Elle est assise, observe du coin de l’œil son frère... Encore entrain de faire un caprice. Toujours là à bouder dans son coin, à faire le sombre et le torturé et, évidemment, les parents sont autours de lui à essayer de le dérider. Pourquoi est-ce qu'ils ne voient pas que c'est exactement ce qu'il veut ? Il boude, on s'occupe de lui et il boude encore un peu plus comme ça on a vraiment l'impression que c'est pour quelque chose de sérieux. Oh elle a bien essayé, elle aussi, de lui remonter le moral. De venir jouer avec lui quand elle était encore gamine et innocente... Mais il faut se faire à l'évidence, Hyacinthe n'écoute rien tant que son propre malheur. Il se oint dans son malheur ! Il adore son malheur ! Il ne vit que pour ces moments où il est l'individu le plus malheureux du monde car, alors, le monde entier ne tourne qu'autours de lui. Ce qu'il peut l'énerver cette chouineuse. Alors elle s'est assise et elle boude. Enfin non, elle est punie... mais elle boude aussi. C'était mieux les paillettes dorée. Elle l'avait dit et elle avait raison. Argenté c'est froid, c'est triste, ça ne ressort pas. Doré c'est beau, c'est lumineux... et tant pis pour le nez de Hyacinthe. « - Il a qu'à le garder violet son nez ! Comme ça il aura toujours une raison d'être malheureux ! Ce sera... » « - Face au mur et en silence Nymphéa. Tu es punie jeune fille. » Ce sera bien fait. chuchote-t-elle.  Néanmoins elle fixe à nouveau le mur et bientôt un sourire malicieux apparaît sur son visage. Elle est presque sûr qu'elle a fait de la magie. C'était forcément de la magie... si elle fait de la magie alors elle est comme maman ! Elle aura une baguette magique, elle ira à Poudlard... et pas Hyacinthe ! Hyacinthe ne fait pas de magie ! Il n'ira pas à Poudlard et elle n'aura pas à partager cet endroit avec lui. Rien que ça, c'est une bonne nouvelle. Un lieu où Hyacinthe le malheureux ne traînera pas son désespoir et sa mauvaise humeur. Un lieu où elle pourra être juste Nymphéa et pas : la petite sœur de Hyacinthe. Finalement, c'était une bonne journée !


Depuis qu'ils avaient atterrit Nymphéa n'avait pas ouvert la bouche. Elle fixait son frère avec un regard mauvais. Les taches de chocolat sur son t-shirt avait été enlevé discrètement dans les toilette par un sortilège... mais elle ne pouvait pas pardonner à Hyacinthe son affront. Il était sorcier. Adieu Poudlard en solitaire ! Adieu promesse d'un lieu sans lui ! Adieu tout ses projets d'avenir ! Le collège ne serait qu'une pâle copie de la primaire... elle serait toujours dans l'ombre de se frère si talentueux, le professeur attendrait encore qu'elle est les même notes que lui et ils seraient toujours déçus de voir qu'elle n'a pas le même capacité que Monsieur premier de la classe je révise même pas. Papa et maman serait encore béa devant son bulletin et on s'attarderait à peine sur le sien. Alors à mesure qu'ils arrivaient proche de chez leur cousin, Nymphéa c'était mit à tenir un nouveau discours : « - Je veux pas aller à Poudlard ! Je veux aller à Mahoutokoro ! Avec mes cousins! » Et sa pauvre mère avait soupiré, et son pauvre père avait levé les yeux au ciel. Ils le savaient, cela serait le discours de l'été... pire les cousins s'entendaient bien avec la petite et nul doute qu'ils l'encouragerait dans cette fois. « - Non, Nym'. Ta mère et moi nous préférons que tu ailles à Poudlard... et il est hors de question qu'une petite fille de onze ans parte étudier à l'autre bout du monde. » Alors elle se renfrognait, fronçait les sourcils... et revenait à la charge un quart d'heure plus tard. Elle ne voulait pas aller à l'école avec Hyacinthe ! Elle voulait aller à Mahoutokoro ! Elle voulait étudier à Hong-Kong ! « - Mahoutokoro est au Japon, ma princesse. » « - Alors je veux étudier au Japon! » Un nouveau soupir. Les vacances commençaient bien...


