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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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When you close your eyes and take a peek, the truth is easy to see ☺ Eirian Howl ☻ :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Garnet Davis
Garnet Davis
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Lumos
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Mer 24 Fév - 16:57
The truth is easy to see
«18 Juillet 2020 - Soir -  Regent'S Park»


Bordel… Je savais plus où j’en étais. Qui croire ? Que faire ? La plupart des gens cherchaient le bonheur, d’autres la paix ou encore l’amour. Tout le monde avait une raison de vivre. Mais moi ? C’était quoi ma raison de vivre ? La vengeance ? Protéger Amber ? À quel prix ? Devais-je utiliser les méthodes de mes ennemis pour arriver à mes fins ? Est-ce que je devais moi aussi me résoudre à sacrifier des enfants, aussi sorciers étaient-ils, afin qu’on puisse se débarrasser une fois pour toute de ces monstres et de leur magie ? Est-ce que Robert était de bonne foi ou est-ce qu’il me mentait ? Ignorait-il réellement que l’Institut avait des enfants captifs pour faire des expériences ? Ignorait-il vraiment que la famille qu’il m’avait demandé d’éliminer avec Carl contenait un jeune ado ? Est-ce qu’il cherchait à subtilement m’écarter de mes principes ou était-ce un malheureux concours de circonstances ? Dans tous les cas, même si monsieur Terry partageait mes points de vue sur le sort des enfants, ce n’était absolument pas le cas d’autres membres du Cercle, et même lui ne peut pas avoir assez de contrôle sur ça. J’avais le sentiment d’être une traîtresse lorsque j’avais menti pour la première fois au Cercle, à propos de Neverland. Trop de risques de pertes non désirées, et un genre de relation un peu étrange s’était formée entre moi et cette sorcière… Comme… De l’amitié ? Non, j’avais une dette envers elle. Elle avait sauvé Amber. Elle l’avait soignée et avait pris soin d’elle. Et puis, c’était une sang-de-bourbe. Pas vraiment une sorcière. C’était une erreur, une abomination. Comme moi. Sauf qu’être une Cracmol au sein d’une famille de sang-pur qui avait des affinités avec des mangemorts, c’était quand même pire qu’être une sang-de-bourbe dans une famille moldue.

Et si le sang-de-bourbe naissait au sein d’une famille du Blood Circle, ou proche du Blood Circle ? Encore quelques mois en arrière, j’aurais été prête à jurer qu’on ne s’abaisserait pas aux mêmes méthodes que les Mangemorts. Qu’on était plus civilisés qu’eux et qu’on avait des principes, nous. Mais désormais… Je n’en étais plus tout à fait sûre… J’avais eu à nouveau le sentiment d’agir en traîtresse lorsque j’ai libéré Bouclette la première fois. Je n’arrivais toujours pas à expliquer ce geste, il était dépossédé de toute magie, donc je sis qu’il ne m’avais pas charmé. J’avais probablement dû pressentir qu’il y avait quelque chose de louche. Que parmi ses mensonges se cachait une part de vérité. J’ai trahi une fois de plus le Cercle en permettant à ce Charlie de vivre lorsqu’on a débarqué chez les Crooks avec Robin. On avait embarqué ses parents tandis que j’avais fait croire à Bébé Kane que le gamin m’avait échappé. C’était à ce moment que j’avais appris que Kane avait la gâchette fragile, que c’était un faible. Si j’étais une traîtresse, alors il devait probablement l’être lui aussi, à ces heures. J’avais encore trahi les valeurs du Cercles à deux reprises après ça. En sauvant une nouvelle fois Nathan, la Frisette, d’un mangemort cette fois. Oh quel plaisir ça a été de planter ma lame dans sa chair, d’imaginer sa peur, sa douleur. Est-ce qu’il a eu le temps de se souvenir de moi ? D’Amber ? De la petite fille que nous étions lorsqu’il s’adonnait au vice du Doloris ? Il était mort tellement vite, je n’ai même pas eu le temps de profiter du doux plaisir de ma vengeance. J’aurais voulu l’entendre me supplier d’arrêter, l’entendre pleurnicher, qu’il m’implore de l’épargner puis que finalement il se résolve à réclamer la mort pour que la douleur s’arrête. Non, cette fois-là, l’acte de trahison n’était pas tant la libération de Bouclette, mais c'était surtout le fait que je n’avais pas livré ce type à la bande de Lancaster qui posait problème. Après tout, ce n’était pas ma faute si c’étaient des incapables et je n’avais pas trop apprécié les grands airs et les ordres de ce Lancaster.

Mon dernier acte de trahison était en présence de Carl. Lorsqu’on a tous les deux refusé de mener à bien la mission de “nettoyage” qui nous avait été donnée. En voyant que même un Mackenson refusait de tuer ce gosse, et sa famille, j’avais compris que les traîtres de l’histoire, ce n’était pas ceux qu’on pourrait croire. Le Blood Circle, ou plutôt certains membres, me cachaient des choses pour me faire accomplir leur sale boulot. Si Robert n’était pas complice de cette mascarade, il ne faisait aucun doute que certains de ses proches l’étaient. À commencer par Erebe Mackenson en personne, le père de Carl, c’était lui qui avait commandité cette mission pour Mackenson Jr et moi. Ma discussion précédente avec Nathan, ce qu’il s’était passé à l’Institut, ma mission avec Carl. Beaucoup d'évènements qui se sont enchaînés assez rapidement et qui semblent se rejoindre. Les paroles de Bouclette me revenaient sans cesse en tête. Le peu que je savais de son histoire, son oncle et les amis de son oncle qui le voulaient, sa famille qui a dû s’enfuir pour le couvrir. Qu’est ce que le Blood Circle comptait faire de lui quand il était enfant ? Peut-être les mêmes expériences que les Mangemorts avaient voulu faire à Amber. Sauf qu’elle et moi n’avions pas eu la même chance que Nathan. Pas de famille pour nous protéger, seulement un père qui voulait nous corriger en nous envoyant chez sa sœur. Cette tante qui nous a ensuite livrée aux mangemorts…

Je devais en savoir plus. Je ne pouvais pas demander directement aux personnes concernées. J’avais déjà eu une altercation avec Robert. Si Carl partageait mon avis, est-ce que je pourrais avoir suffisamment confiance en lui pour lui partager mes craintes ? Je ne pouvais pas non plus parler à Lancaster. Cet homme était méprisant à souhait et il ne répondrait jamais à mes questions. À ses yeux, je n’étais qu’une sbire, un larbin, une chienne. Que ça soit chez les Kane, les Mackenson, les Terry, ou d’autres membres non-affiliés aux familles fondatrices, je ne pouvais pas demander aux membres du Blood Circle. Soit ils n’étaient pas plus renseignés que moi, soit ils étaient complices et allaient me mentir. Aussi fou que ça puisse paraître, la seule personne qui pouvait avoir un semblant de début de réponse à m’apporter… C’était Bouclette le sang-de-bourbe. Il semblait pas mal connaître le Blood Circle. Depuis combien de temps il nous fuyait ? Qu’est ce qui était vrai dans ce qu’il m’avait raconté ? Qu’est ce qui ne l’était pas ? Même si nous avons des ennemis en commun, il était évident qu’il se méfiait de moi. J’avais, à ce moment-là, le pouvoir de le livrer à ceux qui le cherchaient, ou de l’éliminer moi-même. Je me doutais bien qu’il devait me brosser en partie dans le sens du poil. Toujours était-il que ses propos étaient bien proches de ce que j’ai pu constater lors des mes précédentes missions…

Le soucis étant : comment joindre Nathan ? Je lui avais laissé le numéro d’Alexander pour qu’il puisse me contacter. Mais bon… C’était sans surprise que je n’avais pas eu de nouvelles de lui. Je ne pouvais pas lui en vouloir, il avait toutes les raisons du monde d’être méfiant. Cependant… J’avais plus d’un tour dans mon sac. Quitte à agir en traîtresse, autant le faire jusqu’au bout, et jouer cartes sur table. J’avais demandé un petit service à Ludivine. Une femme plutôt intéressante… pour une sorcière. C’était l’une des rares personnes humaines avec qui je me sentais à l’aise, en sécurité. Elle essayait de prendre soin de moi, et d’Amber. J’ignorais si c’était par empathie, par gentillesse ou par amitié. Dans tous les cas, elle avait accepté de mettre une affiche à la vitrine de sa Clinique “Zoomage”. Si le Blood Circle venait à l’apprendre, je serais probablement exécutée pour Haute Trahison. Mais cela n’arrivera jamais, je faisais attention, et si je venais à me faire prendre, ils auraient plus à perdre en m’évinçant. Enfin… Je crois. En tout cas, l’affiche s’adressait directement à “Bouclette”, il y avait mon nouveau numéro de téléphone personnel ainsi que mon nom en guise de signature. Un message court, simple et explicite pour qu’il comprenne directement en voyant l’affiche.

J’avais eu le droit à quelques plaisantins avant de recevoir une réponse du vrai Nathan. C’était dingue le nombre de sorciers qui avaient un téléphone. Étaient-ils tous des sang-de-bourbe ? Même si j’étais tentée de leur donner rendez-vous pour leur faire la peau, je me suis contenue. Ce n’était pas correct vis-à-vis de Ludivine et en plus de ça, il y avait peu de chance que je tombe sur des mangemorts avec un téléphone portable… Mes échanges avec Frisette étaient plutôt courts, mais il accepta tout de même de me rencontrer sans poser de questions et on était parvenu à convenir d’un lieu et d’une date de rendez-vous. Le 18 à 18h30 devant le Zoo de Regent’s Park. Décidément, il avait un problème avec les cages, ce type. J’arrivai un peu en retard (Ouais Raph il arrive toujours en avance, faut compenser un peu quelque part) , je n’avais pas fait attention à l’heure et je ne connaissais pas trop le parc. Les entrées, l’emplacement du zoo. Heureusement que c’était indiqué. Il me vit probablement avant moi, il avait l'air à l'affût et avait un bon angle de vision, mais il ne fit pas de geste pour m'interpeller. Putain, mais qu’est ce qu’on foutait là tous les deux ? Ni lui ni moi n’avions vraiment envie d’être là. Ce rendez-vous n’avait aucune raison d’exister. Mais j’avais besoin de réponse, et je supposais qu’il avait été intrigué de savoir comment une Cracmol Circle avait trouvé le moyen de coller une affiche dans un quartier entièrement sorcier.

Je m’approchai de lui, puis m’arrêta à une bonne distance. Je relevai ensuite ma manche gauche pour défaire la gaine du fourreau de Sheila, en parlant à voix basse.

«Désolé ma belle, mais c’est pour la bonne cause. »

Je tenais Sheila par le fourreau et tendis la garde en direction de Nathan en m’avançant de nouveau vers lui pour que mes intentions pacifiques soient on ne peut plus claires.

«Salut Frisouille, ça faisait longtemps. »

Frisouille, ça sonnait bien. J’le garde.

«Histoire que ça soit bien clair et qu'on parte sur de bonnes bases. Si on me voit ensemble, je suis morte. Si on sait que je t’ai contacté, et surtout comment, je suis morte. Donc tu te doutes bien que personne sait que je suis là, et que je compte pas te vendre à qui que ce soit. Je veux juste en savoir plus sur ceux avec qui je collabore, et je pense que tu vas pouvoir m’éclairer.»


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Eirian Howl
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Lumos
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Jeu 25 Fév - 18:28
When you close your eyes and take a peek
« 18 juillet »
L’après-midi s’achève tranquillement à la librairie. Il a fait beau et plutôt chaud, les Londoniens ont dû investir les parcs plutôt que de traîner dans les boutiques et vous n’avez pas vu grand monde. En l’occurrence, ça t’arrange, tu es sûr de partir pile à l’heure, en espérant qu’il n’y ait pas de client pénible de dernière minute. Depuis presque trois semaines que tu as commencé ton travail, tu as pris le rythme. Malgré les moments d’affluence, tant côté sorcier que moldu, c’est bien plus reposant que dans les cafés où tu travaillais avant – tu n’aurais jamais tenu. Tu as toujours aimé les livres, ça te plaît plutôt de passer la journée au milieu d’eux. De plus, tu t’entends bien avec Aiko et Ielena, ce qui ne fait que rendre les choses plus agréables. Pendant quelques heures, tu arrives presque à oublier le reste.
Impossible pourtant d’occulter le danger qui rôde, témoin la course-poursuite quelques nuits plus tôt avec Maxime, quand le Blood Circle a retrouvé ta trace. Vous vous en êtes sortis de justesse et tu te montres d’autant plus vigilant depuis, choisissant tes squats avec davantage de précaution et y passant moins de nuits qu’avant, bien que leur recherche et surtout le fait de ne jamais être vraiment certain d’où tu vas dormir achève de t’épuiser. Sans les sortilèges que tu utilises en journée, les cernes te dévorent le visage. Qu’est-ce que tu ne donnerais pas pour une nuit de sommeil complète, plutôt que ces trop rares heures… Tu n’es pas assez doué en potions pour te bricoler quelque chose sur mesure, et les potions de sommeil classiques sont trop fortes – tu veux dormir, mais tu veux aussi pouvoir te réveiller à la moindre alerte.

Un coup d’œil à ta montre. Bientôt l’heure d’y aller si tu veux arriver en avance au rendez-vous avec Garnet auquel tu as pensé la majeure partie de la journée – ce qui a entraîné une certaine distraction, heureusement qu’il n’y a pas eu davantage de clients. Sa demande t’a surpris – non, surtout la façon dont elle s’y est prise. Tu ne t’attendais pas franchement à trouver le surnom dont elle t’affuble placardé sur la vitrine de la clinique magique. Au départ, tu ne l’as vu que du coin de l’œil, en pensant qu’il s’agissait du nom d’un animal, mais le prénom écrit au bas de l’affiche t’a fait changer d’avis. Garnet. Et le message était on ne peut plus clair, elle voulait te parler. Comment est-ce qu’elle s’y est prise ? Est-ce qu’elle connaît la responsable de la clinique ou des gens qui lui sont proches – signe qu’elle a plus de contacts dans le monde sorcier qu’elle ne veut bien le dire ? Tu ne la connais guère toi-même, tu n’y es venu que pour acheter des friandises pour Nox, pas assez en tout cas pour aller poser franchement la question et te signaler comme étant le destinataire du message. Tu as hésité avant de lui écrire. Fin avril, tu t’étais demandé ce qu’elle avait pensé des événements de l’Institut, si ça corroborait suffisamment ce que tu lui avais dit et qu’elle ne croyait qu’à moitié, au mieux… Pour autant, tu ne l’avais pas contactée. Hors de question d’aborder un tel sujet sur le téléphone d’un autre. Et puis, tu ne tenais pas non plus à jouer à « je te l’avais bien dit », cela l’aurait braquée, et c’était sans doute un chemin, une réflexion qu’elle devait faire de son côté pour trouver ses propres conclusions. Et si elle tient tant à te parler maintenant, c’est qu’elle y est parvenue… ou qu’elle a besoin d’en discuter avec quelqu’un… pas de confiance, disons, mais qui n’est pas du Blood Circle. L’hypothèse d’un piège t’a effleuré, mais elle ne t’aurait pas aidé deux fois pour te livrer maintenant. Elle aurait parfaitement pu le faire après avoir tué le Mangemort. Ce serait absurde de se raviser maintenant.

Ça te laisse toujours une sensation un peu étrange de communiquer avec tes relations du Blood Circle. À la fois parce que ça te donne l’impression de trahir les sorciers même si ce n’est pas le cas et parce que tu renoues avec un passé que tu tenais soigneusement à distance. Carl, Robin… tu retrouves des morceaux d’avant, sans vraiment savoir ce que ça va donner – au-delà du fait que ça ajoute encore une couche de secret au reste. Si jamais les sorciers apprennent que tu les vois, que tu as rendez-vous avec un membre du cercle… mais ça n’arrivera pas.
Et quelque part, tu y vois une forme d’espoir. Robin qui savait déjà que tu étais un sorcier et qui ne t’avait pas trahi à l’époque et ne l’a pas fait aujourd’hui, qui n’est pas un tueur non plus, Carl à qui sa famille a probablement menti sur ton sort en diffusant le mensonge de ta mort, qui avait l’air de ne pas savoir à quoi s’en tenir sur les sorciers et qui n’a pas trop mal pris le fait que tu en étais un… que tu as peut-être convaincu qu’au fond, la majorité des sorciers ne cherchent qu’à vivre leur vie sans faire de mal à personne. Deux membres des familles fondatrices du Blood Circle qui n’adhèrent pas à ses valeurs, dont l’héritier de George Kane – et tu as peur pour eux, de ce qui leur arrivera si jamais leurs proches découvrent leurs véritables idées –, Garnet qui se pose des questions… La génération de vos parents est sans doute pourrie jusqu’à l’os, exception faite de ta mère, mais la vôtre a peut-être une chance de changer les choses dans le bon sens cette fois. C’est peut-être ton fichu idéalisme qui parle, mais tu as envie d’y croire.

Il est vraiment temps d’y aller cette fois. Tu récupères ton sac à dos dans la réserve, légèrement alourdi par les sandwiches et les gâteaux que tu as apportés – tu aurais peut-être dû lui demander ce qu’elle voulait, dans le doute, tu t’en es tenu au plus classique. Au pire, tu auras du stock pour les prochains jours, ce n’est pas ce que tu manges depuis le début de l’été qui te ruine, tu flottes dans tes vêtements. Un salut à Aiko et Ielena qui quitte les lieux aussi. Tu prends la sortie côté Chemin de Traverse pour transplaner plus facilement – tu as repéré les lieux et tu réapparais dans un coin discret. La foule se presse encore aux abords du parc et du zoo – aucune envie de voir des cages, les deux fois précédentes t’ont largement suffi, mais tu essayais d’être discret. La vieille habitude d’en dire le moins possible par écrit. Bon, évidemment, sa réponse a un peu cassé l’effet. De toute façon, tu as effacé les messages qui parlent du rendez-vous.

Tu gagnes l’entrée du parc en étudiant les environs. Rien de suspect, mais il y a trop de monde pour que ce soit vraiment concluant. Pas de visage connu dans les parages immédiats, sorcier ou Blood Circle. Entre ceux croisés en mission et ceux que connaissait ta mère et pour lesquels elle s’était débrouillée pour te faire des mises à jour, tu commences à en identifier une partie. Tu t’adosses près de l’entrée, de façon à avoir une bonne vue sur les alentours, sors ton téléphone en faisant semblant de t’y absorber, mais tu restes en alerte, guettes les cheveux roux de Garnet. Tu espères ne pas avoir commis une erreur en acceptant de la voir. Tu ne sais pas vraiment ce que tu vas lui dire, tout dépendra de ses questions. Ton numéro d’équilibriste de celui qui a fui le Blood Circle mais qui en sait pas mal va devenir difficile. Combien de temps avant qu’elle soupçonne que ta famille est plus proche du cercle que ce que tu en dis ? Il ne lui manque que ton nom pour faire les derniers liens, pour comprendre véritablement ce que ton histoire cache. Mais cette information-là, tu n’es pas vraiment prêt à la donner. C’est… trop. Trop de conséquences que tu ne mesures pas, trop de renoncement au secret. Si tu es là, c’est que tu lui fais confiance dans une certaine mesure, mais de là à révéler ce que tu n’as jamais confié à personne… Avec Carl et Robin, c’était simple, ils connaissaient ta véritable identité, ils savaient déjà d’où tu venais. Tu es « seulement » revenu d’entre les morts, mettant à terre douze ans de mensonge.

Quoi qu’il en soit, la ponctualité n’est pas son fort. Enfin, tu finis par l’apercevoir un peu plus loin. Elle a l’air seule. Tu la laisses avancer en vérifiant rapidement les alentours avant de revenir sur elle. Elle doit sentir ton regard ou t’apercevoir finalement car elle se dirige vers toi. Tu te redresses, ranges ton téléphone, sans baisser ta garde. La foule vous offre un abri relatif, mais elle permet aussi à d’autres de s’y dissimuler. Garnet s’arrête à quelques pas de toi, tu hausses les sourcils en la voyant relever sa manche. Elle ôte sa dague, bon point pour elle, te la tend en te rejoignant. Tu sais qu’elle y tient. Tu pourrais la lui laisser, mais puisqu’elle fait visiblement preuve de bonne volonté…

— Salut, Garnet ! Je suis sûr que je te manquais.

Tu récupères la dague, fais glisser ton sac de ton épaule. Les sortilèges donnent l’impression qu’il n’y a pas grand-chose dedans. Tu y mets l’arme avec précaution, fais tomber ta propre lame dans ta paume. Tant pis pour le fourreau, tu préfères qu’elle ne voie pas tes bras. Peut-être qu’elle ne dirait rien, ou peut-être qu’elle ferait une remarque, tu ne veux pas savoir. Tu la ranges avec celle de Garnet tandis qu’elle souligne qu’elle se met en danger en te rencontrant, mais qu’elle a besoin de réponses.

— Je ne vais pas te cacher qu’il vaut mieux pour moi aussi qu’on ne m’aperçoive pas avec toi. Pas de lame pour moi non plus. Le reste… est à portée de main, tu t’en doutes, mais je n’ai pas l’intention de m’en servir. Ton téléphone est éteint ?

C’est un peu étrange de te retrouver volontairement face à elle cette fois, dans des circonstances qui n’impliquent pas des souffrances imminentes. Clairement, tu y gagnes au change. Et tu espères parvenir à la convaincre définitivement des méfaits du Blood Circle.

— Je te propose qu’on se trouve un coin discret dans le parc pour se poser, j’imagine qu’on va en avoir pour un moment. Et je peux faire en sorte qu’aucun curieux n’entende notre conversation. Je n’aurai peut-être pas réponse à tout, mais je te dirai ce que je pourrai.

Tu pivotes vers l’entrée du parc, reprends au bout d’un instant :

— Ça faisait longtemps que tu avais… écrit ton message quand je l’ai reçu ?
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Lumos
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Sam 6 Mar - 3:40
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Je ne savais pas dans quoi je m’engageais. C’était clairement un acte de haute trahison envers le Cercle, mais je n’étais plus à une trahison près, d’autant plus que… Est-ce que c’était vraiment une trahison quand on savait ce que le Cercle me cachait, quand on savait les mensonges que le Cercle était capable de me sortir pour que je reste loyale ? Je ne me suis pas enrôlée pour sauver l’Humanité. Je ne me suis pas enrôlée dans le seul but de sauver des vies moldues et créer un monde plus sûr pour eux. J’en avais rien à foutre de tout ça, de ces conneries de politiques et de je ne savais quoi. J’étais là pour profiter de la technologie du Cercle et des informations qu’ils pouvaient obtenir afin que je puisse buter un maximum de sorciers. La première fois que j’ai rencontré Bouclette, je lui avais dit que je serais capable de vendre mon âme au diable pour éliminer ces crevures de mangemorts. Je le pensais. Mais je ne pensais pas que vendre mon âme aurait un tribut aussi lourd. Sacrifier des enfants ? Leur faire subir ce que Amber aurait pu subir ? C’était hors de question. Et j’avais le sentiment que c’était ce que le Cercle me demandait de faire. Que c’était le prix à payer pour leurs informations. Robert m’a révélé une fois que tout ce que j’avais enduré dans ces prisons, de cette peste d’Amber que je devais constamment protéger, n'étaient probablement qu’un entraînement pour une quête encore plus grande. Était-ce là ma mission sur cette Terre ? Protéger tous les enfants du monde du joug des bourreaux de différentes origines ? Où va ma loyauté ? Qui suis-je ? Quel est mon but ? J’étais perdue.

