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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Confronter ses amis est une épreuve [Abiam] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Dim 12 Déc - 2:11

Janvier 2021

Ministère de la Magie, Niveau 4, Département de contrôle et de régulation des créatures magiques, Office de recherche et de contrôle des dragons.
J’avais un mal de crâne carabiné à chaque fois que je venais ici, et ce n’était rien de le dire aujourd’hui. Le rendez-vous annuel des analyses des Noirs des Hébrides m’incombait cette fois-ci, et non plus mon père (merci l’annonce du mariage). C’était donc à moi de présenter nos rapports et nos comptes pour l’année 2020, moi qui ne supportais pas parler en public, moi qui avais déjà mauvaise réputation au sein de cet office, car j’étais connue comme le vilain petit canard aux idées saugrenues en dragonologie. Fort heureusement, ce n’était pas à moi de prendre la parole tout du long, puisque les autres races de dragons avaient respectivement leurs propres protecteurs et gardiens. Par ailleurs, je notais que les Noirs des Hébrides qui se trouvaient hors territoire étaient en excellente santé. Il y avait au moins cela de joyeux dans cette journée qui s’annonçait toute pourrie.

Car, maintenant que la réunion touchait à sa fin, que je plongeais mon visage dans mes mains pour essayer de reprendre contenance, j’allais devoir me rendre au Niveau 3 du Ministère de la Magie pour confronter mon propre mentor. Pour confronter William Ombrage. Je ne voulais absolument pas faire de vague, surtout que sa fille comptait sur moi dans sa formation d’animagus, ce que je me garderais bien de révéler au paternel, mais il y avait une chose extrêmement importante dont je devais lui parler. J’avais déjà bien trop procrastiné notre rencontre, et j’avais fait une promesse à Harper.
Les nerfs déjà mis à rude épreuve à cause de la chambrée et des messes basses que j’avais détectées, je devais encore leur en demander en allant voir William.
Tant bien que mal, j’essayais de ne pas douter de moi, de mes compétences et capacités. J’étais une dragonologiste diplômée et mes recherches étaient reconnues par les sorciers les plus ouverts d’esprit. Hélas pour moi, les vieux moisis que je côtoyais pour mes sessions ne mangeaient pas de ce pain-là. J’avais la sensation que dès que j’ouvrais la bouche, j’allais me faire incendier, rabaisser et juger. Alors, avais-je véritablement envie que cette sensation perdure jusque dans le bureau de monsieur Ombrage ? Certes non… mais je n’avais pas vraiment le choix.
Je me préparais déjà à ce que William puisse insinuer du doute en moi, qu’il déforme la vérité (que je ne connaissais pas en totalité), qu’il tente de m’amadouer et me remonte contre Harper.
Me remonter contre Harper.
Me remonter contre Harper.
Était-ce seulement possible ça ?

- MacFusty, on va fermer.

Je redressais lentement le visage, quittant mes mains dans lesquels il s’était réfugié. Une lueur de détermination brûlait au cœur de mes prunelles, ce qui fit légèrement tressaillir le dragonologiste d’une cinquantaine d’années qui était venu me déranger, sans doute dans l’intention première de me faire sursauter et de voir mon air apeuré sur le visage. Manque de chance pour lui, l’idée qu’on puisse me monter contre ma fiancée, contre l’amour de ma vie, et que cela vienne de ce mentor que j’appréciais tant me mit la rage au cœur.
Fusillant mon aîné du regard, car il ne s’était pas fait prier pour me casser durant ma présentation de mes comptes, j’attrapais mon sac et ma veste et je passais à côté de lui sans un regard. Le pas ferme, je quittais l’Office de recherche et de contrôle des dragons pour me diriger vers l’un des nombreux ascenseurs.
Je détestais les murs sombres et étouffants de ce lieu, je manquais d’air à chaque fois que je mettais les pieds ici, et c’était pire aujourd’hui.

