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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Brûlants de nouveaux sentiments [Luca] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Mon allégeance : Ordre du Phénix
Dim 23 Mai - 23:01

Octobre 2020

Le retour à la tranquillité de mon île avait quelque chose de parfait. Oui, de vraiment parfait. C'était comme un répit en pleine tempête qu'est Poudlard. Obligée de rester quelques jours au calme sous ordre de Phobos, j'avais réussi à négocier avec lui pour au moins assurer la rentrée de septembre. Maintenant que mes cours étaient lancés, j'avais légué mon remplacement à un collègue, et j'étais rentrée avec l'aide de Grishkin. Privée de ma magie à cause de la nouvelle technologie du Blood Circle, j'avais préféré rentrer chez moi pour me reposer et prendre soin de moi afin d'accuser le coup de la terrible nouvelle. J'étais dénuée de magie. L'une de mes pires craintes avait finalement été réalisée et je le vivais pour ainsi dire très mal. J'étais au désespoir d'avoir été amputée de quelque chose qui faisait partie intégrante de mon être. C'était comme s'il me manquait mes bras ou mes jambes, je ne me sentais plus entière.
C'était une situation étrangement paradoxale, je devais me reposer et prendre soin de moi, mais je ne parvenais plus à me regarder dans un miroir tant j'en étais venue à me trouver laide, fade et sans saveur. Il ne me restait plus rien. La saison estivale avait été catastrophique et la rentrée continuait sur la même note dramatique. J'étais las de tout ce qui m'arrivait, de tout ce qui s'enchaînait, et pour une fois, j'avais du mal à envisager l'avenir sereinement.
Je m'étais donc recluse chez moi afin d'essayer de me ressourcer avec le peu qu'il me restait, avec l'essentiel de ce qui me constituait : la simplicité de mon île, mes animaux, et surtout, la vue qui s'offrait à moi. Assise là, au bord de la falaise, je laissais le vent pour une fois calme, balayer avec douceur mes cheveux blonds. À côté de moi, un carnet de notes se voyait obliger de tourner ses pages au gré du caprice venteux, et ma plume, pour éviter qu'elle ne s'envole, était coincée entre les doigts de ma main droite. La gauche, elle, tenait une paire de jumelles plantée devant mes yeux. Fort heureusement, ne plus avoir de pouvoir magique ne m'empêchait pas de travailler, de faire ce que j'appréciais le plus au monde : observer les dragons.
Soay avait toujours été une position stratégique bien que peu de gens dans mon entourage en aient compris le véritable sens. Puisque la météo était aujourd'hui idéale, ce qui pouvait changer à tout moment, j'avais donc profité d'un instant de sérénité pour travailler.
Au calme.
Seule.

- Maitresse.

Un soupir presque agacé s'échappa de mes narines tandis que la voix de Bonnie m'extirpa encore une fois de mon observation, et ce n'était pas la première fois de la journée. Retirant les jumelles de devant mes yeux, je détournais mes prunelles sombres dans sa direction. Moi assise, l'elfe au teint violacé faisait toute ma hauteur. Elle était vêtue d'une charmante robe rouge, le symbole (un dragon bien sûr) des MacFusty était brodé d'un fil doré sur le devant tandis que les bordures et la finition des coutures étaient argentées. D'ordinaire, Bonnie portait ses oreilles de part et d'autre de sa tête, comme les ailes d'un avion, mais, puisqu'elle avait conscience de me déranger, les pointes tombaient sensiblement. Son regard vert était toutefois confiant, bien qu'ennuyé. Cette elfe m'avait vue grandir, je la connaissais depuis ma naissance, et quand bien même elle n'était plus toute jeune, elle savait parfaitement comment se comporter avec moi. Les MacFusty n'étaient guère ce genre de famille à apprécier avoir des valets, voilà pourquoi Bonnie (et ces ancêtres avant elle), faisait presque partie de la famille. Elle était cette nounou presque parfaite qui avait fait partie de toute mon enfance, et qui, en apprenant mon sort à cause des manigances du Blood Circle, s'était portée volontaire pour venir m'aider. J'avais eu beau lui dire non et insister auprès de mes parents pour qu'ils la reprennent, ils semblaient tous s'être ligués contre moi. Ainsi, voilà quelques jours que la petite elfe s'était établie chez moi, usant de sa magie pour faire ce que je ne pouvais plus accomplir moi-même.

- Qu'est-ce qu'il y a Bonnie ?
- Bonnie s'excuse de déranger Maitresse… mais Maitresse semble avoir oublié le courrier envoyé des Hébrides.

Je regardais les longs doigts fins de l'elfe qui tenaient une enveloppe.

- Je le ferai plus tard, là je suis occupée.

Reposant mes jumelles devant mes yeux, j'espérais couper court à la conversation pour me replonger dans mon observation, mais c'était sans compter que Bonnie était extrêmement têtue.

- Bonnie s'excuse de déranger Maitresse, mais Maitresse a du retard dans son courrier et elle doit impérativement ouvrir cette lettre. C'est du devoir de la responsable de la famille de Maitresse.
- Ben adresse toi à mon père alors.
- Monsieur savait que Maitresse allait dire ça. Il a donc demandé à Bonnie de dire à Maitresse que…
- Rah ça va c'est bon, tu ne vas pas recommencer avec ça.

Je claquais ma langue dans ma bouche, agacée avant d'abaisser les jumelles pour attraper cette maudite enveloppe. Mes géniteurs et Bonnie… le trio infernal de mon existence. D'un geste sec, j'ouvrais la lettre pour la lire non sans grommeler sur la fin pour ensuite soupirer bruyamment de la bouche, imitant presque un cheval reniflant.

- Mais je n'ai que ça à faire… rassembler ces idioties…
- C'est une tâche ancestrale Maitresse.
- Ouais, bah si tu veux mon avis, les habitants des Hébrides devraient se mettre un peu au goût du jour de temps en temps.

Non sans cacher mon énervement qui s'insinuait petit à petit dans mes veines, j'attrapais mon carnet pour le retourner et en arracher la dernière page. Posant cette dernière sur la couverture, j'écrivais rapidement une liste que je présentais à Bonnie.

- Là. Contente ?
- Bonnie peut-elle suggérer à Maitresse quelques ajouts ?
- Mais oui, fais ce que tu veux, tu sais que je te fais confiance. Maintenant s'il te plait, j'ai du travail.

Sans insister davantage, l'elfe de maison repartit dans la chaumière qu'était ma maison, d'apparence plus petite que ce qu'elle était vraiment à l'intérieur. Enfin seule, je reprenais mon observation non sans soupirer une dernière fois afin d'évacuer la pointe d'agacement. Calme retrouvé, je contemplais sur l'île voisine, visible sans brouillard aujourd'hui, une femelle Noir des Hébrides, montrer à son petit comment se tenir contre la falaise pour chasser. Ça semblait être un art plutôt périlleux vu la hauteur, mais aussi très technique. Il fallait sûrement prendre en compte le sens du vent, l'agitation des vagues de l'océan, il fallait prendre correctement appui dans la roche afin de ne pas tomber, il f…

- Maitresse.
- AH PUTAIN BONNIE QUOI ENCORE ???

J'élevais la voix, cette fois franchement énervée tandis que j'étais dérangée une énième fois, et en plus ce coup-ci, j'avais sursauté.

- Bonnie s'excuse Maîtresse, mais son invité vient d'arriver.

L'elfe regardait alors au loin, et, suivant son regard, je ne pouvais que constater avec plaisir qu'elle avait raison. Pour la première fois depuis notre rencontre, j'avais donné les coordonnées de Soay à Luca afin qu'il vienne me voir dès qu'il en aurait envie. Gérard lui avait apporté mon invitation. Je ne lui avais imposé ni jour ni heure, puisque dans tous les cas j'étais coincée ici. C'était une simple proposition qui n'engageait à rien.
En effet, depuis notre rencontre dans ce bar à Londres, ma relation avec Luca avait été pour le moins… physique. Bien qu'il soit devenu une personne que j'appréciais sincèrement, je n'avais pas été une amie véritablement présente ces dernières semaines, encore moins durant le mois de septembre. Alors, dans l'optique de prendre de ses nouvelles, je lui avais simplement proposé de venir me voir, lui offrant comme simple explication que  cette fois je ne pouvais pas me déplacer à notre point de rendez-vous habituel. Luca était ce garçon avec qui je pouvais passer du bon temps sans me poser la moindre question, avec qui je pouvais parler de tout et de rien en ajoutant un brin de plaisanterie sans que ce soit mal pris ou que je sois jugée. Nous étions diamétralement différents, et pourtant, j'avais la naïveté de croire qu'il y avait quelque chose entre nous. Pas de l'amour, évidemment que non, mais plutôt une amitié basée sur une franchise presque crue. Aujourd'hui, c'était une rencontre en tout bien tout honneur que je pensais avoir avec le sorcier, surtout qu'il n'avait toujours pas goûté à mon whisky pur feu d'origine des Hébrides.
Toute colère s'évaporant de mon corps, je rassemblais mes affaires tout en souriant, puis je me relevais, sans toutefois aller à la rencontre du garçon, je savais qu'il allait finir par me voir et venir dans ma direction (l'île n'était pas bien grande). Un peu plus loin, Zeus, mon bélier, fixa l'étranger comme s'il s'agissait d'un rival, mais puisque pour le moment Luca était encore loin, il ne bougea pas. Sleipnir quant à lui restait paisiblement couché non loin de l'écurie tandis que les oiseaux ne cessaient de tournoyer autour de l'île en suivant le vent, comme s'ils s'amusaient. Les poules quant à elles, avaient sûrement dû trouver un coin improbable pour nicher.
Baissant mes yeux vers Bonnie, je lui tendais mon carnet et ma plume, gardant mes jumelles accrochée autour de mon cou par une lanière en cuir.

- S'il te plait, va ranger ça, puis termine la liste et les achats. Je te retrouve plus tard.

Acquiesçant simplement, l'elfe de maison transplana et disparu dans ce craquement sonore typique de ce déplacement. Passant ma main dans mes cheveux pour éviter de les avoir devant les yeux à cause du vent, je laissais à présent ma robe rouge danser au rythme imposé par le souffle. Les fleurs blanches dessinées sur le tissu se déplaçaient en de lents et hypnotiques mouvements. Lorsqu'elles se rencontraient, elles se poussaient mollement pour repartir dans des directions opposées.
Une fois Luca à ma hauteur, j'élargissais davantage mon sourire avant de m'avancer pour rompre les derniers mètres me séparant de lui.

- Hey salut, je suis contente que tu ais trouvé le temps de venir, comment tu vas ? Je le regardais de haut en bas. Ça fait longtemps, j'ai l'impression.

En réalité ça ne faisait qu'un peu plus d'un mois, mais il m'était arrivé tellement de merdes que j'avais la sensation que je n'avais plus vu le sorcier depuis des années.



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Jeu 3 Juin - 22:07

Brûlants de nouveaux sentiments.

Luca & Abigail - Début octobre 2020
Un sac de sport sur l’épaule rempli de quelques affaires propres et de ta trousse de toilette, tu descends les marches de l’escalier qui relient tes appartements au Thestral Motor. Tu as reçu un hibou d’Abigail il y a quelques jours t’invitant à passer aux îles Hébrides. Depuis le temps que vous en parlez, tu as hâte d’en découvrir les contours même si tu te doutes que tu n’apprécieras pas du tout le climat. Vous en avez déjà longuement parlé lors de votre première rencontre et rien ne remplacera jamais le soleil brûlant d’Italie mais tu es prêt à prendre le risque pour une seule soirée. Arrivé sur le pallier, tu te diriges vers Anjelica qui est en train de démonter le moteur d’une BMW HP4 Carbone Race avec une ferveur non dissimulée. À quelques mètres seulement, Théodora discute avec Jaeden son attaché-case dans une main, des dossiers dans l’autre. Tu te penches au-dessus de ta sœur qui se redresse et fronce les sourcils lorsque ses yeux s’attardent sur ton sac. « Tu vas où ? » C’est toujours sans détour avec Anja et c’est tellement bien comme ça. Tu déposes un baiser dans la cime de ses cheveux et replaces une mèche rebelle derrière son oreille. Tu ouvres la bouche pour lui répondre mais tu sens étrangement le regard d’une certaine jeune femme blonde dans ton dos. Tu ignores si c’est pour la rendre jalouse ou tout simplement pour laisser planer le doute sur ton emploi du temps de ce soir mais sans réfléchir, sans savoir pourquoi tu ne dis pas la vérité, tu préfères annoncer d’un ton énigmatique : « Quelque part. Ne m’attends pas ce soir. » Et non, il n’y aura pas de grosse murge ce soir au Thestral Motor. « Ti amo sorellina. » lui murmures-tu. Tu offres un clin d’œil à ta petite sœur, il n’y a bien qu’à elle que tu peux parler comme ça. Tu te retournes et salues Jaeden et Théodora de loin avant de transplaner sans poser davantage de question, un sourire narquois aux lèvres. Tu avais reçu les coordonnées de l’adresse d’Abigail par un bien curieux message et tu l’avoues, cela t’avait suffisamment intrigué pour accepter l’invitation. C’était la première fois depuis avril qu’elle réévoquait à nouveau la possibilité d’aller visiter ses îles natales et c’était le bon moment pour les découvrir. Certes, les chaleurs de l’été étaient passées mais ce n’était pas ce que tu recherchais vraiment : la seule chose qui t’intéressait au final, c’était de découvrir l’endroit où ton amie résidait. Il avait autre chose qui t’inquiétait ou du moins qui t’intriguait : Abigail avait spécifié que tu pouvais passer quand tu le souhaitais ce qui rendait l’invitation encore plus mystérieuse. Tu es loin d’être idiot, Abigail est enseignante et directrice de sa maison et si elle n’était pas à Poudlard, c’est que quelque chose l’en empêchait.

Tu as revu Abigail de nombreuses fois depuis votre première rencontre ; passées les ébats échaudés auxquels vous vous adonnez régulièrement, tu t’amusais également à lui apprendre les rudiments de la langue française tout en échangeant sur de nombreux sujets divers et variés. Vous aviez appris à vous faire confiance mutuellement même si te concernant tu lui dissimulais de nombreux secrets, des secrets sur la Cosa Nostra bien évidemment que tu ne lui révélerais jamais d’ailleurs, pour sa propre sécurité et la tienne. Mais avoir une amie avec qui échanger en dehors de la Famille, c’était comme une bouffée d’air frais, une parenthèse dans tes tâches de dirigeant. Vous êtes si différents l’un de l’autre, rien ne vous rapproche mais pourtant, tu viens de transplaner à l’adresse indiquée parce que tu trouves chez Abi un certain réconfort, une certaine quiétude que tu n’expliques pas encore. Une fois les pieds au sol, le vent vient immédiatement faire voler tes cheveux non c’est une blague, Luca n’a pas assez de cheveux pour ça, voyons, vous y avez cru ? et tu te dis que malgré cela, la météo semble plutôt clémente, si on en oublie les bourrasques. Les paysages sont somptueux et tu balayes ceux-ci d’un regard jusqu’à apercevoir une silhouette connue. Mais quelque chose ne va pas. Tu plisses les yeux pour s’assurer que tu ne te trompes pas et tu souris doucement tandis qu’elle s’approche de toi. Tu t’avances également vers elle, réduisant au fur et à mesure les mètres qui vous séparent encore.

Arrivé à sa hauteur, tes lèvres s’accentuent en un sourire. Un mois sans la voir ne l’a pas fait grandir. Elle est toujours aussi petite. Cette remarque te fait rire à chaque fois. Alors qu’elle te remercie d’être venu, tu hoches la tête à la négative. « Tu sais bien que je ne résiste pas à l’appel de l’alcool. Tu m’as promis le meilleur Whiskey d’Angleterre. Je ne suis venu que pour ça. » rappelles-tu en élargissant encore davantage ton sourire. Tu ignores pour l’instant sa question sur le « comment tu vas ». Tu ne sais pas trop comment tu vas. Bien sûr que les tourments de l’été paraissent loin mais pourtant, il en subsiste quelques marques résiduelles. Il te faut donc plus de temps pour répondre à cette question ; tu décides de noyer le poisson. « Ouais ça fait longtemps c’est vrai. Je te manque déjà ? » dis-tu pour la taquiner comme tu le fais à chacune de vos rencontres. Tu la scrutes attentivement à nouveau. « Cette robe rouge est très jolie. » dis-tu, complimentant Abigail. Tu ne peux t’empêcher d’ajouter : « Cela va très bien avec… » Tu ébouriffes ses cheveux en passant ta main dedans. Vu le vent qui règne ici, tu ne feras pas plus de nœuds qu’il n’y en a déjà. « Avec ça. » Cela faisait bizarre, Abigail en blonde, toi qui la connait exclusivement brune. « Ouais, ça te change, c’est cool. » Tu quittes Abigail des yeux pour te retourner vers sa maison. « Dis donc, la famille McFusty est plus influente que je le pensais, quel veine j’ai eu de devenir ami avec toi. » ricanes-tu à nouveau tout en sachant très bien que le poids d’un nom de Famille peut procurer. Tu vis exactement la même chose. « C’est… magnifique. » dis-tu en ironisant. Elle connaissait ton point de vue sur le sujet et même si la vue était imprenable, rien ne remplacera jamais à tes yeux le sable fin italien. « Comment tu vas ? » Ouais, tu lui poses la question alors que tu n’y as toi-même pas répondu. Classique.
KoalaVolant


Andy Gif 1

Aussi loin que j'me souvienne

Nos plus belles années, on était ensemble

Andy Gif 2

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Lun 7 Juin - 21:07

Octobre 2020

J'étais presque surprise d'en être venue à apprécier à ce point l'italien, et ce n'était pas uniquement à cause de nos ébats échaudés réguliers. Avec Luca, je pouvais parler d'un peu de tout, de choses légères comme un peu plus graves, jamais on se prenait la tête lui et moi. Nous étions dans une relation amicale simple, sans arrière-pensées malgré le lot de secrets. Je respectais ce qu'il ne voulait pas me délivrer, et c'était réciproque. On faisait les choses si on en avait envie, et on disait les choses quand on avait envie de le faire. Des fois je comparais nos comportements au jeu du chat et de la souris, seulement, nous échangions sans arrêt nos rôles. C'était véritablement une bouffée d'oxygène qu'il amenait avec lui alors que je le voyais marcher dans ma direction après un petit instant d'hésitation. Avait-il été surpris par le vent ou pas ma silhouette quelque peu changée ? Ou peut-être les deux ? J'en riais intérieurement déjà, sachant très bien que s'il était venu ici, c'était presque par sacrifice puisque ce n'était pas du tout le genre de paysage qu'il appréciait. Nous en avions bien assez discuté tous les deux, et de par ce fait, le voir ici me toucha véritablement. Je savais Luca très spontané, et s'il avait décidé de transplaner jusqu'au fin fond des îles Hébrides extérieure, c'était sûrement parce que, finalement, il tenait un peu à moi. Tout le moins, c'est ce que j'avais la naïveté de croire, et sa remarque me fit pouffer de rire.

- Oh bah oui évidemment, où avais-je la tête, il n'y a qu'à ça que tu carbures. Je gardais un air rieur avant de continuer. Si t'es sage, tu pourras repartir avec une bouteille.

S'il aimait surtout. Le Whisky pur-feu des Hébrides restait particulier, cela dit, lorsque j'étais malade et que j'avais mal à la gorge, il restait un merveilleux désinfectant. À sa question goguenarde, je fermais un instant les yeux avant de secouer la tête pour prendre un air faussement (et théâtralement) sérieux.

- Bah tu vois, j'ai déjà invité toutes les personnes sympas que je connais, t'étais le dernier de la liste.

Le chat et la souris. Il me cherchait, il me trouvait, c'était ainsi entre nous, et j'appréciais cela, car ça n'allait jamais trop loin puisqu'il était rare que nous allions jusqu'à vexer l'autre. Cela restait bon enfant, pas comme le regard qu'il me lançait en observant ma robe en me complimentant. Presque gênée, je rougissais un peu, et quand bien même j'avais l'air totalement relâchée, lorsqu'il leva la main dans ma direction pour m'ébouriffer les cheveux, j'eus le réflexe fulgurant de dévier de sa trajectoire son bras avec mon poignet.
Beaucoup de personnes avaient (hélas) ce genre d'attitude envers moi, comme s'ils me traitaient comme une gamine de dix ans. Quand bien même je savais que de la part de Luca c'était tout à fait innocent, cela n'empêchait que je n'appréciais pas du tout ces gestes qui m'infantilisaient. Mon instinct avait donc pris le dessus sur ma raison, tant j'avais subi ces attitudes, et avait écarté instantanément l'intention traduite comme mauvaise par mon expérience. Malgré qu'un éclair sérieux avait traversé mon regard tandis que mon instinct avait pris le dessus, je retrouvais bien vite mon air décontracté avant de m'adresser au sorcier.

