Aiko & Moïra

Tea, Scones & Family

Février 2021

L’arrivée de Cléo, le hibou de Aiko, a redonné à Moïra un regain d’énergie pour terminer sa semaine. Elle se réjouissait chaque jour un peu plus de retrouver sa cousine. Sa présence lui avait manqué. Ces derniers temps, sa cousine avait été plutôt silencieuse. Il est vrai que l’ancienne médicomage s’est vue crouler sur les parchemins de ses étudiants. Elle n’a pas su prendre le temps de trop s’inquiéter pour la libraire. Sachant que celle-ci est plutôt du genre débrouillarde, Moïra n’a jamais été du genre à couver la sorcière de quelques années son aînée. La rentrée scolaire s’est bien mais avec son lot de travail, qu’elle se surprend à aimer de plus en plus. L’esprit aiguisé des jeunes sorciers la fascine tout comme leur résilience face aux événements touchant le monde sorcier. Ces petites pousses iront loin, elle en est convaincue. Si elle peut y contribuer en transmettant son savoir et ses connaissances, c’est encore plus plaisant. Malgré son amour pour son nouveau travail, elle ne soupçonnait pas le moins du monde la difficulté à conjuguer cette vie avec la présence de sa sœur adoptive. Leur dernier entrevue lui a laissé un goût amer. A dire vrai, elle ne s’en est pas encore tout à fait remise. Il faut que dire que ça ne s’est pas tout à fait passé comme prévu. Les émotions s’étaient mêlés à ce qui devait être une consultation tout à fait professionnelle. Moïra le regrettait. Elle ne cessait de craindre de ne pas être à la hauteur pour gérer sa sœur et sa santé. Ce serait un terrible manquement à son éthique. Son évidente incapacité à rester de marbre face à sa patiente la questionne depuis ce jour. Alors, l’invitation d’Aiko est plus que bienvenue pour chasser ses tourments au moins le temps de quelques heures.

Moïra s’est rendue à Londres avec un peu d’avance sur l’heure du rendez-vous proposé par sa cousine. Celle-ci lui a indiqué avoir ramené des trouvailles pour elle. Curieuse, la jeune femme trépigne à l’idée de découvrir sur quoi est tombée sa cousine. Cette dernière a comme qualité de toujours parvenir à surprendre sa cadette. Sa passion et son talent pour conseiller et dégoter des livres ne manque pas de faire résonner de la fierté chez Moïra. Elle est douée et a trouvé, semble-t-il, sa voie. D’ailleurs, la sorcière n’a jamais manqué de faire de la pub pour la librairie de sa cousine en n'hésitant pas à en vanter les mérites à qui veut l’entendre. Après tout, il est important de se soutenir dans la famille. Aiko a toujours été bonne avec elle comme l’était Kyle. Moïra apprécie que sa cousine reste neutre dans la gué-guerre l’opposant à sa sœur Abigail. Elle n’a pas pris le parti de sa sœur et pour cela, Moïra ne pourra jamais la remercier suffisamment. Il aurait été si simple de lui tourner le dos et de ne pas la considérer comme un membre de sa famille.  Ce qu’elle n’a de toutes évidences pas choisi comme chemin.

Moïra s’arrête en chemin dans une boulangerie pour acheter un paquet de scones. Ils seront parfaits pour accompagner les fameux thé d’Aiko. En plus, ça tombe bien la sorcière commence à sentir une petite faim s’installer dans son estomac. Elle jette un coup d’œil à la grande horloge et sourit. Il ne lui reste plus qu’à rejoindre le lieu de rendez-vous. Elle y arrivera pile à l’heure. Son précieux paquet dans les mains, elle en profite pour se glisser dans l’embrasure de la porte lorsqu’un client sort de la librairie. La petite sonnette retentit annonçant son arrivée. Elle sourit poliment à la femme d’un certain âge portant plusieurs ouvrages dans les mains. Cette dernière a dû faire le chiffre d’affaire du mois d’Aiko vu la quantité de livres qu’elle tient. Elle rit sous cape à l’idée de la voir trimballer tous ces bouquins jusqu’à chez elle alors qu’ils cachent bientôt littéralement sa tête entière. Amusée, Moïra pénètre dans le sanctuaire de sa cousine. Elle se faufile entre les rayons et rejoint la caisse du magasin. De là, elle peut apercevoir sa cousine. Aussitôt un grand sourire illumine ses traits.

