Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5416
Gallions : 8743
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Sam 12 Déc - 12:18
Rien sur Terre ne nous vaincra
« ok le gif n’a pas grand-chose à voir avec le rp, mais je suis tombée dessus en cherchant des idées et je l’ai trouvé choupi tout plein (et on pourrait dire qu’ils sont comme des mousquetaires qui luttent contre le BC) - et je sais que ça va être des glaces et pas des cookies. »
Les mots dansent devant tes yeux et leur sens se brouille tandis que tu tournes la page du grimoire. Tes doigts tremblent un peu dessus. Un soupir t’échappe et tu reposes ta plume. Tu n’arriveras à rien – et tu t’en moques. À cette heure si matinale, la bibliothèque est encore déserte, il n’y a que toi et le silence, et tu en profites. Il t’enveloppe et te protège, t’aide à calmer le flot noir dans ta tête, déjà apaisé en partie à l’aube, lorsque tu as émergé trop brutalement de tes cauchemars, le souffle trop court, au bord de la crise d’angoisse. La gêne légère sur tes bras se fait encore sentir, moindre mal par rapport à la vague qui t’a noyé. Tu as fui. Encore. Une fois de plus. À bout de nerf, perdu dans des angoisses trop grandes pour toi. Tu as fui pour évacuer le trop-plein, éviter la surcharge, pour que le sang sur tes bras emporte avec lui une partie des images et des sensations qui te hantent. Oppression, étouffement, perte de contrôle complète comme si tu ne t’appartenais plus, comme si ton corps n’était plus vraiment le tien. Seuls le froid de la lame et la peau qui cède parviennent à te redonner une illusion de contrôle, de maîtrise, le sentiment que tu existes vraiment. Comme un bouclier, à la hauteur de la violence que tu ressens. Ton regard glisse vers tes manches soigneusement rabattues sur tes poignets – un peu flottantes, tu as perdu du poids. Il commence à faire chaud pour porter encore des manches longues. Mais si tu justifies ta pâleur par la météo écossaise, les examens et le stress ambiant, et que tu n’as aucun mal à utiliser un sort pour masquer tes cernes afin de ne pas t’attirer trop de questions, tu n’arrives pas à t’y résoudre pour les cicatrices. Retrouver la peau lisse, sans marques provoque l’envie presque irrépressible de recommencer. Tu verras comment t’occuper de ça, tu as encore un peu de temps. Tu fixes le grimoire sans vraiment le voir. Tu voulais avancer tes devoirs, préparer les examens de fin d’année, mais c’est inutile dans ces conditions. Tu pourrais… te concentrer sur tes recherches pour cet été, faire un saut à Londres pour continuer à consulter les annonces, tu aurais le temps avant d’y revenir pour l’après-midi. Les autres élèves commencent d’ailleurs à parler de leurs projets de vacances, tu te contentes de dire que tu vas les passer chez toi, avec ta famille. Mais là non plus tu n’y arrives pas. Tu penses à tes recherches, d’appart notamment, tu t’en préoccupes, mais ça finit par se transformer en indifférence, voire en résignation. Tout se fond dans un « je verrai plus tard » flou et indéfini, un « plus tard » où tu déverses tout ce que tu ne parviens pas à gérer, en sachant bien qu’à un moment ou un autre, ça va te revenir dans la figure. Comme si tu te trouvais devant un mur impossible à franchir ou que les forces te manquaient d’un coup et que tu te retrouvais incapable de faire le moindre pas supplémentaire, le moindre petit effort. Ce n’est pas si compliqué pourtant, tu l’as déjà fait ; et même si tu as l’impression d’être débordé, objectivement, tu ne l’es pas. Mais la lassitude domine, un « à quoi bon ? » qui t’enlève ton peu de motivation. Tu as déjà squatté, tu peux recommencer, ce n’est que pour deux mois, ça passera vite. Robin t’aiderait si tu lui en parlais, il t’avancerait peut-être de l’argent que tu lui rembourserais dès que tu pourrais. Mais… ne pas montrer de faiblesse, jamais, tu essaies de t’y tenir. Et au fond de toi, tu sais que si tu commences à admettre que ça ne va pas si bien, à relâcher un peu de pression, tout va sortir et tu vas t’effondrer. Et tu ne seras plus bon à rien. Ta mère ne serait pas fière si elle te voyait, ce n’est pas comme ça qu’elle t’a élevé. Normalement, tu devrais être capable de t’en sortir correctement sans trop de mal et de l’aider. La vérité, c’est que tu n’en peux plus.
Tu abandonnes la bibliothèque pour regagner ton dortoir. Les autres ont fini par se lever et les lieux t’appartiennent. Tu peux grappiller une heure ou deux de sommeil supplémentaire, ce sera toujours ça de pris. Au passage, tu récupères une Gazette du Sorcier abandonnée dans la salle commune. Il commençait à y avoir des fuites sur une action du Conseil en faveur des nés-moldus, ça a l’air de faire l’objet d’un article complet. Mais, d’abord un peu de récupération. Tu te réveilles trop tôt, trop vite, mais une fois les brumes du sommeil chassées, tu te sens un peu moins dans le cirage qu’en début de matinée, et capable de comprendre l’article sans le lire trois fois. Les familles d’accueil, les sorciers accrédités pour accompagner les familles moldues… C’est un soulagement de voir ces mesures enfin prises, tout ce que tu avais espéré en te disant que ça n’arriverait pas avant encore de longues années. Un soulagement pour ces enfants qui se retrouvent entre deux mondes. Ils ne seront plus seuls face à la magie, ceux rejetés par leur famille auront des solutions – il y en a peut-être toujours qui passeront au travers du système, mais pour l’essentiel, ils seront en sécurité. Ta matinée s’éclaire brusquement, même si ça te laisse aussi un petit pincement au ventre. Tu es trop vieux pour tout ça, mais si ça avait existé il y a quelques années, cela aurait pu éviter… tout ce qui s’est passé. Tu serais resté avec ta mère bien sûr, mais vous vous seriez sans doute arrangés pour avoir quelques contacts. Juste au cas où. Tout cela te rappelle ta discussion avec Raphaël, ainsi que celle qu’il a eue ensuite avec Elyssa Rosier. Il craignait de l’avoir froissée en amenant le sujet, mais pas tant que cela finalement. Tu espères que ça va pour lui, d’ailleurs, que votre rencontre tout à l’heure se passera bien. Tu savais qu’il avait été blessé lors de l’opération à l’institut mais qu’il allait bien se rétablir, et c’est surtout le fait qu’il ne réponde pas à Nymphéa qui t’a alerté. Bien sûr, tu comprenais parfaitement qu’il ne veuille pas l’inquiéter et qu’il taise ce qui lui était arrivé, voire sa présence là-bas. En revanche, que son silence dure n’était pas forcément bon signe. Nymphéa voulait que tu le contactes pour voir s’il te répondait davantage qu’à elle et organiser une rencontre, mais ça ressemblait un peu trop à un piège et, à sa place, tu aurais détesté que l’un de tes amis te fasse le coup. Tu as fini par arriver à un compromis : proposer à Raphaël de vous voir tous les trois et qu’il décide en connaissance de cause. Qu’il accepte t’a rassuré un peu ; au moins, il ne s’isole pas complètement. Et tu espères que la conversation à venir arrangera les choses. Quoi qu’il en soit, ton soutien lui est acquis, et s’il a besoin d’aide, tu seras là. Vous vous êtes pas mal rapprochés ces derniers mois, et tu le considères comme un ami – même si, une fois encore, tout est fondé sur un mensonge. Mais tu veux en profiter tant que c’est là – en espérant ne pas le mettre en danger.
L’heure du déjeuner finit par arriver, tu te contentes de grignoter avant de regagner la tour des Serdaigle. Le beau temps attire les gens à l’extérieur, dans le parc, et les lieux sont vides la plupart du temps, ce qui t’arrange bien. Enfin, l’heure du rendez-vous approche. Tu récupères ton sac à dos. Les cheminées utilisées pour rejoindre Londres ne sont pas à côté. Cependant, en quittant la tour, tu as la surprise de trouver Nymphéa en train de t’attendre. Ça lui fait un sacré trajet depuis la salle commune de Poufsouffle. Tu ne la connais pas beaucoup, seulement de vue jusqu’à il y a peu, tant elle te semblait à l’opposé de toi : populaire, toujours joyeuse et enthousiaste, optimiste. C’est par Raphaël que vous êtes vraiment entrés en contact, et tu l’aimes bien. Tu lui souris en la saluant.
— Salut, Nymphéa ! J’espère que tu n’attends pas depuis longtemps ? Je pensais être à l’heure, mais pas tant que ça…
Normalement, vous avez quand même le temps de rejoindre le Chemin de Traverse. Tu as donné rendez-vous à Raphaël dans la cour du Chaudron baveur pour lui ouvrir le passage et tu préfères arriver avec un peu d’avance pour être sûr qu’il n’attendra pas. Avec l’institut, la défiance de certains sorciers envers les moldus a encore augmenté, c’est mieux qu’il ne reste pas seul.
— On y va ?
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
On the run, falling to the depths
Do you know what it's like when You wish you were someone else Who didn't need your help to get by ? Do you know what it's like To wanna surrender ?
Nymphéa E. Chang
INRP
Métier : Diplômée de l'université Poudlard et assistante d'un journaliste au journal Le Chicaneur (pas de quoi remplir le porte-monnaie rapidement quoi)
Messages : 2345
Gallions : 1913
Date d'inscription : 03/05/2019
IRL
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 14 Déc - 4:27
Rien sur Terre ne nous vaincra
Le mois de mai était déjà bien entamé. C’était l’un de mes mois favoris pour les fleurs qui poussaient de ça, de là tout comme pour la fête des mères. J’avais l’impression qu’en mai, la vie reprenait vraiment vie à la suite d’un long hiver. Le mois de mai avait très bien commencé. Outre la prochaine partie de Quidditch et ma préparation aux examens, j’avais un million de projets en tête. Je pensais que Raphi et moi, on pourrait utiliser les fleurs pour publier quelque chose sur le blogue et sur Youtube. Qu’on pourrait utiliser le muguet, symbole du 1er mai en France. Certes, je voulais des informations sur le muguet justement. C’était pour cela que j’avais voulu le contacter tombant, cependant, sur un message enregistré de lui stipulant être en France. J’avais soupiré. Non mais !!! Ce n’était pas le moment ! Je venais d’avoir une superbe idée !
J’avais dû faire preuve de patience durant toute la semaine. Apparemment, les Poufsouffle étaient bénis par cette qualité. Je ne savais pas pourquoi, mais Helga Poufsouffle n’avait pas du pensé à moi le jour de ma répartition. Je trépignais littéralement d’impatience jusqu’à taper du pied en cours agaçant littéralement mes professeurs. J’était tellement excitée de revoir Raphi que Sélénya n’avait pas manqué de me montrer une énorme erreur de stratégie lors d’un entraînement de Quidditch. Penaude, je m’étais excusé d’être aussi distraite. Le week-end venu, j’avais aussitôt quitté les terrains de Poudlard pour contacter Raphi … Pas de réponse. Il n’est pas encore revenu avais-je songé mu entre la naïveté et un début de peur. J’avais dû lui laisser des messages tout le week-end. À un moment, je lui laissais d’être désolée pour ces messages : peut-être devait-il plutôt rester deux semaines en France. En gros, rien ne fut génial ce week-end pour moi alors que mon cœur tomba au plus profond de mon corps. Il avait été blessé … Lui … Alors, pourquoi ne m’en avait-il encore rien dit ? pleurais-je emmitouflée dans les bras de mon père. Ce dernier croyait que je le savais. Surpris du contraire, il avait tout de même fini par me rassurer rigolant pour stipuler que les hommes pouvaient être stupides parfois. Ces paroles, ma mère les corroboraient cinq secondes plus tard dans un petit sourire narquois.
Sachant parfaitement que je ne voulais pas entendre toutes les petites chamailleries de mes parents depuis leur rencontre, j’étais retourné à Poudlard avec la ferme intention d’en savoir plus au sujet de Raphi et … Du pourquoi il ne me parlait plus. J’avais commencé à en parler à Eirian. C’était un Serdaigle, comme ma mère le fut à l’époque de sa propre scolarité, et ami avec Raphi. J’avais adoré apprendre leur amitié. C’était juste génial ! Eirian était toujours une bonne oreille me rassurant aussi sur le fait que Raphaël devait bien aller : non ?
Mais je ne pouvais m’en empêcher cette semaine-là. Je n’arrêtais pas de pleurer. Que ce soit le matin au déjeuner, en plein cours ou dans le parc. Un rien me faisait penser à lui et à cette possibilité qu’il … Qu’il ne veuille plus de moi ! Et j’avais décidé de changer ma couleur de cheveux pour le rose, pour lui. Avais-je eu tort ? Étais-je si idiote, si peu intelligente que je ne pouvais pas l’aider, le comprendre ? Je me sentais si nulle, si peu expérimentée en magie de défense qu’il ne m’avait même pas prévenu pour aller au sauvetage des Sorciers retenus prisonniers dernièrement. Tout le monde me voyait pleurer à Poudlard et chacun devait se demander pourquoi je n’étais pas heureuse : Sélénya, Maëlle, Amber et même Elise … Maëlle m’avait même aidé, mais je ne voulais pas croire l’incroyable.
C’était pour cela que je ne pouvais que me sentir admirative envers Eirian. Il avait programmé une balade sur le Chemin de Traverse entre nous trois : Raphi, Eirian et moi. La tête énervée, mais le corps éveillé j’attendais le Serdaigle à la sortie de sa salle commune. En passant, je m’étais toujours demandé comment faisaient ceux de cette maison pour décoder leur énigme. Je n’y comprenais rien à rien et cela avait presque donné mal à la tête.
- Eirian ! lâchais-je heureuse dès que je le vis. Pas du tout et je suis fin prête !
Je tâchais de cacher ma nervosité tels les tremblements dans ma voix et ses élévations. Reprenant mon sac rose, on se dirigeait donc vers la sortie de l’école pour transplaner au sein du Chemin de Traverse là ou je devais le revoir … Enfin. Enfin, je vais le revoir.
Et, je devais parler. Je ne pouvais pas m’empêcher de parler entraînant par le fait même mes pas dans ce déboulement. Je venais presque à laisser Eirian derrière l’attendant, parfois, trépignant d’impatience. Je tentais de m’excuser de marcher vite. Je me sentais coupable pour ça et tant de choses !
- Est-ce ça va toi ? Moi, j’étudie beaucoup et avec le Quidditch, j’ai l’impression de ne pas avoir de temps pour moi. En plus, je vais avoir des cours particuliers avec le professeur MacFusty bientôt … Au moins, il fait beau aujourd’hui …
Je devais, toutefois, arrêter de parler parfois. Je marchais tellement vite que je m’essoufflais de parler. À moins que ce fût ma nervosité n’aidant pas. Arriva le moment ou on transplana tous les deux sur le Chemin de Traverse. Aussitôt, nous avions repassez le mur pour arriver au Chaudron Baveur.
Je me mis subitement à avoir chaud. Je ne m'étais même pas rendue compte être encore vêtue de mon uniforme scolaire. Mon cœur battait à tout rompre et je le cherchais frénétiquement des yeux et me demandait si ma chevelure rose allait attirer son attention. et j’espérais … J’espérais qu’il soit là.
(c) AMIANTE
Never Surrender
We’re a phoenix rising from the ashes fighting. Our courage climbing. We’ll never, never surrender. This is our battle. Won’t stay in the shadows now. Living for tomorrow. We’ll never, never surrender - Liv Ash, Never Surrender
(c) 0tsana
Spoiler:
Raphaël Millet
INRP
Métier : Livreur dans un fast food
Messages : 9706
Gallions : 951
Date d'inscription : 26/07/2019
IRL
Lumos Je rp en : 0066ff / Anglais - #00ffff / Français Mon allégeance : La paix
Jeu 17 Déc - 17:28
Dans la peine, ou la joie, rien sur Terre ne nous vaincra
«Mi-Mai»
L’attaque sur l’Institut était un véritable fiasco. Ou en tout cas, pour ce que Raphaël avait prévu. Même si les prisonniers avaient été libérés, pour la plupart, les projets du moldus étaient tombés à l’eau. Il avait voulu faire un Live Stream sur YouTube pour montrer en direct ce que le Blood Circle faisait au nez et à la barbe des habitants de Londres. Qu’est ce que les gens allaient penser des agissements de leur Gouvernement s’ils venaient à l’apprendre ? Est-ce qu’ils seraient réellement favorable à la déportation, la séquestration et à la pratique d’expériences immondes qui sont faites sur les sorciers ? Raphaël savait que le Blood Circle aurait toujours des partisans, mais cela ne voulait pas dire pour autant que tout le monde approuvait, il y avait toujours des gens qui étaient indécis, ou d’autres capables d’ouvrir les yeux devant la vérité. Mais voilà… Les choses n’avaient pas été aussi linéaires qu’il ne l’avait prévu. À peine arrivé sur place, le camp de sorcier avait subi une attaque de chiens de gardes entraînés à tuer. L’imprudence de Raphaël, qui aurait dû rester en retrait au lieu de s’approcher pour filmer des images chocs, lui a valu de se faire sévèrement blesser ; et la blessure aurait pu être plus grave encore si Théo Greengrass ne l’avait pas sauvé des crocs du molosse. Et comme si ça ne suffisait pas, sa chaîne s’est faite supprimée “pour non respect des règles sur le discours de haine”. C’était le monde à l’envers, c’était justement ce que sa chaîne dénonçait ! Les discours haineux et les mesures génocidaires du Blood Circle. Il avait déjà vu des vidéos qui parlaient de tueur en série ou de pédophilie, et à chaque fois, les narrateurs prenaient soin de ne pas utiliser les mots trop explicites. Ils utilisaient les termes d’agressions, ou d’abus afin de parler de viols, par exemple. Raphaël comprenait mieux pourquoi ils utilisaient ce genre de langage détourné. C’était parce que le système de la plateforme n’avait aucun sens. Est-ce qu’un pédophile sur YouTube serait assez idiot pour utiliser le terme “pédophile” dans sa vidéo en parlant de lui ? Bon… Peut-être oui, mais le plus probable sur l’utilisation dudit mot ( Du coup je commence à flipper et à me dire que je devrais me calmer à utiliser un peu trop certains mot-clés) c’est que ça soit quelqu’un qui dénonce ce genre de pratiques. Et c’était exactement ce qui était arrivé à Raphaël… La logique du truc…
Mordu jusqu’au sang, dépité par l’injustice qu’il avait subi et aussi pour ne pas faire perdre de temps à ses compagnons, Raph avait refusé de se faire soigner sur le champ de bataille et avait fait le choix de se replier, même si l’assaut venait à peine de commencer. Il était de retour dans le camp de fortune que les sorciers avaient dressé pour se charger des blessés. Les médicomages chargés des blessés qui devaient se replier ne savaient, ou ne voulaient, pas trop gérer les blessures sur un moldu. Ils ont facilement calmé la douleur, sans la faire disparaître totalement, ainsi que l'hémorragie. Par contre, le moldu devra garder dans sa chair l’empreinte dentaire du molosse en guise de cicatrice permanente. La douleur physique restait supportable avant de finir par s’estomper avec les jours. Mais il ne pouvait pas oublier ce qu’il avait vu, ce qu’il avait entendu, et ceux qu’il ne reverrait plus jamais. Les médecins, moldus et sorciers, qui se chargeaient des blessés rapatriés lui avaient interdit d’y retourner. De toute façon, qu’aurait-il bien pu faire ? Mais voir les blessés affluer, en boitant pour certain, transplanant à moitié inconscients pour d’autres, le tout accompagné par les hurlements lointains des combats. Des hurlements de douleur, des cris de guerre, qui étaient étouffés par des tirs de fusil de précision et les TA-TA-TA-TA des armes automatiques du Blood Circle qui devaient balayer la cour de l’institut. C’était la trouille au ventre que Raphaël avait attendu d’avoir des nouvelles des sorciers qu’il connaissait. Et si Nymphéa était venue malgré le fait qu’elle lui avait affirmé qu’elle ne serait pas présente ? Il lui avait menti, pourquoi la réciproque ne serait-elle pas possible ? Il s’était également inquiété pour le groupe avec lequel il était au moment de l’attaque. Est-ce que Théo, Elyssa et Soledad allaient bien ? Amber avait-elle été présente à cette nouvelle offensive ? Son frère l’avait salué, mais il n’avait pas vu la sœur. Il avait tout de même espéré que Tobias soit également vivant, malgré leurs différends.
Pendant deux semaines, Raphaël s’était caché du monde. La première semaine, il prétexta un retour en France, comme il le faisait assez régulièrement. Normalement, il rentrait le week-end, une à deux fois par mois, le temps de voir un peu sa famille, et surtout de mettre en ligne des vidéos sur sa chaîne. Mais là, c’était toute une semaine qu’il était parti. Il n’était pas prêt à affronter Nymphéa, le fait qu’il ait failli mourir dans ce maudit institut, le fait qu’il ait vu, ce qu’il avait vu, qu’il ait entendu, ce qu’il avait entendu. La douleur du cœur et de l’esprit était bien plus grande que ce que son bras avait subi. Son retour chez les parents lui permit de se changer les idées. Laissant de côté le travail pour redevenir le geek qu’il était, de brancher un peu la manette pour se débrancher de la vie. Il esquiva plus ou moins les messages de la sorcière qu’il aimait. Se maudissant en disant qu’il ne la méritait pas, qu’il lui avait menti, qu’il avait risqué sa vie et que si les rôles étaient inversés, il aurait totalement explosé. Il fallait faire ce qu’il disait, pas ce qu’il faisait. Il se contentait de dire à Nymphéa qu’il ne pouvait pas se voir car il était en France, et évita de répondre à certaines questions trop embarrassantes. Il l’Aimait. Malgré toute la maladresse dont il était capable, malgré son attitude honteuse, il éprouvait toujours des sentiments forts pour la Poufsouffle. Son comportement fuyard n’était pas à cause du manque de confiance qu’il avait en elle, ni de ses sentiments qui s’étaient amoindris. Il avait honte. Honte de lui avoir menti, de lui avoir caché des choses. Et surtout, il savait qu’elle savait forcément. Il ne voulait pas la confronter, se justifier. Mais ça avait été plus fort que lui. Quand il avait pris la décision d’aller à l’Institut, il savait qu’il ne pouvait pas lui en parler, elle aurait cherché à le dissuader, ou pire… de l’accompagner.
