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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages


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hey teacher, don't leave that kid alone ft Abigail :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Octavia Nott
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Mar 4 Mai - 23:26
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La rentrée a débuté il y a quelques jours. Les entraînements de Quidditch ne sont pas encore d’actualité, mais le terrain est à la disposition des équipes à condition d’équilibrer le partage sans encombre ni bagarre. Aux abords de la fin de journée, quand tous ses camarades accourent se vautrer dans les divans moelleux des salles communes, chocogrenouilles en bouche, nez dans leurs manuels, Septima prend la direction du terrain en mâchouillant des suçacides. Dans le vestiaire, elle récupère son balai sans revêtir sa tenue. Dans la lourde malle magiquement vérouillée, elle emprunte un souafle et se dirige à l’air libre entre les gradins peints aux couleurs des quatre maisons.  

Elle choisit un mur solide, celui qui n’est pas rongé aux mites, celui qui pourra recevoir des coups. Son balai déposé dans un coin, elle pointe sa baguette sur le souafle et murmure un sort. Tapotant la balle entre ses deux mains pour s’assurer que le sortilège à correctement fonctionné, elle soupire de satisfaction avant de jeter un coup d’œil en direction de l’entrée du terrain : personne. Elle élève les yeux sur les hauteurs. Des nuées d’oiseaux traversent le ciel à vive allure, se dépêchant de regagner leurs nids avant que la nuit ne vienne à tomber.

Sans ses spectateurs, nu de ses joueurs, le terrain de Quidditch paraît démesurément grand, incroyablement vide. Dans l’immensité de cet espace, Septima semble si petite que l’écho de sa voix est étouffé tantôt par le vent, tantôt par les fanions qui claquent dans les courants d’airs.

A la fin de l’année scolaire, Septima et son professeur de Soins aux Créatures Magiques avaient eu une discussion des plus importantes et décisives pour la collégienne. Une flamme s’était allumée en elle, l’étincelle qui voulait la vérité, le feu qui ne voulait plus se cacher. De l’eau avait coulé sous les ponts depuis, les réflexions dans son palais mental ont fait du chemin, bien des choses s’étaient également passé pendant les vacances scolaires, et Septima tient à en discuter avec le Professeur Mcfusty. Tant de choses… une chose en particulier. Depuis cet été, elle ne pense plus qu’à ça. Septima s’était enfilé un paquet de bouquin à ce sujet. Elle avait même demandé à l’hôpital Sainte Mangouste s’ils possédaient des ouvrages en la matière et l’infirmière l’avait regardé de travers en lui proposant des magasines de mode. Quel affront. Son col claudine était parfaitement ajusté, pourquoi lui insuffler de chercher conseil auprès de journalistes prétentieux ? Quel culot.

Saisissant le souafle d’une main, la prise ferme, elle l’envoi cogner contre un mur et, grâce au sortilège de Rebond, le souafle rebondit. Se déplaçant lestement, elle le rattrape puis le relance une nouvelle fois. Et recommence.

La patience est une vertu. Depuis le mois d’août, Septima attend patiemment. Elle espère de toute son âme que le Professeur Mcfusty acceptera de l’aider. Encore une fois.

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Abigail MacFusty
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Mer 5 Mai - 21:32

Septembre 2020

Gérard était en train de se lisser les plumes aux côtés de Grishkin qui dormait sur son perchoir non loin du canapé dans lequel j'étais allongée. Main devant mes yeux, je me massais les paupières, essayant de calmer les vertiges incessants que j'avais depuis plusieurs jours. Bordel pourtant je n'étais pas avinée, mais c'était comme si. Pourtant je reprenais lentement des forces, je dormais à nouveau normalement, je mangeais convenablement et de manière équilibrée et je revenais lentement mais sûrement à mon poids initial. Bien que je sois encore très amaigrie, je sentais une certaine force me revenir, mais, paradoxalement, je me sentais étrangement vide. Ça n'avait rien à voir avec la mort de mon frère ou ma récente rupture avec Thomas. Ça, c'était des failles dans mon âme qui resterait à jamais. Non c'était comme si je me sentais vidée de ma force vitale sans que je n'en comprenne l'origine. C'était la première fois que je me sentais ainsi, et pourtant j'étais habituée à ne pas être en forme à cause de ma maladie. C'était une sensation particulièrement désagréable et j'essayais d'en noter chaque symptôme pour les transmettre à Phobos. Sait-on jamais, peut-être allait-il pouvoir trouver quelque chose d'intéressant ?
De temps à autre, mon ironie me soufflait que j'avais un pied dans la tombe. Lente agonie qui m'étreignait là, et je me battais mollement contre les maux qui m'assaillaient comme un millier de soldats sur le terrain de bataille.

Pour ne pas perdre pied, je faisais une liste de tout ce qui avait de l'intérêt pour moi, de tout ce qui me permettrait de m'accrocher. C'était des fois lassant, mais il y avait des jeux bien plus dangereux. Alors je comptais. Un. Mon index pressa ma joue. Ma famille, mon cousin. Je ne voulais pas les quitter, je les aimais. Deux. Les dragons. C'était ce qui faisait battre mon cœur et circuler mon sang depuis ma naissance. Trois. Les animaux en général. Fantastiques ou non, ils me fascinaient et j'estimais d'être bien loin d'avoir tout vu et tout appris. Je voulais en savoir plus, encore plus, toujours plus. Quatre. Grishkin était à mes côtés. Pourquoi était-il là et pour combien de temps je l'ignorais, mais combien de sorciers pouvaient se targuer d'avoir avec eux un Phénix ? Il y avait bien une raison à tout cela et je voulais découvrir laquelle. Cinq. Des gens comptaient sur moi et c'était le cas de mademoiselle Ombrage qui m'attendait au terrain de Quidditch. Il fallait que je me bouge. J'avais fait une promesse et je tenais toujours mes engagements. Je mettais un point d'honneur à ça, et dans le fond, je m'étais attachée à la jeune sorcière qui avait posé son dévolu sur moi. Relation étrange qui était en train de naître entre nous alors que nous ne nous connaissions ni d'Ève ni d'Adam avant qu'elle ne vienne me voir avec cette chouette blessée. C'était d'autant plus ironique lorsqu'on connaissait la relation que j'entretenais avec son père, aussi tendue qu'amicale, aussi instructive que lassante, aussi belle que douloureuse.

Soupirant profondément, je rassemblais mon courage pour me redresser de mon canapé. Une fois assise, je prenais le temps d'attendre quelque seconde que mes vertiges cessent, puis je me relevais enfin. Habillée d'une robe de sorcière simple, rouge, les fleurs qui s'y trouvaient se mouvaient librement sur le tissu. Lorsque deux d'entre elles se rencontraient, elles s'entrechoquaient lentement et avec mollesse pour rebondir doucement et repartir dans des directions opposées.
Marchant jusqu'à la porte, j'attrapais ma cape de sorcière accrochée à mon porte-manteau avant d'ouvrir mon entrée pour en sortir. Ce fut à ce moment que Grishkin se réveilla et décida de me suivre tandis que Gérard sembla préférer s'endormir. Sans doute allais-je devoir garder une fenêtre ouverte pour lui cette nuit.
L'Oiseau de feu sur mes talons, je le laissais planer entre deux obstacles lorsqu'il y en avait, puis, lorsque les couloirs furent exempts de tout matériel, il décida de venir se poser sur mon épaule et mon bras. De par son imposante taille, il était effroyablement lourd à porter pour moi, néanmoins, je le faisais avec plaisir et bonne volonté, me dirigeant d'un pas assuré jusqu'à la cour donnant sur les jardins. Enfin à l'extérieur, Grishkin prit son envole en chantant, ce qui emplit mon cœur d'un certain courage. À présent, je me sentais parfaitement prête à rencontrer la jeune adolescente de la maison du serpent.

Refermant ma cape sur mes épaules, j'inspirais un grand bol d'air alors que je me dirigeais vers le terrain de Quidditch. Par Merlin depuis combien de temps n'avais-je pas posé les pieds là-bas en dehors d'un match impliquant les Poufsouffles ? Il fallait dire que je détestais ce sport, ce qui ne faisait que rajouter de l'étrange à ma liste déjà bien longue. Autant je pouvais être à l'aise sur n'importe quel dos d'animal, autant me retrouver le cul sur un manche à balai ça ne m'avait jamais inspiré confiance. Les balais c'étaient faits pour faire le ménage, pas pour voler. Il n'y avait rien à faire, je n'arrivais pas à me décrocher ça de la tête, et ce n'était pas une question de vertige puisque la hauteur ne me faisait rien.
Non, juste… je n'aimais pas ça. Point.
Néanmoins, je devais bien reconnaître que c'était un sport mettant le corps à rude épreuve, ce que je trouvais admirable. Ma faible constitution ne devait pas aider dans l'équation de mon appréciation du Quidditch. À dire vrai, je craignais que la jeune Ombrage me propose de taper dans la balle, ce dont j'étais parfaitement incapable déjà à cause de mon état de fatigue très avancé, mais aussi parce que j'étais effroyablement maladroite. Je risquais de la frapper elle plutôt que le Souafle (événement malencontreusement déjà arrivé).

À ce souvenir, je remarquais que mes lèvres s'étirèrent légèrement alors que je passais à côté du vestiaire des joueurs pour pénétrer sur le terrain exempt de spectateur. Seule là, au centre, se trouvait Septima qui faisait passer le temps en cognant un Souafle qui ne semblait pas se lasser de ce petit jeu de ping-pong. Patiente, je croisais les bras jusqu'à ce qu'elle me remarque. Peut-être Grishkin y était pour quelque chose puisqu'il passa non loin d'elle avant de venir se poser sur un gradin avant d'étendre ses ailes comme s'il s'étirait. Le regardant du coin  de l'œil, je revenais bien vite sur ma protégée que je saluais d'un signe de la main lorsqu'enfin elle me vit.
La laissant me rejoindre, je décroisais les bras une fois qu'elle fut à porter, et c'était avec un sourire calme et sincère que je la fixais (jamais dans les yeux).