- Bonjour Aiko ! Comment vas-tu ?

D’un geste, elle montre le petit paquet rempli de scones. Elle le dépose devant sa très chère cousine et le pousse devant. C’est à son hôte de l’ouvrir bien évidemment.

- J’espère que tu as faim. Je crois que j’ai dévalisé le stock de la boulangère. J’ai bien cru qu’elle n’allait pas s’en remettre à l’annonce de ma commande, explique-t-elle, en pouffant légèrement.

Moïra se tourne vers la porte qui s’est tout juste refermée. Ses yeux sont rieurs en repensant à la petite dame au bonnet de tout à l’heure. Malgré l’évidence de ces achats, son petit doigt lui dit que ça n’a sûrement pas été de tout repos pour sa cousine de gérer cette cliente. Elle lui demande alors sur le ton de la conversation :

- En parlant de dévaliser, la dame qui vient de sortir, t’as payé au moins ? On dirait qu’elle a pris la moitié d’un de tes rayons.

Aiko & Moïra

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Février 2021

La visite à sa cousine préférée est un bonheur simple de la vie. Moïra a accepté immédiatement la proposition d’Aiko à venir la trouver dans sa merveilleuse boutique. La jeune femme adore les livres, le thé, les scones et sa cousine. C’est vraiment idéal, non ? Enchantée de se trouver dans la même pièce qu’elle, il lui est impossible de ne pas sentir ses lèvres s’étirer dans un sourire aussi large que le plus vieux grimoire existant. Une petite accalmie dans une vie tumultueuse, cela se prend et se chérit. Aiko est quelqu’un de bien. La cadette l’a toujours apprécié. Aujourd’hui, à son âge, elle a enfin la maturité nécessaire pour se rendre compte de l’importance qu’a eu la sorcière dans sa vie. Alors que le temps l’éloignait d’Abigail, Aiko était là. Un ancrage dont elle n’aurait pu se passer surtout après le décès de Kyle. Il lui était impossible de laisser aller sa grande tristesse auprès de ses parents adoptifs. Comment l’aurait-elle pu alors qu’eux vivaient la perdre d’un fils ? Moïra ne s’était pas sentie à sa place. Quelle prétention à ce chagrin pouvait-elle bien avoir alors qu’elle n’est que la gamine recueillie ? Sa cousine n’a jamais fait cas de tout cela. Peu lui importe si les veines de Moïra ne comptent pas de sang MacFusty – elle l’est devenue par son nom. Cela compte énormément à ses yeux.

Alors, la voir là, gérante de sa propre boutique, elle ne peut qu’éprouver toute la fierté et le bonheur de la voir s’y épanouir. Sans oublier que grâce à elle, son étagère dans son appartement londonien est bien rempli. Aiko rayonne dans cet espace. Avec entrain, la sorcière l’attire dans ses bras pour une rapide embrassade. Quand même ! Tactile, l’ancienne médicomage apprécie le contact avec ses proches. Sa joie illumine ses prunelles alors qu’elle la relâche pour s’adosser au petit comptoir.

- Impec’ ! Je suis vraiment ravie de ton retour et que tu m’aies envoyé Cléo, dit-elle, avec un enthousiasme la caractérisant bien. Tu as eu une très bonne idée. Et tu m’as vraiment manqué.

Sur le ton de la plaisanterie, elle se permet d’ajouter :

- Avant que tu ne protestes, tu ne te rends pas compte ce que c’est de n’avoir plus rien à se mettre sous la dent avant de dormir ou de subir les dialogues à sens uniques d’autres libraires.  

