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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Quand le passé vient frapper à sa porte ~ Lora IX :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Théodora Haig
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Jeu 20 Jan - 19:17

Quand le passé vient frapper à sa porte - Lora IX
Luca & Théodora
Février 2021 | Rue londonienne | Après-midi

La matinée avait été occupée. Les allers-retours incessants des passants dans les rues londoniennes reflétaient les pensées dans la tête de Dora. Son cerveau n’arrêtait pas ces derniers temps. Elle se plongeait dans le travail avec une application rare. Il y avait l’attrait des chiffres bien sûr mais surtout le fait de ne pas réfléchir à tout le reste. Ne pas penser à Luca avec qui les choses allaient mieux mais restaient étranges, avec Jaeden qui restait fidèle à lui-même et Anjelica qui ne lui adressait toujours pas la parole. Les choses s’étaient améliorées avec les autres personnages de la Cosa Nostra mais ce n’était pas encore tout à fait une réussite.

C’est en partie pour cela que Théodora n’aimait pas les réunions qu’elle était obligée de partager avec Luca. En tête à tête tout allait pour le mieux. Il était charmeur comme d’habitude mais changeait radicalement en présence d’autres personnes. Elle était fatiguée qu’il ne la considère plus une seconde dès que d’autres âmes qui vivaient étaient dans la même pièce. Au moins ne se criaient-ils dessus qu’occasionnellement et continuaient-ils de s’envoyer en l’air de manière régulière. Elle savait qu’il voyait d’autres personnes. Ce n’était pas un problème elle faisait de même, même si elle le faisait avec bien moins d’aplomb. Luca était-il seulement au courant ? Il devait s’en douter quand même. Elle soupira. Elle ne tiendrait pas longtemps dans cette situation mais au moins était-elle plus calme que quelques mois plus tôt. Elle avait ralentie  sa consommation de plante, ce qui était une amélioration certaine. Les cauchemars ne s’invitaient plus autant dans ses rêves. Leurs intensités n’en avaient cependant pas perdue en force. Un jour après l’autre.

La réunion du jour consistait en l’écoute de plaintes de fournisseurs. Des essieux devaient être livrés depuis des mois et le fabricant allait de déconvenue en déconvenue. Enfin c’était ce que n’arrêtait pas de répéter ses lettres portées par hiboux. Incapables de livrer, ils n’étaient cependant pas incapables de prendre les virements réguliers que leur faisait le Thestral Motor et cela devait prendre fin. Théodora avait plusieurs fois tenté de leur forcer la main, elle avait même fermé les robinets de gallions mais le fournisseur leur devaient toujours quelque chose : un remboursement de gallions et d‘intérêts de retard ou les foutues pièces fabriquées. La comptable avait donc décidé de jouer sa dernière carte : le patron, Luca Zabini, habitué à traiter, comme elle, avec des mafieux, mais qui était bien plus impressionnant physiquement. Cela l’agaçait prodigieusement de devoir faire appel à lui et cela se ressentait sur son état d’esprit.

La réunion se passa évidemment sans encombre et les sous-traitants trouvèrent soudain une demi-douzaine d’essieux déjà fabriqués à envoyer dès le jour suivant, avec quelques autres pièces en compléments pour garder de bonnes relations avec le garage. Les lèvres pincées, Théodora leur jeta un regard noir jusqu’au serrage de mains et au départ de Luca et elle.

« Non mais t’y crois ça ?! Deux semaines ! Deux semaines que je leur force la main pour ces foutus pièces et toi, en une heure de réunion tu règles le problème ?! Non mais c’est pas possible ! J’déteste ces foutus machistes de merde ! » Ronchonna-t-elle alors que le Zabini et elle marchaient côte à côte dans les rues de Londres. Les pièces n’avaient rien de magique, ce qui les avait entrainés dans le Londres moldu. Théodora n’était pas contre se balader un peu pour se calmer. Elle savait bien que Luca n’en avait rien à faire de ses états d’âmes, plus encore lorsqu’il partageait certains points de cette vision arriérée. Théodora passa devant un restaurant à emporter et se fit la remarque que puisqu’elle ne pourrait pas avoir le respect qu’elle méritait aujourd’hui, au moins pourrait-elle profiter d’un tacos durement mérité. « T’as pas faim ? Parce que moi si. On peut s’arrêter deux minutes ? Et promis si on mange j’arrête d’me plaindre. » Elle lui lança un petit sourire innocent et n’attendit pas sa réponse pour s’engouffrer dans le restaurant et commander.

Le ventre plein, et l’esprit prêt pour la sieste, Théodora discutait avec application. « Faudra que je passe au garage moldu pour récupérer quelques documents. Tu marches un peu avec moi ? Je connais ton agenda t’as rien de prévu dans la prochaine heure… S’il te plait ? » Et voilà qu’elle racontait les derniers potins provenant du garage, et voilà qu’elle planifiait son week-end à voix haute et voilà qu’elle demandait son avis à Luca sur des sujets variés. Elle savait que Luca détestait quand elle piaillait comme cela mais cela l’amusait de se douter qu’il bougonnait intérieurement. Et puis cela lui permettait de passer un peu de temps ensemble et récemment, cela n’avait pas forcément été gagné. Elle n’en était pas encore à tenir la main de l’Italien ou se coller à lui en marchant, il aurait détesté. Mais réussir à travailler ensemble était une amélioration qui malgré tout l’enthousiasmait.

En arrivant près du garage, la jeune femme remarqua du coin de l’œil un homme qui semblait agité. C’était un des restes de sa vie précédente qui lui servait régulièrement. Savoir remarquer les incongruités pour rester en vie. Il s’agissait d’un homme plutôt âgé, mais emmitouflé comme il l’était pour combattre le froid anglais, il était compliqué de l’identifier clairement. Sans vraiment davantage s’en préoccuper, elle s’apprêtait à entrer lorsque l’inconnu fonda sur elle avec une vitesse impressionnante pour son apparent âge. Ayant un mouvement de recul, elle cogna Luca.  

« Théodora ? C’est bien toi ? » Les yeux fixés sur l’inconnu, le cerveau de la jeune femme fonctionnait à cent à l’heure. Elle ne voyait que ses yeux mais elle n’y lisait aucune sympathie. Sa première pensée fut qu’il s’agissait d’un ancien client du bordel. Mais comment l’aurait-il  retrouvé ici ? Elle n’avait jamais donné son vrai prénom, comment aurait-il pu le connaître ? Ou était-ce un ancien mafieux à qui elle devait des gallions ? Ou même plus ? Mais qu’est-ce qu’il foutait là ? Comment l’avait-il retrouvé ?! Les battements de son cœur s’accélèrent sous l’effet de l’appréhension. Mais qui était ce fichu gars ?! « Vous devez faire erreur, je ne vous connais pas. » Se contenta-t-elle de répondre en jetant un regard inquiet vers Luca. « Je reconnaitrais ces ch’veux blonds entre mille. »  Dit-il. Il semblait se contenir mais Théodora n’aurait su dire de quoi. Il jeta un regard vers l’Italien et une lueur mauvaise passa dans son regard. « C’est ton mari ? T’as enfin réussi à t’racheter auprès de Not’Sauveur ? » Une pointe d’espoir teintait malgré tout sa voix. La jeune comptable regardait son interlocuteur avec des yeux ronds. Mais de quoi il parlait le vieux ?! Sans voix, elle ne savait quoi répondre devant ces questions.

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Jeu 27 Jan - 19:12

Quand le passé vient
frapper à ta porte,
Ne réponds pas
Il n'a rien à rien
de nouveau à te dire

LORA IX - Février 2021, Rues de Londres

Lorsque Théodora lui a demandé de l’aide pour gérer des fournisseurs récalcitrants, Luca a levé les yeux au ciel, agacé qu’elle daigne l’embêter avec de telles futilités, lui demandant de se débrouiller seule. La pensant complètement capable de réaliser cela par elle-même, il n’y avait pas porter plus d’attention jusqu’à ce qu’elle revienne quelques jours après, le problème n’étant toujours pas résolu. Prenant les choses en main, endossant sa casquette de propriétaire, Luca avait exigé un rendez-vous avec les dits-fournisseurs, pour leur montrer de 1) qui est le patron et de 2) qu’ils ont plutôt intérêt à être indulgents avec sa comptable désormais. Sa comptable… Il s’agissait toujours pour Luca de demeurer flou quant à la nature de la relation qu’il entretient avec Théodora, de peur que cela ne devienne beaucoup trop réel pour lui. Son retour d’Italie avait à nouveau fait basculer la dynamique dans laquelle ils s’étaient installés et même s’il avait changé d’attitude, elle ne lui avait rien demandé. Pas vraiment en tout cas. Semblant plus ou moins comprendre ce qu’il se jouait dans l’esprit torturé de Luca, en prise par un curieux dilemme depuis l’annonce de la rupture officielle des fiançailles avec Jaeden, Luca et Théodora continuent de travailler ensemble dans une ambiance relativement sereine, parvenant à faire la part des choses entre leurs parties de jambes en l’air et le travail. Les petites "difficultés" rencontrées par Luca avant son départ pour l’Italie semblaient désormais bien lointaines et même s’il se tapait d’autres femmes au bar, aucune n’avait la saveur de la peau de Théodora, raison pour laquelle il revenait sans cesse vers elle, tout comme elle revenait vers lui. Fermant les yeux sur les hommes qu’elle accueille dans son lit, Luca ne pouvait pas lui reprocher de faire ce que lui-même faisait, et ils se complaisent ainsi dans cet entre-deux délicat où être ensemble un peu était mieux que de ne pas être ensemble du tout. Cela occasionnait des quiproquos régulièrement mais au moins ils arrivaient à ne pas s’entretuer.

Alors qu’il serre la main des fournisseurs, il observe Théodora du coin de l’œil et il sait qu’elle est à deux doigts de leur sauter à la gorge parce qu’il a réussi là où elle a échoué : un sourire amusé s’installe sur ses lèvres tandis qu’elle commence à s’agacer dans la rue du caractère machiste des hommes qui viennent de les recevoir. « T’as pas ce qu’il faut pour leur forcer la main. » dit-il en secouant la tête, une moue sarcastique sur le visage. Il ajoute, plus sérieusement : « Ce sont des connards, endurcis-toi, t’es pas au bout de tes peines avec ces putains de misogynes de merde. Ils ont intérêt à filer droit maintenant. J’ai pas que ça à foutre de venir jouer à celui qui pisse le plus loin avec eux, ça, je pense que t’es tout à fait à même de t’en charger. » Cela lui a fait perdre son temps mais au moins, les bécanes en attente au garage vont enfin pouvoir recevoir les pièces qu’il faut pour que les commandes puissent être livrées. Si Luca s’est ainsi déplacé, c’est parce qu’à cause d’eux, le garage allait devoir offrir une réduction aux clients mécontents du délai de livraison. De l’argent en moins dans les caisses, Luca déteste cela, et Théodora aussi. Elle qui adore que ses lignes de chiffres soient précises.

Ils gardent le silence un temps mais lorsque Théodora s’arrête devant un restaurant à emporter, il ne peut se résoudre à lui dire non. « Parce que t’es capable d’arrêter de te plaindre peut-être ? » dit-il, un sourire contrit sur son visage. « J’ai faim moi aussi de toute manière. Ils m’ont soulé avec leur blabla. C’était chiant à mourir comment ils ont essayé de se justifier. Et puis, j’ai soif. » Une bonne bière, voilà ce qui fera du bien à Luca. Après le repas et l’ingurgitation d’une petite pinte, les deux collègues reprennent leur chemin. Arrivant bientôt dans une ruelle quasiment vide, l’italien se dit qu’il pourrait maintenant transplanner sans attirer les regards. Alors qu’il allait en informer Théodora, elle lui fait une proposition qu’il hésite à refuser. Marcher ensemble ? Cette proposition grotesque le laisse perplexe. Il demande: « Parce que tu surveilles mon agenda toi maintenant ? » Luca fronce les sourcils et ajoute : « Je peux plus glander tranquille, me voilà démasqué. » Luca sourit doucement, une conversation légère, tranquille. « D'accord. » Cela n’est pas si souvent que cela arrive. Aujourd’hui, il a l’esprit un peu plus serein, peut-être parce que Théodora semble détendue depuis qu’ils ont mangé et que le problème qu’elle tente de régler depuis plusieurs jours l’est enfin. Il l’écoute à peine évoquer son programme du week-end, tout en sachant que celui-ci sera probablement perturbé s’il lui demande de venir réchauffer sa couche ; et bla bla bla, Luca soupire à de nombreuses reprises, sans étrangement se défaire de son léger sourire. Il faut l’avouer, il apprend à aimer ce qu’il détestait auparavant chez elle.

