Entre moldus du Blood Circle et sorciers, ce n'est plus seulement un bras de fer qui s'est engagé, mais une véritable course contre la montre. Ce sera à ceux qui développent les technologies le plus vite et contrent les autres en premier. Pendant de nombreux mois, le Blood Circle avait pris la tête de cette course grâce aux balises anti-magie mais désormais les recherches des sorciers se font plus pointues et l'étau se resserre : ils connaissent l'existence des balises et cherchent à les retrouver pour les étudier et/ou les détruire avant qu'elles ne nuisent. Désormais l'objectif est simple : placer de nouvelles balises, toujours plus nombreuses, afin de priver les sorciers de leurs capacités et tuer le problème dans l’œuf.
C'est là la mission qui a été confié à Charly et Sofiane en ce jour : placer de nouvelles balises sur les toits de Londres, bien camouflées dans des endroits difficilement accessibles. Une mission pas si compliquée que ça pour ces adeptes du free-run. Tant qu'à courir partout sur des toits, autant que ça serve. Un seul problème se pose : maintenant que les sorciers commencent à savoir où chercher, il se pourraient bien que leurs routes se croisent.


Rappel des règles :
- Favoriser les rps courts (500 mots environs maximum)
- Vous devez répondre dans un délai d'un mois maximum à vos partenaires.
- Toutes décisions, actions seront décidées par le hasard des dés en lançant le dé Mission.

La mort de Potter a permis au Blood Circle de porter le coup de grâce à la résistance sorcière. Si Sofiane déteste le fait qu’il n’ait pas pu l’achever lui-même, il a apprécié la panique et le désarroi qui s’est lu sur le visage de ces abominations qui se disent des êtres humains. Sofiane n’a que faire de ce qu’ils pensent, pourvu qu’ils se terrent à nouveau comme ils l’ont fait pendant des siècles. Son rêve serait des les éradiquer pour de bon, que cette sous-race s’éteigne, dans la colère, le feu et le sang. Chaque guerre nécessite son lot de sacrifice et Sofiane sera ravi de contribuer à la boucherie de masse. Sans un remord. Mais à l’heure actuelle, une solution moins radicale trouvée par les dirigeants du Blood Circle consiste à leur ôter leur magie ; le sérum concocté il y a maintenant presque un an avait bien porté ses fruits lors des missions et des batailles contre ces monstres, puis maintenant, les balises anti-magie. Les effets sur les sorciers peuvent être radicaux et les priver entièrement de leurs pouvoirs démoniaques. Les chercheurs attachés au gouvernement de Kane ont vraiment bien fait leur travail.

Pourtant, aujourd’hui, l’organisation a demandé à Sofiane de placer de nouvelles balises sur les toits londoniens dans l’optique de toucher toujours encore plus de monde. Certaines ont été retrouvées endommagées, volées ou substituées. Ils ne sont pas si idiots qu’ils n’en ont l’air, se dit le jeune syrien alors qu’il rejoint le point de rendez-vous. Le supérieur lui a indiqué qu’il ne serait pas seul pour cette mission qui semble simple en apparence, et que l’autre aura les balises à installer. Sofiane se dit qu’ils ont probablement choisi pour l’accompagner un des techniciens : Sofiane grimpe, le technicien vérifie que cela fonctionne et ainsi de suite. Nul besoin de parler, nul besoin de se prendre la tête. En apparence.

Sofiane n’a pas pu s’empêcher de prendre un sac à dos rempli d’armes et gadgets en tout genre afin de parer à toutes les éventualités. Il a presque l’air de quelqu’un qui sort de la salle de sport : un jogging et des baskets sombres, un pull ample gris afin d’être à l’aise dans mes mouvements, une écharpe nouée autour de son cou et cela fera bien l’affaire. Le mois de janvier vient juste de débuter et les températures restent glaçantes. Sofiane sort son téléphone pour vérifier qu’il est bien au bon endroit avant de scruter les environs dans l’attente du « technicien ». Il n’est que 18h mais il lui faut déjà plisser des yeux à chaque fois qu’une ombre se faufile dans la ruelle ; les nuits d’hiver sont longues et le soleil déjà couché. Au bout d’un moment, une silhouette s’avance vers lui et Sofiane reconnait cette démarche entre mille. Ils ont osé. Il marmonne un juron en syrien. Il n’a pas revu Charly depuis ce qu’il s’est passé au bar et il mentirait s’il disait que cela ne l’a pas affecté. La revoir dans de telles circonstances ne lui fait pas plaisir. Il la regarde s’approcher et ses yeux perçants jugent son absence sans chercher à se cacher. « C’est toi qui a les matériel ? Parfait. » Dire bonjour, c’est surfait ? Probablement.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de filer en mission. Je devais reconnaître que j’en avais besoin. Cela me rappelait le terrain lorsque j’étais reporter de guerre. Cela avait le mérite de me défouler. Cette sensation enivrante qu’était le danger m’avait toujours fait me sentir vivante. Quand l’adrénaline traversait mon corps de part en part, il y avait quelque chose de grisant. Si me faire attaquer par un loup-garou avait quelque peu refroidi mes ardeurs, je devais reconnaître que me rendre utile au sein des Blood Circle était à présent vital pour moi. J’étais en déplacement lorsqu’ils avaient pris en otage Potter et je n’avais pas pu aller à cet échange avec ces traîtres de sorciers. J’avais donc proposé mes services à plusieurs reprises depuis afin de ne pas juste réchauffer le banc de touche. J’avais reçu un appel me demandant de mettre en place des balises dans les hauteurs de la ville. Ces dernières seraient plus inaccessibles. Il faudrait les camoufler aux yeux de ces sorciers. Ils avaient fini par comprendre que quelque chose ne tournait pas rond. A force de perdre leur pouvoir et après analyse, ils avaient découvert certaines zones. L’idée de les mettre sur les toits était donc venue sur le tapis. Qui de mieux qu’une personne pratiquant le Freerun pour cet exercice? Quelqu’un devait m’accompagner et je redoutais de savoir de qui il s’agissait. Nous n’étions pas nombreux à posséder le même talent. Je passais au QG pour récupérer une vingtaine de balises. Des boîtiers noirs d’environ cinq centimètres sur cinq. Je prenais au passage un flingue avec plusieurs munitions ainsi que d’autres  accessoires tels qu’un taser et des seringues de sérum anti-magie. Je me glissais dans un gilet anti-magie et enfilais un sweat ample par dessus. Je logeais mon arme dans le bas de mon dos pour pouvoir la saisir rapidement. Je portais un legging et des baskets qui me permettraient de grimper sans difficulté. Nous allions nous rendre non loin de leur territoire et ils avaient connaissance de nos agissements. Je préférais prévoir de quoi me défendre s’ils devaient nous tomber dessus. Les missions qui semblaient simples finissaient toujours mal…

