Moïra & Jin

Cause right now we're on the same side ft. Moïra

Février 2021

Jin a eu une rude journée. Les cours se sont défilés et elle n’a pas eu une seule pause. Fatiguée, elle n’en peut plus. En traversant un couloir pour rejoindre une nouvelle salle de classe, elle pense à son canapé qu’elle aurait dû rejoindre en mangeant des dragées surprises. Mais au lieu de ça, l’a voilà qui doit donner un énième cours de la journée. Elle arrive enfin devant sa salle de classe, ouvre la porte et la trouve vide.

Pendant qu’elle patiente avec une certaine appréhension, elle repense à la proposition qu’elle a acceptée il y a quelques semaines. En effet, la guerre faisant rage, il est important que les élèves aient un maximum de connaissances afin de soigner aux mieux les blessés. Pour ce faire, des cours particuliers ont été proposés. De nombreux élèves étaient enthousiasme. Toujours ravie d’enseigner, Jin a trouvé que c’était une excellente idée. Elle sent ses élèves bouleversées par cette guerre et impuissants, comme elle. En effet, Jin aimerait en faire davantage pour aider la population à y mettre un terme et à retrouver la paix. Avec ses connaissances en potion, Jin sait qu’elle peut apprendre des éléments fondamentaux et simples à ces élèves pour les rassurer et à les armées aux mieux. Quelques jours après avoir accepté, Jin a appris que ces cours se feront conjointement avec Moïra Macfusty. Lorsqu’elle a appris que c’était avec elle, une boule s’est formée dans son ventre. Jin a une certaine antipathie pour Moïra. Durant leur année d’études, elles étaient rivales. Toutes deux premières de classe, chacune voulait battre l’autre. En plus, Moïra étant à Gryffondor, Jin en est jalouse. Elle aurait bien aimé y être elle aussi, pour se rapprocher de sa sœur, Harper. Mais le Choixpeau magique l’a envoyé à Serpentard. Cette nouvelle lui reste toujours au travers de la gorge. Mais au fond d’elle, la présence de Moïra dans les cours communs entre Serpentard et Gryffondor rajoutait un peu de piment dans sa vie et la poussait à en faire encore davantage, à inventer des crasses des plus farfelues pour se venger de celles de Moïra.
Comment est-ce que se sera, tout à l’heure, lorsque Moïra va arriver ? Vont-elles réussir à s’entendre pour réaliser ce cours ? Ou leur rivalité va-t-elle prendre le dessus, comme autrefois ? Jin s’en son cœur s’accélérer et ses mains commencent à trembler. Elle regarde l’heure. Moïra devrait déjà être là, elles avaient prévu de se voir en avance pour préparer un minimum le cours. D’ailleurs, même les élèves sont en retard. Dorénavant, ce cours promet.

Soudain un brouhaha se fait attendre. Jin se dit que ça doit être ses élèves qui arrivent enfin. Effectivement, une masse noire entre dans la classe, chacun prenant une place de libre. Le chahut lui fait mal aux oreilles. Ah mais pourquoi a-t-elle accepté ? Elle n’est vraiment pas d’humeur ce soir.

« Mais pourquoi vous êtes en retard ? » crie Jin pour combler le bruit ambiant.

« C’est à cause du professeur de défense contre les forces du mal »

« Bon, ça ira pour cette fois, maintenant prenez-place »
Mais qu’est-ce qu’elle fait Moïra, pourquoi n’était-elle pas encore arrivé ? Je fais quoi en attendant, je commence déjà, mais par quoi ? Son cœur s’accélère et elle sent ses mains qui tremblent. Aurait-elle accepté en sachant que le cours se donne conjointement avec Moïra ? Jin n’en est pas sûr. Voyant que Jin ne commence pas son cours, les élèves continuent de parler entre eux. Son mal de tête revient, ses pensées tourbillonnent dans sa tête. Des souvenirs lui reviennent en mémoires. Comme la fois où Moïra lui a envoyé un pétard sur sa table. Boum-boum-boum. Son cœur bat très fort dans sa poitrine.

« Allez Jin, il faut prendre une décision maintenant » se dit-elle à voix haute.

En plus, avec sa fierté, elle ne veut pas que les élèves remarquent son anxiété…Prenant son courage à deux mains, Jin regarde ses élèves et leur dit, comme si de rien n’était :

« Bon, nous allons commencer par une potion qui stabilise les signes vitaux…Très pratique d’en avoir une petite fiole dans son sac en attendant l’arrivée des soignants. Vous verrez, c’est facile. Ouvrez vos grimoires à la page 368 »

Les élèves s’exécutent et commencent à lire la recette. La salle est dans le silence. Jin effectue plusieurs respirations pour se calmer, le silence lui faisant du bien. Soudain la porte s’ouvre en grand et une femme entre dans la classe. Il s’agit de Moïra.

Jin & Moïra

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Février 2021

Lorsqu’il avait été fait mention de créer un nouveau cours d’un tout autre genre pour les étudiants, Moïra avait tendu l’oreille avec intérêt. La direction s’était décidée à ouvrir un cours de premier secours version sorcier. Bien entendu, celui-ci n’était pas du tout obligatoire et s’adressait à tous les étudiants qui souhaitaient apprendre les rudiments des premiers soins à donner à un blessé. Forcément, la professeure de Médicomagie ne pouvait pas passer à côté d’un tel enseignement à dispenser aux têtes blondes. Elle n’a pas pris un long temps de réflexion pour se proposer de l’animer. A voir la réaction de certains de ses collègues, ils étaient plus que soulagés qu’elle s’en charge. Moïra prônait l’importance de préparer les étudiants aux potentiels événements qui les attendent dehors. La sorcière en avait déjà  vu suffisamment en tant que Médicomage à Sainte-Mangouste. Elle ne gâcherait pas l’éducation de cette nouvelle génération de sorciers en herbes. Ils méritaient d’obtenir toutes les cartes en leur possession avant de se lancer dans ce monde sans pitié pour les faibles et les ignorants. En revanche, quelle ne fut pas sa surprise d’entendre la participation de Jin Auburn !

