Il y avait des papiers éparpillés partout. C’étaient des papiers qui contenaient, parfois, un seul mot parfois beaucoup plus. Il y en avait qui couvraient le plancher voire une partie des meubles du salon. Debout au centre de tout ce foutoir, je me prenais la tête entre les mains, frustré pour être incapable de mettre de l’ordre dans ce plan. Ce plan … Ce plan qui allait faire libérer la mère de Nathan. En gros, on ne devait pas échouer. Il fallait que tout soit parfait et dans la plus pure discrétion. Je devais éviter de mettre en danger Nathan et ma tante par le fait même.

Soudainement, deux notifications téléphoniques arrivant en même temps me sortirent de ce véritable casse-tête. La première provenait de Garnet. Depuis quand cette jeune femme m’envoie des messages maugréais-je surpris. Pourtant, dès que mes yeux se posaient sur le message, je savais que quelque chose n’allait pas. Jamais, la jeune fille ne demandait de l’aide.

- Mais dans quel merdier est-ce que tu t’es fichu toi ?

Je ne m’occupais même pas du message envoyé par mon père : il voulait me voir pour discuter des derniers préparatifs pour l'échange de Harry Potter avec le Blood Circle. Tout ce qui m’importait, en ce moment, était ce message à l’aide de Garnet dont sa localisation même peu après activée. Je mis rapidement mes chaussures, j’enfilais mon manteau, je pris mes clés et je déboulais les escaliers. Arrivé à ma voiture, je fis démarrer le moteur et je dus sûrement brûler trois feux rouges sur la route. Je n’avais cessé de regarder les notifications de mon téléphone. J’avais une mauvaise impression. J’espérais qu’elle n’était pas morte. Oh faites quelle ne soit pas morte ! m’enquis-je tout en me mordant la lèvre inférieure. J’avais la tâche de veiller sur elle et j’avais échoué. Comme la plupart des gens à qui je tenais en fait : je les laissais irrémédiablement tomber. Je me sentis si stupide de ne pas avoir été là pour elle ces derniers temps. Je pensais toujours qu’elle ne m’appréciait pas, mais … Je ne savais pas que penser de son message. De toute manière, à quoi ça servait de penser maintenant ?

En place et lieu, à mon arrivée à destination, j’avais vraiment failli embarquer sur le trottoir avec ma voiture. Je n’en avais cure. J’avais couru à l’intérieur de la maison. Mon cœur fit une embardée lorsque j’avais trouvé Garnet dans un état bien mal en point.

- Garnet ! Mais …

Il y avait du sang partout dont deux personnes poignardées tout près de la jeune femme qui gisait au sol. Je ne comprenais rien, car je les savais du Blood Circle. Je reconnaissais effectivement cette femme pour avoir couché avec elle trois ans auparavant. Je n’y comprenais rien. Vraiment rien et donc ma seule action fut d’appeler des renforts pour la transporter en lieu sûr.

* * *

Cela faisait deux jours que je trouvais Garnet en sang. Tout en vaquant à mes occupations, je ne pouvais pas m'empêcher d'aller voir dans la chambre ... Si elle se réveillerait. Aujourd'hui, je revenais d'une réunion importante et cela faisait une heure que mes pensées avaient pu virevolter librement dans ma tête à en m’en donner une atroce douleur. J’avais faim même. Certes, je refusais de quitter le chevet de Garnet. Je restais obstinément assis près du lit dans lequel elle gisait là attachée à des tas de machines. J’avais la boule à la gorge. On parlait de traîtrise à son encontre. De traîtrise, de mort par ses mains. Avait-elle vraiment poignardé Sophia ? Je me mordillais la lèvre inférieure n’y croyant pas. Étais-je le seul ici qui réfléchissait ? Étais-je le seul qui avait un peu de jugeotte ? Étions-nous que des bourrins ?
Je ne comprenais pas. Pourquoi Garnet aurait agi par traîtrise ? Tel que moi ? Non … Elle n’était pas comme moi. Il ne fallait pas. Bien au contraire, elle ne m’aimait pas. Étrangement, les mains contre mon visage, je me bornais à vouloir le croire. Ce n’était pas cela.
Parce que j’étais un traître, mais je savais que je le resterais. J’assumais dorénavant mes responsabilités au sein du Blood Circle : changer.

