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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Le silence propice te berce, souris et sois complice ♦ Rachel White ♦ :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Raphaël Millet
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Le silence propice te berce souris et sois complice
«Novembre 2020»


Des témoignages… Raphaël Millet avait fini par en avoir recueilli pas mal en presque un an. Cela faisait plus d’un mois que le moldu avait repris ses activités sur sa chaîne. Une nouvelle chaîne, un nouveau pseudonyme. Il lui avait fallu quelques mois pour se décider, pour savoir s’il devait ou non continuer de mettre en ligne des vidéos. Il avait peur. Le Blood Circle avait déjà réussi à faire fermer sa chaîne une fois ; rien ne l’empêchait de recommencer. Bien sûr, il ne serait pas assez idiot pour refaire un Live Stream d’une attaque contre l’un des QG du Cercle ; mais tout prudent qu’il était, il savait que le Blood Circle serait plus méfiant désormais. Ils avaient connaissance de l’existence de vidéos tentant de les discréditer et il était fort à parier qu’ils allaient surveiller plus attentivement les différentes plateformes de diffusions. Raph n’était pas un homme de terrain, et il était muselé pour agir à son échelle. Muselé par la loi, muselé par ceux qui ne croyaient pas en lui… Mais surtout muselé par lui-même ; mais il ne pouvait plus rester les bras croisés à attendre que les choses se tassent.

Il avait fini par se reprendre en main ; il connaissait déjà les risques quand il avait commencé tout ça. Et il n’était pas seul. Il avait l’Ordre, il avait ses amis, il avait du soutien. Et même s’il avait commencé à prendre de la distance avec Nymphéa depuis quelques semaines : il l’avait Elle. Il aimait Nymphéa. Il l’aimait vraiment énormément. Mais il n’était pas sûr de l’aimer comme il pensait l’Aimer. Il avait besoin de sonder son propre cœur, de prendre du recul pour savoir où il en était. Mais ça ne changeait rien au fait qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre, et qu'elle sera toujours là pour l'épauler dans leur projet commun qu'ils avaient commencé il y a presque un an. Un an. Cela faisait déjà un an qu’il avait intégré la branche moldue l’Ordre du Phénix. Il s’était passé tellement de choses, depuis cette tentative de sauvetage dans les ruines de l’Université Magique, qu’il avait le sentiment qu’il appartenait à l’Ordre depuis toujours. Il y avait eu beaucoup d'événements cette dernière année, des évènements qui ont chamboulé le quotidien du jeune homme… Et pourtant elle s’était écoulée tellement vite. Une année durant laquelle il avait eu l’occasion de voir toutes les horreurs dont était capable le Blood Circle. Le Blood Circle, et les mangemorts. Les deux mondes avaient leurs vices. Et Raph devait faire de son mieux pour mettre en avant les défauts de ces deux camps, pour que chacun puisse apprendre à accepter l’autre en voyant ses propres erreurs. La haine engendre la haine.

Il avait re-upload des anciennes vidéos, mais il ne pouvait pas se contenter de recycler du vieux contenu. Le Blood Circle continuait de sévir, des sorciers continuaient de souffrir et de plus en plus de mages avaient perdu leurs pouvoirs pour une durée que même les médicomages peinaient à estimer. Le gouvernement moldu faisait des ravages au sein de la population sorcière et il y avait toujours autant de gens pour les soutenir. Même les États-Unis commençaient à se rallier à la cause de Kane. Combien de temps avant que l’Union Européenne ne s’y mette également, malgré le Brexit ? Peut-être que Raphaël brassait du vent avec ses vidéos et ses tentatives de sensibilisation. Mais peut-être pas. Après tout, il avait réussi à avoir des informations importantes sur des opérations du Blood Circle. Il avait trouvé un soutien extérieur d’une entreprise qui était prête à l’aider matériellement et financièrement. Il touchait des gens. Pas beaucoup. Pas forcément des gens importants. Mais des gens se ralliaient à ses idées, et il ne pouvait pas laisser tomber.

Cela faisait plusieurs semaines que Raphaël et Rachel correspondaient par hiboux. C’était Nymphéa qui avait proposé de les mettre en contact. Elle estimait que la sorcière avait des choses importantes à révéler. ; que c’était une fille qui avait beaucoup souffert à cause des moldus, et dont l’Histoire était trop tragique pour ne pas être partagée. Raph n’était pas toujours à l’aise dans ses échanges avec les sorciers qui ont eu un passé douloureux avec le Blood Circle. Il ne se rappelait que trop bien de la peur qu’il avait inspirée aux sorciers que lui et Tobias devaient rapatrier lors de sa première mission. Le simple fait de leur dire qu’il était moldu avait suffi à les faire paniquer. Depuis ce jour, il avait peur de faire peur aux sorciers à qui il s’adressait. Il n’était pas quelqu’un de bien intimidant physiquement, ni même effrayant, mais le simple mot “moldu” pouvait causer l’effroi et réveiller des traumatismes auprès des victimes. Il avait une boîte à courrier au sein de l’Ordre pour ses lettres par hiboux, et il avait le droit d’utiliser les chouettes et hiboux du 12 Square Grimmaurd pour un usage concernant son implication au sein de l’Ordre. Une méthode de communication Ô combien archaïque, mais le jeune homme s’y était fait et, surtout, ça lui permettait d’aider à mettre en confiance les personnes qu’il allait devoir rencontrer. Il leur proposait des lieux publics sorciers ; si le sorcier appartenait à l’Ordre du Phénix, ça pouvait se faire en toute sécurité au 12 Square Grimmaurd. Pour les autres, le plus simple restait de se retrouver au Chaudron Baveur, étant donné qu’il pouvait y accéder sans trop de problèmes à partir du Londres moldu.

C’était cette option qu’il avait choisie pour rencontrer Rachel. Le Chaudron Baveur, un lieu qui regorgeaient de sorciers ; pas forcément l’endroit le plus chaleureux qu’on puisse connaître, mais le Pub avait déjà eu l’occasion de faire ses preuves. Raphaël jouait toujours carte sur table avec les sorciers. Il n’avait rien à se reprocher, et tant pis s’il risquait de s’attirer des ennuis à cause de ça. Il croyait en ses convictions et, au même titre que la haine engendrait la haine, il était persuadé que la bienveillance attirait la bienveillance. Il ne cachait donc pas aux sorciers qu'il était moldu et qu'il était sous la protection de l’Ordre du Phénix pour lequel il avait prêté allégeance. Le barman le savait. Il n’appréciait probablement pas les allers et venues de ce moldu dans son pub, pour recueillir des témoignages, ou accéder au Chemin de Traverse, mais il le tolérait quand même car il savait que s’il n’avait pas eu des amis sorciers, Raphaël n’aurait pas été capable de repérer le Pub. Les serveurs savaient. Certains clients aussi. Rachel aussi savait qui était Raphaël. Pas dans les moindres détails, bien sûr, mais elle savait qu’elle allait parler à un Moldu appartenant à l’Ordre du Phénix et le jeune homme avait fait de son mieux pour qu’elle se sente à l’aise. Il ne pouvait pas affirmer qu’il avait réussi, mais au moins elle n’était pas encore partie en courant, et en hurlant. Pas encore… Ils s’étaient présentés, mais l’un comme l’autre, ne semblaient pas savoir comment commencer à aborder la raison de leur rencontre. Il se jeta finalement à l'eau.

«Du coup… Euh… Comme je te l'avais dit... J’appartiens à l’Ordre du Phénix. J’essaye de contribuer à ma manière pour que cette guerre s'arrête et que tout le monde puisse s’accepter. » Il observa la réaction de la jeune femme avant de continuer en tentant de détendre l’atmosphère. «C’est très courageux de ta part d’avoir accepté de me rencontrer. L’expérience m’a appris que je pouvais faire un peu peur. Je pense que je suis plutôt baraqué et que j'ai une tête à faire peur, je dois être assez intimidant.» Le français sentait bien que ses tentatives d’humour n’allaient pas suffire pour briser la glace. «Tu veux boire quelque chose avant qu’on commence ? Moi je me prendrais bien un chocolat chaud. Après, tu n'es obligée de rien. Si tu décides de changer d'avis et qu'on annule notre entretien, je comprendrais.»

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Ven 20 Aoû - 17:55






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*Je jette un regard à ce reflet, dans le miroir, pendant un instant. D’un geste de la main, je glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille, et observe mon double imiter ce mouvement. Devrais-je me maquiller, pour paraître mieux ? Il y avait, sous mes yeux, de jolies cernes qui ne laissaient pas de place au doute quand aux nuits que j’avais pu passer dernièrement. Oh, ne vous détrompez pas : habituellement, elles n’étaient pas vraiment bonnes non plus. Les cauchemars me réveillaient en pleine nuit, quand l’insomnie me laissait dormir. Dernièrement, et suite au tournoi, je m’étais aussi posée tant de questions sur moi-même que mes heures de sommeil s’en étaient trouvé bien diminuées. Je ne savais pas si ce questionnement était légitime, mais cela ne l’empêchait pas d’être là. Menacer de tuer une créature, d’user d’un sortilège interdit, pour sauver la vie de vos camarades, est-ce là un acte de courage et de force, ou de bêtise et de cruauté ? Vouloir prendre une vie, être sur le point d’agir, voilà bien une chose que je ne me serais jamais cru capable de faire. Pourtant, mes flammes avaient pris bien des vies dans ce nids d’acromantules. C’était de la légitime défense, évidemment, je ne voulais pas finir en apericub pour araignées… L’adrénaline, la peur et le besoin de protéger mes camarades ne m’avaient pas fait réaliser sur le moment toutes ces vies que j’avais prise d’un simple coup de baguette. Je savais que prendre une vie était facile, je l’avais bien vu, lorsqu’elle s’était éteinte dans mes bras. Elle devait être protégée. C’était cela que je voulais faire : protéger la vie de toute créature. Mais j’avais échouée, et pire : j’avais pris des vies. Sybil et l’ensemble de mes amies me répétaient que “les araignées géantes qui veulent te bouffer, ça compte pas”. Mais ça ne m’empêchait pas de mal dormir.

A toutes ces angoisses et questionnements s’était ajouté, dernièrement, l’appréhension d’un rendez-vous. Un rendez-vous avec un moldu, rien de moins. Pas n’importe quel moldu, bien sûr. Raphaël Millet était non seulement le petit ami de l’une de mes amies, Nymphéa, que j’avais rencontré en début d’année, mais aussi un membre de l’ordre du Phoenix. Il m’avait donné rendez-vous au chaudron baveur, dans le monde sorcier. Là bas, il serait le seul moldu, et je serais entourée de sorciers, comme moi. De plus, Sybil, comme les Slughorn, était informé de ce rendez-vous, connaissaient l’identité de celui avec qui j’avais rendez-vous, et savaient à quelle heure je devrais être de retour. Il n’y avait aucun risque, et c’était stupide d’angoisser à l’idée de faire face à un moldu. Après tout, j’avais repris le contact avec Simon, mon petit frère, moldu lui aussi. Je n’avais aucune raison d’avoir peur. Ce n’était pas logique, mais c’était tout de même le cas.

Je jetais un regard vers l’horloge installée dans le dortoir et constatais que je n’avais plus le temps de tenter de camoufler tout ça. Tant pis. De toute façon, je n’étais pas très douée, et j’aurais dû emprunter du maquillage à Emmy, puisque, de mon côté, je n’avais rien, pour la simple raison que je ne me maquillais jamais. Et quand j’essayais, je ressemblais plus à un clown qu’à une femme, quand je m’en occupais moi-même bien sûr. Mais Emmy était déjà sortie, alors je ne pouvais pas lui demander un coup de main, à elle qui se maquillait beaucoup plus souvent.

J’attrape ma sacoche, et constate que Chubby, mon lapin nain, s’est glissé dans celui-ci en voyant une petite boule de poil dépasser. J’ouvre le sac, et le lapin s’immobilise, ce qui m’arrache un sourire, pendant que je l’attrape délicatement.*

Désolée, Chubby, mais tu ne peux pas venir. Tu as tout ce qu’il te faut pour la journée, je reviens vite.

*Avais-je affirmé en deposant un baiser entre ses deux grandes oreilles, sur sa fourrure blanche, avant de le poser au sol. Je glisse le sac en cuir sur mon épaule, et vérifie que j’ai tout ce qu’il me faut. Un sourire effleure mes lippes en refermant le beau sac que les Slughorn m’ont offert. En arrivant chez eux, je n’avais rien. Ils m’avaient non seulement offert le strict minimum, vêtements et nourritures, ils m’avaient aussi fourni des affaires de dessin, un sac et bien d'autres accessoires de qualité. Et je leur en étais si reconnaissante…


Dans tous les cas, je me mets en route, usant de la magie, pour ne pas être en retard, mais aussi, et sûrement, parce que c’était le seul moyen de voyager dans le coin. Le soleil timide de Novembre réchauffe légèrement la peau qui s’échappe du gros pull aux couleurs de ma maison que je porte. Même en quittant Poudlard, je ne pouvais pas m’empêcher de porter ces couleurs, qui représentaient tout de même une bonne partie de mes vêtements. Dans tous les cas, c’est avec environ 10 minutes d’avance que j’étais arrivée au chaudron baveur.

Il est là, au milieu de tous les sorciers, et je sens mon corps se crisper, comme par réflexe. Ma baguette est là, à portée de main. Pourtant, je n’ai pas le droit de me servir de ma magie en dehors de Poudlard. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de toujours l’avoir à portée de main, juste au cas-où, pour m’assurer que je pourrais me défendre si besoin. J’avais échangé avec Raphël par hibou pendant plusieurs semaines. Le simple fait qu’il puisse communiquer par Hibou, le Hibou de l’ordre, était rassurant. Je n’avais pas de téléphone portable, malgré ma naissance chez les moldus. Il y avait bien un ordinateur chez mes parents, mais la technologie n’avait jamais été vraiment omniprésente dans la maison White. J’étais trop jeune pour avoir un téléphone, d’après mes parents -du moins, à l’époque où ils ne m’avaient pas encore envoyé au Blood Circle pour m’exorciser. Et puis, je n’étais même pas sûre qu’il y ait du réseau à Poudlard, de toute façon. Le hibou était plutôt archaïque, mais aussi assez efficace, et cela me donnait une bonne excuse pour avoir ma petite chouette, Zéphyr, que j’avais acheté avec toutes les économies que mes parents m'avaient donné pour ma première année à Poudlard.

Je m’approche, lançant un regard au serveur, qui croise mon regard. Au moins une personne m’a vu. Je ne pourrais pas disparaître comme ça, sans que personne n’ait rien à dire. Poliment, je le salue et me présente. Il connaît déjà mon nom, mais je suis trop angoissée pour réfléchir correctement. Il m’invite à m’asseoir, et je le fais, en gardant une certaine distance. Il a un visage plutôt doux, qui inspirait la confiance. Mais le prêtre qui m’avait torturé aussi avec un visage plutôt doux. C’était plus fort que moi, en sachant qu’il était moldu, je ne pouvais pas m’empêcher d’angoisser.

Un silence de mort s’installe entre nous, et seuls les bruits de vie du Chaudron baveur se glissent entre nous. Mais il prend la parole. Je hoche la tête à sa première phrase. Après tout, moi aussi, c’était mon objectif. Mon idéal, plutôt. Pour moi, il semblait bien difficile de raisonner entièrement les deux côtés. Dès lors que l’on parlait de magie, d’une chose qui ne s’explique pas, il y aurait forcément de la peur du côté moldu. Et je savais bien où menait la peur.

Il continue, et m’arrache un petit sourire timide, quand il se décrit comme physiquement effrayant. De toute façon, vu ma stature, n’importe qui pourrait potentiellement me surpasser physiquement. Mais ça, je me garde bien de le dire. Ma timidité naturelle refait surface, et je me contente de ce sourire. Je me dis pourtant que c’est souvent ce que l’on me dit. Je suis “courageuse”, parce que j’accepte de me confier, de raconter mon histoire, alors que c’est difficile pour moi. Je ne sais pas si c’était vraiment du courage, mais en réalité, ce n’était pas si facile… Surtout face à un parfait inconnu. Même à mes meilleurs amis, je n’avais pas tout raconté. En réalité, mis à part Sybil, la plus proche de tous mes amis, aucun n’avait entendu un mot sur ma captivité. Je l’avais raconté à l’administration, pour que mon témoignage serve au mieux à éviter que cela se reproduise, ou pour aider le ministère à trouver d’autres centres.

