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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Tu protèges dans ta forteresse tes secrets par milliers ღ Ft. Sevastian :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Leah O'Malley
Leah O'Malley
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Lumos
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Ven 13 Aoû - 23:14

"Tu protèges dans ta forteresse
Tes secrets par milliers"
Sévastian & Leah
Quelque part en 2017

Elle chante Leah, du soir au matin, du matin jusqu’au soir, elle chante. Elle virevolte. Elle virevolte entre les tables et les chaises, elle semble muée par une bonne humeur constante comme si elle était née avec. Comme si elle avait trouvé le remède à la depression et aux coups de blues, elle semble en être totalement immunisé face à ces derniers. Leah c’est un petit papillon, Leah c’est un rayon de soleil en pleine nuit d’hiver, elle rayonne et quand vous vous trouvez à ses côtés, elle semble presque avoir le pouvoir de rendre votre journée moins noire qu’elle ne semble l’être et aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. Elle aime son travail, c’est avec le sourire aux lèvres qu’elle vient prendre les commandes des clients se rendant ensuite jusqu’au bar ou elle transmet ses dernières à son collègue. Collègue qui pour le coup est souvent d’une humeur maussade contrairement à elle. Pourquoi ? Elle ne le sait pas, cela ne fait pas très longtemps qu’il est arrivé au London bar, tout ce qu’elle peut en dire c’est qu’il a l’air plutôt gentil, sociable quand on lui parle, mais elle ne peut pas ignorer les émotions qui semble émaner de lui… Il y a une ombre a tableau, elle le sent, elle le sait, mais elle ne demandera rien parce que chacun à son jardin secret et cela la jeune serveuse ne le sait que trop bien. Il y autre chose qu’elle sait aussi, qu’elle à deviner du coin de l’œil lorsqu’il pense qu’on ne le regarde pas, il est discret c’est certains, mais Leah à un œil averti, elle vit dans ce monde depuis toute petite, bien sûr qu’un sorcier au milieu de moldu elle serait le repéré, la question était encore une fois, pourquoi est-ce qu’il était venu se perdre ici…


Mais comme pour le reste pour le moment elle n’a aucune réponse… En tout cas elle trouve amusant qu’il se serve de la magie pour rendre ses cocktails encore plus originaux, elle qui vit avec des étoiles dans les yeux depuis toute petite elle ne peut qu’être émerveillée devant les effets produits même si elle tente de ne pas trop le montrer, son regard doit bien souvent la trahir cependant… L’heure se fait tardive, après son service la jeune serveuse a laissé tomber son tablier pour passé sur scène jouant quelques morceaux, transmettant toutes ces émotions qu’elle peut ressentir à travers les notes du piano. Ce soir il y avait de la joie ainsi qu’une petite pointe de mélancolie… Les derniers clients ont été dirigés vers la sortie, les tables sont à présent nettoyées et toute la vaisselle a été ramassées. Leah devrait être rentrée, mais l’un de leur collègue qui devait s’occuper de la fermeture ce soir avait eu un empêchement, elle s’était donc naturellement proposé pour le remplacer, il le lui rendrait plus tard. Elle s’occupe de remonter les dernières chaises qui sont encore au sol, un torchon traine sur son épaule. Il ne reste plus grand monde, quelques plaisanteries fusent entre les collègues tandis qu’éreinté, elle vient s’asseoir sur l’une des chaises du bar tandis que tout est presque terminé. Ses collègues s’en vont l’un après l’autre bientôt il ne restait plus qu’elle et Sevastian.

« Il y avait du monde ce soir, les affaires fonctionnent bien ! » Lance-t-elle enjouée à son collègue. « Ça te dis qu’on se boit un verre avant de filer ? Je mettrais ça sur mon compte. » Proposait-elle. Leur service était fini, elle savait qu’ils avaient le droit tant qu’ils ne se mettaient pas à vider toutes les bouteilles du bar, là oui ça les mettrait carrément mal dans tous les sens du terme. De plus elle savait que Charlie la rejoindrait assez tard aujourd’hui, il avait un concert. Elle avait un peu de temps devant elle, pourquoi ne pas mettre se temps à profit pour percer les mystères de son nouveau collègue ? Cela faisait un moment qu’elle pesait le pour et le contre, ce n’était pas une décision à la légère, mais le peu qu’elle savait pour le moment la mettait assez en confiance pour faire comprendre à Sevastian qu’elle savait ce qu’il était et pourquoi elle le savait. Elle trouvait ça un peu ridicule de faire comme si de rien n’était, autant qu’ils sachent tous les deux à quoi s’en tenir n’est-ce pas ? Surtout que des moldus connaissant le monde sorcier il n’y en avait pas tant que cela.

« Est-ce que tu pourrais nous faire, un petit effet ? Comme tu sais bien les faires ? » Claironnait-elle avec un sous-entendu non dissimulé qu’elle connaissait quelque chose qu’ils savaient tous les deux, ce qui devrait mettre la puce à l’oreille du barman que quelque chose clochait dans l’histoire. « Et pas besoin de cacher ta baguette avec moi, je sais ce que tu es. » Finit-elle par lâcher avec un sourire qui grimpait jusqu’aux oreilles. « Et avant que tu paniques. Non je ne compte pas dire quoique ce soit à qui que ce soit. » Assurait-elle mettant ses deux mains en l’air comme pour montrer qu’elle ne lui voulait aucun mal. Non car si elle avait dû dire quoique ce soit, ce serait sa propre famille qu’elle mettrait en danger et c’était bien une chose que Leah ne ferait jamais.









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Anonymous
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Mar 17 Aoû - 11:54
Il y a des petits plaisirs qu'on oublie trop vite, de ceux qu'on prend pour acquis et qui nous apparaissent seulement lorsqu'ils sont hors de portée, loin, très loin au dessus des doigts désespérés qui s'arrachent peau et ongles dans l'espoir de les rattraper. Il y a des petits plaisirs dont on ne savoure les arômes qu'après avoir goûté à la faim agonisante des jours mortifères. Il y a des petits plaisirs comme avoir un travail et un toit sur la tête, et une promesse d'argent à la fin du mois et de nourriture dans le ventre, comme des douches chaudes et un chauffage, et une fenêtre qui protège de la pluie et qui accueille le vent selon son désir. Sévastian en est à un stade de sa vie où il redécouvre ces joies muettes et ces délices subtils, les savoure comme au premier jour et s'en émerveille à chaque instant. Cela fait quelques semaines, un peu plus d'un mois qu'il a trouvé un travail à temps plein au London Bar, mais rien de tout cela ne semble encore tangible, et il lui arrive de craindre le sommeil, ou plutôt de craindre le réveil, de se rendre compte que tout cela n'était qu'un joli rêve façonné par son esprit fracturé. Mais voilà, tout est réel, et il se le répète pour apprendre à y croire, parce que tout semble presque trop beau. Il ouvre les yeux chaque matin sur le plafond humide de sa chambre minuscule dans sa colocation miteuse et tout lui semble merveilleux, plus riche, plus sublime encore que l'austère maison Dimitrov dont il s'est fait virer enfui. Il mange des légumes frais deux fois par semaine parce qu'il peut, et ça pétille sur sa langue plus joliment que les plats de tous les palaces de Moscou. Il a un travail, un travail qui fut un temps l'aurait dérouté et sans doute repoussé, dans un monde auquel il était persuadé de ne pas appartenir, mais les gens sont sympathiques et la paie est correcte et il sert à un tas d'inconnus des boissons qu'il a personnalisées pour mettre une touche de magie dans leur vie. Sévastian se sent heureux. Non, Sévastian se sent  euphorique. Grisé, vraiment, par cette nouvelle vie qui a décidé de lui ouvrir ses portes. Et il en profite.

Il fait de jolis sourires aux clients - et aux clientes... peut-être encore plus aux clientes, pour être honnêtes - et prend de leurs nouvelles, et s'habitue au flot incessant de visages qui s'enchaînent, certains pour un soir, d'autres pour durer. Le métier de barman, il l'apprend, est en fait une grande histoire d'amour, et le London Bar en est le théâtre chaleureux.

Le jeune homme s'est attaché à l'endroit, c'est sûr. Pour le symbole, évidemment, parce que c'est le lieu de son ascension finale hors des tréfonds sombres de la rue, mais aussi pour son ambiance, pour la musique qu'entonne la serveuse, Leah, lorsqu'elle quitte son tablier et s'empare de sa guitare, pour le brouhaha fait de rires et de chuchotements et de grosses voix qui occupe ses oreilles et l'empêche d'entendre ses pensées. Le London Bar, c'est un peu son chez-lui, avant sa chambre pourrie.