Mais Garnet ? Elle était si jeune … L’aurais-je contaminé d’une manière ou d’une autre ?
J’espérais qu’elle ne s’était pas mise dans un pétrin plus gros qu’elle. Elle ne méritait pas cela. Et là, je me sentais coupable. Coupable de songer à mes objectifs et à en avoir oublié ma propre apprentie. Je l’avais complètement abandonné à son sort.

Je relevais lentement mles yeux sur elle. Je ne pus pas m’empêcher de soupirer avec soulagement à son réveil et de sourire gentiment. Au même moment, je sursautais à l’écoute d’un cliquetis d’une arme près de moi. Je bondis aussitôt sur mes jambes et baissant sans ménagement le bras la tenant. J’enchaînais sur un ton ferme n’emmenant aucune réponse.

- Laissez-nous je vous prie.

Je ne savais pas si ce fut mon regard ou le ton de ma voix, sûrement un peu des deux, mais ont sortie de la pièce sans demander son reste. J’allais alors fermer et verrouiller la porte m’assurant ainsi, de la tranquillité. Seulement alors, je me retournais vers Garnet Davis. Étrangement, elle avait envie de voyager. Je fronçais les sourcils retournant près du lit.

- Tu n’es même pas en état pour aller au bout de la rue alors tu peux oublier les États-Unis eh.

Je lui avais refilé une petite taquinerie simplement pour la faire rire. Enfin, j’étais probablement plus choqué que je le pensais en réalité. Les mains sur les hanches, je ne pus pas alors m’empêcher de rire de son agacement du bruit des machines.

- Là, désolé, mais je ne suis pas maître à bord. Tu vas devoir demander au médecin en chef du QG et j’ai verrouillé la porte.

Mu entre la peur que j’eus pour elle, mon envie de protection et ma colère qui trucidait mes entrailles à un acte que je pensais stupide de sa part, mon ton de voix se faisait sérieux. Certes, il tremblait aussi, piètrement, tout aussi stupidement.

- Que s’est-il passé Garnet ? On t’accuse de traîtrise. Mais, ne t’inquiètes pas je n’y crois pas. Pas toi. Moi-même … J’inspirais un bon coup avant de continuer. Moi-même, je pourrais être accusé de traîtrise, mais pas toi ! Voyons ! Malgré que tu puisses ne pas m’apprécier, moi je peux, au moins, avouer que tu es une personne loyale.

La loyauté ? Qu'était-elle ? Je ne le savais même plus moi-même. Si la loyauté équivalait à être là pour ceux qu'on aime, cela m'allait. Malheureusement, la plupart des gens ne le voyaient pas de cet œil d'où mon attitude droite, forte, les mains solidement entrelacées sur la barrière en métal du lit. On ne devait pas savoir. Personne ne le devait. Pour ceux que j'aimais.

Je ne la connaissais pas aussi fataliste. J’avais l’impression que Garnet était mue par un devoir. J’avais l’impression qu’elle était en mission, sur quelque chose d’important qu’elle devait faire et donc il lui était impossible de rester dans ce lit à ce moment même. J’aurais pu la forcer à rester si et seulement si elle avait osé bouger ne serait-ce qu’un orteil. Non, elle ne bougerait pas. Elle ne bougeait pas, mais racontait des âneries concernant d’accomplir sa mission avant de mourir. Et moi, complètement outré par ses dires, je ne pus pas m’empêcher de renchérir.

- Non mais, tu ne vas pas mourir ! Voyons !

Fâché et attristé en même temps, je me demandais si elle avait vraiment un souhait de mort celle-là. Elle parlait encore de débrancher la machine et que j’étais un peureux de ne pas vouloir l’arrêter. D’un geste franc, d’un regard sévère, je m’étais tiré une chaise et assis près du lit. Croisant les bras, je lui faisais bien vite comprendre que le sujet était clos. Je savais que Garnet Davis n’était pas totalement saine dans sa tête, cela à cause de sorciers trop imbus de leurs pouvoirs pour respecter ceux nés différents. Mais de là à parler de mourir … Ah, cela non ! Parfois, je me demandais si je ne commençais à la protéger comme la deuxième petite sœur que je n’avais jamais eue : la plus jeune. Celle qui me faisait enrager, mais en même temps celle que je souhaitais protéger coûte que coûte pour une raison complètement obscure.

