçant à la sensation électrique parcourant son poignet. Putain, Lyllyah. Que va-t-elle penser d’elle maintenant ? Et puis, elle était persuadée d’avoir passé ce stade après tous ces rendez-vous avec son psychomage. Depuis que ses cauchemars sont revenus, depuis le décès de Kyle, tout a changé. Sa récente discussion avec Abigail. Tout est chamboulé. Elle n’en a jamais parlé à un étranger et la voilà prête à se confier à une femme qu’elle ne connait que depuis quelques semaines ? Durant leurs échanges, Moïra avait toujours fait en sorte de rester évasive sur le sujet. Elle lui avait parlé des MacFusty bien évidemment mais n’avait jamais fait mention de la triste histoire derrière son adoption et encore moins de la mort de Kyle. Et comme si tout cela ne suffisait pas, il reste la sœur aînée qui la déteste. Magnifique. Une vraie personne équilibrée. En entendant, la porte s’ouvrir dans son dos, Moïra rencontre le reflet de l’intruse dans le miroir.
- Pardonne-moi, je ne voulais pas tout gâcher, ni t’abandonner…
Un petit rire nerveux à travers ses larmes mélange de rage et de peine, lui échappe :
- Je t’ai déjà dit que je suis pas terrible comme rencard ?
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Lyllyah Sody
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Lun 21 Mar - 21:43
Février 2021
Elle se moquait de moi, et c’était de bonne guerre. Voilà pourquoi j’accueillais son commentaire à propos de mon sens de l’orientation avec un grand sourire enjôleur, comme si, effectivement, c’était moi en charge de l’orientation dans mon unité. Évidemment, ce n’était absolument pas le cas, et quand bien ça aurait pu l’être en Suisse, je n’avais pas cette prétention en Angleterre, sans compter que je n’étais qu’une nouvelle recrue pour l’armée anglaise. Je n’avais jamais été décorée dans mon pays natal et je n’avais jamais cherché à l’être, je n’avais pas envie de commencer ici. Quand bien même j’appréciais mon métier, j’avais aussi conscience que j’étais relativement tranquille sans être gradée, j’avais du temps pour moi, je pouvais m’occuper de mon chien et de mon cheval, je pouvais effectuer du Parkour quand et comme je l’entendais. Des prestiges qui me seraient clairement ôtés si j’en venais à être gradée. Voilà pourquoi je ne cherchais pas particulièrement la reconnaissance de mes supérieurs, je voulais simplement faire ce qu’on me demandait de faire. Je n’avais pas la prétention de croire que je pouvais donner des ordres intelligemment, même si j’appréciais donner mon point de vue lorsqu’on venait à me le demander. C’était pour ça que je me fichais bien d’être la cartographe ou non de mon unité en Angleterre. C’était sans compter que, effectivement, ce serait une monumentale connerie de la part de mes supérieurs de me donner cette fonction pour l’instant.
Durant nos tirades, je n’avais pas manqué de remarquer que mon interlocutrice me dévorait littéralement des yeux. Alors, ok, on s’était connue sur un site de rencontre, je m’étais préparée donc à rencontrer des gens un peu particuliers ou en manque d’affection, pourtant, ce n’était pas ce que Moïra semblait être. Toutefois, j’étais plutôt flattée de constater que je semblais lui plaire. Outre le fait que ceci allait pouvoir grandement m’aider sur mes premières intentions, à savoir, en apprendre plus sur les sorciers, je devais reconnaître que je m’étais habituée à nos échanges par textos. J’avais également tout de suite flashé sur la photo de son profil, alors, par extension, j’en déduisais qu’elle me plaisait aussi. Tandis qu’elle prétendait vouloir pardonner mon retard si j’étais sage, je pouffais avant de rétorquer sans l’ombre d’une hésitation.
- Dis celle qui s’est servi à boire sans m’attendre mmh. Je haussais les sourcils. Un point partout ? Soyons sages toutes les deux pour nous pardonner mutuellement dans ce cas.
Sans perdre de ma malice, j’essayais d’annoncer une trêve là où ça n’avait pas vraiment lieu d’être puisque nous étions toutes les deux en train de plaisanter. Le moins que l’on puisse dire, c’était que la conversation était simple et plaisante, et je devais avouer que ça me faisait du bien. Le sérieux de mon métier pouvait être pesant, et les relations sportives que j’avais en Parkour n’étaient absolument pas comparables à ce que je vivais présentement avec ma petite messagère. Elle comblait un vide immense. Un vide qui était creusé en moi depuis ma plus tendre enfance et qui n’avait fait que s’accentuer après l’explosion. Afin de vérifier mes théories et de pousser un peu le bouchon, car j’étais du genre à prendre des risques quand même, je provoquais ouvertement la jeune femme. Un petit sourire victorieux étira mes lèvres alors que je contemplais le feu se former sur ses joues, mais ce fut de courte durée. La voyant approcher sa main pour attraper la mienne, je veux sidérée et décontenancée par cette attitude. Ben merde, c’était moi qui voulais la déstabiliser, pas l’inverse ! Elle jouait à quoi là, elle voulait faire quoi ? Son contact m’électrisa bien plus que ce que j’aurai aimé croire, et, la laissant caresser ma peau du bout des doigts, je dus déglutir et inspirer profondément pour reprendre le contrôle de ma respiration soudainement saccadée et de mes battements de cœur qui s’étaient emportés. Fort heureusement pour moi, j’avais été entraînée à résister à de lourdes situations de stress, mais là, ça dépassait l’entendement, c’était si différent ! Moïra était vraiment déstabilisante, et je n’étais pas certaine de réussir à cacher mon trouble (en avais-je vraiment envie ?). Ainsi, je la laissais tourner ma main pour contempler les glyphes tatoués sur mes phalanges moyennes avant d’étirer à nouveau mes lèvres dans un sourire plus doux.
- C’est ça. Mais peut-être que tu es l’exception qui confirme la règle me retenais-je d’ajouter. Me mordant l’intérieur de la bouche de manière imperceptible, je la laissais me donner son point de vue sur mes tatouages avant de me questionner. Une idée me traversa l’esprit, et ce fut donc avec le plus grand des sérieux que je lui répondais. Pour tout te dire, en fait, non. Un soir, après un service, j’étais trop bourrée, je suis entrée dans le premier salon de tatouage et il m’a fait ça. J’ai pas de souvenir, c’est un collègue qui m’a tout raconté et j’ai jamais posé la question au tatoueur, donc ben, voilà. Je plongeais mon regard gris-bleu dans le sien avant d’éclater de rire et de corriger. Non je déconne, évidemment qu’ils ont une signification pour moi ! On verra si tu es assez sage pour que je te les dise.
Aller hop, retour à l’envoyeur avec l’habilité de l’éléphant que je pouvais être. Récupérant ma main avec douceur alors que la conversation reprenait entre nous, je me surprenais à le regretter un peu. Pour cacher ce trouble, je me permis une plaisanterie qui, heureusement, fut bien accueillie par mon interlocutrice qui ne tarda pas à me répondre, non sans me flatter. Sans trop savoir comment réagir ni quoi dire, je me contentais de lui sourire, une lueur de reconnaissance reluisant dans mes yeux. Sur le ton de la légèreté, je confiais à la jeune femme que j’avais du mal à créer des liens sociaux, sans pour autant rentrer dans les détails, à quoi bon ? Je ferai bien un faux pas à un moment donné, elle comprendra donc assez vite. Ce fut avec cette même franchise que je répondais le plus naturellement du monde à sa question, et sa réaction l’amusa. Roulant mes yeux dans leurs orbites à ses mots, j’étirais ma bouche en une grimace forcée, montrant que je ne prenais pas mal les informations.
- Mmpph merde, je ne me vois pas avec des nageoires, je suis déjà assez abimée comme ça je voudrais éviter d’empirer le truc. Encore une fois, je ne rentrais pas dans les détails et offrit un grand sourire goguenard à la jeune femme. On va dire que je vais m’y faire alors.
Le serveur interrompit notre conversation légère, mais pas si innocente, et une fois qu'il faut partit, je me cachais un peu derrière mon menu, laissant un commentaire me concernant. C’était vrai que je faisais tache moi, parmi toutes ces personnes si bien habillées, surtout celle qui me faisait face. Pourtant, je ne ressentais aucune honte, et, ayant déjà oublié ma remarque, je m’en allais lire les lignes du menu, désireuse de prendre le tout, jusqu’à ce que Moïra revienne attraper ma main. Arrachée à ma lecture, je la fixais, d’abord étonnée parce que le contact restait très électrique. Si mes cheveux ne se dressaient pas sur ma tête, il était clair que sous mon pull à capuche gris et émaillé, j’avais la chair de poule. La petite pression qu’elle effectua avant de commenter mon apparence me fit rougir à mon tour. Ah bah là, c’était clair que mon 60 de BPM il était foutu là. À nouveau, je me questionnais sur l’attitude à adopter dans ce genre de situation. Que disaient les règles sociétales à ce sujet putain de merde ? Hésitante, j’articulais avec peine.
- Oh euh je… merci… mais, tu dis ça parce que tu ne t’es pas regardée dans le miroir je crois.
Compliment retourné avec grande maladresse, mais compliment quand même. C’était si rare que je sois déstabilisée à ce point par autrui que je ne savais guère quoi penser. En plus, Moïra semblait faire taire mes acouphènes, ce qui rajoutait à l’intrigue de tout ce méchoui que je ressentais présentement. Bien sûr, je n’oubliais pas mon premier objectif de vue, mais bon sang, je n’aurai jamais pensé que de telles émotions et de tels sentiments se mêleraient à l’aventure. Voulant paraître polie et courtoise, je proposais à la jeune femme de l’inviter, et sa réaction ne se fit pas attendre. Clignant des yeux, l’air un peu stupide, je ricanais avant de répondre, mes mains levées devant moi en signe de paix.
- Wow, wow, ok on ne va pas se battre pour ça, calmez-vous madame la professeure. Une lueur pétillante traversa mon regard avant de continuer. J’suis nulle en vin, alors on va faire comme ça : tu payeras les boissons et moi le repas, d’acc ? En plus, tu t’es servie avant que j’arrive, donc c’est de bonne guerre.
Aller hop, j’en remettais une couche. Je semblais m’acharner sur le truc comme si je lui en voulais alors que ce n’était véritablement pas le cas. Je jouais en réalité, comme si la taquinerie faisait déjà partie intégrante de notre relation. Amusée, et emportée par la douceur de l’instant, je me mis au défi d’en apprendre plus sur la jeune femme en face de moi. La voyant s’adosser à sa chaise, et face à son commentaire je clignais une nouvelle fois des yeux. Oups, avais-je été trop direct ? Voilà, je savais que j’allais finir par faire un faux pas, Moïra comprendra donc maintenant ce que je voulais dire un peu plus tôt concernant mes difficultés sociales. Alors qu’elle me répondait, je sentais son trouble. Purée, ma question avait été si déplacée que ça ? Surtout, comment aurais-je pu le deviner ? J'avais le tact d'un éléphant, je le savais bien, et si Moïra était vraiment en train de s'attacher à moi, il allait falloir qu'elle le découvre. Comme moi j’allais devoir découvrir des choses sur elle, puisque je m’attachais à elle. Je n'étais pas sous couverture ce soir, je ne voulais pas mentir à la jeune femme, ce n'était pas mon genre, voilà pourquoi j'étais direct, comme elle l'avait commenté.
D'un simple hochement de tête, je la laissais s'enfuir en direction des toilettes, me retrouvant alors seule avec mes pensées. Une fois sa silhouette disparue à l’angle du bar, mes acouphènes revinrent siffler dans mes oreilles. Je ne pensais pas que parler famille allait à ce point la mettre mal. Moi je n'en avais pas, je ne savais même pas ce que c'était que d'avoir un parent et encore moins une sœur, et je n’en faisais pas tout un drame franchement…
T'es pas les autres Personne n'est toi Personne, personne
Ah tiens, ils ne m'avaient pas manqué ceux-là. Ils choisissaient leur moment puisque, dès lors que j'avais posé les yeux sur la jeune femme en entrant dans le restaurant, ils avaient fermé leurs gueules. Bon… ok moi je ne faisais pas toute une histoire de ma famille que je n'avais pas et qui donc ne me manquait pas puisque je ne l'avais jamais connue. Mais ça, c'était moi, Moïra n'avait pas le même vécu que moi (et heureusement) ni les mêmes émotions. Je devais apprendre à accepter cette différence, car pour la première fois de ma vie, je m'étais rapprochée plus que nécessaire à une civile. D’ordinaire, mes collègues militaires sont moins fleur bleue et s'il m'était arrivé de rencontrer des civils le temps d'une nuit sulfureuse, ça n'avait jamais été pour créer un véritable lien. Celui que j'avais commencé à tisser avec Moïra avait été inattendu. Elle était l'exception qui confirme la règle. Donc… qu'elles sont les convenances dans ces moments-là ? Je me posais sincèrement la question puisque je n'étais pas coutumière à ce genre de situation. Devrais-je rester planter là comme une plante verte ? Devrais-je partir et la laisser en plan et tant pis pour nos nombreux échanges ? Devrais-je la rejoindre ?
Lyllyah plante verte Ortie Lyllyah lâche Elle s'enfuit
D'un bon, motivée par l'agacement que mes voix provocatrices engendraient et du son strident qui me vrillais les oreilles, je me relevais pour rejoindre à mon tour les toilettes. Au diable les convenances, on s'en fout. Si avec Moïra mes voix de taisent, alors j'ai toutes mes raisons d'aller la rejoindre. Pour vérifier cette théorie abracadabrante.
Poussant la porte, geste accompagné de mes sifflements, ceux-ci disparurent presque instantanément à la vue de la jeune femme qui était penchée au-dessus des vasques. Mais purée, c'est magique ça ! Enfin… clairement, je doutais fort qu'elle venait de faire pipi. Mon regard croisa le sien de manière fugace dans le miroir tandis que je l'écoutais commenter. Peu encline à fuir malgré la situation, je le lui montrais en appuyant mon épaule contre le mur et en croisant les bras devant moi.
- Oh il n’y a pas de problème, t’as rien gâché et t’as abandonné personne hein.
Je souriais, motivée par le silence qui régnait dans mes tympans, avant de m'avancer vers la jeune femme et de lui poser une main compatissante sur le bras.
- N'inverse pas les rôles non plus hein, je t'ai dit tout à l'heure que je pouvais mettre mal à l'aise les gens. Excuse-moi Moïra, je ne pensais pas que parler de ta couleur préférée serait si difficile pour toi. Promis, je garde cette question pour plus tard.
Mes doigts sur son bras se pressèrent avec douceur sur sa peau, contrastant fortement avec cette expression de malice qui illumina un instant mon visage suite à ma petite plaisanterie. Je n'étais pas certaine qu’elle soit bien accueillie cela dit. Sans trop lui laisser le temps de répliquer, je reprenais.
- On va faire un truc. Si un sujet est trop pénible pour toi ou que tu veux pas m'en parler parce que tu n'as pas envie sur l'instant, dis-le-moi simplement. Je vais pas m'offenser, je suis une grande fille.
Lui accordant un sourire doux et encourageant, j'attrapais plus fermement son bras pour l'inviter à me suivre et se détacher des lavabos. Une fois qu'elle fut enfin face à moi, je revenais chercher son regard émeraude tandis que mes phalanges tatouées sur son bras descendirent le long de son poignet pour venir chercher sa main. Je la lui serrais doucement.