Il me propose de boire quelque chose, et l’espace d’un instant, je me demande s’il risque d’y mettre quelque chose. Et puis, je me ressaisis. Raphaël fait partie de l’ordre du Phoenix, je suis entourée de sorcier, et d’ailleurs, si on nous servait quelque chose à boire, ce serait un sorcier qui nous servirait. Alors, pour la deuxième fois, j’ouvre la bouche et dévoile une petite voix discrète et timide.*

Oui, un chocolat chaud, je veux bien.

*Avais-je répondu, en hochant timidement la tête, avant d’inspirer un grand coup, et de secouer la tête, cette fois négativement.*

Et… Ne t’en fais pas, je savais ce que je faisais en venant ici. Alors… Je ne sais pas, j’imagine que tu as des questions ? C’est plus simple si tu me dis ce que tu veux savoir.


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Raphaël Millet
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Ven 27 Aoû - 17:26
LE SILENCE PROPICE TE BERCE SOURIS ET SOIS COMPLICE
«le petit supplément bonhomme de guimauve qui fait trempette»


La sorcière était plutôt silencieuse, timide ; elle se contentait d'acquiescer aux questions de Raphaël. Le moldu sentait qu’elle était mal à l’aise en sa présence. Le fait qu’il soit moldu ? Que ça soit un homme ? Qu’il soit plus âgé ? Ou peut-être qu’ils soient totalement inconnus l’un pour l’autre ? Probablement un mélange de tout cela. Le jeune homme tenta de faire ce qu’il faisait le mieux : plaisanter pour détendre l’atmosphère. C’était un rendez-vous très sérieux, qui allait traiter de choses sérieuses. Mais les choses sérieuses et graves n’étaient un énorme poids lourds que quand on les traitait dans une ambiance trop sérieuse et trop grave. Il parvint tout de même à arracher un bref sourire à la jeune fille. Elle était plutôt mignonne. Joli visage, joli sourire. Une adolescente dont on pouvait voir l’innocence dans ses yeux. Pour quelles raisons est-ce qu’on voudrait lui faire du mal ? Raph connaissait malheureusement la réponse… La peur de la différence. La haine et la peur se fichaient de l’innocence ou de la beauté d’un visage. La peur et la haine n’avaient pas de visage. Rapidement, Rachel reprit son visage impassible, montrant qu’elle préférait être n’importe où plutôt que d’être ici.

Raph comprit que sa simple blague ne suffirait pas à mettre l’adolescente à l’aise. Il lui demanda si elle voulait quelque chose à boire. Il ne fallait pas que la jeune sorcière voit cet entretien comme une corvée, ou une obligation. C’était important de le faire, mais il fallait qu’elle ait envie de se confier, qu’elle veuille raconter son histoire. Le moldu savait par expérience que c’était plus simple de se confesser dans une ambiance conviviale, sans pression. Il ajouta qu’elle n’était obligée de rien. Elle était libre de prendre quelque chose à boire ou de refuser, tout comme elle était libre de lui parler, ou de se rétracter. Elle accepta de prendre un chocolat, comme lui. Il commença à se lever, mais la fille n’avait pas fini, elle prit son courage à deux mains et forma une phrase de plus de dix mots. Elle savait ce qu’elle faisait, et elle était prête à répondre à ses questions. Elle ne comptait pas se rétracter. Raphaël lui sourit.

«D’accord. Je vais aller commander et on en reparle. Je voulais juste que tu saches que je veux te mettre aucune pression. On fait comme tu décides, et si tu décides de ne rien faire, c’est bon aussi. Je reviens.»

Raphaël se dirigea vers le comptoir. Il ne savait pas trop comment s’y prendre avec cette fille. Elle semblait être vraiment mal à l’aise. Peut-être que ce rendez-vous seul-à-seule n’était pas une bonne idée. Peut-être que si elle avait eu quelqu’un avec elle, elle aurait été un peu moins gênée.

«Bonjour, enfin, re-bonjour. Je… On va vous prendre deux chocolats chauds. Et… euh… Est-ce que c’est possible d’avoir le petit supplément bonhomme de guimauve, qui fait trempette ?» Raph sourit niaisement tellement il se sentait idiot avec sa demande. «Je vais vous régler tout de suite. » Le barman prit la commande et l’encaissa, il signala à Raph qu’il apporterait directement les boissons à leur table. Le moldu le remercia avant de retourner rejoindre Rachel.

«Voilà, ça va arriver.» Il reprit sa place. «Pour en revenir à ce qu’on disait. Je sais pas trop quoi te poser comme questions. Je veux savoir tout ce que tu es prête à partager sur tes expériences, de ton contact avec les moldus. Avec des autres sorciers aussi, si tu as eu des mauvaises expériences. J’ai pas vraiment envie de tourner ça comme un interrogatoire, je suis pas là pour te cuisiner. Je peux pas non plus te dire de me parler comme à un ami.» Raph eut un petit sourire amusé. «On se connait pas, ce serait aller bien vite en besogne. Mais si tu veux, on peut apprendre un peu à se connaître, pour qu’on soit un peu plus à l’aise. Et on parlera de tes mauvaises expériences, ou non, en temps et en heure.»

Le barman arriva avec les deux chocolats chauds. Il prit soin de souligner qu’il n’avait pas oublié le supplément “Petit bonhomme de guimauve qui fait trempette”. Il les déposa devant l’homme et la jeune femme avant de repartir. Raphaël s'émerveilla devant les petites guimauves en forme de bonhomme qui s’animaient autour de la tasse et qui faisaient des plongeons dans la tasse.

«On m’a appris à ne pas jouer avec la nourriture, mais quand même… C’est tellement cool de regarder ça ! J’ai pas pu résister.» Il regarda Rachel. «Oui pardon, j’ai tendance à me comporter comme un môme des fois. Le monde magique, tout ça, c’est nouveau pour moi. Bon même sans ça, j’suis un peu un gamin parfois. J’aime beaucoup jouer. Avant de m’investir dans l’Ordre et le camp sorcier, je passais énormément de temps sur des jeux vidéos. Ça prenait la plus grande partie de mon temps libre. Tiens d’ailleurs, tu fais quoi toi, en dehors des cours ? »

Raphaël estimait que c’était une bonne approche. Si elle n’était pas à l’aise pour parler, il valait mieux briser la glace et parler de choses légères avant d’aborder les choses sombres de la vie de la jeune fille. Il semblait évident qu’elle allait avoir davantage envie de parler de sujet qui l’intéresse, comme ses hobbies. Raph n’était pas calé sur tous les passe-temps sorciers mais il connaissait au moins le Quidditch, et puis elle avait peut-être des hobbies qui n’étaient pas propres à la magie.

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Sam 28 Aoû - 23:01






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*La veille, je n’avais pas mangé avec appétit au dîner. Je n’étais pas une grosse mangeuse, c’est vrai. Mais je ne rechignais pas non plus devant les bons petits plats que nous préparaient les elfes de maison avec soin. J’avais croisé le regard un peu inquiet de Sybil qui m’avait ensuite prise à part, profitant d’un moment où le reste du groupe était soit à la douche soit dans la salle commune de notre maison.*

“Tu es sûre que tu veux y aller ?
- De quoi tu parles ?
- Tu sais bien, Rach. Je te connais trop bien pour que tu puisses me mentir.”


*J’avais commencé par hausser les épaules. Bien sûr que non, je n’étais pas très à l’aise avec tout ça, mais…*

“Tu veux que je vienne avec toi ?
- C’est gentil, mais tu as promis à Emmy que tu l’aideras pour son cadeau de noël, non ?
- On pourra toujours le faire plus tard, et…
- Je suis une grande fille, tu sais. Et puis, c’est au chaudron baveur avec le petit-ami de Nymphéa, c’est pas comme si je partais à l’aveugle dans l’inconnu.
- Ouais mais c’est un moldu.
- Sim aussi est un moldu. Et pourtant je lui ai parlé.
- C’est ton frère, pas un inconnu.
- Certes, mais ça prouve bien que tous les moldus ne sont…
- On te parle pas de logique”,
*m’interrompt-elle.

Je l’avais regardé en me pinçant les lèvres. Difficile de cacher sa plus grosse frayeur. Sybil savait bien, maintenant, que je n’allais plus du tout dans le monde moldu. Pourtant, avant, il nous arrivait de nous y retrouver pendant les vacances, d’aller nous promener dans Londres toutes les deux… Mais à présent, alors même que nous étions plus âgées et pouvions plus facilement quitter Poudlard le weekend, je n’avais plus accepté la moindre sortie dans le Londres moldu.*

“Ca ira, ne t’en fais pas. Je suis sûre que ça se passera très bien.”

*Et puis, je me retrouvais là. Ma discussion avec Sybil me revient, alors que j’observe le brun devant moi. Il est souriant, avenant et très doux. Je voyais bien qu’il cherchait à me mettre à l’aise. Et c’était très gentil de sa part. Je tentais de me raisonner et de ne plus me crisper. Raphaël Millet, 25 ans, moldu, membre de l’ordre du phoenix, petit ami de Nymphéa Chang. Beaucoup plus de raison de lui faire confiance que de ne pas le croire. J’avais, pour commencer, son nom et son prénom, son âge, son allégeance (dont j’étais certaine, puisque les missives qu’il m’avait fait parvenir était passé par la chouette de l’Ordre), et même le nom de sa petite amie que je connaissais. Pas forcément très bien, mais Nymphéa était une amie de Nepenthéo. Et puis, nous étions dans le Londres sorcier, dans un lieu que je connaissais, entourée d’autres sorciers, ma baguette à porter de main… Il n’y avait rien à craindre.

Voilà la phrase que je me repète, encore et encore, alors qu’il s’éloigne pour commander. Il n’y a rien à craindre.

Mais allez faire comprendre cela à un corps qui a trop souffert pour ne pas voir le mal partout. “Un moldu est un moldu”, et s’il était infiltré ? Mon esprit s’échauffe dans les scénarios les plus abracadabrants et les moins crédibles. Et ma raison a beau me montrer à quel point tout cela est stupide, impossible d’arrêter mon esprit fantasque et bien trop prolifique.

Pourtant, en revenant à mes côtés, de nouveau, Raphaël -pouvais-je l’appeler par son prénom, ou devrais-je l’appeler Monsieur Millet ? Est-ce que je le pronnonçais correctement, au moins ? Je ne parlais pas français, et je ne voulais pas dire de bêtise. Même son prénom, à bien y réfléchir, préférait-il que j’essaie de le pronnoncer à la française ? Mais comment le prononçait-on à la française ? Je n’en sais rien. Devais-je dire “sir” pour ne pas prendre de risque ? Je n’en savais rien. Il était plus âgé que moi, alors je lui devais une certaine forme de respect, après tout. J’étais très attachée à tout cela, à la politesse, le respect d’autrui, notamment de ses aînés. Jusqu’à en avoir des questionnements aussi superficiels et inutiles que celui-ci.

Il prend la parole, et je suis un peu surprise par ce qu’il me dit. Habituellement, et même si on cherchait à me mettre à l’aise, on attendait toujours de moi que je me mette à parler comme s’il était simple de confier son histoire à un inconnu. Pourtant, Raphaël est différent des autres. Au lieu de me demander ce qu’il veut savoir, tout simplement, il me propose d’apprendre d’abord à se connaître. La surprise se lit sur mes traits, et mes joues se teignent d’un rose léger. On lisait toujours dans mes yeux et sur mon visage comme dans un livre ouvert. Je n’y pouvais rien, j’avais beaucoup de mal à cacher toutes ces émotions… En temps normal, en tout cas. Et surtout face à un garçon. Ah ça, il n’y avait rien de pire que face à un garçon. Après tout, j’avais été élevée dans cette idée que l’homme domine la femme, qu’il était la force et la femme la mère, et même si je n’adhérais pas (ou plus) à ces idées rétrogrades grâce à mes fréquentions et à toutes les femmes incroyables qui avaient croisés mon chemin, cela ne m’empêchait pas d’être plus facilement intimidée par les hommes que par les femmes. Alors un homme plus âgé… Même s’il était bien plus bienveillant que d’autre, je ne peux pas m’empêcher d’être un peu impressionné. Comme avec William Ombrage, dans une moindre mesure. M. Ombrage était… Plus impressionnant, un peu plus effrayant aussi, et sublimement charismatique. Raphaël, de son côté, était plus souriant, plus doux, et avait un visage et des mots qui appelaient à la confiance. S’il avait été sorcier, je la lui aurais donné sans la moindre hésitation. Mais mon esprit trop fantaisiste ne peut pas s’empêcher de se demander s’il était sincère ou s’il essayait de me manipuler. Je m’en veux, d’ailleurs, de penser cela, juste parce qu’il s’agit d’un moldu, et tente alors de sortir cette idée de ma tête. Toujours discrète, je me contente de hocher la tête, quand le serveur arrive avec les deux boissons, et que, sur nos chocolats chauds, les marshmallow s’animent jusqu’à plonger dans le liquide brun et fumant, m’arrachant un petit sourire amusé.

Il se justifie, et mon regard se fait un peu plus doux, un peu moins inquiet, progressivement. Je ne pourrais pas être parfaitement à mon aise dès aujourd’hui, c’était évident. Mais à force de patience, Raphaël saurait, sans l’ombre d’un doute, apprivoiser l’esprit sauvage qui s’effraie des personnes de son genre. D’une voix très calme, et très douce, je reprends la parole pour lui répondre, un peu timidement.*

Je comprends. J’ai découvert la magie à 7 ans, mais elle m'émerveille toujours autant qu’à l’époque. Et pour répondre à ta question, euh… En ce moment, j’étudie beaucoup. Je n’ai pas redoublée à Poudlard, mais en conséquence, j’ai beaucoup de lacunes à combler. Mais beaucoup de gens formidables m’aident, alors ça va. Sinon je… Je dessine, un peu. Et j’adore les créatures magiques, j’aime bien aller les observer et en prendre soin dans les enclos de l’école.

*Je rougis un peu en parlant de mes dessins. Je sais que je ne suis pas mauvaise à force d’entraînement, de travail, d’heures et d’heures de travail. Mais je n’aime pas du tout me mettre en avant, encore moins me vanter. Et même si j’avais mon carnet dans mon sac -pris pour dessiner au cas où il serait en retard, je n’étais pas certaine qu’il veuille trop en parler.*

J’avoue que… Dans ma famille, il n’y avait pas de consoles ou d’ordinateurs assez puissants pour les jeux vidéos. Je n’y connais pas grand chose.

*Avouais-je un peu honteuse. Je venais peut-être d’une famille moldue, mais pas d’une famille très moderne. C’était d’ailleurs bien à cause de cela qu’ils étaient aussi peu enclins à accueillir une sorcière dans la famille. Si même la technologie était proscrite, la magie ne pouvait être que détestée et crainte. Je me demandais si nous allions nous trouver un lien, mis-à-part cet émerveillement, semble t-il commun, face à la magie. Après tout, il avait 25 ans, et moi à peine 17. Je n’étais qu’une gamine. Et je ne voyais pas trop pourquoi des personnes de cet âge pourraient vouloir être amis avec moi. Pourtant, il y avait plusieurs personnes plus âgées avec qui je m’entendais bien. Mais en réalité, j’aurais été capable de me demander ce que mon groupe d’amis me trouvait, alors des inconnus… Je me prenais trop la tête, bien sûr. Ca, au moins, c’était bien une chose qui n’avait pas changé, et qui ne changerait jamais.*


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Raphaël Millet
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Lun 30 Aoû - 21:42
LE SILENCE PROPICE TE BERCE SOURIS ET SOIS COMPLICE
«Tu dessines quoi ?»