J’avais baissé le regard, appuyant le front contre le rebord du lit, faisant jusqu’à craquer mes jointures de frustration quant à la traîtrise. Je savais bien ne pas valoir mieux. Relevant lentement la tête, je ne pus pas m’empêcher de poindre un sourire à ses répliques habituelles, ses moqueries envers le pauvre mec que j’étais. Mais en rien cela m’était méchant. Je le savais vu mon petit sourire en coin. Je ne sais pas, mais je me demandais ce qu’il se serait passé si j’avais révélé mon secret à Garnet Davis et non à Olivia Barling. Certaines personnes avaient une drôle de manière de montrer leur soutien, mais est-ce que Garnet m’aurait aidé elle. Oui ? Non ? Je ne savais pas du tout. J’avais l’impression que l’adolescente pensait plus à moi et non à l’homme du Blood Circle là où Olivia réfléchissait uniquement en termes de mission pour sauver l’humanité contre l’engeance sorcière.

Je me forçais à sortir de mes pensées toutes plus confuses les unes que les autres et fronçais des sourcils. Non, je n’allais même pas ajouter quelque chose en plus. À moins que ce fût ma bouche ouverte, surprise, qui me trahi. Ployant un autre petit sourire à faire passer pour un policier cette fois, je suivais son regard et concentré sur ses mots expliquant un contrôle par la sorcière. Durant toute sa tirade, je gardais ainsi le silence faisant seulement un geste se voulant apaisant lorsqu’elle se traita d’incompétente. Évidemment, la sorcière avait voulu la tuer. Tout ce tient murmurais-je pour moi-même. Subitement las, je me penchais vers l’arrière, les mains sur la nuque. Mais alors pourquoi m’avoir appelé en premier continuais-je ?

- Il y a une chose que je ne comprends pas Garnet. Pourquoi m’avoir appelé en premier si tu savais ne pas être une traître ? m’enquis-je pensif. Personne au Blood Circle ne t’aurais jugé avant de comprendre … Je soupirais de frustration alors que ducon et son arme de poing me revenait malheureusement en tête. Bon ok, lui il n’a pas de jugeotte. Pourquoi au Blood Circle, les gens frappent avant de poser des questions ?

Je lâchais ces mots dans un murmure. Olivia était pareille et combien d’autres encore faisaient de même ? Il nous faudrait un leadership plus fort. Quelqu’un qui menait les troupes d’une main de fer. Soupirant, j’enroulais finalement mes poings sur la rambarde en métal du lit comme si elle me donnerait plus de courage.

- Je m’exprime mal. Je ne pensais pas que tu m’appellerais personnellement et avant de prévenir tout le QG. C’est tout. C’est vrai que nous réagissons de manière trop violente. Il faudrait vraiment plus de politicards dans nos rangs comme tu l’as si bien exprimé tentais-je de la faire sourire, mais surtout de me faire sourire. Je suis venu Garnet. J’ai eu trois amendes depuis pour avoir brûlé des feux rouges, mais ce n'est qu'un détail. Même si tu me casses les noix depuis que je te connais, je tiens à toi voyons. Tu es comme ma deuxième sœur.

Je lâchais ces mots après avoir relevé la tête et dans un sourire affectueux, ce sourire que je réservais à mes proches.

- Dans un autre ordre d’idée, il nous faut retrouver la sorcière et son complice et comme Sophia et Zac sont morts, tu es la seule qui sait à quoi ces sorciers ressemblent.

Reprenais-je mon ton sérieux sans pour autant m’enlever de la tête cette envie de vengeance. C’étaient à cause de sorciers tels qu’eux que la guerre avait été déclarée.

Garnet me faisait subitement penser à Eliza. Toutes deux avaient été victimes des Sorciers. Toutes deux avaient perdu quelque chose contre eux qui les amenaient à se venger. Je retrouvais la force, la rage de vivre d’Eliza dans les paroles de Garnet surtout quand elle parle d’assassiner sa famille aux États-Unis. Je me demandais si Eliza avait déjà parlé avec Garnet. Je me demandais si elles pourraient s’apaiser mutuellement ayant vécu des tragédies semblables. Ok, ce n'était pas la même chose. Garnet ne voulait pas venger sa famille, mais bien la tuer. Certes … Elles vivaient avec quelque chose qui était douloureux, quelque chose que moi je ne peux pas vraiment comprendre. Je ne savais pas, mais à écouter inlassablement Garnet parler d’être une simple arme, un bête outil même, je n’ai pas pu m’empêcher de songer à Eliza. Bon, il fallait savoir que je pensais souvent à Eliza aussi en ce moment. Presque toutes les minutes, quelque chose me faisait songer à elle. Je voyais une image de femme sexy dans la rue et la vision d’Eliza m’arrivait en pleine face. Je crois que j’étais devenu fou.

