Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
RSS
RSS



 

Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Octavia Nott
Octavia Nott
Serpentard
INRP
Messages : 799
Gallions : 2956
Date d'inscription : 06/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #3366ff
Mon allégeance : Neutre
Mar 5 Jan - 22:53
Les hippogriffe volent, les scroutt à pétard pètent Ft. Abigail Mcfusty
L’air ambiant sent bon l’été.

La sonnerie de l’école retentie. Les élèves de Serpentard ainsi que ceux de Pouffsoufle avec qui ils ont partagés la classe, se dirigent vers le château. La sonnerie avait sonné la fin du cours mais également la fin de la journée. Certains comptent se prélasser, d’autres se ruent dans leur salle commune pour se plonger dans leurs devoirs. D’autres encore traînent dans cette jolie prairie où les fleurs de printemps, bientôt asséchées par le soleil d’été, respirent de gaieté et de parfums.

Le parfum de la tranquillité. Celui-ci n’a pas d’égale. Septima avait prétexté un point de côté pour laisser ses camarades prendre de l’avance. Personne n’y croyait vraiment mais en un mot, Septima s’en moque pas mal. Elle consacre assez de son temps à jouer les potiches pour qu’on daigne lui foutre un temps soit peu la paix.

La paix. Toutes ces fleurs possèdent la richesse de la paix. Dans ce champ, leur seule crainte serait peut-être de se faire piétiner. Peut-être. A quoi bon s’inquiéter d’un peut-être sinon de se gâcher l’instant présent ?

L’instant présent. Septima se sent bien. Seule, en paix, au calme, bien. Le professeur Mcfusty les avait gratifiés d’un cours particulièrement intéressant sur trois grands volatiles : les hippogiffres, les griffons, les dragons. Elle s’était lancée dans un grand comparatif de prouesses dans les airs grâce à leurs morphologies respectives.

Septima se plu à rêver, voguant dans le ciel sur un balai, aux premières loges pour assister au grand envol de ses créatures spectaculaire.

Mais pour la plupart de ses camarades Serpentard, le Soin aux Créatures Magiques est une fantaisie pour les princesses dont il ne fallait espérer rien de bon. Et pourtant… ses créatures de Princesses, comme ils disent, pourraient s’avérer être de puissants alliés.

Il lui reste un peu de temps avant le couvre-feu. Septy décide de profiter de cette fin de journée pour prendre l’air. Ses devoirs seront vite faits puisqu’elle ne les fera pas. C’est qu’elle a un rôle à remplir. La jeune fille inspecte les environs : par-là, les Sombrals. Mais elle n’a rien à leur offrir à manger, et la dernière fois qu’elle s’y était collée (en cachette) quelqu’un l’avait chassé, s’écriant que ce n’était pas saint, pas correct, pas à elle de le faire. Par ici, les nids de Scroutt à pétard, gardé en mémoire d’un vieux garde-chasse et professeur de soins aux créatures magiques. Septy n’aiment pas leur lunatisme. Et par-là… une queue. Est-ce bien une queue ? Septy fronce les sourcils, plissant les yeux pour mieux voir : il s’agit bien d’une queue. Une queue pourvue de plumes tantôt rousse, tantôt blanche. Septy tire sa baguette pour dégager l’amas de buissons et de branchages écrasant sous leur poids une pauvre chouette allongée sur le dos. L’oiseau tire la langue.

« Aguamenti »

Septy s’approche de la chouette pour l’abreuver et la couvre avec sa cape. L’animal est tétanisé, certainement affamé et en souffrance. L’aile droite qui n’est pas repliée est certainement brisée. La pauvre doit affreusement souffrir.

Prononçant son sort de lévitation, Septy ramène la chouette flottant dans les airs vers la plaine où le Professeur Mcfusty a donné cours dans l’espoir que celle-ci soit toujours dans les parages pour effectuer les gestes de premiers secours voire la secourir tout court.

« Professeur Mcfusty ? » appelle-t-elle.


:copyright:️ 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5466
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Jeu 7 Jan - 11:31
Si le mois de juin était le début d'une descente aux enfers pour moi depuis deux ans, je savais me souvenir avec délectation que j'appréciais l'été. Donner mes cours en plein air sans me soucier du froid et du vent glacial était tout bonnement fabuleux. Les fleurs qui s'étaient mises en beauté durant le printemps commençaient à terminer d'éclore pour laisser s'envoler leurs nombreuses spores. Si beaucoup d'êtres humains pouvaient être allergiques au pollen, je remerciais le ciel de ne pas l'être, estimant que j'avais suffisamment d'autres problèmes comme ça.
L'air chaud, l'ambiance générale de la nature, comme une renaissance après la mort, était quelque chose qui me mettait du baume au cœur et me soulageait grandement. J'appréciais ces moments, et de par ce fait, j'appréciais mon métier. Bien que ma timidité restait grande, et qu'il était donc étrange que j'aie pu choisir la voie professorale, je m'épanouissais à transmettre mon savoir à plus jeune que moi. Certains élèves se fichaient totalement de mes cours, ce qui me faisait m'interroger sur la raison de leur choix de venir en cours de Soins aux Créatures Magiques. Toutefois, la majorité des élèves étaient appliqués et attentifs. L'avantage de donner des cours d'une section optionnelle. La plupart, donc, étaient véritablement intéressés par ce que je disais et ce que je leur enseignais, ainsi, je faisais en sorte de garder une dynamique saine au sein de mes classes, essayant de rendre les jeunes gens proactifs, et non pas uniquement passifs derrière des livres de théories. J'étais de ceux qui pensaient que la pratique, dans un tel corps de métier, était essentielle.

De plus, cela me permettait de vérifier si mes élèves avaient acquis assez de théorie pour pratiquer. La plupart du temps, je me trompais peu, et ceux qui avaient des lacunes lorsqu'ils étaient assis dans ma salle de classe en avaient lorsque je les mettais sur le fait accompli avec les animaux. Tout le moins, il y avait des exceptions qui confirmaient la règle. Il y en avait toujours, cela dit, pour le cas qui me trottait dans la tête actuellement, c'était une véritable énigme.
D'un coup de baguette magique, je remettais convenablement en ordre l'enclos des hippogriffes tout en laissant ces belles créatures déambuler autour de moi. Depuis le temps, j'avais noué une relation particulière avec eux. Non loin, il y avait Sleipnir qui trottinait joyeusement, énergique, comme tout jeune Sombral de son âge. Ce petit ne me quittait plus depuis deux ans, et en cette période de l'année, il était mon meilleur soutien.
C'est en laissant mes doigts glissés sur le dos plumé d'un hippogriffe que je plongeais dans mes pensées. Septima Ombrage était la fille de mon mentor, William, et si j'en croyais ce qu'il me disait d'elle (ce dont je ne doutais pas un seul instant), c'était qu'elle était particulièrement passionnée des créatures, et, apparemment, douée. Je ne pouvais pas contredire le père (je savais que je pouvais le vexer sinon) ne serait-ce qu'avec la manière de faire de l'adolescente durant mon cours cet après-midi. Toutefois, ses résultats théoriques étaient en total désaccord avec sa manière d'être. Sorcière très observatrice que j'étais, déformation de mon métier de base, c’est-à-dire, dragonologiste comportementale, je savais reconnaître une hésitation, ou un tort créé en toute conscience. Le corps se tenait différemment, les réflexes ne concordaient pas avec le reste, et d'autant plus les traits du visage.
Mademoiselle Ombrage était un véritable mystère pour moi, et puisque je l'appréciais pour bien des aspects, je ne pouvais me permettre de laisser passer une telle situation. Il était de mon devoir d'en parler à son père.

Gratifiant le dos de la créature hybride de caresses pensives, je me serai sûrement laissée aller à une petite escapade dans les airs si une voix ne m'avait pas interpellée. Clignant des yeux pour signifier que je sortais de ma rêverie, je tournais la tête auprès de l'élève qui approchait en lévitant, de concert avec les hippogriffes et Sleipnir. Tous, nous observions la Serpentard, surpris et un peu méfiants. Toutefois, et bien que je souhaitais davantage m'enfuir comme un animal traqué, mes doigts quittèrent le corps chaud et puissant de l'animal tandis que je me rapprochais de la barrière qui délimitait l'enclos afin de rejoindre l'adolescente. Quand on parle du loup.
Voyant qu'elle tenait dans sa cape une chouette blessée, je lui fis immédiatement signe de me rejoindre dans la cabane des hippogriffes afin de pouvoir installer le pauvre animal sur la table. Là-bas, j'avais aussi tous les outils nécessaires pour lui venir en aide.
Sans prononcer un mot pour l'instant, j'observais avec une attention toute particulière la manière de faire de la jeune étudiante, toujours dans cet objectif de comparaison. Peut-être me faisais-je des idées ? Ou alors ce petit moment en tête à tête allait pouvoir me permettre d'éclaircir un peu la situation, ce que je souhaitais. Une fois l'animal découvert de son nid de tissu, j'attrapais une chaise pour me mettre à hauteur et observer son état global. Dans un sens, j'étais soulagée que ce ne soit pas Gérard, ma chouette avait la fâcheuse habitude de se mettre dans des situations impossibles. Tout le moins, j'étais à peu près certaine que son maître était inquiet. Nous devions donc en prendre la responsabilité comme s'il s'agissait de notre propre animal.

Glissant des doigts délicats dans le plumage de l'oiseau, je l'attrapais à mon tour pour l'examiner rapidement. D'abord les yeux, puis le bec, et enfin les pattes. Sonnée, la chouette avait la tête qui oscillait de droite à gauche et ses paupières s'ouvraient et se fermaient avec lenteur. Il n'y avait, heureusement, rien à signaler de trop alarmant. Ses plumes néanmoins, au niveau de l'aile, étaient quelque peu maculées de sang, ce qui était très grave. Un oiseau de cet acabit pouvait très vite se vider de son sang, il fallait donc agir rapidement. Machinalement, je tendais la main vers un petit bocal pour en attraper une poudre blanchâtre que j'appliquais délicatement là où se situait la plaie, en plein sur l'articulation. En ressentant les effets, la chouette piailla et essaya de se débattre. Elle réussit même à me griffer les mains et me pincer un doigt jusqu'au sang, ce qui me fit à peine réagir. J'étais habituée à ce que les animaux me malmènent lorsque j'essayais de les soigner, et je savais que cette poudre pouvait douloureusement piquer, cependant, elle était très efficace.

- Allons, du calme… Je sais, ça fait mal, mais ça ira vite mieux… Calme-toi.

Voix douce, tendre, posée, je gratifiais l'oiseau de quelques caresses rassurantes tandis qu'il se tranquillisait. Regard attentif, je constatais que le sang de la blessure coagulait déjà. Maintenant que l'urgence vitale était passée, je revenais un peu à moi et relevais mes yeux brun foncé sur l'étudiante pour enfin m'adresser à elle.

- Merci de me l'avoir amené, elle aurait pu mourir si vous ne l'aviez pas trouvée. Je vous félicite. D'un petit sourire encourageant, je reposais l'animal sur la table en la laissant tenir sur ses pattes. Mes mains posées de part et d'autre de son corps pour la soutenir, je m'adressais à nouveau à Septima. Dans ce genre de cas, il faut d'abord analyser l'état général de l'animal. De mon index, je pointais un œil. Elle était hagarde et sonnée, mais les pupilles n'étaient pas dilatées ni révulsées. Le bec a gardé sa couleur et ses pattes sont restées fonctionnelles. Ce qui indique que le sang circule bien et qu'elle n'a pas de serres cassées. En revanche, une blessure qui saigne sur un oiseau est très dangereuse, je l'ai donc soignée en priorité. Mon regard valsait entre mon étudiante et la chouette tandis que je lui expliquais ce que je venais de faire, trop occupée pour le lui dire sur le moment. Enfin, je m'arrêtais sur la fille de mon mentor tout en lui souriant tranquillement. Maintenant, que faisons-nous, mademoiselle Ombrage ? Ici, il y avait absolument tout ce qu'il fallait pour soigner convenablement ce volatile. Ses résultats théoriques prétendaient qu'elle n'était pas tout à fait capable de soigner cette chouette. J'avais espoir qu'elle pourrait me surprendre en bien.


Never Ending Circles
ANAPHORE


L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty CBY7jAc
L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Octavia Nott
Octavia Nott
Serpentard
INRP
Messages : 799
Gallions : 2956
Date d'inscription : 06/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #3366ff
Mon allégeance : Neutre
Ven 8 Jan - 17:28
L’hippogriffe vole, le scrout à pétard pète.Ft. Abigail Mcfusty
Septima suit son professeur dans la cabane aux Hippogriffes. Silencieuse, elle l’observe examiner puis soigner le volatil. Alternativement, Septima concentre son attention sur la chouette manipulée par le professeur Mcfusty puis désoriente sa concentration vers son tatouage mouvant le long de son bras pratiquement entièrement caché par ses vêtements. Elle comprenait mieux la tendance des regards moldus attirée par les écrans de télévision. Aussi fallait être passionnée pour ainsi marquer son corps.

En deux trois mouvements, la chouette est à nouveau sur pattes. Sa forme n’est pas flamboyante, son équilibre bancal, au moins est-elle tirée d’affaire. Le professeur Mcfusty la félicite pour son geste, félicitations auxquelles Septima se contente de répondre par un mince sourire.
De marbre, Septima prête l’oreille aux détails livrés par son professeur ; au-delà du savoir, Septima est admirative de la passion qu’emploie Abigail Mcfusty pour exercer son métier. La jeune fille avait déjà entendu Sweet Daddy parler de la réserve de sa pupille, aussi cette tirade avec le cœur contredisait la personnalité qu’on lui prêtait. Tout de même, tant d’engouement… plus que l’admiration, Septima se surpris à l’envier.

Un jour, peut-être, elle aussi pourra parler avec tant de hargne d’un sujet qui la passionne. L’avenir est si flou, tellement incertain. Ses amis voulaient tous devenir des gens importants. Sa mère, exaspérée par ses résultats scolaires au vu de son intellect, lui susurrait souvent qu’un destin extraordinaire l’attendait. Un cerveau brillant devait briller. Septima, elle, voulait juste être Septima. Elle ne voulait ni de l’extraordinaire ni briller. Elle désirait juste faire ce qui lui plaît.