La rentrée aurait put être plus agréable. L'idée de partager l'école avec son frère n'avait jamais cesser de l'agacer. Elle avait tout fait pour convaincre ses parents de l'envoyer étudier à l'étranger pendant deux ans... mais rien n'y avait fait. Ce fut Poudlard. Au moins n'était-elle pas dans la même maison. C'était déjà un point positif. Assise avec les autres premières années de sa maison, elle écoutait attentivement les élèves plus âgé parler. Finalement, voyant l'opportunité d'une blague, elle lança une petite phrase à haute voix. Un petit silence, suivit des rires des plus vieux. Ouf, elle avait réussit à faire son entrée. « - Dis-donc, t'as de l'humour toi. Tu t'appelle comment? » Un sourire emplit de joie : « - Nymphéa... mais vous pouvez m’appeler Nym ! » « - T'es trop choupi, Nym. » Une main qui lui ébouriffe les cheveux, une grande. Elle est choupi ? Hmm... ça ne ressemble pas à un reproche. Elle peut être choupi, elle suppose. Si ça suffit à faire oublier qu'elle a un grand frère et que ça lui permet de tracer sa propre voix dans l'école. De toute façon il y a tellement d'élève ici, ce n'est pas la primaire. Quelle chance y-a-t-il qu'il projette l'ombre de ses ambitions sur la petite Nymphéa ? Pleine de défis, elle jette un regard dédaigneux à son frère de l'autre côté de la Grande Salle. Finalement il n'a qu'un an d'étude en plus qu'elle ici, à peine dix mois d'écarts. Elle fera une différence, ici ils ne jouent pas devant leur parents, ce sont les autres élèves qui choisissent qui est populaire et qui ne l'est pas... et elle est presque certaine que sa bonne humeur fera la différence avec le caractère renfrogné de son frère.


« - Nym ? Tu te ramènes ? Les bièraubeurres vont pas se porter seule dans la salle commune! » Un léger rire lui échappe. « - Et bah alors ? Monsieur le meilleur gardien de Poudlard n'a plus de force? » « - Oh tais-toi et porte. » Elle tire la langue, c'est sa dernière année. Il a dix-sept ans, elle en a tout juste quinze. Cette année ils ont remporté la coupe de Quidditch et il est aux anges. C'était leur dernier match de la saison. Il parle de passer les qualifications pour entrer dans une équipe pro. « - Et dans deux ans c'est ton tour, Mini-Chang. » « - M'appelle pas comme ça! » Il rit, fait passer l'alcool sous son bras pour lui ébouriffer les cheveux. « - Désolé, Nym'. » Elle a toujours beaucoup aimé son rire, le trouvant chaud et rassurant... Néanmoins il a deux ans de plus qu'elle. Il s'arrête un moment devant l'entrée de la salle commune. Un moment de flottement. « - C'est con quand même... » Elle lui aurait bien demander ce qui était con, mais une bouche vient de se poser sur la sienne. Surprise. Le rouge lui monte aux joues. « - J'aurais dut te demander de sortir avec moi à la rentrée... mais... enfin c'est ma dernière année et j'voudrais pas que tu te trouves embarqué dans une histoire à distance alors que... enfin, soyons honnête... j'dois pas être le seul crétin à être amoureux de toi... bref... j'voulais pas quitter l'école sans t'avoir embrasser... j'suis désolé, Nym'. J'aurais dut demander... » Elle fronce les sourcils. Il s'arrête. « - C'est vrais que tu es con. J'aurais dit oui ! » Il rit, il à l'air tellement triste. Elle est se sent désolée. « - Tu pourras toujours me briser le cœur quand je rentrerais à Poudlard. » Un nouveau rire, un peu amer. « - Au moins ça donnera l'occasion à un crétin de te consoler en Septembre... »


La rupture avait eut lieu deux semaines avant la rentrée. Il avait prit l'initiative. Elle avait pleuré. Deux semaine entière à sangloter dans sa chambre et à se faire consoler par sa mère et son père. En désespoir de cause ces derniers était arrivé avec un petit panier la veille de la rentrée. Dedans une minuscule boule de poils aux grands yeux vert et dépourvu de queue. « - A défaut de t'envoyer à Mahoutokoro, on a fait venir un chat du Japon... Bon en fait il vient d'un élevage dans le Speyside... mais ça reste un chat japonais... » « - C'est un bobtail papa... » elle avait marqué une petite pause, sortant l'animal de son panier. « - Et il est adorable. » Sa voix c'était étranglé et elle avait recommencé à pleurer en serrant son petit compagnon dans les bras. Son père lui avait fait un câlin, dépasser par les événements... Est-ce que ce sera toujours comme ça ? Interrogea-t-il sa femme d'un regard. Cho lui répondit par une grimace qui n'était guère encourageante. « - Nous pensions aller au cinéma ce soir, tu viens avec nous Nym'. Ça te fera du bien. » Le film eut au moins le mérite de faire de la distance avec le chaton, suffisamment pour qu'elle soit pressée de rentrer et de le retrouver. Cho ne dit jamais si c'était les faits avaient été calculé... mais au moins Nymphéa ne pleura pas du reste de la soirée ce qui fut un soulagement général pour le reste de sa famille. L'animal, surnommé Mogui, fit sa première entrée à Poudlard avec sa maîtresse... et, comme l'avait prédit son ancien petit ami, un jeune crétin ne tarda pas à tenter sa chance pour remonter le moral de la demoiselle. Nymphéa retomba amoureuse et pleurait à nouveau quatre mois plus tard dans les bras de sa meilleure amie.


