Raphaël ne se sentait clairement pas MAÎTRE de la situation. Il se sentait comme un déchet prêt à être happé par un CORBEAU, afin de lui servir de repas. Plus la discussion avec Eirian avançait, et moins il était SUR de ses arguments. UN peu plus de mauvaise foi n’arrangeait pas les choses. Heureusement, Nymphéa rejoignit les garçons avec les glaces. La seule manière pour que celles-ci fussent (J’ai fait un effort, mais non, désolé je peux pas… ) plus appréciables aurait été de les manger dans un parc, à l’ombre d’un ARBRE. Le français tentait de prendre toutes les PERCHES, tendues ou non, pour détendre l’atmosphère avec son humour particulier. La sortie avait pas très bien commencée, mais il TENAIT à se rattraper EN faisant SON possible pour qu’ils passent un moment agréable, sans prise de BEC.

Nymphéa ne lui fit pas tout UN FROMAGE à propos de son humour plus que douteux qu'il usait d'une main de MAITRE. Elle n’était pas un cœur de RENARD, et le moldu savait que c’était en grande partie PAR son humour qu’il était parvenu à se rapprocher de la sorcière. Les glaces, à L'arôme si particulier, n’eurent rapidement plus la même ODEUR, ni la même saveur, lorsque Nymphéa commença à aborder un nouveau thème sérieux. Raphaël n’était pas spécialement ALLÉCHÉ par l’idée que sa petite-amie cherche à devenir plus forte. Ce n’était pas par un raisonnement machiste qu’il était contre l’idée; il n’y avait aucun problème à ce qu’une femme, qu’elle soit sa petite-amie ou non, soit plus forte que LUI. Il ne TINTjuste pas À ce que la sorcière ne soit uniquement motivée par l’idée d’aller sur le terrain. Le PEU que Raphaël avait fait de l’expérience de PRÈS ne l’enchantait pas à l’idée qu’elle lui tienne CE type de LANGAGE.

Raphaël était persuadé que Nymphéa n’avait rien à prouver à qui que ce soit, ET qu’elle devrait avoir suffisamment confiance en les compétences qu’elle possédait déjà. En cherchant à rassurer Nymphéa, le moldu lâcha plus ou moins malgré lui qu’il suivait des entraînements pour résister à l’Impérium. BONJOUR l’ambiance que ça a créé… MONSIEUR Millet aurait DÛ se douter que son aveu risquait de surprendre un peu ses amis. Une révélation en amenant une autre, il finit par vider son sac auprès d’Eirian et Nymphéa, leur révélant les circonstances dans lesquelles il s’est retrouvé à prendre la décision de s'entraîner. L’assurance procurée par ces entraînements et sa détermination à vouloir dénoncer le Blood Circle avaient eu raison de lui lors de l’assaut sur l’Institut Blood Circle. En repensant à son inconscience, il se sentait de nouveau rongé de remord et en proie au CORBEAU déchétivore.

Raph n’était pas surpris qu’Eirian soit abasourdi d’apprendre QUE le moldu connaissait personnellement Robin Kane, fils du premier ministre Georges Kane. Le sorcier lui recommanda de rester le plus loin possible du Blood Circle.

«Ah bah, tu peux compter sur moi. Mais quand même… VOUS en ÊTES vraiment venus à me juger au point de me croire capable de m’exposer ainsi ? » C’était du JOLI ! Cela dit, Raphaël avait prouvé il y a peu QUE ce n’était pas tout le temps l’homme le plus prudent au monde. «VOUS ME SEMBLEZ un peu perplexe… Et j’avoue que les derniers événements ne me donnent pas raison. J’ai BEAU avoir fait une connerie, je peux vous assurer, SANS MENTIR, que c’est quelque chose qui ne se reproduira plus jamais. Même SI on ne doit jamais dire jamais… » Raphaël soupira. «Après, je ne vous cache pas que même en restant discret, je ne suis plus très sûr d’être totalement à l’abri. Même si le gouvernement Kane n’a pas de quoi déployer les mêmes dispositifs de surveillance que VOTRE gouvernement peut faire grâce à la magie, ils sont probablement capable de me mettre le grappin dessus désormais… »