Personne ne s’intéresse véritablement aux créatures magiques. Elles sont si nombreuses, si incroyables, si fortes et à la fois si fragile faces à l’humanité magique comme non-magique. Souvent, Septima se surprends à croire que l’être humain est un poison. Tant de richesses, personne n’y prête attention, la matière des Soins aux Créatures Magiques gradée au rang « d’option » l’atteste. Personne ne pourrait admettre qu’elle brillerait si elle choisissait un métier « optionnel ». Elle serait pointée du doigt… la cours des grands est semblable aux jardins d’enfants.

Pour terminer, le professeur la questionne sur la suite à donner. Naïvement, Septima juge la question comme une mise en situation, pour apporter de la pratique à la théorie. Elle hausse négligemment les épaules, se réclamant un temps pour choisir sa réponse.

« De la crème glacée ? »

Septima accompagne sa réponse d’un nouveau sourire, franc cette fois-ci. Cette journée se terminait merveilleusement bien. Au lieu de s’ennuyer pendant que les autres font leur devoir, ce moment avec son professeur était bien plus divertissant.

« Si j’étais une chouette restée couché sur le sol sous un tas de buisson, ma plaie de pansé, j’aimerais un peu d’eau et peut-être, un peu de nourriture, si ma peur au ventre l’accorde à mon estomac ».

Septima inspecte la chouette. Toujours sur ses gardes, comme à l’accoutumée dans son rôle d’opiniâtre tête vide, elle termine par demander, bêtement, comme si elle l’était vraiment :

« Est-ce que son aile est cassée ? »
:copyright:️ 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5466
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Ven 8 Jan - 22:55
Sans filtre, sans barrière, j'étais moi-même, tout affairée au soin de l'animal, espérant, non, sachant très bien que j'étais attentivement observée. Personnalité d'ordinaire timide et réservée, je ne pouvais pas me permettre d'agir de la sorte lorsqu'il en allait de la santé d'un animal. De plus, je voulais me persuader que la fille de mon mentor n'était pas ce qu'elle prétendait être. Il y avait trop d'incohérences à mon humble avis, et pour le coup, je ne mettais pas William dans l'équation. Je voulais simplement le bonheur de l'une de mes élèves. Dans le fond, je n'étais qu'une professeure sans grande réputation en dehors de la dragonologie, qui de plus, ne faisait que donner un cours en option, même pas un cours obligatoire. Ce faisant, je me doutais pertinemment de ce que pouvaient penser les familles de haut-rang, la plupart sang-pur. L'élitisme, cette manière de penser pourtant si désuète et dépassée. C'était l'un des quelques points sur lesquels j'étais en total désaccord avec le patriarche Ombrage par ailleurs. Il n'y avait pas de sot métier, il était aberrant de penser encore ça de nos jours, d'autant plus lorsqu'il s'agissait de créatures magiques. Après tout, elles peuplaient ce monde aussi légitimement que nous, il n'y avait donc pas de raison de les trouver moins importantes que des potions, par exemple. Pourtant, pour créer des potions, il fallait des composants de créatures, pour certaines. Ce qu'évidemment, je désapprouvais. Cela faisait d'ailleurs partie de mes nombreuses recherches que d'essayer de trouver des ingrédients équivalents et qui ne demandent pas de faire du mal aux diverses créatures magiques.

Mais qui s'en souciait ?
Visiblement pas la jeune étudiante en face de moi, qui se permettait, apparemment, une plaisanterie, qui me souffla, littéralement.
Lentement, mon sourire s'effaça de mes lèvres, et la déception put se lire sur mon visage. D'ordinaire, j'étais quelqu'un qui appréciait les plaisanteries sans le moindre mal, cela dit, je gérais très mal les ascenseurs émotionnels. D'abord au calme avec les hippogriffes à la fin de mon cours, j'eus un instant de stress et de concentration intense alors que j'essayais de sauver la vie de ce volatile. Puis, enfin soulagée, je passais par l'espoir. L'espoir que l'adolescente me vienne en aide, qu'elle me suggère des éléments pertinents. Mais quand bien même elle essayait de se rattraper, je ne pus reprendre contenance. Les yeux quelque peu arrondis (je restais une personnalité très expressive), je regardais la Serpentard d'un air singulièrement circonspect, avant de lâcher un soupir presque déçu. Soit elle était particulièrement idiote, soit elle faisait exprès, et de ce que j'avais observé, et de ce que m'en disait son père (si bien sûr je retirais les éloges d'un papa bien trop admiratif), elle était loin d'être idiote.
Tant bien que mal, je réussissais à reprendre contenance en clignant des paupières plusieurs fois avant de grimacer sensiblement, montrant ma désapprobation à la jeune femme.

- Ne vous faites pas sotte mademoiselle Ombrage, vous êtes loin de l'être, même un simple d'esprit le remarquerait. Attrapant une compresse qui se trouvait à côté de moi, je venais entourer mon doigt blessé par la chouette tantôt, pour éviter de tout maculer (dont le volatile), puis je caressais tranquillement l'animal, comme si sa présence me permettait de confronter l'adolescente. Il était clair qu'en d'autres circonstances, j'aurais pu tout bonnement la renvoyer sans en demander davantage, néanmoins, j'avais le cœur brisé d'imaginer à quel point elle se sabordait elle-même. Il n'y avait rien de sain à cela. Mais je devais tout de même lui faire part d'une chose. Néanmoins, permettez-moi de vous confier que je trouve votre comportement totalement déplacé. Les Soins aux Créatures Magiques n'est pas une matière à prendre à la légère, il en va de la santé et de la vie d'autrui.

Une fois assurée que la petite chouette pouvait tenir sur ses pattes sans mon soutien, j'écartais lentement mes mains pour pouvoir me relever et aller chercher le matériel nécessaire aux soins dont l'animal avait encore besoin, et il ne s'agissait pas uniquement d'eau et de nourriture. J'aurais aimé que ce soit l'élève qui en prenne l'initiative, mais enfin... Il y avait, entre autres, de quoi bander son aile brisée, de quoi nettoyer la plaie ainsi qu'un petit flacon pour désinfecter. Reprenant place sur ma chaise, j'hésitais un instant, mais décidais de donner une seconde chance à l'adolescente. Sans sourire cette fois, pour lui montrer que je ne plaisantais pas, alors que j'essayais de l'aider, je lui présentais les outils un par un. Ce que je demandais-là était rudimentaire, et je n'avais aucun doute sur le fait qu'elle sache parfaitement soigner l'aile de l'oiseau. Tout comme elle était censée reconnaître une aile brisée, voilà pourquoi je ne prenais même pas la peine de répondre à sa dernière interrogation. Je me contentais de poser le matériel devant elle, mon tatouage s'animant à ce moment, le dragon quitta mes doigts pour de retirer sous le tissu de ma manche. Et puisqu'elle voulait jouer à la plus imbécile, elle allait y jouer.

- Alors, qu'avez-vous devant vous ? Un enfant de six ans saurait reconnaître un bandage, cela allait de soi. Je continuais. À votre avis ? L'aile est-elle cassée ou non ? Au jugé de sa position par rapport à l'autre ? À moins que… laquelle est vraiment cassée ? Celle qui est repliée, ou celle qui est légèrement ouverte ? Moi aussi, je pouvais jouer l'imbécile, et dommage pour elle, j'avais bien plus d'expérience qu'elle dans ce domaine. Soit j'allais la vexer et elle partirait en boudant, soit elle jouerait à l'idiote jusqu'au bout (et je lui tirerai mon chapeau), soit elle n'aimera pas être provoquée de la sorte et prendra enfin les choses au sérieux. Laquelle vous soigneriez et banderiez ? Oui, que choisir ? Laisser davantage cet oiseau souffrir ou le soigner ?


Never Ending Circles
ANAPHORE


L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty CBY7jAc
L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Octavia Nott
Octavia Nott
Serpentard
INRP
Messages : 799
Gallions : 2956
Date d'inscription : 06/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #3366ff
Mon allégeance : Neutre
Dim 10 Jan - 13:52
L’hippogriffe vole, le scrout à pétard pète.Ft. Abigail Mcfusty

De marbre, Septima note le changement d’attitude de son professeur. Et c’est de marbre qu’elle s’efforcera à renforcer sa carapace au rythme des remarques du Professeur Mcfusty.
Au fil des ans, la jeune fille appris à se murer derrière le bouclier de sa bulle. Parfois, des mots fins perçaient la solidité de son roc. Septima se retrouvait alors confronté à sa propre susceptibilité, la vexation, la déception, le remord… tant de sentiments qui pouvaient trahir son visage masqué.

D’abord, elle se contint. La passion du Professeur et sa conscience professionnelle ne pouvait accepter pareille remarque, elle le concevait. Mais que faire ? Elle ne pouvait résolument pas se jeter à ses pieds pour lui réclamer d’apprendre tout ce qu’elle savait. Elle ne pouvait pas lui jeter à la figure qu’il lui suffisait d’écouter ses cours pour en retenir les leçons. Elle ne pouvait pas lui avouer qu’elle avait lu ses premiers mots à deux ans tout juste passés. Elle ne pouvait pas lui confier qu’en cet instant même, elle souhaiterait sauter sur l’un de ses hippogriffes pour s’envoler loin de Poudlard et du rôle qu’elle y tient, à jamais… Juste pour être Septima.

Alors, ensuite, elle contint ses sentiments piqués au vif et le marbre qui les recouvrait, d’autant mieux quand le dragon tatoué du Professeur sembla s’enfuir sous sa manche comme exaspéré par le comportement de la jeune fille. Dans ses rêves, Septima voyait souvent un dragon. Un dragon ami qui l’emportait loin, loin dans le ciel, au-dessus de tout, de tout le monde et de la réalité.

« Je vous prie de m’excuser », lui dit-elle d’un ton parfaitement détaché, s’affairant à ne rien laisser transparaître ni de ses remords, ni traits d’expression qui puisse la fâcher outre mesure. Elle préférait bel et bien passer pour une simple d’esprit incapable de remarquer la contrariété de son interlocutrice. « J’avais l’esprit ailleurs », reprends-t-elle. « J’étais bouleversée en découvrant cette pauvre chouette gisant sur le sol sous un amas de buisson épineux. On eut dit qu’elle avait cogné un arbre en plein vol, heurté le sol, et que le vent l’eut recouvert de branchages. Elle n’émettait aucun bruit…. ».

N’appelait même pas à l’aide. Comment ses camarades auraient réagi face à tant d’empathie ? Septima avait eu le cœur brisé en constatant cette vie aux prises de la mort, seule et résignée.

D’une main, Septima attrape les outils tendus par son professeur. La réponse à sa question était tellement logique qu’elle eut un temps d’arrêt. Répondre à côté de la plaque devenait un vrai casse-tête. Et Septima ne se doutait pas le moins du monde, en cet instant, du piège intelligent de son professeur. Mentir oui mais pas au détriment du bien être de l’animal. Elle n’allait pas commettre une bourde juste pour se couvrir.

« Aucune n’est cassée », finit-elle par répondre toujours aussi détachée. « Autrement elle souffrirait le martyr. Je n’y avais pas songé ».

Une compresse au bout de la pince qu’elle maintenait fermement entre ses doigts, elle se rapproche de l’animal, prête à nettoyer la plaie. La chouette eut comme un mouvement de recul qui surpris la jeune fille. Septima imbibe la compresse d’antiseptique avant de tendre son autre main pour la gratifier l’oiseau d’une caresse réconfortante. Elle ne dit pas un mot, préférant la rassurer par les gestes, craignant de démontrer beaucoup trop d’empathie. Septima patienta, repèra les premiers signes de détente et en profita pour faire disparaître le sang séché qui maculait son ail. La poudre blanche qu’avait appliqué Abigail sur la blessure avait fait des merveilles. Au contact de l’animal, oubliant un instant qui elle devait être, Septima demanda :

« Qu’est-ce que c’est que cette poudre blanche, professeur ? Une plante séchée j’imagine… ».

La chouette observe sa sauveuse nettoyer délicatement sa blessure. Sans la quitter des yeux, elle lança un petit cri.

« Ça à l’air d’aller déjà mieux ».


:copyright:️ 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5466
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 12 Jan - 21:07
Il y avait toujours des aspects très difficiles à gérer dans chaque métier existant, mais, pour une personne aussi sensible et expressive que moi, rester de marbre en tant que professeur était un véritable challenge. J’étais davantage une âme à se laisser emporter par le courant de mes émotions, en les laissant me traverser, sans que je ne doive les combattre. Ainsi, devoir rester impassible devant la bêtise de l’adolescence était extrêmement difficile, par ailleurs, bien souvent encore je montrais mon étonnement ou mon désarroi face à certaines réactions de mes élèves. Il fallait bien que jeunesse se fasse, j’étais passée par là moi aussi, bien que j’ai été une étudiante davantage effacée, j’avais fait ma crise bien plus discrètement que certains de mes camarades.
Ainsi, en voyant l’expression de marbre (trop de marbre à mon goût) de mon élève, j’essayais de garder contenance, sans trop froncer les sourcils. Sûrement qu’ils avaient légèrement frémis et ma bouche s’était sensiblement crispée, avant que je ne me contente de cligner des yeux, comme pour évacuer toute la frustration que je ressentais. J’avais déjà vu la Serpentard bien plus expressive que cela, bien plus ouverte malgré elle, bien plus attentionnée et concentrée. Il me suffisait simplement de me souvenir de la façon dont elle était venue me voir avec ce pauvre oiseau dans les bras tout à l’heure. À ce moment, elle me semblait sincère, pas maintenant. Toutefois, je ne la connaissais pas personnellement, je n’étais pas sa meilleure amie, je n’étais qu’un professeur qui observait, et peut-être que je ne faisais que me tromper lourdement. Néanmoins, j’en eus mal au coeur à m’imaginer devoir raconter son comportement à son père, rien ne m’y obligeait dans le fond, mais si je devais passer par lui pour venir en aide à la jeune femme, alors je le ferai. Cela dit, j’aurais aimé éviter car ça ne le concernait pas directement, je préférerais réussir à gagner la confiance de l’étudiante sans devoir passer par le patriarche. Peut-être même que si j’évitais de le faire, la confiance n’en sera que plus forte.
Mais comment étais-je censé réagir face à un tel comportement ? Insister pour qu’elle s’ouvre, ou laisser tomber ? Après tout, elle n’avait rien à voir avec ma propre vie, en dehors des études. J’étais responsable d’elle le temps de ces cours, mais pas en dehors, ce n’était pas ma fille, et je n’entendrais peut-être plus parler d’elle lorsqu’elle quittera Poudlard dans quelques années.
Tête penchée un peu sur le côté, je l’écoutais me confier comment elle avait trouvé la chouette, et là, je croyais enfin entrevoir un je ne sais quoi de sincère, comme un genre d’empathie qu’elle souhaitait étouffer. Bien que les raisons m’échappaient complètement, je ne voulais pas non plus forcer la jeune fille au risque de la braquer. Voilà pourquoi je répondais avec cette douceur qu’était la mienne.