- Tu sais, je suis moi aussi orpheline, j'ai jamais connu mes parents, j'ai aucune famille et je n'ai jamais été adoptée. Je levais ma main libre, la gauche, pour montrer mes phalanges tatouées. Je lui montrais spécifiquement le majeur, donc les traits rappelaient la lettre S surplombée de quelques branches. Celui-ci représente mon arbre généalogique, qui s’est arrêté avec moi. Deux confidences en une. La signification de l’un de mes six tatouages, et que je n’avais aucune intention de fonder un jour ma propre famille. Les Sody mourrons avec moi. Redressant ma main je vins glisser rapidement mon index sur le bout de son nez dans un geste aussi tendre que taquin avant que je ne continue. Ça nous fait un point commun, d'être orphelines.
Je n'avais aucune peine à parler de ce fait. Comment quelque chose pouvait me manquer alors que je ne l'avais jamais ressenti ni vécu ? Dans le fond, quand bien même c'était une pensée déplacée, j'étais contente qu'on ait toutes les deux cette cassure en nous, caractéristique des orphelins. C'était tout le moins ce que j'avais pu observer à l'orphelinat. C’était quelque chose qui, je l’espérais, allait pouvoir nous rapprocher. Attrapant son autre main libre, je la lui serrais aussi avant de continuer d’une voix douce, mon regard gris, tirant maintenant sur le vert à cause de la luminosité forte derrière les miroirs, se plongeant dans le sien.
- Tu sais, c'est la première fois de ma vie que je vis un rendez-vous comme le nôtre, je ne m'attendais à rien d'autre que faire ta connaissance en fait. Alors, pas terrible ou non, je ne peux pas juger, mais par contre je peux te dire que pour le moment, j’ai envie de continuer à passer ce début de soirée avec toi… Si… tu en as toujours envie toi aussi ?
Je lui accordais un nouveau sourire, plus hasardeux celui-ci. Elle avait le choix, je le lui laissais, et je le lui laisserais toujours. Je ne serai pas offusquée qu’elle décide de mettre un terme à notre rencontre maintenant, bien que cette idée vint me pincer désagréablement le cœur.
I'm insane
I lost myself. My mental health ☽ I turned into a killer. I'll cry you a river. Down the drain. Are you entertained?.
Shoot:
Invité
INRP
IRL
Dim 27 Mar - 22:03
Lyllyah & Moïra
Match
Février 2021
Quelle idiote, s’admoneste-t-elle, en fixant son visage dans le miroir. Tuto de Moïra pour faire fuir son rencard en moins d’une heure. Incroyable ! La sorcière se sent vraiment comme une merde pour le coup. Elle n’en revient toujours pas d’avoir craqué si facilement. Bien sûr que ce n’est pas la faute de Lyllyah, celle-ci n’a rien fait à part poser une question totalement innocente. Et en temps normal, Moïra n’a aucun mal à y répondre. Ou au pire, elle avait pris l’habitude de dévier rapidement la conversation pour éviter de se plonger dans des souvenirs douloureux. Ses traumatismes. Ah ! Elle y a travaillé dessus pourtant ! Des années durant auprès de plusieurs psychomages. Les MacFusty se sont assurés que la gamine qu’elle était à l’époque bénéficie de tout le soutien disponible pour l’aider à se remettre de la perte de ses parents. Leur amour en parallèle à eux et à Kyle a fait le reste. Moïra se sentait bien ces dernières années. Pas de crise. Un bon sommeil. Il y avait toujours des hauts et des bas lorsque la date fatidique se rapprochait ou celle des anniversaires de son père et de sa mère de naissance. Mais à part ça…rien ! Et puis, il y a eu Kyle. Kyle. Son frère aîné. Adoptif, peut-être. Mais son frère tout de même ! Le premier après ses parents adoptifs à pouvoir la rassurer à la suite d’un cauchemar. Elle se sentait en sécurité dans ses bras. Se paroles l’apaisaient toujours. Son sourire. Sa tignasse brune hirsute. Tout en lui avait ce petit quelque chose de rassurant. Même lorsqu’il lui parlait de sa relation conflictuelle avec Abigail, leur sœur, tout paraissait plus simple. Puis, un jour, il est parti les abandonnant ses deux petites sœurs et ses parents.
Depuis, il ne se passe presque pas un jour sans qu’elle ne pense à lui. Parfois, lorsqu’elle voit un homme lui ressemblant, elle sent son cœur faire un bond dans sa poitrine…mais il n’est plus là. Et en partant, ses visions cauchemardesques sont revenues au galop. C’est normal. Il n’est plus là pour la protéger. Alors, qui le fera ? Au-dessus de tout, Moïra craint de perdre d’autres membres de sa famille d’adoption. Est-elle destinée à perdre tous ceux qu’elle aime ? Abigail est déjà malade. Ses parents adoptifs ne vont pas aller vers les bons jours. Un jour, elle les perdra tous et se retrouvera à nouveau seul au milieu des flammes dévastatrice de son chagrin. Moïra a peur. Elle ne l’a jamais avoué à personne d’autre. La dernière rencontre avec Abigail lui a laissé un goût teinté de différentes émotions. Elle ne sait plus sur quel pied danser avec sa sœur. Avant tout lui paraissait plus simple. Et maintenant ? Plus rien de sens à tel point qu’elle se retrouve dans des toilettes à pleurer devant son putain de rencard ! Rien n’a vraiment de sens. Respirant fortement, Moïra fait face à Lyllyah. Que doit-elle lui dire ? Désolée de tout foirer, hein ? Je suis une pleureuse à mes heures perdues, pardon, ce n’était pas marqué dans ma bio de l’application. Tss.
Tout se passait à merveille. Peut-être peut-elle encore réparer les pots cassés ? Le fait de se retrouver au calme dans ces magnifiques toilettes, lui permet de reprendre une certaine contenance. Elle n’est pas une trouillarde alors peu importe ce que Lyllyah a, à lui dire, elle l’affrontera la tête haute. Alors, avec le peu de dignité qu’il lui reste, elle fait face à la moldue attendant son verdict. Un grand soulagement transperce son corps en entendant les premières paroles de la rousse. Merde, était-elle tombée sur un ange tombé du ciel ? (j’en fais peut-être trop ?). Elle n’a pas l’air de lui en vouloir. Son faciès confirme ses propos. Moïra se détend un peu. Peut-être n’a-t-elle pas tout foiré après tout ? Heureusement, qu’elles ont passé des journées à s’écrire par textos avant de se rencontrer au moins ce n’est pas la seule impression qu’elle aura d’elle. Son cœur se met à tambouriner dans sa poitrine, demandant clairement à en sortir, alors que la rouquine s’avance vers elle. Sa main pale et chaude vient trouver son avant-bras. Si près d’elle, Moïra prend conscience qu’elles font exactement la même taille. Une vague de chaleur émerge de son corps pour Lyllyah. Moïra se sent particulièrement touchée par sa manière de réagir et d’éviter le fâcheux sujet en le faisant passer pour moins dramatique qu’il n’est en réalité.
Elle craint que si elle en dit plus elle risque de réduire à néant ses efforts sur son maquillage. Alors, elle ne fait pas confiance au timbre de sa voix encore rauque du chagrin contenu. La rousse, malgré ses propos, s’y prend au contraire très bien. Moïra lui en est réellement reconnaissante. Un sourire nait même sur son faciès alors que ses yeux verts s’humidifient. Elle la fixe ou plutôt la couve d’un regard d’une grande intensité. Personne n’a jamais su trouver les mots pour répondre à sa peine. Et voilà qu’une tirade humoristique, Lyllyah balaie toutes ses larmes. Quel est donc cette sorcellerie ? Définitivement, Moïra n’est pas d’accord avec la manière dont Lyllyah se voit. Et dès que l’occasion se proposera, elle ne manquera pas de lui faire remarquer. Après tout, elle n’est pas du tout comme la soldate aimait se dépeindre lors de leur conversation. Moïra n’a jamais ressenti une telle attraction pour une personne depuis bien longtemps. A-t-elle seulement été confronté à de tels sentiments durant sa vie ? Pas sûr. Tout est nouveau pour elle. Comme partagé sa peine avec une autre personne étrangère à sa famille adoptive ou de proches amis. Opinant du chef, Moïra accepte sans délai le deal de Lyllyah, Ça, elle peut le faire. Surtout si celle-ci lui donne une autre chance de poursuivre leur rendez-vous, Moïra n’a pas envie de tout gâcher une nouvelle fois.
Muette par la simple présence de la moldue, Moïra n’a pas l’habitude d’être la personne à rester sans-voix. Ce n’est vraiment pas son genre. Pourtant, cette fois-ci, elle la laisse la guider et se prend au jeu. Les gestes de Lyllyah sont sûrs et doux. Ils sont rassurants. La sorcière s’éloigne alors des vasques sans pour autant quitter des yeux le visage de son preux chevalier. La chaleur rassurante de ses doigts autour des siens lui donnèrent un doux frisson le long de son échine. Elle lève aussitôt les yeux vers ses prunelles captivantes. Quelle femme étonnante et mystérieuse. Elle l’attire comme un phare dans la nuit. A son tour, ses phalanges se referment autour des siennes. Leurs regards s’ancrent. Moïra déglutit difficilement alors qu’elle laisse échapper, clairement touchée, à voix basse :
- Lyllyah…je ne sais pas quoi dire. J’ai l’impression d’être une parfaite idiote devant toi alors que toi… tu sembles parfaitement gérer la situation, lui avoue-t-elle, avec la plus grande sincérité.
Ce prénom, elle ne le connait pas depuis bien longtemps. Mais elle sait déjà qu’elle aime la manière dont il roule sur sa langue. Tout comme la tonalité qu’il prend lorsqu’elle le prononce à voix haute. Être près d’elle, enveloppé par sa présence, lui semble être le meilleur endroit du monde. Si elle s’écoutait et qu’elles ne se trouvaient pas dans des toilettes publiques, peut-être aurait-elle-même fondu dans la sureté de ses bras rendus forts par l’exercice physique. S’arrachant à cette contemplation féérique, la sorcière tente de se concentrer sur les mots s’échappant de la bouche de Lyllyah. Que de tentation. Heureusement ses propos la détournent de sa déconcentration initiale. A la place, Moïra se perd réellement dans le récit de la jeune femme. Finalement, elles ont passablement de point commun. L’ancienne médicomage se sent mal pour elle. Ses doigts se pressent plus fortement autour des siens devant leurs similitudes. Quel destin est assez con pour faire se rencontrer deux orphelines ? Quel est l’idiot qui a trouvé ça amusant ? C’est déprimant à mourir oui. Attentive, elle scruta avec intensité les phalanges tatoués de Lyllyah. Touchée par la confiance que celle-ci semble éprouver pour lui en donner les significations. Cela doit être quelque chose de privé se doute-elle. Perdue dans l’observation des dessins, Moïra ne voit pas venir son geste affectueux. Ses yeux se lèvent à nouveau pour rencontre les siens, oubliant clairement là où elles se trouvent.
- Je suis sincèrement désolée que nous ayons ce point-là en commun. Tu sais, dans le fond, je sais pas ce qui est le pire…ne pas connaître sa famille ou la perdre…en trouver une nouvelle pour en perdre encore des membres.
Un nouveau rire nerveux, sans aucun humour, lui échappe alors qu’elle secoue la tête :
- Sans doute, ne devrions-nous pas nous poser la question. Merci de t’être confiée à moi, ça me touche beaucoup que tu me fasses confiance.
Caressant du bout de la pulpe de son index le tatouage représentant son arbre généalogique, Moïra se pince les lèvres avant de laisser planer une réflexion, les concernant toutes les deux, à voix haute :
- La fin n’est peut-être pas une fatalité en soit, parfois il s’agit de la fondation d’un renouveau…
Sa deuxième main capture celle de Moïra. Surprise par le côté tactile de la militaire, mais loin de lui déplaire pour autant, elle la fixe avec quelques incompréhensions au fond des prunelles. Le souffle coupé devant la beauté de son regard, à nouveau, la sorcière reste bouche-bée. Les lèvres entrouvertes alors qu’elle vient s’expulser un souffle d’étonnement. Par réflexe, ses dix doigts serrèrent à leur tour les siens, s’agrippant à eux, comme à un mat lors d’une tempête – comme celle qui se déroule actuellement dans son être face à la vague d’attirance pour Lyllyah. Elle est étonnante. Sa nouvelle confession bouleverse tout ce à quoi Moïra a été habitué lors des quelques idylles. Aucune n'est comparable à ce qu’elle vit, en ce jour dans ces toilettes (important à spécifier ça). Décontenancée par les aveux de la jeune femme, elle ne sait pas quoi lui rétorquer. Punaise oui, pour la première fois dans sa vie, elle n’a pas l’impression que son cerveau de petit génie ne lui soit d’une grande aide. Sa répartie s’en est allée pisser également dans les cabinets derrière elles. Il n’y a que Lyllyah et Moïra dans l’endroit le plus romantique de la planète. Son cœur bondit dans sa poitrine en l’écoutant. Merde. Elle va chialer à nouveau si ça continue. Foutues hormones. La sincérité innocente de Lyllyah est le plus précieux cadeau du monde. Doucement, la sorcière détache l’une de ses mains. Ses doigts viennent dessiner une ligne sur la joue de la rousse avec une grande douceur. Ses yeux pétillent de miles feux plongé dans les siens. Elle a le souffle coupé par tout ce qui émane d’elle. Sans même avoir le besoin de se hisser sur la pointe des pieds, Moïra vient déposer ses lèvres au coin des siennes en appuyant un peu plus longtemps que requis le baiser.
- Pour te remercier d’être toi, lui souffle-t-elle, entre ses lèvres.
Revigorée par ce simple contacte, la jeune femme se mordille la lèvre en scrutant ses réactions. Elle lui offre un sourire timide, ses joues rosies par son exploit. Ses doigts s’attardent encore quelque peu sur la peau douce de la rousse, cherchant un prétexte pour poursuivre le contact. Une idée germe dans son esprit. Se sentant bien mieux qu’en poussant la porte des toilettes, la sorcière lui fait un clin d’œil, clairement fière d’avoir repris un peu la main.
- Et ma couleur préférée c’est le rouge, répond-t-elle, à sa précédente question.
Elle a un peu l’impression que cela fait une éternité qu’elles sont bloquées dans cet endroit. Mais pour tout avouer, Moïra pourrait tout aussi bien rester là pour l’éternité tant que c’est en compagnie de l’étonnante moldue à quelques centimètres d’elle. Un raclement de gorge derrière elles brisent toute la magie du moment, celle-ci s’évaporant. Une femme d’un certain âge est entrée sans crier gare et leur jette un coup d’œil circonspect. Clairement dérangée, celle-ci force le passage pour rejoindre l’une des cabines. Moïra est presque certaine que si cette dame était la Gorgone, elles seraient déjà toutes les deux changées en pierre. Gênée mais toujours autant effrontée, Moïra fronce les sourcils et saisit fièrement la main de Lyllyah devant l’autre aigrie.
- Tu viens, ma chérie ? L’air est soudainement pollué par ici, lâche-t-elle comme une bombe en insistant bien sur la possessivité à l’égard de Lyllyah, se réjouissant du cri embarrassé de l’inconnue.