Sa rivale sur les bancs de Poudlard la suivait visiblement où qu’elle aille. Les deux anciennes étudiantes s’étaient retrouvées, étonnées, à la rentrée de septembre 2020. Moïra n’aurait pas pensé la revoir de sitôt. Sans être de parfaites ennemies, car il n’y a pas de profonds griefs entre elles, elles n’ont pas vraiment ce qu’on appelle un atome crochu. Quoique… à bien y réfléchir, si. Elles se ressemblent plus que ce qu’elles semblent penser ou vouloir le croire. Moïra et Jin. Le soleil et la lune. La Gryffondor et la Serpentard. Lors de leurs cours en commun, elles étaient constamment en compétition pour obtenir la meilleure note et cela allait jusqu’à recompter le moindre point. Au fond, la jeune femme appréciait ce challenge la stimulant cérébralement. Il est clair que l’acharnement de Jin à lui mettre des baguettes dans le balais n’est pas étranger à sa plus que réussite scolaire. Moïra n’aurait sans doute pas mis autant de cœur à être première de classe sans la présence d’une rivale qui en valait la peine. Elle se serait simplement assurée d’obtenir les notes suffisantes pour entrer à l’université et puis décrocher un job dans le prestigieux centre hospitalier de Londres. Cette dynamique a été bénéfique même si Moïra ne l’avouera sans doute jamais devant l’intéressée.

En retard. Oui, elle est définitivement en retard. Elles s’étaient mises d’accord pour se rejoindre avant la première leçon de leur cours en commun. Finalement, la sorcière s’était plongée dans de longs parchemins traitant de maladies orphelines magiques et le temps avait filé à la vitesse d’un sort impardonnable. Zut. Jin va me tuer. Au moins du regard, pense-t-elle, en détalant dans les couloirs de l’école. Bien évidemment, il faut que cela tombe au moment où tous les étudiants sortent en trombe des salles de cours. Autant, il y a dix ans, la sorcière n’aurait eu aucun scrupule à les bousculer pour se créer un passage, autant aujourd’hui, elle était sensée représenter un exemple, un modèle pour eux et blablas. Bref, interdit de les propulser à l’autre bout du couloir d’un coup de baguette. A la place, la jeune femme se grandit le plus possible et se fend un chemin à travers les vagues disproportionnées de gamins boutonneux. Son faciès se modifie en une menace vivante des mauvais jours. Et ça marche ! Ils s’écartent finalement interrompant brutalement leurs conversations. Parfait. La professeure peut se évoluer jusqu’à la classe, lieu de rendez-vous avec la professeure Auburn junior.

Elle colle son oreille à la porte. Celle-ci est déjà refermée. Heureusement, elle entend encore des chuchotements de la part des étudiants. Elle inspire un grand coup histoire de faire ralentir les battements effrénés de son cœur. Elle donnera pas le plaisir à Jin de paraitre échevelée. Elle comprendra tout de suite qu’elle s’était hâtée de la rejoindre. Oh non, elle ne lui tendra pas cette satisfaction sur un plateau. D’un geste habile des doigts, elle resserre sa longue cape. Puis, elle frappe deux coups sur le bois et entre dans la pièce.  

- Bonjour tout le monde !

Elle évite sciemment le regard de Jin. Pour l’instant, ses prunelles se concentrent sur les têtes connues de ses élèves. Ceux-ci la regarde également. A certains, elle leur fait des clins d’œil complice. Bon, ce sont pour la plupart des cas sociaux, mais merde, on s’y attache à ces gosses. Bon, les pires ce sont ceux de la troisième année. Par merlin, cette génération a dû subir un problème génétique. Ce n’est pas possible autant de bras cassés dans une même classe. Et pourtant ! Ceux-là, elle plaint très sincèrement ces collègues qui auront l’immense plaisir de les avoir comme stagiaires. Il leur faudra beaucoup de bièraubeurre !  Et à en voir la tête de Jin, elle aussi semble en avoir besoin. Elle s’approche de sa collègue au-devant de la classe.

Lui offrant son plus sourire d’excuse, elle lance un peu à la Cantonnade :

- Veuillez m’excuser, j’ai été retenue par le professeur de défense contre les forces du mal ! Une histoire de …

En voyant la tête déconfite voire très amusée des étudiants, elle s’arrête soudainement incertaine de son excuse. Ah. Ai-je fait une boulette, semble-t-elle chuchote à l’un de élève au premier rang. Celui-ci fait glisser ses doigts sous sa gorge. Zut ! Lentement, comme un condamné, elle se tourne vers la professeure Auburn. Merde. Elle va vraiment finir par la tuer. Glissant nonchalamment, les mains dans les poches de son pantalon, elle hausse les épaules. Autant affronter vaillamment son futur décès plutôt que le reporter, non ? Comme il s’agit, en théorie, de sa force, elle y ajoute une petite touche personnelle pour dédramatiser la situation en lui disant :

- Ahem. Laisse-moi deviner, ils t’ont déjà donné cette excuse, c’est ça ?

De petits rires s’échappent des rangs. Super, le soutien. Ce sera retenu sur leur note cet acte de haute trahison. Malgré tout, la jeune femme est amusée par la situation. Elle espère juste ne pas avoir créer un incident diplomatique avec Jin. Celle-ci est bien capable de le lui faire payer. Il est temps de lui montrer sa bonne foi.

- Vraiment désolée, je n'ai pas vu le temps passé, lui glisse-t-elle à voix basse, avant d’ajouter plus haut, alors, qu’est-ce que j’ai manqué, chère consœur ?