Voilà des semaines, voire des mois que je n’avais plus vu William, et je devais reconnaître qu’il me manquait terriblement. Il s’était passé tant de choses depuis notre dernière entrevue au printemps. Il était venu me voir à Poudlard alors qu’il était en visite, sans doute pour ses enfants. Puisque nous approchions de l’été, je n’avais pas été dans ma meilleure forme. La période estivale ayant fait son office, je m’étais recluse chez moi en me négligeant totalement. Puis, il y avait eu l’affrontement dans la forêt, non loin de Pré-Au-Lard, où je m’étais permise de lui envoyer mon patronus afin de l’informer de l’état de Septima que j’avais protégé tant bien que mal cette nuit-là. En Automne, mes pouvoirs commencèrent à me faire défaut, et j’avais été mise en arrêt de nombreux jours afin que je reprenne les forces que j’avais perdues durant l’été pour mieux affronter la perte de ma magie. C’était à ce moment que Harper avait décidé de s’établir chez moi quelques semaines pour me prêter main-forte. Puis il y avait eu la soirée à Poudlard, où il m’avait semblé avoir vu William sans avoir pu lui parler vraiment… puis cette terrible nuit d’orage où j’avais confronté ma Belle.
En novembre, il y avait eu mon anniversaire et les virus qui abondaient et appréciaient me rendre la vie difficile, et décembre… et décembre il y avait eu le meurtre de Potter, mon délire fiévreux, ma demande en mariage… Les fêtes de fin d’année, notre voyage à Las Vegas, et nous voilà déjà en janvier 2021.
Tempus Fugit.

Je lâchais un soupir devant cette rétrospective. J’avais été particulièrement occupée, mais était-ce une raison pour négliger à ce point les personnes que j’aime, comme Rory et William ? Je commençais à avoir des remords tandis que l’ascenseur dans lequel je me trouvais s’arrêta en m’annonçant que nous étions arrivés au Département des accidents et catastrophes magiques.
Prenant mon courage à deux mains, et sans avoir perdu ma détermination, je sortais pour m’enfoncer dans les couloirs, mon manteau replié soigneusement sur mon bras gauche, une lanière de mon sac sur mon épaule, un bonnet noir vissé sur ma tête. Cet étage, je le connaissais presque aussi bien que celui du contrôle et de la régulation des créatures magiques. En effet, je m’y étais rendue de nombreuses fois fut un temps, pour passer du temps avec William. Nous nous étions rencontrés sur le terrain, et une amitié étrange et saugrenue s’était installée entre nous. Il m’avait prise sous son aile, m’avait appris les ficelles des métiers au sein du Ministère, il m’avait appris à taper du poing sur la table, à m’imposer lorsque je devais m’imposer. Ce qui m’avait toujours surprise, c’était que William semblait croire à mes idées en matière de dragonologie, et ça avait été bien le premier, surtout le premier en étant mon aîné. Ça avait forcé mon respect à l’époque, car je me sentais enfin écoutée et comprise par un sorcier plus âgé que moi et autre que mon propre père. Puis j’avais appris qu’il était en réalité un Mangemort, et quand bien-même nous avions essayé de discuter des points qui nous différenciaient, nous avions été obligés de constater que nous ne nous entendrions jamais sur certaines situations. Alors, nous avions eu l’intelligence tous les deux d’éviter soigneusement ces sujets pour ne pas froisser notre amitié. Ça n’avait rien à voir avec de l’hypocrisie, nous savions simplement être délicats l’un envers l’autre.
Avec le temps, nous étions devenus peut-être plus indulgents l'un envers l’autre, nous avions commencé à nous confier sur des sujets plus personnels qu’uniquement le Ministère de la Magie. En avait alors découlé une véritable et profonde amitié, basée sur le respect, qui dépassait aujourd’hui le simple mentorat.
William m’avait appris beaucoup, mais il m’avait aussi apporté beaucoup, et de cela je ne voulais pas me défaire… pas même à cause de son passé commun avec Harper.