Je ne me voyais pas renoncer à ma quête vindicative. Dix ans. Ils m’avaient gardée pendant presque dix ans. Ou peut-être était-ce plus. Et ils auraient pu me garder peut-être dix ans de plus si on ne s’était pas enfuis avec Ange et Alexander. Cette quête, ce n’était pas simplement une vengeance. C’était plus… libérateur. C’était en ça que j’étais un atout pour le Blood Circle. Je n’avais pas peur de tuer, de blesser, de torturer. Quand ils m’ont ordonné d’assassiner Tante Gladys pour mon admission au Cercle, à la période de Noël. C’était le plus beau cadeau qu’ils auraient pu me faire. J’ai pris tellement de plaisir à la faire couiner comme un goret qu’on trucidait. Ses cris, ses pleurs, ses gémissements. Mais surtout… ses supplications, son regard terrorisé. Je n’étais pas l’innocente gamine qui suivait docilement ses directives. Je n’étais pas une chose fragile comme Amber. Elle avait vendu sa nièce aux mangemorts, j’étais venue réclamer notre part ; et elle a payé. Je ne pouvais pas nier que le Cercle m’avait donné quelques adresses utiles. Des sang-purs, et surtout des mangemorts, dans la partie moldue, c’était pas courant, mais il y en avait, et ils avaient su en débusquer. À chaque fois que j’en avais l’occasion, je me délectais des tourments que je pouvais leur infliger. Plus qu’une vengeance, c’était devenu un passe-temps.

À mes débuts, je ne me posais pas trop de questions. Les sorciers sont des monstres qui s'en prennent à des enfants sans défense, ils méritent la mort. Mais après des mois de bons et loyaux services au sein du Blood Circle, j’avais eu l’occasion de tomber sur des situations délicates, des situations où je risquais de devoir éliminer des sorciers beaucoup trop jeunes. Où était le mal ? Les sorciers sont mauvais, et les enfants sorciers deviendront des sorciers adultes. Je ne savais pas… Les prédateurs ne tuaient plus s’ils se mettaient à la place de leur proie. J’étais tout simplement incapable de reproduire ce schéma. Ce n’était pas parce qu’ils m’avaient appris à tuer et torturer que je devais le faire aux mêmes personnes qu’eux. De toute façon, je n’avais plus besoin de m'exercer sur des cibles faciles, je pouvais directement leur montrer tout ce qu’ils m’avaient appris. Pas besoin de m’abaisser à leur niveau.

Ma dévotion au sein du Blood Circle a changé dès l’instant où j’ai voulu épargner Ludivine la sang-de-bourbe. Elle m’a montré qu’il existait des sorciers qui méritaient une chance et qu’il existait des sortilèges qui permettaient de guérir, plutôt que détruire. Je ne comprenais pas l’intérêt de vouloir réparer plutôt que de casser. C’était si facile de casser, pourquoi ne pas simplement tout démolir, pour reconstruire ? Mais si moi je n’en voyais pas l’intérêt, Amber elle, semblait le comprendre ; à sa manière. Nathan aussi avait pas mal bousculé les choses. Il m’avait menti. Il m’avait trompée. Mais qui ne l’aurait pas fait pour sauver sa vie dans de telles circonstances ? J’ai déjà été de l’autre côté de la cage. Bien que j’étais un cas à part, je savais tout ce qu’on était capable de faire, ou dire pour un traitement de faveur, un goût de liberté. Les autres Cracmols et les moldus qui étaient enfermés avec nous étaient eux aussi prêts à tout pour survivre, en vain. Bouclette était comme moi : un survivant. Avec sa famille, il fuyait le Blood Circle depuis longtemps, depuis très jeune. Il savait forcément des choses sur le Cercle et il avait une Dette envers moi : je ne voyais pas d’autre personne capable de répondre à mes questions, à mes doutes. Jusqu’où allait aller ma loyauté pour le Cercle ? La prochaine mission importante consistait à ramasser des fleurs en Écosse début Août pour préparer des antidotes à certaines potions. Je pouvais m’y engager sans conséquences, mais après ?

C'était presque grotesque. J’étais en face de lui, à lui tendre ma précieuse Sheila pour lui signifier que mes intentions étaient pacifiques. Cette même dague qui a déjà tué pas moins de deux sorciers devant lui. Il savait de quoi j’étais capable avec, et il savait que je n’avais pas peur de m’en servir. Nous étions dans un lieu public, mais j’étais membre du Blood Circle et lui un Sorcier. J’étais en droit de le poignarder si je le voulais. Mais je n’étais pas là pour ça et, étrangement, je n’en avais pas envie. Il me salua à son tour, en affirmant être persuadé qu’il me manquait. Une légère envie de violence me prit, je commençais à douter de mon désir de le maintenir en vie. Mais son insolence, c’était aussi ce qui me faisait marrer chez lui. Même derrière une cage, il ne manquait pas de culot. Il s’empara de Sheila, je résistai un peu, réticente d’abandonner mon amie, avant de céder. Il le fallait, ce n’était pas pour longtemps. Il la rangea dans son sac.

«Évidemment, tu m’as parlé de Zoo, j’avais hâte de te voir derrière une cage. »

Il agite son propre bras pour faire glisser son propre couteau dans sa main. je ne pus m’empêcher d’éclater de rire.

«Toi aussi ? Tu fais comment pour passer les détecteurs de métaux de certains lieux publics ?»C’était une vraie question. J’adorais Sheila, mais elle m’avait attiré des ennuis plus d’une fois. Apparemment, il était très mal vu d’être en possession d’une arme blanche quand on va dans des musées, quand on prend l’avion et parfois le train. Je réalisai cependant que Nathan n’allait probablement pas dans ces endroits. «Oublie ma question j’avais zaapé. J’ai rarement l’occasion de taper la causette avec le bétail. »

Il rangea son propre couteau dans son sac, en jetant un œil pour voir nos deux lames côte à côte, je pus apercevoir la nourriture qu’il avait amenée. Je mis très rapidement les choses au clair : je n’étais pas là pour plaisanter. Je prenais d'énormes risques pour le rencontrer et, même si je le voulais, je ne pouvais pas le trahir sans risquer ma propre vie. J’avais besoin de réponses, et pour ça, j’avais besoin de lui. Ce deal sembla lui convenir puisque lui non plus n’avait aucun intérêt à ce qu’on nous voit ensemble, il ajouta que sa lame aussi était punie mais qu’il avait toujours sa baguette à portée de main, même s’il ne comptait pas s’en servir.

«Mon téléphone ? Bah non, pourquoi ? Tiens, regarde.»

Je sortis mon téléphone de ma poche et le lui envoyai. Il le rattrapa en vol et, tandis qu’il le tripotait en gardant un œil sur moi, je sortis un paquet de gâteaux qui dépassait légèrement de son sac, avant de le refermer de de le lui tendre.


«J’le crois pas, t’as vraiment pris de la bouffe ? Enfin oui, je sais que je te l’avais demandé, mais je pensais pas que tu le ferai »

Je gardais le paquet en mains tandis qu’il me disait qu’il voulait qu’on se trouve un endroit discret pour se poser car on va en avoir pour un moment. Il ajouta qu’il pouvait s’arranger pour que personne ne nous entende.

«Frisouille, frisouille, frisouille… Je croyais que tu n’avais pas l’intention de te servir “du reste” ? On vient à peine de se retrouver que tu recommences déjà à me raconter des conneries ? J’me demande si finalement on va pas aller au zoo pour qu’on te trouve une jolie cage, comme tu aimes tant. D’ailleurs tu as réfléchi à cette proposition de Tripadvisor des cellules ?»

Après quelques autres échanges, on a décidé de se déplacer dans un endroit tranquille. D’abord silencieusement, puis finalement il me demanda si j’avais dû attendre longtemps avant de recevoir son message lorsque j’ai fait poster mon annonce.

«Pour être franche, je ne m’attendais pas à recevoir de tes nouvelles. J’ai eu beaucoup de canulars en revanche. Après, je ne sais pas quand exactement Ludivine a posté mon annonce. En tout cas, j’ai trouvé ça plutôt rapide. Et non… Avant que tu me le demandes, elle n’est pas au courant. Et il est préférable qu’elle ne le soit pas.»

En fait, j’ignorais si elle était au courant, si elle s’en doutait ou si elle était dans le déni. Dans tous les cas, il n’y avait aucun intérêt à ce qu’elle sache que j’appartenais au Blood Circle. J’éventrai le paquet de gâteaux.

«Je note que tu as su choisir quelque chose de “passe-partout”, bien joué à toi. Tu en veux un ? »

Il refusa poliment. Peut-être qu’il voulait attendre qu’on soit posés pour manger, ou qu’il voulait manger les autres trucs avant. J’haussai les épaules avant d’enfourner un biscuit dans ma bouche.

Je m’arrête. Le gâteau est sucré. J’aime bien le sucre, tout le monde aime le sucre, je crois. Il fait chaud, je suis au parc. Je suis pas avec Axelander, ni avec Dulivine et Mamoiselle, son énorme chien. Le garçon qui est avec moi, je le connais pas. Il est pas beaucoup plus grand que moi et il a l’air plutôt faible. Je pense pas que c’est un méchant. Il est peut-être pas méchant, mais je le connais pas quand même. Je regarde un peu partout. Je connais personne. Je crois je me suis perdu, et le garçon il va me ramener à maman. Le garçon s’arrête aussi et me regarde. Je crois il comprend pas pourquoi je m’arrête. Pourquoi est-ce que je le suis ? Je suis seule. Y’a pas Dulivine, y’a pas Axelander, y’a pas maman. Je commence à pleurer.

«Je crois je suis perdue, je veux rentrer à la maison !»

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Sam 6 Mar - 22:19
When you close your eyes and take a peek
« est déjà dehors, se carapatte très vite et très loin »
La raison te souffle que tu commets une erreur, que tu ne devrais pas revoir Garnet, que tu ne devrais pas accepter une rencontre qui n’aura, cette fois, rien à voir avec le hasard. Que tu joues avec le feu. Mais il est déjà trop tard. Avant le mois d’avril, tu n’aurais certainement pas répondu à sa demande – elle n’aurait sans doute pas non plus eu l’idée de se tourner vers toi. Mais voilà, tu lui as parlé, tu lui en as dit bien plus qu’à n’importe qui, bien plus qu’à tes propres amis, et tu ne peux pas revenir en arrière. Folie et inconscience, hurle une partie de toi. L’autre pointe que tu n’as pas encore eu l’occasion de le regretter. C’était plus facile en quelque sorte ; tu ne craignais ni son jugement si son rejet. Tu n’avais pas un passif de mois ou d’années de relation, d’années d’amitié. D’années de mensonges, de secret, de dissimulation, d’hypocrisie.
Tu ne sais pas exactement ce qu’il y a entre vous, au-delà de tes dettes, au-delà du fait qu’elle t’a sauvé par deux fois alors que rien ne l’y obligeait, alors qu’elle aurait largement pu te laisser mourir. Une sorte de lien, parce que vos vécus sont proches, se ressemblent, même s’ils ne sont pas identiques ? Parce que vous êtes différents, chacun à votre façon, parce qu’il y a quelque chose que tu ne sais pas nommer, de la compréhension, peut-être ? C’est du moins l’impression que tu as, même si tu ignores ce qu’elle ressent exactement. En tout cas, elle se fie assez à toi pour venir chercher des réponses à ses questions de ton côté.

Aucun de vous ne devrait être là d’une certaine façon, aucun de vous n’aurait dû arriver jusqu’ici. Enfants rejetés par vos familles, son père l’a donnée, le tien t’aurait livré aux scientifiques du Blood Circle sans états d’âme, sans remords. Ce qui a fait la différence, c’est ta mère qui a posé ce choix-là ce jour-là, qui, en un instant, a décidé que tu valais plus que ses convictions, que les croyances inculquées par le Blood Circle, que sa famille, que tout ce qu’elle avait fait et vécu jusqu’à présent. Que tu n’étais pas un monstre. Parfois, tu te dis qu’elle aurait été plus heureuse en adoptant la même attitude que ton père, que ça aurait été plus simple de t’effacer. Mais elle ne l’a pas fait et tu ne pourras jamais la remercier assez. Sans elle et si tu étais resté en vie quand même, tu aurais pu devenir comme Garnet, avide de vengeance, capable de tuer sans scrupule. Sorcier né chez le Blood Circle, Cracmolle dans une famille de sang-pur, aucun de vous n’entre dans le schéma voulu, aucun de vous n’a vraiment sa place. Mais vous êtes quand même là.
Vous avez survécu.
C’est peut-être ça qui vous lie le plus, le fait d’avoir traversé le pire, d’avoir été brisés et d’avoir survécu comme vous avez pu, en vous raccrochant à ce que vous trouviez. Et il y a les enfants bien sûr, ceux que les adultes sacrifient à leurs idéologies, victimes de leur orgueil et de leurs désirs. Alors, évidemment, de base, personne n’est contre les enfants, rares sont ceux qui leur veulent sciemment du mal. Mais chez elle et chez toi, c’est peut-être plus profond, plus intime. Quoi qu’il en soit, plus que d’autres, elle peut comprendre tes mensonges, ce que tu as vécu, ce que tu es – même si tu n’es pas encore prêt à tout lui dire et que tu ignores si tu le seras et quand, ou si le hasard t’y forcera.

Peu importe de toute façon, tu as fait ton choix, tu lui as donné rendez-vous, tu ne feras pas marche arrière au dernier moment même si le terrain risque d’être extrêmement glissant. Tu la salues d’une plaisanterie, de ce genre de phrase que tu as déjà utilisé face à elle. Ça t’aide, c’est comme un masque à enfiler. Non, pas tout à fait. Plutôt le rappel de ta façon d’être avant, lorsque tu savais encore comment gérer, lorsque tes émotions ne menaçaient pas de déborder à chaque instant, magma noir et informe. Lorsque tu n’étais pas autant en vrac. Tu ne comptes pas lui mentir – ou le moins possible, pas sur ce qui concerne les exactions du Blood Circle –, mais tu as besoin de cette assurance.
Elle te tend sa dague en guise de bonne volonté. Elle résiste un peu avant de te l’abandonner. Tu sais à quel point elle y tient – à quel point elle est dangereuse avec, aussi. Tu la ranges avec soin, souris lorsqu’elle évoque son envie de te voir derrière une cage.

— Eh non, j’ai décidé d’innover, ça commençait à devenir répétitif.

Lorsque tu te décides à faire un geste de bonne volonté, un rire lui échappe devant ta lame. Ton sourire s’élargit, plus franc, plus complice. Oui, vous avez l’air malins à vous balader avec vos lames, mais sur ça aussi vous pouvez vous comprendre. Tu veilles à ne pas les laisser exposées. Les passants ne vous prêtent pas attention, mais inutile de prendre des risques. Garnet aborde aussitôt les détails pratiques. Hmm… Elle se reprend très vite. Tu lèves les yeux au ciel devant la mention du bétail.

— Alors, c’est vrai que je n’ai pas eu l’occasion de faire du tourisme ou de voyager ces derniers temps, mais j’aurais très bien pu. J’ai eu la chance que la question ne se pose pas.


Et la magie pallierait sans doute cet inconvénient le cas échéant, quoique tu ne sois pas totalement sûr de ce que donnerait l’interaction magie/technologie dans ce cas précis. Tu devrais peut-être faire des tests à l’occasion, histoire d’éviter de te faire bêtement avoir.
Tant que vous êtes dans le domaine des précautions, voire de la paranoïa, tu passes au sujet du téléphone. Tu as éteint le tien en le rangeant, non que tes rares contacts aient l’envie ou la possibilité de te tracer, mais on n’est jamais trop prudent. Garnet affiche sa perplexité. Elle te lance son téléphone, tu le rattrapes au vol par réflexe, surpris de la désinvolture du geste… ou de sa certitude que tu allais l’avoir. Un coup d’œil pour constater qu’il est effectivement allumé, et tu l’éteins. Elle en profite pour attraper un paquet de gâteaux qui dépasse de ton sac.

— Bah écoute, j’ai trouvé l’idée plutôt bonne, je ne pense pas que ça va être facile, donc autant avoir des trucs sympas sous la main. Tu ne m’as pas dit ce que tu voulais, j’ai pris un peu au hasard.

Une façon comme une autre d’essayer de rendre ça plus agréable pour vous et de détendre l’atmosphère. Ça a l’air de lui convenir. Et pour compléter, surtout avec la chaleur, tu as pris de l’eau et du jus de fruits.
Bon, mentionner la magie pour assurer la confidentialité de vos échanges n’était pas une bonne idée. Tu en fais peut-être un peu trop. Franchement, dans la cohue de fin d’après-midi, qui prêterait attention à deux jeunes gens en train de discuter ? Sans doute personne. Du moins essaies-tu de t’en convaincre.

— Oui, mais je n’ai pas assez d’éléments pour faire un vrai comparatif, et je n’ai pas l’intention de voyager ou d’en tester d’autres prochainement, c’est mort pour le zoo, donc j’ai laissé tomber. Mais je suis toujours d’accord pour que tu reprennes l’idée à ton compte. Quant au reste… je ne voulais pas m’en servir contre toi. Mais je suppose qu’on peut s’en passer si on trouve un coin assez tranquille.

Vous vous mettez en route. Dès que vous franchissez l’entrée du parc, tu commences à chercher un coin qui convienne à toutes tes exigences – pas trop exposé, pas trop caché non plus pour garder de la visibilité, hors de portée d’oreille des passants lambda, dommage que les bancs soient au bord des allées, mais les pelouses sont sèches, il n’a pas plu ces derniers jours. Tout en avançant, tu l’interroges sur son affiche. Tant mieux que la personne qui l’a posée ignore ce dont il retourne exactement.

— Je n’avais pas l’intention de parler de ça à quelqu’un que je ne connais pas. Tu as eu de la chance, je passe régulièrement dans le coin en ce moment. J’ai pas mal hésité avant de t’écrire… mais je me suis dit que ça valait le coup.


Elle attaque le paquet de gâteaux. Devant sa remarque, tu as l’impression qu’elle a tendance à oublier que tu connais le monde moldu aussi bien qu’elle.

— Je n’aime pas trop les bizarreries, j’en reste aux valeurs sûres. Non merci.

Bien que tu aies à peine grignoté au déjeuner, tu n’as pas envie de manger. Le stress de la conversation à venir, le blocage que tu ne parviens pas à surmonter… tu sais pourtant que ça n’annonce rien de bon, mais c’est encore pire lorsque tu essaies de te forcer. Alors, tu avales juste assez pour éviter de tomber dans les pommes, et ça fait l’affaire. Mais tu commences à en sentir le contrecoup physiquement, ça devient compliqué de t’entraîner avec la même intensité qu’avant et tu t’es relâché. Le manque de sommeil, les nuits dans des lieux pas toujours très accueillants n’aident pas.
Tu remarques un coin d’herbe qui remplit tes critères. Les gens posés sont assez éloignés les uns des autres pour que vous soyez tranquilles. Tu te retournes vers Garnet, en train de savourer son gâteau.

— On pourrait se mettre là, ça te va ?

Elle s’est arrêtée, te regarde d’un air… vaguement surpris ? comme si elle te voyait pour la première fois. Elle scrute les alentours comme si elle cherchait quelque chose ou quelqu’un, mais tu ne distingues rien de particulier, personne qui se dirige vers vous ou ait l’air de vous remarquer… Qu’est-ce qui se passe ? Son air perdu te prend au dépourvu, elle a vraiment l’air de ne pas savoir où elle se trouve. Est-ce qu’elle te fait une plaisanterie ? Mais ce n’est pas franchement son style. Elle ouvre la bouche au moment où tu vas l’interroger. Perdue ? Rentrer à la maison ? Plus encore que les mots – pourtant déjà plus que surprenants –, c’est l’intonation qui te saisit. Tu as presque l’impression de te retrouver devant une fillette. Inquiet, tu demandes :

— Garnet ? Il y a quelque chose qui ne va pas ?

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Garnet Davis
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THE TRUTH IS EASY TO SEE
«Oui, le gif est HS. Mais elle a les yeux qui brillent et avec un peu d'imagination on peut se dire qu'elle dit "Mais on est oùùùù ?»


Nathan m’attendait, il était présent pour le rendez-vous qu’on avait convenu. C'était pas spécialement surprenant, s'il avait dit qu'il venait, il n'aurait pas eu de raisons de ne pas venir, le plus simple aurait été de mentir, ou juste de ne pas prendre contact. On se saluait par quelques plaisanteries de mauvais goût. Après lui avoir cédé, à contrecœur, ma précieuse Sheila pour lui prouver ma bonne foi pour cet entretien, il se débarrassa de sa propre lame pour donner un semblant d’égalité à l’entretien. Semblant, parce qu’il avait toujours sa baguette qui pouvait lui donner l’illusion qu’il avait un avantage. Enfin, concrètement il en avait réellement un, d'avantage, puisque je n’avais aucun matériel anti-sorcier. C’était probablement très imprudent de ma part, mais je pouvais difficilement justifier un tel emprunt. Je relevai, en riant, le fait qu’il cachait lui aussi son couteau dans sa manche, et je m’interrogeais sur les éventuelles complications qu’il aurait pu croisées dans certains lieux publics. Cependant je réalisai rapidement qu’il avait, probablement, rarement l’occasion d’aller dans des lieux moldus.  Il me répondit cependant qu’il aurait très bien pu.

Il me parla ensuite de mon téléphone ; il me demanda s’il était éteint. Il avait essayé de me joindre ? Je lui envoyai mon téléphone qu’il rattrapa en vol. Il était chargé et je ne l’avais pas éteint. Je ne voyais pas trop où il voulait en venir. Tandis qu’il s’occupait de mon téléphone, moi je m’occupais d’un paquet de gâteaux qui dépassait de son sac. Je lui fis remarquer que je ne pensais pas qu’il aurait ramené de la bouffe et il me répondit qu’il trouvait l’idée pas trop mauvaise d’avoir des choses à grignoter vu ce qu’on allait aborder. Il ajouta que ne sachant pas trop quoi prendre, il avait pris au pif.

«T’es un peu niais quand même, je t’avais dit ça pour déconner. C’était pas une invitation à un pique-nique. Mais bon, puisque c’est là, on va pas gâcher, hein ?»