- Bonjour, mademoiselle Ombrage, comment allez-vous ? Je me permettais de la regarder de haut en bas, visiblement soulagée qu'elle ne semble avoir aucune séquelle de la balle qu'elle avait reçue dans la forêt à Pré-au-Lard. Alors je concluais simplement. Vous avez bonne mine, me voilà rassurée. Ce n'était pas mon cas. Et alors ?


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Dim 9 Mai - 11:59
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Une bourrasque de vent s’engouffre dans ses cheveux soulevant sa longue crinière noire de geais. Ses épaules sursautent, car même si l’automne ne tardera pas à étendre son grand manteau brunâtre, il n’est pas nécessaire d’être un expert météo pour sentir que cette rafale n’est pas naturelle. Le souafle rebondie plusieurs fois sur le sol, mais Septima ne le récupère pas, attirée par une myriade de couleur rentrée dans son champ visuel. Elle lève le nez pour découvrir le ventre découvert du phœnix et ses ailes déployées, voguant au-dessus de sa tête, virant de gauche pour venir s’installer sur les gradins, majestueux sur son perchoir improvisé. Suivant l’oiseau de feu du regard, Septima s’aperçoit de la présence de son professeur vêtue d’une cape se prêtant parfaitement au déclin de l’été.

Ravie que ce soir elle est pu venir, Septima s’extase devant la beauté de l’oiseau, n’osant cependant pas esquisser un pas en direction de la créature, elle se rapproche plutôt d’Abigail pour la saluer.

« C’est incroyable ! » s’exclame-t-elle avant même de dire bonjour, impressionnée. Et Septima se rapproche d’Abigail tout en précisant : « Je n’avais jamais rencontré quelqu’un qui en possède un. Même chez les sorciers ces créatures paraissent légendaires. De mémoire, le dernier détenteur de phœnix était Albus Dumbledore. Je pourrai faire un caprice à papa pour qu’il m’en achète un, mais mon chat, Bellamy, à peur des oiseaux ».

Depuis cette fois où, en première année, elle avait voulu l’emmener avec elle dans la volière alors qu’il n’était qu’un chaton. Bellamy n’avait pas du tout apprécié. D’ailleurs Bellamy était traumatisé par l’affolement de certains hiboux en s’apercevant de la présence du chat. Septima ne s’était pas doutée que des animaux aussi familiers pouvaient se comporter comme chien et chat… ou chat et souris… ou prédateurs et proie. Elle n’a plus jamais recommencé. Et Bellamy refuse catégoriquement de se retrouver dans la même pièce que sa chouette, Penny, sous peine de crise d’apoplexie.

Désormais face à son professeur, Septima esquisse un sourire, bref, poli, et pourtant au fond si enjouée de revoir celle qui lui avait insufflé cette possibilité de tout changer. Une sensation étrange l’a saisie. Comme si, cette rencontre au mois d’août dans la forêt n’avait pas existé. Septima n’avait pas été traumatisé par cette confrontation avec le Blood Circle, ni de cette balle qui l’avait blessé. Une blessure sans importance par une balle qui aurait pu l’a tué : mais qui ne l’a pas fait. A l’évocation de son état, le souvenir de la soirée étudiante transformée en champs de bataille semble lui revenir en mémoire. Septima avait tellement focalisé sur ses soucis et ses objectifs qu’elle en oublié des bribes de son passé pourtant si proche.

« C’est comme si rien ne s’était passé », avoue-t-elle en tapotant sur sa jambe. « D’ici la reprise des entrainements, ma jambe sera en état de se faire démolir par les cognards. Il n’y a plus de douleur, le docteur a fait des miracles, c’était une blessure sans importance. D’ailleurs… ».

Septima s’interrompt un instant, se déplaçant de côté pour aller récupérer le souafle ensorcelé. Le faisant rouler entre ses doigts, comme un enfant chercherait à s’occuper les mains, Septima cherche ses mots pour remercier enfin son professeur de l’aide qu’elle lui avait apporté, ce soir-là :

« Merci de m’avoir protégé, Professeur. Je vous en suis très reconnaissante ».

Elle avait parlé en plantant son regard bleu dans les yeux bruns d’Abigail, et son sourire s’étire un peu plus en énonçant ces derniers mots.

« Il va falloir que j’apprenne à me défendre ».

Et surtout, à être plus prudente. Elle avait prononcé ces dernières paroles sur un ton parfaitement détaché, voulant masquer les milles et unes pensées, hypothèses, questions (sans réponses ou possibles réponses) qui naissaient à la vue de l’état physique du professeur. Aucuns détails ne lui échappent. Pourtant, elle fera d'abord comme si de rien n’était.

« Et merci d’être venu. Je savais que vous viendriez. J’ai… ».

Elle se tourne et lance le souafle contre le mur de bois qui rebondit, elle le rattrape aisément, cherchant par ailleurs ses mots :

« … il s’est passé un million de choses pendant l’été ».

Par quel bout commencer ? Se renvoyant incessant la balle, les yeux du phoenix surveillent sa maîtresse et les rebonds du souafle, les rumeurs de brouhaha provenant du château se répercutent comme un écho dans les hautes tours des gradins aux couleurs tantôt bleus, vertes, jaunes ou rouges.

« J’ai pris quelques cours particuliers avec votre homologue de l’université. Sans évoquer notre entrevue au mois de juin, j’ai discuté avec Papa de ce coming out et il semblerait qu’il soit totalement de votre avis. Je ne sais toujours pas si j’aurai le courage d’assumer mon mensonge aux yeux de tous. Il m’a dit aussi que je devrais me faire des amis ».

Septima hausse les épaules avant d’attraper le souafle et de le relancer.

« Nous venons juste de rentrer. Je ne sais pas encore comment je vais faire. Manière douce ? Manière forte ? Petit à petit ou une bonne fois pour toute ? Ceci dit, ce sujet n’est pas vraiment la raison pour laquelle je vous ai demandé une entrevue, professeur Mcfusty ».

Et un sentiment l’étrange l’éprend. C’était bizarre de nouer un lien étroit avec quelqu’un et de faire mine d’ignorer son état. Faire semblant de ne pas s’inquiéter. Septima n’était pas encore habitué à ces codes sociaux, vous savez, ceux qu’on fait vraiment avec le cœur, par compassion et inquiétude, pas ceux qu’on mime parce qu’on fait semblant d’être quelqu’un d’autre :

« Est-ce que… ».

Elle s’interrompt, se demandant si la question allait trop loin, si ça se fait, si c’est permis, si c’est… Arf ! Depuis quand la vraie Septima Ombrage pose un filtre sur sa langue ? Et si elle ne pose pas la question et qu’Abigail songe qu’elle est vraiment antisociale et douée d’apathie ?

« … est-ce que vous allez bien ? ».

Un silence de plomb semble se poser, gênée par la question délicate et personnelle qu’elle venait de poser à un professeur. Le phoenix gratte quelques plumes sous son aile. Malgré l’aspect délicat, Septima plante son regard dans celui de son professeur, assumant sa question même si elle doute de sa légitimité.

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Lun 10 Mai - 19:37

Septembre 2020

Les bras le long du corps, je ne pouvais m'empêcher de sourire, amusée, par les propos de la jeune femme qui accourait vers moi en s'exclamant devant la présence de Grishkin. En réalité, ce n'était pas tant son comportement qui me faisait rire, mais plutôt ses paroles. Même si je savais que la jeune femme n'était pas l'une de ces sangs purs à faire des enfantillages (tout le moins ce n'était pas la pire), le simple fait qu'elle utilise ce mot, caprice, me titilla l'échine, d'autant plus parce que la conversation tournait autour d'un phénix. Tandis que je hochais simplement la tête de droite à gauche, je me mordais la lèvre pour lui éviter de retourner rapidement en salle de classe et rattraper le chapitre que nous avions vu sur les Oiseaux de feu. Cela dit, ces créatures étaient, comme elle le disait si bien, à ce point rares chez les sorciers que l'animal était presque considéré comme légendaire. De par ce fait, je n'avais pas pu alors faire un cours très poussé concernant le volatil. Maintenant que j'avais la chance d'être accompagnée par Grishkin, mes observations allaient, entre autres, me permettre d'étoffer le sujet des phénix pour mes cours. Ainsi, je pardonnais la jeune étudiante en lui répondant avec simplicité non sans perdre mon amusement.

- Vous pourriez faire tous les caprices que vous voudriez, et quand bien même votre père trouverait un oiseau de feu à vous confier, ce dernier risque de ne pas rester en votre compagnie. Je jetais un œil en direction de Grishkin qui regardait au loin comme s'il feignait de nous écouter. Il est venu à moi sans que je sache pourquoi, et sans doute partira-t-il un jour tout aussi mystérieusement. Grishkin n'est pas mon animal domestique, c'est comme… un ami, et je veux qu'il reste sauvage.