- Merci pour les compliments, tu sais t'adresser aux femmes toi.

Je lui adressais un clin d'œil complice, puisque je savais de quoi je parlais, puis je le laissais prendre un peu ses marques en observant autour de lui. L'île où je vivais était petite, en faire le tour ne prenait pas beaucoup de temps. Il n'y avait pas d'arbres ni d'arbustes, mais uniquement l'herbe qui jonchait le sol avec un éclat émeraude assez déconcertant tant il était magnifique. Au loin, les vagues de l'océan frappaient régulièrement les falaises abruptes, rajoutant un bruit de fond incessant au vent qui sifflait déjà. Sans véritable surprise, il fit une remarque, à mon goût presque déplacée, tandis qu'il nommait ma famille en voyant ma demeure. Je roulais mes yeux dans leurs orbites, le laissant cracher son ironie, croisant les bras sur ma poitrine. En penchant la tête sur le côté, le regard rieur, je lui répondais sur un ton étrangement calme.

- Tu sais que l'habit ne fait pas le moine Luca, attends d'être dedans… en plus… Je levais un index énigmatique. Tu te trompes totalement, ce n'est pas la maison familiale, mais mon humble demeure à moi. Je vis seule, j'ai pas besoin d'un château italien pour être heureuse, je n'ai pas un égaux aussi surdimensionné.

Alors que le sien, d'égaux, oui. Cela dit, il était vrai que mes parents possédaient le manoir familial, mais je l'avais quitté lorsque j'étais entrée dans la vie active. Cette maison, je l'avais construite de mes propres mains, et quand bien même elle semblait petite et chétive comme ça, à y regarder de plus près, elle était solidement ancrée dans le sol, et malgré le vent, la végétation qui constituait le toit ne bougeait pas d'un poil, et ce n'était pas grâce à la magie. Enfin, l'intérieur était bien plus grand que ce que faisait croire l'extérieur, puisque j'avais usé d'un sortilège d'extension. Collé à la maisonnette se trouvait une grange aux portes ouvertes, et à l'opposé, encore invisible pour les yeux, se trouvait ma petite serre personnelle.

- C'est sûr que ça ne vaut pas les plages italiennes, mais bon, ça a quand même du charme. Je remuais un peu les épaules, car je ne discutais pas les goûts et les couleurs des gens, avant de détourner la tête pour indiquer l'île voisine. Surtout avec mes voisins, c'est sympa de faire du voyeurisme.

J'élargissais mes lèvres en un franc sourire amusé avant d'inviter d'un geste du menton Luca à me suivre jusqu'au bord de la falaise, là où je me trouvais quand il était arrivé. Là, je retirais la lanière de mes jumelles pour lui donner.

- Regarde contre les falaises.

À l'œil nu je les voyais, cette mère Noir des Hébrides et son petit, les deux, en plein apprentissage de la vie draconique, mais le spectacle en valait véritablement la chandelle avec mes jumelles. Ça donnait presque la sensation d'y être. Tandis que je laissais l'italien observer mon travail, je répondais à sa dernière question après m'être sensiblement raclé la gorge.

- Oh bah tu sais, j'ai connu mieux, sans rien te cacher. Mon été était pourri, et j'étais contente de reprendre les cours à la rentrée… mais voilà que la technologie du Blood Circle m'a frappé, et… Je me mordais la lèvre inférieure, car le dire à haute voix était encore difficile et émotif pour moi. C'était comme si j'avais perdu un bras ou une jambe, il me manquait quelque chose, et c'était cruel. Et bah j'ai perdu mes pouvoirs magiques.

Pliant un peu le dos, comme si prononcer ces mots me faisait ployer, je passais ma main droite sur mon bras gauche, me le frottant un peu nerveusement, le regard lointain en direction de l'île aux dragons, mais ce n'était plus eux que j'observais.
Cependant, je ne cherchais pas à me plaindre, et je n'avais pas invité Luca pour qu'il me prête une épaule pour pleurer. Je revenais donc bien vite à moi en clignant plusieurs fois des yeux avant de le regarder à nouveau.

- Et donc ? Toi ? T'y réchapperas pas hein.

Le reflet amusé et taquin au fond de mes prunelles brunes montrait que j'avais bien remarqué qu'il avait éludé la première fois que je lui avais posé la question. Il savait pourtant que j'étais têtue et il fallait au moins ça pour tenir tête aux dragons, ou à Luca Zabini.


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Mar 8 Juin - 0:59

Brûlants de nouveaux sentiments.

Luca & Abigail - Début octobre 2020
Bien entendu que tu avais réfléchi avant de te rendre chez Abigail. Votre relation s’était toujours contentée d’une chambre d’hôtel. Cette invitation aux îles Hébrides, c’était plus personnel, plus engageant. Non pas que tu imagines qu’il pourrait se passer quoi que ce soit de plus qu’une amitié améliorée entre vous deux : après votre rencontre, vous avez été très clairs sur le sujet. Aucun de vous n’est prêt pour l’engagement, aucun de vous n’a envie de ça, aucune de vous deux ne recherche ça. Pas dans l’autre en tout cas coucou Dora, coucou Harper. Abi c’était une bouffée d’air frais dans la grande famille de la mafia londonienne : une personne qui ne savait pas vraiment qui tu étais et qui ne le saurait jamais d’ailleurs. Et c’était ce qui te plaisait. Pas que mentir t’enchante à ce point mais cela te faisait du bien aussi de jouer à être quelqu’un d’autres. Quelqu’un qui n’a toutes ses responsabilités à gérer en dehors de celle d’un chef d’entreprise classique et lambda. Cela faisait du bien de prendre du recul. Tout en t’approchant d’elle, tu remarques qu’elle est différente des autres fois. Bien sûr, la première chose que tu vois, ce sont ces cheveux blonds. Mais tu n’es pas habitué à ce style vestimentaire non plus ; tu l’as toujours connu un peu plus rock. Qu’est-ce qui a bien pu motiver tout ce changement ? Tu n’en sais rien du tout. Après les quelques paroles d’usage, tu ricanes doucement lorsqu’elle affirme qu’il n’y a que le Whiskey-pur-Feu qui t’intéresse. « Une seule bouteille seulement ? J’suis déçu, tu sais j’ai fait un long voyage ! » dis-tu en ricanant doucement. « Franchement j’en mérite au moins deux. » Tu lui fais un clin d’œil. T’en as clairement rien à foutre en vérité, t’es pas venu pour ça. « Le dernier sur la liste ? Bah écoute, on garde toujours le meilleur pour la fin donc c’est une chance pour moi. » Un sourire narquois s’installe sur tes lèvres et tu te mords les lèvres pour ne pas éclater de rire. Cela commence bien cette histoire. Tu te sens drôlement léger maintenant que tu es là, comme si le vent qui souffle et qui fait voler ton tee-shirt et les manches de ta veste en jean avait fait s’envoler tous tes soucis.

Après l’avoir complimenté sur son allure qui -même différente de d’habitude- lui allait à merveille, tu la vois rougir discrètement et tu ne peux t’empêcher de rire lorsqu’elle t’affirme que tu sais comment parler aux femmes. « Comment tu crois que je t’ai choper la première fois ? » Tu la taquines, tu t’amuses. Il est vrai que c’est toujours amusant de se souvenir de cette soirée au bar qui a initié votre amitié étrange mais pourtant si différente de celle que tu entretiens d’ordinaire. Et son clin d’œil t’indice aussi, bien sûr qu’elle sait de quoi elle parle, elle en a fait les frais. À ses dépens ou non d’ailleurs. Tu ne saurais le dire. Pourquoi Abi a été différente des autres ? Pourquoi vous êtes vous revus ? Tu penses le savoir : Abi a de l’esprit. Elle n’est pas comme les autres, pas comme celles sans cervelle avec qui tu baises d’ordinaire. C’est clair que tu n’aurais pas traversé le pays pour finir sur cette île inhospitalière pour n’importe qui.

Tes yeux s’acclimatent au paysage et tu observes tout ici. L’océan qui se fracasse contre les falaises, la demeure d’Abi, le ciel bleu qui se mêle à celui de la mer même si le bleu du ciel n’est pas le bleu de la mer. « Ah parce que l’intérieur est encore plus guindé ? Oh par Merlin, je ne suis pas prêt ! » Tu lui tires la langue pour lui signifier que tu plaisantes puis tu ajoutes : « Parce que tu crois sincèrement que mes parents possèdent un château ? Ce n’est qu’une modeste longère familiale sur un terrain d’un hectare. Avec vue sur une cascade. » Tu n’es pas très loin de la vérité en plus de cela. Tu as toujours aimé cet endroit, la cascade de Tivoli, c’est un endroit magique dans lequel Anja et toi aimiez vous réfugiez quand vous étiez gosses. Et encore maintenant quand vous êtes en Italie. « Parce que moi j’ai de l’égo peut-être ? » railles-tu. Bien sûr que tu as de l’ego, c’est même ton principal défaut. Mais celui-ci dissimule des fêlures, des blessures qu’il ne faut surtout pas rouvrir au risque de découvrir ce que le vrai Luca dissimule. Des secrets bien gardés, des cicatrices bien enfouies.

Après avoir balayé ce sujet en deux trois mouvements, Abigail t’invite à aller jusqu’au bord de la falaise et tu plaisantes en disant : « Quoi ? T’en as déjà marre de moi, tu veux me pousser dans le vide ? » Elle te tend simplement ses jumelles et t’indiques un endroit à observer. Intrigué, tu portes les jumelles à tes yeux et tu ne peux t’empêcher de t’exclamer : « Putain la vache. » Des dragons. Une mère et son petit, à moins que ce ne soit un père et son petit, on va pas être sexiste hein charge mentale toussa toussa. « Enfin, putain le dragon ! » Tu quittes les dragons des yeux pour te pencher sur ton hôte et tu lui dis : « C’est incroyable. Je comprends que tu aimes ton île. » Avoir ce spectacle de la nature tous les jours devant les yeux, cela pouvait faire oublier le climat en un rien de temps.

Alors que tu es encore en train d’admirer le dragon materner son petit, Abigail se râcle la gorge et ses premiers mots te forcent à arrêter ton observation. Tu te tournes vers elle et tu serres les poings sur les jumelles pour ne pas sombrer dans la colère la plus totale. Tu ignores comment réagir, tu ignores comment te comporter, tu ignores comment l’aider. Là voilà la raison. Tu ne comprenais pas vraiment pourquoi Abigail n’était pas à Poudlard. La connaissant, amoureuse de son travail, désireuse du meilleur pour les élèves dont elle a la charge, souhaitant diriger sa maison d’une main de maître, il était difficilement entendable qu’elle ne soit pas au château sans une bonne raison. Le Blood Circle, ces enfoirés… Depuis ton retour en Angleterre, tu n’en pouvais plus de ces connards, tu n’en pouvais plus de tout ce qu’ils faisaient : déjà, ça emmerdait ton business, mais maintenant, cela touchait même les gens que tu appréciais ? Cela n’est pas entendable. D’un geste amical absolument pas calculé, tu passes ton bras doucement autour de son épaule et déposes un léger baiser sur ses cheveux nouvellement blonds. « Je suis désolé pour toi. J’ai effectivement entendu dire que ça arrivait de plus en plus souvent. Hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit en tout cas. »

Tu sens néanmoins qu’Abigail n’a pas forcément envie de s’attarder sur le sujet parce qu’elle te repose bien rapidement la question que tu as sciemment évité tout à l’heure. Tu roules les yeux, relâchant ton étreinte sur elle tout en lui rendant la paire de jumelles. « Disons que j’ai pas passé un très bel été non plus tu sais bien. » Vous vous étiez revus entre deux sans que tu ne puisses dire quoi que ce soit de ton état. C’était trop difficile d’en parler. Peut-être que maintenant c’était moins douloureux ? Depuis que Théodora et toi avez pu mettre les choses un peu à plat, tu te sentais davantage d’aborder le sujet. « Et puis il y a toujours mon boulot d’ambassadeur qui me prend la tête. » Tu avais pu évoquer ce rôle aussi auprès d’Abi lors d’un de vos derniers rendez-vous. Même s’il est vrai que cette tâche était devenue moins rébarbative depuis que Rose était au Conseil, il n’empêche que tu avais autre chose à foutre que d’aller à des réunions entre Ambassadeurs. Mais Abigail savait bien lire entre les lignes et elle se douterait sûrement que tout cela n’est qu’un putain de prétexte. Tu dis alors : « Tu sais des fois j’sais plus où j’en suis. » Ce n’est que la stricte vérité. Tu saurais même pas comment expliquer ça à la jeune femme vu que tu ne le sais pas toi-même.
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Lun 14 Juin - 21:47

Octobre 2020

Je ne peux m'empêcher de légèrement pouffer de rire alors qu'il me signifiait souhaiter avoir deux bouteilles plutôt qu'une. Avec Luca ça avait toujours été comme ça depuis que nous nous connaissons, un genre de surenchère enfantin, mais qui n'était pas si innocent que ça. L'alcool, dans le fond, n'était pas un jeu, tout comme le sexe, et je savais bien que l'italien pouvait abuser de l'un et de l'autre, et bien que je l'aie encouragé là-dedans à ma manière, je n'étais pas non plus prête à risquer sa santé. La mienne était déjà assez abimée comme ça, c'était bien suffisant, et c'était sans compter que j'ignorais beaucoup de choses concernant Luca. Peut-être pouvais-je lui faire confiance concernant l'alcool, mais mon instinct, sans trop que je ne sache pourquoi, me soufflait de faire attention. Comme toute réponse, je me contentais donc d'un regard rieur et malicieux avant de ricaner à mon tour.

- Effectivement tu peux te sentir chanceux d'être ici, même si tu n'en as pas encore conscience.

Sans chercher à développer davantage, je chassais une mèche de cheveux derrière mon oreille, le vent me les faisant un peu danser. Luca pouvait se sentir privilégier d'être dans un lieu si isolé du monde, et si beau et enfin si proche d'un nid de dragon. Aussi, ici, tous les secrets qui se diront ne partiront jamais. Au pire, ils seront noyés dans l'océan pour se perdre dans le remous incessant des vagues. J'étais une personne de confiance, et je ne m'étais jamais vantée de connaître l'italien comme je le connaissais. Que ce soit de prime abord vexant pour lui puisqu'il aimait être remarqué, je faisais aussi en sorte de ne rien ébruiter pour ne pas le mettre en danger. Moi qui étais présentement une victime du Blood Circle, j'essayais tant bien que mal, à ma manière et comme je le pouvais, de protéger les personnes que j'appréciais. Et je le reconnaissais sans mal : je m'étais beaucoup attachée au sorcier. Il m'offrait de petits instants de répit dans ma vie pleine de rebondissements. Dans ses bras, cachés dans cette chambre d'hôtel, je me sentais comme suspendue dans le temps, comme si je faisais quelque chose d'interdit et de défendu, et ça avait une saveur que j'appréciais particulièrement.
Me reposer.
C'était le maître mot de mon confinement sur mon île pour plusieurs jours, prescrit par mon médicomage. Mais le repos était tout relatif, surtout lorsqu'on était une personne aussi seule que moi, car bien que solitaire, je me plongeais toujours corps et âme dans mon travail, pour oublier la misère du reste de ma vie. Aujourd'hui, j'étais face à mon propre reflet, et je devais composer avec, alors, la présence de mes proches m'était salutaire.

Une nouvelle fois je me contente d'un coup d'œil amusé et rieur tandis que Luca vient à se vanter de la manière dont il m'avait "chopé" la première fois. Il semble oublier que, moi aussi, je l'ai chopé à ce moment-là. Nous étions tous les deux des adultes consentants et finalement, nous nous étions rendu service l'un l'autre pour calmer nos plus basses pulsions, et ce, de nombreuses fois ensuite. Sans avoir la méchanceté de lui casser son délire, je préférais lui laisser l'illusion qu'il était bel et bien le mâle dominant tandis que je me remémorais délicieusement, et avec amusement, les instants où c'était la petite timide qui venait à bout du grand costaud.
Faisant mine de lui attraper la langue en fermant ma main devant son visage, j'éclatais d'un petit rire sincère avant de répondre puisque nous étions en train de parler de nos maisons familiales respectives.

- Oh une cascade monsieur, pardon. Plaisantais-je avant de reprendre, glissant mes mains dans mon dos, me donnant des airs de petite fille. Ça doit superbe à voir mine de rien... Mais, non, tu n'es sûrement pas prêt à voir l'intérieur de ma maison, mais essaies de te dire que c'est à mon image, simple et sans prétention. Je lui fis un clin d'œil amusé tandis que le ton de ma voix était d'une sincérité nue. Je n'avais aucune prétention vis-à-vis de ma demeure, j'y vivais seule et j'avais toujours été nulle en décoration, mon appartement à Poudlard étant alors pire que ma maison ici présente. Pouffant à sa remarque, je soufflais en direction de mon front, agitant doucement la tête pour dégager une mèche de cheveux. Grand Merlin non, tu es le plus humble des hommes.

Il ne fallait tout de même pas pousser mamie dans les orties, je savais très bien ce qu'il en était de l'égo de Luca, tout le moins, les quelques fois où j'avais pu l'observer et l'entendre dans ses récits, me suffisait. Toutefois, je n'étais pas dupe, et je savais bien que cela pouvait cacher autre chose, des cicatrices qui étaient encore ouvertes, comme c'était le cas pour moi avec ma jalousie et ma très grande timidité. Néanmoins, je ne cherchais pas à en apprendre plus sur la vie du jeune homme, car notre relation était ainsi faite que nous respections le jardin secret de l'autre. Je préférais donc l'emmener avec moi jusqu'au bord de la falaise là où je me trouvais plus tôt tandis qu'il recommença à plaisanter. Riant entre mes lèvres, je lui tendais mes jumelles en commentant.

- Tais-toi donc et regarde. Presque impatiente, comme une gamine qui fait une surprise à un adulte, je me mordais les lèvres avant de rire à la réaction de mon ami qui ne se fit pas attendre. La première fois que nous nous étions vus, il m'avait confié ne jamais avoir vraiment pu voir de dragons, dans un sens, c'était quelque chose que je voulais lui offrir, car je savais que mon travail de dragonologiste avait un côté plutôt exclusif et inédit. Les yeux pétillants de joie (parler ainsi de dragons me suffisait à me sentir bien), je reprenais. Tu vois que mon île n'est pas si nulle malgré la météo toute pourrie ? Si je suis venue m'installer ici c'est pour plein de raison, mais la principale c'est ça. Avoir un couple à observer tout le long de l'année comme ça, c'est... ben c'est juste une aubaine.

Un couple oui, car le père n'était jamais bien loin, veillant sur sa couvée et sa femelle de loin. Présentement il était parti chasser au Sud, je l'avais vu s'envoler plus tôt ce matin. Quand bien même vivre à proximité d'un nid à ce point pouvait être dangereux, car les dragons pouvaient s'attaquer à ma maison à tout instant, je ne regrettais en rien de m'être installée ici.
Laissant mon invité profiter du spectacle tant qu'il le souhaitait, je lui résumais rapidement mon état de santé et aussi les raisons de sa présence ici. Sentant bien que ce que je lui disais le crispait, je gardais obstinément mon regard détourné afin de ne pas avoir à le supporter. Non pas que je craigne des représailles, mais je réalisais soudainement le poids de mes paroles. Moi qui ne souhaitais jamais déranger personne d'une quelconque façon, m'être ainsi confiée si brutalement à Luca engendrait en lui une certaine tension, me donnant l'impression alors que je m'étais, en quelque sorte, imposée à lui. Tout de suite je regrettais d'en avoir trop dit, et j'allais l'inviter à rentrer chez lui s'il le désirait, mais voilà qu'il passa un bras autour de mes épaules pour m'entrainer un peu contre lui. Le baiser dans mes cheveux me fit rougir tant ce geste désintéressé de sa part m'alla droit au cœur. Entre Luca et moi, la relation avait toujours été soit distante, soit très proche, mais jamais de tels gestes n’avaient encore eu lieu. Constater alors qu'il s'était (apparemment) un peu attaché à moi me bouleversa (dans le bon sens du terme). Glissant à mon tour ma main dans le creux de son dos, je soupirais légèrement.

- C'est gentil de ta part de me proposer ton aide. En vérité, je ne sais pas trop de quoi j'ai besoin, en dehors d'un peu de compagnies. Être privée de ma magie, ça me donne la sensation d'être amputée et d'être encore plus insignifiante que d'ordinaire. Je relevais mes yeux noisette dans sa direction en souriant un peu. Tu es venu me voir, ça me touche et c'est déjà suffisant, tu sais. J'étais sincère dans ce que je disais. J'aurai aimé demander de l'aide, mais déjà je n'étais pas de ce genre, et enfin, j'ignorais comment on pouvait m'aider. Silencieuse une petite seconde, je concluais. Je voudrais juste que tu fasses attention à toi, pour ne pas que ça t'arrive. À toi et à ceux en qui tu tiens. Maladroite, je souriais de manière crispée. Je ne sais même pas si ma magie reviendra un jour.