Moïra & Jin

Cause right now we're on the same side ft. Moïra

Février 2021

Lorsque Moïra entre dans la salle, Jin n’en revient pas. Déjà qu’elle se permet d’arriver en retard, mais en plus, elle est insolente. Arriver et prétexter être retenue par la professeure de défense contre les forces du mal…C’est à se demander si Moïra attendait en écoutant derrière la porte de la salle de classe. Jin la fusille du regard. Dorénavant, la collaboration avec Moïra risque d’être rude. Déjà qu’elle avait beaucoup d’appréhension, le comportement de la sorcière ne la rassure guère. En plus, elle ose chuchoter à l’oreille des étudiants. Un comportement que Jin trouve immature, surtout qu’elle n’en a pas compris le contenu. Elle se sent presque menacée par le comportement de Moïra. C’est que Jin prend son rôle d’enseignant très à cœur. Pour elle, il s’agit d’éduquer ses élèves, déjà en leur montrant le bon exemple. Elle s’évertue à toujours préparer à l’avance ces cours, les devoirs et effectue ses corrections au fur et à mesure. Toujours à l’heure, elle ne supporte pas les retardataires et les élèves le savent très bien. Jin chuchote à sa collègue d’un ton froid :  

- Hum, bonjour Moïra. Eh oui, ils m’ont déjà donné cette excuse…Elle continue en chuchotant de sorte que les élèves ne l’entendent pas. Venant de toi, ça ne m’étonne guère que tu sois en retard…

Jin la fixe d’un retard perçant avant de poursuivre, toujours en chuchotant :

- Comme je disais à nos élèves avant ton arrivée, j’ai décidé de débuter par une potion qui stabilise les signes vitaux. Ils sont déjà en train de lire la recette dans leur grimoire. Je te propose d’expérimenter avec moi. Je rajouterai un peu d’un ingrédient pour leur montrer ce qu’il ne faut pas faire. Cela leur fera un exemple à ne pas suivre.


Jin se sent honteuse de s’être montré si rude avec Moïra. Peut-être est-ce le stress qui prend le dessus de la sorcière. C’est qu’elle a de la difficulté à gérer ses angoisses. Pour adoucir l’atmosphère elle dit à Moïra :

- Euh désolé. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. J’espère que le programme que j’ai choisi pour ce cours te convient. Je…je ne savais pas trop par quoi commencer. Tu voudrais m’aider à faire une expérimentation ?

Jin se lève et prend un chaudron qui se trouve sur sa table. Devant les élèves, elle demande à Moïra de lire les ingrédients nécessaires, afin de les préparer.

- Comme vous le savez déjà, enfin, je l’espère, en potion, il est très important d’être très rigoureux. Si un des ingrédients est mal préparés ou les quantités mal mise…Pour vous donner un exemple, je vais rajouter un tout petit peut plus de poudre de pieuvre. Comme vous allez le voir, le résultat sera magistral ! Cette expérimentation a aussi pour but de vous montrer qu’il vaut mieux réaliser des potions faciles pour être sûr de leur efficacité. Une potion mal préparée peut avoir des résultats désastreux.

Ce que Jin s’apprête à réaliser lui fait penser à son école à Poudlard. En effet, les deux sorcières se sont fait des farces, jamais bien méchante, l’une à l’autre durant toutes leur scolarité. Adulte, Jin s’avoue que ces blagues lui permettaient de ne pas s’ennuyer. Lors de sa scolarité, Jin avait beaucoup de temps libre. Première de classe sans avoir besoin d’ouvrir un grimoire, elle passait son temps à chercher des farces, les plus drôle les unes que les autres. Pour ce faire, elle se rendait régulièrement au magasin de farces et attrapes de Pré-au-lard ou allait trouver des idées à la bibliothèque de l’école. Son but n’était jamais d’être cruelle ou de se venger, mais juste de faire rire la galerie. Jin a toujours été plutôt solitaire et faire rire était un moyen pour elle, le pensait-elle du moins, de peut-être d’avoir, enfin, une amitié. Bien que la sorcière dise aimer être seule, au fond d’elle cela la faisait souffrir. Elle aurait bien aimé aussi avoir un camarade à qui raconter tous ses tourments. Elle avait bien son hibou Langsa, avec qui elle fait des sessions câlines et lui racontent toutes ses peurs et ses angoisses, mais le hibou ne lui prodiguait jamais de conseils. Il se contente de se frotter à elle et de lui mordiller gentiment les doigts.

Jin regarde attentivement la réaction de Moïra des questions plein la tête. Va-t-elle comprendre la réaction plutôt froide de Jin au début de leur échange ? Comment va-t-elle réagir ? Craintive, elle la fixe afin d’y desceller ses émotions.

Jin & Moïra

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Février 2021

Bon, cette épreuve n’est pas facile et commence plutôt mal pour la MacFusty. Celle-ci est la victime des regards goguenards des étudiants et sans aucun doute d’un meurtrier de la part de la professeure Auburn. A ne pas en douter, sa tentative d’humour pour apaiser les tensions avec sa collègue ne va pas avoir l’effet escompté. Seuls les étudiants trouvent ça amusant. A dire vrai, Moïra estime que ce n’est pas une grande affaire. Des gens sont tout le temps en retard dans leur vie, tous les jours, à tous les rendez-vous…bon est-ce qu’elle essaie de se justifier ? Oui, totalement. Il faut dire que pour une fois, la jeune femme avait prévu d’être à l’heure et de s’en tenir au plan mis en place avec Jin pour officier cette première journée à enseigner ensemble. Ce n’est pas si simple de se coordonner d’autant que chacun est une spécialiste dans son propre domaine. Moïra n’a pas d’appréhension particulière mais aspire à donner toutes les informations nécessaires aux étudiants vis-à-vis des épreuves qui les attendent. C’est d’une importance capitale à ses yeux et là-dessus, elle est certaine de s’accorder avec Jin. Ce sera une grande première pour toutes les deux, cela dit. Evidemment, c’est un ton froid, que dis-je glacial, qui accueille Moïra. Le visage de la professeure concerne un air neutre alors qu’elle lui rétorque à son tour, à voix basse :

- Tout comme ton évidente baguette dans le …. Dit-elle, en laissant sa phrase en suspens.