Amusée, elle suit des yeux la méthode de sa cousine pour ouvrir son petit cadeau. Elle se régale de constater que son choix a fait mouche. Si Aiko ne le dit pas clairement, son estomac  lui coupe la priorité et s’en charge. La cadette se met à pouffer silencieusement. Trahie cousine ! La connaissant, elle a du être tellement absorbé par sa passion qu’elle en a oublié de se restaurer, pense Moïra, voilà bien une chose qui est un trait familial plutôt exacerbé – et exaspérant dans le clan MacFusty ! Comme bien d’autres choses qui passent à la trappe. La passion. Le devoir. Les responsabilités. Tout cela a légèrement tendance à passer au-dessus de tout. Au moins, Aiko est ravie de sa petite attention.

- Elle a de la chance que je ne passe pas souvent dans son quartier ! rit-elle, avant de mimer ses poches vides. Quoique, cela lui ferait son chiffre d’affaire pour l’année ! Et moi, je ne passerais sans doute plus les portes !

Moïra offre un regard compatissant à sa cousine concernant la tentative de dépouillage de sa propre boutique. La jeune femme jette un coup d’œil aux différentes étagères. Et bien, c’est un sacré travail qu’a sa cousine d’entretenir cet endroit magique – en tous points bien sûr ! Ses yeux pétillent à l’entente de la proposition d’Aiko. Oh, elle s’est languit des fameux thés de la libraire. Moïra ne prend pas suffisamment le temps d’en boire, alors c’est un plaisir lorsqu’elle peut en savourer d’autant plus en compagnie agréable. Maintenant, il lui reste à faire un choix. Se tapotant la lèvre, la jeune femme finit par arrêter de cogiter.

- Allez, allons-y pour le thé vert ! Ces merveilles seront-elles à la hauteur de ton parfait service à thé ? Nous allons bientôt pouvoir répondre à cette question, lance-t-elle, taquine.

Ah le fameux service à thé d’Aiko. Moïra ne peut pas s’empêcher d’en rire à chaque fois qu’elle y pense, mais si cela inclut des souvenirs avec Abigail. Sa sœur dont elle n’a pas vraiment envie de ramener tout de suite sur le tapis avec Aiko. Elle préfère se concentrer d’abord sur le voyage de sa cousine. Il sera assez rapidement de parler des sujets qui fâchent, n’est-ce pas ? Chassant ses pensées troublantes, Moïra se redresse.

- Alors, ma très chère cousine préférée, est-ce que je peux t’aider à quelque chose ? Où souhaites-tu que nous nous installions ?

Aiko & Moïra

Tea, Scones & Family

Février 2021

Enfin Moïra sent ses épaules s’affaisser tout comme sa posture. Elle sent ses épaules se relâcher. Dans la mythique boutique de sa cousine, l’air ambiant y est apaisant tout comme l’odeur des livres. La présence rafraichissante et positive d’Aiko y ajoute une touche digne d’un havre de paix à quiconque recherche un tant soit peu de calme intérieur. Tout du moins, c’est ainsi que Moïra l’a toujours vu cette petite librairie à mi-chemin entre le monde moldu et sorcier. Sans nul doute que la jeune femme aurait été ravie de travailler avec sa cousine si sa passion ne l’avait pas poussé aux études dans la médicomagie. C’est vraiment agréable comme sentiment d’avoir l’impression de n’avoir à s’inquiéter de rien, juste de profiter de l’instant présent avec les gens que l’on aime. Et pour sûr, que la professeure apprécie fortement sa cousine. Elle ne peut d’ailleurs se détacher du sourire qui orne ses lèvres depuis que ses pieds ont foulés l’entrée de la librairie. C’est un bonheur rare et simple qu’il faut saisir à pleine main lorsqu’il se présente. Elle aurait aimé ressentir ces mêmes émotions dans le foyer familial mais malheureusement celui-ci lui rappelle trop Kyle, Abigail et ce qu’elle pourrait encore perdre dans les années à venir. Alors que là, c’est un endroit intemporel relier à aucun traumatisme de son esprit. Qu’est-ce qui pourrait lui arriver ? Recevoir une bibliothèque sur la tête ?  Curieusement, elle ne prend pas du tout cette idée au sérieux. Bien sûr, si Aiko peut éviter de finir avec une tonne de bouquins sur la tête, ça l’arrange tout de de même !