La réalité m'avait déjà frappé en plein visage violemment. Je devais gérer deux décès en même temps, ce qui n'était pas chose facile. La mort de mon frère, fort heureusement la date fatidique était derrière moi, et enfin la disparition de mes pouvoirs. La situation pesait sur mes épaules et j'avais du mal à tout gérer. Voilà pourquoi je lui avais demandé de venir me voir, à lui et à d'autres de mes proches. J'avais besoin de compagnie pour parler, évacuer, penser à autre chose, me changer les idées, me faire du bien.
Alors qu'il relâcha son étreinte, je récupérais mes jumelles, reprenant une distance tout à fait raisonnable entre nous. Mon regard calme et doux posé sur lui, je le laissais me parler comme il le souhaitait sans jamais le brusquer ni m'impatienter. En tant qu'amie, apparemment neutre, je tenais à ce que Luca sache qu'il pouvait tout me dire, que jamais je ne le jugerai. La dernière fois que nous nous étions vus, j'avais bien remarqué que le sorcier n'était pas dans son état normal, pourtant, je ne l'avais pas questionné, me contentant de lui faire du bien, comme je savais le faire. Lorsque la conclusion tomba comme une guillotine, je hochais la tête, compréhensive, aussi bien étonnée que soulagée qu'il en vienne à me dire la pure et simple vérité. Son devoir d'ambassadeur était une chose, le reste en était une autre.

- Je crois comprendre… tu as beaucoup à faire et tu ne sais pas par où commencer pour te décharger un peu… surtout que, j'imagine, la plupart de ces tâches, tu les fais un peu à contrecœur.

Luca et moi avions tous les deux le sens du devoir, nous faisions ce qu'on attendait de nous, mais ce n'était pas parce qu'on le faisait qu'on aimait le faire. Son devoir d'ambassadeur, bien qu'il l'ait choisi (c'était ce que j'espérais), était une charge mentale de plus. C'était sans compter tout ce qu'il devait gérer au Thestral Motors, au sein de sa famille, et sûrement tout le reste que j'ignorais. J'avais la prétention de le comprendre, car j'avais tout autant de charges que lui. Bien que je ne sois pas ambassadrice, le fait de former les jeunes générations à la magie, au respect des créatures magiques et de l'autre, avoir la charge d'une partie de leurs éducations, cela pesait énormément, surtout pour moi qui n'avais pas pour vocation d'être professeure. Enfin, il y avait mes devoirs familiaux, sans compter en plus la perte de mon frère, et donc que la lignée de ma famille reposait exclusivement sur mes épaules.
Être perdue, ne plus savoir quel chemin emprunter, ça m'arrivait sans cesse, surtout car j'étais ce genre de personne qui donnait à ce point aux autres qu'elle se perdait. Des fois, en parler faisait du bien, ou simplement faire une pause dans son quotidien aidait à voir la lumière qu'on attendait tant. Comme une invitation, le vent se leva et souffla davantage. Relevant mes yeux foncés sur l'italien, je lui souriais, me voulant bienveillante et encourageante.

- Viens, on va rentrer et s'ouvrir une bonne bouteille. Grignoter un truc et râler sur les gens. Ça nous soulagera. Qui sait, peut-être qu’après tu seras moins perdu ?

J'étais maladroite, car mal accoutumée des préceptes sociaux amicaux. Pourtant, je faisais de mon mieux pour apporter mon soutien le plus sincère à Luca, car le peu qu'il venait de me confier avait suffi à me toucher profondément. Je désirais l'aider du mieux possible, car j'avais la prétention de croire que je le pouvais. D'un geste du menton, je l'invitais à me suivre jusqu'à ma petite demeure.


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Brûlants de nouveaux sentiments.

Luca & Abigail - Début octobre 2020
Tu ne sais pas ce qui t’a poussé à accepter l’invitation d’Abigail à venir sur les îles Hébrides. Peut-être parce que depuis que tu la connais, tu t’es rendu compte que cela te plaisait de sortir de l’ambiance de la Cosa Nostra. Jamais tu ne renierai ta famille, ni même les personnes qui composent la mafia que tu diriges mais il faut l’avouer, Abi était une bouffée d’air frais : tu pouvais presque t’inventer une vie avec elle, imaginer à être quelqu’un d’autre. Parfois, cela ne faisait pas de mal d’être dans une relation d’égal à égale. Il faut dire qu’en tant que dirigeant, tu t’appliques à faire régner l’ordre tu y arrives si bien, cela s’est bien vu en juillet dernier mdr, Théodora et Jaeden s’en souviennent encore et tu as tendance à parfois être beaucoup trop autoritaire. Alors avec Abigail, tu te contentes simplement d’être toi et de mettre au placard cette partie de ta personnalité ; ce n’est pas pour te déplaire. Même si tu ne pourras jamais être totalement honnête avec Abi parce que tu dissimules trop de secrets, le fait qu’elle soit en dehors de la Cosa Nostra te permet finalement d’être davantage libre et sincère dans vos échanges. Et puis il y avait les à côtés. Les blagues, les taquineries bonne enfant, le sexe. Tu n’avais jamais eu de partenaires régulières avant de revenir en Angleterre en avril. Puis il y a eu Abi. Et Théodora. Entrecoupées d’autres nanas, d’autres femmes de passages mais pour autant tu étais revenu vers elles deux sans même te rendre compte que c’était devenu une habitude plaisante. Bien sûr, ces derniers temps, Théodora avait été rayée de la liste des plans culs et il est inutile d’expliquer à nouveau pourquoi.

Lorsqu’Abigail me dit que je dois m’estimer chanceux d’être ici, je lève les yeux au ciel : c’est une habitude que j’ai depuis toujours quand j’ai envie d’être sarcastique. « Au moins ça, tu verras quand je t’emmènerai dans mon village natal. Toi aussi tu pourras ensuite te rendre compte de l’immense chance que c’est. Et oui, une cascade ma petite dame, je rigole même pas. » Les paysages italiens, bien loin des falaises et du vent des Iles Hébrides n’étaient pas en reste mais offraient bien sûr un tout autre forme de beauté. Tu te disais qu’il fallait être difficile pour ne pas apprécier les deux mais jamais tu ne l’avouerai à la jeune femme, tu as ta fierté et ton caractère chauvin t’empêche de faire le moindre commentaire. « Mais oui mais oui, ravi que tu t’en rendes compte. » dis-tu d’un air amusé tandis qu’elle affirme d’un ton sarcastique que tu es très humble. Bien sûr que non. Au contraire, tu es persuadé d’être au-dessus des autres ; pas parce que tu as de l’égo, parce que c’est le cas. C’est si lourd à porter tant de perfection, je vous jure. Abi t’intime de te taire et tu t’exécutes bien trop docilement mais tu avoues que tu es stupéfait par ce que tu viens de voir. Des dragons ! Tu lui réponds : « Mais il est vrai qu’il n’est pas donné à tout le monde d’approcher d’aussi près un dragon. » Tu le reconnais, c’est une véritable chance et tu ne pensais pas que cela arriverait un jour. Dire qu’Abi faisait ça quotidiennement… Comment trouvait-elle le temps de faire tout cela d’ordinaire ? Entre son métier de dragonologue, de professeur de soins aux créatures magiques et directrice de la maison des Poufsouffle, elle trouvait même le temps de flirter avec des hommes dans les bars, c’est pour vous dire.

Cela étant dit, tu te fiches pas mal de tout ça. Le principal c’est que vous êtes là aujourd’hui, ensemble, et que vous trouviez du temps l’un pour l’autre quand il le fallait. Tu n’avais pas revu Abi depuis quelques semaines maintenant. Il y avait bien eu cette fois en août où elle avait dû te trouver bien agité -bien plus qu’aujourd’hui-, et où vous vous étiez contenté de boire et de baiser sans passer par la case des cours de français comme c’en était l’habitude jusqu’alors. Tu étais tellement mal que tu avais à peine remarqué qu’elle non plus n’était pas vraiment dans son assiette. Peut-être que tu avais vu, mais que tu n’étais simplement pas en capacité de l’entendre. Muré dans tes problèmes, muré dans ta colère, rien n’avait semblé plus évident que de se plonger dans un pur désir charnel. En tout cas, lorsque tu entends Abigail te parler de son état de santé, tu te rends effectivement compte que les signes étaient là mais que tu n’avais pas su les voir. Tu proposes ton soutien et ton aide de manière presque instinctive, ne souhaitant pas laisser penser que tu n’es là que pour le cul. Ce n’est pas le cas. Pas du tout. Pas depuis quelques fois en tout cas. Il est vrai que tu n’avais pas imaginé que votre relation évolue ainsi, tu pensais simplement prendre du bon temps mais tu n’avais pas refusé de la revoir ; elle était différente des autres filles parce qu’intelligente, avec de la répartie et intéressante. Tu te rends compte que c’est finalement beaucoup plus important que cela n’avait pu l’être par le passé. « Bon, bah pour la compagnie, je suis là pour ça. » dis-tu d’un ton amusé pour tenter de faire apparaître un quelconque sourire sur ses lèvres. Abigail te demande de prendre soin de toi et tu t’abstiens de dire que tu pourrais sans doute davantage t’en sortir sans magie qu’elle, cela serait peut-être déplacé. Sûrement même. Et cela ne serait probablement pas bien reçu. Tu te contentes alors de dire : « Promis, je ferai attention. » Tu ajoutes : « Je suis sûre que oui. Comme leur truc de sérum. » La magie revenait au bout de quelques heures, tu ne voyais pas pourquoi il n’en serait pas de même pour le neutraliseur de magie même si les effets semblaient tenir davantage sur le long terme. Putain de Blood Circle de merde.

Abi ayant la volonté de changer de sujet, vous évoquez ensuite ton cas. Oh oui ton putain de cas. Tu soupires et lui livres tes premiers ressentis après les quelques semaines qui viennent de s’écouler. Bien sûr que cela était difficile pour toi. « Oui et non… » Le boulot d’ambassadeur était moins contraignant surtout depuis que Rose faisait partie du conseil. Tu te contentes de dire : « Disons que cela fait beaucoup à assumer entre le garage, le bar et ça. Plus le reste. » Le reste, tu parles de la Cosa Nostra bien sûr, mais pour elle, ce n’est pas si clair. Et si tu parlais aussi de… non, tu ne veux pas parler d’elle. Tu laisses à nouveau échapper un soupire et acquiesces lorsqu’elle propose de rentrer. Bonne idée. « Tu sais comment me parler. » dis-tu en ricanant lorsqu’elle demande à ouvrir une bonne bouteille. Tu la suis jusqu’à sa demeure sans savoir que votre relation va à nouveau prendre un tout autre tournant.

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« Je suis désolé. » Putain de bordel de merde. C’est la première fois de ta vie que cela arrive. Étrangement, tu as toujours pensé que cela n’arrivait qu’aux autres. Mais non. Ce n’est pas le cas. Tu oses à peine regarder Abi tellement tu es abasourdi, choqué, frustré. Quelque chose ne va pas, quelque chose n’est pas normal. Putain mais que se passe-t-il donc dans ta tête pour que t’arrives même pas à baiser ? Avec Abi en plus. Ce n’est pas comme si c’était une inconnue. Tu la connais un peu maintenant et sur le plan sexuel vous vous êtes toujours très bien entendus. Qu’est-ce qui a changé ? « J’ai trop bu peut-être. » tout en sachant bien que c’était une fausse excuse, une excuse pourrie. Tu étais déchiré les trois quarts des fois où vous vous êtes vus, et tu es bourré la plupart des fois où tu ramènes une nana donc tu sais que ce n’est pas le problème. Abi garde le silence et tu te tournes doucement vers elle et tes yeux s’attardent sur sa chevelure blonde. Un flash t’envahit et soudainement tu comprends tandis qu’un frisson te parcourt l’échine. Putain de bordel de merde. C’est à cause d’elle. Tu serres les poings, près à t’énerver et partir en live. Tu renfiles ton caleçon et te lèves récupérer la bouteille de Whiskey qu’Abi a débouché pour toi et avales une autre gorgée ; celle-ci te brûle l’œsophage mais cette sensation rassurante vient étrangement remettre de l’ordre dans ton esprit. Tu te rassois à ses côtés dans le lit mais tu ne trouves rien à dire. Sauf peut-être ça. « C’est pas de ta faute. » Elle est déjà assez mal comme ça, t’as pas envie qu’elle pense qu’elle est responsable de quoi que ce soit. C’est de sa faute à elle. Théodora. Cela accentue ta fureur à son égard, une aigreur déjà ravivée dans le magasin d’Alcyone, ce lieu pourtant neutre où il n’a pourtant pas été possible d’entretenir une véritable conversation d’adulte.
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Dim 27 Juin - 14:31

Octobre 2020

Que pouvais-je dire dans ce genre de situation ? Que ce n'était pas grave ? Si, pour Luca Zabini, c'était grave, c'était peut-être même un genre de fin du monde. Je savais à quel point il était sexuellement actif, avec moi ou les centaines (?) d'autres avec qui je le partageais, et j'étais persuadée que ça ne lui était jamais arrivé. De plus, j'étais une femme, ainsi par extension, il y avait cette frustration profonde que je n'arrivais pas à comprendre, propre à la gent masculine, comme si cela touchait à sa virilité et à son intégrité.
Alors que pouvais-je bien dire dans ce genre de situation ? Que cela arrivait ? Ouais, mais ça arrive aux autres hommes, mais surtout pas à Luca Zabini, lui qui était (semblait) à ce point si sûr de lui, si prêt à porter le monde sur ses épaules et surtout à le diriger d'une main de fer, comme il le faisait déjà avec les fonctions dont il avait bien voulu me parler un peu.
Je ne prenais pas mal ce qui arrivait, contrairement à lui, et je n'étais pas blessée dans mon for intérieur. Pourtant, je me murais dans un silence obstiné, non pas pour fuir la situation, mais pour essayer d'y trouver une explication logique et rationnelle. Peut-être avait-il trop bu qu'il prétendait, pourtant sa voix sonnait faux, et je savais bien que c'était une mauvaise excuse. Sans pour autant être ivre à en tomber en comas, je ne comptais plus les fois où nous avions partagé notre couche en étant avinés, je savais donc que cela ne touchait pas à ses capacités ni à ses compétences.
Tandis que je fixais le plafond, toujours pensive et silencieuse, je voyais dans ma vision périphérique qu'il se tournait vers moi pour me regarder, avant de frissonner et de se lever.

Cette fois-ci, le problème m'apparut comme une évidence. J'avais changé de couleur de cheveux, et quand bien même je savais que le sorcier appréciait les blondes, j'étais, dans le fond, devenue "comme les autres". Ce qui me rendait unique ne l'était plus.
Mais il n'y avait pas que ça.
Nous nous étions connus autour du mois d'avril, et dès lors, nous nous étions beaucoup revus. J'avais le moral et surtout, une bonne tonicité physique. Cette forme qui m'avait fait défaut lorsque nous nous étions vus la seule et unique fois durant l'été. Cette fois où, apparemment trop centrés sur nous, par nos nombreux problèmes personnels, nous n'avions guère pris le temps de nous attarder sur l'état de santé de l'autre. Ou alors, si, nous l'avions fait, mais d'une manière intéressée, en prenant à l'autre ce qu'il voulait bien nous offrir. Un instant stable, éloigné de tout, et même de ce temps qui nous poursuivait sans cesse. Un instant intime au chaud, en sécurité dans les bras de l'autre, là où les ennuis ne pouvaient plus nous atteindre, car nous étions le bouclier de l'autre. Cette fois-là, j'étais terriblement amaigrie, j'avais des cernes sous les yeux et sans doute que ce n'était pas cette performance de ma part que Luca gardait en tête de liste.
Mais voilà, peut-être avait-ce été la fois de trop ? La fois où il aurait été plus sage de ne pas se voir, car j'étais dans un passage de ma vie si terrible que, sans le vouloir, je l'avais transmis à Luca ? Je n'étais plus aussi désirable qu'avant, sans compter que je ne m'étais jamais sentie différente ou unique. Depuis tout ce temps, je me demandais sans cesse ce que l'italien me trouvait pour revenir si souvent auprès de moi.
De mon point de vue, c'était une évidence : quand bien même Luca n'était physiquement pas mon type d'homme, je devais lui reconnaître des traits qui portaient tout à fait à son avantage, et sa conversation (car je restais une intellectuelle avant tout) m'avait toujours été agréable et amusante. Qu'importe que je finisse au lit (ou ailleurs) avec lui, les moments passés ensemble, ne serait-ce que pour boire ou parler de la pluie et du beau temps m'avaient toujours fait du bien, ils avaient toujours été une sorte d'échappatoire.

Mais à présent, la réalité frappait en plein visage, et quand bien même le sorcier avait beau me dire que ce n'était pas de ma faute, je ne parvenais pas à le croire, et encore moins à m'en convaincre. J'étais ainsi faite de sensibilité, à porter le poids du monde sur mes épaules, et que si un problème survenait dans mon cercle proche, c'était que j'avais fauté quelque part. Bien qu'aujourd'hui j'avais repris du poids et ait retrouvé la forme, je me doutais bien que j'étais moins attirante aux yeux de l'italien, et c'était sans compter l'absence de mes pouvoirs magiques qui enlaidissait mon image, la perspective de lui dire adieu pour toujours me glaça d'effroi.
Ce fut pour cette raison que je restais immobile encore un instant sous les draps avant que je ne réussisse à me redresser pour m'asseoir à mon tour. À l'époque, je ne m'étais pas battue pour garder une personne très importante proche de moi, et mon épouvantard avait alors changé de forme. C'était il y avait plus de quinze ans, mais le traumatisme restait profond. J'ignorais si ce que j'allais faire était la bonne manière d'agir, car dans le fond, je restais terriblement maladroite socialement, mais je voulais essayer. Avoir la lueur d'espoir que, si je faisais de mon mieux, je ne perdrais pas mon amitié si unique avec Luca.

Toujours silencieuse, je tendais le bras jusqu'à ma table de chevet pour en ouvrir le tiroir. Là, j'en sortais un petit flacon brun. Une fois en main, je me déplaçais sur les genoux jusque dans le dos du sorcier, faisant remuer le matelas et les draps à chacun de mes gestes.
Sans prendre le temps de me rhabiller, parce que cela me paraissait bien secondaire, j'ouvrais la fiole et versais un peu de son liquide dans la paume de ma main gauche. Habilement, je la refermais avec ma main libre puis vint poser ma paume sur la nuque du sorcier. Je laissais l'huile à l'odeur florale se dégager et nous entourer tandis que je commençais de lentes et précises pressions sur la peau basanée du jeune homme.
Talent que je lui avais caché jusque-là, j'étais une excellente masseuse. Extension de mon métier de soigneuse pour les créatures, j'avais appris à masser, par extension, les humains. Dans le fond, la musculature n'était pas si différente que sur un Abraxan, elle était juste moins massive et positionnée autrement. Joignant ma main droite, je prenais le temps, délicate et appliquée, de dénouer la nuque et les épaules de Luca afin de lui apporter mon soutien et de tenter de le calmer comme je le pouvais. Bien sûr, puisque c'était la première fois que je me prêtais à cet exercice avec lui, je m'attendais à tout instant à ce qu'il me repousse (ce qui ne ferait que confirmer mes doutes). Déglutissant doucement dans son dos, je m'éclaircissais la gorge pour enfin prendre la parole, presque en murmurant.

- T'en fais pas pour moi, mais s'il te plait, n'accuses pas injustement mon merveilleux Whisky pur feu écossais hein. Souriant non loin de sa nuque, je m'essayais à un trait d'humour, toujours dans le but de le détendre, avant de reprendre, un peu plus sérieuse. Je sais qu'on n'a jamais franchi cette limite entre nous et je le respecte… mais Luca… tu sais que si quelque chose te tracasse, qu'importe ce que c'est, je peux te prêter une oreille attentive. Mes conseils seront peut-être nuls, sûrement même, mais au moins tu auras vidé ton sac. Je m'attardais sur un nœud non loin de son omoplate, que je sentais déjà depuis de nombreuses semaines et que j'avais rêvé de dénouer alors. Me mordant la lèvre inférieure, je souriais une nouvelle fois avant de pouffer doucement, laissant mon souffle chaud lui caresser la nuque. Tu peux même m'oublietter après, comme ça, ni vu ni connu.