Ses yeux se rivent dans ceux de la professeure Auburn s’assurant qu’elle comprend bien son message. Pour qui se prend-t-elle d’émettre un tel jugement sur elle ? Oh, la reine des glaces semble être de sortie ! La voix de Moïra s’estompe pour laisser place à la prochaine tirade toujours en chuchotant. La professeure est contente de constater qu’à part quelques curieux, la majorité des élèves sont plongés dans la lecture donnée par Auburn. Au moins, ils n’essaieront pas de tendre l’oreille et de saisir les désaccords entre les deux jeunes femmes. Moïra n’a pas l’intention d’être la cible des ragots de la semaine qui vient et encore moins d’être associée à Jin. Cela lui rappellerait trop de souvenirs de leurs années d’études à lutter l’une contre l’autre pour être sommet. Prenant une grande respiration, la MacFusty se concentre sur l’explication de Jin. Elle hoche la tête en l’écoutant.

- C’est un bon début. Un basique indispensable à l’heure actuelle. Normalement, les plus âgés devraient être en mesure de se débrouiller quant aux plus jeunes, ils pourront toujours rejoindre un groupe plus expérimenté, confirme-t-elle, tentant de mesurer ses propos afin de maintenir une entente cordiale entre elles.

L’aveu de la professeure Auburn lui fait dresser un sourcil. A-t-elle bien entendu Jin Auburn s’excuser auprès d’elle ? Jetant un coup d’œil par la fenêtre, elle constate qu’étrangement il n’y pas de giboulées de neige. Est-elle malade ? Se pourrait-il qu’elle soit réellement sincère ? Sur ses gardes, Moïra ne préfère ne pas trop y croire. Elle connait bien l’intelligence de son ancienne rivale. Celle-ci est bien capable de tenter une parade pour la rouler plus tard. Fronçant les sourcils suite à sa proposition, la jeune femme constate que dans tous les cas, elle est prise au piège. Elle ne peut décemment pas refuser son invitation devant les étudiants suspendus à leurs lèvres. Alors, elle ne peut qu’accepter.

- Bien sûre, professeure Auburn, avec plaisir, lui répond-t-elle, avec une voix faussement sympathique.

Moïra prend place aux côtés de la professeure des potions attentive à ses indications. Elle prend le parchemin dans ses mains et se met à lire les ingrédients. Elle obtempère sans pour autant négliger de surveiller l’expression faciale de Jin. Elle n’arrive pas à mettre son doigt dessus mais elle est sûre que celle-ci lui prépare quelque chose. Moïra est convaincue, peut-être parano, que Jin veut se venger de l’avoir abandonner lors du début du cours et surtout de sa tentative ratée, c’est sûr, d’humour. Pour l’instant, elle reste en retrait et laisse la scène à la sorcière de son âge. Elle doit bien admettre, à regrets, que celle-ci sait captiver l’attention des élèves. Ils l’écoutent avec une grande attention. Il est clair que le mot « magistral » attire inexorablement tous les regards vers le chaudron fumant. Quant à Moïra, elle jette un petit coup d’œil à Jin. Est-ce vraiment bien nécessaire tout cela ?  A nouveau, elle se  penche vers et lui demande à voix basse :

- Loin de moi l’idée de douter de tes talents de potionniste, mais tu es bien sûr de ton coup là ? Sans vouloir te mettre la pression, si la classe se met à cramer, ce sera à toi d’expliquer le pourquoi du comment à la direction.

Face aux étudiants, ses doutes sont illisibles sur son visage. Moïra se dit que si Auburn reste proche du chaudron cela ne doit pas être si dangereux que cela. De plus, elle n’est pas le genre à mettre la vie des élèves en danger tout cela pour une vengeance puérile. Alors, peut-être un peu bêtement, la sorcière se détend et reste proche de sa collègue. Elle appuie même les propos de l’enseignante en opinant du chef. Sur ce point-là, elle a tout à fait raison.

- En effet, la professeure Auburn a raison. Une potion mal préparée peut également créer des complications à la personne que vous essayez de guérir. Chaque ingrédient doit être contrôlé à plusieurs reprises tout comme la recette que vous suivez. N’essayez pas de vous sentir potionniste du jour au lendemain, c’est d’accord ?

Moïra espère que le message est bien passé. Elle n’a pas franchement envie d’apprendre dans les prochains jours que les adolescents ont essayés diverses techniques enseignées par curiosité. Les résultats pourraient être dévastateurs. L’important est de bien faire passer le message sur la sécurité de chacun. C’est essentiel et suffisant pour leur âge. On ne joue pas avec la vie des autres. Le regard dur, la professeure de médicomagie scrute chacun des étudiants pour être certaine que leur message passe bien et reste ancrée dans leurs petites têtes. Il ne manquerait plus que Jin puisse le reprocher de donner de mauvaises idées à leurs élèves.

Moïra & Jin

Cause right now we're on the same side ft. Moïra

Février 2021

Jin se souvient de ses nombreuses heures passées à essayer de nouvelles potions. Déjà lors de sa scolarité à Poudlard, les autres élèves pouvaient la voir farfouiller la bibliothèque de l’école à la recherche de grimoires sur les potions. Ensuite, elle se rendait dans la salle commune et essayait ses trouvailles. De nombreuses fois, ses potions ont raté et elles ont explosé. Heureusement, il n’y a jamais eu de gros dégâts. Mais il en fallait davantage pour que Jin abandonne. Déterminée, la sorcière recommençait jusqu’à la réussite. Elle espère que, dans son enseignement, ses élèves auront la même détermination de la réussite qu’elle et que chacun puisse réussir, malgré leurs difficultés et les obstacles rencontrés.

La remarque cinglante de Moïra laisse un goût amer à Jin. Non mais, pour qui se prend-t-elle ? Déjà qu’elle se permet d’arriver en retard, de faire de l’humour pas drôle, mais, en plus, elle se permet de l’insulter ? Et ce, en la regardant droit dans les yeux ? Jin ne baisse pas son regard et la fixe également. Néanmoins, Jin décide de ne pas relever et de continuer le cours, comme si de rien n’était. Heureusement d’ailleurs que les élèves n’ont pas entendu leur propos, car Jin essaie toujours d’être le modèle à suivre en tant que professeur.

Jin approuve l’idée de Moïra concernant l’entraide entre les élèves. Pour elle, aider son prochain est tellement naturel qu’elle oublie que, parfois, pour les autres, ce n’est pas le cas. Il s’agit également d’une valeur qu’elle met en place dans ses cours de potions.