Par mes paroles (maladroites, certes), je tenais à rendre attentive la jeune femme que si, par miracle, son père réussissait à trouver un phénix, il n'y aurait que trois solutions qui s'offraient à elle. La première, la plus incroyable, serait que l'oiseau soit compatible avec elle et décide de rester avec elle. La deuxième serait de le mettre dans une cage magique spéciale, l'empêchant d'utiliser ses pouvoirs naturels et donc de disparaître. Un animal triste en somme. Pour finir la dernière option, serait que l'oiseau s'en irait dès qu'il en aurait l'occasion. Si les phénix étaient aussi mystérieux dans le monde magique, ce n'était pas pour rien, ils étaient presque intangibles. Allant et venant à leur gré comme bon leur semblait. Je savais qu'un jour Grishkin finirait par faire ce que tout le monde avait déjà fait avec moi : partir et m'abandonner. Toutefois, j'essayais de ne pas songer à ce jour, mais plutôt de me concentrer sur le moment présent. Je pouvais effectivement me targuer d'être une sorcière accompagnée d'un phénix, ce qui était ma fois très rare, pourtant je restais humble, et même si je réussissais à mesurer ma chance d'être accompagnée par un tel animal, je ne m'en vanterai jamais. Par ailleurs, j'avais même proposé à Grishkin de rester à Soay, mais l'animal était ainsi sauvage qu'il faisait ce qu'il voulait : il m'avait donc accompagné jusqu'à Poudlard où je le laissais aller et venir comme bon lui semblait, car dans tous les cas, le château ne pouvait pas non plus le retenir.

Toutefois, je ne tenais pas à ce que la conversation tourne autour de l'animal, sauf si c'était les raisons de ma venue puisque j'ignorais toujours pourquoi la jeune femme m'avait demandé de venir ici. Je préférais davantage me concentrer sur son état, car depuis le conflit à Pré-Au-Lard, je n'avais pas eu le temps, et je ne l'avais pas pris non plus, pour prendre de ses nouvelles. William ne m'en avait pas donné non plus, alors j'étais partie du principe que tout allait bien, mais avec le recul, je réalisais à quel point cela pouvait paraître mal intentionné et indélicat de ma part. Cela dit, j'avais eu bien d'autres préoccupations en tête durant cet été, et quand bien même étais-je une personne dévouée aux autres, je ne pouvais pas non plus tout faire ni penser à tout.
Baissant sensiblement le menton à la notion de l'état de sa jambe ainsi que de la reprise des entraînements, j'élargissais tranquillement mon sourire.

- Je vous en prie mademoiselle Ombrage, c'est tout à fait normal, n'importe qui en aurait fait de même pour vous, et sûrement peut-être même mieux. Je désignais sa jambe d'un coup d'œil. Vous n'auriez sûrement pas été blessée si vous aviez été avec un autre adulte. Je ne me considérais pas comme une excellente épéiste, loin de là, même si ce soir je m'étais particulièrement bien débrouillée, sans me vanter (merci aux entraînements de Sean). Plongeant ensuite une main dans ma poche, j'inspirais calmement avant de reprendre. Vous apprendrez à vous défendre en temps et en heure ne vous en faites pas… et si je vous entends bien, vous parvenez déjà très bien à le faire sur le terrain. Je levais les yeux en direction du stade qui s'étendait devant nous avant de revenir vers elle. Mais tâchez quand même de rester en un seul morceau.

Encore une fois, je ne comprenais guère le plaisir que l'on pouvait avoir en se faisait broyer les os sur les terrains de Quidditch, mais ça, ce n'était que ma façon de penser à moi ainsi que mon propre point de vue. Laissant la jeune adolescente partir dans ses pensées, je me permettais de faire quelque pas de côté tandis qu'elle se mit à taper dans le Souafle. Non pas que je sois inquiète de me la prendre en pleine tête, mais parce que je commençais à ressentir des vertiges d'être ainsi debout sans bouger. Ma grande fatigue me trahissait, alors je préférais aller m'asseoir contre le gradin le plus proche, à même l'herbe qui poudroyait sur le terrain. Je ne perdais rien du discours de la jeune femme qui me résumait en quelques mots son été, hochant la tête tandis qu'elle me cita Thomas. Mon regard devint alors aussi doux que sombre, car ma relation avec l'homme était devenue ce qu'elle était, comme une grande partie de ma vie : un échec. Un simple battement de paupières me suffit à chasser mes mauvaises pensées tandis qu'elle en vint à évoquer mon mentor et ses confidences. Remontant les jambes un peu contre ma poitrine, j'y posais mes mains, d'abord pensive avant de prendre le temps de répondre de la manière la plus réfléchie possible.

- Dans ce cas je me réjouis de voir vos progrès concernant ma matière. J'attardais mon regard sur sa longue chevelure ébène avant de reprendre. N'allez pas plus vite que la musique, mademoiselle Ombrage. Vous trouverez la force d'assumer vos agissements en temps et en heure… tout ce que je peux éventuellement vous conseiller jusque-là, c'est de ne pas aggraver votre cas, de ne pas vous enliser davantage. Fuyant toujours son regard, je déglutissais tranquillement puis je reprenais après un petit temps de réflexion. Je pense que le conseil de votre père est plutôt sage, que de vous faire des amis. Se faire de vrais amis ce n'est pas chose aisée, mais cela apporte beaucoup, je peux vous l'assurer. C'était presque un mensonge que je disais là, puisque je ne me considérais pas forcément comme entourée par des amis. Ma famille était importante oui, mais le reste de mon entourage restait pour l'heure plutôt vide. Il y avait bien Harper mais notre relation avait indubitablement changé avec le temps, et j'ignorais si le terme ami était toujours correct pour nous qualifier. Après tout je n'étais pas sotte et je voyais bien qu'il y avait énormément de non-dits entre nous. Il en allait de même avec Luca et William. Il y avait toujours des cachoteries, des indifférences, des choses qui me mettaient mal à l'aise. Clignant des paupières, signe de ma réflexion silencieuse, je me permettais de donner une dernière fois mon avis. J'ignore s'il y a une bonne manière à adopter pour tout cela, partant du fait que chacun réagit et agit comme son caractère et son chemin de vie le lui dictent. Faites peut-être… comme vous le pensez juste pour vous.

Moi-même très handicapée avec les relations sociales, je craignais être très mal placée pour pouvoir conseiller convenablement l'adolescente. Je préférais donc m'abstenir d'en dire trop. De plus, j'étais sa professeure, pas son amie, je devais faire attention à maintenir la barrière professorale afin de nous éviter, à elle comme à moi, de quelconques ennuis.
Haussant un sourcil en la voyant baragouiner dans son coin, je fus d'abord surprise puis amusée par sa question. Était-ce la peine d'avoir autant hésité pour m'interroger sur un sujet pourtant si banale ? Une mèche de mes cheveux blonds vint s'évanouir devant mes yeux et soudainement je fus rappelée à l'ordre. Ah oui juste, mon état physique, j'avais oublié. Ce fut donc un sourire qui se voulait rassurant que j'adressais à mademoiselle Ombrage tout en lui répondant le plus simplement du monde.

- Je vais très bien, je suis simplement fatiguée. Inutile de m'étendre davantage, encore une fois, elle était mon élève, pas mon amie. M'éclaircissant la voix avec douceur, je reprenais. Et si vous me disiez plutôt pourquoi vous m'avez demandé de venir ici ce soir ?


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Une nuée d’oiseau traverse le ciel, répandant des cris stridents mêlés aux battements d’ailes effrénés. Les volatiles slaloment entre les drapeaux aux couleurs des quatre maisons claquant au vent avant de disparaître derrière la colossale boiserie du stade en direction de l’horizon. Le jour ne tardera pas à entamer son déclin. Des élèves en tenue d’entraînement apparaissent sur le terrain. Ils s’éloignent du professeur et de son élève en quête de tranquillité.

« Ils ont un balai trafiqué », déclare Septima sans quitter des yeux le souafle rebondissant incessamment sur le mur. « Ces idiots en parlent depuis trois jours dans la salle commune ».

D’allure paisible, les paroles de son professeur l’ont rassuré plus que de raison. En vérité, Septima était convaincu depuis longtemps par la démarche à suivre. Restait l’acceptation puis la recherche du courage pour affronter l’épreuve. Du courage, il lui en faudra plus que nécessaire. Bien-sûr, elle avait songé se procurer un flacon de chance liquide, mais quelque part, cette aide magique donne un air de lâche. Elle s’était cachée toute sa vie, mentant à tord et à travers, se construisant un visage qui ne lui appartenait pas, inutile de remuer le couteau dans la plaie en se faisant passer pour une peureuse (pleureuse ?) incapable d’assumer ses erreurs.  

Son professeur s’installe dans la verdure en recroquevillant ses jambes minuscules. Se plier ainsi en deux à même le sol lui donne l’air d’être une enfant. Septima s’imagine à quel point cela pouvait être difficile de se faire respecter par une salle de classe dont la plupart des premières années font la même taille, voire plus, que l’adulte. Une adulte affirmant aller bien. Septima s’était demandée si elle dépassait les limites en la questionnant sur son état, mais son professeur semble ne pas s’en être offusquée. Ainsi soit-il.

Septima ne quitte plus le souafle des yeux. La raison pour laquelle elle l’a fait venir jusqu’ici. Pourquoi lui a-t-elle envoyé ce hibou ? Pourquoi demander une entrevue à son professeur en toute discrétion ?

« Beaucoup de personnes ont des ambitions, particulièrement celles de ma maison » commence-t-elle a raconter, voulant sincèrement expliquer le cheminement de son raisonnement pour rendre ses arguments plus crédibles. Car oui, elle s’était préparée à argumenter si, à tout hasard, elle faisait face à un refus. « Je n’ai jamais appartenue à ce genre de personne, même si, lorsque j’ai une idée en tête, je ne la lâche plus. Mais les grands projets de vie, tout ça, tout ça… très peu pour moi. Pour preuve, j’ai mis très longtemps avant d’entrevoir un possible chemin pour mon avenir professionnel ».

Le souafle rebondit dans une cadence rythmée.