La voilà, la véritable Abigail. Celle qui ne faisait pas que boire et sortir dans des bars. Celle qui n'était pas que fête et sexe. Il y avait aussi celle qui était sensible, même hypersensible. Celle qui était prête à défendre bec et ongle (ou plutôt crocs et griffes) ceux qu'elle considérait comme ses amis. Celle qui était prête à sacrifier jusqu'à sa santé pour le bien d'autrui, de façon totalement désintéressée.
Car, avec les abandons que j'avais subis, je n'avais jamais eu la prétention de croire que mon existence était à ce point importante aux yeux des autres.


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Dim 4 Juil - 23:23

Brûlants de nouveaux sentiments.

Luca & Abigail - Début octobre 2020
Une fois de retour dans le lit, tu refuses de croire à ce qu’il vient de se produire mais pourtant cela est bien réel. Tu es confus, perturbé, agacé, frustré. Vous avez tout essayé, mais rien n’y a fait. Les cheveux blonds d’Abigail te perturbent et te rappellent que trop bien ceux de Théodora ; assez pour que ton cerveau refuse ce que tu sais pourtant faire de mieux. Tu te cherches des excuses, aussi puériles soient-elles, aussi dénuées de sens soient-elles. Bien évidemment que l’alcool n’y est pour rien ce soir puisque ce n’est guère la première fois que vous couchez ensemble en ayant trois grammes et demi dans le sang, cela n’a jamais été un problème pour que cela fonctionne de ce côté-là. Au contraire, l’alcool avait souvent le mérite de décupler les sens de l’italien que tu es, tu pouvais alors satisfaire toutes tes envies, même les plus obscènes. Qu’y avait-il dans ce putain de Whiskey ? Tu soulèves la bouteille et commences la lecture inutile de la description des ingrédients ; rien qui justifiait ce fiasco. T’en avales une gorgée supplémentaire et le lui tend au cas où elle en veuille. Cela lui fera oublier tout ça. Tu sais que cela ne sera jamais le cas mais cela te rassure un peu de le penser. Mais Abi a le dos tourné vers la table de chevet et tu poses la bouteille au sol pour ne pas la renverser. Tu regardes Abi se diriger vers toi avec un flacon dans la main. Quelle humilitiation. Obligé de prendre quelque chose pour bander maintenant… Tu secoues la tête pour lui signifier qu’il est hors de question que tu te bourres de viagra ou d’autres merdes afin de réussir à faire ce que tu as toujours réussi depuis plus de quinze ans. Mais il semblerait que tu te sois trompé sur le contenu de la petite fiole parce qu’elle s’installe derrière toi et une odeur entêtante de fleur s’installe dans tes narines. Tu te laisses aller lorsque les mains de la jeune femme s’enquièrent de dénouer les nœuds qui se sont logés dans le creux de tes épaules, entre tes omoplates, sur ta nuque. Tu gardes le silence, te relâchant doucement et la laissant faire ce qu’elle semblait bien faire. Sans savoir pourquoi, une de tes mains vient doucement caresser le bout de sa cuisse droite et tu fais des ronds avec tes doigts. Te détendant à son contact, tu hésites à te chercher à nouveau d’autres excuses mais tu sais que cela sera vain alors tu préfères garder le silence, ne sachant pas quoi dire qui pourrait justifier ça et qui pourrait de toute manière te dédouaner. Pour l’instant, tu profites simplement de ses doigts sur tes épaules et de la tension qui semble doucement s’en aller.

C’est Abigail qui brise le silence au bout d’un moment en te demandant de ne pas accuser son Whisky. Elle ne peut pas le voir, mais un sourire naît sur tes lèvres car tu sais qu’elle a raison. Son ton humoristique fait taire la honte et l’appréhension d’avoir été plus que lamentable. « Tu veux dire que c’est ma faute ? » demandes-tu alors que tu as dit il y a quelques minutes que ce n’était pas la sienne. Tu soupires et dis : « Nan, pas d’ingrédients étranges dans la bouteille, j’ai vérifié ahah. » Le ton sarcastique que tu emploies est loin d’être rassurant. Mais Abigail ne semble pas en tenir compte puisqu’elle t’offre soudainement une oreille bien attentive. Tu tournes légèrement la tête vers elle pour la regarder droit dans les yeux lorsqu’elle évoque même l’idée de l’oublietter ensuite. Putain. Mais qui était donc cette fille si parfaite ? Pourquoi ne pouvais-tu pas tomber amoureux d’elle ? Cela serait moins compliqué qu’avec… Non. Tu n’es pas amoureux d’elle. C’est impossible, tu secoues la tête et ton regard se perd à nouveau dans le mur qui se trouve devant toi et le silence retombe comme un soufflet dans la pièce. Tu ne trouves rien à dire pendant plusieurs minutes tandis que les mains d’Abi continuent de s’appliquer sur un nœud particulièrement douloureux et coriace. Quant à toi, tu cherches ce que tu veux dire et comment tu veux le dire, sans savoir si tu veux le dire. Putain, tes pensées sont si embrouillées. Puis tu te souviens pourquoi tu as accepté de revoir Abigail après votre première nuit ; une femme en dehors de la Cosa Nostra, qui ne savait rien de ces aspects de ta vie. Il en est de même pour le reste. Elle ne connait personne qui te connait et tu es persuadé que cela continuera ainsi longtemps lol, loupé, merci l’event. Alors pourquoi pas lui dire ce qui te tourmentait ? Avec Anje, c’était difficile. Elle connait Théodora. La même chose pour Jaeden, qui de toute manière ne pourra probablement jamais être objectif en tant que meilleur ami de la jeune femme et le tien. Bref, tes proches sont trop impliqués. Mais Abi ? Un avis éclairé et objectif vaut peut-être mieux après tout ?

Tes mains commencent un ballet incessant et tu les tritures un peu nerveusement avant de les poser à plat sur tes cuisses. Tu te tends soudainement alors que tu lâches : « Y a cette fille au boulot. C’est ma comptable. » Tes mains se crispent à nouveau et tu essayes de mettre de l’ordre dans ta tête et tes idées. « On couche ensemble. Enfin, on couchait ensemble. » Tu fermes les yeux et avoues : « Elle est blonde. » Tu sors cette information importante pour la suite. « J’ai pensé à elle tout à l’heure quand… » Tu ne termines pas la phrase, nul besoin. Elle a compris. « Elle me… Elle me rend dingue. Je saurai pas expliquer. On est toujours là à se bagarrer, à se battre ou à baiser. Je sais pas ce que je préférais entre tout ça. Mais dernièrement… » Tu soupires et décides de lui faire part de ce qu’il s’est passé cet été, tu ne sais pas si elle fera le lien avec ton attitude lors de vos rendez-vous estivaux, ce n’est pas vraiment la question de toute manière. « Elle a fait une connerie. Une énorme connerie. Le genre de connerie qui a mis en péril mon entreprise. » Tu termines : « Depuis, je sais plus où j’en suis, c’est tout. » Tu dis : « J’ai l’impression que… elle me manque. Ce qu’on avait avant me manque. Mais j'peux pas lui dire ça, je lui en veux trop. Dès que je la vois, j'ai envie de... la tuer. » Au sens métaphorique non ?
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Ven 9 Juil - 20:42

Octobre 2020

À nous observer de l'extérieur on pourrait sûrement jurer qu'il y avait quelque chose entre nous, mais pourtant il n'y avait rien au-delà d'un sport charnel et d'une amitié qui, apparemment, semblait s'installer plus profondément que ce qu'on aurait pu croire au mois d'avril. Comme quoi, tout arrive, même ce à quoi l'on s'attend le moins.
J'accueillais la détresse de Luca sans jugement, les bras grands ouverts, attentive au moindre de ses changements corporels, puisque j'avais sa nuque et ses épaules littéralement sous les doigts. Hélas pour le sorcier (ou heureusement je ne sais pas trop), j'étais extrêmement douée pour détecter les micros signaux qu'on envoyait malgré nous, car mon métier était ainsi fait que je me devais d'être attentive à tous les faits et gestes des animaux. Déformation professionnelle, j'avais étendu ça au corps humain, et c'était bien plus facile lorsqu'ils étaient si proches de moi, et davantage lorsque j'en connaissais le moindre centimètre. Patiente, respectueuse du temps qu'il fallait à l'italien pour se confier (et je devinais que c'était un exercice difficile pour lui), je restais religieusement silencieuse. Chose facile pour moi puisque je vivais la plupart du temps en étant muette, cela m'arrangeait bien dans un sens de ne pas avoir besoin de faire de grands discours. C'était peut-être pour ça aussi que je m'entendais bien avec Luca, je n'avais jamais eu besoin de trop parler. Nous étions davantage un couple d'action n'est-ce pas ?

Mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin, et il semblerait que, malgré nous, la fin de nos rencontres intimes avait sonné ce soir. Bien que je le regrette, je n'allais pas non plus pleurer sur mon sort. J'avais la prétention de croire que j'avais gagné un ami, et ça, ça n'avait pas de prix à mes yeux. Bien sûr, je n'étais pas naïve, et bien qu'il ne m'ait jamais parlé de sa vie privée, je me doutais que Luca n'était pas blanc comme neige et que sous ce corps si bien soigné se cachaient bien des énigmes sous des pierres qu'il ne fallait surtout pas que je soulève. Et je ne voulais rien soulever ce soir d'ailleurs, mais je voyais bien que le handicape temporaire de sa virilité le mettait dans tous ces états, et dans un sens, j'étais rassurée que ça se passe avec moi, et pas avec une autre. Moi, je savais comment je réagissais, comment je pensais, et surtout, je savais que je n'allais pas parler dans son dos, couler sa réputation ou que sais-je qu'une autre femme sans scrupule aurait pu faire.

Un petit frisson me traversa l'échine tandis que je le sentais jouer distraitement avec la fine peau de ma cuisse posée juste à côté de lui. Cette sensation aurait pu être délicieusement savoureuse, mais les paroles que prononça l'italien, même s'ils étaient sur un ton humoristique, me piquèrent au vif. Sa faute ? Et quoi encore ?
Spontanément, sans trop y réfléchir, je vins lui donner un petit coup derrière la tête du plat de la main, pas fort, juste assez pour chasser cette idée qu'il avait là-dedans, avant de pouffer.

- Dis pas de connerie, idiot. C'est… c'est ma faute plutôt, non ? Je soupirais. C'est la faute de personne. Et encore moins de mon merveilleux Whisky.

Profitant qu'il revienne sur le sujet celui-là, je lui volais la bouteille des mains pour en boire une gorgée, puis deux, et enfin trois. Quitte à être bourrée pour oublier, autant le faire bien. Mais oublier quoi ? La trique qui n'était pas au rendez-vous ? Non, ça j'en avais rien à faire en réalité. Non, je préférais oublier les dégâts collatéraux que je ne cessais de répandre autour de moi et malgré moi. Initialement, Luca devait être un coup d'un seul soir. Puis il y a eu ce second soir, puis un troisième, avant le quatrième. "Cette fois c'est la dernière" combien de fois les dépendants disaient ça ?
Attention, on ne va pas se méprendre, je n'étais pas accroc au sexe avec Luca, j'étais davantage attachée à ce que nous avions développé tous les deux.
Des moments simples, suspendus dans le temps. Ce refuge si réconfortant. Ces pauses dans nos vis effrénées et blessantes. Aussi ces quelques fous rires qu'on avait eus sur l'oreiller, juste après l'acte, quand l'un venait casser l'ambiance avec une blague pourrie ou une anecdote à la con. Entre nous, c'était bien de l'amour que nous développions, mais pas celui au sens propre du terme. Celui plus profond, qui lie deux âmes étrangères, qui ont besoin l'une de l'autre pendant un temps, pour panser leurs blessures.
Besoin l'une de l'autre pendant un temps.
Ce temps serait-il déjà révolu ?

Je laissais échapper un nouveau frisson à cette pensée qui me glaça d'effroi. Heureusement pour moi, ce frémissement concordait au moment où l'italien tourna son regard vers moi alors que je lui confiais qu'il pouvait m'oublietter, et qu'il releva sa main de ma cuisse pour commencer un genre de tricot devant lui avec ses doigts. Devinant qu'il hésitait, je clignais des paupières dans son dos afin de reprendre mes esprits, et je retournais à mon massage en m'acharnant toujours sur ce maudit nœud. Le nœud du problème ?

Une fille. Sa comptable. OK, ça commence bien. Ils couchaient ensemble. Rien de surprenant en soi. Jusque-là, rien qui explique fondamentalement son problème intime. Elle est blonde. Très bien, un point négatif pour Abigail. Ce fut comme si une flèche me transperça le cœur, j'en fus figée. Sans m'en rendre compte, je cessais mon massage jusqu'à ce qu'il reprenne la parole, comme si mes doigts suivaient le rythme de ses mots. Il a pensé à elle, et sa description… cette description… ces mots si particuliers (qui n'avaient aux premiers abords rien de fous) qui vinrent me percuter comme un piano au coin de la figure. J'arrêtais une nouvelle fois mon massage, baissant lentement mes mains pour les poser sur mes cuisses.
Moi aussi, je pensais à quelqu'un d'autre dans ces moments sexuels. Et pas qu'avec Luca d'ailleurs. Tout le temps. Depuis mes dix-huit ans, je pensais à elle. Et depuis mes onze ans, je me prenais la tête avec elle, on se bagarrait, on se battait ou on faisait l'amour. Avec elle aussi je perdais la tête, tout le temps.

Bordel de merde, mais Luca, tu es qui, si ce n'est un genre de jumeau ? Je croyais très fort dans le mythe de l'androgyne, mais je ne l'avais jamais vraiment imaginé autrement qu'avec l'âme-sœur dans le sens du couple amoureux.
La conclusion de l'italien était toutefois différente de ma propre histoire, et je me permettais de garder le silence de longues secondes. Ces secondes qu'il me fallait pour me remémorer les phrases de mon ami, pour m'en imprégner, et réfléchir à la meilleure manière d'y répondre. Je l'avais prévenu, mes conseils allaient sûrement être nuls, mais au moins, il pouvait se décharger sur moi. J'avais certes les épaules fragiles, j'étais tout de même capable de supporter les problèmes de mes proches. Distraitement, je déglutissais avant de relever ma main droite pour la reposer sur la colonne vertébrale de Luca, faisant à nouveau de légères pressions afin de détecter d'autres nœuds logés dans son dos. Quelque chose me disait que le problème était plus profond qu'il en avait l'air (et je ne parle pas uniquement de la musculature de son dos). Après ce temps long de réflexion qu'il me fallut, je réussissais enfin à ouvrir la bouche, pour faire un peu part de ma propre expérience.

- Et bien… je pense que… à partir du moment où une personne nous rend dingues et qu'on se bagarre régulièrement avec… enfin… c'est la définition de vouloir la tuer, je crois. Je me permettais de sourire, m'essayant une nouvelle fois maladroitement à une plaisanterie. Pourtant c'était la vérité. J'avais tout le temps envie d'étrangler celle qui avait harponné mon cœur tant ses décisions pouvaient me hérisser, et ce, depuis que nous étions des enfants. Oui, mais voilà, tout ça creusait un vide immense lorsque ce n'était plus. Je déglutissais. Mais des fois… ces… chamailleries si je peux dire comme ça… ça fait partie du charme, même si c'est con... Tu ne crois pas ? C'est… enfin, ça semble être une relation particulière que tu as avec elle, et peut-être que tu t'es attaché à elle plus que ce que tu pensais à la base… parce que justement, c'est unique ? Je penchais un peu la tête derrière lui tout en tâtonnant le long de sa colonne vertébrale, réfléchissant encore un peu avant d'ajouter. Elle te manque parce que tu tenais à elle, je pense ? Ce n'était pas une personne ordinaire… Vous en êtes où maintenant tous les deux ?

Je ne voulais pas paraître indiscrète, je voulais juste l'aider. S'il ne parlait plus du tout à cette personne, à quoi bon se retourner la tête ? Après tout, j'étais déjà passée par là et je savais ô combien c'était épouvantable à vivre, et à moins qu'il sache lire entre les lignes, Luca ne comprendrait pas que je vivais vaguement la même chose que lui. En revanche, si le sorcier et sa comptable étaient encore en contact, là, ça changeait la donne.


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Mar 20 Juil - 20:15

Brûlants de nouveaux sentiments.

Luca & Abigail - Début octobre 2020
Les mains d’Abigail s’évertuent encore à dénouer les tensions intenses de tes épaules. Il faut dire que tu n’as jamais vraiment l’occasion de te détendre au sein de la Cosa Nostra ; il faut toujours être sur ses gardes, il faut toujours être prêt à riposter, prêt à en découdre, prêt à se battre. Cela étant, il t’est quasiment impossible de baisser la garde et d’être plus détendu. Pourtant, ici, avec Abi, il n’y a aucun danger notoire. Un ennemi de la famille ne risque pas de se pointer pour venir te tuer ou te kidnapper donc tu te laisses aller et profites du massage entre les doigts experts de la jeune femme. C’est un des talents qu’elle t’a dissimulés, tu n’en savais rien avant aujourd’hui. Combien d’autres secrets cache-t-elle ? Probablement autant que toi tu ne lui en caches. Tu ne lui en veux pas, votre relation n’a jamais été basé sur les confidences de toute manière. Vous vous êtes cantonnés aux sujets de surface, la pluie, le beau temps, l’actualité, les tatouages, la France et autres blablas. Vous n’aviez jamais creusé aussi profondément : peut-être que c’était le moment aujourd’hui, alors que tu viens d’être humilié dans ta virilité. Quoi de plus intime que cela ?

La jeune femme explique que tu n’y es pour rien, que ce n’est la faute de personne. C’est peut-être vrai. Ou non. Tu n’en sais rien. Quoi que… Tu mettrais bien ça sur le dos de Théodora tout de même. C’est sa faute à elle. Pourquoi as-tu pensé à son visage ? Tu mentirais en disant que c’est la première fois : ses traits délicats hantent tes pensées, hantent tes rêves. Tu as envie de la détester, tu as envie de la haïr et pourtant, ce sont des sentiments contradictoires qui t’assaillent alors qu’Abi poursuit son travail sur ton dos. Ses mains habiles parviennent à te soulager et tu as l’impression qu’un léger poids s’est envolé. Comment faire pour que la suite s’en aille ? Tu as bien une idée mais elle n’est pas franchement idéale : un rail de coke. Mais la promesse faite à Anjelica t’empêche de faire ça même si tu sais qu’ici, jamais elle ne le saura. Tu soupires doucement tandis que tu révèles enfin à Abigail le nœud du problème. Tes mots sont simples, posés, assumés. Théodora t’agace, t’énerve, te rend fou. Fou est probablement le mot qui définit le mieux ce que tu ressens pour elle ; l’ambivalence est également de mise. Tu ne sais pas ce que tu attends d’Abi, tu ne sais pas ce qu’elle pourra faire de tes révélations mais tu te rends compte que cela te fait un bien fou de vider enfin ton sac et d’être honnête avec toi-même, au moins une fois. Depuis ton retour d’Italie en avril, quelque chose dans votre relation a changé ; c’est ce quelque chose que tu souhaites définir, que tu souhaites enfin t’avouer mais c’est si difficile d’y faire face. Tu ne sais pas si tu es prêt à assumer les flots de sentiments contradictoires qui te traversent lorsque tu penses à elle. Avant juillet, ton esprit était moins embrouillé ; tu te contentais de dire qu’il ne s’agissait qu’une histoire de cul. Mais après qu’elle ait failli mourir, après sa trahison, après qu’elle soit sortie de ta vie, tu t’étais rendu compte qu’elle comptait. Elle comptait et il était hors de question qu’elle ne compte à nouveau. Alors tu t’es évertué à la faire sortir de ta vie mais cela n’est pas possible. Un pas en avant, trois pas en arrière, voilà ce qui définit votre relation.