Leah, tiens. Leah, c'est le petit bout de femme qui ensoleille à elle seule l'ambiance du pub, avec ses cheveux blonds et son enthousiasme et ses sourires. C'est aussi la musicienne de service, celle sur qui on compte pour rendre ce lieu spécial, et c'est surtout celle qui y parvient. Pas facile pourtant d'être musicien dans un endroit qui n'a pas vocation à ce qu'on nous écoute, et pourtant la demoiselle s'en accommode. Elle semble en fait s'accommoder de tout. Sévastian ne la connaît pas vraiment, mais il l'apprécie de loin, pour ce qu'elle dégage et pour cette curiosité presque enfantine qu'elle dégage en permanence. C'est... rafraîchissant, après ce qu'il a vécu dans la rue, de voir quelqu'un s'émerveiller de tout et observer le monde avec un regard fait de lumière et non d'une lassitude propre au désespoir. Alors il s'amuse des œillades qu'elle lance à ses cocktails pétillants ou fumants, aux goûts changeants et aux effets parfois surprenants, et il n'y pense pas plus que ça. Forcément, que ça surprend les moldus. Forcément, que ça les étonne.

Alors quand, ce soir, à la fin d'un service mouvementé que Sévastian tente maladroitement de nettoyer, la jeune femme s'approche et lui propose un verre, il ne se méfie pas. Au contraire, un sourire doux bourgeonne sur ses traits et il se penche sur le comptoir, joueur :

« Du monde, oui il y en avait... Mais je crois que j'ai ma dernière cliente face à moi ! Que puis-je vous servir, mademoiselle ? »

Son anglais est encore lourd d'un accent venu de l'Est qu'il tente en vain de maîtriser, mais ses mots sont fluides et il ne peine plus à terminer les phrases qu'il commence depuis quelques temps déjà. Il esquisse un clin d'œil et se tourne vers ses boissons, s'apprêtant à demander si son interlocutrice préfère l'alcool au virgin lorsqu'elle le devance:

« Est-ce que tu pourrais nous faire, un petit effet ? Comme tu sais bien les faire ? »

Sévastian plisse les yeux d'un air d'incompréhension, son geste interrompu alors que ses mains sont fermées autour d'un sirop grenadine et d'une bouteille de gin fizz. Il n'est pas certain de comprendre. Ou plutôt, il est certain en l'observant qu'elle a cherché à dire quelque chose, mais il n'a pas encore la langue assez fine pour déceler ce qui est censé l'alerter dans les mots employés. Alors il sourit, comme il a si bien appris à le faire en tant qu'expatrié, sourit et commence son cocktail en acquiesçant bêtement, parce qu'au pire il aura l'excuse du premier degré pour ne pas comprendre ce qu'on cherche à lui communiquer.

Les ingrédients voguent en tête, rapidement, et ses mains suivent. Gin fizz, grenadine, jus d'orange, et... ses doigts volent vers quelques herbes qu'il ajoute dans la bouteille métallique du cocktail. Et il secoue, énergiquement, plus énergiquement, le retourne dans les airs comme on aime bien voir les barmen faire, et-

« Et pas besoin de cacher ta baguette avec moi, je sais ce que tu es. »

C'est le moment crucial où il ne faut pas réagir. Celui où il faut rire, ou ne pas comprendre, mais surtout ne montrer aucun signe qu'on se sent concerné, aucun indice de son identité. C'est le moment où, eut-il été plus stable, Sévastian aurait sorti une paille en métal de son tiroir et l'aurait brandie vers elle en se déclarant démasqué, riant d'être ainsi qualifié de magicien pour des boissons somme-toute basiques.

Mais voilà, Sévastian n'est pas stable. Ce mot ne lui appartient plus depuis trois ans, depuis même bien longtemps auparavant, et ses émotions tiennent davantage de la mine qui explose sous un pied égaré que du fleuve se soulevant légèrement à chaque averse. C'est donc ce qu'il se passe : la panique éclate, et ses mains perdent le contrôle, et le jeune homme gesticule maladroitement dans un effort pour ne pas éclater la boisson au sol. C'est un échec. Le récipient s'éloigne inexorablement de ses doigts et s'ouvre sur le parquet, un liquide couleur coucher-de-soleil se répandant sur le sol en émettant quelques bulles - l'effet recherché par sa petite concoction. Sévastian l'observe d'un œil morne, un éclat de rire nerveux coincé dans sa gorge tandis qu'il tourne un regard vers Leah :

« Alors, pour la panique, je pense que j'ai loupé. »

Sa voix tremble un peu, à son grand dam, et il passe une main frémissante sur son visage dans un effort pour garder la face. Respire. Ce n'est pas la fin du monde. Respire. Elle a dit qu'elle ne le dirait à personne. Respire. Elle doit déjà connaître leur existence pour l'avoir ainsi repéré. Respire. Et puis si elle devait le déclarer, ce serait déjà fait. Respire. A moins qu'elle ne veuille lui faire du chantage, mais c'est peu probable, et puis elle n'en aurait pas grand intérêt. Respire. Il ne vaut pas grand chose. Respire. Il ne vaut pas grand chose et tout le monde le sait.

Un sourire maladroit se dresse progressivement sur ses lèvres tandis qu'il s'empare d'une serpillère. Un rire nerveux lui échappe :

« Bon, ça ne sert à rien de faire semblant je suppose... Grillé, hein ? »

Sa pomme d'Adam ondule le long de sa gorge. Sévastian tente de faire taire la voix paniquée qui lui hurle la fin de toute sa stabilité, l'effondrement de ce fragile château de cartes qu'il a mis si longtemps à échafauder. S'il la laisse trop parler, elle va le suffoquer et il va s'effondrer, se mettre à pleurer ou se briser d'une manière ou d'une autre, s'éclater sur le sol comme le récipient de son cocktail.

Il s'absorbe un temps dans le fait d'éponger la boisson qu'il a renversée, fuit la conversation jusqu'à ne plus tenir la tension induite par son propre silence, et risque finalement un regard vers Leah. Elle n'est pas surprise, elle n'est pas choquée, et pourtant c'est une moldue. Il en est certain.

« Tu connais déjà les sorciers, pas vrai ? »

Il a le cœur au bord des lèvres et ses mains tremblent un peu, même s'il le dissimule par ses tâches ménagères. Il déglutit de nouveau.

« Ou en tout cas tu n'as pas l'air étonnée, alors que c'est assez... Enfin disons que ça devrait l'être. »

Ses gestes sont mécaniques. Il nettoie, ramasse, rince le récipient à cocktails sans la quitter des yeux, guettant sur son visage la traduction de ses intention. Sa gorge est serrée. Son coeur bat trop vite. Sévastian a peur. Il a peur de perdre ce qu'il a obtenu, de se voir arracher le peu de victoires qu'il a reçues.

« Je sais que tu as dit que tu n'en parlerais pas mais... J'insiste, s'il te plaît ne le dis à personne. »

Ses iris ont dégouliné loin de leurs homologues, vissés désormais sur le comptoir qu'il lave alors qu'il n'en a pas besoin, juste pour s'occuper les mains. Le jeune homme n'a pas d'orgueil mal placé, n'en a plus du moins. Les trois années précédentes se sont chargées de lui ôter toutes ses conceptions de l'honneur des nobles et de leurs notions de dignité, et il n'est plus au delà de supplier pour préserver ce fragile équilibre qu'il s'est constitué.
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Leah O'Malley
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Jeu 19 Aoû - 12:50

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« Surprend-moi ! » Avait-elle demandé à la question de son collègue barman avant d’ajouter qu’elle aimerait un petit effet comme il savait les faires, accompagné de ce petit air qui laissait bien comprendre qu’il y avait un sous-entendu, mais lequel ? Pas sûr que le sorcier en face d’elle ait vraiment compris ou elle voulait en venir. On n’allait pas se mentir, des barmans Leah, elle en avait vu défilé un petit paquet. Chez Sevastian elle avait décelé quelque chose de rare et de spécial et là elle ne parlait pas du fait qu’il faisait partie du même monde que sa famille loin de là. Mais il avait ça dans le sang, elle lui faisait entièrement confiance pour ce qui s’agissait des cocktails, elle savait qu’elle ne serait pas déçue. Elle a bien remarqué cela dit que ses paroles avaient fait mouche, il s’interrogeait, elle pouvait sentir l’incompréhension du jeune homme frôler ses sens, ses propres émotions à elle. L’accent du sorcier la laisser deviner assez facilement qu’il venait de l’Est cela dit elle s’en accommodait très bien, cela ne l’empêchait pas de très bien s’exprimer en anglais loin de là. Elle aurait pu avoir l’accent Irlandais si elle avait quitté plus tard le pays, mais elle était bien trop jeune à cette époque, elle s’est vite accommodée à l’accent anglais et il est rare que l’on devine réellement d’où elle vient.