Alors que leurs pas les mènent vers le garage moldu, ils sont interpellés par un homme vieillissant bien que Luca ne puisse clairement estimer son âge compte tenu de son accoutrement. Il fond sur eux à une vitesse folle et la jeune femme percute Luca qui le toise de haut en bas alors qu’il appelle Théodora par son prénom. Il y a donc d’autres personnes qui refusent de l’appeler Dora ? Sans savoir pourquoi il fait cela, Luca passe un bras autour de Théodora et la repousse doucement en arrière. Jamais il n’avait vu cet homme au bar et encore moins au garage. Se demandant s’il pouvait s’agir d’un ancien client et par « client », Luca n’entend pas ceux qui côtoient son entreprise, il demeure sur ses gardes, prêt à dégainer sa baguette -ou ses poings- si jamais il s’approche de la jeune femme d’un peu trop près ou s’il insiste. L’expression inquiète que Théodora lance à Luca ne lui dit rien qui vaille et Luca resserre sa prise sur elle, adoptant une attitude défensive. Alors qu’il évoque les cheveux blonds de la comptable, Luca fronce les sourcils, ne comprenant pas bien ce qui se joue là, ni même à qui ils ont affaire. « C’est ton mari ? T’as enfin réussi à t’racheter auprès de Not’Sauveur ? » Mari ? Par Merlin non. Mais ce n’est pas cela qui interpelle Luca mais davantage la suite. Il n’est pas croyant, il ne l’a jamais été mais pourtant, il se souvient précisément de la conversation qu’il avait eu au bar avec elle juste avant qu’ils ne s’envoient en l’air dans son appartement. Elle lui avait expliqué que la religion avait une place importante dans sa vie et Luca n’avait pas insisté ; elle pouvait croire en qui elle souhaitait, il n’en avait rien à faire. Mais la phrase qu’il vient d’énoncer indique que si Théodora ne le connait pas, il semble la connaître fort bien. Peu se seraient en réalité adressés ainsi à elle. « Chi è ? » demande Luca à Théodora. Elle ne parle pas italien mais elle en comprend certaines bribes, à force de côtoyer les Zabini. Ignorant totalement le mafieux, le vieil homme reprend la parole : « J’commence à vieillir et j’pense qu’il est tant que t’fasses pénitence. Expier tes péchés, que j’puisse mourir tranquille. » Luca scrute Théodora, indécis sur la manière de réagir. Il lui murmure tout bas, assez bas pour que l’autre n’entende pas, il avait l’air à moitié sénile. « Je lui casse la gueule ? » Luca n’apprécie pas la manière dont il lui parle et Luca réplique cette fois à voix haute : « Elle n’a aucun péchés à expier. Dégagez. » Le regard dur, les poings serrés, tenant toujours fermement Théodora contre lui pour la protéger, Luca sait qu’il ne le répètera pas deux fois. Ses péchés, ils sont déjà expiés, elle l’a payé durement lors du procès. Luca sait pertinemment que le vieillard n’évoque probablement pas ceux-là mais pour Luca c’est du pareil au même.
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Mar 8 Fév - 22:57

Quand le passé vient frapper à sa porte - Lora IX
Luca & Théodora

Février 2021 | Rue londonienne | Après-midi

La problématique des fournisseurs récalcitrants réglés, Théodora était obligée d’extérioriser son agacement devant ces idiots de vieux réacs qui s’écrasaient dès que quelqu’un avec un bout de viande en plus dans le pantalon venait leur dire les mêmes choses qu’elle s’évertuait à répéter depuis des mois. Écouter Luca leur indiquer de l’écouter la désespéra. Maintenant ils allaient probablement le faire, l’écouter. Mais parce qu’un homme leur aurait dit de le faire… Dora se jura de leur pourrir la vie à partir de maintenant, par principe et par vengeance pour apaiser son ego malmené. « Je sais pas ce qu’il faut ? Tu veux dire ce petit truc en plus dans ton pantalon ? » Répondit-elle moqueuse alors qu’elle jetait un regard vers l’entrejambe de l’Italien. Son anatomie, elle commençait à bien la connaître, presque autant que l’ego de l’Italien sur sa virilité. « Tout à fait. Et au pire, je te piquerai quelque cheveux et avec une potion de polymorphisme, je pourrais aller pisser plus loin qu’eux pour de vrai. »  L’idée n’était pas si bête que ça et elle se le nota dans un coin de sa tête. Au cas où… Toujours moqueuse, mais moins acérée qu’avant. Théodora avait évolué et avait commencé à prendre un peu plus en considération les sentiments de Luca. Elle le savait facilement irritable et s’amusait de moins en moins de le faire sortir de ces gonds. Peut-être parce qu’ils avaient été incapables de se parler pendant de nombreux mois et que Dora s’était rendue compte qu’elle préférait échanger avec Luca que s’éloigner encore.
 
Alors qu’ils s’arrêtaient devant un restaurant, la moquerie de Luca arracha malgré elle un sourire à Dora, elle le fusilla gentiment du regard, amusée par cette pique qu’elle pouvait accepter. « Presque aussi longtemps que tu peux t’arrêter de te vanter… »  Voyant Luca concéder un déjeuner, elle se retint de sautiller ridiculement en entrant dans l’enseigne, se contentant d‘un air particulièrement sûr, fière d’elle et de sa victoire sur la mauvaise humeur constante d’un Luca Zabini pour qui froncer les sourcils était une habitude qui lui donnait cet air de mauvais garçon qu’il affectionnait tant.
 
Dernière étape du périple de la jeune femme, le garage moldu pour récupérer quelques papiers. Elle se doutait bien que Luca avait autre chose à faire mais malgré tout elle tenta sa chance. Leur temps passé ensemble se résumait ces derniers temps à s’envoyer en l’air ou à échanger sur les comptes de la mafia. Alors pouvoir juste se balader… Et bien Dora appréciait étrangement cela. Alors que Luca lui demandait si elle surveillait son agenda, elle prit un air innocent.  « C’était seulement au cas où la réunion durerait plus longtemps… Et puis de toute façon, dans ton agenda ce qui m’intéresse le plus, ce sont certaines de tes soirées… »  Elle le fixa en se mordant la lèvre. Le sous-entendu n’était pas très difficile à saisir mais bon… Avec Luca, Dora avait bien compris que les signaux plus subtils n’étaient pas vraiment de mise. De nouveau satisfaite de sa victoire lorsqu’il accepta, Dora rayonnait. Deux victoires en une journée sur un Luca Zabini étrangement sympathique, ce jour était à marquer d’une pierre blanche…
 
En fait, la simplicité de cette journée aurait pu la faire monter dans son top 10 des meilleures journées de la jeune femme. Pas de dispute, pas de cris, simplement une réunion rondement menée, un repas bien mérité et un verre qui avait réhydraté sa gorge. Oui, cela aurait pu être véritablement une très bonne journée. Mais il avait fallu qu’un idiot, un poivrot, un ancien client ou les trois ensemble vienne l’aborder. Fixant cet inconnu sans vraiment savoir comment réagir, elle sentit Luca passer un bras autour d’elle et ce simple geste lui rappela qu’elle n’était plus seule, qu’elle n’était plus une petite chose fragile qu’on pouvait venir piétiner quand bon lui semblait et qu’elle tenait tête à des mafieux bien plus terrorisant qu’un vieux qui connaissait son prénom. Bon, elle n’était quand même pas très rassurée et trop surprise pour réussir à dire quoi que ce soit. « Se racheter » ? Théodora avait beaucoup de choses pour lesquelles elle devait se racheter. C’était un peu vague comme phrase. Par contre parler du Sauveur, cela, il n’y avait pas grand monde qui le faisait. Plus les indices s’empilaient, plus le cerveau de Dora commençait à former une réponse quant à l’identité du vieux qui leur faisait face et elle n’avait aucune envie que cette réponse soit vraie.
 
« Chi è ? » Dora regarda Luca. Elle avait la bouche entrouverte, cherchant ses mots, tentant de mettre du sens dans toute cette interaction. Elle souleva quelques secondes les épaules, signe de son égarement total dans le spectacle qui se jouait sous ses yeux. « J’commence à vieillir et j’pense qu’il est tant que t’fasses pénitence. Expier tes péchés, que j’puisse mourir tranquille. »  Le regard de Théodora oscillait entre ce vieux et Luca et son cerveau était surchargé d’informations.  « Je lui casse la gueule ? »  Les yeux de Dora s’ouvrirent en grand et ce fut la phrase de Luca qui la poussa à agir. « Elle n’a aucun péchés à expier. Dégagez. »  La jeune femme posa sa main sur le bras de Luca et se rapprocha légèrement du vieux. « J’te parlais pas à toi mon garçon, alors surveille ta langue. » Tentant tant bien que mal de se bâtir une confiance devant cet homme qui avait été l’un des instigateurs de sa déchéance, le regard de la jeune femme se fit soudain dur devant les menaces qu’il proférait à l’égard de Luca. Des regards de ceux qu’elle lançait quelques heures plus tôt à ces foutus fournisseurs qui avaient été une épine dans son pied depuis des mois. La voix de la jeune femme n’était pas encore tout à fait assurée mais au moins son corps ne tremblait pas. « Luca, je te présente Tom Haig, alcoolique notoire originaire de Galloway et accessoirement mon géniteur. » La main de la jeune femme se crispa malgré tout sur le bras de Luca alors qu’elle s’adressait ensuite à son père, aussi bien pour se donner du courage que pour empêcher Luca de lui sauter à la gorge.  « La plupart des gens se présentent lorsqu’ils abordent quelqu‘un dans la rue. Surtout quand ça fait douze ans... Et après tout ce temps, t’es juste là pour que je fasse pénitence ?! »  Sa voix était contenue mais vibrait d’une colère emprisonnée depuis trop longtemps. Et les vannes n’étaient pas loin de s’ouvrir.  « Pour que tu puisses mourir en paix ?! Et en plus de ça, t’insulte mon… Ami ?! »  La colère lui montait maintenant dans la gorge, l’empêchant presque de parler.
 
Peut-être dans une autre vie aurait-elle accepté la requête de Luca de lui casser la gueule. Oui cela aurait simple et efficace, et elle n’aurait pas eu à se salir les mains. Mais il était loin ce temps. Ironiquement, en grande partie grâce à la Cosa Nostra, à Jaeden et puis à Luca. Ce dernier, avec des gants aussi doux que des maniques de cuisine l’avait poussé à s’affirmer. Et elle se retrouvait maintenant devant son « boss final ». « Écoute-moi bien Tim. J’ai rien à expier pour toi. Tu es celui qui a couché avec Ioana parce que tu pouvais pas la garder dans ton froc et qui n’a pas assumé ensuite d’avoir un gosse. Tu es celui qui m’a jeté dehors parce que… Parce que quoi ?! Un putain prêtre t’avait dit de le faire ? Tu sais ce que j’ai fait pour survivre ?! La putain ! Dans un bordel de luxe n’en doute pas. Il y a tellement d’hommes qui me sont passé dessus que le Diable lui-même vient me demander des conseils. »  Elle voulait le voir trembler, le voir horrifié. Elle en oublia un instant Luca alors que sa colère alimentait la vélane dans son sang, la beauté de sa mère animant ses traits. « Mais aujourd’hui… Alors que toi et Dieu n’êtes plus dans ma vie ? Oh mais je suis incroyable. Extraordinaire même. Je suis une comptable de génie qui tient en rang des gars mille fois pire que toi. Et puis je m’envoie aussi en l’air… Mais maintenant c’est pour moi et selon mes conditions, en hurlant « oh mon dieu » à chaque fois que je jouis. Oh et puis je bois, je fume et la dernière messe à laquelle j’ai assistée, ce n’était pas le même pape à la tête de l’église. Alors il me faudra un peu plus que quelques confessions au père Matthew pour que je me repentisse Tom. Pire, la satisfaction de brûler en enfer sera encore plus douce en sachant que tu y es également. Je te laisserai pas mourir tranquille, soit en sûr. »  Essoufflée, elle fixait un Tim livide, dont l’écharpe dévoilait maintenant un visage vieillissant. Un homme de la campagne qui en avait vu des choses et que la vie n’avait malheureusement pas gâté. La pitié, Théodora aurait pu en avoir. À vrai dire elle en avait. Juste là, à côté de sa colère d’enfant qui ne comprenait pas comment elle avait pu être abandonnée comme ça. « J’ai mes démons et t’as les tiens Tim. Je peux rien pour toi ou ta culpabilité. Faudra qu’tu vives avec comme tout le monde. Maintenant dégage de mon garage et n’y remets plus jamais les pieds. Sinon, la prochaine fois que je t’y vois, tu verras de quoi ta sorcière est capable. »  Elle resta là, immobile, à fixer cette ombre d’homme qui avait été son père sans savoir quoi faire ensuite. Elle avait sorti sa réplique, ses menaces, sa haine et maintenant, elle se sentait vidée et totalement perdue. Il faisait quoi dans les films les gens à ce moment-là ? Ils partaient en claquant la porte. Mais elle n’avait pas de porte à claquer. Alors, elle faisait quoi ?! Elle murmura sans quitter des yeux Tim. « On s’en va Luca. »  Mais son propre corps ne sembla pas répondre à cet ordre.

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LORA IX - Février 2021, Rues de Londres

Un sourire s’installe sur les lèvres de Luca et il rétorque, amusé : « Tu te plains pas de ce petit truc en plus d’habitude, va falloir que je te rafraichisse la mémoire bientôt. » Une moue taquine sur le visage de l’italien, il voit Théodora jeter un coup d’œil à son entrejambe et il dit : « Pas maintenant voyons, il y a des gens autour, ce serait de l’exhibitionnisme. » Ce n’est pas que Luca que cela dérange en réalité, même s’ils ne font qu’en plaisanter. Lorsqu’elle évoque l’idée du polynectar, il hausse les épaules et dit : « Ce n’est pas qu’une question de ressemblance physique tu sais, tu n’as pas ma grâce, mon talent et mon accent. » Il replace le col de son manteau d'un air aristocrate pour la faire rire, puis lui tire la langue ; il soupire d’aise, ravi de pouvoir s’échanger des piques sans que cela ne vire à la catastrophe. Cela faisait du bien de se plonger dans une relation plus ordinaire, une relation presque normale en réalité. Cela ne leur était pas arrivé depuis… Depuis jamais en fait ? Il y avait toujours eu une ombre au tableau, quelque chose qui les empêchait de réellement être eux-mêmes et même s’ils savent pertinemment qu’ils ne pourront jamais avoir plus que cela, ils s’en contentent. Du moins Luca s’en contente.