« Les idées sont comme les envies. Quand une envie s’immisce, je peine à la faire tarir si je ne l’assouvie pas. Généralement, je ne lutte pas contre mon envie. Je ne suis pas quelqu’un de matérialiste, désireux de posséder. Je me moque délibérément de la gloire, de la popularité, tout ça, tout ça. Alors quand l'envie me vient, j'estime qu'il n'est pas abusif de la satisfaire ».

Au grand désespoir de Mamma.

« Je sais qu’avec le temps, j’apprendrais à me défendre. Cette expérience le soir de la fête étudiante m’a toutefois fait prendre conscience de la réalité du monde dans lequel nous vivons présentement. Le blood circle. L’Augurey avant ça. La révélation du monde magique à la deuxième face du monde. La guerre. On n’est jamais tranquille, et nous ne le serons jamais. Etre une Ombrage ne me protégera pas. Les centaines de bouquins qui défilent sous mes yeux non plus. Après la fête, dans mon lit d’hôpital, j’ai songé a améliorer mon patronus. Je ne lui ai jamais donné de forme distincte. Je pense aussi  approfondir mes techniques en duel, jusqu’ici je ne m’étais jamais penchée sur la question. L’immensité de ma mémoire ne m’aidera pas à me défendre. Je n’ai jamais rien eu de spécial, hormis mon cerveau qui avance plus vite que la moyenne. Je lis, je retiens, je comprends. Mais j’ai dû attendre quatre ans avant de rentrer dans l’équipe de quidditch, au vu de mes débuts sur un balais en première année, ce n’était pas gagné. J’étais frêle, manquant d’habilité et d’agilité. Là où les autres jouaient au quidditch comme s’amusant avec un talent évident, j’ai dû travailler jusqu’à posséder ce talent. Je suis satisfaite. Mais ça n’a rien de spectaculaire. Ma seule victoire, mon seul mérite, c’est de n’avoir jamais abandonné ».

Elle stoppe le souafle entre ses deux mains. Son regard se promène sur les gradins, inspectant le phoenix d’un air absent, puis, prête à affronter son destin, elle se tourne vers son professeur pour lui faire face ; elle, debout son souafle entre les mains. Et Abigail, assise contre les gratins.

« Le soir de la fête, tandis qu’on s’effrayait, s’agitait dans tous les sens, je me suis aperçu à qu’elle point j’étais à la merci de la situation. Je n’ai pas eu peur, non, pas assez pour m’empêcher de dormir la nuit en tout cas. Mais le sentiment de n’être qu’une victime a travaillé mon esprit. Plus tard, dans mon lit d’hôpital, j’ai eu une envie, une envie certaine, apparue comme une évidence ».

Elle lâche le souafle qui roule sur le sol, crispe ses doigts, en fait craquer certains, comme si la demande avait quelque chose de difficile.

« J’aimerai que vous m’aidiez a… ».

Ça fait beaucoup de demande d’aide ça ? Non ?

« J’aimerai que vous m’appreniez...», corrige-t-elle.

Elle s’interrompt, choisissant ses mots.

« Apprenez-moi à devenir un animagus ».

Le silence s’installe. Septima plonge son regard bleu dans le regard brun d’Abigail. Ce n’était pas une demande au hasard, l’envie du moment, le caprice d’une adolescente. Aussi, voulu-t-elle le transmettre dans ces derniers mots, pour lui faire comprendre l’ampleur de l’importance que cette demande a à ses yeux.

« S’il vous plaît ».

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Septembre 2020

Un simple sourire avait traversé mes lèvres tandis que je l’entendais critiquer et affirmer une situation alors que des élèves faisaient leur entrée sur le terrain de Quidditch. Jetant un regard à Grishkin, je souhaitais m’assurer qu’ils ne lui fassent pas de mal, et peut-être que l’Oiseau de feu l’a ressenti puisqu’il se laissa tomber des gradins pour planer tranquillement jusqu’à moi. Me rejoignant pour se poser sur la balustrade juste au-dessus de moi, il entreprit ensuite de se lisser les plumes comme si plus rien n’avait d’importance. En tant que professeure j’aurai pu aller dénoncer les élèves en question, mais ce n’était pas moi l’arbitre, ce n’était pas moi la directrice des Serpentard et enfin, ce n’était pas moi qui m’y connaissait le mieux en Quidditch. Je m’étais donc contentée d’étirer mes lèvres en un fin sourire amusé, me réjouissant presque de l’instant où la vérité tombera, si bien sûr la jeune Ombrage la disait, la vérité.
En réalité, je préférais plutôt me concentrer sur son discours, sur ce qu’elle voulait me faire passer comme message, et ce fut donc en restant silencieuse que j’écoutais attentivement son monologue. Sans ressentir la moindre impatience, je la laissais m’expliquer tout le cheminement de ses pensées pour enfin me révéler la véritable raison de ma présence ici.

Ce qui me frappa avant tout dans ces paroles, c’était à quel point nous semblions nous ressembler dans nos manières d’agir et de réfléchir. Elle était indéniablement une intellectuelle, ce que j’étais aussi, non pas parce que j’étais incroyablement intelligente comme elle, mais parce que j’avais su dès mon enfance que le rapport de force n’allait jamais pouvoir être physique avec moi. Le cheminement était donc différent de celui de la jeune femme, mais le résultat était le même : nous tirions notre force de nos raisonnements, de notre capacité à emmagasiner des informations, et non pas à nous battre et à faire front avec notre seule force brute. Bien sûr, il y avait la différence d’âge. Aujourd’hui, je compensais mes lacunes d’épéiste avec Sean O’Malley, et les résultats s’étaient faits voir durant cette fameuse fête. J’avais été moi-même surprise de ce dont j’avais été capable, même si la culpabilité de ne pas avoir pu protéger entièrement la jeune femme qui se trouvait en face de moi me rongeait toujours. J’avais fait de mon mieux, mais ça n’avait pas été assez.
Avec le temps, j’avais appris à me spécialiser, je connaissais mon domaine de prédilection depuis des années et je savais ce que je voulais pratiquer comme métier dès ma naissance. Ainsi, sans être une grande duelliste, j’avais su me démarquer par d’autres manières, avec les créatures, avec la botanique, ma seule ambition dans ma vie ayant été de devenir une dragonologiste. Aujourd’hui que c’était quelque chose de fait, je ne ressentais plus une envie particulière d’accomplissement dans ma vie. Je ne cherchais pas la gloire et la fortune, je ne tenais pas absolument à me marier ni à fonder une famille (grand Merlin non, pas d’enfants). Je me laissais simplement bercer et couler le long de mon existence en attendant d’être bousculée par les événements. J’étais totalement passive, d’autant plus après l’été difficile que je venais de passer.
Dans le fond, qui s’inquiétait que je sois à la merci de tous ?

Ainsi, en entendant la jeune femme m’affirmer qu’elle souhaitait améliorer ses sortilèges, je ne pus que sourire de compréhension et de bienveillance. Sans Harper, jamais je n’aurais réussi à former un patronus corporel, et sans Sean, je n’aurais pas pu combattre durant la bataille non loin de Pré-Au-Lard. Les rencontres étaient ainsi faites qu’elles apportaient toujours quelque chose, et sûrement, que c’était ce qu’était en train de réaliser mademoiselle Ombrage. Les relations qu’elles semblaient avoir eues jusque-là étaient uniquement utiles pour sauver son image. Non pas pour une réelle utilité d’amitié, simplement, une utilité de vie, quand bien même était-elle en train d’apprendre de ses erreurs aujourd’hui.

Lorsque la demande tomba, je ne pus m’empêcher d’écarquiller les yeux de surprise en soutenant, pour la première fois, le regard azuré de la jeune femme. Par réflexe, je me recroquevillais un peu sur moi, me donnant davantage cet air de petit enfant malmené et maltraité qui allait se prendre un coup si elle ne répondait pas correctement à la question. Évidemment, je n’avais pas peur, mais, pour moi, être animagus signifiait tant de choses que je me devais de réfléchir à deux fois à chaque fois qu’on me demandait de former quelqu’un. Il en avait été de même avec Kayla, et bien qu’aujourd’hui je sois très heureuse de former l’élève de Gryffondor, je ne m’imaginais pas avoir une deuxième protégée sous l’aile avec l’animagie.
Enfin, bien que j’apprécie le père de l’adolescente de toute mon âme, je ne pouvais jamais oublier qui il était vraiment. Un Mangemort qui pourrait un jour se retourner contre l’Ordre, contre mes idéaux, et quand bien même il ne me ferait jamais de mal à moi, je craignais qu’il puisse détruire mon entourage, à sa manière. Dans un élan de protection, ma première décision fut de refuser la demande de Septima, car je craignais que son père puisse, d’une quelconque manière, se servir de ce talent. Pire, qu’elle rejoigne les rangs des Mangemorts et qu’elle s’en serve contre l’Ordre… contre moi.

A ses pensées, j’eus un vertige. Non pas parce que la perspective de ce sombre avenir m’inquiétait, mais parce que mes propres réflexions, ma propre attitude me retournait l’estomac. Je n’avais pas d’amis, ou très peu, et je me méfiais terriblement de ceux en qui je pouvais normalement compter, surtout William et Harper.
Je me débectais de penser ainsi, et, en cet instant précis, alors que le soleil déclinait à l’horizon et que la jeune femme attendait ma réponse qui commençait à se faire attendre, je réalisais que malgré moi, cette guerre commençait à me changer. C’était tout ce que j’avais souhaité éviter. Je devenais quelqu’un d’autre… et je voulais en vomir mes tripes. Obligée de fermer les paupières en passant une main sur mon visage pour garder contenance (et le contenu de mon estomac), j’attendis quelques secondes de plus avant de prendre enfin la parole.