La jeune femme semblait surprise par la proposition de Raphaël. Visiblement, elle ne semblait pas s’attendre à ce qu’il lui suggère d’apprendre à se connaître avant de lui faire subir un interrogatoire. Raph était un adulte. Même s’il était encore étudiant, qu’il ne travaillait pas et étant encore pas mal dépendant de sa famille, il avait une apparence d’homme adulte et probablement la maturité qui allait avec (MDR). Il avait donc conscience qu’une fille comme Rachel, qui était à l’adolescence, cette époque de transition entre l’enfance et le monde adulte. Cette période de doute où on devait commencer à prendre ses responsabilités mais durant laquelle on manquait souvent de confiance en soi. Le moldu avait conscience que ça devait être intimidant pour elle d’avoir affaire à lui, et il se doutait qu’elle aurait été plus à l’aise avec quelqu’un de plus jeune. Cependant, malgré son âge, Raphaël s'entendait plutôt bien avec les ados. À jouer en ligne, il avait l’habitude de côtoyer des gens de tous âges ; des gens de son âge, certes, mais aussi des gens plus âgés, parfois beaucoup plus âgés, et surtout des personnes plus jeunes… Quelquefois beaucoup trop jeunes. (Nan sérieux, la place des gosses de 9 - 10 ans voire moins n’est pas sur des plateformes multijoueur où on peut communiquer bordel… ) Le français avait toujours une âme d’enfant ; il ne se souciait pas vraiment de l’âge de ses amis et n’avait donc rarement eu trop de mal à se lier avec les ados, comme Badgerias qu’il avait rencontré IRL en juillet.  

Il ne tarda d'ailleurs pas à montrer son côté enfantin, lorsqu’on leur apporta leur chocolat chaud avec des bonhommes en guimauves qui étaient animés magiquement. Il regarda la scène avec fascination. Quand on voyait un tel divertissement, comment pouvait-on détester la magie ? Comment pouvait-on en avoir peur ? Pourquoi les gens ne voyaient-ils  que le mal dans chaque chose ? La Magie n’était pas une arme pour la Guerre ; les sorciers appartenaient simplement à une autre culture que les moldus pouvaient apprendre, et réciproquement. Raphaël regarda la jeune sorcière et s’excusa pour son manque de sérieux. Le sérieux et lui, c’était deux choses qui n’allaient pas trop ensemble ; ceux qui le connaissaient avaient tous été contraints de se faire une raison. Il expliqua que le monde magique, ça restait quelque chose d’assez récent dans son esprit, et que même sans ça il se laissait aller à faire des gamineries. Il lui demanda comment elle s’occupait en dehors des cours. Le regard de la jeune femme changea légèrement à mesure qu’il parlait ; Raphaël ne savait pas si elle était amusée, mais l’expression de Rachel lui sembla plus détendue. Elle expliqua qu’il comprenait la réaction du jeune homme, pour sa part, elle avait découvert ses pouvoirs à l’âge de sept ans, et même des années plus tard elle s’émerveillait toujours autant qu’à l’époque. Elle lui répondit également sur ses passe-temps. Elle étudiait beaucoup pour combler ses lacunes, et en dehors des études, elle dessinait. Elle dessinait et elle allait voir les créatures magiques dont elle s’occupait parfois. Elle avoua ensuite qu’elle n’y connaissait rien en jeux vidéos : dans sa famille, il n’y avait pas de console, ou d’ordinateur adapté pour les jeux vidéo.

«Pour le coup, moi je n’y connais pas grand-chose en créatures magiques. Je connais juste un peu les loups garous» Merci Maxime. «Mais bon, ce ne sont pas des animaux. Pour le reste je suis plutôt ignare.» Il but une gorgée de chocolat. «Pour ma part, depuis que je suis dans l’Ordre j’ai beaucoup moins de temps pour moi. Je joue moins, et j’ai même raté une année de cours. Pour faire simple, je suis plus ou moins dans le cinéma, j’apprends à faire des films, des vidéos. C’est pas si loin du dessin au final, c’est une manière ou une autre de créer, de s’exprimer. » Raph sourit. «Je reprends cette année en repartant sur de bonnes bases, je me gère un peu mieux. Mais du coup, tu m’as dit que tu dessinais, tu dessines quoi ? Tu prends des modèles que tu reproduis, ou tu crayonnes des choses que tu as en tête ?»

Raph préféra ne pas demander à voir les dessins de la sorcière. Si elle voulait les lui présenter, c’était son choix, mais il ne voulait pas la mettre mal à l’aise à s’incruster dans son intimité. Elle pouvait voir ses dessins comme étant un genre de journal personnel que elle seule avait le droit de voir. Il était bien placé pour savoir que certaines créations étaient à titre personnelles, dans l’unique but d'extérioriser des idées et qu’elles n’avaient pas pour vocation d’être partagées.

«Pour ce qui est de tes lacunes pour les cours, je peux pas trop me rendre compte. Comme je te l’ai dit, j’ai un peu lâché mon année précédente. Alors ouais, je rame un peu, on va pas se mentir, passer un an à rien foutre scolairement parlant, c’est pas fou fou, mais je m’en sors. En tout cas, si tu bosses tes cours et que t’as des gens pour t’aider, je trouve ça super cool, ça veut dire que tu baisses pas les bras.»

C’était le plus important. Ne jamais baisser les bras, rester positif et aller de l’avant. Mais même si Raphaël le savait, c’était souvent plus facile à dire qu’à faire.

«T’es encore au collège c’est ça ? Tu sais ce que tu veux faire comme études l’année prochaine ? Enfin, si tu veux en faire.»

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Mer 1 Sep - 3:27






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*Comment aurais-je pu m’attendre à cela, quand j’étais venu ici dans l’optique de simplement lui parler de mon histoire, et puis c’était tout. Il pouvait bien en faire ce qu’il voulait, tant que cela pouvait servir à apaiser les esprits et que mon nom ne sortait pas en public. J’étais déjà suffisamment regardé à Poudlard pour ne pas l’être dans le reste du monde. En venant à ce rendez-vous, j’aurais pensé que je rencontrerais un jeune homme, oui, mais plutôt comme tous les investigateurs que j’avais croisés, ceux qui avaient notés froidement des mots qui semblaient leur suffire à exprimer les souffrances que des enfants, des adolescents, des adultes ou encore des vieillards pendant des semaines, des mois ou des années.

Mais bien au contraire. Raphaël, trop content de chercher à me mettre à l’aise, me parle de lui-même avant même de me demander des choses sur moi, qui n’avait aucun rapport avec tout cela. Alors, certes… Raphaël (Monsieur Millet ? Sir ? Je n’en savais toujours trop rien) avait un défi de taille, qu’il était le premier à affronter. Il n’était pas un sorcier. Et par conséquent, ma confiance ne s’acquerrait pas si facilement que pour un sorcier. Malgré tous, ses tentatives et ses questions, sans parler du ton doux de sa voix et son humour me pousse à lever lentement, mais sûrement, les barrières que je me suis fixée.

Il me répond qu’il n’y connait rien en créature magique, et cela m’arrache un sourire. Quand je pense que cette passion m’était née bien, bien avant de savoir que je maîtrisais la magie, ou que ces dites-créatures existaient ! Je les avais découvert à l’école ou dans les ouvrages de mes amis d’école, jusqu’à ce que quelqu’un m’offre même un sublime livre sur les créatures fantastiques. Je me demandais d’ailleurs ce qu’il avait pu advenir de cet ouvrage. Simon l’avait-il gardé ? Je n’en savais trop rien. J’en avais pris tellement soin, il m’avait accompagné chaque année à Poudlard, mais je le ramenais aussi toujours à la maison familiale pendant les vacances d’été, pour montrer les différences entre les fantasmes moldus et la réalité, parfois d’après des ouvrages ou des cours que j’avais pu suivre à Poudlard, mais parfois aussi grâce à mes propres observations sur les créatures de l’Ecole de Magie.

Je lui souris un peu et secoue la tête. Non, les loups-garous ne sont pas des animaux. C’était particulier. Et d’ailleurs, j’aurais probablement été surprise qu’il connaisse ma camarade d’infortune du tournoi… S’il voulait parler de créatures, les acromantules seraient clairement de celles que je n’avais pas plus que ça envie d’évoquer… Enfin.*

Je ne sais pas pourquoi, cela me passionnait déjà avant même de savoir que la magie était réelle… J’ai été emerveillée que tant de ces créatures existaient vraiment. On en parle dans le folklore européen, les licornes, les dragons, ce genre de choses… Et finalement, ça existe. Je trouve ça… Fascinant.

*Lui avais-je répondu pendant qu’il portait sa tasse à ses lèvres, avant de le reposer, lui laissant quelques traces brunes au coin de la lèvre. Enfin, de toute façons, cela partirait bientôt. Alors, je l’imite pendant qu’il reprend la parole, l’écoutant attentivement. Je hoche la tête, les deux mains posées à plat sur les bords de ma tasse pour réchauffer mes paumes et tout mon petit corps qui avait affronté la fraîcheur de fin novembre.

La suite m’arrache un sourire poli, mais ce qu’il dit est maladroit. Sa présence dans l’ordre l’a empêché de suivre ses cours ? Il savait pourtant ce qui, moi, m’a empêché de suivre mes cours. Et si j’avais pu choisir l’endroit où j’aurais passé l’année précédente, j’aurais choisi Poudlard, sans l’ombre d’un doute. Le vieux château écossais, outre son charme, la présence de mes amis, d'innombrables ouvrages pour combler ma curiosité et de nombreuses créatures magiques fascinantes, était d’une sécurité sans limite. Enfin, j’en avais un peu doutée pendant le tournoi -franchement, qu’est-ce qui avait tant occupé les profs pendant que 4 de leurs élèves se faisaient attaquer par des araignées géantes ???-, Mais Poudlard avait une immense qualité à mes yeux. C’était le sort du “Repousse-Moldu”. Simple et basique, mais suffisant pour qu’aucun moldu n’ait jamais mis les pieds aux alentours du Château.

Enfin, il retourne au dessin, et je préfère ce sujet, au moins pour l’instant. Je hoche la tête, même si je n’y connais trop rien à la vidéo. Le cinéma, dans le monde sorcier, ce n’est pas très courant, et pour être honnête, je n’ai pas vu beaucoup de films depuis mes 11 ans. J’en avais vu quelques uns, à l’école ou chez des amis surtout, et bien peu à la maison -si ce n’est quelques films mettant en scène quelques légendes de la Bible… Enfin. Je n’avais vu de “légendes du cinema”, même si j’admettais que, maintenant qu’il en parlait, j’étais un peu curieuse.

Et puis, il me demande ce que je dessine. Je jette un regard à ma sacoche, dans laquelle il y a mes dessins. Il ne m’a pas demandé de les lui montrer. Mais en réalité, ils ne sont pas vraiment personnelles. Ils sont plutôt une fierté, une véritable fierté de la lionne que j’étais plus que l’on pourrait le croire. Je redresse la tête et me pince les lèvres, avant de secouer la tête. Il est encore un peu tôt pour les lui montrer, il penserait que je voulais me vanter. De toute façons… Si nous continuions comme ça, il nous faudrait beaucoup plus d’une séance…*

Ni l’un ni l’autre en fait, je euh… J’essaie de représenter la réalité. Des créatures fantastiques ou des portraits surtout. Je ne suis pas très douée en paysage, mais j’essaie d’apprendre.

*Et puis, il reprend maladroitement sur le sujet du retard. J’avais tellement travaillé, tellement étudié dur pour tout ce temps passé en cellule, enfermée entre quatre murs, à tenter de maintenir l’espoir et le courage d’une dizaine d’enfants qui ne tenait qu’à un fil… Mais je me contente de laisser couler. Après tout, comment demander à quelqu’un qui ne vous connaît pas vraiment de parler de tel ou tel sujet. Comment pourrait-il deviner que cela me touchait plus qu’autre ? Du moins… Autrement que dans mon regard qui, malgré tout, traduit ce sentiment qui m’envahit… Je pouvais faire ce que je voulais, mais mes yeux bleus étaient définitivement bien trop expressif.

Il me pose une question, une question que moi-même, je me pose beaucoup en ce moment. Je hoche la tête un peu à sa question, et me dit qu’il sait sûrement comment cela fonctionne, s’il fréquente Nymphéa… mais on ne sait jamais.*

Oui, je suis en 6eme année, donc. Chez les moldus, je serais au lycée, même s’il y a un an de plus à Poudlard avant le diplôme, que dans les lycées moldus. Je suis en avant-dernière année, donc j’ai encore un peu de temps pour y penser. En fait, c’est une question qui me taraude un peu en ce moment…

*Avouais-je, en baissant les yeux, un peu timidement, avant de doucement venir remuer la mousse de mon chocolat pour admettre, d’une voix un peu basse, comme si c’était honteux, alors que ça ne l’était pas du tout.*

Depuis que je suis entrée à Poudlard, je rêve de partir dans le soin aux créatures magiques… Mais je.. Je commence à m’intéresser à la médicomagie… Mais c’est assez récent, alors je ne sais pas trop…

*Je glisse une mèche de mes cheveux châtain derrière mon oreille, repose doucement ma cuillère pour venir boire encore un peu le chocolat chaud, non sans avoir soufflée légèrement sur les effluves blanches qui s’échappe de la boisson toujours aussi chaude.*
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Ven 3 Sep - 16:24
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«Tu n'es pas seule»


Rachel expliqua au moldu qu’elle s’intéressait déjà aux créatures magiques avant qu’elle ne connaisse le monde magique, avant de savoir que ces créatures fantastiques ainsi que la Magie en elle-même étaient réels. Elle évoqua le folklore européen qui parlait des ces créatures.

«Oh, après je connais le folklore, pas tout bien sûr, mais je me suis longtemps intéressé à la Mythologie, grecque principalement.» Ça lui avait pris d’un seul coup un été, sans aucune raison. «Mais comme je ne sais pas à quel point les légendes moldus sont avérées, je préfère partir du principe que je n’y connais rien, plutôt que de croire à des idées reçues et des préjugés.»

Comme les horreurs que pouvaient raconter les messages de propagande du Blood Circle au sujet des sorciers, ou les rumeurs qui pouvaient courir sur les Loups Garous. Raph était bien placé pour savoir qu’il ne fallait pas se fier aux rumeurs, et qu’il fallait vérifier toute information.

Rachel souriait tandis que Raph parlait de son propre échec scolaire. Ses lippes dessinaient un sourire, pas ses yeux. Il ne releva pas et tenta de sourire à son tour, avec assurance, à la jeune femme en affirmant qu’il reprenait cette nouvelle année sur de meilleures bases, avant de dévier la discussion sur un autre sujet : le dessin. Il lui demanda comment elle dessinait, si elle reproduisait des modèles ou si elle mettait sur papier ses propres créations qu’elle imaginait. Elle lui expliqua qu’elle tentait de dessiner ce qu’elle voyait, qu’elle essayait de dessiner la réalité. Beaucoup de portraits ou des dessins de créatures fantastiques. Elle s’essaye en à crayonner des paysages, mais elle prétend ne pas être douée, bien qu’elle cherchait à s’améliorer.

«Et tes dessins, ils sont animés magiquement ? Je veux dire, tu sais comment ça fonctionne pour qu’ils aient l’air vivant ? T’as déjà essayé ? » D’un mouvement de tête il désigna les bonhomme de guimauve qui continuaient de plonger dans sa tasse. Ils avaient un peu rétréci à force de “faire trempette”, ils allaient bientôt avoir totalement fondu dans les boissons chaudes. «Un peu comme les petits bonhommes guimauve, ou les cartes chocogrenouilles»

Il aborda de nouveau les études de Rachel. Il demanda confirmation pour savoir si elle était toujours au collège, tout en se questionnant intérieurement si elle comptait s’orienter dans des études d’arts, pour approfondir le dessin. Une fois encore, quelque chose dans le regard de la jeune femme changea. Cela ne l’empêcha pas de répondre à la question du français. Raphaël savait que la scolarité de la sorcière avait été compromise par le Blood Circle, il ne connaissait que les grandes lignes et ne savait pas les détails, donc il partait du principe que si elle ne voulait pas répondre à ses questions, elle ne le ferait pas. Elle finit par lui répondre qu’était en sixième année, l’avant dernière année du collège.

