“L’aube qui s’élève lentement dans le ciel, l’image de la naissance et du renouveau... C’est ce que représente ton prénom ma chérie et Iris, c’est cette jolie fleur qui mène au Paradis. On raconte que c’est un endroit où il n’y a ni tristesse, ni chaos. La joie et la félicité y règnent, les oiseaux chantent en harmonie et le paysage est d’une beauté à couper le souffle.” “C’est là où vont les gentils moldus quand ils meurent c’est ça ? Et les méchants ils vont où alors ?” Demandais-je alors toute hésitante. Dès cet instant, j’ai vu la malice se refléter dans le regard de maman. “Dans un endroit terrifiant qu’on appelle l’Enfer. Le maître des lieux s’appelle Satan et si tu n’es pas sages...Il te pique les fesses avec une fourche ! ” Effrayée dans mon lit, j’avais poussé un cri d’effroi et je m’étais réfugiée sous ma couette. Comme j’ai du sang-moldu venant de mon grand-père, j’étais tout de suite persuadée que ça pouvait m’arriver à moi aussi. C’est connu, les enfants tombent facilement dans le panneau. “Pff maman c’est nulle ton histoire, elle fait même pas peur !” “Qu’est-ce que tu fais-là toi ? Au lit ! ” “Maiiis maman ! Je m’ennuie-moi !“ “Laisse-moi terminer avec ta soeur et j’arrive ! Et puisque tu fais le malin, j’en aurais une spécialement pour toi…” Ça c’est mon frère, Ethan, de deux ans mon aîné. Il n’a pas tellement changé jusqu’à maintenant. Toujours aussi impétueux… Mais je l’aime comme ça mon frangin. A ce propos, Il était reparti la mine boudeuse dans sa chambre à l’autre bout du couloir.

“Les gosses...Je vous jure, des fois…” Jura a mère en retirant ce qui recouvrait mon visage. J’avais ensuite sentis sa main me caresser affectueusement le visage pour me rassurer avant de me faire embrassée sur la joue. Je me souviens de ses traits juvéniles. Il faut dire que maman et papa nous ont eu tôt. C’était des jeunes parents qui nous élevaient, jeunes mais des bons parents. Les meilleurs qu’on aurait pu rêver d’avoir.  On n’a jamais manqué de rien. Jamais jamais.
En parlant de papa, je l’avais vu apparaître dans le cadran de la porte les bras croisés et un sourire amusé dessiné sur ses lèvres. “Tu veux que je le fasse ?” “Si c’est pour encore lui raconter des histoires sur Voldemort, je préfère m'en occuper.” “Oh allez, qu’est-ce que tu en sais ?” “Je te connais.” Il poussa un soupire défaitiste. Des deux, ma mère est incontestablement la plus bornée ça, c’est sûr. “D’accord tu as gagné, je vais lui raconter la poupée tueuse qui est posée dans le salon alors…”

Et ça c’est mon père tout craché à plaisanter à tout va. Le pire, c’est que je croyais vraiment qu’il avait mangé un clown quand il me l’a dit un jour pour rigoler."Il faut les manger avant qu’ils te mangent et après tu auras peut-être le même sens de l’humour que moi ! “ M’avait-il expliqué. Je l’avais cru et la première fois que j’en ai vu un vrai lors d’un anniversaire, j’avais tellement eu peur que j’avais hurlé dans les bras de maman qui lançait des regards noirs à mon père. Pour couronner le tout, mes pouvoirs s’étaient sauvagement manifestés. Le clown s’était retrouvé propulsé au sol et tous ses ballons avaient explosés. “Qu’est-ce que tu lui as raconté encore ?” “Moi ? Rien du tout voyons.”


Ce que je vous ai partagé précédemment s’est déroulé lorsque nous avions déjà déménagé dans une maison cosy du west end de Londres. Je suis trop petite pour m’en souvenir mais avant de venir ici, nous habitions à Glasgow pas loin de chez mon grand-père Adam. C’était le seul parent moldu que je connaissais. Je l’adorais, mon papy. Ma grand-mère quant à elle je ne l’ai jamais connue. Ni même maman. Apparemment elle serait décédée en lui donnant naissance… Je connais néanmoins son visage grâce au photo qu’avait gardé mon papy. Il riait en disant que c’était ironique pour un homme qui a les pieds sur Terre d’être tombé amoureux d’une sorcière, car les moldus ne sont pas censés apprendre leur existence. Il ne faisait que des éloges à son sujet. A quel point elle était merveilleuse et qu’elle aurait été ravie d’avoir eu des petits-enfants comme mon frère et moi. Mais à chaque fois qu’il nous parlait d’elle, le chagrin se lisait à travers ses mots et sur la sombre expression de visage. Et en plus, il était tombé grièvement malade à un moment donné quand j’étais toute petite. Heureusement, et bien que ce fût de justesse, il s’en était sorti. La vie est parfois trop injuste et cruelle. On n’a pas le choix que de subir son jugement. C’est un peu comme une divinité. Maman m’avait raconté des histoires du genre qui viennent des moldus. Parfois je me dis que c’est peut-être vrai tout compte fait.