- Vous ressemblez vraiment à votre père. Non pas dans le physique, mais dans l’attitude. Cette manière de désirer ardemment quelque chose et de m’être tout en œuvre pour l’obtenir. Cachée par ma paume, je souriais avec tendresse. Il me fallut un instant de plus pour retirer ma main et la regarder une nouvelle fois dans les yeux, démontrant ainsi que le sujet était important et que je ne voulais pas le prendre à la légère. Mademoiselle Ombrage, dites-moi, pourquoi vous voudriez devenir animagus ? Qu’est-ce que cela vous apporterait de vous transformer en animal ?

Pour moi la question avait été une évidence à l’époque. J’aimais la nature et j’avais voulu m’en rapprocher davantage. Être animagus était pour moi une seconde nature, mais l’adolescente m’avait posé uniquement des faits, aussi réelles soient-ils, de combat et de compétences sorcières et magiques. Si Septima voulait devenir animagus pour n’être uniquement une arme, ou pour pouvoir mieux combattre et mieux se défendre, alors je ne serai pas la bonne tutrice pour elle et il lui faudrait aller voir quelqu’un d’autre.


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Pendant un instant, l’oiseau majestueux retint toute son attention. Elle l’observe lisser ses plumes, ses mouvements d’ailes et de tête s’enchaînant les uns après les autres. C’est étrange : comment une créature aussi incroyable, aussi spectaculaire, aussi rare, aussi talentueuse de part toutes ses qualités réunies, comment cette prodigieuse créature peut-elle respirer la simplicité dans un banale comportement d’oiseau ? C’est étrange et à la fois magnifique, de voir l’ordinaire dans l’extraordinaire. En un sens, c’est ce que Septima a toujours souhaité : qu’on voit de la banalité dans l’immensité de sa mémoire. Quelqu’un comme les autres, avec ses propres qualités, bien qu’elle a toujours doutée que sa mémoire eidétique en soit une réellement : une qualité.

Sa rêverie durera un bref instant, suite auquel son attention retourne pleinement au professeur Mcfusty. Septima l’observe. A quoi bon analyser son attitude ? Elle pourrait en tirer un milliard d’hypothèses que ça ne l’avancerait pas. Alors, patiemment, elle attend, les yeux rivés sur son professeur de Soins Aux Créatures Magiques, en proie à un débat intérieur aux côtés de son compagnon à plumes.

Pendant une seconde, elle craint un refus. Septima s’était préparée à débattre, mais, de part ce lien qui les avait allié, elle s’était imaginée que par la beauté des choses, cette connexion serait puissante et forte, au-dessus de tout, et que Abigail serait prête à se lancer dans l’aventure. A l’évidence, au vu de sa réaction, Septima écarte la possibilité rêvée d’une acceptation sans discuter. Après tout, ce serait on ne peut plus fou de sa part que d’accepter une proposition aussi délicate. Toutefois, quand Abigail lui demande les raisons profondes de sa volonté de devenir animagus, Septima ressent du soulagement. Elle avait une chance de se faire entendre et de gagner ses faveurs. Une. Intimement, Septima le savait. Une.

Ce n’est pas tant ce que ça m’apporterait, mais plutôt ce que ça changerait. Et ça changerait tout. Vous savez, professeure, au-delà de mon je-m’en-foutisme, loin de faire de mon cerveau un allié pour me placer au-dessus de tout le monde, pour en faire un réservoir sans fin de connaissance en sortilèges tous plus puissant les uns que les autres, d’être capable de répondre à toutes les questions possibles et inimaginables pour un cerveau lambda, je sais qu’en refusant ce chemin, je reste qu’une personne frêle, une petite fille qui a eut besoin de fortifier ses muscles, tel une moldue, pour parvenir à rattraper ce foutue souaffle, encore que je me destinais à cogner les cognards…

Mais c’est une autre histoire.

… Pourvoir développer de telle capacité changerait la donne : devenir quelqu’un loin des chemins de la puissance. Je veux me tenir loin du pouvoir. Qui sait, si dans des situations délicates, nous serions capables de résister au côté obscur ? Je n’entrevois pas ce genre de voie. Je m’y désintéresse totalement. Mais face aux moldus cet été, je n’étais qu’une proie facile, et je n’ai pas envie d’apprendre à me défendre comme une super sorcière aguerrie. Je fais mon choix de vie. Je choisi mon chemin. La guerre, ce n'est pas fait pour moi.

Elle regarde l’oiseau aux côtés de sa maîtresse.

J’ai choisi la simplicité. J’ai choisi le chemin de la solitude. Au mois d’aout, une discussion avec mon père me l’a confirmé. Savez-vous pourquoi ?

Elle ne lui laisse pas le temps de répondre, comme si elle portait quelque chose de lourd sur le cœur, qu’il fallait qu’elle le balance pour s’alléger, et que cela ne peut pas attendre.

Au bout de cinq ans, j’ai avoué à mon père… je lui ai raconté ce qu’il s’était passé lors de la cérémonie des répartitions. Quelque chose que je gardais pour moi. Quelque chose de lourd. Lourd pour quelle raison ? Des raisons sociales, des raisons de puissance, des raisons familiales… des raisons que je trouve stupide, infondées, détestables, qui m’ont conforté dans le comment du pourquoi je m’étais lancé dans ce jeu grotesque de Septima Ombrage la Serpentarde en bonne et due forme.

Difficile de détailler l’ampleur de sa déception.

J'ai compris qu'un jour je devrai faire un choix et qu'il est hors de question que le fasse. Je lui ressemble, c’est vrai. Il le pense aussi. Je pense aussi que je suis très différente. Je n’aspire à rien, à rien d’autre que la simplicité. Et quand les complications vont se pointer, je veux pouvoir filer en douce sous leur nez. En toute simplicité.

Un jour, si la guerre avec le Blood Circle se termine enfin, que les querelles d’antan entre sorciers reprennent, elle sait qu’elle devra disparaître.

Et devenir animagus m’aidera à le faire. Je dois apprendre des choses simples pour mettre toutes les chances de mon côté. En vous voyant dans la forêt, ce soir là, cela m'est apparut comme une évidence. Tout simplement.

Et elle s’interrompt, comme pour reprendre son souffle et calmer le flot de ses sentiments.

Navrée, je me suis un peu emportée.

Se livrer à une quasi inconnue ou tout simplement à quelqu’un, elle, qui n’a aucun ami, lui fait ressentir une sensation étrange. Comme si accorder sa confiance à quelqu’un laisse planer un doute. Que pourrait faire ce quelqu’un avec de telles révélations en sa possession ?

Inutile de tergiverser avec des suppositions. Ce qui est fait est fait. Septima vient de sceller son destin, connaissant évidemment l'étroitesse du lien qui les uni, Abigail et son père.

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Sam 29 Mai - 9:04

Septembre 2020

Avec cette patience qui m’était propre, je laissais la jeune femme réfléchir à ses paroles. Qu’elle choisisse bien, car je n’allais pas accéder à sa demande aussi facilement. Être animagus n’était pas quelque chose d’aisé, cela demandait même une rigueur bien particulière, et quand bien même j’en savais la jeune Ombrage capable, je ne voulais pas non plus qu’elle soit déçue d’une quelconque façon. C’était aussi mon rôle que de la prévenir des mésaventures qui pouvaient survenir. Enfin, l’animagie avait quelque chose de salvateur pour moi, et je n’avais pas appris cette magie pour une quelconque ambition obscure. Être un animal était ma seconde nature, tout simplement, et je prenais la forme de ce chien aux pelages sable presque tous les jours. Ce n’était pas pour me cacher, ce n’était pas pour être quelqu’un d’autre, ce n’était pas pour être plus puissante, ce n’était pas pour fuir. C’était pour être moi.
Appuyant ma tête contre le gradin derrière moi, j’écoutais très attentivement l’élève de la maison Serpentard, non sans froncer subrepticement les sourcils de temps à autre, comme si j’avais de la peine à suivre le raisonnement de la jeune femme (ce qui était un peu le cas). Outre ce fait, il y avait, dans ces propos, des choses avec lesquelles je n’étais absolument pas en accord, et heureusement, car Septima et moi étions deux personnes bien différentes et bien distinctes. Toutefois, je craignais que ce ne soit pas les bonnes raisons qui la pousse à vouloir devenir animagus, et je ne voulais pas juste entendre les mots que j’attendais d’elle, je voulais aussi qu’elle les pense, et qu’elle comprenne mon raisonnement. Ainsi, après sa longue et intéressante tirade, je me permettais de soupirer un peu.

- Voilà une énumération rondement détaillée et préparée mademoiselle Ombrage. Je lui souriais, un peu taquine, avant de reprendre tranquillement. Je vais revenir sur certains points que j’ai retenus, si vous le voulez bien.

Pourtant, je refermais mes lèvres et me taisais. En pleine réflexion, je me remémorais tout ce qu’elle avait dit avec intensité, preuve que je ne prenais pas sa demande à la légère et que je la considérais à sa juste valeur.
Sa forme physique, je n’avais pas à revenir dessus. J’étais moi-même menue et frêle, je ne pouvais pas remettre cela en question, déjà parce que ce n’était pas éthique, mais parce que ce serait tirer sur l’ambulance. Septima deviendra sans doute plus forte et plus robuste que moi avec l’âge, je n’avais aucun doute là-dessus, et c’était en s’entraînant physiquement qu’elle allait arriver aux résultats escomptés, elle y était déjà parvenue. Il lui suffisait de continuer.
Un point tout à fait différent m’avait interpelée, et je me devais de le lui dire.