«Oh… » Raph pensait qu’elle était en dernière année. Il retint tout commentaire à ce sujet en se disant qu’elle avait peut-être été obligée de redoubler son année à cause de ce qu’il lui était arrivé. Il laissa la jeune femme parler de ses éventuels projets d’études. Elle ne savait pas encore vers quoi elle allait s’orienter et c’était d’ailleurs une question qui la tourmentait. «Oh après, tu as encore du temps devant toi.» Néanmoins, elle avait déjà quelques pistes ; plus jeune, elle avait été persuadée de vouloir partir en soin aux créatures magiques, mais depuis peu elle s’intéressait à la médicomagie. Elle parlait à voix basse,  comme si elle était gênée. Raph tenta de la rassurer sur ce sujet. «Ça reste tout de même dans le domaine de la santé tout de même. Je trouve ça cool, ça montre que tu es une personne plutôt altruiste. Après, c’est pas la fin du monde si tu ne sais pas trop dans quoi t’orienter. T’es encore jeune, et même quand tu auras démarré tes études, tu as le droit de te tromper, et de changer d’orientation.» Rachel recoiffa une mèche rebelle avant de boire une nouvelle gorgée de chocolat chaud. «Et du coup le dessin, ça t’a jamais effleuré d’approfondir ça par le biais de tes études ?»

Raphaël fronça légèrement les sourcils à ses propres propos , en pleine réflexion.

«Après, si ça te gonfle, on peut parler d’autre chose que les études, comme le Quidditch par exemple. Je veux quand même que tu saches un truc avant d'éventuellement parler d’autre chose. Ce qu’il t’est arrivé, et l’impact que ça a eu sur ta vie. C’est pas ta faute… Les choses que tu as subies, que tu as vues et l’impact que ça a eu dans ta vie. Tu n’y es pour rien dans tout ça.»

Raph avait déjà recueilli plusieurs témoignages, il avait donc déjà eu l’occasion de constater que la plupart des victimes du Blood Circle avaient tendance à culpabiliser de leur situation, de ce qu’il leur était arrivé. Il en allait de même pour ceux qui avaient perdu leur pouvoir, que ça soit à cause du Sérum pour un temps limité ou par les dernières armes du Blood Circle. Tous se sentaient coupables

«Tu n’es pas… Bizarre, ou quoi que ce soit d’autre. C’est normal que tu te sentes un peu perdue. Je me doute qu’on te l’a déjà dit et redit. Mais tu n’es pas seule, tu n’as pas à devoir gérer tout toute seule. Tu as pleins de sorciers qui sont prêts à t’aider, qu’ils appartiennent à l’Ordre, ou non, et tu as tes professeurs, et d’autres élèves.» Raph fit la moue. «Ça fait une sacré parenthèse… Désolé. Je veux juste que tu comprennes que je ne te veux pas de mal, et j’aimerais que davantage de moldus comprennent les véritables enjeux de ce qui se passe autour de nous.  »

Ce n’était pas dans les intentions de Raph de relancer sur les raisons de leur entrevue, il n’avait jamais voulu lui forcer la main. C’était donc un peu malgré lui qu’il en était venu à évoquer ce que le Blood Circle avait fait à la jeune sorcière. Cela n’empêchait pas qu’il pensait chacun des mots qu’il venait de dire. Il ne savait peut-être pas ce que c’était que d’être un sorcier traqué par le Cercle, mais il avait assez de compassion et d’empathie pour comprendre l’horreur de ce que les victimes qu’il a interrogées ont pu subir. Ce n’était pas des machines à “scoop” ou à “buzz”, mais des êtres humains, avec des sentiments, des amis, des parents et parfois même des enfants. Des gens à qui le gouvernement Kane avait tout volé, jusqu’à leur liberté d’exister. Raph ne voulait pas, et ne pouvait pas, fermer les yeux sur ce qu’il se passait en Grande Bretagne. Il connaissait assez bien ses cours d’Histoire pour se douter de comment cette chose allait se propager dans l’Europe et dans le monde entier. Le rapprochement avec les États-Unis d’Amérique n’était probablement que la première étape d’un jeu d’alliances qui allait conduire à une Troisième Guerre Mondiale… Il refusait de rester muselé et d'assister à tout ça sans ne rien faire.

Rachel White n'était pas seule. Ni elle, ni les autres victimes du Blood Circle.

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Sam 4 Sep - 3:05






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*Le folklore moldu était parfois extrapolé, ou un peu vague, voir fait de plusieurs versions. Pour autant, et finalement, il y avait bien des choses sur lesquels ces légendes s’avéraient vraies. Le plus fascinantes, à mes yeux, étaient les licornes, mais il fallait dire qu’il y avait bien d’autres créatures merveilleuses… Que je me demandais tout de même parfois comment le monde magique était parvenu à les cacher aux moldus et à leur technologie. Des araignées géantes dans des forêts, ça se voit bien, quand même. Oui, j’avais une dent contre les araignées géantes, et même si je me sentais coupable d’avoir ôter la vie de nombres d’entre elles, je n’appréciais pas beaucoup ces bestioles là. Enfin. Je me contente de sourire poliment.*

Je ne dirais pas que je suis une experte… Mais ça m’intéresse, en tout cas.

*Après les créatures magiques, ou peut être bien au même niveau, il me parle du dessin, et, pour lui, de la vidéo, de toutes ces choses là. Un peu timide de nature, je me fais violence pour ne pas me mettre en boule en espérant que quelqu’un d’autre vienne peupler cette discussion. Mais je savais que ça n’arriverait pas. Pourtant, c’était bien la première fois que je me retrouvais vraiment dans ce genre de situation. Avant Poudlard, les autres enfants que je fréquentais étaient des enfants que je connaissais depuis toujours, si ce n’était grâce à l’école, au moins grâce à nos parents respectifs. Et A Poudlard, je n’avais jamais été toute seule, au milieu d’une discussion. Si ce n’est peut être avec Sybil, dans le Poudlard Express, mais les choses étaient si particulières entre ma meilleure amie et moi, et dès le début, elle avait réussi à me mettre à l’aise.

J’ai un peu peur de le décevoir, mais je secoue la tête de droite à gauche. Je n’allais tout de même pas lui mentir, surtout sur quelque chose d’aussi important pour moi. J’observe les petits bonhomme en guimauve animés par la magie plongés dans la tasse presque à moitié vide maintenant. Je me souvenais encore de la première fois que mes copines avaient commandé ça pour moi, et qu’elle avait croqué dans leur petit bonhomme… J’avais fini par pleurer parce que j’avais cru qu’ils étaient, en quelque sorte, vivant. Depuis, j’avais appris que la magie pouvait parfaitement faire illusion de la vie sur ces objets inanimés… Et je m’étais sentie très bête, même si une autre de mes amies, elle aussi née-moldu, s’était senti très mal à l’aise en voyant cela...*

Non, désolée de te décevoir, ce sont juste de bons vieux dessins au crayon sur des feuilles, comme les moldus.

*Oui, le crayon était resté mon allié préféré. Fut un temps, c’était à peu près tout ce que je pouvais avoir, même si mes frères et soeurs me donnaient de temps en temps leurs propres crayons de couleurs, pendant ces presque 2 années où mes parents avaient découverts cette magie et contrôlaient tous les aspects de ma vie, m’obligeant à rentrer à la maison dès la fin des cours et sans pouvoir me rendre chez mes amis. Je pense qu’à l’époque, ils avaient plus peur du regard des autres, que je sois découvert qu’autre chose… Même si cela n’expliquait pas les limitations qu’ils avaient mis sur des choses toutes bêtes… J’imagine qu’ils avaient simplement peur que le dessin me permette de faire des choses “magiques” voir “sataniques”. Comme pour tout le reste, ils avaient simplement été guidés par la peur.

Il me pose ensuite des questions sur ma scolarité. Il me croyait en dernière année, mais je lui présente brièvement le système scolaire, appuyant encore sur le fait que j’étais bien dans la bonne année en ajoutant que Poudlard comptait une année de plus que le collège et lycée moldu, même si, semble t-il, il ne voit pas ce que je veux dire, puisqu’il a l’air de prendre des pincettes après. Oui, bien sûr que j’ai le temps… Mais en même temps, le cours de l’année s’écoulait si vite depuis que j’étais sortie de ce camp… Pourtant, il y a encore tellement de choses à faire et à étudier. Enfin… L’avantage du fait que le château accueille maintenant les étudiants était que je pourrais continuer de voir les personnes que je connaissais qui ne seraient plus aux collèges. Quoi que, dans cette année, je n’avais pas beaucoup de connaissances. En y réfléchissant bien, il n’y avait que Björn. Et lui, ce n’était pas trop grave si je ne le voyais plus l’année prochaine. C’était juste une connaissance, après tout.

De toute façon, je ne sais même pas pourquoi je pense à tout cela. Ca n’as pas d’importance. Il me demande si je n’ai jamais envisagé de faire du dessin mon métier… Et je secoue la tête.*

Honnêtement, ça ne m’a jamais traversé l’esprit, non. J’ai envie… D’agir. De me sentir vraiment utile. Et puis… Je ne veux pas être obligée de dessiner, je voudrais pouvoir continuer, quand j’en ai envie, par passion, pour me détendre, pour prendre un moment pour moi. Je pense que ça changerait mon rapport au dessin si ça devenait mon métier, et je n’ai pas envie de ça.

*C’était une question intéressante, mais en réalité, la réponse était si évidente pour moi… Le dessin était quelque chose, pour moi, d’intime. Pas dans ce que je représentais, non. Je n’avais pas trop de mal à montrer mes dessins -à des personnes que je connaissais, pour ne pas passer pour une vantarde. Mais plutôt dans le moment même où je dessinais. Je me sentais sereine, complète, dans une solitude paisible et agréable. Si je finissais par DEVOIR dessiner, les choses seraient bien plus différentes, et ce moment de détente ultime deviendrait un moment d’anxiété, à m’assurer que tout est fait correctement… Pour moi qui était déjà particulièrement pointilleuse et perfectionniste en termes de dessin… Il ne valait mieux pas.

Il me dit qu’on peut parler d’autre chose. De Quidditch, par exemple. Immédiatement, je repense au dernier match où j’ai assisté, la semaine précédente. Cela me mène encore à penser à un petit (enfin, petit…) blondinet qui était tombé de son balais, et tout ce que nous nous étions raconté, dans l’infirmerie de l’école. Ce sont des choses que même Raphaël ne saurait pas. Que personne ne savait, à vrai dire. Des révélations qui avaient quitté mes lèvres, pour la première fois, un ressenti bien particulier, comme si je pouvais me confier. Mais même si mes joues rougissent, traduisant quelques pensées qui sont liées au Quidditch qu’il évoque, je me redresse et inspire un grand coup pour ne pas y penser.

J’écoute la suite. Il se veut rassurant. C’est un poil maladroit, mais je sens la profonde gentillesse qui émane de ses mots, et cela m’arrache un léger sourire. De toute façon, si j’étais là, c’était bien que j’avais décidé de lui accorder, ne serait-ce qu’un tout petit peu, ma confiance. Et je savais que je n’étais pas seule. Bien des gens me l’avaient prouvé. Sybil, qui avaient foncé à Ste Mangouste, cherchée si j’étais là en entendant parler de la libération du centre avant même de le savoir, après avoir remué ciel et terre pendant des mois pour me retrouver ou tenter de lancer des missions de recherches tout en étant coincée à Poudlard… Ou encore les Slughorn, qui m’avait non seulement accueilli, nourrie et habillée, mais aussi traités comme l’une des leurs, comme un nouveau membre de leur famille. Il y avait aussi Freya ou Astrid qui m’aidaient pour les cours, l’ensemble de mes amis même ceux d’autres maisons, comme Elyakim, et d’autres plus récents, comme Anastasiya, Kayla ou Maxine. Je savais que, si j’étais en danger, toutes ces personnes seraient prêtes à me tendre la main si j’en avais besoin, comme je la leur tendrais, j’en étais tout simplement persuadée. Et à vrai dire, si je voulais conserver ma santé mentale, je n’avais pas vraiment le choix. Je me devais de croire, d’espérer, au fond de moi, qu’il y avait du bien, dans ce monde. Beaucoup plus de bien que de mal. Que personne ne méritait ce que j’avais subi. Personne. Que je ne m’étais retrouvée là bas que parce que mes parents avaient eu peur, étaient même terrorisés par ma magie. Je ne pouvais pas m’empêcher de leur garder beaucoup de rancune, et d’être déçue, mais… Malgré tout, eux, devaient être persuadés d’avoir fait le bon choix. C’était sûrement le choix qu’ils auraient fait pour eux, aujourd’hui, s’ils se retrouvaient avec des pouvoirs du jour au lendemain. Leur foi était très forte, extrême. Trop, sans l’ombre d’un doute. Mais la religion est le réconfort des âmes perdues et effrayées.

Je comprends bien ce qu’il veut dire, même si toutes ces pensées me gardent silencieuses un instant, observant le chamallow qui, lentement, s’amincit pour disparaître en une mousse blanche sur ma tasse. Finalement, un léger sourire orne mes lèvres, et je redresse la tête.*

Tu as raison. Merci de me dire tout ça. Et… C’est aussi pour ça que je suis là. L’Homme a peur de l’inconnu… Alors, nous pouvons espérer que les informations pourront convaincre quelques personnes. Si seulement une personne peut changer son avis sur les sorciers grâce à mon témoignage, alors j’en serais heureuse et je saurais que tout cela n’aura pas été pour rien.

*Affirmais-je avec calme, et une maturité qui pouvait surprendre pour mes dix-sept ans. Mais en réalité, ces longs mois de captivité m'avaient fait grandir très vite, trop vite, pour que ceux qui m’entourent, puissent rester, du moins autant que possible, des enfants. Mon innocence et ma naïveté quant au monde qui m’entourait s’était envolée. Désormais, je voulais voir la réalité telle qu’elle était, mais sans oublier de toujours être optimiste. Je pouvais bien être réaliste, tant que je continuais à pouvoir voir et apprécier les belles choses de la vie, je savais que tout n’était pas encore perdu. Alors, avec un calme plat, je souris à ce jeune en face de moi, me demandant si ce n’est pas le moment de commencer à lui raconter mon histoire.*
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La jeune sorcière ne prétendait pas être une experte en créatures magiques, mais elle avait le mérite de s’y intéresser.

«T’es peut-être pas une experte, mais tu dois indéniablement t’y connaître plus que moi. L’expertise viendra avec le temps, va savoir ce que tu vas apprendre, ou même découvrir avec le temps ?»

Parfois c’étaient les personnes que l'on imaginait capable de rien qui faisaient des choses que personne n'aurait imaginées. Peut-être que Rachel faisait partie de ces personnes ? Raphaël l’interrogea ensuite sur le dessin. Même s’il pouvait ressentir la timidité de Rachel, la langue de cette dernière se déliait un peu, et elle continuait de répondre à ses questions. La sorcière s’excusa de décevoir le jeune homme avant de lui révéler que ses dessins n’avaient absolument rien de magique et qu’elle se contentait de crayonner à la moldue.

«Bah, pourquoi je serais déçu ? Même si on ne donne pas vie magiquement à un dessin, y’a quand même quelque chose de magique. C’est valable toutes les formes d’arts d’ailleurs. Que ce soit le dessin, la danse, l’écriture… Tout. Si tu voyais la qualité de mes dessins, tu comprendrais que rien ,absolument rien, n’est capable de me décevoir dans ce domaine là.»

