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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Demander ne coûte rien [Bjorn] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 1 Sep - 11:57

Décembre 2020

- Un tout petit peu. Allllleeeeer Grishkin !! Une mini flamme. Une flammèche…. Une… flamminounichette ?

Accroupie devant mon Oiseau de feu dans l'écurie des créatures, j'essayais de le convaincre de s'embraser dans le seul et unique but de me réchauffer. Je détestais l'hiver, je détestais avoir froid, il en allait de ma santé et des fois mêmes simplement de ma survie. Cependant, le phénix ne semblait guère ému par ma faible constitution, et bien que son corps soit face à moi, sa tête, elle, était retournée à nonante mouhahaha degrés, faisant que, clairement, il me faisait la gueule. Les créatures étaient véritablement sans pitié.
Soufflant grossièrement en faisant alors vibrer mes lèvres à l'instar d'un cheval, je levais ma main pour caresser doucement une aile de mon phénix.

- Pfffffff c'est pas chic… mais bon t'as raison je comprends, de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, n'est-ce pas ?

Souriante, parce que je n'allais quand même pas me vexer pour ça, je me redressais en regardant autour de moi. Sélénya avait fait un travail exemplaire aujourd'hui, et il ne me restait plus que de petites corvées à effectuer pour terminer ce qu'elle n'avait pas pu faire à cause de son emploi du temps chargé d'étudiante.
Les divers lieux de vie des créatures de l'école étaient tous nettoyés et propres, certains animaux avaient aux blessures les plus bénignes avaient déjà été soignées, et ils ne me restaient plus que les cas particuliers. C'était le moment de la journée que je préférais pour m'occuper des blessés, cette fin de journée d'hiver où le froid devenait lentement de plus en plus mordant, où le soleil commençait déjà à décliner à l'horizon, nous plongeant dans une lumière jaune, orange et rose très douce et apaisante. Les cours étaient tous, en grande partie, terminés, et bientôt les élèves se réuniraient tous à la grande salle pour prendre leur dernier repas de la journée. Il me faudra éviter d'être en retard ce soir, car j'avais faim, et je détestais attirer l'attention sur moi lorsque tout le monde était déjà attablé et que j'arrivais dans la salle comme un cheveu sur la soupe (c'était le cas de le dire). Aussi, j'avais envie de passer du temps avec Harper avant que nos devoirs respectifs viennent nous incomber.

Laissant Grishkin sauter avec élégance sur la barrière en bois du parc intérieur des hippogriffes (celui-là même agrandit par magie), je me dirigeais vers un placard pour en sortir divers onguents. Nul besoin pour moi de vérifier la liste de mes protégés qui devaient bénéficier de mes soins, je la connaissais par cœur. Qui plus est, Sélénya l'avait convenablement tenu à jour en me notant scrupuleusement ce qu'elle avait administré à chaque créature.
L'un de mes patients préférés en ce moment était un Crabe de Feu qui avait été malmené par son possesseur. Grâce au directeur de l'école et de mes propres contacts, j'avais pu le récupérer pour le soigner. Il fallait encore du temps pour qu'il accorde sa confiance aux élèves aux êtres humains, lui qui avait été à ce point malmené, mais je n'étais guère inquiète. Avec temps et patience, j'étais certaine de réussir à l'amadouer, à le soigner convenablement et finalement à pouvoir le faire participer aux cours avec ces autres congénères. Par ailleurs, ce sujet, j'avais essayé de le mettre avec les autres du groupe, mais pour le moment il restait à l'écart, et si un autre crabe l'approchait, il l'attaquait avec verve.
En bref, ce n'était pas un cas scolaire classique et le défi qu'il m'imposait me motivait et m'intéressait tout particulièrement. Alors certes j'étais une dragonologiste avant tout et les Crabes de Feu n'étaient pas les créatures avec lesquelles je me sentais le plus à l'aise, mais cela n'entamait absolument pas mon engagement envers les animaux fantastiques.

Mes fioles dans la main, je me dirigeais vers le petit environnement que je lui avais préparé, un petit sourire réjoui aux lèvres. Avec des gestes hasardeux des pieds, je retirais mes chaussures doublées ainsi que mes chaussettes avant de passer par-dessus la rambarde et poser mes orteils dans du sable fin et chaud. J'avais à cœur de reproduire chaque environnement pour mes créatures aussi fidèlement que possible. Le Crabe de Feu provenant des îles Fidji, je lui avais concocté une mini plage avec un coin d'eau qui pouvait rappeler l'océan du lieu paradisiaque. Petit détail que je me devais de ne jamais négliger, c'était la température. Si certains animaux fantastiques appréciaient les environnements frais, voire froids, d'autres au contraire souhaitaient une température plus élevée.
Ainsi, une fois après avoir pénétré dans le lieu de vie de mon protégé, je sentais la chaleur estivale forte m'envahir et j'en soupirais d'aise. Alors certes, le sujet était intéressant à soigner, mais j'avouais profiter pleinement de cette opportunité pour fuir, ne serait-ce quelques minutes, le froid de l'hiver écossais.
Retirant alors ma veste et mon pull, je les posais sur le bord boisé du box, terminant donc en pantalon, pieds nus, et en T-shirt rouge bordeaux qui épousait mes formes avec une élégance loin d'être vulgaire. Quand bien même je me cachais et étais discrète, je savais m'habiller avec une harmonie rappelant ma douceur et ma tranquillité innées.

Une fois enfin convenablement à l'aise, je récupérais le matériel de soin que j'avais posé à l'entrée de l'environnement, puis je me dirigeais vers le Crabe pour lui administrer ses médicaments. Tranquille et patiente, je n'imposais pas ma présence à l'animal, et lorsqu'il jugeait ma présence trop proche, il commençait à se retourner, me menaçant alors de m'immoler. Dans ce cas, je me contentais de cesser d'avancer et attendais que l'animal s'apaise, pour à nouveau me rapprocher par étape. Les minutes s'écoulèrent lentement, ce qui m'était égal, et une fois enfin à proximité de la créature, je me mis à lui parler comme s'il pouvait me comprendre.
J'étais ainsi, à discuter avec plus d'aisance avec les créatures qu'avec les autres êtres humains.

- Hello, comment tu vas ? T'es d'accord pour qu'on fasse les soins aujourd'hui ? Tu me laisses regarder l'évolution de ta guérison ? De ma main, j'attrapais une fiole et lui présentais pour qu'il la renifle. C'est comme hier, je vais retirer ton bandage, appliquer les onguents puis remettre un bandage. Ensuite il faudra prendre tes médicaments. D'acc ?

Si bien concentrée et peu préoccupée par le temps qui défilait, j'étais loin de m'imaginer que quelqu'un pouvait entrer dans l'écurie dans l'intention de venir me voir, surtout à cette heure où les élèves devaient se réunir dans la Grande Salle et mes collègues terminer tranquillement leurs journées. Toute affairée à mon travail, je n'entendais pas les bruits de pas s'approcher de l'environnement dans lequel je me trouvais, d'autant plus que Grishkin ne m'alerta aucunement.