- En voilà une très bonne idée, professeur MacFusty

Pendant que Moïra lit les ingrédients, Jin se remémore son coup qu’elle a préparé. Va-t-elle réellement aller jusqu’au bout de son idée, ou va-t-elle se dégonfler au dernier moment ? Elle regarde attentivement la sorcière en se souvenant de leur rivalité. Un dernier coup…ça peut être drôle. Et également un excellent apprentissage pour les élèves présents. De l’autre côté, cela peut provoquer un mauvais exemple à suivre. Ou peut-être justement une leçon à retenir. Perdue dans ses pensées, elle en oublie de suivre la lecture de Moïra et sursaute lorsque cette dernière lui parle à voix basse. Genre de rien, elle lui rétorque en chuchotant, tout en la fixant droit dans les yeux :

- Ne t’inquiète pas, je sais ce que je fais et la classe ne va pas brûler, crois-moi. Je suis sûr de ce que je fais. Et s’il se passe quelque chose, j’en prendrai l’entière responsabilité. Ne t’affole vraiment pas.

Jin espère ainsi se montrer rassurante envers Moïra pour qu’elle reste le plus près du chaudron fumant possible. Seulement ainsi, sa farce pourra fonctionner. Mais pour y parvenir, il est nécessaire que Moïra ne se doute de rien.

Face à la dernière réplique de Moïra, Jin sourit intérieurement. Ah si elle savait ce qu’elle avait prévu ! De l’autre côté, elle sent que la sorcière va lui en vouloir, si elle va jusqu’au bout de son idée. Mais Jin n’est pas du genre à ne pas aller au bout de ses idées.

Au fur et à mesure que Moïra lit les ingrédients, Jin les rajoute dans le chaudron. Ce dernier change de couleur sans arrêt, en passant du jaune canari, au vert cramoisi, puis au rouge carmin. Jin adore voir ses changements de textures ou de couleurs dans ces chaudrons. Elle considère qu’il s’agit d’une autre forme de magie. De la fumée s’échappe du chaudron sans s’arrêter. Lorsque Moïra arrive à l’ingrédient tant fatidique, à savoir la poudre de pieuvre, Jin saisit cet ingrédient pour le rajouter. Comme si de rien n’était, elle s’approche du chaudron pour le rajouter.

- Et voilà, maintenant le dernier ingrédient, la poudre de pieuvre. Comme je vous l’ai déjà annoncé, je vais en rajouter davantage afin de vous permettre d’observer les dangers d’une potion mal préparée. Ne vous inquiétez pas, la salle ne va pas exploser, c’est sans danger.

Tout en restant encore près du chaudron, Jin demande à Moïra de brasser la mixture. Prenant les élèves à témoin en espérant que cette stratégie obligera Moïra à rester près du chaudron, Jin dit :

- Bon, pendant que la professeur MacFusty mélange les ingrédients, je vous propose de lire les bienfaits de cette potion.

Jin s’éloigne du chaudron pour aller chercher le grimoire et, pendant qu’elle tourne le dos à Moïra et aux élèves, sourit. Ah s’ils s’avaient ce qu’il va se passer maintenant !
L’air de rien, Jin prend son grimoire et se retourne afin d’assister au spectacle. Elle voit la fumée du chaudron qui commence à changer de couleur. Elle devient davantage orange. C’est le signe. Jin s’éloigne encore un peu plus du chaudron.
Soudain, un gros BOUM retentit dans toute la classe. Les élèves crient pendant que Jin éclate de rire à gorge déployée. Le liquide à l’intérieur du chaudron s’est envolé dans toutes les directions et retombe dans un nuage de fumée. Jin observe la scène avec ravissement. Voir un liquide changer d’état la fascine toujours autant, bien qu’elle sût ce qui allait se passer. Moïra étant proche du chaudron, elle n’a pas été épargnée. Jin la fixe du regard afin d’y lire une réaction. L’état de surprise passée, les élèves sont fascinés par le spectacle. Une pluie de nuage, formée par de minuscules particules multicolores, retombent dans l’ensemble de la classe. Ainsi, le sol est transformé maintenant en un arc-en-ciel hyper glissant.

- Hum…Faites tous très attention. La poussière n’est absolument pas dangereuse, mais vous risquez de tomber si vous marcher dessus. A votre place, je ne tenterai pas l’expérience.

Tout s’est déroulé à merveille, comme Jin l’avait prédit. Elle est contente de sa farce et un sourire est visible sur son visage. Regardant attentivement l’état de Moïra, Jin lui dit sans cacher son contentement :

- Désolé professeur MacFusty pour ce désagrément.

Jin & Moïra

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Février 2021

Quelle malchance quand même de tomber sur Jin Auburn en tant qu’assistante pour donner ce cours de premier secours version sorciers aux étudiants. Ce n’est pas qu’elle n’apprécie pas la rousse. Non c’est bien plus viscéral que cela. C’est profond. Lointain. Par Merlin, qu’est-ce que ça dure dans le temps ! Moïra n’aurait jamais pensé recroiser la route un jour de sa plus grande rivale dans une salle de cours. Et voilà, que celle-ci fera partie de sa famille par alliance d’ici quelques mois. A quel point le destin aime les rassembler sur la même trame ? Elle ne doute pas de l’ambition de Jin de se hisser toujours plus haut dans les potions et de le faire savoir au monde entier. Ah. Quelle prétentieuse celle-ci. Arf. Moïra ne sait jamais vraiment trop sur quelle jambe danser en sa présence. Jin est compliquée. Leur relation l’a toujours été aussi loin qu’elle s’en souvienne. D’une certaine manière, l’ancienne médicomage respecte les compétences de sa collègue et son intelligence. La preuve en est dans sa manière de mener ce cours malgré les turbulences entièrement de sa faute, du début de l’heure. Jin est compétente, du moins, elle l’était. Moïra l’espère que c’est toujours le cas, car effectivement, elle n’a pas franchement l’envie de faire les frais d’un excès de confiance de la part de l’autre enseignante.