Mais je fournissais quand même un effort pour rester dans la conversation. Non, non, mon cerveau n’était pas irrémédiablement perdu. Je culpabilisais tellement pour Garnet. C’était vrai que les Cracmols étaient un outil pour le Blood Circle. Nous n’étions même pas supposées nous lier à eux. Ils n’étaient que cela selon mon père. Pas pour moi.

- Je sais murmurais-je plus pour moi-même à un moment. Le Blood Circle est une armée ou l’on ne doit pas se lier à quiconque … Mais moi, je ne suis pas comme ça. Je ne l’ai jamais été même je crois.

J’avais terminé à voix tellement basse que je doute Garnet de l’avoir entendu surtout avec les « bips » intermittents des machines d’hôpital. Mais la jeune femme avait maintenant rétorqué sur l’agressivité que je trouvais au Blood Circle et une fois encore, elle trouvait le moyen de détruire mon idée de changer l’organisation la faisant passer pour plus civilisée. J’avais lourdement soupirer à ses arguments presque à 100 % en béton. Mais pourquoi je passais toujours pour le peureux de service qui souhaitait parler et négocier avant de frapper ? Dernièrement, nous avions beaucoup discuter du sort de Harry Potter et à chaque fois, il mourrait. Personne ne souhaitait le laisser vivre malgré mes arguments. Malgré que j’insistasse sur le fait que de tuer leur héros agirait comme un coup de pied dans un nid de guêpes. Mais quels idiots !

Mais Garnet n’avait fait que survivre toute sa vie et donc je pouvais comprendre sa réaction, elle d’attaquer en premier même si, hochant négativement la tête, je savais paraître encore comme le mec faible. L’impulsivité et l’impatience régnaient, toutefois, en maître chez Garnet et donc ses paroles m’avaient fait un peu peur surtout lorsque ses paroles de vengeance et de voyage à New-York me revenaient aussitôt en tête. Je n’avais donc pas pu la mettre en garde contre sauter dans le tas sans un plan.

- Mais un plan aide quand même à la réussite d’un projet. Je ne dis pas d’attendre 1 an loin de là, mais de ne pas décider, sur un coup de tête d’aller … assassiner ta famille qui t’as toujours maltraité.

Je n’avais pas pu m’empêcher d’être peu plus sévère sur ce coup-là, les poings fermés sur le rebord du lit. Je n’avais pas pu m’empêcher de la regarder sans ciller, la mettant en garde contre toute stupidité qu’elle voudrait commettre. Je vous jure que si j’apprends qu’elle est à New-York sans m’en parler, je vais la chercher par la peau des fesses et la ramener ici.
Bon, je me calmais quand même, car il nous fallait plus sérieusement parler des Sorciers qui l’avaient attaqué. J’eus, ainsi, droit à la révélation d’un dossier sur la mission d’espionnage de son petit groupe plus nombreux que seulement Sophia et Zack tout comme une description des deux Sorciers et du chien.

Pendant que je me dirigeais vers la porte pour demander d’avoir ledit dossier, Garnet parla d’une deuxième vengeance de ses mains soit envers la Sorcière l’ayant blessée.

- Garnet, ce n’est pas ta vengeance. C’est une affaire concernant le Blood Circle. Toi, tu dois surtout te reposer maintenant.

Dis-je sur un ton empli de chaleur. En même temps, j’entrebâillais la porte demandant le dossier de la mission. Pendant qu’on s’y adonnait, je me retournais vers la jeune femme dans un sourire de compassion.

- Ne commets pas l’erreur de croire qu’on ne veut pas la même chose que toi que je ne veux pas la même chose que toi. On va juste faire les choses dans l’ordre et surtout éviter d’autres blessés et morts dans nos rangs.