- C’est peut-être ce qui lui est arrivé. Elle semble épuisée, elle a peut-être trop voyagé en une fois, sans avoir pu se reposer. Une fois qu’elle sera soignée, nous pourrons aller la placer dans la volière pour qu’elle soit au chaud et convenablement nourrie. Je marquais un petit instant de silence avant de reprendre, souhaitant me faire encourageante. Peut-être, essayez de ne pas trop vous attrister de ce qui a pu lui arriver, vous n’y pouvez rien. En revanche, vous l’avez trouvé et vous l’avez aidé, et ça, c’est ce qui est important. Vous avez agi, et vous l’avez bien fait.

Malheureusement pour la demoiselle, je n’étais guère douée pour choisir mes mots. J’étais de ceux qui agissaient, non pas qui discutaient, voilà pourquoi j’appréciais davantage faire des cours pratiques que théoriques et que j’étais une bien piètre démocrate. Toutefois, je m’essayais à l’exercice lorsqu’il s’agissait d’approcher mes étudiants, parce que j’avais à coeur de faire convenablement mon métier, mais au-delà de ça, je souhaitais profondément venir en aide à autrui. Ce n’était pas parce que c’était une Ombrage, ni parce qu’elle était la fille de mon mentor. Elle n’était pas non plus une élève de ma maison, je n’étais donc pas sa directrice. En vérité, je pouvais totalement m’en fiche, mais ce n’était pas ma façon d’être. Quel genre de spécialiste des animaux fantastiques serais-je, si je n’étais même pas un minimum ouverte aux propres personnes de mon espèce ?
Mais, lorsque son verdict médical tomba, j’eus la sensation de recevoir une enclume sur les épaules, ces dernières s'affaissèrent d’ailleurs. Comment pouvait-elle dire ce genre d’ineptie alors que l’aile était clairement désaxée ? Il n’y avait pas de mots pour exprimer à quel point j’étais déçue par son comportement et sa constatation, et je devais bien admettre que ses résultats scolaires théoriques étaient au diapason de ses résultats pratiques. À croire que je m’étais trompée dans mon jugement, peut-être que la jeune femme n’était véritablement pas faites pour travailler avec les créatures. Peut-être avais-je mal observé lorsqu’elle croyait ne pas être vue, peut-être avais-je eu trop foi en son père pour y croire profondément.
Après tout, je n’étais pas infaillible.
J’allais la renvoyer, sans méchanceté, pour pouvoir continuer à m’occuper de l’oiseau de nuit tranquillement et pour pouvoir ruminer mes propres erreurs mais voilà qu’elle se mit à agir en prenant les objets que je lui avais confiés plus tôt. Avec une attention toute particulière, je la regardais faire, avant tout pour éviter qu’elle n’aggrave la blessure à l’aile, mais aussi pour me donner un dernier espoir. Ce fut avec soulagement que je constatais un touché subtile et délicat, malgré les maladresses de néophytes, ce qui était tout à fait normal et pardonnable à son âge et à son niveau. Rassérénée dans mes suppositions, je me permettais d’avaler ma salive en un léger rictus avant de récupérer le volatile et les bandages, avant de lui replier l’aile avec une précaution millimétrée. Même si la chouette se débattit une fraction de seconde, je réussissais à la maintenir d’une main ferme avant de détacher la bande et de la passer autour de l’aile cassée. D’un coup d’oeil un peu désapprobateur, je regardais Septima tout en reprenant la parole.

- Mademoiselle Ombrage, vous devriez davantage vous concentrer lors de mes cours plutôt que de rêvasser, cela vous serait utile. Reconnaître une aile cassée sur une chouette est un sujet de première année. Dois-je vous imposer des heures supplémentaires pour rattraper votre retard plus colossal que je ne le pensais ? Sous entendu clair que je surveillais son dossier de prêt, j’étais aux faits de ses résultats et apparemment pas uniquement dans mon sujet de cours. Maintenant que j’avais commencé à bander l’aile, je lui indiquais d’un signe de la main de venir à côté de moi, et, me décalant un peu avec ma chaise, je reprenais. Continuez. Le but est d’immobiliser l’aile sans trop la serrer, sinon vous bloquerez la circulation, et si c’est trop lâche, elle pourra s’en défaire et ce sera inutile. Lorsque vous aurez fini, vous tournerez autour du dos et du ventre et vous nouez. Encore une fois, bander une aile, c’était un sujet que je donnais pour la première année aux soins en créatures magiques, soit quand l’étudiant avait treize ans. Toutefois, je m’appliquais à réexpliquer les bases à la jeune femme, quitte à la vexer, pour lui signifier que je lui donnais encore une chance. Heureusement, j’étais une personne extrêmement patiente et qui ne s’énervait qu’en de rares occasions. Quelle jeune fille étrange...


Never Ending Circles
ANAPHORE


L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty CBY7jAc
L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Octavia Nott
Octavia Nott
Serpentard
INRP
Messages : 799
Gallions : 2956
Date d'inscription : 06/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #3366ff
Mon allégeance : Neutre
Ven 15 Jan - 14:27
L’hippogriffe vole, le scrout à pétard pète.Ft. Abigail Mcfusty

Affairée à nettoyer le sang séché sur l’aile de l’animal, Septima ne remarquera aucun signe du combat intérieur mené par son professeur… ou s’efforce-t-elle de ne rien remarquer ? Une pointe de malaise commence à naître en elle. Que signifie-t-il ?

Le professeur Mcfusty récupère l’oiseau après lui avoir adressé un coup d’œil désapprobateur. En un instant, Septima se sent défaillir sous le regard réprobateur d’Abigail. Elle rompt le contact visuel pour récupérer la totalité de sa contenance. Evidemment que l’aile est cassée. En volant sur un balai, si elle avait dû heurter un arbre et retomber lourdement sur le sol, ce sont ses deux jambes qui auraient été brisées. Dans son malheur, la chouette avait eu beaucoup de chance.

Après une tirade sur son comportement scolaire, le professeur Mcfusty commence le bandage de l’aile cassée avant de céder la place à son élève. De ses deux mains, Septima récupère matériel et animal ; elle se fige. Sa raison lui souffle d’annoncer à son professeur qu’elle ne sait pas comment faire. Mais cela paraîtrait tellement grossier qu’elle risque de faire naître des soupçons dans l’esprit clairvoyant d’Abigail.

Que faire alors ? Bander l’aile avec maladresse ? Pauvre animal, il en pâtirait de douleurs s’il fallait tout recommencer. Sa bonne conscience n’ayant plus le temps de tergiverser avec la mauvaise, sans plus attendre, Septima bande convenablement l’aile de la chouette, terminant par enserrer le dos puis le ventre, et enfin elle termine par une boucle, comme demandé.

« J’ai déjà pas mal de camarade qui m’aident à faire mes cours », raconte-t-elle. « En sortilège, en défense contre les forces du mal, surtout en métamorphose… ».

Surtout pas mal de camarades souhaitant s’attirer les bonnes grâces de la famille Ombrage. Sacré serpentards. De l’aide absolument barbante, mielleuse, moqueuse, hautaine… sur des cours absolument ennuyeux.

« J’aime beaucoup les soins aux créatures magiques. J’ai un chat que j’aime comme la prunelle de mes yeux et une chouette, coquine, aussi affectueuse qu’un chien. Je suis sûr que je m’en sortirai ».


En se confiant, Septima à comme l’impression de sentir l’atmosphère se détendre. Elle s’autorise un sourire, contemplant son bandage avec satisfaction. La chouette ulule péniblement. Par réflex, elle se saisit d’un panier qu’elle rembourre de couvertures moelleuses afin de transporter l’animal.

Elle n’aimait pas la tournure qu’avait pris les évènements. La façon, si bien contenue soit-elle, d’Abigail de s’offusquer par son comportement. Elle n’avait pas envie de s’attirer ses foudres. C’était déjà bien assez de devoir passer pour une idiote à ses yeux.

« Vous savez », se risque-t-elle à confier », « je vis au jour le jour, sans me préoccuper de l’avenir. Mon avenir. En cinquième année, tous les autres se creusent la cervelle pour choisir « la » voie qui leur correspondrait le mieux. Déjà, à mon sens, choisir « la » voie est une aberration. Pas étonnant que la plupart des gens se retrouvent coincés dans un travail qui les rendent malheureux s’ils y sont arrivés en « la » cherchant. D’un point de vu catégorique, je suis persuadée que nous ne sommes pas fait pour « une » chose, pour la simple et bonne raison que nous savons en faire pleins. Cette dernière idée ouvre bien des champs des possibles, et surtout, la perspective de toutes les choses que l’on va pouvoir faire sans se restreindre à « la » voie ».

Septima termine par un haussement d'épaules. Pour sa part, son avenir professionnel reste obscur. Ses résultats scolaires sont en décalage avec son savoir et elle n’a pas envie d’exercer un métier rasoir, pompeur d’énergie, simplement glorifiant pour les apparences.

Ce soir, elle avait entrevu un avenir possible.

« J’aime bien les créatures magiques », reprends-t-elle en prenant soin de ne pas croiser le regard de son professeur. « Parfois, je m’imagine partir les rencontrer, dans leur élément naturel. Là où il n’y a ni cage ni enclos. Je suppose que pour aspirer à de tel voyage, il faut obtenir des notes irréprochables en Soins au Créatures Magiques… ».

Elle s’interrompt, s’accordant un sourire. Elle tend le panier à son professeur pour qu’elle y dépose la chouette et reprends :

« … avec des pratiques sans maladresse. Ou peut-on s’en acquitter, prendre un balai, un portoloin pour partir à leur rencontre ? Quand la trace n’est plus sur nous, nous sommes libre ».

Et cet avenir qu’elle s’était permise d’entrevoir lui donnait du baume au cœur. Et de l’espoir.

Un but.
:copyright:️ 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5466
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Dim 17 Jan - 12:43
mood


La voilà, la jeune Septima Ombrage que je cherchais depuis tout ce temps. Peut-être ne faisais-je que l'entr’apercevoir tandis qu'elle bandait à la perfection la petite chouette blessée. Je n'avais rien à dire, en dehors de sourire avec une grande satisfaction. Avec patience, j'étais arrivée à l'amener là où je voulais la mener, et, petit à petit, je la voyais se détendre, comme si elle avait décidé, ne serait-ce qu'en partie, de se délester de cet étrange sac qu'elle portait au quotidien sur ses épaules. Qu'est-ce que la jeune fille essayait de cacher, ça, je n'en avais aucune idée, pire, je le déplorais pour elle. À cet âge, elle ne devrait pas avoir à porter un tel fardeau. Mon imagination alla bon train tandis que je me questionnais sur ce qu'elle pouvait bien cacher à son père, quel était le double jeu qu'elle était en train de mener. Bien loin des affaires riches des nobles familles de sang pur, je craignais de ne pas pouvoir comprendre l'entièreté des conséquences, néanmoins, j'étais bien assez empathique pour pouvoir comprendre que l'élève devant moi en souffrait.  J'étais d'autant plus affligée en prenant soudainement conscience que son père, mon propre mentor, ne s'en rendait peut-être pas compte, ou tout le moins, qu'il ne voulait pas voir. Je connaissais William, et je savais à quel point il pouvait être importun et vieux jeu sur bien des points de sa vie de famille. Bien que je l'apprécie beaucoup, il y avait nombres de sujets sur lesquels nos avis divergeaient, et cela avait été à l'origine de plusieurs discordes entre nous. Toutefois, nous avions toujours réussi à renouer le dialogue, et cela avait été sûrement encouragé par le fait que nous n'avions aucun lien familial. Septima, elle, devait se retrouver comme emprisonnée dans une cage dorée, à ne même plus pouvoir hurler sa peine et sa colère. Alors, le petit oiseau avait même cessé de chanter.

À sa remarque concernant ses camarades, je souriais à nouveau. Lèvres étirées qui avaient disparu alors que j'intégrais au plus profond de mon être la situation que vivait l'adolescente. Reconnaissant bien là son père, qui pouvait lui aussi me répondre à des tirades rhétoriques, je me contentais de rouler des yeux, démontrant mon amusement, puis je pris soin d'être davantage attentive alors qu'elle en venait carrément à se confier à moi. Surprise, mais aussi humble d'avoir pu toucher la jeune étudiante à ce point, je me rasseyais à la table tout en entremêlant mes doigts entre eux, sans la perdre un seul instant du regard. Je ne perdais pas une miette de ce qu'elle était en train de faire, de la manière dont elle préparait ce petit panier pour l'animal blessé, de sa façon de tenir ses épaules, des traits de son visage, des plis à ses lèvres, des tremblements possibles à ses mains. Non, je ne ratais rien, parce que j'essayais de la percer à jour, parce que je souhaitais la comprendre pour mieux pouvoir l'aider, quitte à me faire disputer par son père. Après tout, je ne faisais que ce que je croyais juste, et ça, William le savait, et il ne pouvait absolument pas me le reprocher, même lorsqu'il s'agissait de sa famille.
Alors qu'elle me tendait le panier, je lui fis un signe de la main pour qu'elle-même y dépose le volatile, lui prouvant encore une fois que je décidais de lui faire confiance malgré ses agissements passés.