- Je ne peux pas vous encourager sur le chemin de la solitude mademoiselle Ombrage. Sérieuse, je prenais un air grave, perdant mon sourire et plantant pour l’une des rares fois, mes pupilles dans celles de la jeune femme, prouvant que je parlais avec mes tripes. Vouloir éviter les conflits est une chose, vouloir vivre en ermite en est une autre. Depuis ma plus tendre enfance je vis seule et n’est pour ainsi dire pas d’amis, comme vous… cependant, s’il y a bien une chose que l’âge et la vie humaine m’a appris, c’est que nous ne sommes pas programmés pour vivre seul. Il y aura forcément un jour où la compagnie d’autrui vous manquera. Il y aura forcément un jour où vous aurez envie d’être avec vos semblables, avec votre famille. Il y aura forcément un jour où la solitude va tellement vous peser qu’elle vous empêchera de respirer. Il y aura forcément un jour où vous aurez besoin d’un phare dans la nuit. Laissant un long soupir traverser mes narines, je réfléchissais avant de reprendre. Être seule peut paraître plus simple et moins encombrant, je comprends cela, je suis aussi passée par ce genre de réflexion. N’être encombré que par soi-même, que par ses pensées et ses idéaux. Cela semble être une vie idéale, mais c’est loin d’être le cas. Être seule s’est se limiter à soi-même, sans se nourrir de ce que peut nous apporter autrui… être seule s’est se tenir constamment au bord d’un précipice en ayant le vertige et en sachant avec certitude que personne ne nous retiendra, ni nous aidera à remonter si on glisse. Être seule, c’est se perdre et n’avoir aucune boussole pour retrouver son chemin. Et pour finir… être animagus, ce n’est pas être seule.

Certes, rares étaient les sorciers qui avaient accédés à l’animagie, mais une fois transformé en animal, c’était un tout nouveau monde qui s’ouvrait à nous. Celui de l’ouïe, de l’odorat… celui d’une liberté toute relative. Je secouais sensiblement la tête.

- Je vous apprécie sincèrement mademoiselle Ombrage, et ce n’est pas uniquement parce que vous êtes la fille de votre père. De part ce fait, je ne peux donc pas vous encourager à vivre une vie de solitude.

Moi-même je le vivais mal alors que je m’étais volontairement établie sur une île perdue dans les Hébrides au milieu de l’océan. À l’époque, j’avais fuis ce contact humain qui m’agressait tellement, je le fuyais toujours d’ailleurs, car j’étais maladivement différente. Toutefois, je ne pouvais pas prétendre aujourd’hui que j’étais épanouie. J’étais seule… terriblement seule. Je n’avais pour ainsi dire pas d’amis sur qui je pouvais réellement compter, ma relation avec Luca était trop neuve, celle avec Harper trop houleuse, celle avec William trop tangente. Dans les moments les plus difficiles et les plus sombres de ma vie, comme cet été, je m’étais retrouvée effroyablement livrée à moi-même, jusqu’à en devenir incapable de me nourrir ou de dormir.
Alors non, en pleine conscience, je ne pouvais pas souhaiter cela à l’adolescente qui se tenait debout devant moi.

- Vous êtes vous, dans toute votre personne et votre corps, et vous êtes une magnifique jeune fille. Vous avez du talent et un avenir sûrement radieux devant vous. Mais ce n’est pas en fuyant les conflits, quel qu’ils soient, que vous parviendrez à régler vos problèmes. C’est uniquement en les affrontant que vous pourrez avancer dans votre vie. Fuir n’est jamais la solution mademoiselle Ombrage, même si elle semble… simple. Alors effectivement, il y a tous les aléas de la vie en société qui peut peser sur vos épaules, ce que je peux tout à fait comprendre, encore une fois, il en va de même pour moi… mais je ne fuit pas. C’est lâche, et en vous je vois tout sauf une lâche. Arrivera un moment où vous devrez faire le choix de fuir ou de faire face pour soutenir votre famille, ou vos convictions. Un jour arrivera où vous devrez taper du poing sur la table pour vous faire entendre plutôt que de prendre la poudre d’escampette. Je ne dis pas que c’est quelque chose d’aisé à faire, il m’arrive encore d’en trembler lorsque ça m’arrive… mais j’ai fait le choix d’affronter les divers problèmes et obstacles que la vie place sur mon chemin. Car elle en placera toujours. C’est impossible de ne récolter aucunes conséquences à nos actes. Impossible.

Je lui souriais avec bienveillance, car je ne souhaitais pas la décourager de quoique ce soit. Je voulais juste qu’elle comprenne que son raisonnement n’était pas le bon.

- Être animagus ne vous permettra ni d’être seule ni de fuir. Je vous rappelle que la forme que vous adopterez, vous ne le choisissez pas, vous la découvrirez lors de votre première transformation. Imaginez, vous vous transformez en Eruptif ? Ce ne serait guère discret pour fuir ou espionner. J’élargissais mon sourire pour montrer que je m’essayais à la plaisanterie. Imaginez, vous vous transformez en taupe. Vous pourrez vous asseoir sur de meilleures capacités que votre corps vous offre sous votre forme humaine. Imaginez, vous vous transformez en fourmis. La solitude n’aura jamais été aussi dangereuse, car c’est bien en groupe qu’elles arrivent à survivre et à ne pas se faire manger par les prédateurs.

Car oui, devenir un animal, c’était aussi devoir faire face aux prédateurs naturels de la forme que nous adoptons. Un moineau pouvait se faire attaquer par un milan, un chat par un chien, une araignée par un chat… c’était dans l’ordre des choses, que nous soyons sorciers ou non, la nouvelle forme physique pouvait être une sérieuse entrave.
Décidant de laisser une dernière chance à la jeune femme, j’inspirais un peu avant de reprendre la parole.

- Bien sûr, si vous souhaitez véritablement être animagus pour ses raisons, rien ne vous en empêchera vraiment, mais je doute que je sois le mentor qu’il vous faut. Je n’ai pas voulu devenir animagus par ambition d’être quelqu’un d’autre, ou d’obtenir quelque chose que je ne pouvais pas avoir sous ma forme initiale. C’est… c’est une extension de moi, mademoiselle Ombrage. Alors, je vous le demande une dernière fois. Pourquoi voulez-vous devenir animagus ?  


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Sans l’interrompre, sans expression à part entière sur le visage, Septima écoute la professeure. Sans perdre une parole. Si elle devait faire front, le courage nécessaire ne lui appartient pas. Bien-sûr, elle voit de la vérité dans les paroles d’Abigail. Elle les comprend et les emmagasine dans un coin de son palais mental. Mais il reste un point à éclaircir.

J’entends bien le message que vous désirez m’inculquer. N’y voyez aucune volonté de vous contredire, je prononcerai ses paroles sans aucune animosité.

Septima est consciente du visage sans expression apparente qu’elle sert.

On ne tape pas du poing sur la table des Ombrages. Je ne partage pas les convictions de mes parents, et il est hors de question que je m’oppose à eux. La part d’eux-mêmes qui m’aime est cette seule part que j’aime. Je me refuse à les défier.

Ce n’est plus son palais mental qui délivre les mots. Dorénavant, Septima parle avec son cœur.

Ils ne sont pas au courant. Ils ne doivent pas savoir, du moins, pas pour le moment. Ils le sauront en temps et en heure. En attendant, je dois forger la vraie Septima, loin de leurs regards, mais sans leur mentir. Je ne veux plus mentir à qui que ce soit sur la personne que je suis. J’ai besoin de liberté, d’être qui je suis. Je me suis bridée dès mon entrée à Poudlard en suppliant le Choixpeau de m’envoyer chez Serpentard.

Elle aurait aimé préciser qu’elle aime sa famille, qu’elle les aimera toujours mais qu’il arrivera un temps où elle ne sera plus derrière eux, ce temps où elle ne pourra pas non plus être contre eux. Mais déverser ainsi ses sentiments lui est trop difficile. Elle n’a pas l’habitude de mettre ses émotions au premier plan. C'en est trop. Septima se contient et pourtant, quelque chose au fond d'elle-même tend à exploser.

Je veux devenir animagus parce que j’en ressens le besoin profond, l’envie dévorante. Je ne suis pas du genre à avoir des lubies. Je n'ai pas le temps pour ça, ni de l'énergie à deployer inutile pour des futilités. Entre la solitude et faire du mal, j’ai fait mon choix. Peut-être un jour devrais-je quitter les miens, mais au moins le ferais-je en tant que Septima, en respectant mes convictions. Un jour, je parcourais le monde, l’animagus ne sera que l’animal qui est en moi, une autre facette de Septima, une autre manière d’être moi et, que vous le compreniez ou non, Abigail, cet animal, ils ne le connaîtront pas. Ils ne le comprendont pas. Peut-être, en chemin, trouverais-je des alliés. Peut-être pas. Je ne suis pas juste différente des autres : mes parents sont des mangemorts. Et vous savez très bien, pour quelqu’un dont les convictions sont à l’opposé des leurs, que si on ne partage pas leur point de vue, on ne peut pas les accompagner ad vitam eternam. On ne peut pas accepter de cautionner. On ne peut pas. Je dois me parer de toutes les armes, je dois m’armer de toutes les formes pour me protéger. Et protéger les autres. Plus que de vouloir devenir animagus, je dois le devenir. Et puisque j’ai des traits des serpentards, autant vous dire, que je ferai tout pour y arriver. L’histoire nous a prouvé que des élèves y sont parvenus sans mentor.

Piqué au vif, Septima se laisse emporter par ses émotions. Elle comprend qu’on lui demande de se justifier, elle n’appréciera pas qu’on lui reproche de ne pas  se  comprendre, elle, qui réfléchissait toujours à deux fois la moindre pensée, la moindre hypothèse, les moindres possibilités. Toutes. Deux fois.