Abigail arrête son massage tandis que tu expliques et tu ne t’en rends à peine compte tellement tu es concentré sur ce que tu ressens, sur ce que tu essaies de lui dire. Au bout d’un moment, Abigail prend la parole tout en appuyant sur ta colonne vertébrale et tu pousses un soupir de satisfaction. Cela te fait toujours du bien. « Oui… C’est ça. Ce qui m’énerve, c’est qu’elle a du répondant en plus. De la répartie. Elle… m’insupporte. » Tu écoutes la suite de ses propos tout en tentant de savoir si ce qu’elle dit t’aide ou non. « Du charme oui. Avant… Disons avant sa connerie, cela faisait partie des fondements de notre relation effectivement. C’était davantage de la taquinerie. Du sarcasme. de l’ironie. Il y avait des disputes bien sûr mais on finissait toujours plus ou moins par se réconcilier… » Tu résumes très fortement mais c’est plus ou moins ça. Votre relation se condense ainsi : des hauts et des bas. Sans arrêt. « Oui, unique, cela l’était. Si une autre avait fait ce qu’elle a fait… Je sais que j’aurai jamais pu pardonner. » Parce que tu as pardonné ? Oui. Ses mensonges non. Elle oui. Tu t’es battu pour qu’elle puisse rester, tu as convaincu ton père de ne pas les bannir, elle et Jaeden s’ils rachetaient leurs fautes. Tu aurais très bien pu les laisser s’en aller, tu n’as jamais pu t’y résoudre. « Oui. C’est vrai. Je tenais à elle. » Ses mots t’écorchent la bouche. Cela fait bizarre de le dire à voix haute, cela rend les choses presque plus… réelles. Cela n’est plus uniquement dans ton esprit. « Je… » murmures-tu en fermant les yeux. « Je crois que c’est toujours le cas. » Ce n’est qu’un chuchotement qui passe tes lèvres, comme si tu avais peur que Théodora puisse t’entendre. « Je ne sais pas où on en est. Après sa connerie, j’avais plus ou moins coupé les ponts parce que cela m’insupportait de la voir, j’avais l’impression d’avoir été trahi. Puis on s’est expliqué. Dans les cris, comme on sait si bien faire, mais ça avait apaisé le truc. On se revoyait en tête à tête tous les lundis pour le boulot. Des rendez-vous sur la comptabilité de la boîte. Disons qu’on avait retrouvé un équilibre précaire mais au moins on arrivait à bosser. Mais on s’est encore engueulé l’autre jour. J’ai demandé à ma sœur de prendre le relai sur les réunions. J’en peux plus d’être dans la même pièce qu’elle. Cela finit toujours mal. » Tu ajoutes : « Je… » Tu laisses mourir la phrase qui ne parvient pas à sortir de ta bouche. Tu te donnes du courage pour tenter de rester fort mais tu échoues lamentablement. Maintenant que tu as ouvert la boîte de Pandore, autant tout déballer… Tu capitules. Il y a un détail qu’elle doit savoir, il te semble que c’est important. « Je la dessine. Tout le temps. » Vous avez déjà parlé longuement de tes esquisses lors de vos précédentes rencontres. Tes dessins sont sacrés et représentent ce qui compte le plus pour toi. Avant, les traits d’Anjelica apparaissaient assez naturellement sur les feuilles blanches. Mais depuis quelques semaines, un autre visage venait également hanter tes pensées. Tu avoues : « Elle m’obsède. » Tu soupires avant de demander : « Je sais même plus comment réagir. Je suis fatigué de tout ça. » Comme si Abigail avait toutes les réponses, tu dis : « Qu’est-ce que je dois faire ? »
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Ven 30 Juil - 22:22

Octobre 2020

La situation était pour le moins étrange en partant du principe que Luca et moi n'avions jamais franchi une certaine limite entre nous, celle de l'intimité, ou du jardin secret. Celle qui concerne les plates-bandes de l'autre. Toutefois, en cet instant, il me fallait venir en aide à un ami, ou tout le moins, à une personne que je voulais considérer comme un ami même si ce n'était pas réciproque. Après tout, même si je devinais que l'italien m'appréciait, je n'avais pas la prétention de le connaître assez bien pour pouvoir affirmer à quel point il m'appréciait. J'étais ainsi faite que j'avais l'habitude de faire passer les autres avant mes propres besoins, et quand bien même, ce soir, je n'avais guère de besoin. J'étais devenue une sorcière totalement sans intérêt, fade et sans saveur. Je n'avais plus aucun pouvoir magique, j'étais faible et malade, je revenais d'un été épouvantable et j'étais à l'arrêt, cantonnée à rester chez moi et me reposer (soi-disant). Je n'étais donc même plus bonne à enseigner, pire, même plus à être une dragonologiste digne de ce nom. Je ne servais plus à rien, même pas à prendre un tant soit peu de bon temps avec un sorcier que j'appréciais.
Alors, à mes yeux, il était tout à fait normal que je n'aie plus aucun intérêt aux yeux de Luca, pourtant, je l'écoutais avec une attention toute particulière me confier ses secrets, ou tout le moins, ceux qui concernent sa comptable. Attentive à ses soupirs tandis que je parcourais simplement sa colonne vertébrale, j'entrepris de reprendre mon massage sur le reste de son dos, les yeux baissés sur sa musculature saillante.
J'ignorais de quelle connerie il s'agissait, mais je devinais que c'était assez grave pour que la relation entre les deux individus soit à ce point mise à mal. Dans le fond, il en allait de même pour Harper et moi. Un simple accident, un mal entendu, une bêtise, et tout avait été foutu en l'air. Je ne forçais en rien le jeune homme à me confier tout ce qu'il avait à me dire, le laissant parler à son rythme, mes doigts agiles dans son dos se contentant de dénouer les muscles à ce point tendus. Musicienne dans l'âme, je remarquais que, sans le vouloir, je lui débloquais des points lorsque les confidences sortaient de sa bouche, comme si j'étais en rythme, comme si je l'aidais à ma manière à sortir tout ce qu'il contenait.
Toutefois, ce ne fut qu'un soupir qui traversa mes narines tandis que, arrivé à sa conclusion, Luca m'interrogea. Il m'interrogea, moi, l'handicapée sociale qui était à ce point obnubilée par une seule personne qu'elle en gâchât littéralement sa vie sentimentale. Dans un souffle de confidence, je lui répondis tant bien que mal.

- Je… Je ne sais pas ce que tu dois faire… Mainte fois j'essayais de prendre la parole, ouvrant et fermant la bouche comme un poisson hors de l'eau. J'ignorais par quel bout prendre le problème. Alors je déglutissais, changeant soudainement mes massages en de distraites caresses, prouvant que je commençais à plonger dans mes pensées. Je… je vis un peu la même chose avec quelqu'un. Une amie… enfin… amie… Je soufflais et souriais avec ironie. On se connait depuis qu'on est gamine, et nous avons vécu une relation de couple durant la dernière année de Poudlard. Elle m'a laissé tomber pour poursuivre ses rêves. On s'est retrouvées à l'université et on a repris une relation tout à fait… chiante. On faisait l'amour de temps en temps, les autres jours, on était amies. Ça ne m'a jamais convenu, c'est pourquoi une fois mon diplôme en poche, j'ai tout arrêté. Mais voilà, la vie adore m'emmerder, et on s'est retrouvées enseignantes toutes les deux à Poudlard. Elle me rend dingue, j'ai sans arrêt envie de la tuer et au même temps je…

Je ne terminais pas ma phrase, mon souffle retenu et coupé tandis que je me remémorais le corps nu de Harper contre le mien. Après toutes ces années, je la désirais toujours profondément et toujours ardemment. Avec Luca, nous ne nous connaissions pas depuis très longtemps, pourtant il savait à quel point j'étais une personne pacifiste. Le simple fait que je lui confie que j'avais envie de prendre la vie de Harper suffisait à lui prouver à quel point mes sentiments envers elle étaient forts et ambigus.
Agitant sensiblement la tête de droite à gauche, clignant des yeux pour reprendre mes esprits, je reprenais mes massages non sans grommeler légèrement. Parler de Harper me fendait toujours le cœur, car elle nourrissait un désire parfaitement inachevé et profondément frustrant.

- Je l'aime depuis des années et je n'ai pas le choix que de fermer ma gueule et nourrir mes sentiments dans mon coin parce que… ben parce qu'elle m'a abandonné et que je n'ai pas le choix de faire autrement. En réalité, j'étais mortifiée de vivre un autre abandon de sa part, ce n'était d'ailleurs pas pour rien que depuis, la forme de mon épouvantard avait changé pour devenir l'abandon lui-même. Sourcils légèrement froncés, je me corrigeais après un instant de silence et de réflexion. Non ce n'est pas vrai… des fois j'essaie de lui parler. Parce que je me dis que la communication dans le fond, il n'y a que ça de vrai pour clarifier une situation tu vois… mais avec Harper c'est impossible putain. Soit elle tourne la situation au ridicule du coup ça devient absurde de lui confier mes sentiments, soit elle me fait un pied de nez et change totalement de sujet. Je pourrais gueuler dans le cul d'un éruptif ce serait pareil. Elle me fait tourner en bourrique.

Avec Harper, j'étais sans arrêt au pied du mur, et je craignais le jour où j'allais véritablement en avoir marre et que j'allais percer l'abcès qui m'étouffait depuis tant d'années. Ça allait être une engueulade historique (car je savais d'avance que je ne garderais pas mon calme), qui allait soit passer, soit casser. Soit Harper ferait l'effort de m'entendre et me comprendre, soit ce serait l'enterrement définitif de notre amitié. Et de cela j'avais très peur.
Après un nouvel instant de silence, me mordant l'intérieur de la bouche à cause de la situation et de la réflexion, je reprenais la parole.

- Du coup, pour en revenir à ton problème… je ne sais pas trop quoi te conseiller en dehors d'essayer de lui parler, mais sans vous engueuler tu vois… ce qui est quasiment impossible dans ce genre de relation, je m'en rends bien compte, mais au final, je pense que les non-dits c'est le pire truc qui puisse survenir dans une relation, encore plus si c'est une relation… amoureuse. J'avais hésité à dire le mot, mais pourtant il fallait bien que Luca l'entende pour en prendre conscience. Je n'étais pas psychologue ni douée en ce qui concernait les sentiments des autres, mais d'après ce qu'il me disait, et s'il la dessinait, c'était qu'il était amoureux d'elle. Enfin… dis-moi si je me trompe… mais tu tiens à elle, elle t'obsède au point de la dessiner et d'en perdre la gaule… je crois que t'es un tout petit peu amoureux quand même… et… je sais pas… de ma propre expérience, en amour il n'y a pas trop le choix. Soit ça passe, soit ça casse… Donc soit vous vous expliquez et ça passe, soit ben…. Ben faudra faire… sans…

Faire sans… comme moi depuis une quinzaine d'années. Essayer de transmettre ces sentiments frustrés chez d'autres (ça ne marche pas j'ai essayé), ou alors s'asphyxier dedans tous les jours au point d'en oublier les couleurs et de commencer à voir le monde en noir et blanc.
Comme moi aujourd'hui, et ce depuis longtemps, la mort de mon frère n'ayant absolument rien arrangé à la situation.
Ce soir dans le bar, au mois d'avril, j'étais en pleine fuite de mes sentiments, de ma situation, en recherche d'une bulle d'air où respirer, d'un petit guide lumineux dans la nuit pour retrouver mon chemin. D'une pause.
Et Luca avait été là.
Nouveau soupir.

- Tu lui as dit ? Que tu tenais à elle et que tu la dessinais ?



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Sam 31 Juil - 14:41

Brûlants de nouveaux sentiments.

Luca & Abigail - Début octobre 2020
Cette situation inédite te pèse plus que tu ne l’aurais imaginé. Même dans tes rêves les plus fous ou disons plutôt tes cauchemars, tu n’aurais jamais pensé en arriver là à cause d’une femme. Et quelle femme. Théodora Haig est probablement la personne la plus insupportable que tu connaisses ; elle n’avait de cesse de défier ton autorité, ta parole, tes actions. Elle était là, à jouer à la jeune femme effarouchée et indignée alors qu’elle vous avait mis dans cette situation grotesque. Bien sûr que le mensonge que tu évoques à Abigail est grave même si elle ne peut pas le deviner vu que tu es resté très vague sur le sujet. Abigail méconnait tout le pan de ta vie qui concerne la Cosa Nostra et c’est tant mieux, tu ne souhaites pas qu’elle soit impliquée dans tout cela de toute manière. Cela serait trop compliquée de gérer ça, tu n’en as pas envie. Mais oui, Théodora et Jaeden ont mis en péril la sécurité de la Famille par leurs mensonges et tu n’étais pas certain de réussir à relever la boîte. Les représentants des grandes familles avaient grondé et même si le procès avait apaisé leur soif de réparation, il avait fallu des mois pour reconstruire une confiance réciproque. Jaeden commençait tout juste à retrouver la place qu’il avait eu auparavant, tout comme Théodora d’ailleurs. Mais le temps passant, les anciennes rancunes demeurant, tu ne savais plus comment faire, ni comment réagir.

Tu te demandes si Abigail ne pourrait pas t’aider. Tu ne connais rien de sa vie sentimentale. Tu t’es toujours dit que si elle continue de te voir régulièrement c’est que comme toi, elle enchaîne les aventures de passage sans oser s’installer dans une relation plus durable. Mais peut-être que tu te trompes après tout. Et puis, c’est une femme, les femmes savent quoi faire dans ces situations-là sexisme ordinaire bonjour. En vérité, tu ne vois pas à qui tu pourrais confier tout cela : les personnes que tu aimes sont trop impliquées auprès de Théodora et tu n’es pas certain qu’ils puissent être objectifs. Abigail est la personne parfaite pour ça, elle te connaît sans pour autant faire partie de ton cercle intime. Tu as confiance en son jugement et en ses conseils ; même si vous n’avez jamais franchi cette barrière invisible qui préservait votre jardin secret, les autres discussions que vous avez pu avoir dans le passé t’ont toujours permis d’y voir un peu plus clair quand tu avais des questionnements. Et inversement pour elle.

Ses mains continuent de s’activer sur les nœuds bloqués entre tes omoplates et tout le long de ton dos et de tes épaules. Tu fais bouger ta tête de droite à gauche, faisant craquer tes os et tu tentes encore une fois de prendre sur toi pour ne pas sombrer. Tu as tout déballé, tout ce que tu pensais, tout ce qui t’empêche d’avancer et tu attends désespérément la réponse d’Abi, qu’enfin quelqu’un vienne éclairer tes pensées. Mais les premiers mots qui sortent de sa bouche ne sont pas faits pour te rassurer. Merde. « Cazzo. » souffles-tu. Si même Abi ne savait pas quoi faire, on ne peut plus rien pour toi. Tu t’apprêtes à lui demander d’oublier ce que tu viens de lui dire mais tu es surpris par la suite de ses propos. Tu tournes légèrement la tête sur le côté pour la regarder alors que son massage se transforme soudainement en de bien frêles caresses. Elle vivait la même chose ? Tu demandes : « Raconte-moi. » Tu plisses les yeux et écoutes ce qu’elle te dit. Tu es d’abord surpris, tu ne savais pas qu’Abi était bisexuelle mais au final peu importe, tu t’en fous carrément. Tout cela pour dire que vous avez encore beaucoup de chose à apprendre l’un de l’autre, vous n’avez fait qu’effleurer la surface. La relation qu’elle décrit te rappelle vaguement quelque chose en tout cas, un affreux parallèle t’envahit alors qu’elle te conte son histoire avec Harper. La vie semblait leur offrir de sacrés pieds de nez.

« Je vois qu’on est dans la même merde toi et moi. » finis-tu par dire alors qu’elle termine son monologue. Tu n’as pas souhaité la couper pour ne pas qu’elle s’arrête et que ses propos soient les plus sincères possibles. « Le problème, c’est que dans nos histoires, j’ai l’impression que tu es Théodora et que je suis Harper. » Tu sors ça sans t’en rendre compte. « Malgré ce qu’elle a fait, c’est moi qui la repousse tout le temps. Je pense que j’ai peur de ce que je pourrais ressentir si je la laissais venir. Je préfère être dans l’autodérision, le sarcasme, la moquerie. C’est plus simple. Et j’ai l’impression qu’Harper fait comme moi pour le coup. Cela ne veut pas dire qu’elle ne ressent rien. » Tu soupires encore. « Regarde-moi… » dis-tu pour compléter ton propos. T’es là en train de te poser dix milles questions alors que tu fais tout pour la repousser. Encore et encore. Et pourtant, tu fais tout pour la garder auprès de toi. Encore et encore. Une vivante contradiction, une putain d’ambivalence.

Abigail dit qu’elle va revenir à « ton problème ». Oh oui, ton problème, c’est Théodora. Mais c’est toi aussi, avec tes jugements, tes inquiétudes, tes imperfections. Tu écoutes ces pseudos conseils et tu serres doucement tes poings, ton cerveau ne veut pas intégrer ce qu’elle dit. Les mots qu’elle prononce ne te vont pas : relation amoureuse, amoureux. Non non non. Tu secoues la tête et tu protestes vivement : « Je suis pas amoureux Abi ! On est pas à la maternelle là. » C’est bien connu, les adultes n’ont pas de sentiments amoureux… Ses paroles résonnent à nouveau dans ta tête. « On a déjà essayé de s’expliquer mais à chaque fois ça repart en vrille. Je sais pas si c’est sa faute ou la mienne pour le coup… Je pense que je suis trop en colère pour envisager quoi que ce soit mais en même temps… » Ta phrase demeure en suspens et tu la laisses mourir sur tes lèvres. « Oui elle m’obsède c’est vrai. Je sais pas si c’est parce que je me dis qu’elle est inaccessible, c’est la meilleure amie de mon meilleur pote tu vois, on pourrait penser qu’on serait fait pour s’entendre, mais en fait non. On est toujours là à se faire la guerre, nos amis et nos familles entre nous deux. » Tu soupires. « Bah ça casse. À chaque fois. » Mais pour la suite… « Je veux pas faire sans Abi, c’est pas possible ça. » Cela, tu t’en rends bien compte. Tu n’es pas capable de ça. Même là, alors que vous vous êtes disputés pour la énième fois et qu’elle t’a demandé de ne plus jamais t’adresser la parole, elle continue de te hanter et tu continues de penser à elle. « Et puis on est comme vous, on bosse ensemble, on doit faire avec. Jamais elle ne partira de la boîte. » Pour plusieurs raisons. Elle est liée à la Cosa Nostra maintenant, elle restera auprès de Jaeden. Et à ce que tu saches, son boulot lui plaît et lui convient. Finalement, la seule chose qui pourrait la faire partir, c’est toi. « Je comprends pas ce qu’elle veut façon. Elle m’a demandé de ne plus jamais lui parler. Du coup, j’ai tout stoppé. » Tu termines : « Non je ne lui ai pas dit. C’est trop privé. » C’est le serpent qui se mord la queue non ? « J’assume pas ça Abi. Je sais pas faire. » Tu murmures tout bas. Puis tu demandes : « Comment vous faites vous ? Comment tu fais toi ? Pourquoi tu restes ? Pourquoi tu l’envoies pas bouler ? » Tu as besoin de te rassurer, tu as besoin de comprendre pourquoi Abi s’inflige tout ça. Cela te permettra peut-être de mieux comprendre Théodora. Du moins, tu l’espères.
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Dim 1 Aoû - 10:40

Octobre 2020

L'insulte dite en italien, même si je ne la comprenais pas tout à fait exactement, à savoir, faire la différence entre "merde" ou "putain" ou "chier", j'en avais tout de même saisi l'intention. Après tout dans une langue, ce qui était le plus facile à retenir et comprendre, c'était les insultes. Merde. Fuck. Cazzo. Kuso. Scheisse. Mierda. Fasz.
Tirant mes lèvres en une légère grimace, me sentant davantage inutile, je soupirais un peu tandis que j'hésitais avant de prendre la parole pour la monopoliser un instant.
Pour la première fois depuis longtemps, je racontais ce qui m'arrivait avec Harper. La dernière fois avait été il y a de cela des années, avec Kyle. Parce que Kyle avait été le seul véritable confident que je n'avais jamais eu de ma vie. Il savait tout, depuis le début. Que j'aimais cette jeune femme avant que nous ayons été en couple, le bonheur ressenti une fois notre amour officialisé, puis le désarroi que j'avais ressenti une fois séparés. Pour ainsi dire, il m'avait un peu ramassé à la petite cuillère à l'époque. Dans le fond, je m'étais toujours contentée de ses sages paroles (Kyle avait toujours été bien plus sage que moi, plus raisonné et raisonnable), et je n'avais jamais cherché à me confier à quelqu'un d'autre. Par extension, mes parents avaient su ce qui était arrivé, mais ça s'était arrêté là, sans qu'ils sachent les détails, c'était inutile, et ils avaient d'autres chats à fouetter (Abigail qui ne veut déranger personne, pas même ses géniteurs).