Je me rendais sur le lieu du rendez-vous. A mesure que je m’approchais, mon coeur se serrait. Si j’avais tenté de me dire que cela pouvait être quelqu’un d’autre, au fond de moi je savais que Sofiane serait là. J’avais même hésité à me désister pour ne pas avoir à le croiser dans ces conditions, mais cela ne serait pas passé… Je ne l’avais pas revu depuis notre esclandre dans ce bar. A peine arrivée, il me lance un regard sombre et parle directement du travail. Je l’observe un instant avant de décider de faire comme lui. Sujet professionnel et rien d’autre. Pourtant je dois reconnaître que la situation entre nous m’a perturbée. Cette dispute m’a troublée plus que je veux bien l’admettre. « Oui, les balises sont dans mon sac. » J’observe autour de nous. La ruelle était sombre, déserte. Mon regard se leva sur l’immeuble qui se trouvait devant nous. Je cherchais un instant les prises possibles afin d’anticiper la montée. La proximité de Sofiane me troublait même si je ne voulais rien montrer. Je m’approchais de la façade. « C’est parti. » Je m’élançais sans lui demander son avis. Avec aisance, je filais vers le toit l’atteignant quelques minutes plus tard. Une fois dans les hauteurs, je regardais le parcours qui se dressait devant nous et celui qui nous avait été indiqué de suivre. Je posais mon sac au sol et l’ouvrir. Je glissais dans la poche de mon sweat le taser et quelques seringues. Dans l’autre, je prenais trois-quatre balises. Je tendais un plan à Sofiane. Chaque immeuble que nous devions faire était marqué ainsi que le nombre de boitiers. « Nous devons en mettre deux ici. » Je commençais à me déplacer et à voir où il était possible de les planquer. Par dessus mon épaule, mon regard glissa sur la carcasse de Sofiane. L’ambiance promettait d’être bonne

Sofiane ne s’attendait pas du tout à voir débarquer Charly. Depuis qu’elle lui avait dit que leur relation était à laisser, il n’avait donné aucun signe de vie, noyant sa frustration dans d’autres activités que celles à laquelle il s’adonnait avec Charly. Redoublant d’efforts au QG pour évacuer les tensions qui s’accumulaient, il ne faisait pas bon vivre d’être un prisonnier au sein des Blood Circle en ce moment. Se lançant dans une Vendetta dont lui seul détenait les rennes, Sofiane avait également exécuté froidement l’un des otages et cela lui avait procuré un soulagement immédiat. Pour autant, plus le temps passait, et plus l’absence de la jeune femme se faisait ressentir et plus il était en colère. S’il avait accepté cette mission, c’était avant toute chose pour changer d’air et pouvoir se promener sur les toits tout en pourrissant un peu plus la vie de la sous-race des sorciers. En y réfléchissant, la présence de Charly semblait cohérente et Sofiane se maudit de ne pas y avoir songé ; mais de toute manière, aurait-il refusé la mission s’il l’avait su ? Aucune idée en réalité.

Il a envie d’étriper Charly tout autant qu’il a envie de la retrouver et pourtant, il sait qu’elle ne mérite pas qu’il s’intéresse à elle. Elle a refusé ses règles, elle dégage. C’est ainsi qu’il faisait avec les autres. Mais pourtant, il y avait au fond de lui-même quelque chose qui refusait cette conclusion pour leur histoire… Perturbé par le fait de la revoir, il n’en laisse néanmoins rien paraître et préfère parler directement de ce pourquoi ils sont là. Rester factuel lui permettra sans doute d’éviter d’être en proie aux tourments violents qui le percutent et qu’il n’arrive pas à réfréner depuis qu’il l’a aperçu. « Ok. » Un simple mot, nul besoin de plus. Charly scrute l’immeuble à proximité et sans perdre de temps, commence à grimper. Sofiane s’élance à son tour et se hisse avec aisance jusqu’en haut, passant de palissade en palissade, s’aidant des gouttières et autres points d’accroche. Un jeu d’enfant pour des férus de FreeRun comme eux. Sofiane s’accroupit auprès de Charly tandis qu’elle lui tend un plan qu’il observe sans décrocher le moindre mot. Sofiane attrape les balises et il se dirige à l’exact opposé de Charly. Le toit de l’immeuble est bien assez grand pour qu’ils n’aient pas besoin de se parler non ? Sofiane trouve un coin qui lui semble prometteur pour glisser la balise : il la fixe à l’aide d’un morceau de fil de fer autour d’un tuyau ressemblant à une bouche d’évacuation des fumées usagées. La portée sera acceptable.