Non mais pour qui se prend-t-elle celle-là ? Grommelant à voix basse sur le respect de certaines personnes, Moïra entraine Lyllyah avec elle dans la salle. Incroyablement frustrée, la sorcière n’en revient pas qu’il a suffit d’une demi-seconde pour faire s’évaporer la bulle dans laquelle elle se trouvaient quelques secondes auparavant avec la rousse. Finalement, elle rencontra son regard et finit par se mordre la lèvre avant d’exploser de rire.
- Décidément, l’on va s’en rappeler de ce premier rencard ! Parce que j’espère sincèrement qu’il y en aura d’autres.
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Lyllyah Sody
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Jeu 31 Mar - 21:16
Février 2021
Je ne m'étais jamais trop posé la question de comment fonctionnait le destin, je n'étais pas superstitieuse, même avec la présence des sorciers ici, en Angleterre. Ainsi, je ne cherchais pas à savoir particulièrement pourquoi et comment ça se faisait que tout allait si bien entre ma petite correspondante et moi dès le premier message échangé. Alors, certes, du temps des textos, je souffrais énormément de mes acouphènes, ce qui m'avait poussé à vouloir la rencontrer… mais en sa présence, tout devenait silencieux, doux, apaisant. Comme avant l'accident. C'était si agréable, et ses yeux verts aux airs suppliants rappelant ceux d'une biche battue étaient si beaux. Initialement, je ne m'étais pas inscrite sur cette application pour rencontrer quelqu'un, je me fichais même totalement de trouver un compagnon de vie, ça n'avait jamais été une préoccupation pour moi. Mais là, j'avais la sensation que ça me tombait dessus alors que nos regards s'accrochèrent quand elle me remercia.
C'était fou ! J'avais passé la moitié de ma vie à m'entraîner, à savoir comment agir sous couverture, à être implacable, à rester calme en toutes circonstances, et là… là, juste une femme, cette femme, balayait d'un simple regard tout ce pour quoi j'avais grandi. C'était… magique ? Moïra serait-elle une de ces sorcières ? Une de ces personnes qui essayait de contrôler le monde et de le dévaster de cette magie perfide et bien trop dangereuse ? Dans le fond, je n'espérais pas, parce que je l'appréciais déjà. Plus que je n'avais jamais apprécié quelqu'un jusque-là. Finalement, j'avais juste envie de profiter de cet instant passé avec elle, continuer à essayer de la connaître, et pas uniquement pour savoir si elle avait des pouvoirs magiques, mais pour savoir qui elle était vraiment. Elle, la femme. Alors, je lui expliquais, j'essayais de la mettre à l'aise, pour ne pas faire fuir la jolie petite biche. Quand elle serra plus fermement mes phalanges, je sentis ma respiration s'accélérer un petit instant, et un sourire doux étira mes lèvres alors qu'elle prétendait que je gérais la situation.
- Je te l'ai dit, je ne ressens aucune forme d'adrénaline… maiiiiis j'improvise là en fait.
C'était à moitié vrai, mais je voulais vraiment la détendre. J'improvisais, ça oui, mais prétendre que je ne ressentais rien, c'était faux. Plus les minutes s'égrenaient en sa présence, plus j'avais la sensation d'être transportée à mille lieues d'où nous nous trouvions réellement. C'était une sensation inconnue pour moi jusqu'alors, et j'avais envie de continuer à la ressentir. Tout simplement, j'avais envie de rester avec elle, la garder avec moi, car au-delà des bienfaits qu'elle dégageait à mon encontre, je me sentais irrémédiablement attirée par elle. Alors, je me confiais un peu, un élément de ma vie qui ne me blessait pas et qui n'était pas lourd à porter. Mon interlocutrice semblait boire mes paroles, et ça me touchait. C'était agréable de se sentir écouté à sa juste valeur. Retrouvant son regard alors que les jades étaient partis voir mes tatouages, je hochais la tête à ses mots, retenant bien les éléments cachés qu'elle semblait m'offrir. Elle avait perdu sa famille, avait été adoptée et peut être avait elle subit une nouvelle perte ? C'était ce que l'interprétais. Mais je n'allais pas la questionner, je ne voulais pas la blesser à nouveau, ce serait une énorme erreur alors que l’atmosphère se détendait enfin entre nous.
- Moi, je ne suis pas désolée, même si ce n'est pas réjouissant, au moins, on pourra peut-être mieux se comprendre qu'avec d'autres qui ne sont pas orphelins. Je clignais des yeux puis continuais. Je crois que le moins pire, c'est de ne pas connaître sa famille. Je ne souffre pas de ce que je ne connais pas ni ne possède pas.
Mais j'oubliais peut-être que moi, j'avais ce caractère qui se contentait de ce qu'il avait. Ce n'était peut-être pas le cas des autres, et à dire vrai, je me fichais des autres. Ils ne vivaient pas ma vie et je ne vivais pas la leur. Et pour le moment, il n'y avait que Moïra qui comptait pour moi. Du pouce, je lui caressais le dos de la main tandis que je l'écoutais attentivement, lui adressant un nouveau sourire alors qu'elle me remerciait de m'être confiée. La confiance allait petit à petit se mettre en place, je n'en avais plus le moindre doute. Nos doigts se mirent à valser ensemble pour explorer la peau des mains de l'autre, et la petite phrase philosophique de ma petite messagère me demanda un petit instant de réflexion. Sans aller jusqu'à dire que j'étais une idiote, je n'étais pas non plus du genre à trop réfléchir sur le sens de la vie. Je vivais, voilà tout. Même si je pensais comprendre ce qu'elle voulait dire, je ne savais guère que répondre, alors je me contentais d’opiner du chef avec mes lèvres toujours étirées. Je ne perdrais jamais mon entrain et ma bonne humeur, et si un renouveau était possible avec Moïra, alors je souhaitais signer tout de suite.
Voilà pourquoi je fus franche une nouvelle fois en confiant mes attentes inexistantes pour ce rencard, en dehors de juste mieux la connaître. Quelque chose se passa à cet instant précis. Quoi, je l'ignorais, mais ça se passait. Elle restait bouche-bée devant moi et me fixait, ce qui eut l'effet étrange de me mettre presque mal à l'aise. Bon sang la couleur de ses yeux était absolument captivante. La forme de son visage un peu ovale était magnifiquement symétrique et harmonieuse. Le jais de sa chevelure était une couronne qu'elle portait mieux que n'importe quelle autre femme. Lorsque sa main vint délicatement toucher ma joue, je me sentis soudainement fébrile. À nouveau, je sentais ma respiration s'accélérer, et les battements de mon cœur tambouriner sensiblement plus vite. Le temps semblait s'être arrêté, quand bien même nous étions dans le lieu le plus séant (haha) du monde. Je me fichais de la poésie ratée, j'avais tout oublié. Je venais présentement de plonger dans le regard de mon interlocutrice, je voulais m'y blottir et ne plus jamais en ressortir. Il fallut que Moïra se penche dans ma direction pour poser ses lèvres aux coins des miennes pour que mon battant se décide enfin à s'emporter, que mon souffle soit coupé et que mes pupilles se dilatent légèrement.
Ouuuuh Onnnnnw Àaaaaah
Un événement aussi inattendu avait été nécessaire pour que les voix dans ma tête osent murmurer, comme si elles craignaient (pour une fois) de me déranger. Décontenancée et pantoise, je savourais maladroitement l'instant sans parvenir à réagir alors que l'entier de mon corps s'embrasa. Un éclair me traversa, et soudain, je pris conscience de la véritablement définition de l'expression "coup de foudre". Moïra était mon coup de foudre. Elle venait de m'envoyer dans une tempête où j'étais présentement en train de perdre tous mes repères. Mais je n’étais pas égarée, non, car j’étais bien encrée dans la direction de la jeune femme, mes mains entourées des siennes, le vert de ses prunelles dans les miennes. Une lueur de joie traversa bêtement mes yeux alors qu’elle me souffla de simples mots. La voir ensuite se mordiller la lèvre alluma un brasier dans le creux de mon ventre. Un incendie que je parvenais tant bien que mal à éteindre grâce à l’auto contrôle dont je pouvais faire preuve. Un grand sourire fendit néanmoins mon visage alors que je contemplais le si beau visage de l’enseignante.
Encore Encore Encore Encore encore encore Je veux encore
Soufflant un peu, car j’essayais de chasser les voix qui réclamaient plus (à moins que ce ne soit mon propre désir ?), je voyais les joues de la jeune femme rosir un peu. Cette couleur lui allait bien, et peut-être que la même réaction était en train de se produire chez moi tandis que les doigts de mon rendez-vous ne cessaient de me caresser. Mon corps ne se fit pas prier pour réagir : j’avais la chair de poule. J’étais parcourue d’un millier de frissons que j’essayais tant bien que mal à camoufler. Le clin d’œil et la remarque de la jeune femme ne manquèrent pas de me faire rire. Ouf, au moins, ça avait eu le mérite de me détendre et de me sortir un peu de la bulle dans laquelle nous avions trouvé refuge. J’allais répondre avec mon entrain retrouvé, lorsqu’une vieille nous sorti définitivement de notre cocon. Ah… effectivement, nous étions un peu beaucoup dans le passage, mais ce n’était pas pour autant que j’avais envie de m’excuser. Alors qu’elle forçait le passage, par instinct, j’entraînais Moïra contre moi pour faire rempart de mon corps et laisser passer l’ancêtre. Sans se laisser démonter, ma compagne du soir attrapa fermement ma main en lâchant un commentaire qui ne manqua pas de faire réagir la dame. Amusée, me prenant au jeu, et parce que je ne possédais globalement aucune gêne, je me permettais d’ajouter.
- Tu trouves que l’air est pollué ? Attends donc qu’elle fasse caca.
Vous voulez tuer l’amour de votre premier rendez-vous de rencard ? Appelez Lyllyah. Je ricanais devant la complicité évidente qui était en train de naître entre Moïra et moi alors que nous rejoignons à nouveau la salle. Je me remémorais la manière dont elle avait prononcé les mots de possession à mon encontre et senti à nouveau mon cœur tousser dans ma poitrine. En plus, je ne pouvais pas me défaire de mon amusement alors que je l’entendais râler. OK, la jeune femme ne semblait pas apprécier qu’on la contrarie. Je note, je note. Retrouvant ses beaux yeux verts, la manière dont elle se mordit la lèvre était clairement provocateur et alluma à nouveau le brasier en moi.
Encore Encore Encore encore encore
N’y tenant plus cette fois, ne me préoccupant pas de sa phrase ni de son éclat de rire, cédant pour l’une des rares fois de ma vie à mes pulsions, j’attrapais les joues de l’enseignante pour l’attirer contre moi et venir l’embrasser franchement. Rien à foutre que toute la salle était aux premières loges pour nous observer. Rien. À. Foutre. J’avais envie de l’embrasser, alors je le faisais sans me poser de question. Je savourais le goût sucré de ses lèvres alors que je sentais les miennes fondre à son contact chaud et doux. Combien de temps l’instant dura au juste ? Une seconde ? Une heure ? Décidément, je perdais complètement pied, et ça, ne s’était pas bon… mais est-ce qu’il y avait du mal à se faire du bien ? Je finissais par relâcher doucement mon emprise sur mon interlocutrice en laissant échapper un petit soupir. AH !! Je suis soulagée putain ! ça va mieux !
- J’avais envie de faire ça depuis longtemps
Depuis avant notre rencontre, depuis que j’ai vu ta putain de photo de profil. Je lui souriais en me redressant un peu, l’air goguenard, avant de contempler l’assemblée dans la salle qui essayait de feindre de nous avoir vus. Je laissais échapper un petit gloussement amusé avant de reprendre les doigts de la jeune femme dans les miens tout en m'exclamant.
- J’ai… super faim !! Viens.
Faim de quoi, ça, je n’allais jamais le préciser. Quoiqu’il en soit, je retournais à notre table et, une fois installée, je buvais un grand verre de l’eau que j’avais demandé plus tôt. Comme s’il craignait de nous déranger s’il attendait trop, nous fûmes rapidement rejointes par le serveur qui prit nos commandes. Comme entendu plus tôt, je laissais le soin à Moïra de choisir le vin, ne pouvant cesser de la dévorer du regard. Lorsque nous fûmes à nouveau que les deux, je m’accoudais, joignais mes mains et y posais mon menton. Mes prunelles à nouveau grises et vertes, je contemplais la jeune femme avant de briser le silence non sans perdre mon grand sourire taquin.
- Alors, Moïra l’enseignante qui aime le rouge… ça t’arrive souvent de sauter comme ça sur les femmes dès le premier rendez-vous ? Je fronçais les sourcils d’un air un peu provocateur et exagérément vexé. Je vais devoir faire attention à l’avenir si c’est le cas. C’est vrai, il ne faudrait pas que tu tombes sur une vilaine usurpatrice qui te voudrait du mal.
Allez, rajoutons une couche à l’exagération de la situation. Le tact avoisinait le zéro absolu chez Lyllyah Sody.
I'm insane
I lost myself. My mental health ☽ I turned into a killer. I'll cry you a river. Down the drain. Are you entertained?.
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Invité
INRP
IRL
Sam 9 Avr - 22:38
Lyllyah & Moïra
Match
Février 2021
Le simple fait d’être en sa présence est déconcertant pour Moïra. Leur premier rencard se passe d’une étrange manière mais ça reflète leur relation, leur personnalité. La sorcière se laisse entrainer par les tumultes que leur brin de relation semble créer sur leur passage. Elle aime beaucoup. C’est peut-être insensé aux yeux du commun des mortels mais c’est libérateur. C’est simple. Il suffit juste d’être soi-même. Dès que la jeune femme en vient à cette réalisation, le sceau de ses appréhensions éclatent. Sa compagne a su la mettre à l’aise en étant tout simplement elle-même. Moïra veut en faire de même. Elle veut se libérer du poids de toutes ses années à ne pas accueillir le moindre sentiment amoureux pour quiconque. Peut-être bien que Lyllyah est l’heureuse élue mais ses actes en quelques minutes la rendent digne. Chaque contact avec elle, la fait se sentir encore mieux. Moïra a l’agréable impression de flotter sur un petit nuage de bonheur – les premiers émois. Et par Merlin, que c’est agréable de se laisser emporter ! Tant que c’est en sa compagnie. La brune n’est pas dupe. Elle se doute bien que la présence rassurante et constante de Lyllyah en est le dénominateur commun. Elle aimerait y songer mais elle a trop peur de cacher la découverte innocente de ce qui s’apparente à trouver une personne dont on se sent proche immédiatement sans même s’en rendre compte. Peut-être est-ce un coup de foudre, peut-être sont-elles des âmes sœur se retrouvant enfin après des siècles d’errance…ou peut-être rien de tout cela. Il faut juste savourer l’instant.
Moïra est reconnaissante de sa franchise. Elle ne cherche pas à prendre l’ascendant sur elle, profitant de sa faiblesse évidente. Elle n’est pas de cette trempe-là. Moïra se plait à déjà l’imaginer au-dessus de tout cela, la bonne personne, sa personne. Depuis quand est-elle devenue si désireuse de se sentir en sécurité auprès de quelqu’un ? Elle est une ancienne gryffondor pas un chaton égaré, bon sang. Est-ce en raison de leur histoire commune ? Deux orphelines réunies par le destin ou par cupidon lui-même ? La sorcière pense que Lyllyah a raison. Elles sont peut-être faites pour se comprendre du moins s’accepter l’une et l’autre sans porter de jugements sur leur vécu ou leurs failles. L’imperfection rend les choses parfaites. Elle a accepté son baiser appuyé au coin de ses lèvres. La brune en est ravie. Son cœur balance encore de ce que ce simple contact a insufflé dans son cœur. La réaction de Lyllyah lui a plu et l’a conforté. Il se pourrait bien que la rousse ressente les mêmes choses qu’elle. C’est plutôt bon signe pour un premier rencard, non ? Tout cela jusqu’à que l’autre aigrie débarque dans leur havre de paix. Portée par sa confiance, Moïra a fait le premier pas. Elle s’est esclaffée aux éclats en entendant la répartie de sa douce. Oui, elles sont faites pour s’entendre !