La comptable réussit à l’embarquer dans un restaurant et l’appel de l’estomac est plus fort que tout le reste. Après avoir déjeuné, Théodora lui demande le supplie de l’accompagner jusqu’au garage moldu et il lui concède cela. Peut-être que sa bonne humeur lui était communicative et cela n’était pas si désagréable que cela d’évoluer avec elle dans un milieu ne relevant pas de la Cosa Nostra. Alors qu’elle semble être trop bien au fait de l’emploi du temps de Luca, le jeune homme arque un sourcil lorsqu’elle lui explique que ce n’est pas son agenda professionnel qui l’intéresse mais davantage son agenda personnel… Il tourne la tête vers elle et remarque qu’elle le fixe intensément tout en se mordillant la lèvre. Il s’arrête de marcher quelques instants et lui murmure à l’oreille : « Continue comme ça et je vais te prendre dans la ruelle, tu feras moins la maligne. » Ses doigts se perdent dans le cou de la comptable, venant attiser le feu qui s’embrase en lui mais il s’éloigne bien vite en secouant la tête, joueur. Qu’est-ce qu’elle l’agace. Sur le chemin jusqu’au garage, Théodora continue de parler, encore et encore. Luca n’écoute qu’à moitié, prenant les informations qui l’intéressent et ignorant les autres. Avec elle, nul besoin de faire la conversation, souvent, elle parlait suffisamment pour deux, il n’avait qu’à se contenter d’hocher la tête de temps en temps ou de laisser échapper quelques grognements qui passaient pour des « hum », des « oui oui ». Au moins, il ne s’ennuie jamais en sa compagnie bien que les discussions qu’elle choisissait étaient loin d’intéresser l’italien.

Une fois arrivés devant le garage, Luca s’apprête à y pénétrer lorsqu’ils sont interrompus par un homme plutôt âgé. Les phrases qu’il énonce, les mots qu’il prononce ne plaisent pas à Luca qui adopte immédiatement une attitude défensive, même si Théodora n’a pas vraiment besoin de lui pour se défendre de qui que ce soit, il ne peut s’en empêcher. La jeune femme semble perdue, tout aussi décontenancée que Luca l’est, ce qui est loin de rassurer le jeune homme. Qui est-il ? Comment la connaît-il ? Tant de rouages s’enclenchent dans le cerveau de Luca et aucune explication ne vient trouver grâce à ses yeux. Alors qu’il lui demande d’expier ses péchés, Luca ne peut s’empêcher d’intervenir. Prêt à dégainer ses poings, c’est le geste de Théodora qui l’en empêche alors qu’elle pose sa main sur son bras, comme pour lui intimer de se calmer. Luca se retient de lui sauter à la gorge alors qu’il lui demande de surveiller sa langue. Il ne sait décemment pas à qui il a affaire et Luca a bien envie de lui éclater la tronche simplement pour avoir osé lui parler ainsi. Même le regard de Théodora se fait dur et lorsqu’elle lui présente officiellement son père, la mâchoire de Luca se décroche, incrédule. « Tuo padre ? » Ce déchet ne ressemble en rien à la femme qu’est devenue Théodora et alors qu’il écoute soudainement bien attentivement tous les mots qu’elle lui crache à la figure, il sent les doigts de la jeune femme s’enfoncer dans sa chair, symbole qu’elle est moins sûre d’elle qu’elle ne le laisse paraître. Ou bien craint-elle qu’il mette ses menaces à exécution ? Luca se tient bien solidement dans ses appuis et il est certain qu’il ne suffirait pas de grand-chose pour mettre l’homme au tapis. L’homme. Son père. Non, son géniteur. Ce sont les mots qu’elle a employés et ceux-ci sont lourds de sens dans la bouche de la jeune femme. Si Luca connaît son passé au bordel, mais il faut l’avouer, il n’a jamais creusé plus loin et n’a jamais posé de questions sur son enfance en tant que telle. Est-ce un tort ? Il s’est toujours douté qu’elle avait dû avoir un début d’existence misérable, on ne termine pas dans un établissement de luxure par hasard. Mais ce qui intéresse Luca, c’est qui elle est maintenant et ce qu’elle était avant n’avait jamais eu voix au chapitre. Douze ans sans le voir ? Douze ans ??! Luca, si proche de sa famille, si proche de sa sœur et même de ses parents, n’ose même pas imaginer un seul instant ne pas avoir de nouvelles de ses proches durant aussi longtemps. Luca se tait. C’est la première fois qu’il garde le silence dans une situation dans laquelle il aurait préféré directement passer à l’action. Pour autant, quelque chose l’en empêche, quelque chose lui intime de ne pas s’en mêler, quelque chose lui intime que Théodora a besoin de faire les choses par elle-même. Et de toute manière, elle le peut. Il se contente alors de la regarder alors que sa voix se teinte d’une légère once de colère que peu sauraient déceler mais qui pourtant est bien là, Luca a appris à lire dans ses intonations et même s’il n’est pas toujours le mieux placer pour les comprendre, il sait que sous son regard maîtrisé, se cache une fureur qu’elle ne pourra pas garder bien longtemps.

Son ami. Luca manque de s’étrangler de rire mais se contient encore. Ils sont amis ? Oui, c’est possible qu’on puisse les qualifier ainsi en réalité. En vérité, Luca ne saurait même pas comment définir leur relation autrement que cela ; peut-être en disant qu’il était son patron et elle son employée mais cela serait nier la dimension plus affective de leurs rapports. Ceux-ci sont certes compliqués, mais Luca aime à penser qu’ils peuvent se faire confiance. Et à ce moment-là, Luca lui fait aussi confiance pour sortir les quatre vérités, pour laisser s’échapper sa rage. Elle en a peut-être besoin. Certaines parties de son discours réussissent même à lui arracher un sourire vicieux. « Il y a tellement d’hommes qui me sont passé dessus que le Diable lui-même vient me demander des conseils. » Bien sûr que Théodora a « l’expérience » et quand bien même elle ait eu dix mille autres partenaires, Luca n’en avait que faire en réalité. Ce qui importe, c’est qui elle est maintenant. Il y avait quelque chose de différent sur son visage, ses traits devenant plus angéliques et Luca reconnaît sans difficulté les charmes de la demi-vélane qui sommeillent en elle. Cela faisait des mois qu’il ne l’avait pas vu ainsi. Comptable de génie. Luca ne dit rien mais n’en pense pas moins, il est vrai qu’elle a permis de mettre de l’ordre dans les comptes et depuis qu’elle occupe ce poste, le garage et le bar font nettement plus de bénéfices qu’auparavant. Luca n’a jamais été très doué pour la comptabilité, Anjelica aussi, alors ce poste confié à une maniaque du contrôle des chiffres comme Théodora ne pouvait qu’être bénéfique pour ses affaires. « Et puis je m’envoie aussi en l’air… Mais maintenant c’est pour moi et selon mes conditions, en hurlant « oh mon dieu » à chaque fois que je jouis. » Luca arque un sourcil et ses bras viennent se croiser autour de son buste d’un air amusé tandis que l’homme se décompose à chaque mot qu’elle prononce. Il est décontenancé, livide, perdu. Il pensait pouvoir la mettre plus bas que terre, mais c’est elle qui tient les rênes, c’est elle qui mène la danse. La voir aussi sûre d’elle a un aspect excitant et Luca refreine ses ardeurs. « Dégage de mon garage. » Ah ouais carrément ? Elle prend un peu trop la confiance là quand même. Luca sait que ce n’est qu’une façade. Surtout lorsqu’elle lui demande de s’en aller mais qu’elle ne bouge pas d’un pouce. L’italien ne se pose pas ce même genre de question et n’est pas du genre à faire les choses à moitié. Il pousse doucement Théodora en arrière et sans crier gare, son poing vient s’écraser sur la figure vieillissante de cet homme qui le dégoûte. Il y a quelque chose en lui que la rencontre avec le père de Théodora vient de remuer, une vive envie de la protéger, de la défendre. Le besoin maladif d’éviter qu’elle se sente inconfortable. « Ouais, dégage de mon garage, sale connard. Et approche-toi d’elle encore une fois et ce n’est pas uniquement ton nez que je vais casser. » Le ton de Luca est sec, dur, rude. Celui qu’il n’emploie pas souvent mais celui qui est lourd de sens, le poids des mots, le poids des menaces. Ses yeux sont sombres, ravagés par l'aversion que cet homme lui inspire.

Il attrape le bras de Théodora et la dirige vers l’entrée du garage tout en s’assurant qu’il ne les suive pas. Une fois à l’intérieur, le responsable moldu du garage veut les interpeller mais Luca lui fait signe que ce n’est pas le moment. Il s’engouffre dans le bureau qu’il utilise lorsqu’il vient ici et referme la porte derrière eux. Plongeant son regard dans les yeux clairs de la jeune femme, Luca la regarde sans rien dire pendant quelques secondes. Sans comprendre ce qu’il fait, il s’approche d’elle et l’attire contre lui. Son odeur emplit ses narines tandis que son corps contre le sien éveille ses sens mais l’étreinte se veut réconfortante. Déposant un baiser sur la cime de ses cheveux, passant doucement ses mains dans son dos, il lui murmure : « Est-ce que ça va ? » Il se mord les lèvres avant de la relâcher afin de ne pas se laisser submerger par les sentiments contradictoires qui viennent de l’assaillir ; il sort son paquet de cigarette qu’il lui tend après s’en être allumé une. « C’est un minable ton père putain. » Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier ça. Luca ne sait pas comment réagir, ne sait pas quoi dire, ni quoi faire. Il s’attendait à tout mais vraiment pas à ça. « C’est… ça… Enfin… C’était vraiment comme ça ? » Comprenant que sa phrase n’est pas vraiment précise et loin d’être explicite. Luca se concentre sur la fumée de la cigarette qui s’échappe de sa bouche afin de pouvoir trouver des mots cohérents. « Ton enfance je veux dire. Ta vie avant… avant nous. » La Cosa Nostra. Luca se rend compte qu’il ne sait pas grand-chose d’elle. Il avait pris ce qu’il l’avait intéressé sans se soucier du reste, faisant confiance à Jaeden sur ces sujets-là. Mais alors que l’ombre de l'enfance de Théodora vient de le frapper en plein fouet, il se demande s’il la connait vraiment. Luca n’a jamais voulu remuer le passé, surtout après le procès. Il y avait déjà tellement de doutes, tellement d’incertitudes et si Luca avait encaissé les mensonges de Théodora et Jaeden, il reste une part de lui-même qui espère qu’il n’y a rien d’autres à dissimuler, rien d’autres à découvrir. Une seconde trahison serait trop difficile, trop douloureuse.
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Lun 28 Fév - 22:38

Quand le passé vient frapper à sa porte - Lora IX
Luca & Théodora
Février 2021 | Rue londonienne | Après-midi

Alors qu’ils marchaient côte à côte, Luca ne semblait pas vouloir laisser Théodora avoir le dernier mot. « Des paroles, des paroles Monsieur Zabini… » Son nez se retroussa légèrement sous la grimace qu’elle fit lorsque Luca parla d’exhibitionnisme. Mouai, elle n’était pas sûr que cela aurait dérangé Luca ni elle d’ailleurs. « Je sais me contenir moi Monsieur… C’est pas le cas de tout le monde… » Elle se retint de faire une moue tendancieuse, sachant Luca parfaitement capable d’aller au bout de ses plus bas instincts. Alors que Luca renchérissait sur son idée de polynectar, elle ne put retenir un petit rire et repoussa l’épaule de l’Italien qui se fichait quand même un peu d’elle. « Quelle grâce et quel talent ? » Lui demanda-t-elle innocemment moqueuse. « Quant à l’accent… Il moi accento è… Correcto ? » Tenta Théodora avec un fort accent britannique qui contredisait totalement ses paroles. À force d’entendre parler italien toute la journée, elle commençait à s’être fait à la musicalité de langue en plus de celle de Luca mais n’avait pas encore les capacités nécessaires pour enchainer plus de trois mots.

La discussion vira sur la nourriture et Théodora réussit à embarquer Luca manger un morceau. Elle aimait bien ce moment un peu hors du temps, hors de la Cosa Nostra, hors de tous leurs problèmes. Ils n’étaient que deux personnes, un peu paumées sur les bords, qui pour une après-midi, se retrouvait ensemble sans aucun autre objectif que de passer du temps ensemble. C’était vraiment bien… Alors que Dora s’amusait de l’emploi du temps de Luca, celui-ci s’arrêta pour lui murmurer des mots à l’oreille. Dora frémit alors qu’il passa ses mains sur son cou, et elle fut très tentée de lui intimer de mettre ses menaces à exécution, de nombreuses sensations commençant à se répandre dans tout son corps. Mais l’éloignement soudain de Luca ainsi que la réalisation de l’animation autour d’eux tuèrent les espoirs de bon temps de Dora. Elle se rapprocha de lui et lui murmura « Sauf si je te prends avant… » Avant d’éclater de rire et de reprendre sa marche jusqu’au garage.

Ces instants de légèreté furent bien contrebalancés par ce qui attendait Théodora devant la porte du garage. Pourquoi ne pouvait-elle pas profiter tranquillement de ses journées ? Pourquoi ne pouvait-elle pas avoir vingt-quatre heures pleines où il ne lui arrivait que des choses positives et où rien ne venait entacher ses prémices de bonheur ? Quel était l’idiot d’ange gardien qui n’était pas foutu de lui donner cela ? Cet homme qui l’aborda, qui ordonna à Dora de se repentir de choses dont elle n’était pas responsable, la secoua. Elle ne sut pas quoi répondre et dût laisser passer quelques échanges entre Luca et lui pour commencer à retrouver l’usage de la parole. Lorsque Tom Haig, car il s’agissait bien de lui, intima Luca de surveiller sa langue, Dora sut que les choses n’étaient pas très loin de dégénérer. Alors elle se lança elle-aussi dans la joute verbale, animée par des années de frustration, de colère et de déception. La surprise de Luca était véritable devant l’identité de l’interlocuteur mais déjà Dora ne s’en préoccupait plus. Elle était concentrée sur son géniteur par la faute de qui elle avait tant souffert. Sa tirade lui sembla durer une seconde mais alors qu’elle ordonna à Tom de dégager de son garage, elle se sentit vidée, lessivée, comme si elle venait de courir deux marathons coup sur coup. Ne se sentant plus la force de véritablement partir, elle appela à l’aide son soutien, celui qui, quelques mois avant seulement, ne lui aurait jamais offert.