Raphaël serra dans son poing sa serviette en RAMAGE qui était donnée avec sa glace pour s'essuyer. Il SE faisait violence pour garder son calme, et ne pas céder à la panique. Il avait peur. Qui n’aurait pas peur ? Le Blood Circle était parvenu à faire fermer sa chaîne. C’était tout ce que son escapade à l’institut lui avait RAPPORTÉ. Ça et cette vilaine cicatrice qui dénaturait son bras. «À VOTRE avis… » Il voulait leur demander leur avis sur l’idée de masquer sa cicatrice avec un tatouage, mais ce n’était pas vraiment le bon moment, et puis il avait déjà longuement réfléchi à la question et il n’avait pas besoin de la permission de qui que ce soit. Il savait déjà ce qu’il ferait : le PLUMAGE d’un majestueux Phénix masquerait les traces de sa blessure. Non, le mieux c'était de leur faire la surprise. Il balaya donc sa question mentale d’un revers de la main ,et enchaîna sur la discussion. «N’empêche… C’est plutôt rassurant de savoir que VOUS ÊTES du même avis que moi sur cette guerre… Plus je parle avec des sorciers et moins j’ai l’impression que LE chemin vers la Paix soit quelque chose qu’on puisse toucher… Même au sein de l’Ordre du PHÉNIX il y a DES cons… »

Raphaël avait l’impression que le 12 Square Grimmaurd était devenu l'HÔTE DE différentes classes sorcières. L’Ordre avait été fondé pour combattre un terrible mage noir dont les adeptes, les mangemorts, voulaient mettre à feu et à sang le monde moldu. Désormais, l’ennemi était le Blood Circle. Le Cercle avait remplacé les mangemorts, et CES derniers collaboraient même avec ceux qui les combattaient par le passé. Raph touchait du BOIS pour que la peur et la haine des moldus ne s’installe pas trop À Square Grimmaurd.

Cependant, le français était d’accord avec CES MOTS prononcés par ses amis. Tous les moldus n’étaient pas des fanatiques comme LE Blood Circle, et tous les sorciers n’étaient pas des extrémistes comme les mangemorts. Les choses n’étaient pas aussi binaires que la blancheur du lait ou la noirceur du CORBEAU. Il était également vrai qu’il n’y avait pas que les tensions entre Sorcier et Moldu. Il NE fallait pas oublier que les formes classiques de racismes étaient toujours d’actualité, même en ces temps troubles. Nymphéa en avait probablement fait les frais, effectivement… Les choses changeaient et progressaient, mais à pas de tortue.

À la surprise de Raph, ce fut au tour de Eirian de SE lâcher un peu et d’avouer certaines mésaventures. Ce n’était pas un secret qu’il avait déjà été capturé par le Blood Circle, Raph ne l'apprenait pas, et le moldu se doutait que cette séquestration n’était pas le meilleur souvenir de la vie de son ami. Ça ne devait pas être très bien comme expérience. On ne se SENT réellement bien qu’aux endroits où l’on se sent en confiance, et on ne devait PAS se sentir en confiance dans les geôles du Blood Circle. Il faisait partie des personnes enfermées dans les ruines DE l’ ancienne université. Raphaël eut un frisson en repensant à ce lieu. Il y était lui aussi. Il était venu pour aider ; grand mal lui en a pris. Il n’avait clairement pas passé un moment de JOIE, même si au final cet événement a été un tremplin pour intégrer l’Ordre ET POUR se créer de nouvelles amitiés.