Cette entreprise est périlleuse. Rajouter un ingrédient qui ne figure pas dans la recette. Ce n’est pas de la cuisine là. On ne parle pas uniquement d’une tarte dégueulasse (qui servira à colmater un muret) mais bien d’une potion qui peut être dévastatrice si mal préparée. En se renseignant sur le monde moldu, Moïra a vu de nombreuses vidéos (accro à son smartphone celle-ci) de professeur de physique ou chimie s’amusant à démontrer à leurs élèves des expériences hors du commun. Autant la MacFusty a pu se gausser allègrement du malheur de ces pauvres moldus, autant elle n’a pas franchement envie d’en faire les frais surtout si c’est de la faute de la professeure Auburn. Il est hors de question qu’elle lui en donne la satisfaction. Si celle-ci prendrait bien trop de plaisir et le lui rappellerait jusqu’à leur mort à toutes les deux, ce qui pourrait arriver très prochainement si la rousse ne fait pas attention à sa préparation. Etrangement, Moïra est perturbée par le fait que Jin la remercie devant tous les élèves, sans doute une façade de sa part et de deux qu’elle lui confie être parfaitement maître de sa combine. Elle ne prendra la responsabilité ? S’attend-t-elle à des problèmes ? Moïra fronce les sourcils, vraiment inquiète. Qu’a-t-elle prévu, cette sorcière ?

- J’aimerais être aussi confiante que toi, marmonne-t-elle, à son attention.

Sans preuve de l’évidence d’un plan machiavélique, Moïra ne peut rien faire d’autres que de suivre instructions de la professeure Auburn. Clairement moins calée que Jin, même si elle ne l’avouera jamais, dans l’art des potions, la médicomage est presque émerveillée par le talent dont fait preuve sa collègue pour découper, presser, ajouter les ingrédients dans leur chaudron fumant. Le contenu de celui-ci suit les couleurs de l’arc-en-ciel. C’est magnifique. Malheureusement, il faut que ça soit créer par Auburn, quelle injustice ! Jin est concentrée, le pli évident au-dessus de ses sourcils la trahit. La brune voit également passer dans son regard toutes les émotions liées à cette passion chatoyante chez elle. Jin aime ce qu’elle fait et elle est douée, c’est indéniable. Inutile d’être de mauvaise foi. En jetant un coup d’œil aux élèves, Moïra constate que les étudiants ont enfin mis le mode silence et suivent avec attention, tout comme elle, la magie opérer grâce aux mains expertes de la jeune sœur d’Harper. Moïra se crispe imperceptiblement lorsque Jin annonce débuter l’expérience. Ça y est le moment de vérité !

Obéissante, Moïra reste près du chaudron lui jetant un dernier regard d’avertissement. Cependant, ses défenses ont diminué en voyant la passion de Jin pour son métier. Moïra sait reconnaitre la beauté du talent à l’état brut. Elle en oublie presque l’animosité du début du cours entre elles. Et c’est sans doute sa plus grave erreur, mais la jeune femme est tout simplement subjuguée et sa curiosité l’emporte sur les précautions à prendre en compagnie de sa vieille rivale. La brune mélange, une fois, deux fois, trois…et, à peine Jin s’est-elle éloignée, que la mixture se met à fumer et le chaudron faire un bruit de cocotte-minute. Un sifflement dont la jeune femme se serait bien passée. Le changement brusque de couleur et de texture met la puce à l’oreille de la MacFusty. Cependant, la réaction s’enchaine et elle n’a pas le temps de se mettre à l’abris. Un grand BOUM retendit dans la pièce. Très vite, la jeune femme sent son visage se recouvrir d’une mousse dégoulinante. Elle entend d’ailleurs le rire de sa collègue et les cris des étudiants stupéfaits. Du bord de sa cape, Moïra nettoie ses yeux uniquement pour le plaisir de foudroyer du regard Jin. Un sourire crispé aux lèvres. Son message est pourtant clair. Tu vas le payer amèrement, Jin. Tu n’as vraiment pas changé hein. Si c’est la guerre que tu veux alors très bien, pense-t-elle en la fixant droit dans les yeux.

- Quelle amusante présentation, professeure Auburn. On pourrait presque croire que vous aviez tout prévu à l’avance… dit-elle, en conservant un air faussement amical.

Hors de question de laisser éclater le volcan de fureur qui hurle en son corps. Pendant ce temps-là, les étudiants sont tout émerveillés et les conversations vont bon train. Ils semblent appréciés la nouvelle décoration des bureaux et la piscine de mousse improvisé par la professeure Jin. Une idée frétille immédiatement dans son cerveau lorsqu’elle entend la phrase de sa collègue. Un faux sourire aux lèvres. Moïra frappe dans ses mains, très vite accompagnée par les étudiants tout en se rapprochant de Jin. A quelques pas, la sorcière fait mine de perdre l’équilibre en glissant sur ladite mousse arc-en-ciel. Poussant un cri méritant directement un prix pour son talent d’actrice, la brune veille à tomber pile contre le dos de sa collègue propulsant celle-ci contre le sol. Bien évidemment, elle ne fait aucun effort pour paraître plus légère en retombant dans son dos. Après s’être assurée que son nez a bien été percuté par son volumineux grimoire, la jeune femme se met à genoux à côté de sa collègue.

- Oh non, professeur Auburn, pardon ! Par Merlin, mais quelle maladroite ! Est-ce que vous allez bien ? J’ai glissé sur votre merveilleuse mousse….

Fausse samaritaine, la MacFusty s’emploie à aider sa collègue à se remettre dans une position assise pour contempler les dégâts évidents à son faciès. Ses yeux, contrairement à ses paroles, ne mentent pas. Lui faisant passer le message très clair qu’à présent la balle est au centre. Levant un bras, Moïra interpelle les étudiants restés bouche-bée devant la scène.

- Allons, allons, ne restez pas les bras ballants venez aider votre professeur à se relever.