Son cœur s’arrêta. C’était comme si tout son sang se dirigeait en un endroit lorsque les doigts de Lyllyah saisir ses joues. Ses yeux trouvèrent les siens. Tout à coup, Moïra se trouve paralyser dans l’emprise des orbes magnifiquement captivants de la moldue. Celle-ci vient s’abreuver à ses lèvres. La médicomage lui les offre sans présenter aucune résistance. C’est terriblement bon et doux. Moïra se demande comment a-t-elle pu faire pour passer à côté depuis tant d’années. C’est comme goûter à un fruit interdit. Ses doigts viennent se joindre à l’arrière de la nuque de la rousse. Son corps vient épouser le sien, se fondant clairement contre dans son étreinte. Ses lèvres remuent à la rencontre des siennes, prenant le temps de saisir leur texture et leur goût. Son front finit par reposer contre le sien. Elle ne veut plus que cet instant s’arrête mais il le faut, car elles se donnent largement en spectacle au milieu du restaurant. Moïra finit par laisser Lyllyah s’en aller. Ses joues sont échauffées par ce moment de partage. Ses lèvres ont sans doute dû gonfler se doute-elle, lorsqu’elle y glisse le doigt. Wouah. Voilà le seul mot intelligible que son esprit parvient à formuler.
- Tu es dangereuse, Lyllyah, murmure-t-elle, encore subjuguée par l’instant. Je devrais peut-être m’éloigner pour ma sécurité, la taquine-t-elle.
Lyllyah s’en remet un peu plus vite qu’elle. Qu’est-ce qu’elle lui fait au juste ? Ce qu’elle lui confie, lui arrache un grand sourire. C’est bien ce qu’elle pensait, la rousse n’a pas su résister plus longtemps à leur désir mutuel. C’est rassurant de voir qu’elle n’est pas la seule à être dans cet état en présence de l’autre. Son air goguenard ne la rend que plus belle. Moïra secoue la tête devant sa démonstration, clairement amusé par la découverte de ce côté de sa compagne. Elle apprécie la voir venir chercher sa main et nouer leurs doigts ensemble à nouveau. Leur donnant une légère caresse, Moïra se laisse entraîner par Lyllyah vers leur table abandonnée.
- Et moi donc ! lance-t-elle, sur le même ton, ne pensant pas nécessairement à la même chose que la rousse à cet instant.
A peine installée, cette fois-ci ce fut le serveur qui vient briser notre bulle. Moïra serre la mâchoire à son intrusion, se forçant à se dire qu’il ne fait que son travail. Et qu’il veut probablement qu’elles se tirent à un moment donné du restaurant avant que ce ne soit la fin de son service. Accédant à la demande de l’homme, la professeure prend le temps d’analyser méticuleusement les boissons proposées avant d’en sélectionné une à son goût. Si Lyllyah compte sur elle pour qu’elle puisse se désaltérer, autant que ça soit avec un bon cru ! Surtout si elle espère retrouver ses lèvres avant la fin de ce premier rendez-vous, il ne faudrait pas qu’il reste un goût amer sur leurs langues. Une fois cela fait et l’employé repartit vers les cuisines, Moïra constate que le regard de sa compagne est posé sur elle. Ses lèvres s’étirent en un sourire tendre et quelque peu taquin.
- Tu vois quelque chose qui te plait ? Parce que je crois que les plats viennent de là-bas, ajoute-t-elle, en riant.
Dressant un sourcil, Moïra ne peut s’empêcher de fendre d’être choquée par ses propos. Utilisant son index, elle le pointe vers sa poitrine.
- Pardon ? Moi, j’ai sauté sur quelqu’un ? Tu fais sans doute mention de mon baiser, totalement, innocent sur ta joue, j’imagine, la charrie-t-elle. Par contre, on devrait peut-être parler de ton cas, tu ne crois pas ? Madame, je me donne un spectacle collé à la bouche de mon rencard ?
Moïra finit par rire de leur situation. Elle n’en regrette pas le moindre détail. Un sourire parcourant ses traits, elle profite de leur emplacement pour titiller de son pied le tibia de Lyllyah.
- Ah ça, il ne tient qu’à toi de me protéger, Ô brave soldat Sody, s’en amuse-t-elle. Ne t’en fais pas, je sais me défendre et puis, je sais ce que je veux … ou plutôt qui.
La fin de sa tirade lui est clairement destiné et la jeune femme ne s’en cache pas. Elle n’aime pas tourner autour du pot et se dit que ça doit être également le cas pour celle qui partage sa vie depuis quelques mois déjà. Moïra s’est habituée à sa présence bien que ce soit uniquement par message. Mais c’est déjà beaucoup. Elle n’a pas envie que tout ceci ne se termine. Lyllyah a pris une place bien trop importante dans sa vie en quelques sms, c’est effrayant, mais Moïra a envie de plonger pieds joints dedans à cet instant. Elle se désaltère tranquillement savourant sa courte victoire sur la rousse, puis reprend leur conversation se plaisant à ce petit jeu de question :
- Alors, tu connais déjà ma couleur préférée. Quelle est la tienne ? Attends, laisse-moi deviner, je suis sûre que tu es le genre de personne à adorer le rose bien pétant, je me trompe ? Rassure-moi, tu n'as pas que des boxers couleur camouflage hein ? asticote-t-elle la militaire.
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Lyllyah Sody
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Lun 11 Avr - 20:44
Février 2021
Elle prétendait que j’étais dangereuse, et elle ne croyait pas si bien dire. Je lui accordais un simple sourire ironique et, quand elle suggéra qu’elle devait s’éloigner pour sa sécurité, je lui attrapais la main pour l’inciter à rester avec moi, à défaut de contre moi. À dire vrai, j’ignorais quel était ce sentiment nouveau qui soufflait en moi et semblait me donner des ailes alors que je l’entraînais avec moi à notre table abandonnée. J’avais la sensation de marcher sur de petits nuages, moi la fillette qui avait toujours eu les pieds sur terre, toujours prompte à obéir aux ordres et à l’affut du moindre bruit ou mouvement suspect, toujours brusque face à la rudesse crue du monde. Ce soir, par sa simple présence, Moïra était parvenue à balayer toute cette sauvagerie, toutes mes préoccupations, et presque, ce pour quoi je m’étais inscrite sur cette application. Mais comment pouvais-je définir ce sentiment ? Son contact était électrique, son toucher délicat me faisant bouillir, et mes yeux d’ordinaire si prompt à observer les alentours n’arrivaient pas à décrocher de son visage. C’était la toute première fois que ça m’arrivait. Peut-être que, durant mes relations précédentes, j’avais ressenti l’équivalent d’une flammèche digne d’un briquet sans gaz s’allumer au creux de mon ventre, le temps d’un soir, le temps de consumer cette envie. Puis tout fut éteint. Avec la jeune femme qui était assise en face de moi et dont je décortiquais chaque trait de son harmonieux visage tandis qu’elle commandait auprès du serveur, j’avais la sensation que quelque chose pouvait durer plus d’une nuit. Mais j’ignorais pourquoi. Comment. Ni comment on appelait ça. De l’amour ? Je doutais que Lyllyah Sody puisse un jour tomber amoureuse. Sa question étira la commissure droite de mes lippes, et, m’accoudant, je glissais une main derrière ma nuque avant de répondre sur un ton pouvant paraître étrangement calme.
- Il n’y a pas que la nourriture qui me plait présentement.
Puis, ce fut les yeux arrondis de surprise que je me redressais à sa réplique tout en m’esclaffant, glissant la main sur ma nuque devant moi, pointant de mon index au bord de mes lèvres.
- Ah parce que là c’est la joue pour toi ? Wow purée, alors… je savais les Anglais bizarres, enfin c’est vrai quoi, il suffit de voir ce que vous mangez au petit-déjeuner… Je retroussais le nez au souvenir d’œuf, de lard, de pommes de terre et de champignons dès le matin. Non vraiment, je ne m’y ferai jamais. Mais dire que la joue c’est là ?! Je repointais le bord de mes lèvres avant de glisser mon index entre mes dents, cachant un franc sourire amusé et tendre. Soit, je ne vais pas contredire l’illustre professeur de médecine que tu es. Admettons que je n’ai pas eu les mêmes cours d'anatomie que toi à l’école de recrue en Suisse. Je balayais le malentendu d’un petit geste de la main avant de la reposer sur la table et de plonger mon regard dans le vert du sien. Du coup… est-ce que tu me donnerais des cours privés pour… parfaire mes connaissances ?
Sous-entendu graveleux, certes, mais qui avait le mérite d’être assez clair quant à mes intentions la concernant. Je pouffais avant de lui accorder un sourire d’excuse, haussant un peu des épaules.
- Encore une maladresse de ma part de t’avoir embrassée en public, désolée, je ne pensais pas que ça pouvait te gêner. J’ai pas réfléchi sur le moment.
Quand Lyllyah Sody réfléchit, c’est pour atteindre une cible, c’est pour être stratégique et en mouvement dans un plan d’action déjà bien huilé. Au repos, elle ne laisse parler son impulsivité, elle fait ce dont elle a envie, comme s’il fallait compenser le besoin de liberté si interdit une fois en service. Pourtant, mon rendez-vous riait. Elle ne semblait aucunement dérangée par la situation à laquelle je venais de la soumettre par surprise et presque par force, mais je préférais tout de même montrer ma bonne foi en m’excusant. S’il y avait bien quelque chose que j’avais appris avec le temps, durant mon enfance et mon adolescence lorsque j’étais encore plus impulsive, c’était que présenter mes excuses avait le mérite de calmer l’interlocuteur dans la majorité des cas. Un éclair me foudroya alors que je sentais son pied venir me taquiner. Nom de Dieu s’était fou ce que son contact pouvait me faire… Mes lèvres s’étirant de part et d’autre de mon visage, je l’écoutais me répondre avec une témérité à toute épreuve. Comme première réaction, je venais lui bloquer le pied entre mes jambes, taquine. Non pas que je n’appréciais pas ses caresses, bien au contraire, mais j’avais envie de lui répondre avec cette sauvagerie dont je pouvais faire preuve. C’était ma nature profonde, et je ne voulais pas la lui cacher. En haussant les sourcils, je me décidais à reprendre la parole.
- Vraiment ? Qui ça ? Tu as une photo pour me montrer ?
J’avais bien saisi qu’elle s’était adressée à moi, qu’elle semblait avoir les mêmes envies que celles qui m’animaient, et cela me rendait d’autant plus impatiente. Finira-t-on le dîner ou pas ? Là était toute la question, et franchement, j’étais curieuse de le savoir. Curieuse de continuer à passer ma soirée avec elle pour en découvrir les tenant et aboutissant. À dire vrai, je m’étais habituée à ses messages journaliers, au plaisir que me procurait la petite sonnerie de mon téléphone malgré mes acouphènes. Je devais avouer que si cela devait s’arrêter à partir de ce soir, je me sentirais, probablement, un peu vide. Comme énoncé tantôt dans les toilettes, ce que je ne connais pas ne peut pas me manquer. Elle, je la connaissais maintenant, sa présence m’avait accompagné où que je me rendais durant plusieurs semaines, via mon téléphone. Je n’étais pas certaine d’avoir envie de faire sans, maintenant que j’avais goûté à ce petit coin de paradis. Sa réplique me fit éclater de rire- Je relâchais mon emprise sur son pied.
- Ma couleur préférée est le violet, tu n’étais pas si loin, ça reste un dérivé du rose. Et mmh… pour les boxer, en vrai, non j’en ai pas. J’ai un chien effectivement, mais c’est un Border Collie. Je la fixais, une lueur pétillante dans le regard. Je ne lui avais pas annoncé que j’avais adopté Radar alors que ça ne faisait que quelques jours, tout simplement parce que je n’y avais pas pensé, et voilà l’occasion parfaite pour détourner sa question en ridicule. Avec un sourire victorieux, je reprenais, peu désireuse de la laisser dans l’imbécilité. Ah tu ne parlais pas de ce genre de boxer ? Alors mmh… il te faudra vérifier toi-même.
Je lui accordais un clin d’œil provocateur avant de me racler un peu la gorge te joindre mes mains devant moi, posant mon menton sur mes phalanges tatouées. Sans perdre ma bonne humeur, je plissais un peu des paupières.
- Mmh, nous voilà au moment charnière où nous allons faire plus amples connaissances. OK, je vais te donner quelques anecdotes, ça ira plus vite, et c’est de bonne guerre. Un soldat qui parle de guerre dans un rencard, haha. Je fais de l’humour. La Suisse est un pays qui parle plusieurs langues. Je parle donc anglais, allemand et français. En plus de Radar, je suis venue avec ma jument, Lullaby, elle était dans l’armée suisse avec moi à l’époque. Je fais beaucoup de sport. Je n’aime pas faire le ménage et je ne sais pas cuisiner. Je levais les yeux au plafond, faisant mine de réfléchir. Mmmh… Ah oui, je bois très peu d’alcool, et jamais d’alcool fort.
Un grand sourire aux lèvres, je m’accoudais à la table pour plonger ma joue dans la paume de ma main, frottant à mon tour ma jambe contre son pied.
- D’autres questions mademoiselle MacFusty ?
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Dim 17 Avr - 22:37
Lyllyah & Moïra
Match
Février 2021
Apaisée en la présence de la rousse, bien que ce soit la première fois qu’elles se rencontrent en face à face, Moïra agit naturellement. Cette simplicité dans leur contact et leur communication apporte un petit quelque chose de rafraîchissant à cette rencontre. A-t-elle déjà été à ce point-là indifférente du regard d’autres adultes, qui plus est moldus, autour d’elle ? Moïra n’en est pas certaine, mais cette version d’elle-même émancipée des tracas quotidiens lui plait énormément. Lyllyah n’est sans aucun doute pas étrangère à ce nouvel air de liberté qui souffle sur elles. La médicomage n’a jamais été quelqu’un de timide, au contraire, elle est plutôt extravertie parfois trop. Elle parle trop. Elle se passionne pour des sujets qui peuvent faire fuir la plupart des gens. Elle aime quand il y’a de l’action, lorsque ça bouge. Comment être plus en phase que cela avec la jolie rousse que cette dernière demi-heure ? La sorcière en perd même la notion du temps. Il n’a pas son mot à dire durant ce doux moment entre les deux messagères. Le sourire de l’enseignante s’étire d’autant plus lorsqu’elle saisit par la remarque, peu subtile, à son niveau, que Lyllyah est visiblement sur la même longueur d’onde qu’elle. Ses yeux pétillent comprenant qu’elle est visiblement à son goût pour un désert des plus sucrés. Moïra préfère ignorer les alarmes dans sa tête lui disant que ce n’est peut-être pas la meilleure idée de foncer dans les filets de la rousse sans aucune protection autre que sa confiance. Elle devrait sans doute se méfier. Mais Lyllyah est une constante dans sa vie depuis quelques mois dont elle peut enfin mettre de nouveaux éléments autour. Elle n’a pas envie d’arrêter sitôt de la découvrir au contraire…
L’ancienne médicomage se concentre sur le présent et s’esclaffe à son tour. Lyllyah a de la répartie. Elle est pleine de vie et pétillante. Et même temps, elle dégage une force l’attirant irrémédiablement, comme elle l’a démontré dans les toilettes de l’établissement. Moïra fait mine d’être vexée en l’entendant critiquer les Anglais. Elle regrette d’autant plus de ne pas connaître le peuple Suisse, sans doute aurait-elle pu, le cas échéant, lui rendre la monnaie de sa pièce. Toutefois, bonne joyeuse, elle se laisse prendre au jeu et frappe doucement l’avant-bras de celle-là. Néanmoins, elle rétorque aussitôt tant pis si c’est pour lui dévoiler d’énormes clichés sur un pays sur lequel elle risque de se pencher très prochainement et cela n’a évidemment rien à voir avec la magnifique jeune femme partageant sa table.