Néanmoins, je me félicitais intérieurement d'en avoir parlé à Luca puisqu'il en vint à dire quelque chose d'essentiel. Quelque chose de si évident, qui était là, sous mes yeux depuis tout ce temps, que je ne l'avais jamais remarqué. Harper fuyait, certes, mais pour une raison que je n'avais jamais comprise jusque-là, et pourtant, j'avais toujours su que ce n'était pas de la lâcheté.
Mon cœur cessa de battre une fraction de seconde tandis qu'un fragment d'espoir s'insinua en moi. Elle faisait ça parce qu'elle avait peur ? Peur de ressentir encore quelque chose ? Parce qu'elle m'aimait encore ? Cet espoir, aussi fugace soit-il, était extrêmement douloureux et j'en laissais échapper un sensible grognement. Toutefois, tout ce qui était arrivé entre Harper et moi jusqu'à aujourd'hui s'expliquait comme de l'eau de roche à présent. Cette petite fille qui avait vécu avec cette mère si absente. Cette mère qu'elle m'avait tant critiquée et qu'elle m'avait tant décrite comme une personne absente, fuyante, incapable de prendre ses responsabilités. Je n'avais jamais saisi jusque-là pourquoi Jean s'en était tirée à meilleur compte que sa grande sœur, mais maintenant c'était clair. Harper avait dû se débrouiller seule, jusqu'à ce que ses grands-parents la tirent définitivement hors du foyer maternel. Elle n'avait jamais eu de grande sœur sur qui compter. Elle n'avait toujours dû compter que sur elle-même, attendant en vain que cette mère décide enfin à prendre ses responsabilités en main.
Quand bien même elle l'avait critiqué durant toute notre scolarité à Poudlard, et encore aujourd'hui, Harper avait fini par devenir un peu comme sa mère, car elle ne connaissait aucun autre schéma de vie. Elle fuyait, et essayait de n'avoir aucune responsabilité. Lorsqu'elle en avait, soit elle les fuyait, soit elle leur faisait un pied de nez.

- Tu… Tu crois vraiment ce que tu dis ? Que Harper puisse agir ainsi parce que… parce qu'elle… Parce…

Impossible de terminer ma phrase. Dans le dos de Luca, les yeux écarquillés, je m'étais totalement figée devant cette révélation, ayant jusqu'à avoir de la peine à déglutir tant j'étais choquée et tant j'avais l'espoir qu'elle puisse encore avoir des sentiments pour moi. Après tout ce temps… plus de quinze ans… était-ce seulement possible ?
Je craignais que non… pourtant, Luca venait de rallumer un petit quelque chose en moi. Une petite flamme, sans trop que je ne puisse véritablement la définir. Dans le fond, je craignais espérer quelque chose en vain.
Mais les légères vociférations du sorcier me ramenèrent à la réalité et je ne pus m'empêcher de glousser dans son dos tandis qu'il prétendait ne pas être amoureux. Nous avions beau ne pas être en maternelle, Luca réagissait comme un petit garçon boudeur bien trop fier pour assumer ce qu'il ressentait.

Quand bien même cela pouvait paraître amusant au premier regard, dans le fond, j'étais plutôt triste pour lui, car je réalisais, comme à Harper, qu'on ne lui avait jamais appris à accepter ce qu'il ressentait, à y mettre des mots, et à les assumer. Alors, une main devant mes lèvres pour cacher mon sourire qui s'effacera bien vite, j'écoutais le désespoir de Luca, sa situation, sans trop savoir pourquoi il en était venu à me confier tout cela. Certes nos situations se ressemblaient, mais il l'ignorait jusque-là, et j'étais bien incapable de le conseiller convenablement puisque j'étais une véritable anti sociale. Tout ce que je savais faire dans ma vie quand un problème n'allait pas, c'était y faire face, et l'affronter jusqu'à ce qu'il soit résolu. J'avais toujours agi ainsi d'aussi loin que je puisse m'en souvenir.
Ça avait été le cas à l'école devant une énigme de cours. Ça avait été le cas lorsque je ne comprenais pas le comportement d'un élève qui se moquait de moi. Ça avait été le cas lorsque je croyais qu'une élève m'appréciait comme une amie, mais qui, du jour au lendemain, m'évitait. C'était le cas au ministère lorsque l'un de mes collègues se moquait de mes méthodes. J'avais toujours été ouverte à la conversation, j'avais toujours été ouverte d'esprit, à essayer de comprendre le point de vue des autres.
Alors voilà, en dehors d'une discussion sincère et calme avec Théodora, que pouvais-je conseiller d'autre à Luca sachant que la conversation entre eux semblait être brisée ?
Impossible de faire sans… comme je le comprenais.
Un violent frisson vint me secouer, me faisant réaliser alors que je commençais à avoir froid. Quittant le dos du jeune homme, j'attrapais mon bas pour l'enfiler rapidement avant de me glisser sous les draps de mon lit, attrapant un oreiller au passage pour le serrer contre moi, comme si ce simple geste me permettait de me sentir mieux. Câliner quelque chose me permettait un peu d'évacuer mon stress, et, étrangement, je trouvais de mauvais goût, à cause de la conversation, de prendre Luca dans mes bras présentement.
Sous la réflexion, je me mordillais les lèvres, le regard un peu dans le vide avant que je ne m'exprime avec sincérité et aucun artifice. Je disais la vérité nue et crue, parce que je ne savais pas faire autrement.

- Je ne sais pas comment je fais… Je fais, voilà tout. Parce que je n'ai pas le choix, parce que… parce que je suis incapable de faire autrement. Parce que je suis résignée, un peu, je pense. Je l'ai envoyé boulé plusieurs fois à dire vrai, je lui ai même dit que je la haïssais… pourtant, après un temps, la colère passe et on recommence à se parler naturellement… la vie semble aussi s'amuser à nous faire nous retrouver sans cesse…

Pourquoi je reste ? Cette question tournait dans ma tête à tel point que j'en eus un léger vertige. Là, assise sur mon matelas, sous ma couette, à côté de Luca, je fermais les yeux pour réfléchir à la question.
Pourquoi je reste ?

- Elle m'obsède. Dépendance. Je l'aime. Le véritable amour qui rend fou. J'ai peur de la perde. Traumatisme de la mort d'un proche. J'ai peur pour elle. Créature fidèle que je suis qui veille sur les autres. Je veille sur elle. Jalousie. Son odeur. Épicée.

Pourquoi je reste ? J'en sais rien.
Long soupir. Murmure.

- Pourquoi je reste… Je devais l'admettre. Parce que je l'aime. Il n'y avait pas d'autres mots plus sincères que ceux-là. Je n'ai personne d'autre qu'elle, c'est ma seule amie. L'évidence de ma vie solitaire crachée en plein visage. Je ne peux pas me passer d'elle, que ce soit comme amie ou… petite-amie. Je ne peux pas me passer d'elle, je ne peux pas faire sans… Je ne peux pas… et pourtant, j'ai essayé. Je me suis plongée dans mon boulot parce que je n'avais plus que ça qui me maintenait droite. Luca savait à quel point j'étais carriériste. Elle me rend dingue et j'ai autant envie de la tuer que de l'aimer. J'ai envie de l'étrangler d'amour. Sans elle il m'est impossible de respirer, sans elle je ne peux pas vivre… Sans elle… il me manque un poumon… ou un bout du cœur… enfin, t'as compris l'image… Je peux pas… ne pas rester. Je peux pas. Cruelle dépendance. Cruelle drogue d'une personne qui ne le méritait peut-être pas. Je fais… parce que je n'ai pas d'autres choix.

Je vivais dans l'ombre de Harper depuis toutes ces années, car j'étais incapable de me passer d'elle. Ô j'avais bien essayé, j'étais partie de nombreux mois en Hongrie juste après l'université, ce qui avait définitivement mis un terme à nos rencontres charnelles. Mais même derrière un rocher à éviter le souffle ardent d'un Magyar protégeant ses œufs, j'avais mes pensées tournées vers elle. À mon retour, la revoir au sein de l'Ordre m'avait emplie de joie, et bien que j'aie maudit les étoiles le jour où je la découvrais également enseignante, dans le fond, j'étais heureuse.
Bulles d'air dans ma lente asphyxie d'agonie.

- Tu sembles avoir une relation particulière avec elle, ça semble faire partie de vous, de vous engueuler... mais c'est aussi ça qui a fait que tu t'es mis à tenir à elle, non ? Elle te tient tête et même si ça t'agace, tu aimes ça. Comme moi qui ait plus d'esprit que les autres nunuches qu'il peut fréquenter. Parce que lui tenir tête, ça le séduit Luca, parce qu'on gagne comme ça son respect, et ce peut-être malgré lui. Tu dis que tu assumes pas, mais pourtant tu aimes ta famille, tes frères et sœurs. Ça, tu assumes, pas vrai ? Dans le fond... c'est un peu pareil... même si... même si c'est différent.

Sans entrer dans les détails, on en avait souvent parlé et aujourd'hui je savais à quel point la famille était importante pour Luca, comme pour moi. L'amour pouvait prendre bien des formes, et l'amour familial en faisait partie. Puis il fallait réussir à accepter de faire de la place à un étranger, à l'amour de notre vie.

- L'avoir proche de moi, Harper, c'est mieux que rien. Peut-être que… Theodora ne veut plus t'adresser la parole parce qu'elle pense ça plus simple, plus facile que de s'engueuler avec toi. Je secouais légèrement la tête. ,Mais c'est pas forcément vrai, c'est même… plus cruel et difficile. Elle est peut-être tellement blessée qu'elle a préféré baisser les bras, essayé de t'exclure de ta vie pour ne plus souffrir… mais ça reste comme une cicatrice qui ne cesse jamais de saigner, c'est toujours là, ce manque. Toi tu as peut-être la force de faire face et de supporter vos engueulades et vos divers griefs. Elle… elle est peut-être juste fatiguée. Peut-être que si tu… si tu osais lui dire… au moins que tu penses à elle, que tu tiens à elle… ça pourrait la radoucir ?

Putain qu'est-ce que je voudrais que Harper me dise qu'elle tient à moi, qu'elle ressente quelque chose pour moi. Ça pourrait arranger tellement de choses. Oh oui… tellement. Mais ça semblait si difficile pour Luca et Harper de formuler ce genre de paroles…


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Sam 14 Aoû - 22:42

Brûlants de nouveaux sentiments.

Luca & Abigail - Début octobre 2020
Tu te demandes comment tu as pu en arriver là. Comment tu as pu te laisser sombrer à ce point, comment tu en es arrivé à de telles extrémités. Pourquoi la vie en Italie te paraissait-elle si simple ? Il n’y avait pas d’ambiguïté à avoir, ton existence à Trivoli était régie par l’influence déjà installée de ton père et de la crainte et du respect qu’il imposait aux autres. Ici, à Londres, c’était différent. Tu n’as pas encore eu le temps t’asseoir ton autorité, ni même de te créer un réseau qui te protège suffisamment des merdes actuelles. Mais malgré tout cela, tu es revenu. En premier lieu, il y avait Anja, la femme de ta vie, la prunelle de tes yeux, celle pour qui tu pourrais tout donner, tout abandonner, sans condition. Il y avait Jaeden, ce frère que la vie t’a offert sur un plateau à ton arrivée. Il y avait Rose aussi, symbole de ta vie passée. Ce sont les raisons qui t’ont poussé à rentrer. Puis, insidieusement, sans que tu ne t’en rendes compte, Théodora s’est aussi imposée dans ta vie comme une référence. C’est venu petit à petit, elle était là au boulot chaque jour, puis chaque week-end au White Thestral à profiter ensemble entre gens de la Cosa Nostra. Tu as compris que quelque chose avait changé après que son mensonge soit révélé. Il n’y aurait rien eu à détruire si vous n’aviez rien construit ; s’il n’y avait rien eu, tu n’aurais jamais eu besoin de faire ce que tu as fait, de te mouiller pour eux, de prendre tous les risques possibles pour qu’ils ne soient pas inquiétés, pour qu’elle ne soit pas inquiétée. C’était si difficile dans une association mafieuse comme la tienne de s’en sortir sans soutien et Jaeden et Théodora avaient eu le tien au moment le plus pénible de leur existence. Tu ne dis pas que cela a été facile, tu leur en as tellement voulu, tu leur en veux encore même si la colère envers Jaeden s’est atténuée au fur et à mesure que les semaines passaient. Pourtant, celle contre la jeune comptable n’avait fait que grandir jusqu’à exploser dans son bureau il y a de cela un mois et demi. Cela t’a transpercé comme une balle en plein cœur, tu veux la détester mais tu n’y arrives pas. Comme ce soir, tu veux l’oublier, mais elle se rappelle à toi comme une vieille chanson qui ne nous sort pas de la tête. L’avantage dans l’histoire, c’est que cela est arrivée avec Abi, et non pas avec l’une de tes groupies du bar ou des pimbêches que tu fréquentes d’ordinaire, tu ne sais pas si ton ego s’en serait relevé. Avec Abi, tu sais que ton secret sera bien gardé et puis, après tout, et si ses conseils et son expérience pouvait t’être bénéfique ? Et si la tienne pouvait elle aussi l’aider ? Tu te rends compte au bout de quelques instants que vous vivez des choses similaires même si vous n’empruntez pas les mêmes chemins. « Peut-être. » concèdes-tu. Peut-être qu’Harper agit comme ça parce que comme toi, elle ne sait pas comment faire autrement. Et si elle était aussi têtue que toi… Tu ignores si c’est réellement de l’entêtement ou de la peur de ressentir quelque chose que tu ne veux pas ressentir. Ces sentiments-là entraînent des dérives et tu t’en es très bien rendu compte lors du procès. Cela fait souffrir, il n’y a qu’à regarder Anjelica et Jaeden pour s’en apercevoir. Alors tu ignores si tu veux t’engouffrer là-dedans. Par ailleurs, il n’y avait pas que cela. Prendre le risque de s’attacher à Théodora, c’était également prendre le risque de la perdre à tout moment ; comme lors que les familles rivales t’avaient pris Anjelica pour t’atteindre toi. Si jamais les autres clans apprenaient que tu étais attaché à elle…  Je ne suis pas attaché à elle ! penses-tu, juste avant de dire à Abi que non, décidemment non, tu n’es pas amoureux. C’est impossible. Tes vociférations font rire Abigail qui ricane dans ton dos, comme si elle se moquait du fait que tu ne puisses pas entendre la réalité.

Tu soupires pour la cinquantième fois depuis le début de la conversation et laisses tes pensées divaguer loin tandis que les mots que tu prononces ne sont que le reflet criant des difficultés à assumer ce que tu peux bien ressentir. L’angoisse prend toujours le dessus parce que c’est tellement plus simple. Moins tu aimes, moins tu souffres, c’est pourtant simple. Les mains d’Abi cessent leur ballet sur ton dos et tu te tournes doucement vers elle alors qu’elle se glisse sous les draps tout en enserrant fort contre elle un coussin. Sans plus de cérémonie, tu la suis dans le lit et tu t’allonges sur le matelas, les mains jointes derrière ta nuque, tes yeux fixant le plafond. Tu lui demandes comment elle fait pour vivre ainsi parce que cela te permettra peut-être d’éclaircir certains points et de mieux comprendre comment réagir à partir de maintenant. Mais ses réponses ne te vont pas et ne satisfont pas ; il faut dire qu’elle va au fond des choses et puisqu’elle a probablement raison, cela t’insupporte de l’entendre. Cela t’insupporte parce que c’est comme un écho de tes propres sentiments, de tes propres émois et c’est ce qui rend l’atterrissage tellement difficile. La différence entre elle et toi ? Abi est sûre d’elle, elle aime Harper. Te concernant, c’est tellement flou.

Tout en continuant de scruter le plafond, tu te mords les lèvres lorsqu’Abi explique qu’Harper est sa seule amie. Quelque chose en toi se brise et tu ne saurais dire pourquoi, ce que tu sais, c’est qu’elle ne mérite pas ça. Elle ne mérite pas ce dédain, elle ne mérite pas ce mépris de la part de l’enseignante. Et soudainement, le parallèle t’explose en pleine figure. Et si Théodora ne le méritait pas non plus ? Tout se mélange, tout se bouscule dans ta tête et tu te penches au travers d’Abi pour récupérer la bouteille de Whiskey restée au sol. Tu avales à nouveau une longue gorgée et le liquide ambré vient quelque peu apaiser le tumulte des émotions qui t’assaille. Cette putain d’introspection te bouleverse. Les mots d’Abi te bouleversent. « Oh oui, je sais ce que ça fait. » Tu as tellement souvent eu envie de tuer Théodora que tu ne peux que comprendre ça. Quand quelqu’un nous fait tant de mal, pourquoi le garder dans sa vie ? Pourquoi est-ce que tu ne peux simplement pas la laisser partir ? Les paroles d’Abi sont comme un écho et tu fermes soudainement les yeux, comme si le fait de ne pas la voir allait réduire la portée de ses propos. « Je ne sais pas quoi te dire Abi. Je… » Tu bégaies. « J’ai envie d’aller tuer Harper pour toi. » dis-tu d’un ton presque amusé, pour qu’elle comprenne à quel point sa détresse te touche. Bien sûr que voir Abi dans cet état ne te plaît pas, elle est devenue une amie au fil du temps et tu ne te serais pas déplacé aussi loin pour quelqu’un qui ne le mérite pas.

Comme si c’était plus facile pour Abi de parler de toi que d’elle, la conversation dévie à nouveau sur Théodora et tu écoutes avec attention le reste de ses conseils. À coup de peut-être et de si, il était probable qu’Abi touche juste, au fond. « Ouais, ça me plaît aussi parce que… enfin, disons qu’elle a de l’esprit. Elle est pas bête du tout, contrairement aux autres femmes que je fréquente d’habitude. » te rendant compte du caractère offensant de mes propos, tu te rattrapes : « Je parle pas de toi bien sûr. Tu es différente toi aussi. » Tu continues : « J’ai l’habitude qu’on m’écoute et qu’on m’obéisse mais Théodora, elle joue tout le temps avec les limites et j’ai tellement lâché du lest moi aussi que je ne sais plus si c’est de sa faute ou de la mienne. Je l’ai laissé prendre cette place et elle s’y est engouffrée très vite. » Lorsqu’elle me questionne sur les liens que j’entretiens avec ma famille, tu déclares : « Bien sûr que j’aime ma sœur. Elle est tout pour moi, mais oui c’est différent. Très différent. » Tu ne sais pas expliquer pourquoi mais tu tentes quand même. « Je sais pas, ma sœur me connaît. Elle sait comment je fonctionne. Elle sait appuyer là où il faut et là où il ne faut pas. On se soutient depuis qu’on est gosse depuis qu’on sait que… » Tu t’arrêtes, sur le point de dire une connerie. « Disons qu’on nous a préparé à être des meneurs. Elle sait comment je fonctionne. » Les autres non. Jaeden et Rose si, bien sûr. Mais ils te connaissent depuis si longtemps qu’ils ont appris, ils savent. Théodora n’a tellement pas les codes pour ça. « Tu crois que je l’ai blessé ? » Tu réfléchis à toutes ces fois où elle a eu les larmes aux yeux, à toutes ces fois où elle a hurlé, à toutes ces fois où elle est partie furieuse de ton bureau. « Mais moi aussi je souffre. » admets-tu soudainement dans un murmure. « Mais je dois avoir une autre façon de l’encaisser oui. » Elle a raison. Théodora pleure, tu hurles. « Pourtant… Si tu savais le nombre de fois que j’ai essayé de le lui dire. À ma manière, je le conçois. Trop subtilement peut-être. » Tu te souviens de tous les signes dissimulés ici-et-là, symboles de ton inclination à son égard mais rien n’est évident quand on est pas en phase. « J’ai peur Abi. » dis-tu. « Je supporterai pas qu’elle me repousse. » Alors que toi, tu l’as fait un nombre incalculable de fois, connard que tu es. Tu demandes : « Est-ce que toi tu lui as déjà dit tout ce que tu viens de me dire ? » Essaies-tu de détourner la conversation sur Abi pour ne pas penser une seconde de plus à Théodora ? Oui, totalement. Tu le fais sans regret. Cela fait déjà beaucoup pour une seule discussion. Tu lâches un énième soupir, une impériale affliction. Théodora Haig te rend totalement dingue.
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Dim 22 Aoû - 21:53

Octobre 2020

Me confier ainsi me faisait un bien si fou, que je le trouvais étrange. Je n'avais plus ressenti un tel soulagement à me confier à quelqu'un depuis si longtemps. Depuis… depuis cet événement tragique. Il avait été le seul à qui je me confiais pleinement, parce qu'il savait tout de moi, parce que nous avions grandi ensemble, parce que nous étions les deux faces d'une même pièce. Durant deux ans, je ne m'étais plus confiée à qui que ce soit, et surtout pas à Harper. Quand bien même elle était mon amie, sa manière de tout tourner à la dérision me rendait dingue, me donnait la sensation de ne pas être écoutée à ma juste valeur. Alors, au fur et à mesure des mois qui s'écoulaient, je m'étais contentée de raconter le minimum en montrant le moins possible à mon entourage les torrents d'émotions qui m'assaillaient. J'étais refermée comme une huître, et pourtant il suffisait simplement de douceur et de tact pour me faire craquer, ce que Luca avait su faire ce soir. Les sujets étaient pénibles, certes, car ils nous rappelaient à quel point nous étions peu de chose sans ce sentiment si puissant que l'on pouvait ressentir envers d'autres personnes.
Sur le chemin sombre de ma vie, j'avais déambulé deux années durant à tâtons, sans personne pour m'aider, petite ermite qui avait appris à se débrouiller par ses propres moyens. Ma maison en était d'ailleurs la preuve puisqu’ici j'étais éloignée de tout, mais que je pouvais subvenir à mes besoins les plus rudimentaires.