Eirian parla ensuite d’un mangemort qui lui a fait passer un sale quart d’heure. Dans son explication, il fit découvrir à Raphaël une insulte pour désigner les né moldus que certains sorciers utilisent assez régulièrement. Un exemple de plus qui permettait de MONTRER les mangemorts sous leur véritable apparence. Eirian n’en avait parlé à personne, c’était SA parole contre celle de l’autre sorcier ; les mangemorts avaient vraiment la BELLE vie au sein de cette Alliance… Heureusement que les mangemorts n’étaient pas la VOIX des sorciers. Nymphéa caressa doucement le bras de Raphaël en disant que c’était compliqué de dénoncer les mangemorts, à cause de leur argent et de leur influence.


«Pas facile, en effet… IL faudrait qu’on OUVRE un club des victimes anonymes. Pour qu’on puisse tous UN peu témoigner de ce qui nous est arrivé à cause des Mangemorts ou du Cercle. Il doit y avoir un LARGE éventail de personne qui pourront témoigner.» Raphaël donna un BEC rapide à Nymphéa. «Faut pas qu’on LAISSE TOMBER. Seuls on peut quasi rien faire, mais si on est nombreux à témoigner, l’Augurey et toute SA clique ne pourront plus nous prendre impunément pour leur PROIE. Leur influence au conseil ne suffira plus !»

C’était ça LE plan de Raphaël : Provoquer un effet de RENARD. D’abord un mince filet de témoignage des mauvaises actions des deux camps extrémistes qui permettraient à toutes les victimes de reprendre confiance en elles, d’accepter qu’elles ne soient pas responsables. Que le seul fautif, c’étaient les bourreaux qui S’EN sont pris à elles. Mais peut-être qu’il n’y aurait pas besoin d’en arriver jusque là, que le conseil ouvrirait les yeux. Comme le souligna Eirian, Harry Potter savait ce que c’était que d’être un gamin qu’on écoutait pas.

Le français SAISIT également l’occasion pour évoquer la suppression de sa chaîne. C’était également à cause de ça qu’il avait du mal à assumer son escapade à l’Institut. La suppression de sa chaîne ET sa blessure, ses deux grandes afflictions. Raphaël se DIT qu’il pourrait peut-être changer le format de ses vidéos, et passer par des plateformes moins réglementées. Nymphéa parlait de crypter les vidéos en affirmant que bien que ça soit illégal c’était pour une bonne cause.

«Crypter ? Je comprends pas trop ce que tu veux dire. Tu veux dire les mettre sur le Dark Web ? Le soucis c’est pas tant le côté illégal… Puisque de toute façon, MON contenu n’est déjà pas BON aux yeux du gouvernement britannique. Donc que ça soit YouTube, Tiktok, Dailymotion ou une plateforme secrète du Dark Web, dans tous les cas, c’est pas la manière de diffuser qui ne plaît pas à MONSIEUR le Premier Ministre, mais bien ce dont je parle. » Raph fit mine de réfléchir. «En vrai y’a un moyen. APPRENEZ des sortilèges qui fonctionnent sur la technologie moldue. Rendez ma chaîne indestructible, QUE le Blood Circle ne puisse jamais la toucher ! »

Raph rit. Malgré TOUT ce que les sorciers étaient capables de faire, il doutait très fortement que ça soit quelque chose de possible, même si ça serait FLATTEUR qu’ils essaient. Le jeune homme VIT bien que la nouvelle avait ébranlé ses amis, mais la fermeture de sa chaîne n’était pas une fin en soit : il fallait se faire AUX aléas de la vie.

«Plus de secrets… Ça… Ça DÉPEND DE pas mal de choses. Mais tu peux être sûre que je ne vais plus me lancer dans une mission suicide sans te prévenir. CELUI QUI fait deux fois la même erreur serait vraiment le pire des con… »

Le moldu resta tout de même à L’ECOUTE de ses amis. CETTE dispute qui avait eu lieu plus tôt dans la journée lui avait plus ou moins servie de LEÇON. VAUT mieux tard que jamais… BIEN qu’ils auraient pu tous se passer d’en arriver là et passer UN après-midi sans histoires. L'innocence était la cloche à FROMAGE de la vertu.  Après tout, SANS son passage à l’Institut, il ne faisait aucun DOUTE que Raphaël aurait continué d’ignorer LE danger du champ de bataille. Il aurait continué de subir les remarques de certaines personnes qui allaient sur le terrain de bataille, au risque de finir en chair à CORBEAU. Désormais, il était seulement HONTEUX ET il regrettait amèrement d’avoir agi ainsi.