Paquet en main, j’écoutais Frisouille me parler de trouver un coin discret et du fait qu’il puisse s’arranger pour qu’aucun curieux ne s’arrange pour nous écouter. Je serrai les dents. Pourquoi les sorciers se sentent obligés d’utiliser la magie à tout va ? Il était un sang-de-bourbe ou il n’en était pas un ? Il pouvait bien se démerder sans tour de passe-passe. En plus de cela, il venait de me signaler, quelques instants plus tôt, qu’il ne comptait pas se servir de la magie. Commencerait-il déjà à me mentir ? J’étais d’accord pour un pique-nique improvisée, mais c’était pas une raison pour me raconter des salades (Ouais, j’suis plutôt fier de celle-là) . Je lui fis comprendre ma désapprobation avant d’enchaîner sur une nouvelle vanne à propos de la mise en cage, rappelant notre dernière rencontre où je lui avais suggéré de faire un TripAdvisor des différentes cellules. Il avoua avoir effectivement réfléchi à l’idée, mais qu’il n’avait pas assez d’éléments de comparaison pour poser différents avis. Pour la magie, il précisa qu’il ne comptait pas l’utiliser contre moi, et que si on se débrouillait bien, on pourrait s’en passer pour notre confort.

«Ok.» Je n'avais rien à ajouter à cela.

Je me retrouvais à refaire, en compagnie de Nathan, le chemin que j’avais fait à l'aller pour venir. Si seulement j'avais compris que l'entrée du zoo du parc était en dehors du parc... On marchait en silence. Une fois dans l’enceinte du parc, le sang-de-bourbe semblait être à l’affût d’un endroit où se poser. Je préférais le laisser choisir, lui même l’endroit où s’installer. J’avais besoin qu’il se sente en confiance pour qu’il soit plus enclin à me parler librement. Au bout d’un moment, il m’interrogea sur l’affiche que j’avais faite poster par Ludivine, et sur l’attente que j’avais eu. Je lui répondis que je n’avais pas eu besoin de trop attendre, d’autant plus que je n’étais pas sûre du tout d’avoir un résultat. Et avant qu’il ne me demande, je pris les devant en lui signifiant que Ludivine ne savait probablement pas que j’appartenais au Blood Circle et qu’il était préférable qu’elle ne le sache pas. J’ignorais si c’était réellement le cas. En tout cas, la connaissant, elle serait capable de de chercher à me “sauver” par tous les moyens. Je n’avais pas besoin de l’aide qu’elle pouvait m’offrir. Du moins, en dehors de l’apaisement qu’être avec elle pouvait m’apporter. Ça ne ferait que compliquer les choses. Il me jura qu'il n'avait pas l’intention d’en parler à quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Il ajouta que j’avais eu de la chance, parce qu’il passait régulièrement dans le coin en ce moment, qu’il avait pas mal hésiter à me contacter mais que finalement il s’était dit que ça valait le coup.

«Ça vaut le coup ? Tu attends quelque chose en particulier de moi ? Sinon, je savais pas comment prendre contact. J’avais songé aux petites annonces dans le journal, ou des affiches placardées dans des abribus ou sur des feux de signalisation. Mais j’ai pas trop les moyens pour ça. Et je n’oublie pas qui tu es.» Ni qui je suis. Ou plutôt étais. Parce que au final, j’étais en pleine crise identitaire. Qui suis-je ? Qu’est ce que je dois faire ? «Rien ne t’obligeais à me contacter, même en voyant mon message. Je me suis dit que j’avais plus de chance si tu voyais ça dans un endroit peu conventionnel pour moi. Et j’imagine que ça doit te rassurer un peu de savoir que t’es pas le seul ami qui est de ton milieu.» Le mot ami m’a échappé. Il n’était pas mon ami. Nous étions juste deux ennemis en trêve. «Enfin ami, c’est une façon de parler.» J’ouvris le paquet et lui proposa un gâteau pour changer de sujet. Mes sentiments pour Nathan étaient plutôt étrange. J’avais une certaine affection pour lui, un peu comme de… la compassion ? Comme un animal qu'on est fier d'avoir libéré d'un piège.Ses déboires avec le Blood Circle ressemblait à celles que j’avais eu avec les mangemorts. Je ne pouvais pas ne pas me sentir proche de lui. Il était une forme de projection ce que je suis et de ce que j’aurais pu être. Si mon père et mes frères avaient été fiers de leur immonde Cracmouille. Ils ne m’auraient pas envoyé chez Gladys. Ils… Il y a tant de choses qu’ils auraient faites, ou justement qu’ils se seraient abstenus de faire. Non. Ce n’était pas de moi dont je parlais, mais d’Amber. D’Amber et Moi. De nous. Qu’est ce que je serais, ce que nous serions, si nous n’avions pas subi la Folie de ces mangemorts sans Foi ni Loi ? Les mots de Robert me revinrent en tête “vous faites partie d’un projet où cela vous servira un jour”. Je devais rester focalisée sur ce qu’il s’était passé et ce qui allait se passer, et non sur ce qui aurait pu ou n’aurait pas pu, se passer. Il refusa le gâteau et je décidai donc de le manger moi même. À quoi bon apporter de quoi manger si c’était pour ne pas manger ?

Je sais pas ce que je fais ici. Je mange mon gâteau, il est bon. Je suis pas seule, il y a un garçon, je crois qu’on marche ensemble. Je m’arrête et le regarde. je ne le connais pas. Il ne remarque pas tout de suite que je me suis arrêtée, il me parle et me propose de s’installer là. Je comprends pas, je regarde autour de nous, pour voir si je vois pas Axelander, Dulivine ou quelqu’un que je connais. Il y a personne. Je suis seule. Seule avec ce monsieur que je connais pas. Il s’est arrêté lui aussi, il me regarde. Je l’ignore. Je dis que je suis perdu. Je veux… je veux rentrer à la maison. Je pleure. Le garçon me demande ce qui ne va pas. Il fait comme tout le monde. Il m’appelle par ce nom. Garnet. Axelander aussi m’appelle comme ça des fois. Dulivine, un peu moins. Et d’autres qui sont gentils avec moi se trompent.

«Arrêtez de m’appeler comme ça ! Je m’appelle Amber d’abord, pas Garnet ! Et je sais pas qui t’es !» Je crie parce que j’aime pas qu’on se trompe dans mon prénom. Je pleure encore plus fort. «Je veux rentrer à ma maison ! »

Je fais tomber quelque chose. Je baisse la tête pour voir. C’était un paquet de gâteaux. J’arrête de pleurer et me baisse pour le ramasser. Je regarde le garçon, boudeuse, et je prends un gâteau. Je ne dis plus rien, j’essuie mes yeux et renifle bruyamment en mangeant mon gâteau. Finalement, je demande :

«On est oùùù ?»

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Mer 10 Mar - 19:54
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« rien de particulier à signaler, j'espère que ça ira ^^ »
Tu as bien conscience qu’aux yeux de n’importe quel sorcier passant dans les parages, tu aurais l’air d’un traître, à rejoindre aussi facilement une membre du Blood Circle et à discuter avec elle comme si de rien n’était ou presque. Mais pour le coup, c’est la seule responsabilité, la seule faute des sorciers si Garnet appartient au camp adverse. Si elle les hait autant et qu’elle veut se venger des Mangemorts. Et si vous voulez que la paix arrive un jour, il faudra bien que les sorciers admettent leurs erreurs aussi au lieu de laisser prospérer les serviteurs de l’Augurey. Il y a tellement à faire, à comprendre, à discuter pour avancer dans la bonne direction… Tu te sens totalement impuissant face à ce qui se passe, face à cette course vers le mur qui va en s’accélérant. Le ressentiment est en train de prendre le pas sur les bonnes volontés, la mainmise du Blood Circle sur l’Angleterre ne fait qu’ajouter des barils d’huile sur le feu. Alors, si le moindre lien maintenu entre les sorciers et les moldus en général peut aider, peut changer quelque chose, même de façon minime, tu ne comptes pas y renoncer. C’est sans doute encore ton idéalisme qui parle, mais si tu commences à perdre tout espoir, tu ne t’en sortiras pas.

Évidemment, Garnet ne peut s’empêcher de ramener le sujet des cages sur le tapis – tu l’as un peu cherché aussi en lui donnant rendez-vous près du zoo. C’est de bonne guerre et quelques plaisanteries ne font pas de mal pour alléger un peu l’ambiance. Pour une fois que tu gardes un peu d’autodérision… tu peines toujours à faire la balance de tes émotions, à ne pas surréagir, et il faut bien avouer que tu te cales beaucoup sur la réaction de la personne en face pour juger si tu transmets bien ce que tu souhaites ou si tu dois faire marche arrière. Les nerfs à fleur de peau, écrasé de fatigue, tout ressemble trop à une agression.
Garnet fait preuve de bonne volonté cependant et tu manipules sa dague avec précaution. De ton côté, il est hors de question que tu te désarmes complètement dans un lieu qui n’est pas sûr, mais tu peux faire une concession pour ton couteau. Ta baguette reste à portée de main, accessible au moindre danger. Normalement, tu n’auras pas à t'en servir ; vous risquez gros tous les deux. Tu continues ton petit tour sécuritaire avec le téléphone, que tu gardes aussi, tant qu’à faire.
La nourriture vous fournit un sujet de conversation. Tu lèves les yeux au ciel lorsqu’elle précise qu’elle ne t’invitait pas à un pique-nique. Tu n’avais pas compris que c’était une plaisanterie, mais de toute façon, l’idée était quand même bonne. Au moins pour vous occuper les mains et puis, entre la température et la discussion qui vous attend, avoir de quoi boire n’est pas un mal non plus. Et elle a beau se moquer, ça l’intéresse quand même.

— Ah bon ? Le carton d’invitation était si délicat, si élégant que je n’ai pas pensé à autre chose qu’un pique-nique. Fais-toi plaisir, c’est là pour ça.

De ton côté, tu n’es pas sûr d’y toucher avant un moment. Peut-être si tu te sens mal avec le poids de la journée. Mais tu ne feras pas plus que grignoter. Ça n’a pas d’importance de toute façon.

Elle prend mal ta proposition maladroite d’utiliser la magie pour protéger vos échanges. Logique. Chez toi, c’est devenu un réflexe, même avec ton cousin, même lorsque vous ne dites rien d’important, même si le simple fait que vous soyez assis côte à côte est déjà un aveu en soi. Tu en fais sans doute trop, mais tu ne sais pas comment agir autrement. Est-ce que les gens répandent vraiment leurs secrets dans les lieux publics, sans se soucier de qui peut les entendre ? Est-ce qu’ils sont convaincus que personne ne leur prêtera assez attention ? Est-ce que c’est un trop-plein de confiance ou seulement toi qui as grandi avec une obsession de la sécurité qui frise la paranoïa ? Ta mère a toujours tout contrôlé, et ça te paraissait normal de ne rien laisser échapper – même si sa vigilance a fini par être prise en défaut. Ce n’est pas aujourd’hui que tu auras des réponses à ces questions, inutile de t’encombrer avec. Pour l’heure, tu cèdes au compromis, pas de magie si vous trouvez un coin assez isolé pour tes critères.

Elle te laisse choisir, tu étudies les environs jusqu’à trouver un coin qui te paraît propice. Tu plisses les yeux. Un peu plus loin, il te semble apercevoir Raphaël. Merde. Tu te détournes aussitôt en espérant qu’il ne t’ait pas vu et qu’il n’ait jamais croisé Garnet lors de ses missions. Qu’est-ce que ton ami fait là ? Venu retrouver des connaissances, lui aussi ? Tu lui prêtes le moins d’attention possible et te diriges vers un autre endroit.
Tout en avançant, vous revenez sur l’affiche. Tu secoues la tête.

— Non, je n’attends rien de particulier. C’est juste que… j’ai envie de savoir où tu en es par rapport à tout ce dont on a parlé et ce qui s’est passé fin avril.

Elle ne t’a pas précisé de quoi elle voulait parler, mais tu ne vois pas à quel autre sujet elle te contacterait. Elle a bien dû constater que tu ne mentais pas sur ce point-là au moins.

— C’était vraiment une bonne idée. Le reste, je ne sais pas si j’aurais remarqué, je ne lis pas les petites annonces et je ne prends pas les transports en commun. C’est mon milieu aussi…

Ami, tiens donc ? Elle se corrige aussitôt. Tu ne relèves pas, mais le mot ne t’a pas échappé.

— C’était rassurant, en effet. Intrigant aussi. Et vu l’effort que tu as fait pour me contacter, j’aurais trouvé dommage de ne pas y répondre. Bon, je n’ai pas sauté dessus non plus, j’ai hésité… mais j’ai fini par me décider.

Alors que tu remarques enfin un coin propice, Garnet attaque l’un des gâteaux. Et change complètement d’attitude, l’air perdue, presque effrayée. Tu t’arrêtes sans comprendre, pris au dépourvu par ses paroles. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ça n’a pas l’air d’être une blague – même s’il est désormais établi que tu n’es pas le meilleur pour les repérer. Mais qu’est-ce qui peut provoquer une désorientation aussi soudaine ? Lorsque tu lui demandes ce qui se passe, elle se met à crier. « Je m’appelle Amber d’abord, pas Garnet ! »
Amber.
Tu te figes. La conversation d’avril te revient en mémoire, avec tous les mystères sur lesquels tu t’es interrogé. « Qui est Amber ? Une enfant innocente. Et je compte bien tout faire pour qu’elle le reste. » Et avant… Les tortures, les Doloris, pour Amber, ça a été plus difficile, elle était déjà détruite quand je suis arrivée… Notre famille nous a vendues… Ils nous ont enfermées parce qu’on n’avait pas de magie. Tu réfléchis à toute vitesse, tu ne peux pas rester silencieux trop longtemps face à elle. Ce « nous » que tu n’avais pas compris, en te demandant si elle parlait d’un frère ou d’une sœur, cette Amber qui arrivait au milieu et sur laquelle elle ne s’est pas étendue.
Est-ce qu’elles ne font qu’un ? Tu en as déjà entendu parler, de ces troubles de l’identité, de ces deuxièmes personnalités, lorsqu’après un choc tellement fort, la personnalité se fracture et se dissocie, se scinde en deux ou plus pour encaisser. Tu ne sais pas bien comment ça fonctionne. Tu jures intérieurement, ravales la colère qui menace de flamber. Tous des pourritures. Et c’est avec ça que l’Ordre ose s’allier ! Tu souris doucement à Amber comme si de rien n’était, parce qu’elle ne doit rien sentir.

— Excuse-moi, Amber, je me suis trompé. Moi, c’est…

Pas Nathan, tu ne peux pas prendre le risque qu’elle parle à d’autres membres du Blood Circle ; pas Eirian non plus, l’un comme l’autre, ce serait trahir les liens de Garnet avec les sorciers.

— Lewis.

Elle pleure, veut rentrer chez elle. La chute du paquet de gâteaux retient son attention, la calme. Tu bondis sur l’occasion :

— On ne va pas rentrer tout de suite, on allait goûter.

Elle demande où vous êtes.

— On est dans un parc, pour profiter un peu du soleil et se promener, ça fait du bien, non ? On allait s’asseoir là. Installe-toi, j’ai du jus de fruits aussi, si tu as soif.

Tu montres l’exemple en t’installant sur l’herbe et elle t’imite. Tu as réussi à récupérer des gobelets, tu en remplis un de multifruits, laisses les paquets de gâteaux en évidence. Tu bois aussi pour lui montrer qu’il n’y a pas de danger. Okay, l’encourager à boire avec un inconnu n’est pas l’idée du siècle, mais puisque tu n’es pas vraiment censé en être un... Dans le même temps, tu continues de réfléchir. Garnet est consciente de la présence d’Amber, ainsi que du fait qu’elle est là pour la protéger. L’inverse n’est en revanche pas vrai. Ce qui te laisse sur un terrain extrêmement mouvant, parce que tu n’as aucune idée de la façon dont Amber perçoit sa vie et les gens qui l’entourent, qui elle connaît vraiment, ce qu’elle sait de sa situation. Pas grand-chose sans doute, si Garnet la protège de la réalité.
Combien de temps est-ce que ça peut durer ? Est-ce qu’il y a une possibilité de faire revenir Garnet, ou est-ce qu’il vaut mieux ne rien forcer ? Mais si ça prend des heures ? Même si tu arrives à débloquer le portable de Garnet et à contacter quelqu’un par message, tu ne peux pas la laisser seule en attendant ni prendre le risque de te trouver face à un membre du Blood Circle. La garder avec toi ? Tu n’as aucun endroit où l’emmener, hors de question de la traîner dans des squats. Ne panique pas. Trop tôt pour ça, tu as encore de la marge avant que le parc ferme. Tu aviseras le moment venu si rien n’a changé.

De toute façon, tu ignores tout de ce qui sert de déclencheur au basculement. Vous parliez de l’endroit où vous installer, rien de plus... Le gâteau ? Bien sûr, moelleux, sucré, un parfait parfum d’enfance. Pour le coup, tu regrettes d’avoir apporté de la nourriture. Quant à inverser le processus… Tu penses à Sheila soigneusement rangée au fond de ton sac. Montrer une dague à une enfant n’est clairement pas une bonne idée, juste le fourreau peut-être ? Mouais. Garnet doit sans doute revenir dans des situations de danger, mais tu n’as pas l’intention de traumatiser encore plus Amber.
Et comment est-ce qu’on occupe un enfant en attendant ? Tu connais des contes, des histoires moldus, ça peut sûrement le faire ? Pas de balle ou de ballon, mais avec la magie, discrètement, tu peux en faire apparaître un dans ton sac. Tu as aussi les vieilles figurines, certaines qui datent de ton enfance et que tu n’as jamais jetées, par sentimentalisme stupide. Une bonne chose, finalement. Un peu rassuré par tes stratégies, tu reviens au goûter que tu comptes bien faire durer aussi longtemps que possible.

— Sers-toi, n’hésite pas. Si tu veux, après, on pourra jouer au ballon, j’ai des jouets aussi pour inventer des histoires… ce qui te fait plaisir.


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Ven 12 Mar - 3:33
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«Lewis et Clark, les nouvelles aventures de superman ! »


J’étais surprise qu’il ait réellement apporté à manger. Je pensais qu’il aurait compris que c’était une blague, ou tout simplement qu’il ne relèverait pas. On devait parler de choses sérieuses, pas tailler le bout de gras autour d’un pique-nique festif. Mais puisqu’il avait pris la peine d’apporter quelque chose, on allait pas gâcher. Je me sentais un peu idiote de lui avoir indirectement demandé d’apporter un truc tandis que moi j’étais simplement venue. D’un autre côté, ce n’était pas comme si j’avais les moyens d’offrir à manger à qui que ce soit. Bien sûr, ma situation était bien plus confortable depuis que je faisais office d'auxiliaire de vie pour la belle maman de Robert. Les Terry m’avaient beaucoup aidé sur le plan financier, et pour m’aider à gérer certaines choses jusqu’au retour d’Alexander.

«C’est peut-être parce que penser ne semble pas ton fort que tu te retrouves régulièrement derrière une cage. Penses-y.»

Frisouille parla ouvertement d’utiliser la magie pour que notre conversation soit préservée des oreilles indiscrètes. Il venait à peine de m’annoncer qu’il ne comptait pas utiliser la magie, qu’il faisait déjà machine arrière. Bon, j’avais bien compris qu’il voulait surtout dire qu’il ne comptait pas l’utiliser contre moi, certes, mais il ne fallait pas s’attendre à ce que je cautionne l’usage de la magie. La dernière fois était un cas exceptionnel, je ne pouvais pas me permettre de laisser la moindre trace de son passage. Lui sauver la vie aurait compromis ma propre sécurité si ça venait à se savoir. Je ne cautionnais peut-être pas toutes les actions du Cercle, mais ce n’était pas une raison pour leur faire savoir que j’étais une traîtresse. D’autant plus que j’avais toujours besoin d’eux.

Alors que je le laissais chercher un endroit assez isolé à son goût, pour pouvoir discuter sans user de la magie pour nous isoler, il finit par me questionner sur l’affiche qui lui a permis de me joindre. Je relève une expression qu’il a utilisée pour parler de ce rendez-vous. “Ça valait le coup”. Qu’est ce qu’il attendait de cette entrevue ? Il voulait des renseignements sur le Blood Circle en échange ? Plutôt amusante comme situation, c’était moi la membre du Blood Circle qui venait justement lui quémander des informations sur mon organisation. Il me répondit qu’il n’attendait rien de particulier, mais que la curiosité l’avait poussé à accepter ce rendez-vous, afin de savoir où j’en étais par rapport à notre discussion de la dernière fois, et de ce que j’ai dû apprendre à l’Institut. Perspicace.

«Tu es au courant pour l’Institut ?  » Je fis une pause. «Question stupide...  »

Je ne savais pas pourquoi j’étais surprise. Après tout, c’était une grosse bataille qu’on avait perdue ; s'il n'y était pas il en avait forcément entendu parler. Il fallait dire que nous n'étions pas préparés. La plupart d’entre nous ne connaissions même pas ce lieu, ou seulement de nom. Difficile de défendre une base lorsqu’on n'a même pas l'avantage du terrain. En plus de cela, nous avions eu le droit à plusieurs problèmes techniques avec les cartes d’accès. La paranoïa omniprésente faisait que certains de nos soldats s’entretuaient, à cause d’une malheureuse carte défectueuse. Une mauvaise préparation, une organisation déplorable, le facteur malchance et le sous-nombre avaient eu raison de nous. Beaucoup de nos ennemis sont morts pendant cette bataille, mais je ne savais pas si c’était une compensation suffisante. C’était même encore pire que ça… Ça avait presque été un soulagement pour moi quand j' avais appris que les sorciers avaient libérés une grande partie des prisonniers, notamment des enfants. Des enfants bordel de merde. Et Robert qui me garantissait qu’on évitait de s’en prendre à des enfants alors qu’il y avait des enfants séquestrés dans l’un des centres de recherches qui étaient sous la responsabilité des Terry ! J’étais furieuse lorsque j’avais appris ça, j’étais même prête à laisser tomber tous les arrangements que j’avais avec la famille Terry. Cependant, Robert m’avait assuré qu’il n’était pas responsable, qu’il avait délégué ce site à d’autres personnes qui avaient pris des libertés dans son dos. J’expliquai à Nathan que j’avais eu d’autres idées avant de passer par la clinique “Zoomage” de Ludivine pour lui faire passer le mot. Le mot “ami” m’échappa. Je ne savais pas pourquoi j’ai laissé sous-entendre qu’il était mon ami. J’avais simplement eu un geste de pitié envers lui. Est-ce que je pouvais le considérer comme un ami ? Ça n’avait rien à voir avec ce que je ressentais pour Ludivine, pour Alexander ou même pour Ange. Je me corrigeai rapidement, je ne voulais pas qu’il se fasse des idées. Cette phrase était ridicule. Heureusement pour ma fierté, il ne releva pas. Il confirma que c’était rassurant pour lui d’apprendre qu’il n’était pas ma seule connaissance pacifique chez les sorciers. Et il trouvait également ça intrigant. Il valait mieux pour lui que ça ne l’intrigue pas trop. Il avait voulu faire honneur aux efforts que j’avais fournis, ça aurait été dommage qu’il ne me réponde pas, bien qu’il ait beaucoup hésité avant de finalement se décider.