Lorsque l'italien me confia qu'il souhaitait tuer Harper pour moi, je me contentais de pouffer d'ironie, un petit rictus amusé déformant un court instant mon visage. Je ne rétorquais rien cependant, car la pensée de prendre la vie de cette comptable ne me frôlait même pas l'esprit, car j'étais ainsi faite de sensibilité, de douceur et de bienveillance. Cela n'empêchait en rien que j'étais totalement solidaire à l'encontre du garçon allongé à côté de moi sur mon matelas, à prendre de temps à autre de longues rasades de mon whisky pur feu (heureusement que j'avais une bonne réserve dans mon placard à la cuisine). Je devinais bien par cette attitude qu'il essayait de noyer, littéralement, sa frustration, car la conversation devait sûrement le toucher tout autant que moi, si ce n'était pas plus.
Cela dit, j'espérais profondément que lui et moi n'étions pas en train de nous donner mutuellement de faux espoirs, car après tout, il venait d'insinuer que Harper pouvait tout à fait être amoureuse de moi, et moi, j'avais supposé que Théodora tenait à lui plus que s'il était simplement son patron.
Toute cette situation était bien compliquée et, heureusement, la précision de Luca chassa le vertige qui était en train de m'assaillir.

- Pas d'offense.

Luca savait à quel point le jugement que je portais envers moi-même était exigeant. Cela dit, sa précision me toucha et ce fut avec un regard pétillant de bienveillance que je laissais planer sur lui mes yeux sombres tandis qu'il m'expliquait le fond de sa pensée. Sans jamais chercher à l'interrompre, je fronçais sensiblement les sourcils sur un mot qu'il avait prononcé. Ensuite, il en vint à me parler de sa sœur, et là, je sentais mon cœur s'ouvrir en deux, car sans le savoir, il venait d'ouvrir une plaie toujours ouverte et effroyablement douloureuse. Sans pouvoir y résister, je détournais donc le regard et plongea mon visage dans le coussin que je serrais contre moi depuis tout à l'heure, faisant mine de réfléchir et de l'écouter plus attentivement.
En réalité, je laissais quelques larmes s'évanouir et mouiller l'oreiller tandis que je me concentrais sur la voix de mon ami pour ne pas perdre la face. La relation qu'il avait avec sa sœur semblait ressembler à celle que j'avais avec mon frère… et je comprenais très bien ce qu'il était en train de me dire et de me confier. Il y avait juste une différence notable entre nos deux situations présentement : lui avait encore sa sœur à ses côtés. Moi, je devais me débrouiller seule.
Profitant d'un instant de silence pour rassembler mes esprits et me concentrer sur les problèmes de Luca en chassant mon deuil de mon esprit, je relevais la tête du coussin tout en m'éclaircissant la voix. Heureusement il faisait nuit, il ne verrait donc pas mes yeux légèrement rougis.

- Ta sœur te connait et sait comment tu fonctionnes parce que vous avez grandi ensemble, ça te parait donc normal, parce que ça fait partie de ton schéma de vie. Avec moi sûrement que c'est différent aussi parce qu'on respecte nos jardins secrets respectifs… mais avec elle… Je levais un peu les yeux au plafond pour chercher mes mots. Comment dire ?… Tu as peut-être peur de lui faire une place en fait, tu as peut-être peur qu'elle te perce à jour, qu'elle te comprenne, et de lui donner la possibilité à elle aussi de savoir appuyer là où il faut quand il faut. Qu'elle sache ça… ben ça te rendra vulnérable face à elle… et vu votre relation, tu n'as peut-être pas envie de "perdre la face" devant elle. J'avais levé mes mains pour imiter des guillemets avec mes index et mes majeurs. Je penchais un peu la tête sur le côté, à nouveau en pleine réflexion avant d'enchaîner. Mais tu sais, tu as dit des trucs que j'ai trouvé un peu bizarres… tu dis que tu ne sais plus qui est fautif dans l'affaire, si c'est toi ou elle et en me demandant si je pense que tu l'as blessé, tu as rajouté "mais moi aussi je souffre". Ça me donne la sensation que… en fait, c'est comme si vous étiez en compétition. En vrai, on s'en fout de qui est à faute, on s'en fout de qui est le plus blessé… C'est pas ça qui compte. Là, je me penchais vers lui avec un air taquin pour le paraphraser. On n'est pas à la maternelle là. Me redressant, à nouveau assise, je détournais la tête en direction de la fenêtre pour contempler les étoiles qui scintillaient dans le ciel. Je veux dire… je crois que c'est le propre de n'importe quelle relation de se blesser mutuellement, malgré nous souvent, et des fois volontairement. Pour tester les limites, pour tester la relation, ou parce que simplement ben, on est humains et un peu con. Quand la relation résiste à tout ce merdier, ben après les tensions s'apaisent, on se connait par cœur, on ne cherche plus la petite bête et tout. Ce que je pense, c'est que vous vous êtes blessés mutuellement et que c'est de la faute à tous les deux… et ne viens pas me dire que c'est elle qui a commencé, on s'en fout.

Je laissais échapper un petit rire sensible pour lui prouver que je plaisantais, essayant de rendre l'atmosphère légèrement plus légère puisqu'elle pesait sur mes épaules. Il était assez ironique qu'une femme comme moi, si solitaire et maladroite en société, pouvaient proférer de telles paroles. Quand bien même je n'avais pas l'expérience personnelle, ou pas totalement, j'avais appris en observant les élèves lorsque j'étais à l'école, puis à l'université. J'avais observé les gens dans les bars dans lesquels je trainais, ou mes collègues qui se croyaient seuls lorsque je travaillais dans une réserve. Aujourd'hui, j'apprenais beaucoup en observant les étudiants de Poudlard avec mon œil d'adulte. Cela n'avait rien à voir avec du voyeurisme, j'étais tout simplement attentive à mon entourage et empathique.
Quand Luca me confia avoir peur, je tournais à nouveau le visage dans sa direction, et, après quelques secondes d'hésitation, je m'enfonçais à nouveau sous les draps pour venir m'allonger contre lui en soupirant au contact de son corps chaud. Véritable petite vampire malade que j'étais, j'appréciais toujours me blottir contre ceux que j'appréciais, d'autant plus que mes contacts physiques étaient très rares du fait que j'étais une solitaire. Sans chercher à avoir le moindre geste déplacé, je posais simplement ma main sur son torse, la joue calée sur son épaule et la jambe légèrement remontée sur la sienne. Couette légèrement rabattue sur nos deux corps à moitié nus, je laissais mon index glisser distraitement entre ses abdominaux et ses pectoraux en songeant à la meilleure manière de répondre.

- Mais toi, tu l'as déjà repoussé ? Et en te demandant de ne plus lui parler, n'était-ce pas une manière pour elle de te repousser ? Mes paroles pouvaient être désagréables malgré que nous étions enlacés, symbole fort de la proximité que nous avions tous les deux à vouloir être sincère l'un envers l'autre tout en nous respectant profondément. Vous me faites penser à des aimants… qui s'attirent et s'éloignent dès que vous êtes trop proches… alors qu'en fait il vous suffirait juste de… de changer de stratégie, de vous retourner, pour définitivement vous… coller… Je clignais des yeux avant d'étouffer un petit rire. Putain ma comparaison est nulle, désolée. Puis je prenais une petite inspiration pour m'insuffler le courage de répondre à sa question avec sincérité, et surtout, d'avoir le courage de faire face à ma propre lâcheté. Non, j'ai pas le courage, j'y arrive pas. Quand on était gosse, je lui avais dit, oui, mais bon voilà, on était gosse. Je me dis que maintenant l'eau a coulé sous les ponts, que j'étais juste une aventure passagère et qu'elle n'en a plus rien à foutre de moi. Après tout, elle m'a larguée pour aller vivre ses rêves, je ne peux pas lui en vouloir pour ça (mais je lui en voulais, je lui en voulais tellement). On reste en contact, on s'entend bien, on passe du temps ensemble… mais j'ai peur qu'en lui disant toute la vérité, elle va à nouveau s'en aller et partir loin de moi. Un frisson d'effroi fit tressaillir mon corps à cette simple pensée et j'en vins à accentuer davantage mon étreinte sur Luca sans m'en rendre compte. Et ça je peux pas… Je peux pas prendre le risque de la perdre à nouveau. C'était déjà bien assez difficile (traumatisant) la première fois, je crois que je ne survivrais pas à une seconde fois. Tu vois… je préfère souffrir en silence, me dire que c'est que mon premier amour d'adolescente et qu'un jour, je rencontrerai quelqu'un qui me la fera oublier. Et si je rencontre personne ben tant pis je finirais vieille fille entourée de mes créatures magiques sur mon île paumée et voilà. Je souriais avec ironie contre le torse de Luca, mais pourtant cette perspective de vie me faisait peur tant je la redoutais. Parce que ce n'était dans le fond pas ce que je souhaitais… mais dans tous les cas, je préférais hurler en silence et la voir heureuse que de la perdre à nouveau. À l'époque, mon épouvantard avait changé de forme suite à ce tragique événement, je n'osais imaginer la forme qu'il prendrait si Harper en venait à couper définitivement les ponts avec moi.


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Sam 28 Aoû - 22:24

Brûlants de nouveaux sentiments.

Luca & Abigail - Début octobre 2020
Parler de Théodora avec une personne qui ne la connaissait pas rend les choses plus faciles. Tu n’as jamais été du genre confession sur l’oreiller et encore moins avec l’une de tes conquêtes. C’est bien la première fois. Mais Abigail était différente des autres femmes et tu l’as compris assez aisément lors de votre première rencontre. Elle a de l’esprit, elle sent les choses et les comprend. Du moins, quand cela ne la concerne pas. C’est ainsi que tu la vois ; après tout, les propres conseils qu’elle te donne, elle ne les a pas réellement appliqués pour sa relation avec Harper. Tu te demandes à quoi cette femme ressemble et une once de curiosité t’envahit. Non pas que tu aies un quelconque droit de regard sur les relations d’Abi, il ne manquerait plus que ça mais le parallèle entre vos deux histoires est trop frappant pour que tu ne fasses pas le lien. Cette Harper, oui, tu aimerais la rencontrer et voir en elle le miroir de ta relation avec Théodora. Peut-être que cela te ferait un électrochoc, peut-être que cela te réveillerait. Mais pour se réveiller, il faut déjà assumer, non ? Et tu n’assumes rien de ce que tu ressens. C’est trop douloureux, c’est trop difficile. La crainte de souffrir est plus grande que les bénéfices que tu pourrais en retirer. Alors que cette pensée t’assaille, le boomerang te revient en plein dans la figure alors que tu te rends compte que tu souffres déjà. Tu souffres de son absence, tu souffres de son indifférence, tu souffres parce que tu mets tout en œuvre pour qu’elle s’éloigne de toi. Tu la repousses puis la ramènes contre toi. Elle se rapproche de toi puis disparaît. Mais l’attraction est plus forte que tout et tu ne sais pas si un jour vous arriverez à trouver un juste milieu. La demi-mesure, vous ne connaissez pas ; c’est toujours noir ou blanc, tout l’un ou tout l’autre. Les peu d’instants de répits que vous a offert la vie ont rapidement été balayés après le procès.

Alors que tu évoques la relation que tu as avec ta sœur, expliquant à quel point vous êtes unis, Abigail se réfugie dans son oreiller. Si au début tu penses qu’elle veut juste réfléchir, tu fronces les sourcils devant son attitude étrange. Tu ne cherches pas vraiment à comprendre, tu ne cherches pas à creuser, ce n’est pas ainsi que votre relation fonctionne. Tu te contentes simplement de passer ta main dans son dos encore dénudé et tes doigts viennent la frictionner doucement. Au pire cela passera pour un geste d’affection, au mieux cela lui montrera que tu es là au besoin. Tu réfléchis quelques instants. Il est vrai que tout ce que tu sais de la famille d’Abi ne te permet pas vraiment de savoir si les relations qu’elle entretient avec eux sont positives ou non. Peut-être que c’est douloureux pour elle d’évoquer ses proches et tu ne vas certainement pas t’engouffrer dans cette brèche aujourd’hui ; il y a déjà tant à dire avec les deux sujets en cours… Abigail se redresse au bout d’un moment et je continue de caresser doucement sa peau blanche. Comme toujours, les mots qu’elle prononce sont sensées et viennent réveiller en toi de vieux démons.

« Oui c’est vrai… » réponds-tu lorsqu’elle te dit que si Anje et toi vous vous comprenez si bien, c’est parce que vous avez grandi ensemble. Mais pourtant, Abi et toi vous arrivez tout de même à vous comprendre et pourtant vous ne vous connaissez que depuis quelques mois… Tu cherches des réponses à tes questions et la jeune femme tente de te donner quelques éléments qui te permettraient de t’apaiser. Elle a raison lorsqu’elle dit que c’est peut-être différent entre elle et toi parce que vous respectez votre intimité. Tu n’as jamais respecté celle de Théodora, considérant que celle-ci était tienne du fait qu’elle appartenait à la Cosa Nostra. Elle se devait de respecter les règles tacites établies dans la famille. Ces règles garantissent l’intégrité de la mafia et de ses membres. Mais Théodora avait floué les règles d’engagement, elle a menti et cela a tout désorganisé : non seulement la famille mais toi également. « Je ne sais pas si je veux lui faire une place en fait… » admets-tu, désabusé. Lui faire une place, c’est prendre le risque d’avoir mal, de savoir appuyer là où il faut comme dit Abi. « Je sais pas. » dis-tu lorsqu’elle te demande si tu la repousses pour ne pas perdre la face. Mais putain, que sais-tu en réalité en dehors du fait que tu la désires terriblement, que tu penses à elle sans arrêt, que tu cherches par tous les moyens d’attirer son attention même si c’est en lui hurlant dessus ? Tu es tellement perdu. Bizarres. Tu relèves la tête vers Abigail lorsqu’elle prononce ce mot et la regardes te faire la leçon. C’est ainsi que tu le ressens mais en réalité, elle est dans le vrai. Tu fermes les yeux et viens passer tes mains sur tes joues et tes paupières dans le but de retrouver une certaine contenance. « T’es tellement dans le vrai Abi putain. C’est… » Comment lui dire sans trop en révéler ? « Disons qu’après sa connerie, on s’est disputé parce que… elle justifiait sa connerie par son histoire. En disant qu’Anje et moi on ne pouvait pas le comprendre parce qu’on a pas vécu ce qu’elle a vécu. » Tu restes vague, ne souhaitant pas rentrer dans les détails et trahir la confiance de Théodora ; son passé au sein du bordel ne regarde personne. « J’ai l’impression qu’elle a accentué ce fossé-là aussi entre nous en niant que ma sœur et moi aussi on en a bavé. Tout ce qui touche à Anje me révolte et j’ai pas supporté non plus. » Tu souris lorsqu’elle reprend tes propres mots, taquine. « On est pas à la maternelle mais ça y ressemble pas mal non ? » dis-tu, amusé. « Si c’est elle qui a commencé. » murmures-tu pour l’embêter en ne sachant pas très bien si c’est vrai ou non. Les torts sont tellement partagés en réalité. Et Abi a raison, cela n’a pas la moindre importance en réalité. Par contre, ta souffrance est bien réelle. Celle de Théodora l’est également. C’est tout ce que tu comprends et c’est tout ce qui te suffit pour l’instant. Pourquoi donc chercher à savoir qui a commencé, il fallait peut-être plutôt se demander qui fera le premier pas, le pas vers la réconciliation. Tu n’en sais rien, t’es pas prêt pour ça. Pas du tout.

Tu te joins au rire d’Abi et tu cherches à te détendre un peu. L’atmosphère est tendue et tu n’as pas l’habitude de parler à cœur ouvert comme ça. Encore moins de Théodora. Tu as tellement peur et l’admettre te fait l’effet d’un coup de poignard, toi qui apparaît toujours si sûr de toi. Il faut l’être, sûr de toi, parce que des vies sont tout simplement en jeu. Une seule erreur et cela peut-être le drame… La preuve… Tu as fait trop rapidement confiance à Jaeden et Théodora et ils vous ont remercié de la meilleure des manières. Toujours allongé sur le lit, tu fixes le plafond blanc sans savoir bien quoi dire de plus. Abigail se glisse contre toi et tu acceptes l’étreinte sans te poser de questions. Ainsi installée, tu peux sentir son cœur battre tout contre ta poitrine et tu te mets doucement à compter silencieusement. Un, deux, trois, quatre, cinq… Simple mais efficace pour calmer l’angoisse qui t’anime. « Je sais pas. » réponds-tu quand elle te demande si tu l’as déjà repoussé. « Putain mais je sais rien en fait. » Cela vient de te péter à la gueule, tu ne sais rien, tu n’as jamais rien su au final… « Je maîtrise rien. » conclues-tu. La métaphore des aimants te parle mais tu garde le silence avant de dire. « Non non, c’est pas nul. »

Fatigué de parler de Théodora, tu tentes de détourner la conversation sur Harper. Toi aussi tu as envie d’aider Abi à mieux la comprendre. Votre discussion a au moins eu le mérite d’une chose ; tu sais que tu pourras plus facilement te mettre à la place d’Harper qu’Abi ne le pourra jamais. Tu ne connais pas Harper mais il t’apparaît assez clairement qu’elle est faite dans le même moule que toi ; le moule des gens qui craignent de s’attacher, qui craignent de souffrir et d’avoir mal. C’est tellement plus simple de rester détacher, de s'en battre les couilles des autres, de n'avoir aucun sentiment coucou kevin. Lorsque tu écoutes Abi, tu ne sais pas quoi lui répondre. D’abord parce que tu ne connais pas la réponse et que tu n’es pas vraiment doué pour évoquer les états d’âme des autres. Tu te sens inutile alors qu’Abi t’a beaucoup aidé, tu ne sais pas comment réagir. La seule chose que tu sais, c’est que tu ne veux pas être comme Abi, à attendre encore dix ans après Théodora c’est hors de question. Souffrir en silence. Non, tu n’es pas d’accord. Ce n’est pas possible d’entendre ça. « Je comprends mais… » Tu n’es pas certain des mots que tu souhaites prononcer alors tu marches sur des œufs. « Mais non je ne comprends pas. Putain Abi. T’es belle, t’es intelligente, t’es drôle, tu fais un métier badass. Elle est aveugle ou quoi ? Si elle n’est pas capable de comprendre que t’es quelqu’un de formidable, c’est qu’elle ne te mérite pas… » C’est tout ce que tu trouves à dire tandis que tu passes doucement ta main sur son dos, remontant doucement à sa nuque et à sa chevelure. « Tu es jeune, j’suis sûr que tu vas trouver quelqu’un qui te correspondra un jour mais peut-être que pour que tu puisses tourner la page, il faut que tu saches vraiment ce qu’il en est entre elle et toi ? Comme moi et Théodora. »  Tu le sais, tu ne pourras jamais la tourner cette putain de page si tu ne la confrontes pas à nouveau, si tu ne peux pas lui dire ce que tu as sur le cœur. « C'est fou, on est dans la merde toi et moi non ? Hé attends, ça te dit pas qu’on se mette en couple ? » Un sourire amusé s’installe sur tes lèvres avec l’espoir de pouvoir, ne serait-ce qu’un instant, la dérider un peu et la faire sourire. Tu n’aimes pas ce que tu vois ; sa tête posée sur ton torse, cet air triste sur le visage. Cela t’insupporte.
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Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 30 Aoû - 15:01

Octobre 2020

La présente discussion avec Luca me prend autant qu'elle me donne. J'appréciais ce pas que nous avions franchi main dans la main depuis que nous avions pris le courage de vider un peu nos coupes, toutes deux bien trop pleine. Quand bien même cela avait été engendré par un événement malheureux qui ne nous satisfaisait ni l'un ni l'autre (surtout lui). Néanmoins, moi qui avais pris l'habitude de rester à ce point secrète sur ma vie, de ne rien dire à personne, tout simplement parce que je ne le pouvais pas, je devais reconnaître que cela me faisait le plus grand bien, comme si j'ôtais un peu de ce poids qui pesait beaucoup trop sur mes épaules depuis de si longues années.
Un peu plus tôt durant l'été je m'étais déjà un peu confiée à Eirian concernant mon frère, et ce bien malgré moi, et maintenant, une étrange ironie faisait que je me retrouvais à parler de Harper, le second sujet que je gardais le plus secret dans ma vie personnelle. Parce que je n'étais pas de ceux qui se plaignaient, parce que je ne savais pas à qui je pouvais en parler maintenant que Kyle n'était plus. Je savais à quel point je naviguais dans le brouillard avec elle depuis tout ce temps, à quel point mon cœur et mon corps la hurlaient et la désiraient, mais poser des mots sur ces ressentis et émotions n'eut que pour effet de tout me faire exploser au visage. Savoir quelque chose et se l'entendre dire c'était toujours deux choses bien différentes et bien distinctes, comme coucher une mélodie qu'on a dans sa tête sur un parchemin.
Mais voilà bien des années que l'orchestre de la harpe et du chien avait été brisé.