À son onzième anniversaire, Ethan avait enfin reçu sa lettre tant attendu de Poudlard. Je l’avais envié. Seulement ce n’était la faute de personne si j’étais née après lui. En plus mon frère se plaisait à me narguer pour m’embêter, c’était un jeu plus qu’autre chose. Et puis, j’étais quand même contente pour lui ! Il allait juste beaucoup me manquer. Quand mon frère était parti, j’avais énormément pleuré. La séparation avait été rude après 9 ans de vie commune. Je savais que je le reverrai rapidement, qu’il m'écrirai…Je n’étais pas là seule à qui ça avait fait un vide. Maman était la plus peinée. Voir son gros bébé partir et prendre son envol, ça devait faire un sacré choc ! Alors pour me consoler elle avait créé un spectacle rien que pour moi. Maman est une artiste. Elle conte et crée des histoires à travers des formes lumineuses qui ressemblent à des patronus. Si vous voyez ça...C’est magnifique ! On reste là, époustouflés, ébahis et émerveillés devant ses représentations de sorcellerie ! Son art inspira par ailleurs Ethan à devenir expert en la matière et à en faire plus tard son métier. Pas à devenir artiste non non ! A devenir innovateur de sortilèges. Il m’a dit vouloir être comme Newt Scamander. “Tu veux aussi devenir Magizooligiste ??” M’exclamais-je les yeux pétillants à la fois de surprise et d’admiration en me penchant toute enthousiaste vers mon frérot. Mais j’étais en réalité complètement à côté de la plaque ! “Non je voulais dire avoir la même célébrité que Newt Scamander, pas étudier les bestioles ! Moi ce que je veux, c’est devenir un innovateur de sortilèges !” “Oh…” “Comment ça “oh…?” “Tu m’as juste fait une fausse joie avec Newt, t’es bête !!”
Vous l’aurez compris, Newt Scamander est mon idole. J’admire son parcours, son travail et si le rêve d’Ethan est de créer des sortilèges, le mien est d’être Magizoologiste. De parcourir le monde, protéger autant d’espèces que possible...En y repensant, quelque part, on veut tous les deux faire de la recherche pour être utile aux autres mais dans des domaines différents. On s’est toujours serrés les coudes alors...On peut y arriver ! J’ai le meilleur grand frère du monde alors rien n’est impossible ! Ethan a toujours été là pour moi, comme j’essaye de l’être pour lui. C’est lui qui me protège et j’ai remarqué qu’il le faisait encore plus depuis que je suis rentrée à Poudlard. Ce gros bêta doit penser que je ne suis pas capable de me défendre, qu’il soit le seul à chasser mes problèmes. Certes je mords moins et préfère éviter les ennuis mais ça ne veut pas dire que je n’ai pas aussi le courage de me tenir face à l’adversité ! Et puis, ce n’est pas comme si c’était le seul avec qui je restais à Poudlard. J’ai de la famille et je me suis fait des amis en or. Il y a Mathilde Dumont que je considère comme ma meilleure amie. Notre rencontre remonte d’il y a longtemps. Sa mère et mes parents sont amis depuis belle lurette et elles venaient souvent à la maison. On jouait ensemble, maman nous divertissait quand papa n’était pas là à cause du travail. A Poudlard, on est quasiment tout le temps fourrées ensemble avec Niall O’Speir. Mon meilleur ami. On s’est rencontrés dans le Poudlard Express lors de notre première année, il parle beaucoup mais j’adore nos sujets de conversations parce que…Vous savez quoi ? On a des passions communes ! Qu’importe qu’il soit un hybride vélane ou que sais-je, je suis bien sang-mêlée et j’en suis fier.

Je suppose que vous avez entendu parlé des des rumeurs autour des moldus en ce moment, pas vrai ? Je n’arrive pas à les comprendre. Vous savez, ces extrémistes du sang-pur. Ces...Mangemorts des temps modernes. Je sais ce qu’il s’est passé il y a vingt cinq ans. Mes parents se sont battus avec acharnement contre Lord Voldemort. Mon frère et moi, on a bien failli ne pas naître. Je ne préfère même pas imaginer les horreurs qu’ils ont pu vivre…Ils ne sont pas rentrés dans les détails mais je sais qu’ils en souffrent encore aujourd'hui. Je le vois dans leurs yeux. Je le sens.

Papa nous a toujours dit de vivre au jour le jour pour ne pas regretter le lendemain.
Il a raison. La vie est trop courte pour ne pas être vécue. C’est vrai quand on y pense, personne ne sait quand la notre prendra fin. Un jour ou l’autre, c’est certain.