Amusée, elle regarde alors les gestes précis du barman se demandant si elle allait réussir à déceler cette fois, le petit truc qui rendra son cocktail très spécial et dans une tentative de vouloir être transparente avec lui sans trop savoir comment s’y prendre elle finit par lui dire qu’il n’avait aucune raison de cacher sa baguette… Hum trop brutale ? Alors qu’elle sent la panique arrivée, elle cherche tout de suite à le rassurer, est-ce que cela fonctionne ? Elle n’en est pas si certaine. A vrai dire quand bien même il se maitriserait parfaitement, les émotions trahissent plus qu’on ne le pense et Leah savait déjà qu’elle avait raison, si elle n’avait pas été sûre d’elle avant même d’avoir prononcé ces phrases, maintenant elle l’était complètement. Il est difficile de mentir à un empathe. Elle ne lit pas dans les pensées non ça se serait encore plus facile. Mais il est très facile de déceler des émotions comme la panique, la peur, le stress du mensonge par exemple, c’était des choses à laquelle la jeune femme était très sensible. Elle n’a pas le temps de radoucir le ton d’essayer de l’apaiser que sa préparation tombe directement au sol et c’est une vague de panique que la jeune serveuse se prend de plein fouet, si bien qu’un long frisson en parcours sa colonne vertébrale. C’est un regard emplit de compassion qu’elle pose sur lui alors qu’un rire se fait entendre.

« Je suis navrée, pardon… » Répondait-elle alors gênée, elle n’avait pas voulu qu’il se retrouve avec encore plus de travail qu’il n’en avait eu aujourd’hui. « Je ne savais pas vraiment comment m’y prendre. » Admettait-elle tandis que ses joues prenaient une teinte légèrement rosée. Alors qu’il récupère la serpillère, Leah se lève, hors de question qu’elle le laisse nettoyer seul alors que c’est sa faute à elle. Alors qu’il reprend la parole, elle ressent toute sa gêne et lui offre le sourire le plus dont elle peut être capable. « Effectivement cela ne sert à rien de faire semblant, cela dit il va falloir travailler tes réactions sur le sujet. » Dit-elle alors pour plaisanter tandis qu’elle récupère elle aussi une serpillère afin de l’aider, elle serait bien tentée de dire à son collègue d’un coup de baguette il pourrait tout réparer mais elle ne le connait pas assez pour se le permettre. Alors qu’elle sent qu’il a besoin d’un moment pour digérer ce qu’il venait de se passer, c’est en silence qu’elle l’aide, elle était capable d’attendre le temps qu’il faudrait. Au bout d’un certain temps c’est lui qui ne supporte plus le silence et fini par poser une question à laquelle Leah répondait à l’affirmative. « Oui effectivement. » Mais cette seule réponse ne semble pas suffire, il était beaucoup trop perturbé pour cela. « Je ne suis pas vraiment ce qu’on peut appeler une moldue normale. » Répondait-elle alors toujours d’une voix calme et assurée, mais quand elle ressent sa peur, son cœur se serre, elle ne voulait pas lui faire peur, elle n’avait pas voulu le mettre dans cet état. Elle retourne s’asseoir une fois qu’il ne reste plus que le récipient à cocktail à nettoyer tandis que malgré ses paroles, il lui demande tout de même de ne rien dire. La main de Leah vint alors se poser sur celle du sorcier.

« Hey, tout va bien d’accord ? Bien sûr que non je ne dirais jamais rien à personne. Je n’ai jamais dit quoique que ce soit à qui que ce soit jusqu’ici, je ne vais pas commencer… Sevastian… Je ne suis pas là pour te menacer. » Explique-t-elle alors avec autant de prévenance qu’elle le peut avant de récupérer sa propre main. « Parler mettrait ma propre famille en danger, jamais je ne me permettrais et puis… Je suis trop bien attaché à ton monde pour lui vouloir le moindre mal… » Elle transpirait la sincérité, le souci c’est que c’est elle l’empathe, c’est elle qui ressent les émotions… L’homme en face d’elle ne ressent rien, l’homme en face d’elle ne peut que se contenter de la croire sur parole sans savoir s’il a raison de le faire ou non. « Ce que je te propose c’est que tu finisses nos cocktails, on se dégotte un petit coin sympa. » Dit-elle en regardant l’un des endroits les plus cosy du bar. « Tu vas voir ça va te changer de derrière ton bar. » Dit-elle avec un peu d’humour avant de reprendre. « Et je te raconte d’où je viens et pourquoi je connais ton monde et ce que tu es ? » Elle se mordillait sa lèvre un instant sans savoir s’il accepterait. « J’ai choisi de te faire confiance ce soir… Me laisseras-tu au moins le temps de m’expliquer ? » Demandait-elle, plongeant alors ses prunelles azur si expressives dans celle beaucoup plus froides du slave à quelques pas d’elle…









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Anonymous
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Ven 20 Aoû - 11:08

« Je suis navrée, pardon… »

Sévastian secoue la tête. Ce n'est pas de la faute de Leah s'il s'est fait prendre, certainement pas de sa faute s'il est incapable de réagir avec aplomb dans ce genre de situation.

« Je ne savais pas vraiment comment m’y prendre. »

Il y a un tas de réponses à cette phrase. Il pourrait - devrait - dire que ce n'est pas elle, qu'elle n'est pas en tort, qu'il ne lui en veut pas, qu'elle n'a rien fait de mal, que tout va bien, mais les mots sont complexes et sa mâchoire figée. Sa langue reste obstinément collée à son palais. Il a la main fermée sur sa serpillère dans un effort pour agir, pour faire, pour se calmer en s'activant, mais Leah est trop bien pour ça. Elle se lève également, se penche sur le désordre qu'il a créé et lui apporte une aide non méritée. Ses traits se froissent, et il voudrait trouver les tournures pour refuser ses gestes, mais rien n'y fait. Le jeune homme reste muet. Seule lui échappe une parole maladroite, réponse chevrotante à l'affirmation enthousiaste de son interlocutrice.

« Effectivement cela ne sert à rien de faire semblant, cela dit il va falloir travailler tes réactions sur le sujet. »

Un rire étranglé secoue ses épaules tandis qu'il hoche la tête. Oui. Oui, clairement, il va devoir faire attention. Il va devoir se cacher, apprendre à réagir à ces possibilités, à ne pas éveiller des soupçons qui ont peu de chance d'exister. Sa réaction, à l'instant, était tout bonnement ridicule. Il ne peut se permettre d'autres erreurs du genre. La serveuse a promis de se taire, mais ce ne sera pas toujours le cas. Sévastian doit se protéger de ce scénario-là. Il a tout à perdre s'il n'y parvient pas.

Le silence accompagne un ballet de serpillères. Il s'absorbe dans la contemplation des fils qui tournent et retournent sur le sol, s'engorgeant du liquide ocre avant de le déverser dans un seau. Il dévoue toute sa concentration à cette série d'actions simples pour éviter de réfléchir, pour éviter de ruminer surtout, pour offrir à son interlocutrice le faciès chaleureux et stable qu'il arbore auprès du monde. Son mutisme s'étire, s'étend, mue en une créature grossière qui finit par l'effrayer plus que parler. Alors vient la question, l'unique, celle qui lui brûle les lèvres, celle qui s'approche plus d'une affirmation que d'une interrogation, celle qui trahit son besoin de confirmation.

Et il l'obtient. Leah sait, elle connaît les sorciers et leurs baguettes et leurs coutumes et peut-être même leur gare, cachée derrière un mur qu'ils sont les seuls à franchir. Elle sait, mais ce n'est pas ce qui le surprend. Non, ce qui l'intrigue, ce sont les mots qui suivent, gorgés d'un sous-entendu qu'il ne parvient pas à traduire.

« Je ne suis pas vraiment ce qu’on peut appeler une moldue normale. »

Mais qu'est-elle, alors ? D'où viennent ses connaissances improbables ? Sévastian l'observe d'un air perdu, scrutant son visage poupin en quête de réponses introuvables, les lèvres ouvertes sur une question qu'il ne saurait formuler. L'instant semble s'étirer. Il ne sait comment enchaîner, au final, car seules des suppliques tambourinent contre ses lèvres.

Qui qu'elle soit, elle ne peut pas lui arracher ce qu'il a. Quoiqu'elle cherche, elle ne doit pas lui enlever ça. La seule idée lui compresse la poitrine, lui tord la gorge. Son estomac est noué d'une angoisse qu'il ne parvient pas à apaiser, peu importe la rationalité qu'il tente d'injecter dans ses pensées tourmentées. Ses mains ne parviennent pas à se calmer. Le jeune homme tremble de l'intérieur, comme si son âme elle-même ne pouvait se relever d'une telle perte, comme s'il n'avait plus les moyens d'encaisser les épreuves que la vie pourrai transmettre. Ce n'est pas faux, au final, c'est même tristement vrai. Sévastian est un écorché vif, une ruine devant laquelle on a construit une palissade aussi fictive que fragile, une ecchymose cachée derrière un fond de teint qui s'écaille. Il voudrait être solide et stable mais il n'a rien du roseau ou du chêne. Non, lui n'est qu'une brindille, que le vent arrache et emporte et repose plus loin, qui essaie de pousser là où elle tombe mais qui, à peine la première racine créée, est dérobée par les mains cruelles d'un enfant trop enthousiaste. Un soupir lui échappe.