Bientôt, je deviendrai animagus pour ma liberté. De corps et d’esprit. Je serai ma propre alliée. Et je serai celle des autres, à qui voudra bien me tendre la main. Mais je n’attraperai celles d’aucun mangemorts ni celles de leurs opposants. Elle est là, ma vie de solitude.

Elle avait posé ses mots fermement. Décidée. Résolue.

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Septembre 2020

J'entendais les paroles de l'adolescente, et ma très grande empathie (et mon expérience personnelle aussi), me permettait de la comprendre, en un sens. Mais c'était aussi parce que j'étais son aînée que je ne pouvais pas, ou plus, approuver tout ce qu'elle mentionnait et disait. Hélas, j'aurais beau lui prouver l'inverse, je restais intimement persuadée qu'elle n'entendrait pas raison. Pas parce que mademoiselle Ombrage n'était pas sage ou qu'elle était idiote, non loin de là. C'était simplement parce qu'elle était trop jeune. Elle avait beau être une personne dont l'intelligence dépassait l'entendement, elle ne pouvait pas non plus aller plus vite que sa propre expérience personnelle, que sa propre vie. Elle devait essayer, elle devait tomber et se relever pour apprendre, ainsi était fait l'être humain, et quand bien même je souhaitais la protéger de certains maux, comme l'abandon, je ne pouvais pas non plus l'enfermer. Quand bien même je l'aurais voulu, ce n'était absolument pas mon rôle, je n'étais pas sa mère ni sa grande sœur. En réalité, je n'étais rien pour elle, rien de plus qu'un professeur qu'elle oubliera sans doute une fois sortir de l'école (ou de l'université si elle décidait de continuer ses études).

Comme distraite, je la laissais parler tandis que mon regard se leva un instant pour observer Grishkin qui me fixait lui aussi, comme s'il se demandait ce qu'on était bien venu faire ici. Il sauta alors dans ma direction, déployant ses ailes pour se laisser planer jusqu'à moi. Là, il toucha terre, sa longue queue trainant derrière lui. Ses plumes jaune, orange et rouge flamboyaient au soleil, et il approcha sa tête de mon visage pour poser son bec contre ma joue et me pousser doucement le visage, comme s'il s'impatientait de quelque chose. Sans pour autant perdre les tirades de l'adolescente devant moi, je regardais mon phénix, intriquée, plongeant mon regard dans le sien, jusqu'à ce que l'oiseau s'impose alors. Il sauta sur mes genoux, m'obligeant à prendre une position confortable pour lui. Là, il s'installa comme si j'étais un coussin, posant sa tête sur mon épaule. Surprise, j'écarquillais un peu les yeux. Grishkin et moi ne nous connaissions pas depuis longtemps, mais il me semblait que déjà, un lien très fort s'était créé entre nous, et alors que Septima arrivait à la fin de ses explications, je venais caresser le long cou de l'Oiseau de Feu avec grande délicatesse. J'appréciais pouvoir le toucher et être à ce point câliné me mettait du baume au cœur.

Reportant toute mon attention sur la jeune élève de la maison Serpentard, je réfléchissais rapidement, n'ayant pas oublié des paroles tout aussi sage que profonde, mais aussi alarmante pour moi : Pour quelqu'un dont les convictions sont à l'opposé des leurs, que si on ne partage pas leur point de vue, on ne peut pas les accompagner ad vitam aeternam. Je ressentais énormément de tristesse en entendant ça de la bouche de la jeune élève. Non seulement parce que je croyais comprendre qu'elle ne voulait pas suivre la caste de son père (de cela j'étais rassérénée), et donc qu'elle risquait de contrarier fortement sa famille. De manière plus égoïste, je craignais aussi pour ma relation avec William, lui qui m'avait tant apporté, lui que j'appréciais tant. Pourtant, je devais bien admettre que lui et moi avions toujours eu la sagesse d'éviter les points sensibles, ceux qui fâchent, ceux sur lesquels nous étions totalement en désaccord. Est-ce que cela faisait de moi une complice des Mangemorts dans leurs manières d'agir envers les moldus ? Quand bien même je me fichais des traitements qu'ils pouvaient apporter au Blood Circle (ma compassion pour ces derniers s'amenuisait de jour en jour d'autant plus en ce moment que j'étais malade), je ne cautionnais pas les traitements terribles qui pouvaient être infligés à des moldus innocents. William lui-même était après tout un sang-mêlé et non pas un sang-pur. Comment alors se croire supérieur puisque nous ne l'étions même pas par nos origines ? Il en allait de même de cet illogisme avec Voldemort, ou si je remontais davantage dans le temps, d'Hitler et de sa terrible Seconde guerre mondiale.
Cachant néanmoins mon inquiétude à l'élève (parce que ce n'était pas ses affaires), je finissais enfin par lui sourire pour lui répondre avec tranquillité.

- D'accord. Je veux bien être votre mentor pour vous apprendre l'animagie. Mais, dites-moi, mademoiselle Ombrage, si j'ai bien saisi vos paroles, vous ne souhaitez pas vous déclarer auprès du Ministère ?

J'étais quelqu'un de droit et qui suivait les règles, mais j'étais aussi quelqu'un de parole, je voulais donc que ce point soit clair avec la jeune femme.
Quand bien même ses arguments ne m'avaient pas convaincue, c'était autre chose qui m'avait fait plier à sa requête. Quelque chose de bien plus intime et de profond : c'était sa détermination, mais aussi sa détresse. Car en arriver à ce point à vouloir quelque chose, mais aussi à vouloir fuir, jusqu'à éviter sa propre famille, ne pouvait résulter que d'une détresse dont Septima n'était peut-être même pas consciente. Je la trouvais prévoyante, et c'était tout à son honneur, mais ça ne devait pas se retourner contre elle au risque de lui apporter plus de problèmes qu'autre chose. De plus, sa grande détermination et sa spectaculaire intelligence allaient sûrement lui permettre de faire la potion, avec, ou sans mon aide et que je le veuille ou non. Autant alors, l'aider et lui venir intelligemment en aide plutôt que de feindre la vérité. J'avais l'occasion de la soutenir, il était donc de mon devoir de le faire, puisque le résultat sera là : elle apprendra l'animagie.

Si je n'étais personne pour elle, et qu'elle allait m'oublier à sa sortie de Poudlard, j'aurais au moins contribué, pendant quelques mois dans sa vie, à lui apporter un peu de soutien et de réconfort, ce dont elle semblait cruellement manquée. Je voulais soutenir la jeune femme et lui apprendre à voler de ses propres ailes, pour qu'elle puisse devenir une sorcière aguerrie. Ainsi, lorsque nous nous quitterons de vue, j'aurais l'esprit tranquille de savoir qu'elle aurait toutes les armes en main pour affronter ce monde si différent que ce qu'on nous apprend dans les livres.
J'avais la naïveté de croire qu'elle serait assez intelligente pour faire les bons choix, pour ne pas se retrouver totalement seule comme moi je l'étais, car Septima n'avait pas le handicape de la timidité que j'avais moi. Enfin, c'était la manière dont Grishkin était venu me voir qui m'avait totalement décidé. J'avais moi-même trouvé du soutien là où je ne m'y attendais pas, là où l'étrange était de maître et là où mes avis ne concordaient pas forcément. Grishkin, par sa douceur, mais son tempérament de feu, était parvenu à me le rappeler.

- Mademoiselle Ombrage, vous devez toutefois avoir conscience que les démarches seront longues et périlleuses, d'autant plus si vous voulez cacher cela à vos parents. Ils risqueront de se douter de quelque chose une fois arrivé à une certaine étape de la potion. Je vous aiderais bien sûr, mais ce sera à vous de pallier à ce problème.

La phase où il fallait garder une feuille dans la bouche durant plusieurs jours était véritablement pénible et j'étais persuadée avoir échoué ma potion à l'époque à cause de ce passage obligatoire. Parler avec ce truc dans la bouche, l'air de rien, était un véritable défi. Tout le moins ça l'avait été pour moi. À voir pour Septima.



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La pression grimpe. La balance du Destin commence dangereusement à s’incliner vers l’échec. Non, Septima ne peut s’y résoudre ! Echouer dans sa quête de l’animagi est inconcevable. A l’évidence, Abigail Mcfusty ne partage pas son point de vue. A en juger par son argumentation, la professeure fait preuve d’une sagesse d’esprit à laquelle Septima ne s’attendait pas. C’était le risque car après tout, Abigail et Septima se connaissent peu. Assurément, Septima fait face à la profondeur d’une sensibilité qu’elle n’avait pas sondé. A méditer.

Quoi qu’il en soit, l’oiseau aux couleurs de feu s’envole pour atterrir sur les genoux de sa maîtresse, se lovant contre la chaleur humaine déployée jusque dans le velours des caresses. Cette effusion d’affection, d’amour ? D’elle ne savait pas trop quoi à vrai dire, la laisse de marbre ; les yeux de Septima sont concentrés sur un point que les couleurs flamboyantes du Phénix et de l’Amour ne peuvent détourner. Son cœur se met à cogner dans sa poitrine, jusque dans ses tempes, comme si une voix intérieure tente de détourner son attention ou peut-être de lui faire entendre raison. La peau de ses mains devient moite. Serait-ce de la crainte ? Et si, plus qu’échouer à convaincre la professeure, elle s’apercevait que sa volonté, ses raisons de devenir animagus ne sont pas valables ? Et si le professeur Mcfusty avait raison, Septima souhaitait devenir animagus pour les mauvaises raisons ? Ce doute qui l’habite désoriente son assurance habituelle, les raisonnements de Septima ne sont pas habitués à tanguer. Pourtant, son instinct lui glisse qu’il vaut mieux douter que de se jeter dans la gueule du loup avec tous ses regrets.