À bien observer Luca, le voir si peu sûr de lui, être un peu descendu de son piédestal qui le rend d'ordinaire si encré sur ses pieds, si présent et si prompt à bondir sur ses ennemis, je comprenais que la discussion le touchait tout autant que pour moi. Nous étions étrangement dans la même situation, dans la même merde, mais avec deux personnes différentes. Mon cœur en était davantage aux abois que de constater qu'une personne que j'avais commencé à apprécier malgré moi pouvait à ce point souffrir émotionnellement et rien n'en montrer dans la vie de tous les jours. Autant si ça m'arrivait à moi, je n'en avais que faire, car je savais comment composer avec moi-même, mais être le témoin de la détresse d'autrui, cela m'avait toujours été difficile, d'autant plus avec mon empathie très développée et ma grande sensiblerie.
Ainsi, tant bien que mal j'essayais de lui venir en aide avec des paroles que je souhaitais le plus sage possible. Le fait étant que je savais donner des conseils sans les suivre moi-même me frappa et me fit gamberger. Étais-je donc si idiote pour ne pas pouvoir agir comme je lui disais de le faire ? Davantage je prenais conscience du gouffre sans fond dans lequel je nageais et suffoquais. J'étais incapable de retrouver mon chemin, je me débattais à en perdre les quelques réserves d'oxygène qui me restaient. Seulement, pour la première fois depuis des années, j'avais la sensation d'avoir enfin pu agripper quelque chose, ou tout le moins, quelqu'un. J'avais saisi dans ce noir complet qui nous envahissait la main de Luca, et ensemble nous étions en train d'essayer de nous repérer dans ce labyrinthe qu'étaient nos têtes.
Cette sensation de ne plus être seule me donnait le courage de continuer à parler avec l'italien, de continuer à l'aider, et de toutes mes forces j'essayais de le tirer vers le haut, quand bien même devrais-je moi rester au fond de mes tumultes.

- C'est un peu… terrifiant de laisser une personne prendre cette place si précieuse auprès de nous. Forcément, on est pragmatique et on pense aux mauvaises choses… mais moi qui ai pu vivre une année auprès d'elle, enfin, avoir une relation avec elle… Je m'interrompais en me passant l'index sur le nez pour renifler comme si je me retenais de pleurer. Ben il y a plein de belles choses en fait. Des rires, de la complicité, du repos, de la sérénité, de la réjouissance… et je sais pas quoi d'autre de super, la liste est longue en vrai. Je me dis que… J'étirais mes lèvres en une petite grimace démontrant que je cherchais mes mots. Je sais pas… je me dis que si on pense avoir trouvé la bonne personne ben… c'est ptetre un risque à prendre dans le fond.

Sa proximité me manquait. Notre complicité de l'époque me manquait terriblement et lorsque j'y songeais, c'était des larmes de regret qui venaient gonfler mes yeux, parce que j'aurai aimé que cela dure éternellement. Seulement voilà, dans une relation on était deux, jamais seul, et je n'avais pas pu choisir à sa place. Elle avait décidé, elle avait forcé nos deux destins, et la vie était ainsi faite. En réalité je me sentais très chanceuse de la compter parmi mes amis et de ne pas être totalement privée d'elle… même si ça avait peut-être été plus simple de pouvoir tirer définitivement un trait sur elle plutôt que de faire trainer les choses à ce point.

- Peut-être que c'est vrai, peut-être que non… que vous ne puissiez pas comprendre sa connerie à cause de ce qu'elle a vécu. En revanche là où tu dis vrai, c'est qu'elle doit aussi composer avec vos propres vécus, à toi et à ta sœur. Je veux dire, c'est… il n'y a jamais totalement un seul fautif, peut-être que dans le fond il y a beaucoup de mal entendu entre vous. J'ai bien deviné à quel point tu es impulsif et à quel point tu veux protéger ta sœur, ta famille et ton cercle très proche, ce… c'est normal d'avoir les pulsions que tu as. Je regardais une nouvelle fois dehors pour ne pas avoir à affronter le regard potentiellement courroucé de mon ami tandis que je proférais de telles paroles. Mais ça ne te donne pas le droit de ne pas l'écouter et d'essayer de la comprendre, surtout si vous êtes destiné à devoir être ensemble, et je ne parle pas de couple là.

Travailler avec des gens avec qui on ne s'entendait pas était un véritable cauchemar, voilà pourquoi je m'étais toujours obstinée à travailler en tant que dragonologiste indépendante dès que j'avais pu le faire. Enfin, parler, donner son ressenti à l'autre n'avait rien d'une faiblesse ou d'une quelconque soumission. Ce n'était pas perdre la face, au contraire, c'était la garder et continuer à maintenir droit son entreprise. Comment Luca croyait-il que je faisais face aux élèves qui se croyaient plus malins que moi alors qu'ils avaient une quinzaine d'années de moins que moi ? J'étais bien obligée de leur parler, et Merlin savait à quel point je me passerais de ce genre de moment, mais pourtant voilà, ça faisait partie du jeu.

- Et il n'y aurait pas moyen de combler ce fossé qui a été creusé tu penses ?

Suggérais-je avant sa taquinerie. Je ricanais un peu en revenant sur lui, le fixant d'un air amusé avant de lui planter mon index dans les côtes en guise de petite vengeance. En effet, nous n'étions pas à la maternelle, mais ça y ressemblait beaucoup, n'est-ce pas ? Deux adultes perdus dans un océan de mystères et qui essayaient de se détendre en de petites blagues et gestes enfantins.
Je réalisais à quel point j'étais tendue en sentant mes épaules s'affaisser sensiblement tandis que mes nerfs se relâchaient sous le rire. Tout ce que me disait Luca, j'avais la sensation de le vivre, parce que mon empathie était ainsi faite. Porter mon fardeau en plus du sien m'était particulièrement douloureux, mais je le faisais avec le plus grand plaisir. Parce que j'étais comme ça, et parce que je ne savais pas comment faire autrement.
Je ployais néanmoins sous ce trop lourd poids, et parce que je ressentais d'autant plus l'agonie de mon ami alors qu'il me confiait avoir peur, j'osais venir me blottir contre lui afin de lui apporter cette fois un soutien physique. Parce que c'était ce que je savais le mieux faire avec lui, agir, parce que ça avait toujours été ainsi entre nous depuis notre première rencontre ce soir-là dans ce bar.
La tête sur son épaule, je soupirais d'aise tout en laissant le bout de mon index se promener distraitement sur la peau basanée de son ventre et de son torse sans jamais chercher à le provoquer sexuellement. Le déplacement de mon doigt était rythmé au son des battements de son cœur qui tambourinaient directement à l'intérieur de ma boite crânienne comme une caisse de résonance. Son souffle faisant danser mes cheveux blonds était à l'instar de ce vent glacial qui soufflait sur nos échines et qui menaçait terriblement nos bonheurs respectifs.
Sentant à quel point le sorcier était perdu, car il ne cessait de me le dire et parce que j'étais à présent à ce point étroite avec lui physiquement, je plaquais tout à fait ma main contre lui, la glissant jusqu'à son flanc opposé à celui où je me trouvais pour l'attirer contre moi dans un geste de soutien tout à fait amical. Après quelques secondes d'hésitation, je lui murmurais doucement, comme pour réchauffer cette bise fraiche qui nous menaçait tous les deux.

- Ça va passer Luca tu verras. Tout finit toujours par passer… mais ça ne se fait pas par miracle, en général faut prendre le taureau par les cornes et y aller franco… Si tu veux on… on peut faire une liste ? Des points positifs et négatifs, de ce qu'on sait ou non. C'est scolaire encore une fois, mais… des fois, ça permet d'y voir plus clair…

Quitte à être troublé, autant essayer de créer notre propre lumière pour s'orienter, non ? Maintenant que j'avais suggéré cette solution, j'avais la sensation qu'elle était totalement absurde, et je préférais en venir à parler de Harper et de moi, aussi bien pour changer de sujet (haha la blague), mais aussi pour délester davantage les épaules de mon ami. Je donnais, encore et encore.
Même si j'entendais bien dans le ton de la voix de mon ami qu'il essayait de me parler avec parcimonie, il me semblait détecter une once de révolte. Mes diverses résignations semblaient toujours avoir eu cet effet-là avec lui, et ce depuis que nous nous connaissions. Dans un sens, je pouvais le comprendre parce qu'en mon for intérieur, je n'étais pas satisfaite moi non plus… mais que pouvais-je faire d'autre ?
Clignant des paupières calmement, gardant un contact très étroit avec lui comme si je m'accrochais à une bouée de sauvetage, je lâchais un soupir glacial contre sa poitrine. Ses compliments m'allaient droit au cœur et c'était peut-être de cette chaleur dont j'avais besoin pour avoir le courage d'avancer, aucune idée. Ses mots, plein de vérités, eurent l'effet d'un électrochoc, se dévoilant en un violent frisson que je n'avais pas réussi à étouffer.
Elle ne te mérite pas.
Elle ne te mérite pas.
Kyle me l'avait dit. Mes parents me l'avaient dit. Je me l'étais dit. Mais je n'avais jamais été convaincue. Pourquoi n'arrivais-je pas à tout simplement m'en convaincre, faire avec et tourner la page ? Pourquoi à chaque fois que je faisais l'amour avec quelqu'un, homme ou femme, j'en venais toujours à penser à elle à un moment ou un autre, ne serait-ce que subrepticement ? Pourquoi malgré mes tentatives de me mettre à nouveau en couple, tout avait toujours échoué ?
J'avais la sensation d'être enchaînée, prisonnière et que j'étais résignée à être son esclave jusqu'à la fin de mes jours. Évidemment cette situation m'insupportait, et j'ignorais ce que je devais faire pour m'en sortir, ou plutôt… si, je savais très bien ce que je devais faire… mais je ne le voulais pas.

- Mais… Mais s'il n'y a rien au final entre nous ? Ou… ou s'il y a en fait toujours quelque chose ? Et si… et si en fait il n'y a vraiment rien et que je la perds définitivement ? Je deviens quoi moi ? Et si… et si je ne trouve personne d'autre ?

Une esclave sans son maître. Un animal qui avait été meurtri toute sa vie et qui soudainement retrouvait la liberté. Ce chien dévoué qui avait tout donné et qui, subitement, avec le choix de prendre soin de lui, pleinement. Cette perspective était tentante bien sûr, mais extrêmement vertigineuse. Je ne m'en sentais pas capable. Et je ne me sentais pas capable de vivre sans Harper… mais peut-être était-ce simplement parce que je n'avais jamais réellement essayé de faire sans ?
Il était ironique de voir que moi, petite sorcière si esseulée et qui s'en accommodait si bien d'ordinaire, étais à ce point paralysée à l'idée de perdre une seule et unique personne.
Je me faisais moi-même pitié.
Me sentant attirée par les mains sombres et effroyables de ma situation, elles reculèrent soudainement à la suggestion de Luca. Sans cacher ma surprise, les yeux arrondis, je levais ma tête pour le regarder, et, en voyant son sourire goguenard, je ne pus m'empêcher de pouffer de rire.
Il n'avait jamais été question que nous formions un couple lui et moi, et quand bien même il était bel homme et parvenait à me satisfaire sur bien des points, je le voyais mal pleinement satisfait à mes côtés. Néanmoins, l'idée n'était pas si idiote. Nous serions deux lots de consolation, à respecter la vie secrète de l'autre et en trouvant un équilibre de vie commune presque parfaite.
La perspective de cette idée, aussi saugrenue soit-elle, me mit du baume au cœur, et me donna le petit espoir dont j'avais besoin, celui qui me rappelait que je pouvais encore plaire à quelqu'un. Tout en souriant, je rapprochais mon visage de celui de l'italien pour venir lui embrasser la commissure des lèvres.
Ni un baiser amoureux ni un baiser amical, c'était là une véritable et profonde preuve de l'attachement que je commençais à développer envers Luca.
Un ami, un vrai.
… Un frère.
Relevant le visage pour surplomber le sien, l'encadrant de ma chevelure blonde, je le fixais avec amusement, le rire au bord des lèvres.

- T'es trop con tu sais ça ? Mais… Je roulais des yeux. La proposition est intéressante. Cela dit, je doute que tu te satisfasses de la mauvaise cuisinière que je suis.

Je grimaçais et lui tirais la langue, en signe de nouvelle taquinerie.



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Lumos
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Mar 7 Sep - 22:12

Brûlants de nouveaux sentiments.

Luca & Abigail - Début octobre 2020
Tu as l’impression d’être à nu. Au sens figuré bien entendu. Parce que si la nudité physique n’avait rien pour te déranger d’ordinaire -après tout tu es un sacré queutard et tu assumes clairement-, aujourd’hui, c’est différent car c’est bel et bien ton esprit qui est à nul. Les révélations faites à Abigail mélangent tout dans ta tête ; si au départ tu pensais qu’elle pourrait éclaircir tes idées, tu as la nette impression qu’elles sont encore plus embrouillées qu’auparavant. Peut-être parce que c’est la première fois de ta vie que tu cherches à comprendre, que tu te remets en question et que tu tentes de savoir si tu as mal agi. Alors forcément, admettre que tu as clairement ta part de responsabilité dans les difficultés que tu rencontres dans ta relation avec Théodora, c’est déjà un pas en avant énorme. On n’ira pas jusqu’à dire que tu l’admets disons que tu le considères, tu l’envisages sérieusement. Les arguments d’Abigail sont cohérents et pourraient correspondre à la réalité. Tu n’en sais tellement rien : avec Théodora, rien est clair, tu as toujours l’impression de marcher sur des œufs de dragons et de prendre des pincettes. Sans ces fameuses pincettes, la conversation tourne irrémédiablement au vinaigre. Et Abi te fait comprendre qu’inconsciemment, c’est peut-être ce que tu recherches. Peut-être que tu cherches véritablement la confrontation, peut-être que tu l’espères ardemment car elle est le dernier rempart contre tes sentiments. Putain. Pourquoi est-ce si difficile ? Pourquoi ne peux-tu pas te contenter de la baiser, comme avant ? Tu fermes les yeux doucement, te remémorant son corps chaud contre le tien, son odeur venant chatouiller tes narines, ses mains venant explorer ta peau hâlée. Un frisson te traverse et tu inspires doucement pour te calmer.

Tu écoutes doucement Abi et ne te fais pas d’illusions. Ces mots sont tellement apaisants. Mais tu ris intérieurement tant elle ne semble même pas capable de les appliquer pour elle-même. Mais après tout, qui es-tu pour le lui dire ? Certes, tu la considères désormais comme une amie, un secours appréciable, une oreille attentive et une jeune femme pleines de ressources avec qui tu peux t’amuser et prendre du bon temps sans se prendre la tête. Pour autant, ce soir, Abigail te triture les méninges. « Je sais pas si je veux m’engouffrer dans ce type de relation en fait. J’ai jamais été en couple Abi, je sais même pas ce que ça fait d’avoir plusieurs fois de suite la même partenaire. Pour le coup, t’es une exception, comme Théodora l’est. » avoues-tu doucement. Je fronce les sourcils en scrutant attentivement le plafond. Au bout d’un moment, tu vas bien finir par le connaître par cœur celui-là… « Mais je me dis que… enfin… » Non. Tu ne veux pas essayer. Tu ne peux même pas l’envisager. C’est trop difficile. « J’arrive même pas à l’envisager en fait. Je veux juste qu’elle soit avec moi. Le long terme, je n’y pense pas. »

Abigail semble tellement souffrir de sa relation avec Harper que tu te dis égoïstement que tu feras tout pour ne pas que cela t’arrive à toi aussi. Ce qui te fait dire qu’il va vraiment falloir que tu aies une discussion à cœur ouvert avec la jeune comptable, une discussion qui pourra peut-être t’éclairer pour la suite de votre relation. C’est déjà suffisamment étrange pour toi de te dire que tu pourrais entamer une véritable relation avec elle alors penser même à un couple, c’est encore bien trop loin de tout ce que tu peux imaginer. « Oui c’est vrai… Anje et moi, on en a tellement bavé aussi, on a eu l’impression d’être blessé dans notre légitimité j’imagine. » Cela ne concernait pas uniquement que toi pour le coup. Anje a tellement souffert elle aussi. « Être ensemble… » répètes-tu, repensant à ses mots. Cela te paraît tellement surréaliste en fait. Concernant cette histoire de fossé… « J’imagine que je devrais lui parler. Vraiment je veux dire. Mais je sais même pas si elle accepterait de toute manière. » C’est la pure vérité. Théodora et toi avez tellement flirté avec les limites que tu as l’impression d’être totalement perdu entre ce qui est et ce qui pourrait être. Comment revenir en arrière ? Comment savoir si elle le souhaite également ? Tant de questions sans réponse pour lesquelles Abi ne peut en réalité faire que des suppositions.

Abigail se colle contre ta peau et tu acceptes cette étreinte amicale comme une promesse réconfortante pour aller vers un mieux-être. Tu te sens débarrassé d’un sacré poids. En te livrant ainsi à ton amie, tu lui témoignes une confiance importante, une confiance que tu ne places pas en n’importe qui et cette pensée est elle aussi apaisante. Le cercle très restreint de la Cosa Nostra ne te permet pas toujours de te créer des amitiés en dehors de celui-ci et Abi est la première femme qui franchit cette ligne depuis ton retour en Angleterre, ce n'est pas rien. Tu fermes les yeux tandis que tu laisses Abi caresser doucement ton torse basané, profitant de cette marque d’attention simple, presque sans ambiguïté malgré la relation charnelle que vous entretenez depuis des mois. Ta main vient naturellement rencontrer son dos, optant pour des cercles doux avec le bout de tes doigts. « Faisons une liste dans ce cas. Les points positifs : elle est magnifique, elle est clairvoyante, elle est amusante, elle est sensible, elle est caractérielle, elle est… » Tu t'arrêtes bien brutalement. « Je peux pas Abi. » Une vérité vient de t’éclater à la figure. Une vérité difficile à entendre, difficile à admettre. « Je peux pas dire à voix haute tout ce que j’aime chez elle. Si jamais je m’en rendais compte que trop tard ? » Un sourire triste s’installe sur tes lèvres. « Putain qu’est-ce que je suis con. » Tu le réalises presque soudainement. « Faut que je mette les choses au clair dans ma tête. Puis je lui dirais. » dis-tu, résolu, presque décidé.

Maintenant que tu penses avoir trouvé quelques éléments de réponse, tu te demandes s’il en est de même pour elle. Les inquiétudes d’Abi sont légitimes lorsqu’elle se demande ce qu’elle fera si jamais il n’y avait rien entre Harper et elle. Tu les comprends aisément puisque tu ressens exactement la même chose. Une seule solution te vient alors en tête. Tu lui proposes ton idée pourrie : vous mettre ensemble, tous les deux. Un sourire amusé s’installe sur tes lèvres tandis qu’elle se redresse pour te regarder et pouffe soudainement de rire. Étrangement, cette note légère te fait un bien fou et te permet de te recentrer un peu sur elle. « Allez, ça te tente pas ? » insistes-tu pour rigoler. Elle se penche alors vers toi et vient déposer un baiser tendre sur le coin de tes lèvres. « Normalement, c’est sur la bouche qu’on embrasse son chéri, on t’a pas expliqué ? » Tu continues tes bêtises, bien décidé à revoir apparaître dans ses yeux une lueur plus vive que celle qui a élu domicile depuis que vous avez entamé cette discussion bien sérieuse. Tu éclates de rire à ton tour alors qu’elle te fait part de ses talents de cuisinière. Tu lèves les yeux au ciel et déclares : « Je doute que tu fasses pire que moi, j’arrive à foirer des pates. Au garage, on se fait livrer quasiment tous les soirs. » Oh non, tu n'as pas hérité des talents de cuisinière de ta mère... Alors qu’elle lui tire la langue, ton bras vient la forcer à se coucher à nouveau à tes côtés. Sa chaleur est apaisante, revigorante. Cela te fait tellement du bien. Tu l’enserres doucement et murmures : « Merci Abi. » C’est tout ce que tu peux dire, c’est tout ce que tu peux lui dire pour le moment, mais c’est tellement révélateur. Cela compte tellement pour toi. Ton esprit est toujours aussi embrumé mais étrangement, ton cœur est plus léger.
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Brûlants de nouveaux sentiments [Luca]
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