Puis une main se pose sur la sienne. Le jeune homme sursaute presque, ses yeux se redressant brusquement vers ceux de Leah. Elle est douce, et tendre, et prévenante, et cette présence presque enfantine qu'elle a d'ordinaire a quelque chose de plus mature soudain, de plus fort. Et puis elle se dévoile, entre les lignes, répond à la question qu'il n'a jamais posé, annonce la couleur de ses origines sans l'expliciter. C'est un danger, pour elle aussi, un danger qu'elle accepte pour le rassurer. Il ne comprend pas. Il ne comprend pas et pourtant il hoche la tête, écoute avec attention chaque proposition et en accepte la moindre. Il ne peut pas faire autrement ; il lui doit bien ça.

« Oui- Oui, bien sûr, Leah. Bien sûr. »

Son sourire est fragile mais ses mains sont décidées lorsqu'elles s'emparent une fois de plus du récipient. Ses pensées voguent vers une recette, qu'il décide arbitrairement avant de la commencer. Il s'empare du prosecco avant de continuer.

« Je te remercie. Je suis désolé d'être parano comme ça, c'est juste...  »

Que la vie est un long cauchemar incertain, qu'il ignore toujours de quoi sera fait le lendemain, qu'il voudrait arrêter de courir mais que jamais il n'y parvient, que- Ses doigts trouvent les restes de purée de pêche qu'il n'a pas utilisée ce soir.

« Je suis facilement stressé, en ce moment. »

Depuis trois ans. Ou dix. Il ajoute du sirop de sucre.

« Je suis désolé. »

Arrête de t'excuser. C'est un geste automatique qui ferme le shaker.

« Mes réactions sont un peu excessives, ce soir. Je...  »

Il s'interrompt, soudain. Se tourne vers elle. Sourit, doucement.

« Je vais me ressaisir. Et t'écouter... Et sortir de derrière mon bar. »

Puis ses muscles prennent le relais. Mouvements énergiques, saltos acrobatiques, Sévastian réinvente l'emblématique en y ajoutant sa touche de magie. Et puisque Leah est au courant, il n'hésite pas à forcer la dose. Cette boisson-là sera parfaite. C'est du moins son intention. Laissant le soin à sa compagne de leur trouver un endroit où s'installer, il se concentre sur les ingrédients à ajouter au mélange. Ses doigts courent sur les herbes qu'il planque sous le comptoir, retrouvant leur emplacement de mémoire. Puis il secoue de nouveau.

Quelques instants plus tard, c'est muni d'un plateau qu'il s'approche de la serveuse, un sourire aux lèvres. Leur discussion l'a détendu. Faire leurs boissons l'a détendu. Il dépose deux verres d'un liquide rosé sur la table, posés l'un en face de l'autre. C'est le grand jeu qu'il a sorti : rondelles de citron, quelques mûres entières glissées dans le mélange pétillant, et même un palmier pour parfaire le cliché.

« Mademoiselle, un Bellini à ma façon. En espérant qu'il vous plaira.  »

Intonation de palace, si on excepte l'accent qui insiste sur ses "r" et force les contours de ses mots. Sévastian s'amuse de sa caricature, s'installe, l'observe. Il attend qu'elle goûte pour faire de même, refuse de divulguer les effets de la mixture avant qu'elle ne les ait vécus la première. Des étincelles d'amusement pétillent dans ses yeux.

Il ne s'est pas contenu, sur ce cocktail, et s'il a bien réussi son coup Leah va sentir le liquide se faire solide contre sa langue puis, aussitôt l'aura-t-elle croqué, c'est en fumée qu'il se transformera, emmenant les arômes jusqu'au bord de ses narines avant de redescendre sous sa forme originale dans sa gorge. C'est une formule qu'il a testée il y a longtemps de ça, mais qu'il n'a jamais osé proposer au London. Ce n'est pas assez... rationnel, pour que les moldus ne s'en empare pas, et Sévastian préfère être en sécurité qu'une star de l'alcool.

Ses doigts s'emparent machinalement du verre tandis qu'il s'installe plus confortablement dans son siège. Il observe son interlocutrice un instant, presque timidement, avant de prendre une inspiration. C'est le moment où jamais ; le moment où rompre le silence, l'attente, la tension dont il ne sait se défaire. Le moment de montrer patte blanche et de se dévoiler, aussi. Car si Leah parle, le jeune homme n'ignore pas que ce n'est que partie remise.

« Je t'écoute, du coup. Vraiment. Mademoiselle "je ne suis pas comme les autres moldus". »

Un clin d'oeil joueur accompagne sa phrase, son ton chaleureux et amusé. Il est taquin, Sévastian, mais il ne se permettrait pas de piques. Certainement pas après la prévenance dont la jeune femme a fait preuve à l'instant. Il ajoute donc :

« Mais je ne veux pas que tu le fasses par obligation. Tu ne me dois rien, Leah. Ni excuses, ni explications. Et te confier ne doit pas être fait pour ça. »

Parce qu'il apprécie la demoiselle et voudrait en faire une amie, peut-être. Parce qu'il refuse d'une relation basée sur un système de rétribution mal placé. Parce qu'il ne veut pas qu'elle se sente acculée.

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Leah O'Malley
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Sam 21 Aoû - 16:06

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Sévastian & Leah
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Lui avait-elle coupé la langue ? Elle voyait bien qu’elle l’avait mis dans un tel état de panique qu’il n’osait même plus dire le moindre mot et elle avait beau s’excuser cette sensation ne partait pas. Avait-elle fait une erreur ? Aurait-elle du garder ce qu’elle savait pour elle ? Allait-il se mettre à l’éviter à présent ? Lorsqu’il prend enfin la parole, elle sent bien qu’il n’est pas tout à fait serein mais elle se sent déjà un peu plus soulagée soudainement, il avait l’air d’accord avec elle lorsqu’elle lui glissait qu’il allait devoir travailler ses réactions, elle lui arrache un rire cela suffit à la jeune femme qui laisse alors apparaitre un sourire sur ses lèvres tout en finissant de nettoyer avec son collègue, le silence s’installe de nouveau mais elle ne le rompt pas. Elle attend patiemment, lui laisse le temps dont il aurait besoin. Elle retourne sagement à sa place et puis finalement la langue du slave fini par doucement se délier de nouveau interrogeant la jeune femme sur le fait qu’elle connaissait déjà le monde magique. Elle ne comptait pas lui cacher la vérité, si elle était venue vers lui avec l’intention de lui faire comprendre qu’elle savait ce qu’il était ce n’était clairement pas pour le menacer ou ne rien dire en retour et le laisser ainsi. Bien sûr que non. Elle n’était pas cruelle Leah. Alors qu’elle sent toujours cette panique l’envahir et qu’il la supplie presque de ne rien dire alors qu’elle avait déjà tenté de le rassurer à ce sujet-là, Leah ne peut s’empêcher de poser sa main sur la sienne et d’essayer de l’apaiser du mieux qu’elle pouvait. C’était dingue de pouvoir ressentir les émotions de tout le monde, mais de ne pas être capable d’influer sur ces dernières, quoique cela pourrait s’apparenté à de l’imperium et Leah ne voulait pas contrôler qui que ce soit, elle aimerait juste pouvoir apaiser les cœurs et les esprits comme dans la situation actuelle. Cela dit ce n’était peut-être pas la meilleure idée qu’elle est eu au lieu de l’apaiser elle le fit sursauter et retira sa main aussitôt…

« Pardon, je ne voulais pas te faire peur… » Oh bon sang ce qu’elle était maladroite, elle avait l’impression de marcher sur des œufs et au lieu d’être légère comme une plume elle les écrasait tous… Elle tente alors d’expliquer entre les lignes le pourquoi elle ne dirait rien sans rentrer dans les détails pour le moment, avant de lui proposer de s’installer plus confortablement pour parler plus calmement de tout ça, est-ce que c’était le moment de faire de l’humour ? Mais elle n’est pas un faux pas de plus n’est-ce pas ? Elle est tout de même un peu rassurée lorsqu’il accepte, elle attend sagement qu’il finisse leur cocktail sans le déranger cette fois et souris lorsque Sevastian reprend la parole. « Ne t’excuse pas, c’est normal, c’est censé être un secret et les personnes comme moi ne sont pas censé être au courant en général, je comprends et puis… Je n’ai peut-être pas choisi la bonne entrée en la matière… » Reconnaissait-elle. A quel moment avait-elle pensé qu’il aurait pu bien réagir ? Elle ne savait pas, le souci c’est que c’était un sujet ultra délicat à aborder et elle ne se voyait pas dire, oh tu es un sorcier c’est cool, ma famille aussi !