Néanmoins, si je devais inviter William à mon mariage (et je le désirais vraiment), je me devais de lui tirer les vers du nez et apprendre la vérité vraie. Aujourd’hui, je n’avais que la version de mon amie d’enfance, et je voulais obtenir la sienne. Je me faisais l’avocat du diable, mais je voyais mal comment je pouvais vivre sous le même toit qu’Harper, et inviter William en toute amitié.
Je refusais de choisir entre l’un et l’autre, ça me déchirait le cœur, voilà pourquoi je tenais à ce point à tirer la situation au clair et essayer de trouver un vague terrain d’entente.
C’était ironique de constater que, depuis ma remise en couple avec Harper, je marchais sur des œufs avec presque l’ensemble de mon entourage. Mes parents, Aiko, Luca, Rory… et maintenant William.
Le genre humain était à ce point rancunier que mes amis et ma famille s’étaient vu la mission d’en vouloir à Harper pour ce qu’elle m’avait fait tandis que moi… moi et bien, je lui avais déjà pardonné, quand bien même j’étais encore profondément traumatisée et que je redoutais chaque jour qu’elle m’abandonne une nouvelle fois.
Ce n’était pas pour autant que je ne faisais pas d’effort, que je ne voulais pas aller de l’avant, et c’était bien dans cette intention que je poussais la porte du bureau de William, tombant sur cette secrétaire aux habitudes qui me paraissaient toujours tout aussi exécrables.

- Bonjour, pouvez-vous annoncer Mademoiselle MacFusty à Monsieur Ombrage s’il vous plait ?
- Il est occupé.
- Je m’en doute bien, mais ça ne va pas vous empêcher de faire correctement votre travail, si ?

La secrétaire leva des yeux plein de condescendance sur moi, mais lorsqu’elle croisa mon regard sévère et décidé, elle se contenta de soupirer, elle se leva, toqua à l’une des portes du hall d’entrée et s’engouffra à l’intérieur.
Profitant de cet instant de répit seule, je fermais les yeux et pris une profonde inspiration.
Ne pas craquer, ne pas craquer, ne pas craquer.
Lentement, je sentais mon cœur commencer à s’emballer. J’avais peur. Peur de la conversation que j’allais avoir avec William, mais j’avais hâte aussi. Hâte de le revoir, hâte de sentir à nouveau son odeur si typique des gens de son milieu, hâte d’observer à nouveau ses manières tirées à quatre épingles, moi qui détonnais tant avec ça. Moi qui avais de la terre coincée sous les ongles et de nouvelles égratignures sur les avant-bras à cause de ma récente excursion sur une île pour vérifier une nichée.
Lorsque j’entendis des pas se rapprocher de moi, je me contentais de rouvrir les paupières, patientant tant bien que mal.



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Jeu 23 Déc - 13:59


Confronter ses amis…


Janvier 2021

Un an… il y avait déjà un an que ma femme et moi vivions séparément. Un an que ma vie s’était retrouvée complètement bouleversée et que je m’étais noyé dans le travail pour m’éviter la douleur des pensées. Et quand je faisais le bilan de ces 365 derniers jours, bon sang, quel bordel…
Certes, il y avait eu de bons moments, de moins bons, des choses dignes d’intérêt et d’autres pas… mais j’avais pu passer du temps avec ma fille et ça, ça n’avait pas de prix. J’aurais pu me contenter de ces moments, d’ailleurs, si je n’avais pas ce cruel manque de ma femme qui me tenaillait les entrailles en permanence. Elianor tenait mon cœur entre ses mains et elle avait tout le loisir de le broyer, de le jeter pour le piétiner, de mordre dedans, ou, au contraire, de faire de nouveau de moi un homme heureux.

Avec tout cela, j’avais vu aussi certaines de mes relations évoluer ou disparaître. Je n’avais plus adressé la parole à Meredith Carrow depuis des mois. Je sentais que Tobias prenait ses distances. A côté de cela, j’avais côtoyé deux aurors un peu plus souvent que ce que j’aurais pu faire en temps normal. Côté mangemorts… j’avais un peu l’impression de devenir un solitaire. Je me focalisais sans doute un peu trop sur le Conseil d’Administration et sur les apparences à préserver, mais je ne me mouillais pas trop quand il s’agissait de certains sujets.