«Je comprends tes hésitations, j’ai moi-même beaucoup hésité avant de prendre contact.  »

Le fait était qu’il était l’une des personnes les plus sûres auprès de qui je pourrais avoir des réponses. C’était dire à quel point la confiance que j’avais dans le Cercle était ébranlée. Je savais que je ne pouvais pas prendre tout ce qu’il m’avait dit, et ce qu’il allait me dire pour du pain béni. J’avais été perturbée la première fois, avec cette histoire de frères et sœurs à  protéger. C’était faux bien sûr, je l’ai compris bien plus tard. Je l’avais fait sortir ; c’était idiot. J’avais beau rationaliser en long, en large et en travers. Je n’aurais jamais dû faire ça. Mais peut-être que quelque chose en moi avait pressenti que ce garçon était spécial ? Peut-être qu’une force supérieure avait fait croiser nos chemins et que cette rencontre n’était pas liée au hasard ? J’en savais foutrement rien. Et c’était ça le plus frustrant. Je ne savais rien. Et je voulais savoir. Je voulais la vérité. Pour quoi est-ce que je me battais ? Pour moi ? Pour le Blood Circle ? Pourquoi est-ce que je me battais ? Par justice ? Par vengeance ? Par plaisir ? Oui… J’aimais tuer. J’aimais tuer des sorciers, et j’aimais le faire impunément. Mais plus encore que tuer, j’aimais choisir mes cibles. Mon but ultime serait de chercher le cœur de papa avec la pointe de Sheila, et de le lui enfoncer profondément. Non. Ce serait une mort bien trop rapide, bien trop facile, bien trop douce. Il faudrait l’attacher, le priver de ses pouvoirs avec le sérum conçu par le Blood Circle. Ce serait lui le Cracmouille. Je le forcerai à choisir lequel de mes frères devrait vivre, et lequel mourrait. Et s’il refusait de le faire, je les saignerai de tous côtés, des heures, des jours durant, devant lui. Lorsqu’il cédera, je le récompenserai. Je veux qu’il culpabilise. Je veux qu’il ressente le plaisir d’avoir été récompensé d’avoir mis à mort l’un de ses fils. Ces précieux fils. Ses précieux garçons sorciers au sang si pur. Ou, je devais bien avouer que le plaisir et la vengeance étaient des bonnes motivations pour moi. Mais à quel prix ? Combien d’enfants devrais-je sacrifier avant de trouver la maison de mon père ? Combien de sang-de-bourbe devrais-je tuer pour que le Blood Circle concède à me payer un aller simple pour Charlestone et qu’ils me fournissent de quoi effectuer ma besogne ? Dommage que Nathan n’ait pas apporté de fortune cookie asiatique, j’aurais peut-être trouvé toutes mes réponses dedans, mais je me contentai de ce que j’avais en main.

Même si le gâteau est bon, je me sens pas très bien. Je connais pas le garçon qui est avec moi, et je sais pas où je suis. Le garçon, il me dit de m’installer ici puis quand il voit que je comprends pas et que je pleure, il me demande ce qui va pas. Il m’appelle par cet autre prénom. Tout le monde se trompe, je sais pas pourquoi. Je crie. Je dis comment je m’appelle. Mon nom c’est Amber et je le connais pas. Et surtout, je veux rentrer à la maison.

Le garçon s’excuse, il dit qu’il s’est trompé. Il se présente et il dit qu’il s’appelle Lewis. Je fais tomber un truc, et en le ramassant, je vois que c’est d’autres gâteaux. J’essuie mes yeux et en prend un. Le garçon me propose de prendre le goûter avec lui.

«Lewis ? Comme Lewis et Clark. La série avec Superman ? » (Franchement, je suis pas peu fier de celle là. J’imagine trop Eirian commencer à acquiescer “dis donc elle est cultivée cette gosse” avant de réaliser et de se dire “putain, mais quelle gourde” When you close your eyes and take a peek, the truth is easy to see ☺ Eirian Howl ☻ 233741475)

Des fois je regarde ça à la télé avec la vieille dame. Je préfère les dessin animés, mais des fois, c’est quand même rigolo. J’aime bien ce qu’il me propose. Il peut pas être méchant s’il me propose de prendre le goûter (Pitié, il faut que quelqu’un lui explique le concept de pédophile à cette môme) Je demande où on est, il me dit qu’on est dans un parc pour se promener parce que il fait soleil. Il montre un coin où il n’y a personne et me dit qu’on peut s’asseoir. Il dit aussi qu’il a du jus de fruit. Il se met dans l’herbe et je suis d'accord pour le suivre. J’enlève ma veste, parce que j’ai chaud, pendant qu’il sort du jus de fruit et d’autres gâteaux. Il commence à remplir des gobelets.

«Oh non, pas celui là, il pue le vomi»

Je reconnais la couleur ; j’ai déjà goûté et j’aime pas ! Lewis ignore ma remarque et boit une gorgée de son verre en me regardant. Je sais qu’il fait semblant de boire pour me faire croire que c’est… Ah non, il y en a moins dans son verre. Je prends mon gobelet et je bois aussi. Je fais la grimace, mais ça va. C’est pas si dégoûtant. Il me propose des jouets, et de jouer au ballon.

«On est pas assez, on peut pas jouer au ballon, à deux c’est nul. »

Il me prête alors des jouets et je commence à jouer avec. J’utilise le bouchon du jus de fruit comme ballon et je fais bouger les personnages pour qu’ils jouent avec. J’utilise aussi  les emballages de gâteaux comme poteau pour des cages.

«Oh non, il va marquer il faut le rattraper ! »

Avec mes deux mains, j’avais du mal à alterner avec les différents jouets. Je regarde Lewis.

«Tu veux pas jouer avec moi ?»

Le temps passe, il fait toujours chaud, mais un peu moins. Il fait toujours jour, mais le soleil est pas aussi haut. Je joue toujours avec les bonhomme que Lewis m’a prêté. J’entends des explosions pas loin, ça me fait peur, je crie.

Je me levai en sursaut. Instinctivement, ma main droite chercha Sheila le long de mon bras. Il était dénudé et le fourreau n’était pas là. À côté de moi, Bouclette avait plus ou moins eu la même réaction que moi. Je regardai en direction des explosions, pour analyser la situation, et je constatai que c’était juste des ados qui s’amusaient avec des pétards.

«Connards d’abrutis… »

J’allais insulter les fauteurs de troubles, mais quelqu’un d’autre s’en chargea à ma place et les gosses allèrent jouer ailleurs. L'adrénaline retomba peu à peu ce qui me permit de comprendre ce qu’il s’était passé. Les gâteaux, les gobelets, ma veste sur le sol. Il fallait voir le bon côté des choses, j’étais vivante, et visiblement en bonne santé. Par contre…

«Tu as… parlé avec elle ?» Ma voix était tremblante, voire hésitante. Je me revois un an et demi en arrière avec Ludivine. Même si cette fois je n’ai pas eu un horrible cauchemar juste avant de revenir. «Je ne plaisante pas avec ça Nathan et je te jure que tu as intérêt à ne pas me mentir sur ce sujet là.»

Je me contrefichais qu’il ait sa baguette et que Sheila soit dans son sac. Est-ce qu’il prendrait le risque d’utiliser la magie ici et maintenant ? Et puis, rien ne disait qu’il aurait le temps de riposter. Je me calmai lentement. Tout allait bien. Il avait donné à manger et à boire à Amber. Elle avait des jouets. Il ne lui a pas fait de mal. Il était probable que ce qui me faisait le plus peur, ce n’était pas qu’il ait parlé à Amber, mais qu’il ait compris qui elle était. Il allait probablement faire comme tous les autres, et me prendre pour une cinglée à qui on ne pouvait pas faire confiance. Je soupirai. La vérité devait être facile à voir pour lui, maintenant.

«Pardon… C’est un sujet sensible. Mais au moins, maintenant tu as une vague réponse à ta question de la dernière fois : “Qui est Amber ?”»



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Dim 14 Mar - 11:08
When you close your eyes and take a peek
« ahem, la machine s'est un peu emballée aen cours de route, hésite pas si tu veux qu'il parle plus au lieu de raconter sa vie x)  »
Tu hausses les épaules tandis que Garnet moque le fait que tu aies apporté de quoi manger. Au pire, si vous ne prenez rien, ça te nourrira pour les prochains jours. Les quelques économies faites pendant l’année n’ont pas fondu aussi vite que tu l’aurais cru, mais au final tu dépenses très peu, même pour la nourriture. Tu t’en inquiètes vaguement quand tu y penses, mais puisque te forcer aggrave les choses, tu fonctionnes sur ce fragile équilibre. Tu tiens debout, c’est l’essentiel. Et tant que tu n’auras pas compris ce qui te met aussi mal, il n’y aura pas grand-chose à faire, mais tu as beau réfléchir, tu ne trouves pas d’explication. Towsen, c’était en février et ça allait encore à ce moment-là – disons que tu étais sur la même lignée que les mois précédents. Et puis… ça a commencé à glisser. La fatigue, les cauchemars omniprésents, les insomnies, ton hypervigilance renforcée, de même que ta phobie du contact, le retour des soucis avec la nourriture, les crises d’angoisse, les marques sur tes bras, le sang comme seul soulagement. Tu ne comprends pas. Il ne t’est rien arrivé ces derniers mois, au-delà du stress général lié à la situation. Les missions pour l’Ordre, bien que difficiles, n’auraient pu avoir un tel impact ; tu n’as pratiquement jamais été blessé, hormis à l’Institut, mais ça avait commencé avant, de même pour le Mangemort des griffes duquel Garnet t’a tiré. En un mot comme en cent, tu n’as rien vécu de traumatisant. Et pourtant… tu as l’impression de revenir trois ans en arrière et ça te met profondément mal à l’aise. C’est peut-être juste une conséquence de la fatigue accumulée ces derniers mois qui te replonge dans tes pires cauchemars. Si tu arrivais à dormir, ce serait sans doute moins pire. Ce n’est de toute façon pas aujourd’hui que tu obtiendras tes réponses.
Tu souris devant la plaisanterie de Garnet.

— Ça va être compliqué d’y réfléchir vu que ce n’est justement pas mon fort. Mais j’essaierai.

Vous arrivez à un compromis concernant l’usage de la magie, tu veux bien t’en passer si l’endroit que vous trouvez convient à tes critères. Le dédain que les gens ont pour leur propre sécurité a quelque chose de fascinant. Tes précautions ne te protègent pas de tout, mais c’est surtout lorsque tu les as négligées que la situation a mal tourné. Bon, pour une fois, tu peux espérer que ce ne sera pas le cas, il doit bien y avoir une limite à la quantité de malchance que quelqu’un peut encaisser, et de ton point de vue tu ne dois pas être loin du maximum.
Tout en cherchant, tu reviens sur l’affiche de Garnet et sa probable quête de réponses. Tu ne doutes pas qu’elle aurait des informations à te donner, au moins sur les noms des membres du Cercle, mais quant au reste, il ne te semble pas que cela ait beaucoup changé par rapport à ce que tu as connu et ce que ta mère t’a appris. Elle ne t’a rien caché de ce qu’elle savait de l’organisation – enfin, elle n’est peut-être pas entrée dans les pires détails, mais tu en as une bonne idée générale. Garnet te demande si tu es au courant pour l’Institut avant de se reprendre aussitôt. Tu précises :

— J’ai fait partie de ceux qui sont venus libérer les prisonniers.

L’Institut : une belle représentation de ce dont est capable le Blood Circle, des atrocités dont ils se rendent coupables. Ce n’est pas tant la bataille qui t’a marqué, malgré la fureur des chiens, les pièges et le tir nourri des armes à feu, mais bien plutôt les prisonniers. Les images sont toujours là, ceux prostrés, ceux que la panique rendait agressifs, prêts à attaquer ceux qui venaient les sauver. Les enfants… Les enfants. Il n’y en avait pas dans la chambre où tu es toi-même entré, mais tu les as vus en sortant, tu as vu ceux qui les évacuaient, tu as vu leurs expressions et leurs regards hantés, l’horreur qui ne disparaîtrait pas de sitôt. Ce n’était pas une surprise, mais tu ne leur pardonneras pas. Ta colère reste maîtrisée, mais intérieurement ça te donne envie de hurler.
Comme des religieuses s’occupaient de leur surveillance, Robert Terry est sans doute l’un des principaux responsables de l’Institut. Tu l’as croisé dans ton enfance, mais c’est surtout ta mère qui t’a parlé de lui. Plus que dangereux, lui aussi. Convaincu d’agir pour la bonne cause. Eh, ce ne sont pas vraiment des enfants s’il s’agit avant tout d’abominations et de monstres qui risquent de s’en prendre aux pauvres humains. Une fois leur humanité ôtée, c’est bien plus simple de les faire souffrir sans remords.
Tu remises tout cela pour plus tard, vous entrerez sans doute dans ces détails lorsque vous serez posés, et tu ne comptes pas épargner le Blood Circle.

Tu ne relèves pas le mot « ami » qui échappe à Garnet. Un lapsus révélateur ? Tu n’irais pas jusqu’à dire que vous l’êtes vraiment, mais tu n’imaginais pas non plus qu’elle soit… aussi bien disposée à ton égard ? Elle t’a sauvé la vie, certes, ça compte d’une certaine façon. Et puis, il y a tout ce que vous partagez, même si tu en retiens encore une partie. D’un certain côté, elle te ressemble davantage que la plupart de tes amis, elle rejoint toute cette part sombre et blessée que tu t’efforces d’enfouir en toi, même si elle rejaillit de plus en plus maintenant. Garnet te paraît cependant plus dure et plus forte que toi, avec la solidité de la pierre dont elle porte le nom.
Elle aussi a hésité avant de te contacter, tu la comprends sans mal. De vos échanges précédents, tu as bien compris qu’elle restait avec le Blood Circle surtout par intérêt, pour poursuivre sa vengeance. Même né-moldu, tu restes un sorcier et elle déteste la magie. Tu ne cautionnes pas vraiment sa soif de meurtres, ni le plaisir qu’elle y prend – mais tu sais aussi qu’on n’en vient pas là par hasard, et vu les propos adressés au Mangemort en avril et ce qu’elle t’a dit ensuite… tu te représentes ce qu’elle a pu traverser. Ceux qui l’ont torturée ont œuvré à leur propre destruction et en sont les seuls coupables.

Alors que tu trouves enfin un endroit convenable, le changement d’attitude de Garnet te prend au dépourvu – et tu comprends très vite qu’elle a laissé la place à une autre personnalité. Amber, ce prénom que tu ne savais pas à quoi relier, ce « nous » vague et mystérieux… tout prend soudain beaucoup plus de sens, tu comprends aussi son ardeur à défendre les enfants. Mais pour l’instant, elle n’est plus là et tu as une enfant à gérer, sans vraiment savoir comment t’y prendre. Il faut avouer que tu n’en as jamais vraiment eu dans ton entourage et que tu ne t’étais pas préparé à ça en retrouvant Garnet. Tout en essayant de ne pas paniquer, tu réfléchis à comment agir, en espérant ne pas commettre de bourdes. Garnet ne te le pardonnerait pas.

Tu lui donnes le premier nom qui te passe par la tête. Lewis et Clark… La mention de Superman te fait comprendre de quoi elle parle ; tu ne connais que de nom, tu n’as jamais vu un seul épisode. Où est-ce qu’elle peut bien regarder cette série ?

— Oui. Presque.

Première étape, le goûter. Ça occupera déjà un moment. Se retrouver seule avec un garçon inconnu n’a pas l’air de la déranger plus que cela, une fois passée la surprise du début. Est-ce que ça lui arrive souvent et qu’elle en prend son parti ? Elle ne cherche pas vraiment à savoir ce qui s’est passé – ce qui t’arrange bien –, mais se retrouver en permanence dans des endroits plus ou moins connus, avec des personnes qui changent régulièrement… il y a de quoi être déstabilisé. Tu te sens coupable de la mettre ainsi en confiance en lui donnant des gâteaux et du jus de fruit, le parfait comportement du prédateur – non, bon, un prédateur ne prendrait pas le temps de s’installer sur l’herbe comme ça, du moins tu l’espères.

Elle grimace devant le jus de fruits.

— Mais non, il est très bon, regarde !

Amber ne te quitte pas des yeux tandis que tu bois et finit par prendre son gobelet avec réticence. Par chance, elle n’a pas l’air de trouver la boisson trop mauvaise. Pas de ballon à deux, d’accord, c’est noté. Tu exhumes les figurines du fond de ton sac – heureusement que tu essaies de garder tes affaires un minimum rangées avec le sortilège d’Extension. Les rares souvenirs que tu gardes de ton enfance, celles aussi que tu as utilisées avec ta mère pour prendre des photos souvenirs puisque vous ne pouviez pas apparaître dessus. Ça te manque un peu, même si ces précautions étaient nécessaires – malgré la fuite, ton père et le Blood Circle ont guidé presque chaque geste, chaque décision de ta mère pour te rendre le plus indétectable possible. Le cœur serré, tu donnes les jouets à Amber. Pourvu que tu parviennes à la retrouver, le reste n’a pas d’importance.
Perdu dans tes pensées, tu suis les gestes d’Amber tandis qu’elle joue au foot avec les petits personnages. C’est un peu étrange, ce contraste entre sa personnalité et son physique, cet esprit d’enfant dans un corps d’adulte. Qu’est-ce qu’il a fallu comme souffrance pour qu’elle se réfugie derrière la violence de Garnet, pour créer ce rempart entre elle et le monde… Au-delà de ce que toi, tu appelles le crash, cette déconnexion brutale de tes émotions, qui te rend étranger à toi-même et au monde – non, tu ne veux pas y penser. Amber. Concentre-toi sur elle. C’est peut-être pour cela qu’elle prend ta présence avec autant de naturel ? Parce qu’elle fuit ce qui l’entoure et que c’est plus simple de prendre les choses comme elles viennent, parce que s’interroger serait lever un coin du voile sur la réalité ?
Sa voix te tire de tes pensées. Elle te demande si tu ne veux pas jouer avec elle.

— Si, bien sûr ! Je prends lesquels ?... Attention, je vais marquer !

Tout en jouant, tu restes attentif à ce qui se passe autour de vous, les sens aux aguets comme toujours, à l’affût du moindre changement, de la moindre personne qui s’avancerait trop près, du moindre bruit qui trahirait quelque chose.
Une fois la partie de foot terminée, vos personnages se transforment en explorateurs ou en héros, tu commences à inventer une histoire, des aventures, des dialogues, changes de direction si ça ne va pas à Amber, la laisses donner l’orientation qu’elle veut au jeu, rebondis dessus. Faire en sorte de garder un minimum de distance sans que ça fasse étrange n’est pas simple. Tu restes bien conscient du temps qui passe, l’heure tourne, et tout en affrontant un adversaire imaginaire avec un bouchon de bouteille devenu bouclier, tu t’inquiètes pour la suite. Tu ne pourras pas la laisser seule, mais impossible qu’elle vienne avec toi. Il va bientôt falloir que tu jettes un coup d’œil à son portable.

Des détonations claquent brusquement. Amber crie. Dans un sursaut, le cœur battant, tu es debout, devant elle, ta main serrée sur ta baguette, le regard fouillant les alentours. Des adolescents. Des abrutis d’adolescents en train de jouer avec des pétards. D’autres sont déjà en train de leur crier dessus. Tout en dissimulant ta baguette, tu te tournes vers… Ce n’est plus Amber, mais Garnet, toute sa posture le dit. Elle insulte les adolescents. Tu la laisses prendre la mesure de la situation, incertain de comment présenter les choses. Elle non plus n’a pas l’air assurée. Tu hoches la tête, lèves un peu les mains en signe d’innocence lorsqu’elle dit qu’elle ne plaisante pas, tu la comprends sans mal. Tu réponds doucement :

— Oui. On a goûté et joué surtout, je te jure que c’est tout, on n’a parlé de rien en dehors des jeux. Comme je ne savais pas si elle a l’occasion ou non de discuter avec tes collègues, je lui ai dit que je m’appelais Lewis.

Tu ajoutes en hâte :

— Je me voyais mal lui donner mon vrai prénom alors qu’ils me cherchent.


Elle s’excuse, tu hausses les épaules. À sa place, tu réagirais de la même façon. Si tu revenais comme ça, sans avoir aucune idée de ce qui a bien pu se passer en ton absence, tu serais à cran.

— C’est normal que tu veuilles savoir… Je suis désolé…


Pour Amber. Pour toi. Pour ce que vous avez traversé. Pour cette situation tout sauf simple. Aucun mot ne semble être à la hauteur. Tu n’es pas sûr non plus qu’elle les accepte, même si ce n’est pas de la pitié.

— Et je comprends aussi que tu veuilles tout faire pour la protéger et qu’elle reste innocente. Je ne lui ai rien dit de particulier, je ne voulais pas gaffer. Elle ne sait rien de la situation, n’est-ce pas ? Pour tout t’avouer, j’espérais que tu ne tarderais pas à revenir, je ne savais pas trop quoi faire…

Et tes propres ressentis n’ont pas d’importance.

— Pour ce que cela vaut, je n’ai pas l’intention d’en parler à qui que ce soit. Si tu as envie d’en dire plus, tu peux… Sinon, on peut revenir à ce pour quoi on était là.

Si elle ne veut pas en reparler, tu es prêt à refermer cette porte, tu détestes bien assez qu’on s’approche de tes secrets pour ne pas aller fouiller chez les autres sans que ce soit nécessaire. Ce n’est pas du dédain ou de l’indifférence par rapport à ce qui lui arrive, juste une porte de sortie que tu lui proposes.

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Jeu 25 Mar - 20:57
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«Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui. - Martin Luther King»


Évidemment qu’il savait ce qu’il avait entendu parler de l’Institut, sinon il ne l’évoquerait pas comme ça. Il devait donc forcément savoir ce qu’il s’était passé, y compris la libération d’enfants sorciers. J’aurais aimé pouvoir sentir un ton suffisant dans sa voix. Qu’il me parle avec un ton condescendant comme pour me dire “Je te l’avais bien dit”. Mais non. Il restait sérieux. Il avait même l’air… Inquiet ? Pensif ? Je n’étais pas douée pour cerner les gens, pour les comprendre. Et même si nous avions eu des expériences assez semblables, Bouclette avait des réactions bien différentes des miennes ; ça ne me facilitait pas la tâche pour le comprendre. Il me révéla qu’il faisait partie de ceux qui étaient venus libérer les prisonniers. Je baissai la tête, honteuse comme si j’étais responsable de leur détention. L’étais-je ? Évidemment que je l’étais. Pas directement, mais j’ai contribué à essayer de protéger cet endroit. Pourquoi fallait-il qu’on ait des enfants ? Pourquoi devions-nous nous abaisser à leur niveau ? Je n’étais pas d’accord avec ces méthodes. Était-ce pour ça que Robin avait hésité à tirer quand nous étions chez les Crooks ? Il ne voulait pas faire de cet enfant un orphelin ? Carl aussi ne semblait pas emballé à tuer lors de notre mission. Ils étaient les enfants des hauts-fondateurs du Blood Circle, et ils craignaient de tuer ? Pourquoi ? Pourquoi refuser d’abattre l’ennemi ? Ils savaient des choses que j’ignorais, c’était évident, d’autant plus que je ne savais rien. J’avais besoin de réponses, parce que… Parce que je ne veux pas boucler la boucle… Être en guerre ne nous autorise pas à être des monstres. J'étais prête à tuer, torturer, séquestrer, et plein d’autres choses que je ne saurais énumérer mais que le commun des mortels trouverait abominable, pour arriver à mes fins. Et j’aimais ça. Ce sentiment de puissance était exaltant. Rabaisser et tuer un adversaire puissant était enivrant, mais quel intérêt y avait-il à s’en prendre à plus faible que soit ? J’étais prête à concéder qu’il y avait un peu de folie en moi. En observant les autres, j’avais conscience que j’étais différente. Mais si pour le Cercle c’était normal de séquestrer des enfants, et de probablement les torturer, c’est que je n’étais vraisemblablement pas la plus cinglée du clan. J’avais hâte que Nathan trouve un endroit à sa convenance pour qu’on puisse parler librement, car la seule chose qui calma toutes ces interrogations, ce fut de croquer dans ce gâteau.