« J’avais remarqué… » Cette remarque lui échappe dans un semi sourire lorsqu’il ajoute qu’il est souvent stressé en ce moment, avant de s’excuser une nouvelle fois et encore une fois alors qu’il ajoute que ses réactions sont excessives ce soir, Leah se sent coupable. « Ne t’excuse pas, c’est ma faute, c’est moi qui suis désolé. » Non mais ils faisaient un concours de celui qui s’excuserait le plus ? Ceci dit lorsqu’il reprend la parole pour dire qu’il va se ressaisir et l’écouter, la jeune femme lui offre alors un grand sourire avant d’aller s’installer sur l’une des tables dans le fond là où il y avait les canapés, oui non parce qu’autant se mettre bien hein ! Elle fut bientôt rejointe par Sevastian et leurs boissons et si elle n’avait aucun doute sur le fait qu’elle allait trouver ça très bon, elle s’exclamait déjà sur le côté visuel des cocktails en question ! « Et bien monsieur le barman, on ne se refuse rien ! » Dit-elle avec cet éclat particulier assez juvénile dans le regard. Elle prend le verre dans sa main et avant d’y goûter attend que le sorcier s’installe à son tour et vient doucement cogner son verre avec le sien avant d’ajouter « A nos petits secrets. » Glisse-t-elle dans un clin d’œil avant de tremper ses lèvres dans le liquide de couleur rosé et de savourer ce cocktail qui était tout simplement explosif et divin. On pouvait lire toutes les émotions de la jeune femme sur son visage, sa surprise, son amusement sous le fait que le liquide devienne dur l’espace d’un instant avant de disparaitre lorsqu’elle finit par croquer dedans… Leah alors retrouve presque l’émerveillement qu’elle éprouvait enfant pour la magie !

« S’il y a bien un avantage à connaitre ton monde, c’est bien pour ce genre de chose ! » S’exclamait-elle alors totalement ravie. « C’est délicieux ! » Confirmait-elle cela dit elle n’avait pas l’impression qu’il ait besoin d’être rassuré à ce niveau-là. Leah c’est exactement à quel moment la conversation va devenir sérieuse au moment même où elle sent l’émotion de Sevastian changer, son regard rencontre alors celui du sorcier. Elle sourit un instant à ses paroles. « Ça fais mystérieux hein. » Dit-elle alors avant de se mettre à rire légèrement avant de chercher par où commencer, cela dit elle n’a pas le temps d’ouvrir la bouche que Sevastian commence déjà à vouloir la rassurer, elle trouve l’attention totalement adorable. « Merci. » Répond-t-elle alors simplement dans un premier temps. « Mais ce serait un peu vache de dire, hey je sais que t’es un sorcier et puis de te laisser comme ça. » Ajoute-t-elle dans un sourire amusé. « Cela dit en vrai j’ai quasiment déjà tout expliqué, je… Suis venue au monde dans une famille de sorcier ou presque, la seule exception était mon père, c’est un moldu et j’ai hérité de lui, je n’ai aucun gène sorcier dans les veines. Cela dit ma mère est une sorcière ainsi que mes trois autres frères. J’ai grandis avec un immense espoir de découvrir Poudlard et j’ai vécu ce qui me semble être ma pire déception lorsque j’ai compris que je n’irais jamais ! » Si Leah disait cela sur un ton léger et amusée, cela n’en était pas moins la réalité. « Triste destin n’est-ce pas ? Une tragédie » Glisse-t-elle toujours sur le même ton. « Alors j’ai trouvé mon truc à moi. » Dit-elle alors en lançant un regard vers le piano. « J’adore ma famille, je les aime, mais j’avoue que quelque part, la musique m’a sauvé… » Dit-elle légèrement pensive…

« Pardon, je parle trop. » Se reprit-elle en se disant que c’était rare qu’elle se confie aussi rapidement à quelqu’un, oh elle n’était pas avare de mot la jolie serveuse, mais en générale il lui fallait un peu de temps pour se confier, avec Sevastian c’était étrange, comme si… Poussée par quelque chose d’invisible, elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance. « Et toi ? Tu viens d’où ? Qu’est-ce qui fait qu’un sorcier vient se perdre dans bar moldu ? » Demande-t-elle alors curieuse et bien consciente que ses questions peuvent dérangés et être hyper personnelle, elle ajoute. « Tu peux me faire la version courte, je ne t’en voudrais pas, toi non plus tu n’as aucune obligation de parler. » Non elle demandait pas à ce qu’il lui livre pourquoi il se sentait si mal, pourquoi est-ce qu’il était sur la réserve quasiment en permanence, cela lui appartenait et ils ne se connaissaient pas aussi bien, cela dit, il devait bien y avoir une raison pour que parmi tous les choix qu’il devait avoir à sa disposition, ce soit un bar moldu en plein cœur de Londres qu’il a choisi pour faire sa vie ? Attentive, Leah écoutait ses réponses tout en reprenant une gorgée de son délicieux cocktail !









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Lun 23 Aoû - 12:05
C'est une drôle de dynamique qui s'installe, un bras de fer étonnant dont la victoire irait apparemment à celui ou celle dont les excuses seraient les plus convaincantes ou les plus décisives. Parmi la nervosité qui le consume, Sévastian trouve l'énergie d'en être amusé, et c'est finalement dans un petit rire qu'il annonce sa volonté de l'écouter. De passer à autre chose. Ils n'ont, non, il n'a pas besoin de rester coincé là. Tout va bien ou presque. Leah n'a manifesté aucune intention néfaste, ce qui ne veut rien dire en soi, mais les dés en sont jetés et il ne peut qu'espérer que ses instincts ne se sont pas trompés; qu'elle est aussi bienveillante qu'elle en a l'air, que la sincérité qu'il lit dans ses yeux ne tient pas d'un excellent jeu d'acteur, que ses sourires ne sont pas feints et que sa compassion n'a rien du mirage. Tout est une question de confiance. Tout est une question de confiance mais la vie est rude pour les naïfs et son éducation comme son vécu lui ont appris que la méfiance était une arme plus efficace qu'une baguette ou qu'une dague. C'est un saut dans le vide. On pourrait croire qu'il est habitué, Sévastian, on pourrait croire qu'à force de tomber il a appris à voler, que les chutes ne lui font plus peur et qu'il s'est fabriqué des ailes à coup de désespoir, et pourtant la seule perspective du vide lui donne des sueurs froides.

Il se distrait donc, avec ce métier qu'il a appris un peu malgré lui, avec ces gestes précis et énergiques qu'il est en train de rendre automatique, avec cette pointe de folie et de créativité qui rend tolérable de vivre sans magie. Le Bellini prend une forme et une contenance et un goût, et Sévastian aligne précisément ses deux pailles et ses deux palmiers et ses deux tranches de citrons et ses - une, deux, trois...- huit mûres, qu'il glisse entières dans le mélange, pour le côté pulpeux. Son père ferait une syncope en le voyant, et ça lui met du baume au cœur.

Après quelques minutes, il s'approche en élégant serveur de la table attitrée, confortablement installée près des canapés.

« Et bien monsieur le barman, on ne se refuse rien !
- Je tiens à ne rien refuser à mes clients, surtout ! »

Un clin d'oeil joueur ponctue ses mots. Ses mains posent soigneusement les breuvages avant qu'il ne s'asseye, croisant les jambes pour poser son coude dessus. Son menton trône dans sa paume de main tandis qu'il observe Leah. Il voudrait qu'elle goûte, impatient qu'il est, comme un enfant qui offre une soupe de boue à ses parents et se tient tout tendu d'anticipation en les regardant, mais la demoiselle lève d'abord son verre et c'est d'un ton enjoué qu'elle entonne :

« A nos petits secrets. »

Eclat de rire. Sévastian secoue la tête d'un air amusé avant de répondre à son geste, claquant doucement les récipients ensemble, se délectant bêtement du tintement significatif qui s'ensuit. Plus encore, il s'enthousiasme de l'expression de la serveuse lorsqu'elle pose ses lèvres dans son cocktail. Et tandis qu'il justifie ses actions, il devine l'approbation dans son regard, et la joie dans ses joues, et il sait avant confirmation qu'elle a adoré sa boisson. Son propre sourire s'agrandit alors qu'il lui répond.

« Je suis d'accord. La magie, c'est fun et ça devrait le rester. »

Son regard se perd vers la droite, une seconde, puis il revient sur Terre.