Lancé de Dé:

Une fois que c’est fait, il retourne consulter le plan, une autre des balises doit être fixée sur l’immeuble d’à côté. Sofiane estime la longueur du saut. Environ quatre mètres cinquante, c'est loin mais Sofiane sait qu'il va y arriver. Il prend une balise, du fil et s’élance dans le vide, il atterrit de l'autre côté sans difficulté tel un félin sautant sur sa proie et recommence la même opération afin de fixer la balise sur le toit.

Cela promettait. La tension entre nous était plus que pesante. C’est à peine s’il décrochait un mot et je décidais d’en faire de même. Après tout, nous étions tous les deux des adultes, doués dans le Freerun. Il n’avait pas besoin de moi. Je lui donnais donc le plan qui m’avait été confié, laissais les balises accessibles. Il n’avait qu’à faire cela dans son coin et moi dans le mien. Pas de perte de temps après tout… Je ne savais pas réellement comment agir. Je restais persuadée que je ne pouvais répondre à ses exigences. Je n’étais pas prête à m’engager de cette forme d’exclusivité qu’il me demandait alors qu’il se refusait à parler de couple. Je ne comprenais pas la différence. J’aurais pu céder, j’étais à deux doigts de le faire… Mais je ne voulais pas être brimée. Encore moins ne pas m’amuser avec mes amis comme j’avais l'habitude de le faire. Il s’était montré… jaloux voir possessif. Cela me faisait autant peur que je pouvais quelque part apprécier cette marque d’attachement étrange. Dire que je ne pensais plus à lui serait mentir. Il me manquait. Il était mon écho, mon reflet. Celui de notre passé commun sur les terres de guerres… Je m’étais attachée à lui… Il avait su me remonter le moral après que j’ai subi l’attaque de ce loup-garou. Nos échanges étaient riches et intéressants. Mais sacrifier tout le reste ? Ma liberté ? Oublier Tim ? J’étais encore amoureuse d’un fantôme…

Tandis que je glisse une balise dans la fente d’un mur, je l’entends prendre de l’élan. Je me retourne, car j’ai bien étudié les plans et la direction sur laquelle il s’engage est dangereuse. Je ferme un instant les yeux alors qu’il s’élance. C’était un risque inconsidéré. Il aurait dû faire un détour… Mais pour ça, il fallait revenir vers moi… Quand j’ouvrais les paupières, il était entier. Sa réception était parfaite. Je lâchais un soupir, soulagée. Je cachais une seconde balise et me rendais vers l’immeuble de l’autre côté. A l’opposé de Sofiane également… J’étudie les lieux et mon plan pour voir combien de boitiers je dois poser.

Les dés:

Tandis que j'atterrissais sur le toit, je regardais un instant les lieux pour voir où je pourrais cacher les boitiers. Un bruit attire mon attention et je me pose la main sur mon arme accrochée dans mon dos. Ce n’est peut-être qu’un animal… Je fais quelques pas avant d’être attrapée par derrière. Une baguette se pose sur ma tempe mais je ne me laisse pas faire pour autant. J’ai appris à me battre et je m’entraine pour ça… Je donne un coup dans le ventre à mon assaillant avec mes coudes et encore un. Je parviens à me pencher brutalement en avant pour le faire basculer. Alors que je m’apprête à appeler Sofiane, le Sorcier pose sa main sur ma douche alors que nous tombons douloureusement au sol. Sa main libre vient resserrer mon cou. Je me sens étouffée sous son poids, sous la pression de ses doigts. Mon genou vient percuter son entrejambe. Le faisant rouler sur le côté. Je cours aussi bien que je le peux pour bondir sur l’immeuble de départ. Un sortilège fuse. Heureusement, mon gilet anti-magie me protège partiellement mais je m’écrase contre le béton m’écorchant la chair. Je me cache derrière un muret. « Sofiane ! Il y a au moins un sorcier ! » hurlais-je pour le prévenir car depuis l'immeuble où il se trouvait, il n’avait sûrement rien entendu…

Revoir Charly plonge Sofiane dans un état dissociatif. Partagé entre l’idée de recoller les morceaux ou au contraire tout faire pour s’éloigner d’elle, Sofiane décide et choisit la seconde option. N’ayant nullement envie de se confronter à elle, il décide de prendre un risque inconsidéré pour aller poser une balise de l’autre côté, sur un toit avoisinant. S’il s’était écouté, il aurait fait un détour afin de ne pas terminer sur le sol de la rue d’en bas. Mais Sofiane est suffisant, sûr de lui et se fiche du danger. Pas aujourd’hui, pas ce soir alors qu’il est perturbé et agacé d’être en présence de la jeune reporter. Sofiane prend la balise et hésite à sortir ses écouteurs afin de couper court toute communication avec Charly. Cela enverrait assurément un message clair mais il oublie cette idée, n’oubliant pas qu’ils sont en mission et qu’il peut se passer n’importe quoi. Préférant se connecter avec les bruits ambiants, Sofiane place la balise sur l’une des gouttières et vérifie qu’elle est bien activée. La nuit est calme, il n’y a pas un chat dans les rues, les bruits des quelques voitures qui roulent en contrebas sont étouffés par le fait qu’ils soient en hauteur. C’est aussi ce que Sofiane apprécie dans le FreeRun, échapper au brouhaha de la rue, se sentir libre, se sentir seul au monde… Seul ?