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Mar 7 Sep - 0:45
Demander ne coûte rien

@Abigail MacFusty & BJÖRN SHAFIQ


L’hiver, le vrai, celui où la neige recouvrait toutes les surfaces sur lesquelles elle parvenait à se poser durablement, que ce soit l’herbe des parcs, les feuilles des arbres ou les toits du château, était arrivé un peu sans prévenir. Enfin, cela faisait déjà plus d’un mois que les signes avant coureur de cet hiver menaçaient de perturber mon quotidien : le froid et le vent avaient peu à peu ralenti le rythme de mes entraînements, me forçant à réviser plutôt qu’à m’envoler sur un balai. J’avais beau être un amoureux de Quidditch et un joueur féru d’entraînement, je n’étais pas fou pour autant ! Ah, ça non ! Les mois de grand froid avaient toujours été une période un peu plus calme et durant laquelle ma patience se faisait plus rare. Après tout, je n’avais plus autant accès à l’activité qui me permettait de me calmer les nerfs. Et puis certains camarades étaient des véritables têtes à claques aussi.
C’était durant cette période que revenaient toujours les mêmes questions qui m’assaillaient inlassablement chaque année. “Est-ce normal que le sport me manque tant que ça ? Est-ce que j’aurais pas ma chance dans une carrière professionnelle en vrai ? Ne devrais-je pas plutôt jouer la sûreté et continuer l’entreprise familiale, en soin de créatures magiques ?” Et bla-bla-bla, j’en passe des pires et des meilleures.
Seulement, voilà. Cette année, au lieu de laisser ces questionnements me ronger tout l’hiver comme le froid et l’humidité de l’air rongeaient mes joues en dehors du château, j’avais décidé de prendre le taureau par les cornes, comme on dit, et de faire le nécessaire pour parvenir enfin à une conclusion. Même si, au fond, cette conclusion était là depuis toujours devant moi, et que c’était sûrement des simples doutes et tourments de l’adolescence qui tentaient de me pousser sur une autre voie. Ah, la fougue de la jeunesse, une véritable malédiction. Bref.

Même avec mes robes les plus épaisses sous ma cape, malgré mon bonnet, mon écharpe et mes gants, la bise mordait mes extrémités, comme le nez, les oreilles et mes doigts, les rendant non seulement rouges mais aussi douloureux. Chaque mouvement des doigts me coûtait un peu plus que d’habitude, et des frissons me piquaient, mais jamais autant la débattue qui m’attendait lorsque je retrouverais un lieu un tant soi peu chauffé. Heureusement que je ne portais pas de lunettes, car mon souffle chaud sur les verres m’aurait aveuglé, tellement la différence de température lors de la rencontre de l’air dans mes poumons et l’air autour de moi était grande. C’est cette constatation qui m’inspira la brillante idée de souffler sur mes doigts pour les réchauffer avant de les cacher à nouveau sous mes aisselles, afin de les mettre à l'abri du vent qui traversait le tissu qui les recouvrait déjà. Purée, qu’est-ce que j’étais pas prêt à endurer lorsqu’il était question de mon avenir quand même. Je descendais les marches qui menaient à l’enclos où avaient lieu les cours de soin aux créatures magiques, et je n’omettrai pas le fait que j’ai bien failli glisser plusieurs fois sur des plaques de glace dissimulées par la poudreuse fraîchement tombée. Quand cela arrivait, de ma bouche sortait les mots de mon vocabulaire les plus fleuris : « Merde ! » « Ah putain ! » « Oh fuck ! » Et d'autres joyeuseries que je ne me serais sûrement pas permises si je n’avais pas eu la certitude d’être seul dans cette galère, à vouloir me rendre à l’étable après les cours. Cette certitude était également renforcé par l’absence de robes de couleur visible dans le désert blanc qui s’étendait autour de moi.

« J’espère au moins qu’elle sera là, que j’aie pas fait tout ce chemin sous la neige pour rien. » grommelai-je en arrivant en bas des marches de pierre. Je continuai à suivre le chemin la tête penchée en avant pour bien le discerner, visible de par la plus fine couche de poudreuse sur la terre, fréquemment écrasée par les allers et venues des élèves. En effet, si au final il se trouvait qu’elle était déjà remontée au château, je pense que je ferai la gueule durant tout le souper et même peut-être jusqu’au moment de retrouver les dortoirs. Je détestais perdre du temps, le gaspiller inutilement n’avait donc jamais été mon genre. Et puis, qui aimait perdre du temps à faire des aller-retours par ce froid de canard, pour au final se retrouver avec les chaussettes trempées, les orteils congelés et les mains complètement ankylosées ? Hein ? Personne ! Et c’était bien normal.
C’est donc après une bonne dizaine de minutes passées à me battre contre les forces de la nature pour pouvoir avancer sans qu’un put… de flocon ou une de mes mèches de cheveux ne me rentre dans l’œil, et à marcher, bien entendu, que j’arrivais enfin à la lisière de la forêt interdite. Une fois la zone boisée atteinte, les problèmes de flocons dans les yeux n’existait plus. Par contre, en échange, il y avait une bien moins bonne luminosité. On ne pouvait pas tout avoir !
Comme tous les élèves qui avaient choisi l’option soin aux créatures magiques et qui voyaient donc régulièrement madame MacFusty, cette portion de la forêt ne m’était pas inconnue, et je n’étais donc pas envahi par le sentiment d’insécurité caractéristique qui nous envahissait habituellement lorsque l’on approchait de ce lieu interdit, qui nous faisait dresser les poils. En moins de temps qu’il n’en fallait pour dire le plus long mot de la langue allemande, soit Rindfleischetikettierungsüberwachungsaufgabenübertragungsgesetz (loi sur le transfert des obligations de surveillance de l'étiquetage de la viande bovine), et j’étais arrivé devant l’étable.

Dans l’écurie, on était déjà un peu plus protégés des températures hostiles, à l’abri des vents violents qui déplaçaient la neige à ras le sol, comme le sable est parfois ballotté sur les plages par les vagues les plus violentes. Je m’avançai dans l’habitacle, qui de prime abord semblait habité seulement par ses pensionnaires animaliers. « Professeur ? Madame MacFusty ? » Ma voix portait dans toute la petite écurie. Moi qui me pensais seul, j’entendis pourtant un petit cri, de peur, surprise ou douleur ? Je ne saurais vraiment. Je regrettai très rapidement de ne pas avoir signifié mon arrivée plus tôt, mais trop tard, le mal était fait.
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Abigail MacFusty
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Lun 13 Sep - 19:48

Décembre 2020

Prendre soin d'un animal blessé que l'on connait que peu et qui est craintif est toujours une chose délicate à effectuer. Il faut être patient, délicat, attentif aux moindres mouvements de la créature, quand bien même est-ce de micros signaux. C'était ce qui rendait mon métier aussi intéressant dans le fond, et c'était aussi ce qui le rendait aussi dangereux, mais il fallait bien reconnaître la vérité, travailler avec les animaux sans danger, ce n'était pas quelque chose qui me fascinait. J'avais beau être petite aux airs fragiles, j'étais une sorcière qui appréciait les défis et les challenges, après tout, j'avais toujours vécu auprès des dragons, sans doute que l'adrénaline s'était emparée de moi depuis tout ce temps.
Travailler avec les créatures, c'était aussi travailler avec l'inconnu, car ils restaient plus sensibles, plus forts, plus réactifs, et aussi plus imprévisibles. Il fallait être doux, avec des gestes méticuleusement précis pour ne pas effrayer l'animal ni éveiller ses soupçons et le rendre méfiant. Je détestais forcer quoique ce soit à faire ce que je souhaitais, d'autant plus avec les créatures fantastiques et c'était d'autant plus vrai lorsque je voulais les soigner. Asservir n'était absolument pas ma méthode alors j'utilisais très peu ma baguette magique pour immobiliser les sujets blessés, même avec les dragons j'essayais de l'utiliser le moins possible, je préférais les endormir plutôt que de les immobiliser avec un nombre trop important de Stupéfix envoyé en même temps.
Voilà pourquoi avec ce pauvre crabe de feu blessé, je n'essayais même pas d'utiliser mes pouvoirs, et c'était sans compter que j'étais toujours sous l'influence du neutraliseur, alors même si je souhaitais utiliser un sortilège simple, il était risqué pour l'animal puisque ça risquait d'exploser.
Pourtant, cette fois, ce n'était pas de mon fait si explosion il y avait eu lieu. Tous les deux concentrés sur l'autre, le crabe sur moi, moi sur lui, nous avons sursauté de concert tandis qu'une voix masculine m'interpella sans douceur. Ma main sur le Crabe, car je venais de réussir à gagner sa confiance, il sauta sous mes doigts tandis que je laissais échapper un petit gémissement de surprise avant de serrer les dents. L'animal s'agita violemment avant de se retourner dans ma direction pour me montrer son postérieur.