« Et Merci ! Pour... tu sais, le cocktail. »

Une seconde d'hésitation.

« Pour le reste aussi. »

Pour sa douceur, et sa bienveillance, et l'effort qu'elle fournit à le rassurer. Pour ce moment et pour sa gentillesse, pour son humanité aussi. C'est dans cet état d'esprit qu'il se permet de l'interrompre, de répéter et d'insister qu'elle est libre de conter ou non le récit de son passé, parce que Sévastian connaît le poids des secrets et qu'il s'en voudrait de la forcer à les dévoiler. Leah semble du même avis. Elle le remercie, pour une raison qui lui échappe, mais persiste. Et signe.

« Mais ce serait un peu vache de dire, hey je sais que t’es un sorcier et puis de te laisser comme ça. »

Un nouveau rire lui échappe tandis qu'il hoche la tête, silencieux. Il ne voudrait pas l'empêcher de parler. Et parler, c'est ce qu'elle fait ensuite. Le barman boit ses paroles, en écoute le moindre son, croit déceler chaque petite douleur qu'elle ne s'autorise pas à formuler. C'est qu'il a du mal à imaginer. Naître dans une famille de sorciers, et ne rien manifester, être séparé de sa fratrie par un pont qu'on ne peut jamais vraiment traverser, observer pourtant ce monde merveilleux qu'on ne peut toucher...

« J’adore ma famille, je les aime, mais j’avoue que quelque part, la musique m’a sauvé… »

Et il comprend. Ou peut-être qu'il ne comprend pas, pas vraiment, mais il essaie et c'est peut-être l'important. Alors il acquiesce en silence, d'un air sérieux, parce que ce qu'elle a vécu serait un déchirement pour lui et qu'il tient à ce qu'elle voit sa sincérité. Apparemment c'est un échec.

« Pardon, je parle trop. »

Cette fois-ci, Sévastian secoue la tête.

« Non, non, pas du tout. Déjà, on a le temps, et puis c'est normal d'en parler. C'est un sujet compliqué, j'imagine, j'espère que ça ne t'a pas trop remuée d'en parler. Mais je suis d'accord avec toi. »

Ses yeux dégoulinent vers le piano et un sourire doux bourgeonne sur ses lèvres avant qu'il ne se retourne vers elle:

« Ta magie, c'est la musique. Et c'est beau aussi, je pense, même si ça ne remplace pas le reste. »

Il cherche les mots, les actions qui pourraient la réconforter. Il cherche ce qu'il pourrait dire pour aider, mais la situation est insoluble et il ne veut pas lui servir les éternelles platitudes qu'on lui a fait bouffer toute sa vie. Alors il hausse les épaules :

« Si tu veux... Si ça te dit, bien sûr, je peux te faire participer à l'élaboration de mes recettes ? Ce n'est pas comme la magie à proprement parler, mais ça s'en rapproche et... Enfin, c'est comme tu veux. »  

Et c'est désormais le moment. Le moment tant redouté de répondre à sa question, la question si légère d'apparence - « Et toi ? Tu viens d’où ? Qu’est-ce qui fait qu’un sorcier vient se perdre dans bar moldu ? » - mais dont le poids est pesant et lourd d'années de souffrance et de honte qu'il ne sait pas comment formuler. Sa gorge se serre. Leah a beau le rassurer, lui proposer la version courte, il n'y a aucun moyen de contourner la triste réalité qu'est la sienne. Comment le dire ? Comment raconter qu'il s'est enfui de chez lui, qu'il a été jeté dehors à dix-sept ans, qu'il n'est pas tout à fait légalement sur le territoire britannique, qu'il a vécu à la rue jusqu'à il y a... trois mois, tout au plus ?

Il se mord la lèvre. Boit une gorgée pour se donner du courage. En reboit une lorsque la première s'avère insuffisante. Un sourire nerveux bourgeonne sur ses traits tandis qu'il se redresse, en une inspiration.

« C'est... C'est compliqué. »

Tu es ridicule, Sévastian.

« Enfin ça ne veut rien dire, mais... »

Une troisième gorgée.

« Je ne m'entends...dais, pas très bien avec mes parents. Et j'ai décidé d'émigrer il y a quelques années, mais ça a été un peu plus compliqué que prévu. De fil en aiguille j'ai fini par trouver le premier boulot venu et... me voilà ! »

Il étend les bras en un rictus tendu, un petit rire coincé dans sa gorge. Un souffle aux allures de soupire détend ses narines tandis qu'il porte de nouveau son verre à ses lèvres.

« Ce n'est pas une histoire très reluisante, ni très rocambolesque, vraiment, mais... C'est la mienne. »

Une version édulcorée et filtrée de la sienne. Une version qui transforme les coups et la rue en détails insignifiants d'une vie sans intérêt. Ce n'est pas... Ce n'est pas qu'il ne veut pas lui dire, c'est que ses lèvres sont figées contre les vérités qu'il pourrait formuler, c'est que son esprit bloque les secrets qui pourraient le blesser. C'est que les démons qu'il pourrait laisser sortir sont plus effrayants encore que les mensonges qui lui échappent.

Alors il sourit, en sirotant son cocktail, et il regarde Leah avec une expression qui se veut calme:

« Tu voudrais aller plus loin, toi, dans la musique, ou ça te plaît bien ici ? »
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Sam 28 Aoû - 19:35

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Sévastian & Leah
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La culpabilité rongeait la jeune femme en cet instant. Elle sentait le mal être de Sevastian, elle sentait combien elle l’avait mis mal à l’aise, combien elle l’avait perturbé et cela avait été la dernière chose qu’elle souhaitait… Elle n’était pas idiote, elle s’était attendu à ce qu’il soit sur la défensive, elle s’était attendu à ce qu’elle le trouble oui… Mais elle ne s’était pas attendu à ce déferlement d’émotion qui l’avait envahi tout à coup. Cela lui tenait donc à cœur de s’excuser et de faire tout son maximum pour qu’il comprenne qu’elle n’était pas une menace. Est-ce que cela fonctionnait ? Peut-être pas totalement mais alors qu’il se concentrait sur les cocktails, Leah sentait que doucement il reprenait le contrôle de ses émotions. Quant à elle, elle était partie en quête d’un endroit où ils pourraient s’installer pour déguster le cocktail parfait qui émerveillait ses papilles à chaque seconde ! Alors qu’elle le complimentait à propos de ce dernier, son sourire s’agrandit alors qu’il dit une phrase qui faisait totalement echo en elle. C’était ce qu’elle ressentait depuis gamine, pour elle magie c’était fun, elle savait que ce n’était pas juste ça, mais entendre un sorcier être d’accord sur sa manière de voir les choses lui faisait plaisir !

« Tout à fait ! » Lâchait-elle avant de reprendre une gorgée lui offrant un sourire plus doux et compatissant alors qu’il la remerciait pour le cocktail mais aussi pour le reste, Leah se contenta de hausser les épaules. « C’est normal. » Répondait-elle simplement et alors qu’il revient sur le sujet qui leur importait à tous les deux ce soir, non sans précisé qu’elle était libre de parler et qu’il ne la forçait en rien, ce à quoi Leah le remerciait mais lui rappelait que ce serait pas cool de l’avoir teaser de cette façon et de ne rien lui dire du tout, ils étaient au moins d’accord là-dessus. Ce qu’elle ressent en parlant à Sevastian c’est de la compassion. Ce qu’elle ressent c’est aussi de la compréhension et ses émotions la touche, plus qu’il ne sans rend compte et pour cause, puisqu’il ignore tout de son don d’empathe pour le moment. Sevastian est quelqu’un de vraiment différent de tous les sorciers qu’elle côtoie, il a quelque chose particulier mais elle ne saurait dire ce que c’est réellement, mais cela lui plait beaucoup ! Elle se confie facilement comme cela ne lui était jamais arrivé avant aujourd’hui. Elle s’excuse d’autant parler, elle ne voulait pas l’assommer non plus avec ses histoires, elle secouait la tête aux propos du sorcier.