Lancé de Dé:

Un hurlement criant son nom le place tout de suite en mode tueur. Il sort son arme et se dissimule derrière un muret et entend le « poc » caractéristique de leur téléportation. Le sorcier n’a pas l’air très malin. Il semble rapide mais se déplace d'un pas lourd. Sofiane se redresse soudainement alors qu’il lui passe devant et d’un geste sûr et maîtrisé, lui fait un croche-pied. Déséquilibré, l’homme tente de se redresser mais Sofiane l’en empêche, frappant dans son poignet pour lui faire lâcher sa baguette magique. Oubliant son arme pour ne pas attirer l'attention, sans se faire prier, Sofiane lui saute immédiatement dessus et place ses mains autour de son cou. Il serre, serre, serre. Le sorcier devient blanc au bout d’un moment et perd connaissance. N’ayant pas le temps de l’achever, le cœur battant à la chamade, Sofiane récupère son sac et entame la course la plus rapide de sa vie avant de franchir à nouveau le vide pour rejoindre Charly sur l’immeuble où ils étaient au départ. Il la retrouve derrière un muret, pousse un soupire de soulagement en l'apercevant saine et sauve puis se dissimule à ses côtés : « T’es blessée ? » Ses mains resserrent les sangles du gilet antimagie de Charly pour s'assurer qu'il est bien attaché. Il murmure : « J’en ai neutralisé un là-bas. Je n’en ai pas vu d’autres pour le moment. » Sofiane sort à nouveau son arme à feu et la charge. Son cœur entamant un ballet incessant, Sofiane se redresse doucement et vérifie l’immeuble. « Je ne vois personne et je n’entends rien. Cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas là, ces chiens. » D’un ton sans appel, il dit : « On reste ensemble. »

Bordel. Connard de sorcier. D’où il avait bien pu sortir ? Je l’avais à peine entendu arriver. Je portais la main à mon cou, là où cet enfoiré avait serré avec force. J’aurais certainement des marques durant un long moment après ça. Heureusement que j’avais enfilé un gilet anti-magie. Cela m’avait bien protégé de son attaque. J’avais crié pour prévenir Sofiane. Je ne voulais pas qu’il se fasse prendre lui aussi par surprise. J’attrapais mon arme alors que je me tenais à l’abri derrière un muret. Le silence venait bourdonner dans mes oreilles. Si Sofiane n’arrivait pas d’ici trente secondes, je me rendrais vers le toit où il était positionné. Plus que vingt secondes… Ce calme n’était pas normal. Je reprenais mon souffle. Faisais l’état des lieux :  mon sweat avait pas trop mal protégé mes avant-bras, seules mes paumes étaient éraflées. J’aurais certainement des ecchymoses. Dix secondes. Qu’est-ce qu’il foutait ? Je me redressais légèrement et vis une silhouette bondir et je le reconnais entre mille. Alors qu’il arrive à mes côtés, je lâche de concert avec lui un soupir de soulagement. Bon, j’ai beau vouloir faire comme si je me fichais bien de lui, je me suis inquiétée… « Rien d'insurmontable, mais il m’a prise par surprise… » Ses mains viennent ajuster mon gilet dans un geste protecteur qui me trouble. Nous nous sommes échangé en deux minutes plus de mots qu’en plusieurs semaines. « Pantalon gris, pull marron ? » Sofiane me confirme la description, c’est le même qui m’a attaqué. Ces monstres se téléportent grâce à leur magie… Je hoche la tête alors qu’il dit ne rien n’entendre, mais qu’ils sont peut-être là malgré tout. Je m’assure à mon tour que mon arme est bien chargée. « Ca marche. » J’étais bien trop nerveuse à l’idée qu’il ait pu lui arriver quelque chose alors qu’il était seul sur l’autre immeuble. J’attrape dans mes poches les seringues anti-magie et en donne la moitié à Sofiane. « Tiens, ça peut servir. »

Un léger bruit se fait étendre un peu plus loin. Je regarde Sofiane et on se comprend. Il faut aller voir discrètement combien il y en a encore. Avec la discrétion d’un félin, je commence à me déplacer toujours abaissé. Je saute silencieusement sur un rebord de balcon, laissant de la place pour Sofiane. Cela nous donne une vue imprenable sur ce qu’il se trame.

Les dés

Nous avons peu de place et sentir sa carcasse dans mon dos me trouble autant que cela me rassure. Surtout que sous nos yeux se dessinent cinq silhouettes de sorciers en train de détruire les balises qu'ils trouvent sur leur chemin. Je jette un regard à Sofiane l'air de dire, qu'est-ce qu'on fait ?