Perspectives de liberté, envie de fuite et de voyage, ne pas être cantonnée à un seul et unique objectif dans sa vie. Je sentais toute la tempête  et le désire de se retourner contre le monde entier qui sommeillait dans le corps de Septima. Cette attitude que le commun des mortels se contenterait d'appeler naïvement "rebelle". Moi, je le voyais autrement. Moi, je la comprenais, car j'avais cette même énergie qui coulait en moi, cette soif d'aventure, cette envie d'apprendre par soi-même et de ne pas être dirigée par de quelconques lois futiles qui ne font pas ordres dans l'immensité de Mère Nature. Mais hélas, il y avait toujours des restrictions, des parts d'ombre, et de cela, je me devais de lui en parler. Car il était aussi de mon devoir de la prévenir de ce qui était, et de ce qui n'était pas. Tandis que j'étais en train de soigneusement choisir les mots que j'allais prononcer, je laissais encore un instant de silence s'installer entre nous avant de le briser délicatement.

- Malheureusement, je ne peux être totalement d'accord avec vous. Je lui souriais avec douceur, penchant légèrement la tête sur le côté tandis que le dragon sur mon bras redescendit sur ma peau, se laissant à nouveau voir pour valser entre mes doigts. Là, je relevais ma main exempte d'encre pour fouiller à mon cou sous mes vêtements et en ressortir un médaillon argenté et sommairement frappé d'un sceau. De toute évidence, le bijou était très ancien, car l'orfèvrerie malhabile. Il n'empêchait qu'il était beau et raffiné, symbole d'un dragon aux ailes déployées. Après avoir été certaine qu'elle ait eu le temps de convenablement le contempler, je le remettais dans sa cachette, contre ma peau. Bien que je n'appartienne pas à une famille de celle de votre rang, la mienne a aussi un héritage à faire prospérer. Depuis des décennies, la famille McFusty se doivt de veiller sur les Noirs des Hébrides dans l'archipel.  Évidemment, bon nombre d'entre nous ne sont pas dragonologues et n'ont pas du tout suivi la voie des animaux fantastiques, pourtant, ça n'a pas été mon cas. Je n'ai toujours eu qu'une seule voie à suivre dans ma vie : celle des dragons, et tout particulièrement des Noirs des Hébrides. Je n'ai connu que ça, et je ne veux connaître que ça. Durant ma scolarité, je n'ai jamais ressenti le besoin de chercher "la" voie, car je la ressentais déjà en moi, comme un feu ardent, qui brûle toujours de la même intensité aujourd'hui. Alors certes, aujourd'hui je suis professeure à Poudlard et j'ai dû mettre mes compétences en dragonologie un peu de côté, il n'empêche que dès que j'en ai l'occasion, ne serait-ce qu'une après-midi, ou un week-end, je pars pour aller les voir. Je… je levais les yeux au plafond et haussais les épaules, comme si ce que j'allais dire était complètement stupide. Je ne peux pas faire autrement. Et quand bien même je suis enseignante aujourd'hui, je n'ai pas pour autant épousé plusieurs voies. Je riais, presque gênée. Je ne peux tout simplement pas.

Inspiration, motivation presque divines. Telle était ma fatalité, ma vérité. Telle était Abigail McFusty depuis sa naissance, depuis que la petite veilleuse animée dans sa chambre faisait apparaître des dragons de lumière dansant dans les murs de sa chambre. Me priver de dragons, c'était me priver de mon oxygène. Abigail McFusty n'avait qu'une seule et unique dévotion : les dragons. Ça avait toujours été ainsi, c'est ainsi et ce sera toujours ainsi. Lueur taquine apparaissant dans mes prunelles foncées, je reprenais avec un sourire goguenard. Et vous mademoiselle Ombrage ? Quel est votre feu ardent ? Qu'est-ce qui vous anime au quotidien ?

Car là était la véritable question, là était le point fondamental de chaque humain. Si ce désire enflammé n'était pas satisfait un minimum, il nous consumait de l'intérieur, et engendrait des dégâts aussi divers et variés que nous étions tous des êtres à part entière. La dépression, la folie, l'ivresse…. La fuite. Poussant ma chaise pour me décoller de la table, je me relevais presque d'un bon, pour aller fouiller dans mon sac et en sortir un pendentif au cristal d'un blanc immaculé.
Revenant à côté de mon élève, je dégainais ma baguette magique pour la pointer en direction de la table. Cette dernière se souleva précautionneusement pour aller se ranger dans un coin, ainsi que tout le reste des objets qui se trouvaient là. La petite chouette dans son panier fut elle aussi emportée, mais le déplacement était si délicat qu'elle n'eut aucune crainte et ne bougea pas. Par ailleurs, d'autres objets animés vinrent à sa rencontre pour lui procurer eau et nourriture afin de l'aider à patienter le temps que je termine ce que je devais faire avec la demoiselle Serpentard.
La cabane des hippogriffes, d'ordinaire bien remplie et à l'espace plutôt encombré, donnait maintenant une grande pièce bien rangée, aux murs spacieux et éloignés.
Faisant volte-face, comme d'un coup piquée par un Billywig, je me déplaçais jusqu'au centre de la pièce, reprenant la parole d'une voix plus enjouée, moins timide, plus vraie. Moi aussi, je commençais à faire tomber le masque.

- Les notes aussi bien théoriques que pratiques sont une aide, elles permettent aux sorciers plus expérimentés, comme moi, de diriger convenablement des jeunes qui cherchent leurs vocations, comme vous. Néanmoins, ce ne sont pas les résultats qui vont définir ce que vous êtes ni qui vous êtes, mais il faut bien que vous preniez conscience que sans certains résultats acquis, des portes vous serons fermées. Prenons pour exemple le ministère, vous ne pourrez jamais devenir Auror si vous n'obtenez pas vos cinq ASPIC avec la mention Effort exceptionnel. Il en va de même pour les créatures magiques. Pensez-vous que les responsables souhaitent vous placer dans des missions auprès de créatures de catégorie XXXXX alors que vos résultats prouvent que vous êtes uniquement capable de vous occuper de créatures de rang XX voire XXX ? Ou ne serait-ce que vos recherches aient un quelconques crédits auprès des experts sans les résultats qui vont avec ?

Je voulais la rendre attentive que, même si le but semblait éloigné, ce qu'elle faisait aujourd'hui aura des conséquences et que le moment venu, elle devrait peut-être redoubler d'effort pour se faire entendre alors que, si elle s'était donné de la peine au bon moment, elle n'aurait plus rien à prouver à personne. D'un geste de la main, gardant le collier de cristal dans ma main gauche, j'invitais la jeune femme à venir à mes côtés. Ceci fait, j'enroulais la chainette argentée et brillante comme des étoiles autour de mon poignet, mon tatouage venant alors lui-même s'enrouler au même endroit comme s'il essayait de saisir le bijou hypnotique. La pierre se laissant tomber dans le vide, elle tanguait de droite à gauche tandis que d'un nouveau petit coup de baguette, je l'activais.
La pierre immaculée devint alors rouge vif, puis jaune, avant de s'immobiliser dans un vert émeraude des plus éblouissant.
Autour de nous, la cabane des hippogriffes sembla tressaillir, et les murs disparurent lentement pour laisser place à une végétation particulièrement danse, les troncs des arbres allaient si haut dans le ciel qu'il était impossible d'en voir les cimes. Par terre, les buissons et la terre ne laissaient aucune place à l'herbe qui peinait à pousser. Il y avait énormément de bruits, des bruits sauvages, allant du chant des oiseaux, au rugissement puissant et guttural d'un léopard, à moins que ce ne soit un Nundu ?
Nous n'avions pas voyagé, nous étions toujours dans la cabane, à côté de Poudlard. Toutefois, dans ce cristal, j'avais su introduire diverses reproductions de lieux où je m'étais rendue. Cela m'aidait non seulement pour mes recherches, mais aussi pour moi, afin de m'échapper lorsque je ne le pouvais pas, et enfin, pour mes élèves de dernières années, afin de les plonger dans des situations réelles, sans pour autant qu'il n'y ait de véritables dangers.
D'un ton presque triomphal, je regardais Septima du coin de l'œil tout en lui présentant la situation.

- Bienvenue dans l'une des nombreuses forêts d'Afrique Orientale. L'un de mes voyages préférés, et aussi l'un des plus marquants. Des Focifères passèrent au-dessus de nous, leurs plumes chatoyantes aux mille couleurs donnaient l'impression que de petits arcs-en-ciel se déplaçaient. Reposant mon regard tout à fait en direction de l'étudiante de Serpentard, je retrouvais une voix calme et posée. C'est ce genre d'endroit que vous pourrez visiter une fois vos études terminées. Là, je fixais sa poitrine, avant de la pointer de l'index, non pas parce que j'étais une perverse, mais pour souligner ce que j'allais dire. Car l'origine venait toujours du cœur. Alors, ce feu ardent ? Est-il ébranlé, ou ne ressentez-vous rien ? Pour davantage remuer l'élève et lui faire comprendre ma leçon, je pointais du doigt un grand arbre qui se trouvait devant nous, uniquement à quelques mètres. Dans cet arbre se trouvent des cocons de Démonzémerveilles et des nids de Focifères. Si vous voulez aller les voir, vous le pouvez, mais montrez-moi que vous êtes capable de suivre un certain protocole avant cela. Hé bien oui. La liberté avait toujours un prix, il y avait toujours un équilibre à préserver. Celle de respecter les lieux où nous nous trouvions et de respecter les habitants, qu'ils soient humains ou créatures. Sans suivre certaines règles, des conséquences désastreuses pouvaient avoir lieu, et ça, Septima devait absolument l'intégrer.


Never Ending Circles
ANAPHORE


L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty CBY7jAc
L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Octavia Nott
Octavia Nott
Serpentard
INRP
Messages : 799
Gallions : 2956
Date d'inscription : 06/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #3366ff
Mon allégeance : Neutre
Ven 22 Jan - 15:48
L’hippogriffe vole, le scrout à pétard pète.Ft. Abigail Mcfusty

Sans émettre d’objection, sans crainte d’éveiller des soupçons (le bien-être animal avant tout), Septima place délicatement la chouette dans le panier en veillant à la caler confortablement.

Pendant le long moment que dura la tirade, la jeune serpentard considéra son professeur. Bouche bée, elle peinait à contenir les expressions de son visage, souhaitant refreiner, cacher l’enthousiasme que le professeur lui transmettait. L’élève se connaissait une certaine sensibilité. Par Merlin ! Heureusement qu’elle en avait une. Quel goût aurait eu son existence si elle avait dû vivre comme ses pantins de camarades parés de vert et d’argent ? Vivre d’apparence, motivés par l’appât du gain. Abigail Mcfusty racontait, confiait même, son amour pour les dragons. L’archipel des Hébrides regorge de ses célèbres sauriens volant, rare espèce originaire de Grande Bretagne. Grandir dans pareil endroit doit être fabuleux… Est-il possible qu’un jour elle puisse faire preuve d’une telle dévotion ? Vivre une passion aux tripes sans jamais se préoccuper du regard des autres. S’échiner à attiser la flamme qui vous anime sans jamais ressentir de lassitude. Terminer une journée avec nostalgie, comme lorsqu’on arrive à la dernière page d’un bon livre. C’est fini, mais c’était bien. Tellement bien. On en commencera un autre demain.

Et elle, qui était-elle ? Née Ombrage dans l’antre dorée du Manoir familial. Deux parents avec une main dans la réussite, la deuxième dans le talent. Un grand frère marchant sur leurs pas (ou du moins croit-il y marcher). Un nom respecter. Une famille redoutée. Une famille entourée d’amis et de faux amis. Une bombe à retardement cachée dans un gant de velours.
Quel feu brûle dans ses veines ? Sinon celui qui s’allume lorsqu’elle enfourche un balai. Le Quidditch. Sa fierté.

En silence, Septima observe le professeur développer son enchantement.  Quand la jungle africaine remplie l’exiguïté de la cabane aux hippogriffes, Septima ne peut s’empêcher de sourire. Que dis-je ? Elle en rit. Septima riait d’émerveillement. C’était incroyable. Incroyablement merveilleux. Si incroyablement exaltant que sa langue s’en dénoua…

« … le quidditch », donne-t-elle pour réponse à sa question passée. « J’étais une enfant frêle qui rêvait de voler, et encore mieux, je voulais taper dans les cognards. On me conseillait de garder mon nez dans les livres, parce que si la lecture sied à mon tempérament calme, ma silhouette malhabile n’encourageait pas mes parents à m’offrir un balai de course. Mon premier cours de vol fut un véritable désastre. Un élève de votre maison est parti à l’infirmerie le nez ensanglanté, et la paille de mon balai s’est emmêlée dans mes cheveux. Même la magie n’y pouvait plus rien. Ce jour-là, pendant que l’infirmière me coupait les cheveux pour me libérer (ou libérer le balai), je me suis jurée d’y arriver… Je me suis entraînée tous les soirs après l’école, pendant les week-ends, les vacances scolaires… Toujours avec la ferme intention qu’en troisième année je serai apte à postuler dans l’équipe de ma maison. Ce que j’ai fait… sauf que le poste de batteur tant convoité m’a filé sous le nez ».

Même si elle se débrouille admirablement bien comme Poursuiveuse, le jeu n’avait pas la même saveur. Septima fini par hausser les épaules. Elle aimait jouer, mais la compétition en son âme et dans ses tripes, dispose d’une place limitée. Elle voulait gagner mais se moquait de perdre. Ce qu’elle ne démontrait pas, bien évidement. Le quidditch était la seule discipline qui lui avait posé des difficultés. La seule qui la mettait, la faisait commencer au même stade que les autres. La seule qui lui donnait le sentiment d’être normal. Ordinaire. Banale.

« Je n’aime pas le Quidditch au point d’en faire mon métier. Dans une autre vie, peut-être ».

L’extase ne la quittait plus. Des lucioles diurnes vinrent se poser sur ses cheveux. Le regard de Septima longea le tronc d’un arbre jusqu’au ciel. A l’évocation des créatures, Septima tourna autour de l’arbre désigné, comme pour repérer un trou abritant les cocons, ou une branche sur lequel l’un des oiseaux fantastiques se serait posé.