- M…

À mon tour de me retourner, je me redressais pour m'éloigner le plus loin et le plus rapidement possible, à toutes jambes avant la déflagration. Les flammes légères mes pieds nus et mes cuisses, et je me laissais tomber à terre pour me rouler en boule et prier pour que le feu passe au-dessus de moi. Lorsque l'animal cessa son jet brûlant, je me redressais une nouvelle fois pour sauter hors du box. Là, la morsure du froid ne se fit pas attendre et vint m'assaillir de ses crocs glacés. Mes pieds nus rencontrèrent le sol gelé de l'écurie et le courant d'air de la porte à présent ouverte vit voleter ma chevelure blonde, revigorant la peau de mon visage qui venait de presque se faire carboniser.
Tournant vivement le corps en direction de l'intrus, je fixais l'élève qui venait de me déranger en plein travail hors cours. Ce fut sans mal que je reconnaissais monsieur Shafiq, mon élève de septième année qui faisait trois (cinq ?) têtes de plus que moi. Particulièrement grand pour son âge, le jeune homme était un bon élément de ma classe. Quand bien même mes autres collègues avaient des difficultés avec lui, je pouvais me targuer d'avoir, peut-être, pu amadouer la petite bête sauvage qu'il était. Cela ne l'empêchait pas d'essayer de dépasser les limites avec moi, mais j'avais la naïveté de croire que j'avais gagné son respect (sans doute que ces derniers temps, Bonnie m'avait bien aidé également).

- Monsieur Shafiq par Merlin, combien de fois dois-je vous dire de ne pas hurler lorsque vous êtes en présence des créatures ?

Tableau étrange qu'une petite sorcière comme moi remette en place une grande perche comme Björn, mais il fallait dire que je faisais face à des dragons, ce n'était pas cet élève qui allait véritablement m'effrayer malgré ma timidité. Soupirant pour essayer de me remettre de mes émotions, je retournais vers le box qui protégeait le crabe de feu et vérifiait les dégâts. Heureusement il n'avait pas pris feu, mais le décor magique avait disparu. Affaissant mes épaules, car je n'allais pas pouvoir remettre en place certains sortilèges, je fis signe à l'élève de Serpentard de s'approcher de moi tandis que je remettais mes chaussettes, mes chaussures et mon pull.

- Auriez-vous l'amabilité de remettre convenablement en place les sortilèges ? Si le Crabe a eu peur, c'est suite à votre intervention, il faut savoir réparer ses dégâts n'est-ce pas ?

Je le fixais avec des yeux ronds, lui démontrant que je ne lui laissais guère le choix de s'exécuter. Moi qui d'ordinaire étais si réservée, je savais aussi me vêtir de mon rôle de professeur et de responsabiliser les jeunes lorsqu'il s'agissait du respect avec les animaux. Enfilant ma veste pour la refermer et me remettre au chaud, je vérifiais l'animal que j'étais en train de soigner. Le pauvre s'était réfugié dans un coin du box et ne bougeait plus. Fermant un instant les paupières pour remettre de l'ordre dans mes idées, je revenais sur l'élève pour reprendre d'un ton de voix plus calme et posé.

- Que me vaut votre visite à cette heure, monsieur Shafiq ?



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Mar 19 Oct - 14:43
Demander ne coûte rien

@Abigail MacFusty & BJÖRN SHAFIQ


Non, je ne savais définitivement pas ce que j’avais provoqué en entrant dans cette écurie, et je ne m’en rendais pas encore tout à fait compte alors même que je vis une professeur MacFusty débouler hors d’un box à moitié dévêtie juste après qu’un bruit de déflagration ne résonne. J’appréciais énormément madame MacFusty et, peut-être si je mettais mon ego de côté, je pouvais dire que je l’admirais en quelque sorte. Qu’un géant de presque deux mètres adule une professeur qui l’atteignait à peine à hauteur de tétons, ça s’était quelque chose.

« Monsieur Shafiq par Merlin, combien de fois dois-je vous dire de ne pas hurler lorsque vous êtes en présence des créatures ? »

Il ne me semblait pas avoir parlé si fort, pourtant. Si ? Bref, c’était quand même un sacré personnage, cette professeur de soin aux créatures magiques. Même pieds et jambes nus dans le froid de l’écurie, elle prenait le temps de me réprimander comme il se devait, ajoutez à cela notre différence de taille et vous ocmprendrez pourquoi je restais impassible, essayant de rester le plus sérieux possible. Mais à l’intérieur de mon cerveau. il y avait un Björn miniature qui devait être en train de mourir de rire, et quand je dis mourir, il devait clairement être mort étouffé dans ses rires.
Mais telle la pile éléctrique sur ressorts qu’elle était, l’ancienne Poufsouffle ne resta pas bien longtemps plantée devant moi pour me faire la leçon. Elle passait déjà à autre chose, retournant devant le box qu’elle venait de quitter. Je m’approchai lorsqu’elle me fit signe, ce qui était très comique vu qu’elle était également en train de remettre ses chaussettes.

Puis je vis réellement les dégâts que j’avais indirectement causé. Oui, indirectement. Après tout, ce n’était pas moi qui avait fait jaillir des flemmes de mon fessier. Je ne savais pas à quoi ressemblait les décorations du box avant le brasier, mais quelque chose me disait que c’était bien moins vide et bien plus accueillant que la pièce aux murs nus qui se tenait devant moi. Aïe. J’aurais aimé me confondre en excuses et proposer mon aide, mais la professeur la quémenda avant que je n’aie à le faire.

« Auriez-vous l'amabilité de remettre convenablement en place les sortilèges ? Si le Crabe a eu peur, c'est suite à votre intervention, il faut savoir réparer ses dégâts n'est-ce pas ? »

Vous connaissez cette petite voix dans votre cerveau qui ne veut plus faire quelque chose que vous aviez prévu de faire juste parce que quelqu’un vous l’a demandé ? Et bah cette voix je lui foutu une immense patate pour la mettre au tapis, parce que Abigail MacFusty était bien la dernière professeur avec qui je souhaitais être insolent et insupportable. Surtout avec la demande que je souhaitais lui soumettre. En même temps, je n’étais pas sûr d’être capable de l’aider, enfin oui, je devais sûrement en être capable, mais je ne savais pas précisement la complexité des sortilèges qui étaient en place plus tôt, leur durée de vie et … Bref, je me trouvais des excuses mentalement, là, non ?