Eirian avait appris que le moldu avait participé à l’opération, ils avaient un peu échangé par messages, Raphaël se confiant plus ou moins à lui et se servant de leur correspondance comme d’un exutoire. Nymphéa s’inquiétait… Eirian, n’apprit rien au français, il s’en doutait bien, il n’avait besoin de personne pour savoir qu’il était un abruti. Le sorcier se montra très diplomate et proposa une sortie à Raphaël… avec Nymphéa. Tous les trois ? Il ne se sentait pas d’être seul en présence de la sorcière. Il… Non, il ne pouvait pas. De toute façon, il ne pouvait pas vraiment refuser… Refuser de sortir, c’était avouer qu’il avait un problème, qu’il se cachait et qu’il évitait sa petite-amie. Il n’avait pas d’autres choix que d’accepter, sous peine d’être encore plus suspect. Il se dit qu’au moins, il ne serait pas seul. Raphaël appréciait énormément Eirian, mais il ne se doutait pas qu’il aurait été capable de faire une telle démarche pour lui. Était-ce pour lui rendre la pareille pour avoir plaidé la cause des né-moldus auprès de Elyssa qu’il faisait ça ? Peu importait.
Raphaël Millet était en avance, en attendant dans la cour du chaudron baveur, pour que Eirian lui ouvre le passage vers le chemin de Traverse. Même s’il en doutait fortement, il espérait que Nymphéa oublie le rendez-vous, ou se trompe de jour, d’adresse. Le moldu était à l'affût dès que quelqu’un arrivait jusqu’au moment où la silhouette familière d’Eirian se découpa dans l’ouverture du mur vers le Chemin de Traverse, avec Nymphéa à ses côtés.
«Sal… »
Il s’était préparé à avoir l’air détendu en saluant ses deux amis. Mais il resta sans voix devant la nouvelle couleur de la sorcière. Il resta coi pendant de longues secondes.
«Je… Pardon… Je veux dire… Coucou. »
Il n’avait pas souvenir de l’avoir déjà vue en uniforme d’étudiante. Elle était… Les écolières aux cheveux roses tout droit sorties d’un hentai, ou d’un quelconque animé japonais, c’était pas spécialement le délire de Raphaël, mais ce jour-là Nymphéa était…
«Du coup, on va où ?»
Il essayait d’éviter de regarder Nymphéa, il savait qu’il était dans une situation plus qu’inconfortable. Il ne méritait pas d’être aimé par une femme aussi belle, il n'était. Il ne méritait même pas qu’elle prenne la peine de venir à ce rendez-vous. Il n'était qu'un misérable. Il luttait contre l’envie de la regarder, de la déshabiller du regard, de s’approcher d’elle pour l’embrasser. Heureusement qu’il y avait Eirian, sinon il serait capable d’oublier que Nymphéa était probablement furax contre lui. Il concentra son regarde sur le jeune homme, risquant de temps à autre un regard vers la belle Chang. Elle était tellement…
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5416
Gallions : 8743
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 21 Déc - 22:43
Rien sur Terre ne nous vaincra
« flemme de chercher un autre gif. »
En sortant de la tour de Serdaigle, tu tombes sur Nymphéa qui t’attend. Sa nouvelle couleur de cheveux te saute aux yeux – elle est impossible à rater en même temps, tu as beau être un peu à l’ouest en ce moment, tu ne pouvais pas passer à côté. Raphaël risque d’avoir un choc en la découvrant… Est-ce qu’elle l’a fait exprès ? Tu te gardes bien de poser la question. Elle répond à ton salut, tu souris.
— Allons-y alors !
Vous vous mettez en route. Tu remarques aussitôt sa nervosité, qui fait écho à la tienne. Elle marche vite, ne tient pas vraiment en place. Tu ne le montres pas, mais tu es tout aussi inquiet. Tu espères que tu n’as pas commis une erreur en proposant ce rendez-vous à Raphaël, que tu ne lui as pas forcé la main. Et surtout, qu’il sera là, qu’il ne changera pas d’avis au dernier moment. Tu retiens de justesse un mouvement vers ton téléphone portable. S’il t’a envoyé un message, tu ne l’auras pas avant d’avoir quitté le château. Pourvu cependant qu’il n’ait pas décidé d’annuler ! L’opération contre l’Institut ne date que de deux semaines, il a peut-être besoin de plus de temps pour récupérer ? Mais si c’est le cas, cela signifie aussi qu’il ne va pas bien, et, en grand spécialiste du « faites ce que je dis, pas ce que je fais », tu n’as pas envie de le laisser seul face à ça – il ne l’est sans doute pas, il a d’autres amis, mais qu’il ait écarté Nymphéa te préoccupe quand même. Vos échanges t’ont certes montré que ça allait et tu as été soulagé qu’il se confie à toi, mais tu sais aussi à quel point c’est facile de masquer certaines choses, surtout derrière des mots écrits. Il n’y a pas le langage corporel, tout ce qui peut trahir ce qu’on essaie de cacher. Le fait est que l’attaque contre l’institut a été particulièrement violente, entre les chiens lancés contre vous, les échanges de tirs, la découverte des tortures infligées aux prisonniers et le fait de ne pas avoir pu libérer tout le monde. En ce qui te concerne, tu as eu la chance de bien t’en sortir. Pour les chiens, ce n’est plus qu’un mauvais souvenir : ta blessure n’était pas si profonde et, à dire vrai, tu te serais bien passé de la visite à Sainte-Mangouste si la prudence ne t’avait incité à prendre les traitements contre la rage. Il n’aurait plus manqué que tu attrapes cette saleté. L’hôpital et les médicomages t’angoissent plus que jamais sans que tu comprennes pourquoi. Là-bas, tu n’avais qu’une hâte, fuir, et tant pis pour la plaie, elle se remettrait bien toute seule, ou un sort règlerait le problème. Tu as réussi à te raisonner, mais tu es resté sur les nerfs jusqu’à ce que tu puisses t’échapper. Quant aux prisonniers… entre ceux rendus agressifs par la peur, ceux prostrés et surtout, surtout, les enfants… La colère t’envahit chaque fois que tu y penses. Ça n’a pas été une surprise en soi, tu l’as toujours su, mais c’est sans doute la chose que tu es le moins susceptible de pardonner. Une preuve de plus que mangemorts et Blood Circle sont deux facettes de la même pièce. Tu reviens à la réalité en entendant Nymphéa te parler. Tu n’as guère de mal à suivre son rythme et tu le lui dis lorsqu’elle tente de s’excuser, tu comprends à quel point elle est sur les nerfs. Et tu espères ne pas aggraver les choses entre Raphaël et elle. Ta présence, c’est surtout pour essayer de dédramatiser les choses, amener la situation sur le terrain d’une sortie entre amis, plutôt que la seule explication entre les deux amoureux. Mais tu sais que tu n’es pas le plus doué pour ça, ton expérience en la matière frôle presque le zéro. Mais tu feras ce que tu pourras. Elle parle des études et du Quidditch. Il faut avouer qu’en ce moment, les études te passent un peu au-dessus de la tête, tu as trop de mal à te concentrer et tu luttes surtout pour ne pas t’endormir en cours. Heureusement, c’est la période plutôt axée sur les révisions, et il faut avouer que tu comptes beaucoup sur tes acquis de l’année pour t’en sortir aux examens. Et il y a eu ton stage chez les Aurors, que tu as aimé de bout en bout, bien que tout n’ait pas été simple. Tu as envie de continuer à en faire tant que ce sera possible, même si tu as plus ou moins fait une croix sur le fait de devenir Auror. Tu hausses un sourcil en l’entendant parler des cours particuliers avec le professeur McFusty, sans comprendre. Elle est en deuxième année de médiation magique, il n’y a plus de soins aux créatures magiques ? Ou alors, tu as raté quelque chose.
— Je vais bien.
Le mensonge sort avec l’aisance de l’habitude, comme un réflexe.
— Ça fait du bien, un peu de soleil et de chaleur ! C’est vrai que la période n’est pas simple, avec les examens qui arrivent. Je travaille beaucoup aussi, j’ai hâte que ça soit passé. Quel genre de cours particuliers ? Tu veux étudier les créatures magiques en plus de tes autres cours ?
Vous ne tardez pas à arriver à l’aire de transplanage. Un coup d’œil à ta montre, tandis que tes pensées reviennent sur Raphaël. Au train où vous êtes allés, vous n’êtes pas en retard. Dès votre arrivée sur le Chemin de Traverse, tu ouvres le passage dans le mur. Raphaël est déjà là. Au temps pour tes projets d’arriver en avance ! Tu lui jettes un rapide coup d’œil. Il a plutôt l’air en forme, c’est déjà ça.
— Salut ! J’espère qu’on ne t’a pas trop fait attendre.
Son salut s’étouffe lorsqu’il aperçoit Nymphéa. Il lui faut un moment pour se reprendre, et ça te tire un sourire en coin pendant que tu fais mine de regarder ailleurs pour les laisser un peu entre eux. Il finit par se sortir de sa contemplation pour se tourner vers toi, et tu sens qu’il n’est pas franchement à l’aise. Une fois de plus, tu espères que la discussion à venir se passera bien, qu’ils vont réussir à s’expliquer. Et que d’une façon ou d’une autre tu pourras les aider. Tu n’as pas tellement réfléchi à l’endroit où vous pourrez vous installer. D’un autre côté, le Chemin de Traverse n’offre pas des dizaines de possibilité, et tu n’es pas un grand fan du Chaudron baveur. Trop de monde, trop bruyant, trop sombre, souvent des gens louches, sans parler du fait qu’il est ouvert sur le monde moldu. Le pire endroit pour avoir une discussion pas forcément simple.
— On peut aller dans un café sur le chemin. Sinon, il y a le glacier, Fortarôme. Avec le temps qu’il fait, c’est peut-être plus sympa ? À cette heure, il ne doit pas y avoir grand-monde. Ça vous irait ?
Tu ne sais pas s’ils ont des habitudes dans le coin. La terrasse du glacier est plutôt sympathique et l’endroit est assez tranquille. Un peu trop peut-être pour avoir des discussions hors de portée des oreilles indiscrètes, mais si besoin est tu pourras toujours utiliser un sort de brouillage. Quoi qu’il en soit, tu leur laisses le choix.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
On the run, falling to the depths
Do you know what it's like when You wish you were someone else Who didn't need your help to get by ? Do you know what it's like To wanna surrender ?
Nymphéa E. Chang
INRP
Métier : Diplômée de l'université Poudlard et assistante d'un journaliste au journal Le Chicaneur (pas de quoi remplir le porte-monnaie rapidement quoi)
Messages : 2345
Gallions : 1913
Date d'inscription : 03/05/2019
IRL
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Dim 27 Déc - 17:12
Rien sur Terre ne nous vaincra
Tout en marchant, j’avais apprécié entamer la conversation sur des sujets aussi neutres que la météo ou nos études respectives à l’université. Cela me permettait de me calmer … Enfin, me « calmer » était un bien grand mot. Mon cœur cognait encore durement dans ma poitrine et mes larmes peinaient à poindre aux coins de mes yeux. Un rien me faisait penser à Raphi ! J’aimais étudier avec lui tout près de moi, nos épaules s’entrechoquant gentiment. J’aimais lui montrer ce que j’apprenais ! Puis, j’aimais surtout abandonner ma tonne et demie de travail pour m’asseoir près de lui à l’ordinateur à l’aider bidouiller sur ses vidéos. Bon, c’était même si je n’y comprenais rien. J’ai même causé un bug sur l’ordinateur une fois. Oups. Il avait été tellement enragé ! J’avais dû lui donner un baiser pour arriver à le calmer et lui proposer de redémarrer l’ordinateur : oui, cela avait été aussi simple que cela.
Et donc, je me sentais toujours stressée ces souvenirs revenant me hanter comme s’ils ne se reproduiraient plus jamais. Ma mâchoire tendue au maximum, Je venais même bégayer à Eirian.
- J’… ai hâte au…ssi à l’été ! Oh, je prends des cours pour me dé..défendre !!! J’en ais assez d’être une bonne à rien !
La tension m’avait fait lâcher ses mots avec tellement de force que je m’en sentais penaude et coupable envers le Serdaigle. Eirian n’avait rien fait lui. Il était innocent dans toute cette histoire. Et comme un troll, je déversais ma colère sur lui. Boudeuse, les yeux fixés sur le sol, je n’arrivais donc plus à dire quoique ce soit jusqu’au moment du transplanage vers le Chemin de Traverse.
C’était après ce transplanage que tout se gâta. Je n’avais pas ressenti autant de stress que maintenant cherchant frénétiquement des yeux Raphi tout en tâchant de fermer ma cape aux couleurs de Poufsouffle : j’avais l’impression sortir de la Forêt Interdite. Et … Et … Mes yeux se posèrent sur lui déjà présent. Il était venu. Il était venu finalement ! Pour Eirian ou … Pour moi ? Ou pour les deux ? Oui, ce devait être cela. Pour nous deux.
S’il n’arrivait pas à finir ses phrases, alors moi je n’arrivais même pas à commencer les miennes. Mes lèvres jouaient aux castagnettes comme si je venais de marcher deux heures au sommet de l’Everest. Puis, plusieurs émotions s’entrechoquaient en moi à commencer par la colère et cette envie de le frapper. Puis, il y avait aussi la peur, les larmes aux bords de mes yeux et une autre envie : celle de se ruer sur lui pour l’enlacer, l’embrasser même. Qu’il m’eût fait si peur.
Mais comme toujours, c’était idiot les émotions parce que je baissais plutôt la tête pour regarder mes pieds, la mâchoire plus tendue que jamais. Ce fut Eirian qui avait eu la décence de briser ce silence de glace parlant de Florian Fortarôme. Voyez le jeu de mots, mais je n’avais nullement l’envie de faire de lien entre le silence glacial et les bonnes glaces de Fortarôme. Je me sentais en colère, frustrée. Hochant la tête à Eirian, je me détournais aussitôt – ne portant pas un seul petit regard vers Raphaël – ma chevelure rosée ondulant un moment derrière moi. C’était puérile, stupide. J’avais envie de le regarder. J’avais envie de l’embrasser. J’avais envie de le prendre dans mes bras. Et cela me faisait sentir tellement coupable d’agir autrement.
Rapidement et avec plus de frustration que je l’aurais voulu au départ, je toquais avec ma baguette magique pour une énième fois dans ma vie les mêmes pierres du mur séparant le Chaudron Baveur du Chemin de Traverse. Puis, sans attendre, je passais le mur maintenant ouvert.
Je me précipitais sur la rue principale sans prendre garde à la foule compacte qui avait toujours lieu à chaque samedi matin. J’heurtais deux personnes ne m’excusant même pas mue entre la colère et la tristesse et essuyant le début d’une chute de larmes au passage. Puis, je m’arrêtais brusquement en plein milieu du chemin, les mains serrées sur la bandoulière de mon sac multicolore. Et je me retournais faisant face aux jeunes hommes, mais vrillant précisément Raphaël de mon regard. Puis, enfin, toutes ces émotions qui coincées en moi depuis trop longtemps se déversèrent sur Raphi. Je savais trop rapidement que la culpabilité me transcenderait à nouveau.
- Pourquoi tu ne me l’as pas dit ! criais-je comme la pire des idiotes. Pourquoi ? J’étais … frustrée de … Je ne savais pas ! Pourquoi tu y as été sans me le dire ! J’ai tout appris de mon père !!!
(c) AMIANTE
Never Surrender
We’re a phoenix rising from the ashes fighting. Our courage climbing. We’ll never, never surrender. This is our battle. Won’t stay in the shadows now. Living for tomorrow. We’ll never, never surrender - Liv Ash, Never Surrender
(c) 0tsana
Spoiler:
Raphaël Millet
INRP
Métier : Livreur dans un fast food
Messages : 9706
Gallions : 951
Date d'inscription : 26/07/2019
IRL
Lumos Je rp en : 0066ff / Anglais - #00ffff / Français Mon allégeance : La paix
Mer 6 Jan - 1:40
RIEN SUR TERRE NE NOUS VAINCRA
«retenez leeeeeeeeeee»
Raphaël commença à saluer en retour son ami, avant de voir le visage de Nymphéa et sa nouvelle couleur de cheveux qui le laissa sans voix quelques secondes avant de se reprendre maladroitement.
«Non non, ça fait pas longtemps que je suis arrivé.»
Le moldu fit de son mieux pour ne pas croiser le regard de Nymphéa. Il savait qu’il avait mal agi.Ne pas lui avoir parlé de sa présence à l’attaque de l’institut. Ne pas lui avoir parlé du fait qu’il avait été blessé au bras. Avoir volontairement refusé de la voir plus tôt. Avoir volontairement refusé de répondre à quelques questions… Il avait très mal agi vis-à-vis d’elle et il en avait conscience. Il savait qu’il allait se faire disputer pour l’Institut, et une chose en amenant une autre, il s’est vite retrouvé dans une spirale de relation de cause à effet. Un mensonge, ou un secret, pour éviter d’avoir à se faire taper sur les doigts pour un truc ; entraînant au final des conséquences encore plus graves que le problème initial. L’effet papillon.
Nymphéa ne prononça pas un mot, ce qui arrangea beaucoup le moldu. Pas qu’il préférait quand elle fermait sa gueule, bien au contraire. Mais dans le contexte dans lequel ils étaient, il ne savait pas trop ce qu’elle pourrait lui dire, et encore moins ce qu’il pourrait lui répondre. Et puis, s’il la regardait à nouveau… Pourquoi est-ce qu’elle était aussi jolie ? Pourquoi elle s’embêtait avec un pauvre type comme lui ? Elle pouvait trouver tellement mieux. Un mec plus beau. Un mec plus fort. Un mec plus courageux. Un mec plus tout plein de choses… Mais surtout… Un putain de mec plus honnête.Quelqu’un qui ne lui cacherait pas des choses et qui ne la blesserait volontairement comme il l’avait fait. Un homme capable de protéger son cœur. La protéger, sans la surprotéger, sans l’emprisonner…
Il tenta d’avoir l’air détendu en demandant où ils comptaient aller. Il avait réussi à le dire sans bégayer., c’était déjà ça. Est-ce que son ton trahissait sa nervosité ? Peut-être, mais rien dans la réponse d’Eirian ne laissait supposer qu’il avait remarqué quoi que ce soit.Le silence de Nymphéa, qui était tout d’abord un soulagement, se faisait de plus en plus pesant. Un café ou des glaces ? Les glaces correspondaient plus à l’image que Raph avait d’une sortie paisible entre potes. Être posés sur une table, à consommer des boissons, c’était les inciter à taper la discute, et surtout rendre des comptes, tandis que les glaces, c’était plutôt l’ambiance bonne rigolade.
«Les glaces, ça me semble pas mal. Euh… Par contre, j’espère que le goût n’est pas random, comme pour les dragées surprises. J’suis pas trop chaud pour lécher de la morve de troll.»
Raphaël se tourna enfin vers Nymphéa, comme pour lui demander son avis. Elle ne daigna pas lui jeter le moindre regard, ni prononcer le moindre mot. Elle hocha affirmativement de la tête auprès du sorcier pour signaler que les glaces lui convenaient. Elle se retourna et tapa le mur avec sa baguette pour ouvrir le passage. Le moldu déglutit. Elle avait l’air d’être de sale humeur et ça… C’était pas bon… Vraiment pas bon pour le français. Elle s’engouffra la première dans l’ouverture, prenant de l’avance sur leur destination tandis que les deux garçons marchaient plus tranquillement.
«Du coup, tu m’avais parlé d’un stage je crois ? C’était dans quoi ? Ça s’est bien passé ? T’as été respecté ou tu devais juste apporter des cafés ?»
Le mieux restait de faire comme si tout allait bien. Ça allait forcément se tasser tout seul, c’était ce qu’il y avait de plus simple. En tout cas, c’était ce que pensait le moldu. Mais la réalité n’avait rien à voir avec la magie scénaristique qu’il pouvait y avoir dans ses films, ou dans ces jeux RolePlay. Il avait d’énormes comptes à rendre et sa créancière se décida enfin à réclamer son dû. (Désolé Eirian, je recycle mes métaphores) Après avoir bousculé plusieurs personnes sans même avoir daigné s’excuser, elle qui est pourtant d’ordinaire très polie, Nymphéa se retourna brusquement vers Eirian et Raphaël et fusilla ce dernier du regard. Pourquoi il ne lui avait rien dit ? Il y avait tellement de raisons, et pourtant, pas une seule n’était bonne. Il n’avait pas envie de parler de ça. Et surtout, il n’avait pas envie de parler de ça ici, et maintenant, au milieu de la rue à la portée d’écoute de tout le monde. Il aurait aimé la prendre dans ses bras, lui caresser tendrement les cheveux en lui promettant de tout lui expliquer dans un endroit plus approprié. Mais il savait qu’il ne le pouvait pas. Il n’était pas en position de négocier quoi que ce soit. Elle semblait furieuse, et peut-être même à la limite de l’hystérie. La meilleure chose qu’il avait à faire, c'était de lui donner une bonne explication. Mais une bonne… Il n’en avait pas. Il chercha du soutien auprès d’Eirian, mais concrètement, qu’est ce qu’il allait bien pouvoir faire pour l’aider ? À part se foutre lui aussi dans la merde en le faisant transplanner à l’autre bout du pays, il ne pouvait rien pour le moldu.