« Hmm… vous n’auriez pas été là professeur, j’aurai emmené avec moi un casque pour me protéger les oreilles… », dit-elle très humblement. C’était une chose de lire comment s’en défendre. C’en était une autre de mettre en pratique. Septima n’avait jamais eu besoin de le faire, aussi ne s’y risquerait-elle pas sans entraînement. Elle se contentera de rechercher les bonnes informations dans son palais mental. En farfouillant sa mémoire, une main vient caresser son oreille.

« Les Démonzemerveille y aspirent les souvenirs. Leur venin est capable d’effacer les mauvais souvenirs ».

Ca peut donner des idées…

« Pour ma rentrée en première année, mon père voulait m’offrir une plume de Focifère pour l’écriture. J’ai refusé d’utiliser un seul poil de cette pauvre créature, ce qui est injustifié et injuste pour toutes les oies qu’on déplume. Petite, mon frère se moquait de moi, parce que je prétendais qu’un jour, ma baguette renfermerait en son cœur une plume de Focifère, ce qui lui permettrait de chanter… ».


A ce propos, Septy en aperçoit un très haut, installé confortablement sur une branche. Son plumage rayonne sous un trait de lumière africaine.

« J’utiliserai un sortilège de mutisme pour approcher un Focifère. On dit que leur chant, à la longue, rend fou. Quant aux Démonzemerveilles… ma foi, ils ont l’air de dormir tranquillement repliés sur eux-mêmes. Je ne parviens pas à les apercevoir dans le creux de l’arbre. Ce sont des créatures dotées de pouvoirs extraordinaires qu’on évite d’embêter. Je dirai que pour les observer… et ben, je dois me contenter de les observer. On dit que seuls les peuples locaux savent comment les apprivoiser ».

Une luciole diurne brillant de rose passe à proximité de la niche aux Demonzemerveille, faisant rutiler un temps soit court la carapace verte des créatures endormies.

:copyright:️ 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5466
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 26 Jan - 14:49
Être empathique avait ça de formidable de me permettre de pouvoir imaginer sans la moindre difficulté ce qu'essayait de m'expliquer l'étudiante. Bien que je n'étais pas une fervente pratiquante du Quidditch, je n'aimais même pas ça du tout, j'avais la prétention de parfaitement comprendre ce qu'elle voulait dire et ce qu'elle ressentait. Qu'on l'empêche de pratiquer ce qu'elle voulait pratiquer, petite princesse protégée par sa famille, par ses parents, par ce père trop protecteur. Le danger véritable qui rôdait autour de cette passion, les traces laissées à la suite des accidents, mais cette passion qui continuait de brûler malgré tout, ces promesses faites en silence.
Grand Merlin, oui je connaissais très bien ces sentiments moi aussi. Je savais que mon père aurait aimé avoir un deuxième garçon plutôt qu'une fille. Non pas qu'il ne m'aime pas, bien au contraire : il aurait préféré un deuxième garçon pour ne pas avoir à se préoccuper de ma santé, de ce que je faisais, de mon bien-être et qu'il ne se sente pas toujours obligé de devoir me protéger de tout, et surtout des Noirs des Hébrides. Un garçon, c'était solide, c'était battant, et surtout, un garçon, c'était la continuité du nom, n'est-ce pas ? Aujourd'hui, j'étais la seule descendante, avec Aïko, à tenir encore le nom des McFusty en vie.
Au-delà de la lignée, je savais très bien que les nombreux cheveux blancs que porte mon père aujourd'hui étaient en partie de ma faute. Non seulement je n'avais pas été un mâle, mais j'avais été fragilisée par ce malin destin. Comme pour Septima avant elle, j'étais fragile, menue, trop petite, trop maladroite, trop calme. Pourtant voilà qu'un dragon s'était penché sur mon berceau pour me mordre et m'injecter ce venin qui coulait encore aujourd'hui dans mes veines. Mon père avait toujours espéré que je ne marche pas dans ses pas, que je choisisse une voie plus sage, comme la botanique par exemple, mais pas la dragonologie.
Bien qu'il ne m'ait jamais empêché à quoique ce soit, et même qu'il en fut fière, je me souvenais de nos longues soirées de discussions où il avait essayé, aussi habilement que possible, de me dissuader d'étudier les dragons. Douce ironie pour un McFusty pour qui il incombe depuis des générations de protéger la race native de l'archipel.
Sans mal, j'avais conscience de ce que pouvait vivre William, mais aussi sa fille, et je parvenais à comprendre les deux camps. Néanmoins, je n'étais pas de ceux qui choisissaient d'aider l'un au profit de l'autre. J'avais toujours mis un point d'honneur à rester neutre, mais quand bien même, en cette fin de journée, j'étais en présence de la fille et non pas de mon mentor. C'était donc elle que j'allais privilégier pour l'heure.

- Si vous aimez le Quidditch, ne laissez personne vous l'ôter d'une quelconque façon que ce soit. Vous vous êtes fait une promesse, tenez là, et si le poste que vous convoitez est occupé aujourd'hui, il ne le sera peut-être plus demain. Je redressais un peu le menton en continuant de la fixer. Tout change, vous savez. Je suis arrivée dans le domaine de la dragonologie, nouvellement diplômée, avec des techniques et des théories révolutionnaires. Je suis encore beaucoup moquée dans une multitude de livres et de revues, mais je reste profondément convaincue de ce que j'avance et de ce que je fais. Un jour, ça changera. Un vieil ami m'avait dit ça, un jour, alors que je n'étais qu'une étudiante. Que malgré ma timidité j'allais avoir besoin de jouer du coude, de me faire ma place. C'était ce que je faisais, et les autres, je les laissais rire de moi. Trop obtus d'esprit pour envisager d'autres techniques d'approche, ce n'était pas moi qu'il fallait plaindre le plus. C'est un art subtil que de savoir suivre les règles, tout en sortant du cadre.

À cette conclusion qui n'était absolument pas démunie de sens, je fis un clin d'œil à la jeune femme pour ensuite la laisser s'extasier sur l'environnement qui nous entourait toutes les deux. Je cherchais à l'encourager à continuer à rêver, à vouloir poursuivre sa voie, mais sans trop en faire, sans cacher qui elle était. Bien plus qu'avant je me sentais proche de cette enfant, moi, sorcière à la santé fragile et capricieuse, petite et fine qui se dressait face à des dragons dangereux et mortels.
Glissant mes mains dans mes poches, mes doigts entourant tout de même ma baguette magique, je laissais la jeune femme réfléchir à haute voix et me partager ses idées. Un petit sourire étira mes lèvres à l'évocation des chants des Focifères, bien qu'un voile de tristesse traverse mon regard alors qu'elle résumait l'effet du venin des Démonzermerveilles. Effacer, oublier, était-ce vraiment la solution ?
Une chose était certaine, le moment n'était pas venu pour moi de penser au décès de mon frère, alors, en un clignement de paupière, je parvenais à retrouver contenance pour retrouver une pleine attention sur l'adolescente devant moi. Tranquillement, je m'avançais auprès d'elle sans prendre garde aux chants des Focifères qui, pour le moment, ne me posaient aucun problème.

- Les plumes peuvent être collectées sans faire de mal aux animaux, par exemple quand celui-ci mue par exemple. Il en va de même pour les poils ou d'autres éléments provenant des créatures. Le tout est de savoir comment se fournir, et où bien se fournir. J'étais pour l'égalité, et même si j'appréciais les animaux fantastiques, je n'étais pas pour autant végétarienne. Puis, prenant place sur un tronc d'arbre couché (en réalité c'était l'une des chaises se trouvant dans la maison des hippogriffes), je regardais la jeune femme d'un air entendu. Loin de moi l'idée de le juger, mais je doute que votre frère soit aussi heureux et épanoui que vous pour tenir de tels propos.

Bien que je n'ai jamais entendu de baguette chanter, pourquoi cela ne pourrait-il pas exister ? Il y en avait bien qui crachaient des étincelles lorsqu'elles étaient utilisées. La magie avait ça de merveilleux de pouvoir être surprenante, et de presque tout pouvoir accomplir. Croisant les jambes pour me poser plus confortablement, je levais les yeux pour observer le Focifère très haut perché que la jeune femme venait de voir elle aussi, et à la fin de sa tirade, je tapotais le tronc de ma main pour l'inviter à venir s'asseoir à côté de moi, un sourire serein aux lèvres.
En attendant qu'elle me rejoigne, je dégainais ma baguette pour user d'un sortilège qui vint nous entourer elle et moi. Un bouclier à l'apparence laiteuse vint nous englober. Là, à l'intérieur de cette bulle, les sons furent déformés, et donc, moins agressifs. Bien que le collier ne faisait que donner l'illusion du lieu, et donc, de tout ce qui était audible, je ne souhaitais pas que l'apprentie puisse en ressentir les effets, à l'instar d'un mauvais rêve.
Gardant ma baguette entre mes doigts fins, le tatouage de mon dragon se promenant le long de mon avant-bras, je levais les yeux vers l'arbre en face de nous avant de reprendre.

- Mademoiselle Ombrage, j'imagine que dans le milieu où vit votre famille, vous avez appris la différence entre l'être, et le paraître. N'est-ce pas ? Je lui jetais un regard avant de reprendre mon explication. En bref, ne pas se fier aux apparences, car elles peuvent être trompeuses. Bien que les animaux fantastiques ne soient pas perfides de par leurs manières d'agir avec nous, ils peuvent utiliser les apparences pour nous abuser. Là, mes prunelles sombres revinrent sur l'arbre devant nous. Avec le temps, et par enseignement familial, j'ai appris à écouter au-delà des premiers bruits que l'on entend, et à voir au-delà de ce qu'on peut initialement apercevoir. En remuant, je venais tout à fait me coller contre l'élève pour ensuite m'assurer de bien me mettre au niveau de son visage. Je n'étais pas grande, ce n'était donc pas bien compliqué. Là, avec une grande délicatesse, je venais attraper son menton pour la guider et correctement la positionner avant de pointer de l'index de ma main libre un feuillage sur l'arbre. Peu habituée à un tel comportement, il me fallait au moins être au travail et dévouée à ma cause pour agir ainsi. Là. Regardez mieux.

Les cocons des Démonzemerveilles étaient difficiles à trouver pour les néophytes, car ils se fondaient parfaitement dans le paysage floral. Le cocon pouvait être pris pour une grosse feuille ou un fruit de l'arbre en question. Une fois assurée que la jeune femme l'ait enfin vu, je la lâchais lui reculait un peu pour reprendre une distance raisonnable. Je concluais simplement, regard baissé sur mes pieds, comme si j'étais redevenue une élève de l'âge de Septima, étudiante Poufsouffle à Poudlard. Reflets de petite fille que mon corps ne se décidait pas à ignorer.

- Il ne faut jamais se fier aux apparences.

Et encore une fois, ces mots n'étaient pas dénués de sens. Avec elle, je ne m'étais pas fiée aux apparences, j'avais essayé de regarder au-delà de ce qu'elle voulait montrer, j'avais essayé d'écouter plus loin que ce qu'elle voulait bien faire entendre. Le tout était à présent de savoir si j'avais correctement interprété les signaux, ou si j'étais totalement en tort, et si elle allait vouloir me faire confiance ou non malgré le lien qui m'unissait à son père.


Never Ending Circles
ANAPHORE


L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty CBY7jAc
L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Octavia Nott
Octavia Nott
Serpentard
INRP
Messages : 799
Gallions : 2956
Date d'inscription : 06/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #3366ff
Mon allégeance : Neutre
Ven 29 Jan - 14:47
Les lucioles diurnes s’emmêlent dans ses cheveux. Septy s’interrogeait. Ces crocs qu’on devait montrer pour obtenir de la reconnaissance. Ces croche-pieds qu’on devait glisser pour se faire une place. Cette pioche qu’on devait enfoncer pour rester dans le haut de la marche. Cette hargne qu’il fallait déployer simplement pour ne pas se faire étouffer.
Quelle tristesse.

Elle n’avait jamais dû se battre pour obtenir ce qu’elle désirait, sinon une place au Quidditch, le droit d’y jouer, encore que son meilleur ennemi à ce moment-là ne fût qu’elle-même. Elle devait lutter contre sa maladresse, gagner en habileté, apprendre à voler, renforcer son muscle… le reste suivrait. Et il suivit : Reconnaissance. Acceptation. Notoriété.

L’idée d’une bataille acharnée contre ses pairs pour se faire entendre, défendre ses opinions, quels qu’ils soient, lui donna froid dans le dos. Le monde passe trop de temps à parler plutôt que d’écouter. Le monde passe trop de temps bloqué avant de se débloquer. Le sempiternel débat des bienfaits ou non de la tradition.

A l’évocation de savoirs nouveaux, théories révolutionnaires, Septima Ombrage reconsidéra le professeur Mcfusty. Ce n’était donc pas qu’une passionnée, une mordue de dragon, transmettant les savoirs ancestraux des générations anciennes aux générations futures. Il y avait une science à développer, des pratiques à améliorer, des données à réviser, et son professeur y travaillait depuis longtemps, apparemment.

Sans se faire prier, Septima obtempéra quand Abigail l’enjoint de s’assoir à ses côtés, sur le tronc d’arbre couché. Elle ne broncha pas lorsque la jeune femme rapprocha son visage du sien pour l’aider à repérer les Démonzemerveilles. Son regard s’attarda simplement sur le dragon mouvant le long de son bras signifiant certainement que désormais le professeur avait mis de côté sa déception vers une atmosphère plus détendue. Un éclair de seconde, Septima s’imagina la souplesse d’un chat dessiné sur son propre avant-bras… sa majesté ferait bien de la peine sur son membre osseux. Elle reporte son attention sur le grand arbre où les Focifères chantent désormais à tue-tête une mélodie étouffée par le sort du professeur. Elle laisse l’index d’Abigail diriger son menton de manière à ce que son regard vise le bon endroit : quelques parts sur les branches, endormis, suspendus tels des chauves-souris en plein jour, les créatures repliées sur elle-même dorment paisiblement. D’abord, l’œil de Septima n’aperçoit que des branches, leurs feuilles, les moineaux qui piaillent de ci de là en voletant. Petit à petit, en s’efforçant à regarder exactement là où Abigail le lui indiquait, sa pupille se brouilla jusqu’à voir apparaître de nouvelles formes. Septima sourit.