Sofiane ne s’attendait pas à ce qu’ils tombent ainsi dans une embuscade. Bien entendu, les sorciers surveillent les rues et les lieux où ils ont trouvé des balises. Logique. Le syrien se demande s’il s’attendait à ce qu’ils soient endormis avec la période des fêtes et le froid glaçant de l’hiver. Cela semble être tout le contraire : ces monstres sont remontés à bloc, ayant encore probablement en travers de la gorge la mort de leur leader. Il retrouve Charly avec un certain soulagement, pas blessée, en train de l’attendre. « Ouais. » dit-il sommairement alors qu’elle décrit l’homme qui les a attaqué. L’adrénaline grimpe en flèche et Sofiane se conditionne immédiatement en mode combat. Mais il est perturbé car il ne peut faire cavalier seul, il doit protéger Charly. Les semaines ont passé et il semble soudainement oublier ce qu’il s’est passé au bar ; pour le moment, la seule chose qui compte, c’est de s’en sortir vivant. Ces chiens ont pour habitude de se déplacer en groupe ; eux ne sont que deux, mais Sofiane les soupçonne d’opérer déjà dans l’ombre. « Merci. » Il place les quelques seringues dans la poche de son sweat et vérifie que son arme est chargée lorsqu’un bruit les interpelle. Se comprenant sans dire un mot, Sofiane et Charly sautent sur l’un des balcons et leur soudaine proximité perturbe le photographe, il serre les dents, préférant se concentrer sur les hommes qu’il perçoit.

Lancé de Dé:

Sofiane jure en syrien tandis qu’il aperçoit cinq silhouettes au loin, trois sur l’un des immeubles probablement en train de détruire des balises et deux autres semblant faire le guet. Charly les aperçoit elle-aussi et se tourne vers elle d’un air interrogateur. L’endroit où ils sont est trop escarpé, ils ne peuvent pas filer, ni même descendre. La seule alternative, c’est de repasser par le toit… « Toi, tu restes ici. » dit-il sans appel. Ne lui laissant pas le temps de répliquer -parce qu’il la connait et il sait qu’elle va répliquer qu’elle peut aider-, il grimpe doucement sur le toit, se dissimulant comme il peut derrière l’un des ventilateurs de toit mais le mouvement a dû interpeller les deux sorciers qui lui tombent dessus ; Sofiane sait qu’il ne doit pas utiliser son arme au risque d’attirer les trois autres et de crever dans d’atroces souffrances. Ils ont un avantage sur lui, ils sont deux et ils ont leur magie. Sofiane se jette sur un premier, lui injecte la seringue anti-magie ; l’autre se débat et Sofiane tente comme il peut de repousser la baguette magique qu’il pointe sur lui, terminant dans son œil et Sofiane pousse un autre juron. Ses mains se serrent à nouveau autour du cou du sorcier mais alors que le teint de sa victime devient livide, l’autre hurle : « Endoloris ! » Sofiane laisse échapper un hurlement de douleur. La violence du choc le cloue au sol tandis qu’il se recroqueville en position fœtale. La douleur est intense, innommable, impensable, interminable. Pire que la balle qu’il s’est prise en Syrie. Charlie. Qu’elle se barre. Par n’importe quel moyen. Il va crever là de toute manière.

Chercher le positif dans cette merde ? Nous en avions éliminé un sans nous faire repérer, c’était déjà pas mal. Le gros problème, c’est qu’à présent, nous avions une vue imprenable sur cinq sorciers. Deux semblaient monter la garde quand les trois autres étaient en train de détruire les balises qui avaient été déposées. J’entends Sofiane jurer en syrien dans mon dos. Malgré la situation, son souffle frôle ma nuque et son odeur m’envahit. Je dois me concentrer, mais je dois avouer qu’être soudainement aux prises de ces monstres et ne pouvoir compter que l’un sur l’autre me fait oublier le froid de ces dernières semaines. Jusqu’à ce qu’il m’ordonne de rester sagement sur le balcon, se carapatant sans même me laisser le temps de répondre. L’abruti… il n’a pas compris que c’était la pire stratégie que de se séparer ? Alors qu’il a disparu, j’attends quelques secondes avant de me hisser sur la rambarde du balcon. Je me rehausse sur un rebord de fenêtre avec discrétion. L’un des sorciers est en train de se faire étrangler par Sofiane, mais le second jette alors un sortilège que j’ai le temps de finir mon escalade. Sofiane s’écoule au sol, hurlant de douleur. J’appuie mes mains sur mes lippes m’empêchant de crier à mon tour et j’ai l’envie furieuse de tuer ce type.

Les  

Je dois agir vite et être discrète. Les hurlements de Sofiane me déchirent le coeur. Je longe rapidement le toit, restant à moitié suspendue dans le vide pour arriver derrière cet enfoiré trop occupé à tenir son sort sur le Syrien. Je bondis dans son dos et profite des cris et de l'inattention de ce type. J'appuie mon canon à l'arrière de son crâne et enfonce mon doigt sur la gâchette. Du sang et je ne sais quoi d'autre m'éclabousse alors que son corps s’écrase au sol. Les plaintes de Sofiane cessent et je me précipite vers lui. Les sorciers restant ne semblent pas avoir compris que leurs camarades sont à terre. Je me laisse tomber à côté de l'ancien soldat et passe une main dans ses cheveux et sur son visage pour le calmer. Mes assassines tremblent, c'est la première fois que je tue un homme en toute conscience, mais l'heure n'est pas au traumatisme. « Sofiane, ça va ? » lui demandais-je en un murmure inquiet, mon regard cherchant le sien.