Moïra se retient de montrer trop d’impatience lorsqu’elle voit sa cousine se pencher derrière son comptoir. La jeune femme sait qu’Aiko lui a déniché de nouvelles lectures et cela l’enthousiasme énormément. Elle peut toujours compter sur les goûts de la libraire pour ravir ses nuits d’insomnie et ses soirées au coin du feu. Jusqu’à présent, elle ne sait jamais trompée ! Et la professeure de médicomagie doute fortement que cela arrive un jour. Déjà les premiers titres font pétiller ses yeux verts. Ouh. Il va falloir se retenir de ne pas s’y plonger directement en abandonnant sa cousine de la sorte avec le thé et les scones. Au lieu de cela, elle se penche contre le comptoir et lui offre un grand sourire.

- Et moi également, cousine ! J’adore venir te rejoindre dans ta boutique. Cela change du château. L’ambiance y est tout autant magique ! Et avec beaucoup moins de problèmes, termine-t-elle, en étouffant un rire.

Il est vrai qu’à Poudlard c’est toujours mouvementé. Il ne se passe pas un jour sans quelque chose d’extraordinaire ne se passe. C’est également ce qui fait toute la magie de l’endroit depuis des siècles. Moïra a adoré y faire ses études. Il est vrai qu’elle n’était pas l’élève la plus sage de sa volée mais cela lui a permis de nouer des liens et de créer des souvenirs inoubliables avec des gens formidables. Parfois, lorsqu’elle foule les couloirs, la nostalgie la frappe droit au cœur et elle se revoit à la place de ses étudiants. Qu’est-ce que ce sera dans vingt ans ! La sorcière réceptionne le petit tas d’ouvrages vers elle. Cette fois-ci, elle ne peut s’en empêcher et lorgne déjà sur les couvertures alléchantes. Oh, elle va se régaler ! Moïra joint son rire franc à celui de sa cousine en écoutant sa tirade. Elle lui fait un clin d’œil avant de lui tendre la main pour la frapper.

- Attention, à partir de ce moment, c’est un deal entre nous ? J’attendrais ton carton avec une grande impatience ! s’exprime-t-elle, en rentrant dans le jeu initié par Aiko.

Lorsque leur rire s’estompe, Moïra hoche la tête en réponse à Aiko. Oh oui, elles ont l’air vraiment délicieuses ses petites pâtisseries. Elle ne peut s’empêcher de dresser un sourcil en entendant à nouveau le ventre de sa cousine manifester son droit à la nourriture. Quelle famille ! Il n’y en a pas une pour savoir s’occuper convenablement de soi. Ce n’est pas possible ça. Il y a eu un bug dans les gênes des MacFusty c’est ça ? Un genre d’autodestruction programmée ? La jeune femme secoue la tête en repensant à sa sœur se retenant de grimacer. Ce n’est pas le moment de briser le havre de paix !

- Hé, il y en a un qui appelle au secours on dirait. Dis-moi, cousine, depuis quand tu n’as pas nourri le monstre ?

Pendant qu’Aiko file dans la boutique, Moïra l’attend patiemment pour une fois.

- Prends ton temps, je bouge pas, lui dit-elle, déjà distraite par ses cadeaux. Et merci pour les bouquins !