Raphaël ponctua sa réplique d’un rire sincère. Il dériva de nouveau le sujet sur les études que Rachel souhaitait faire. Elle était intéressée par les créatures magiques, et le fait de s’en occuper. Depuis toujours elle pensait s’orienter vers cette branche, mais depuis peu elle commençait à se préoccuper du domaine de la médicomagie. Raph était plutôt surpris par sa réponse. La plupart de ses connaissances du Lycée qui pratiquaient et affectionnaient le dessin, ou le chant, avaient tenté de continuer leurs études supérieures dans ces domaines-là. Il interrogea Rachel sur le fait de ne pas avoir envisagé le dessin. La réponse de la jeune femme lui parut comme une évidence. Ce qu’elle disait était logique. Raphaël baissa les yeux lorsqu’elle parlait de son besoin de se sentir utile. Lui aussi cherchait désespérément à se montrer utile depuis qu’il avait rejoint l’Ordre. Il n’avait pas trop réussi dans ce domaine là. Ah, manquer de se faire tuer, ouais, ça par contre il l'avait bien réussi. Pour le reste, il continuait de se sentir comme un boulet, comme quelqu’un d’inutile. Il y avait des gens qui croyaient en lui ; beaucoup lui disaient que son projet était super. Un petit moldu qui avait des projets de paix au milieu de grands sorciers, ouais c’était mignon, c’était beau… Mais ce qu’il faisait était-il vraiment utile ? Raph opina silencieusement de la tête, toujours le regard dans le vide, quand elle lui expliqua qu’elle ne voulait pas être obligée de dessiner. Que le dessin devait rester un plaisir, par passion, pour se changer les idées. Si elle devait dessiner sur demande, si elle était forcée de le faire, elle n’aurait plus le même rapport avec cette activité.

«Oui… » Finit-il par lâcher «Oui, je comprends. Le dessin, c’est un peu une manière de s’évader pour toi, de te changer les idées, de te vider la tête et de purger le stress.» C’était un peu ce que Raphaël vivait avec les jeux vidéos, quand il avait du temps pour jouer. Mais clairement, il n’avait plus du tout le même créneau de temps libre pour tâter du joystick qu'un an auparavant. «Je vois totalement ce que tu veux dire, en mettant le facteur études, ou boulot, sur le dessin, l’effet “libération” n’y serait plus. Sur le papier, ça peut sembler parfait de gagner sa vie à faire quelque chose qu’on aime… Mais au final… Ça risque de te dégoûter du truc.»

Raph avait déjà lu, ou écouté, les témoignages de plusieurs streamer professionnels, ou de de testeur de jeu professionnels qui avaient fait des jeux vidéos leur métier. Ces gens-là n’avaient plus beaucoup de temps pour jouer, et apprécier de jouer, aux jeux qu’ils aimaient. L’écran était tellement devenu leur outil de travail que ça les avait dégoûtés. Quand il n’était encore qu’un jeune geek, le français aurait adoré vivre de sa passion des jeux vidéos mais, avec sa maturité d’adulte, il était content que son parcours scolaire et ses expériences de vie l’aient orienté vers un autre chemin. Raphaël finit par se dire que le sujet des études, c’était peut-être pas le meilleur sujet de discussion. Même si la jeune femme répondait poliment à ses questions, il voyait bien dans son regard qu’elle n’avait qu’une seule envie, c’était de se tirer loin de cette table et que ce rendez-vous n’ait jamais eu lieu. Il finit par proposer de changer de discussion en évoquant le Quidditch, par exemple. Il tenta de la rassurer en lui affirmant qu’elle n’avait pas à se sentir responsable de ce qu’il lui était arrivé. Rachel était une victime, pas un bourreau. Ils ne vivaient pas dans un monde de bisounours, mais le monde entier n’était pas l’ennemi de la sorcière, ou des sorciers en général. La jeune femme n’avait pas à affronter ses démons seule. Raph conclut en lui expliquant qu’il aimerait que davantage de moldus soient sensibles à la cause sorcière. Qu’ils comprennent ce que le Blood Circle fait. Qu’ils comprennent que les sorciers ne sont pas des terroristes à qui on apprend à détruire tout ce qui ne contient pas de magie. Pendant la “parenthèse” du jeune homme, Rachel ne prononça pas un seul mot. Elle se contenta de sourire une fois que le moldu eut terminé. Un sourire ? C’était plutôt rassurant, elle ne partait pas en courant. Elle prit son courage à deux mains, et répondit aux paroles de Raphaël. La sorcière était d’accord avec ce que le jeune homme venait de lui dire. Elle espérait, tout comme lui, que ces témoignages pourraient convaincre des gens. Si une seule personne pouvait changer d’avis grâce à son témoignage, elle en serait heureuse et elle saurait que cela n’aura pas servi à rien. Raph émit quelques réserves tout de même. Réserves qu’il préféra ne pas partager, pour ne pas décourager la collégienne. Mais tout de même, une seule personne c’était peu. Cela étant dit…

«Il suffit que ça soit la bonne personne.»

La sorcière et le moldu étaient face à face, et ni l’un ni l’autre ne prononça le moindre mot. Seul le bruit d’ambiance du pub ainsi que les derniers plongeons des bonhomme guimauve qui finissaient de fondre laissaient envisager que le temps ne s’était pas arrêté. Rachel souriait. Raph ne saurait pas décrire ce qui se cachait derrière ce sourire, mais tout ce qu’il comprenait, c’était que la jeune femme semblait bien plus sûr d’elle que quand elle était entrée dans le Chaudron baveur pour rejoindre sa table.

«Du coup… Tu veux… Tu veux qu’on se lance ? Je sais pas trop comment te tendre une perche pour t’aider à en parler. Tu m’as dit que ça serait plus facile que je te pose des questions, mais je sais pas trop quoi te demander. Ni comment.»

Comment tu t’es retrouvée prisonnière ? Combien de temps tu l’as été ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? À quoi tu te raccrochais ? Les questions étaient nombreuses… Ce n’était pas le fait de trouver quoi dire qui était difficile, mais d’avoir le courage de le faire. Les questions étaient délicates. Ce n'était pas quelque chose d’aisé que de demander à quelqu’un de se confier sur un épisode traumatisant.

«Du coup... Euh... Qu'est ce qu'il t'est arrivé ?»

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Mar 7 Sep - 16:20






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*En réalité, j’ai bien du mal à imaginer qu’on ne puisse pas être fasciné par ces créatures. J’étais certaine qu’il ne manquait qu’une chose à Raphaël pour qu’il puisse se montrer curieux : en voir une de ses propres yeux. Bien sûr, je n’avais jamais rien vu d’aussi merveilleux que la licorne que j’avais eu la chance de voir avec mes camarades pendant le tournoi. C’était certain, en comparaison, les acromantules, elles ne donnaient pas trop envie. Mais il n’y avait pas que les licornes qui étaient des créatures incroyables. Enfin… De toute façon, je savais bien que chacun avait ses passions. Mais personne, et encore moins un moldu, n’aurait pu rester de marbre face à la majesté d’un phoenix, d’un hippogriffe ou d’un dragon.

Et puis… Il y avait tant à savoir. On pouvait se décrire comme expert d’une espèce ou d’une famille… Mais expert en créature magique ? C’était comme dire que l’on était expert en animaux, en livre ou en plante. Il y avait tant de famille, de sous-famille, de caractéristique, de différence et d’exception que personne n’aurait pu tout connaître. Alors je me contentais d’être curieuse et d’aimer apprendre à les connaître, et ça me suffisait. Il y a bien des choses incroyables que j’avais à découvrir. Je hoche donc la tête, et me contente de laisser la conversation suivre son cours.

Et elle dévie sur le dessin. Et j’ai peur qu’il soit un peu deçue. J’avais beau être une sorcière, tout dans ma vie n’était pas magique. Enfin, en réalité, je trouvais qu’animé ou non, voir apparaître une créature sous son crayon était une forme de magie, le genre de celle qui nécessite ni baguette ni pouvoir. Il en existait bien, des magies de ce genre. L’amour, l’amitié, la magie d’un levé de soleil, d’une musique d’un dessin qui prend vie sous vos doigts. Une magie que beaucoup minimisaient mais qui faisait tout autant partie de ma vie que celle pour laquelle j’usais d’une baguette.

La conclusion de Raphaël me fait rire. Sincèrement. Je relève le regard et il peut y lire que, doucement, la distance diminue. Lentement, pas à pas, barrière après barrière. Il était encore bien loin d’avoir toute ma confiance. Mais je me sens un peu moins crispée. Le lieu aide aussi beaucoup. La magie partout autour de nous me rassure. Avec tous les sorciers autour de moi, il y en aurait bien un qui ne laisserait pas un moldu me faire quoi que ce soit. Ma main s’éloigne un peu de ma poche dans laquelle se trouvait ma baguette, par réflexe, au cas où. La magie n’était pas autorisée par les étudiants de Poudlard. Mais si c’était pour me défendre, je préférerais bien faire face au ministère plutôt que de me laisser faire. Mais doucement, je sens que je n’ai plus le besoin de cela.*

C’est exactement ça. Pas un peu, d’ailleurs. Alors je préfère… Me tourner vers autre chose.

*Oui, c’était étrange, de la part d’une petite fille qui avait toujours adoré le dessin, de ne jamais avoir, ne serait-ce qu’une semaine, rêvé d’embrasser ce genre de carrière. C’était un rêve pour la plupart des gens qui dessinaient. Mais moi, je ne dessinais pas “pour dessiner”, je dessinais pour coucher sur le papier ce que je voyais, pour me détendre, pour plonger dans mon monde, à écouter les battements de mon coeur et le grattement de ma mine contre le papier.

Je vois bien qu’il grimace un peu quand je dis qu’il me suffira de toucher une personne pour être satisfaite. Il réplique qu’il faut qu’il s’agisse de LA bonne personne. Mais ce n’est pas ce que je voulais dire. Non, en réalité, je me satisferais de cela. Une personne, c’est un début. C’est commencé à faire rentrer cette idée dans une tête. Une tête qui partagera peut être son idée, convertira son entourage, ses proches, peut être même toute sa famille, ses enfants. A mes yeux, c’était comme planter une graine, et l’observer germer. Ce n’est pas vraiment très gratifiant de voir une toute petite tige, fine et fragile. Mais cette tige pourrait devenir un arbre, solide, résistant, protecteur. C’était cela que je voyais. Répandre ces idées de paix et de cohésion, c’était comme semer des petites graines en espérant qu’elles prennent racines. Mais comme il n’a pas l’air d’accord, je garde ces pensées pour moi, et me contente de sourire.

Et puis, finalement, il se lance. Ou plutôt, il me propose de me lancer, et je hoche la tête. Je constate, encore une fois, qu’il est assez maladroit. C’est plutôt mignon. Si Raphaël avait été de mon âge, et pas un moldu (surtout, pas un moldu d’ailleurs), il aurait pu me plaire, à moi et mon côté maternant. Mais avec des si, on pourrait changer le monde. Et puis… Il y avait déjà ce joueur de Quidditch qui me faisait rougir à la simple évocation de ce sport, alors… Je me contente de lui sourire, et de hocher la tête, le laissant me poser sa question.*

Pour que tu comprennes bien, je dois commencer par le début.

*Affirmais-je, avec une voix calme. Le début est simple. C’est la suite qui sera un peu compliqué. D’habitude, je commençais directement par la partie la plus compliqué : le ministère avait déjà les renseignements que j’allais lui donner avant même que je n’arrive.*

Je suis l’aînée d’une famille catholique. Très catholique, même. Nous allions à l’église tous les dimanche, je suivais des cours de catéchisme, j’ai eu beaucoup de frères et sœurs… Enfin bref, tu vois le tableau. J’avais 7 ans quand j’ai découvert que je pouvais… Faire des choses que les autres ne pouvaient pas faire. A l’époque, j’adorais lire, et les créatures magiques, comme je te l’ai déjà dit. Et je savais bien que pouvoir faire pousser des fleurs en hiver ou soigner des plaies par la simple force de son cœur ne serait pas bien vu. J’ai gardé le secret. Pendant presque 2 ans, j’ai réussi à garder le secret. Et puis, mon petit frère était tombé devant moi, et il avait vraiment mal. Alors j’ai soigné sa plaie. Mais ma mère nous a vu. Après cela, mes parents m’obligeaient à rentrer juste après l’école, m’empêchant d’aller chez des amis, ou de sortir tout simplement. Je pense qu’ils avaient peur que cela se sache, en réalité. Et puis… Nous avons reçu ma lettre de Poudlard. Avec la personne qui était venu renseigner mes parents, j’ai réussi à les convaincre, en leur faisant croire qu’ils m’aideraient sûrement à m’en débarrasser si je le voulais. Et je savais que c’était mal, mais à chaque fois que je rentrais, pour noël et pour les vacances, je leur mentais. J’en parlais à mes frères et soeurs les plus grands, ceux capables de garder le secret, mais je n’en parlais pas à mes parents.

*J’inspire un grand coup, et serre un peu le poing.*

Pour eux, la magie était… Démoniaque. Moi qui l’avait vu comme un don de Dieu, à l’époque, je savais qu’ils n’y voyaient qu’une malédiction de Satan. Et l’été de mes 15 ans, après m’avoir trouvé, racontant des histoires à ma fratrie, mon père m’a mis un coup de poing qui m’a assommé. Et je me suis réveillée dans le sous-sol d’une église.

*Je prends une pause, le laisse digérer tout cela déjà. Mais surtout, j’essaie de prendre mon courage à deux mains. Cette partie là était la pire de toute. Celle que je haïssais plus que tout. Celle qui me terrorisait, qui me donnait les plus terribles de mes cauchemars. En y songeant, déjà, je sens cette croix sur ma peau me brûler, au creux de ma poitrine d’adolescente, qui serait à jamais marquée par ce fer rouge brûlant, et l’odeur de ma chair brûlant semblait déjà me provoquer des hauts-le-cœur. Alors, j’attrape ma tasse de chocolat chaud, pour essayer de faire quitter cette sensation de mon corps, de prendre du recul sur tous ces mots qui quittaient mes lèvres… Même si c’était bien loin d’être évident.*

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Raphaël proposa à la jeune femme de se lancer. À la base, Rachel trouvait que c’était plus facile qu’il lui pose des questions sur ce qu’il voulait savoir ; mais Raph voulait en savoir le plus possible et il ne se sentait pas de poser directement certaines questions. La sorcière hocha la tête pour signifier qu’elle était prête en attendant qu’il lui demande ce qu’il lui était arrivé.

Avant toute chose, pour que Raphaël puisse comprendre le pourquoi du comment, Rachel devait clarifier certaines choses et commencer par le commencement.

«Je suis tout ouïe.»

Elle était l’aînée d’une famille catholique. Une famille très religieuse. La messe tous les dimanches, cours de catéchisme. Est-ce qu’il voyait le tableau ? «Ouais j’imagine le truc.» Mais il ne pouvait que se contenter d’imaginer. Ses parents à lui étaient un peu superstitieux, mais ce n’était pas des extrémistes religieux, rien à voir. La sorcière expliqua qu’elle avait découvert ses pouvoirs à sept ans. Elle aimait beaucoup lire et les créatures des contes et légendes. À son âge, elle savait bien que ce qu’elle était capable de faire ne serait pas bien vu et elle avait réussi à garder le secret pendant deux ans.«Deux ans ? » Quand même… Faire pousser des fleurs… Guérir par le cœur… Comment ça pourrait être mal vu ? Ça ressemblait quand même plus à un don de Dieu que celui du Diable. Elle s’était faite voir par sa mère lorsqu’elle avait soigné une plaie de son petit frère. «Je constate que déjà à l’époque, la médicomagie semblait t’intéresser, indirectement.» Après cet événement, ses parents ne la lâchaient plus. Plus du tout de temps libre après l’école, interdiction de voir des amis, ou de sortir. «Tu avais neuf ans à ce moment-là, c’est ça ?» Garder un gosse de neuf ans enfermé. C’était aberrant. Neuf ans bordel. C’était l’âge où les mômes voulaient grimper aux arbres, construire des cabanes, jouer au loup, faire de la balançoire ; pas celui où ils perdaient tout le temps au jeu des gendarmes et des voleurs. Les parents avaient peur que d’autres découvrent les pouvoirs de Rachel. «Oh bah ça va alors… S’ils avaient peur, ils avaient une bonne excuse.» Ironisa Raphaël. «Pardon. Ce genre de comportement m'insupporte. Tu… Tu peux continuer, désolé.» Ensuite… Ensuite elle avait reçu sa lettre pour Poudlard. «Oh… Ça ils ont pas dû kiffer de ouf… » Elle avait réussi à convaincre ses parents de la laisser y aller, en leur faisant croire que dans l’école, on allait lui apprendre à s’en débarrasser. «Et… Ils ont gobé ? Pour de vrai ? Ils étaient prêt à croire ça ? » Elle semblait ensuite culpabiliser d’avoir menti à ses parents lorsqu’elle rentrait à Noël, du moins c’était le sentiment de Raphaël. «Après tu sais… Mentir c’est pas forcément une mauvaise chose. je veux dire… Qui sait ce qu’ils auraient été capable de faire s’ils savaient ? D’ailleurs ils ont fini par l’apprendre, j’imagine ?»