Et il y avait une autre personne que je n’avais pas vue depuis plusieurs mois… C’était Abigail. Mais je n’allais plus aussi souvent à Poudlard, évidemment, alors cela faisait moins d’occasions de la croiser par hasard.
Je ne pouvais pas vraiment dire qu’elle me manquait, mais peut-être un peu quand même. Elle avait une personnalité rafraîchissante et pétillante. Bien sûr, je l’avais aperçue à la soirée donnée par le Conseil, mais ce devait être la dernière fois. Et elle était en charmante compagnie. J’avais reconnu la jeune femme – bon, depuis le temps, elle était un peu moins jeune que dans mes souvenirs, c’était logique – qui avait un jour postulé pour travailler au bureau des oubliators. Cela remontait à presque dix ans… mais cette femme s’était trouvé un cavalier en la personne de Phobos, ce soir-là. Enfin, je n’avais pas prêté plus attention que cela à tout ceci, il n’y avait rien qui me regardait, après tout, et j’avais préféré garder un œil sur ma fille, de loin. Je ne voulais pas qu’elle aille s’amouracher du petit chevelu bizarre de Serdaigle…

Le temps avait passé. Un peu trop vite, peut-être, mais c’était relatif, tout ça. Le temps s’était étiré durant des mois et puis il y avait eu ce jour de juillet où Elianor était venue au manoir… elle avait réveillé tous mes espoirs, me donnant de nouveau cette drôle d’envie de tout partager avec elle, de tout faire pour elle, quitte à lui décrocher la Lune et les étoiles… On ne pouvait pas effacer plus de vingt ans d’amour comme ça… ce n’était pas possible, ni même envisageable…
A partir de là, de ces « retrouvailles », le temps avait filé comme une flèche. Nous avions des projets, nous avions l’envie de nous retrouver et j’étais bien décidé à réparer mes erreurs et à ne plus être cet homme trop absent dans la vie des membres de sa famille. Je voulais prendre le temps de partager des choses avec ma femme et mes enfants. C’était important… sans doute était-ce le plus important, d’ailleurs. Le reste, ce n’était que des intermèdes, des parenthèses… rien d’essentiel… et ça nous détournait de ce qui comptait vraiment, en outre… un retour à l’essentiel, voilà ce qui était primordial.

Au bureau, je devais reconnaître que j’étais un peu moins « à fond ». Parce que ma carrière devait passer un peu en arrière-plan si je voulais parvenir à équilibrer ma vie et mon temps. Être un peu moins bourreau de travail, c’était aussi me soulager un peu de la charge mentale liée à ce rôle de chef des oubliators… quant au Conseil d’Administration… là aussi, il me fallait lâcher un peu de lest. Je ne comptais pas quitter mes fonctions, mais il y avait des choses que je pouvais déléguer un peu. Me ménager, gagner un peu de temps à gauche et à droite… c’était plus facile pour ensuite m’organiser.
Quant à ce qui relevait plutôt de l’ordre du privé, je pouvais être assez content de moi. Je n’avais plus fait d’écart depuis cet été. J’avais promis à Elianor que j’allais fournir des efforts et j’avais tenu parole. Je n’avais pas à revenir sur la question, j’avais à cœur de faire ce qu’il fallait pour que mon couple ne coule pas entièrement. Et il y avait bel et bien une chance de sauver mon mariage.

Pour les fêtes, nous avions passé quelques jours chez ma sœur, en Norvège, et ça avait été une belle occasion de passer du temps en famille. J’en avais parlé avec Elvira, d’ailleurs, c’était une période qui m’avait fait du bien. Retrouver cette atmosphère, cela me confortait dans l’idée que je devais poursuivre dans cette voie.
Nous approchions peu à peu de la date de notre anniversaire de mariage et à cette occasion, je comptais bien marquer le coup et rendre cela exceptionnel. J’avais prévu d’aller lui acheter un bijou fabuleux, qui allait refléter ce que j’avais envie et besoin de lui montrer encore et encore.

Au bureau, donc, je n’avais pas vraiment le choix que de faire ce qui devait être fait, mais je devais bien reconnaître que je n’avais pas l’esprit totalement à ce que je faisais. Je pensais déjà bien trop à cet anniversaire de mariage, à des envies de voyages, etc. Alors, l’affaire dans le quartier chinois du Londres moldu, Soho, je l’avais gérée sans m’y rendre parce que je devais déléguer, que je devais accepter de faire confiance à mes oubliators, de les laisser faire leur boulot sans que je ne passe derrière pour vérifier que tout ait été bien fait. Et je consultais les rapports, vérifiant que tout avait été fait dans les règles de l’art et que l’on pouvait désormais classer cette histoire.

Je déposais le rapport, après l’avoir signé, sur la pile des dossiers que j’avais traités. Une routine qui s’installait peu à peu et qui, mine de rien, pouvait se généraliser dans mon quotidien professionnel. J’avais un bureau confortable, dont l’environnement me plaisait bien, la décoration me permettait de m’y sentir à l’aise.
Ce fut lorsque ma secrétaire, Ariane Appletown, m’annonça que Mademoiselle MacFusty était là que je me levais instantanément. Il y avait quelque chose dans cette annonce qui me remplissait de joie. Abigail… il y avait vraiment longtemps que je ne l’avais pas vue et je ne pouvais pas cacher que sa venue me faisait quelque chose. Elle qui n’avait jamais été très à l’aise au sein du Ministère et de toutes les normes et convenances qui s’y appliquaient, je trouvais que c’était plutôt une bonne surprise de la savoir ici.

Je rejoignis donc ma secrétaire et lui adressais un sourire. « Faites entrer, je vous en prie. » Mais très vite, mon regard se posa sur ma jeune amie. « Je suis heureux de te voir, Abigail !»
Je ne devais rien feindre, jamais avec elle. Et ça, c’était toujours plus que plaisant.
« Vous pouvez nous préparer un bon darjeeling, miss Appletown. » J’étais heureux d’avoir pu boucler le dossier de Rudolph, à vrai dire, il m’avait un peu embrouillé avec ses histoires de Tornade, Danseur, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Tonnerre et Éclair, un troupeau de licornes et d’abraxans, si j’avais bien compris, mais je me promis que je reviendrais à ce cas un peu plus tard, pour l’heure, j’avais bien mieux à faire que de chercher un tant soit peu de logique dans les propos d’un sorcier qui portait le même prénom qu’un renne au nez rouge !
J’invitais donc Abi à venir dans mon bureau. Elle n’y venait pas souvent, mais je ne pouvais cacher la joie qu’elle me faisait en venant là.

« Installe-toi… le thé arrivera rapidement. » Je pris place dans mon fauteuil de bureau, plus par habitude que par envie d’avoir cette distance entre elle et moi. « Comment vas-tu ? »
Si la question était parfois posée de façon purement rhétorique par certaines personnes, ce n’était pas le cas pour moi. Quand je prenais la peine d’interroger quelqu’un sur son état de santé, son état d’esprit, son moral, etc. c’était bien parce que cela m’intéressait vraiment. D’ailleurs, cela m’énervait toujours un peu quand quelqu’un lançait un « Salut, ça va ? » et continuait son chemin sans attendre la réponse, comme si c’était trop indiscret que de rester pour écouter la réponse.
Je la détaillais un peu du regard, du coup, analysant son teint, la couleur sous ses yeux, sa tenue… Elle allait bien mieux que durant l’été, c’était un fait. Mais je ne pouvais pas m’avancer à penser que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles pour Abigail. Il y avait des choses dont on ne pouvait pas guérir, quoi qu’en disent les gens… Le temps n’effaçait rien, tout au plus, il pouvait nous apprendre à vivre avec la douleur, avec la peine… mais c’était tout. J’avais moi-même vécu la perte d’un être cher, mon frère aîné, durant mon enfance et, aujourd’hui, à l’aube de mes 54 ans, je ressentais encore la peine et la douleur de cette perte. La dragoncelle se guérissait bien plus facilement que tout cela et aucune potion ou aucun sort n’avait jamais aidé personne à apaiser le manque. Nul ne pouvait guérir de son enfance, non plus. Il fallait avancer, puisque revenir en arrière n'était pas possible...
Kathou