« Bien sûr, excusez-moi, professeur. »

On pouvait sentir la honte dans le ton de ma voix, mais aussi dans la teinte rosée que prenait mon nez et mon visage face à son regard insistant. Je me retenais de piétiner sur place de malaise tandis que la petite blonde tentait de recouvrer son calme et ses esprits. Après tout, qui lui en voudrait ? Elle venait de frôler la mort, d’autant plus avec l’absence de ses pouvoirs. Mais d’ailleurs, n’aurait-elle pas pu demander de l’aide à Bonnie, son elfe de maison ? Non, sinon elle n’aurait pas pu me donner une leçon. Rolalah, qu’est-ce que c’était compliqué les professeurs parfois ! Pourquoi demander un résultat moindre d’un élève quand on pouvait avoir la perfection en un ordre ?

« Que me vaut votre visite à cette heure, monsieur Shafiq ? » me demanda-t-elle en rouvrant ses yeux bruns sur moi et d’une voix calme cette-fois, ce qui était presque plus impressionnant.

Oh. Oh oh oh. C’était mon tour. Mon dieu ce que c’était stressant de demander de l’aide à quelqu’un. Je comprenais pourquoi Björn de onze ans avait anticipé en voulant devenir le meilleur. Je détestais demander de l’aide, je ressentais toujours une certaine honte. Même si je savais pertinemment qu’il ne le fallait pas. Il n’y avait aucune honte à ne pas réussir du premier coup quelque chose ou à demander de l’aide à quelqu’un. J’en avais bien conscience et je l’appliquais à tout le monde. Tout le monde, sauf moi. Non, je devais être parfait, irréprochable. Je ne pouvais pas demander de l’aide. Et pourtant me voilà, face à une professeur qui faisait presque la moitié de ma taille et qui me fixait de ses grands yeux ronds. Bon, allez, autant se lancer.

« Je voulais vous demander quelque chose, » commençai-je en plongeant les mains dans les poches de mon manteau. J’avalai ma salive, avant de poursuivre : « Est-ce que vous prendriez des stagiaires, parfois ? »

Ok, je n’étais plus en possession de la patate chaude, je pouvais respirer calmement. Bien sûr, ce n’était qu’une question d’introduction mais cela me permettait déjà de tâter les eaux avec la professeur.
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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Ven 22 Oct - 21:45

Décembre 2020

Tel le grand dadet qu’il était, monsieur Shafiq me fixait avec des yeux éberlués alors que j’essayais de le responsabilisé. Sans nul doute qu’il se faisait violence pour ne pas me répondre comme il avait l’habitude de le faire avec les autres professeurs, sur ce point, je me savais privilégiée, cependant, je n’essayais pas d’en tirer profit. En tant que septième année, le jeune étudiant doit savoir qu’en pénétrant dans un lieu avec des créatures, dont certaines étaient blessées, il fallait faire preuve de tact et de tranquillité. Quand bien même il n’avait pas hurlé en pénétrant dans l’écurie, le simple fait de hausser la voix pour m’appeler surpris toutes âmes présentes dans les lieux, dont la mienne. En posant les pieds dans un endroit fait d’êtres doués de sensibilités (dont moi) il fallait savoir s’y prendre avec douceur. Tact qui quelquefois pouvait manquer au jeune homme, je n’étais pas sans le savoir, outre le fait que c’était une capacité que bien peu de Serpentard possédaient tant ils pouvaient être ambitieux.
Tandis que je me revêtais de mes vêtements chauds, un pincement au cœur pour le pauvre crabe de feu apeuré et aculé dans un coin de son box, je donnais les instructions au jeune sorcier pour qu’il s’exécute dans la tâche de remettre les sortilèges en place. Ils n’étaient guère compliqués, mais en voyant son hésitation, et réalisant que je ne lui avais pas donné davantage d’instructions sur ce qu’avaient été les enchantements en place, je rouvrais la bouche tout en boutonnant mon manteau pour lui offrir quelques précisions.

- Il y avait un sortilège de température, pour garder l’air ambiant chaud, un sortilège d’illusion sur la profondeur du box afin qu’il puisse s’ébattre comme il l’entend, et enfin une dernière illusion pour changer le paysage et que ce soit plus… approprié à son habitat naturel.

Laissant ainsi le jeune homme s’exécuter, après tout il était en dernière année, je n’allais pas lui prendre la main, j’allais refermer la porte de l’écurie afin de nous (moi surtout) protéger des courants d’air. Le simple fait que le jeune homme se soit excusé avec bonne volonté (c’est ce qui me semblait tout le moins), m’aida grandement à retrouver mon calme et ma patience, ainsi, j’attendais qu’il termine ses sortilèges pour en vérifier le résultat, passant simplement une tête dans le box, mes cheveux blonds venant se perdre dans le vide de part et d’autre de mes épaules.

- Parfait, merci beaucoup.

Puis, sans imposer davantage ma présence au crabe de feu, je fis volteface tranquillement pour me diriger vers la table en bois non loin où y reposait un thermos tout en questionnant le jeune garçon sur les raisons de sa venue ici d’une voix à nouveau calme et posée. Normalement à cette heure il devrait être dans la salle principale du château, à s’égosiller de rire avec ses camarades devant le buffet du soir. Buffet que je manquerais encore apparemment, puisque j’étais indéniablement en retard. Pour ce faire, je comptais sur les bonnes attentions de ma bien-aimée pour me laisser une part de côté, que je pourrais manger une fois rentrée dans mon appartement à Poudlard.
Sans prendre trop garde aux hésitations dans la voix du jeune homme, je dévissais le bouchon de mon thermos pour rapprocher ensuite le goulot de mes lèvres et y boire une gorgée. L’odeur d’un thé épicé s’évapora dans l’écurie, permettant à Björn de deviner sans mal que je me réchauffais du mieux que je le pouvais. C’était sans compter que j’étais une fervente amatrice de thé, ceux-ci m’ayant déjà sauvé de nombreuses fois la vie (et ce n’était rien de le dire).

Le jeune voulait me demander quelque chose. Oui bon, soit, ça, j’aurais pu le deviner toute seule puisque, manifestement, il s’était présenté à moi à une heure bien étrange et ce, sans me prévenir, c’était forcément qu’il avait quelque chose à me demander. Patientant toujours sur la véritable raison de sa venue, je reprenais une gorgée de mon thé sublime lorsque l’information tomba enfin. Surprise, car peu habituée à ce qu’on s’adresse à moi de la sorte pour une telle demande, j’avalais de travers et manqua de m’étouffer.
Bien rapidement, je reposais le contenant sur la table afin d’éviter d’en renverser une goutte tandis que la main qui tenait le bouchon du thermos vint obstinément se braquer devant ma bouche tandis que je toussais pour avoir mal avalé le thé brûlant.
Avec peine, je retrouvais mon calme, et mon souffle, et une fois la surprise passée, je rebouchais le thermos avant de me tourner en direction du jeune homme que je refusais à nouveau de fixer dans les yeux. Tête enfoncée dans mes épaules à l’instar d’une petite tortue, j’ouvrais et fermais nerveusement la bouche avant de parvenir à réellement articuler quelques mots.

- Oh euh je… et bien c’est-à-dire que…

Ah bah oui bravo, on va avancer comme ça oui, tu as raison Abi, c’est bien le moment de laisser ta timidité te jouer des tours. A dire vrai, des stagiaires j’en avais déjà eu quelques-uns dans ma vie, bien que ce soit rarement. Il y en avait eu en dragonologie, puisque notre famille était emblématique dans ce corps de métier, et de manière plus ponctuelle chez mes élèves pour m’assister en tant que professeur de soins aux créatures magiques. C’était davantage de ce dernier élément dont j’étais la plus familiarisée, mais à chaque fois qu’on venait me poser la question, je ne pouvais m’empêcher d’être surprise, moi qui ne cherchais pas à être un professeur particulièrement apprécié et qui restais malgré tout extrêmement timide et gênée face à des premières années.
Je ne voyais décemment pas en quoi je pouvais encourager les jeunes sorciers à vouloir mieux apprendre le métier de zoomage à mes côtés. Cela dit, l’aide de mademoiselle MacMillan durant mon absence à la rentrée m’avait été salvateur et je devais reconnaître que l’expérience n’avait pas été désagréable. C’était sans compter sur les venues ponctuelles de mesdemoiselles Ombrage et White.
Monsieur Shafiq pouvait donc se targuer d’être le premier représentant de la gent masculine à se présenter devant moi pour me demander l’accès à un stage. Nerveusement, j’avalais ma salive tout en enfonçant mes mains dans mes poches.

- Euh, quelle serait la nature du stage que vous cherchez au juste ? De Soins aux créatures magiques, ou de dragonologie ? Et qu’est-ce qui ferait que je prendrais un stagiaire comme vous et non pas un autre étudiant ?

J’avais besoin de précision, et j’avais aussi besoin que l’étudiant se mette en avant et réussisse à me convaincre. Ce n’était pas une mince affaire, moi qui travaillais toujours en solitaire depuis maintenant de nombreuses années. Mais ça, je me gardais bien de le préciser au jeune homme afin de ne pas lui ôter tout espoir avant même d’avoir pu argumenter une seule phrase. Intéressez moi monsieur Shafiq.


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Oui, oui, j’avais conscience qu’il fallait rester plutôt calme dans l’écurie, à cause des nombreuses créatures qui attendaient des soins de la part de Madame MacFusty, mais il ne me semblait vraiment pas avoir parlé aussi fort que cela. Il était vrai que j’avais tendance à oublier que ma voix pouvait porter loin, mais quand même. Et il était aussi vrai que parfois, je correspondais au cliché de la brute épaisse qui n’arrivait pas forcément à faire usage de douceur. Enfin, non. Ce n’était pas que je n’y arrivais pas, c’est que je sous-estimais ma propre force physique la plupart du temps. Je n’arrivais pas à oublier ma taille de géant, par contre, encore moins devant la professeur de soins aux créatures magiques. Mais ce ne fut pas ce à quoi je songeais tandis qu’elle me donnait les instructions pour réparer les dégâts que j’avais causés. Je tentais déjà de visualiser l’état du box avant mon arrivée. C’étaient des sortilèges à ma portée, je ne me faisais aucun souci sur le fait de parvenir à les réaliser, je me faisais plus de souci sur le jugement de la professeure quant au résultat final. J’avais tout de même fait une entrée en beauté – notez le sarcasme – en la mettant en rogne. Clairement, je m’étais tiré une balle dans le pied d’entrée de jeu. Je n’avais plus qu’à espérer qu’en donnant mon meilleur, il se trouverait que cette balle était un vif d’or et non un cognard.

Bon, hé bien, c’était l’heure de s’y mettre hein. J’entrai donc dans le box après avoir retiré mon manteau et retroussé mes manches. Je me décidai à mettre en place les sortilèges d’illusion en premier lieu, bien plus simple à réaliser à mes yeux, et aussi parce qu’il était stratégiquement plus intelligent de mettre en place le décor avant de l’isoler de manière thermique. Il m’aurait fallu étendre le sortilège d’isolation tout en mettant l’illusion de profondeur en même temps, ce qui m’aurait pris bien trop d’énergie d’un coup. Ce n’est qu’après avoir jeté un regard satisfait sur la pièce et entendu la validation de la directrice de la maison poufsouffle que je sortis pour me retrouver dans la partie plus “classique” de l’écurie, où le froid régnait encore. Bien que la basse température n’était pas vraiment un problème pour moi, merci la maman du nord, je remis mon manteau et y glissa dans une poche intérieure la tige de roseau qui me servait de baguette.
Je suivis de la blonde pour m’éloigner quelque peu du box, je ne souhaitais pas forcément être la cible des flammes du crabe que j’avais effrayé plus tôt, jusqu’à la petite table en bois où elle prit son remontant. À l’odeur, je pouvais deviner qu’il y avait de la cannelle, de la girofle, de la cardamone et un soupçon de poivre, et sûrement bien d’autres choses qui échappaient à mon palet pas si développé que ça.

Puis la professeur me demande la raison de ma venue. La posture dans laquelle je lui répondis, avec les mains dans les poches, était proche du ridicule : on aurait dit un enfant à qui on demande de dire bonjour à sa nouvelle maîtresse, et qui cachait tant bien que mal sa timidité. Je n’étais pourtant pas du genre à être timide, ni hésitant. Et cette attitude était d’autant plus ridicule face à une dame qui devait mesurer, allez, à tout casser un mètre cinquante. Le plus ridicule dans tout ça ? C’est que même si j’étais parvenu à dissimuler mon hésitation tant bien que mal, la professeur AUSSI était timide. Roh mon Dieu, on irait pas bien loin si on continuait comme cela.
Et pourtant, je ne pouvais empêcher mon cœur de cogner fort dans ma poitrine. C’était marrant, ce que la peur d’essuyer un refus pouvait bien avoir comme effet sur moi. Pourtant, je n’étais pas vraiment habitué à devoir faire face à des refus. C’était peut-être cela qui l’aggravait, une petite pointe de peur de l’inconnu pour l’assaisonner.
On devait être très drôles à voir de l’extérieur, la paire de sorciers aux mains plongées dans les poches pour garder une contenance. Mais au final, bizarrement, voir que madame MacFusty était autant voire encore plus timide que moi me rassurait.

« Euh, quelle serait la nature du stage que vous cherchez au juste ? De Soins aux créatures magiques, ou de dragonologie ? Et qu’est-ce qui ferait que je prendrais un stagiaire comme vous et non pas un autre étudiant ? »

Cette demande finit de permettre de reprendre en assurance. Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire confiant. Là, ça, c’était dans mes cordes. Me vendre auprès de quelqu’un ? Je savais faire. À mille pourcent. Il y avait tout de même une chose à laquelle je n’avais pas pensé : Abigail MacFusty était spécialisée en dragonologie. J’étais venu pour lui demander un stage de soins aux créatures magiques en premier lieu mais … non, je ne pouvais pas me résoudre à ne pas suivre le plan. Non, non, j’étais venu avec une idée précise en tête, je devais m’y tenir. A moins que … non, Björn ! Ça suffit ! Il faut être responsable ! Penser à ton avenir, à celui de l’affaire familiale …

« Ce serait plutôt pour un stage en dragonologie. » répondis-je dans un premier temps.

Fuck, ce n’était pas ce que je comptais répondre à la base. Lapsus révélateur ? Définitivement. Je ne laissais pourtant pas ma propre surprise transparaître, je ne pouvais juste pas. Après une légère pause raisonnable, je continuai donc sur ma lancée :

« Puisque vous êtes spécialisée dans cette branche particulière, et que c’est celle-là même qui m’intéresse le plus. Pourquoi moi plutôt qu’un autre ? Premièrement, l’excellence de mon dossier est une preuve de ma dédication, de la grandeur de mes ambitions et de la détermination que je nourris pour atteindre les dites, ambitions. »

Je marquai un temps de pause, déjà pour reprendre mon souffle, mais également pour accorder mon attitude non-verbale à mes paroles. Je m’étais déjà quelque peu redressé avant de commencer ma réponse, mais je pris en plus la peine de sortir les mains de mes poches pour les entremêler devant moi, à hauteur du plexus solaire, et leur permettre d’accompagner mes paroles suivantes.

« Et deuxièmement, vous n’êtes pas sans savoir que je possède une forte constitution et des excellents réflexes, grâce au Quidditch notamment. Ce qui me paraît être un atout non-négligeable pour oser côtoyer des créatures aussi dangereuses que sublimes que les dragons. »

J’avoue, je me la pétais clairement. En même temps, c’était ce qu’elle m’avait demandé de faire. Et bien que je l’avais dissimulé sous une énorme couche de confiance en soi et de rhétorique, j’étais terrorisé que la directrice de la maison Poufsouffle ne me juge pas apte à être son stagiaire. Déjà que j’avais mis la barre d’autant plus haute en lui répondant que je souhaitais faire un stage avec des dragons plutôt que de me fixer au plan de base et de lui demander de faire un stage de soin aux créatures magiques. Mais en même temps, est-ce que c’était pas aussi ça, un peu, le défi que je venais de m’imposer ? De tenter la chose ? D’avoir assez d’audace ? Clairement, l’audace, je n’en manquais pas. Et puis, si elle l’acceptait bien sûr, cela me permettrait également de savoir dans quelle matière me diriger.
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Mar 26 Oct - 12:05

Décembre 2020

Vous savez, il y a quelque chose d'étrangement magique dans toutes les situations, surtout les désagréables, c'est qu'elles ont ce talent de nous remettre les pieds sur terre. Ainsi, en ayant avalé ma boisson chaude de travers, je sentais le liquide me brûler l'ensemble de la gorge et de l'œsophage avant de me tomber lourdement dans l'estomac sans que je ne puisse rien y changer. Par réflexe, je toussais comme si cela allait pouvoir m'aider à soulager la douleur qui venait de me traverser de haut en bas. Quand bien même cela fut désagréable, j'étais à présent tout à fait certaine d'être convenablement réveillée (si tenté que j'étais endormie jusqu'alors) et surtout, toutes traces de colère et d'inconvenance allant à l'encontre de monsieur Shafiq furent balayées.
Sa venue et sa demande, dans le fond, étaient tout à fait légitimes, et quand bien même je préférerais qu'on me prévienne avec trois lettres dûment signées au préalable, car j'étais beaucoup trop timide, je ne pouvais pas lui en tenir rigueur. Au contraire, j'étais même quelque peu flattée qu'il ait pensé à moi pour effectuer un stage, et ainsi, poser une partie de son avenir entre mes mains. Cette perspective, bien que vertigineuse, me surprenait toujours, car je n'étais pas de ceux qui prétendaient savoir quelque chose mieux que les autres, même si je savais que j'étais une dragonologiste de renom. Ma réputation en tant qu'enseignante, en revanche, n'était pas encore faite, et si mes élèves m'appréciaient en globalité, je n'avais jamais affirmé que j'étais faite pour transmettre mon savoir aux plus jeunes. Cela dit, monsieur Shafiq n'était pas le premier étudiant à venir me voir pour me poser une telle question, et à chaque fois je réagissais de la même manière, comme si je n'arrivais décemment pas à me faire à cette idée.
Voilà toutes les raisons qui faisaient que j'étais terriblement gênée. Parce qu'il avait pensé à moi, qu'importe que je sois son premier ou dernier choix. Il avait, en toute conscience (tout le moins je l'espérais) décidée que je ferai partie d'un tournant de sa vie. Moi qui n'avais jamais eu d'autres projets dans la vie que d'être parmi mes dragons, j'étais toujours décontenancée par cette perspective tout comme j'osais à peine croire que je faisais présentement indéniablement partie de la vie de ma fiancée.
Ainsi, poser une question aux abords simples et évidents me permit avant tout de reprendre convenablement mes esprits, de composer avec la gigantesque prise de conscience que je venais d'avoir, et surtout, d'improviser une réponse adéquate.

Délicatesse retrouvée, sans jamais tourner mon regard en direction du garçon qui me faisait ses propres éloges, je reposais mon thermos à thé après en avoir bu une dernière gorgée comme pour me consoler de la précédente qui fut douloureuse et désagréable.
Revissant tranquillement le bouchon, je ne pouvais m'empêcher d'être amusée par certains propos du jeune homme bien que je n'en montre rien en apparence, cela dit, je devais bien admettre qu'il n'avait pas totalement tort. Björn Shafiq, bien que qualifié comme un élève turbulent voir difficile, était un sorcier plutôt doué dans son genre qui pourrait sans nul doute jouir d'une meilleure réputation s'il cessait ses inepties incessantes. Ainsi oui, je devais reconnaître que son dossier scolaire jusque-là était bon et que, même si je détestais mettre mon cul sur un balai et donc par extension, que je n'appréciais que peu le Quidditch, il avait une habilité certaine dans les airs.
Toutefois, ce n'était pas ce genre de qualités que je recherchais en un stagiaire qui voulait m'accompagner dans mon travail. Mon travail de dragonologiste qui plus est.
Bientôt, je prendrais la tête de l'affaire familiale, je serai la représentante des MacFusty, ceux désignés depuis des siècles pour veiller sur la race des Noirs des Hébrides. Je ne pouvais donc décemment pas me permettre de prendre n'importe quel sorcier sous mon aile. Sans trop craindre pour ma réputation, car elle était déjà fortement entamée, je craignais des dégâts qui puissent être difficilement réparables, que ce soit avec "mes" dragons, ou avec les personnes avec qui je faisais affaire régulièrement pour le bien de mon "entreprise familiale".
Ainsi, je ne pouvais guère me permettre de prendre avec moi comme stagiaire un électron libre peu attentif à ce que je lui enseignerais ou qui pourrait se permettre de me répondre ostensiblement comme pouvait l'être monsieur Shafiq avec mes collègues. Certes il avait toujours été tempéré avec moi, mais avais-je envie de prendre le risque ?
Cela dit… avec moi, il était un élève tranquille, voire passablement appliqué. Il ne m'avait guère trop posé de problème, alors même que mes pouvoirs étaient absents (et le sont encore). Enfin, si je devais m'arrêter sur son seul comportement (comme le feraient la plupart des êtres humains normaux), ce garçon n'aurait jamais aucune chance de s'épanouir dans sa vie, il y avait donc un risque qu'il en devienne davantage acerbe, chose que je ne pouvais me permettre.
Soupirant, je fermais les yeux, en proie à une profonde réflexion, avant que je ne prenne la parole, toujours plongée dans le noir derrière mes paupières closes.

- Je dois admettre être surprise que vous me confiiez que les dragons vous intéressent le plus. Je n'ai pas souvenir que vous en ayez manifesté un quelconque intérêt jusque-là, quand bien même vos compétences dans mon cours en Soins aux Créatures Magiques sont indéniables. Je rouvrais les yeux pour regarder le jeune sorcier en coin, le mettant alors au défi. Dites-m'en plus.

Être passionné de dragonologie, c'était autre chose que simplement bien les aimer. Il y avait une véritable nuance là-dedans, et je souhaitais en avoir le cœur net afin de ne pas me tromper concernant mon jugement envers le jeune homme. Je prenais des stagiaires en dragonologie que si je sentais que cela valait véritablement la peine, car les dragons, pour moi, n'étaient pas un jeu. Ils n'étaient pas juste des créatures magiques formidables et indomptables. Ils étaient ma vie, ils étaient l'air que je respirais, et si mon cœur n'était jamais tombé amoureux de quelqu'un, il ne battrait que pour eux. Néanmoins, je me savais parfaitement exceptionnelle à ce niveau et je ne demandais pas autant de passion de la part du sorcier qui me faisait face. Mais je voulais qu'il saisisse que travailler avec moi en dragonologie ne serait pas un simple stage comme il en existait des milliers.
Encore une fois, je ne pouvais pas me permettre de prendre n'importe qui sous mon aile dans les îles Hébrides.
Toujours le regard en biais dans sa direction, je reprenais sans jamais quitter mon ton de voix doux, calme et posé. J'étais sereine, car je connaissais mes exigences (qui étaient élevées). C'était à lui de les combler. J'aurais pu accéder à sa demande bien plus aisément s'il avait uniquement été question d'un stage en Soins aux Créatures Magiques.

- Qu'attendez-vous de ce stage, et qu'attendez-vous de moi ?



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Dim 14 Nov - 15:27
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Cela aurait été un mensonge éhonté de nier que j’étais terrorisé, à cet instant. Après des semaines à cogiter et réfléchir à toutes les opportunités qui s’offraient à moi, j’avais enfin décidé de passer le pas et d’aller poser ma fameuse question à la professeur MacFusty. Sauf qu’à la base, je venais juste tâter du terrain, je ne pensais pas que cela allait partir en entretien d’embauche surprise ! Chacun son tour, nous nous passions la responsabilité de mon avenir au cours de cette discussion, elle en me posant des questions et en acceptant l’audace de mon geste, et moi en tentant de me dépatouiller du mieux que je le pouvais dans le rôle du gamin sûr de lui que j’étais censé incarner. Bien sûr que c’était flippant.
Surtout que je connaissais la réputation que je pouvais avoir envers la plupart des professeurs. Ce n’était pas parce que la directrice de Poufsouffle faisait partie des rares professeurs contre lesquels je n’usais pas de mon sarcasme et contre lesquels je n’étais pas désagréable, qu’elle voudrait volontiers accéder à ma requête. Non seulement la barre devait déjà être haute, mais la fichue ambition qui m’avait sûrement fait atterrir chez les Serpentards avait forcément dû prendre le dessus à ce moment, bien entendu, remontant la barre encore bien des kilomètres plus haut.

« Je dois admettre être surprise que vous me confiiez que les dragons vous intéressent le plus. Je n'ai pas souvenir que vous en ayez manifesté un quelconque intérêt jusque-là, quand bien même vos compétences dans mon cours en Soins aux Créatures Magiques sont indéniables. » Elle rouvrit les yeux, et dans son regard en coin sonnait des airs de défi. « Dites-m'en plus. »

Si le poids de mon avenir ne pesait pas déjà sur cette conversation, et que cela n’avait pas été cette chère Abigail en face de moi, j’aurais sûrement répondu une pique bien sentie du genre “c’est normal, c’est pas forcément le truc qu’on étudie entre les crabes de feu et les Botrucs”. Mais bien entendu, je m’en abstins, pour certaines raisons évidentes. Et puis, ce n’était pas la faute de la professeur si la dragonologie n’était pas au programme scolaire obligatoire, elle ne faisait que suivre des ordres venant de plus haut. Mais je pouvais tenter de jouer avec ma frustration pour lui faire comprendre une partie de l’étendue de ma passion. Même si cela me semblait impossible à transmettre, comme concept, une passion, c’était quelque chose de bien trop grand pour être contenu par des mots.

« Je pourrais vous citer les noms vernaculaires des dix espèces de dragon et leurs lieux d’origine, ainsi que leurs caractéristiques, mais n’importe quel gulu avec une bonne mémoire en est capable. Je pourrais vous dire que je suis déjà allé en Roumanie, voir la réserve des Cornelongues, mais ça n’est pas très impressionnant pour une membre du clan MacFusty. Et en même temps, c’est un peu LE lieux pour étudier les dragons, avec la Hongrie bien sûr, et une grande partie de la scandinavie. Oh ! Vous saviez que les moldus aussi effectuaient de la dragonologie ? » Et ça y est, après cette dernière phrase, j’avais laissé mon excitation prendre le dessus sur ma mesure. Je trépignais sur place comme un enfant qui parlait de sa journée au parc d’attractions. J’avais tenté de contenir mes petites anecdotes, précisions et ajouts, mais je ne pouvais m’empêcher d’être perfectionniste. « C’est une sous-branche de la cryptozoologie, la recherche sur les animaux dont ils ne sont capables de prouver l’existence, en gros. Enfin, bref, je m’égare. »

Je m’arrêtais souvent de parler de dragons quand mon excitation montait trop, car j’étais capable de continuer bien plus longtemps encore, mais rares étaient les jeunes avec qui je traînais qui étaient également intéressés par le sujet. En général, je savais qu’il fallait que je coupe court quand je voyais leurs soupirs discrets face à mon flot de paroles ininterrompus. Et puis, cela ne servait pas forcément l’image qu’ils devaient avoir de moi, d’être un dragon nerd. C’était stupide, de laisser ma peur de déranger avec l’un de mes hobbys prendre le dessus, alors même que la personne en face de moi était sûrement celle qui en savait le plus sur la question que j’aie jamais rencontré. Mais c’est ça, ce qu’on appelle être conditionné, n’est-ce pas ? D’autant plus que l’étincelle dans mon regard se reflétait dans celui de la professeur, qui m’écoutait sans me couper, respectueuse comme elle l’était.

Ce n’est qu’une fois que je semblais avoir terminé, même si j’aurais souhaité en ajouter tellement plus, ayant l’impression de ne même pas avoir partagé un dixième de mes connaissances, que la petite blonde me posa sa troisième question.

« Qu'attendez-vous de ce stage, et qu'attendez-vous de moi ? » me demanda-t-elle de sa voix posée.

C’était honnêtement, la question la plus ardue qu’elle m’ait posée, si elle continuait toutes à monter en intensité, je n’étais vraiment pas sûr de parvenir à effleurer la barre que j’avais moi-même érigée si haut. C’était vertigineux, comme question, bien plus que n’importe quel vol en balai. Je n’avais jamais d’attentes par rapport aux autres, la seule personne à qui je mettais la pression, c’était moi-même. Et le ton posé de sa voix n’avait de cesse qu’augmenter la pression dans mon esprit, car cela signifiait qu’elle-même avait des certitudes et attentes, inflexibles et érigées depuis bien longtemps.

« Honnêtement ? Beaucoup et rien à la fois. J’ai étudié votre parcours, vous n’êtes pas comme les autres magizoologistes de ce monde. J’aimerais comprendre ce qui vous rend si différentes, j’aimerais pouvoir étendre ma vision sur le sujet et arrêter de me cantonner à des siècles de lecture qui ne cessent de traiter les dragons comme des créatures sans émotions et affects. »

Je ne cessais pas de me triturer les mains, de les remettre dans mes poches et de les ressortir aussitôt, ayant clairement de la peine à dissimuler le mélange d’excitation et de stress qui m’habitait. Tout ce que je venais de dire était la pure vérité, et si la vérité ne suffisait pas, ce serait déjà un signe de l’univers pour me guider sur la voie qu’il me réservait.
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Mar 16 Nov - 10:52