« Non pas du tout, je suis à l’aise avec le sujet à présent, je ne dis pas que c’est facile à vivre, mais c’est quelque chose qui ne changera jamais, je préfère alors m’émerveiller des petites choses au quotidien, comme ton cocktail ! » Lâchait-elle avec un grand sourire, elle hoche la tête lorsqu’il finit par dire que sa magie c’était sa musique mais que cela ne remplaçait pas le reste, c’était tout à fait ça et sa proposition… Leah en avait des étoiles dans les yeux. « Oh tu ferais ça ? » Elle était totalement touchée par son geste. « J’accepte volontiers ! » Elle était curieuse avec une pointe d’excitation à l’idée qu’elle pourrait l’aider avec ses recettes. Ne désirant pas tout déballer d’un coup, Leah préféra alors l’interroger à son tour, mais si elle sentait que cela ne sera pas facile pour lui, elle en a la confirmation à travers ses émotions… Voilà pourquoi elle préfère lui laisser le même choix qu’il lui avait offert quelques instants plus tôt, elle ne voulait pas le forcer à se confier, ce n’était pas le but, mais elle était curieuse et elle voulait apprendre à le connaitre. Sera-t-il un jour assez à l’aise pour en parler ? Même si ce n’était pas avec elle ? En le voyant boire une gorgée, puis une seconde, Leah allait se reprendre lui dire que ce n’était rien qu’elle pouvait se contenter du silence, mais finalement il prend la parole. Cela dit elle allait devoir effectivement se contenter de la version courte… Dans le monde sorcier, il y avait des raisons évidentes de ne pas s’entendre avec ses parents… Bon dans le monde moldu aussi, mais il y en avait une qu’ils n’avaient pas…

« Laisse-moi deviner… Une famille de sang pur ? » Les mots lui échappent et elle se mord la lèvre un instant. « Pardon si je suis indiscrète, tu n’es évidemment pas obligé de répondre, il y a plein de problème qu’une famille peu avoir d’ailleurs. » Elle sait juste que les familles de sang pur c’est compliqué et elle en avait entendu des histoires, certaines font même froid dans le dos… « Je suis ravie que tu ais débarqué ici en tout cas ! » Evidemment elle l’était moins pour ses problèmes nous n’allions pas nous mentir. « Ne minimise pas ce que tu as vécu, chacun à son histoire, c’est ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes aujourd’hui. » Reprend-t-elle alors. « Une histoire n’a pas forcément besoin d’être reluisante ou rocambolesque, tu trouves que la mienne l’étais ? » Non la sienne était simple, rien de trépident non plus… Doucement, le sujet change tandis qu’il la questionne à propos de sa musique et Leah n’insiste pas, il lui parlera un jour, s’il se retrouvait prêt, mais jamais elle n’osera insister.

« Ça me plait bien ici. » Répliquait-elle alors. « J’aime le fait que c’est un endroit très familier, très proche des gens qui viennent ici, ce que je fais me convient tout à fait, à vrai dire… faire des tournées et remplir des stades me terrifieraient je pense. » Lâchait-elle en riant légèrement. « Je… Je ne sais pas si c’est quelque chose que je pourrais supporter… » Lâchait-elle songeuse un instant en pensant à son don… Des milliers de gens à un seul endroit lui envoyant leurs émotions au même instant ? Leah n’avait aucune idée de ce que cela pourrait donner, quand bien même ce serait des bonnes ondes est-ce que cela ne serait pas trop ? « Et toi ? Tu es devenu barman pas réellement par choix si je comprends bien, est-ce qu’il y a un métier qui te faisait envie ? Quelque chose que tu rêvais de faire depuis tout petit ? » Demandait-elle en espérant que cette question était assez éloignée de son histoire pour pas qu’il se sente mal, elle s’en voudrait de mettre une fois de plus Sevastian dans l’embarras.









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Lun 6 Sep - 17:30
A vrai dire, Sévastian craignait que sa proposition ait l'effet inverse de ce qu'il souhaitait. Leah n'ayant jamais pu réellement toucher à la magie, son invitation pouvait aussi bien l'enthousiasmer que la désespérer, et c'est avec une impatience gorgée de nervosité qu'il a attendu la réponse. Le sourire ravi de la serveuse lui en arrache un semblable, et il cherche à faire taire le soupir de soulagement qui enfle dans ses poumons. Ouf. Pas un loupé, donc. Il n'a pas mis les pieds dans le plat, n'a pas remué le couteau dans la plaie... Tout va bien. Tout va bien.

Pour une fois, il n'a pas la sensation de se mentir à lui-même en répétant ce mantra. La situation n'est pas catastrophique. La découverte de sa collègue n'est pas une hécatombe. Il n'est pas de retour à la case départ et s'il en croit l'échange étonnamment tranquille qui vient de se dérouler, peut-être ce moment a-t-il finalement été l'occasion d'apprendre à connaître Leah. Il n'y a rien de négatif ici. Il n'y a rien de négatif ici et, si la voix insidieuse de son esprit lui souffle un danger incertain, il est tout de même capable d'observer le tableau de ce moment et de se proclamer : "Ce n'est rien".

"Tes proches ne t'ont jamais proposé ça ?", s'enquit-il.

Parce que ça le surprend un peu, à vrai dire. Sévastian a toujours pris son rôle d'aîné très à cœur - sauf quand tu les as abandonnés - c'est vrai, mais il lui semble étonnant de ne pas offrir à sa cadette un goût de ce monde merveilleux qu'est celui de la magie. Il n'est personne pour juger bien sûr - vraiment personne. Il sait que ce sont des propositions qui viennent difficilement aux sorciers, quand bien même ils seraient nés moldus. La scission entre les deux univers est si ferme qu'il est difficilement concevable de les relier. C'est un travers auquel le jeune homme n'est devenu sensible que récemment, plongé chez des gens qui ne le comprendraient pas, pour qui magie est synonyme d'hérésie, à se demander comment retrouver un peu de cette étincelle là où les flammes ont interdiction de brûler. Le cocktail, c'est un peu ça aussi.

Un sourire tendre courbe ses lèvres alors qu'il se penche sur la table, tranquille :

"En tout cas, je le ferai avec plaisir. La prochaine fois que je me dégage du temps libre, je te le dis au boulot ?"

C'est que Sévastian n'a (toujours) pas de téléphone. Le budget est petit et l'investissement immense, et il n'a toujours pas pris le temps - l'argent - de s'en acheter un. En plus, il a du mal à s'imaginer avec. C'est un aveu final, au fond, l'acceptation ultime de son statut d'infiltré parmi les moldus, et puis il ne sait pas s'en servir, et puis... Ce n'est pas le sujet.

Non, le sujet, c'est son passé, son passif, l'ombre opaque qui se projette sur son existence depuis sa naissance. Le sujet, c'est son enfance, son adolescence, ce parcours chaotique qui le mène à un endroit où il n'a pas sa place. Le sujet, c'est tout ça, et c'est comment il le formule. Leah n'est qu'une connaissance. Il l'apprécie, vraiment, et il est certain d'en faire plus un jour - une amie, une proche ? - mais les mots sont difficiles et les articuler impossible. Alors il ment. Il contourne la vérité et projette sur elle une lueur bien orientée, cherche une image différente sans vraiment le formuler. Ses mots peignent un tableau plus doux que la réalité, plus simple; et pourtant ce n'est pas joyeux.

« Laisse-moi deviner… Une famille de sang pur ? »

Un éclat de rire lui échappe :

« Wow, comment t'as deviné ? »

Son ton est sarcastique et léger. Il laisse son visage s'ouvrir à un humour sans concession. C'est que les destins se ressemblent parmi l'aristocratie, et les discours rapportés à Leah ne doivent pas beaucoup varier à leur sujet. Elle s'excuse de son indiscrétion, lui s'en amuse :

« Oh, tu as raison, mais les sang-purs... On est spécialisés dans un type de merde bien précis, tu crois pas ? »

Sévastian fait attention à l'amertume qui le gangrène à ses paroles, maintient un ton léger sans savoir qu'il ne peut rien lui cacher. Un sourire amusé éclaire son visage alors qu'il reprend une gorgée de son cocktail. Ca le soulage, ça l'apaise. Même s'il n'a rien dit à la serveuse de ses anecdotes les plus sombres, celles-ci ont le don de lui revenir en tête dès qu'il les mentionne et... Il reprend une gorgée.

Leah en profite pour le rassurer, pour reprendre ses mots et les réarranger, insister sur sa légitimité. Ca le marque, bêtement, parce que c'est si simple, si profondément gentil qu'il ne sait trop comment y réagir. La bienveillance qui caractérise sa collègue le perturbe. Il n'est pas habitué, peut-être, pas préparé à y répondre.

« Une histoire n’a pas forcément besoin d’être reluisante ou rocambolesque, tu trouves que la mienne l’étais ?
- Eh, à ta manière... Mais tu as raison. Les histoires existent et c'est suffisant. »

Elle ignore les rebondissements qui parcourent la sienne. Elle ne sait pas combien les aventures traversées se sont transformées en écueils, contre lesquels il s'est abîmé avant d'échouer, lessivé, sur les rives de ce bar. Elle ne sait pas mais elle a raison, dans tous les cas. Les souffrances ne se mesurent pas, les douleurs ne sont pas matière à compétition et les fissures de chacun ne sont aucun prétexte à comparaison. Il hoche la tête. Cherche à rebondir. C'est que le sujet est lourd et qu'il voudrait du léger, rien qu'un peu, voudrait aussi apprendre à la connaître, à partager avec elle un peu de leurs univers.