Ses doigts glissent sur les couvertures des ouvrages. Elle apprécie les différences entre eux. Elle hume également l’odeur des plus anciens. Lorsqu’elle revient, Moïra détourne son attention des livres. Elle prend la direction indiquée. Elle se laisse glisser dans les fauteuils et savoure l’impression de s’enfoncer dans un nuage. Il faudrait qu’elle lui demande ou elle s’est procurée ces assises. Ses fesses n’ont jamais été aussi bien loties. Soudainement ses prunelles captent un reliure intéressante. Elle se lève d’un bond et s’approche de l’étagère contenant le livre en question. Celui-ci est particulièrement beau. Ses doigts glissent sur sa tranche et elle le tire délicatement dans ses mains. Il s’agit d’un roman d’amour qui pour une fois n’a pas l’air mièvre à souhait. Intriguée, elle tourne quelques pas afin de prendre connaissance de la plume de l’auteur. Perdue entre les lignes, elle n’entend pas le retour de sa cousine. Cela la fait même sursauter et fermer brusquement le livre.

- Oh pardon. Je ne t’ai pas entendu arriver ! s’excuse-t-elle, en passant une main dans ses fins cheveux.

Comme brûlée, elle le repose à sa place auprès de ses confrères et vient rejoindre Aiko près de la table. A nouveau elle s’installe dans le fauteuil et reporte son attention sur la maîtresse des lieux. Un peu nerveuse tout de même à l’idée d’aborder certaines conversations avec sa cousine, la brune préfère prendre de l’avance et bifurquer de sujet avant même de commencer :

- Alors, raconte, comment s’est passé ton voyage ? Je veux tout savoir.

Aiko & Moïra

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Février 2021

L’antre de sa super cousine Aiko est clairement l’endroit le plus relaxant de la ville. Il y règne une ambiance réellement magique. Moïra sait que l’autre sorcière s’est investie pour rendre cet endroit tel qu’il est aujourd’hui. Cela ne peut que la rendre plus fière d’elle. Elle mérite d’avoir tout le succès et le bonheur. L’ancienne médicomage pourrait y rester durant des heures, à rêvasser, bouquiner, savourer les fameux thés de la libraire – que demander de plus après tout ? Son sourire est une réponse suffisante pour Moïra. Ses mots ont fait mouche auprès des émotions de sa cousine. Après tout, il n’y a aucune malice derrière juste de la pure sincérité pour l’excellent accomplissement de la sorcière aux beaux yeux bleus. Mais quel plaisir de les voir s’illuminer durant leur conversation. Cela lui prouve qu’elle aussi passe un très bon moment en famille. L’ombre d’Abigail n’est pas là pour rendre leur relation plus complexe qu’elles ne le sont sans sa présence. Moïra apprécie ce petit répit. Lorsqu’elle retourne chez ses parents, cela ne se passe jamais comme cela, eux, ils aimeraient avoir auprès d’eux toute la famille réunie. Ils ne comprennent pas les liens conflictuels entre les deux sœurs et la neutre complicité d’Aiko mêlée, malgré elle, à tout cela. La professeure est également rassurée de pouvoir offrir de bons moments à sa cousine et pas uniquement des disputes avec Abigail à entendre jusqu’à devenir à moitié sourde.

- Et bien l’on peut dire que tu as parfaitement réussi ton objectif. Méfie-toi, un jour tu vas me trouver au petit matin à roupiller dans l’un de tes fauteuils, pouffe-t-elle.

Elle s’imagine elle-même recroquevillée à cette même place. Utilisant une montagne d’ouvrages les plus passionnant les uns que les autres en guise de couverture de fortune. Ah oui, c’est sûr, elle aurait une fière allure aux aurores ! Elle rajoute en se massant l’espace entre son dos et son sacrum avec une fausse grimace douloureuse.

- Heureusement pour toi, mon dos de vieillarde ne me le pardonnerait sans doute jamais. Bien que l’on puisse sans doute négocier si tu nous accueilles, mon dos et moi, avec du thé et un copieux petit déjeuner, conclut-elle, avec un clin d’œil.