La sorcière inspira un grand coup, et Raph pouvait la voir serrer le poing. Il aurait aimé poser sa main sur la sienne, en signe d’apaisement, mais il se retint. Il préférait éviter le contact physique avec des anciennes victimes pour ne pas leur faire peur. Il se contenta de lui sourire tristement, un geste qu’il voulait amical, et empli de compassion.

Pour ses parents, la magie était quelque chose de Démoniaque «Quoi ? je veux dire… Même la guérison ? Même faire pousser les plantes ? je veux dire… Tu donnais la vie, tu ne semais pas la mort ?!» C’était l’été de ses quinze ans qu’elle s’était faite attraper. Elle racontait des histoires à ses frères et sœurs lorsque son père l’avait assommée d’un seul coup de poing. Lorsqu’elle s’était réveillée, elle était dans le sous-sol d’une église. Son propre père… Son propre père qui l’avait frappée et traînée dans une espèce de cachot. Raph était écoeuré. Comment des parents pouvaient-ils faire ça, simplement parce qu’elle était différente ? Dieu était Amour. Dieu était Pardon. Dieu était Lumière. Raph ne connaissait pas ce Dieu là. «J’ai… Je me sens un peu honteux d’avoir un prénom à connotation religieuse. » Le moldu essuya une larme qui commençait à se former dans le coin de l'œil et tenta du mieux qu’il le pouvait de se contenir. Il était toujours sensible aux témoignages des autres. «Je sais que c’est pas ma faute. Mais c’est plus fort que moi, j’ai envie de m’excuser pour eux, j’ai… Je… je sais pas si tu comprends ce que je veux dire. Indirectement, je me sens responsable des actions de mes pairs. Moldu, homme, blanc ou français… J’ai toujours envie de réparer les torts que ce que des certains gens de ces catégories peuvent avoir fait.» Il finit d’une traite le reste de son chocolat. «Je sais qu’on ne peut pas revenir en arrière, que certaines choses brisées ne peuvent être réparées. Et… J’ai honte à l’idée qu’à cause de ce genre de comportement, on puisse me voir comme quelqu’un que je ne suis pas… »

Raphaël manipulait nerveusement sa tasse. Il était tout de même impressionné par le calme de la jeune femme. Enfin, son calme apparent ; parce qu’il se doutait bien qu’elle devait être chamboulée. Elle avait dû douiller sévère pour être capable de masquer les apparences. Il reprit.

«J’imagine que ça s’est pas terminé simplement comme ça… Qu’est ce qu’on t’a fait dans ce sous-sol ? Un genre… D’Exorcisme ? Puisque pour eux ta magie était un don de Satan… Tu veux peut-être prendre autre chose avant de reprendre ?» Il constata qu’il restait encore un peu de boisson dans la tasse de Rachel. «Ou on peut arrêter aussi. Je sais que c’est pas la première fois que je te propose ça. C’est juste que je sais que c’est pas facile et ça doit pas te rappeler des souvenirs très joyeux… Je veux juste m’assurer que tout est okay pour toi. »

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Mer 29 Sep - 5:04






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*C’est le moment. Celui de raconter mon histoire. De commencer dès le début. Pour qu’il puisse comprendre la suite, il lui fallait des éléments qu’il ne pouvait pas deviner. Des éléments incrits dans des dossiers, pour ceux qui m’avaient interrogé, mais que Raphaël, lui, n’aurait que si je lui partage. Et je décide de le faire. Parce que, même si ce n’est pas si simple, je sais pour quel raison je le faisais. Et je savais que c’était bien. C’était ce que je devais faire. Et puis, bon sang, j’étais une Gryffondor, ce n’était pas le moment de la jouer chiffe-molle ! Une lionne, digne de ce nom, Rachel, aller.

Alors je commence. Il imagine bien le tableau de la famille très religieuse. Je sais que, même si j’avais grandi entourée de famille comme la mienne, cela était maintenant une minorité dans nos pays. Mais ce n’était tout de même pas totalement inimaginable.

Je continue, et il s’étonne de savoir que j’avais gardé secrète pendant deux ans ces petits tours de passe-passe.*

J’étais une petite fille discrète et calme, on me faisait confiance, ce n’était pas si dur à cacher.

*Je hoche la tête avec un petit sourire quand il constate que la magie des soins avait toujours fait partie de moi. C’était avec cela que j’avais découvert ma magie, oui. Et c’était aussi quelque chose qui en disait beaucoup sur moi, finalement. Moi même, j’avais fait ce constat lorsque j’avais songé à cela. En arrivant à Poudlard, c’était aussi un constat que mes professeurs avaient fait : la magie de combat n’était pas mon dada, ni même les choses avec trop d’actions. Mais les soins, que ce soit aux créatures magiques ou via la botanique, cela, j’y avais toujours porté un grand intérêt.

Et puis, nous arrivons à la découverte de ma magie. Je hoche la tête. Neuf ans, oui, c’était l’âge où mes parents ont découverts m’ont secret, et on fait de moi tout entière un secret que l’on ne doit pas réveler.

Je parle de mes parents, et probablement de la peur qu’ils avaient ressenti, et Raphaël se permet une remarque de jugement. Je fronce les sourcils, mécontente de sa réaction.*

Il est facile de juger. Je leur en veux, pour ce qu’ils m’ont fait, et je ne pourrais jamais leur pardonner. Mais il me paraît beaucoup trop simple d’ainsi les blâmer pour la peur qu’ils ont ressenti. Malgré tout, la peur est un sentiment humain. Ce qui compte, c’est ce que l’on en fait. Et même si je les deteste d’avoir pensé qu’il me valait mieux morte mais sans magie que vivante avec elle, je ne peux pas te laisser médire et juger si facilement, sans connaître leur croyance, leur éducation ou ce qu’ils ont vécu.

*J’avais eu le temps d’y réfléchir. Beaucoup, même. Et je savais que cette crainte, le fait de penser qu’il me valait mieux morte auprès de Dieu que vivante aux côtés de Satan, ne sortait pas de nul part. Elle n’était pas justifiable, encore moins excusable. Mais malgré tout, j’étais persuadée qu’ils avaient toujours cru bien faire pour moi… Même si ce n’était pas le cas. C’était une erreur que je ne pouvais pas leur pardonner. Mais ils avaient voulu protéger leur famille de ce qu’ils avaient toujours considérer comme le pire des fléaux, même si cela signifiait la mort de l’un d’entre eux. La notion de sacrifice n’était pas la même pour ceux qui croient. Sûrement me voyaient-ils déjà en martyr, au côté de l'éternel, heureuse dans ma seconde vie au paradis.

Enfin, finalement, je reprends, après un soupir. Poudlard. Les convaincre avec des arguments un peu bancals. Je hausse les épaules quand il me demande s’ils ont vraiment gobés.*

Au début, je crois que oui, parce qu’ils n’y connaissaient vraiment rien.  Mais forcément, ils ont eu des doutes, de plus en plus. Jusqu’à ce qu’ils l’apprennent, effectivement.

*Je hoche la tête, et me mords la lèvre, avant de continuer un peu. Raphaël s’étonne comme moi que l’on puisse considérer la magie comme démoniaque. Mais ce qui n’était pas divin et ne s’expliquait pas plus était démoniaque. C’était simplement ainsi.*

Finalement, c’est comme à la Renaissance, pendant les chasses aux sorcières, tu sais. On brûlait les femmes dès qu’elles avaient un peu de connaissances médicales, même si elle avait aidé ceux qui la mettait sur le bucher. La peur est plus forte que la reconnaissance. Et puis, Anne Franck le disait très bien également. “Les morts reçoivent plus de fleurs que les vivants, car les regrets sont plus fort que la gratitude.”  Finalement, c’est exactement la même chose. On préfère te remercier pour tes soins une fois que tu n’es plus là. Et on préfère t'envoyer au casse-pipe même si tu as pu apaiser une douleur.

*Il m’arrache un petit rire quand il me dit qu’il a honte de porter un prénom à consonnance religieuse. Je hausse un sourcil, un peu amusée, et affirme.*

Je m’appelle Rachel Eve, et mon frère le plus proche s’appelle Simon Joseph… Ce sont des prénoms, nous ne les choisissons pas, c’est ainsi.

*Affirmais-je avec une sagesse étonnante pour une fille de mon âge. Comme pour le reste de mon discours, d’ailleurs. Mais il était évident que tout cela m’avait fait prendre très vite, peut être trop vite, en maturité. Et je l’écoute, me faire part de son sentiment de culpabilité.*

Je pourrais te dire que tu n’as rien à voir avec ces gens, mais je sais que cela n’apaisera pas ton sentiment de culpabilité. Moi aussi, je le ressens parfois, de me dire que c’est ma famille, les personnes même avec qui j’ai grandit et évolué, qui peuvent souhaiter détruire ce monde que j’aime tant. Et peut être que j’aurais pu leur montrer, que les choses n’étaient pas mauvaises, qu’ils n’avaient pas à avoir peur, si je n’avais rien gardé secret. Mais les choses se sont déroulées ainsi. J’ai beaucoup souffert, mais j’ai aussi beaucoup appris, sur moi et sur les autres. Et désormais, je veux simplement aller de l’avant, et faire tout ce dont je suis capable pour faire de l’avenir un monde meilleur. Même si ça paraît vraiment bateau de dire ça.

*Affirmais-je, en hochant la tête, les sourcils un peu crispés dans une espèce de moue presque moqueuse de mon propre discours mielleux.

Mais si mon histoire s’arrêtait là, les choses seraient plus simples. Et pourtant, l’histoire ne fait que commencer. Il me demande si je veux m’arrêter là et je soupire.*

Non, au contraire. Il vaut mieux passer cette partie, je ne pourrais pas entamer par celle-là. C’est exactement ça qui s’est passé. Un exorcisme. Un peu comme dans les films. Pas d’eau ni de nourriture pendant des jours. Des prières, des coups, des chaînes en argents, le tout attachée sur une croix par les poignets et les chevilles, avec des cordes. Je pense que ça a duré un mois. C’était… C’était sûrement le pire moment. Mes parents étaient là, parfois. Ils ne faisaient rien, ne disaient rien, ne regardaient pas. J’ai arrêté de les supplier au bout de quelques jours. Je n’avais plus de voix pour parler, de toute façons. Leur solution final a été de me marquer d’une croix au fer rouge. Quand ça n’a pas fonctionné, ils ont sûrement voulu déleguer le problème “aux autorités compétentes". Enfin, j’imagine.

*J’inspire un grand coup, ferme les yeux, me mord la lèvre, et relève le regard vers Raphaël, d’un air determinée, etonnement fort malgré mes mains tremblantes.*

C’est seulement après ça que j’ai été livré au Blood Circle.


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Raphaël Millet
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Ven 19 Nov - 11:21
LE SILENCE PROPICE TE BERCE SOURIS ET SOIS COMPLICE
«Tu n'avais pas encore affaire à eux, quand tu as subis tout ça ?»


La jeune femme commença son histoire, Raph intervenait de temps à autre pour faire des commentaires, ou demander des précisions. Pendant deux ans, elle avait réussi à cacher ses pouvoirs aux yeux de sa famille. Le moldu releva et Rachel lui répondit qu’elle était une fille discrète et calme et que par conséquent sa famille lui faisait confiance ce qui facilitait la mise sous silence de son secret. Ça faisait sens. Le jeune homme se contenta d’acquiescer aux propos de la sorcière, pour signifier qu’il comprenait. Lorsqu’elle lui révéla s’être faite attraper par sa mère alors qu’elle soignait son frère blessé, Raphaël ne put s'empêcher de faire remarquer que déjà à l’époque elle s'intéressait à la magie curative. Rachel hocha une première fois la tête en souriant, pour signifier probablement à Raph qu'elle était d’accord avec lui. Elle opina une seconde fois du chef lorsqu’il demanda confirmation sur le fait qu'elle avait neuf ans lorsqu’elle s’est faite découvrir. Elle parla donc de ses parents, et de la peur que la magie engendrait chez eux. Raphaël ironisa, comme si le fait d’avoir peur justifiait tous les vices du monde. À la stupéfaction du moldu, Rachel prit la défense de ses parents. Raph haussa les sourcils, surpris.

«Effectivement, je ne les connais pas. Je ne sais pas ce qu’ils ont vécu. Mais je ne peux pas comprendre, ou accepter, que des parents privent ainsi leur enfant de… Bah de leur enfance… Je comprends qu’on puisse avoir peur, je comprends qu’il puisse avoir un contexte… Mais je ne peux pas accepter. Je ne trouve pas ça normal de réagir comme cela. Mais tu as raison, ce n’est pas à moi de les juger pour toi. Je suis désolé si je t’ai offensée, ce n’était pas mon but.» Mais je ne changerais pas d’avis sur la question, il n’est pas acceptable que des parents traitent ainsi leur enfant pour la simple raison qu’il est différent.

Rachel continua son récit, jusqu’au moment où elle reçut sa lettre d'admission à Poudlard avec le prof chargé de renseigner la famille sur le monde magique. La sorcière avait réussi à convaincre ses parents que là-bas, on pourrait l’aider à se débarrasser de cette malédiction. Raph fut surpris d’apprendre que les parents avaient gobé un mensonge aussi gros mais, comme il s’en doutait, le subterfuge ne dura pas éternellement. Pour les parents de la jeune femme, la magie était quelque chose de démoniaque ; puisqu’elle ne venait pas de Dieu,  c’était forcément l'œuvre du Diable : même si la Magie servait à faire le Bien, c’était le fruit du Mal. Rachel expliqua que c’était comme les chasses aux sorcières durant la renaissance ; que des femmes étaient brûlées vives parce qu’elles s’y connaissaient un tant soit peu dans le domaine médical. La peur étant quelque chose d’incontrôlable,  il était plus facile de haïr que d’être reconnaissant. Raph acquiesça.

Le moldu se désola d’avoir un nom biblique, après avoir entendu ce que la jeune femme avait commencé à lui raconter ; il se sentait mal à l’aise. Sa remarque arracha un léger rire à Rachel qui lui révéla que son deuxième prénom était Eve. Les gens n’étaient pas responsables de leurs prénoms, pas plus de leurs origines.

«Je le sais bien.»

Le moldu expliqua que ça ne l’empêchait pas de se sentir coupable, en partie responsable, bien qu'il savait pertinemment qu'il n'y était pour rien à voir avec ces gens.. La famille de Raph était très loin d’être des extrémistes. Ses parents ont toujours été respectueux des croyances, ou non, des autres. L’idée de pouvoir être associé, de près ou de loin, à des maniaques découpeurs d’enfants qui voyaient le Diable partout faisait peur à Raphaël. Il avait peur de faire peur, et il sentait le besoin de s’excuser pour des choses qu’il n’avait pas faites. Rachel rassura le jeune homme en lui disant qu’elle comprenait son sentiment de culpabilité, qu’elle savait que rien de ce qu’elle dirait, ou ferait, ne pourrait l’apaiser et que, elle-même, elle était passée par là. Raph l’écouta silencieusement, se contenta d’acquiescer d’un mouvement de tête, avant de reprendre sur la suite du récit de la jeune femme. Il lui demanda si elle voulait reprendre un truc à boire, ou si elle souhaitait arrêter là. La jeune sorcière voulait continuer, elle confirma l’hypothèse de l’exorcisme. Jeûne, prières, chaînes en argent et des croix attachées aux membres. Une description digne des films de vampires, et pourtant c’était ce qui était arrivé à cette pauvre fille. Ses parents étaient là ; il ne faisait rien et ne regardaient même pas ; ce n’était pas eux qui pratiquaient le rituel. Raphaël ne savait pas trop si c’était une meilleure chose ou non qu’ils ne fassent rien. Est-ce que leur fille les dégoûtait au point qu’ils ne pouvaient pas regarder, ou avaient-ils honte de ce qu’ils avaient fait subir à leur enfant ? Le moldu laissa échapper un petit cri d’horreur quand elle parla d’être marquée au fer rouge.