- Attention, le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée ! On ne critique pas le Sacré Saint petit déjeuner en Angleterre, s’amuse-t-elle, avant de lui faire un clin d’œil. Cela dit, entre nous, je ne me sens pas tout à fait concernée.
Toujours avec cette fluidité, Moïra se laisse aller à lui communiquer des informations plus concrètes que celles qu’elles ont pu échanger jusqu’à présent. Après tout, c’est ainsi que cela se passe lors des rendez-vous non ? Bien que novice dans toute cette histoire, la sorcière n’a pas envie d’avoir de secrets pour Lyllyah, bien qu’elle sache particulièrement qu’elle sera obligée de garder certaines informations pour elle. Si leur relation devait perdurer, il lui faudrait sérieusement se renseigner sur les relations sorciers et moldus. Il y aurait-il un guide pour les nuls pour avouer à sa moitié que l’on est une sorcière ? En tout cas, il faudrait qu’elle pose la question à Aiko la prochaine fois qu’elle visitera sa cousine.
- Je suis née sur l’Île de Skye, lui explique-t-elle, se dévoilant petit à petit à l’autre femme. J’ai suivi mes classes dans les Highlands avant de rejoindre Londres pour mes études supérieures.
Moïra espère ne pas commettre d’impairs, mais il est important que Lyllyah ait un contexte. Son histoire de vie est un peu compliquée alors elle ne rentre pas dans les détails. L’important, c’est le présent. Et puis, elle n’est pas la seule à cette table à souffrir de blessures du passé. Après l’épisode des toilettes, la jeune femme n’a pas envie de lui proposer un nouveau spectacle de ce type-là. Elle ne se fait pas suffisamment confiance aujourd’hui – un jour peut-être, elle lui racontera tout et n’aura pas peur de lui confier une partie du poids sur ses épaules.
- Puisque tu te moques de ce pays, que mangez-vous en Suisse ? Du chocolat et des Rolex ? la charrie-t-elle, à son tour, en lui tirant la langue.
Elle regrette vraiment de ne pas en savoir plus sur le pays d’où provient Lyllyah. La prochaine fois, elle fera ses devoirs et se renseignera sur ce modeste pays au centre de l’Europe. En l’écoutant la taquiner sur sa profession, Moïra se redresse et prend un air des plus sérieux face à ses accusations cachées. Néanmoins, la fin de sa tirade finit par la prendre par surprise. Ses joues se colorent aux sous-entendus clarifiant clairement les intentions de la militaire. Son regard la transperce jusqu’à l’âme. La jeune femme est sûre qu’elle peut entendre de sa chaise son cœur tambouriner dans sa poitrine. Oups. Quand elle disait tantôt que cette femme est dangereuse, c’est clairement le cas ! En une seule tirade, celle-ci parvient à transformer son faciès en volcan. Vite, chasser les idées tordues ou trop illustrées de sa tête pour reprendre un peu de contenance. Elle n’empêche pas pour autant le léger pincement de ses lèvres qui viennent ajouter un petit plus non négligeable à sa réaction déjà haute en couleur.
- Ça dépend, tu sais, je ne prends sous mon aile que les étudiants les plus studieux, rigoureux et appliqués. En ferais-tu partie ? Es-tu prête à te donner corps et âme pour … hum pour la science ?
Elle secoue la tête rapidement pour balayer les excuses de la rousse. Moïra ne veut pas qu’il y ait de malentendus entre elles. Dans le doute que la rousse puisse réellement penser que son initiative n’ait pas été bien reçue de la part de la sorcière. Elle capture sans se poser de questions la main de sa compagne du jour et la serre dans ses doigts démontrant que le moindre contact est plus que toléré de son côté.
- Non ! Ne t’excuse pas. J’ai été surprise, cela ne veut pas dire que je n’ai pas apprécié…au contraire. Je ne m’y attendais pas vraiment. Je n’ai pas vraiment l’habitude de faire des rencards. Je ne sais pas à quoi m’attendre. Mais, je peux t’assurer que mes attentes sont comblées …pour l’instant, ajoute-t-elle, lui laissant planer un léger doute tout de même, histoire de la taquiner un peu.
Prise à son propre jeu, son pied se retrouve coincé entre ceux de la militaire. Sachant que c’est un combat perdu d’avance, la jeune femme ne se débat pas et se contente de lui jeter un coup d’œil totalement innocent. Pas dupe, Moïra est bien consciente de ne certainement pas pouvoir lutter contre la force de la prise de Lyllyah. A son tour, elle se penche en avant prête à lui confier un ultime secret.
- Oh oui, j’en ai tout un tas des photos, chuchote-t-elle, comme pour la mettre dans la confidence.
Elle dégaine son téléphone, peu importe pour la bienséance, et tapote dessus. Ravie que ses séances de textotage avec Lyllyah l’aient aidé à appréhender plus rapidement la frappe au clavier tactile. Franchement, qu’est-ce qu’ils peuvent inventer ces moldus comme technologie ! Rapidement, elle effectue une recherche sur le net, enregistre une photo et fièrement lui tend l’appareil.
- Regarde c’est elle. N’est-elle pas magnifique ?
Amusée, Moïra lui fait découvrir la photo d’une reine d’un certain âge, flirtant avec les années depuis très longtemps. Désireuse de la faire languir encore un peu, Moïra fait glisser son index sur le côté droit et lui montre une photo de la rousse elle-même, qu’elle a enregistré après que Lyllyah lui ait envoyé.
- Mais il se pourrait qu’une femme encore plus belle viennent la détrôner, termine-t-elle, avant de fermer l’application et de ranger son téléphone dans sa poche.
L’étau sur son pied se relâche finalement et il s’en libère totalement. Ses lèvres s’étirent en voyant son rencard s’esclaffer à ces remarques. Son sérieux revient au galop lorsque Lyllyah répond à sa question et lui avoue aimer le violet. Un chien ! Son regard s’illumine à l’entente de cette information. Moïra a toujours aimé les animaux. Ce n’est pas bien étonnant vu sa famille adoptive. Le fait que la militaire en ait un ne fait que renforcer l’estime qu’elle porte déjà à la jeune femme. Elle ne peut pas être quelqu’un de mauvais si elle aime les chiens, non ? Ce raccourci un peu rapide la fait sourire à sa propre bêtise. Elle lève les yeux devant les bêtises de Lyllyah. Apparemment, il lui faudra découvrir certaines choses par elle-même dans un futur proche. Moïra est impressionnée par les connaissances de la rousse. Celle-ci doit avoir un savoir-faire impressionnant de par son métier.
- Une vraie ménagerie, dis-moi, dit-elle, amusée. Et bien, j’espère que tu me feras, un jour, l’honneur de rencontre Radar et Lullaby. Je ne suis jamais montée à cheval mais ça m’a l’air merveilleux ! Alors ce doit être impressionnant de s’en servir dans le cadre de l’armée, bien que je sois contre la violence, s’excuse-t-elle avec un petit rire, pardon déformation professionnelle.
Moïra n’espère pas perdre trop de points en lui expliquant ses valeurs. Elle comprend la fonction et l’importance de ces métiers mais n’en approuve pas toujours les méthodes. Sans se départir de son sourire, elle montre de la main la salle à manger et ajoute :
- Je comprends mieux ton invitation au restaurant. Dans ce cas, il se peut que je me dévoue pour te préparer un repas typiquement de chez moi. Je te promets de ne pas t’intoxiquer…et…
Pensive, Moïra la scrute patiemment. Ses yeux dévorent son visage, ses prunelles, ses pommettes avant de se joindre sur ses lèvres. Prise sur le fait, les voyeurs remontent se perdent dans la profondeur de ses iris. C’est cet instant que choisit le serveur pour arriver avec les plats. La jeune femme carre la mâchoire le remerciant poliment malgré le fait qu’il venait une nouvelle fois de briser un moment particulier entre elles. Un soupir lui échappe. Rouvrant ses yeux verts, perturbée par l’odeur alléchante de leurs plats, Moïra tapote nerveusement à côté de sa fourchette. Enfin, il s’en va en lâchant un joyeux bon appétit aux deux jeunes femmes. Ce garçon doit être aveugle. Ce n’est pas possible. Heureusement, il lui suffit de se reconcentrer sur Lyllyah pour avoir bien d’autres pensées ne se portant heureusement pas sur le serveur du restaurant. Invitante, son bras traverse la frontière de la petite table évitant habilement les condiments. Ses doigts s’ouvrent pour lui présenter sa paume offerte.
- Je serais une très mauvaise menteuse si je disais que tu ne me plais pas, Lyllyah Sody. Je sais que ce premier rendez-vous n’est pas terminé mais il me tarde de te le demander. J’aimerais beaucoup que cela ne s’arrête pas là et que tu acceptes un deuxième rendez-vous. Qu’en dis-tu ?
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Lyllyah Sody
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Lun 18 Avr - 23:07
Février 2021
Je ne pouvais m’empêcher d’éclater de rire alors que mon interlocutrice en vint à me frapper doucement le bras, et je continuais de ricaner en entendant sa réponse. Le Sacré Saint petit déjeuner anglais. Non, mais quoi encore ? Ce n’était que du gras à profusion, et en plus, ça ne sentait même pas bon. L’odeur des petits pains et croissants tout juste sortis du four avec une savoureuse odeur de café, ça, c’était bien pour commencer la journée ! Pas une odeur de graisse de lard confit dans des champignons et des oignons (j’exagère à peine). Me reculant un peu, je rétorquais.
- Oh pardon madame, mais ma fois je n’y peux rien si je n’arrive pas à m’habituer. Puis je marquais une pause. Pourquoi tu ne te sens pas tout à fait concernée ? Tu veux dire que tu ne petit-déjeunes pas ?
Loin de moi l’idée de vouloir la juger, chacun faisait comme il voulait, et si Moïra ne désirait pas manger le matin, ça la regardait. Quant à moi, il m’était tout à fait impensable et inimaginable de rater un repas en dehors de mes heures de service. J’aimais trop manger, j’étais bien trop gourmande… sauf de lard, d’œuf, de champignon et de plat à la pomme de terre dès sept heures du matin. Mon seul et unique objectif ce soir, c’était de me rapprocher de mon interlocutrice, j’avais véritablement envie de mieux la connaître, de faire plus amples connaissances. C’était la première fois de ma vie, en dehors de mon travail, que j’avais à ce point envie de mieux connaître quelqu’un. De m’en rapprocher. Jusque-là, même si j’en avais évidemment souffert un peu, la solitude m’allait plutôt bien. Je fus donc ravie que Moïra décide de me donner un petit échantillon de son parcours. L’île de Skye… putain ça existe vraiment ça ? C’est où ? J’avais étudié la géographie anglaise, néanmoins, je n’avais pas encore pu tout retenir par cœur, surtout pas ce qui se trouvait au Nord. Il y avait tellement de petites îles de merde là-bas en haut, c’était chiant à tout apprendre par cœur, même si c’était très joli, du peu que j’en avais vu sur internet. Sans me demander si je devenais indiscrète, je la questionnais alors avec simplicité, sans détour, fidèle à moi-même depuis le début de ce rendez-vous.
- Ça veut dire que tu vis à Londres maintenant ?
Bizarrement, en lui posant cette question, je sentis mes tripes se tordre légèrement, un peu comme de l’espoir ou de l’impatience. Si Moïra était établie à Londres, est-ce que cela pouvait supposer que nous allions pouvoir nous revoir ? Et surtout, nous revoir plus régulièrement ? De par ma formation professionnelle, j’étais une personne très disciplinée et patiente, mais j’avais la désagréable sensation que la brune devant moi allait faire sauter ces principes comme un bouchon de champagne sous pression. C’était aussi désagréable que fascinant. J’avais la sensation de perdre pied, et j’ignorais si j’aimais ça, ou si je détestais. Je me méfiais toujours de ce qui m’était inconnu, c’était un réflexe de défense et de survie, pourtant, avec ma petite messagère, j’avais envie de sauter à pieds joints, puis de réfléchir après. Je ne craignais pas d’être blessée, je ne songeais pas à ça. Je ne voulais pas y songer. Je préférais à nouveau rire de sa moquerie maladroite concernant mon pays d’origine que j’avais quitté à peine quelques semaines auparavant.
- Purée, un repas à plus de mille tickets, faut savourer. Je pouffais en m’imaginant en train de manger la montre Rolex que je n’avais pas à mon poignet (je n’avais qu’une montre connectée ordinaire), avant de répondre sur un ton on ne peut plus sérieux, sans toutefois perdre mon sourire. Alors, si tu veux jouer dans le cliché, on aime le chocolat, oui, mais évidemment aussi le fromage ! La fondue et la raclette surtout. Sinon, de la région d’où je viens, on aime manger ce qu’on appelle le papet vaudois. Il y a des pommes de terre, des poireaux et une saucisse. Tout simple, mais très bon ! Je marquais un temps de pause, levais les yeux au plafond pour réfléchir puis rétorquais rapidement. Ah et au petit-déjeuner nous on mange du pain et des croissants avec du beurre et de la confiture… La base quoi !
Je ne pouvais m’empêcher de revenir là-dessus, démontrant bien à quel point j’étais traumatisée des petits-déjeuners anglais. Purée comme j’avais été contente de quitter mon hôtel une fois mon appartement trouvé ! Je pouvais enfin m’épargner l’odeur agressive dans la salle à manger de l’établissement. Mais passons, fallait bien réussir à vivre avec. Tout comme j’avais envie de continuer à vivre avec Moïra dans mon existence. Alors je la taquinais, et elle me le rendait bien. C’était vraiment un rendez-vous agréable, et je passais une excellente soirée, à tel point que j’avais eu envie de pousser la plaisanterie un peu plus loin. Ainsi, je venais de faire une proposition qui aurait pu être mal prise, comme déplacée. En voyant les joues de Moïra devenir rouges, je fus traversée par un petit sentiment de victoire, qui laissait immédiatement sa place au regret. Oups… son temps de réponse était un peu plus long que la normale, est-ce que je ne venais pas à nouveau de manquer une occasion de me taire moi ? Mon trouble fut visible uniquement par un battement de paupières calme, jusqu’à ce qu’elle réussisse enfin à reprendre contenance et me répondre, d’une manière tout à fait admirative. Amusée, je me pris au jeu et m’exclama.