Quand soudain la sentence tombe. Le regard papillonnant comme sortie brusquement d’un rêve ou peinant à croire ce qu’elle venait d’entendre, Septima, interloquée, observe son professeur. Que lui vaut se retournement de situation ? Elle venait d’obtenir son accord sans même la convaincre. Que c’est déroutant. Que c’est étrange. Que d’incompréhension. A méditer.

Fallait-il qu’elle se procure un animal pour convaincre les gens ? Fallait-il qu’elle balance des bulles d’amour pour parvenir à ses fins ? Qu’importe, ce n’est pas le moment d’avoir l’esprit embrouillé. Dans sa chamade, son cœur semble s’être arrêté. Ne bat-il plus ou bat-il si vite qu’elle ne le sent plus ? Est-ce la peur d’échouer qui l’a rendu dans cet état ou est-ce la joie d’avoir réussi ? Pour répondre à Abigail, Septima ouvre la bouche, qu’elle découvre pâteuse et s’efforce d’humidifier avant de répondre :

C’est trop risqué. Ce serait idiot de ma part. Mes parents travaillent au ministère, je peux déclarer mon animagi sans attirer leur attention. Leurs yeux sont partout mais il suffit de ne pas les attirer en restant discret.

Opération Frodo Saquet.

C’est un risque à prendre. Entre l’illégalité et le risque qu’ils l’apprennent, je choisi la deuxième option. Mes frasques secrètes ne les étonneront pas. Révéler une animagi illégale risque d’attirer leurs deux yeux, leurs courroux et tout ce qui va avec. Je prends le risque qu’ils l’apprennent.

Agrippant le souaffle ensorcelé de ses deux mains, elle le projette à nouveau contre le mur pour qu’il rebondisse en un bruit sourd, comme un souffle d’épuisement pour signifier qu’il fatigue. Des élèves quittent le terrain en riant à gorge déployée et en se donnant des tapes à l’épaule comme des forcenés. Ces effluves d’hormones masculines et démonstration exagérée de force lui font hausser les yeux au ciel, brisant un temps soit peu son masque de marbre. Ce genre de comportement l’agace au plus au point. Dans le dortoir des filles, elle vit un véritable enfer avec ses princesses réinventées en déperdition sans leurs potions de beauté.

Je passe le plus clair de mon temps à Poudlard, explique-t-elle en se renvoyant le Souaffle. Et lorsque je suis au Manoir ou chez Mamma, ils passent le plus clair de leur temps au Ministère. Je ne me fais remarquer que lorsque je pose mes coudes sur la table. Elle hausse les épaules et cesse son jeu de balle. Merci professeure de me faire confiance. Je ne vous décevrais pas. Vous avez ma parole.

En vérité, elle ne savait pas comment la remercier. Pour une fois, Septima Ombrage est à court de mot. Son approbation la remplie de joie mais son marbre l'empêche de l'exprimer, de démontrer son baume au coeur, de brandir son poing vers l'espoir. Le Phénix, quant à lui, se repêt du contact avec sa maîtresse. Septima n'a jamais aimé le contact avec autrui. Seul Papa est gratifié d'accolades. Pourtant, c'est d'un nouvel oeil qu'elle observe la douceur de la créature, cette âme qui respire la liberté, appréciant les choses simples.

En cet instant, Septima s'imagine devenir un oiseau. Pourvu d'ailes, elle serait libre, libre de lisser son plumage soyeux. La nature l'a doté d'une fière chevelure, douce, forte et brillante. Peut-être se transformera-t-elle en des plumes au blanc immaculé ou de noir miroitant ? Un bel aigle, un mystérieux corbeau, un goellan en voyage qui n'a jamais peur d'apercevoir un  nouvel horizon. C'est embêtant, je n'aime pas du tout le poisson, songe-t-elle.
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Mar 22 Juin - 13:24

Septembre 2020

Encore une fois, la jeune adolescente faisait preuve d’une sagesse déroutante pour son âge, et c’était quelque chose que je commençais à apprécier en elle. Néanmoins, je n’oubliais pas qu’elle n’était qu’en quatrième année et qu’elle avait encore bien des choses à apprendre et à découvrir. Elle n’était qu’à l’aube de sa vie, malgré sa très grande intelligence. Elle n’avait pas la science infuse non plus, et je ne le savais pas devin. Mes doigts fins plongés dans le plumage de feu de mon oiseau, j’écoutais la jeune femme me parler de ses parents avec une grande pertinence. Elle choisissait la voie de la vérité et de l’honnêteté, ce qui me conforta davantage dans le choix que je venais de faire, d’accepter de la former et de l’aider à devenir animagus. C’était un travail de longue haleine, d’autant plus que, moi en tant que tutrice, j’y avais rajouté des exercices d’introspections afin de se préparer mentalement à la dernière étape, la plus dangereuse, celle de la transformation. Ça avait été avec ce genre d’exercices que j’aurais apprécié avoir été formée, bien que mon tuteur de l’époque avait été extraordinaire. Je ne faisais qu’améliorer sa propre formation à ma sauce, là où je trouvais les choses utiles et essentielles.
Néanmoins, dans les paroles de mademoiselle Ombrage, je croyais voir qu’elle se tenait à la nouvelle ligne de conduite qu’elle s’était fixée et imposée. La nouvelle Septima, celle qui ne voulait pas se cacher, celle qui voulait être elle, entière. C’était sans doute ce qu’elle avait essayé de me dire jusque-là, mais je ne le comprenais (ou plutôt, je le constatais vraiment) que maintenant. Elle prétendait qu’être animagus allait la rendre plus forte, lui permettre de s’enfuir plus facilement. Je n’en n’étais pas persuadée, toutefois, c’était à elle de faire ses propres expériences, encore une fois.
Tranquillement, je hochais la tête, un fin sourire tranquille sur les lèvres.

- En voilà des paroles bien sages Mademoiselle Ombrage. Je ne peux que vous féliciter. Je vous apporterai alors le rapport à remplir pour vous faire entrer officiellement dans le registre du Ministère.

Cela signifiait que j’allais devoir me rendre au Ministère… Oh non je détestais aller là-bas. C’était froid, hautain, sans vie malgré les centaines de sorciers qui allaient et venaient dans tous les sens. Bien loin de cette nature que j’appréciais amplement. Le Ministère était pour moi source de conflits et de malaises, car c’était là-bas que j’avais dû prouver à maintes reprises mes compétences en dragonologie malgré mon jeune âge et mes nouvelles méthodes. Quand bien même William et Sean travaillaient là-bas, je n’appréciais quand même pas y poser les pieds. Ma fois, pour la jeune étudiante de Serpentard, je ferais l’effort de m’y rendre, tout comme je l’avais fait avec Kayla.
Calme et sans jugement, je détournais le regard de mon élève en voyant les joueurs de Quidditch passer non loin de nous en riant et en ayant des gestes très amicaux et virils envers eux. Le haussement d’yeux au ciel de la jeune femme ne m’échappa guère, et je ne pu m’empêcher de retenir un sourire amusé. Doux souvenirs, quand tu nous tiens.
Je me souvenais qu’à son âge, j’étais à sa place, à moi aussi fuir et être exacerbée par tous ces comportements exubérants, qu’ils viennent des garçons ou des filles d’ailleurs. J’avais toujours eu du mal à comprendre à l’époque pourquoi les filles lorgnaient à ce point les garçons, ou tout le moins, pourquoi elles en faisaient à ce point une affaire d’état. Peut-être que cela m’indifférait puisque j’avais Harper, mais alors aujourd’hui, célibataire endurcie que j’étais, je restais parfaitement en retrait de toutes ces… parades amoureuses et hormonales. Sans doute n’avais-je plus l’âge, qui sait ? Par ailleurs, j’étais persuadée d’avoir joué toutes mes cartes, et que plus rien de beau en amour m’attendait. J’avais raté le coche, j’étais passée à côté de la plus belle occasion de ma vie, et le destin nous donnait rarement de seconde (dans mon cas même troisième) chance.
Le souaffle lancé par l’étudiante agitant mes cheveux lors de l’impact contre les gradins, je revenais vers elle avant de me racler légèrement la gorge pour m’éclaircir la voix.
Cette fois, son constat me pinça le cœur car je trouvais cette conclusion bien triste. Je n’étais pas certaine que William ignorait à ce point sa fille, toutefois, il restait un sorcier extrêmement occupé et demandé. Sûrement que c’était une condition de vie, sans compter la richesse de cette famille, que je ne pouvais pas totalement imaginer, et donc comprendre.

- Je suis désolée de vous l’entendre dire.

J’avais un sens très aigüe de la famille, ce qui était ironique puisque je ne souhaitais pas d’enfant. Écartant les bras, je laissais Grishkin sauter à côté de moi pour me permettre de me lever, non sans me tenir au mur derrière moi afin de m’éviter de tomber à genoux. Je restais faible et fatiguée, petit corps frêle bien trop mal traité ces dernières semaines, et c’était sans compter les derniers événements à cause du Blood Circle. M’efforçant à soutenir le regard de l’étudiante, je lui souriais avec bienveillance.

- Je ne doute pas que vous ferez ce qu’il faut Mademoiselle Ombrage. Observant le phénix reprendre son envol, je revenais bien vite sur la jeune sorcière. Je reviendrais vers vous dès que je serai en possession du formulaire. Ensuite, vous n’aurez qu’à suivre mes instructions. Cela vous convient comme marche à suivre ?

Elle n’avait de toute façon guère le choix, et sans doute s’en était-elle rendue compte puisqu’elle hochait la tête avec approbation. Sur cette entente, je me permettais donc de prendre congé de la jeune femme après les formalités d’usage. J’avais besoin de me reposer sérieusement avant de me rendre à Londres, au Ministère.

RP terminé pour Abigail


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