Le garçon me confirme qu’il s’appelle bien Lewis, comme dans Lewis et Clark. Je pensais que Lewis c’était la fille, mais en fait c’est le garçon. Ou alors Lewis c’est un prénom que les garçons et les filles peuvent porter ? En tout cas, Lewis propose de prendre le goûter. Il dit qu’il a aussi du jus de fruit.

«Ouais ! C’est l’heure du goûter ! »

J’étais un peu méfiante au début, mais s’il me propose de prendre le goûter, c’est que c’est un gentil ! Il ouvre la bouteille de jus de fruit et commence à me servir et se servir. Je reconnais le jus, il est pas bon et il sent mauvais. Je dis que j’en veux pas, mais il me montre que c’est pas mauvais et il boit devant moi. Je le regarde et décide de faire comme lui. Il avait raison, c’était pas si dégoûtant que ça. Il propose ensuite des jeux. Je veux pas jouer au ballon, parce que à deux c’est nul, mais il sort des figurines. Je joue avec en utilisant le bouchon de bouteille comme un ballon. Je demande à Lewis s’il veut jouer avec moi, et il accepte. On change ensuite de jeu, et le garçon invente des histoires qu’on joue avec les bonhommes. Des fois, je suis pas d’accord.

«Pourquoi c’est lui le méchant et pas lui ? Lui il peut pas être méchant, il est beau !» Naïve ? Vous avez dit Naïve ?

Quand ça va pas, il change et il trouve autre chose pour l’histoire. Le Chevalier va sauver le Prince de l’Ogresse de métal, mais des détonations se font entendre. Une fois, deux fois, trois fois... On dirait des coups de feu comme à la télé, je crie.

Je me relevai aussitôt, tout comme Nathan. Je cherchais l’origine du danger. Ce n’était, au final, que de simples pétards que des ados s’amusaient à faire exploser. Je laissai échapper un juron et comptais bien les remettre à leur place, mais d’autres s’en chargèrent pour moi. Je me contentai donc d’analyser la situation dans laquelle j’étais. Frisouille était là, ainsi que tout le matériel pour un pique-nique , mais il y avait aussi des jouets. Pas besoin d’un dessin et d’explications pour comprendre ce qu’il s’était passé. Cependant… Nathan avait parlé avec Amber ? Je n’étais pas très confiante. Il n’avait pas l’air de lui avoir fait de mal, mais qu’est-ce qu’il lui avait dit ? Je l'interrogeai sur la question, et il n’avait absolument pas intérêt à me faire son numéro d’insolent. Il m’expliqua qu’ils avaient simplement joué et goûté. Il lui avait donné un faux-nom, pour se couvrir et nous couvrir, par précaution. En fait, il avait simplement joué les baby-sitters. Je finis par m’excuser en expliquant que c’était quelque chose que je prenais à cœur.

«Lewis hein ? Bien pensé.»

Il y avait peu de chance qu’elle parle de Nathan à d’autres personnes et que celles-ci fassent le rapprochement, mais on n’était jamais trop prudent. Le monde pouvait être petit et le hasard pouvait mal faire les choses. Bouclette enchaîna en disant qu’il comprenait ma situation.

«Ferme la.»

J’en avais rien à foutre de sa compassion et de sa compréhension. Il ne lui avait rien dit de particulier, parce qu’il ne voulait pas gaffer. Comment aurait-il pu réagir autrement ? J’étais ingrate d’être en colère contre lui. Il avait fait au mieux.

«Tu as fait ce qu’il y avait à faire, et maintenant je suis là. Il n’y a pas besoin de se prendre la tête avec ça. Pour ce qui est de ta compassion, ou de je ne sais quoi, tu peux te la foutre où je pense. J’ai pas besoin de ça. »

Il ajouta qu’il était prêt à entendre ce que j’avais à lui raconter, si je le souhaitais. Je n’y étais pas obligée, et il ne comptais pas en parler. Je m’assis et pris la bouteille de jus de fruit et en bus une gorgée au goulot.

«Ah putain, ils ont vraiment un goût chelou ceux là. »

Je refermai la bouteille avant de la jeter sur le sol.

«C’est pas vraiment un secret. Je ne cherche pas à cacher son existence, ni à la nier. Elle m’a d’ailleurs servi d’excuse pour expliquer ta disparition lors de notre première rencontre.» Je m’allonge sur le dos, et observe le ciel qui commence à s’assombrir. «Je sais plus trop ce que je t’ai déjà raconté sur nous. J’ai pas ton don pour raconter des conneries, et donc la capacité de me rappeler de tout ce que j’ai déjà abordé. Amber et moi, on ne fait qu’Une. Elle est... Je suis... C'est compliqué à décrire. En tout cas, dis toi que, toi, tes parents ont tout fait pour te protéger. Je n’ai pas eu cette chance. Quand notre père, qui était si fier de la pureté de son sang et de celui de mes frères, a découvert que je n’avais aucun pouvoir, on a eu le droit à ses railleries. » J’eus un rire amer. «Le pauvre homme. Une fille… Et Cracmol en plus. Amber n’était pas trop en âge de comprendre ce que ça voulait vraiment dire, mais elle se rendait compte que ce n’était pas des compliments. Sa mère essayait d’arrondir les angles… Mais que pouvait-elle faire ? C’était lui l’Homme. Les femelles n’ont pas leur mot à dire.» Au final, elle était tout aussi coupable que notre père. Coupable d’être faible. Coupable de ne jamais s’être opposée à Lui. «On devait avoir sept ans, je crois, quand on nous a envoyé en Angleterre, chez notre Tante. Elle nous a misée aux cartes contre ses amis mangemorts, et elle a perdu. La suite… Je crois que l’esprit de Amber l’a occulté. Je crois qu’elle ne se rappelle pas ce qu’il s’est passé dans leurs cellules. Moi si.» Je me relevai pour m’asseoir en tailleur. «Dis-toi juste que la punition que j’ai infligée à cette ordure, la dernière fois, était bien trop douce par rapport à ce qu'ils m'ont fait subir pendant dix ans. Mais ce n'est pas grave. Ils m'ont rendue forte. »

Le temps filait, je n’étais pas venue pour raconter ma vie et mes motivations. J'estimais que je lui devais un minimum d’explications, de pourquoi et comment il s’était retrouvé avec Amber. C’est une situation beaucoup plus facile à vivre qu’à expliquer, mais je faisais comme je pouvais. Il fallait en revenir au sujet initial.

«Bref… Peu importe. Comme tu le disais tout à l’heure. C’est en partie à cause des événements de l’Institut que je voulais te voir. J’ai besoin de savoir certaines choses, et je sais pas en qui je peux avoir confiance.» Je me mordis la lèvre inférieure. Je venais de laisser sous-entendre que je lui faisais confiance. «Et comme je sais que tu m’es redevable… Bien rattrapéEt que tu sais certaines choses. Sur… ton oncle ou je ne sais quoi. C'était un peu flou ton histoire, j'ai pas trop pigé pourquoi t'es l'homme à abattre. Je sais pas trop qui t'es au final. En tout cas... Sache que je compte pas quitter le Cercle. Je préfère te l'annoncer directement. J’ai besoin d’eux pour… Pour tu sais quoi. Mais... J’ai besoin de savoir dans quoi je m’engage, ou plutôt dans quoi je me suis engagée. Je pense que tu es bien placé pour savoir que tuer mes ennemis me fais pas peur. Mais si c'est eux qui doivent décider qui sont mes ennemis, faut que je sache à quoi m'attendre. Je sais que y'en a d'autres au sein du Cercle. Qui sont comme moi. Enfin, disons que je m'en doute. »

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Sam 27 Mar - 12:34
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Tu guettes un peu les réactions de Garnet lorsque vous évoquez l’Institut. Ça n’a pas été vraiment une surprise pour toi, mais pour elle… Vu vos échanges de la dernière fois, elle ne savait rien, elle a dû le vivre comme une trahison du cercle. D’un autre côté… c’était évident qu’ils en viendraient là. Ou peut-être que ça l’est pour toi, parce que tu l’as toujours su, mais que la plupart des gens préfèrent s’illusionner sur ce que le Blood Circle fait vraiment. Ou alors, ils se disent qu’ils restent respectables, qu’ils n’iront pas jusque-là, puisque après tout, ce sont eux les gentils. « S’en prendre à des enfants ? Mais voyons, ce sont les sorciers qui tuent nos enfants, pas l’inverse ! ». Avec la machine de propagande que leur offre le gouvernement, leur mainmise sur les différents services, ils peuvent faire ce qu’ils veulent dans l’ombre et s’acheter une belle façade. Combien, comme elle, ont déchanté en découvrant la vérité ? Combien savaient réellement ce qu’il se passait ? Mais au bout d’un moment, elle a beau jeu, l’ignorance…

Garnet baisse la tête, tu ne dis rien. Ce n’est pas la peine de l’accabler ou d’en rajouter une couche. Un « je te l’avais bien dit » n’aidera pas ; si elle est là, c’est qu’elle sait que tu as raison – ou que du moins tu ne lui as pas menti les fois précédentes sur ce sujet et que tu peux lui apporter des informations complémentaires, qu’elle ne trouvera pas ailleurs. C’est un peu ironique qu’elle se tourne vers un sorcier pour cela – mais cela te montre aussi l’ambiance qui règne au sein du Blood Circle. C’est sans doute impossible d’y manifester ses doutes ou de critiquer leurs actions. Quand tu vois à quel point Robin est obligé de faire profil bas, de jouer un rôle, alors qu’il est le fils de George Kane, de même pour Carl qui se débattait avec ses doutes et ses questions… Ils ont beau appartenir aux familles dirigeantes, elles ne seront pas plus clémentes avec eux. Pas plus que ne l’a été ton père, même si dans ton cas, c’était toi tout entier le problème, pas simplement ta façon de penser ou ton attitude.
Vos parents voulaient faire de vous des tueurs et tu es soulagé qu’aucun de vous trois n’ait pris cette route. Pour Victor, tu l’ignores mais l’emprise de ton père est telle que tu ne te risqueras pas à faire des suppositions. Évidemment, la guerre modifie la donne, mais tuer en se défendant et tuer de sang-froid n’ont rien à voir.

L’apparition d’Amber rompt le fil de tes réflexions et tu t’adaptes comme tu peux, angoissé à l’idée de commettre un faux pas. Le goûter te fournit une distraction bienvenue, c’est une préoccupation universelle et ça, tu peux gérer. Son innocence, la facilité avec laquelle elle te suit t’inquiètent. Bien sûr, la situation n’est pas simple pour elle, mais si ça arrive alors qu’elle est seule ? Mais apparaîtrait-elle dans ce cas puisque Garnet la protège ? Sans doute pas, au moindre danger, celle-ci doit reprendre sa place. Tu te sens presque criminel à l’encourager à manger avec un inconnu, mais tu ne vois pas quoi faire d’autre.

Elle mange et boit, de ton côté tu te contentes du jus de fruits. Tu n’as vraiment pas faim. Au tour des jeux ensuite. Après avoir joué un peu seule, elle te demande si vous pouvez le faire à deux, et tu te concentres dessus. Gamin, tu te débrouillais plutôt bien pour inventer des histoires, donner un peu de corps à tes jeux avec Carl ou même lorsque tu étais seul. Avec nostalgie, tu redonnes vie aux figurines, revois les photos que vous preniez avec ta mère dans vos balades. Sur un port, au creux d’un rocher perdu dans une forêt pendant une randonnée, en train de déguster une glace… elles vivaient de véritables aventures qui se prolongeaient d’une fois sur l’autre. Avec le recul, tu te rends compte à quel point tu te prenais au jeu, décidé à trouver le meilleur coin possible pour les accueillir. À quel point aussi ta mère donnait un côté ludique à ce qui était surtout la crainte qu’une image de toi se retrouve accessible.
Amber s’investit dans tes histoires, donne son avis.

— Tu préfères ? Bon, alors, c’est lui qui va être méchant ! Mais on peut être beau et méchant, tu sais ? Tu connais le prince Hans dans La reine des neiges ?

Pfiou, j’ai cru que j’allais pas trouver. Quoi qu’il en soit, tu t’adaptes et le chevalier est en route pour sauver le prince lorsque des détonations claquent. Amber crie, d’un bond tu es debout devant elle, prêt à la protéger. Tu repères immédiatement les adolescents un peu plus loin. Bande d’idiots. Des adultes sont déjà en train de leur crier dessus et ils s’éloignent. Tant mieux.

Tu laisses Garnet prendre la mesure de la situation. Les restes du goûter, les jouets au sol… Elle comprend ce qui a pu se passer. Tu restes attentif à ses réactions, lui expliques rapidement ce que tu as fait, en essayant de ne rien omettre. Elle revient sur le prénom que tu as donné, tu souris.

— Tu sais qu’elle regarde Lois et Clark ?

Pour une fois, le mensonge lui paraît approprié. Ces derniers temps, le monde est devenu bien trop petit pour que tu prennes le moindre risque. Elle rembarre ta compassion. D’accord, message bien reçu.

Tu t’assois avec elle, elle attrape la bouteille de jus de fruits. Sa remarque te tire un rire.

— Amber pensait la même chose, mais finalement en goûtant, ça allait.

Elle n’a pas l’air de changer d’avis pour sa part et repose la bouteille. Malgré tout, elle revient sur ce qui s’est passé. Tu t’étais demandé justement comment elle avait justifié ta fuite en octobre, alors que tu n’avais aucun moyen de t’en sortir seul. Tu restes assis en tailleur tandis qu’elle s’allonge. Le jour commence à décliner, tu as passé pas mal de temps avec Amber, mais de toute façon, ce n’est pas comme si tu avais quelque chose à faire après. Tu préfères encore être là à discuter que traîner dehors ou rejoindre ton squat du moment. Les soirées sont longues, sans même parler du temps qu’il te faut pour trouver le sommeil, et tu n’as pas vraiment de quoi occuper ta solitude. Tu pourrais prendre des ouvrages à la librairie, mais tu redoutes de les abîmer. À cette heure, c’est surtout la fatigue qui te tombe dessus, trop lourde, et tu te concentres sur les paroles de Garnet.
Ton don pour les conneries… des années d’entraînement. Tu serres les dents quand elle évoque leur père. Oh oui, tu vois tout à fait le genre. Comment est-ce qu’on peut infliger ça à ses propres enfants ? Tu ne comprendras jamais. Et leur mère… une fois de plus, tu mesures la chance que tu as eue ce jour-là. Non, dans un monde normal, ça ne s’appellerait pas ainsi, ce serait simplement de la décence. Quel parent digne de ce nom peut accepter de voir son enfant torturé ou tué seulement parce que d’autres le jugent différent ? Question rhétorique.

Et qui pourrait en vouloir à Garnet d’avoir choisi la violence et la vengeance ? Qui pourrait se targuer de bien s’en sortir après dix ans de sévices ? Qui pourrait lui reprocher d’avoir rejoint le Blood Circle ? Que des Mangemorts qui l’ont torturée participent tranquillement à l’Alliance tout en continuant leurs crimes à côté te révolte. Tu comprends que l’Ordre ne pouvait pas affronter deux camps à la fois, mais pourquoi serait-ce seulement au Phénix de faire des compromis ? Qu’est-ce que ça dit de vous d’accepter de vous lier à de telles pourritures ? Des réflexions qui te suivent de plus en plus depuis la discussion avec Raphaël et Nymphéa. Les poings serrés, tu réagis :

— Ce sont des ordures, tous. Vos parents, ceux qui vous ont torturées… Je ne comprendrai jamais comment on peut faire ça à des enfants, encore moins les siens, ça vaut sans doute mieux. Pour Amber… c’est l’impression que j’ai eue, qu’elle occultait tout ce qu’elle avait vécu, elle n’est pas très… méfiante.

C’est Garnet finalement qui incarne tous ces souvenirs et l’en protège, qui agit comme une barrière entre Amber et ce qu’elle ne peut pas affronter. Ça te serre le cœur. Pas de compassion, on a dit, tu ne l’exprimeras pas, mais elle est bien là.

— Je comprends que tu cherches la vengeance. Parfois, je me dis que la mort, c’est presque trop facile, en fait. Mais tant que la justice ne sera pas à la hauteur…


Non, tu ne prônes pas vraiment que chacun se fasse justice. Mais quelle punition y aura-t-il à terme pour les Mangemorts et leurs crimes ? Combien seront vraiment jugés ? Combien profiteront de s’être rachetés une attitude pendant le conflit, de l’indulgence de l’administration sorcière ? Une bonne action n’efface pas une vie de crimes.

— Ce ne sont pas eux qui t’ont rendue forte, tu l’étais déjà et c’est ça qui t’a permis de survivre à tout ce qu’ils t’ont fait.


Elle revient bientôt à l’Institut. Elle ne sait pas à qui se fier, c’est donc toi qu’elle a choisi pour répondre à ses questions. Pas dupe, tu souris en la voyant se mordre la lèvre, un peu… soulagé, peut-être, tu ne sais pas, qu’elle te fasse confiance. Elle se rattrape, explique qu’elle n’a pas l’intention de quitter le Cercle. Ce serait sans doute plus compliqué pour elle de poursuivre sa vengeance sans leur appui, même si elle ne leur est pas vraiment loyale. Quant à ton histoire… tu as toute la sienne maintenant, elle n’a que la moitié de la tienne. Mais tu ne peux pas aller plus loin.

— J’ai fait en sorte de rester flou. Il y a des points où je ne peux pas en dire davantage. Ceux qui étaient après moi ont mal pris que je leur échappe et tiennent à me le faire payer. Dis-toi que… qu’en dehors de ma proche famille, tu es celle qui en sait le plus. Je préfère garder le secret sur cette partie de mon passé et ce que je t’ai dit… c’est déjà beaucoup pour moi.

Tout en parlant, tu as l’impression de lui donner des armes contre toi. Tu as beau savoir qu’elle ne s’en servira pas, ça te met mal à l’aise. Mais quel intérêt aurait-elle à aller raconter ça à des sorciers ? Aucun d’eux de toute façon ne connaît ton ancien prénom. Le terrain devient glissant.

— Je vois bien pourquoi tu as besoin d’eux. Mais dans le fond, le Cercle n’est pas différent des Mangemorts. Ils ont exactement la même méthode, la terreur, la torture, l’éradication de l’autre et de la différence… et ils sont prêts à tout pour ça. Même à torturer des enfants ou à faire des expériences sur eux. C’est ce qu’ils m’auraient fait s’ils m’avaient eu, c’est ce qu’ils faisaient à l’Institut. Ils s’en moquent que ce soit des enfants, ou plutôt ça les intéresse pour voir comment les pouvoirs se manifestent, comment ils peuvent travailler dessus.

Une pause.

— Tous ne voient pas les sorciers comme des monstres à éradiquer, certains sont plus… modérés, mais c’est quand même la ligne dure qui l’emporte. George Kane, Robert Terry, Erebe Mackenson… aucun ne vaut mieux que les autres. Je ne sais pas si tu as des questions précises… je te répondrai autant que possible. Je ne sais pas forcément tout… mais je peux peut-être compléter ce que tu as.


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Mar 13 Avr - 3:49
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«Ils m’ont traitée comme un animal, ils ont fait de moi un prédateur.»


Lewis accepte de jouer avec moi et on fait des histoires avec les jouets, parce qu’il était pas assez bon sur le jeu d’avant. Jouer ensemble c’est mieux que l’un contre l’autre, comme ça c’est pas grave si il perd. Il propose un personnage en méchant et je proteste. Je veux pas parce qu’il est beau, donc c’est un gentil. Il me dit que si c’est ce que je préfère, on peut changer en m’en montrant un qui est moins joli.

«Oui ! C’est un méchant méchant !»

Il me dit qu’on peut être beau et méchant à la fois. Comme le prince “Anse” dans la Reine des Neiges.

«Euh… Oui mais… Il faut un méchant et y’a deux garçons qui veulent la même princesse. Et Christophe, moi je trouve qu'il est plus beau que “Anse”, même s’il sent pas bon. Il sent pas bon parce qu’il est tout le temps avec le Renne et qu’ils dorment dans la nature. Même que moi je préfère que ça soit Christophe qui se marie avec Anna parce que “Anse” il est pas si beau que ça.»

Je boude un peu parce que j’aime pas qu’on dise que j’ai pas raison, mais je continue comme même de jouer, sans trop parler. Le chevalier va sauver le prince lorsque des bruits en dehors du jeu me font peur.

Après avoir analysé la situation, je repris mon sang froid. Ce n’était que des pétards, et des merdeux. Concernant Nathan, c’était une autre histoire. Qu’est-ce qu’il s’était passé avec Amber ? Je fus rapidement sur la défensive, à ma façon, mais je compris qu’il ne s’était rien passé de grave et qu’ils avaient simplement goûté et joué ensemble. Il lui avait donné un faux-nom, pour plus de sécurité, et j’approuvais l'idée. Moins Amber en savait, et mieux ça serait pour elle. Il me révéla que la gamine regardait Loïs et Clark. Je ne comprenais pas.

«Euh… Oui ? » Je ne voyais pas où était le souci. Qu’est ce qu’il y avait de mal à ce qu’elle regarde cette sitcom ? «Je m’occupe d’une dame âgée de temps en temps. Enfin, je lui tiens compagnie plutôt. Elle regarde cette série à la télé. Je comprends pas comment Clark s’est jamais fait griller. Même un aveugle ferait le rapprochement. C’est vraiment mauvais.»

Je m’assis, pris une gorgée de jus de fruit et pestai assez rapidement sur le goût de la boisson. Bouclette s’installa à côté de moi et m’annonce que Amber non plus n’aimait pas le contenu de la bouteille, du moins jusqu’à y goûter. Je jetais un œil à la bouteille.

«Ça allait ? J’en doute. Elle voulait sûrement faire comme les grands et ne pas perdre la face. »

Je m’allonge ensuite pour pouvoir lui raconter pourquoi je protégeais autant Amber sans avoir à le regarder. C’était quelque chose qui était censé être difficile à raconter. La souffrance, la douleur. Pour moi ce n'était pas aussi dur que ça devrait l'être ; je ne retenais que la rage, de la haine et une certaine ironie. Je me positionnai en tailleur en concluant sur la fin bien trop douce de l’enfoiré que j’avais neutralisé lors de notre dernière rencontre. Nathan prit la parole et reconnut que c’était l’impression qu’il avait eu en rencontrant Amber. Qu’elle avait occulté tout ça et qu’elle n’était pas très méfiante.