«Parce que je savais que tu réagirais comme ça si tu l’apprenais.» Est-ce que c’était une bonne raison ? Pas sûr. Pas sûr du tout. C’était même plutôt sûr que non, il rejetait limite la faute sur elle. «Je savais qu’en t’en parlant, ça causerait des problèmes. Il fallait que j’y aille. Enfin bon… Pour ce que ça a servi au final… » À peine il avait mis le pied dans l’enceinte de l’Institut qu’il s’est retrouvé mis hors d’état de nuire par les chiens de gardes, obligé de battre en retraite. Et en plus de ça, sa chaîne YouTube a été condamnée à fermer. Il savait bien que tôt ou tard, ça allait arriver. Ça ne l’empêchait pas de recréer une autre chaîne «Évidemment que j’aurais dû t’en parler. Mais j’avais peur que tu veuilles venir. Je voulais pas que tu te mettes en danger. Tu peux pas toujours me protéger, je peux assumer seul mes choix.» Et puis, t’imagines même pas l’horreur de la bataille Nymphéa. Les coups de feu des tirs de snipers, les hurlements, les rafales des mitrailleuses, les aboiements, les pleurs, le sang, la peur. Une fois en retrait, les silhouettes au loin qui tombaient et qui ne se relevaient pas ; comme dans un film qui refuse de filmer explicitement la scène : tout le monde ignore, mais tous savent. «Mais ouais. Désolé chérie, je suis pas parfait. Je t’ai caché ça. Je savais que tu l’apprendrais tôt ou tard. Et une fois passé, je savais pas comment te le dire, comment te l’avouer. Comment te l’expliquer. »
Raphaël avait le visage en feu. Il avait honte, et il était en colère. En colère contre Nymphéa qui lui reprochait tant de choses. En colère contre Charles pour avoir vendu la mèche auprès de sa fille. En colère contre Eirian, qui avait organisé cette rencontre débile. En colère contre le monde entier. Il voulait être seul. Il voulait être tranquille. Ne pas devoir rendre de compte à qui que ce soit. Se changer les idées. Jouer. Bon sang, avant d’avoir rejoué récemment, à quand remontait la dernière fois qu’il avait eu le temps de geeker ? Passer des heures sur la console, sans voir le temps qui passait. Ça lui avait bien manqué. Mais là, même jouer le dégoûtait. Il avait envie de cogner. Aller au club de boxe, et cogner le sac de frappe. Encore. Encore plus fort. Toujours plus fort. Ne pas seulement cogner le sac, mais chercher à le transpercer. Cogner jusqu’à avoir mal. Mais ce n’était pas possible. Il sentait que la morsure à son bras, bien qu’elle ait été rapidement traitée, avait affaibli son membre. Il ne pouvait pas laisser libre court à sa folie et à sa colère. Pas par la force en tout cas. Mais surtout.. En colère contre lui même.
«En fait, je sais pas trop si j’ai envie de glace au final. J’pense que je vais rentrer.»
Il commença à faire demi-tour, mais un énorme chien dans la ruelle entra dans son champ de vision, à quelques mètres de lui, et lui fit avoir un mouvement de recul et glisser au sol. Il n’avait pas peur des chiens, même après ce qu’il lui était arrivé. Mais il avait la vilaine cicatrice d’une morsure de molosse encore fraîche et la douleur était encore un peu présente. Son corps avait réagi instinctivement, par traumatisme, avant que la raison ne reprenne le dessus. Il lui faudrait quelques temps avant d'oublier tout ça.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5416
Gallions : 8743
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 12 Jan - 22:27
Rien sur Terre ne nous vaincra
« flemme de chercher un autre gif => c'est toujours d'actualité x) »
La conversation avec Nymphéa se poursuit sur un terrain neutre, la météo, les études, le plus simple peut-être pour calmer sa nervosité plus que visible. Tu espères que sa tension sera un peu retombée d’ici à ce que vous rejoigniez Raphaël, mais tu en doutes. Toi-même, tu n’es pas totalement détendu alors que tu es pourtant le moins concerné dans l’affaire. Alors que vous abordez les vacances d’été, tu hésites à lui demander si elle a des projets déjà décidés, mais si c’est le cas, une partie risque de concerner Raphaël, autant ne pas mettre les pieds dans le plat dès le départ. Toi-même, tu attends les vacances avec une certaine appréhension. Il n’y aura certes plus la pression des cours, ce sera toujours cela en moins à gérer, mais perdre la sécurité des murs de Poudlard pendant deux mois te complique sérieusement la vie, surtout maintenant que le Blood Circle est sur tes traces. Tu te serais bien passé de jouer ta vie à cache-cache dans les rues de Londres. Et si squatter à droite et à gauche te libérera de la proximité de tes condisciples de dortoir, tu n’y gagneras pas au change. Plus tard. Sa mention du professeur McFusty te surprend, mais tu comprends mieux lorsqu’elle te dit que c’est pour apprendre à se défendre. Sa tension explose dans ses paroles, entre colère et frustration. Tu ne t’en offusques pas. Et ça a effectivement beaucoup plus de sens avec cette explication. Abigail t’a aussi accompagné à tes débuts dans l’Ordre et nul doute que Nymphéa est entre de bonnes mains. Les différentes missions accomplies ces derniers mois t’ont permis de mesurer tes compétences sur le terrain et tu n’as pas à rougir de l’entraînement prodigué par ta mère ni de tes propres apprentissages en matière de défense magique. Ce qui reste problématique, c’est surtout ta vulnérabilité face aux potions comme le Veritaserum ou face aux sorciers capables de pratiquer la légilimencie ou l’imperium. Mais tu ne peux rien contre cela pour le moment. La seule idée d’abandonner un peu de contrôle, de céder l’accès à tes pensées à quelqu’un d’autre, même en qui tu aurais confiance, suffit à envoyer un frisson glacé dans ton dos. Jamais. Et il faudrait de toute façon quelqu’un au courant de la vérité, ce qui n’est pas près d’arriver. Tu souris à Nymphéa.
— Tu n’es pas une bonne à rien, mais c’est une excellente idée d’apprendre à mieux te défendre, vu tout ce qui se passe. Et ça ne va pas aller en s’arrangeant…
Hélas. Son éclat a visiblement contrarié Nymphéa et elle garde le silence jusqu’à votre arrivée au Chemin de Traverse où vous ne tardez pas à rejoindre Raphaël au niveau du Chaudron baveur. Il n’est pas là depuis longtemps, c’est déjà ça, tu redoutes toujours un peu le sentiment anti-moldu suscité par le Blood Circle, déjà bien assez présent chez les sang-pur en temps normal. Pas besoin d’être un expert en psychologie ou en relations pour sentir la tension qui règne entre Nymphéa et Raphaël. De tout cœur, tu espères être à la hauteur et ne pas aggraver les choses entre eux, mais tu restes convaincu que c’est nécessaire qu’ils se parlent. Mais il faut bien avouer que tu n’es pas un spécialiste entre ta quasi inexpérience en matière de couples et la distance que tu entretiens avec les autres, qui fait que tu n’es pas forcément celui qu’on vient voir pour confier ses peines de cœur. Néanmoins, tu voulais être présent pour Raphaël.
Ta proposition d’aller prendre une glace reçoit un hochement de tête de la part de Nymphéa qui se met aussitôt en route, tandis que Raphaël s’inquiète des parfums que vous pouvez y trouver. Tu comprends ses réserves ; s’il y a bien une chose que tu détestes, c’est les Dragées surprises de Bertie Crochue, surtout avec les goûts écœurants qu’ils y mettent. Si tu en as parfois pris ici ou là, par curiosité la première fois, puis par jeu ou par défi, ce n’est vraiment pas quelque chose que tu consommerais au quotidien et tu n’en as plus touché une seule depuis quelques années. Pas la peine d’empirer tes soucis.
— Non, ne t’en fais pas, tu peux choisir les parfums que tu veux et il y en a de très classiques. Bon, des bizarres aussi, mais rien ne t’oblige à en prendre, pas de mauvaise surprise à craindre.
Nymphéa ouvre le chemin et tu la suis à côté de Raphaël. Elle semble toujours partagée entre la colère et le désarroi, avançant sans vraiment regarder où elle va. Ton ami relance la conversation le premier, revient sur ton stage que tu as seulement évoqué dans les messages. Des semaines encore plus intenses et bien mieux que ce à quoi tu t’attendais, entre les entraînements avec Rose et Sean, le sauvetage à l’institut bien sûr que tu as fait avec eux, les missions sur le terrain. Tu t’en es plutôt bien sorti, sauf face au Moremplis – une faiblesse de plus à ajouter à la liste, ton incapacité à lancer le sortilège du Patronus, parce que les mauvais souvenirs prennent trop le dessus et que tu n’arrives plus à les refouler, avec cette sensation permanente de glisser et de perdre pied sans pouvoir te rattraper. Et tu restes partagé entre l’envie d’y retourner et la conscience brûlante que cette vie n’est pas pour toi.
— Oui, c’était chez les Aurors, la police magique. Et ça s’est très bien passé, ils ont été nickel ! J’ai vraiment pu voir leur métier, aller sur le terrain, ils ne voulaient surtout pas que je m’occupe des cafés.
Si tu survis à l’été et que l’occasion de faire un autre stage se présente, tu signerais sans hésiter pour retrouver Rose et Sean. Bon, évidemment, cette discussion n’est qu’une façade, nier le problème ne vous avancera pas. Tu t’apprêtes à prendre la température du côté de Raphaël, lorsque Nymphéa se retourne brusquement vers vous, fusillant ton ami du regard. Puis elle libère sa colère contre lui. Bon, ton amour de la discrétion regrette que la conversation ait lieu en pleine rue, mais ça ne sert à rien de repousser plus longtemps.
D’un mouvement discret, tu sors ta baguette. Le sortilège de brouillage informulé vous entoure tous les trois. Les passants peuvent vous entendre, comme un bruit d’arrière-plan, afin de préserver l’illusion, mais les mots leur échappent. Tu te doutes qu’aucun d’eux ne mentionnera ouvertement l’institut et l’Ordre, mais autant prendre un maximum de précautions. Tu croises le regard de Raphaël, lui adresses un signe de tête encourageant. Fuir maintenant ne ferait qu’aggraver les choses, autant crever l’abcès… en espérant qu’il en sorte du bon. Raphaël se défend maladroitement, soulignant qu’il s’attendait justement à cette réaction. Tu grimaces intérieurement, mais tu n’interviens pas, c’est à eux de parler – puis bon, ce n’était pas comme si tu étais particulièrement bien placé pour donner ton avis sur la façon de communiquer des autres. Au moins, Raphaël se confronte à la situation plutôt que de tout esquiver, et c’est déjà une très bonne chose, même s’il l’a fait seulement pour éviter des questions trop inquiètes. Par contre, ne rien dire pour éviter les problèmes… c’est précisément le nœud de la chose. D’un autre côté… tu le comprends complètement. Faire en sorte de protéger ceux qu’on aime… c’est normal et logique vu les circonstances. Et sur l’instant, un mensonge pour préserver celui qu’on aime du danger, ce n’est pas si cher payé. Même en ayant conscience des conséquences derrière. Mais ce n’est pas viable sur le long terme.
À mesure qu’il parle, il est de moins en moins à l’aise. Tu ne peux que deviner les sentiments qui l’agitent. Il se referme brusquement, indiquant que finalement, il ne veut pas de glace et préfère rentrer. Tu amorces un mouvement vers lui quand il fait demi-tour, mais un grand chien surgit. Il reste à distance raisonnable et ne fait pas mine de se rapprocher, guère menaçant et bien tenu par son maître, mais il surprend Raphaël. En voulant reculer, celui-ci trébuche. Tu vas pour le rattraper, t’arrêtes net, incapable de le toucher, même de ta propre volonté. C’est de pire en pire – tu dérailles. Tu te secoues, te baisses à son niveau, en espérant que ton geste avorté passe pour une maladresse.
— Ça va, tu n’as rien ?
Tu inspires, reprends entre haut et bas.
— J’aimerais que tu restes, s’il te plaît. Sauf si c’est vraiment trop dur pour toi, mais ne reste pas seul. Tu sais… c’est louable de vouloir la protéger et la tenir loin de tout ça, ça partait d’une très bonne intention, parce que tu l’aimes et ça se voit, et à ta place, j’aurais sans doute agi de la même façon. Mais c’est à Nymphéa de prendre ses décisions, tu ne peux pas choisir pour elle. Et je pense que c’est vraiment important que vous en parliez ensemble, que vous discutiez du rôle que vous voulez jouer, que vous partagiez votre vision des choses sur ça et que vous vous accordiez, parce que bon, même sans être pessimiste, il y a des chances que ce genre de situation se reproduise…
En sus, ils ne sont pas obligés d’aller sur le terrain tous les deux, ils accomplissent des choses tout aussi importantes autrement. Tu as l’impression d’être affreusement maladroit – et ce n’est sans doute pas qu’une impression. Pas que tu aies envie de jouer au moralisateur, mais les années passées avec ta mère t’ont convaincu que mettre les problèmes sur la table reste la meilleure façon de leur faire face. Même si tu en es devenu incapable, préférant les reléguer au loin et ignorer tout ce qui ne va pas chez toi.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
On the run, falling to the depths
Do you know what it's like when You wish you were someone else Who didn't need your help to get by ? Do you know what it's like To wanna surrender ?
Nymphéa E. Chang
INRP
Métier : Diplômée de l'université Poudlard et assistante d'un journaliste au journal Le Chicaneur (pas de quoi remplir le porte-monnaie rapidement quoi)
Messages : 2345
Gallions : 1913
Date d'inscription : 03/05/2019
IRL
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Jeu 21 Jan - 2:20
Rien sur Terre ne nous vaincra
Ils se parlaient entre amis. Ils se parlaient comme si je n’avais pas été là. Pourtant, je les entendais. Même si j’étais plus loin j’en avais compris le principal. Eirian parlait de son stage auprès des Aurors. Je me sentais mise de côté, rejetée comme le pire troll existant en ce monde. En même temps, je n’avais même pas parlé à Raphi. Pourquoi voudrait-il le faire avec moi en place et lieu de son ami ? Malgré tout, ce fut telle la lave d’un énorme volcan montant, grondant dans la cheminée de son cône jusqu’à arriver au bout et … BOUM ! Je m’étais retourné et sans réfléchir je rejetais toute la faute des deux dernières semaines sur Raphaël. Je m’en voulais déjà. En fait, je m’en voulais, mais je ne voulais pas le reconnaître. Je m’en voulais, pourtant, d’avoir fait apparaître ce sentiment de gêne sur le visage de Raphi. Pourtant, je serais aussi les poings tout en me tournant, subitement, vers le Serdaigle. Il s’était mis à nous envelopper d’un sortilège de brouillage. J’avais envie de lui hurler d’être dans mon droit de crier ! Même si je savais que c’était stupide. Je le savais et j’en avais assez qu’on me traite comme une personne incapable de penser à être discrète. Je n’étais plus une enfant !
Mais avant que j’aie pu déclarer un mot de trop, Merlin soit loué, Raphi était finalement sortit de son mutisme.
- Mais … !
Réagis-je au quart de tour prenant un air penaud tel une petite fille prise en flagrant délit. Et je me sentais à nouveau comme cette personne indiscrète, criarde et immature. Est-ce qu’il me voyait réellement comme prompte à réagir brusquement ? J’ouvrais la bouche pour parler, mais heureusement une fois encore, je me tais. L’instant d’après, me sentant attaquée dans mon intelligence, je fronçais les sourcils aux « problèmes » que j’aurais causé s’il m’avait parlé de son intention de se rendre à l’institut. Pourquoi ? Je n’étais pas assez intelligente pour participer à un sauvetage ? Je l’avais déjà fait même. Ok, mes parents avaient refusé, mais … Mais … La bouche ouverte, le cœur me tomba dans la poitrine lorsqu’il dit avoir voulu me protéger.
- Mais je peux aider aussi tu sais !!!
J’étais à fleur de peau, les larmes au bord des yeux sachant parfaitement que Raphi pensait à moi. Je le savais alors pourquoi je lui gueulais encore dessus ? Je m’étais avancé un peu vers lui ne faisant pas attention aux gens qui tâchaient d’éviter d’entrer en collision avec nous. Je voulais le frapper de mes poings. Je ne voyais pas mes futurs coups de poings si méchants, mais plutôt taquins. Subitement moins en colère, je voulais juste lui prouver pouvoir être utile aussi. Pourtant, son regard et ses mots presque taciturnes m’arrêtèrent dans mon élan. Je pris peur de ses mots plus calmes, plus durs aussi. Il n’était pas parfait. Moi non plus aurais-je alors du lâcher, mais mes propres mots restaient coincés dans ma gorge alors que j’étais effrayé de le voir comme ça.
- Mais explique-moi alors … !
Ma voix tremblotait mue entre la colère et les larmes qui me rattrapaient un peu trop vite à mon goût. Je déglutis faisant passer difficilement la boule dans ma gorge alors que Raphaël se détournait finalement de moi stipulant n’avoir plus envie de glace et souhaitant rentrer. Les larmes coulaient le long de mon visage. Je me sentais tellement coupable de l’avoir mis dans cet état.
- Raphi …
Pleurnichais-je ma main droite se tendant vers l’avant comme si Raphaël reviendrait magiquement vers moi. Sans utiliser ma baguette, je n’avais pas ce pouvoir. Puis bon, je n’avais pas envie de lui faire cela. Je voulais juste qu’il revienne. Le visage inondé de larmes, j’avais à peine entendu le chien aboyer, mais je vis surtout Raphaël trébucher et Eirian tentant de l’attraper. Dans un réflexe, je me dirigeais vers eux.
- Est-ce que ça va ? Vous ne vous êtes pas fait mal ?
Arrivais-je à leur hauteur en panique, mais l’incident déjà clos. Plus calme et posé que moi, Eirian faisait preuve de sagesse. En fait, j’arrivais à la hauteur des jeunes hommes au moment où le Serdaigle parlait de moi et de mes décisions, de nos rôles en couple et de notre vision ensemble. Je ne savais pas réellement quoi dire à cela, un peu perdue, outre que d’essuyer mes yeux du revers de la main.
Soudainement, je n’en pouvais plus et mon corps se propulsa de lui-même vers Raphaël puis, je le pris tendrement dans mes bras. Je ne le regardais pas, car j’avais un peu peur de sa réaction. Le visage contre son torse, je marmonnais des mots allant dans le même sens que ceux d’Eirian quand ils n’étaient pas totalement incompréhensibles.
- Eirian a raison Raphi. Il … Je … Je suis désolée. Je n’aurais pas dû réagir comme ça. Tu … J’ai … On …
Repoussant doucement son corps de mes bras, je me mis encore à essuyer mes yeux ayant recommencé à rejeter des larmes. – Oui, j’étais sensible et alors ? – La boule passant au travers de ma gorge m’avait empêché de bien m’exprimer. Je réussis à sourire légèrement ce qui semblait me donner le courage pour parler et de manière plus compréhensible cette fois.
- Et si on allait prendre cette glace ? Mon parfum préféré, c’est chocolat. Et vous ?
Lâchais-je d’une voix moins enjouée et plus timide qu’à l’habitude malgré le sujet de ma phrase. Mon cœur battait encore fort de la peur que Raphaël m’avait faite et je ne parlais même pas de l’incident déjà oublié. Je me forçais à sourire.
- Eirian, tu es sage parce que c’est vrai qu’il faut partager. En fait, … Je crois que de parler c’est mieux que de se taire non ? J’ai …J’ai un truc que je devrais peut-être dire. En fait, je voudrais être plus forte. Je voudrais avoir le droit de participer aussi aux … Bah, en fait, vous savez à quoi …
Mes doigts tripotaient machinalement la courroie de mon sac puis, la cravate jaune et noire de mon uniforme. Je n’étais pas certaine de mes dires, encore effrayée de sa réaction.
(c) AMIANTE
Never Surrender
We’re a phoenix rising from the ashes fighting. Our courage climbing. We’ll never, never surrender. This is our battle. Won’t stay in the shadows now. Living for tomorrow. We’ll never, never surrender - Liv Ash, Never Surrender
(c) 0tsana
Spoiler:
Raphaël Millet
INRP
Métier : Livreur dans un fast food
Messages : 9706
Gallions : 951
Date d'inscription : 26/07/2019
IRL
Lumos Je rp en : 0066ff / Anglais - #00ffff / Français Mon allégeance : La paix
Mar 26 Jan - 5:21
Rien sur terre ne nous vaincra
«La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance. »
Raphaël tentait tant bien que mal de meubler le silence en discutant avec Eirian. Il devait montrer au sorcier qu’il n’avait aucun problème, et que c’était Nymphéa qui faisait la gueule ce jour-là. Quitte à être un menteur, autant être de mauvaise foi jusqu’au bout. Et concrètement, la Poufsouffle lui facilitait bien les choses en le snobant. Le moldu relança donc son ami sur cette histoire de stage dont il lui avait parlé. Il n’avait pas trop demandé à l’époque, de peur de ne pas comprendre grand chose qu’on allait lui raconter, mais étrangement, cette fois-là il se sentait très curieux sur le sujet. Eirian ne se fit pas prier pour lui parler dudit stage. Chez les Aurors ? Pour le coup, Raph voyait exactement de quoi il s’agissait.
«Je savais pas que tu faisais des études pour être Auror. Tu as fait la connaissance de Sean ? Sean O’Malley ? Et c’est super que tu aies pu aller sur le terrain. Enfin… Euh… Je crois ? Je pensais pas que tu étais un homme de terrain, ça s’est bien passé ? Ou alors, c’était une punition parce que tes cafés étaient immondes, et que c’est pour ça qu’ils ne voulaient “surtout pas” que tu t’occupes des cafés ? »
Plaisanter, comme il en avait l’habitude, avoir l’air normal. Il gardait tout de même un œil sur Nymphéa qui avançait devant eux. Il pouvait mater sa nouvelle coiffure sans risquer de croiser son regard. À quel jeu jouait-il ? Où était passée la frontière entre haine et amour ? Entre la folie et la raison ? Le désir et la répugnance ? Pour ce qui était de l’amour et du désir, il n’avait pas de doutes sur ses sentiments ; seul quelqu’un d’amoureux pouvait se montrer aussi stupide. Mais rien dans son attitude ne semblait le laisser paraître. Pourquoi chercher à montrer à Eirian que c’était Elle qui refusait actuellement de lui parler, alors qu’il savait pertinemment que c’était lui qui avait refusé tout contact ? Il avait ignoré sa petite amie pendant deux semaines. Au mieux il répondait quelques banalités et esquivait les demandes de rencard, et au pire il ne répondait même pas à ses messages. Quel genre d’homme amoureux faisait ça ? D’autant plus que la pauvre Nymphéa ne lui avait rien fait. Raphaël savait qu’il s’était comporté comme un monstre, et il estimait que c’était plus simple pour lui de s’enfoncer dans ce gouffre de mauvaise foi, de mensonge, et de malveillance. Était-il en train de sombrer dans la folie ? Peut-être pas. Mais il était évident qu’il n’allait pas aussi bien qu’il aimerait le laisser croire. Son comportement autodestructeur faisait du mal à Nymphéa, et même s’il en avait conscience, il aurait voulu s’enfoncer dans le déni, la solitude, le jeu.