- Ah ! Ben mince alors, je vais devoir passer mon tour, je crois… je suis rigoureuse et appliquée, mais je ne suis pas studieuse. Enfin, je l’ai été, mais maintenant je suis plutôt une femme d’action, je préfère la pratique à la théorie. Joignant le geste à la parole, j’attrapais ses doigts pour lui accorder de petites caresses sur le dos de la main puis je plongeais mon regard dans le sien, pour être certaine d’avoir toute son attention. Sur le ton de la confidence, un peu plus sérieuse, je reprenais. Par contre, je peux me donner corps et âme, ça, oui. Pour la science, je ne sais pas… c’est à voir. Fais-moi découvrir et je te dirais.
Sincère et bienveillante, le regard pétillant, j’étirais à nouveau mes lèvres, de manière plus subtile cette fois-ci. Je tenais vraiment à ce que Moïra comprenne qu’elle commençait à prendre de la place dans mon existence. Peut-être trop de place, mais ça, je n’en avais cure pour le moment. Rassurée qu’elle balaye ainsi mes excuses, et alors que je lui avais libéré la main, j’appréciais qu’elle revienne la chercher pour me donner quelques petites explications. Douce, je la fixais, une expression compréhensive sur le visage. Comme toute réponse, j’accordais un sourire patient à mon interlocutrice. Je lui avais déjà spécifié un peu plus tôt dans les toilettes que c’était le premier rencard de ma vie et que je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Qu’en réalité, je ne m’attendais à rien d’autre que de simplement faire connaissance avec elle. Je n’allais pas le lui répéter, je lui laissais prendre tout l’espace en cet instant, parce que je voulais lui prouver qu’avec moi, elle pouvait aussi bien craquer que briller, je l’apprécierais quoiqu’il arrive. Plus important encore, je respectais son rythme. Si pour le moment ses attentes étaient comblées, alors je l’étais moi aussi, comblée. Bien que sauvage, je savais aussi me tenir convenablement.
J'attrapais néanmoins son pied, histoire de ne pas la laisser fuir, car, même si je la respectais, je gardais des réflexes, et surtout, je respectais aussi mes propres pulsions. Suivant son geste, je m’avançais pour écouter la confidence de la jeune femme, et, théâtralement intriguée, j’ouvrais de grands yeux étonnés et impatients. Sans m’offusquer le moins du monde qu’elle dégaine son téléphone, je m’accoudais à nouveau sur la table, la laissant pianoter sur son appareil jusqu’à ce qu’elle me présente ladite femme de son cœur. Le rire aux coins des yeux, je gardais au mieux une expression sérieuse, voilà pourquoi je plissais les paupières en faisant semblant de jauger le monarque âgé qu’elle me présentait là.
- Oooh ah oui, c’est sûr que je ne fais pas le poids face à elle, et ce, sur bien des points. Sa beauté est sans conteste son meilleur atout, ça, c’est clair. Je relevais rapidement mes yeux du téléphone de Moïra pour regarder cette dernière, me retenant de partir en fou rire, avant de la voir faire un balayage sur le côté et me présenter une des photos de moi que je lui avais envoyée un jour. Pour garder mon sérieux, je me mordais la lèvre avant de me redresser sur ma chaise et m’appuyer sur le dossier tout en croisant les bras. Wouaw, je suis flattée, merci, mais bon, je ne voudrais pas briser tes rêves avec cette honorable femme. Après, bon… la beauté reste toute relative.
Je la fixais amusée puis relâchais mon étreinte autour de son pied. Puisqu’il fallait briser les frontières pour faire connaissance, je décidais de commencer, histoire de la mettre davantage en confiance et de l’encourager à en faire de même. Je lui parlais donc de mes animaux, et sa réaction ne fit que me confirmer que putain, cette femme était merveilleuse. D’un petit geste de la main, je chassais ses excuses.
- T’excuses pas, je n’aime pas non plus quand les animaux servent dans les interventions dangereuses. Si ça peut te rassurer, Lullaby a servi à l’armée, mais dans les bois. On s’en sert pour du travail de bucheronnage dans les endroits trop escarpés pour faire venir les machines. C’est un travail difficile et très physique, aussi bien pour les chevaux que pour les soldats. Je penchais la tête en arrière pour poser mon index sur le rebord de mon verre d’eau. Mais je crois que ce sont les meilleures années de ma vie.
Avoir fait la connaissance de la jeune jument, avoir tout appris avec elle, avoir appris à se faire mutuellement confiance malgré les conditions météorologiques, ça avait été quelque chose de très intense. Néanmoins, même si je la comprenais, je ne pouvais pas prétendre ne pas aimer la violence. Je pouvais être une personne très sombre, sanguinaire, qui appuie sur la détente sans réfléchir, parce que se sont les ordres, en gardant un sang-froid à toute épreuve. Le rayon de soleil que je pouvais être présentement avait son éclipse, et moins Moïra en saurait, mieux elle se porterait. Je savais que cette partie assassine de mon être pouvait provoquer la fin de notre relation naissante. Je ne voulais prendre aucun risque.
- Toi tu as un chat c’est ça ? Il me semble que tu l’as cité une fois dans un message.
Lorsqu’elle présenta la salle d’un geste de la main, je ne pus m’empêcher de rire à nouveau, glissant une main dans ma chevelure flamboyante.
- Bah c’était ça ou commander un truc et le manger dans un parc… ou chez moi… ou chez toi. Mais je me suis dit que dans un restaurant c’était peut-être moins impressionnant, et surtout plus pratique avec la météo. Cela dit, je ne pensais pas que c’était aussi raffiné ici. Puis je plissais un peu les yeux. Oh là tu m’intéresses, ce serait quoi un plat typiquement de chez toi ? Et ? Tu t’es interrompue, continues…
Mais moi-même je laissais mon ton de voix un peu en suspend alors que je voyais la brune me contempler et me dévorer du regard. Je surpris les battements de mon cœur qui s’affolèrent alors, et ce fut à cet instant que le serveur arriva pour nous donner nos commandes. Je repris immédiatement contenance, remerciant le garçon avec un sourire neutre et aimable. Du coin de l’œil, je voyais que Moïra semblait à nouveau contrariée par la venue du pauvre mec qui ne faisait que son travail. Décidément, elle ne semblait vraiment pas apprécier être contrariée et cela m’amusait franchement, mais gardant tout commentaire pour moi, je revenais vers elle, laissant le serveur s’en aller. Ainsi, je la vis tendre son bras dans ma direction, et, d’abord incrédule, je fixais ses doigts avant d’accrocher mon regard au sien. Intriguée, j’écoutais ses paroles comme une religieuse. Sa question fut si soudaine qu’elle me prit de court. À dire vrai, je n’avais pas réfléchi à un second rendez-vous (ça sous-entendait qu’on devait se séparer, et je n’en avais aucune envie), alors, je n’avais pas non plus espéré qu’elle me le propose. Ravie, un nouveau sourire éclatant pourfendit mon visage en deux, et, avec douceur, je venais lui prendre la main pour lui serrer tendrement les doigts.
- Oui, j’en ai envie. On venait de se demander en mariage là ou quoi ? J’ai pas beaucoup d’expérience en la matière, et encore moins avec les femmes… mais avec toi, j’ai envie d’essayer quelque chose. C’est la première fois que j’ai envie d’aller… plus loin. Mes prunelles revinrent chercher les siennes avant que je ne réalise le poids de mes mots. Je me reprenais bien vite. Oh euh, mais on n’est pas pressées hein ! Faut pas te sentir obligée ou quoi. On fait connaissance. Tranquille.
Ma maladresse sociale commençait à prendre sérieusement le dessus. Alors, je détournais les yeux sur mon assiette pour humer son délicieux parfum.
- Purée ça sent bon, j’ai encore plus faim qu’avant.
Encore une fois, je n’avais pas uniquement faim de nourriture, mais ça, je ne le précisais pas. Libérant la main de la jeune femme en face de moi, j’attrapais mes services et commençais à piquer la nourriture avant de reprendre la parole.
- Si ça te dit, une fois aussi, genre, pour un troisième rencard ou je ne sais pas, je peux t’emmener voir Lullaby ? Je peux t’apprendre à monter si tu as envie. Je lui souris et, portant la fourchette à ma bouche, je l’arrêtais juste avant mes lèvres. Et Radar ben, on peut aller le voir tout à l’heure, il est à la maison.
Puis j’enfournais ma nourriture et me mis à mâcher calmement, comme si je venais de dire la plus grande des banalités. Sans songer que, pour la première fois de ma vie, je venais d’inviter quelqu’un à venir pénétrer dans mon chez-moi, dans la plus grande de mes intimités. Sans songer que, ce chez moi intime était présentement dans un bazar sans nom parce que je n’avais pas fait le ménage depuis quelques jours. Sans m’inquiéter que, peut-être, j’étais en train de donner trop, et de recevoir trop peu. Moïra aussi était dangereuse, à sa façon.
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Sam 23 Avr - 17:26
Lyllyah & Moïra
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Février 2021
Une simple petite conversation autour des coutumes de petit déjeuner et voilà que Moïra sourit. La tournure des événements de ce premier rendez-vous l’amuse. A dire vrai, elle n’est pas sûre d’avoir déjà vécu un moment similaire lors d’une première rencontre avec qui que ce soit. En général, c’est plutôt un moment gênant durant lequel il faut trouver un moyen habile de briser la glace bien souvent par des traits d’humour. Rien ne se passe comme dans la théorie avec Lyllyah. Les étapes de convenance ne sont pas respectées mais en plus de ça la chronologie diverge complètement. Quel plaisir d’être ainsi prise par surprise par ce partage avec la jolie rousse. A coup sûr, la sorcière s’en souviendra longtemps de ce premier « date » et pour de bonnes raisons. Moïra offre un sourire un faussement timide à sa prétendante avant de lui avouer :
- Il est possible que parfois, dans la précipitation ou l’excitation de mes cours ou recherches, j’oublie de manger. Mais, ça sera notre petit secret, ajoute-t-elle avec un clin d’œil.
Il est vrai que bien souvent l’enseignante, malgré son amour de la bonne nourriture, ne voit même pas les heures de la journée s’envoler. De ce fait, les dîners et autres passent à la trappe et ensuite il est trop tard et puis zut tout simplement. Ce n’est clairement pas très sain. Mais l’on dit bien fais ce que je dis et pas ce que je fais, n’est-ce pas ? Moïra en est la reine de ce dicton-là, mais ça, Lyllyah n’a pas besoin de tout savoir dès le départ. Ravie de l’intérêt évident de la militaire pour elle, Moïra hoche la tête à sa supposition.
- Oui, c’est cela. Je suis l’heureuse propriétaire d’un petit appartement londonien. Je ne te cache pas que j’espère un jour retourner sur l’Île de Skye d’où est originaire la famille de mon père. C’est merveilleux là-bas. Mais jusqu’à présent, je me suis concentrée à ma carrière. Et je veux être prête à y retourner également. Et toi ? Tu comptes rester longtemps dans les parages ?
Pour ponctuer son explication, elle tapote sa tempe droite. Effectivement, pour l’instant, il lui est trop dur de retourner sur les terres de ses ancêtres ravagés par la mort et la destruction engendrées par les Mangemorts. Son village lui manque évidemment. C’est une partie de son héritage. Un jour, peut-être, aura-t-elle le courage suffisant pour revendiquer ce qui lui revient de droit. Mais il lui reste d’autres chats à fouetter pour ces prochains mois. Et puis, ce n’est pas le moment de s’y consacrer alors qu’elle vient de prendre un nouveau job. Son temps viendra. Elle en est sûre et pour une fois parviendra à faire preuve de la patience nécessaire à cette réalisation. Il s’agit d’un chemin qu’elle devra emprunter un jour ou l’autre, mais sans raison de le faire dans la précipitation. Chassant rapidement ces pensées la ramenant dans un passé dont elle souhaite se passer à l’avenir, elle préfère admirer, absolument pas discrètement, la réaction de la militaire. Celle-ci se gausse de son odieuse tentative d’humour en utilisant des clichés bien pratiques. Moïra joint son rire au sien, les yeux pétillants.
- Le papet vaudois, répète-t-elle, s’essayant à ce drôle de nom, pour un aliment qui lui semble tout aussi mystérieux. Et tu oses critiquer les petits déjeuners d’ici ? rigole-t-elle d’autant plus.
Et bien, il faut bien avouer que chaque culture a sa manière de faire les choses. Quant à Moïra et ses goûts, elle ne peut que se montrer séduite à l’annonce de chocolat et des viennoiseries annoncées. S’il y a bien quelque chose qui peut lui faire plaisir c’est ce type de nourriture, celle qui peut soigner tous les maux à la première bouchée. La sorcière est une grande adepte des boulangeries. Son excuse ? Simple. Son cerveau a besoin d’une certaine quantité de glucides pour fonctionner efficacement et être pertinente dans ses recherches évidemment. Moïra n’est pas quelqu’un de compliquer à ravir à ce niveau là. Elle mange de tout tant que l’aliment a suffisamment de goût pour ne pas être ennuyeux une fois en bouche.
- J’imagine effectivement que ça peut être déroutant de passer d’un à l’autre. Question totalement intéressée, dis-moi, quel est ton petit déjeuner de rêve ?
Pas du tout innocente et fière de l’être Moïra ne cache ses intentions d’apprendre ce qui pourrait faire plaisir à la jolie rousse. Détaillant sa silhouette en partie cachée par ses habits, Moïra se doute qu’elle a deux options, soit Lyllyah est une personne qui se dépense beaucoup soit elle ne consomme pas beaucoup de mets sucrés. La proposition de la sorcière ne semble pas du tout gênée Lyllyah. Elle y répond avec une certaine aisance. Tout l’inverse d’elle-même, bien qu’assumant parfaitement d’éventuelles avances, il lui est relativement rare d’en faire part aussi rapidement sans connaître les réelles motivations de sa prétendante. Elle se lâche et ce sentiment de liberté lui transmet de doux frissons d’adrénalines, qu’elle aime tant affronter dans sa vie en règle générale. Il est vrai que l’amour est un sujet dans lequel elle n’a pas une grande maîtrise. Les relations fugaces sont déjà plus abordables bien qu’elle ne déborde pas d’expérience non plus étant elle-même du genre affreusement romantique. Et la voilà prête à sauter dans le pageot avec la militaire si celle-ci le lui demandait, incroyable. Ses lèvres s’étirent comme si c’était possible de sourire encore plus. Ses doigts se réchauffent au contact des siens. Pourra-t-elle s’en lasser lorsqu’il faudrait la quitter ? Ou deviendra-t-elle droguée à ces attentions. Simples mais pleine de promesses.
- Hmm, rigoureuse et appliquée hein ? Je pense que je devrais pouvoir m’en contenter, murmure-t-elle à sa seule attention, ses joues légères teintées. Je pense même…avoir le devoir de t’accorder cette opportunité. Je ne sais plus si je te l’ai dit, mais je suis une également une chercheuse alors j’aimerais beaucoup découvrir ce que cache cette âme et …ce corps.
Une promesse pour une promesse. Moïra n’a jamais ressenti une telle attirance fulgurante pour quelqu’un. Elle a envie de découvrir la militaire et pas seulement en effleurant la première surface de son âme. Et si cela ne suffisait pas, elle ne souhaite rien d’autre qu’elle-même se dévoiler véritablement, corps et âme, à l’autre jeune femme. Un vrai partage. Et par Merlin, ces lèvres ! Qu’il est difficile de ne pas paraître affamé dans ce lieu bondé de gens qui ne méritent aucunement de connaître plus en détail leur relation naissante. Non, Moïra tient à garder leur petite bulle sous haute protection – la sienne. C’est nouveau et jalousement, elle n’a aucune envie de le partager aux yeux et oreilles de tout le monde, alors qu’il est difficile de contenir ce feu intérieur grondant depuis leur petit épisode des toilettes et la démonstration de Lyllyah. Heureusement que l’humour est une arme facile à utiliser pour revenir sur des sujets bien moins dangereux. C’est sûr que le patron du restaurant n’apprécierait sans doute pas que la table vole en éclats. Moïra pouffa en écoutant les commentaires de sa prétendante au sujet de la reine d’Angleterre.