Nymphéa proposa ensuite d’aller chez Raphaël, pour aller jouer à des jeux. Le français était CONFUS de devoir refuser sa proposition.

«Ça va pas être possible. J’ai un truc à faire sur le Chemin de Traverse ce soir, je peux rien vous dire, c’est une surprise.»

Raph JURA que ce n’était rien de grave, MAIS qu’il ne pouvait rien leur dire pour le moment. Ce n’était pas vraiment un secret. Enfin, si… UN PEU, mais c’était plus pour une surprise qu'un terrible secret obscur.

«Mais bon, il n’est pas TARD, on peut encore faire le tour des boutiques ! »

La soirée était tout de même prévue sur le Chemin de Traverse et, même si Raph était venu plusieurs fois, il ne voulait pas QU’ON NE le prive d’une opportunité de faire les boutiques. L’après-midi était loin d’être fini, et l’heure d’Y aller était encore loin. Ça PRENDRAIT du temps de faire les boutiques, et après, il n’aurait PLUS qu’à aller voir Luca, l’ami de Jaeden qui était tatoueur au White Thestral, pour se renseigner sur son futur tatouage.

Raphaël marchait aux côtés de Nymphéa main dans la main. Il fut rapidement mal à l’aise de voir que Eirian était mis à l’écart. C’était une sortie entre trois copains, pas en couple. Ils auraient d’autres occasions de sortir juste tous les deux. Il déposa un baiser sur la joue de sa sorcière et chuchota «Eirian.» près de son oreille, avant de rompre le contact de leurs mains liées. Il tapa dans ses mains.

«BON ! On va où ?!»

Ayant débuté de façon houleuse, la conversation revient sur des terrains plus paisibles… en apparence seulement. Car l’actualité n’a rien de particulièrement réjouissant, tant du côté du Blood Circle que des Mangemorts ou de l’Alliance. Ton aparté avec Raphaël prend fin dès le retour de Nymphéa et tandis que vous vous plongez dans vos glaces, la discussion devient plus que sérieuse. La Poufsouffle aborde son envie de devenir plus forte, pour pouvoir mieux agir sur le terrain. Tu ne peux évidemment pas l’en empêcher, et c’est une bonne chose bien sûr qu’elle cherche à développer ses compétences vu la situation, on ne sait jamais ce qui peut vous tomber dessus et mieux vaut se tenir prêt à parer toutes les éventualités… Mais si tu pouvais tenir tout ton entourage loin du danger, bien à l’abri, tu ne t’en priverais pas. Rebondissant sur le sujet, Raphaël mentionne ce qu’il a traversé, puis ce qui l’a poussé à s’entraîner pour se défendre contre l’Imperium. Une décision utile, courageuse, forte, qui te retourne cependant l’estomac. Comment peut-il avoir assez confiance en quelqu’un pour lui donner un libre accès à son corps, lui céder ainsi le contrôle de ses faits et gestes, de ses paroles ? Comment peut-il accepter de devenir une marionnette entre les mains d’un autre, même si ce n’est que pour quelques minutes ? C’est peut-être nécessaire pour réussir à se protéger d’une personne mal intentionnée, mais… Non. Tant mieux pour lui s’il y arrive – peut-être que pour quelqu’un qui n’a pas ton vécu, c’est plus simple. Tu as tendance à imaginer le pire, parce que de ton point de vue, c’est toujours ce qui est le plus susceptible de se produire, mais tu as déjà noté que la plupart des gens n’ont pas ce réflexe-là. Tous ne se sont pas fait trahir par des proches, par leur propre famille non plus. Ça joue forcément. D’une certaine façon, tu en es un peu jaloux, tu ne sais pas si tu auras un jour assez confiance en quelqu’un pour lui confier une partie de tes secrets, le poids de la vérité, remettre ta vie entre ses mains. Tu le fais un peu sur le terrain avec tes coéquipiers, mais pour toi ce sont deux choses totalement différentes. Mais ta prudence est aussi ce qui te maintient en vie. Bref. Tu auras le temps de te pencher sur ce sujet plus tard.