« On dirait des bogs de châtaignes… ».

… ce qui serait incongrue en pleine forêt africaine. Effectivement, il ne faut pas se fier aux apparences. Septima avait écouté le professeur sans broncher, de marbre. De marbre elle l’avait écouté, de marbre elle avait acquiescé pour signifier son attention. De marbre, elle tenta de rester, préférant d’abord s’émerveiller des créatures qu’elle avait peiné à distinguer, mettant de côté les premières sensations que ce discours lui évoquait. Dans un élan d’émotion, un trop plein d’aisance, Septima voulu demander au professeur si on pouvait apprivoiser les démonzémerveilles pour qu’ils nous rendent un service… clignant des yeux au moment où Abigail instaurait de nouveau de la distance entre elles, Septima se ravisa, préférant n’éveiller aucun soupçon quant à de possibles desseins contrevenants.  Si seulement elle pouvait utiliser les Démonzémerveilles contre sa mère… lui faire oublier son sentiment de tromperie, le jour où elle lui avait annoncé vouloir vivre avec son père… Si seulement elle pouvait lui faire oublier et vivre auprès de Papa sans s’attirer ses foudres.

Mais ce jour n’est pas arrivé. Le visage de Septima s’embruma. L’être et le paraître. Le masque du paraître voilant l’être. Mettez vos sensations de côté et elles reviennent au galop. L’émerveillement de passée, l’inquiétude pointa le bout de son vilain nez. Le professeure Mcfusty avait-elle compris ? Comment était-ce possible ? Trop d’aisance, beaucoup trop d’aisance. Ses doigts se resserrèrent sur le tronc d’arbre, leurs jointures blanchirent. Néanmoins, même si elle avait perdu son sourire, son visage, l’expression dans ses yeux restaient, de marbre.

Elle aurait dû trouver une parade, prétexter des devoirs à faire, une excuse pour fausser compagnie au professeur. Septima n’a aucun scrupule à mentir si besoin s’en fait. Bizarrement, étrangement, de manière complètement incompréhensible, pour des raisons qu’à présent elle ignore totalement, Septima n’est pas résolue à la légitimité des mensonges qu’elle pourrait vendre à Abigail. Son instinct lui dictait-il qu’elle était la personne à qui dire la vérité ?

Et si, dans cette mascarade, avoir une alliée, adulte et professeur, l’aidait à voir la vie plus claire et moins monotone ? Tout de suite, Septima n’arrivait pas à répondre clairement à cette question. Alors, elle conserva, le temps de la connaître, ses distances :

« Parfois, les masques sont nécessaires. Parfois, le paraître est une protection. On aimerait faire tomber le masque mais alors, tout changerait. Il faudrait accepter de vivre une vie où ce qui est bien vous persécute. Il faudrait accepter d’être si semblable mais trop différente pour ses pairs. Qu’en pensez-vous professeur ? »

Et elle planta son regard bleu droit dans celui de son professeur, sans ciller, sans même cligner des yeux. La réponse d’Abigail l’aidera certainement à trouver la réponse à sa propre question. Et à ce moment-là, elle s’imagina que ce soulager de son secret, lui permettrait, peut-être, un jour, de voler de ses propres ailes à dos de dragon sans se soucier ce que l’on pense d’elle.

« Le monde passe trop de temps à parler plutôt que d’écouter », termina-t-elle par dire en  un souffle, presque las.
Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5466
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Ven 29 Jan - 21:02
Aurais-je enfin réussi à toucher le point sensible ? Ce petit bout de femme qu'elle s'efforçait de cacher si bien que ses semblables n'avaient rien remarqué, et que moi j'étais presque passée à côté ? Sans cette petite chouette blessée, sans doute n'aurais-je jamais pu venir en aide à la fille de mon propre mentor. Néanmoins, l'aidais-je vraiment ? J'en venais presque à douter alors que je l'observais en train d'admirer les cocons des Démonzemerveilles. Satisfaite, je l'étais d'avoir pu lui montrer une chose aussi précieuse, tout le moins à mes yeux. Celle d'apprendre à regarder au-delà, celle d'observer. Bien sûr, c'était l'apprentissage d'une vie, mademoiselle Ombrage n'en était qu'à ses balbutiements, mais au moins à présent j'avais la certitude qu'elle avait du potentiel. En effet, rares étaient les élèves de son âge à pouvoir voir les cocons à une telle distance, ce qui me confortait d'autant plus dans tout ce que j'avais supposé à son propos jusqu'alors.

Pourtant, un long silence suivit. Non pas qu'il me dérangeait, mais je le remarquais au comportement de la jeune femme qui restait de marbre, peut-être un peu trop. Yeux inquisiteurs, je les baissais jusqu'aux doigts de l'adolescente, jointures blanches sur le bois tant elle était crispée. À mes yeux, cette pauvre enfant était une véritable bombe à retardement, et il y avait, à mon sens, deux options possibles à ce qu'elle devienne : une sorcière sombrant d'une quelconque façon, soit par la magie, soit par les actions, devenant mauvaise avec elle-même et son entourage. C'était ce qui arrivait à la plupart des femmes des nobles familles comme celle des Ombrages. Tout le moins, c'était elles que j'avais rencontrées pour la plupart. La deuxième option était qu'elle éclate au grand jour, à la suite d'un événement vaguement aléatoire. Elle pourrait tout abandonner, fuir sa famille et s'en aller à l'autre bout du monde. Traquée par un père fou de chagrin (je le devinais déjà), et apportant la honte sur son nom.
Ces options toutes deux réunies ne me satisfaisaient absolument pas, et voilà pourquoi je me devais d'aider au mieux l'étudiante. Néanmoins, je ne devais pas le faire au détriment de ses résultats scolaires ni des projets que sa famille avait pour elle. Je savais que William l'appréciait énormément, plus que je ne pourrais sûrement jamais l'imaginer puisque je n'étais pas mère, et je savais qu'il voulait qu'elle soit à la hauteur de ses attentes. Mais quelles attentes.
En rien je ne forçais Septima pour quoique ce soit, et en rien je ne la forcerais jamais, sauf si bien-être était en jeu. C'est pourquoi, lorsqu'elle brisa le silence, je me contentais d'observer un Focifère qui se lissait les plumes sur sa branche. Malgré mon air rêveur, je ne perdais pas une miette des mots de mon interlocutrice, et il me fallut du temps pour en comprendre toute l'ampleur. Était-elle en train de m'ouvrir son cœur au point de commencer à se confier à moi ? Sa conclusion me brisa presque le cœur, non pas parce qu'elle sortait de sa bouche, mais parce que je la comprenais entièrement, et parce que j'avais la sensation de m'entendre, moi, à son âge.

Mélancolie à l'âme, l'air un peu grave, j'agitais le poignet entouré du collier pour attraper la pierre dans ma paume et refermer délicatement le poing sur elle. Comme lorsqu'on essaie d'éteindre ainsi une flamme, les arbres ne furent visibles plus que par les interstices entre mes doigts, jusqu'à ce que le sortilège s'inactive et que l'illusion disparaisse. Là, nous nous retrouvions toutes les deux dans la cabane des hippogriffes, et au lieu d'être assises sur un tronc d'arbre, nous étions simplement sur les chaises que nous avions quittées un peu plus tôt. Lentement, je déroulais la chaine en argent de mon poignet pour ensuite m'amuser avec, le déroulant entre mes doigts comme s'il s'agissait d'un chapelet. De longues secondes de silence s'écoulèrent, car j'étais en train d'essayer de trier toutes les idées et les pensées qui envahissaient mon esprit. Je n'étais pas douée pour parler, voilà pourquoi je travaillais avec les animaux fantastiques. C'est en soupirant sensiblement que je me décidais à lui répondre avec toute cette sincérité dont je pouvais faire preuve.

- Les gens ne savent pas forcément où regarder. Dis-je en écho à la conclusion de l'adolescente, avant de me redresser sur ma chaise pour m'asseoir tout à fait, venant m'adosser pour ensuite croiser les jambes. Posées sur mon ventre, mes mains ne cessaient de triturer le collier, me donnant des airs de petite fille gênée. Vous savez, je ne suis pas douée pour les grands discours, alors, mes mots pourront être maladroits. Je la regardais du coin de l'œil, un léger sourire d'excuse aux commissures des lèvres. Je vous l'accorde, les masques sont nécessaires, j'en porte moi-même presque constamment, et j'imagine que c'est le cas de beaucoup de gens. Faire tomber ses masques… ça a de toute façon des conséquences. Le tout, je pense, c'est de savoir quand le faire, je veux dire, il faut le faire au bon moment, et avec les bonnes personnes. Bien sûr, tout dépend de ce que vous avez à cacher, n'est-ce pas ? Je m'arrêtais un instant, à nouveau muette. La suite, c'était plus délicat pour moi, car les mots de la Serpentard me touchaient directement. C'était donc un témoignage personnel que je me devais de faire, cependant, je n'oubliais pas que notre relation devait rester strictement élève professeur. J'imagine… que vous devriez vous questionner. Vous dites qu'accepter de vivre une vie sans masque, c'est accepter que ce qui est bien pour vous vous persécute. Mais dans ce cas, est-ce vraiment bien pour vous si cela vous persécute alors que vous êtes vous-même ? La société actuelle demande des filtres, parce qu'elle est ainsi faite de mille et une personnalités différentes qui peuvent se froisser pour un oui ou pour un non. Accepter d'être différente des autres… cela ne m'a jamais véritablement posé de problèmes en réalité. Mon entourage est en réalité extrêmement restreint, mais au final, je sais que je suis bien entourée. Vous savez, il y a ceux qui vous acceptent et vous aiment comme vous êtes, et il y a ceux qui ne se fient qu'aux apparences. Que préférez-vous, mademoiselle Ombrage ? La vérité, ou le mensonge drapé de dorures ?

De mon air empathique et tranquille, ce demi-sourire aux lèvres, je tournais mes prunelles foncées sur la jeune femme. J'étais moi-même une petite enfant étrangère, même au sein de ma propre famille. Ce n'était pas pour autant que je l'avais mal vécu, car j'avais la chance d'être née dans une famille qui me correspondait. Mais j'étais à présent certaine que l'élève comprenait mieux pourquoi je travaillais avec les créatures, et pourquoi je pouvais avoir des attitudes étranges pour une enseignante lorsque je donnais cours. Tout simplement parce que j'étais différente.


Never Ending Circles
ANAPHORE


L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty CBY7jAc
L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Octavia Nott
Octavia Nott
Serpentard
INRP
Messages : 799
Gallions : 2956
Date d'inscription : 06/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #3366ff
Mon allégeance : Neutre
Jeu 4 Fév - 22:16
Elle ignorait,  ne s’en doutant pas le moins du monde, les réflexions de Abigail, loin de s’imaginer les révélations que sa capacité à observer les créatures endormies mettaient en exergue. Elle n’avait rien lu à ce sujet et ce que Septima Ombrage n’avait pas lu, Septima Ombrage l’ignorait.

Une pointe de déception titilla son entrain à la disparition de la forêt africaine enchantée. Un peu comme un enfant contrait de descendre d’un manège.

Dans le discours du professeur Mcfusty, elle décela ses efforts pour être la plus juste possible. Septima apprécia sa sincérité, avouant n’être pas à la hauteur des grands discours. C’était un paradoxe étrange que ce petit bout de femme. Professeure des écoles, héritière d’un devoir ancestrale sur son île natale, elle se battait pour faire reconnaître ses recherches et à la fois, on décelait une forme de repli, un être introverti, son seul et solitaire « moi » en confrontation avec le monde.

Indéniablement, Septima ressentait de l’admiration. Son je-m’en-foutisme naturel lui permettait d’avancer au milieu d’une foule sans ressentir la moindre gêne. Et pourtant, depuis les prémices de sa vie, elle avait été bien incapable d’adopter un comportement qui la fasse sortir de ses rangs. Lâcheté ?

Septima abaisse son regard sur ses genoux. De marbre elle écouta son professeur, et c’est dans du marbre que ses propres réflexions s’entrechoquèrent. « Se persécuter elle-même ». C’était exactement ça. Son père, cher, tendre et adoré, malgré ses positions auprès de la communauté, l’avait toujours accepté tel qu’elle était. Elle savait qu’il ne souhaitait que son bonheur, et que si Septima souhaitait ne pas être une bonne serpentarde carriériste aux bonnes manières, il l’accepterait. Vraiment ?

En vérité, elle n’avait jamais vraiment lu au fond d’elle-même les raisons qui la poussait à se retrancher derrière ce masque. N’était-ce que par la force de ses doigts pointés sur elle dans les jardins d’enfants parce que ses discours ne correspondaient pas à son âge ? Ou était-ce par lâcheté ?

Pourtant, pourtant le Choixpeau lui avait dit, en première année…

Septima crispe sa mâchoire. Le temps défile et le professeur a terminé de parler depuis plusieurs secondes. Septima élève un regard dans sa direction qu’elle peine à garder, de marbre. Cette fois-ci, des plis barrèrent son front. Cette fois le marbre laissait sa place à l’inquiétude.

Et si elle lui révélait la vérité ? En lui faisant promettre de garder le secret ? Peut-être serait-ce un bon début, peut-être serait-ce un premier pas vers une marche sans masque. La vérité pour vivre libéré ou le mensonge doré pour continuer de vivre retranchée ? Les lèvres de Septima s’entre-ouvrirent et se refermèrent plusieurs fois. Quand enfin, l’image du Choixpeau lui revint en tête. Et sa bouche s’ouvrit véritablement enfin :

« Il y a environ deux cent cinquante espèces de hiboux divisées en deux familles, deux cents chouettes et un quart seulement est présent dans la volière du château. Je l’ai lu dans L’histoire de Poudlard quand j’avais neuf ans. Les variétés de couleur du plumage du Focifère symbolise le quatre en runes anciennes, c’est vous qui l’aviez glissé durant un cours en début d’année en réponse à une réflexion inopportune d’un de mes camarades de maison qui disait haut et fort que les soins aux créatures magiques étaient aussi intéressants que les runes anciennes, c’est-à-dire dépassées. Nous étions le vingt septembre, les elfes de maison nous on servit du canard laqué avec des nouilles de sarrazin au déjeuner, des petits pois carottes avec du lard fumé au dîner… ».