- Honorable femme, tu n’aurais pas pu mieux dire, rit-elle à son tour.
Un léger soulagement envahit la jeune femme lorsque celle-ci lui annonce ne pas en tenir rigueur de ses avis quelque peu tranchés sur la thématique de violence et cause animale. Ce n’est pas une accusation mais uniquement sa propre sensibilité à ce genre de choses-là. Sans aucun doute qu’avant la grande guerre, Moïra n’était pas autant à fleur de peau vis-à-vis de ces sujets-là. A cette époque, sans doute, aurait-elle trouver magique de voir des hommes et des femmes juchées sur de magnifiques chevaux. Elle n’aurait même pas connu le sens du mot guerre. Depuis, Moïra y est confrontée tous les jours. Sachant le métier de Lyllyah, elle ne peut s’empêcher de penser qu’un jour peut-être ce sera elle, qu’elle verra dans un lit d’hôpital. Cette seule pensée lui tourne l’estomac. Pour se rassurer, elle se concentre sur l’intensité des iris de celle-ci, lui parlant avec passion des ces animaux.
- Ta manière de décrire ta relation avec ton cheval est touchante. J’ai l’impression que vous êtes de grandes amies toutes les deux, même bien plus que cela, lorsque je t’entends parler on dirait une très grande preuve de confiance. C’est très beau, commente-t-elle, avec sincérité.
Moïra a toujours apprécié les animaux mais n’en a pas fait l’œuvre de sa vie contrairement à sa sœur aînée. Il est vrai que la sorcière apprécie les créatures mais en revient toujours à sa préférée – l’être humain. Souriante en l’entendant parler de Macha, Moïra acquiesce. Son air est toujours tendre lorsque son animal est mis en lumière. Son chat, c’est un lien inaltérable entre elle et ses terres. Un liant dont elle ne se passerait pour rien au monde. Deux orphelines que le destin a rassemblées. Dégainant à nouveau son portable, la sorcière tapote de son index l’écran d’accueil faisant apparaître la photo de sa très chère Macha.
- Je te présente Macha, elle vient des Highlands tout comme moi. C’est une chasseuse hors pair mais elle a un cœur tendre au fond de tous ses poils. Elle a son petit caractère et est très protectrice envers moi. Je l’aime énormément, avoue-t-elle, ses yeux éclairés lorsqu’elle parle de la chatte.
Moïra sourit avec indulgence à l’air de Lyllyah. A l’évidence, ce n’est pas le genre de la militaire de fréquenter souvent des restaurants de ce genre. Le fumet s’élevant dans la pièce cependant lui dicte que la militaire a eu une judicieuse idée. Sans parler de la pluie battante à l’extérieur. Il est clair qu’un petit pique-nique au parc aurait été compliqué avec une météo pareille. Trop longtemps sans contact, Moïra se permet de saisir la main de la jolie rousse avec un air doux.
- C’est parfait. Tu as très bien choisi, se sent-elle obligée de rassurer par pur instinct protecteur envers elle.
Après l’interlude malheureux du serveur, Moïra se détend à nouveau. Un plat typique de chez elle ? Un souvenir fugace passe dans son esprit. Imaginant sa défunte mère et son père bataillant dans la cuisine sous ses rires. A l’époque, ils étaient si heureux. La vie était plus simple lorsqu’elle n’était qu’une enfant innocente protégée du monde extérieur. Puis en arrivant chez les MacFusty, Moïra a eu la chance inestimable de retrouver ce cocon. Ses réminiscences sont loin d’être malheureuses. Amusée et prête à voir l’air d’horreur qu’elle devine chez Lyllyah, elle poursuit son explication :
- Le Haggis. Il s’agit d’un mélange de viande de brebis, de flocons d’avoine, d’oignons, sel et épice. A cela s’ajoute une purée de rutabagas et pommes de terre et une sauce au whisky. Mais l’on peut aussi se contenter d’un sempiternel Fish and Chips et d’une bonne bouteille de whisky.
Lyllyah répondit positivement à sa tentative de lui faire comprendre son intérêt grandissant pour sa personne. Et l’irrémédiable envie que ce rendez-vous ne s’arrête jamais, bon peut-être pas dans l’espace bondé de gens bruyants certes. Ses doigts s’accordaient aux siens. Ses yeux se glissèrent dans ses prunelles alors que son cœur bat bruyamment dans sa poitrine. Lyllyah n’hésite pas. Son visage se fend même d’un magnifique sourire. Alors, son boum-boum se met à battre avec d’autant plus de forces tandis qu’une douce chaleur traverse son corps entier. Ses lèvres se pincèrent, très amusée, par les propos s’évadant de la bouche de la militaire. Elle laisse même échapper un gloussement en l’entendant essayer de se rattraper. On fait connaissance. Tranquille. Ses yeux verts pétillèrent, alors qu’elle répète, tout en caressant ses doigts :
- Oui, tranquille. En tout bien tout honneur.
Pas dupe de sa tentative d’échapper à la gêne de ses propos, Moïra la laisse détourner les yeux. Elle rit sous cape et trouve sa réaction diablement adorable. Bien qu’elle ne le lui dise pas le fond de sa pensée pour ne pas la rendre mal à l’aise davantage. Elle n’est pas sûre qu’une soldate comme elle apprécie d’être qualifiée de mignonne par son rencard. A la place, elle lui rend sa main, ressentant déjà un vide et jette également un coup d’œil à son plat alléchant. C’est que ça sent bon ! Elle ne peut s’empêcher de rire à nouveau en écoutant Lyllyah. Encore plus faim qu’avant hein. Bonne samaritaine, la sorcière ne relève pas. Imitant la militaire, elle attrape son couteau et se fourchette et entreprend de commencer son repas.
- Bon appétit, lui dit-elle, avant d’engloutir la première bouchée. Waouh, c’est succulent !
Taquine, la sorcière tend un morceau piqué sur sa fourchette et l’avance vers Lyllyah. Ses grands yeux verts pétillants à souhait.
- Tiens, tu devrais goûter, la tente-t-elle, dardant son regard dans le sien pour l’y emprisonner.
Le silence est très vite coupé par la jolie rousse. Moïra lève les yeux de son plat pour se concentrer sur son visage. Un troisième rencard hein ? Alors que le deuxième n’a pas encore eu lieu. Cette femme est-elle une visionnaire ? Excitée à l’idée de pouvoir monter sur un cheval, la médicomage esquisse un large sourire trahissant ses émotions de gamine soudaines. Reprenant un air faussement sérieux, elle hoche la tête.
- Ce serait un grand honneur de rencontrer Lullaby et Radar. Je devrais peut-être me méfier s’ils sont aussi charmeurs que l’est leur maitresse. Je crains d’y être prise au piège.
Toujours amusé par l’impression que la militaire ne réfléchit pas beaucoup avant de parler. Une femme d’action, c’est bien ce qu’elle a dit. Moïra prend le temps de poser ses coudes sur la table et de battre des paupières pour attirer son attention.
- Donc, tu m’invites chez toi comme deuxième rendez-vous lors de notre premier rendez-vous ? s’amuse-t-elle, avant de pousser le vice. Dis-moi, sais-tu ce que l’on dit sur les couples de femmes à leur deuxième rendez-vous ? Il y a cette blague qui dit que ramènent-elles au deuxième rendez-vous…un camion de déménagement.
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Lyllyah Sody
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Dim 24 Avr - 14:29
Février 2021
J’ignorais les convenances dans ce genre de situation, je me fichais donc de la conversation à avoir ou des questions à poser ou à éviter. Je voulais être moi, au naturel, et ne pas mentir à la jeune femme qui me faisait face. Dans tous les cas je n’aimais pas le mensonge et le condamnait bien souvent, voilà pourquoi j’étais quelqu’un qui appréciait suivre les ordres sans réfléchir, car par définition, mes supérieurs ne me mentaient pas. C’était A qui mène à B qui mène à C. Ni plus ni moins. Ainsi donc, parler de nourriture et de l’horreur des petits-déjeuners anglais me paraissais tout à fait normal, surtout que, il fallait quand même le dire, manger nous permettait de rester en vie. C’était une activité, avec le sport, que j’adorais, j’étais une très grande gourmande avec une terrible dent sucrée. Voilà pourquoi lorsque Moïra me confia manquer des repas, j’ouvrais d’abord de grands yeux choqués sans même chercher à exagérer mes traits. Mais je me reprenais bien vite en songeant que, quand j’étais en service et en mission, mes repas pouvaient sauter également, et je n’en souffrais pour ainsi dire jamais. Les barrières sautaient uniquement lorsque j’étais en repos, comme présentement. Ainsi, après mon air presque outré, je souriais avec douceur à mon interlocutrice.
- Je garderai précieusement ton secret. J’avoue que moi aussi je ne mange pas toujours quand je suis sur le terrain, je n’ai pas forcément toujours ce luxe… cela dit, j’adore manger alors… j’évite quand je suis en repos. Mes épaules remuant un peu, je roulais des yeux avant de reprendre. Je me ferai un devoir de te rappeler de manger.
Lui accordant à mon tour un clin d’œil, je gardais un sourire taquin aux bords des lèvres. Si je pouvais être l’instrument qui permettrait à Moïra de moins se négliger, alors j’en serais très heureuse. C’était sans compter sur le fait que ce n’était sûrement pas quelque chose qu’elle devait prescrire à ses patients ni à ses élèves. Comme disait l’adage, c’était le cordonnier le moins bien chaussé. Vraiment intéressée par le parcours de vie de mon interlocutrice, je ne la quittais pas du regard alors qu’elle me racontait qu’elle avait à présent un appartement à Londres ainsi que la description de sa terre natale. J’eus un petit sourire tendre à son égard en comprenant que ce lieu de vie devait être plein de souvenirs plus ou moins douloureux pour elle. C’était le fardeau à porter pour n’importe quel orphelin, sauf peut-être de moi. L’on m’avait trouvé lorsque je n’étais qu’un bébé, je n’avais donc pu constituer aucun véritable souvenir du Jura suisse. J’y étais retournée une fois lors d’une patrouille à cheval avec Lullaby, mais ça n’avait strictement rien relevé en moi.
- Oui tu y retourneras quand tu te sentiras prête, faut pas forcer dans ce genre de situation je crois… mais si tu veux, à ce moment, si on se parle toujours, je pourrai t’accompagner. Ce sera peut-être moins difficile de supporter ça à deux ? Wow Lyllyah Sody, mais qu’es-tu en train de devenir ? Une femme pleine d’empathie ? Moïra me retournait à ce point la tête que j’avais envie de l’accompagner dans un parcours de vie difficile, ce qui, jusque-là, ne m’aurait jamais frôlé l’esprit. Mon Dieu venez à mon secours. Sans trop m’attarder sur mes élucubrations, je reprenais. J’en sais rien à dire vrai. La Suisse me manque, mais aujourd’hui mon travail est ici et j’ai beaucoup à faire. Même si mon cœur restera toujours helvète, je veux rester ici pour le moment. Ça durera le temps que ça durera, mais il n'est pas question pour l’heure que je reparte. Je viens d’arriver. Puis je plongeais mon regard dans le sien avant d’ajouter. Et si quelque chose ou quelqu’un me retient ici, j’ai encore moins de raison de repartir.
Parlant de cliché, la voilà qui vient à l’assaut de mon pays natal ce qui m’amusa franchement. Ravie de cette complicité naissante entre nous, je m’amuse de l’entendre prononcer le nom du plat vaudois que je lui avais présenté, admirant secrètement son délicieux accent. Puis, je pouffais à sa remarque.
- Oui ! J’ose, parce que le papet vaudois ce n’est pas un petit-déjeuner ! Un jour je t’emmènerai en Suisse et je t’en ferai manger, à défaut de pouvoir t’en cuisiner. Tu m’en rediras des nouvelles tiens.
C’était vrai que sur le papier, dit comme ça, cette spécialité culinaire pouvait ne pas donner l’eau à la bouche, pourtant, bien cuisiné, c’était quelque chose de particulièrement savoureux et en plus tenait bien au ventre. Parfait durant les longues journées de garde en hiver, sous la neige et à une température négative. Ça redonnait vie à l’âme engourdie sans pour autant endormir le corps et l’esprit comme le faisaient habituellement une fondue ou une raclette. La nouvelle interrogation de la jolie femme en face de moi me ravit, et, m’accoudant pour entremêler mes doigts, je réfléchissais sincèrement à la question en plissant les yeux et en étirant ma bouche sur le côté.
- Oh eummh… Je dirais le grand classique : croissants, chocolat chaud ou café avec un verre de jus d’orange. Oh, faut pas oublier le pain au chocolat ! Je la regardais en souriant. Et si en plus c’est au lit et en bonne compagnie alors là, c’est parfait. Puis je ricanais. Mais je ne fais que supposer, j’ai jamais vécu tout ça en fait.
Lors de mes précédentes relations, je m’étais contentée de repartir soit directement après l’acte, soit de m’enfuir le lendemain matin puisque je me réveille toujours aux aurores. C’était sans compter sur le fait que je n’avais pas envie de manger ou passer du temps avec lesdites personnes. J’aimais trop mon indépendance, et c’était encore le cas aujourd’hui. La seule nuance c’était que, présentement, je commençais à entrevoir cette fameuse indépendance avec la petite messagère qui se dressait devant moi.
Soudainement, l’air se réchauffa à tel point que je jurerai qu’un idiot venait de monter le chauffage du restaurant à fond juste pour nous emmerder. Je me sentirais presque à l’étroit dans mon large pull à capuche déteint et effiloché alors que, nos mains jointes, Moïra me contemplait avec les joues rougies. Sa déclaration eut pour effet de m’assécher un peu la bouche et d’accélérer les battements de mon cœur. Je venais de perdre de ces fameuses pulsations dont je m’étais vantée un peu plus tôt d’en garder le parfait contrôle. Serrant un peu plus étroitement les doigts de ma prétendante, je répondais également en murmurant, sans me rendre compte que je m’étais un peu penchée dans sa direction.
- Ce serait un honneur que de faire l’objet de tes recherches. Mais que comptes-tu trouver dans mon âme et mon corps ?
C’était moi ou il faisait encore plus chaud ? Mon regard gris penchant sur le vert se détacha de l’émeraude de mon interlocutrice pour se promener sur ses épaules, son cou et la naissance de sa poitrine. J’étais littéralement en train de la déshabiller du regard, m’imaginant ce que je pouvais y trouver avec délectation. Si je pouvais permettre ma prétendante de fouiller mon corps, je ne pouvais pas en dire autant pour mon âme. Elle était sombre, malade et violente. C'était une facette de moi qui, en règle générale, restait bien cachée, à l'abri dans mes heures de travail et qui ne se montrait par lorsque je me mêlais au commun des mortels. Si Moïra en venait à essayer d'en apprendre plus, cela pourrait définitivement l'éloigner de moi. Elle ne devait pas savoir ce dont j'étais capable de faire. Jamais. Mon instinct tira la sonnette d’alarme alors que je réalisais que j’étais en train de perdre le contrôle, et ce fut en prenant une grande et silencieuse inspiration que je revins à moi. Purée, cette femme était en train de m’ensorceler, et le pire, c’était que j’en redemandais. Secrètement, je venais à espérer qu’elle ne faisait pas partie de ces dingos qui agitaient des bouts de bois pour décimer la population anglaise. Je revins la dévisager et en constatant ses traits anguleux et son air angélique, je chassais bien rapidement cette idée de mon esprit. Non, pas elle. Elle n’en avait pas l’étoffe. C’était quelque chose que je sentais habituellement.