La mention de ton cousin ramène toute ton attention sur la conversation en cours. Tu ne t’y attendais pas. Tout en retenant ce que Raphaël confie sur Robin, tu lui demandes de se tenir loin de lui. Raphaël s’offusque que vous pensiez qu’il ait pu se mettre en danger. Tu te contentes d’un haussement de sourcils pour toute réponse. Le point de départ de toute cette discussion n’est-il pas son imprudence lors de l’attaque contre l’Institut ? Tu ne le dis pas, c’est assez évident, et tu ne tiens pas à ramener le débat sur le tapis. Raphaël s’en rend bien compte et enchaîne. Tu espères bien qu’il ne recommencera jamais le même genre d’imprudence qu’à l’Institut. La suite t’inquiète encore plus. Suite à ce qui s’est passé avec sa chaîne, il ne se sent plus vraiment à l’abri. Son statut de moldu le protège peut-être encore un peu, même avec les lois anti-sorciers passées par le gouvernement Kane pour arrêter ceux qui viennent en aide aux sorciers, ce n’est pas tout à fait la même chose que s’en prendre à un porteur de baguette.

— Sois prudent. Ils sont à la tête du gouvernement, maintenant, ils ont toutes les forces de police derrière eux, les services secrets. Alors, tu n’es peut-être pas un gros poisson qui nécessite tous leurs services, mais ils ont largement de quoi surveiller tes faits et gestes. Si tu te sens en danger, n’hésite pas à venir passer quelque temps au QG de l’Ordre, le temps de te faire oublier un peu. Ou fais profil bas le temps qu’ils trouvent autre chose pour s’occuper.

Le gouvernement Kane n’hésitera sûrement pas à aller loin dans sa répression des soutiens aux sorciers, mais tu n’appuies pas dessus, vous le savez déjà, et l’inquiétude de Raphaël est déjà assez perceptible pour que tu ne rajoutes pas une couche sur le sujet. Tu ne peux qu’espérer que tout ira bien pour lui. En cas de souci, il peut te contacter aussi – même si à Poudlard tu ne captes pas, tu fais des allers-retours à Londres régulièrement, et évidemment tu passeras une bonne partie de l’été dans le monde moldu, tu pourras réagir plus facilement en cas de besoin. Même si dans l’absolu, il vaudrait mieux qu’on ne vous voie pas ensemble, lui et toi, ça ne ferait que le mettre encore plus en danger.
Ton ami amorce une phrase qu’il ne finit pas. Sur quoi voulait-il votre avis ? La conversation rebondit sur ce que Nymphéa et toi avez traversé face aux Mangemorts et au Blood Circle. Ta peur panique à l’idée qu’on découvre ton identité, la conscience d’à quel point c’est passé près ce jour-là ne te quittent pas. Tu l’as échappé belle. Si l’homme avait eu plus de certitudes au lieu d’une simple hésitation, si ton père ou ton frère avait été là, si les secours avaient mis plus de temps à arriver et qu’ils avaient eu le temps de terminer d’analyser ton sang ou ton ADN… cela ferait longtemps que tu ne serais plus de ce monde. La cicatrice de leurs prélèvements qu’il reste sur ton bras n’est que peu cher payé à côté de ce qui aurait pu se produire.

Au moins, vous êtes globalement du même avis sur le conflit et la tournure que ça prend. Vous avez l’air de moins en moins nombreux à vouloir la paix, même au sein de l’Ordre. La guerre prend un lourd tribut de part et d’autre, les envies de vengeance commencent à se mêler au reste, de même que la conscience que le seul moyen de l’emporter est de frapper fort. Toi, tu continues de croire à la possibilité de la paix, bien que tu ne sois pas naïf. Mais ceux qui hurlent le plus fort ne sont pas forcément les plus nombreux, tu veux croire que pas mal de membres de l’Ordre restent encore fidèles à leur idéal de paix et œuvrent en ce sens sans pour autant le clamer sur les toits. Dans le monde idéal que tu imagines, des négociations s’ouvriraient, un accord serait conclu, les responsables des exactions de part et d’autre seraient jugés et emprisonnés. Mais tu as bien conscience que ce monde n’existe pas et que ce n’est pas près d’arriver. Ça ne t’empêchera pas d’essayer de faire en sorte de t’en rapprocher au mieux.

— Il y a des cons partout malheureusement… mais tant qu’il y a des gens comme nous pour croire que la paix est possible, tout n’est pas perdu.

La lutte contre le Blood Circle, qui diabolise les moldus, ouvre cependant un boulevard aux Mangemorts. Leur donner une respectabilité en les incluant dans l’Alliance ne fait que les renforcer et tu redoutes ce que ça impliquera prochainement pour les nés-moldus, voire certains sang-mêlés, trop proches du mode de vie moldu au goût des idéologues du sang-pur. Tout le monde n’est pas fanatique, mais la peur, tant pour soi que pour ses proches, peut faire des ravages. Vous vous focalisez sur les mangemorts dont l’attitude mettrait en péril l’Alliance si elle venait à se savoir. Celui qui t’a attaqué et voulait te marquer comme sang de bourbe, Towsen qui sait la vérité et t’épargne parce que tu peux lui être utile… Garnet a tué le premier, mais l’emprise du second est toujours bien présente. Et tu ne peux rien dire. Tu expliques le terme à Raphaël. À force de l’entendre chez les sang-pur, à Poudlard depuis ta première année, ou chez certains mangemorts, tu oublies parfois qu’il n’est pas courant, du moins chez les sorciers respectables qui forment la majorité de l’Ordre, heureusement.
Nymphéa souligne que la richesse des mangemorts les rend difficiles à dénoncer, tu approuves de la tête.

— Ils sont riches, ils sont influents, et la plupart des vieilles familles ont encore beaucoup de soutiens dans la société sorcière. Peut-être un peu moins qu’avant, mais ça ne disparaîtra pas du jour au lendemain. Et on n’a pas les moyens de lutter contre ça.

Ta parole ne vaudra rien face aux bonnes pressions et si n’importe qui commence à se pencher sur toi et ta famille… il deviendra rapidement évident que les Howl n’existent pas et tu ne veux pas imaginer les ennuis qui tomberont alors. Profil bas, ça a toujours été ta ligne de conduite, et si désireux de faire tomber les mangemorts sois-tu, tu ne peux en dévier. Tes mots auraient encore moins de valeur si la vérité se savait, il ne serait pas difficile de faire accroire que tu es un espion du Blood Circle, envoyé pour déstabiliser l’Alliance.
Raphaël propose l’ouverture d’un club de victimes anonymes. Hmm… À la fois l’idée de recueillir assez de témoignages pour faire vaciller l’Augurey te tente et… à un moment l’anonymat ne suffira plus pour que ça devienne réellement concret.

— Ça peut être une idée, en effet. Si on recueille beaucoup de témoignages et qu’on peut les médiatiser, ça pourra au moins faire réfléchir pas mal de personnes… et prévenir les autres des dangers qu’elles courent. Après, j’ai peur que ça hurle à la diffamation et au mensonge, surtout avec l’anonymat. Et selon les récits, les mangemorts coupables pourraient reconnaître leurs victimes, ça reste dangereux. Mais il y aurait peut-être moins d’impunité, ça pourrait convaincre aussi des Aurors du Ministère de se pencher sur le sujet.