Luca la poussa avec douceur et elle se laissa faire. Elle n’avait plus la force de lutter pour quoi que ce soit. Le reste sembla arriver dans un nuage flou. Théodora vit Luca frapper Tom. Elle voulut hausser le ton pour lui intimer de s’arrêter mais il ne lui mit qu’un coup. Puis lui hurla dessus à son tour. Elle se laissa ensuite tirer jusqu’au garage, passa devant des gens sur lesquels elle ne s’arrêta pas jusqu’à ce qu’elle se retrouve avec Luca dans une pièce fermée. Le silence fut pesant. Le regard de Dora se perdit dans celui de Luca. Après s’être prise pour la reine du monde, la chute était difficile. Elle ne se sentait plus que comme une moins que rien, ayant insulté son père, l’ayant abandonné autant qu’il l’avait abandonné elle. La jeune femme eut une grande envie de pleurer qui fut interrompue par un câlin inopiné. Dora eut une seconde de surprise mais se cramponna finalement à Luca en enfouissant son visage dans son torse. La jeune femme profita de cet instant : elle était protégée, rien ne pouvait plus l’atteindre, pas même sa honte et sa tristesse. Un baiser sur la tête et une main réconfortante dans le dos, voilà qui aidait à se sentir un peu moins mal. « Est-ce que ça va ? » Luca amorça un mouvement de recul et Thédora comprit le message. Elle se détacha de lui, à regret, et essuya quelques larmes qui perlaient aux coins de ses yeux. « J’sais pas trop là maintenant. » Dit-elle honnête en réponse à l’interrogation de Luca. Théodora commença à prendre de grandes inspirations pour tenter de se calmer. La cigarette proposée par Luca allait également aider. Elle se saisit du paquet et suivit l’exemple de l’Italien en en allumant une. Alors que le Zabini donnait une définition qu’elle trouvait tout à fait représentative de son paternel, elle n’arriva qu’à rester silencieuse, se concentrant sur sa cigarette. « C’est… ça… Enfin… C’était vraiment comme ça ? » Son regard bleu, rougit par les émotions se posa sur Luca. Elle ne comprenait pas sa question. Mais elle se douta du sens. « Ton enfance je veux dire. Ta vie avant… avant nous. »

Théodora laissa le silence s’installer entre eux. Elle avait besoin de se calmer. Trop d’émotions contradictoires se mélangeaient dans son esprit et elle n’arrivait pas à sortir un mot. Légèrement tremblante, son corps se laissait aller après avoir été sur les dents pendant toute la confrontation. Tirant nerveusement sur sa cigarette, elle se décida à parler après un long soupir. « C’était pas trop mal au début. C’est quand j’ai… Fini Poudlard que ça a été plus compliqué. » Elle n’allait pas lui dire qu’elle avait été virée de Poudlard et ce qu’elle avait fait ce soir-là dans la Forêt Interdite. Franchement, Luca venait d’être confronté à l’abruti qu’était son géniteur, il devait être déjà suffisamment dégouté par ses origines. « Pendant que j’étais à l’école, mon père s’est rapproché du nouveau prêtre de la paroisse qui avait des idées particulièrement arrêtées et extrêmes sur le monde. Autant dire que lorsqu’il a confessé avoir enfanté avec une sorcière, une vraie de vraie, ce qui en avait découlé, moi, devenait un problème dans son p’tit monde de catho. » Dora reprit une bouffée de cigarette et n’osa plus regarder Luca. « Alors quand tu te retrouves sans rien, sans connaître personne, persuadée que tout ça c’est ta faute, bah c’est la merde. » Elle soupira. « J’étais jolie. Alors j’ai rapidement trouvé du boulot. En plus avec mon sang de vélane, je faisais exotique. Ça se monnayait mieux comme ça. » Elle eut un petit rire triste. « « Exotique »… Qu’est-ce qu’il fallait pas entendre… » Continuant de fumer rapidement sa cigarette, elle priait maintenant pour que Luca s’en aille. Elle avait besoin de pleurer, de laisser aller ce trop plein d‘émotions qui bouillonnaient en elle mais se laisser aller devant Luca, elle l’avait déjà suffisamment fait. « Bref, niveau enfance et parents bien pourris, je suis pas loin de la tête du classement. J’espère pour toi que ce n’était pas aussi nul chez les Zabini. » Lança-t-elle à Luca pour relancer le projecteur sur lui sur un ton moqueur qui sonna faux. Elle avait suffisamment parlé d’elle et surtout de sujets qu’elle n’aimait pas du tout aborder.
- code by lilie -



We were searching for reasons
To play by the rules
But we quickly found
It was just for fools
But through all the sorrow
We were riding high
And the truth of the matter is
I never let you go, let you go
Your beauty never ever scared me
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Dim 6 Mar - 12:11

Quand le passé vient
frapper à ta porte,
Ne réponds pas
Il n'a rien à rien
de nouveau à te dire

LORA IX - Février 2021, Rues de Londres
Ce début de journée était très agréable. Marchant auprès de Théodora après avoir réussi à obtenir ce qu’il souhaitait des fournisseurs, ils pestent ensemble contre la misogynie des hommes. Certes, à première vue, Luca ressemble plutôt à ce gars machiste qui méprise les femmes et les écrase mais en réalité, il n’a que faire de savoir à quel genre appartient la personne qu’il a en face de lui, pourvu qu’elle fasse correctement son travail. Même la Cosa Nostra ne faisait aucune distinction d’appartenance de sexe dans l’attribution des postes hauts placés ; si Luca dirigeait la mafia familiale, c’est parce qu’il l’a souhaité et qu’il a été élevé dans cette optique mais si Anjelica était née avant lui et avait revendiqué vouloir ce poste, ce serait elle qui en serait à la tête. Depuis son retour, l’appui de sa sœur auprès de lui était d’un réconfort certain et il avait besoin d’elle plus que n’importe qui d’autre en réalité. La charge répartie sur deux épaules semble plus facile à porter. En tout cas, une femme, un homme, peu importe pour Luca, ce sont les compétences qui comptent avant tout le reste. Alors lorsqu’il continue d’asticoter Théodora à ce sujet, il pousse le vice un peu loin alors même que ce n’est pas réellement ce qu’il pense. Qu’elle croit ce qui l’arrange après tout, cela ne le dérange pas vraiment. « Pourtant tu sais bien que j’ai l’habitude de mettre mes menaces à exécution… » dit-il d’un ton narquois. « Te contenir, toi ? Laisse-moi rire. » Théodora n'est pas la dernière à s’engouffrer dans son bureau lors d’un de ses temps libres lorsqu’elle souhaite obtenir du bon temps et il est vrai que si auparavant leurs parties de jambe en l’air se limitaient au week-end afin de ne pas venir troubler leurs activités professionnelles, Luca sait bien qu’il est vain désormais de chercher à réprimer les envies qui s’éveillent en eux lorsqu’ils sont ensemble. « Tu doutes de moi ? Pourtant, tu n’es pas sans savoir que j’exerce mes talents dans bien des domaines. » Luca n’est pas en reste lorsqu’il s’agit d’être doué et il le sait. La boxe, le dessin, le vol en moto, la drague, le sarcasme, le sexe, pour ne citer que cela. « Ton accent est à travailler, je m’en ferais un certain plaisir. » dit-il en éclatant de rire après qu’elle se soit essayée à sa langue maternelle. Depuis qu’ils se fréquentaient, il doit l’avouer, elle fait des progrès en langues mais pas forcément celle à laquelle on pense.

Une taquinerie en entraînant une autre, Théodora réussit à l’emmener déjeuner et en sortant de celui-ci, Luca soupire d’aise. Se promener ainsi sans n’avoir besoin de songer à quoi que ce soit d’autres, cela lui offre une perspective totalement différente de cette journée. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas passé autant de temps ensemble sans que cela ne vire au drame et aux cris. Est-ce parce que la foule autour d’eux leur en empêche ? Luca n’en est pas certain, il n’est pas du genre à se soucier de ce que pense les autres. Et alors qu’elle lui murmure à son tour de tendres menaces, Luca lui dit sans vergogne : « Je t’en prie, fais-toi plaisir. J’attends que ça. » Mais l’arrivée au garage ruine leurs tentatives d’escapade et Luca ravale son sourire niais. Cette fille le rend complètement dingue et il le sait, il perd la raison quand elle est à ses côtés. Il pourrait se demander ce qu’il lui trouve, la réponse ne lui apparaît pas d’emblée. Ce qui le relie à Théodora dépasse la raison. Un air toujours taquin sur les lèvres, Luca ne perçoit pas d’emblée l’homme qui se présente à eux. La discussion qui s’en suit dépasse de loin tous les rêves de l’Italien ; jamais il n’aurait pu imaginer que le géniteur de Théorora réapparaisse dans leur vie, dans sa vie, en réalité. Luca n’a jamais ressenti le besoin de creuser dans le passé de sa comptable, le présent lui suffit largement. Mais pour autant, alors que l’homme crache son venin et que Théodora réplique tout aussi frontalement, Luca se rend compte qu’il ne la connait pas du tout. Du moins, il ne sait rien de son passé avant la Cosa Nostra, avant le bordel. Il n’avait en vérité jamais vraiment cherché à le savoir. Elle était là maintenant et ce qui s’était passé auparavant lui importait peu finalement. Pour autant, faire la connaissance de cet homme, de ce déchet qui partageait la moitié de son ADN avec Théodora le révulse. Cela lui donne envie de vomir tant de médiocrité, tant d’insuffisance. Luca participe, impuissant, à l’échange verbal entre Théodora et son géniteur, ne sachant pas s’il était sage d’intervenir ou de garder le silence. Il se contente d’écouter, engrangeant des informations capitales sur l’enfance de Théodora et lorsqu’elle en a terminé avec lui, Luca ne peut s’empêcher de laisser sa rage s’extérioriser. Son poing termine sur le visage de l’homme qui vient de ravager la jeune femme et étrangement, Luca ressent le besoin de la protéger de son influence. Maintenant, elle est des leurs et elle n’a de compte à rendre à personne si ce n’est à lui-même. Cet homme n’est rien, il n’est plus rien. Et alors qu’il se tient le nez après que Luca se soit défoulé sur lui, son regard sombre ne dit rien qui vaille, il ne vaut mieux pas qu’il réplique, ni même qu’il dise un mot de plus en réalité.

Entraînant Théodora dans le garage, s’enfermant dans le bureau dans lequel il a l’habitude de travailler lorsqu’il vient ici, il conserve le silence dans un premier temps, cherchant à comprendre comment la situation a-t-elle pu dégénérer à ce point. Ils passaient une belle journée tous les deux avant qu’il ne vienne la gâcher, remuant chez son employée des souvenirs qu’elle aurait probablement préféré garder secrets. Comprenant que la situation était loin d’être anodine pour elle, Luca tente, comme il peut, de la réconforter en la prenant dans ses bras. Une simple étreinte signifiant pourtant beaucoup. Il est là pour elle, si elle le désire, si elle en ressent le besoin. Voilà le sens de ce geste si primitif qui n’a pourtant rien de naturel chez l’italien. Alors qu’il se détache d’elle afin de calmer ses nerfs grâce à la nicotine, il pose les questions qui lui brûlent les lèvres. L’enfance de Théodora a-t-elle vraiment ressemblé à ça ? Sous l’emprise de cet homme ? Et tandis qu’il fixe la jeune femme de son regard perçant, attendant qu’elle daigne lui répondre, elle laisse un silence de plomb s’installer entre eux. N’ayant nulle envie de le briser, Luca se contente de la fixer, analysant le moindre de ses mouvements, de ses gestes, de ses soupirs. Alors qu’elle hume nerveusement la fumée de la cigarette, il perçoit toute son anxiété alors que l’angoisse ressentie lors de l’altercation semble retomber comme un soufflet. Elle déroule l’histoire de sa vie et pour la première fois depuis des mois, elle évoque avec lui Poudlard, ses années collèges, les fréquentations de son père. Rien de ce qu’elle dit n’intéresse vraiment Luca. Encore une fois, ce qu’elle a été avant ne l’intéresse pas, c’est ce qu’elle est maintenant qui importe. Pour autant, conscient que cela revêt une certaine importance pour la jolie blonde qui s’évertue à tirer des lattes sur ce pauvre mégot de cigarette, il se contente d’écouter, hochant la tête à plusieurs reprises mais n’interrompant pas son discours. Il grimace lorsqu’elle explique que la plupart des clients la trouvaient exotique et alors qu’il la regarde intensément, Luca se rend compte que ce qui lui plaît chez elle dépasse de loin les seuls aspects physiques, quand bien même il faudrait être fou pour ne pas voir à quel point sa beauté est sauvage. « T’es plus forte que tout ça. » Il hausse les épaules vainement et il répond : « Ne remue pas le passé, c’est inutile. Cela n’apporte rien de bon, rien de constructif. T’as besoin de continuer d’avancer. Fais-le. Comme maintenant auprès de nous. » Il écrase son mégot dans l’un des pots de fleurs de la pièce avant d’en rallumer une autre aussi rapidement. Reculant vers le bureau, s’appuyant sur celui-ci, ses doigts viennent claqueter sur le bois du meuble cherchant probablement des réponses qui ne soient pas toutes faites. « Rien n’est de ta faute. Ils n’ont pas su voir, c’est tout. » Ils n’ont pas su voir tout ce qu’elle pouvait apporter ? À quel point c’est une femme accomplie ? Résolu, il relève ses yeux vers elle et dit : « T’es responsable de rien. » Il soupire et dit : « T’as pas besoin d’eux, les liens que tu crées maintenant ont davantage d’importance non ? Tu les as choisis ceux-là. » Ses yeux terminent dans le regard azuré de Théodora et il se demande si elle a vraiment pris sa place au sein de la famille. Certes, il y a Jaeden. Mais en dehors de lui ? Il la voyait régulièrement avec d’autres membres de la Cosa Nostra mais peut-on réellement dire qu’elle peut compter sur eux ? Et peut-elle compter sur lui ? Luca garde le silence un temps, réfléchissant à cette remarque qui vient de s’immiscer dans son esprit. Peut-elle compter sur lui ? Les évènements semblent avoir montré que oui. Lors du procès, il a fait ce qu’il a pu pour sauver les meubles et ses fesses, trompant son esprit en disant qu’il le faisait pour Jaeden. Mais n’y avait-il pas eu d’autres moments où Luca s’était avéré plus clément avec elle qu’avec n’importe qui d’autres ? Ne venait-il pas de défoncer la gueule de son père uniquement parce qu’il n’a pas supporté la manière dont l’homme s’est adressé à elle ?