Mais finalement, l’erreur de Raphaël aura été de se penser plus malin qu’un autre. En acceptant la proposition d’Eirian de sortir, il s’était dit qu’il prouvait qu’il allait bien, qu’il acceptait de sortir, de voir les gens. Faire un effort en masquant les apparences. Le souci, c’était qu’il n’était pas plus malin qu’un autre, justement. Et après la sortie ? Il allait faire quoi ? Faire comme si de rien était ? “Oui pardon chérie, je t’ai snobée pendant deux semaines, on fait la paix ?”. Refaire silence radio pendant deux semaines de plus ? Heureusement qu’Elle lui tournait le dos, parce qu’il ne se sentait pas capable de la regarder dans les yeux, d’affronter sa colère, d’affronter ses larmes, d'affronter le fruit de sa connerie. Il savait qu’il avait fait souffrir la sorcière, et elle devait se douter qu’il le savait, ce qui devait aggraver d’autant plus sa peine. Quel genre de petit-ami était-il ? Le Raphaël d’avant en aurait probablement parlé avec Leah, et elle aurait su trouver les mots pour le soutenir. Mais ça, c’était avant qu’il sache pour le secret magique. C’était avant qu’il sache que Leah était empathe et qu’elle aurait ressenti immédiatement le soucis du jeune homme. Peut-être que si elle ne lui avait pas révélé son secret, ça se serait passé autrement ?Et voilà qu’il rejetait la faute sur Leah maintenant… Alors qu’il était le seul et unique fautif, incapable de faire face à la réalité.
Mais la réalité décida de lui faire face de lui-même, lorsque Nymphéa se retourna brusquement et qu’elle commença à lui crier dessus. C’était exactement ce que Raphaël aurait voulu éviter : devoir rendre des comptes, et en pleine rue. Il ignorait qu’Eirian les avait immédiatement plongés dans une bulle pour pas qu’on les entende dans toute la rue. Il ne pouvait pas compter sur son ami pour le tirer d’affaires dans cette discussion. Ni sur Eirian, ni sur personne d’autre. Il devait s’en sortir seul. Il devait agir avec tact, se montrer diplomate pour sauver les meubles. C’était donc pour cette raison que ses premiers mots pour se justifier servirent à rejeter la faute sur la sorcière. Que s’il lui avait parlé de son projet de faire un Live Stream de l’attaque, elle aurait voulu venir également. Le moldu avoua finalement qu’il aurait dû la prévenir. Qu’il ne pouvait pas toujours être sous sa protection, ce à quoi elle répondit qu’elle aurait pu aider. Ce n’était pas ça le problème… Le problème c’était qu’il n’aurait pas pu accepter qu’elle se mette en danger. Lorsqu’il avait quitté le groupe de Soledad, Théo et Elyssa, il était mort de trouille à l’idée que l’un d’entre eux ne revienne jamais. Sans compter tous ces visages familiers de membres dont il ne connaissait même pas le nom. Le fait d’avoir appris plus tard que Eirian était présent l’avait également bouleversé. Il ne pouvait pas accepter de savoir que ses amis, que des personnes auxquelles il tenait, risquaient de perdre la vie sur le champ de bataille. Et surtout… Il ne pouvait pas accepter que Nymphéa soit occupée à le protéger. Il ne pouvait pas admettre qu’elle puisse risquer de perdre la vie pour lui, pour sa mission. Enfin… S’il avait pu la mener à bien.
«Tu comprends pas. C’est la Guerre putain. C’est pas un jeu. C’est la réalité. Crois-moi. Tu n’aurais jamais voulu être sur place, et ce que tu n’as pas vu, il vaut mieux que tu ne le vois jamais.»
Des mots durs. Blessant. Blesser pour ne pas être blessé ? C’était vraiment à ce jeu là qu’il voulait jouer ? Il voulait vraiment être ce genre de connard ? Est-ce qu’il est moral d’être un connard si c’est pour une bonne cause ? C’était discutable. Et lui-même en doutait fortement. Ce qui était dit était dit. Mais voyant le visage de la fille qu’il aimait se décomposer, il se disait qu’il pouvait peut-être adoucir un peu la conversation. Leur amitié et leur amour ne méritaient pas d’être brisés comme ça, pour satisfaire l’égo du sale con qu’il était. À quoi bon chercher à la protéger si elle le haïssait ? Il contenait la colère dans sa poitrine. Il rassembla toute sa lucidité pour l’empêcher d’exploser. Cette même lucidité qui empêche de frapper un mur à mains nues quand on est enragé. Cette lucidité qui dicte qu’il n’y a aucune satisfaction à en tirer, si ce n’est que de la douleur.
«C’est pas une question de compétences. Ou d’utilité. Je pouvais juste pas accepter que tu risques ta vie. Je sais que tu es douée en magie, que tu sais te battre. C’est pas ça le problème. le champ de bataille c’est… C’est… » C’est comme une partie de JDR. Tu sais pas ce qu’il peut arriver. Tu as beau être super-entraîné, la mort te frôle à chaque instant. Tu n’es pas le maître de ton destin, tu peux orienter ton parcours, mais les choix que tu fais, le choix que fait l’ennemi, et la décision finale des dés détermine de ta survie ou non. «Des sorciers plus expérimentés que toi sont morts. Des Aurors, des Mangemorts. » La colère et l’impuissance du moldu étaient de plus en plus difficiles à contrôler. Il commença de nouveau à hausser le ton, malgré lui, sentant qu’il manquait d’arguments, ou de charisme. «Tu comprends pas c’est… » Elle lui coupa la parole, le suppliant de lui expliquer.
Raph déclara qu’il ne voulait pas de glace, et qu’il préférait partir. En tournant les talons il lâcha :
«Eirian, explique lui, j’en suis incapa… »
C’était à ce moment-là qu’il vit l’énorme molosse à quelques pas de lui seulement. Son corps réagit par instinct et recula sans qu’il n’ait le temps de traiter l’information de manière cohérente. L’envie de partir provoquée par la colère, et l’envie de fuir provoquée par son instinct de survie. Avancer ? Reculer ? Des ordres contradictoires guidaient ses membres moteurs, une maladresse et il se retrouva à terre. Eirian n’eut pas le temps de le rattraper, mais il s’empressa de venir vers lui pour voir si tout allait bien. Voilà qu’il passait pour un idiot… Ça n’allait clairement pas l’aider à faire retomber sa colère. En temps normal, il aurait souri de voir le comportement d’Eirian, debout à côté de lui, n’osant pas le toucher, mais prêt à l’aider si besoin, respectant son indépendance. Il avait l’impression de revivre cette scène au musée, quelques mois plus tôt, où la guide était blessée et où lui-même ne savait pas s’il devait l’aider ou non. Ce qu’il appréciait moins, par contre, c’est d’avoir l’avis de son ami sur ce qu'il devait faire vis-à-vis de la discussion. Il n’en avait rien à cirer de ce qu’il pensait.
Qu’il ferme sa gueule. Qu’ils ferment leur gueule, tous. Il ne pouvait pas supporter de l’entendre avoir raison. Taisez-vous ! Alors qu’il s'apprêtait à répondre sèchement à son ami, les bras de Nymphéa l'étreignirent, lui coupant l'herbe sous le pied. Il ne s’attendait pas à un tel geste d’affection de la part de la sorcière. Pas après tout ce qu’il avait dit, pas après tout ce qu’il avait fait. Et elle s’excusait pour sa réaction ; c'était le monde à l'envers. Elle avait toujours ses bras enroulés autour du jeune homme, elle ne le regardait pas. Il pouvait sentir le corps chaud chaud de Nymphéa contre son torse. Son souffle humide rebondit contre son sternum pour lui chatouiller le bas du menton. Ce n’était pas de ses excuses qu’il avait besoin, mais de son pardon. De son affection, de son amour. Même s’il avait la gorge nouée, la langue du moldu se délia.
«Non… C’est… » Il hésita. Sa colère était retombée, pour laisser place à la honte et au mépris de lui-même. Il se risqua à caresser doucement les cheveux de son aimée, tandis qu’il la serra davantage contre lui avec son autre bras. «C’est moi qui suis désolé. Tu as raison.» Il regarda Eirian. «Vous avez raison tous les deux.»
Ne voulant pas transformer leur ami en chandelier, Raphaël repoussa tendrement Nymphéa pour mettre fin à leur étreinte, et elle en fit de même. La sorcière proposa à tout le monde de retourner au plan de base, à savoir : manger des glaces. Raph se gratta le crâne.
«Bah euh… J’ai pas plus envie de glace qu’il y a 5 minutes. Mais je suis d’accord pour rester, peut-être sur place je me laisserais tenter.»
Il sentait bien dans la voix de la Poufsouffle que tout n’était pas “comme s’il ne s’était rien passé”. Alors qu’ils allaient se remettre en chemin, la jeune femme commença à vouloir leur révéler quelque chose.
«Non. Je ne suis pas sûr de savoir. Et je suggère qu’on attende d’être tranquillement assis quelque part, parce que mon cul ne supportera pas de tomber une nouvelle fois !»
Il supposait qu’elle voulait participer aux missions de terrain. Il comprenait son envie, son désir d’être utile. Mais s’il devait tenter de la convaincre de renoncer à cette idée, il valait mieux qu’ils soient posés. Il jeta un œil inquiet à Eirian. C’était à Nymphéa de prendre ses décisions. Il avait raison. Mais il avait également raison sur le fait qu’ils devaient discuter du rôle qu’ils comptaient avoir dans cette guerre. Et aux yeux de Raphaël, le terrain n’était clairement pas un endroit pour eux. Ils étaient bien plus utiles ailleurs, et s’ils mourraient sur le terrain, ils ne seraient pas utiles… du tout. Mais pour la convaincre… il ne devait plus avoir de secrets inutiles.
«J’ai moi-même d’autres choses à révéler… D’autres secrets un peu lourds… Je pense vraiment qu’on ferait mieux de se poser calmement.»
Il insista sur ce dernier mot. Il jeta un nouveau regard vers Eirian. Le genre de regard qui voulait dire “S’il-te-plait ne la laisse pas me massacrer quand je vais lui dire ce que je vais lui dire”. Ou en tout cas, c’est ce que Raph espérait que Eirian comprenne. Mais d’un point de vue extérieur, cet appel de détresse ne ressemblait pas à grand chose.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5416
Gallions : 8743
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Jeu 28 Jan - 23:17
Rien sur Terre ne nous vaincra
« Faites ce que je dis, pas ce que je fais »
Tout en discutant avec Raphaël, tu gardes un œil sur Nymphéa qui marche toujours à pas rapides devant vous. Tu espères qu’elle ne pensera pas que tu fais corps avec ton ami à ses dépens. Il n’aurait pas dû se couper d’elle, s’enfermer dans le silence… mais tu sais aussi que ce qui s’est passé à l’Institut n’est pas simple à encaisser. Après avoir vu la nervosité de la Poufsouffle, la sentir maintenant encore, tu veux prendre la température auprès de Raphaël. Mais celui-ci se focalise sur toi, sur ton stage. Une curiosité de façade, sans doute, pour ne pas aborder tout de suite les sujets qui fâchent et faire comme si tout allait bien. Ce n’est pas à ce jeu-là qu’il t’aura, tu y joues toi-même bien trop souvent pour détourner les inquiétudes, faire semblant encore et toujours. Et c’est clairement le signe qu’il ne va pas bien, s’il éprouve à ce point le besoin de sauver les apparences. Tu laisses couler pour l’instant, tu n’as pas envie d’en venir aux choses sérieuses en pleine rue. Il n’y a pas trop de monde encore, mais tu ne tiens pas à vous exposer. Tu hausses un sourcil en entendant le nom de Sean O’Malley, sourit en entendant la plaisanterie de Raphaël devant laquelle tu fais mine de t’offusquer.
— Dis donc ! Je sais faire un café correct ! Il vaut mieux d’ailleurs qu’ils ne m’en aient pas demandé, je n’aurais rien pu faire d’autre sinon. Mais oui, je connais Sean, il était mon maître de stage. Tu l’as rencontré comment ?
Au sein de l’Ordre évidemment, mais tu t’interroges plutôt sur les circonstances. L’Auror reste avant tout un homme de terrain, c’est moins le cas de Raphaël. Tu évites de mentionner Rose, ta co-tutrice, tu ignores à quel point Sean parle d’elle hors du Ministère. Quant à t’imaginer sur le terrain… oui, tu sais que ton physique te donne plutôt l’air d’un rat de bibliothèque, surtout vu la maison à laquelle tu appartiens. Mais souvent ça ajoute un élément de surprise en ta faveur. Quand tu es capable de t’en servir.
— Et si, le terrain me plaît bien, j’ai envie de me former à ça. Ça s’est bien passé.
Tu n’entres pas dans les détails, ce n’est ni le moment, ni le sujet. Ça a été l’occasion de voir tout ce qu’il te reste encore à apprendre – et de mesurer une fois de plus à quel point tes problèmes peuvent te handicaper, mais tu n’as pas de réelle solution. Peu importe. Raphaël ne quitte pas le dos de Nymphéa des yeux, confirmant que son apparence plus ou moins détendue n’est qu’une façade.
— Raphaël… tu sais que ce n’est pas comme ça que tu vas arranger les choses ? Ce n’est pas la peine de faire semblant.
Ce n’est pas vraiment un reproche, plutôt une façon de lui dire que tu vois et que tu comprends. Nymphéa ne tarde pas à se retourner vers vous, en colère contre Raphaël. Presque par réflexe, tu vous entoures d’un sortilège ; au moins, personne n’aura à faire attention à ses mots, même si tu te doutes qu’ils ne diront rien en pleine rue. Mais on n’est jamais assez prudent. Et surtout ça évitera de trop attirer l’attention des passants, il ne manquerait plus que des curieux se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Nymphéa te jette un regard noir, l’air prête à te hurler dessus, tu lèves une main en signe d’excuse. Tu ne veux pas interférer davantage, c’est à eux de s’expliquer ; tu ne veux pas parler à leur place. Tu grimaces cependant devant les paroles de Raphaël, son intention de protéger Nymphéa. Parce que lui-même n’avait pas besoin d’être protégé, peut-être ? Qu’est-ce qu’elle aurait ressenti si la situation avait encore plus mal tourné ? Est-ce qu’il y a pensé ? Évidemment, il voulait protéger celle qu’il aime… C’est humain, mais ce n’est pas le genre d’attention qui peut les aider dans la situation actuelle. Nymphéa proteste qu’elle peut aider elle aussi, aux bords des larmes, entre colère et désarroi. Tu les laisses parler en restant un peu à l’écart, un peu gêné de te retrouver entre eux, mais il faut bien que les mots sortent. En revanche, tu fronces les sourcils quand Raphaël reprend la parole. « C’est la guerre, c’est pas un jeu ». Comme si Nymphéa ne pouvait pas le comprendre par elle-même. Ce n’est pas l’envie de te cogner le front contre un mur qui te manque.
— Raphaël.
Le prénom sort plus durement que tu ne l'imaginais. C’est plus un avertissement qu’autre chose. Ce n’est pas un jeu… ce n’est pas un film non plus. Tu retiens l’allusion à la vidéo qu’il a voulue faire, ça ne fera qu’envenimer les choses. Ça partait d’une bonne intention et ça aurait pu être utile pour l’Ordre, mais… pas forcément de cette façon. Tu n’es pas très au fait de l’armée moldue, mais en général, les correspondants de guerre et les journalistes ne se baladent pas tout seuls sur le champ de bataille, ils sont incorporés à une unité qui, en sus de ses missions, veille à leur protection. Parce que ce ne sont pas des combattants et Raphaël n’en est pas un non plus. Il t’agace pour le coup, même si tu comprends que c’est aussi une façon d’exorciser ce qu’il a vu. Comment est-ce qu’il aurait réagi si ceux qui l’accompagnaient avaient dû se mettre encore plus en danger pour l’aider, voire avaient été blessés ? Les sorciers, la plupart des membres de l’Ordre en général, manquent cruellement de formation sur le terrain, et ce n’est pas quelques entraînements ici ou là qui peuvent pallier cela, surtout quand les membres du Blood Circle ont une formation quasi militaire. Bien sûr, tu n’es pas complètement un homme de terrain non plus, mais… tu n’avais pas huit ans quand tu fuyais sous les balles du Blood Circle, quand tu as vu ta mère tuer un homme pour que vous puissiez vous échapper. Plus de dix ans après, les images sont toujours là, font partie de toi. Ta mère t’a entraîné pour ça, tu sais manier une lame, tu maîtrises assez les arts martiaux pour tuer si tu le veux. D’une certaine façon, ça a toujours été ta vie ; ton père te destinait déjà à devenir un tueur. Tu savais ce qu’il faisait et tu savais à quoi il t’entraînait depuis ton plus jeune âge. Au fond, c’était écrit qu’un jour, tu finirais sur un champ de bataille. Raphaël et Nymphéa… aucun d’eux ne devrait avoir à participer au conflit de cette façon. Et que le premier agisse comme un idiot avec la seconde n’arrange pas les choses. Raphaël reprend d’une voix plus douce, revient sur la description du champ de bataille. Mais de nouveau les arguments qu’il expose pourraient être retournés contre lui. Pourquoi aurait-il davantage le droit que Nymphéa de risquer sa vie, de faire ce choix qu’il lui refuse ? Comment aurait-il réagi si leurs places avaient été inversées, si elle était partie se battre sans rien lui dire, en faisant exprès de le laisser en arrière ? Ton ami s’empêtre un peu dans ses explications – mais c’est difficile, voire impossible de rendre toute l’horreur et la saleté d’un champ de bataille, l’adrénaline et la peur, le sang et la boue, les détonations et les rafales des armes à feu, les corps à terre, les cris, la mort partout, la vigilance aiguisée, à son paroxysme, dans l’espoir qu’un réflexe éclair te sauve la vie, la situation qui se transforme à chaque instant, la conscience qu’en moins d’une seconde, tout peut s’arrêter. En se détournant, Raphaël te demande d’expliquer à Nymphéa, mais en vérité, tu n’es pas sûr que ce soit utile.
Le chien surgit et tu t’élances vers Raphaël, t’arrêtes avant de le toucher. Mais tu profites de ta proximité avec lui pour lui dire ce que tu penses. À son expression, tu comprends qu’il est en colère. Tu entends sans mal le « ferme-la » ou le « ta gueule » qu’il pense. Mais pour le coup, tu ne comptes pas te taire.
— Tout ce que tu dis, on peut le retourner contre toi. Comment est-ce que tu aurais réagi, si c’était elle qui avait décidé d’y aller en te laissant en arrière ? Tu n’es pas plus un combattant qu’elle.
Nymphéa vous rejoint. Tu secoues la tête en l’entendant.
— Non, tout va bien.
Le chien a disparu, entraîné ailleurs par son maître. Tant mieux. Nymphéa se précipite vers Raphaël pour le serrer contre elle, toute colère visiblement envolée. Elle s’excuse même de son attitude – de ton point de vue, ce n’est pas à elle de s’excuser, tu espères que Raphaël le fera à son tour. Et qu’ils pourront vraiment discuter de tout cela. Ton ami ne tarde pas à demander pardon, tu leurs souris à tous les deux, soulagé que cet abcès soit crevé, même si tout n’est pas réglé. Tu t’écartes un peu pour les laisser entre eux, sans donner l’impression de les fixer alors qu’ils sont toujours dans les bras l’un de l’autre.
Nymphéa propose que vous alliez malgré tout prendre cette fameuse glace. Elle t’inclut dans la question, ce que tu prends comme une confirmation que tu peux rester.
— Je suis affreusement classique, j’ai un faible pour la vanille.
Raphaël n’est pas plus tenté mais il veut bien venir. Vous serez mieux pour discuter une fois installés, il va leur falloir un petit moment pour passer par-dessus leur dispute et ce sera toujours mieux de le faire tranquillement posés dans un coin qu’en pleine rue.
La première, Nymphéa se lance. Parler vaut mieux que se taire. Souvent, oui, parce que tu sais parfaitement ce que ça fait de crouler sous le poids des secrets. Et c’est bien qu’ils aient quelqu’un avec qui les partager. Toi, tu en es incapable même si tu crèves d’envie de ne plus être aussi seul, mais tu ne peux pas infliger ça à tes amis. Nymphéa poursuit et tu enfouis tes pensées au fond de toi. Elle partage son envie d’être plus forte. Sa dernière phrase reste en suspens. Participer à quoi ? Aux entraînements ? Aux missions ? Tu ne sais pas vraiment. Mais tu n’es pas certain que ce soit sa place, pas plus que celle de Raphaël.
— Oui, c’est vraiment important de parler, de ne pas tout garder pour soi. Sinon, ça finit par créer des incompréhensions. Et puis, il y a plusieurs façons d’être fort, on n’a pas tous les mêmes talents ni les mêmes capacités. Il y en a qui sont doués sur le terrain, d’accord, mais ce n’est pas une nécessité. Il y a aussi ceux qui agissent à un autre niveau, en aidant à faire changer les mentalités, en facilitant les rapprochements entre les deux mondes, et c’est tout aussi important, voire plus que la force physique. Il y a plein de façons de participer, le plus dur c’est de trouver celle où on a le plus de choses à apporter.
Tu penses notamment à Raphaël et à ses vidéos, les autres, à ce qu’il a réussi à faire aussi en faveur des nés-moldus alors que la situation stagnait depuis des décennies. Ce n’est peut-être pas aussi percutant que l’Institut, mais c’est un changement d’importance. Et si vous voulez que les deux sociétés arrivent un jour à vivre en paix, il faut qu’il y en ait d’autres, qu’il n’y ait pas que les combats. Parce que même s’ils sont inévitables, ce n’est pas vraiment à partir d’eux que l’avenir se construira.
Raphaël aussi a des choses à dire. D’autres secrets à avouer. Ça te met mal à l’aise, tu te sens hypocrite, à leur conseiller de parler, sans être toi-même fichu d’ouvrir la bouche parce que tu ne supportes pas l’idée de te faire rejeter par les personnes auxquelles tu tiens. C’est tout ce qu’il te reste et tu ne veux pas perdre ça non plus. Mais elle est belle, ton amitié, fondée uniquement sur des mensonges… Tu finis par poser la question :
— Vous préférez en parler tous les deux ? Ou vous voulez que je reste ?
Tu perçois le regard de Raphaël dans ta direction, presque implorant. Hmm, il a l’air d’avoir des choses compliquées à annoncer, et tu te demandes bien ce dont il peut s’agir. En tout cas, il n’a pas l’air d’avoir envie de te voir dégager. Dans le doute, tu inities un mouvement en direction du glacier. Plus tôt vous serez posés, plus tôt vous pourrez mettre tout ça à plat.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
On the run, falling to the depths
Do you know what it's like when You wish you were someone else Who didn't need your help to get by ? Do you know what it's like To wanna surrender ?