«Pardon, ma réaction est pas très… Mais… Mais putain… Ça faisait partie du rituel ? Ou c’est juste histoire de te marquer comme une bête, pour te rabaisser ? C’est horrible… »

C’est seulement après tout ceci qu’elle a été livrée au Cercle. Ces gens n’étaient même pas des membres du Blood Circle. Et si de simples quidams étaient capable de faire ce genre de choses par peur de la sorcellerie… Il était incapable d’imaginer de quoi le Blood Circle, des chasseurs de sorciers, aurait été capable de lui faire.

«Ta famille. Les religieux qui ont essayés de t’exorciser… Ils n’appartenaient pas au Cercle ? Tu n’avais pas encore affaire à eux quand tu as subi… tout ça ?»

Parce que si c'était le cas, la suite n'allait pas s'annoncer plus joyeuse, bien au contraire...

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Sam 27 Nov - 3:15






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*Les souvenirs remontent. Lentement, les uns après les autres. Ils sont toujours là, en réalité, dans un coin de ma tête. Il hante mes songes dès l’instant où mes paupières se ferment. La notion de repos me semble parfois étrangère. Il y a, sur mes épaules, au fond de moi, toujours ces émotions, ce sentiment, cette crainte. Celle d’y retourner, de sentir à nouveau le poids de toutes ces vies, celle de ne pas avoir le luxe de s’effondrer ou de perdre espoir. La peur d’être seule à nouveau. L’angoisse de redevenir un simple matricule, un nombre. L’aversion pour ces cicatrices et toute la douleur qu’elles avaient laissés.

Des cicatrices, mon corps en était recouverte. Et ce, malgré la magie. Au creux de cette petite poitrine naissait le signe d’un monde auquel je n’appartenais plus. Un symbole qui appartenait au passé, qui appartenait à ceux qui m’avait donné la vie. Un symbole qui ne représentait plus pour moi que la douleur et le ressentiment envers ces personnes qui avaient, un jour, eu toute ma confiance.

Juger autrui est simple. Il était tentant de se laisser aller à la colère, aux ressentiments, à la rancune, à la haine. Mais la haine entraîne la haine. La haine ne peut chasser la haine. Seul l’amour le peut. Quand les ténèbres commencent à couvrir le monde de leur manteau obscur, on ne pouvait pas se laisser aller à toutes ces émotions si destructrices.

Le passé est passé. Le raconter permettait de prévenir la population, de prévenir de ces actes de barbarie sans nom qui avaient touché tant de personnes, et qui en touché encore tant encore aujourd’hui ? Bien sûr, revivre ces événements n’est pas de tout repos. Mais c’est important.

J’écoute sa réponse, et hoche la tête. Il comprend, c’est le plus important. Je ne suis pas aussi bavarde et rayonnante qu’à mon habitude. Je suis sérieuse, presque froide. Il me faut cela, prendre un peu de distance. Je reste calme et douce, mais la chaleur qui m’habite habituellement semble n’être plus que des braises étouffées par d’épaisses couches de cendre.

Il me confie avoir presque honte de son prénom, et avec une pointe d’amusement, je lui rappelle alors que je porte deux noms parfaitement chrétien, tout comme mon très cher frère qui m’était si précieux.

Et puis, nous arrivons sur un passage clé de mon témoignage. Celui de la fin de mon premier calvaire. Ce moment où j’avais cru apercevoir de très près la mort. S’ils ne pouvaient me sauver dans ce monde, alors peut être voudraient-ils laisser cela aux mains de leur Dieu ? Après tout, ne disait-on pas “Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens” ? C’était ainsi que j’avais cru voir la fin de ma vie apparaître. Mais non. J’avais survécu.

Sa question est légitime, mais je secoue la tête.*

“Non, il ne s’agissait pas, en soit, de me faire souffrir. Je pense que ces personnes étaient convaincus qu’ils agissaient pour mon bien. C’est peut être encore pire. Pour eux, cette magie était le diable. Pour moi, elle est si précieuse, si merveilleuse… Et pourtant, ils ont voulu me la retirer. Cette marque était sûrement pour eux un moyen de purifier définitivement mon corps. Je déteste cette cicatrice, mais elle prouve bien que la magie ne pourra quitter mon corps sans que la vie ne me quitte aussi. La magie fait partie de moi, c’est ainsi. “

*Enfin, je secoue de nouveau la tête, quand il me demande si tout cela incluait, ou non, le Blood Circle.*

“Non. C’est peut être ce que je crains le plus. En réalité, c'étaient sûrement les pires instants de ma captivité. Je me sentais seule, je n’avais pas de raison de me battre. En arrivant au QG du Blood Circle, j’ai trouvé une raison de me battre. Je n’étais plus seule. Et je ne pouvais pas laisser tous ces enfants sans leur apporter la lumière et l’espoir dont ils avaient besoin pour vivre. C’est là-bas que j’ai découvert la peur véritable. Mais c’est aussi là-bas que j’ai compris pourquoi le choixpeau m’avait dirigé vers les Gryffondor. Je suis une Gryffondor, mais je ne l’ai véritablement comprise qu’à ce moment. Car pour connaître le courage, il faut connaître la peur. Et la peur, dans ces couloirs, suintait au travers des murs et de chaque matricule. J’étais le 1082.”

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Raphaël Millet
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Jeu 30 Déc - 16:32
LE SILENCE PROPICE TE BERCE SOURIS ET SOIS COMPLICE
«Le courage, ce n’est pas l’absence de peur… Mais la capacité de la vaincre.»


La jeune femme hocha la tête lorsque Raphaël présenta ses excuses ; ce n’était pas à lui de juger la famille de la sorcière, ni de les condamner.  De manière générale, le moldu était d’un tempérament calme et compréhensif, mais toute forme d’injustice avait tendance à le mettre hors de lui. Il ne supportait pas de savoir que la propre famille de la jeune Rachel l’avait aussi mal traitée qu’un animal destiné à l'abattoir. Certes, ils avaient peur ; ils pensaient que leur fille était possédée par le Malin et avaient cherché à se débarrasser de la magie “impure” qui habitait son corps. Mais le français était d’avis que la peur ne justifiait pas tout, qu’ils auraient dû avancer tous ensemble pour comprendre comment aider cette pauvre fille, et non la maltraiter pour ce qu’elle était.

La sorcière acheva cette partie de son témoignage en évoquant la croix au fer rouge qui marquait désormais la chair de la jeune fille. Raphaël se demandait si cela faisait partie du rituel, ou si c’était pour le simple plaisir de la marquer. De la rabaisser au rang d’animal, de l’humilier, de la dénigrer plus qu’ils ne le faisaient déjà. Rachel, elle, était convaincue de la bonne foi de ces gens ; même si leur méthode était barbare, archaïque et totalement inefficace, elle était persuadée qu’ils n’avaient jamais cherché à la faire souffrir, mais qu’ils voulaient simplement la libérer du mal qui l’habitait. Pour ces croyants, la magie était la création du Diable ; même si pour elle c’était quelque chose de précieux et merveilleux, voire vital. La jeune sorcière détestait cette cicatrice… Qui à sa place ne la détesterait pas ? Mais à l’entendre parler, Raph eut le sentiment de déceler une certaine fierté lorsqu’elle évoquait cette brûlure. Cette marque était la preuve que la magie ne pourrait jamais quitter son corps, que la magie faisait partie d’elle et que rien ni personne ne pourrait l’en empêcher… Raphaël soupira tristement.

«Puisses-tu dire vrai… Et que les effets des joujoux du Blood Circle ne continuent de n’être que temporaires… Mais entre leur sérum, les bracelets et je ne sais quels trucs ils risquent encore d’inventer… je crains qu'ils parviennent à trouver quelque chose de plus définitif... Mais j’espère très sincèrement qu’on n’aura jamais le temps d’arriver à ces extrêmes et que cette guerre prendra fin avant que tu ne viennes à mourir, ou que le gouvernement moldu ne parvienne à développer de nouvelles armes anti-magie plus définitives.»

Raph était tout de même choqué par cette “ultime solution” des plus extrêmes ; ce marquage au fer rouge. Il ne comprenait pas qu’on puisse en arriver là, et il ne comprenait pas comment la jeune femme pouvait croire que ces gens ne lui souhaitaient pas du mal. Était-elle dans le déni, ou avait-elle, au contraire, raison ?

«Je trouve tout de même cette méthode plus qu’extrême. Je suis d’avis que vous auriez dû avancer ensemble, et qu’ils n’avaient pas le droit de t’imposer ça. Mais ce n’est que mon avis… Je dis pas que je suis plus éclairé qu’un autre sur le sujet… Mais… Je suis navré pour toi…»

Rachel lui confirma qu’elle n’avait pas encore affaire au Blood Circle à ce moment-là. Elle avoua que c’était probablement la période la plus difficile de sa captivité ; avant d’être entre les mains du Blood Circle, elle était seul, mais une fois qu’elle était leur prisonnière, elle avait d’autres captifs avec elle, elle avait une raison de se battre. Pas seulement se battre pour Elle, mais aussi pour les autres captifs. Ces enfants séparés de leur famille. Ces enfants qui avaient besoin d’un peu de lumière au fin fond des ténèbres. Prisonnière du Blood Circle, elle avait été terrifiée, mais encore une fois, qui ne le serait pas ? Elle avait été terrifiée, mais elle avait compris pourquoi elle était une Gryffondor. Raphaël connaissait vaguement les valeurs des quatre maisons de Poudlard et la répartition par le choixpeau, il n’était pas donc trop perdu dans les explications de la jeune femme.

«Le courage, ce n’est pas l’absence de peur… Mais la capacité de la vaincre.» La voix de Raphaël était faible, presque brisée. Il était touché par le témoignage de la jeune femme. Ce qu’elle avait vécu était horrible. Il avait du mal à croire qu’elle puisse encore sourire, ou rire après tout ça ; comment elle pouvait ne pas être détruite à cause de ce qu’elle a vécu. Mais qui a dit qu’elle ne l’était pas ? Peut-être qu’elle cachait sa douleur, qu’elle jouait un rôle pour se rassurer et rassurer les autres ? «Nelson Mandela. La phrase n’est pas de moi. Mais oui… Je suis plus que d’accord, tu es quelqu’un de très courageux. J’imagine que c’est dans l’adversité où l’on fait le plus preuve de courage, que l’on grandit, que l’on mûrit mais… Je suis certain que peu de gens auraient réussi à supporter ce que tu as vécu sans devenir fou…»

Les prisonniers avaient des matricules. Elle portait le numéro 1082.

«Voilà qui nous ramène une fois de plus aux heures les plus sombres de l’Histoire… Dis moi… C’est peut-être déplacé comme question mais…» La voix du jeune homme était toujours un peu brisée. «Tu sais s’il y avait une logique dans l’attribution des matricules ? Si c’était dans l’ordre chronologique, ou s’il y avait un genre de Code ?»

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Sam 12 Fév - 3:27






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*Essayer de se rassurer, de minimiser, c’était probablement une réaction finalement plutôt normale. Humaniser ses bourreaux, c’était rendre son calvaire moins insensé. C’était trouver une réponse à une question qui n’en avait pas. “Pourquoi ?” Il n’y aurait jamais de réponse convenable. Rien qui justifiait de balancer son enfant en pâture aux lions. Leur trouver des excuses, c’est peut être trouver la force de continuer à vivre, sans avoir l’impression d’avoir perdu une année de sa vie sans raison, sans accepter le fait que toute la peine et la douleur n’était pas sans raison et totalement infondée. C’est peut être cela qui me pousse à les défendre aussi fortement devant Raphaël aujourd’hui.

Néanmoins, il me présente ses excuses que j’accepte d’un hochement de tête. Je lui souris et hoche la tête. J’allais vivre. Oui, j’allais vivre très longtemps, pour tous ceux que j’aime, pour prouver que je n’étais pas morte là bas, même si j’avais souffert. C’était ce que j’avais promis à Dean. Vivre, et vivre heureuse. Grandir, réaliser mes rêves, puisque j’avais la chance de pouvoir le faire. C’était une promesse que je comptais tenir. Une vie que je voulais vivre, que j’allais vivre et chérir avec la conscience que chaque jour peut être le dernier.*

Je veux y croire. Je crois qu’un jour il y aura la paix. Nous nous entendrons, un jour, tout le monde se comprendra et vivra en paix. Je veux y croire. Je veux croire que la peur se tarira et que les esprits se raisonneront.

*Je ne dis rien à la suite, mais baisse les yeux en soupirant.*

C’est ainsi. Mais je suis en vie, et je sais à quel point ce simple fait est précieux. Pas de pitié, s’il te plaît, ce n’est pas ce que je recherche.

*Non, la pitié n’aide pas à avancer. La compassion, oui, un peu. Cela m’aidait à accéder à certaine chose, à avoir de la facilité là où d’autres n’en aurait pas eu. Mais je ne voulais pas de pitié. Parce que j’avais eu la chance de survivre, une chance que beaucoup n’avait pas eu. Une chance que je ne voulais pas gâcher en m’appitoyant sur mon sort.

Mais nous continuons. Il termine la citation de Mandela que j’avais sous-entendu. Oui, c’était bien cela que je voulais dire, cette citation que je connaissais. Alors je hoche la tête. Je le remercie d’un sourire quand il me dit qu’il me trouve courageuse. Je faisais de mon mieux, oui, pour ne plus y penser, pour ne pas laisser cette année de ma vie briser la candeur et la tendresse qui m’habite. Je ne veux pas arrêter de croire en l’humain. Parce que certains m’ont brisé, mais d’autres m'ont aidé, soutenu, aimé. La personne face à moi est la preuve que ce ne sont pas tous les moldus (#notallmuggle). Bien sûr, désormais, il est compliqué pour moi de sortir des quartiers magiques, mais simplement parce que je ne savais pas en qui je pouvais avoir confiance et en qui je ne pouvais pas avoir confiance.

Là, au milieu des sorciers, avec un membre de l’ordre du phoenix, introduit à moi par une amie sorcière, il y avait peu à craindre, même si je devais admettre que ma confiance n’était peut être pas encore complète. Enfin, toujours est-il que je hoche la tête pour lui répondre.*

Mandela a aussi dit que la plus grande gloire n’est pas de jamais tomber, mais de toujours se relever. Je me relève, je vis, certains n’ont pas eu cette chance. M’appitoyer sur mon sort ne changera pas ce qui est arrivé Je choisis de continuer à vivre, tu trouves ça courageux, en réalité, je n’ai pas vraiment le choix. Que pourrais-je faire d’autres ? Pleurer chaque jour de ma vie sur ce qui est arrivé ? Ca ne changera rien, et je perdrais une nouvelle journée. Enfin, je ne dis pas que c’est facile tous les jours, je fais encore des cauchemars et je ne dors pas très bien. Mais je suis très bien entourée. Et puis, c’est l’avantage d’être en dortoir, finalement ! Mes amies sont toujours là avec moi, je ne suis jamais toute seule, j’ai cette chance là aussi.

*Relativiser, être heureuse avec ce que la vie nous offre, c’est ce que j’avais appris. Ce que je tentais d’appliquer au quotidien. C’était beau à dire, et bien sûr, il y a bien des moments où je me retrouve seule face à mes peurs et mes traumatismes. Il y a des nuits où je revois la mort de Dean, dans mes bras, la lumière qui s’éteint de ses yeux, son sourire empreint de douleur qui s’efface, son corps devenant froid. Mais je lui avais promis. Et je tiendrais ma promesse.