Elle s’apprêtait à continuer, mais son élan de courage provoqua une décharge d’émotions terrifiantes. Septima se leva d’un bond, face à Abigail, elle s’enquit à rajouter, la respiration presque saccadée :

"Ne  le dite à personne professeur, personne ne doit savoir. Je suis comme ça depuis toujours, mes parents me voient comme une merveille, les autres comme un énergumène. Je ne souhaite être ni l’un ni l’autre ».

Péniblement, Septima avala sa salive.

« Ne le dite à personne professeur Mcfusty», répéta-t-elle. « Ne dite pas à mon père que vous êtes au courant, s’il vous plait, Abigail."
Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5466
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Sam 6 Fév - 21:38
C'est sans la presser ou la déranger que je regardais mon élève du coin de l'œil tandis qu'elle s'était enfermée dans un silence profond après ma tirade. Le but n'était pas de la brusquer, bien au contraire, et j'avais tout le temps qu'il me fallait en cette fin de journée, alors qu'importe qu'elle prenne quelques secondes ou plusieurs minutes pour elle. J'étais une personne très patiente, et l'inverse serait étonnant, car en travaillant avec les animaux fantastiques, il fallait savoir mettre son impatience de côté pour arriver à ses fins.
Pourtant je voyais bien que la jeune femme semblait hésiter. Ce masque impassible qu'elle gardait commençait à fondre, les traits de son visage commençaient à se barrer pour accentuer cette inquiétude naissante en elle. J'eus un sensible mouvement de recul, me demandant si je n'avais pas été un peu trop loin avec elle. En aucun cas je n'avais voulu lui faire de tort ni la pousser au-delà de ses retranchements, et je craignais qu'elle ne s'en aille tandis que je l'observais de plus en plus nerveuse.

Au début, ce fut une expression de surprise que j'adoptais, les yeux quelque peu arrondis par le débit plutôt impressionnant de paroles de la Serpentard. Néanmoins, je ne perdais rien des informations qu'elle me donnait et, petit à petit, un sourire étira mes lèvres. Maintenant je comprenais pourquoi William considérait sa fille comme un prodige. J'avais toujours trouvé ça un peu pompeux mais je ne l'avais jamais jugé là-dessus car un père fier de sa fille, ça n'avait pas de prix. Qui aurais-je été pour juger ce genre de chose ? Pourtant, je devais bien admettre que j'étais étonnée par la capacité que l'adolescente avait à retenir autant d'informations. Évidemment, j'en étais capable aussi, mais seulement aujourd'hui, pas à son âge, pas à l'école, pas avec tout ce qu'on nous demandait d'étudier et d'apprendre. Même si je m'en étais sortie avec des résultats exemplaires, j'avais dû travailler d'arrache-pied pour en arriver là, avec beaucoup moins de facilité que la jeune Ombrage.
Bondissant sur ses pieds, je la fixais, presque abasourdie me demander de garder le silence sur ses extraordinaires capacités. Cette fois, je clignais plusieurs fois des paupières, interloquée par cette demande que je ne comprenais pas dans son entièreté. Néanmoins, je me congratulais d'avoir vu juste dans le jeu de la jeune femme, et j'espérais à présent que le voile était levé, pouvoir l'aider au maximum. Pour se faire, elle me devait faire confiance, et ça allait commencer maintenant, tout de suite. Reculant un peu le haut de mon corps comme si l'énergie de l'élève me poussait, je levais une main devant moi, paume ouverte.

- Calmez-vous, calmez-vous… Sourire bienveillant aux lèvres, je la fixais presque avec tendresse. Je vous promets que je ne dirais rien, je n'ai aucune raison de le faire. Je reposais mes doigts sur mes cuisses en la considérant un instant, puis, j'osais la questionner avec un ton se voulant le plus avenant possible. Pourquoi désirez-vous à ce point vous cacher des autres ? Votre capacité mémorielle est impressionnante, mais ça ne fait pas de vous un énergumène… quant à vos parents, je peux comprendre la pression qu'ils vous mettent sur vos épaules, mais ce n'est même pas forcément conscient.

Je ne faisais que supposer bien sûr, mais je cherchais avant tout à être rassurante, et à lui montrer qu'avec moi, elle ne serait pas considérée comme quelqu'un de bizarre ou d'extraordinaire. Juste comme Septima Ombrage.
M'accoudant à la table juste à côté de moi, je posais des doigts pensifs devant ma bouche tout en plissant les yeux. Hors de question de revenir sur ma parole, en revanche, je devais montrer à la jeune femme qu'un juste retour des choses était nécessaire. Encore une fois, je n'avais de motivation que celle de lui venir en aide, mais je ne pouvais pas tout faire à sa place. Alors, je reprenais la parole, toujours à ce point en pleine réflexion.

- Je vous ai donné ma parole que je ne dirais rien, je ne vais pas revenir là-dessus, mais voudriez-vous faire quelque chose pour moi en retour ? Là, je souriais à nouveau, lueur taquine dans le regard. Cessez de saboter vos travaux à ce point voulez-vous ? Je ne vous demande pas d'avoir la note parfaite à chaque fois, mais ne… ne compromettez pas votre avenir. Prenez cette faculté comme une fierté, non pas comme un poids. Faites en une force, non pas une faiblesse. Je marquais une pause avant d'oser continuer. Je peux vous y aider si vous en avez le désir.


Never Ending Circles
ANAPHORE


L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty CBY7jAc
L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Octavia Nott
Octavia Nott
Serpentard
INRP
Messages : 799
Gallions : 2956
Date d'inscription : 06/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #3366ff
Mon allégeance : Neutre
Dim 7 Fév - 10:24
Les battements de son cœur cognent dans sa poitrine. Pendant une seconde, Septima redoute d’avoir commis une erreur en révélant son secret. Les paroles du professeur apaisent ses craintes. Abigail promis, elle promis de ne rien répéter, et Septima savait que la parole chez les Pouffsoufle est d’or.

Elle observe son professeur, impassible et paisible à l’annonce de cette nouvelle. Lui faisant face, Septima, elle, lutte contre ses démons intérieurs : en dévoilant son secret, une peur soudaine s’est emparée de tout son être. Inexorablement, son palais mental est en déséquilibre sur la corde de ses émotions. C’est un ressenti nouveau, un état inhabituel, Septima se sent complètement désemparée. Elle comprend maintenant ce que ressentent  ses élèves rongés par l’anxiété devant leur copie, un jour d’examen. Elle saisit ce stress, cette appréhension de l’avenir, se questionnant sans cesse sur la justesse de son acte : avait-elle bien fait de s’être ouverte à Abigail Mcfusty ?

Les dés sont jetés. Il ne fallait pas qu’elle oublie les raisons qui l’ont poussé à agir ainsi. Septima désir un avenir qui lui ressemble.

Abi l’interrogea sur les raisons qui la pousse à cacher ses facultés mentales :

« Je possède une mémoire dite eidétique, une faculté qui n’est reconnue ni chez les sorciers ni chez les moldus. Je retiens ce que je vois. J’ai parlé très tôt, écris et compté avant tous les autres. Enfant, cela m’a porté préjudice. Les jugements des adultes, l’incompréhension des enfants. Cela peut paraître excessif comme réaction, je pense tout simplement l’avoir mal vécu. Dès lors, j’ai décidé de vivre… cachée. Je voulais juste être comme tout le monde ».

Sa tempête d’émotions de calmée, Septima recouvre sa paix intérieure, néanmoins brusquée par cet ascenseur émotionnel.  

« Papa n’oppose aucune entrave à mes désirs. Pourtant, porter le nom d’Ombrage, c’est rappeler, à chacun de mes pas dans les couloirs de l’école, qui sont mes parents. Rentrer dans l’élite des Serpentard, c’est endosser la responsabilité de faire honneur à cette famille… ».

Elle omet (volontairement ?) de préciser qu’elle ne souhaitait pas, à l’époque, rentrer dans cette maison.

« …Peu importe les résultats scolaires, le comportement, c’est tout ce qui compte. Et ça marche. On me laisse tranquille. Ne pas le faire, c’est accepter tous ses regards et leurs doigts pointés sur moi. Je n’en ai pas envie. J’ai préféré vivre tranquille. Pour vivre heureux, restons cachés.».

C’était difficile à avouer. Peut-être difficile à entendre aussi. Comment un être d’esprit pouvait-il se rabaisser au conformisme ?

« Petite, je me suis plongée dans ce jeu de rôle pour avoir la paix, persuadée que c’est ce qu’il fallait faire. Maintenant, je m’aperçois que ce jeu est grotesque, néfaste pour mon bonheur, et parfaitement ridicule. Comment me défaire de ce masque ? Tous ne connaissent que ça, personne ne connait la véritable Septima… ».

Même pas moi, songea-t-elle en silence.

« … et je n’ai pas encore les épaules ni le courage de les affronter ».


A l’éternel sourire de son professeur et cette lueur malicieuse qui pétillait dans son regard, Septima répondit par un sourire timide, encore sous le choc de ses propres révélations :

« Je ne peux pas tout changer en un claquement de doigt, du jour au lendemain. Tout le monde ne comprendra pas… Mes amis penseront que je leur ai menti, et ils auront raison ».

Avait-elle vraiment des amis ?
Résignée à devoir modifier le cours de son histoire pour reprendre sa vie en main, Septima inspire profondément avant de soupirer comme pour chasser les dernières mauvaises ondes qui obstruent son mental. Son regard bleu et perçant se plante dans celui de son professeur :

« Je peux néanmoins apporter quelques petites modifications qui passeront inaperçu. Professeure ? »

Elle avale sa salive, consciente de la demande qu’elle allait faire, qui lui tient à cœur. La proposition d’Abigail de l’aider lui avait donner du courage pour oser poser la question :

« Si mes résultats en Soins aux créatures magiques progressent… est-ce que vous m’apprendrez ? Je veux dire, m’apprendre ce que vous savez… Comment dire ? Ce qu’on n’apprend pas dans les livres ! Les théories et les pratiques nouvelles… celles qui sortent du lot…que certains ne veulent pas reconnaître… enfin, vous voyez ? Mon savoir provient de mes lectures. Je sais ce que je lis, mais qu’en est-il du reste ? ».


Septima Ombrage joint ses mains dans son dos, priant pour qu’elle accepte, prête à tout pour lui prouver qu’elle en sera digne. Elle échafaude déjà une argumentation en cas de refus, une autre en cas d’hésitation. En cet instant, plus que jamais, Septima à foi en sa détermination. Avant de trouver cette chouette, son avenir n’était qu’un brouillard sur son chemin. Maintenant, c’est un sentier sinueux qu’elle s’apprête à emprunter.
Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5466
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 10 Fév - 2:08
Sans jamais vraiment la regarder dans les yeux, parce que soutenir le regard d'autrui m'était toujours à ce point difficile, même lorsque mon interlocuteur avait quinze ans, j'écoutais la jeune femme dans un silence religieux. À chacune de ces phrases, mon imagination l'emportait, je voyais les images de ce qu'était sa vie depuis son enfance. Ces mots me percutaient et me permettaient, par ma grande empathie, de ressentir (tout le moins en partie) sa situation, cette cage dans laquelle elle était obligée de s'enfermer pour soutenir le nom de sa famille, mais aussi celui de sa maison. D'autant plus, elle s'était cachée pour pouvoir espérer de vivre simplement. Pourtant, les faits étaient là : elle n'était visiblement pas heureuse, et les secrets ne tenaient jamais vraiment longtemps, j'en savais quelque chose.
J'aurais eu mille et une remarques à lui faire, pourtant, je n'en faisais rien, me contentant de cligner des yeux à chacune des situations que me décrivait l'adolescente. Mes épaules se relâchèrent sensiblement alors qu'elle me confiait réaliser aujourd'hui à quel point elle était prise au piège. Prise dans son propre jeu. C'était souvent ce qui arrivait dans ce genre de situation, et la seule résolution que je connaissais… et bien c'était d'y faire face. Pourtant, je me contentais pour le moment de hocher lentement du menton, ne désirant toujours pas interrompre la jeune femme. Elle était sur une excellente lancée de confidence, il aurait été grossier de ma part de la couper.

Je connaissais de nom la mémoire eidétique, je savais que cela pouvait surtout toucher les enfants, mais également quelques autistes. Bien sûr, de ma propre perception, je ne le voyais pas comme une tare, mais comme un talent fou, comme une porte dans le cerveau qui était ouverte, une porte qui était close chez moi et chez bien d'autres personnes. Évidemment, tout ce qui était étrange et marginal faisait peur, alors je n'étais même pas surprise que la jeune femme ait subi des moqueries ou des jugements durant toute sa vie. Sans en être à son stade, j'avais moi aussi été victime de bien des méfaits à cause de mon comportement excessivement timide, ma petite taille (sans que je ne sois touchée par le nanisme) ou ma passion profonde pour les dragons. En réalité, il ne fallait pas grand-chose pour être pointé du doigt, et c'était en cherchant la normalité qu'on réalisait qu'elle n'existait tout simplement pas. Comment était-il alors possible de s'épanouir dans quelque chose de totalement fictif ?
À ma proposition, l'adolescente essaya de négocier, ce qui me tira un sensible sourire. En réalité, je ne m'attendais pas à autre chose de sa part, ou de la part d'une jeune personne de son âge. Pourtant, je n'étais pas une sainte d'esprit, et même si j'étais ce genre d'enseignante arrangeante et gentille, je ne me laissais pas pour autant faire.