«Je fais de mon mieux pour qu’elle soit à l’aise. Ça m’arrive d’avoir des moments de faiblesse et elle en profite. Mais la plus grande partie du temps, je contrôle. Concernant la méfiance… Non. Peu importe.» J’allais lui dire que ça dépendait des gens, et de leur attitude. Peu de gens s’attendaient à rencontrer une enfant dans une apparence d’adulte. Et comme tous les enfants, elle pouvait être craintive avec les inconnus tout comme elle pouvait leur accorder sa confiance pour des raisons que seule une gamine connaissait. Mais je ne comptais pas lui apprendre à connaître Amber.

Frisouille embraya sur ma quête de vengeance, et il réagit sur le fait que ce ne sont pas les sorciers qui m’ont rendue forte.

«Oh que si, détrompe-toi. En me traitant comme un animal, ils ont fait de moi un prédateur. Ils m’ont montré comment faire mal sans tuer. Ils m’ont appris à ne pas avoir peur et, surtout, ils m’ont appris la folie. »

Évidemment que j’avais conscience d’être un peu moins saine d’esprit que la moyenne. La plupart des gens étaient dégoûtés par la vue du sang. Moi ça m’exaltait. Faire couler le sang de mes victimes ne me donnait pas envie d’arrêter. Au contraire, je voulais envie de frapper plus fort, d’enfoncer ma dague encore plus loin. Je voulais entendre leurs os craquer, leur voix me supplier en gémissant de les achever.

«Mais oui, je suis d’accord sur un point : la mort c’est trop facile pour eux.»

Je changeai de sujet, en revenant sur mes raisons de le rencontrer. Je ne savais pas en qui avoir confiance et il avait une dette envers moi. Je savais cependant qu’il était recherché par le Cercle depuis bien trop longtemps, même si j’avais pas trop compris son histoire. Il m’avoua que j'étais l’une des personnes qui en savait le plus sur lui.

«Te fous pas de moi. Tu dois bien avoir des amis sorciers qui savent que t’es un Sang-de-Bourbe et pourquoi tu détestes le Cercle. Même si les détails n’appartiennent qu’à toi.» Vu la gueule qu’il me tirait, il semblerait que non. «Ou pas… »

J’haussai les épaules. Après tout, c’était son problème s’il voulait avoir des secrets. C’était peut-être plus simple pour lui, comme il était plus simple pour moi de ne pas occulter ce qu’il nous était arrivé. Ces dix années de geôle avaient contribué à ce que je suis maintenant tout comme le déni de Frisette contribuait à ce qu’il aimerait être.

«Je pige pas ce que tu cherches à cacher aux autres. T’as peut-être pas le même passé qu’eux, mais c’est pas parce que t’es différent qu’ils ne t’accepterons pas. Y’a pas que des connards chez les sorciers, y’a quelques gens bien. À toi de prouver que tu en fais partie et que tu mérites leur confiance…» Qu’est ce que je racontais ? Pourquoi je lui donnais des conseils ? «Parce que si je leur tombe dessus avant, il sera trop tard. »

Un peu sévère comme rattrapage, mais après tout, ne venais-je pas de lui dire que, quoi qu’il arrivait, je resterai membre du Blood Circle ? Il comprenait pourquoi j’avais besoin de Cercle, mais pour lui ce groupe Moldu ne valait pas mieux que les Mangemorts ; ils avaient les mêmes méthodes qu’eux. Peur. Torture. Meurtre. Sans compter le fait de s’en prendre à des enfants.

«Ne raconte pas de conneries. On est pas tous comme ça. Je veux bien admettre qu’il y en a qui ne sont pas tous blancs, mais tu ne peux pas les mettre tous dans le même bateau. C’est pas comme ces chiens de mangemorts avec leur pureté du sang. » Je crachai par terre. «J’ai vu de mes propres yeux de quoi ils étaient capables et j’ai passé suffisamment de temps en leur compagnie pour bien les connaître !»

Nathan se reprit et admit que certains étaient plus modérés. Il cita les noms de Georges Kane et Robert Terry. Je ne connaissais Erebe Mackenson que de nom.

«Tu connais Georges et Robert ? En dehors des médias et de leur réputation, je veux dire.»

J’étais mitigée à propos de Robert. D’un côté il m’avait assuré qu’il ignorait que l’Institut gardait des enfants prisonniers et qu’il était aussi offusqué que moi. De l’autre, il m’envoyait en mission avec Carl pour éliminer une famille sans enfants alors qu’il y avait un collégien dans le foyer…

«Tu sais, leurs enfants appartiennent au Blood Circle, et ils ne sont pas tous aussi mauvais que tu le penses. »

Je ne fréquentais pas personnellement les enfants de Robert. Je ne connaissais pas les frères et sœurs de Carl, ou de Robin. Mais ces deux derniers pouvaient être qualifiés de traître presque autant que moi si quelqu’un venait à savoir certaines choses à leur sujet.

«Sinon... Je sais pas trop quoi te demander… Je veux juste réduire à néant l’existence des mangemorts. Je veux planter ma dague dans la chair de mon père et qu’il me supplie de... Qu'il me supplie. Je veux juste pas semer d’autres Amber sur ma route. Le reste, j’en ai rien à foutre. Je laisse la politique pour les beaux-parleurs… »

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Tu t’occupes d’Amber comme tu peux, en espérant ne pas commettre de gaffe. Tu aurais bien aimé que Garnet te prévienne – même si tu comprends complètement qu’elle ne l’ait pas fait, tu n’aurais rien dit non plus dans le même cas, et elle ne devait pas s’attendre à ce que vous vous croisiez dans des circonstances assez paisibles pour que le changement puisse se produire. Heureusement, tu as de quoi l’occuper et tu te lances dans les histoires avec les petits personnages qu’il te reste – finalement, ça a parfois du bon de se balader avec toutes ses possessions. Par contre, tu n’étais pas vraiment prêt à débattre de la beauté des princes. Tu te plies à ses demandes, tout en rappelant qu’un joli prince peut aussi être méchant, témoin le fameux Hans de La Reine des neiges, dont Anna tombait amoureuse au premier regard. Quant au mariage…

— C’est surtout que c’est un méchant… Anna préfère épouser le gentil prince.

Elle boude un peu, mais vous continuez de jouer. Tu gardes un œil sur le temps qui passe, un peu inquiet, mais sans savoir comment ramener Garnet. Tu t’efforces de garder une allure détendue, autant profiter de cette parenthèse pour te vider un peu la tête, ne pas penser à grand-chose. Juste rester dans l’instant, ne pas trop anticiper et calculer. De toute façon, ce n’est pas comme si tu avais autre chose à faire, que quelqu’un t’attendait ou que tu avais un endroit où rentrer. Donc ici ou ailleurs, ça ne change pas grand-chose. Votre quête avance bien, le chevalier est sur le point de sauver son prince lorsque des pétards claquent à peu de distance.

Garnet et toi réagissez en même temps. Une fois établi que vous ne courez aucun danger, tu lui expliques ce qu’il s’est passé avec Amber, le faux nom que tu as donné, pour qu’elle ait toutes les informations à sa disposition. Tu mentionnes la série dont elle parlait, tu hausses les épaules devant la réaction de Garnet.

— Je trouvais ça amusant, c’est tout.


Tu as du mal à l’imaginer en train de tenir compagnie à une vieille dame, à dire vrai. Mais le Blood Circle ne doit pas vraiment rémunérer ses agents de terrain, et il faut bien vivre. Et ça permet visiblement à Amber de revenir.

— C’est comme la plupart des films de super-héros. L’héroïne qui tombe amoureuse du héros sans se rendre compte qu’elle le connaît déjà… n’importe qui comprendrait au premier coup d’œil.

Entre les masques qui ne couvrent pas toujours tout le visage, le ton des voix, l’allure générale et les mouvements… il y a des milliers d’indices. Bref, vous n’êtes pas là pour parler de ça.
Garnet n’a l’air de te croire qu’à moitié quand tu lui dis qu’Amber a fini par apprécier le jus de fruits.

— Elle n’a pas rechigné ; si elle n’avait vraiment pas aimé, elle avait plutôt l’air du genre à le dire.


Tu l’écoutes tandis qu’elle te parle d’Amber, de ce qu’elles ont vécu toutes les deux. Toute cette souffrance et cette folie. La colère de Garnet, sa haine aussi envers les Mangemorts. La façon dont Amber et elle alternent. Vu la vie qu’elle mène, c’est logique qu’elle soit là le plus souvent. Tu as du mal à imaginer ce que ça fait de se retrouver dans un endroit complètement inconnu, sans savoir comment ni pourquoi tu y es allé. Sans parler des trous dans ta mémoire, pendant les heures de présence de l’autre, sans avoir aucune idée de ce qui a bien pu se passer – ce qui angoisse le maniaque du contrôle en toi. Amber n’a pas trop eu l’air de s’en soucier, acceptant la situation comme elle se présentait. Tu ne sais pas comment Garnet le ressent. Elle élude quand tu mentionnes le peu de méfiance d’Amber, tu comprends qu’elle n’ait pas envie de tout te dire à ce sujet.

Elle te reprend lorsque tu dis qu’elle était déjà forte avant que les Mangemorts ne s’en prennent à elle. Elle le reste pour toi, on ne peut de toute pas façon pas traverser une telle souffrance et en sortir indemne. Toute sa situation n’a rien de ce qu’on pourrait appeler « normal », tu l’as vue tuer, torturer et insulter ses ennemis, la mort du mangemort en avril, noyé dans son sang, n’avait rien de propre. Ce n’est pas pour autant que tu jugeras.

— Ils ont « créé » leur propre ennemi, ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes.

Tu mimes les guillemets avec les doigts. Quant à la mort, c’est trop rapide et définitif par rapport aux crimes commis, mais tu ne vois pas non plus la torture lente comme alternative. C’est sans doute idiot de croire à une justice impartiale dans ce contexte… mais c’est ce qu’il y aurait de mieux, de ton point de vue.

Garnet tique quand tu lui apprends que malgré les lacunes qui restent dans l’histoire que tu lui as racontée, elle fait partie des rares qui savent une partie de la vérité. Tu grimaces en l’entendant, elle se reprend.

— Oh, ils savent que je suis un sang-de-bourbe, je ne pouvais pas le cacher, et il n’y a de toute façon aucune raison d’en faire un secret. Je n’en ai pas honte. Mais je n’ai jamais rien dit de mes soucis avec le Cercle. Pour ne pas avoir besoin d’entrer dans les détails, ni attirer la méfiance.

Tes bras entourent tes genoux relevés tandis que Garnet – Garnet ! – t’explique qu’il y a des gens bien chez les sorciers, et ça te tire un sourire – et un soupir. Mériter la confiance de tes amis… vaste sujet. C’était plus simple lorsque tu n’en avais pas. Mais aujourd’hui, tu ne sais pas ce que tu ferais sans eux. Tu serais sans doute déjà mort. Sa dernière phrase te tire un rire.

— C’est les mangemorts que tu traques et j’ai assez d’estime de moi-même pour ne pas chercher mes amis parmi eux. Il y a énormément de gens bien chez les sorciers, c’est même la majorité… Mais je n’ai aucune certitude qu’ils m’acceptent une fois au courant et je ne veux pas les perdre.

Et ça me terrifie. Ça ne te ressemble pas de t’épancher ainsi. D’évoquer ce qui est une de tes plus grandes craintes : que tes amis apprennent la vérité à ton sujet et te rejettent – que ce soit à cause de tes liens avec le Blood Circle ou parce que tu leur as menti pendant des années. C’est peut-être la discussion avec Abigail qui a modifié quelque chose – cette soirée où tu as été si près de craquer, parce qu’elle t’a offert tout ce dont tu avais besoin, de la compréhension sans t’ensevelir de questions, et un endroit où te réfugier, te reposer en sécurité, comme un abri dans la tempête. Elle a saisi ta détresse, tes blessures, ta vulnérabilité, tu as abaissé une partie de tes défenses, et même si tu ne t’es pas livré, ça t’a fait plus de bien que tu l’imaginais. Et visiblement, tu n’as pas réussi à tout barricader de nouveau.

— Il y a des personnes à qui je mens depuis des années, je ne peux pas faire marche arrière. Et je sais très bien que ça fait de moi le salaud de l’histoire, que j’abuse de leur amitié en étant incapable de leur en parler. Que ma propre amitié ne vaut pas grand-chose à ce titre.

Tu ne comprends toujours pas ce déclic qui pousse à se confier. Ce qui s’apparente globalement à un saut dans le vide, avec un parachute qui a 90% de chance de ne pas s’ouvrir. Aucune certitude, juste de la confiance, de la foi en l’autre. Tu n’y arrives pas. Il y a tellement de choses, de couches de mensonge. De dissimulation. Le Blood Circle n’est qu’une partie du problème. Et s’ils te tournent le dos ? Tu le mériterais mille fois. Mais tu ne le supporterais pas. C’est lâche et c’est égoïste, c’est pathétique, mais tu n’as pas assez de force pour agir autrement.

À tes yeux, Blood Circle et Mangemorts sont les deux faces de la même pièce. Une position que Garnet récuse aussitôt. Elle défend le Cercle – logique, en un sens. C’est plus facile de s’aveugler sur la réalité.

— Garnet… Le Blood Circle fait exactement la même chose que les Mangemorts. Tu as des mangemorts qui sont modérés aussi, tous ne versent pas dans le meurtre et la torture, mais ça ne les empêche pas d’adhérer à l’idéologie du sang-pur. Et tous les membres du Blood Circle ne tuent pas, mais pour l’immense majorité, ils pensent que le monde se porterait mieux sans les sorciers.

Ton regard ne quitte pas le sien.

— Ta propre famille t’a… jouée et donnée aux Mangemorts qui t’ont torturée parce que tu es née Cracmolle chez des sang-pur. Retourne la situation maintenant. Si un sorcier naissait dans une famille impliquée dans le Blood Circle, qui croit dans leurs idées, choisis qui tu veux parmi ceux que tu connais, je ne parle pas que des fondateurs… à ton avis, qu’est-ce qu’il se passerait ? Tu crois vraiment que les siens l’accepteraient ? Qu’ils ne le verraient pas comme un monstre, une abomination à éradiquer, une erreur ? Je ne parle même pas de l’humiliation et de la souillure que ça apporterait à la famille. Mais tu crois qu’ils ne livreraient pas cet enfant aux laboratoires, tu crois qu’ils ne l’utiliseraient pas comme cobaye pour leurs maudites expériences ? Sincèrement ?

Tu t’efforces de garder une voix calme, mais tu serres les poings.

— L’Institut… ce n’était pas un hasard, une erreur ou juste quelques personnes au courant. Vu la taille, il y avait forcément plein de monde au courant. Des gens qui ont choisi de s’aveugler ou pas, mais ce n’est pas la question. Il faut du monde pour surveiller les prisonniers, du monde pour les étudier, pour défendre l’endroit. Pour capturer les sorciers aussi, adultes et enfants. Ça non plus, ce n’était pas des erreurs, des dysfonctionnements. Pas à cette échelle. C’est quelque chose qui a été décidé, organisé. C’est juste… le vrai fonctionnement du Blood Circle. Tu ne me feras pas croire qu’ils n’ont jamais envoyé personne chez des familles sorcières avec des enfants.

Garnet revient sur les fondateurs. Une hésitation, tu avances toujours sur un fil fragile.

— Oui, je les connais. Un peu. Ce sont tous… des fanatiques et des tueurs, chacun à sa manière. Je ne sais pas ce que tu sais d’eux, si tu les as côtoyés… Ce n’est pas anodin non plus que ça ait été des religieuses qui s’occupaient des prisonniers, c’est le domaine de Robert Terry, il a toujours été très investi dans la religion à côté de son activité de chirurgien. Il considère l’éradication des sorciers comme une mission divine. Kane présente bien, mais il ne vaut pas mieux. Pareil pour Mackenson. S’en prendre à des enfants ne leur pose aucun problème.

Ta mère a conforté tes souvenirs d’enfants, t’en a appris davantage à leur sujet que tu ne pouvais le comprendre à l’époque. George Kane était forcément au courant pour toi. C’est sans doute le cas d’Erebe Mackenson aussi, qui n’a pourtant pas hésité à faire croire à son fils que tu étais mort et qu’il devait faire son deuil de son ami.
Justement, Garnet évoque le cas des enfants des trois familles de fondateurs. Tu le sais, pour Carl et Robin. Mais tu ne peux pas les trahir, même si Garnet n’a aucun intérêt à répéter un mot de cette conversation. Tu connais moins les enfants Terry. Et il y a Victor, bien sûr. Tu doutes qu’il ait bien tourné sous l’emprise de votre père. C’est le plus grand regret de ta mère, de ne pas avoir pu vous embarquer tous les deux.

— Je ne parle que des parents. Pour les enfants… c’est une bonne chose alors, ça laisse de l’espoir pour l’avenir, même si j’imagine qu’ils doivent être très prudents. Leurs parents n’admettraient jamais qu’ils ne partagent pas leurs idées, ils les ont élevés pour prendre leur suite.

Tu comprends son envie d’éradiquer les mangemorts. Sa haine contre son père aussi.

— Je te comprends. Vraiment. Je ne supporte pas que les enfants subissent les horreurs des adultes. Parfois, je me dis que ce serait bien que les plus fanatiques des deux camps s’entretuent tous, ça éclaircirait le terrain et ça permettrait d’avancer dans la bonne direction. Il y a beaucoup de sorciers qui souhaitent la disparition des mangemorts, qu’ils n’occupent plus de place dans notre société.

Tu laisses passer quelques instants.

— Tu as déjà pensé à l’après ? Quand les mangemorts auront été mis hors d’état de nuire et que tu auras retrouvé ton père ?



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Bien… J’avais repris le contrôle, analysé le danger et compris que tout allait bien. Tout allait bien, excepté le fait que Nathan avait fait la rencontre de Amber. Après une suite d’échanges, je finis par comprendre qu’il avait joué les babysitteurs avec elle. J’étais plutôt reconnaissante qu’il se soit occupé d’elle, à en juger par les accessoires qui traînaient, ici et là, ainsi que par le contenu du goûter, Amber semblait avoir passé un bon moment. J’estimais lui devoir des explications ; il avait quelques informations sur mon passé, j’allais lui en dévoiler davantage. En tant que sorcier, il ne portait pas le Blood Circle dans son cœur, et c’était quelque chose que je pouvais comprendre. J’espérais cependant qu’il comprenne mon aversion pour les Mangemorts et leur philosophie du sang-pur. J’espérais qu’il comprenne, et qu’il valide, même si je n'assumais pas de vouloir ça. Je le repris lorsqu’il affirma que j’ai été forte. Je n’étais pas forte, je le suis devenue. Ma haine pour eux, le mal qu’ils nous ont fait et l’analyse de leurs méthodes ont fait de moi la femme que je suis aujourd’hui. Si j'étais forte, c’était grâce à eux. Bouclette se reprit en disant que les Mangemorts avaient créé eux-mêmes leur ennemie, et qu’ils ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes.

«Ouais… Ils récoltent ce qu’ils sèment.»

Une fois qu’on eut fait le tour sur le sujet, Nathan finit par lâcher qu’en dehors de sa famille proche, j’étais celle qui en savait le plus sur lui. Qu’il gardait des terribles secrets pour beaucoup trop de gens. Je pensais qu’il se fichait de moi, qu’il me racontait encore des cracks, mais lorsque je le contredis en affirmant que ses collègues sorciers devaient bien en savoir plus que moi, son visage me semblait plutôt révélateur. Je ne comprenais pas ce qu’il cherchait à cacher aux sorciers, j’ai appris en côtoyant Ludivine qu’il n’y avait pas que des raclures chez eux. Il me répondit qu’il n’avait jamais parlé de ses soucis avec le Cercle, pour ne pas à avoir à raconter les détails ou attirer la méfiance. J’explosai de rire. Il ne se laissa pas abattre et continua en affirmant que si c’était aux mangemorts que je m’en prenais, il y avait peu de chances que je tue ses amis.

«Ça c’est ce que tu crois. Tu penses vraiment que je peux m’offrir le luxe de faire du cas par cas ? Les sang-de-bourbes et les sang-mêlé d'aujourd'hui seront les ancêtres des sang-purs d'après-demain. Le problème, c’est la Magie elle-même. La Magie, cette source de pouvoir. Ça vous monte tous à la tête, c’est comme… C’est comme un genre de poison. Je ne dis pas que les Moldus sont mieux. Je suis persuadée que beaucoup de membres du Blood Circle tueraient pour avoir accès à un tel pouvoir. » Je regardai Frisette qui avait entouré ses bras autour de ses genoux. «Tu dois peut-être te penser spécial, important. Puissant peut-être. Parce que tu es issu d’une famille de moldus et que tu es né avec des pouvoirs. Tu penses que tu as eu de la chance. Conneries. Ça t’empoisonne l’esprit, ou ça le fera. Tu te facilites la vie avec la magie, mais le jour où elle ne sera plus là, tu ne seras rien. La plupart d’entre vous, sans votre baguette, ou privé de vos pouvoirs, vous n’êtes plus rien. Vous êtes dépendants de cette merde et ça vous rend misérable lorsque vous en êtes privés. Les gens bien le resteront même sans pouvoir, l'inverse est moins sûr.»

Les mots étaient durs, mais il fallait qu’il comprenne que les choses étaient bien plus linéaires que ce qu’il pensait. Il avait probablement raison sur au moins une chose. Le Blood Circle et les Mangemorts se valaient dans leurs idées et leurs méthodes. Plus je travaillais pour le Cercle, et plus je le comprenais. Cependant, le Cercle proposait une alternative d’avenir pacifique, pour peu que les sorciers coopéraient. La conception d’un Sérum qui neutraliserait les pouvoirs des sorciers. Il n’était toujours pas au point pour agir à long terme mais… Mais si ça fonctionnait, on pourrait tous vivre sur un pied d’égalité. On pourrait vacciner les populations, et le Monde ne serait plus gangrené par cette foutue Magie qui nous pourrissait la vie. Il n’y aurait plus de Mangemorts qui torturerait de petite fille, et plus d’enfants sorciers capturés par le Cercle.

«Écoute… Je te demande pas de partager mon point de vue sur le sujet. Tôt ou tard, tu sauras que j’ai raison. Si tu tiens à tes amis, et s’ils tiennent à toi, vous vous accepterez avec ou sans pouvoir, mais surtout quel que soit votre passé.»Je fis une courte pause avant de reprendre en riant. « Putain… T'es sacrément con quand même... Vous êtes des Sorciers, et on est des Chasseurs de Sorciers. Par définition, vous avez des soucis avec le Blood Circle. Ils peuvent pas te juger pour ça, et si c’est le cas, c'est qu'ils te méritent pas. C’est pas la Magie qui te rend fort, c’est ta différence. T’es comme moi, t’as su survivre dans un milieu qui t’es hostile. T’as besoin de personne, t’as pas à vivre dans la peur, parce que t’as été capable de survivre au pire… T'ain j'y crois pas. Et c'est moi qu'on traite de folle ?»