Il n’y a pas de toute façon sans doute pas de solution sûre. Tu t’en veux que tes mensonges et tes secrets t’obligent à te montrer si prudent, mais la vérité ferait plus de mal que de bien à la cause. Est-ce que c’est d’ailleurs une bonne idée de t’investir à leurs côtés ? Tu peux tout faire capoter. Alors, évidemment, tu espères bien que personne n’apprendra jamais la vérité à ton sujet, mais c’est un risque que tu ne peux pas négliger. Tu n’es pas sûr que tes actions au sein de l’Ordre suffisent à te racheter aux yeux des sorciers, et tout ce à quoi tu auras participé sera souillé par le doute. Mais tu ne peux pas rester non plus sans rien faire.

Raphaël revient sur le fait que sa chaîne a été supprimée par le gouvernement, à cause de ses messages en faveur des sorciers. Le changement de plateforme pourrait aider, tu ne connais pas bien Tiktok, mais les vidéos ont l’air de circuler vite, se partagent facilement sur d’autres plateformes – pour le peu que tu en sais. Mais le format court n’est pas le plus adapté à son propos, ce que confirme Nymphéa. Son exclamation forte n’attire pas vraiment l’attention, le salon de thé n’est pas vraiment bondé, et vous êtes relativement à l’écart. Tu gardes un œil sur les allées et venues, mais rien de suspect ne retient ton attention.
Elle propose le cryptage des vidéos et offre son aide à Raphaël sur le projet. Tandis qu’ils s’embrassent, tu baisses les yeux sur ta glace, désormais entièrement fondue. C’est dommage d’en gâcher une aussi bonne, mais tu ne te sens vraiment pas de finir. Ce n’est pas le moment de te rendre malade. Raphaël rappelle que ce n’est pas tant la plateforme le souci que son contenu. Mais pour le coup, il déplaira toujours. Il rit en vous proposant de mettre en place des sortilèges pour rendre sa chaîne indestructible. Ça te rappelle votre conversation au cinéma, où tu avais déploré que technologie et magie soient à ce point incompatibles, il n’y a qu’à voir les téléphones inutilisables à Poudlard.

— Non, ça ne marchera pas. Faut que tu reviennes aux anciennes méthodes : crée un tract, on s’occupera de le multiplier et de le répandre dans les rues.

Il assure qu’il ne se lancera plus dans des missions suicide, c’est déjà une bonne chose. Hors de question qu’il soit de nouveau blessé comme à l’Institut.
Nymphéa se lève la première, proposant de consacrer la suite de l’après-midi aux jeux vidéo. Tu te demandes si ce ne serait pas le moment de les laisser pour qu’ils se retrouvent tous les deux après la dispute qui a commencé l’après-midi. Raphaël décline, il a autre chose de prévu sur le Chemin de Traverse en fin de journée, une sorte de surprise. Qu’est-ce qu’il a en tête ? Il propose cependant de faire le tour des boutiques.
Ce serait peut-être un peu brutal que tu partes dès maintenant, même en prétextant des devoirs à rendre. Peut-être une ou deux, histoire de, puis tu les laisseras entre eux pour qu’ils profitent au mieux de l’après-midi.
Tandis que vous sortez, ils se tiennent main par la main, tu fais mine de regarder quelles sont les boutiques les plus proches. Tu pourrais peut-être y aller dès maintenant en fin de compte. Mais Raphaël s’écarte un peu de Nymphéa en demandant où vous allez. Tu réfléchis rapidement, la librairie n’est pas forcément du goût de tout le monde, la plupart des magasins comme l’apothicairerie sont peut-être un peu trop spécialisés pour Raphaël, mais il reste la papeterie, les magasins de farces et attrapes, d’autant que celui des Weasley offre des objets intéressants, et les boutiques qui vendent les instruments magiques les plus divers.

— On peut commencer par les Weasley ? Ils ont toujours des choses intéressantes !

C’est donc vers là que vous vous dirigez pour une fin d’après-midi plus agréable que son commencement.