Décembre 2020

Les demandes d’aide ou de stage à mon encontre étaient, étrangement, monnaie courante pour la plupart des élèves que j’avais dans mon cursus optionnel. Peut-être que, malgré moi, j’avais su montrer aux élèves la passion qui me transcendait dans la magizoologie, et bien souvent, c’était un crève-cœur pour moi de ne pas pouvoir en apprendre davantage aux jeunes sur les dragons, mais voilà, ils n’étaient pas dans le programme scolaire de l’école, et le reste, à l’université, cela appartenait à mon collègue pour ses cours de magizoologie. Je devais donc me contenter de bassement apprendre à mes étudiants les bases en dragonologie sans aller dans les détails, sauf si les questions survenaient, ce qui était chose rare. En effet, les élèves, influencés par leurs aînés, leurs familles ou leurs proches, craignaient, à juste titre, les dragons. Ainsi, seuls les férus de dragonologie se démarquaient et venaient me questionner, d’autant plus parce qu’ils connaissaient les fonctions de ma famille et de mon clan. Les dragons, à l’instar des loups-garous, étaient des créatures mises à l’écart à cause de leurs dangerosités et de par le fait que nous ne prenions guère le temps de véritablement les comprendre.
Puisque j’étais attentive aux étudiants qui se démarquaient pour leur passion envers les créatures, et d’autant plus pour les sauriens, je retenais la plupart d’entre eux mentalement, non seulement pour suivre attentivement leur parcours, mais aussi pour vérifier si je pouvais leur venir en aide d’une façon ou d’une autre.
Monsieur Shafiq, en dix-huit de ses années, et en deux que je l’avais dans ma classe, ne s’était ainsi jamais montré guère plus attentif lors de mon seul et unique cours parlant des dragons, mais peut-être que ce détail m’avait échappé. Enfin, je savais que l’étudiant avait son caractère bien trempé et qu’il n’avait peut-être pas réagi parce que je n’avais pas encore gagné son estime à ce moment. Tant de composants et d’inconnus qui ne me permettaient en aucun cas de présentement juger sa passion pour les lézards cracheurs de feu, voilà pourquoi je le questionnais, j’avais besoin d’en savoir plus.
Ainsi donc attentive, les mains dans les poches de ma veste que je venais de revêtir, je récupérais mon thermos dans lequel j’y avais mon thé fumant et dissimulais de fins sourires alors qu’ils me parlaient des pays les plus appropriés pour étudier les grands sauriens. Roumanie, Hongrie et Scandinavie. Avant tout, j’avais la sensation qu’il allait me falloir lui ouvrir l’esprit sur la population si nombreuse, mais presque parfaitement bien dissimulée, des dragons. Enfin, lorsqu’il vint à me parler de la « dragonologie » moldue, je ne pus m’empêcher cette fois-ci de sourire franchement avant de tourner la tête dans sa direction pour lui répondre avec une lueur malicieuse dans le regard.

- Oui je le sais, j’ai de nombreux ouvrages à ce sujet. Quand bien même leurs recherches manquent évidemment de précisions et possèdent énormément de lacunes, cela reste des œuvres particulièrement intéressantes à lire. Leurs ignorances mettent en évidence des détails que nous ne voyons plus et qui pourtant peuvent être essentiels. Enfin, cela nous permet d’adapter notre manière de camoufler les dragons puisqu’ils parviennent à en trouver certains indices bien malgré nous, et malgré eux.

J’élargissais mon sourire, démontrant au jeune homme que j’étais si ouverte d’esprit, si dévouée à mon premier métier, que j’en allais jusqu’à m’intéresser aux travaux moldus pour parfaire les miens. La plupart de mes confrères trouvaient cette manière de faire tout à fait incongrue et déplacée.
M’attendant donc à ce qu’il me fasse une remarque quelque peu acerbe, je ne pouvais m’empêcher d’être amusée par ce feu que je croyais apercevoir en lui. Bien sûr, je ne connaissais pas assez le jeune adulte pour comprendre s’il se fichait de ma tête ou si ses réactions étaient spontanées, néanmoins, je croyais effectivement y voir une passion à côté de laquelle j’étais passée jusque-là. J’avais eu envie de lui répondre qu’il ne s’égarait pas avec moi tant qu’il me parlait de dragonologie, mais je me ravisais en revenant boire une gorgée de mon thé qui me brûla délicieusement l’estomac.
L’étincelle dans son regard, elle, ne mentait pas, à moins que monsieur Shafiq ait des talents impressionnants d’acteur, ce dont je doutais.
Naturellement méfiante envers mon prochain à cause de ma très grande timidité et par les mauvais traitements que j’avais subis lors de mon enfance (et encore aujourd’hui quelques fois), j’avais pris l’habitude de toujours essayer de voir au-delà des apparences. C’était notamment ce trait de caractère qui m’avait permis de me rapprocher de Rory à l’époque, et nous entretenions encore aujourd’hui une excellente relation. C’était donc en réflexe de défense que j’observais et écoutais le jeune homme, sans pour autant le condamner à un non, car son discours commençait à me convaincre, sans pour autant que je sois pleinement satisfaite. J’étais ce genre de personne qui appréciait avoir les preuves par les actes, et non uniquement par les mots.

Afin de mieux cibler ses attentes, je me permettais une dernière question, évidente, mais apparemment confuse pour mon interlocuteur qui dû réfléchir profondément. À mes yeux, ce fut une question tout à fait légitime et normale, ignorant tout du cheminement mental qu’était en train de subir l’élève de la maison Serpentard.
Passant légèrement ma langue sur mes lèvres tout en reposant mon thermos, j’écoutais la réponse qui tomba enfin, et là, je ne pus m’empêcher de tiquer, non seulement parce qu’il s’agissait de moi et de mes travaux, mais aussi parce que je savais ce que signifiait « étudier mon parcours ». Encore une fois, la plupart du temps cela allait découler sur des railleries. Ainsi, je me tournais vers lui pour le regarder, les sourcils légèrement froncés, mais voilà que l’étudiant en dernière année me décontenança à nouveau par sa gestuelle. Il semblait nerveux, sincère, les mouvements de ses mains ne m’échappèrent pas, tout comme cette flamme dans son regard. Aussi, sa respiration semblait mêlée d’excitation et d’un stress évident. Les dernières barrières de ma trop petite volonté et de ma très grande générosité tombèrent. Je soupirais rapidement en croisant les bras, démontrant par cette posture que je restais méfiante et qu’il allait devoir me prouver sa bonne foi.

- Que ce soit clair, je ne vous enseignerais pas immédiatement mes méthodes et certainement pas dans un stage. Néanmoins, je veux bien vous montrer ma manière de procéder afin que vous puissiez éventuellement comprendre mes démarches.

Mais je ne m’attendais pas à des miracles. Je ne voulais pas non plus donner toutes les clés dans les mains du jeune homme pour qu’il puisse ensuite aller se moquer ouvertement de moi au ministère. Enfin, je n’allais pas lui enseigner mes méthodes tant qu’il n’avait pas pleinement gagné ma confiance parce que je ne voulais pas que mes travaux, les recherches de ma vie entière, soient dénudés, décortiqués et humiliés devant toute la cour du ministère de la magie.
Sans rien démontrer de tout cela, je continuais avec fermeté et douceur.

- Je peux vous montrer les ficelles du métier afin de vous permettre de voir si oui ou non c’est quelque chose que vous voudriez faire, comme activité professionnelle j’entends. Nous verrons à la fin de votre stage si nous allons plus loin ou non. Est-ce que cette manière de procéder vous conviendrait ? Je marquais une pause de réflexion avant d’enchaîner. Oh et, une semaine ne sera pas représentative. Il vous faudra, je pense, au minimum deux semaines à mes côtés, week-end compris. Si vous souhaitez plus, nous ferons plus, mais je n’irais pas en dessous. À vous de choisir.

La balle était dans son camp, je venais de lui poser mes conditions. Soit suivra mon rythme endiablé, à me lever aux aurores, à rentrer tard et à travailler les jours de repos soit il ne me suivra pas.



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