Luca soupire doucement, ses pensées tournant dans sa tête comme une mélodie sans fin et il finit par dire : « C’était différent. » Leur enfance a été heureuse, Luca n’en démord pas. « Au-delà de la mafia, les liens familiaux sont indéfectibles chez les Zabini, tu le sais bien. » Qu’on ose toucher à un cheveu d’Anjelica et Luca ne répondra plus de rien ; elle est ce qu’il a de plus précieux et elle demeure en tête de la liste de ses priorités. À chaque instant, à chaque moment. Elle passera toujours avant tout le monde. « Anja et moi nous avons toujours pu compter l’un sur l’autre depuis qu’elle est née, et je sais que sans elle, je n’en serai pas là aujourd’hui. Quand on était gosse, c’était la famille, la mafia avant tout et on le savait, on l’a toujours su. Nos parents nous ont élevé dans ce sens, le sens du devoir, la loyauté envers la famille et envers ses membres. On a été épargné pendant longtemps, protégés par l’influence de notre père. Mais derrière les repas de famille dominicaux, il y avait toujours une ombre qui planait sur nous. Les rixes, les tortures, les meurtres. » Luca se replonge dans ses souvenirs avant d’ajouter : « C’est aussi notre faiblesse. L’attachement qu’on se porte les uns aux autres. Dans ce genre de milieu, tu sais que jamais rien n’est acquis. Et pour atteindre l’ennemi, rien de plus facile que de s’attaquer à ceux qu’il aime. » Les yeux dans le vague, Luca repense immédiatement à l’enlèvement d’Anjelica ; à la souffrance, à l’angoisse, à le désespoir quand il a cru la perdre. Et il sait que s’il ne veut pas s’attacher davantage à Théodora, c’est aussi parce qu’il ne veut pas avoir besoin de s’inquiéter aussi pour elle, il n’en aura pas la force.
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Mer 23 Mar - 21:00

Quand le passé vient frapper à sa porte - Lora IX
Luca & Théodora
Février 2021 | Rue londonienne | Après-midi

Comment cela se faisait-il que Théodora se retrouve ainsi avec Luca dans une rue passante à parler de la pluie et du beau temps, à se dragouiller tout en riant ? Ce n’était pas comme ça qu’ils fonctionnaient tous les deux. Ils étaient plutôt du genre cris et larmes. Alors quoi ? Qu’est-ce qui avait changé ? Théodora se posait la question. Était-ce qu’ils avaient réussi à revenir là où ils étaient plus tôt, avant le procès ? N’était-ce pas illusoire de penser qu’ils pourraient tout oublier ? Dora n’y croyait pas. Elle sentait bien que quelque chose était différent. Elle avait peur que Luca fasse semblant, qu’il se rende compte que tout cela n’avait aucun sens, qu’elle-même se rende compte que tout cela n‘avait aucun sens… Mais la comptable aurait tout le temps d’y réfléchir plus tard. Ici et maintenant, elle n’était que détente et sourires, les yeux papillonnant devant un Italien qui lui faisait perdre la tête.

La jeune femme lui lança un petit regard accusateur lorsqu’il indiqua mettre régulièrement ses menaces à exécutions. « C’est vrai que ce serait dommage de se laisser aller… » Elle prit un air faussement offusqué à l’accusation suivante. « Je sais par-fai-te-ment me contenir moi monsieur. Comparé à toi, je suis même l’incarnation de la contenance. » Hyperbolique Théodora ? Jamais. Elle pouffa devant ses propres paroles. Et maintenant, l’ego de Luca reprenait le dessus. Ce n’était pas très étonnant connaissant l’animal. « C’est vrai qu’il faudrait que tu me rafraichisses la mémoire sur certains points… » Laissa-t-elle flotter dans l’air. Si en plus elle arrivait à l’aguicher, elle aurait tout gagné de sa journée. Devant son italien particulièrement mauvais, le rire de Luca lui fait lever les yeux au ciel, le sourire aux lèvres. Non mais comment voulait-il qu’elle s’améliore un jour s’il se moquait ainsi ? « Seras-tu aussi bon professeur que ton ego veut me le faire croire ? » L’idée n’était pas idiote et elle nota dans un coin de sa tête de ne pas lâcher Luca sur le sujet. Et puis, cela lui permettrait à terme de lire les bons de commande venait de la Cosa Nostra italienne sans sort de traduction ou mafieux dont c’était la langue natale.

Après le déjeuner, marchant côte à côte sur le pavé, la conversation continua sur des moqueries gentillettes et à celui qui lâcherait le premier. Se mordant la lèvre inférieure, Dora fut un instant tentée de tirer Luca dans une ruelle sombre pour faire taire ses plus bas instincts. L’arrivée au garage la fit plutôt se demander s’ils ne pouvaient se trouver un bureau au calme pour ces affaires. Enfin, ces pensées salaces disparurent bien vite lorsque le passé rattrapa Théodora.

Tom Haig, le père de Théodora ne la lâcha pas et ce fut après plusieurs échanges violents et le poing de Luca dans la figure du vieil homme que Théodora put s’échapper de son emprise. Poussée avec délicatesse par Luca, ils se réfugièrent dans le garage. La blonde ne se sentait plus elle-même. Elle avait envie de disparaitre, devenir aussi minuscule qu’une poussière et se laisser emporter par les courants d’air pour ne plus jamais avoir à ressentir ce qu’elle était en train de ressentir. Elle voulait que son cœur et son destin arrêtent de la blesser ainsi. Mais ses prières restaient vaines. À présent, loin du danger, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle tentait d‘arrêter de trembler sans grand succès et mit quelques secondes à allumer la cigarette que lui proposait Luca. Et puis finalement, ce dernier voulut des réponses. Pouvait-elle lui en vouloir ? Non bien sûr. Il devait juger de la situation. Celle-ci aurait-elle un impact sur lui ? Sur la Cosa Nostra ? Sur les capacités de Dora ? Elle-même se posait la question.

Théodora Haig n’avait pas pour habitude de raconter sa vie Elle n’en était pas fière et ne voyait donc pas l’intérêt de l’étaler sur la place publique. Ses problèmes, il n’y avait vraiment qu’à Jaeden qu’elle les confiait. Il savait tout d’elle et était malgré tout resté à ses côtés. Alors cela valait bien sa confiance pleine et entière non ? Et puis il y avait Luca. Celui-ci l’avait déjà repoussé une fois, elle ne supporterait pas une deuxième. Si ce regard déçu de l’Italien se reposait un jour sur son visage, elle ne voulait plus jamais le revoir. Alors, elle choisit avec attention les mots qui sortirent de sa bouche et vinrent remplir les cases vides que semblaient porter Luca à son sujet. Il connaissait déjà sa vie au bordel, elle n’en dirait pas plus. Pas d’allusions à son renvoi de Poudlard, pas d’allusions à ce garçon trop entreprenant qui ‘l’avait payé. Rien de tout cela. S’il l’apprenait, il ne ferait que la regarder comme un monstre. Et elle ne voulait pas qu’un autre homme de sa vie ne la regarde comme Tom le faisait.

« T’es plus forte que tout ça. » Cette petite phrase lui fit lever les yeux. Elle fixait à présent timidement Luca. Elle n’avait pas l’habitude qu’il lui offre des mots gentils. Il était plutôt du genre direct et elle n’était pas sûre de l’avoir jamais entendu remonter le moral de quelqu’un. Les conseils qu’il lui donna, de ne pas regarder le passé, lui semblèrent intelligents. Elle tentait déjà de faire cela mais en ayant l’impression qu’elle trichait en repoussant tous ses problèmes, loin, très loin derrière dans son existence. Luca fuma aussi vite qu’elle. « T’as pas besoin d’eux, les liens que tu crées maintenant ont davantage d’importance non ? Tu les as choisis ceux-là. » Leurs regards se croisèrent et le visage de Dora resta fermé alors qu’elle réfléchissait. Il n’avait de nouveau pas tort. Mais était-elle seulement heureuse de sa situation ? Oui. Oui elle l’état. Il y avait eu des tempêtes, des hauts et des bas. Mais au final, tout se finissait bien non ? N’était-elle pas satisfaite de sa situation ? « C’est vrai. » Toutes ces paroles ne la rassuraient qu’un peu seulement. Les émotions de la journée étaient trop fortes et elle voulait tout faire sortir. Seulement pas devant Luca. Il avait déjà été témoin de toute la scène, il n’y avait aucun besoin à ce qu’il fut aussi témoin de sa dépression nerveuse.

La jeune femme relança la conversation vers la famille Zabini. Elle ne voulait plus parler d’elle. Et le silence de Luca lui indiqua que lui aussi n’avait pas les idées tout à fait claires. Elle sourit mollement lorsqu’il lui rappela les liens indéfectibles qui existaient dans sa famille et elle dut reconnaître qu’elle enviait un peu cela. Peut-être aurait-elle un jour une sœur ? Cela aurait été quelque chose de formidable. Elle le laissa lui raconter en silence mais se détourna légèrement de lui alors qu’il lui racontait son enfance. Elle avait l’impression d’entendre un conte. Des histoires qui lui paraissaient étrangement familières mais terriblement imaginaires. Alors qu’il abordait cet attachement comme une faiblesse, Théodora se sentit obligé de le regarder de nouveau. Luca n’était plus tout à fait avec elle. Il semblait perdu dans ses souvenirs et Dora se fit la remarque qu’elle ne l’avait vu que très rarement aussi vulnérable. Ils étaient beaux, tiens tous les deux, ainsi défaits.

Un silence passa et la jeune femme se racla la gorge en terminant sa cigarette. Elle jeta le mégot dans le cendrier et se levant, elle attrapa sans hésitation le paquet de cigarette de l’Italien qu’il avait rangé dans la poche de sa veste. Elle en reprit une et rangea le précieux paquet dans la veste de Luca. D’un coup de baguette, elle alluma sa cigarette et fixa finalement Luca. Elle était maintenant face à lui mais ne savait pas quoi dire. Ses yeux se perdirent dans le visage du Zabini et elle se fit la remarque que cela faisait un long moment qu’elle n’avait pas pris le temps de le regarder. Il lui semblait soudain fatigué, éreinté, lessivé, autant qu’elle. Mais Dora n’eut pas de beaux mots qui lui vinrent, des belles phrases pleines de profondeur et de sens, qui pourraient remonter le moral de son patron. Elle n’était pas en état. Alors, de sa main qui ne tenait pas la cigarette, elle attrapa celle de Luca. Ne pas s’attacher. Elle connaissait. C’était une question de survie. Éviter d’être déçue, blessée, trahie. C’était plus simple, plus efficace. Comment, alors que Luca et elle avaient des visions si similaires du monde, comment n’arrivaient-ils jamais à être en accord ? Peut-être parce que ni l’un ni l’autre n’arrivaient à faire un pas vers l’autre en même temps. « T’imagine des fois, ce que serait ta vie sans tous les choix qu’on a fait pour toi ? Proches, Dieu, Univers. »
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Quand le passé vient
frapper à ta porte,
Ne réponds pas
Il n'a rien à rien
de nouveau à te dire

LORA IX - Février 2021, Rues de Londres

Avec Théodora, chaque jour semble différent. Chaque conversation prend un tournant inattendu et entre colère et amusement, la limite est parfois fragile ; Luca n’est plus vraiment en mesure de se savoir à l’avance dans quelle direction iront leurs échanges. En tout cas, pour aujourd’hui, l’ambiance semble être à la légèreté après que Luca ait montré aux fournisseurs qui commande. La jeune anglaise, probablement déçue d’être obligée de faire appel à lui pour se faire respecter par quelques hommes pensant qu’ils valaient mieux qu’elle, peste et Luca l’écoute rechigner avec une certaine dévotion. Il l’admet, il a appris à apprécier ce qu’auparavant il ne pouvait pas supporter chez elle et pour une fois que la discussion est guillerette, il ne risque pas de se plaindre, cela changeait de leurs joutes habituelles. Et alors qu’ils se lancent quelques piques insolents qui pourraient paraître embarrassants pour n’importe qui d’autres, Luca et Théodora s’amusent à se taquiner, tentant l’un l’autre de ne pas succomber au vil racolage de l’autre, conscients qu’il suffirait qu’un mot de trop pour qu’ils succombent à la tension sexuelle qui existe entre eux depuis des mois et qui réapparaît à chaque fois qu’ils sont ensemble. « Quel Che sarà, sarà. » dit-il amusé. Ce qui doit arriver arrivera, c’est certain et à en croire par les pulsations émanant de son bas ventre, ils ne se sépareront pas sans que les plaisirs charnels auxquels ils aiment s’adonner soient assouvis. « Un excellent professeur, crois-en ma longue expérience. » Après tous, les Zabini parlent assurément l'italien mais également le français et l'anglais sans difficulté et cette faculté leur est presque naturelle. Ayant une prédisposition particulière pour les langues toutes les langues d’ailleurs oups, Luca peut se targuer d’être en plus de cela un très bon pédagogue laissons-le le croire lol. Les taquineries se prolongent même après le déjeuner et alors qu’ils parviennent jusqu’au garage moldu dans lequel Luca a pris l’habitude d’aller régulièrement depuis que Jaeden y travaille plus fréquemment, une vision du passé rappelle Théodora à l’ordre.