La respiration saccadée, la douleur semble s’intensifier et Sofiane ne parvient plus à réfléchir tant cela lui est insupportable. Lui si enclin à accepter et vivre avec la souffrance, cette fois, il n’y arrive pas. Il ne parvient même pas à se relever, ni même à arrêter de se tortiller. Il avait déjà entendu d’autres membres du Blood Circle parler de ce fameux tour de magie qui reproduit la douleur à l’état pur, une douleur à nulle autre pareille. Sofiane n’a jamais eu mal ainsi, n’a jamais souffert ainsi. Sa tête se déconnecte et il ne pense plus à rien. Le vide. Le noir. Rien que le supplice. Puis plus rien. Le calvaire s’arrête. Comme ça, d'un coup. Les soubresauts qui ravageaient le corps de Sofiane se stoppent et il relève les yeux vers l’ombre qui se présente devant lui. Charly. Elle n'a pas écouté. C'est la première chose à laquelle il pense. « Je t'avais dit de rester là-bas. » souffle-t-il alors qu'il reprend peu à peu conscience du monde qui l’entoure, les doigts de la blonde lui permettant de se reconnecter avec la réalité. Un contact simple, facile, chaud. Loin de tout ce qu’il vient d’endurer. Il l'accepte sans se poser de question. Ses prunelles assombries par ce qu’il vient de vivre percutent avec force les yeux bleus de Charly. « Oui, ça va. » dit-il en agrippant la main de la jeune femme, cherchant un contact qui lui sera familier. « Les autres, ils vont arriver. » L’heure n’est pas à la sensiblerie, l’heure n’est pas aux états d’âme. Sofiane se relève et respire profondément en cherchant son arme qu’il avait lâché sous le sortilège.

Lancé de Dé:

Mais Sofiane n'a pas le temps de s'en saisir car le « poc » caractéristique se fait entendre et deux sorciers se trouvent à nouveau devant eux. Le sorcier se jette sans plus de cérémonie sur le Syrien. Sofiane encore sous le choc, a du mal à réagir mais reprend rapidement ses esprits. L’instinct de survie. D’un geste sûr, Sofiane frappe fortement sur la main qui tient la baguette qui tombe au sol. Fou de rage, le sorcier se lance dans une bataille à main nue, là où Sofiane sait qu’il aura l’avantage. Pour autant, l’autre se défend bien et Sofiane reçoit plusieurs coups bien placés qui lui coupent le souffle. Tuer ou être tué, c’est la maxime qu’il se répète inlassablement tandis qu’il frappe, qu’il cogne, qu’il recommence. Une fois, deux fois, trois fois. L’homme en face ne faiblit pas mais Sofiane n’a pas dit son dernier mot. Rassemblant ses forces, se posant sur ses appuis, Sofiane donne un coup de coude spectaculaire dans la veine jugulaire, appauvrissant l’apport en oxygène de son adversaire qui perd pied et chancelle. Sofiane en profite pour tirer son épingle du jeu, plaçant ses doigts autour du cou de ce monstre ; donnant un cou sec en arrière, le bruit de l’os qui craque informe Sofiane qu’il a réussi. L’homme s’effondre au sol et sans plus tarder, Sofiane se tourne vers Charly pour lui apporter son aide.

Je viens de tuer un type à bout portant. Je viens de tuer un type. J’ai tué un type. Ca tourne en rond dans mon esprit. Je savais que c’était des choses qui pouvaient arriver, surtout quand j’acceptais les missions confiées par le Blood Circle. Il m’était arrivé plus d’une fois de blesser des assaillants. Peut-être même qu’ils étaient morts après coup, je n’en savais rien. Mais cette fois, je l’avais fait sciemment. Pour protéger Sofiane. Pour lui, j’avais tué un homme. Je cachais cette idée loin de mon esprit. Je me laissais tomber à ses côtés, voulant m’assurer qu’il irait bien. Je secoue le visage à sa première réponse. « Depuis quand j’écoute ce qu’on me dit, Rasak ? » murmurais-je avec un léger sourire. Nous avons à peine le temps de reprendre notre souffle. J’ai beau avoir tenté de synchroniser mon coup de feu sur les hurlements de Sofiane, ces maudits sorciers ont dû se rendre compte que quelque chose n’allait pas. Ils sont de nouveau deux et l’un d’entre eux s’en prend directement à Sofiane tandis que je me retrouve aux prises avec un autre.