Petite, Nymphéa aurait tout donner pour voir son frère disparaître dans la nature. Aujourd'hui elle était juste furieuse... et inquiète. Sa mère tournait en rond, tout le monde leur répétait qu'il était sûrement arrivé un drame au jeune homme... et Nym' n'en pouvait plus d'imaginer la liste des malheurs qui aurait put arriver. Elle haïssait Hyacinthe. Pourquoi avait-il fait ça ? Lui et son putain d'instinct de Drama Queen... Quand leur mère était arrivée avec la vidéo, quand elle leur avait montré ce jeune chanteur se déhancher sur scène, la jeune fille avait faillit s'étrangler. Il avait osé ! Osé disparaître dans la nature pour devenir un mauvais chanteur et ne pas les prévenir. Pire ! Il avait osé laisser leurs parents se ronger les sangs, leur mère pleurer chaque nuit par sa faute ! Quel... mais quel con ! Il avait tant besoin de voir le monde tourner autours de lui pour ça ? Est-ce qu'il serait seulement revenu un jour ? Si il n'y avait pas eut la vidéo, est-ce qu'ils auraient tous dut vivre avec l'idée qu'il était mort ou pire ? Ce jour là Nym' avait prit une décision : il était hors de question qu'elle adresse encore la parole à cet égoïste, pas tant qu'il ne se serait pas répandu en excuse devant leurs parents et elle. Pas tant qu'il ne serait pas repentit pour les nuits d'angoisses, pour les moments passer à rassurer leur père et leur mère, pour les pleurs qui avaient ravager leur famille par son égoïsme. Comment pouvait-on être aussi égoïste de toute façon ?


Sa main est serrée sur sa baguette, elle inspire difficilement. « - Ça va, Nym'? » Un signe de la tête. Non. Elle a peur. C'est la première fois qu'elle va sur le terrain avec l'Ordre. Elle ne s'attendait pas à y retrouver son premier amour, elle ne s'attendait pas à avoir aussi peur. Elle, l’apprentie auror. « - Ça va bien se passer. » Il sourit. Il a toujours un sourire si charmant. Peut être qu'ils auraient dut essayer cette histoire à distance. Elle l'invitera à prendre un café après cette mission. Tout va bien se passer... Elle s'accroche à cette idée. Tout va bien se passer. Ce ne sont que des rumeurs, quelle chance y a-t-il qu'une véritable attaque ait lieu aujourd'hui ? Merde, si j'y passe aujourd'hui j'aurais pas eut le temps de hurler sur Hyacinthe... Ça fait combien de mois qu'elle l'ignore ? Elle n'a plus vraiment le temps de réfléchir, un craquement. Un transplanage ? Ici ? Merde! Tout c'était accéléré. Ils étaient quatre membre de l'Ordre. Cinq mangemorts. Les sorts avaient volé, une échauffourée. Des éclairs vert, des éclairs rouge. Ils se battent pour tuer.  La peur est toujours là, mais en sourdine. Nymphéa n'est plus que concentration. La même que lors des match. Rien ne compte à part les mouvements. Et puis... elle le voit. L'éclair vert qui le frappe en pleine poitrine. Elle crie, un nom. Pourquoi ? Il n'avait que deux ans de plus... il était si jeune, elle devait l'inviter à prendre un café. « - On se repli! » Elle observe le corps. Elle peut au moins transplaner avec lui. Elle a le temps. Elle lance un dernier sort, court, plus vite. Un éclaire vert la frôle. Ne t'arrête pas. Sa main se referme sur le poignet dont les dernières vague de chaleur s'échappe. Elle transplane. Les larmes ravage son visage quand elle apparaît au point de rendez-vous. « - Nymphéa! » Une pair de bras. Une odeur familière. « - Maman... »