Il me pose ensuite la question sur le matricule. Je me pince la lèvre et hoche la tête.*

De ce que j’ai cru comprendre, le premier chiffre te classait par genre : 1 pour les filles, 2 pour les garçons. Le deuxième était l’âge : 0 pour les mineurs, 1 pour les jeunes adultes, je crois qu’il y avait des 3 pour les plus âgés, mais je ne suis pas certaine.. Et le reste était de l’identification pur et dur. Enfin, c’est ce que j’en ai déduis, et peut être que c’est uniquement dans le centre où j’étais. Mais je crois que c’est ça. Une fille, une mineure, le numéro 82.

*C’est étrange de pouvoir évoquer ces faits ainsi. Ma voix ne tremble pas, pas autant que celle de l’homme en face. Cette partie là, finalement, ce n’était pas la pire de mon histoire. Sauf la mort de Dean. Cette mort avait été la pire chose, bien au dessus même de ces semaines de tortures seule dans un sous-sol. Mais le quotidien, les détails… C’était peut être plus violent physiquement, mais sûrement moins psychologiquement. Ou peut être que les détails ne sont pas des souvenirs précis, plutôt des faits. Je n’en sais rien. Mais si j’avais été très émue en racontant le début de mon histoire, je le suis bien moins en évoquant ces chiffres que j’ai beaucoup entendu de la voix de mon bourreau, tentant de me briser, y réussissant presque parfois, surtout en usant des autres pour me faire craquer.*


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Raphaël Millet
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Souris et sois complice
«T'es une fille incroyable»


Même si Raphaël œuvrait pour la paix, il savait qu'il y avait un énorme chemin à faire. La guerre ne faisait que commencer à être déclarée ouvertement et la propagande Kane ne faisait que alimenter le brasier de la guerre. Rachel était jeune et pleine de rêve ; Raph avait beau se voir comme un rêveur, un optimiste naïf et crédule, il gardait tout de même les pieds sur Terre et savait qu’on n’avait rien sans rien. La paix n’était pas quelque chose qui s’acquièrait naturellement, il fallait se battre pour elle. La jeune sorcière partageait les mêmes rêves, les mêmes envies que lui. Il sourit tristement.

«On croirait entendre Nymphéa. Toujours optimiste… »

Mais même avec toute la bonne volonté du monde, tous les efforts du monde, il y avait certains facteurs que l’on ne pouvait contrôler pour mettre fin à un conflit. Un dictateur comme Kane n’écouterait personne et irait jusqu’au bout de ses projets, de ses pensées, et rien ni personne ne pouvait l’arrêter. Sa mort ne ferait que galvaniser ses disciples dont la ferveur s’en trouverait décuplée. Le seul moyen , pour Raphaël, de gagner serait de réduire le nombre de ses disciples ; de montrer à la population civile que Georges Kane et le Blood Circle n’étaient que des menteurs. Mais à la guerre d’informations, difficile de savoir en qui avoir confiance… Les “solutions” employées par les religieux pour “purifier” la jeune Rachel de sa magie semblaient être plus qu’extrêmes aux yeux du moldu. Toutes ces souffrances, dans l’unique but de la rendre “normale”. Pourquoi l’Humain faisait des choses aussi Inhumaines à ceux qui étaient différents ? Ces exorcismes religieux, cette torture ; parce que aux yeux de Raphaël c’était de la torture pure et dure ; infligée à une jeune adolescente dans le seul but de lui soustraire ses pouvoirs, et la faire entrer dans le moule, rappelait à Raph toutes ces méthodes barbares pour “guérir” de l’homosexualité. Grands dieux ; en 2020, l’homosexualité était devenue presque acceptée dans les mœurs et légalisée dans de nombreux pays, mais il y avait encore quelques décennies, c’était encore considéré comme une maladie mentale, voire un crime, et les traitement pour s’en débarrasser étaient plus que barbare et personne n’étaient épargné… Pas même le britannique qui avait permis de décrypter Enigma qui fut condamné à devoir accepter la castration chimique pour conserver sa “liberté”. Combien de temps pour que la Magie soit acceptée par les mœurs, et les gouvernements ? Un jour…

Raphaël ne pouvait pas rester insensible à ce qui lui était arrivé ; bien que la jeune femme lui demanda de ne pas avoir pitié d’elle, qu’elle ne recherchait pas de pitié.

«Tu préfèrerais que je sois insensible à ce que tu me dis ? Je comprends que tu ne cherches pas à te faire plaindre, que ta vie ne se résume pas seulement à ce que tu as subi. Qu’on doit pas uniquement t’identifier par “la fille qui a vécu des choses horribles”. Mais tu peux pas me demander de ne rien ressentir. Si les gens avaient plus de pitié, de compassion, et d’empathie… Tu n’aurais peut-être pas besoin de témoigner aujourd’hui.»

Elle ne voulait pas jouer les victimes, être identifiée uniquement par ce qu’elle avait vécu et rester prisonnière de son passé. Du moins, c’est l'interprétation que Raph avait. Mais Rachel ne devait pas oublier qu’elle était une victime et que le quidam moyen n’avait aucune idée de ce qu’étaient les souffrances qu’elle avait subies. Elle en était sortie plus forte, plus courageuse, plus mûre. Mais c’était quelque chose qu’elle n’aurait pas dû subir, que personne n’aurait dû subir.

La sorcière lui parla de sa détention au sein du Blood Circle. Que c’était là-bas qu’elle avait trouvé sa raison de se battre, de vivre. Pas pour elle, mais pour les autres enfants, plus jeunes, qui étaient sa source de motivation. Elle ne pouvait pas les laisser seuls, elle devait leur donner l’espoir et la force de voler vers la lumière. C’est dans les geôles du Cercle qu’elle avait découvert son véritable courage, car le courage n’existait pas sans peur. Tout ce qu’elle racontait au moldu ne le laissait pas indifférent. Il avait une boule dans la gorge qui lui donnait des difficultés à parler. Sa poitrine l’oppressait. Il avait envie de s’isoler un instant pour faire couler ses larmes, relâcher un peu de pression. Pourquoi le monde était-il aussi fou ? Pourquoi fallait-il qu’il y ait toujours la Guerre, la destruction, la souffrance, la mort ? Pourquoi l’Humain, n’apprenait-il jamais de ses erreurs ? À quoi servaient les cours d’Histoire, si personne ne retenait les conséquences des guerres ?

«Oui, je trouve ça courageux. T’es bien plus courageuse que moi. Et je te jure que tu l’es bien plus que plein d’autres gens. Tu pleures pas sur toi-même, tu vas de l’avant. Mais rien qu’à imaginer ne serait-ce que la moitié de ce que tu m’as déjà raconté, j’ai envie de me rouler en boule sous une couette en me disant “Mais non… C’est pas vrai… Dis moi pas que c’est pas vrai…” Il ne plaisantait pas…  T’as beau dire que t’as pas le choix, moi je dirais plutôt que ton choix, tu l’as fait. Mon avis n’engage que moi…  Mais je trouve que t’es une fille incroyable. Tu continues de rester toi-même, après tout ce que t’as vécu. Tu reprends ta vie, tant bien que mal, certes, mais tu fais vraiment preuve d’un immense courage… Et d’une grande gentillesse… »

Ils abordèrent ensuite le cas des matricules. Elle n’était qu’un numéro, comme des animaux, du bétail. Un rappel des heures les plus sombres de l’Histoire. Encore que, l’Histoire n’avait pas fini d’être écrite, et l’Humain avait toujours l’opportunité de faire toujours pire. Raph demanda si les matricules avaient une cohérence, si c’était par ordre chronologique, s’il y avait un code ou si c’était totalement aléatoire. Rachel lui expliqua ce qu’elle avait constaté. Un chiffre pour le sexe, 1 ou 2, un pour la tranche d’âge, de 0 à 3 suivi d’un numéro d’identification. Une fille, mineure, et le numéro 82.

«Matricule 1082…» Le français ne put réprimer son expression de dégoût. Il se frotta le visage avec ses mains. «J’ai besoin d’une courte pause, il me faut du sucre. Tu veux quelque chose ?»

Quelques minutes plus tard, et un autre chocolat sous le nez, sans guimauve magique cette fois, Raphaël soupira avant de reprendre sa prise de témoignage.

«Et du coup… T’es restée combien de temps là-bas ? Comment t’es sortie ?»

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Anonymous
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Lun 6 Juin - 20:34






It was nice to meet you



*Je hausse les épaules avec un sourire quand il me compare à Nymphéa. C’est vrai, la jeune Poufsouffle avait toujours un sourire aux lèvres, toujours prête à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. J’inspire un grand coup, en songeant que cette habitude me provient de ma position d’aînée. Après tout, si même les plus grands étaient négatifs, comment les plus jeunes pourraient apprécier les petites choses de la vie, ne pas être triste ou découragé ?*

Il faut bien ça pour continuer à vivre sereinement ! Que le monde doit être triste pour les personnes pessimistes…

*Avais-je ajouté dans un murmure. Et puis, j’en viens à lui demander de ne pas avoir pitié. Je hausse un sourcil à sa réponse. Oui, il avait raison sur le dernier point : si tout le monde s’en fichait, que l’empathie n’était plus qu’un mot, je n’aurais pas de raison de ressasser tous ces douloureux souvenirs, qui hantaient mes nuits et m’empêchaient toujours de dormir. Mais malgré tout… *

Parce que tu n’as rien entre l’insensibilité et la pitié ? Je ne parle pas d’empathie, de compassion ou même de soutien. Beaucoup de personnes me soutiennent, sans eux je n’aurais sûrement pas eu la force de continuer à vivre. Mes amies, surtout ma meilleure amie Sybil, à Poudlard, la famille Slughorn, tous les infirmiers et médecins de Sainte Mangouste qui ont été adorables, même les équipes du ministère, ou tous ceux qui nous ont sauvé la vie… Je ne serais pas ici pour témoigner si je n’avais pas eu la chance de croiser toutes ces personnes qui ont compati, m’ont aidé à aller de l’avant, sans pour autant avoir pitié. Il y a une certaine… Condescendance dans la pitié. C’est ce que je vois dans les regards de certains qui prônent la pureté du sang, par exemple, tu vois. Et je déteste ça. Évidemment, j’aurais préféré ne pas subir toutes ces horreurs, voir cette souffrance et même la mort. Évidemment, il y a des personnes qui sont coupables, il y a ceux dont l’esprit est trop étriqué pour être changer, ceux qui en ont trop fait pour être pardonné. Pour autant, je ne regrette pas une seconde d’être née avec la magie, c’est une part de moi, une part essentielle, j’en suis fière et je ne l’abandonnerais pour rien au monde. Pour toi, ça n’a peut être pas de sens, ce que je dis, mais c’est ça que la pitié m’inspire. Ceux qui se disent que tout aurait été plus simple si j’étais juste moldue comme mes parents. C’est vrai, oui. Mais je suis une sorcière, et rien, pas même la torture et les traumatismes que j’ai vécu ne changeront ça.

*Ma voix est calme, tout comme les traits de mon visage, mais mon regard est déterminé, solide. Dans mon regard azur, on devine la force et la fierté que je tire de ma magie et de tout ce qu’elle m’apportait. Oui, la torture, toutes ces horreurs n’auraient pas eu lieu si j’avais juste été une petite fille comme les autres, si j’avais été comme mes frères et soeurs. Ma vie aurait été plus simple, plus paisible. Je serais au lycée, j’aurais des amis, je pourrais toujours serrer ma fratrie dans mes bras en rentrant à la maison où je serais accueillie chaleureusement. Bientôt, l’ensemble de ma famille me penserait morte dans un accident quelconque, probablement de voiture, et aurait une tombe sur laquelle pleurer mon sort. Ils oublieront tout ce qui les avaient liés à la magie, tout ce qui me reliait à la magie.

Et puis, je lui parle encore du centre, de ses murs froids, de l’attente dans la peur qu’on soit la prochaine personne à être amené dans cette pièce, avec cet homme au regard cruel et au coeur inexistant, à son imagination sans faille quand il s’agissait de blesser, de torturer et de détruire. Je lui montre même une ou deux cicatrices sur mon épaule et mon bras qui étaient trop ancré dans ma peau après presque une année pour être effacé par la magie facilement. J’aurais pu prendre des potions régulièrement pour renouveler ma peau, mais ça aurait été cher, un peu “pénible”, plus que douloureux mais tout de même, et surtout, pas vraiment utile. On ne les voyait pas beaucoup, les plus visibles avaient été effacées ou atténuées. Je devais apprendre à vivre avec ces marques, c’était aussi la preuve que j’avais survécu.

Il me parle de courage, je lui réponds qu’à mon sens, je n’ai pas vraiment le choix. Après tout, c’est vrai, que pouvais-je faire d’autre que d’avancer ? Me retrancher dans mon lit n’aurait rien effacée, j’aurais même l’impression de souiller la mémoire de Dean et la promesse que je lui avais faite de continuer à me battre pour vivre. C’était ce que je faisais, sans jamais perdre courage, parce que j’étais une sang et or, pour tous ceux qui comptaient sur moi, tout ceux sur qui je pouvais compter aussi. Je rougis un peu quand il me dit qu’il trouve que je suis une fille incroyable et très gentille aussi. Je viens jouer avec mes cheveux, pas très à l’aise avec les compliments comme ça, alors que je murmure un petit “merci” à voix basse. J’aurais pu chercher à justifier, lui dire que j’étais l’aînée, que j’avais l’habitude de prendre sur moi et de prendre soin des autres, mais j’étais juste touchée par ses mots et je n’avais pas envie de me justifier plus.

Il reprend ensuite, et je me concentre à nouveau. Je lui explique ce que j’ai pu déduire de mes observations au sujet des matricules, je lui donne le mien. Il a besoin d’une pause. Je hoche la tête avec un regard bienveillant. Cela fait beaucoup à digérer, il y a, dans cette histoire, un relent de déjà-vu, comme un retour de ces photos de nos livres d’histoire que certains d’entre nous préféraient oublier… Et qui, pourtant, se reproduisait aujourd’hui dans la plus grande insouciance collective.*

Juste un verre d’eau, si c’est possible.

*Demandais-je quand il me propose quelque chose. Je n’allais pas abuser non plus de son hospitalité, il m’avait déjà offert un chocolat, c’était très gentil de sa part. Pendant une seconde, je repense à Chubby qui s’était glissé dans ma sacoche, et me dit qu’il se serait jeté sur les petits bonhommes de neige en guimauve pour jouer, même si ce n’était pas bon pour lui. Enfin, je n’ai pas le temps d’y songer très longtemps que Raphaël apparaît à nouveau. Je lui souris, prête à reprendre. Arrive les questions sur la fin du séjour.*

Un peu plus de neuf mois. J’étais au centre des Terry, je ne sais pas si tu en as entendu parler, mais il y a eu une prise du centre par les sorciers. Je faisais partie des rescapés de ce centre là.

*Je lui parle un peu plus en détail de la sortie, de la peur qui avait résonné en nous tous, le soulagement en voyant des pairs, armés de leur baguette, même si j’avais insisté pour que les enfants sortent d’abord en sécurité, au cas où, avant de moi même m’échapper de cet enfer. Finalement, pendant que je parle, mon regard croise par hasard l’horloge derrière lui et je me redresse soudainement.*

Oh mon dieu il est déjà 17h40 ! Je dois retourner à Poudlard, tout le monde va s'inquiéter ! Je suis désolée, il faut vraiment que j’y aille, sinon je vais me faire allumer par ma meilleure amie, elle serait capable d’envoyer des aurors si j’ai 5 minutes de retard !


*Affirmais-je, avec une expression partagée entre l’amusement et le fait que je sois désolée de repartir si brusquement.*

Mais si tu veux, on pourra se revoir pour en discuter. On peut échanger par courrier aussi, je suis sûre qu’on pourrait devenir amis. Ca m’aidera peut être à regagner confiance envers les moldus ? Dans tous les cas, merci pour le chocolat, et peut être à bientôt ?

*Demandais-je, mon sac sur l’épaule, après avoir enfilé mon manteau et passé mes cheveux par dessus. Je me tourne vers lui et lui tends ma main avec un sourire profondément gentil.*

J’étais contente de te rencontrer, Raphaël.

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