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Lun 27 Déc - 1:26

Janvier 2021

L’attente fut courte, j’en avais conscience, pourtant, elle m’avait semblé durer une éternité. Le cœur battant de nervosité par le sujet de conversation que j’allais m’imposer avec William, je me remémorais nos nombreux moments passés ensemble, toujours cordiaux, et à chaque fois de plus en plus fort et intense, sans pour autant jamais franchir la limite interdite. Je n’étais pas de ce genre, et l’Oubliator l’avait tout de suite saisi, heureusement. À l’époque, et jusqu’à aujourd’hui, il n’y avait qu’une seule chose qui me faisait vibrer, qui illuminait mon regard et me tirait de ma timidité, c’était la dragonologie. Il y avait, dans l’ombre, toujours eu autre chose, ou devrais-je plutôt dire, quelqu’un d’autre. Seulement, je ne m’étais plus permis d’espérer, je ne m’étais plus permis de rêver, alors, forcément, quelque chose en moi s’était éteint, et j’avais toujours cru cela irrévocable.
Aujourd’hui, sans que je ne m’en rende compte, quelque chose avait changé en moi, et sûrement que ceux qui me connaissaient bien, comme William, pouvaient l’observer sans trop de difficulté. Quand bien même mon allure restait timide, presque apeurée du monde, mon regard, lui, était plus franc, plus décidé et déterminé. Rien d’agressif cependant, je gardais ma douceur habituelle et ma très grande empathie, j’étais seulement devenue une personne plus épanouie, plus heureuse, mieux dans ma peau, et s’en découlait alors logiquement cette assurance qui coulait en moi.
En réalité, je ne pouvais guère le cacher : j’étais heureuse, et ça se voyait. Peut-être pas au premier coup d’œil, mais ça se voyait.
Ainsi, lorsque je fus invitée à entrer, et ce malgré ma petite taille, ma tête enfoncée dans mes épaules comme une tortue et mes doigts qui jouaient nerveusement entre eux, ce fut avec un sourire radieux que je regardais mon ami. Admirant son allure, comme je l’avais toujours fait, je le laissais s’adresser une dernière fois à sa secrétaire, et ce fut en jetant un coup d’œil presque victorieux à cette dernière que je suivais William en lui répondant de cette voix mélodieuse et douce que j’avais.

- Moi aussi je suis heureuse de te voir, ça fait si longtemps. J’espère que je ne te dérange pas ?

Après tout, j’arrivais à l’improviste, peut-être qu’Ombrage était en plein travail (comme l’avait suggéré sa secrétaire) et que mon moment était mal choisi. Néanmoins, qu’il soit occupé ou non, j’avais besoin de lui parler et de mettre toute la lumière sur un sujet qui me rongeait de l’intérieur depuis maintenant des semaines. Je détestais le sentiment que je ressentais présentement, cette nervosité d’être face au mur et de ne pas avoir le choix que de se lancer pour pouvoir se libérer. Moi qui en général me débrouillais toujours pour filer comme une anguille, aujourd’hui, je n’avais pas d’autre choix que de faire face, et si d’autres trouvaient cela excitant, moi, je trouvais ça terrifiant. Cependant, je ne souhaitais pas sauter à pieds joints dans la merde immédiatement, j’avais tout de même à cœur de passer quelques minutes tranquilles avec William avant d’aborder le sujet sensible, voilà pourquoi je me permettais de m’asseoir tranquillement lorsqu’il me le proposa et que je me contentais de hocher la tête lorsqu’il m’indiquait que le thé ne serait pas long à arriver. En vérité, je n’avais cure de ce breuvage que je chérissais tant aujourd’hui, je savais par avance qu’il allait avoir un goût amer, et je redoutais de me le mettre en bouche avant de parler de ma fiancée. Cela dit, je craignais qu’il soit encore plus mauvais après notre conversation, mais il y avait tout de même une chance sur deux. Une chance que la conversation tourne à la catastrophe et que je doive couper les ponts avec William, ou tout le moins, remettre au placard certains aspects de notre relation si chère à mon cœur, ou une chance que tout se passe bien et que nous puissions continuer comme avant. Car ce thé, entre nous, c’était un souvenir de ce « comme avant ». En effet, lors de notre première rencontre pour le cas d’un dragon échoué en pleine ville alors qu’il venait de s’échapper d’une banque, nous avions scellé l’événement ici même, dans son bureau, autour d’un darjeeling. Par la suite, c’était devenu coutumier et routinier que de partager ce breuvage entre nous dans son bureau.