Et oui, aujourd’hui, il n’y aurait aucun nuage dans l’horizon de la professeure de médicomagie. Non, elle va juste profiter tranquillement de plusieurs heures à passer auprès de l’une de ses personnes préférées sur cette planète, même de plusieurs planètes. Tourbillonnant dans la pièce, la moins âgée des cousines lève doigt dans la direction d’Aiko avec un sourire amusé. Hochant la tête de haut en bas, elle approuve totalement les propos de la MacFusty.

- Franchement, ce serait une idée grandiose. Je suis sûre que tu aurais beaucoup de succès avec une approche comme celle-ci ! Une manière d’offrir chaque moi un petit cadeau à chacun de tes habitués. A tous les coups, ça ferait fureur ! Si tu as besoin d’un être assez charitable pour tester le packaging et le contenu d’un carton, tu sais à qui t’adresse, lui souriant sincèrement, elle rajoute. Vraiment Aiko, ce serait vraiment sympa. J’ai hâte de te voir développer toutes tes idées ! Mais n’oublie pas de me faire une réduction spéciale famille, d’accord ?

Evidemment, le fait de sauter un voire plusieurs repas semblent être une coutume chez les cousines MacFusty. Même Abigail n’est pas en reste de cette terrible tradition familiale qu’il vaudrait mieux que les trois jeunes femmes zappent un peu de leur routine. Peut-être devraient-elles prendre le pli de s’envoyer leurs hiboux ou leurs patronus à chaque repas afin d’être sûre d’y penser étant donné que leur estomac n’est pas assez puissant pour vaincre la volonté de finir leurs tâches respectives. La médicomage la laisse filer dans les autres pièces, lui permettant de vaquer à ses occupations pendant qu’elle explore le petit coin leur étant réservé pour quelques heures. Moïra se perd dans les ouvrages à tel point qu’elle ne perçoit pas les mouvements de sa cousine dans son dos. Celle-ci la surprend en apportant le thé. L’air de rien, la médicomage la rejoint d’un pas tranquille. Puis, elle s’enquiert du récit du voyage d’Aiko avec un grand intérêt par les aventures vécues par sa cousine.

- C’est vrai que tu es quelqu’un de plutôt bohême toi. Je ne sais pas si je pourrais faire de longs voyages comme toi et de changer constamment de pays. Par où es-tu passé cette fois-ci déjà ? Et puis, franchement cousine, ce petit résumé est-il vraiment ta manière de raconter un voyage comme le tien. Allez, je suis sûre que tu peux faire mieux que ça !

Se penchant en avant, les coudes sur ses genoux, Moïra l’implore du regard de lui racontant des moments croustillants afin de satisfaire sa curiosité débordante. Ses yeux pétillent alors qu’elle lui offre un sourire malicieux. Elle fait glisser l’assiette de scones vers sa cousine en tant qu’offrandes en guise de bonne foi et surtout pour obtenir son histoire tant attendue.

- Des rencontres alléchantes à mentionner à tout hasard ? Steuplait, ne me laisse pas sur ma fin !demande-t-elle, clairement motivée par l’intention de taquiner la sorcière d’une tête de moins qu’elle.

Aiko & Moïra

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Février 2021

Rien de plus simple qu’un ou deux éclats de rire entre membre de la même famille. A l’aise en compagnie d’Aiko dans sa magnifique petite boutique, Moïra se sentait vraiment détendue. Cela la changeait de sa routine stressante habituelle. Une petite pause dans le quotidien au détour de quelques scones et d’une bonne infusion d’un thé de qualité. Que demander de plus ? La charmante compagnie de sa cousine, Aiko, avait ça de bon que de lui permettre de se changer très rapidement et efficacement les idées. Et pour faire oublier à Moïra, ses précieuses recherches sur les maladies magiques orphelines chez les sorciers, il fallait y mettre du sien ! Le naturel de la libraire permettrait cela avec une grande simplicité. L’ancienne Gryffondor appréciait beaucoup cette facette de son aînée. Quelque chose de bien différent de sa relation plus que conflictuelle avec sa sœur adoptive, Abigail. Peut-être que les choses se seraient mieux déroulées si Moïra avait été adopté par la famille d’Aiko. Cette pensée provoqua néanmoins un léger pincement au plus profond de sa poitrine. Cela voudrait donc dire qu’en ce jour, Abigail serait seule, avec le décès de Kyle. Bizarrement, l’idée de ne plus être la sœur cadette, adopté ou non, de la brune, lui tordait désagréablement l’estomac. Et cela n’avait rien à voir avec les scones qu’elle engloutissait avec délectation.