Toutefois, je devais bien avouer que la demande qui suivit me surprit et sous cet effet, j'en vins à cligner des paupières. Mon premier réflexe aurait été de refuser, et même si j'entendais ses arguments, je ne le souhaitais toujours pas. Ce projet, c'était mon projet, mon bébé. Il n'était en rien au point, et comme le disaient beaucoup de mes collègues, ce n'était que des élucubrations d'une néophyte qui se veut bien-pensante. Pourtant, avant de reprendre la parole, je me permettais de peser le pour et le contre, d'imaginer ce que pourrait m'apporter Septima, ou au contraire, ce qu'elle pourrait me bloquer. En réalité, je craignais surtout que William mette son nez dans ces affaires. Bien que je l'apprécie de tout mon cœur, je savais que le sorcier ne manquait pas une occasion de se renseigner, comme un petit rat de laboratoire, il collectionnait tout genre d'informations. Ce n'était pas un mal, mais malgré toute l'affection que je lui portais, je n'arrivais pas toujours à oublier qu'il était un Mangemort et que dans d'autres circonstances de vie, il essayerait peut-être de me nuire. Sans cette guerre, nous nous serions certes connus, mais est-ce que nous aurions pu nous rapprocher comme nous l'avons fait ? Est-ce que nous aurions pu collaborer comme nous collaborions aujourd'hui ? Pourtant, Septima n'avait pas à subir le comportement de son père.
Un long soupir traversa mes narines avant que je ne réponde à mon tour d'une voix se voulant toujours aussi calme, posée et bienveillante.

- Merci de me répondre avec cette franchise, croyez-moi, je le respecte, et je respecte également ce que vous êtes et qui vous êtes. Vous constatez vous-même que votre situation est difficile, le tout maintenant est que vous sachiez ce que vous voulez vraiment, comme je vous l'ai déjà dit tout à l'heure. Cela pourra peut-être faire mal un temps, d'être rejetée par certaines personnes, d'être un peu pointée du doigt, etc. Mais… essayez peut-être de voir l'autre côté de la face : les personnes qui resteront dans votre entourage, ce seront eux vos véritables amis, ceux sur qui vous pourrez compter. Tout est une question d'équilibre. L'été et l'hiver, le bien et le mal, la pluie et le soleil, le jour et la nuit, le soleil et la lune... Vous pourrez clouer le bec à ceux qui se moqueront de vous, car ils n'ont ni votre ouverture d'esprit, au sens large, ni votre sensibilité. L'étrange dérange, et il est toujours jugé, j'en suis moi aussi victime, mais j'ai décidé de vivre en étant moi-même. Si je dérange les autres… je haussais les épaules …et bien tant pis pour eux. Moi, je suis en paix et heureuse, et, vous savez… rien que ce simple fait peut déranger les gens, juste… être heureux. Là, je m'interrompais un peu, comme essoufflée par toute la tirade que je venais de donner. Même si je parlais pour donner mes cours, il était rare qu'en dehors je parle à ce point, j'étais d'ordinaire plutôt quelqu'un de silencieux. Pour mon élève, j'essayais de faire des efforts. Et… si je puis me permettre… la maison dans laquelle vous appartenez à Poudlard ne vous définit pas en totalité. Ça ne va pas régir le restant de votre vie, sauf si vous en avez le désire. Je ne dis pas de ne pas faire honneur aux Serpentards, mais… ça ne fait pas de vous qui vous êtes, ni les autres élèves de cette maison. C'est vous, et vous seule, mademoiselle Ombrage.

Cette fois, je me taisais à nouveau en soupirant encore une fois. La question des études était on ne peut plus sensible, pourtant, je me devais de continuer sur l'objectif que je m'étais donnée concernant la jeune femme en cette fin de journée, à savoir, être sincère, mais ne pas non plus lui faire de cadeau. Alors je reprenais.

- Vous pouvez changer d'un coup si vous le vouliez. Vos amis auront raison en remarquant que vous leur aurez menti, et alors ? Si ce sont vraiment vos amis, ils écouteront votre histoire, si non, et bien ils se priveront de l'amitié d'une jeune femme intelligente qui pourrait leur apporter plein de choses. Je lui souriais, encourageante, puis je reprenais. Ou alors, l'année prochaine vous pourrez prétexter avoir révisé durant l'été. Ainsi, dès la rentrée en septembre, je veux voir une différence. Pas minime. Quelque chose qui me prouve que je peux compter sur vous et votre envie d'évoluer dans le bon sens.

Je devais l'encourager à continuer ses études afin qu'elle mette un maximum de chance de son côté pour son avenir. Les cancres ce n'était en général pas beaucoup accepté, et elle se fermait les portes à elle-même, ce qui, à mon sens, était intolérable.
Puis vint alors cette requête me demandant de tourner trois fois ma langue dans ma bouche avant de répondre. Mon cœur me disait de refuser, car je n'avais pas la pleine confiance de la jeune femme, mais ma raison me dictait l'inverse.

- Je veux bien commencer à vous apprendre ce que je sais, en revanche, jamais je ne vous mettrais en danger. Si j'estime que mes expériences et observations sont trop dangereuses pour vous, vous n'y participerez pas, et je n'accepterais aucun écart de votre part à cette règle. Si je dis non, c'est non. Si vous désobéissez, je me verrai dans l'obligation d'interrompre immédiatement nos entrevues. Je ne rigolais pas avec la sécurité de mes élèves, et encore moins avec la fille de mon propre mentor. Enseigner ce que je savais n'était pas le véritable problème, je craignais que mes idées soient volées, déformées, mal interprétées, surtout qu'elles n'étaient encore qu'en phase de test. Elles commençaient à faire leurs preuves dans le monde moldu, avec les chiens et les chats par exemple, mais c'était encore passablement tabou. Nous commencerons au bas de l'échelle, et si vous faites vos preuves… qui sait ? Peut-être pourrais-je vous emmener dans les îles Hébrides un jour. Le sourire bienveillant sur mes lèvres se changea, pour devenir fier.


Never Ending Circles
ANAPHORE


L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty CBY7jAc
L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Octavia Nott
Octavia Nott
Serpentard
INRP
Messages : 799
Gallions : 2956
Date d'inscription : 06/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #3366ff
Mon allégeance : Neutre
Jeu 11 Fév - 22:49
Ce qu’elle veut vraiment ? Avancer chaque jour sous les traits de la véritable Septima. A contrario, elle ne veut pas attirer tous les regards, entendre des murmures sur son compte au détour d’un couloir, jeter la honte sur ses parents, revivre tous ses doigts pointés dans sa direction. Comment trouver un équilibre dans ces deux volontés parfaitement opposées, alors qu’il est inexorablement impossible qu’elles coexistent ?

Septima croit aux paroles d’Abigail, mais indubitablement, elle ressent ce manque de force, ce peu de courage qui lui permettrait d’affronter tout ça. Le changement. Ce changement salvateur qui apporterait du soleil dans sa vie. Ce déclic, cette décision en un claquement de doigt d’envoyer la terre entière valser pour vivre sa vie, sans se préoccuper des jugements qui fuseraient à son encontre. Face au changement, Septima se sent comme une baguette sans cœur. Rien que du bois résistant décoré d’arabesques.

A-t-elle seulement de vrais amis ? Chacun de ses dits « amis » n’est qu’une couverture, une parure sur son masque. Les a-t-elle seulement déjà aimés ? A cette pensée, Septima se sent terriblement coupable de s’être ainsi servi des gens pour construire sa façade. Comment pourrait-elle trouver le bonheur en avouant sa mascarade à ceux qui peut-être éprouve de l’affection pour elle ?

Le professeur Mcfusty parle avec ferveur. A nouveau, une vague d’admiration submerge Septima : comment Abigail est-elle capable de déployer autant d’énergie face à cette adversité qui vous mitraille la vie d’embuche pour l’unique reproche d’être différent ? Si sa largesse d’esprit distingue leur étroitesse, ses tripes ne sont pas capables de booster son d’énergie. A cette instant, Septima se sent misérable. Misérablement faible.

Les suggestions d’Abigail quant aux moyens d’opérer un changement radical ne l’aident pas à retrouver foi en elle. Non, Septima n’a pas la force de changer radicalement son existence, indéniablement non. Elle ne peut pas non plus continuer de vivre innocemment dans cette mascarade. Comment sortir de cette impasse ?

Un bruit provenant du château lui provoque un sursaut. Septima bat frénétiquement des cils, comme si elle s’éveillait d’un long sommeil, reprenant vie dans la réalité. Ce monde, cette vie dépeinte par le changement, ne serait-ce qu’un doux rêve ? Septima avale péniblement sa salive. Elle plonge une main dans une poche pour en sortir sa montre à gousset, celle-ci indiquant que l’heure du dîner va bientôt sonner.

« Je ferai de mon mieux », promet-elle. « Je remonterai mes notes… ».


…. Même si je ne sais pas encore comment je vais faire.


« … je promet de ne pas vous décevoir, vous ne regretterez pas de m’accorder cette chance d’apprendre à vos côtés. Je suivrai vos instructions à la lettre. Je désir apprendre, non pas jouer aux têtes brûlées aux allures de Gryffondor ».


Sur ces dernières paroles, Septima s’accorde un sourire, amusée, voulant chasser la peur qui commence peu à peu à l’habiter. Ce sourire bienveillant qu’Abigail a à son égard, lui va droit au cœur. Et si en son fort intérieur Abigail ressentait de la fierté, en cet instant, à son tour, face à la confiance que place son professeur en elle, à cet accord passer entre elles, Septima se sent remplie fierté. Sans le savoir, elle vient de combler, un temps soi peu, cette batterie vide qui lui permettra de changer de vie. Radicalement.

« Et si un jour vous m’emmenez sur l’île de vos ancêtres, c’est que je l’aurais mérité ».

Au fond d’elle-même, Septima scelle une promesse. La promesse que, si un jour elle doit marcher aux côtés d’Abigail sur l’île des Hébrides, c’est en Septima libre qu’elle marchera.

« Je dois rentrer au château. Mon absence au dîner risque d’être remarquée ».
Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5466
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 16 Fév - 18:23
Il me semblait percevoir plutôt clairement l'hésitation de la jeune femme quant aux propositions que je lui faisais. Oui, elle pouvait changer du tout au tout, c'était, dans le fond, qu'une question de volonté. Mais changer aussi radicalement, entendons-nous, c'était aussi quelque chose de choquant, surtout lorsque c'est ainsi scellé depuis tant d'années. Je n'étais pas un monstre, je comprenais très bien sa situation, mais je ne pouvais pas la pousser dans la demi-mesure, et sans doute que je ne le ferais jamais. Elle était excellente, alors je n'attendrais rien d'autre que l'excellence de sa part, à son niveau, évidemment. Jamais je ne la mettrais en danger et jamais je ne lui demanderais quelque chose qui la dépasse.
J'avais bien conscience de la mettre dans une situation délicate, mais je n'avais pas le choix, car la faire aller de l'avant devait passer par là. Elle avait un don, mais elle devait apprendre qu'il ne lui donnerait pas tout. Elle devait travailler. Pas pour apprendre par cœur ses cours ni pour avoir de bonnes notes scolaires. Elle devait apprendre à le contrôler, elle devait apprendre à y faire face, elle devait apprendre pour gagner le respect des autres, le véritable respect et non pas celui qui est drapé derrière des noms de prestigieuses familles.

Mais voilà pourtant qu'elle me fit une promesse, et bien que je lui souriais, je ne prenais pas ses paroles pour acquises. J'attendais de voir, j'attendais d'avoir des preuves. Puisque nous étions proches des vacances d'été, il nous faudra attendre toutes les deux la rentrée de septembre. À mes yeux, cela semblait bien loin, dans des siècles, d'autant plus que la période estivale était très difficile à vivre pour moi. Il y avait tant à faire. Alors oui, j'attendais de voir si la jeune femme, après cesdites vacances, elle aurait toujours ce feu ardent en elle. Si elle avait toujours ce désir aussi animé de vouloir changer, de vouloir avancer et de vouloir apprendre à mes côtés. Je ne me méfiais pas d'elle, mais elle n'avait pas gagné ma confiance. J'avais eu son âge, il y a plusieurs années, et je savais d'expérience que les envies et les promesses à cet âge peuvent changer radicalement en quelques semaines, voire quelques jours. Bien sûr, j'avais profondément espoir que Septima veuille tenir ses engagements d'ici la rentrée, car je voyais son potentiel, et cette fin de journée en sa présence m'avait été agréable. J'avais beaucoup de sympathie pour elle, et j'avais envie de l'aider, simplement et sans attendre quoique ce soit en retour. Dans un sens, je faisais déjà partie, un peu, de la famille Ombrage, je ne voulais pas en faire partie davantage. Septima et moi n'entretiendrons uniquement que des relations professionnelles, de professeur à élève. Ce genre de duo un peu étrange et hors du commun, incompris des autres, ou même peut-être jalousé.

- Alors dans ce cas tout est parfait, mademoiselle Ombrage.

Répondis-je simplement à sa promesse, me retenant de relever l'image qu'elle avait de la maison Gryffondor. Décidément, il m'était difficile de comprendre, et ce depuis mes onze ans, les clichés qui demeuraient aux appartenances des maisons. Cela faisait partie de mes nombreuses interrogations sur le genre humain. Ce genre de comportement qui me dépassait, mais n'étais-je pas moi-même victime de ces réflexes ? Après tout, des fois je regrettais que le père de la jeune femme en face de moi fasse partie des mangemorts.
Me contentant de pencher sensiblement la tête lorsqu'elle nomma mon île, je retrouvais mon sourire lorsqu'elle m'annonça devoir prendre congé. Là, je hochais simplement de la tête.

- Je ne vous retiens pas, mademoiselle Ombrage. Prenez bien soin de vous et passez une bonne soirée.

La saluant d'un signe de la main, je la regardais partir avant de tourner mes yeux en direction de la petite chouette qui me fixait de ses grands yeux. À mon tour, je me relevais pour la prendre avec délicatesse pour la remettre à son propriétaire. Moi, mon absence au diner ne serait sans doute pas remarquée.


Never Ending Circles
ANAPHORE


L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty CBY7jAc
L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
INRP
IRL
Revenir en haut Aller en bas
L'hippogriffe vole, le scroutt à pétard pète FT. Abigail Mcfusty
Sauter vers:
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Game of Blood :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs-