Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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Mar 24 Aoû - 22:16
Novembre 2020
J'avais donné rendez-vous à ma jeune protégée un jour de week-end. Je savais que ça ne se faisait pas, mais j'avais besoin de m'assurer qu'elle n'était pas prise par le temps entre deux cours ou deux occupations d'adolescente qui ne concernait qu'elle. Enfin, je voulais m'assurer qu'il y ait moins de monde autour de nous. Il m'était difficile de me déplacer sans mes pouvoirs et maintenant que j'étais à Poudlard, je me devais d'y rester jusqu'aux prochaines vacances, à savoir à Noël. Bien sûr, j'aurais pu prendre un hippogriffe ou même profiter de Sleipnir pour le faire voler un peu, mais avec le froid qui commençait à s'installer en écosse, je craignais toujours de prendre froid en plein air. Autant cela ne faisait pas peur à certains sorciers de la trempe de mademoiselle Ombrage, autant moi, je restais au chaud un maximum. Mon nez commençait d'ailleurs déjà à couler, signe annonciateur que j'allais être enrhumée d'ici peu. Cela engendrerait évidemment d'autres maux comme la grippe, le mal de gorge, la tête qui tourne et toutes ces autres joyeusetés liées à l'hiver. D'ordinaire, c'était le genre de maladie qui tenait environ deux semaines, mais avec ma condition fragile, je savais que j'étais condamnée jusqu'au retour des beaux jours de printemps. Les virus aimaient circuler en hiver, et moi, j'étais une cible facile à atteindre pour eux. En temps de pandémie mondiale, je serais sans doute la première touchée, et donc la première dans la liste des décès, pour sûr.
Quoiqu'il en soit, en cette pleine journée d'après-midi ensoleillée, bien que fraiche, ce n'était pas pour parler de mon éventuel décès que je grimpais les escaliers en faisant fi de leurs caprices. Missive coincée dans la poche intérieure de mon manteau chaud, je souhaitais rencontrer la jeune femme pour lui parler d'un sujet bien plus intéressant que ma condition et du temps qui passe. Cela dit, j'avais espoir qu'elle ne m'en voudrait pas trop de la déranger un samedi. Sait-on jamais, peut-être qu'elle avait l'un de ces nombreux repas mondains que sa condition obligeait. Ou peut-être avait-elle davantage envie de bécoter sa moitié dans un coin secret de Poudlard… à moins que ce ne soit mon propre désir ? Les bras croisés en attendant que l'escalier daigne bien se poser là où je le souhaitais, je relevais les yeux au plafond, pensive, un sourcil haussé, la bouche de travers, intriguée par mes propres désirs du moment. En dehors des créatures, il était rare que je travaille les week-ends depuis le début du mois d'octobre, parce que c'était des moments que je souhaitais garder et privilégier avec la femme que j'aimais. Cela dit, ça ne me dérangeait pas de faire une entorse de temps en temps, afin que je ne m'emprisonne pas trop dans notre relation. Je savais comment j'étais, à ce point passionnée que je pouvais aisément perdre le contrôle de mes moyens et de mes sentiments, et nous enfermer dans une sorte de bulle. Une bulle agréable, certes, mais nous serions tout de même coincées. Être prisonnière avec elle, de temps à autre, cela m'était nécessaire, mais il ne fallait pas que ça devienne une habitude. Nous avions le temps, tout le temps, quand bien même j'étais empressée de faire ma vie avec elle.
- Mayrde !
Je sautais à grandes enjambées sur le rebord que l'escalier avait rejoint et que je n'avais pas pris la peine de prendre puisque j'étais plongée dans mes réflexions. Un peu plus et j'étais bonne pour refaire un tour de manège d'escaliers. Grimpant encore, je me hissais jusqu'à l'une des tours les plus hautes du château, jusqu'à buter sur une vieille porte en bois. Attrapant la poignée, je l'actionnais, sans grand effet. Je détestais cette porte, elle était constamment coincée, et cette fois-ci je ne pouvais pas user de la magie pour m'aider. Soupirant, je poussais de tout mon petit poids, en vain. Je lui donnais un coup de pied, ce qui n'eut pas beaucoup d'effet non plus. Grommelant, je me décidais donc à baisser la poignée puis à donner de grands coups d'épaule, jusqu'à ce qu'enfin le battant décide de céder et de s'ouvrir d'un coup sec. Perdant l'équilibre (évidemment), je tombais la tête la première sur la roche du petit chemin ouvert devant moi.
- Blarg…
Me redressant en arrangeant mes cheveux (oui, c'est très important), je frissonnais en sentant la morsure de l'air frais de cette après-midi, mais je devais admettre que j'appréciais particulièrement la vue. Ça m'avait manqué tiens. Déambulant contre les tuiles, je choisissais soigneusement mon chemin pour m'éviter une chute mortelle, puis je m'arrêtais dans un petit renfoncement qui me permettait d'être à l'abri des courants d'air, mais aussi des regards indiscrets. Là, je fouillais dans ma poche et sortait mon dragon miniature représentant un Noir des Hébrides. Le petit lézard de feu grimpa le long de mon bras pour venir se lover contre mon cou. Un soupir de satisfaction traversa mes narines tandis que les écailles chaudes de la miniature me réchauffaient. Cette douce sensation me permit d'attendre patiemment la venue de la jeune élève.
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Sam 4 Sep - 10:16
Perspective d'AvenirAbigail & Septima
Honnêteté. Ce mystérieux rappel-tout laisse sa matière grise pantoise. Honnêteté. Qu'est-ce que cela veut-il dire ? Quel message cet objet de malheurs tente-t-il de lui délivrer ? Faisant sauter en l’air la boule de verre au creux de laquelle les lettres honnêteté s’inscrivent en fumée mauve. L’heure tourne, elle range l’objet magique en prenant soin de bien refermer le zip protecteur de sa poche. Septima couvre ses cheveux d'une capuche sombre et s'engouffre dans les couloirs mal chauffés des sous-sols, bondés d’élèves occupés à jacasser et gesticuler en groupe. La jeune serpentarde slalome entre les menaces de pétard à poils et de bombabouse. Plus loin, les couloirs des vêtements passent du vert argent au jaune et noir, dans une cohue toute aussi surexcitée.
Ravie d’être arrachée à l’ennuie mortelle d’un samedi tout à fait ordinaire à Poudlard, elle presse l’allure, empruntant un bout de chemin à l’extérieur du château au milieu du froid mordant pour réintégrer la pierre non loin de la plus Haute Tour. Ce tour de passe-passe lui évite d’en démordre avec les escaliers capricieux du château. Cet après-midi, elle n’a pas le temps de jouer avec eux. Cet après-midi, une affaire plus importante et bien plus intéressante l’attend. Mue par la curiosité et le ravissement de revoir le professeur qui l’avait prise sous son ail (ou sous sa patte de chien, comme vous préférez).
Au pied de la plus Haute Tour, Septima emprunte les escaliers en colimaçons qu’elle grimpe quatre à quatre pour atteindre, essoufflée, la dernière pièce au sommet : une porte en bois d’allure robuste laissée ouverte. La jeune fille entend les cris menaçant du vent soufflant plus fort à cette hauteur. S’engouffrant au-dehors, son regard balaie les lieux pour trouver sa professeure postée près du bord. L’air brassé en masse fait retomber sa capuche sur ses épaules, emmêlant sa longue crinière sombre soulevé au gré du vent, lui barrant la vue. Elle n’essaie même pas de l’enlever, s’avouant vaincu. Précautionneusement, elle met un pied devant l’autre ; joueuse de Quidditch, la hauteur ne l’impressionne pas (surtout après la démêlée avec le Relet Vif que Björn et elle ont essuyé) et s’avance vers le Professeur de Soins aux Créatures Magiques qu’elle salue vivement :
Bonjour Professeur Macfusty. Votre hibou m’a mise du baume au cœur. Les élèves de ma classe organisaient un jeu d’action ou vérité cet après-midi.
Un profond soulagement l’envahie à l’idée qu’elle n’aurait pas besoin d’assister à ce spectacle misérable qu’est cette danse d’hormones en furie, échappant aux muscles qui prétendent saillirent et aux gloussements pitoyables des filles de son dortoir.
Elles vont en parler jusqu’à minuit passée, se lamente-t-elle.
Et l’empêcher de penser tranquillement enfermée dans son palais mental. Quelque chose retient son attention, agitant son œil averti. Une petite chose s’est lovée dans le creux du cou du professeur. Cheveux et robe de sorcier au vent, Septima s’approche d’Abigail pour mieux inspecter, sans gêne aucune, ce petit être mystérieux qui n’est autre qu’un dragon miniature.
Un noir des Hébrides, prononce-t-elle sans surprise. D’une parce qu’elle se souvenait de leur allure pour en avoir vu dans les livres, de deux parce qu’elle savait son professeur originaire de ces îles écossaises.
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Mar 7 Sep - 16:13
Novembre 2020
Sous mon alcôve, à l'abri du vent et de la neige, j'attendais non sans frissonner la venue de ma jeune élève et protégée. Elle m'avait fait une demande particulière, et j'avais accepté, mais je devais reconnaître que de devoir effectuer toutes les démarches auprès du Ministère de la Magie, ça avait été un peu comme retourner le couteau dans la plaie qui striait mon cœur. Voilà des mois que j'étais privée de ma magie, des mois que je n'avais pas pu reprendre ma forme animagus. Depuis mes quatorze ans, je m'étais habituée à me transformer au moins tous les deux jours, si ce n'était pas tous les jours. Mon animagie, c'était ma seconde nature, c'était une extension de la sorcière que j'étais vraiment, c'était nouer avec mon moi profond. Autant je pouvais me passer de ma magie dans la vie de tous les jours, autant ne plus pouvoir me transformer était un véritable déchirement. Si je ne craignais pas que la jeune adolescente puisse débarquer à tout instant, je me laisserais sûrement à m'abandonner aux larmes tant mon animagie me manquait. Autant j'étais heureuse pour la jeune Ombrage qu'elle souhaite se lancer dans cet apprentissage, sans compter que j'étais flattée qu'elle se soit adressée à moi pour le lui apprendre, autant j'étais partagée en deux, car je ne serai plus à même de la guider convenablement puisque j'étais comme amputée. Néanmoins, c'était aussi parce que le Blood Circle m'avait privé de mes pouvoirs que j'étais motivée pour enseigner cette forme de magie aux personnes qui viendraient me le demander. À mon sens, c'était comme faire un pied de nez à la technologie moldu qui se retournait contre nous. Au lieu de m'abattre, ils ne faisaient que décupler ma motivation à les combattre, à vouloir ramener la paix, à partager ce que je savais aux autres sorciers, pour que mes connaissances soient partagées et puissent perdurer. En voyant l'élève de la maison Serpentard apparaître soudainement devant moi, je clignais des yeux, comme surprise qu'elle surgisse ainsi. Elle venait de me tirer de mes rêveries, et ce fut des yeux un peu arrondis de surprise que j'affichais alors qu'elle me parlait d'un jeu qu'étaient en train d'effectuer les élèves de sa maison. Tranquillement, je souriais avec bienveillance tout en détournant mes iris, car soutenir le regard de la jeune femme m'était toujours à ce point difficile.
- Bonjour Mademoiselle Ombrage. Il faut bien que jeunesse se fasse. Je baissais le regard comme si les chaussures qu'elle portait m'intéressaient. Ça vous permettrait de vous intégrer d'y participer, non ?
Je ne faisais que suggérer innocemment tandis que je l'entendais se lamenter un peu. En vérité, je comprenais très bien son point de vue puisque moi-même avais très peu pris part à ce genre d'activité lorsque j'avais son âge. En réalité, c'était davantage Harper qui me tirait de mes créatures ou de mes livres pour que je vienne aux diverses soirées. Quand bien même je m'étais forcée à y aller, je n'avais jamais vraiment apprécié y participer, et ça ne m'avait pas non plus aidé à m'intégrer davantage. Néanmoins, je me souvenais de la conversation que nous avions eue une fois, comme quoi l'adolescente souhaitait être plus libre d'être qui elle est, sans porter de masque ni fioriture. Essayer de se faire des amis (des vrais) passait aussi par la case de devoir se sociabiliser la moindre. Cela dit, les agissements de l'élève à ce propos ne me concernaient guère, je n'étais pas sa mère (et heureusement, quand bien même j'avais pu en parler avec ma tendre, mon envie de me reproduire avoisinait toujours le niveau zéro). Reculant le visage lorsqu'elle s'approcha de moi pour observer mon dragon miniature, j'essayais de me dégager, me sentant soudainement acculée, mais le mur dans mon dos m'empêchait tout mouvement de fuite. Levant les yeux pour me concentrer sur le ciel nuageux, je regardais les flocons de neige tomber pour tenter de détendre les palpitations effrénées de mon cœur ainsi que ma respiration soudainement saccadée. Les muscles tendus, la mâchoire serrée, je parvenais à peine à articuler.
- Oui, absolument, bien observé.
Par Merlin je priais pour qu'elle recule à nouveau. Glissant une main dans mes cheveux, je cachais alors le petit dragon pour que l'élève prenne conscience de la proximité soudaine qu'elle avait avec moi, et, pour en rajouter, je me raclais sensiblement la gorge avant d'attaquer directement le sujet qui nous intéressait. La raison de sa venue ici, sur les toits.
- Mademoiselle Ombrage, je vous ai fait venir ici parce que j'ai reçu une réponse du Ministère quant à votre demande pour l'apprentissage de l'animagie.
Relevant les mains, j'ouvrais ma veste pour fouiller la poche interne et en sortais une lettre. Je tendais cette dernière à la jeune femme avant de refermer ma veste en frissonnant à nouveau, laissant l'élève prendre connaissance du contenu de l'enveloppe que j'avais déjà ouverte au préalable. J'avais légèrement le sens du suspense, et donc je la laissais lire pour apprendre que le Ministère validait son apprentissage, et que nous allions pouvoir commencer sitôt que le temps nous le permettra. Non pas que je songe à la météo, mais le temps au sens vaste du terme. Préparer la potion d'animagie était une manoeuvre longue et fastidieuse, et je me devais de guider et expliquer toutes les marches à suivre à la jeune femme.
- Je pense que vous vous en doutez, mais le processus pour la potion est complexe, le moindre faux pas et il faudra tout recommencer. Je vous donnerai la liste détaillée des ingrédients, et nous commencerons le… Je fouillais une nouvelle fois dans une poche de mon manteau pour en sortir un papier que j'avais soigneusement plié plusieurs fois. Le dépliant avec précaution, je regardais un simple dessin d'une lune avec des chiffres en bas de page. Le trente décembre. Ce sera la pleine lune. Il vous faudra une feuille de Mandragore. Je relevais mes iris sur Septima tout en fronçant les sourcils, réalisant un détail de taille. Est-ce que vous connaissez le processus ou dois-je vous l'expliquer ? Est-ce que vous avez des questions spécifiques ?
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Dim 12 Sep - 12:31
Perspective d'AvenirAbigail & Septima
La plus haute Tour surplombe la totalité du château, permettant une vue imprenable sur l’immensité de la forêt Interdite. Quelque part, il y avait Pré-au-Lard. Autre part, il y avait le parc du château. L’alcôve ne leur permet pas une vision à cent quatre vingt degrés. Leur vision est projetée sur les arbres enneigés de la forêt, calme, immobile. Silencieux. En bas, des élèves gigotent dans la cour sous le clocher. Font-ils une bataille de boule de neige ? Se disputent-ils ? Répètent-ils un spectacle de danse ? L’élève et le professeur se situent bien trop haut pour entendre quoi que ce soit, ne discernant que des formes mouvantes. Le manteau blanc de l’hiver aplati partout ailleurs, semble étouffer tous les bruits possibles pour permettre au calme plat de perdurer. Peut-être devrait-elle déchainer une tempête de neige dans son dortoir pour faire taire les cancaneries de ses camarades ?
Ça vous permettrait de vous intégrer d'y participer, non ? Pensive, Septima attrape son menton entre ses doigts. Non, déclare-t-elle d’un ton décidé.
Ces gens-là ne l’intéressent pas assez pour qu’elle puisse faire l’effort de jouer à leurs jeux d’andouilles. Ces gens-là lui ont tourné le dos si tôt ses notes d’augmentées, ennuyés par sa main levée pour répondre, incessamment, correctement aux questions des professeurs. Septima change rapidement de sujet, intriguée par la créature lovée bien au chaud dans le cou du Professeur. S’approchant sans gêne d’Abigail pour mieux l’observer, elle fait fie du malaise qu’elle créée. Elle ne recule que lorsque les cheveux blonds viennent cacher le dragon miniature. Déçue, elle aurait aimé regarder plus longtemps et de plus près le tout petit dragon. Mais l’annonce du professeur lui fait oublier instantanément le mini dragon. Un tonner saisi ses entrailles tandis qu’Abigail fouille dans son manteau. Le tonner se déchaîne en tempête tandis qu’elle lui tend un parchemin frappé du sceau du ministère. La tempête devient un véritable vertige que seuls ses yeux obnubilés par le manuscrit trahissent. S’évertuant à garder son sang froid pour renforcer ses mains fébriles, elle déroule la missive, ses yeux dévorant en un éclair son contenu. Sa lecture se termine par un profond soulagement, traduit par une courte expiration. Relevant la tête vers son professeur, elle sourit.
Septima n’ose pas imaginer la déception qu’elle aurait essuyé en cas de refus. Devenir animagus est son objectif premier de l’année. La motivation qui l’aide à surmonter tous les désagréments encourus depuis trois mois. Une lueur d’espoir, un aparté, une formidable aventure pour oublier, un temps soi peu, la tristesse de sa solitude. Une parenthèse qui la rendra plus forte tout au long de sa vie.
Elle avait passé une année à fomenter son changement, sa grande révélation, en douceur, pour ne brusquer personne, pour ne se mettre personne à dos. Arrivée au moment fatidique, dès le voyage en train vers Poudlard, une discussion avec ses camarades avaient suffit pour qu’elles se doutent de quelque chose. Septima n’arrivait plus à faire semblant. Le plan de transformation par étape s’était, en l’espace de quelques secondes, transformés en plan radical. Sauf que personne ne l’a vu venir. Sauf qu’elle n’a donné aucune explication à personne. Et le mal était fait.
J’ai regroupé tous les ingrédients nécessaires ainsi que le matériel, annonce Septima, abandonnant ses souvenirs déprimants. La feuille de mandragore, la fiole en cristal, la cuillère en argent, la chrysalide d’un Sphynx-tête-de-mort, j’ai même dégoté une boîte sensiblement magique pour conserver en lieu sur la potion.
Septima sourit fièrement, enchantée par sa trouvaille. Une caisse en bois hermétiquement magique, protégeant du bruit, des éléments et, avec un sort supplémentaire, d’un potentiel voleur. D’ailleurs, elle savait déjà où elle irait la cacher.
Je garderai la mandragore dans la bouche pendant un mois entier. A la nouvelle pleine lune, j’insère la feuille mâchouillée avec la chrysalide dans la fiole en cristal que ma caisse magique gardera à l’abri de la météo et du bruit ainsi que des yeux indiscrets jusqu’au prochain orage. Pendant cette étape, je devrai répéter un sort matin et soir. L’orage arrive avec l’étape la plus délicate à effectuer. Devrais-je la faire seule où vous m’accompagnerez, professeur ?
Depuis son cœur jusqu’aux tréfonds de ses entrailles, Septima vainque la peur. Elle vainque le doute qui l’assaille. Elle chasse les craintes, se défait des pensées intrusives, porte malgré tout le fardeau de la cachoterie. Que dira Papa lorsqu’il l’apprendra ? Devenir animagus dans le plus grand des secrets ? Peut-être… peut-être ne l’apprendra-t-il jamais ? Après tout, Septima s’était toujours tenu à carreau. Aucune de ses frasques, depuis le début de l’année, n’est remontée à ses oreilles. La maman croup, le Relet Vif… Elle fait face à tant de solitude, mais tellement de liberté aussi. Avant, elle n’aurait jamais eu l’occasion d’acheter un objet magique totalement interdit dans l’enceinte de Poudlard (et pour cause : il avait failli les tuer, Björn et elle) ou alors, elle aurait dû jouer des pieds et des mains pour se débarrasser de ses pots de colle de camarades afin de s’éclipser discrètement… Aujourd’hui, elle pouvait s’adonner à toutes les activités qu’elle voulait sans se justifier. La liberté a un prix. Et depuis trois mois, Septima en fait les frais. Cependant, elle va pouvoir réaliser une chose d’inespéré : devenir animagus. Cette chance ne se reproduira pas deux fois dans sa vie. Elle compte bien la saisir. Elle compte bien réussir. Il n’y a pas d’autre issue que celle de l’accomplissement indéniable de la réussite. Convaincre le professeur Macfusty de l’aider ne fut pas aisé. Elle avait réussi. Désormais, elle ne reculerait devant rien ni personne.
Elevant fièrement son menton, le fruit de sa résignation brillant dans son regard, elle s’adresse à nouveau au professeur :
J’ai peur d’effectuer des maladresses sur la réalisation des incantations. Le cœur est un gros muscle, comment être certaine de pointer justement ma baguette vers lui ? Le grimoire ne précise pas l’intonation, les décibels de la voix, les mouvements de baguette : vers le cœur oui, doit-on effectuer un mouvement ? Garder la baguette parfaitement immobile ? Dois-je au préalable m’entrainer à former une image mentale distincte ou TRES distincte ? Est-il possible que je me transforme en animagus plus proche du patronus que de l’animale ? Une sorte d’animal difforme ? C’est possible ?
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Mar 14 Sep - 20:54
Novembre 2020
La réponse sèche, décidée et tranchante de la jeune Ombrage ne me surprit guère, quand bien même je reculais le visage et clignais des paupières. Elle avait là réfléchit rapidement, avec cette capacité étonnante qu'elle possédait, et je n'étais pas du genre à vouloir insister ou lui dire de faire demi-tour et de retourner dans la salle commune de Serpentard. Je ne voulais pas me mêler de ce qui ne me regardait pas, et la jeune femme était assez grande et consciente pour prendre des décisions aussi radicales pour elle et son cercle social. Nous avions d'ailleurs déjà discuté de tout cela, maintenant, la balle était dans son camp et j'étais tout à fait persuadée que si elle avait le moindre doute ou souci, elle viendrait m'en parler. Je préférais donc ne pas m'attarder sur ce sujet et lui tendre la lettre, objet de sa convocation en ces lieux, j'étais sans nul doute plus à même de discuter de cela. Soulagée qu'elle recule tandis qu'elle lisait le parchemin, je soupirais de soulagement tout en restant attentive à ses réactions, à la moindre crispation sur son visage ou dans ses mains, aux vibrations de ses vêtements, peut-être secoués par les frénétiques battements de son cœur ou les palpitations de son nez sous l'effet d'une respiration soudainement profonde, mais saccadée. Droite, fière et directe, la jeune femme me répondit sans détour ce qui me fit arquer un sourcil. Avait-elle tout préparé à l'avance, car elle avait à ce point été certaine de l'acceptation du ministère à son apprentissage pour l'animagie, ou est-ce qu'avec un refus elle aurait tout de même cherché à apprendre cette magie ? Je ne savais que penser et donc préféraient garder mes lèvres obstinément scellées tandis qu'elle m'expliquait déjà les démarches qu'elle avait prévues. Ainsi donc elle avait conscience de la marche à suivre, c'était une consommation de salive gagnée pour moi. Son sourire fier continua de me décontenancer, pourtant, je lui en rendis un doux et confiant. Cette jeune femme était véritablement surprenante de ressource, et cela ne devrait pas à ce point me surprendre puisqu'à présent je commençais à la connaître, et surtout parce que je connaissais si bien son père (qui me manquait d'ailleurs, voilà longtemps que je ne l'avais plus revu). Paume levée en direction de Septima, je lui signifiais de ne surtout pas m'indiquer où elle souhaitait conserver sa potion, car même moi en tant que mentor, il me faudra l'ignorer. Lorsqu'enfin une question tomba, je lui souris avec bienveillance.
- Je vous accompagnerai dès que vous en ressentirez le besoin. J'avoue ne pas être très douée en potion, mais pour le reste, je vais pouvoir vous guider et veiller sur vous sans le moindre problème. Je connais d'ailleurs un espace parfait pour une première transformation, car cette étape demande le plus de prudence possible.
En effet, l'instinct animal pouvait prendre le dessus durant la première transformation, et la partie consciente humaine du sorcier pourrait s'effacer, rendant ainsi la situation extrêmement dangereuse pour sa sécurité. Il fallait donc un endroit où la jeune femme se sentirait en sécurité et où elle me ferait assez confiante pour l'aider à la guider pour ce moment. Quand bien même, j'étais une instructrice d'animagie qui n'était pas classique, et à côté de la potion, j'avais ma propre méthode pour préparer mes apprentis. Néanmoins, de cela je n'avais pas encore informé la jeune femme, et tandis qu'elle me noyait de question, son menton relevé de cette fierté qui était propre à la famille Ombrage, je ne pus m'empêcher de pousser un léger rire discret tout en enfonçant à nouveau mes mains dans mes poches.
- Allons du calme, chaque chose en son temps. J'observais un instant de silence avant de tout de même répondre non sans perdre cette lueur malicieuse et amusée dans le regard. Je vous expliquerai tout ce qui concerne l'incantation en temps et en heure voulez-vous ? Je réfléchissais au reste de ses questions, papillonnant des paupières avant de répondre de manière plus précise. Techniquement, il ne sera pas possible que votre apparence animale soit difforme ou prenne l'apparence de plusieurs animaux à la fois. En revanche, il est tout à fait courant que le sorcier adopte la même forme animale qu'il obtient en patronus. Quant à vous entraîner à former une image mentale, en réalité, cela ne servirait pas à grand-chose puisque c'est la forme qui viendra à vous, et non pas l'inverse. J'étirais encore mes lippes pour enchainer. Si vous le souhaitez, je peux vous apprendre les bases de la méditation, à effectuer comme un voyage intérieur, afin que vous vous rapprochiez lentement mais sûrement cet animal totem qui sommeille en vous. C'est bien sûr optionnel, c'est… Je remuais les épaules. C'est moi qui fais ça comme complément de formation aux sorciers qui apprennent l'animagie avec moi. Je suis convaincue que cela aide davantage à se préparer à ce qui va arriver, mais évidemment, c'est à la croyance de chacun. Il ne faut pas vous mettre mal à l'aise avec mes… extravagances.
Je détournais le regard en enfonçant ma tête dans mes épaules à l'instar d'une petite tortue comme si ma proposition était saugrenue et complètement idiote. Je savais à quel point je pouvais être une sorcière à part, avec mes propres méthodes, mon métier de dragonologiste me le prouvait chaque jour, et je savais aussi que mademoiselle Ombrage pouvait être habituée à un certain protocole et à certaines marches à suivre. Je ne souhaitais pas la brusquer dans ses habitudes ni la pousser dans mes bizarreries.
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Ven 17 Sep - 22:26
Perspective d'AvenirAbigail & Septima
L’assurance d’un accompagnement sur mesure rassure profondément Septima. La jeune serpentarde ne prévoit aucune marge d’erreur. Zéro. Sa réussite doit être plénière, indéniable, assurée. Hors de question de s’y reprendre à deux fois. Impossible d’échouer. Impensable de faillir.
Je connais d'ailleurs un espace parfait pour une première transformation, car cette étape demande le plus de prudence possible. Septima acquiesce pour signaler qu’elle a bien reçu le message. Son visage est fermé, pensif. Il ne sera pas possible que votre apparence animale soit difforme. Ouf ! Pendant un instant, Septima s’était imaginé un chat à deux têtes. Bien que cela peut s’avérer pratique, elle préfère éviter d’avoir deux boules de poils à régurgiter. Un palais mental réclame une gestion à plein temps. Alors deux…
Il est tout à fait courant que le sorcier adopte la même forme animale qu'il obtient en patronus. Bémol : Septima n’a jamais réussi à donner une forme à son patronus, manquant crucialement de pratique. La surprise sera donc totale. Elle n’essaie même pas de cacher sa déception. Elle n’avait rien lu là-dessus. Ça lui aurait évité de déchanter brutalement. Dommage qu’on ne puisse pas choisir sa forme animale. Septima aurait volontiers pris l’apparence d’un gracieux ocelot, au pelage moucheté couleur sable. Il faudra se contenter de la surprise. Et de ce que le sort lui réserve. De surcroit, Abigail Macfusty propose l’enseignement de la méditation. En voilà une bonne idée. Septima attrape son menton entre deux doigts, révisant mentalement tout ce qu’elle sait de l’art méditatif. La connexion au Moi. Le scan corporel. S’étendre à l’Univers. Jouir du moment présent.
Le truc à la mode chez les moldus ? Demande-t-elle nonchalamment dans un premier temps, songeuse. Son visage s’éclaire, gratifiant son professeur d’un large sourire. C’est d’accord ! Lance-t-elle. Un peu de regard sur soi ne me fera pas de mal.
Modérant ses émotions, Septima s’efforce de ne pas trop en attendre de ce voyage intérieur, comme s’il pouvait lui apporter la solution, moyennant déception avant même d’avoir atteint le stade fatidique de la transformation.
La question de l’animal sommeillant en elle turlupine son palais mental depuis plusieurs semaines. Qu’adviendra-t-il si Septima Ombrage est destinée à une petite souris ou un chihuahua ? Elle aime beaucoup fureter et prendre le thé au salon, mais pareils animaux ne flattent pas son égo. D’ailleurs, ils ne flattent pas grand-chose. Aucune utilité, praticité, efficacité… à peine un rôle à jouer dans la chaîne alimentaire. Même Belamie, sa chatte adorée, serait plus grosse et capable de l’attaquer.
Pourquoi pas un cheval ? Un bel étalon. Endurant, robuste, musculeux, ténébreux. Ses cheveux feraient une crinière parfaite. Et si elle se transformait en lion ? L’idée lui déchira les entrailles. Prendre la forme du blason de la maison rivale. Cette maison où, initialement, le choixpeau voulait l’envoyer. Que dirait Papa ? Septima chasse ces pensées négatives.
Et si elle était un animal aquatique ? Une loutre ? Un castor ? Ce serait humoristique, Septima est une piètre nageuse. Pourqoi pas un lézard, aussi doué sur terre que dans les eaux ? Avec des pattes aussi agiles que rapique. Elle pourrait grimper au mur, se faufiler dans des passages improbables… lézarder au soleil, incognito, à la merci de tous les prédateurs du coin… non, décidément non, ce n’est pas non plus une bonne idée. Un ocelot. Un ocelot c’est bien. Ni trop grand ni trop petit. Agile, rapide, souple, avec des griffes pour se défendre et monter aux arbres. Elle pourrait s’éloigner des prédateurs, mordre au cou les plus gros dans un saut grandiose mêlant équilibre et de contorsions. Les ocelots, c’est bien. Les ocelots, c’est beau.
Dans sa forme animale, il est nécessaire qu’elle soit forte, dotée de quatre pattes agiles, de crocs pour se défendre, d’un pelage ou d’écaille assez résistant pour se protéger. Et si elle se transformait en tortue ? Non, sa matière grise est bien trop active pour se transformer en un animal aussi paisible. Du moins, essai-t-elle de s’en convaincre. Pas de tortue, ni de souris, ni de chihuahua. En fait, elle préfère éviter les canidés en faveurs des félins (parti pris) aux griffes rétractables, bien plus efficaces. Les chiens ne peuvent pas monter aux arbres. Septima préfère monter aux arbres que de suivre une piste à la force de ses naseaux.
Ces extravagances me conviennent, assure Septima. Quand pourrons-nous commencer ? Demande-t-elle, pressée, avec un enthousiasme non dissimulé ?
Le vent malmène leur alcôve protectrice. Le vent soufflant siffle, frappe la pierre, crie pour qu’elles sortent se faire malmener un peu. Mais les sorcières ont d’autres chats (encore eux !) à fouetter que de répondre aux provocations de l’élément. Rassénérée par le tournure des évènements, le regard de Septima se tourne vers l’avenir, son instinct lui dictant qu’elle n’est pas au bout de ses surprises. Elle ignore les messages que son Moi profond compte lui délivrer.
Un ocelet, rêve-t-elle. Petit, mignon, fort. Rapide. Je me languis de grimper aux arbres.
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Mar 21 Sep - 14:30
Novembre 2020
Le visage fermé de l'élève me surprend presque, pourtant, lorsque je parviens à me souvenir qu'il s'agit en réalité d'une Ombrage, et surtout, d'une élève de la maison Serpentard, je me fis la réflexion qu'en fait, tout était normal. Ambitieuse jeune femme, appliquée et concentrée sur ses projets d'avenir, mesurant sans le moindre doute la difficulté de la tâche qu'elle venait d'entreprendre. Elle était douée, tout cela ne faisait aucun doute et je n'en avais d'ailleurs jamais douté, néanmoins, qu'elle contrôle à ce point son impulsivité m'étonnait dans le sens où il s'agissait d'un trait qui s'obtenait avec l'âge, avec la maturité. Septima Ombrage ne cessait de me surprendre à chacune de nos rencontres de par son sang-froid et sa maitrise de soi, et au-delà de sa grande intelligence, sans doute serait-ce cela qui en fera d'elle une grande sorcière. Répondant avec calme aux questionnements de la jeune femme, je lui proposais aussi des séances de méditation, bien consciente que pour une sorcière, et de sang-pur qui plus est, cette technique peut paraître particulièrement idiote. Néanmoins, j'étais moi-même une sorcière bien étrange, les pieds chacun dans un monde, magique et non magique, et je me servais des avantages de chacun avec le plus de sagesse possible. Avec le temps et l'ouverture d'esprit nécessaire, il fallait tout de même reconnaître que les moldus parvenaient à des choses particulièrement surprenantes alors qu'ils étaient dénués de pouvoir. Ces mois de privation de ma magie m'avait davantage rapprochée de certaines technologies ou des certaines façons de faire dans leurs quotidiens. Quand bien même la plupart je les mettrais de côté si d'aventure je retrouvais mes pouvoirs, les autres en revanche, je continuerais à m'en inspirer avec intelligence. Avec tous ces éléments, je n'avais donc aucune honte à proposer quelque chose de nouveau à mademoiselle Ombrage, déjà parce que j'avais dépassé le stade d'avoir honte avec mes idées jugées étranges (c'était mon quotidien en dragonologie), et parce que j'avais déjà pu tester, avec Kayla notamment, que cela portait ses fruits. Évidemment, j'avais moi-même expérimenté la chose lorsque j'étais jeune et en apprentissage de l'animagie, mais avec le temps, j'avais expérimenté des choses, et j'avais pu affiner ma technique. En cela, je ne voulais pas apprendre à la jeune étudiante la méditation, mais bien à rencontrer son totem intérieur pour acquérir avec un danger relativement amoindri sa forme animale finale. Un sourire amusé barra mon visage enfoncé dans mon écharpe, je constatais enfin dans l'attitude de la jeune femme une certaine impatiente tandis que son visage s'illuminait.
- Le voyage intérieur n'a jamais fait de mal à personne, ou seulement à ceux qui s'obstinent à aller contre ce qu'ils ressentent et découvrent, et qui n'arrivent pas à vivre avec. La méditation est une technique qui existe depuis de nombreuses années, mais qui finalement permet à l'esprit de s'élever. Tout le monde n'est pas prêt pour cela, et je dois donc vous mettre en garde. À défaut de la regarder dans les yeux, je fixais sa chevelure, songeuse avant de reprendre. Je sais que vous êtes déjà en pleine restructuration personnelle à côté, je ne souhaite donc pas vous encombrer davantage… cela dit, la méditation peut autant vous aider qu'elle peut vous perturber.
C'était un risque que je ne pouvais pas me permettre de lui omettre. Elle devait savoir que ce qu'elle allait découvrir n'allait pas être uniquement en rapport avec l'animagie, mais aussi avec ses émotions, ses ressentis, sa manière d'être et de sa relation avec la magie. La méditation pouvait faire prendre conscience que nous ne sommes pas heureux alors que nous croyions dur comme fer depuis des années que c'était le cas. Cela peut mener à des restructurations de vie particulièrement importantes et des épreuves lourdes à affronter dans un quotidien, d'autant plus lorsque, comme Septima, nous avons déjà d'autres problèmes sociaux à surmonter. Quoiqu'il en soit, je savais aussi la jeune sorcière pleine de courage et de bonne volonté, aussi, je la croyais assez intelligente pour me confier si les exercices ne seraient pas à sa mesure et que soudain elle puisse être prise par le doute. J'étais aussi là pour le détecter moi-même et guider au mieux l'adolescente afin qu'elle soit en sécurité au maximum. Quand bien même je ne pouvais l'empêcher de faire ses propres expériences ni de se blesser, je pouvais toujours marcher à ses côtés pour lui tendre la main et l'aider à se relever si elle en ressentait le besoin. Gardant mon sourire figé à mes lèvres, je lui répondais avec cette tranquillité qui me personnifiait.
- Parfait, nous commencerons donc par la première étape lors de la prochaine pleine lune et pour patienter d'ici là, je vous expliquerai les rudiments de la méditation.
Je détournais un instant mon regard de sa silhouette pour observer le parc couvert de neige qui s'étendait juste devant nous, en contre bas des toits gelés et glissants du château. Le vent qui s'engouffra dans ma chevelure me coupa le souffle, me faisant avaler ma salive de travers tandis que je sentais ma gorge se serrer. Papillonnant rapidement des paupières, je reprenais bien vite le contrôle de ma respiration tandis que j'enfonçais une nouvelle fois ma tête dans cette écharpe noire et jaune que je portais chaque hiver depuis mes onze ans, depuis mon admission dans la maison Poufsouffle. Par Merlin ce que je pouvais détester l'hiver et sa morsure terrible qui me gelaient jusqu'aux tréfonds de mes entrailles. Néanmoins, je n'avais guère trouvé d'endroit plus discret qu'ici, car quand bien même Poudlard regorgeait de coins et de recoins, le château était aussi réputé pour voir des murs avec des oreilles. Laissant mon Noir des Hébrides miniatures se promener sur mes épaules et autour de mon cou, je reniflais légèrement tout en observant deux adolescents déambuler dans le parc au duvet blanc. Ils se dirigeaient non loin de la Forêt Interdite, là où était entreposé un banc aux diverses gravures. Un banc qui avait été témoin d'une histoire aussi tragique que saugrenue. Revenant sur la chevelure foncée de ma jeune interlocutrice, j'ouvrais la bouche pour laisser échapper un nuage de buée devant mon visage avant de proposer.
- Si vous en avez le temps et l'envie, peut-être puis-je déjà vous apprendre une base maintenant ? À la seule condition que nous rentrions au chaud, avant que nous attrapions un gros rhume.
Je lui souriais, tout sourire, glissant une information absolument formelle et sérieuse dans une plaisanterie à l'apparence innocente et évidente en cette saison.
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Mar 28 Sep - 13:11
Perspective d'AvenirAbigail & Septima
Et pourquoi pas une lionne ? Un félin haut sur patte, des crocs acérés, des griffes aiguisées comme des rasoirs, un poil court pour que la pluie glisse dessus, un rugissement à faire trembler la forêt… Non, Septima, non. Un gros félin qui se balade dans les couloirs de Poudlard ou même dans une forêt britannique, ce n’est absolument pas discret.
A l’évidence, la panoplie de suppositions parasitant son palais mental est efficace seulement pour lui embrouiller l’esprit, raviver son impatience comme un souffleur sur les flammes d’une cheminée et, au bout du compte, absolument inutile, contre-productif, anxiogène et énervant. Septima abandonne l’idée de se projeter dans un futur proche. Un suricate peut-être ?
D’une oreille, elle écoute les mises en garde d’Abigail concernant la méditation, son voyage intérieur, sa délicate introspection. Acquiesçant à ses remarques, ses pupilles bleues s’élèvent dans leurs orbites pour essayer de distinguer ce que le professeur fixe dans ses cheveux.
Nous commencerons donc par la première étape lors de la prochaine pleine lune. Dans son palais mental, Septima compte les jours qui les sépare de la prochaine pleine lune en s'aidant de ses doigts pianotant sur sa robe de sorcière. Pendant un instant, le professeur détourne son regard, observant l’immensité du parc, avant de fixer un nouveau point sur les cheveux de la jeune fille. Par réflexe, Septima enfouie une main dans sa chevelure sombre, formant comme un peigne avec ses cinq doigts, comme pour tenter de faire tomber on ne sait trop quoi qui aurait pu s’y emmêler. Aussi, Abigail propose une séance aujourd’hui même à la condition de se mettre au chaud.
Bien entendu, répond Septima dont le teint au regard de l’hiver est encore plus pâle qu’à l’ordinaire. Comme il vous siéra, professeure.
Observant le noir des Hébrides se déplaçant sur l’épaule de sa maîtresse, l’élève esquisse un pas de côté, invitant la professeure à ouvrir la marche.
Comment se fait-il que ce dragon soit si… rikiki ? Demande-t-elle en lui emboîtant le pas. Sans vouloir l’offenser. Ou vous offenser. Ou offenser la branche rikiki des Noirs des Hébrides.
Ça fait beaucoup d’offenses et de rikiki.
L’élève et le professeur quittent l’alcôve, la vue imprenable sur l’hiver et le vent glacial. La météo semble refuser qu'elles s'éclipsent, car elles peinent, à quatre mains, pour refermer la porte. Les couloirs ne sont pas chauffés mais la différence de température avec l’extérieur est telle, que se mettre à l’abri dans cet endroit sombre réchauffe déjà des cœurs.
Il y a une salle des classes circulaire juste en dessous. On y trouve pas mal de tapis et de coussins, raconte Septima. Votre collègue (et pas que, apparemment) des Sortilèges l’utilise parfois pour les cas pratiques. Ça nous évite de finir le nez écraser sur la pierre dure.
A l’étage d’en-dessous, une porte en bois formant le même dessin que l’alcôve s’ouvre sans rechigner. D’abord plongées dans la pénombre, Septima allume les torches encadrant la porte d’un incendio. Les flammes projettent leur lumière sur une pièce circulaire. Comme annoncé, un tapis rond trône au centre de la pièce dépourvue de mobilier. Contre les murs, des parchemins perdus, des cousins parfois éventrés, des gratifies Toi + Moi = Lumos, et bien d’autres barda prenant la poussière. Au plafond, un lustre où s’alignent des centaines de chandelles. Septima lève le nez dans sa direction. Elle a toujours rêvé d’y mettre le feu… Elle lance un regard interrogateur au professeur dans l’espoir d’obtenir l’autorisation d’allumer le feu et faire danser les diables et les dieux.
Dans un recoin, un vieux poêle à charbon encrassé les supplie de faire danser les flammes dans leurs yeux. S’approchant du poêle délabré, Septima tapote dessus, deux doigts sur le menton, pensive.
Le professeur Auburn fait comme ça, explique-t-elle en tapant du plat de la main sur la carcasse du poêle dont l’intérieur, vide, s’improvise caisse de résonnance.
Contournant le tas de ferraille poussiéreux, elle plonge une pelle dans un sac de charbon, alimente le poêle dans le compartiment prévu à cet effet puis et, ne voyant pas d’autre solution, prononce à nouveau le sortilège de Feu, à voix basse, comme si elle craignait que le poêle explose.
Une flamme nait, le charbon rougi, Septima verrouille la grille. De la fumée noire s’échappe d’abord de la cheminée (certainement que ce poêle n’est pas entretenu depuis des lustres. Quelqu’un connaît-il une ramoneuse ?) puis, se dissipant peu à peu, une douce et agréable chaleur fait son apparition.
Je suis prête, informe Septima impatiente de commencer.
Elle se défait de sa cape, jette en arrière sa chevelure brune, et place la paume de ses mains non loin du poêle pour les réchauffer. Parfois, celui-ci gronde, de contentement ou d’étouffement, comme si sa cheminée obstruée ressemblait à des poumons fatigués. Le fer grince, le charbon pétille, la chaleur est on ne peut plus agréable. Septima s’accorde un sourire.
D’habitude votre collègue l’allume magiquement. Je savais qu’il fonctionnait encore ! Déclare-t-elle fièrement.
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Ven 1 Oct - 15:55
Novembre 2020
Ce n'était guère surprenant que la jeune femme ait accepté mon invitation à lui apprendre quelques rudiments de la méditation, si son autre choix était de trainer avec les autres élèves de sa maison qui s'adonnaient apparemment à un jeu qu'elle n'appréciait pas. Dans un sens, je la comprenais et je ne pouvais pas la juger ou lui en tenir une quelconque rancune, surtout qu'elle ne rechigna pas lorsque je lui demandais de rentrer. Ce dernier point aurait pu me poser problème, et il aurait été certain que j'aurai ajourné notre rencontre si elle tenait dure comme fer à rester dehors. L'observant me libérer le chemin, je passais devant elle pour ouvrir la marche, et tandis que je pensais garder mon regard concentré droit devant moi, sa question eut pour effet de me décontenancer quelque peu, faisant couler mes prunelles sur elle. La tête penchée sur le côté, faisant tomber des mèches blondes sur la tête du petit dragon, il dû se secouer frénétiquement pour les retirer.
- Ce n'est pas… un dragon à proprement parlé, tout le moins pas un dragon au sens propre du terme. Je suis surprise par votre question mademoiselle Ombrage, n'en avez-vous jamais vu auparavant ? Sans cesser ma marche pour buter contre la porte, je l'ouvrais à grands coups d'épaule, non sans manquer de m'étaler de tout mon long de l'autre côté. Époussetant mon manteau en toussotant, comme si cela me donnait une certaine contenance, je reprenais tranquillement en attrapant le minuscule Noir des Hébrides. Celui-ci tenait dans la paume de ma main et vociférait d'avoir été retiré de son piédestal (mes épaules). Bien qu'il faille leur donner de l'eau, de la nourriture et leur prodiguer des soins, ils n'en restent pas moins des reproductions… un peu comme des briquets si vous préférez. Ils sont utilisés de bien des manières, par exemple pour griller des châtaignes au Chemin de Traverse. Moi, je préfère les utiliser comme petites chaufferettes en hiver. Je replaçais "l'animal" sur mes épaules. Ses petites griffes s'agrippèrent férocement à mon manteau et il retrouva refuge contre la peau de mon cou. Ils m'aident également pour mes cours et mes observations anatomiques, vous vous en doutez.
Après avoir livré un terrible combat contre la porte récalcitrante pour la fermer, nous retrouvions enfin une température vaguement agréable. Cela dit, j'aurai préféré me mettre dans mon canapé, sous un plaid à côté de ma cheminée, plutôt que de rester dans ces couloirs éloignés de l'école. Néanmoins, je ne montrais rien de ma frustration à l'élève, car voilà des années que j'avais appris que je ne pouvais pas faire tout ce que je voulais dans ma vie, et suivais la jeune femme alors qu'elle mentionna ma "collègue".
- Oh ?
Me contentais-je d'exprimer en une petite exclamation aigüe, intriguée par les secrets d'Harper, le regard pétillant de curiosité. Les facéties d'Harper Auburn. Ainsi, dissimulant un sourire amusé, je suivais l'élève de la maison verte, entamant de descendre les escaliers pour un étage jusqu'à ce qu'elle m'entraîne dans une salle dont j'ignorais l'existence. Visiblement, Harper avait passé énormément de temps à fouiller le moindre recoin du château, ce qui ne m'étonnait que peu de sa part, puisque moi, je préférais passer mon temps dehors, parmi les créatures fantastiques et la nature. Refermant le battant derrière moi, le visage éclairé par les torches qui l'entourent, j'observais la pièce avec un certain intérêt. Captant le regard de l'élève alors que nous regardions de concert le grand chandelier au plafond, je me contentais de lui sourire en hochant la tête, devinant qu'elle me questionnait pour l'allumer. Ceci fait, je devais reconnaître que l'ambiance y était moins étrange. Pièce apparemment à moitié oubliée, elle servait encore pour de nombreux rendez-vous, et se fut le regard trainant que je m'approchais du poêle endormi, peu décidée à retirer mon manteau. Le dragon miniature, quant à lui, semblait parfaitement à l'aise et prit son envol pour aller s'accrocher à l'une des solides chaînes qui maintenaient le chandelier au plafond.
Avant tout, je fronçais un peu le nez en voyant l'épaisse fumée noire s'échapper de la boite métallique, comme si ce dernier crachait ses poumons. Grand Merlin que ce conduit devait être sale. Je ne manquerais pas de revenir ici si d'aventure un jour mes pouvoirs revenaient pour découcher tout cela. Harper allait très certainement tuer ses élèves sous asphyxie à force de les amener ici sans prendre soin du matériel environnant. C'était sans compter que chez moi, dans les Hébrides, j'avais ma propre cheminée que je devais aussi entretenir, ceci serait donc une formalité. À force de vivre constamment seule, et des fois sans magie, on en venait à apprendre des choses surprenantes et inattendues. Ayant reculé de quelques pas pour m'éviter de trop tousser en reniflant la fumée noire, je laissais la chaleur envahir lentement la pièce tout en observant ma jeune élève se mettre à son aise, balançant sa longue chevelure noire en arrière puis se réchauffer non loin du poêle. Appréciant le crépitement du bois à l'intérieur, qui cognait contre les parois en émettant des sons creux et métalliques, je souriais une nouvelle fois à l'héritière de la famille Ombrage.
- Cela ne m'étonne pas d'elle, mais un bon entretien ne lui ferait pas de mal, je pense.
Harper et la loi du moindre effort. Évidemment qu'elle l'allumait magiquement, et quand bien même j'appréciais la magie, il y avait des choses qu'elle ne pouvait ni rétablir ni imiter avec brio. À mon sens, rien ne valait un véritable feu de cheminée à ceux créés magiquement. Peut-être était-ce dû à ma passion profonde pour les dragons (à tel point que l'odeur du souffre ne me dérangeait pas), ou alors était-ce parce que je ne voulais pas prendre le risque de faire venir chez moi des serpencendres. Sentant la chaleur commencer à me gagner et dégourdir mes mains, j'osais ouvrir mon manteau pour laisser apparaître des vêtements parfaitement moldus. Un épais pull à capuche cachait une partie de mon écharpe jaune et noire. Mon pantalon était un jean tout ce qu'il y avait de plus ordinaire. Aujourd'hui j'avais une journée calme avec mes cours, et je préférais me mettre à l'aise lorsque je devais travailler avec les créatures. Courir en robe de sorcière ou dans un tout autre accoutrement plus formel me dérangeait véritablement.
- Bien, nous allons commencer par nous mettre à l'aise. Regardant autour de moi, j'allais attraper deux chaises, donnant la moins bancale à la jeune femme. Une fois assise, je posais mes mains jointes, mais pas entrelacées sur mes cuisses, le dos droit et les épaules décontractées. Nous allons déjà travailler ce qu'on appelle l'encrage. C'est quelque chose que vous pourrez reproduire de votre côté aussitôt que vous le souhaitez. Bien… notre monde est fait d'énergie. Elle circule partout et dans tous les sens. Les moldus ont du mal à la capter, car ils s'en sont beaucoup coupés, et ils doivent s'en remettre à leur technologie, mais nous, sorciers, sommes plus enclins à la ressentir. En réalité, nous en sommes témoins tous les jours, ne serait-ce que par le flux magique qui nous traverse et qui nous donne nos pouvoirs ou les merveilles naturelles que nous pouvons observer. J'omettais volontairement que le Blood Circle était parvenu à nous retirer cela et continuais. Le but ce soir, étant de la ressentir et de s'y encrer, comme dit. Cela permet à l'énergie de nous traverser et de fluidifier notre énergie personnelle, cela peut avoir certains effets tranquillisants, voire curatifs. Ce n'est pas par hasard, par exemple, que nous nous sentions particulièrement bien durant les vacances d'été. En dehors du fait que nous pouvons nous détendre, il y a aussi le fait que nous nous promenons aisément plus à pieds nus, ou avoir moins de vêtements sur nous, ce qui permet à l'énergie de circuler dans nos corps, et ce malgré nous. Alors, première étape, ne pas créer de nœuds. On ne croise pas les jambes, on pose les pieds bien à terre. Je ne vous demanderais pas de retirer vos chaussures rassurez-vous, je ne veux pas vous donner froid. Je souriais avec malice tout en reprenant. De même, on ne va pas croiser les bras ou les doigts. Le dos est bien droit et on garde la tête droite et fière. Imaginez que vous soyez un arbre, vos pieds sont les racines, vos cheveux doivent atteindre les cieux.
Je lui épargnais la métaphore de l'arbre mythologique Yggdrasill, combien même j'appréciais véritablement son symbole. Avec calme, je me relevais, encourageant la jeune femme à prendre position. Passant dans son dos, je posais mon index et mon pouce sur le sommet de son crâne, lui attrapant quelques cheveux pour les tirer subtilement en hauteur afin de l'inciter à se grandir.
- Attention, ce n'est pas la même posture que celle que l'on peut voir dans la haute société, non ça n'a rien à voir. Là, je vous demande de vous élever. Je posais le majeur de ma main libre sur le haut de son épaule pour effectuer une légère pression par le bas. Et de vous détendre.
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Dim 3 Oct - 14:20
Perspective d'AvenirAbigail & Septima
Ainsi donc le dragon rikiki n’en est pas un. Pas un dragon. Mais rikiki, il l’est. N'en avez-vous jamais vu auparavant ? fini par demander la professeure, question à laquelle Septima répond par un hochement de tête à la négative. C’est la première fois qu’elle pose les yeux sur un non-dragon. D’ailleurs, elle n’a jamais vu non plus de dragon, à son grand désespoir. Rikiki n’est qu’une reproduction rikiki à la fonction très obscure de briquet. Un briquet ? On conçoit des répliques miniatures de Dragon pour s’en servir comme briquet ? Faire griller des châtaignes, allumer le barbecue, excusez-moi vous avez du feu ? Oui, j’ai mon dragon-briquet tenez… Tandis qu’Abigail s’étale de tout son long sur le sol, Septima ne prend pas la peine de s’en inquiéter, s’en moquer ou l’aider à se relever, plongée dans sa réflexion.
C’est assez… commence-t-elle par dire, immobile avec deux doigts sur le menton.
Horrible d’utiliser des êtres vivants pour son bien-être personnel ?
… étrange, termine-t-elle par dire.
Retrouvant une position debout, Abigail lui explique l’utilité de porter le dragon, utilité qui n’est pas aussi dérangeante que celle du briquet. D’ailleurs, Rikiki semble apprécier la proximité humaine, se sentant parfaitement à sa place juchée sur son haut perchoir vivant. Le professeur de Soins aux Créatures Magiques et Rikiki semblent déambuler en parfaite symbiose. Elles s’arment de patience pour une fermeture de porte musclée. Sans plus attendre, Septima conduit la professeure dans la pièce située en dessous, une salle dédiée aux mises en pratiques des sortilèges les plus détonnant. Quel ne fut pas son bonheur lorsque d’un regard Abigail Macfusty l’autorise à allumer le grand lustre aux milles chandelles. A l’aide d’une chaîne, elle le fait péniblement descendre du plafond. Une fois à hauteur de baguette, elle murmure un incendio, et ce sont toutes les bougies qui s’embrasent. Le lustre sera péniblement remonté, Septima bloque la chaîne et, maintenant que la lumière fut, que la chaleur soit. Dans une détonation de fumée, d’odeur de brûlé et de magie, le poêle s’anime, la chaleur se répand, elles n’ont plus qu’à se mettre à l’ouvrage, à commencer par se mettre à l’aise. La professeure installe deux chaises. Docilement, Septima s’installe. Première étape, l’encrage.
Notre monde est fait d'énergie. Immédiatement, l’image de la foudre s’insinue dans son esprit. Elle circule partout et dans tous les sens. Dans son esprit se dessine un terrible orage, les éclairs zébrant un ciel complètement noir nimbé de la lumière de… l’énergie. Mais nous, sorciers, sommes plus enclins à la ressentir. Septima se demande comment les sorciers se débrouillent pour ressentir la foudre. Le flux magique qui nous traverse et qui nous donne nos pouvoirs ou les merveilles naturelles que nous pouvons observer. L’image de l’orage disparaît de son esprit. L’identité de l’énergie fut erronée par son imagination débordante. Elle lit vraiment beaucoup trop de roman. L’exercice consiste à se connecter avec soi-même, scanner notre corps, ressentir le flux d’énergie qui nous traverse. Septima écoute attentivement. Je ne vous demanderais pas de retirer vos chaussures rassurez-vous, je ne veux pas vous donner froid. La jeune fille s’aide d’un doigt pour renfoncer son pied dans la chaussure qu’elle s’attelait déjà à retirer. S’assurant que la totalité de ses membres retombent le long de son corps sans s’emmêler, elle s’imagine droite comme une pouffsoufle et fière comme une gryffondor. Imaginez que vous soyez un arbre… Les arbres prennent la foudre. Vos pieds sont les racines. L’électricité de la foudre pourra la faire cramer jusque dans la terre. Vos cheveux doivent atteindre les cieux. C’est bien la gueule qu’elle aura une fois électrocuté. Sa concentration à nouveau de troublée par son palais mental trop actif, son attention est retenue lorsque le professeur Macfusty la contourne pour corriger sa position. Septima ferme les yeux pour s’aider à se concentrer, posant un pouce au sommet de son crâne, étirant sur ses cheveux pour que Septima s’étire en laissant son corps sur place. Un doigt appuie cette idée en lui maintenant l’épaule. Paupières closes légèrement crispées, Septima tente de faire le vide, de se focaliser sur l’énergie qui la traverse plutôt que sur un arbre embrasé par la foudre. Que c’est compliqué !
Sentant qu’elle n’y arrivera fondamentalement pas tant qu’elle ne se débarrasse pas de l’image de Zeus perché sur son nuage contemplant le joli merdier qu’il a foutu sur Terre, Septima secoue frénétiquement la tête pour chasser Zeus, la foudre, l’arbre en feu, les racines qui chatouillent, l’orage, Zeus, sa femme qui l’appelle pour manger, la foudre, les centrales électriques, Zeus qui se dit qu’il ne sert plus à rien, Atlas peut relâcher la voûte céleste les hommes savent désormais faire leur propre feu, il y a prescription. Soupirant fortement mais rapidement, Septima prend une profonde inspiration et expire en s’imaginant chasser tout ce bazare de pensées avec tout le dioxyde de carbone que ses poumons recrachent. Un certain vide la remplie. Restant fermement ancrée sur le sol, elle sent quelque chose affluer vers le haut de son crâne. C’est… agréable. Détendant. Les muscles de ses épaules commencent à se relâcher. Les doigts crispés sur ses cuisses aussi. Ses paupières closent deviennent lisse. Sa respiration ralentie. Septima se sent bien. Elle ressent comme un effet d’extase qu’elle a presque peur de perdre d’un instant à l’autre. Alors elle profite, ici et maintenant, de pouvoir le ressentir, ne perdant plus de temps à avoir peur, car la peur gâche chaque instant de l’extase ressentie au moment présent. Presque imperceptiblement, sans même qu’elle en soit consciente, un fin sourire se dessine sur ses lèvres. Tranquille. Paisible. Son ouïe capte la flamme qui danse dans le poêle. Quelque chose martèle les murs dans un bruit sourd. La pluie ? La neige fondue malmenée par le vent ? La pluie et le vent ? Qu’importe, elle est bien. La chaleur est tiède. Finalement, Septima se sent à l’étroit dans ses chaussures. En ne bougeant que les pieds, elle se déchausse, posant le plat du pied sur le tapis. Tranquille. Paisible. C’est encore mieux que les chocogrenouille et le thé bouillant réuni.
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Mar 5 Oct - 13:02
Novembre 2020
Je m'abstenais de tout commentaire aux réactions de la jeune femme lorsque j'en vins à lui parler de l'utilité des dragons miniatures dans le monde magique. Dans le fond, je n'en pensais pas moins qu'elle, mais en réalité, le sort des dragons miniatures m'indifférait légèrement plus que les véritables grands cracheurs de feu que ma famille s'évertuait à protéger depuis des siècles. Quand bien même ces petites merveilles pouvaient ressembler à des créatures, ils n'en restaient pas moins des reproductions. Ce n'était pas pour autant que j'en venais à vouloir les exploiter sans me préoccuper de leur bien-être, mais si je devais choisir entre sauver une véritable créature magique, ou ma réplique miniature, je choisirais sans l'ombre d'une hésitation le vrai animal fantastique. Une fois dans la pièce ronde recouverte de tapis et de coussins que Harper avait présentée à ses élèves (et donc à Septima), j'installais la jeune femme sur une chaise, me délectant secrètement de la chaleur qui commençait à nous envahir. J'étais frileuse, j'avais du mal à supporter le froid, et je ne désirais pas tomber malade avant les fêtes (ce qui arrivait malgré tout presque systématiquement).
Comme je m'y attendais, la jeune sorcière de la maison verte avait bien du mal à faire le vide dans son esprit, à se détendre et à laisser simplement l'énergie circuler en elle et la parcourir. Cette femme était si intelligente, si habituée à utiliser son haut potentiel intellectuel, que se laisser aller, se détendre et faire le vide ça devait être une tâche plutôt ardue pour elle. Il fallait qu'elle se sente stimulée, qu'elle mette à profit son intelligence, non pas parce qu'elle voulait se vanter, mais parce qu'elle avait une soif insatiable de savoir, de s'occuper l'esprit, littéralement, et aujourd'hui, moi, je lui demandais de faire tout l'inverse. Je savais donc par avance que la méditation allait être quelque chose sur laquelle nous allions beaucoup nous concentrer durant sa formation d'animagus, sachant qu'elle n'aurait sans doute aucune difficulté à venir à bout de la potion, tout le moins pour ce qui était de suivre les étapes. Pour ce qui était de posséder les bons ingrédients, de garder la feuille de Mandragore dans la bouche durant un mois, d'avoir la bonne fiole et l'endroit idéal pour cacher la potion, c'était tant de nouveaux éléments qui devaient s'ajouter à l'équation, mais qui n'étaient pas véritablement de mon fait. Je pouvais l'aider, la conseiller et l'encourager, mais je ne pouvais pas le faire pour elle.
Voilà pourquoi en attendant la prochaine pleine lune, j'avais préféré lui proposer un exercice où j'avais sciemment deviné qu'elle allait en avoir des difficultés, pour prendre le problème assez tôt et pour qu'elle réussisse à centrer au mieux son esprit. Car, quand bien même elle était une sorcière douée et dont je ne doutais ni des capacités ni des compétences, je craignais que sa hâte mentale puisse lui porter préjudice, et ce, bien malgré elle. Passant alors derrière elle, je ne cessais de lui donner des conseils tout en corrigeant sa position un peu trop crispée à mon goût, puis, petit à petit, je préférais garder le silence, me contentant d'appliquer de légères pressions sur sa tête et son épaule comme si je faisais passer mon propre flux énergétique à travers elle. Il fallut quelques minutes de plus pour qu'enfin les effets s'en fassent ressentir. Je commençais à sentir ses muscles se détendre et sa nuque retirer toute crispation. Elle en vint même à retirer ses chaussures alors que je lui avais assuré qu'elle n'en avait pas eu besoin. Néanmoins, je ne dis mot et me contentais de sourire, me promettant de lui faire retirer ses chaussures en pleine nature : elle comprendra alors la différence. Lentement, avec des gestes parfaitement contrôlés, je lâchais la mèche de cheveux de Septima, puis je soulevais mes doigts de ses épaules afin de la laisser seule gérer son encrage. Avec précaution je retournais m'assoir, laissant simplement les bruissements de mes vêtements, le son de mes pas, puis les craquements de la chaise se faire entendre. Les mains posées à plat sur mes cuisses, j'élevais une voix douce et délicate.
- Bien, vous êtes sur la bonne voie. Maintenant, je vais vous guider afin de vous aider encore à vous détendre et à prendre conscience de votre corps et de l'énergie qui la traverse. Vous n'avez qu'à suivre le son de ma voix.
J'observais un instant de silence avant de commencer.
- Prenez conscience de votre posture…de votre colonne vertébrale…de votre dos vertical… Sans tension…de votre ventre détendu...Accueillez les ressentis physiques, mentaux, émotionnels qui sont présents à cet instant, que ces ressentis soient agréables ou peu agréables. Prenez-en conscience. N’essayez pas de changer ces ressentis, accueillez-les tels qu’ils sont. Notez simplement leur présence. Prenez maintenant conscience de votre souffle. Sans rien y changer. Prenez conscience du corps qui respire. Qui inspire, puis qui expire. Prenez conscience des mouvements que la respiration engendre. Permettez que ce souffle s’apaise. Laissez-le vous traverser. Sentez ce souffle dans votre ventre et permettez-lui l'espace dont il a besoin. Ressentez la légèreté, la douceur dans cet espace. Sentez votre souffle un peu plus haut dans votre cage thoracique. Permettez-lui de se créer une place dans votre cœur. Respirez. C'est votre souffle naturel. Simplement naturel. Délicieusement naturel… À présent, formulez un vœu pour vous-même un vœu bienveillant. Y a-t-il quelque chose qui vous serait utile, qui serait bon pour vous ? Suivez votre intuition et accordez-vous un moment de bienveillance envers vous-mêmes. Ce pourrait être : je me souhaite de savoir ressentir mon corps, de mieux l’écouter. Ou ce pourrait être : je me souhaite de savoir penser à moi avec bienveillance. Je me souhaite d’avoir de la force et de la douceur. Je me souhaite d’être dans le bien être… Sentez l’intention au-delà du vœu. Vous pouvez vous souhaiter de lâcher prise. Sentez la gentillesse, la bienveillance et l’amitié que vous vous portez à vous-même. Faites cela, ce vœu ou ces vœux… Respirez. Laissez-vous porter par ce souffle. Laissez-vous guider.
Je lui permettais un temps de pause dans son voyage mental, dans cette excursion plutôt hors du commun pour les sorciers, puis, toujours de la même voix calme et posée, je reprenais.
- Avez-vous une résistance, une opposition à faire preuve de gentillesse envers vous-mêmes ? Ressentez cette possibilité de bienveillance et d’amitié envers vous-mêmes… Imaginez maintenant quelqu’un qui vous regarde avec gentillesse et amitié. Ce peut être quelqu’un que vous connaissez, un personnage imaginaire, ou… un animal. Il a un regard amical, plein de bonté, un regard aimant déposé sur vous. Permettez-vous de sentir cela et de l’accueillir. N'essayez pas de lutter contre ce qui vous vient, sentez que vous êtes regardée par des yeux gentils, plein de compassion. Permettez-vous d’être touchée par cette gentillesse, cette compassion qui émane de ce regard bienveillant. Ces yeux sont heureux de vous voir, de vous regarder et de vous donner cette bienveillance.
Je me permettais un nouveau petit temps de pause afin que la jeune femme s'imprègne bien de mes paroles.
- Si quelque chose n’est pas confortable, pas agréable dans votre vie, appelez ce regard, car il vous aidera à changer ce ressenti. Fondez-vous dans ce regard, dans les yeux de la compassion, ceux qui peuvent voir une souffrance même au plus profond de vous-mêmes et de l’apaiser. Permettez-vous d'être vulnérable face à ce regard. Laissez remonter ce qui doit remonter, laissez-vous aller, et essayez d'aimer cela. D'aimer montrer cela à ce regard bienveillant. Rappelez-vous que ce regard, c'est le vôtre, au fond de vous. C’est vous qui vous regardez à distance. Tout est disponible en vous quand vous en avez besoin. Observez vos ressentis, ce que vous vous êtes donné à cet instant, par cette méditation. Prenez votre temps. Tout votre temps… Et lorsque vous vous sentirez prête, vous pourrez rouvrir les yeux. Prenez votre temps.
Puis, je scellais mes lèvres pour rester enfin parfaitement silencieuse, me permettant simplement de respirer calmement et profondément ainsi que d'avaler ma salive. Tout le reste, je le contemplais là, juste devant moi, à travers Septima qui avait placé sa confiance entre mes mains pour qu'elle puisse se connecter à son elle intérieur. À son animal totem.
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Lun 11 Oct - 22:17
Perspective d'AvenirAbigail & Septima
Le crépitement des flammes dans le foyer du poêle rythme le temps qui passe, remplissant la large pièce circulaire de fins bruitages et de chaleur. La professeure rompt les contacts physiques, relâchant sa mèche de cheveux perchée au-dessus de son crâne. C’était si bien. Septima refuse de perdre cette sensation, s’efforçant à faire circuler on ne sait quoi en elle pour le laisser s’échapper de sa tête. C’est agréable, cette force la berce, s’insinuant en elle comme une drogue. Groggy de bien-être, son oreille prête néanmoins attention aux paroles d’Abigail qui entonnent la marche à suivre pour scanner son corps.
Septima prend conscience de sa posture, raide, sa colonne vertébrale légèrement affaissée. Elle se redresse, ses disques vertébraux se dépliant dans une douloureuse sensation de courbature. Comme si elle s’apercevait pour la première fois qu’elle ne se tenait indéniablement pas droite, persuadée alors du contraire. Les tensions chassées de son dos, son attention arrive sur son ventre – vide. Détendu, son estomac dispose d’assez de place pour gargouiller à son aise. Elle ressent la faim, des tensions s’imposant au niveau de ses épaules qui n’ont pas pour habitude d’être maintenues si droites aussi longtemps. Elle maintient cependant la position, acceptant le désagrément, persuadée que ses os et ses muscles vont s’y faire. Comme un visiteur inopportun s’acharnant à tambouriner sur votre porte, l’envie de recourber ses épaules anormalement déployées revient inlassablement. Elle résiste, combattant cette envie de se recroqueviller sur elle-même comme un animal apeuré. Elle ressent la peur de scanner ses émotions, d’interroger ce qu’il se passe dans sa tête, comme si le lien intime entre pensées et émotions allait lui révéler un effroyable secret bien gardé. Des ressentis désagréables assurément. Septima en prend conscience. Elle note cet évènement et le laisse aller. Puis elle se concentre sur son souffle. Calme. L’air rentre et sort par ses narines. Alors, comme s’il s’agissait d’une respiration peu naturelle, Septima entrouvre légèrement les lèvres pour laisser s’échapper ses expirations. Calme. Son ventre gonfle et dégonfle au rythme de sa respiration. Quand il dégonfle, elle a la sensation qu’il appuie sur un point sensible de son ventre, au niveau de son estomac : vide. Sa respiration anime aussi sa cage thoracique, insufflant cette légère douleur au niveau de ses épaules anormalement déployées. Septima constate, voit, laisse aller. Sa respiration est sereine. Calme.
À présent, formulez un vœu pour vous-même un vœu bienveillant. Cette demande lui fait ouvrir instantanément les yeux comme si c’était choquant, terrible, effrayant. Reprenant immédiatement contenance, Septima referme les paupières. Qu’est-ce qui serait utile ? Qu’est-ce qui serait bon pour elle ? Être libre, être elle-même. Ce vœu est peut-être trop évasif, flou, imprécis. Septima sonde ses désirs. L’exercice est difficile. La frustration s’empare d’elle, ne pouvant répondre à cette simple question. Alors, éperdue, la question se formule dans son esprit : je souhaite de trouver ce que je veux vraiment. Après tout, le raisonnement commence par là, non ? Septima est bien des choses mais l’intuition n’en fait pas parti. Alors, quand la professeure lui demande de suivre son intuition, elle se demande ce qu’elle est censée écouter, elle qui n’écoute que sa tête au détriment de bien des choses. Alors elle essaie de rompre avec sa tête, apercevant de nouveau ce petit animal blessé, recroquevillé. Cet animal est en détresse, il a peur, il essaie de se cacher. Ne le connaissant pas, son intuition lui dit qu’il a peur de sortir. Retournée par ce constat, Septima accepte cette pensée et la laisse aller. Je souhaite réussir à sortir de ma cachette, se dit-elle. Je me souhaite de m’extirper de cette neige dont je me recouvre pour rester cachée. Elle est froide. Je me souhaite d’y arriver. Je me souhaite de ne plus avoir froid. Je me souhaite de vivre à la surface. Que je puisse avoir la force de le faire, que je puisse ressentir la douceur du soleil. Une image traverse son esprit. Elle s’imagine marcher à tout petits pas dans la neige froide en plein soleil, laissant derrière elle de toutes petites traces de pas. L’air est inspiré par le nez, expiré par la bouche. Calme.
Avez-vous une résistance, une opposition à faire preuve de gentillesse envers vous-mêmes ? Non, se dit-elle. J’ai simplement du mal à comprendre pourquoi ces images me viennent à l’esprit. Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Septima constate la pensée, elle l’accepte, elle la laisse aller. Imaginez maintenant quelqu’un qui vous regarde avec gentillesse et amitié. Les paupières de Septima se crispent. Dans son imaginaire, sur cette neige où elle laisse de tous petits pas, elle tente de s’extirper de ses yeux, de s’élever au-dessus pour se faire face, tenter de voir à travers quels yeux elle regarde le soleil frapper la neige de lumière. Ses doigts se crispent sur sa robe. Alors un visage apparaît. Que fait Elyakim Kessler dans sa tête, sur la neige ? Il l’observe en lui souriant sous ses nombreuses bouclettes brunes. Septima scanne, elle essaie de comprendre. Soudain, assise dans la neige, carnet et crayon à la main, Rachel White dessine, elle dessine un animal. Mais ce n’est pas la maman Croup qu’elles ont aidé. Septima scanne, elle essaie de comprendre. Papa apparaît entre les hauts résineux de la forêt du manoir Ombrage, plantés dans la neige. Les bras derrière le dos, sans expression à part entière. Sa botte noire tape dans la neige, comme s’il essayait d’y creuser un trou. Septima scanne, elle essaie de comprendre. Papa lui sourit. Septima ne comprend pas. Sur le tapis de neige apparaît la cabane aux hippogriffes. Abigail tend les mains pour l’inciter à agir. Ses lèvres bougent, aucun son n’en sort mais Septima semble entendre les mots silencieux : qu’est-ce que vous devez faire ? Lui demande-t-elle. Et son regard est plein d’encouragement. Elle voit aussi son chef d’équipe, Bjorn, lancer les dés dans la neige froide en lui souriant. Tous les visages s’emmêlent. Qui est qui et pourquoi sont-ils là ?
Si quelque chose n’est pas confortable, pas agréable dans votre vie, appelez ce regard, car il vous aidera à changer ce ressenti, dit la voix d’Abigail. Le visage d’Elyakim réapparait sous ses boucles brunes. Il grandit, grandit, ne devenant plus que deux yeux totalement noirs, profondément noirs, comme si on pouvait s’y plonger et s’y perdre. Un regard à la fois fort et blessé. Laissez remonter ce qui doit remonter, laissez-vous aller, et essayez d'aimer cela. Septima fait face aux yeux noirs abyssales. Rappelez-vous que ce regard, c'est le vôtre, au fond de vous. Pourquoi ces yeux bleus sont-ils troqués par des yeux aussi noirs ? Ils sont si beaux. Son bleu éclatant brille, donne l’illusion de vous éclairer. Et pourtant, ce regard noir, au fond d’elle, lui donne l’envie de s’y plonger. Comme si le noir abyssal était plus réconfortant que le bleu éclatant. Comme si elle était un animal blessé souhaitant se recroqueviller dans la neige froide pour y trouver de la chaleur. C’est vous qui vous regardez à distance. L’œil noir et l’œil bleu. Je suis étonnamment paradoxale, se fait la réflexion Septima. Elle constate cette pensée, l’accepte et la laisse aller. Tout est disponible en vous quand vous en avez besoin. Toute cette neige. Elle y était si bien dedans. Et lorsque vous vous sentirez prête, vous pourrez rouvrir les yeux. Prenez votre temps. Perdue dans son corps, Septima eut l’impression qu’une éternité s’était passée. Pourtant, quasi instanténement, lorsque son professeur parla, elle rouvrit les yeux. D’un coup.
J’ai vu du froid du chaud, songe-t-elle, du bleu éclatant et du noir abyssal, j’ai vu la neige immaculée et le soleil aux milles reflets. J’ai senti la neige froide et pourtant, j’avais chaud. Comme un animal caché.
Quel animal se cache ? Demande soudainement Septima à voix haute. J’ai vu tant de paradoxe, d’images incompréhensibles, de messages indéchiffrables. Mon palais mental n’a toujours été fait que de piliers solides, tous semblables. Pourquoi est-ce que soudain mon esprit est devenu… dissymétrique ? C'était incroyable ! J'étais blotti dans la neige. Au départ, c'était froid, j'avais froid. Et puis, je n'ai plus du tout eu froid. Mais je suis quand même sorti de l'épais manteau neigeux pour marcher sur la poudreuse, histoire de me dégoudir les jambes.