Jamais Luca n’avait vraiment songé à son enfance. À vrai dire, après le procès, il avait cru qu’il ne pourrait jamais apprendre quelque chose de pire sur elle que ses mensonges et avait occulté les rapports qui parlaient d’elle. Ce qu’il devait savoir sur elle, cela avait déjà été porté à sa connaissance, bien avant que la vérité éclate d’ailleurs. Jaeden lui avait expliqué il y a déjà des années leur passif au bordel et comment ils avaient du survivre en se prostituant, en vendant leurs corps pour de l’argent, pour de la nourriture, pour rester en vie. Quant à ce qu’il s’est passé avant, Luca ne s’y est jamais intéressé. Il avait imaginé une enfance tranquille, une adolescence tout aussi paisible, rien d’assez important pour être relaté. Pour autant, l’altercation avec le paternel de Théodora vient de remettre en perspective toutes les choses qu’il pensait connaitre et toutes les choses qu’il ignore encore sur elle. Ses secrets, les boulets du passé qu’elle se traîne encore et qui l’enchaînent à sa vie d’avant. Mais alors qu’elle se montre digne de la femme qu’elle est devenue au côté de la Cosa Nostra en éconduisant son propre père de son existence, des sentiments ambivalents s’installent chez l’Italien ; entre fierté et ressentiment, son esprit balance jusqu’à ce que ce soient ses tripes qui parlent en premier. Son poing s’écrasant avec vigueur sur son visage ridiculement déformé par les années qui ne l’avaient pas épargné, la colère semble trouver son sens dans ce besoin irrépressible de venger Théodora. La venger de cet homme qui ose lui parler ainsi, de cet homme qui vient lui réclamer des comptes des années après et cherchant à connaître uniquement ce qui l’arrange. Luca n’est pas du genre à se laisser intimider, pas quand on est un homme comme lui. Et Haig n’est rien de plus qu’un vulgaire déchet qui aurait dû rester dans le caniveau. Il n’avait plus sa place auprès de sa fille.

Pour autant, maintenant qu’ils sont seuls, enfermés dans un des bureaux du garage moldu, Luca se rend compte à quel point il possède encore une certaine emprise sur elle. Il le ressent par son attitude fermée, abasourdie par les mots qui viennent d’être prononcés, par la situation qu’ils viennent de vivre. Chamboulée, elle l’est. Luca, quant à lui, demeure égal à lui-même et ressent le besoin d’allumer une cigarette, comme si celle-ci allait lui permettre de mieux encaisser la situation. Il se fiche de l’homme qui a prétendu être son père, ce n’est qu’un moins que rien qui ne mérite pas une fille comme elle. Par contre, ce qui le tourmente c’est bien la manière dont Théodora appréhende les choses. Lâchant ça-et-là quelques questions à son égard, soudainement désireux de comprendre dans quelle ambiance la jeune Théodora avait grandi. Et alors qu’elle dévoile quelques informations, son attitude embarrassée, presque humiliée, suffit pour que Luca tente, comme il peut, de lui montrer qu’elle vaut mieux que cela. Il a l’impression de devoir sans arrêt lui signifier qu’elle n’a pas à avoir honte de ce qu’elle est. Le jeune italien se souvient de lui avoir dit presque la même chose dans son propre bureau après qu’elle lui ait dévoilée son don de demi-vélane, après qu’elle ait pleurniché de l’avoir utilisé sur lui. Ne comprenant pas la mésestime qu’elle a d’elle-même, Luca souhaite qu’elle s’endurcisse davantage mais cela semble être plus complexe qu’il n’y paraît pour elle.

L’une des façons pour Théodora de noyer le poisson fut de retourner la conversation sur lui. Étrangement enclin à discuter, Luca dévoile une partie de son enfance, une partie de ses faiblesses et avoue à demi-mots la crainte qui le détruit chaque jour. Perdre Anjelica serait sans aucun conteste la pire chose qui pourrait bien lui arriver. Elle est sa vie, son port d’attache, sa lumière parmi les ténèbres. Il est sa mia luce comme elle aime l’appeler même si en réalité, c’est toujours elle qui a su tirer Luca vers le haut. Du moins, c’est ce qu’il se dit à chaque fois qu’il pose les yeux sur sa cadette. Les sentiments incommensurables qui le lient à sa sœur lui donnent la force d’affronter tous les jours les difficultés que rencontrent la Cosa Nostra et Luca sait qu’il lui est trop difficile d’envisager devoir s’inquiéter pour une personne de plus. C’est l’une des raisons pour lesquelles il était plus simple de conserver cette simple relation charnelle avec Théodora, malgré l’affection réciproque qu’ils semblent se porter. Après ces révélations simples mais si lourdes de sens, le silence s’installe entre eux et Luca l’accueille avec un curieux réconfort, comme si celui-ci était suffisant. En définitive, il n’y avait rien de plus à ajouter que cela. Lui comme elle, ils sont des êtres profondément incomplets, perdus dans quelque chose qui les dépasse et dont ils ne sauraient se défaire. Voilà bien les tourments qui les traversent.

Écrasant son mégot sur le sol du bureau, Luca demeure dans ses pensées jusqu’à ce qu’elle vienne le lui en tirer. S’approchant de lui, se servant allégrement dans la poche de sa veste pour lui voler une cigarette, Luca murmure : « Vas-y, te gêne pas. » Un reproche à demi voilé, comme une invitation à rester au plus près de lui finalement. Théodora relève les yeux vers lui et Luca fronce les sourcils alors qu’il l’observe scruter attentivement son visage, comme si elle ne l’avait pas vu depuis des mois. Sa main glisse dans celle du rital et Luca se surprend à lier leurs doigts. « T’imagine des fois, ce que serait ta vie sans tous les choix qu’on a fait pour toi ? Proches, Dieu, Univers. » Gardant précieusement la main de Théodora dans la sienne, Luca réfléchit quelques instants. « Je n’imagine pas, je le sais. » Il énonce cela sans difficulté. Il n’a pas besoin de deviner en réalité. « C’est ce que j’ai avec Abi. » Ils n’avaient jamais reparlé d’Abi depuis Jack la Ripaille et Luca avait fait mine de ne rien se souvenir de cette soirée pour que Théodora ne lui pose pas de questions. « Elle ne sait rien de la Cosa Nostra, alors tu sais, c’est si facile d’être quelqu’un d’autre. » Il hausse les épaules et ajoute : « Ma vie est faite de choix et le premier me revient, j'en suis le seul responsable. Le rituel de la fiole et de la plume, tu sais ? » C’est ce qui incombe à tous les enfants Zabini de choisir par eux-même leur destin. Luca a choisi la fiole, tout comme Anje, les amenant droit sur le chemin de la mafia. Leur cousine Alessia a choisi la plume et se destine à la médicomagie ; compétences toujours utiles au sein de la Cosa Nostra mais il n’y a moins de risque de se salir les mains et d’entrer dans le cercle mafieux. « Mais je ne pense pas que je serai quelqu’un de très différent. Peut-être plus libre. Peut-être que j’aurai moins peur pour ceux que j’aime. Mais je serai toujours moi. » Luca en est persuadé ou peut-être tente-t-il de s’en convaincre. « Il y aurait toujours Anje, toujours la moto, toujours la boxe et le dessin. » Luca réfléchit et murmure : « Peut-être sans la drogue. » conçoit-il simplement. Il hausse les épaules et son attitude habituelle reprend le dessus, refermant cette brèche difficile dans laquelle il ne veut pas qu’elle se précipite. « Je serai toujours le même. » Un sourire narquois s’installe sur le visage du trentenaire tandis que sa main libre vient s’emparer de la nuque de la jeune femme, venant chatouiller sa peau douce. « Avec les mêmes défauts. » La luxure, voilà un défaut qui collerait à la peau du jeune homme, qu’il ait le poids de la Cosa Nostra sur les épaules ou non. Sans aucun doute. Ses lèvres s’approchent de celles de Théodora tandis que ses doigts glissent dans le creux de son cou jusqu’à ses hanches. Il sent son souffle chaud sur sa bouche et une flamme s’allume dans son regard tandis qu’il se contient de s’approcher davantage. Luca n’a pas l’habitude d’avoir des états d’âme mais il ne veut pas profiter de ces instants de faiblesse pour en retirer un avantage. Dans un murmure, il demande : « Et toi ? Comment serait ta vie ? Si ta famille avait été différente, si Jaeden ne t’avait pas guidée vers nous ?» En réalité, cet instant semble comme suspendu dans le temps alors qu’ils parlent à cœur ouvert, Luca n’est pas certain que cela soit déjà arrivé sans qu’il ne soit ivre ou complètement défoncé.
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Lun 4 Juil - 23:53

Quand le passé vient frapper à sa porte - Lora IX
Luca & Théodora
Février 2021 | Rue londonienne | Après-midi

La vie était faite de choses qui pouvaient paraître ridicules aux premiers abords à ceux qui en avaient l’habitude. Marcher en discutant. Ne pas devoir regarder par-dessus son épaule. Ne pas se demander si son interlocuteur lui voulait du mal. Ne pas se creuser la tête pour savoir où manger le soir et où dormir. Des choses simples, si simples lorsqu’on en avait les moyens mais qui deviennent de véritables montagnes, gonflant autant qu’un Occamy dans un hangar pour ceux qui n’ont pas grand-chose. Alors oui, depuis longtemps Théodora se demandait bien si un Dieu quelconque vivait par-delà les nuages et alors que sa propre vie commençait à aller mieux, elle se disait que finalement, avec toutes ses galères, elle savait apprécier la moindre miette de joie et de calme qu’On lui jetait. Enfin sauf quand elle était reprise dans la demi-seconde… « Quel Che sarà, sarà. » La moue moqueuse de Théodora accompagna sa réponse : « C’est de l’italien ça, je reconnais ! » La « longue expérience » de Luca fit de nouveau sourire Dora qui n’hésita pas à prendre une mine joueuse : « Très bien, alors c’est acté, tu m’apprendras l’Italien… T’as intérêt à te montrer à la hauteur. » Fuyant malgré tout un Luca qu’elle savait aussi peu enclin qu’elle à se retenir dans ce genre de situation, elle continua de bavarder avec le sourire en atteignant le garage.

L’épisode Tom Haig fut un dur retour à la réalité laide et vraie et ce ne fut que barricadée dans un bureau vide du garage que Théodora se permit de recommencer à respirer. Le fil des événements lui paraissait maintenant presque flou et elle n’avait comme envie première que de disparaître sous des couches de couettes. Mais Luca voulait en parler. Il semblait vouloir absolument qu’elle s’épanche sur ce qui venait de se passer. Y avait-il vraiment quelque chose à ajouter ? Non, elle venait d’être ridiculisée devant son patron, obligée de dévoiler ces parts si sombres et poisseuses d’une existence déplorable. Certes cette dernière avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui et elle arrivait à se regarder dans une glace. Mais cela n’avait pas toujours été le cas et Tom venait de rouvrir béante des blessures qu’elle avait mises de nombreuses années à panser.

Se sentant à bout de nerfs, autant éreintée par la confrontation avec son père que le numéro d’équilibriste qu’elle effectuait pour ne pas dévoiler trop de choses à Luca, une cigarette lui sembla une bonne idée. « Vas-y, te gêne pas. » Théodora sourit mollement. Elle ne savait jamais avec Luca quand il plaisantait ou non. Cela lui a porté préjudice par le passé. Mais aujourd’hui, elle se doutait qu’il se plaignait par principe. « Depuis quand ça t’dérange ? » Lui répondit-elle, avec bien moins d’énergie que d’habitude. Le silence les entourait, se rapprochant avec timidité comme s’il abordait des étrangers. Étrangers au silence, Luca et Théodora l’étaient bien. Pour une fois, aucun mot ne vint risquer de détruire quoique ce soit. Aucun mensonge ni faux-semblant. Théodora sentit les doigts de Luca s’entremêler aux siens et la dernière part d’elle qui pensait qu’il la rejetterait (encore) s’évapora.

Mais les silences, Théodora s’en lassait bien vite. Ou peut-être avait-elle peur que le monde continue de tourner sans elle ? Quoiqu’il en soit, elle posa une question métaphysique surtout pour éloigner l’attachement qu’elle sentait poindre entre eux deux. Elle ne voulait plus se mettre à découvert avec Luca. Elle avait tenté, cela n’avait pas marché. Et humainement, elle en avait un peu marre de se faire marcher dessus par l’univers entier, Luca y compris. Il y avait une lassitude pour tout. La réponse de Luca, qui incluait Abi, étonna la jeune femme. Effectivement, elle n’avait jamais vu la chose comme cela. Elle l’écouta sans rétorquer quoi que ce soit. « Être quelqu’un d’autre » ? Combien de fois ne l’avait-elle pas supplié à un Ciel qui restait sourd à ses prières ? Elle ne comprenait que trop bien les paroles du jeune homme. Oui, elle aussi aimait se réinventer pour ne jamais montrer qui elle était vraiment. Voir la déception, la peur ou le dégout envoyés à la face d’une marionnette à son effigie fabriquée de toute pièce, ce n’était pas important. Le recevoir pour soi, cela devenait plus difficile.

L’Italien aborda ensuite ses choix. Evidemment, à chaque croisement dans son existence, on se demandait bien ce qui aurait pu advenir si on avait pris l’autre chemin. Alors qu’il lui demandait si elle connaissait le rituel des Zabini, elle acquiesça silencieusement. Elle n’en connaissait pas les détails bien sûr mais suffisamment pour remercier le ciel de ne pas avoir eu à faire ce choix elle-même.   « Il y aurait toujours Anje, toujours la moto, toujours la boxe et le dessin. » Théodora le fixa alors qu’il se perdait dans ses réflexions. Les passions de quelqu’un ne le définissaient pas forcément mais il le façonnait tout de même d’une vague manière. « Peut-être sans la drogue. » De la contrariété passa sur le visage de Théodora mais elle ne releva pas. Elle n’aimait pas du tout ses addictions et le lui avaient fait savoir à de nombreuses reprises. Mais que pouvait-elle bien y faire maintenant ? Elle n’était pas sa mère, pas sa femme, même pas un semblant de compagne un tant soit peu officielle. Non, elle se targuait malgré tout d’être une amie et elle avait fait son devoir en le rappelant à l’ordre. Le reste était entre ses mains.