Je parvenais à me redresser et me tenir à nouveau droite sur ma chaise alors que la jeune femme me montra la photo de la reine d’Angleterre en me charriant. Bonne joueuse, je lui répondais avec amusement ce qui eut pour effet de nous faire rire toutes les deux. Puis, j’en venais à parler de mes animaux et surtout de Lullaby, heureuse de constater que ma petite messagère m’écoutait avec attention.
- J’imagine que c’est un peu pareil pour tous les animaux, mais avec les chevaux en tout cas, si tu n’as pas cette relation de confiance, tu ne tires pas le meilleur parti de ton duo. Du coup, ton cheval travaille moins bien, et je ne parle pas là seulement de travail pour le job tu vois, mais aussi de travail quand on monte ensemble ou juste quand on passe du temps ensemble. Quand t’es en harmonie, c’est… Je cherchais mes mots sans trop y parvenir. Je sais pas… autant avec un chien ou un chat tu peux aussi avoir une relation de confiance, autant avec un cheval s’est poussé à son extrême parce qu’il t’offre son dos et son courage alors que c’est un animal de proie à la base.
C’était une sensation que je n’arrivais guère à décrire convenablement, et j’espérais pouvoir le montrer à Moïra un jour peut-être, si d’aventure elle acceptait de venir avec moi dans l’écurie où j’avais mis Lullaby en pension. Puis, elle dégaina à nouveau son téléphone pour me présenter le chat dont j’avais souvenir de sa rapide évocation un jour lors de nos échanges de message. Observant l’animal, je souris en l’écoutant me parler d’elle. Elle était sincère, douce et animée par quelque chose qui jusque-là était resté muet et sous silence. J’appréciais de voir la passion et l’amour qui l’animait soudainement et ce fut avec bienveillance que je rétorquais.
- Elle est superbe, vous avez aussi l’air de former une jolie équipe toutes les deux… J’imagine du coup que le jour où tu m’inviteras chez toi, je vais devoir faire profil bas avec elle ?
Clairement, je venais de m’inviter chez la jeune femme, mais après tout, cela me paraissait tout naturel. On s’entendait bien et nous vivions toutes les deux à Londres. Nous étions toutes les deux en train d’établir une relation de confiance, pour quelles raisons me laisserait-elle la porte close de son appartement ? Présentement je n’en voyais aucune. Revenant sur le sujet de la nourriture typique de nos régions, je l’écoutais me parler d’un plat typiquement de chez elle et me permettait de retrousser le nez de dégoût à l’appellation du Haggis. Bien que je ne connaisse pas la recette par cœur, j’en avais entendu parler du temps où je me trouvais en Suisse et franchement, ça ne m’avait pas plus que ça mise en appétit. Néanmoins, pour Moïra je voulais faire un effort, alors ce fut avec courage que je lui décrétais solennellement.
- Un mélange d’abats et de et panse plutôt ouais… bouh… pour être sincère, ça ne me tente franchement pas. Mais ! Je relevais l’index. Si c’est toi qui le cuisine une fois, alors je veux bien, potentiellement à la limite de l’imaginable, au moins goûter ne serait-ce qu’une bouchée. Sur le papier je trouve pas ça fou, mais qui sait ? C’est peut-être bon, je ne connais pas vraiment, donc je ne peux pas juger.
Ainsi j’essayais de prouver à la jeune femme que j’étais prête à faire quelque sacrifice pour elle, pour apprendre à ses côtés, pour déjà lui montrer que j’étais ce que j’avais déclaré un peu plus tôt : rigoureuse, appliquée, et dévouée. Cela eut peut-être son petit effet puisque la jeune femme, venant reprendre ma main, me fit une petite déclaration qui fit cogner mon cœur dans ma poitrine bien plus que je ne l’aurai souhaité. Elle était en train d’allumer un véritable incendie en moi et plus les minutes défilaient, plus il était difficile pour moi de me contenir… ses yeux étaient parfaitement envoutant et ses lèvres me rappelaient sans cesse au pêché. Encore. Son gloussement me permit de ne pas totalement me perdre dans mon désir. Elle se moquait de moi là ou quoi ? Je haussais un sourcil circonspect avant de décréter non sans un ton légèrement taquin.
- En tout bien tout honneur… ce n’est pas ce que j’ai cru comprendre que tu as sous-entendu tout à l’heure. Je plantais un regard plein de sincérité dans le sien, et sans me démonter, je déclarais sans détour. On peut passer à la vitesse supérieure si tu veux. Ça ne me dérange pas.
Quand le serveur apporta nourriture et vin, je restais contemplative face à la présentation. C’était fou ce talent de pouvoir rendre de la nourriture aussi belle que savoureuse. Dégustant ainsi mes champignons et mes pommes de terre avec une délectation silencieuse, mais non feinte, je battais des paupières, un peu surprise, face à la réaction vive de Moïra qui m’invita alors à goûter sa propre assiette. Amusée, je ne me fis pas prier et ce fut sans l’ombre d’une hésitation que j’attrapais délicatement ce poignet fin qui tenait cette fourchette pour avaler la nourriture sans détour. Revenant m’enfoncer dans mon assiette, je pris l’air d’une experte en dégustation, alors que franchement, il n’y avait pas besoin, avant de déclarer.
- C’est une tuerie… ! Sans réfléchir (encore une fois), j’imitais ma partenaire, piquant à mon tour un peu de viande, de pomme de terre et un champignon avant de tendre mon bras dans sa direction pour l’inviter à goûter à son tour de mon assiette sans me préoccuper des coups d’œil des autres coincés du cul autour de nous qui trouvaient peut-être notre attitude un peu inconvenante vis-à-vis de l’ambiance du restaurant. Cela dit, on ne faisait rien de mal. Si c’est ça le plat principal, je me réjouis de prendre le dessert… je risque de m’en relever cette nuit !
Je ricanais tout en revenant à mon assiette. Ce n’était pas certain que je me relève cette nuit pour revenir manger de cette cuisine-là, car celle que j’avais en face de moi me tentait d’autant plus… surtout alors qu’elle semblait, à demi-mot, accepter mon invitation de nous rendre chez moi tout à l’heure. De bon cœur, je riais devant sa répartie avant de relever un peu le menton.
- Alors non je ne connaissais pas cette blague, et même si je ne suis pas contre le fait que tu investisses mon tiroir à chaussettes avec les tiennes, attend peut-être de voir mon appartement avant de vouloir y déménager ? On sait jamais, peut-être que tu n’aimeras pas son agencement. Comme s’il n’y avait que l’agencement qui pouvait déplaire. Le désordre ambiant y serait probablement tout à fait innocent dans sa prise de décision. Cela dit, je trouvais complètement fascinant que nous sous-entendions déjà d’emménager ensemble alors qu’on ne se connaissait à peine. Ralenti, respire. J’ai dit ralenti. Respire. Me reprenant, je regardais à nouveau ma prétendante. Ce sera un joli piège alors, je pense pas que tu y risques grand-chose. Je lui offrais un sourire charmeur avant de continuer. Et je ne pensais pas t’inviter à un second rendez-vous… mais bien de prolonger celui-là. Je reprenais une bouchée de mon repas, mangeant plus rapidement que ce que j’aurai cru (c’était trop bon) et déclarais, à nouveau sans détour. J’ai pas envie que cette soirée s’arrête.
I'm insane
I lost myself. My mental health ☽ I turned into a killer. I'll cry you a river. Down the drain. Are you entertained?.
Shoot:
Invité
INRP
IRL
Lun 6 Juin - 19:32
Lyllyah & Moïra
Match
Février 2021
A présent totalement décontractée par les événements s’enchainant de ce dîner, Moïra profite simplement de la présence et des traits d’esprits de son date. Lyllyah est drôle, attachante, pétillante et a ce petit côté sauvage qui l’a déjà fait chavirer à deux reprises lors de ce rendez-vous, la première fois dans les toilettes et la seconde fois dans le hall du restaurant devant tous les convives. Elle n’est pas bien sûre d’avoir déjà ressentie des telles émotions tendres et possessives en si peu de temps, peut-être avec Jaeden, son premier amour de jeunesse. Lorsque tout est beau, tout nouveau, que l’on intéresse pour la première fois quelqu’un et que c’est réciproque. Et puis, le garçon lui a brisé le cœur en mille morceaux en se jugeant pas assez bien pour elle. A l’époque Moïra a mal vécu le rejet de celui qui était si cher à son cœur – le premier. La sorcière conserve à son égard un tendre sentiment protecteur bien qu’à présent dénué de sentiments plus profonds. Elle était si jeune à l’époque. Aujourd’hui en présence de mademoiselle Sody, c’est différent, ces choses qu’elle lui fait ressentir ne sont pas ordinaires. Ce n’est pas qu’un simple jeu de séduction entre deux adultes consentantes. Il y’a une volonté derrière d’obtenir plus, de prolonger ce moment – une drôle d’addiction. Peut-être y’avait-il quelque chose sur les lèvres de la rousse ?
Chaque contact suscitait de drôles de réactions dans son corps, même les plus innocents d’entre-deux. Moïra ne se fit pas prier. Elle se pencha vers Lyllyah rejoignant son bras au bout duquel elle lui tendait un échantillon de son propre repas. Glissant une main sous sa bouche pour éviter d’en mettre partout, inutile de créer plus d’esclandre auprès de tous ces moldus coincés du cul. Ce n’est pas le problème des deux jeunes femmes s’ils se font …enfin s’ils s’ennuient à ce point-là. Ce n’est pas fun de ne pas être fun, après tout. Peut-être la prochaine fois devraient-elles choisir un fast food, quoique, la sorcière préfère éviter de se retrouver avec une multitude d’adolescents tout autour d’elles. Ignorant les guindés, elle prit son temps pour venir saisir les aliments de ses lèvres. Elle fit un clin d’œil à Lyllyah suite aux soupirs profonds des deux quarantenaires voisins de table. Un peu plus et la jeune femme se permettait un gémissement de débauchée. Ah là, à coup sûr, qu’ils appelleraient la sécurité. Sagement, elle reprit sa place hochant la tête aux propos de sa compagne.
- Tu as très bien choisi, je l’admets. Tout est très bon. La cuisson est parfaite ! Je ne suis pas sûre de parvenir à faire aussi bien, tu es prévenue ! En revanche, je t’assure que Macha sera de bien meilleure compagnie que des personnes dont je ne tairais le nom, suivez mon regard, ricane-t-elle, en visant d’office leurs voisins.
Oh, ils mériteraient un petit sort ces deux-là. Quelle chance pour eux ! Devant son regard perçant, ils détournèrent le leur faisant semblant d’être plongée dans une passionnante discussion. Quels crétins ces moldus. Son sourire s’étira en percevant la petite remarque peu subtile de Lyllyah qui eut le don d’achever les quarantenaires qui demandèrent l’addition. Sans pouvoir se retenir plus longtemps, Moïra éclata de rire. Retrouvant son calme, elle pointa sa fourchette dans la direction de la poitrine de son interlocutrice.
- Ah, parce que tu comptes dormir cette nuit toi ? C’est vrai qu’avec tout ce qu’on mange, on devrait peut-être hiberner ou alors sauter le dessert pour faire un peu d’exercice.
L’air outré de leur voisine la fit rire à nouveau. Par Merlin, quel régal ! La moindre petite allusion semblait de trop pour le couple. Après, personne ne leur a demandé de laisser trainer leurs sales oreilles partout, qu’ils se mêlent de leur affaire. En tout cas, Moïra prend un pied d’enfer à leur faire vivre le pire repas de l’année, alors qu’elle vit le meilleur pour sa part. Le fait de partager une telle complicité à travers ce jeu teinté de sérieux rend l’ensemble de ce premier rendez-vous très intéressant. Son intérêt pour la rousse en face d’elle ne fait que croître également. Comme elle l’a mentionné tout à l’heure, elles sautent toutes les étapes comme les clichés des couples homosexuelles, cela l’amuse beaucoup. Lyllyah n’a pas l’air très au fait de ces rumeurs mais elle se prend à nouveau au jeu, sans pour autant se laisser dépasser.
- Oh, si tu crois que je vais venir qu’avec mes chaussettes…je prendrais au moins ma brosse à dent avec ! Et Macha évidemment, la pauvre, elle m’en voudrait à mort si elle passait après de vieilles chaussettes, renchérit-elle, en souriant.
Elle prit quelques bouchées avant de scruter avec attention Lyllyah. Elle commençait un peu à la connaître tout de même. Alors, il lui semblait que celle-ci avait l’air un peu incertaine vis-à-vis de son appartement avec son commentaire sur son agencement. Amusée à cette idée de percée à jour la militaire, elle penche la tête sur le côté, les yeux pétillants.
- Attends, tu ne serais pas entrain de suggérer que tu vis dans une garçonnière ? Dis-moi que tu as au moins déballé tous tes cartons ?
Souriant pour la rassurer en la sentant moins à l’aise subitement, Moïra couvrit sa main de la sienne. Elle sera doucement ses doigts tatoués dont elle aimait déjà la texture et la chaleur contre sa propre peau.
- Je ne suis pas décoratrice d’intérieur mais si tu as besoin d’un coup de main, je me porte volontaire. Je sais à quel point ça peut être compliqué lorsqu’on vient d’emménager à se créer son petit nid douillet tout en travaillant à côté. Mais tout à fait entre nous, je suis sûre que ton antre est tout à fait à mon goût à l’image de sa propriétaire.
Moïra ne savait pas d’où lui venait cet instinct de vouloir à ce point protéger et mettre à l’aise sa compagne. Personne ne passait aussi vite par-dessus ses défenses habituelles. Lyllyah avait carrément bondit chaque obstacle avant même que celui-ci n’ait la moindre chance de la challenger. La sorcière sentit une vague de soulagement également en comprenant que les émotions étaient partagées entre les deux femmes. Lyllyah avec ses paroles si simples et sincères firent virevolter son cœur dans un ballet de battement plus fort les uns que les autres. Elle relâcha sa main pour en poser les doigts sur ses lèvres. Souriante malgré la vague de chaleur qui l’envahissait, elle s’expliqua à moitié rieuse :
- Ok, pause ! Tu sais quoi, Sody ? Tu vas garder cette jolie bouche fermer le temps que nous terminions ce repas, parce que sinon, je ne suis pas certaine qu’ils apprécient ma manière de prendre le dessert chez eux.
Plongeant ses yeux verts dans les siens, elle se mordit la lèvre avant d’ajouter sur un ton plus bas, car ça ne concernait pas les deux relous d’à côtés, uniquement Lyllyah. Sa confession n’était réservée qu’à sa franche prétendante qui lui faisait vivre une sacrée montagne russe aujourd’hui.
- Tout à fait entre nous, moi aussi, je n’en ai pas la moindre envie ! Alors, nous allons terminer notre repas et après tu m’inviteras chez toi, d’accord chérie ?
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