Laissant les élèves agir avec précaution pour porter assistance à la Auburn.Moïra installe un tabouret à l’attention de sa collègue pour que les étudiants puissent l’y guider. Se tournant vers le reste de la classe, elle ne profite pour sortir sa baguette. A nouveau, elle l’agite pour utiliser le sort récurvite histoire de ne plus laisser aucune trace de la vicieuse potion de Jin. Inutile qu’un étudiant ne se blesse également. Cependant, elle prend plaisir à voir être autant tartiner qu’elle-même par la mousse colorée. Franchement, dans quel état, sont-elles ! Posant les mains sur les hanches, pendant que les élèves, à part deux courageux restés près de la professeure Auburn, se réinstallent à leur place, Moïra en profite pour leur expliquer leur deuxième thème :

- Le malheur de la professeure Auburn tombe à pic, sans mauvais jeu de mots. Nous allons pouvoir rebondir sur les blessures mineures dont nous pouvons écoper au quotidien. Est-ce que quelqu’un à une idée d’un sort pour aider la professeure Auburn et son nez dans un piètre état ?

Moïra & Jin

Cause right now we're on the same side ft. Moïra

Février 2021

Lorsque Jin voit le visage de Moïra dégoulinant de la mousse, elle n’en peut plus de rire. Pourtant, elle n’a aucune animosité envers Moïra. En effet, bien que les deux sorcières se faisaient énormément de farces lors de leur scolarité, Jin sait qu’elle connait peu Moïra. Elles n’ont jamais discuté ensemble, se contant de leur rivalité et de se faire des crasses. Peut-être qu’un jour celle-ci sera mise de côté…ou pas. Peu importe pour Jin. Elle ne ressent pas le besoin de se rapprocher de Moïra. D’ailleurs, lorsque cette dernière la foudroie du regard, Jin continue tout de même de rire et n’essaie pas de s’en cacher. Elle sent qu’elle va le payer cher, mais le spectacle en vaut la chandelle. Elle répond ironiquement à Moïra au milieu de son fou rire :

- Moi ? tout prévu à l’avance ? Mais jamais voyons !

Jin observe Moïra frapper dans ses mains et se rapprocher d’elle. Elle ne se doute de rien, se disant qu’elle se trouve actuellement à l’abris. Que peut-elle bien lui faire ? Du coup, Jin prend son grimoire dans ses mains et se retourne pour se rapprocher de la table. Soudain, elle sent quelque chose lui heurter le dos et tombe. Jin n’ayant aucun instinct de survie, elle ne laisse pas tomber le grimoire pour se rattraper avec les mains. Ainsi, son nez vient heurter violemment le livre lors de sa chute. Un peu étourdi, Jin regarde autour d’elle et découvre Moïra agenouillée à ses côtés. Par Merlin qu’est-ce qu’elle lui a donc fait ? Jin en est persuadé : il s’agit d’une vengeance. Retrouvant ses esprits petit à petit, elle écoute les (fausses) excuses de la professeure MacFusty tout en touchant son nez ensanglanté.

- Euh…je…je crois que je l’ai mérité celle-là. Ça va, juste…mon nez…il saigne encore... Jin continue en chuchotant, de sorte que les élèves ne l’entendent pas. Par Merlin, professeure qu’est-ce qui vous a donc pris ?

Jin souhaite faire comprendre à Moïra qu’elle n’est pas dupe. Comme elle, elle considère qu’elles sont quittes actuellement. Un point par tout, fin de la discussion.

Les étudiants essaient d’aider Jin à se relever, mais, par fierté, Jin ne se laisse pas faire. Tout en repoussant les étudiants qui souhaitent l’aider à se relever, Jin essaie de se lever. Pour y parvenir, elle est obligée de s’accrocher au tabouret laissé à côté d’elle par Moïra. Une fois assise, elle constate les dégâts. Un nez cassé, qui continue toujours de saigner, sa belle robe pleine de mousse. Oh Jin aura encore de la lessive à faire, impossible pour elle de laisser sa robe dans un tel état. Elle observe Moïra également tartiné de mousse avec contentement. Ça lui apprendra à vouloir se venger.

Jin écoute Moïra continuer le cours. Elle a son nez qui continue de saigner et sa tête commence à lui tourner. Elle n’a pas la force de se montrer très active dans la suite du cours. Du mieux qu’elle peut, elle entend les élèves faire des propositions et les commenter. Elle entend vaguement les mots « reparo », « Vulnera Sanentur » et « Episkey » sortirent de la bouche de l’un ou de l’autre élève. Ne se sentant pas très bien, voyant le monde tourné autour d’elle, Jin laisse Moïra se débrouiller avec les idées des élèves.

Jin & Moïra

'Cause right now we're on the same side

Février 2021

Peut-être qu’effectivement, sur ce coup-là, elle a été plutôt mesquine. Cependant, il faut dire que la rouquine l’a bien cherché. D’ailleurs, Jin l’a même revendiqué plutôt fièrement même devant elle. Moïra et sa fierté ne pouvaient pas laisser passer ça en toute impunité. Tout de même ! Est-ce que cette classe est sur le point d’exploser ? Peut-être bien que oui. Son fou-rire n’est pas passé inaperçu non plus aux yeux de la sorcière MacFusty. Sa collègue lui a clairement déclaré la guerre. Ses intentions sont plus que claires dans son esprit. Alors oui, sa seule option était de réagir en lui offrant la même attention, ce n’est que justice. Se croyant à l’abris de la justice de la brune, Jin ne se méfie pas de son approche. Il est alors plutôt aisée pour l’ancienne Gryffondor de mimer une glissade non maitrisée. Sans doute que plus tard, dans la journée, Moïra regrettera peut-être de s’être comportée comme une collégienne. Mais pour l’instant, elle jubile de voir la rousse affligée par sa chute malheureuse. Moïra jette un coup d’œil au nez de sa collègue. C’est parfait, le cartilage qui le compose semble s’être cassé. Quelle maladroite tout de même ! Riant sous cape, la brune croise les bras sur sa poitrine en la fixant avec un petit air de supériorité sur le visage. Bien fait, pense-t-elle, un peu mesquinement.  Toutefois pas si horrible que ça, la médicomage inspecte méticuleusement sa collègue au cas où celle-ci se serait blessée plus gravement. Elle ne tient pas vraiment être tenue responsable de son décès. Ce serait un peu compliqué à expliquer à la direction tout ce champ de bataille surtout avec les élèves comme témoins. Quel dommage, pas de meurtre aujourd’hui.