Nymphéa E. Chang
INRP
Métier : Diplômée de l'université Poudlard et assistante d'un journaliste au journal Le Chicaneur (pas de quoi remplir le porte-monnaie rapidement quoi)
Messages : 2345
Gallions : 1913
Date d'inscription : 03/05/2019
IRL
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 8 Fév - 2:17
Rien sur Terre ne nous vaincra
Ses mots m’avaient littéralement poignardé le cœur. Alors, c’était pour cette raison que je voulus m’excuser par après. Il ne pouvait pas savoir, car je ne lui avais jamais rien dit. De prime abord, mon cœur avait tremblé de colère tout comme mu par mon regard face à l’incompréhension de Raphaël par rapport à ma détermination d’agir aussi pour l’Ordre du Phénix. Il voulait me protéger. Soit ! Mais moi, je voulais le protéger aussi tout en aidant l’organisation. Certes, très rapidement, des événements que je n’oublierais probablement jamais revenaient hanter mon esprit. Des événements qui me fit faire des cauchemars jusqu’à … Jusqu’à ce que ceux-ci se transforment en une présence rassurante : Raphaël. Alors, je m’étais remise à rêver. C’était lui qui avait éloigné les monstres de mon esprit. Cette silhouette noire, terrifiante et douloureuse qui m’aurait sûrement engloutie sans son intervention, sans son arrivée impromptue dans ma vie. Il m’avait alors protégé et sans le savoir. Mais aurait-il dû le savoir ? Aurait-il dû savoir pour cet événement au Manoir Waddesdon en mai 2019 qui aurait dû en être un de fête pour rapprocher Moldus et Sorciers ? En place et lieu, il fut un lieu de carnage me terrassant de douleur sous la poigne d’un Mangemort que je n’arrivais pas encore à reconnaître malgré l’absence de son masque.
Nonobstant ses mots qui me firent mal, je n’avais fait qu’une chose et ce fut de l’enlacer si heureuse de ressentir à nouveau sa chaleur tout comme son odeur m’ayant tellement manquées ces deux dernières semaines. Je frissonnais de plaisir à le ressentir tout contre moi. La douceur de ses bras contre mon corps éloignait lentement et sûrement ces noires silhouettes comme il le faisait toujours. Si bien que je réussissais, enfin mais, de peine et de misère à me défaire de l’étreinte. Je souriais timidement à ses propres excuses … Je savais, pourtant, devoir lui dire et cela coûte que coûte.
On se mit à parler glaces. J’aimais parler de dessert, car cela me remettait toujours sur pied. Le chocolat, tout particulièrement, valait son pesant d’or pour moi. Mais alors que Erian avouait être classique dans ses parfums de glace ce qui me fit lâcher un petit rire, Raphi ne semblait pas plus enthousiasmé que ça. Et cela me rendait triste, une moue sur le visage. Je soupirais davantage au peu de motivation que mon copain montrait en cet après-midi du mois de mai. J’avais alors souhaité le faire sourire. Piètre performance de ma part.
- Il y a pleins de parfums à Florianfortarôme. Il y a bubblegum ou bien barbe à papa. Il y a des trucs plus sorciers aussi comme bierreaubeaure …
Alors qu’on se mettait à marcher, les gens n’ayant sensiblement même pas fait attention à nous durant nos éclats de voix, Raphaël et moi on se mettait à parler d’autres secrets … D’autres choses plus dures qu’il voudrait me dire et n’en a jamais été capable. Silencieuse et marchant à ses côtés, je le regardais tentant de capter son regard. J’ai même pris sa main dans la mienne. Oui comme lorsqu’on l’avait fait sur les quais de Londres après la disparition de Hyacinthe. Puis, je me mis à jouer nerveusement avec mes lèvres. À ce même moment, Eirian affirmait quelque chose qui me semblait si sage et beau. Je me tournais donc vers lui. En même temps, je pensais qu’il pouvait devenir psychologue ou psychomage. En même temps, je fronçais les sourcils prête à rétorquer contre le fait de certaines personnes n’étant pas faites pour le terrain. Toute ma vie, je pensais ne pas être une véritable Chang. J’étais à Poufsouffle alors que ma mère fut à Serdaigle. J’étais moins intelligente, plus bavarde et énergique par rapport à mon frère plus posé …
- Mais, je … Je sais que mon rêve c’est que tout le monde se parle sans aucun préjugé. Mais … Je sais que je peux aider aussi. Je suis une Chang ! Mon grand-père a combattu Grindelwald ! Ma mère a combattu Voldemort !
Sur cet élan de frustration d’être toujours vue comme une bonne à rien, je poussais brusquement la porte de la boutique FlorianFortarôme faisant tinter la sonnette. Aussitôt, l’odeur de sucre mélangeant différents parfums de glace parfois naturels, parfois trafiqués par la magie nous accueillaient gaiement. Une femme et deux jeunes enfants étaient en train de recevoir leur glace. Les deux bambins trépignaient de joie ce qui ne put pas m’empêcher de montrer un sourire attendri. C’était beau de voir les sourires innocents d’enfants dans un monde de plus en plus sombre.
- Alors, vous prenez quoi ? Vanille pour toi Eirian ? Raphi ! Tu prends quoi ? Chocolat, vanille ou cerise, bubblegum, pistache …
Je n’aimais véritablement pas voir Raphi dans cet état. Cela me rendait triste, boudeuse, mal à l’aise. Tout cela parce qu’on s’était tu trop longtemps. Tout ça à cause d’un sauvetage auquel je n’avais pas participé et lui si. Je ne lui en voulais même plus. Les sages mots d’Erian avaient tôt fait d’éliminer toute rancune de mon visage y amenant plutôt une intention de discuter. Puis bon, je n’étais pas connue pour ma rancune. Je pense que je pourrais même pardonner au Mangemort qui m’a endolorisé : bon ok, on verra pour lui quand même. Plutôt, j’essayais à tenter de faire sourire Raphi. Je lui donnais un rapide baiser, non certaine si je pouvais le faire maintenant, avant de retourner derrière la petite famille puis, sortant mon porte-monnaie de mon sac. Les livres sterling aimaient côtoyer les galions là-dedans et donc c’était un véritable foutoir.
- C’est moi qui paie ! Vous pouvez aller vous asseoir lâchais-je en même temps que quelques mornilles tombaient maladroitement au sol.
Lâchant quelques jurons par devers moi, je m’affairais à récupérer ma monnaie. Au même moment, la gentille dame s’occupant du comptoir laissait partir la petite famille et patientait. Je ne voulais pas la faire attendre plus longtemps, le rouge me montait déjà aux joues.
(c) AMIANTE
Never Surrender
We’re a phoenix rising from the ashes fighting. Our courage climbing. We’ll never, never surrender. This is our battle. Won’t stay in the shadows now. Living for tomorrow. We’ll never, never surrender - Liv Ash, Never Surrender
(c) 0tsana
Spoiler:
Raphaël Millet
INRP
Métier : Livreur dans un fast food
Messages : 9706
Gallions : 951
Date d'inscription : 26/07/2019
IRL
Lumos Je rp en : 0066ff / Anglais - #00ffff / Français Mon allégeance : La paix
Lun 8 Fév - 23:30
Rien sur terre ne nous vaincra
«Tellement de choix de citations. Y'en a une qui me plait tout particulièrement, mais on va éviter »
Eirian lui demanda comment il avait rencontré Sean, après avoir mentionné que l’auror avait été son maître de stage. Raph ignorait que Sean pesait autant chez les auror, pour avoir un stagiaire à charge.
«C’est le frère d’une amie. J’ai été un peu surpris d’apprendre qu’elle et sa famille appartenaient au monde sorcier, et à l’Ordre. Après… Je ne le connais pas vraiment. »
Le sorcier souligna ensuite que les missions de terrain lui plaisaient. Le moldu haussa un sourcil, surpris.
«Oh, je pensais pas. J’aurais pensé que tu… Enfin… Je veux dire… Bref on dirait pas comme ça. Mais si ça te plait, tant mieux.» Mais fais attention à toi quand même…
Raphaël se crispa, mais ne releva pas la remarque d’Eirian. Il préférait se réfugier dans un mutisme protecteur. Comme si occulter le problème allait le supprimer. La vieille technique de planquer la poussière sous le tapis. De toute façon… Qu’y avait-il à répondre à ça ? Qu’il n’y avait pas de problèmes ? Qu’il avait raison ? Dans un cas il serait ouvertement dans le déni aux yeux des autres, et dans l’autre c’était avouer qu’il y avait un problème et qu’il avait tort. D’ailleurs… Eirian ne devrait même pas se douter qu’il y avait le moindre soupçon de problème entre Raphaël et Nymphéa. Mais bon, le moldu se doutait bien que le sujet tomberait sur le tapis tôt ou tard, juste qu’il ne se doutait pas que ça serait si tôt…
… Ni aussi spontanée. Nymphéa se retourna brusquement au milieu de la rue et commença à pester contre Raphaël, qui riposta de manière plutôt maladroite, en rejetant la faute sur elle. Et ça n’allait pas en s’arrangeant, puisqu’après il lui parlait en l’infantilisant, comme si elle était trop bête, trop naïve pour se rendre compte des choses. La vérité, c’était que lui-même ne se s'était pas rendu compte de l’horreur de la chose avant d’être sur place. Il savait que c’était dangereux, que ce n’était pas un jeu, pas une fiction. Les balles étaient réelles, les cris étaient réels, tout comme la mort et la douleur. Le savoir et le vivre étaient deux choses différentes. Eirian réprimanda le moldu en l’appelant par son prénom. Trois syllabes, rien de plus, sur un ton plutôt sec. Il n’appréciait pas trop que Eirian se mêle de cette histoire, surtout pour lui reprocher subtilement de mal agir.
«Quoi ? Tu sais très bien que j’ai raison. On pense savoir que c’est dangereux, on pense se rendre compte. Mais au final, il faut le voir pour vraiment comprendre. Et clairement, c’est… c’est le genre de choses qu’il vaut mieux ne pas à avoir à se rendre compte.»
Étaient-ils tous cons ? Raphaël fit des efforts colossaux pour prendre sur lui et ne pas exploser et dire des choses qu’il regretterait encore plus. Il tenta dans un premier temps d’éclaircir son point de vue. Il ne voulait pas dire que Nymphéa ne servait à rien, ou était incompétente. Ce n’était pas aussi binaire que “Si tu viens t’es utile, si tu viens pas tu sers à rien”. Le champs de bataille était pas aussi linéaire que ça. Il y avait beaucoup trop de facteurs qui entraient en compte. L’entraînement en faisait partie, mais pas seulement. Celui des ennemis n’était pas à négliger, le facteur chance aussi, la connaissance du terrain. Le courage et les motivations n’avaient au final qu’un infime impact. Mais tout ça, elle ne pouvait pas le comprendre et Raph était incapable de lui expliquer. Il commença à partir, exhortant Eirian d’expliquer à Nymphéa comment était le champ de bataille. Puisqu’il y était et qu’il avait une bonne expérience du terrain, il saurait bien mieux que lui comment lui expliquer le danger ; et de toute façon, le français n’avait plus aucune envie de glace, ou de continuer cette discussion stérile.
Comme une punition divine pour son mauvais comportement, Raphaël trébucha en se faisant surprendre par un énorme chien. Eirian, ne parvient pas à le rattraper à temps, mais il reste à côté, protecteur, au cas où le français aurait besoin d’aide. Bien entendu, il ne pouvait pas s’empêcher de l’ouvrir ; lui demandant de rester avec eux et aussi de laisser Nymphéa faire ses propres choix. Lui non plus ne semblait rien comprendre, c’était fou. Il n’était pas question de contrôler la vie de Nymphéa, de l’emprisonner. Si c’était pour dire des conneries, et des évidences il ferait mieux de la fermer. Évidemment qu’il avait raison sur le fait que la sorcière devait décider seule. Il avait probablement raison sur le fait qu’il fallait en discuter. Mais le problème c’est… Mais pourquoi en discuter ? Ils ne voulaient rien comprendre, l’un comme l’autre. Le problème ce n’est pas d’en parler, le problème c’est… Et puis merde, il n’y avait pas de problème. Enfin si, c’était eux le problème. Eirian en rajoutait encore une couche. Clairement, il ferait mieux de faire des études de peinture, plutôt que pour être Auror. Les mots du sorciers ne firent que raviver la colère du moldu. Il souffla un coup pour se calmer. Il n’était pas du genre violent. Pas du tout, mais comme tout le monde, il avait ses limites. La colère pouvait permettre aux gens de faire des choses stupides, très stupides. Il ferma les yeux et les poings, et plutôt que de faire quelque chose de stupide, il se contenta de se calmer en s’imaginant faire quelque chose de stupide. (N’oubliez pas les enfants, tuer quelqu’un c’est illégal, mais personne ne peut vous reprocher d’avoir imaginé divers scénarios pour l’étriper et planquer son cadavre. Parce que c’est ça avoir du savoir-vivre ). Le moldu s’imagina prendre le sorcier par les cheveux, et lui caresser sa tête contre le pavé. «Bah alors Eirian ? Tu la ramènes moins hein ? On t'a demandé ton avis ? Est-ce que quelqu'un t'a demandé ton putain d'avis ? Tu veux redire mon nom sur un ton hautain ou c'est bon ? Dis mon nom, allez... HURLE MON NOM SALOPE». Putain, ça défoule. La voix de Nymphéa le ramena à la réalité. Il allait lâcher une réponse cinglante au sorcier lorsque la sorcière le prit dans ses bras, le déstabilisant totalement. C’était légal comme action dans une dispute ? Surtout qu’en plus, elle s’excusait. Ça n’avait aucun sens. C’était lui qui s’était montré odieux, mais elle qui s’excusait. C’était peut-être pour ça qu’il y avait des violences conjugales. Les maris qui battaient leur femme, et elles qui s’excusaient de se faire battre ?Il se comparait vraiment à ce genre d’ordure ? Le plus désolant… c'était qu’après avoir réfléchi à la question, il trouvait que son comportement était honteusement proche de ce genre d’individus. Il ne l’avait pas frappée certes, du moins pas physiquement. Mais les mots pouvaient faire mal, très mal. Est-ce qu’il s’était montré odieux au point que Nymphéa ait peur qu’il ne l’aime plus et qu’elle était prête à tout lui pardonner du moment qu’il acceptait de la garder ?
Cette idée le répugnait. Il se répugnait. Il ne s'était même pas rendu compte qu’il avait endossé le rôle du méchant. Ça ne changeait pas ce qu’il pensait. Mais il aurait pu dire ça avec plus de tact. Non. Il aurait dû dire ça avec plus de tact.Nymphéa n’était pas une chienne et elle méritait plus de respect que d’être comparée à une cruche qui ne comprend rien. Eirian non plus ne méritait pas les traitements que Raphaël s’imaginait lui infliger mentalement, et toutes les autres réflexions qui allaient avec. Le pauvre s’était retrouvé au milieu d’un truc auquel il, le connaissant, n’avait absolument pas envie d’être mêlé. La culpabilité rongea Raphaël qui ne savait pas trop comment réagir. Nymphéa proposa de détendre l'atmosphère en retournant sur le sujet des glaces. Eirian enchérit. Il pouvait choisir. Il devait choisir. Ils faisaient un pas vers lui, il pouvait faire un pas vers eux, et reprendre sur des bases un peu plus saines. Ça demandait des concessions de sa part, devoir s’expliquer clairement et ça n’allait pas être facile. Ou alors, il pouvait leur tourner le dos. Définitivement. S’il faisait ça, il pouvait être sûr qu’il pourrait leur dire adieu, adieu à leur amitié, adieu à son couple. Par orgueil. Par connerie.Il faisait plus ou moins ce qu’il avait lui-même reproché à Samuel, ce pour quoi ils avaient perdu contact.
Il accepta donc d’aller vers eux. Il garda une certaine réserve, mais il n’était pas opposé à l’idée de rester. Nymphéa lui proposa différents parfums de glace pour le motiver davantage.
«On verra bien sur place, t’en fais pas. »
En chemin, le couple marchait main dans la main, bien que Raph soit gêné d’exclure indirectement Eirian, il ne protesta pas. La sorcière entra finalement dans le vif du sujet, à vouloir parler de certaines choses. Non, clairement, Raph ne voulait pas aborder ça dans la rue et suggéra d’attendre d’être posé tranquillement sur une table chez le glacier, d’autant plus qu’il leur avoua qu’il avait lui-même pas mal de choses à balancer. Le moldu ne savait pas si Eirian avait compris ses signaux de détresse, mais il salua le fait que le sorcier précise que ce n’est pas n’importe qui qui pouvait aller sur le terrain, et qu’il n’y avait pas que ça d’utile dans la guerre. Ça Raphaël l’avait bien compris… C’était pas pour se battre qu’il y était allé. Nymphéa rétorqua une fois de plus qu’elle pouvait aider, qu’elle était une fière descendante des Chang, que sa mère et ses grand-parents ont combattus des mages noirs. Ils entrèrent dans la boutique, mais Raphaël l’arrêta un instant, et la regarda dans les yeux.
«Tu ne comprends pas Nymphéa… Pas que tu sois stupide. Mais tu te renfermes trop sur ce que tu veux être, ce que tu veux être pour ta famille. Cho est Cho, ton grand-père est ton grand-père. Tout comme Hyacinthe et ton père ont leurs propres personnalités, leurs propres atouts. Tu as ton propre caractère, tes propres qualités, tes propres défauts. Tu es toi. Tu es une Chang. Mais tu es aussi une Macleod. Tu es Nymphéa. Tu n’es pas juste une fille, ni juste une petite fille. Tu n’as pas à te faire tuer pour prouver ta valeur à qui que ce soit. Ni à ta famille, ni à moi. Ni à personne. Un mort ne peut plus aider. Tu es aussi bien placée que moi pour savoir à quel point c’est compliqué de rallier les moldus et les sorciers… Si tu n’es plus là, qui croira en moi ? » Il jeta un regard à Eirian «Bon, y’a bien lui, ouais. Il est un peu bizarre, mais il est gentil et compréhensif. Par contre, je refuse de l’embrasser.» Et avant que l’un ou l’autre ne veuille enchérir. «Nooon. On continue ça en étant assis. J’en peu plus d’être debout, la chute m’a un peu fatigué. » … «Nan mais c’est bon, je rigole, je dis ça pour qu’on change de sujet le temps d’être assis, si on doit parler autant le faire dans de bonnes conditions ! C’est déjà assez chiant comme ça… »
Nymphéa demanda finalement ce qu’il voulait comme glace. Il était tenté de dire “fais moi la surprise” mais dans le doute il préférait choisir.
«Euh… Cerise. Dans le doute.» Une valeur sûre.
Il allait protester lorsque Nymphéa proposa de payer, mais il ne voulait pas créer une autre dispute inutile. Ils avaient déjà assez de choses à mettre sur le tapis, surtout s’il comptait balancer certaines choses. Il se contenta donc d’acquiescer. La jeune femme l’embrassa rapidement sur les lèvres avant de commencer à partir. Raph la retint un moment, avant de l’embrasser longuement sur le front et de lui lâcher un «Je t’aime… Tu sais ?». Il la lâcha ensuite avant de rejoindre une table, en compagnie d’Eirian tandis que Nymphéa allait commander les glaces pour le groupe. Il s’adressa à Eirian en attendant, sans oser le regarder.
«Dis... Euh... Du coup, ça te convient la manière dont les choses s’arrangent ? Ou alors je dois faire autre chose ? T'as des conseils ? »
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5416
Gallions : 8743
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 10 Fév - 22:02
Rien sur Terre ne nous vaincra
« Oui, j'ai abandonné la quête du gif, shame, shame, shame on me. Et hmm, sorry, ça a un peu vrillé en racontage de life Raph, t'embête pas à commencer par les dialogues, ils sont pas significatifs, Eirian s'énerve plutôt en pensée. Et en vrai, c'est plus un post de transition qu'autre chose x) »
Tandis que tu essaies de garder un œil à la fois sur Nymphéa et sur Raphaël, la conversation avec ce dernier se poursuit, autour d’un sujet assez neutre, ton stage, même si tu n’es pas totalement à l’aise d’en parler dans ces circonstances. Raphaël connaît la sœur de Sean. Une fois de plus, tu constates à quel point le monde sorcier est petit. Tout le monde se connaît ou presque. Et des moldus découvrent aussi que certains de leurs amis peuvent être des sorciers.
— Ah oui, si tu la connaissais d’avant, j’imagine que ça a dû être déstabilisant sur le moment.
Et encore, c’est le genre d’informations que ton ami doit bien prendre. Quoique tu ne saches pas trop ce qu’il pensait des sorciers avant de rejoindre l’Ordre, lorsqu’il a découvert votre existence. Au moins, il n’a visiblement pas foncé chez un exorciste. Et la sœur de Sean devait le connaître assez pour savoir qu’il réagirait bien. C’est toujours ce déclic qui te pose problème, ce saut dans le vide où les autres décident de faire confiance. Comment peuvent-ils savoir que ce sera bien reçu ? Comment peuvent-ils prendre ce risque, décider de potentiellement sacrifier une amitié, une relation, quelle qu’elle soit ? Surtout après des années de mensonge… Tu n’imagines que trop ce qu’il se passerait si tu choisissais d’en dire plus sur toi et ta famille. Blood Circle. Famille de George Kane. Les mots s’alignent comme autant de condamnations, avec la certitude que tu ne pourras jamais en parler. La conversation revient sur ton stage et ton goût pour le terrain. Tu ne rates pas la surprise de Raphaël. Évidemment. Tu n’as pas vraiment la tête de l’emploi, entre ta taille moyenne et ta carrure qui n’est pas… eh bien, disons que tu n’es pas franchement baraqué. À côté de Sean, c’est sûr que tu n’es pas très impressionnant. Surtout en ce moment, entre ta pâleur et tes difficultés. Et tu parles rarement de tes pratiques sportives – la course, parfois, parce que c’est neutre, mais tu évites autant que possible le sujet des arts martiaux ou des lames. Hors de question d’attirer l’attention sur toi. Tu forces un sourire sur tes lèvres.
— Je sais, je n’ai pas l’air taillé pour les Aurors. On va dire que ça me donne l’avantage de la surprise.
Si ça te plaît… En vérité, tu aurais aimé travailler pour ce service, tu as toujours mêlé sport et effort intellectuel, et les Aurors conjuguent les deux. Tu as été élevé pour ça d’une certaine façon, tu ne peux pas renier ton passé sur ce point-là. Ton père voulait faire de toi un tueur, ta mère t’a entraîné durant toute ton enfance, elle t’a appris à te battre, à affûter ton regard. Mais tu ne te fais pas beaucoup d’illusions sur ton avenir et il y a peu de chance que l’imposture que tu es trouve réellement une place chez les Aurors.
Lorsque tu reviens sur le sujet du jour, Raphaël ne répond pas. C’est sans doute plus simple de se taire, mais ça ne résoudra rien. Il pourrait… tu ne sais pas, parler un peu de ses ressentis, évoquer le problème autrement que face à Nymphéa. Celle-ci rompt la première un silence qui risquait de devenir gênant. Son discours ne te plaît absolument pas, dans sa façon de rejeter la faute sur elle ou de l’infantiliser, comme si elle ne pouvait pas comprendre. Et même si c’était le cas, est-ce qu’il a fait mieux, lui ? Tu te retiens d’intervenir autrement qu’en disant son prénom, comme un avertissement. Certes, tu voulais faire tampon entre eux, mais tu n’as pas non plus à parler à leur place. Il se retourne vers toi. « Il faut le voir pour vraiment comprendre, il vaut mieux ne pas avoir à se rendre compte ». Évidemment, ce qui s’est passé à l’institut l’a profondément ébranlé, et c’est normal, il n’était ni prêt, ni préparé pour ça – il n’était pas plus à même de faire face à cette situation que Nymphéa. Il doit bien en avoir conscience, mais qu’il joue les professeurs t’agace profondément. Il a compris sur place – parce que les récits des autres ne devaient pas suffire, parce qu’il devait absolument voir par lui-même plutôt que de se fier aux autres témoignages. Et ça te hérisse – s’il faut que chacun ait fait l’expérience de chaque situation pour la prendre pleinement en compte, vous n’êtes pas près d’avancer. Un peu comme ces hommes qui comprennent ce que vivent les femmes une fois qu’ils ont mis en place des expériences pour se rapprocher de leur vécu, plutôt que de les écouter dès le début. Empathie et compréhension, zéro. Alors, évidemment, tu sais que ton cas est particulier, qu’il n’y a pas des masses de gamins qui ont fui sous les balles du Blood Circle et qui en portent les marques encore aujourd’hui, qui savent ce que ça fait de se faire tirer dessus en pleine nuit et de courir pour sauver sa vie en ayant conscience que le moindre faux pas sera fatal. Que la plupart des membres de l’Ordre ne connaissent pas vraiment la réalité du terrain, parce que les sorciers disposent de peu de soldats – et tu n’auras pas non plus la prétention de te croire un expert en la matière, même si tu as un peu plus de bases que la moyenne. Et c’est okay aussi que Raphaël ne soit pas un combattant, mais dans ce cas, ça s’organise et ça se prépare, est-ce qu’il pensait vraiment filmer en courant entre les balles, sans autre protection que le gilet pare-balles ? Comme s’il avait voulu jouer à la guerre avant de se rendre compte que oui, c’était réel. C’est surtout son inconscience et cette mise en danger de soi et des autres qui t’énervent, il a eu beaucoup de chance que ça ne se termine pas plus mal pour lui et ses amis. Et tu ne sais pas si c’est normal que tu réagisses aussi mal à ses paroles, que tu aies envie de lui balancer à la figure toutes les pensées qui te traversent. C’est peut-être aussi la peur de perdre des gens que tu connais dans ces escarmouches entre sorciers et Blood Circle qui te met ainsi à cran.
— Et ça aurait été encore mieux que tu penses à tout ça avant d’y aller. Toi non plus, tu n’aurais pas dû avoir à t’en rendre compte de cette manière.
Ta voix reste calme, quoiqu’un peu tendue. Il va sans doute croire que tu joues à celui qui sait mieux parce que tu as passé quelques semaines en stage chez les Aurors – et toute cette conversation en dit déjà trop sur toi, tu n’es pas censé avoir plus d’expérience qu’eux. Raphaël te demande d’expliquer à Nymphéa, tu soupires. Pourquoi devoir à tout prix expliquer, dire l’horreur encore et encore, tout en sachant que ça ne les convaincra pas vraiment, que leur propre expérience, si importante et si essentielle, vaudra davantage que tous les récits de ceux qui l’ont déjà vécu ?
Cependant lorsque Raphaël s’éloigne et qu’un chien surgit, le prenant par surprise, tu t’élances aussitôt pour le rattraper, avant de t’arrêter à côté de lui. Même s’il ne dit pas grand-chose en réponse à ce que tu lui déballes, tu perçois sa tension, et tu crains un instant qu’il n’explose, d’avoir aggravé les choses, mais s’il n’était pas autant de mauvaise foi… Non, c’est aussi toi qui n’es pas vraiment capable de gérer ce genre de situations. Surtout qu’il doit déjà avoir conscience de tout ce que tu lui dis, même si ce n’est pas simple à reconnaître. Tu cherches à revenir sur un terrain plus neutre face à la colère que tu sens bouillir en lui lorsque Nymphéa se jette dans ses bras. Il ne la repousse pas, c’est déjà ça. Tu reprends un peu de marge.
La conversation dérive rapidement vers les glaces, moyen comme un autre de faire baisser un peu la tension. Tu avoues sans honte tes goûts plus que classiques en la matière – même si ça ne t’a pas empêché d’explorer plus jeune avant de revenir sur des terrains plus sûrs. Raphaël n’est pas encore très enthousiaste, ce qui se comprend, mais au moins n’a-t-il plus l’air de vouloir partir. Nymphéa énumère une partie des parfums familiers de Fortarome. Sur le chemin, cependant, les sujets sérieux ne tardent pas à revenir, il faudra vraiment qu’ils aient cette conversation, sans doute bientôt, lorsqu’ils se retrouveront tous les deux. Ils n’ont pas l’air gênés que tu restes, alors tu les suis jusqu’au glacier. Nymphéa proteste qu’elle veut aider elle aussi, parle de sa famille… Pourquoi est-ce qu’ils tiennent absolument à être sur le terrain ? N’importe qui ayant vraiment conscience des choses préfèrerait s’en tenir éloigné autant que possible – du moins, n’importe qui dont ce n’est pas le métier. Tu trouves les vidéos de Raphaël au moins aussi utiles que n’importe quelle action sur le terrain, sans parler de ce qu’il a fait pour les nés-moldus. Ça aussi, c’est du concret, ça aussi, ça fait avancer les choses, et les relations entre sorciers et moldus. Autant voire plus que le terrain parce que ça participe aussi à la construction de l’après, essentielle. C’est Raphaël qui lui répond et tu hoches la tête, approuvant ses paroles. Bon, sauf quand il t’évoque. Bizarre mais gentil et compréhensif ? Trop aimable. Même si certes ça doit pas mal se rapprocher de l’image que tu renvoies, tu ne vois pas qui que ce soit te qualifier de normal. Tu esquisses un geste de dénégation quand il souligne qu’il ne veut pas t’embrasser, pour appuyer ses paroles. Heureusement, il enchaîne sur la suite, et tu ne peux qu’approuver. Plus vite vous serez assis et posés dans un coin, mieux ce sera.
Brusquement, tu prends conscience que vous êtes dans la boutique – tu as déjà enregistré les quelques clients présents, surtout des familles, pas de personne seule, l’accès vers l’arrière-boutique derrière le comptoir, les emplacements vides, dont un qui vous permettra de ne pas être à portée d’oreilles des voisins les plus proches, de n’avoir personne dans votre dos tout en gardant un œil sur les autres et sur le Chemin de Traverse, parfait. Mais au-delà des constats pratiques, tu redécouvres le décor familier, qui n’a pas vraiment changé ces dernières années. Un nœud te serre le ventre. Tu venais avec ta mère avant. Vous aviez découvert le glacier lors de votre première excursion sur le Chemin de Traverse et tu avais décidé de tester les goûts que tu ne connaissais pas – un peu à chaque fois, avant de décréter que certains étaient vraiment trop bizarres et de revenir aux grands classiques. Tu demandais toujours une bonne dose de chantilly par-dessus, ta mère fronçait les sourcils, mais te laissait faire. Vous finissiez là lorsque vous alliez chez Aiko l’été ou lors des courses de rentrée. Pendant quelques heures, tout allait bien. À présent, l’odeur du sucre t’écœure et te donne presque la nausée. Tu te forces à revenir au présent, te concentres sur la voix de Nymphéa qui demande ce que vous voulez. Tu aimes bien la framboise ; ici, tu as pratiquement l’impression de manger le fruit tant elle est savoureuse, mais mieux vaut que tu t’en tiennes au plus simple. C’est déjà assez compliqué comme ça.
— Oui, vanille !
Raphaël aussi reste sur les valeurs sûres. Nymphéa prend en charge les commandes, assurant qu’elle va payer. Ça ne te plaît pas vraiment, mais la famille derrière commence à s’impatienter, tu ne tiens pas à relancer une discussion. Tu te débrouilleras autrement pour la rembourser. Tu te détournes tandis qu’ils s’embrassent. La table que tu as repérée est toujours libre, parfait, et l’espace autour reste dégagé, le mieux que vous puissiez avoir dans un établissement qui n’est pas bondé – ce qui t’arrange quand même. Le glacier reste encore peu fréquenté à cette période de l’année. En compagnie de Raphaël, tu gagnes la bonne table, t’installes d’office à la place qui te permettra d’avoir le meilleur point de vue et l’assurance que personne n’arrivera par-derrière. Peu de chance qu’il se passe quoi que ce soit, mais les réflexes ont la vie dure, et c’est rassurant pour toi d’une certaine façon d’avoir toujours des gestes auxquels te raccrocher, des processus à dérouler. Raphaël t’interroge sur la situation. À dire vrai, tu n’es pas beaucoup plus avancé.
— Franchement, ce n’est pas à moi de le dire. Mais… tu as eu de la chance qu’elle le prenne plutôt bien. Quant à ce qu’il faut faire… si on continue sur cette lancée et que vous discutez tous les deux ensuite, je pense que ça devrait aller. Juste… ne lui mens plus, ça fera toujours plus de mal que de bien.
Un soupir t’échappe.
— Désolé, je ne veux pas te faire la morale ou quoi, je ne suis pas très doué avec tout ça moi non plus.
Tu te demandes cependant ce qu’ils veulent aborder comme sujets, surtout devant toi. Tu souris à Nymphéa lorsqu’elle vous rejoint et que les commandes arrivent.
— Merci beaucoup.
Tu leur laisses l’initiative quant à la suite, ils avaient l’air d’avoir des choses à aborder.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
On the run, falling to the depths
Do you know what it's like when You wish you were someone else Who didn't need your help to get by ? Do you know what it's like To wanna surrender ?
Nymphéa E. Chang
INRP
Métier : Diplômée de l'université Poudlard et assistante d'un journaliste au journal Le Chicaneur (pas de quoi remplir le porte-monnaie rapidement quoi)
Messages : 2345
Gallions : 1913
Date d'inscription : 03/05/2019
IRL
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Dim 14 Fév - 3:39
Rien sur Terre ne nous vaincra
Il fallait que je m’avoue être encore retourné par rapport à ce que me dit Raphaël à notre entrée dans la boutique de FlorianFortarôme. Ça et des brides de notre conversation précédente qui ne cessaient de virevolter dans mon esprit sans me demander leur avis. Je me sentais plutôt troll parce que, c’était vrai que je n’y connaissais rien en terrain. Ce n’était donc pas ma place. Alors, les paroles de Raphi prenaient tout leur sens. En même temps, Eirian avait aussi raison en ses propres dires de s’assurer de tâter un minimum le terrain avant de s’y rendre vraiment. C’était raisonnable et sage. Et cette colère, ces mots durs qu’avaient lâché Raphi à mon encontre … Et maintenant, cette lassitude qui semblait le prendre comme s’il se forçait aujourd’hui à être coincé avec moi ? Avec Eirian ? Je ne savais pas, mais au moins il ne s’était pas défait de ma main ni de mon étreinte précédemment.
Mon cœur s’était mis à battre plus fort et cela jusque dans mes oreilles semblait-il. C’était horrible et j’avais chaud, très chaud. Je ressentais la peur. Oui, celle d’être prise sur le fait. Les mots me touchaient parce qu’ils étaient, en réalité, toute ma vie. Moi, Nymphéa tentant de devenir une véritable Chang au même titre que mon frère et surtout de ma mère. Moi, Nymphéa qui avait toujours été moins bonne en … En presque tout par rapport à mon frère. Je n’avais donc pas pu m’empêcher de garder mon regard sombre surpris et effrayé par la vérité crue des termes de mon copain. Comment arrivait-il à me dépecer à vif à ce point ? Étais-je si facilement défrichable ? Je me mordillais la lèvre inférieure puis, je me mis à tripatouiller une de mes mèches de ma chevelure rose. J’étais sans voix éblouie par sa perspicacité, mais surtout par sa franchise. Éblouie, mais aussi effrayée.
- Je sais … Je … Mais …
Je n’avais presque rien pu rétorquer que ces piètres mots, aussi ébranlée comme j’étais. Puis, il me fit rire en taquinant Eirian de « bizarre ». Je n’avais pas pu m’empêcher de réagir et cela me mit un baume au cœur délivrant mon corps de la tension accumulée depuis sa tirade voir depuis notre arrivée même sur le Chemin de Traverse. Oui, c’était cela. Là, je le reconnaissais et ça me faisait du bien. Il voulait rire à nouveau. Il était à nouveau un pitre, un blagueur comme j’aimais sa joie de vivre et son optimisme. Il voulait même une glace et surtout il … Il s’était retourné pour m’embrasser longuement sur le front et me chuchoter ses mots qui me firent glousser. Heureuse de son affection et du retour de sa joie de vivre, je ne pu pas m’empêcher de rétorquer, cette fois, de véritables mots.
- Tu sais bien que je t’aime aussi gros benêt le poussais-je légèrement et avec amusement. Et aussi, je te pard …
Je le taquinais et me coupant subrepticement, car dans une deuxième maladresse je semais, cette fois, deux noises sur le plancher. Je me penchais donc pour les ramasser et lorsque je me relevais Raphi et Eirian étaient déjà parti s’asseoir. J’haussais donc les épaules et sourie pour me tourner finalement vers le comptoir et en direction de la vendeuse. Je ne me rendais même pas compte de la famille qui attendait derrière dont les enfants s’étaient rués en direction des congélateurs des glaces. Sans attendre et beaucoup plus en forme maintenant, je pris la commande.
- Vanille, cerise et chocolat s’il vous plaît !
Clamais-je avec joie ce qui fit sourire la vendeuse. À moins bien sûr que ce fut l’effet de mon uniforme de Poudlard. Bon, je ne savais pas trop et le rouge me montait aux joues alors que je passais encore pour vraiment plus jeune que je ne l’étais en réalité. Je payais la somme convenue et le plateau des glaces commençait à me suivre docilement – Oui pour vous lecteurs Moldus ça devait être surprenant de voir ça, on vous l’accorde. – J’arrivais à la table choisie par les deux jeunes hommes presqu’en sautillant : les bonnes choses avaient tendance à me faire cet effet-là. Je m’assoie près de Raphaël alors que Eirian se trouvait en face de lui puis, je pris le bol empli de glace au chocolat et l’une des cuillers.
- Bon appétit ! Vous parliez de quoi pendant que je commandais ?
Lâchais-je à la tout va tout en prenant ma première bouchée de glace au chocolat. Je me sentais un peu stressée et donc je me mettais à parler vite et avoir l’air d’être sans queue ni tête. En fait, c’était peut-être pour cela que Raphi était capable de percevoir totalement mes émotions, mes pensées … Je fronçais des sourcils, intriguée avec la cuiller dans la bouche pour quelques secondes. Je levais les yeux vers Eirian et souriais.
- Je suis contente que tu sois là Eirian. Vraiment. Même si celui-là à côté, fis-je d’un coup de tête pour désigner mon cher petit copain, n’est pas toujours d’accord j’aime ce que tu as dit. Tes mots m’ont fait réfléchir et … Toi aussi Raphi !
Je m’étais retourné aussitôt vers lui ne pouvant pas oublier ses mots à mon encontre il y avait à peine cinq minutes et le sachant protester si je ne l’incluais pas. J’avais aussi un grand sourire au visage. Je me sentais mieux. Je me sentais bien. Pourtant, le sourire venait à s’éteindre et je retrouvais un semblant de calme : silencieuse à regarder ma glace dans son bol. Quand je levais à nouveau la voix, je me mis à baragouiner au début, mais les mots finirent par être un tantinet cohérent : je disais bien, un tantinet.
- Je sais que … Que je semble être maladroite et un véritable troll parfois. Que je ne pourrais pas me défendre. Et le pire, c’est vrai. Je … Ça fait presqu’un an, mais … En fait, ça va maintenant, mais depuis … Je voudrais être plus forte parce que … Non. Je ne veux plus jamais ressentir ça.
Affirmais-je les derniers mots de manière plus dure et appuyant plus fortement sur le mot « jamais ». La tête penchée, je regardais Eirian sans le fixer directement dans les yeux. Je n’osais même pas voir le regard que devait me porter Raphi. J’avais peur de l’effrayer, mais … Je devais le dire. Je voulais lui dire que je voudrais être forte aussi, aider aussi. Pour que plus personne n’ait à souffrir comme moi ce soir-là. Oui !
(c) AMIANTE
Never Surrender
We’re a phoenix rising from the ashes fighting. Our courage climbing. We’ll never, never surrender. This is our battle. Won’t stay in the shadows now. Living for tomorrow. We’ll never, never surrender - Liv Ash, Never Surrender
(c) 0tsana
Spoiler:
Raphaël Millet
INRP
Métier : Livreur dans un fast food
Messages : 9706
Gallions : 951
Date d'inscription : 26/07/2019
IRL
Lumos Je rp en : 0066ff / Anglais - #00ffff / Français Mon allégeance : La paix
Mar 16 Fév - 16:12
Rien sur Terre ne nous vaincra
«Et toi ? À quoi tu joues ?»
«Déstabilisant… C’est le mot.»
Le hasard avait fait qu’il avait retrouvé son amie Leah au 12 Square Grimmaurd, et que c’était comme ça qu’ils avaient découvert leurs secrets mutuels à propos du monde magique. Eirian n’avait pas l’air taillé pour être Auror ? C’était le cas de le dire. Mais s’il faisait des études, et que son stage s’était bien passé, c’était qu’il avait les aptitudes pour, malgré les apparences. Et, comme il le disait, ça lui donnait l’avantage de l’effet de surprise.
«Ne jamais sous-estimer son adversaire.»
La suite était beaucoup moins amusante. Première remarque déplacée d’Eirian, qui crispa le moldu mais à laquelle il ne répondit pas. Nymphéa qui vidait ce qu’elle avait sur le cœur. Raphaël qui répondait. Eirian qui tenta à nouveau d’arranger les choses. Raph qui lui aboya à moitié dessus. Nymphéa qui ne comprenait rien, Raph qui s’énervait après elle, après Eirian, après lui-même et qui rebroussait chemin avant de se faire surprendre par un chien ( sûrement attiré par ses aboiements de juste avant )qui le fit trébucher sous l'effet de la surprise, Eirian qui vint s’assurer que tout allait bien, non sans s’empêcher de glisser de nouvelles remarques déplacées qui ne manqua pas de faire enrager Raph mentalement. Le moldu était à bout psychologiquement, il n’avait qu’une envie, c’était qu’on lui foute la paix, quitte à se mettre tout le monde à dos.
Ou plutôt, c’était ce qu’il avait envie avant de se retrouver dans les bras de Nymphéa et d’entendre ses excuses. Cette scène était totalement irréelle. Dans quel monde c’était elle qui s’excusait ? Dans quel monde on pouvait supposer une seule seconde que c'était elle qui s’était mal comportée ? Un élan de rage envahit le moldu ; de rage contre lui-même. Il aurait voulu s’enfoncer dans sa mauvaise foi. Ce serait plus simple. Ce serait tellement plus simple. C’est pas ma faute, c’est elle. Mais non. Il n’allait convaincre personne. Peu à peu la colère du modu retomba avant de commencer à s’ouvrir un peu plus au dialogue et à la quête du Pardon . Le sujet fut reporté, pour un moment, avant de revenir sur la raison de leur rendez-vous : les glaces. Après un léger débat mental, Raphaël céda et accepta de rester avec ses amis. Il ne savait pas s’il prendrait quelque chose, mais il n’était plus opposé à l’idée de rester.
Raphaël évita de relancer un éventuel sujet épineux en pleine rue, promettant de parler calmement une fois assis sur une table chez le glacier. Pour le coup, il ne cherchait pas à repousser l’inévitable, mais il voulait juste que cela se passe dans une atmosphère plus harmonieuse afin de discuter calmement. Ça ne servait à rien de réussir à se calmer si c’était pour exploser à nouveau seulement quelques minutes après. Mais Nymphéa n’en démordait pas face aux arguments des deux garçons. Elle voulait prouver qu’elle était une digne héritière de sa famille. Encore une fois, Raph prit sur lui pour ne pas s’énerver et réagit calmement. Elle ne comprenait vraiment rien ! Une fois à l’intérieur, il ne pouvait pas ne pas lui dire ce qu’il avait sur le cœur. Il fallait qu’elle arrête de se focaliser à vouloir faire ses preuves. Évidemment qu’elle était capable d’être utile, ou de se défendre seule. Mais elle ne se posait pas les bonnes questions, elle n’avait pas les bonnes motivations. Ce n'était pas parce qu’elle descendait d’une famille d’Auror qu’il fallait qu’elle devienne Auror. Elle pouvait participer à l’effort de guerre sur son propre champ de bataille, sur un terrain qu’elle maîtrisait mieux et sur lequel elle serait à l'aise. Elle n’avait rien à prouver à qui que ce soit. Raphaël se doutait que jamais la famille Chang n'attendait autant de responsabilité de la part de leur fille. Encore moins après la deuxième fugue, ou disparition, de Hyacinthe. Mais même si c’était le cas, Nymphéa était libre de ses choix et Raph la connaissait suffisamment pour affirmer qu’elle ne serait pas dans son élément sur le terrain. Ou plutôt, que c'était pas là qu'elle rayonnerait. Il suffisait de la voir pour leur projet, à proposer des nouvelles idées. Elle n’avait pas à avoir de complexe. Si les Chang considéraient que Nymphéa n’était pas assez bien pour eux, c’est qu’ils la méritaient encore moins que Raphaël.