D’un geste machinal donc, je posais mon sac à mes pieds et ma veste sur le dossier de la chaise que je venais d’occuper, avant de m’accouder avec cette négligence qui me personnifiait, celle qui n’avait pas d’allure et qui était restée parfaitement sauvage. Vêtue d’un épais pull aux importantes mailles noires, j’avais un peu tiré au préalable les manches sur mes avant-bras, révélant les égratignures coutumières de mon métier de dragonologiste. Le reste de ma tenue était tout ce qu’il y avait de plus classique dans le monde sorcier. J’avais fait un effort vestimentaire pour venir ici puisque ma venue était tout à fait officielle, et je m’étais simplement contentée d’une entorse avec mon haut puisque j’étais quelqu’un de particulièrement frileux. C’était sans compter que l’ambiance au sein du Ministère me faisait toujours froid dans le dos, j’avais donc préféré ne pas prendre le risque de ressentir ces désagréables frissons qui peuvent parcourir l’échine.
Chevelure toujours déteinte en blond, le regard foncé, mais bienveillant quoique nerveux posé sur le visage de mon ami, l’annulaire de ma main gauche ornait une bague pour le moins étrange, en forme de koala, elle paraissait tout à fait fantasque. Elle détonait particulièrement avec celle que je portais au même doigt jumeau de l’autre main, une bague sans fioriture, mais non pas moins belle, finement ouvragée et onéreuse, en or rouge. Quant à mes oreilles, elles portaient les deux boucles que m’avait offertes Harper et que je portais depuis le jour de mon anniversaire. Les deux représentaient un blaireau redressé sur ses pattes postérieures. Ce qui les différenciait était que l’un était serti de petits diamants jaune moutarde, tandis que l’autre arborait de petites pierres aussi noires que de l’ardoise.
Voilà comment était Abigail MacFusty aujourd’hui.
Sans me défaire de mon sourire, je répondais avec toute l’honnêteté dont je faisais toujours preuve.

- Je vais plutôt bien. J’avais mon rendez-vous annuel à l’Office de recherche et de contrôle des dragons, autant te dire que je suis présentement légèrement éprouvée et tendue. Je remuais légèrement les épaules, toujours un peu nerveuse. Et puisque j’étais ici, et que ça fait des lustres qu’on ne s’est pas vus, je me suis dit que je pouvais venir te voir pour prendre de tes nouvelles et discuter. Désolée par contre de passer sans avoir prévenu, j'espère que ça ne va pas trop perturber ta journée... J’ai plein de choses à te dire.

Oh oui, plein de choses à mettre en lueur. Mais pour le moment, je taisais le dragon protecteur et amoureux qui fulminait en moi. Avec une lueur espiègle dans les yeux, je détournais le regard afin de m’arrêter sur la tenue du bureau de William.

- Et toi alors ? Comment vas-tu depuis le temps ?

À dire vrai, je m’en voulais aussi de ne pas avoir pris de nouvelles de William plus tôt, et je n’avais pas d’excuses tangibles. J’avais eu l’esprit ailleurs, voilà tout. Était-ce une explication valable pour ne plus prendre des nouvelles de ses proches amis ? Ceux qui étaient devenus si importants qu’ils appartenaient presque à la famille ?
J’avais un léger doute…


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