« Je serai toujours le même. »  Ces mots conclurent le discours de Luca et elle sentit bien qu’il tentait de se remettre d’aplomb, de retrouver un peu plus le rôle du con machiste et sanguin qu’il jouait en tant que chef de la mafia anglaise. Dora regrettait déjà l’ancien Luca, le vrai, celui qui ne craignait pas de montrer qu’il était humain. Elle sentit sa main se rapprocher de son cou « Avec les mêmes défauts. »  L’Italien se pencha vers elle mais ne brisa pas la fine barrière qui les maintenait encore dans un statu quo salvateur. Théodora sentait bien les envies qui parcouraient la chair de Luca. Elle fut tentée un instant de simplement se laisser faire comme elle en avait eut un jour l’habitude. Laisser profiter les autres et attendre que cela passe. Mais avec Luca, elle ne voulait pas de cela. Pire, elle aurait eu l’impression de se trahir et de le trahir. Elle n’avait ni l’envie, ni la force de se perdre dans des étreintes.

Elle releva ses yeux bleus vers Luca et fut surprise qu’il lui pose une question dans cette entre deux tendu. « J’pense que j’aurais été une grande dame. Une medicomage peut-être…. Ou une juge magique tiens. J’aurais regardé les pires raclures dans l’blanc des yeux et j’les aurais envoyé à Azkaban sans frissonner un seul instant. »  L’idée était alléchante et autant elle n’était pas sûre qu’elle aurait un jour réussi, autant elle était persuadée que cette satisfaction du devoir accompli aurait été réelle. « J’aurais épousé un éminent universitaire, on aurait eu deux enfants dans une maison en banlieue de Godric’s hollow. J’aurai eu des chats j’pense aussi. » Elle sourit à cette perspective. « Quelle vie chiante cela aurait été… »  Souffla t-telle en souriant mollement. Une part d‘elle méprisait cet avenir ridicule, digne des plus mauvaises séries télé. Mais une autre, juste une petite partie, jalousa cette Théodora d’un monde parallèle qui aurait été heureuse tout au long de sa vie, n’aurait connu aucune galère. Si elle n’avait pas été mise aussi souvent à terre, elle aussi aurait pu décrocher la lune. « On se serait probablement jamais croisé. Peut-être au Ministère, dans un ascenseur… » Les souvenirs la firent sourire. « Ta vie aurait été bien plus chiante sans ta meilleure comptable, avoue-le Zabini. » Alors que son regard avait été perdu dans le lointain lorsqu’elle pensait à sa vie future, ses dernières paroles avaient été prononcées avec ses prunelles accrochées à celles de Luca. « Je m’enverrai pas en l’air avec toi là. Pas après tout ça. Alors si tu veux rentrer, je… Je me débrouillerai. » Pensait-elle qu’en lui indiquant clairement qu’elle n’allait pas rouler sur le bureau avec l’Italien après avoir eu la pire rencontre possible depuis des années Luca abandonnerait sa gentillesse et sa compassion pour aller vaquer à ses affaires ailleurs ? Probablement. Ne l’avait-il pas déjà fait à plusieurs reprises ? Elle jeta la cendre de sa cigarette qu’elle avait presque oubliée et qui commençait à être dangereusement instable. Elle inspira ensuite une dernière bouffée avant de l’écraser dans le cendrier. La fumée s’échappa lentement des lèvres de la jeune femme, créant un instant un écran flou entre elle et Luca. Elle se détourna pour se relever et souffla les derniers relents de toxicité. « Sacrée journée… » Murmura-t-elle, brisant ainsi cet instant entre eux.
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Mer 6 Juil - 20:43

Quand le passé vient
frapper à ta porte,
Ne réponds pas
Il n'a rien à rien
de nouveau à te dire

LORA IX - Février 2021, Rues de Londres

« Je suis à la hauteur dans tous les aspects de ma vie. » expliqua Luca, les chevilles enflant au passage. C’était un mensonge éhonté dont il avait bel et bien conscience mais il se fichait bien de ce qu’elle pouvait bien lui répondre, Théodora le connaissait maintenant suffisamment pour savoir que Luca était fait ainsi. Fier comme un dragon, avec l’envie persistante de ne jamais décevoir la famille, même si cela impliquait de prendre des décisions pour lesquelles il n’était pas toujours d’accord, ou des décisions qui lui arrachaient le cœur, créant un conflit de loyauté dans son esprit déjà dévasté. Pour autant, cette conversation simple, sur un ton jovial et taquin, n’était pas dans les habitudes des deux compagnons et Luca avait l’impression de vivre une parenthèse un peu particulière dans laquelle il se reconnaissait à peine. Théodora et lui n'avaient pas si souvent l'habitude de se retrouver en dehors du White Thestral, du Thestral Motor ou de l’appartement de Luca. En réalité, c’était même la seconde fois que cela arrivait après l’épisode de l’ascenseur au Ministère qui avait conclu sur un bien curieux arrangement. Celui qui avait tout changé, ce moment où ils étaient passés de plan cul d’un soir à amants réguliers. Cette rencontre avait bouleversé l’équilibre précaire qui existait entre eux, le transformant en une situation encore plus complexe dans laquelle Luca n’avait rien maîtrisé. Le procès était venu annihiler les efforts fournis par chacun et ils étaient repartis de zéro. Cela avait long et douloureux pour Luca de pardonner et parfois, il avait l’impression que cela n’était toujours pas le cas. Au fond de lui, il y avait toujours cette voix qui lui intimait que Théodora et Jaeden étaient à l’origine de la séparation entre Anjelica et son meilleur ami. C’était une rancœur difficile à effacer et pourtant, Luca le savait, il avait passé l’éponge sur des actions et des comportements de Théodora qu’il n’aurait jamais accepté de personne d’autre. Il y avait quelque chose de différent avec cette femme, quelque chose qu’il n’expliquait pas lui-même et dont il préférait se leurrer. La rencontre avec le géniteur de la jeune femme ne fit qu’accentuer ce sentiment ; Luca s’était soudainement senti chargé d’une mission, décidé à la protéger contre ce vieillard sénile alors même qu’elle pouvait très bien se défendre par elle-même. Mais c’était plus fort que lui, comme lorsqu’il s’était interposé entre eux, ne supportant pas comment il s’adressait à elle, comment il lui avait parlé comme si elle n’était rien, comme si elle était toujours l’enfant qu’il avait connu, l’enfant qui devait se racheter pour ses péchés. C’était insupportable et impossible à concevoir pour l’Italien qui s’était senti obligé de rendre la monnaie de sa pièce à cet homme qui ne connaissait rien d’elle. Même Luca, qui pourtant n’était pas très expansif et avare de conversations, pensait mieux connaître la jeune comptable que ce géniteur qui ne lui avait laissé pour héritage que de vieux souvenirs douloureux.

Même si Luca n’aimait pas tellement s’épancher en paroles inutiles, il sentait bien que l’attitude de Théodora n’était pas habituelle. Tout son être transpirait l’angoisse et l’inquiétude suite à cette rencontre fortuite. Comme si cela annulait tous les efforts qu’elle avait effectués ces dernières années afin de gagner son indépendance et son autonomie. Entremêlés dans des contradictions qu’ils ne comprenaient pas, ils laissèrent l’un comme l’autre le silence les envelopper pendant un moment jusqu’à ce que Théodora fasse un pas vers lui, lui attrapant la main et Luca accepta ce contact intime et singulier sans se poser de questions, liant leurs doigts dans une étreinte qui ne lui était pas si familière en dehors de leurs parties de jambes en l’air. Elle brisa le silence, comme à son habitude entre eux, l’obligeant à imaginer un autre monde, une autre vie, celle où il ne serait pas lui. Dans un sens, il possédait déjà la réponse à cette question parce que c’était ce qu’il vivait auprès d’Abi ; elle qui ignorait tout de qui il était vraiment et Luca savait qu’elle ne saurait rien de ce monde mystérieux qu’il conservait pour lui. C’était une part de lui-même qu’il n’avait pas envie de lui offrir, ne souhaitant pas la mêler à ces histoires mafieuses, préférant se contenter de ce qu’ils avaient maintenant. Cela lui suffisait de n’être simplement que Luca, le chef d’entreprise, et rien d’autres. Livrant une part de son intimité, répondant aux questions de Théodora sans faux-semblant, Luca se mit à nu devant elle, lui révélant à demi-mots que s’il ne rejetterait sa famille et la Cosa Nostra, il aspirait tout de même parfois à une autre vie. Mais sa vie, il l’avait choisi, il l’avait décidé ainsi. Il était le seul maître de son destin depuis plus de trente printemps. Il le savait, il ne serait probablement pas bien différent d’aujourd’hui même si certaines inquiétudes et certains de ses travers n’auraient peut-être pas lieu d’être. Comme la drogue. Il en parlait avec elle de manière plus aisée désormais, ce n’était pas comme si elle n’était pas au courant… Elle avait déjà tenté de le dissuader de continuer cette addiction, mais ce n’était pas si facile. C’était tellement ancré dans le fonctionnement du rital qu’un sevrage serait trop brutal. Il avait déjà essayé. Cela ne fonctionnait pas. S’il avait à nouveau traversé une zone de turbulence des plus difficiles sur le dernier semestre de l’année 2020, Luca vivait mieux la nouvelle année et il ne sombrait pas plus qu’il l’aurait pensé. Sa consommation était stable depuis des mois et il y avait même certains soirs où il pouvait s’en passer. Le chemin vers une consommation raisonnable et raisonnée était long et semée d’embûches ; Luca ne savait même pas s’il avait envie de s’aventurer sur ce terrain-là. C’était bien trop complexe. Il conclut sur le sujet en disant que peu importe la vie qu’il s’était construite, sa personnalité et ses défauts lui colleraient bien à la peau. Il était ainsi. Et il avait envie d’elle, maintenant. Mais si d’ordinaire il se jetait sur elle sans véritablement se poser de questions, Luca ne chercha pas à briser les quelques centimètres qui les séparaient, craignant de dépasser une limite qu’il ne souhaitait pas voir s’envoler. Théodora semblait fragilisée par l’échange avec son père et s’il avait envie de l’aider à lui changer les idées, son consentement était des plus importants pour lui.

Ils se contentèrent de rester proches l’un de l’autre tandis qu’elle relevait ses yeux clairs vers lui en lui répondant comment elle aurait imaginé sa vie sans cette enfance dévastatrice. Un sourire amusé s’installa sur les lèvres de l’italien lorsqu’elle prétendit qu’elle aurait probablement été une grande dame. Qu’est-ce que cela voulait dire être une grande dame ? Ils n’avaient probablement pas les mêmes référentiels et cela se confirma lorsqu’elle évoqua des métiers dans des domaines qu’elle considérait comme prestigieux : médicomagie, justice. « Perfetto, tu m’aurais fait coffrer pour mes mauvaises actions. » dit-il en riant doucement. Mais être une grande dame selon Théodora, c’était aussi s’enfermer dans une vie personnelle que Luca trouvait absurde, ennuyeuse et sans saveur. Il arqua un sourcil lorsqu’elle parle de cet éminent universitaire. Maison, jardin, animaux et tout le tralala, agrémentés par deux morveux. Ce n’était pas la vie qu’il rêvait mais peut-être que c’était celle qu’elle aspirait elle ? « Putain oui. » admit-il lorsqu’elle expliqua que cette vie de rêve aurait été d’un ennui mortel. Elle continua en disant qu’ils ne se seraient jamais croisés, sauf peut-être dans un ascenseur et cette pensée lui arracha un autre sourire, se souvenant de ce moment hors du temps qu’ils avaient partagé. « Et on aurait continué notre route sans daigner s’adresser un regard. » conclut-il. Car si Luca s’intéressait aux autres femmes lol, celles du Ministère lui importaient peu car elles ne pouvaient que lui attirer des ennuis pour son commerce et pour la mafia qu’il s’évertuait à diriger. Cette conversation n’avait ni queue ni tête et pourtant, Théodora avait furieusement raison sur le dernier point qu’elle aborda. « Plus chiante c’est certain, mais elle aurait été plus simple. » Plus simple parce que Luca n’aurait guère eu besoin de se mouiller pour sauver ses fesses si les sentiments qu’il ressentait pour elle n’avaient pas été aussi ambigües. Jaeden et Théodora auraient été bannis de la Cosa Nostra, probablement oubliettés ou peut-être même tués par d’autres membres. Et Luca aurait poursuivi sa vie comme si de rien n’était. Mais le lien qu’ils avaient noué ensemble ainsi que l’amitié qu’il éprouvait pour Jaeden l’avait rendu faible et vulnérable. Il avait permis qu’on vienne compromettre ses choix en tant que dirigeant. La vie de Luca serait plus simple si Théodora n’en faisait pas partie. Néanmoins… « Je ne regrette pas mes erreurs. » Car c’en était bien une d’avoir menti à nouveau à son père pour protéger Jaeden et Théodora, cela en était une d’avoir mis sa tête à prix pour eux. Ce n’était pas un choix mais une erreur qu’il avait faite là, aveuglé par des sentiments qui le dépassaient et qu’il n’avait su faire taire. « Je regrette pas. » répéta-t-il. « Nos vies sont ainsi, imparfaites. Mais la mienne me ressemble et je crois qu’elle me convient. » Désorganisée, incongrue, incompréhensible. Mais c’était ainsi que Luca fonctionnait.