Après-en éveillée, les épaules de Septima s'affaissent, retrouvant leur place initiales : tordues mais bien plus confortable. Sur le tapis, ses pieds se tordent. Ils n'ont pas froid, mais de nouvelles pensées tirailles la jeunes serpentardes. Quel animal son palais mental a-t-il tenté de lui présenter ?
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Mar 12 Oct - 21:16
Novembre 2020
Je laissais tout le temps dont Septima avait besoin. Je me doutais, avec sa grande intelligence, que l’exercice n’allait pas être aisé pour elle. Voilà pourquoi je décidais de parler d’une voix neutre, calme, posée, sans intonation trop aiguë ou trop grave. J’étais calme pour essayer, par mes cordes vocales, de lui transmettre ce bien-être qui m’habitait. Au départ, l’apprentissage de la méditation est un exercice long et fastidieux, il fallait se mettre en condition, dans un environnement calme, des fois même il fallait s’encourager pour commencer la tache qui pouvait être démotivante tant le début pouvait prendre du temps. Mais à force de s’entraîner, l’état de méditation et de calme intérieur s’imposait de plus en plus vite et de manière de plus en plus évidente. Ainsi, à mon niveau, j’arrivais à trouver une paix intérieure en situation de stress, par exemple durant un combat, ou lorsque je me cachais d’un grand saurien. Cet état, bien qu’il puisse être « à la mode » chez les moldus, je devais reconnaître qu’il m’avait sauvé la vie plus d’une fois, car à perdre mes moyens, avec la tension cardiaque et artérielle, l’accélération de ma respiration et le cerveau qui agit vite et mal, c’était se mettre un pied dans la tombe à coup sûr… C’était d’ailleurs ce qui avait perdu mon frère, entre autres. Je n’avais pas pu ni su le protéger alors que je surveillais ses arrières, parce que j’avais paniqué, parce que j’avais manqué de réactivité, parce que j’avais été… inutile.
Clignant des paupières afin de chasser mes mauvaises pensées, je préférais me concentrer sur ma jeune élève de la maison verte qui se présentait devant moi, assise sur sa chaise de fortune, les pieds nus. Grand Merlin elle me donnait froid ainsi accoutrée, pourtant, cela semblait lui convenir. Au printemps, lorsque le temps sera meilleur, je l’emmènerais retirer ses chaussures dans la nature, ainsi elle comprendra vraiment tout ce ressenti d’énergie naturel, ce qu’elle ressentira forcément d’une manière ou d’une autre lorsqu’elle sera sous sa forme animale. Cette forme qui me manquait tant, que le Blood Circle m’avait arraché. Mon second moi. Ma seconde nature. Ce qui me complétait… Tout cela me manquait véritablement, comme si on m’avait arraché un poumon. Moi qui m’étais habituée depuis mes quatorze ans à me transformer tous les jours, ne plus pouvoir le faire depuis des mois était un véritable manque. Perdre mes pouvoirs magiques était une chose. Perdre ma capacité de métamorphose en chien en était une autre. Un véritable drame dans ma vie, et je priais toujours les esprits pour que cet effet ne soit que temporaire, mais pour l’heure, même si ma magie semblait avoir retrouvé une certaine stabilité, je sentais qu’il manquait encore quelque chose. La transformation était à ce point dangereuse que je ne voulais prendre aucun risque et n’osais donc pas essayer tant que je ne me sentirais pas pleinement en possession de mes moyens.
Donc, au début de l’exercice, je voyais la jeune femme un peu crispée, je parvenais à détecter les légers froncements de sourcils ainsi que les crispations de sa mâchoire et de ses lèvres… puis, au fur et à mesure qu’elle s’enfonçait dans son soi intérieur, je la voyais se détendre, je voyais ses épaules se relâcher, je voyais sa bouche se relaxer. Elle était maintenant dans ce que j’appelais dans son théâtre profond, et c’était parfait. C’était là qu’elle allait faire les rencontres les plus étonnantes : celles avec elle-même. Mais elle devait apprendre à se protéger, à se mettre dans une bulle, derrière un bouclier, car dans ces moments, l’esprit est très fragile, et il faut pouvoir faire le nécessaire pour éviter de se faire du mal. Mais ce sera pour la prochaine leçon, pour l’heure, mon but était qu’elle parvienne à rester dans cet état profond de détente et qu’elle puisse s’en délecter. Saisir les sensations et les laisser la traverser avec bienveillance et tranquillité. Car c’était elle, toute entière et sans secret. Beaucoup de gens ne supportaient pas, ou très mal, ce qu’ils pouvaient découvrir dans ce théâtre intérieur, d’autres, peut-être plus courageux et téméraires, réussissaient à accepter ce qui était en eux, à le braver, puis à vivre avec, afin de pouvoir vivre pleinement en accord avec soi. C’était un long cheminement, souvent pénible, et je savais que pour Septima, ça allait être toute une aventure. Quand bien même elle pouvait être sage et une élève modèle, je savais également qu’elle serait impatiente. La manière qu’a son esprit de tout comprendre instantanément allait être complètement déstabilisée, et je craignais qu’elle en vienne à brûler les étapes. Crainte qui se confirma tandis qu’elle ouvrit les yeux aussitôt que je lui en donnais l’autorisation et dès qu’elle ouvrit la bouche. Me contentant de l’écouter avec amusement, je gardais néanmoins un air calme et impassible, me contentant de croiser les jambes avec nonchalance avant de lui répondre d’une voix plus animée que lors de la méditation.
- Soyez patiente mademoiselle Ombrage, vous découvrirez votre animal totem en temps et en heure, et quand bien même vous pourrez le rencontrer en méditation, vous aurez la pleine confirmation uniquement le jour de votre métamorphose. Je lui souriais avec bienveillance avant de continuer. C’est normal que votre esprit soit à ce point chamboulé, c’est un lieu intérieur qui n’a pas la logique que nous connaissons, et elle est propre à chacun. Quant à cet endroit enneigé et bien… il semblerait qu’il s’agisse de ce que j’aime appeler le théâtre intérieur. Il change à chaque personne, et il peut aussi changer avec les années. Le vôtre semble intéressant dans le sens où il parait immaculé, vous avez toute la possibilité de le décorer comme bon vous semble et d’en faire un endroit accueillant et sécurisant pour vous. D’ailleurs, en parlant de sécurité. Je levais mon index. S’il vous plait, prenez garde à ne pas faire d’expérience sans moi, je dois encore vous apprendre à protéger votre esprit, mais je ne veux pas en faire trop d’un coup, quand bien même vous avez des capacités extraordinaires, ce ne serait pas raisonnable. Nous allons donc nous arrêter ici pour aujourd’hui. Essayez d’ici notre prochaine rencontre à vous entraîner à vous détendre, à retrouver cet état de tranquillité et à revenir dans votre espace intérieur. Promenez-y vous en toute bienveillance et si quelque chose ne va pas, notez-le et nous en parlerons. Et évidemment… n’oubliez pas de rassembler convenablement les ingrédients pour votre potion. J’élargissais mon sourire avant de demander. Avez-vous des questions ?
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Sam 16 Oct - 14:13
Perspective d'AvenirAbigail & Septima
Ce déferlement d’images qu’elle a vécu demeure un mystère impossible à résoudre pour l’instant. Se promettant d’y réfléchir le soir venu lorsqu’elle sera tranquillement allongée dans son lit, Septima met de côté ses secrets intérieurs, se sentant tout de même un tantinet chamboulée par tout ce qu’il venait de se passer. L’être humain est d’une complexité sans nom, composé avec ses incompréhensions, ses zones d’ombres et ses paradoxes. Elle verra plus tard pour démêler ses propres nœuds. En attendant, elle pense encore à cette incroyable sensation de chaleur alors qu’elle était blotti dans le froid, les poils de ses bras s’hérissant rien qu’au ressenti du souvenir. Septima se frotte le bras gauche du plat de la main. La professeure lui rappelle que les bienfaits des introspections méditatives ne lui révélera pas le résultat de sa métamorphose plus tôt que prévu. La jeune fille sait d’ors et déjà que ses pensées vont ruminer cette surprise dont elle trépigne d’impatience de découvrir pendant des semaines et des semaines.
Quant à cet endroit enneigé et bien… il semblerait qu’il s’agisse de ce que j’aime appeler le théâtre intérieur, lui explique son professeur. Mystérieux théâtre intérieur. Tout de même, c’était si agréable. Surprenant mais agréable. Septima avait la sensation d’atteindre à la fois la paix intérieure et d’être aux aguets. Sa tranquilité d’esprit lui permettait de réagir en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, si un danger pointe le bout de son nez. Le vôtre semble intéressant dans le sens où il parait immaculé, vous avez toute la possibilité de le décorer comme bon vous semble et d’en faire un endroit accueillant et sécurisant pour vous. L’étendue de neige sans imperfection. Ni trace, ni saleté, ni autre couleur que le blanc. Immaculée. Propre. Parfaite. Septima n’a jamais ressenti le besoin de se rapprocher de la perfection. En réalité, sa mère, Elianor, était de ces femmes toujours aux quatre cents coups dont le moindre effort parvient à réaliser avec brio toutes les tâches nécessaire pour briller. Une capacité dont Septima n’a pas hérité. Vraisemblablement, force est de constater qu’elle se fou royalement de la perfection. Mais son palais mental si actif, si plein, se remplissant de jour en jour, nécessitant toujours d’être ordonné, réorganisé, encore et encore… peut-être que ce plan de neige parfait qu’elle a à l’intérieur est le secret pour préserver son équilibre et trouver la paix. L’ordre et le désordre. L’actif et l’inactif. Et quand là-haut, dans sa tête, c’est trop actif, alors elle peut se rassurer en bas, dans le calme de la neige.
Ensuite, Abigail la met en garde. Ce genre d’introspection n’est pas à prendre à la légère. Elle lui conseille de ne pas s’y perdre, d’éviter de réitérer l’expérience seule. Septima acquiesce. Septima a compris. De toute façon si c’est pour rajouter du mystère au mystère, autant apprendre à supporter sa propre impatience. Promenez-y vous en toute bienveillance et si quelque chose ne va pas, notez-le et nous en parlerons. A son tour, Septima gratifie son professeur d'un sourire puis chausse ses chaussures. La jeune femme et la jeune fille repoussent les chaises qu'elles ont utilisé. Septima tourne la manivelle pour éteindre le poêle à charbon dont le crépitement sourd se tait pour rejoindre le calme plat. D'un coup de baguette, les milles chandelles du lustres s'éteignent. Elles empruntent la porte après avoir fait choir les flammes des deux torches au-dessus de leur tête. Prenant soin de refermer derrière elles, elles se glissent dans les escaliers froids, regrettant déjà la douce chaleur du poêle. En bas de la tour, elles se saluent, Septima remerciant chaleureusement le professeur pour son aide précieuse. Leurs chemins se séparent.
Dans quelques semaines, elles se retrouveront. Septima a la sensation qu'elle va réaliser un exploit. Un exploit qui va changer sa vie.