La question sur la musique lui vient toute seule. Il est vrai que Leah est si passionnée qu'il la verrait bien dans une grande salle, pleine de coeurs battants et de cris et de vie et...

« Ça me plait bien ici. »

Oh. Oui, il peu comprendre pourquoi. Le London a une atmosphère particulière, tendre, chaleureuse, qui met à l'aise et donne envie de rester, de s'installer. De revenir. C'est peut-être pour ça qu'il s'épanouie autant ici. Et puis les explications qui suivent... Il imagine. Il entend.

« Oui, je pense que ce serait vertigineux. Il suffit de voir combien de grands artistes meurent jeunes pour se rendre compte d'à quel point ça peut être flippant, et dangereux aussi. Je comprends. »

C'est vrai que cette vie-là correspond bien à Leah. C'est une fille simple, dans le bon sens, joyeuse et enthousiaste de tout. Elle n'a pas besoin de plus. Elle n'a rien à prouver. Elle existe, et elle vit, et elle joue, et elle chante, et ça lui suffit. Sévastian aimerait en faire de même.

« Et toi ? Tu es devenu barman pas réellement par choix si je comprends bien, est-ce qu’il y a un métier qui te faisait envie ? Quelque chose que tu rêvais de faire depuis tout petit ? »

La question le prend de cours et la réponse est plus douloureuse qu'il ne le souhaiterait. Il hoche la tête, pourtant, et c'est sans hésiter qu'il enchaîne :

« Auror. »

Un sourire nostalgique s'empare de ses traits et il hoche la tête en buvant encore un peu de son cocktail. Ca fait mal, de le reconnaître, mais ça fait du bien aussi. Ce sont des pensées qu'il ne s'est pas autorisé à nourrir jusqu'à aujourd'hui, des espoirs qu'il a éteint, des braises qu'il a étouffées. Les raconter, c'est aussi les laisser exister, et même si ce projet lui semble désormais hors de portée, il n'a pas de scrupules à en parler. C'est un deuil, un deuil qu'on fait en lui autorisant à être, tout simplement, à prendre de la place et des paroles et du temps.

« J'ai toujours voulu être Auror, confie-t-il donc tendrement. C'est... Je sais pas, c'était une vocation peut-être. C'est totalement compromis à l'heure actuelle, mais j'ai beaucoup travaillé à Durmstrang pour pouvoir avoir la qualification ! »

Il retient un rire, parce que tous ses efforts sont désormais éparpillés dans le néant, et occupe ses lèvres avec une gorgée de boisson.

« Mais j'aime bien le métier de barman. Je vois du monde, je m'amuse, et puis c'est un peu créatif aussi ! Alors ça n'a rien à voir avec le fait d'être auror, mais je suis sûr que je trouverai un moyen différent de m'engager comme je le souhaite. »

En rejoignant l'Ordre, par exemple. Un sourire étire ses lèvres alors qu'il lève son verre :

« Un toast au London Bar ? »

C'est le lieu de son rêve, à elle, de ses espoirs à lui. C'est le lieu tranquille où ils espèrent s'épanouir longtemps. C'est le lieu de leur rencontre. Peut-être bien que ça mérite un toast.
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Leah O'Malley
Leah O'Malley
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Dim 17 Oct - 14:37

"Tu protèges dans ta forteresse
Tes secrets par milliers"
Sévastian & Leah
Quelque part en 2017

Leah était touchée par la proposition de Sevastian, elle aimait tellement la magie que dès qu’on lui proposait une activité qui s’en approchait elle ne se faisait jamais vraiment prier bien au contraire. Alors qu’il lui propose de participer à l’élaboration des recettes cela lui faisait très plaisir, surtout que cela démontrait également une certaine confiance envers elle de la part du sorcier. A la question du sorcier, un sourire emplit de tendresse en pensant à sa famille s’installe sur son visage. « Si bien sûr, mais ce n’est pas toujours facile de rendre accessible un exercice magique à une personne qui ne possède pas vraiment de pouvoir magique. » Explique-t-elle alors. Bien sûr que dès qu’ils le pouvaient ils avaient toujours mis un point d’honneur à inclure Leah, malheureusement c’était beaucoup trop rarement à son goût, elle aurait aimé pouvoir faire tous ce que ses frères et sa mère savent faire, quand bien même elle est heureuse d’être la seule à tenir de son papa quelque part. Elle souriait de plus belle alors qu’il lui répondait qu’il le ferait avec plaisir et elle hocha la tête à l’affirmative lorsqu’il lui demanda si la prochaine fois qu’il se dégage du temps libre il pourrait le lui dire.

« Sinon tu peux également m’envoyer un hibou. » Elle vivait avec des sorciers elle avait forcément ce qu’il fallait à la maison de ce côté-là et surtout elle savait également envoyer des lettres pour le coup, elle pouvait parfaitement s’adapter. Pis elle n’allait pas lui demander s’il avait un téléphone portable, elle connaissait bien assez les sorciers pour savoir que ce n’était pas forcément simple pour eux de s’en servir, ses frères ça allait, mais alors sa mère… Heureusement qu’elle l’aimait très fort n’est-ce pas ? Le sujet dévia doucement sur le sorcier en question, son passé, la jeune serveuse était curieuse d’en découvrir un peu plus sur lui, mais elle ne savait pas trop si elle pouvait ou non poser ce genre de question, elle préférait alors ajouter qu’il n’était pas obligé de répondre, d’ailleurs, sur le peu qu’il confiait la jeune femme comprenait quand même pas mal de choses, comme le fait qu’il venait d’une famille de sang pur, pas très dur à deviner cela dit avec les indices qu’il lui avait laissé. Le rire qui sorti de ses lippes le lui confirmait très rapidement.

« Oh j’ai entendu pas mal de choses en ayant une famille majoritairement sorciers. » Répondait-elle avec un sourire complice quand bien même sa question était plus sarcastique qu’autre chose et qu’elle n’avait pas vraiment besoin d’y répondre. Elle s’excuse tout de même, elle ne voulait pas être indiscrète, mais Sevastian lui répond qu’elle à raison, elle se laisse à rire légèrement en entendant la suite de sa phrase. « Oui effectivement… Cela dit il y en a certains pour qui cela se passe bien heureusement. » Mais elle avait bien conscience que c’était quand même assez rare et que dans la plupart des cas c’était quand même assez compliqué. Et alors qu’il s’excuse que son histoire n’a rien de reluisante, ce dont Leah doute sérieusement mais elle ne comptait pas insister, en revanche, elle tient à le rassurer sur le fait qu’aucune histoire n’a forcément besoin de cela, bien au contraire, Leah elle-même menait une vie très simple. Sevastian finissait par la rejoindre à ce sujet. Il dérivait d’ailleurs interrogeant la jeune femme sur ce qu’elle aimerait pour sa vie professionnelle, elle confiait alors aimer sincèrement cet endroit et ne pas vouloir forcément plus que ce qu’elle avait déjà.

« Oui, je pense que ce serait vertigineux. Il suffit de voir combien de grands artistes meurent jeunes pour se rendre compte d'à quel point ça peut être flippant, et dangereux aussi. Je comprends. » Ce n’était pas la seule raison qui ferait qu’elle aurait du mal mais effectivement, il avait totalement raison. Ajouté à tout cela, l’empathie don elle était doté et c’était tout simplement invivable… Voilà pourquoi Leah se sentait si bien dans le cocon douillet qu’était le London Bar ! En retour elle finissait par l’interroger également pour savoir de quoi rêvait réellement le sorcier puisque barman semblait avoir été le choix qui se proposait à lui mais sans plus d’ambition que cela. A quoi elle s’attendait ? Elle ne savait pas vraiment après tout, tout était possible, mais Auror ? Cette réponse la surprenait… Son frère Sean était auror et c’était dingue mais elle n’imaginait pas du tout Sevastian dans cette branche là sans savoir réellement pourquoi. Elle sent que cet aveu lui fait autant de bien que de mal et elle ne sait pas trop comment réagir.

« Ah oui ? C’est marrant tu parles à une filles d’auror et de policier, l’un de mes frères l’est également ! » Ah elle était plutôt bien entourée dans la famille ya pas à dire. Elle l’écoute attentive alors qu’il reprend sur le sujet. « Peut-être que plus tard tu pourras y songer de nouveau ? » Espérait-elle alors pour lui, même si on n’allait pas se mentir, une part d’elle espérait le garder en tant que collègue également, c’est qu’elle s’attachait assez rapidement la petite serveuse. Et alors qu’il revient sur son nouveau métier de barman, Leah finit par hocher la tête. « Je te le souhaite en tout cas. » Alors qu’elle allait porter son verre à ses lèvres, Sevastian en profitait pour porter un toast au London bar, elle levait alors son verre également. « Au London bar ! » Répondait-elle avant de venir boire une gorgée.









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