Elle rit à la répartie sans faille d’Aiko. Hochant la tête comme si elle lui accordait ce point-ci, jusqu’à que son esprit ne trouve quelque chose d’amusant à rétorquer.

- La plus belle des positions ! Rappelle-toi, je peux m’endormir dans n’importe quel endroit et dans n’importe laquelle des positions, cela ne me fait pas peur ! Reprit-t-elle, amusée, en levant son index dans les airs entre elles et vers sa cousine.

Précautionneusement, elle reposa ta tasse avant d’en renverser le contenu. Veillant à la repousser vers le bord le moins proche de la fin de la table, Moïra subtilisa un nouveau scone, gourmande comme elle est, dans la même foulée. Ses dents se refermèrent sur une partie de la nourriture. Elle mâcha, se tenant de garder la bouche fermée, avant d’avaler tout rond. Sans pour autant perdre le fil de ses pensées, elle poursuivit à l’attention d’Aiko :

- Cela dit, je ne suis pas contre un peu de douceur dans ce monde de brute. Alors rappelle moi, la prochaine fois que je m’écrase chez toi, de me proposer le lit hyper confortable à l’étage supérieur, d’accord ?

Son rire se joignit facilement à celui d’Aiko.

- Ah oui ? Alors comme ça, on s’octroie des siestes au lieu de bosser, miss MacFusty ? Quel professionnalisme !

Excitée par la merveilleuse idée innovante, à ses yeux, de sa cousine, Moïra ne pouvait masquer son grand sourire. Attentive, elle se redressa dans le fauteuil, les coudes sur les genoux. Les deux oreilles grandes ouvertes, elle écoutait les propos d’Aiko. Cela lui faisait immensément plaisir qu’elle lui confie ses petites graines prête à être semées. Bondissant sur sa proposition, Moïra cacha difficilement son grand intérêt.

- Volontiers ! Compte sur moi pour te faire un retour objectif et je suis certaine que le reste du clan sera de tout cœur avec toi. Je suis persuadée que tu feras leur fierté quand ils annonceront que ce grand projet bientôt international vient d’Aiko MacFusty.

Un sourire reliant ses deux oreilles, elle s’installa à nouveau plus confortablement. Les yeux pleins de malice qui pétillent de miles feux.

- J’en fais trop, peut-être ? rit-elle, très heureuse pour sa cousine.

Bien évidemment, le sujet dévia vers le voyage de sa cousine sorcière. Moïra fut attentive à son récit. Elle regrettait parfois d’avoir confié sa vie à ses recherches et manquer de temps pour parcourir un peu plus le monde. Il est clair qu’avec la situation actuelle, cela lui donnait moyennement envie d’autant que l’Ordre du Phénix ou l’hôpital pouvaient avoir besoin de ses services à tout moment. Peut-être un jour en bonne compagnie.

- Quelle chance tu as ! Parfois, je t’envie, ma chère Aiko. Mais je ne suis pas sûre qu’une telle vie soit faite pour moi. Je serai trop désorganisée. Si ça trouve, j’arriverai encore à me perdre, pouffa-t-elle.

Curieuse, elle ajouta avec une grande pointe d’amusement :

- Qu’as-tu pu visiter alors dans tous ces pays ? Allez, partage un peu de ton savoir avec ton impatiente cousine, steuplait. Et puis, tu ne vas pas me dire qu’il y avait personne à ton goût dans TOUS ces pays.