Tout ce que je pouvais dire ne semblait pas avoir plus d’impact que ça sur sa manière de penser. Dans l’immédiat en tout cas. Il me répondit qu’il mentait depuis trop longtemps à ses amis, et qu’il ne pouvait plus faire marche arrière. Je ne parvenais pas à comprendre pourquoi il avait commencé à leur mentir. Pour ma part, j’avais jamais caché mon statut de Cracmol aux autres membres du Cercle, ni ce que les Mangemorts m’avaient fait. Je n’irai pas jusqu’à dire que je suis quelqu’un d’apprécié ou respecté, mais en tout cas ils m’acceptaient pour ce que je suis. Je n’étais pas une sorcière, mais je n’étais pas une moldue non plus. J’étais une abomination et le Cercle a fait de moi l’une des leurs malgré tout. Frisouille avait beau tenter de me convaincre que les mangemorts et le Blood Circle étaient les mêmes, je savais qu’il avait tort. J’ai bien vu les réactions de certains membres du Cercle, et surtout, j’ai suffisamment côtoyé les mangemorts pour savoir que ce n’était pas la même chose. Mais le sorcier ne se laissa pas abattre, il me parla des enfants. Que se passerait-il si des enfants naissaient dans une famille impliquée dans le Blood Circle, qui adhérait à leurs idées ? Est-ce que l’enfant serait accepté en tant que tel ? Qu’est ce qu’il se passerait ? Il revenait sur l’Institut en évoquant les enfants et les expériences sur eux. Le coup de grâce fut lorsqu’il évoqua le fait “d’envoyer” quelqu’un chez des familles sorcières contenant des enfants. Je me sentais visée.

«Tais-toi ! Ferme la, tu ne sais rien Jean-Neige ! »

Et même s’il parlait par expérience, car j’avais bien compris qu’il faisait référence à sa propre histoire, il était loin de la vérité. Tous les membres du Blood Circle n’étaient pas des fanatiques. J’étais loin d’être la seule à ne pas cautionner certaines actions du Cercle. Il adit toutefois que certains étaient plus modérés, mais il insista sur le fait qu’une grande majorité étaient du côté fanatique, pour ne citer que les membres fondateurs. J’étais surprise qu’il les nomme comme s’il les connaissait. Je décidai donc de le relever en lui demandant ce qu’il savait d’eux. C’était assez troublant, il prétendait les connaître “un peu” mais il semblait assez bien renseigné sur Robert Terry. Il savait que la famille Terry était très investie dans la religion et que le fait que ce soit des religieuses qui s’occupent des prisonniers n’était pas le fait du hasard. Pour Mackenson, je n’avais pas d’élément de comparaison.

Franchement, je ne savais pas quoi faire de ces informations. Monsieur Terry m’avait pris sous son aile, et même s’il y avait eu quelques quiproquos entre nous, et qu’il ne cachait pas sa haine des sorciers, j’étais persuadée qu’il ne s’en prendrait pas à des enfants. C’était probablement contre la volonté du Seigneur d’agir ainsi, et la mission qu’il s’était confiée, toute Divine qu’elle était, ne pouvait pas aller à l’encontre de ce Dieu… Je détournais la discussion pour évoquer le cas des descendants des membres fondateurs. Ils ne suivaient pas tous rigoureusement les traces de leurs parents. Carl Mackenson n’avait pas l’air d’adhérer aux idées de sa famille, il en allait de même avec Robin, qui semblait être moins courageux et tête brûlée qu’il le laissait croire. Ce que je prenais pour une faiblesse il y a quelques mois était peut-être en fait une preuve de sagesse.

Rien ne pouvait faire changer d’avis Frisouille sur le sujet. Même si la future génération du Blood Circle s’annonçait être plus tolérante que l’ancienne, il n’en démordait pas. Les enfants du Blood Circle auraient été élevés pour tuer et haïr tous les sorciers. Dans ce cas, pourquoi Robin avait peur d’appuyer sur la détente ? Pourquoi Carl m’avait aidé à protéger cette famille ? Et je suis sûre qu’en cherchant, j’en trouverais d’autres. Il avait tort. Chez les mangemorts, il n’y avait aucune exception, ils étaient tous pourris. Tous des pourritures. Tous. Tous sans exception. Que ce soit les grosses têtes ou leurs descendants. Ils devaient mourir, mais lentement. Très lentement..

Il prétendait me comprendre. Que lui non plus il ne supportait pas qu’un camp, ou l’autre s’en prenne à des enfants, et que parfois il aimerait que le Blood Circle et les Mangemorts s’entretuent pour purifier le monde.

«Sérieusement… Rien que ça ?»

On dirait pas comme ça, mais c’était un violent le petit Frisouille… Qu’est ce que ça voulait dire avancer dans la bonne direction ? Il ne se laissa pas distraire par ma remarque et ajouta que beaucoup de sorciers souhaitaient la disparition des mangemorts, qu’ils n’aient plus autant d’importance dans la société.

«Une grande partie des sorciers hein ? Et ils attendent quoi ? J’ai pas l’impression que ces pourritures aient été dérangées plus que ça dans leur fonctions… »

Il pouvait essayer de me reprocher la même chose. Dire que personne n’essayait d’arrêter le Blood Circle, que les adeptes se contentaient d’obéir aux ordres et de massacrer des sorciers. Il n’aurait pas entièrement tort… C’était quand même bien plus pratique quand je devais tuer sans état d'âme ; mais maintenant, c’était différent. Il aurait partiellement raison ; mais encore une fois, ce n’était pas comparable. Même si nous avions le gouvernement anglais de notre côté, le Cercle n’avait pas l’unanimité de la population et même au sein du groupe je sentais bien qu’il y avait des dissidences. Les gens avaient peur des sorciers, mais malgré ça il y a de moins en moins de personnes qui soutenaient nos actions et de plus en plus qui jugeaient au cas par cas.

Le souci dans cette discussion, c’était que je sentais bien que je tournais en rond dans mes réflexions. C’était toujours les mêmes choses qui ressortaient dans mes pensées. Les méchants mangemorts, le Blood Circle assez modéré. J’étais venue pour en savoir plus sur le Cercle, et au final je réfutais tout ce qu’il me disait. Je ne voulais pas le croire. Pourtant, il y avait des choses auxquelles il était bien plus renseigné que moi. Qui était-il ? Comment pouvait-il en savoir autant sur Robert ou Mackenson Senior ? Un ange passa, puis finalement il me demanda si j’avais pensé à l’Après. Quand il n’y aura plus de mangemorts, que j’aurais retrouvé ma famille.


«L’après ?» Je réfléchis un instant qui sembla durer une éternité. «Pas vraiment… Je pense qu’il y aura toujours des mangemorts… Ils porteront juste un autre nom… Je n’exagérais pas en disant que la Magie était mauvaise. Tant que ce truc existe, il y aura toujours des gens qui se croiront au-dessus des autres à cause de ça.» Je repensais aux créatures magiques dont Ludivine s’occupait. «Je ne dis pas, y’a certaines choses utiles dans la Magie, mais c’est quelque chose qui devrait être plus contrôlé que ça. La Magie n’est pas Essentielle, elle ne devrait pas être accessible sans attestation à tout le monde, il y aurait trop d'abus possibles. » J’eus un petit rire. «Regarde moi. Je suis une sang-pur, dépourvue de magie et si on ne m’avait pas barré la route, j’aurais eu une vie bien moins mouvementée. J’aurais pu vivre normalement.» J’avais conscience de ne pas répondre à sa question. je finis par lâcher dans un soupir. «Non, je n’y ai pas vraiment pensé. Pour moi il n’y a pas d’après. Mais… Dans l'hypothèse où… il n’y aurait plus de mangemort…  Et que je parvienne à retrouver la maison de mes parents, malgré le peu de souvenirs que j’en ai… Et que je mette la main sur ce qu’il reste de ma famille… Et que je fasse ce que j’ai à faire… J’imagine que… » Long silence. «J’imagine que Amber pourrait reprendre sa vie… »

Et pour cause, j’avais bien remarqué que Amber avait tendance à se manifester dans les moments de calme. Pendant toutes ces années chez les mangemorts, les moments de calme étaient pour ainsi dire inexistants, ou presque. J’avais conscience qu’un jour au l’autre, je risquais de ne plus pouvoir veiller sur elle. Mais si cela devait arriver, c’était qu’elle était enfin en sécurité et qu’elle n'avait plus besoin de moi. Cependant… Les véritables questions que je me posais parfois… C’était… Suis-je vraiment vivante ? Est-ce que j’existe ? Vivre, c’est prouver qu’on vit ?

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When you close your eyes and take a peek
« j'espère que ça ira When you close your eyes and take a peek, the truth is easy to see ☺ Eirian Howl ☻ 8298856 »
Rassuré de ne pas avoir commis de gros impair avec Amber, tu y vois plus clair avec les informations données par Garnet. Une situation qui n’est simple pour aucune des deux. Vous revenez rapidement au but de cette rencontre. Mais autant tu comprends sa haine des Mangemorts et sa volonté de les éradiquer, autant… eh bien, le Blood Circle n’est pas plus propre qu’eux en la matière. Alors, évidemment, c’est normal qu’elle les ait rejoints, ils sont le moyen le plus rapide d’obtenir sa vengeance et d’être un peu protégée. Mais dans le fond, ils ne valent pas mieux que les fanatiques sorciers et tu espères le lui faire comprendre – non pour briser ses illusions, mais pour qu’elle sache pleinement dans quoi elle s’embarque. Mais elle n’a pas l’air disposée à t’écouter sur le sujet. Chacun d’eux crée ses propres ennemis ; les mangemorts sont les seuls responsables de la haine de Garnet – et tu ne peux pas lui reprocher d’avoir choisi ce chemin après tout ce qu’elle a traversé. Toi, tu essaies encore de prendre une autre route, mais tu n’as pas subi les mêmes choses. La protection de ta mère t’a épargné le pire de ce côté-là.

Malgré toi, tu te confies plus que tu ne l’aurais imaginé. Tous ces secrets que tu gardes depuis des années, convaincu que les avouer signerait de sérieux ennuis dans le monde sorcier. Ton père ne s’est jamais caché d’avoir tué des sorciers, certains doivent connaître son nom et vouloir se venger. Sans même parler du fait que tu viens du Blood Circle, alors que le conflit prend des proportions de plus en plus alarmantes. Toute ton attitude peut suffire à te désigner comme un espion, une arme du Blood Circle infiltrée jusque dans l’Ordre. Qui pourrait croire à ce que tu avancerais ? Qui pourrait l’accepter ? Tu as déjà beaucoup trop perdu pour tolérer que ta vie explose de nouveau. Et si les sorciers se retournent contre toi, tu n’auras vraiment plus aucun endroit où aller, ce ne sera qu’une question de jours avant qu’eux ou le Cercle te mettent la main dessus. Tu es fatigué de fuir et de mentir, mais c’est tout ce qui te maintient en vie – si ça a encore vraiment un sens.
Tes confidences tirent un rire à Garnet. Évidemment. Elle assume, elle. Le Cercle sait d’où elle vient, quelle est sa vraie nature – et ils s’en moquent du moment que cela sert leurs plans. Elle n’a pas de pouvoir, c’est le plus important pour eux.
Ses propos suivants te font hausser les sourcils. Le luxe du cas par cas ? Mais si elle ne le fait pas, elle ne vaut pas mieux que ceux qu’elle combat.

— Tu le fais déjà, Garnet, sinon on ne serait pas là en train de discuter. Les enfants, les nés-moldus… tu fais la distinction. Ceux que je t’ai vue tuer étaient bien des mangemorts. Si tu ne prends pas ce luxe-là… tu es comme les fanatiques des deux camps. Et les nés-moldus comme l’immense majorité des sang-mêlés n’élèvent pas leurs enfants dans l’idéologie du sang, ça n’a aucun sens pour nous. Le monde sorcier change de ce point de vue. Lentement. Mais ça avance.

Tu ne t’attendais pas à ce qu’elle considère la magie comme un poison. Tu hausses les épaules.

— Ça n’a rien d’un poison. C’est un outil, comme la technologie qu’utilisent les moldus. Le tout, c’est de choisir l’usage qu’on en fait, bon ou mauvais. Pas besoin de magie pour être assoiffé de pouvoir et vouloir dominer les autres, l’histoire est peuplée de ce genre de personnes. Comme tu dis, le Blood Circle est prêt à tuer pour davantage de pouvoir, qu’ils prennent celui des sorciers ou qu’ils veulent asseoir leur domination sur eux.

Spécial, peut-être. Mais important, puissant ou chanceux ? C’est à ton tour de rire franchement, ça ne sonne pas très joyeux, mais ça faisait un moment que tu n'avais pas ri. La magie a ruiné ta vie. Alors, certes, tu es plutôt content de ne pas être devenu un tueur de sorciers, mais au prix de tout ce que tu as traversé ? Tu as accepté ton pouvoir, il fait partie de toi maintenant, mais il t’a fallu des mois pour cela, pour te convaincre que tu n’étais pas un monstre. Chanceux. Le destin s’amuse plutôt à te plonger dans les ennuis jusqu’au cou. Tu n’es pas naïf, tu te doutes bien que pour certains nés-moldus, ça doit apparaître en effet comme un signe de puissance, les désigner comme des sortes de surhommes… Les mangemorts le pensent aussi, c’est bien sur cela que repose leur idéologie. Tu es l’exception qui confirme la règle, en quelque sorte.

— Merci pour le fou rire, mais c’est raté : je ne suis ni important ni chanceux. C’est même plutôt le contraire, la magie a bouleversé une bonne partie de ma vie, pas toujours en bien. Mais même si je suis un cas particulier de ce point de vue-là, la magie ne nous empoisonne pas l’esprit. Ou pas plus que ne le font l’argent et le pouvoir chez les moldus. J’ai passé la moitié de ma vie sans baguette, je ne m’en sers pas toujours l’été… je n’ai aucun risque d’oublier ce que ça fait de vivre sans. Et en dehors des sang-pur, on est beaucoup à être capables de mener une vie sans magie. Évidemment que ça nous fait du mal si on en est privé, elle fait partie de nous… mais on n’en est pas aussi dépendants que tu le penses. Avec et sans pouvoir, il y a des gens bien. C’est ce qu’on choisit de faire avec ce qu’on a, qui montre si on est quelqu’un de bien ou pas. Pas le simple fait de le posséder.

On peut très bien vivre avec une main en moins, ce n’est pas pour autant qu’on en a envie ou que c’est particulièrement agréable. Et relier la magie à la soif de pouvoir… c’est un outil comme la technologie ou les armes chez les moldus, rien d’autre. Les Blood Circle et les Mangemorts se valent dans leurs désirs de domination de la société, d’éradication de l’autre. La magie n’est qu’un prétexte. Tu espères toujours que les deux mondes puissent apprendre à coopérer et vivre ensemble, que technologie et magie se complètent pour faciliter la vie de tout le monde. Tu connais plusieurs sorciers qui utilisent des téléphones portables, on pourrait imaginer de relier des cheminées moldues au réseau de poudre de cheminette, ou des choses équivalentes. La paix prônée par le Cercle et les serviteurs de l’Augurey n’en est pas vraiment une. Quant à l’idée que les scientifiques moldus parviennent à créer une version définitive du sérum… tu espères qu’elle ne se concrétisera jamais. Ta magie a beau t’avoir fait souffrir, tu n’as pas envie de la perdre. Ça aurait existé dans ton enfance, tu aurais sans doute sauté dessus, ravi de te débarrasser de tes pouvoirs, mais maintenant ? Hors de question. Tu ne peux pas renier ta nature.

Tu hausses de nouveau les épaules quand Garnet souligne que tes amis pourront t’accepter quel que soit ton passé. Tu n’en es pas sûr. Pas en ayant été si proche du cercle des Kane. Ça peut paraître paradoxal que tu te sentes toujours lié à l’organisation, comme si tu en faisais partie, alors que tu as passé plus de la moitié de ta vie à les fuir. Mais ta famille en vient, leur façon de penser a conditionné toute ton enfance. Ça reste tes origines, ton histoire. Ton père et ton frère sont là, en face.  Mais évidemment, Garnet n’a pas tous les éléments. Ils ne te méritent pas… Non, c’est toi qui ne les mérites pas, qui passes ton temps à les manipuler. Ses dernières phrases te serrent le cœur, parce que oui, c’est ce que tu devrais être capable de faire. Survivre seul, sans avoir besoin de l’aide de personne, sans avoir peur – au lieu de redouter qu’on te mette la main dessus. C’est pour cela que ta mère t’avait entraîné.

— C’est… un peu plus compliqué que ça. C’est surtout moi qui ne les mérite pas.

Ça ne doit pas avoir beaucoup de sens présenté comme ça, mais tu ne veux pas en dire trop non plus, ça dépasse la seule opposition sorciers et chasseurs de sorciers. Comme ton père n’a plus vu que le monstre sorcier en toi une fois au courant, ils ne verraient que ton côté Blood Circle.

— Tu es bien plus forte que moi. Tu es arrivée à ne plus avoir peur, à dépasser le pire. Je l’ai moins vécu que toi et pourtant je redoute toujours que le Blood Circle me mette la main dessus, ça conditionne une bonne partie de ma vie, je mens pour qu’ils aient le moins de chances possible de me retrouver, le moins de pistes possible… Je suis un survivant, d’accord, mais au fond, je ne fais que ça, survivre. Toi, tu as réussi à aller au-delà d’une certaine façon.


Même si, certes, elle est surtout tournée vers la vengeance. Au moins, le Cercle est visiblement au courant de son identité, elle n’a pas besoin de leur cacher qui elle est, elle peut vivre en étant elle-même. Mais sa famille ne la recherche pas. C’est là que réside la différence. Tu aurais peut-être pu avoir une existence plus stable sans la conscience aiguë que ton père ne renoncerait jamais à te retrouver et que tu devais rester caché.

Vous revenez sur les Mangemorts et le Cercle, tu soulèves de nouveau la question des enfants, des familles visées. L’Institut. Ton propre cas, enfant d’une famille impliquée dans le mouvement. Les expériences encore et toujours, les descentes dans les familles identifiées. C’était déjà le cas avant, tu ne vois pas pourquoi le Cercle se serait arrêté en si bon chemin. Tes souvenirs sont vagues, tu n’as jamais vraiment interrogé ta mère sur les exploits de ton père et des autres, mais tu sais. Tuer des enfants ne les dérangeait pas – les balles qui te visaient n’avaient rien de faux. Ils ne cherchaient peut-être qu’à te blesser, mais ça ne leur faisait ni chaud ni froid de tirer sur un gamin. Tu en portes encore les cicatrices. Garnet semble piquée au vif par tes remarques, te demandes de la boucler.

— Oh si, je sais et tu le sais aussi bien que moi sinon tu ne me demanderais pas de la boucler. Refuser la vérité ne te mènera nulle part. C’est leur fonctionnement, ça a toujours été leur fonctionnement. Que tu ne cautionnes pas tout ne les empêche pas de faire tout ce qu’ils veulent. Les sorciers ne sont pas des êtres humains pour eux, juste des monstres, alors à leurs yeux, ils peuvent tout nous faire, les enfants n’en sont pas vraiment. Ils ne sont pas tous comme ça, mais les plus impliqués sont des fanatiques qui veulent l’éradication de tous les sorciers, de même que certains mangemorts veulent l’éradication des moldus. Tu as bien vu ce qu’était l’Institut, tu ne peux pas le nier. Un truc aussi important ne se fait pas dans un coin sans que personne ne le sache, surtout les dirigeants. Et vous étiez nombreux à le défendre. Je… je comprends que le Cercle soit important pour toi, qu’ils t’aient accueillie quand tu as fui les mangemorts… mais ça n’efface pas ce qu’ils font à côté.

Tu appuies tes propos en mentionnant les fondateurs. Tu es sur une corde raide, tu ne sais pas vraiment à quel point leurs vies sont connues au sein du cercle. Difficile d’oublier que tu as joué avec leurs enfants. Ta mère t’a aussi briefé au sujet des parents quand tu as grandi, pour que tu aies bien conscience de quel genre d’hommes il s’agit. Elle t’a partagé ses souvenirs d’eux. Des ordures, tous autant qu’ils sont. Heureusement que leurs enfants sont différents – enfin, tu ne connais pas vraiment ceux des Terry, mais du côté de Carl et de Robin, tu as l’espérance qu’ils parviennent à changer les choses. Tout en souhaitant qu’il ne leur arrive pas malheur. Tu ignores si les parents de Carl savaient à ton sujet et s’ils ont sciemment fait croire à leur fils que tu étais mort ; tu ne l’espères pas pour lui, mais si c’était le cas… tu ne serais pas surpris.
Il doit y avoir la même chose chez les mangemorts, certains qui se rebellent contre leurs parents, qui arrivent à prendre de la distance, malgré le danger. Qu’est-ce que c’est, ces familles où les enfants redoutent de se faire tuer ou torturer par leurs propres parents ? Où le fait de penser par soi-même entraîne ce genre de conséquences ? Comment est-ce que quiconque peut cautionner ça ?
Cette conversation ne suffira peut-être pas à faire changer Garnet d’avis, mais elle l’aidera peut-être à réfléchir, à prendre du recul. Tu l’espères du moins.
Ce serait plus simple si les plus fanatiques pouvaient s’entretuer, Garnet marque sa surprise quand tu lui en fais part.

— Bah, écoute, c’est ce qu’ils veulent. Ils nous débarrassent les uns des autres et on peut repartir sur de bonnes bases.

Pratique, simple et efficace. Elle marque un point sur le fait que les mangemorts sont toujours en place ; difficile de déloger les anciennes familles qui ont l’argent et le pouvoir. Comme le reste, ça évolue. Lentement.

— Il y a des changements. Je sais que ça prendra sans doute encore longtemps avant que les anciennes familles perdent leur place ou qu’au moins, on arrive à quelque chose de plus équilibré, mais au moins ça bouge. C’est comme partout, c’est plus confortable quand il y a juste à suivre au lieu de prendre les choses en main.

Parce que bon, les raisonnables non plus n’ont pas l’air de manquer du côté du Blood Circle. Cela rejoint le constat que tu faisais avec Abigail : les modérés ont toujours plus de mal à se faire entendre et il est difficile de trouver un chef de file qui accepte de taper du poing sur la table, même si tout le monde en rêve.
Garnet semble toujours sceptique face à tes paroles.

— Si tu voulais me voir, c’est bien parce que tu pensais que j’avais des réponses, non ? Désolé qu’elles n’aillent pas dans ton sens, mais je ne te dis vraiment que la vérité.

Ta question sur la suite la laisse pensive.

— Je suis d’accord, il y aura toujours des gens qui voudront éliminer les moldus et nés-moldus, et d’autres qui voudront s’en prendre aux sorciers. Ça ne fait toujours pas de la magie quelque chose de mauvais. Et je ne crois pas qu’on puisse détruire la magie. De toute façon, c’est juste un prétexte, il y aura toujours des gens qui se croiront au-dessus des autres. Ils n’ont pas besoin de baguette magique pour ça. Qu’est-ce que tu voudrais ? Qu’on donne ou qu’on retire la magie selon qu’on le mérite ou pas ? Et qui déciderait ? Qui déciderait qu’on mérite d’avoir un pouvoir ou non ?

Tu soupires.

— Ce n’est pas la magie ou son absence qui nous pourrissent la vie, ce sont ceux qui décident que ce n’est pas normal. On aurait dû avoir une vie moins mouvementée, grandir normalement… rien ne justifie ce qu’on a vécu.

C’est un regret et un constat, rien ne vous rendra jamais ce que vous avez perdu. Répondre à ta question semble difficile, tu lui laisses le temps nécessaire pour trouver ses mots, sans intervenir. Amber… Qu’est-ce que ça signifierait pour Garnet, le retour à une vie plus tranquille ? S’il n’y a plus besoin de la protéger ? Est-ce que leur temps de présence serait plus équilibré ? Ou pas ? La question est vertigineuse. Est-ce que Garnet pourrait disparaître, puisque sa mission serait remplie et qu’Amber n’aurait plus besoin d’elle ? Mais elle existe aussi, individuellement. Elle n’est pas juste une sorte de super garde du corps. Tu oses à peine demander :

— Si Amber reprend sa vie… tu en feras toujours partie ?


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Garnet Davis
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Jeu 3 Juin - 13:26
The Truth is easy to see
«Bah... On fait avec hein... »


D'après Bouclette, je faisais des distinctions entre les différents sorciers.

«La dernière fois, c’était prémédité. Encore que… J’avais d’autres projets à la base, mais l’urgence de la situation a fait que… Peu importe. Mais tu penses vraiment que la première fois j’avais prévu que ce type soit un mangemort ? Et tu penses vraiment que si ça n’avait pas été un mangemort, ça m’aurait empêché de dormir ? Réveille-toi.»

L’un comme l’autre, nous étions obtus et nous campions sur nos positions. Et même si au fond de moi je savais qu’il y avait une grande part de vrai dans ce qu’il me disait, je ne pouvais pas l’accepter. Le souci ce n’était pas les sorciers, ni les moldus. Le souci c’était les êtres humains. Ces humains qui ne pouvaient pas s’empêcher de détruire tout ce qu’ils n’aimaient pas. Et plus ils étaient puissants, et plus ils devenaient haineux. La Magie les aidait à devenir puissant, et haineux.

«Un outil, oui. Mais c’est le genre d’outil qui devrait être réglementé. Pour utiliser une arme à feu, il faut un permis de port d'armes. Pour conduire une voiture, il faut un permis de conduire. Ça ne devrait pas être un simple droit de naissance. Ceux qui abusent de leur Magie devraient voir planer sur eux le risque de perdre leurs pouvoirs pour toujours, au lieu de continuer d’agir impunément. Tu me parles de domination, mais jusqu’à preuve du contraire, ce sont les sorciers qui se croient supérieurs et qui veulent réduire les moldus en esclavage. Je ne dis pas que certains moldus ne le feraient pas, mais depuis tous ces siècles, ce n’est pas les non-mages qui asservissent les sorciers. On est juste plus nombreux, c’est pour ça qu’on existe toujours..»

Je savais bien qu’on était en Angleterre, mais avoir du sang royal ne devrait pas être une raison suffisante pour garder l’ascendant sur les autres. Lorsque je rétorquai à Frisouille qu’il devait se sentir bien supérieur avec ses pouvoirs et qu’il se devait se sentir spécial, il se mit à me rire au nez. Un rire franc. Il m’expliqua qu’il se savait ni important, ni chanceux, et que la magie avait bousillé sa vie. Il me répéta une fois de plus que la Magie n’influençait pas plus l’esprit des gens que ne le font le pouvoir et l’argent.

«Et ben… ? Si vous pouvez vous en passer, pourquoi ne pas le faire ? C’est un discours de camé que tu me sors là.» Et je m’y connaissais, j’en avais un à la maison. «Mais je te rejoins, la Magie seule ne suffit pas à faire quelqu’un de mauvais. Mais au même titre que, comme tu le dis, le pouvoir ou l’argent peut influencer, la Magie peut le faire aussi. »

La discussion dériva légèrement vers les amis de Nathan à qui il cachait tellement de choses. S’ils étaient vraiment des amis, ils l’accepteraient tel qu’il est. Il ne devrait pas avoir à leur cacher quoi que ce soit, d’autant plus que le camp auquel il appartenait était quelque chose de plutôt clair. Lorsque je lui rétorquai que ses amis ne le méritaient pas s’ils le rejetaient, il me répondit que c’était lui qui ne les méritait pas.

«Pathétique.»

Cela dit, avait-il tort pour l’amitié ? Je n’avais pas de grandes connaissances en matière d’amitié. Je fréquentais Ludivine, mais je lui cachais mes liens avec le Cercle du mieux que je le pouvais. Quant à Ange et Alexander… Ce qui nous liait allait au-delà de l’amitié. Ils étaient comme des frères. Des frères d’armes, des frères choisis, et ensemble nous étions le Cracmol Circle. Ma quête vindicative n’était pas seulement pour moi, ou pour Amber. Elle était pour le Cracmol Circle, et pour tous ceux qui ne se sont jamais relevés des sévices des mangemorts. Frisette ne faisait "que" survivre…

«Survivre… C’est déjà bien. Beaucoup n’ont pas cette chance. »

Et même les survivants, ils n’en sortaient jamais tout à fait indemne. J’avais été en première ligne pour le voir. On n’en sort certes jamais totalement indemne, mais le plus important c’était de survivre. Car sans survie, il n’y a pas de vie, pas de projets. Rien.

Nathan évoqua ensuite l’Institut, les expériences qui y étaient menées. Je n’aimais pas ce qu’il me disait, surtout lorsqu’il parlait d’envoyer des gens dans des familles sorcières contenant des enfants. Je lui demandai de la boucler, mais il continuait malgré tout. Me disant que refuser la vérité me mènerait nulle part. «Quelle vérité. La tienne ?» Mais je savais qu’il avait raison. J’avais eu l’occasion de constater de moi-même que les choses ne se passaient pas vraiment comme je le voudrais, et ce qu’il me disait me le confirmait. Il avait raison pour l’Institut. Un complexe aussi grand, il y avait forcément plus de gens au courant. Les moyens déployés pour qu’on intervienne le plus rapidement possible. Ce n’était pas anodin. «Ouais… Je sais pas… »

Il développa en parlant des familles Kane, Terry et Mackenson qui étaient les familles fondatrices du Cercle. J’avais du mal à le croire. Pourquoi Robert m’aurait menti ? Nous étions dans le même camp, c’était ridicule. Et pourtant… Ce qu’il me disait faisait sens. Robert Terry était un homme de sciences et de foi, tout comme une grande partie de sa famille. Il y avait néanmoins des exceptions dans ces familles, même si je ne savais pas à quel point les héritiers étaient impliqués pour la cause de leurs parents. Pour Bouclette, ça serait plus simple si les mangemorts et le Blood Circle s’entretuaient. Je ne lui cachai pas mon étonnement, et il me répondit que c’était une manière de satisfaire tout le monde et de partir sur de bonnes bases.

«Mouais… Je sais pas.»

C’était une solution à court terme, mais tôt ou tard les choses se rééquilibreront et une nouvelle génération de mangemort naîtra. Il m’affirma qu’une grande partie des sorciers étaient contre les mangemorts et leurs idées. Si c’était le cas, pourquoi étaient-ils aussi influents ? Les choses bougeaient, d’après lui, et même si ça prenait du temps, les familles importantes commençaient à perdre en importance.

«Puisses-tu dire vrai… »

Il nota mon scepticisme et j’avais l’impression qu’il commençait à me sermonner en me disant que je voulais des réponses et que c’était précisément ce qu’il m’apportait. Qu’elles me plaisaient ou non, les réponses qu’il m’apportait étaient ce que je demandais. Je ne savais pas à quel point il avait raison, mais je savais qu’il n’avait pas tort sur toute la ligne. Ce qu’il me demanda ensuite me surprit grandement. Et après, qu’est ce qu’il se passera ? Quand il n’y aura plus de mangemorts, et que j’aurais éliminé tous mes ennemis, est-ce que je prendrais une vie “normale” ? Tout un monde pouvait s'ouvrir à moi. Je pourrais élever des chiens dans un chenil. Pas comme les chiens d’ l’Institut, destinés à tuer, mais des chiens d’aveugle par exemple ; je pourrais être aidée par Ludivine. Mais je revint rapidement à la réalité. Sa question laissait supposer qu’il existait un après, et c’était quelque chose d’impossible. Pas tant que la Magie existait sans réglementation.

Qu’on donne ou retire la Magie en fonction du mérite ? Mais oui, putain, oui ! J’allais répondre, mais il me demanda qui déciderait d’un tel pouvoir.

«Je… J’en sais rien. Mais il faudrait que quelqu’un le fasse. Ceux qui abusent de leur pouvoir devraient en être privés à vie. Ainsi qu’à leurs enfants pour pas qu’ils ne cherchent à asseoir leur suprématie à travers eux. Il faudrait mettre fin au cycle, une bonne fois pour toutes. »

Et si une telle chose arrivait. S’il n’y avait plus personne pour assouvir ma vengeance… Il était fort probable que Amber puisse reprendre une vie un peu plus normale. Bouclette me posa finalement la question qui me hantait également. Est-ce que je continuerais à faire partie de la vie d’Amber ? J’imaginais que ça serait comme avant. Je serai là, quelque part, prête à intervenir au moindre danger. Je n’avais aucune idée du moment précis où nous avions commencé à exister individuellement, ce moment où mes souvenirs et les siens se sont scindés pour former deux lignes de vie différentes. Est-ce que ça redeviendra comme avant ? Nous ne ferions plus qu’une ? Ou est-ce que je disparaîtrai à jamais ?

Je ne répondis pas à sa question. Je me relevai doucement, et secoua mes jambes qui commençaient à être ankylosées à cause de la mauvaise posture assise. Je fis quelques aller-retour d’un air agacé avant de finalement me diriger vers le sac du sorcier.

«J’en sais rien. J’en sais foutrement rien. Et je m’en tamponne, c’est pas prêt d’arriver de toute façon.»

Mon ton était cassant. J’ouvris le sac pour récupérer Sheila que je rangeai dans son fourreau. Il n’allait peut-être pas apprécier que je reprenne mon arme sans lui demander l’autorisation, mais je fis comme si de rien était. J'étais prête à mettre un terme à cette entrevue et à partir.

«Si jamais t’as besoin, tu sais où me joindre.» Je fis une pause avant d’ajouter «Tu devrais parler à tes amis. T’as peur qu’ils te voient comme un traître ou je ne sais pas quoi. Ne leur donne pas raison de le croire, et cesse d’avoir des secrets pour eux, sinon oui, tu seras un traître.» Comme moi.

J'étais une traîtresse.


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Eirian Howl
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Lun 14 Juin - 20:59
When you close your eyes and take a peek
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Tu essaies de montrer à Garnet qu’elle n’est pas tout à fait sur la même ligne que les autres Blood Circle, qu’elle différencie les sorciers pour se concentrer sur les mangemorts – du moins, selon ce que tu as vu. Elle aurait très bien pu ne jamais te venir en aide en octobre, d’autant que tu avais prétexté être sang-mêlé pour brouiller les pistes. Elle aurait très bien pu se contenter de jouer son rôle de geôlière et attendre que ses chefs viennent t’interroger pour de bon – tu ne sais pas si elle mesure à quel point elle t’a sauvé la vie ce jour-là. Alors, certes, tu as trouvé l’argument des enfants, mais tu n’en es pas un toi-même et elle aurait pu passer outre.
Et tu te souviens parfaitement de la fois précédente. Le Mangemort ciblé parce qu’il faisait partie de ses bourreaux.

— C’était prémédité, donc tu le visais en connaissance de cause. Ce n’était pas un sorcier repéré par hasard. Et l’autre, bon, c’était particulier parce qu’on était en pleine bataille, forcément quand c’est toi ou l’autre, tu n’as pas vraiment le choix. Je sais très bien que si ça n’avait pas été un mangemort, ça ne t’aurait pas dérangée plus que ça. Mais tu pensais que j’étais un sang-mêlé et tu m’as laissé partir…

Vous êtes sans doute aussi têtus l’un que l’autre, et pas vraiment prêts à céder. En même temps, sans détermination, vous n’en seriez pas là aujourd’hui. Il en faut beaucoup pour vous faire changer d’avis – enfin, tu n’as pas trop de mal à reconnaître tes erreurs quand tu en fais, mais tes convictions sont plutôt du genre fermement ancrées. Comme celles de Garnet. Elle critique la magie en elle-même, comme si celle-ci pervertissait les sorciers. Mais le genre humain n’a pas vraiment besoin d’aide pour se laisser aveugler par le pouvoir ou les profits – et il est parfaitement capable d’inventer toutes les armes nécessaires pour les atteindre. La magie n’est qu’un moyen comme un autre d’y parvenir, plus puissant peut-être parce que plus polyvalent, mais face aux armes de destruction massive des moldus, les baguettes ne valent pas grand-chose. Ce qui vous sauve pour l’instant, c’est d’être mêlés aux moldus, de passer plus ou moins inaperçus parmi eux. Sans cela, tu n’es pas sûr que les sorciers auraient si bien survécu au XXe siècle, sans parler des précédents, même si la magie les avantageait plutôt, à défaut du nombre.
Réglementer la magie… Non. Ta comparaison était peut-être mal choisie, en la décrivant comme quelque chose d’extérieur, mais ses propres comparaisons te font sourire aussi. Tu ne l’imaginais pas aussi… attachée à la légalité. Non que tu n’y tiennes pas, toi, au contraire, tu restes profondément attaché à l’idée de justice, mais depuis ta fuite, ta vie est faite de fausses identités et de faux papiers, de mensonges bricolés. Tu n’es pas sûr que ta mère se soit fait refaire un permis de port d’armes à chaque changement de nom. De l’argent, quelques contacts… ce n’est pas si difficile une fois qu’on connaît le truc. Alors, certes, tu admets que c’est un peu de la mauvaise foi, ce n’est pas le cas le plus courant, et la plupart des gens se plient effectivement aux différentes demandes de permis.

— Avoir un permis de conduire n’empêche pas de conduire n’importe comment et des milliers de personnes conduisent sans l’avoir. De même pour un permis de port d’armes. Et il n’y a pas de permis pour ceux qui pratiquent les sports de combat, qui peuvent être mortels aussi… Le problème, ce n’est pas la compétence, c’est ce que les gens en font. La menace ne changera pas grand-chose, il faut leur apprendre à s’en servir correctement. Et même là, il y aura toujours des dérapages. Les sorciers se croient supérieurs, mais ce sont les moldus qui les ont traqués pendant des siècles, qui ont allumé des bûchers… Leur volonté de nous tuer n’est pas récente, loin de là, et c’est bien ce qui a forcé les sorciers à la clandestinité et au secret magique. La majorité des sorciers n’ont aucune envie d’asservir les moldus, ils veulent juste vivre leur vie comme n’importe qui d’autre. Aller à l’école, trouver un travail… c’est la même chose des deux côtés. Vous avez l’avantage du nombre, je dirais que jusqu’à la fin du dix-neuvième, on a eu l’avantage pratique. Ce n’est pas pour autant que les sorciers ont réduit les moldus en esclavage.

Son avis sur le fait que la magie peut corrompre l’esprit des sorciers te fait rire. Important et chanceux… Alors, évidemment, c’est un cas particulier encore une fois, tu n’es clairement pas la meilleure personne pour avoir cette conversation.

— Bah, les moldus peuvent se passer de l’électricité, ce n’est pas pour autant qu’on a envie de revenir au feu de bois pour se chauffer et cuisiner. Et je ne dirais pas que les gens sont accros à l’électricité. Ça fait juste partie de leur vie, ça aide pour tous les gestes du quotidien… et ça permet de faire fonctionner des armes dangereuses. Mais tout le monde ne fait pas n’importe quoi avec… Par contre, oui, je suis d’accord que ça peut monter à la tête, comme le pouvoir ou l’argent.

La discussion dérive vers tes amis et c’est un sujet où tu es nettement moins à l’aise. Tu leur mens sur tellement de choses ! Sur l’important et l’essentiel. Ils voient une partie de ton caractère, mais ils ne savent rien de qui tu es vraiment, de ce qui te fait agir, de ce que tu as dû traverser. Non que tu aies envie de te plaindre auprès d’eux, mais tu aimerais exister davantage. Être un peu plus vrai et un peu moins constitué de vent et de mensonges. Essayer de concilier Nathan et Eirian. Mais c’est impossible. Tu préfères continuer d’ignorer leurs réactions plutôt que de t’y confronter. C’est lâche, mais tu ne veux pas perdre ce qu’il te reste. Garnet commente d’un simple « Pathétique » et tu ne protestes pas. C’est la vérité, tu le sais… et tu l’acceptes, parce que tu ne peux pas agir autrement. Parfois, tu te sens si loin des autres – même si tu sais pertinemment que les apparences peuvent cacher de lourds secrets –, tu envies l’insouciance de tes condisciples qui demeure en partie malgré la guerre. Bien peu ont fait l’expérience des combats. Ils ont leur famille, un toit… Des amis qui ont les cartes pour les comprendre.

— Je sais. On a eu de la « chance » de s’en sortir. Mais est-ce qu’on s’en est bien sortis, c’est une autre question. Survivre pour survivre, sans avoir vraiment de projet derrière, je ne suis pas sûr que ça ait beaucoup de sens…


Tu ne te posais pas tant de questions avant ; tu faisais ce qu’il y avait à faire parce que c’était la seule solution. Te rapprocher de plusieurs personnes, te faire des amis au cours de l’année écoulée bouleverse quelque peu ta vision des choses – et tu t’en passerais bien. À quoi sert de rêver sur ce qui ne se produira jamais ?

Ce que tu dis sur l’Institut ne plaît visiblement pas à Garnet, et c’est bien le but. Quelle vérité… alors, certes, elle peut varier en fonction des lieux et des époques, mais pour celle-ci, tu sais que tu as raison. Et Garnet le sait tout autant. Tu aimerais bien te tromper cependant. Mais tu n’es pas naïf. Peu à peu, tu as l’impression qu’elle se range à tes arguments sur la puissance déployée par le Blood Circle autour de cet endroit. Sa dénégation n’en est pas vraiment une. Tu n’insistes pas, tu l’as déjà bien assez fait. Et tu ne pourrais que répéter ce que tu as déjà dit.

Tu reviens sur les familles fondatrices du Cercle, surtout les pères, dont ta mère t’a largement parlé des exactions. Tu préfères ne pas évoquer les fils, mais tu es profondément soulagé que Carl et Robin ne suivent pas les traces familiales. Le trio dirigeant le Blood Circle sait donner le change quand c’est nécessaire. Tu l’as aussi avec ton père, homme du monde quand il le faut, aimable, policé, un peu tranchant certes, mais sans que ce soit dramatique, et ce qu’il est sur le terrain, tueur impitoyable et acharné. Kane est du même moule, Terry aussi même s’il s’abrite derrière la façade de la religion.
Garnet n’a pas l’air très convaincue non plus par ton envie de voir s’entretuer les fanatiques des deux camps. Tu hausses les épaules.

— Je sais bien que ça n’arrivera pas. C’est juste une rêverie.

Les choses changent cependant, la nouvelle génération de sorciers évolue. Il y a certes toujours cette idéologie sang-pure qui en gangrène certains, mais elle recule malgré tout, elle est de moins en moins tolérée. Il y aura sans doute toujours des fanatiques, mais ils finiront par ne plus occuper le devant de la scène. Le Ministère commence à présenter des cadres plus divers. Il y a de l’espoir pour l’avenir.

Elle reste toujours un peu fermée à tes réponses, et tu le comprends, ce n’est pas simple de remettre en question ce qui nous a aidé, comme le Blood Circle l’a fait pour elle. Il faut sans doute que le temps fasse son œuvre, qu’elle confronte ce que tu lui dis à ce qu’elle voit tous les jours, qu’elle cherche elle-même une partie des réponses. Et tu comprends à quel point c’est difficile de se confronter à ses doutes et ses interrogations ; il est toujours plus simple de les fuir et tu es un pro en la matière.

Tu reviens sur la question de la magie et du mérite. Qui pourrait décider de qui garde ou non ses pouvoirs ? C’est la voie ouverte vers tous les abus possibles – et la disparition des sorciers, de façon plus insidieuse.

— Les enfants ne sont pour rien dans les crimes de leurs parents. Pourquoi est-ce qu’ils devraient être punis d’être nés là où ils sont nés ? Les Mangemorts le font déjà, tu le sais mieux que moi… Et je ne pense pas que priver qui que ce soit de ses pouvoirs aide, ça ne peut que pousser à la vengeance, créer d’autres cercles vicieux. Et du côté de ceux qui décident… tous les abus seraient possibles.

Quant au futur de Garnet… ça t’interpelle. Qu’est-ce qui se passera une fois la paix revenue ? Est-ce que ça s’équilibrera davantage entre Amber et elle ? Ou est-ce qu’elle pourrait disparaître, une fois sa mission accomplie ? Tu espères que ce ne sera pas le cas, qu’elle trouvera un chemin à elle ou qu’elle arrivera à le tracer.
Elle ne répond pas immédiatement et se relève pour se dégourdir les jambes. Tu l’imites, sans pour autant faire les cent pas. Le temps a déjà bien passé. Elle se dirige vers ton sac et tu te tends. Personne d’autre que toi n’y touche d’ordinaire, mais tu as toujours sa dague et tes sortilèges sont bien en place. Pour autant, tu ne la quittes pas des yeux et tu suis chacun de ses gestes.
Ses mots te parviennent à retardement. Elle ne doit pas avoir la réponse elle non plus.

— J’espère que tout ira bien pour vous deux.

Elle récupère sa lame, tu la laisses faire, toujours tendu, t’assurant qu’elle ne touche à rien d’autre.

— Toi aussi, tu sais où me joindre. Hésite pas.

Quant à parler à tes amis… C’est ce qu’Abigail t’a dit aussi au début du mois. Leur cacher tes problèmes ne résoudra rien, ne risque que d’aggraver les choses sur le long terme. L’idée te tourne dans la tête depuis lors. Elle a raison, peut-être. Sûrement. Mais tu ne te sens pas prêt. Et s’ils réagissent mal, si tu les perds ? Peut-être que tu as déjà l’air d’un traître, mais ce sera encore pire si tu leur parles de ton identité. Quant à l’agression… ça non plus, tu ne sais pas comment faire. Tu ne veux pas leur imposer des choses trop lourdes à porter.

— Je vais y réfléchir.

Ce n’est pas vraiment un mensonge, mais tu ne sais pas vraiment si ça aboutira. Tu as passé tant de temps à construire tes remparts ; tu redoutes les conséquences si tu les abaisses.

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