Faible … Faible … Si faible, si puéril et effrayé par la violence, la mort …  Faible. Ce mot m’affectait plus qu’on le croyait. Plus que je le croyais. Il m’étreignait de ses bras rampants, douloureux pour m’empêcher de bouger, de respirer jusqu’à ce que mon corps n’en pût plus. Jusqu’à à l’explosion, à un effluve d’émotions. Jusqu’à ce que je voie rouge … Sang … J’étais orgueilleux et éduqué tel une machine à tuer par mon père et qu’on me traite de ce mot. S’il y avait une chose que je craignais c’était bien cela. Je craignais d’être faible. Ce ne fut pas la première fois que Garnet me traitait de faible. Je me souviens de cette mission, je me souviens même encore de quand on s’est rencontré. Si sauvage, telle une bête. Surement, j’aurais eu tord d’avoir réagi, mais la colère avait empli toutes les fibres de mon corps aux mots de ma sœur de cœur. Je regrettais, ainsi, aussitôt mes mots.

- Je ne suis pas faible Garnet, mais pragmatique avais-je déclaré sérieusement. Puis, tu manques seulement d’expérience. C’est le fait d’un manque de patience et d’analyse de la situation dans laquelle tu es. Je suis désolé. Si tu veux, je peux t’y aider.

Souvent, j’avais l’impression que mes mots lui passaient complètement au-dessus de la tête. Quand elle avait une idée dans la tête, ici étant la vengeance contre sa famille, personne ne pouvait lui faire lâcher prise. Encore une fois, j’y revoyais Eliza. Une fois de plus, je me sentais faible, mais elle était différente. Je me sentais faible de ne pas pouvoir faire quoique ce soit pour lui faire changer d’idée. Elle me crachait au visage maintenant que ce n’était pas un coup de tête. Que tout était bien mené, depuis des années même. Je soupirais comme toujours lorsqu’elle était dans cet état. J’avais l’impression de voir un diable de Tasmanie en pleine agressivité : oui, j’avais vu un documentaire sur la BBC sur ces animaux récemment. Alors, sa propre agressivité décupla la mienne, une légère colère et je me moquais vraiment agacé par son comportement.

- Juste de la manière dont tu le dis signifie que C’EST un coup de tête !!!

Je me fichais totalement avec qui elle y allait. Je connaissais la plupart des combattants de l’organisation et donc j’ai juste à remarquer la disparition de l’un d’eux pendant quelques temps sans autorisation pour savoir qui. En tout cas, si quelqu’un faisait cela, elle ou il allait y goûter. Un soldat rebelle est un soldat mort ! Ayant été pilote de chasse, Olivia me l’avait bien appris. J’avais platement enlevé son visage de mon esprit pour aller demander le dossier de la mission dans laquelle se trouvait Garnet. Je m’impatientais de ne pas recevoir le dossier – on ne l’avait pas perdu quand même ! – alors que Garnet s’agaçait d’être materné par moi.

- Je dirais plutôt protéger ! Mais dis-ce que tu veux !

Lâchais-je un peu agacé par la tournure de la conversation. C’était dans ces moments que j’avais la nette envie d’être aussi sadique qu’un sorcier mangemort et de punir Garnet comme il se devait. Mais non ! J’avais trop de scrupules. Encore une fois, j’étais faible. Heureusement, on m’amena ledit dossier que je pus enfin feuilleter. Ludivine murmurais-je dans un souffle à ce prénom hors norme. Loin de moi l’idée de ne pas l’aimer. Certes, je me rendais souvent compte que les sorciers avaient des noms peu communs et parfois remontant à des temps ancestraux. J’haussais les épaules au peu d’information que nous avions de l’homme cependant. Il va me falloir mettre notre équipe d’espionnage sur lui.

Relevant le regard sur Garnet, je souris tristement à ses mots d’en parler plus tard et qu’elle savait ne plus faire la même erreur. Elle était éreintée, blessée et moi je me remontais contre elle. J’étais pathétique. Alors, je m’excusais.

- Je suis désolé Garnet d’être aussi sévère envers toi. C’est juste que je ne veux pas qu’il t’arrive quoique ce soit. Pour moi et que tu le veuilles ou non, tu vaux autant que Calista. Ok ? Repose-toi d’accord. Je reviendrais pour prendre des nouvelles de toi.

Je lui fis un clin d’œil puis, je quittais la chambre avec le dossier sous le bras et ferma doucement la porte. J’allais aussitôt chercher une jeune femme que je savais des plus loyale, combattive et efficace dans son travail pour garder la chambre contre ceux qui agissaient avec émotion : Jezebel.