Pour détendre l'ambiance qui était assez lourde, le jeune homme embraya sur des blagues plus ou moins maladroites, mais au moins il réussit à arracher un rire à Nymphéa. Étant donné comment la sortie avait commencé, c’était vraiment pas gagné d'avance. Il se disait que c’était plutôt bon signe, elle arrivait encore à être légère. C’était un soulagement, même si lui ne déridait pas réellement. Il refusa toute surenchère sur le sujet tant qu’ils ne seraient pas assis. Elle enchaîna donc en lui demandant quel parfum il voulait pour sa glace et il accepta de choisir ; puis, lorsque la jeune femme commençait à s’éloigner pour faire la queue et après avoir embrassé Raphaël, ce dernier la retint et lui témoigna à son tour un geste d’affection. Alors qu’elle commençait à lui répondre, le moldu la coupa.
«On en reparle après, à tout de suite.»
Il la vit à peine se baisser au moment où il lui tournait le dos pour chercher une place avec Eirian. Raphaël finit par adresser la parole au sorcier, sans oser le regarder, pour lui demander s’il s’y prenait bien. Il en profita pour lui demander des suggestions, des conseils sur la suite de l'opération. Oui, il avait eu de la chance qu’elle le prenne aussi bien. Ne plus lui mentir. Raph eut un petit rire amer.
«C’est tellement plus simple de mentir… Et puis concrètement, j’ai pas vraiment menti… Pas dans le sens où je lui ai inventé une histoire. Mais oui... Je vais faire plus attention à elle. Ou plutôt à nous.» Il devait se reprendre un peu en main.
Le sorcier s’excusa à son tour. Mais ils avaient quoi ces deux là ? C’était lui qui faisait des conneries et c’est eux qui s’excusaient ?!
«Non. C’est toi qui a raison. Bon, j’étais à deux doigts de t’en coller une tout à l’heure. Mais c’était toi qui avait raison. T’avais raison, et ça m’insupportait de le savoir.» Il fit une courte pause en observant Nymphéa prendre la commande. «Je comprends le fait qu’elle se sente inutile. Ce sentiment d’impuissance. C’était idiot d’y aller. Même avant d’y aller je savais que c’était idiot. Mais il le fallait. Je savais que c’était quelque chose d’horrible. Je savais que c’était pas un jeu. Mais je pensais pouvoir surmonter ça. Parce qu’il le fallait.» Nouvelle pause. Il sentait que ses paroles n'avaient pas trop de sens. «En février, j’avais eu pas mal de remarques de la part de sorciers. Du fait que j’étais opposé à cette offensive gratuite. On m’avait reproché la mort de nombreux volontaires.» Petit rire forcé. «Fais ce que je dis, pas ce que je fais. Je lui dis qu’elle n’a rien à prouver à personne. Alors que j’ai failli me faire buter parce que justement je voulais prouver ma loyauté. Quelle sinistre blague.» Long soupir. «Mais ouais, t’avais raison. Ce que je lui avais dit à propos du champ de bataille, j’aurais mieux fait de m’en rendre compte bien avant d’y aller. La vérité… C’était que même en m’imaginant les pires atrocités et en m’y préparant… J’étais loin, si loin de la vérité. Les chiens, les cris, les tirs… Fin bref, t’y étais, et bien plus proche de la bataille que moi. J’ai dû me retirer après qu’ils aient lâché les chiens. »
Nymphéa commençait à s’approcher avec un plateau qui portait les glaces. Littéralement. La plateau lui tenait compagnie et la suivait tranquillement. Tout en s’asseyant à côté du moldu, elle demanda de quoi ils parlaient.
«Bah… En gros je disais à Eirian qu’il avait eu raison de me proposer cette sortie. Que c'était une bonne chose. J'ai peut-être dû dire un truc du genre que j'étais un sale con. Ah et, j'ai commencé à tâter le terrain avec lui... Bah ouais, si tu me largues. Mais non, il est pas d'accord pour te remplacer. Une règle débile "Pas les exs de potes" ou un truc du genre. »
Tout en riant, Raph s’empara de sa glace. Il l’examina un instant en se demandant ce qu’elle avait de spécial. On dirait une glace tout à fait ordinaire. Du moins, en dehors du plateau qui bougeait tout seul. Ce n'était qu’en mettant la cuillère dans sa bouche qu’il comprit. Il n’avait jamais goûté de glace dont le goût se rapprochait autant du produit de base. Il pouvait avoir l’impression d’avoir une cerise gelée dans la bouche, tout en gardant l’onctuosité et la texture d’une crème glacée.
«Oh la vache… C’est… C’est pas dégueu.»
C’était même carrément excellent. Nymphéa avoua avoir bien réfléchi suite aux paroles de Raphaël et d’Eirian. Le moldu la regarda à son tour. Il n’ajouta rien. Il ne savait pas quoi répondre. L’affirmation de la jeune femme ne demandait pas vraiment de réponse. Juste qu'il se doutait que les choses sérieuses allaient déjà reprendre. Il se reconcentra sur sa boule de glace, en ayant une boule au ventre. Le moldu poignardait la glace avec sa cuillère, en ressassant ce qu’ils allaient se dire. Il savait qu’il ne pourrait pas y échapper. Ce n’était pas facile, mais il devait se lancer. Mais par où commencer ?
«Il y a un truc qui… »
Sa voix était faible, bien plus faible que celle de Nymphéa qui reprit la parole au même moment. Il s’interrompit donc.
«Pardon, oui vas-y.»
Quelques minutes de répit. Il l'écouta donc. Maladroite ? Tout le monde l’était un peu, à sa façon. Pourquoi elle recommençait à se dénigrer comme ça ? Elle voulait plus forte pour ne plus… Mais qu’est ce qu’il lui est arrivé ?!
«Personne ne te reproche de vouloir devenir plus forte, de savoir te défendre. Devenir plus fort ne signifie pas pour autant risquer de se faire tuer pour avoir quelque chose à prouver.» Le moldu fixa Eirian avant de détourner légèrement le regard. Il avait bien compris la leçon. «Depuis février… On m’entraîne au combat. J’apprends également à essayer de résister au sortilège de l’Impérium… Juste au cas où... »
Juste au cas où... Raphaël prit la main de Nymphéa.
«Mais revenons à toi… Qu’est ce qu’il s’est passé ? Pourquoi ce besoin d'être plus forte ?»
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5416
Gallions : 8743
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 17 Fév - 19:45
Rien sur Terre ne nous vaincra
« Toujours pas de gif »
Tu imagines bien la surprise de Raphaël et son amie en découvrant la vérité au sujet de l’autre, à quel point la magie a pu transformer certaines relations. Depuis la disparition du secret magique, ils n’ont pas dû être les seuls à avoir ce genre de surprise, et ça n’a pas dû toujours bien se passer – ça fait écho à la discussion que vous aviez eue en mars. Tes propres mensonges sont au niveau au-dessus. Et si effectivement apprendre qu’une de ses amies appartient au monde sorcier a été déstabilisant, qu’en serait-il s’il découvrait qu’un autre venait du Blood Circle ? Les mots rouge sang te brûlent chaque fois que tu les penses, comme une marque indélébile. C’est presque paradoxal qu’au fond, le seul au courant de la vérité, en dehors de Towsen évidemment, soit ton cousin. Mais Robin savait déjà tout, tu as « seulement » eu à lui apprendre que tu n’étais pas mort. Tu ignores encore combien de temps ton système va tenir, c’est déjà miraculeux qu’aucune mission n’ait tourné au désastre de ce point de vue-là – il y a certes eu celle avec le mangemort, des griffes duquel Garnet t’a tiré, mais il n’avait que l’information « né-moldu », pas le reste. Pour une fois, tu peux remercier ton père qui a tenu à ce que ton identité ne soit connue que de quelques-uns de ses proches. Mais tu redoutes de plus en plus le moment où tu croiseras l’un d’eux sur le champ de bataille et que tout volera en éclats. C’est miraculeux aussi que tu ne te sois pas retrouvé face à ton père, lui qui n’aime rien tant qu’éradiquer des sorciers. Il devait être à l’Institut pourtant et sans doute au QG en février, où toi, tu n’étais pas. Peu importe pour l’heure, ce n’est pas le sujet. Tu approuves d’un signe de tête les paroles de Raphaël sur le fait de ne jamais sous-estimer son adversaire. C’est au moins l’avantage que tu as, parce que tu ne te fais pas vraiment d’illusions sur un changement de carrure. Au moins, tu restes souple et rapide, c’est déjà ça.
Mais très vite la conversation en vient au sujet du jour. Tu redoutes d’aggraver les choses en leur disant ce que tu penses, notamment à Raphaël, tout en essayant de ne pas trop t’immiscer entre eux – même si la mauvaise foi de ton ami te porte sur les nerfs. Un instant, tu crains qu’il ne s’emporte vraiment, qu’il vous plante là tous les deux ou qu’il vous balance tout ce qui a l’air de lui traverser la tête, mais il finit par se reprendre. Une bonne chose. Tu peux comprendre l’envie d’isolement, celle de rejeter la faute sur tous les autres, de tout envoyer voler pour que les autres se retournent contre toi, mais tant que ça ne reste qu’une envie, ce n’est pas vraiment un problème. L’attitude de Nymphéa semble le calmer, assez du moins pour qu’il accepte de rester et même de venir jusqu’à la boutique. Cette fois, tu approuves ce qu’il dit à Nymphéa, sur le fait qu’elle n’a pas besoin de suivre exactement les mêmes traces que ses parents ou ses grands-parents pour aider ou trouver sa place dans le conflit. Il y a tellement de choses tout aussi importantes à faire par ailleurs… Tu t’écartes un peu lorsque la discussion devient plus privée, déjà en train de chercher une table et surtout de scruter le restaurant. Nymphéa vous envoie vous asseoir, tu réalises trop tard qu’une partie de sa monnaie lui a échappé. Lorsque tu jettes un coup d’œil par-dessus ton épaule, elle est déjà en train de la ramasser. Gêné, tu reprends ton chemin vers la table repérée. Tandis que vous vous installez, Raphaël revient sur la discussion. C’est plus qu’ironique de t’entendre lui conseiller de ne pas lui mentir – on va dire que tu connais bien le problème et les soucis que peuvent engendrer les mensonges au quotidien, tu sais à quel point ça peut empoisonner les relations, les non-dits qui finissent par s’accumuler. Et si tu pouvais t’en passer, tu te sentirais sans doute bien plus léger, mais ce n’est pas pour cette vie. Raphaël souligne la facilité du mensonge. Facile en apparence, oui, et puis une fois qu’on a commencé… un de plus, ça ne changera pas grand-chose, un peu plus gros, ce n’est pas si grave… la pente devient vite extrêmement glissante. Tu lèves les yeux au ciel en entendant la suite, quoique la fin soit plus satisfaisante.
— Arrête de te chercher des excuses. Le mensonge par omission, ça existe aussi. Et ça ne sert à rien de commencer à les hiérarchiser, ce n’est pas la question. Prenez soin de vous, oui, je crois que c’est le plus important en ce moment. Vous pouvez compter l’un sur l’autre, c’est précieux.
Le jour où Raphaël apprendra la vérité sur Eirian, il aura le droit de lui renvoyer tous ses beaux discours dans la figure, ce sera amplement mérité. Il admet cependant que tu avais raison – encore heureux qu’il le reconnaisse.
— Je sais que ce n’est pas simple à entendre… mais je suis content que tu aies décidé de rester.
Il enchaîne sur ses propres ressentis. Tu fronces les sourcils. Pourquoi avait-il vu une telle nécessité à se rendre à l’Institut ? Comme une sorte de… devoir ? Il s’explique un peu plus. Ah oui, l’offensive de février. Tu n’y as pas participé non plus – on te l’a moins reproché parce que cela ne faisait que quelques semaines que tu étais dans l’Ordre, fraîche recrue de janvier, mais tu as quand même senti certains regards, ceux qui savaient déjà que tu étais né-moldu et qui te reprochaient implicitement de prendre le parti des moldus. Tu t’es d’autant plus investi par la suite pour éviter ce genre de critiques. Et d’une certaine façon, à chaque nouvelle exaction du Blood Circle, tu culpabilises et tu te sens tenu d’en faire plus comme pour… te faire pardonner des actes dont tu n’es nullement responsable et que tu n’as pas commis. Comme si tu pouvais te racheter par avance, te trouver des excuses, prouver que tu n’as rien à voir avec eux. Alors, évidemment, ça se mêle à ton envie réelle de voir se construire la paix entre sorciers et moldus, de te battre pour cela, ça se mêle à ton goût pour le danger, à ces décharges d’adrénaline qui calment enfin tes angoisses et te rendent plus lucides, mais c’est quand même là.
— C’est dur de ne pas tenir compte des remarques des autres, surtout quand elles sont aussi odieuses. Tu n’y es pour rien pour les morts… et ta loyauté n’est pas à mettre en doute, ceux qui t’ont dit ça sont juste des abrutis. Tu fais déjà des choses extrêmement importantes, peut-être qu’elles ne sont pas encore reconnues à leur juste valeur, mais ça viendra… Mais ce que tu as fait pour les nés-moldus, par exemple, ça peut déjà changer beaucoup de choses, amener des relations plus pacifiées, davantage de compréhension entre les deux mondes. C’est essentiel…
Quant au champ de bataille… Tu hoches la tête, tu as les mêmes souvenirs – ou presque.
— Oui, je vois complètement de quoi tu parles, je comprends ce que tu ressens, les cris, les blessés, le sang, le… le chaos que c’est. Je crois que rien ne peut te préparer vraiment à cette réalité. Tant mieux en un sens, tant mieux que ça reste inimaginable, il se passe déjà bien assez de choses horribles sans y ajouter ça. Et puis, être capable de blesser, voire de tuer, échapper aux chiens, aux balles… ce n’est pas… quelque chose que tout le monde devrait affronter, ce n’est pas un signe de valeur, de courage ou je ne sais quoi. C’est juste de la survie, toi ou eux, de l’instinct. Enfin, je sais bien que ces batailles sont nécessaires aussi… mais il n’y a pas besoin d’y envoyer tout le monde.
Même en sachant à peu près ce que tu fais, ça reste des moments difficiles et des images qui restent, qui s’ajoutent à celles qui te hantent déjà. Nymphéa vous rejoint à ce moment-là, suivie par le plateau de glaces. Tu la remercies en prenant la tienne. Tu as bien fait de ne faire que grignoter au déjeuner, tu aurais même pu t’en dispenser, tu avais oublié à quel point les portions étaient généreuses. Les souvenirs te tournent dans la tête, et tu les repousses. Nymphéa demande de quoi vous discutiez. Devant la fin de la réponse de Raphaël, tu lèves les yeux au ciel avec exagération tout en chassant le léger malaise que provoque toujours ce genre de remarque, même si tu sais que c’est une blague, que tout est faux. Tu souris cependant.
— Y en a un qui va finir le nez dans sa glace s’il continue ! Je valide le sale con. Pas la suite.
Tu attaques ta glace – bon sang, tu avais oublié à quel point elles étaient bonnes, tu as l’impression d’avaler de la vanille pure –, sentiment partagé par Raphaël avec sa propre glace. Nymphéa est contente que tu sois resté et tu lui souris, tu crains toujours un peu d’être de trop dans la discussion, surtout que celle-ci redevient très rapidement sérieuse. Nymphéa s’excuse presque, et tu espères qu’elle n’a pas mal pris tes paroles de tout à l’heure – tu ne voulais pas dire qu’elle était incapable de se défendre ou d’apprendre à le faire. Tu fronces les sourcils en entendant la suite. Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? Elle a l’air d’avoir vécu quelque chose de grave. Elle ne te regarde pas en face, tu jettes un coup d’œil vers Raphaël qui n’a pas l’air d’en savoir plus que toi. Tu approuves ses paroles. Exactement ce que tu penses. Vu la période, il est plus qu’important que les sorciers sachent mieux se défendre – mais entre apprendre comment se protéger et livrer une véritable bataille, le fossé est large. Raphaël s’entraîne lui aussi. Par contre, tu ne t’attendais pas à la suite. Ta cuillère cogne contre ta coupe de glace. Il s’entraîne à résister à l’imperium ? Un frisson glacé court dans ton dos. Comment… comment est-ce qu’il peut accepter une telle perte de contrôle, d’abandonner son libre-arbitre, de se soumettre à la volonté d’autrui ? Comment ? L’idée te rend malade et pendant une seconde tu as l’impression d’étouffer, que quelque chose appuie sur ta gorge, et ton cœur s’affole. Tu te reprends avec effort pour lui jeter un coup d’œil, comme si tu pouvais t’assurer d’un regard qu’il allait bien. Alors, certes… il vaut sans doute mieux s’entraîner avec des amis plutôt que de se retrouver sans défense face à l’ennemi, et dans le fond ce n’est pas une mauvaise idée d’être capable d’y résister, mais… Il doit faire ça avec des amis, des personnes de confiance, mais même… Donner la possibilité à quelqu’un de te faire faire ce qu’il veut, de te faire dire tous tes secrets, sans pouvoir te défendre au départ, cette impuissance absolue, cette dépossession de toi… Il n’y a peut-être qu’une personne sur terre de qui tu l’accepterais, si elle avait des pouvoirs. Et encore… Non. Je ne veux plus jamais revivre ça. Jamais. Tu fixes ta glace, gelé, tandis que leurs voix te parviennent à travers un brouillard. Tu devrais sans doute réagir, dire… quoi, d’ailleurs ? C’est courageux, non, de la folie, de l’insouciance, totalement inconscient, suicidaire ? Non, il ne comprendrait sans doute pas et tu ne veux pas t’engager sur ce terrain-là.
Les derniers mots de Raphaël te parviennent, il te faut quelques secondes pour leur donner sens, il revient sur ce qui est arrivé à Nymphéa. Tu t’ancres à la conversation, inquiet de ce qui a pu lui arriver, mais tu comptes bien demander à Raphaël comment se passent ces entraînements.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
On the run, falling to the depths
Do you know what it's like when You wish you were someone else Who didn't need your help to get by ? Do you know what it's like To wanna surrender ?
Nymphéa E. Chang
INRP
Métier : Diplômée de l'université Poudlard et assistante d'un journaliste au journal Le Chicaneur (pas de quoi remplir le porte-monnaie rapidement quoi)
Messages : 2345
Gallions : 1913
Date d'inscription : 03/05/2019
IRL
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 23 Fév - 3:55
Rien sur Terre ne nous vaincra
Finalement, j’avais fait une erreur. La cuiller était restée un peu plus longtemps que deux secondes dans ma bouche. Mes yeux s’étaient ouverts tout ronds alors que je faillis croire les balivernes de Raphaël. Puis, j’éclatais de rire. Je riais même bien avant qu’Eirian en rajoute une de son propre cru. Je riais de l’expression de celui que j’adorais devant le goût de sa glace. Je riais de sa blague trop imprévisible pour m’en empêcher. C’était quand même aussi un rire nerveux. Après tout, j’avais été stressée depuis notre arrivée sur le Chemin de Traverse. Mais ces rires, cette joie avaient fortement réussi à détendre l’atmosphère. Peut-être était-ce de rire qui me donnait enfin le courage de parler. Que j’avais toujours voulu être plus forte. Que si j’étais faible, on me torturerait à nouveau et pas que … On torturerait mes amis, on torturerait Raphi …
En parlant, j’avais un peu hoché et négativement de la tête m’enlevant ces pensées de douleur envers lui. Jamais ! Je ne voulais pas le voir souffrir. Mais il y était allé, seul, sans me le dire. J’avais alors peur. Si peur … Que j’en étais en colère. Frustrée. J’étais triste aussi : comme s’il pensait que je ne méritais pas de savoir les grandes actions qu’il entreprenait seul. Mais on était une équipe ! On écrivait notre blogue ensemble ! Il était allé se jeter dans la bataille pour aider et me gardant dans le silence. Pour ne pas me faire du mal. Oui. Mes lèvres étaient tremblantes à ces pensées contraires me tortillant les entrailles si bien que je ne savais plus ou en être.
Puis, je l’entendis. Calme, posé et rationnel et cela me rassurait. Comme toujours. Comme en octobre dernier. Le pire que j’appréhendais aurait été que Raphi réagisse avec agressivité, avec émotivité à mes propos. Qu’il me reproche de ne pas l’avoir dit avant. Sur la chaise, je tournais entièrement mon corps vers lui. Puis, je levais les yeux pour tomber dans son regard rassurant. Je tapochais alors doucement et machinalement mon index droit, ne sachant pas quoi faire d’autre avec celui-ci, sur son vêtement. J’offris à Raphi un petit sourire à ses propos de savoir se défendre, mais pas de ce faire tuer. Je lui offrais ce petit sourire, mais le repoussant en même temps un peu plus durement sur un air boudeur.
- Et toi non plus idiot …
Mais surprise par les mots suivants, cela se remarqua fortement sur mon visage. Je n’étais pas surprise d’apprendre pour ses entraînements. J’étais surprise d’apprendre pour l’apprentissage à la résistance du sortilège de l’Impérium. Je fronçais les sourcils et subitement, je me rendis compte qu’on était plus proches. Qu’on se ressemblait beaucoup plus. J’avais fait mes recherches sur le sortilège de la torture. Il s’entraînait contre le sortilège du contrôle des esprits. Mais … Pourquoi ? Je sentais quelque chose d’horrible. Je le sentais. Je ne sais pas pourquoi ni comment. Je le savais, c’est tout. On était pareil. Mais il détournait la question me la retournant.
Avait-il donc peur ? Tout comme moi … La peur du regard des autres. La peur d’être vu comme faible.
Instinctivement, j’allais chercher de l’aide du côté de Eirian. C’était là que je me sentis recevoir toute une décharge électrique. Allait-il s’évanouir ? Il était tout blanc. Il faisait peut-être une allergie à la glace. Effrayée, je me détournais de Raphi pour me tourner entièrement vers lui me levant même. Je ne pouvais, ainsi, pas m’empêcher d’aller chercher sa main pour m’assurer que le jeune homme se trouvait toujours parmi-nous.
- Eirian ! Ça va ? Tu sais que tu es vraiment pâle ! Es-tu malade ?
Mi-intriguée, mi-effrayée, j’avais parlé très vite déblatérant les mots à une vitesse folle. Mes yeux étaient, dorénavant, rivés sur Eirian. Je voulais qu’il me dise bien aller, mais j’avais peur. Je jouais alors machinalement avec mes lèvres me sentant un peu coupable sans savoir réellement la source du problème. Après tout, c’était ma faute d’avoir lancer le sujet de la souffrance. Puis, Raphi avait parlé du sortilège de l’Impérium.