Les  :

J'ai à peine le temps de me redresser qu'il me lance un sort. Heureusement pour moi cela touche le gilet, mais je tombe à terre sous la puissance de la magie. Je glisse sur plusieurs mètres. Cette fois, mon sweat est foutu. J'ai la peau entaillée et même au niveau des cuisses. Visiblement, ils souhaitent vraiment que je garde des cicatrices à chacune de nos rencontres. Je veux alors me relever, mais le magicien semble décider qu'il allait jouer à notre façon puisqu'il vient m'écraser de tout son corps. Il a dû comprendre que j'étais protégée de sa magie. Pour la deuxième fois de la soirée, un homme tente de m'étrangler. User de mon flingue nous attirait encore des ennuis... A bout de souffle, me sentant étouffer, j'aperçois une brique. Je tends la main et parviens à l'attraper. Je tape de toutes mes forces dans sa tempe. Il s'écroule sur moi assommé. Je lutte pour me débarrasser de sa carcasse et lui enfoncer une seringue dans l'épaule. S'il se réveille, nous serons tranquilles. Sofiane arrive et m'aide d'un dernier coup de pieds à virer le sorcier un peu plus loin.« Normalement, il n'en reste plus qu'un mais il va finir par se poser des questions si ses potes ne reviennent pas... » Un murmure, pour ne pas attirer l'attention. Je l'observe alors qu'il est mal en point et moi aussi. J'observe mes plaies restant un instant au sol pour reprendre mon souffle. J'ai tué un homme...

« C’est vrai que t’écoutes jamais rien. » dit-il ne pouvant s’empêcher de la fusiller du regard alors que ce n’est clairement pas le moment pour cela. Ne peut-elle pas simplement obéir ? Est-ce trop demander ? « Je te remercierai plus tard. » ajoute-t-il, tout de même conscient qu’elle vient probablement de lui sauver la vie. Jamais il n’aurait pu se défaire de l’emprise de ce sortilège tant la souffrance était forte, tant elle lui était insupportable. Leur sorcellerie dépasse de loin l’entendement, digne des suppôts de Satan. La seule chose dont Sofiane est certain, c’est qu’il les veut tous morts, tous. Et alors que deux autres sorciers s’en prennent à eux, Sofiane attaque, férocement, se prenant des coups et des sortilèges mais s’accrochant à la vie comme un forcené ; une fois qu’il a brisé la nuque de son adversaire, il se retourne vers Charly pour lui prêter main forte. Elle s’est débrouillée pour assommer l’adversaire et il donne un coup de pied féroce sur celui-ci pour libérer Charly de son poids. Il aperçoit la seringue dans la main de la jeune mais cette solution ne lui apparaît pas satisfaisante. Tandis qu’il écoute Charly exprimer ses craintes qu’il ne soit pas seul, Sofiane sort son couteau, s’accroupit auprès du sorcier et lui tranche la veine jugulaire sans aucun sentiment, sans aucun remord. L’hémoglobine gicle sur une partie de son visage et Sofiane lui répond : « Il faut tuer le dernier avant qu’il ne nous trouve et qu’il appelle ses potes. » chuchote-t-il en réponse à son murmure. « Ils savent qu’on est là, ils ne partiront pas tant qu’ils ne nous auront pas éliminé. » C’est du moins le sentiment que Sofiane a. Il comprend comment ces chiens fonctionnent parce que c’est aussi ce qu’il aurait fait s’il avait été à leur place.

Lancé de Dé:

Sofiane se relève péniblement, l’enchantement de tout à l’heure, les coups reçus et les bagarres successives le font souffrir mais il tente d’oublier la douleur. La bataille n’est pas finie, elle est loin de l’être. Sofiane attrape le bras de Charly et l’emmène à couvert puis il attend. Il écoute. Il a le sentiment de percevoir des bruits de pas mais ce n’est peut-être que le vent qui lui joue des tours… Ses jumelles sont dans son sac à dos mais celui-ci est bien trop loin pour qu’il puisse le récupérer sans se faire repérer. Doucement, précautionneusement, telles deux ombres, Sofiane et Charly se déplacent sur le toit, d’abris en abris jusqu’au moment où Sofiane l’entend enfin. Le dernier de ses abominations vient de découvrir un des corps et semble parler à quelqu’un dans un miroir ? Un miroir ? Ne cherchant pas davantage, comprenant qu’il s’agit probablement d’un de leur moyen de communication, il bondit sur l’homme avec son couteau et le poignarde à plusieurs reprises, enfonçant avec délectation sa lame dans le corps du sorcier jusqu’à ce que celui-ci s’effondre au sol. Sofiane espère qu’il n’a pas eu le temps de prévenir des renforts. Il ignore à quel point il se trompe. Car quelques secondes plus tard, deux plocs rapprochés se font entendre.

J’étais à deux doigts de l’insulter celui-là. Il était sérieux ? Mon regard fut tout aussi sombre que le sien alors qu’il disait que je n’écoutais rien. J’allais lui souligner qu’il serait probablement mort si je l’avais laissé agir seul comme con à écouter ses directives merdiques, mais il dut me voir venir puisqu’il précisa qu’il me remercierait plus tard. « T’as intérêt. » répliquais-je encore agacée. Cependant nous n’avions pas le temps pour les grandes discussions… Des sorciers nous tombaient dessus de tous les côtés.  Sofiane avait réglé le compte de son assaillant sans que je ne le vois vraiment faire. Je parvenais de mon côté à maîtriser celui qui m’avait attaqué. Ecrasée sous son poids, le Syrien m’en libéra avec aisance.  « Sofiane ? » Je l’interpellais en me redressant tandis qu’il sortait une arme blanche. Je détourne le visage quand je réalisais ce qu’il faisait. « Est-ce que c’était vraiment nécessaire… » soufflais-je, mais déjà Sofiane passait à autre chose. J’avais tué un homme… Sofiane ne comptait même plus. Je chassais ces pensées de mon esprit. Je l’avais fait pour survivre et j’avais conscience que Sofiane n’avait rien d’un ange… Il ne restait plus qu’un sorcier, mais ses camarades ayant disparu, il allait certainement rappliquer ou pire prévenir ses potes qu’il y avait un problème dans le secteur. Nous partons alors discrètement à la recherche de cet homme. Nous ne pouvions pas faire autrement si nous voulions nous en sortir… Nous le trouvons enfin, et évidemment Sofiane n’en fait qu’à sa tête en se jetant sur lui sans même me consulter. La hargne qu’il met dans ses coups de couteau me perturbe, mais ce n’est rien en comparaison de deux autres sorciers qui apparaissent dans les airs. Ca n’en finira jamais…

Les  

L'avantage, c'est que je suis encore à couvert. Je cherche comment procéder et avance d'un point à un autre rapidement, restant cachée. Quand je me décide à agir, je ne vois plus que l'un d'entre eux. Pas le temps de réfléchir, Sofiane s'en charge sûrement. J'aperçois un couteau que Sofiane a laissé traîner. Arrivant en silence, je le prends par surprise et je parviens à lui arracher sa baguette et à la briser en deux. Je lui plante l'arme dans la cuisse et lui injecte une bonne dose de sérum. La douleur le fait reculer tant et si bien qu'il chute un toit plus bas. Il semble en vie, mais mal en point... Je n'ai par contre pas le temps de réagir qu'un lourd poids vient m'écraser au sol profitant de mon inattention. Sa main appuie sur mon visage, l'autre me fouille me prenant mes dernières seringues. "Je vais te les injecter tes merdes pour voir tiens." Je me débats comme je peux, mais je sens déjà le bout de l'aiguille s'enfoncer dans mon épaule…

Sofiane se retrouve soudainement sur le champ de bataille où rien ne compte en dehors de la survie. Il tue avant d’être tué. C’est simple dans sa tête, facile. Il élimine quelqu’un qui n’aurait probablement pas hésité à tuer Charly s’il en avait eu l’occasion. C’est ainsi qu’il voit les choses, c’est ainsi qu’il les conçoit. Il ne veut pas penser autrement. Il se tourne vers elle alors qu’elle demande si c’était vraiment nécessaire. Les prunelles sombres du syrien scrutent Charly avec attention tandis que ses lèvres s’activent : « Si je ne l’avais pas tué, pense que la prochaine fois, il s’en serait peut-être pris à quelqu’un que tu aimes. Tes frères par exemple. » Il ajoute : « Ils n’ont pas de pitié pour nous, n’en aies pas pour eux. » C’est tout ce que Sofiane a le temps de dire avant qu’ils se lancent à la recherche des deux derniers. Sofiane prend son temps, tente de prendre toutes les informations qu’il juge nécessaire mais lorsqu’ils le trouvent, il se jette sans aucune cérémonie sur l’homme pour le planter, non sans une certaine once de plaisir. C’est un besoin vital. Comme à la guerre. Lui ou Sofiane. Mais cette fois-ci, il y a quelqu’un d’autres dans l’équation. Lui ou eux. Et Sofiane refuse de mettre davantage Charly en danger. Néanmoins, une fois celui-ci éliminé, d’autres rappliquent.

Lancé de Dé:

L’un deux s’en prend à Sofiane et jette un sortilège qu’il n’a pas le temps d’éviter. Catapulté à l’autre bout du toit, Sofiane se relève péniblement mais se précipite à nouveau pour aider Charly. Elle parvient à en éliminer un qui chute en contre-bas. Effaré, Sofiane perçoit l’autre et crie : « Charly, fais gaffe ! » Le monstre s’écrase sur elle et retourne son arme contre elle, plantant l’aiguille de la seringue contre son épaule. Entrant dans un état second, Sofiane se jette sur lui et les deux hommes se roulent au sol, l’un prenant l’avantage puis l’autre. Sofiane parvient à se relever mais le sorcier lui lance plusieurs sortilèges dans le gilet anti-magie le déséquilibrant, Sofiane s’effondre au sol et tous ses membres hurlent. Il souffre mais ne lâche pas, le combat est rude, Sofiane est fatigué mais ne fléchit pas. Il n’a qu’une idée en tête, survivre, venger Charly, survivre, venger Charly. Le reste n’a que peu d’importance. Un sortilège plus puissant que les autres envoie Sofiane au tapis et l’homme se précipite sur Sofiane, pointant sa baguette sur son cou, prêt à lancer un autre sort et Sofiane voit sa vie lui passer devant les yeux mais dans un éclair de lucidité, attrape un des couteaux glissés dans sa ceinture et l’enfonce dans l’abdomen de son adversaire. Le corps de l’assaillant se ramollit et Sofiane le pousse sur le côté pour retrouver une respiration plus sereine. Il retire la lame pleine de sang et l’essuie sur la veste de son adversaire. Un de moins. Il se relève péniblement et se demande s’il n’a pas une côte cassée. Sa respiration est sifflante mais régulière. Non, tout va bien physiquement du moins. Il prend le bras de Charly et dit : « Faut partir, ils savent qu’on est là, d’autres vont peut être arriver. » Attrapant le sac et la carte avec le plan des balises, ne souhaitant pas les laisser les trouver, Sofiane regarde Charly. Ils ont échoué merci les dés mais sont en vie. Tenter le diable serait inconscient.