Les propos de Jin la surprennent. Elle avoue avoir abusé quelques instants auparavant ou c’est elle qui se fait des films ? Là, Moïra commence à être inquiète. S’est-elle frappé la tête par la même occasion ? Peut-être devrait-elle l’ausculter si celle-ci commence à être aussi peu cohérente que cela. Ah ça pour saigner ! Moïra se retient de faire un commentaire. Effectivement, sa face est maculé de sang. Elle jette un coup d’œil aux étudiants espérant qu’aucun d’entre eux ne soient hémophiles. Il ne manquera plus qu’un s’évanouisse. Elles ont d’autres chats à fouetter. La première phase de son plan, établir sa dominance sur sa collègue, qu’elle sache à qui elle a affaire. Dans un deuxième temps, s’assurer que Jin aille vraiment bien. Pas sûre qu’Harper soit enchantée que sa petite sœur et elle finissent toutes les deux à l’infirmerie après ce cours. Haussant les épaules en guise de réponse, Moïra ajoute à l’attention de Jin :

- Je te l’ai dit, j’ai glissé, ment-elle, en la regardant dans les yeux, c’est fou comme nous sommes maladroites aujourd’hui, professeure Auburn.

Le message se veut clair. Elle n’en reparlera pas si Jin en fait de même. Un point par tout. La balle est au centre. Mais Moïra le sait bien, un match de Quidditch se joue jusqu’à la dernière seconde. A la place, la professeure regarde les étudiantes faire de leur mieux pour porter assistance à leur patiente inattendue. Ce n’est clairement pas encore ça. La majorité s’emmêle les baguettes. L’autre moitié se dispute les tâches et pire que tout, ne porte pas assistance à leur professeur. Ils perdent trop de temps à parler entre eux au lieu d’agir. Par Merlin ! Doivent-elles vraiment reprendre ces bases-là ? Et puis, c’est sans parler, de la professeure Auburn. Celle-ci n’est pas franchement une patiente de qualité. Moïra la regarde repousser un à un les tentatives des étudiants. Elle s’installe tant bien que mal toute seule. Voyant son état, disons-le, désastreux, la MacFusty leur demande quel sortilège utiliserait les étudiants pour réparer un nez cassé. Et ça prend du temps. Se pinçant l’arrête du nez, la jeune femme jette un coup d’œil désespéré à Jin. Cette dernière est toute pale.

- Merde, marmonne-t-elle, ignorant les nouvelles discussions mouvementées des étudiants, encore une fois, pas en accord.

La brune bondit sur ses pieds pour saisir l’épaule de la rouquine et la maintenir stable. Il manquerait plus qu’elle ajoute une commotion cérébrale à son nez cassé. Ses doigts prennent en coupe le menton de sa rivale. Elle se retient d’utiliser la manière forte pour la garder éveillée. A la place, elle l’invective de ces mots :

- Professeure Auburn, restez avec nous !

Tout en dégainant un peu à la hâte il faut avouer sa baguette, Moïra poursuit son cours, impassible en apparence. Dans son cœur, ce n’est pas tout à fait la même chose. Elle ressent une pointe de culpabilité en voyant l’état de sa consœur. Leurs conneries mutuelles sont allées un peu loin ce coup-ci. Elle permet à Jin de s’appuyer contre elle, pour éviter qu’elle ne bascule, tout en levant sa baguette.

- Episkey ! prononce-t-elle distinctement à l’attention des étudiants.

L’utilisation du sortilège met définitivement fin aux bavardages de la classe. Des éclats impressionnés et des je le sais, je t’avais dit, fusent par-ci, par-là. Le faciès de Jin a dorénavant une bien meilleure allure que quelques secondes auparavant. Moïra fait signe à un garçon plutôt costaud de venir l’aider. Ensemble, ils allongent l’enseignante sur le sol. Moïra sacrifie même sa cape préférée de toute façon dégueulasse à cause de la mousse de sa collègue, pour la glisser sous la nuque de celle-ci. Elle renvoie le colosse à sa place. Sincère, elle glisse à l’oreille de Jin :

- Arrf, ne me le fait jamais répéter mais pardon pour ça, avant de la taquiner tout de même, je ne pensais pas qu’une petite goutte de sang te ferait défaillir.

Elle lui fait un clin d’œil, tout de même rassurée de voir les couleurs revenir sur ses joues avant de se redresser. Laissant le temps à sa collègue de reprendre ses esprits, elle se tourne vers les étudiants. Son expression et sévère et elle ajoute la posture avec les mains sur les hanches pour leur montrer le sérieux de sa morale.

- Lorsque vous êtes dans une situation d’urgence, vous ne pouvez pas vous permettre d’agir comme vous l’avez fait. Ces quelques secondes peuvent sauver une vie. Vous devez agir pas tergiverser pendant deux heures ! Et plus que tout, faites-vous confiance. Premièrement, on observe. Deuxièmement, on réfléchit. Troisièmement, on agit, explique-t-elle, en levant chacun de ses trois doigts.

Ses prunelles vertes glissent sur chacun des sorciers et sorcières présents dans cette classe. Elle espère marquer leur esprit au fer rouge pour que ceux-ci puissent agir la prochaine fois qu’ils seront confrontés à un situation comportant un blessé. Lentement, la sorcière se recule reprenant sa place sur le tabouret. Au passage, elle transmet un chiffon humide à sa collègue pour que celle-ci puisse se débarbouiller. La classe est plongée dans un grand silence face à cette remise en question de leurs actions. Elle échange un regard complice avec Jin. Evidemment leur méthode n’est pas très conventionnelle mais en revanche, elle est certaine qu’ils agiront quand il le faudra- La jeune femme reprend la parole, portant le flambeau le temps que Jin se sente suffisamment bien pour la rejoindre. Normalement, son nez ne devrait plus la faire souffrir grâce à son sort.

- Bien. Qui peut alors me dire que devons-nous observer lorsque nous arrivons dans une situation ou il y a un ou plusieurs blessés ? demande-t-elle, reprenant une allure plus relâchée.