Il passa doucement sa main dans ses cheveux blonds, replaçant une mèche qui s’était à nouveau échappée et leurs yeux s’accrochèrent. Regard contre regard, elle lui dit qu’elle refusait de se donner à lui maintenant. Pas le moins du monde frustré par cette phrase, Luca se contenta de déposer un baiser sur son front et lui répondit : « On peut se parler sans baiser tu sais. » Il n’y avait pas que la partie sexuelle dans leur relation même si Luca se dissimulait parfois derrière cette excuse pour expliquer les raisons qui le poussaient à fréquenter la jeune comptable. Il lâcha sa main et mit un peu de distance entre elle et lui afin de lui offrir l’espace qu’elle semblait nécessiter. Elle tira longuement sur le reste de sa cigarette et sembla relâcher la pression. « Oui, je ne pensais pas que ça finirait ainsi. » dit-il, songeur, en repensant à cette journée qui avait pourtant si bien commencé. La visite chez les partenaires qui ne payaient pas, le déjeuner, la balade jusqu’ici, tout cela avait fonctionné comme sur des roulettes. Mais la rencontre avec le père de Théodora avait rebattu les cartes et avait laissé entrevoir une autre facette de la vie de la jeune femme que Luca ignorait. Il en savait si peu l’un sur l’autre finalement. Et Luca ne lui en voulait pas de ne pas vouloir lui révéler certaines parties plus intimes de son enfance ; l’un comme l’autre, ils avaient des secrets de polichinelle, des secrets qu’ils s’évertuaient presque à oublier. « Je vais demander à Jaeden de vérifier qu’il ne tourne pas autour du garage. Prends les documents dont tu avais besoin. On peut bosser ici ou au Thestral Motor, comme tu préfères. » Il se dirigea vers la porte et lui dit : « Je reviens. » Il l’abandonna quelques instants et les réflexions débutèrent leur long ballet dans l’esprit de Luca. S’il y avait bien une chose dont il était certain, c’est qu’il refusait que cet homme ne touche à un cheveu de sa… comptable.
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Dim 31 Juil - 22:39

Quand le passé vient frapper à sa porte - Lora IX
Luca & Théodora
Février 2021 | Rue londonienne | Après-midi

S’il y avait bien une chose dont Luca ne manquait pas, c’était bien d’estime de soi…  Théodora le regarda en secouant la tête de dépit. « Si tu le dis… » La jeune femme ne voulut pas aller chercher la petite bête. Cela n’allait que ressasser de vieux souvenirs ou mettre à fin à cette complicité entre eux. Que Luca continue de croire cela, peut-elle que la jeune femme arriverait à ce niveau de confiance un jour… Jamais elle n’avouerait que Luca l’aidait beaucoup sur ce point, cette histoire de ne plus se voir comme une moins que rien… Non il serait trop ravi d‘apprendre cela. Malgré tout l’agacement que pouvait ressentir Dora, l’Italien avait une vraie part dans l’épanouissement de la jeune femme… Quel idiot il était vraiment… Enfin, il l’était un peu moins quand ils pouvaient avoir des conversations sans cris. Qu’est-ce qu’elle aimait ça, emplies de joie et de légèreté…. Qu’est-ce qu’elle aimait…. Ces instants simples.

Evidemment, les Haig venaient se rappeler au bon souvenir de Théodora et après une entrevue angoissante avec son paternel, la jeune femme en était toute chamboulée, voir au trente-deuxième dessous. Elle voulait, tel un bernard-l’ermite, se réfugier dans sa coquille et ne jamais en ressortir. Mais Luca ne la laissa pas tomber dans sa spirale d’abattement. Il lui posa des questions et elle se sentit obligée de répondre. Leurs mains s’entrelacèrent un instant et Dora ne voulut pas vraiment briser ce lien. C’était un pont fragile vers la réalité. Un pont qui tremblait, prêt à s’effondrer. Si tel en était le cas, elle ne savait si elle ne sombrerait pas avec tant elle se sentait faible en cet instant.

Le silence. Le silence, traitre, ne la laissa pas en paix et elle tenta de le faire fuir à grand coup de questions profondes, de « et si … ». Luca se prêta étonnamment au jeu et il lui retourna sa question idiote. Alors elle se mit à rêver. Elle n’aurait su dire si c’était un futur enviable, en tout cas il était différent de son présent. A la remarque de Luca elle sourit. « Sans un comptable de qualité, très probablement. Je t’aurais amené des oranges à Azkaban… » La question de savoir s’ils se seraient croisés vint sur le tapis. Un instant ils réfléchissaient ensemble à ce qu’aurait pu être leur relation dans cet autre monde. Elle remarqua le sourire de Luca à la mention de l’ascenseur et détourna le regard pour ne pas montrer sa satisfaction. « Oui, sans un regard et peut-être à peine un bonjour... Croisé sans rien d’autre… Peut-être que dans ce monde-ci, on a déjà croisé nos âmes sœurs d’un autre univers sans le savoir nous aussi… Chienne de vie. » Elle jeta un regard vers Luca mais le détourna bien vite pour éviter de croiser celui de Luca. Pourquoi avait-elle parlé d’âme sœur après eux deux ?! Cela n’avait rien à voir. Elle espérait que Luca n’y fasse pas attention. Oui c’était mieux comme ça.

Elle émit un petit rire lorsque Luca concéda que sa vie aurait été plus chiante, plus simple certes mais plus chiante. Théodora eut la sagesse de rien répondre. Elle se contenta de reprendre une bouffée de sa cigarette. Elle n’était plus aussi mal à l’aise qu’à l’époque. Elle était juste peinée. Peinée que les choses se soient passées comme elles s’étaient passées. Ils avaient tous fait des erreurs. Le souci avait été que la somme de toutes ces erreurs s’était avérée tragique. Saloperie de vie de merde. « Je ne regrette pas mes erreurs. » Finalement, Théodora se décida à regarder Luca. Elle lui devait bien ça. Pour tout ce qu’il avait fait pour elle. Et elle, qu’avait-elle fait pour lui ? Elle lui avait sauvé les miches, elle avait tenu les comptes de son entreprise, merde elle avait fait des trucs ! Son estime piétinée par sa famille sembla frissonner sous ces succès. Oui elle y arriverait. A redevenir une femme forte et sûre d’elle. Le père Haig n’aurait pas le dernier mot.

« Tant mieux. Parce qu’aux dernières nouvelles, c’est la seule qu’on a alors… Autant la vivre au maximum non ? » Elle savait que ça n’allait pas être en accord avec la suite de ce qu’elle avait à dire. A un autre moment, n’importe lequel, elle se serait laissée aller dans les bras de Luca. Elle l’aurait pris là sur ce bureau miteux sans aucune autre forme d’introduction. Ils se seraient perdus dans leurs étreintes et elle aurait pu tout oublier, ne ressentir que plaisir et débauche. Oui, cela, la jeune Théodora l’aurait fait. Mais pas celle d’aujourd’hui. Pas celle qui venait de se faire piétiner par un fantôme du passé. « On peut se parler sans baiser tu sais. » Luca se recula et Dora soupira. « Peut-on vraiment ? » Ajouta-t-elle dans un murmure. Elle laissa doucement sa tête aller en arrière et ferma un instant les yeux, profitant des dernières fumées de sa cigarette. « Moi non plus. Je dois t’avouer que j’aurai payé cher pour que ça se finisse différemment. P’t’être que c’était c’qui m’fallait… pour que ce con sorte enfin d »ma vie…. Avec l’temps ça ira mieux…. L‘temps guérit tout parait-il… »

Théodora fut reconnaissante à Luca pour ce qu’il voulait faire, la protéger mais cet homme, cette ombre de son passé ne pourrait plus rien contre elle. En cet instant, elle n’avait besoin que de dormir. Simplement de se poser, pleurer un bon coup et alors Tom ne pourrait plus rien contre elle. « N’embêtes pas Jae’ avec ça, il a suffisamment à faire avec le garage. Je… Ca va aller Luca. J’t’assure, ça va aller, faut juste que je… Digère tout ça. Je… Si ça te va je vais rentrer chez moi j’ai…. Besoin d‘être seule un moment…. Je… » Dora s’arrêta un instant alors que Luca sortait. Et merde. Qu’est-ce qu’il allait faire là-bas ? C’était pas normal de faire ce genre de chose alors qu’elle était clairement en train de faire un « breakdown »…. Elle se passa les mains sur le visage en soupirant et émit un grognement de frustration. « Aaaaaah ! » Elle se releva agacée et commença à faire les cent pas. Elle voulait hurler sa frustration au monde, elle voulait pleurer, elle voulait que tout sorte alors même que ce tout, ce trop plein d’émotion qu’elle ressentait, elle n’arrivait pas à le définir. Elle attrapa un bout de papier, griffonna quelques mots et attrapant son sac, elle transplana sans autre forme d’au revoir. Il était temps qu’elle prenne de temps pour elle. Il était temps de souffler. Il était temps de faire son deuil.

Luca, j’ai dû rentrer. Besoin de dormir. Ca ira mieux plus tard. Je rattraperai mes heures demain. Désolée. Merci pour aujourd’hui, comme toujours Dora Théodora


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We were searching for reasons
To play by the rules
But we quickly found
It was just for fools
But through all the sorrow
We were riding high
And the truth of the matter is
I never let you go, let you go
Your beauty never ever scared me
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LORA IX - Février 2021, Rues de Londres

Cela n’était pas toujours évident de converser avec Théodora. La plupart du temps, leurs discussions se terminaient en combat de coq dans lequel l’un comme l’autre se livraient une rude bataille, ne laissant gagner aucun terrain à son adversaire. Pour autant, une fois n’était pas coutume, Luca n’avait pas très envie d’être sanglant. Peut-être parce que la confrontation avec Tom Haig était suffisamment ébranlante pour qu’il estime qu’il n’était pas nécessaire d’en rajouter. En réalité, Luca aussi était inquiet de la manière dont Théodora prenait les choses ; l’étrangeté de ses réactions en disait assez sur la façon d’appréhender le retour de son père dans sa vie. Même si clairement, elle ne semblait pas avoir vraiment envie d’en échanger davantage, estimant peut-être en avoir assez dit. Luca quant à lui, ignorait comment répondre à l’angoisse grandissante de son employée, tant bien même que ce mot n’était clairement pas adapté pour la désigner. Alors même que les sentiments qu’il avait pour Théodora n’étaient plus vraiment à démontrer, l’italien s’évertuait encore et toujours de conserver une certaine distance dans la façon dont il s’adressait à elle ou même dans la façon dont il pensait à elle. Comme si cela était suffisant pour mettre à distance ce que son cœur refusait de dire, sans doute par fierté, par égo, mais aussi, et c’était peut-être la raison la plus importante, par peur. Évidemment qu’il craignait d’être déçu, qu’il craignait de s’enfermer dans une histoire qui le ferait souffrir. Voilà la raison pour laquelle il tentait -maladroitement- mais il tentait, de la réconforter du mieux qu’il pouvait sans savoir réellement si cela fonctionnait et si Théodora y trouvait son compte.

Après le silence, vinrent les questionnements, les désirs d’une autre vie et ils laissèrent leurs esprits vagabonder, espérer ou imaginer une autre vie. Pour Luca, cette vie n’était pas forcément très différente de l’actuelle mais si bien évidemment, il y avait des subtilités de son existence dont il se serait peut-être passé, qu’il aurait peut-être préféré ne pas vivre ; mais le temps filait sans que Luca ne puisse en avoir une certaine maitrise. Pourtant, si rêver à un futur différent avec Théodora s’avérait appréciable, le refus de s’enfermer dans cet univers lui permettait de demeurer les pieds sur terre. « J’aurai maté ton cul, imagine pas que ce soit possible autrement. » avoua-t-il dans un rire narquois tandis qu’elle précisait qu’ils se seraient à peine adressés la parole s’ils s’étaient croisés dans un contexte différent que celui des courses de moto et du garage. Luca fronça les sourcils lorsqu’elle évoqua le mot âme sœur, pas certain de la signification de celui-ci, ou peut-être préférant l’ignorer. Il avait renoncé à ces futilités il y a bien des années. Il ne cherchait pas son âme sœur, il se demandait même si cela l’intéressait véritablement de la découvrir puisqu’il n’y avait rien de productif, ni de constructif à le savoir. Pire, aimer était dangereux. Pour lui, pour l’autre. Anjelica avait déjà payé les frais de sa trop grande affection pour elle et il n’avait guère envie que ses ennemis sachent à quel point il était attaché à Théodora. Il préférait, et de loin, conserver cette attitude plus neutre avec elle, même si n’importe qui connaissant un tant soit peu Luca aurait rapidement fait de comprendre qu’il y avait quelque chose de différent entre eux. Pourtant, il se retrouvait très régulièrement dans de beaux draps, ignorant comment réagir à ses comportements, ses paroles, ses actions. « Bien sûr qu’on peut. » se contenta-t-il de dire. Certes, le sexe était une composante importante de leur relation et il fallait être idiot pour dire le contraire mais pourtant, parfois, Luca s’abandonnait en découvrant qu’ils pouvaient aussi être ensemble sans que cela se termine toujours ainsi. « T’es avec nous maintenant, le passé, c’est le passé. » dit-il simplement, tentant de conclure comme il le pouvait sur la parenthèse qu’avait ouverte Tom Haig.

Toutefois, Luca n’avait guère envie qu’il vienne roder autour du garage dans l’espoir de revoir sa fille alors il expliqua à Théodora qu’il préférait mettre Jaeden sur le coup. « Tu penses vraiment que Jaeden n’a pas envie d’être mis au courant ? » demanda-t-il un peu comme une phrase rhétorique. Au contraire. Il se dirigea vers la porte tandis qu’elle disait que tout allait bien aller. C’était un mensonge assez piteux auquel elle ne croyait pas elle-même c’était certain. Traversant le garage, Luca en fit le tour avant de demander au responsable où se trouvait son meilleur ami. Il revient dans le bureau déçu après avoir appris que Jaeden était parti faire une course à l’extérieur. Peu importe, Luca aura d’autres occasions de le lui dire. Se retrouvant seul dans le bureau, Luca resta quelques secondes hébété de l’absence de Théodora ; trouvant sur le bureau un mot griffonné rapidement, il y lut les quelques explications fournies par la jeune femme. Un pli soucieux se forma sur son front juste avant qu’un léger sourire ne s’installe sur son visage à la vue de son surnom qu’elle avait barré.
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