- Je suis désolée si cela t’a mis mal à l’aise quand j’ai parlé de sortilège impardonnable, Eirian ne me rendant, toutefois, pas compte de ne pas en avoir parlé, moi. Raphi ! En as-tu aussi été victime ? lâchais-je Je … Euh …
Je passais rapidement de l’effarement, de la colère d’entendre parler du sortilège du contrôle des esprits par Raphaël à une culpabilité sourde. Aussi ? Oh. Cela m’avait échappé. Loin de moi l’idée qu’Eirian aurait pu en être une autre victime, mais peut-être un peu. Pourtant, je me sentais mieux. Cela m’avait échappé, mais ce fut dit. Je relâchais ma respiration m’assoyant à nouveau sur la chaise. Je regardais Raphi tentant de lui sourire. Je marmonnais quelques paroles intelligibles qui aurait pu être « désolé ». Rien n’en était mois sûr dans ma voix.
We’re a phoenix rising from the ashes fighting. Our courage climbing. We’ll never, never surrender. This is our battle. Won’t stay in the shadows now. Living for tomorrow. We’ll never, never surrender - Liv Ash, Never Surrender
(c) 0tsana
Spoiler:
Raphaël Millet
INRP
Métier : Livreur dans un fast food
Messages : 9706
Gallions : 951
Date d'inscription : 26/07/2019
IRL
Lumos Je rp en : 0066ff / Anglais - #00ffff / Français Mon allégeance : La paix
Mer 3 Mar - 3:28
RIEN SUR TERRE NE NOUS VAINCRA
«Pavé césar, ceux qui lirons ton monologue te saluent ! »
Raphaël rejoignit Eirian, qui avait déjà repéré une place et s’était installé. Désireux d’arranger les choses, il demanda conseil à son ami sur comment il devait s’y prendre pour que cette dispute ne soit plus qu’une anecdote à raconter plus tard. Le sorcier lui répondit qu’il avait eu de la chance jusque là, mais qu’il ne devait plus mentir à Nymphéa. Plus facile à dire qu’à faire ; le mensonge, c’était plus simple, mais seulement à court terme. Cela dit, il n’avait pas tout à fait menti. Eirian leva les yeux au ciel avant de reprendre le rôle de menteur hypocrite moralisateur moralisateur agaçant et ce fut au tour de Raphaël de lever les yeux au ciel.
«Je crois que t’as oublié un truc dans les dortoirs à Poudlard. File vite le chercher.» Sentant que Eirian n’avait pas l’air de voir où il venait en venir. «Ah bah ouais, si t’as oublié ton second degré j’sens que je vais pas trop m’amuser. Tu vas être chiant, mais d’un chiant. Essaye de chercher dans ton linge sale, entre deux chaussettes malodorantes. »
Le sorcier avoua qu’il était content que le moldu ait accepté de rester. Raph aurait préféré éviter d’aborder le sujet trop en détail, il avait déjà assez honte de ce qu’il s’était passé et du fait qu’il comptait partir sur un coup de tête, mais il comprit qu’il n’avait pas trop le choix et que de toute façon, tôt ou tard il devrait parler. Il expliqua donc son ressenti, pourquoi il s’était senti "obligé” de participer à cette offensive. Les remarques qu’il avait reçues à répétition à propos de l’attaque de février, la culpabilité.. Il s’était donné une mission, il devait se rendre sur place pour la mener à bien. Il savait que ça serait horrible ; mais le savoir et le voir, c’était deux choses totalement différentes. Eirian tenta de le rassurer en lui disant qu’il n’y était pour rien pour les morts, qu’il n’avait pas à prouver sa loyauté. Il aborda la situation des né-moldus en guise d’exemple. Raphaël savait tout ça, mais la culpabilité, c'était pas quelque chose qu'on maîtrisait, surtout quand on se faisait rabâcher les mêmes choses pendant des jours ; même si ça s'était calmé avec les semaines et les mois.
«Oh ouais, à ce propos de né-moldu, je t’avais raconté comment ça s’était passé ? »
Raphaël évoqua ensuite l’horreur du champ de bataille et son ami ne put qu'appuyer ce qu’il disait. Les deux garçons semblaient d’accord sur ce point. Il n’eut pas le temps de relancer la discussion que Nymphéa débarquait avec le plateau de glace qui la suivait docilement. Alors qu’elle entamait sa glace, elle demanda aux garçons de quoi ils parlaient et Raph prit les devant en disant qu’il remerciait Eirian d’avoir eu l’idée de proposer cette sortie. Il enchaîna ensuite sur une blague que son ami ne valida pas verbalement, malgré son sourire.
«D’accord, on en reparle après avoir mangé les glaces alors. »
Les deux garçons commencèrent également à goûter à leur glace. Raph était surpris par le goût de la sienne. Il n’y avait eu aucune perte de goût pendant le processus de fabrication de crème glacée, on pouvait sentir toute la saveur du fruit. Nymphéa prit la parole en affirmant qu’elle voulait devenir plus forte. Qu’il lui était arrivé quelque chose et qu’elle ne voulait plus jamais subir ça. Raphaël relativisa les choses. Le souci n’était pas de devenir plus fort. C’était une réaction normale, apprendre à se défendre, avoir l’air plus imposant pour éviter de se faire agresser. C’était un schéma plutôt classique. Le souci, c’était d’avoir le sentiment de quelque chose à prouver. Et Raphaël savait très précisément de quoi il parlait. Dans tous les cas, il était bien placé pour comprendre ce que ressentait Nymphéa. Il leur confia que depuis février il s’entraînait au combat, pour se défendre, et qu’on lui apprenait également à résister à l’Impérium.
Mais c’était à sa petite-amie de parler de ce qu’il lui était arrivé à elle. Alors qu’il lui redonnait la parole, elle s’exclama que Eirian était pâle et qu’il avait l’air d’aller mal.
«Hey, c’est pas cool ça, c’est juste sa tête.»
Raphaël n’était pas médecin et il ne trouvait pas Eirian plus pâle que plus tôt dans la journée. Il avait l’air mal à l’aise oui, mais c’était peut-être parce qu’il était au milieu d’un couple qui avait pas mal de choses à se dire, ou juste parce que Nymphéa attirait l’attention sur lui.
«Plus sérieusement, si ça va pas hésite pas hein. Il fait peut-être un chaud et froid à cause de la glace et de la chaleur ? »Faut dire qu'avec ses manches longues, ça devait pas aider. Il ajouta en français. «Tu sais ce qu’on dit : en avril, ne te découvre pas d’un fil, en mai, fais ce qui te plait !»
Le sorcier rassura tout le monde en disant qu’il était nerveux à cause des examens et que ça le stressait pas ma et qu' à cela s’ajoutait le fait qu’il gérait mal la météo écossaise. Raphaël haussa les épaules.
«Bah ouais mais bon… Faut profiter du soleil quand même. Et c’est un gars qui passe é-nor-mé-ment de temps devant l’ordi qui te le dit ! »
La sorcière s’excusa d’avoir pu peut-être mettre Eirian mal à l’aise en parlant d’impardonnable. Pourquoi c’est elle qui s’excusait ? C’était Raph qui avait parlé d'Imperium. Et puis Eirian était bien parti pour être auror, ce n’était pas ça qui allait s'ébranler. Elle demanda ensuite si Raphaël en avait été victime, sous-entendant probablement que c’était pour ça qu’il voulait s’entraîner.
«Ouais alors… C’est… C’est un peu plus compliqué que ça. Je savais pas trop comment vous en parler, j’imagine que j’ai une belle perche haha ! Hahaha… Bah comme je vous l’ai dit, je m’entraîne à résister à l’Imperium. C’est… C’est moi qui ait fait cette démarche. Je le fais avec des personnes de confiance, c’est bien encadré, c’est officiel. Le seul souci, enfin je sais pas si c’en est vraiment un, c’est qu’elles ne sont pas expertes en magie noire.» Il fit une pause, pour chercher ses mots. Il avait visiblement réussi à captiver son auditoire qui attendait la suite. Est-ce qu’ils se demandaient que c’était une nouvelle blague idiote du français ? Non, ils devaient bien sentir l’air grave de leur ami pour sentir qu’il ne plaisantait pas. «Je sais pas trop par où commencer pour parler de ça. Déjà, le fait que certains sorciers aient l’autorisation de lancer des sortilèges impardonnables, c’est pas un truc qui inspire confiance. Alors ouais, je sais que c’est soumis à certaines conditions, qu’il y a des contrôles tout ça. Mais bon j’ai pas trop envie de faire confiance aveuglément aux Mangemorts qui siègent au conseil. Et du coup… En tant que moldu ayant des rapports directs avec des sorciers… » Il laissa sa phrase en suspens. «Mais bon, y’a pas que ça. Y’a… Y’a pas mal de choses dont je t’ai pas parlé. » C’était vraiment pas facile de se lancer. «Disons que le choix de l’Imperium n’est pas sans raisons. Bon, vous me direz… Les deux autres, je crois que c’est pas vraiment évident d’apprendre à y résister.» Il allait les faire poireauter encore longtemps ? «En fait, peu de temps après qu’on se soit rencontré, j’ai fait la rencontre d’un sorcier. Probablement un mangemort. Et… Et je ne sais pas ce qu’il m’a fait.» C’était dément… Même en connaissant le monde de la magie, ce qu’il lui était arrivé était irréaliste. Le fait qu’il ne s’en souvienne pas, qu’il ne sache pas. Et qu’il le découvre par hasard. «Ce que je veux dire. C’est pas que je ne comprends pas ce qu’il s’est passé. C’est juste que… Je ne m’en rappelle pas. J’ai découvert seulement en décembre qu’il m’était arrivé quelque chose. Par pur hasard, en fouillant dans mon téléphone. J’avais un enregistrement de plusieurs heures que je ne me souvenais pas d’avoir fait.» Il fouilla dans ses poches et sortit son téléphone. Il ne tenait pas spécialement à leur faire écouter. Mais ce n’était pas quelque chose à laquelle il était fermé. «Je vous explique… Il y a un matin en juillet, je me suis réveillé en cellule de dégrisement. J’avais été arrêté pour état d’ébriété sur la voie publique.» Avant qu’ils ne l’interrogent, verbalement ou du regard, il préféra clarifier les choses. «Ouais je sais. Je ne bois pas, ou peu. Mais c’est surtout depuis ce jour-là. Je n’avais aucun souvenir de ce que j’avais fait la veille. On m’a retrouvé ivre dans la rue, mais je n’avais aucun souvenir de fête, pas de photo, pas de texto, pas de mail. Juste un écran de téléphone pété, et une sale amende à payer. En fait, je trouvais ça terrifiant ; que l’alcool soit capable de me faire oublier toute une soirée, et que je perde le contrôle au point de me faire arrêter. » Sauf que… ? «Sauf que c’était pas à cause de l’alcool. Quand je suis rentré chez ma famille pour les vacances de Noël, j’ai fouillé un peu dans mon téléphone pendant le trajet de train, et j’avais découvert un enregistrement audio qui datait de ce jour de blackout. Sur le coup, j’ai cru que j’allais entendre un enregistrement d’une fête, avec de la musique, des rires, des cris… » Il rit un peu jaune. «Disons que je me suis pas trompé sur les cris. Encore une fois, je sais pas exactement ce qui m’était arrivé. Mais je crois que… »Il les regarda tour à tour. Il n’avait pas envie de leur dire. Il ne voulait pas qu’ils s’inquiètent. Il ne voulait pas les mêler à tout ça. Mais il le fallait. «Je crois que j’ai été torturé. Ce type voulait des informations sur le Blood Circle. Je criais, je hurlais, je suppliais… » Il fit la moue. «Bref… Vers la fin, on peut entendre que je réponds d’une voix un peu trop docile, par rapport au contexte juste avant. Je peux vous faire écouter par vous même… Si vous voulez juger par vous-même… J’en ai pas parlé à grand monde parce que j’ai peur que ça mette en péril la trêve avec les Mangemorts. Même si je n’approuve pas ce rapprochement, je sais que ça serait se mettre des bâtons dans les roues que d’y mettre fin. En fait, presque personne n’est au courant.»
Il reprit quelques bouchées de sa glace qui avait commencé à fondre. Elle n’avait plus tout à fait le même goût. Ou plutôt, c’était sa perception du goût qui avait changé. Il n’y avait aucun plaisir. Il ressentait un creux dans le ventre. Comme un sentiment de nausée.
«Mais ce n’est pas fini. En février, il y a une femme qui m’a contacté.» Il garda le silence un moment. Il ne savait pas trop par où commencer, une fois encore. C'était pas évident. Et puis... Comment il en était arrivé à parler de tout ça ? Surtout que c'était Nymphéa qui avait quelque chose à dire à la base. Il se remémora la conversation. Nymphéa avait trouvé Eirian un peu pâle lorsque Raph avait parlé de l’entraînement à l’Imperium, et elle lui avait demandé si lui aussi il en avait été victime. Lui aussi ? Comment ça lui aussi ? «Attends… Je viens de réaliser un truc… Tu as demandé si moi “aussi” j’avais été victime d’impardonnable. Qu’est ce que tu entends par “Moi aussi ” ? » Raphaël dévisagea Nymphéa, puis Eirian, puis de nouveau Nymphéa. «Qui est l’autre personne ?»
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5416
Gallions : 8743
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Ven 5 Mar - 14:02
Rien sur Terre ne nous vaincra
« Toujours pas de gif »
En attendant Nymphéa qui prend en charge les glaces, Raphaël revient sur son attitude avec elle. Tu n’es pas le mieux placé pour jouer les conseillers de couple, encore moins pour amener la carte de la sincérité. Mais tu connais globalement la théorie. La communication reste la règle de base et, vu le poids du mensonge, tu le crois sans problème. Et eux, rien ne les empêche de communiquer. Devant les prétextes de Raphaël, tu lèves les yeux au ciel, mais il ne se laisse pas démonter par ta réponse. Tu hausses les sourcils quand il te dit que tu as oublié quelque chose à Poudlard, lui jettes un coup d’œil interrogateur. Qu’est-ce que… Il clarifie très vite ce qu’il entend par là. Ah ah, ton second degré, bien sûr. Alors, okay, tu n’as pas écopé du rôle le plus facile, à essayer de jouer les conciliateurs entre les deux, mais il n’a pas besoin d’être aussi blessant. Ce n’est définitivement pas le genre de remarque que tu avais envie d’entendre.
— C’est vrai qu’on se tape des barres de rire depuis tout à l’heure, j’adore ! Okay, je sais que ça ne fait pas plaisir ce que je te dis depuis tout à l’heure, sûrement parce que tu sais très bien que c’est la vérité. Et c’est à ça que ça sert les amis, non ? À être chiant dans ce genre de moments ?
Mais peut-être qu’il a raison lui aussi. Que tu réagis à tout ça trop sérieusement. Il n’y a pas eu mort d’homme après tout, encore heureux, et ils sont en train de s’expliquer. Donc tu peux te détendre un peu. Tu prends conscience que dès que tu sors un peu trop des interactions dont tu as l’habitude, tu ne sais plus comment gérer, comme si tes émotions et ressentis se déréglaient, jamais bien ajustés à la situation. Tu soupires.
— Je n’avais pas compris que c’était une blague.
La discussion glisse sur l’offensive de février, tu essaies de le rassurer en espérant ne pas être de nouveau trop pénible. Intérieurement, tu en veux aux sorciers qui lui ont fait toutes ces remarques. C’est toujours plus facile de critiquer plutôt que d’essayer de comprendre ; rare moldu au sein de l’Ordre, Raphaël a du mérite de continuer de vous aider.
— Tu m’en avais un peu parlé, j’avais l’impression que ça ne s’était pas très bien passé sur le moment avec Elyssa Rosier ?
Nymphéa ne tarde pas à vous rejoindre avec les glaces, tu la remercies en prenant la tienne. Elles sont toujours aussi bonnes et, pendant quelques instants, tu la savoures, mais la conversation ne tarde pas à reprendre. Raphaël mentionne alors ses entraînements à l’Imperium. Tu ne t’y attendais pas. Impossible de cacher ta réaction. Ton espoir qu’elle passe inaperçue au milieu du reste s’effondre presque aussitôt lorsque Nymphéa se tourne vers toi. Tu recules ta main lorsqu’elle tend la sienne pour éviter qu’elle ne te touche. Intérieurement, tu t’efforces de te reprendre. Hors de question de te laisser déborder. Pas ici, pas maintenant. Tu secoues la tête avec un sourire lorsqu’elle te demande si tu es malade, Raphaël en profite pour glisser une pique, même s’il n’a pas complètement tort sur ce point. Il cite un proverbe français que tu reconnais, et ça te tire un sourire. « Fais ce qu’il te plaît », en Écosse et même parfois à Londres, ça peut être encore audacieux en mai.
— Non, non, je ne suis pas malade, tout va bien ! C’est juste le stress des révisions pour les examens, en ce moment, et la météo écossaise n’aide pas à prendre des couleurs.
Tu souris à la remarque de Raph.
— Moi, c’est devant les grimoires que je passe trop de temps. J’essaierai de profiter un peu plus du parc dans les prochaines semaines.
Tu t’efforces de rassurer Nymphéa.
— Non, ça ne me met pas mal à l’aise, je ne voulais pas vous interrompre.
Sa phrase t’interpelle cependant. Elle n’en avait pas parlé jusqu’à présent et le « aussi » qu’elle adresse à Raph ne passe pas inaperçu. Est-ce qu’elle aussi… Pourquoi est-ce que des Mangemorts, parce que ça ne peut être qu’eux, n’est-ce pas, pourquoi est-ce que des Mangemorts s’en prendraient à elle ? Les moldus et les nés-moldus ne leur suffisent plus ? Il n’y a pas assez du Blood Circle, ils veulent aussi déclencher un conflit interne chez les sorciers ? Tu t’es toujours dit que l’Alliance était une erreur, que la nécessité n’allait pas jusque-là. Que les sorciers finiraient par le regretter, même si tu comprends bien l’importance de ne pas se diviser, et le nombre qu’ils représentent dans la société sorcière. Tu reviens à Raphaël, qui a l’air gêné, mais se lance. Il revient sur l’impérium, la façon dont il s’entraîne. Rassurant comme cadre d’une certaine façon, mais ça te noue toujours le ventre. Avec surtout cette question : qu’est-ce qui l’a décidé à faire ça ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Ce n’est pas quelque chose qui l’aidera contre le Blood Circle, alors il lui est forcément arrivé quelque chose côté sorcier. Tu te raccroches à ton côté Serdaigle tandis qu’il marque une pause.
— Il n’y a pas besoin d’être expert en magie noire pour lancer ce sort. C’est pour les deux autres qu’il faut avoir de la puissance et la réelle volonté de nuire. Ton entraînement est parfaitement… valable.
C’est quand même fou quand on y pense qu’un tel sortilège soit presque à la portée du premier venu. Tu le laisses se concentrer, chercher ses mots sans essayer de l’interroger ou de le pousser. Tu hoches la tête lorsqu’il parle de l’autorisation d’utiliser des impardonnables. Encore une occasion offerte aux Mangemorts. Tu te demandes à quel point ils ont la mainmise sur le conseil… l’idée n’a rien de rassurant. Ce n’est pourtant pas le cœur du problème. Raphaël hésite encore. Certes, non, on ne peut pas vraiment apprendre à résister aux deux autres. Enfin, le Doloris, c’est comme n’importe quel maléfice, il faut travailler ses boucliers, son esquive, ce genre de chose, mais pas besoin d’en prendre un dans la figure pour cela. Et on ne peut pas vraiment apprendre à s’immuniser contre ce genre de douleurs. Tu te crispes cependant lorsque ton ami aborde le vrai problème. Prends une inspiration discrète. Tu ne peux pas les interrompre encore et peu importe ce que tu ressens, c’est lui qui parle, lui qui a besoin de s’exprimer. Toi, on te demande juste d’écouter et de ne pas compliquer les choses, de te comporter de façon décente face à ton ami au lieu de te vautrer dans ton égoïsme, tu peux le faire. Tu ne peux pas fuir là, les abandonner maintenant. Avec un effort de volonté, la gorge nouée, le cœur au bord des lèvres, tu verrouilles tes sentiments, repousses les souvenirs qui rôdent à la lisière. Le récit de Raphaël, et rien d’autre. Tu croises les bras, ta glace oubliée, attentif à ses paroles.
Bien sûr qu’il ne se souvient pas. Le sortilège d’Amnésie après l’Imperium, un classique. Tu n’imaginais pas qu’il avait pu vivre de telles choses – surtout en le voyant toujours aussi déterminé à aider l’Ordre, aussi… posé. Tu l’observes sortir son téléphone, expliquer ce qui s’est passé avant votre rencontre. Tu l’imagines mal boire au point de se retrouver ivre, au point de perdre toute conscience de ce qui s’est passé. Vous ne vous connaissez que depuis quelques mois, mais ça n’a pas l’air d’être son genre. Ça ne l’est pas. « Je ne me suis pas trompé sur les cris », « Je crois que j’ai été torturé », « Je criais, je hurlais, je suppliais », les mots glissent sur toi, huileux, visqueux. Les doigts crispés sur tes bras, tu ne le quittes pas des yeux. Tu devrais… tu ne sais pas, lui parler, lui dire que… que quoi ? Qu’est-ce qu’ils lui ont fait vivre ? Qu’est-ce qu’il a traversé ? Et même après ça, il refuse de mettre en péril la trêve avec les Mangemorts. Tu repenses à celui qui t’avait mis la main dessus, aux doloris, à la chaleur du couteau, à ce qu’il voulait graver dans ta chair. De ça non plus, tu n’as pas parlé. Trop compliqué de justifier comment tu t’en étais sorti, trop compliqué avec son assassinat par Garnet. Tu t’efforces de garder une voix posée, contrôlée, qui ne trahit rien.
— Je suis… désolé que tu aies traversé ça, que ce Mangemort s’en soit pris à toi. Et merci de nous faire confiance pour nous dire tout ça, j’imagine à quel point c’est lourd à porter, si tu n’en as pas beaucoup parlé jusqu’à présent. Tu n’as pas à nous faire écouter l’enregistrement si tu ne veux pas… Je te crois, je te crois sur l’Imperium et le sortilège d’amnésie, en plus c’est leur… façon classique de procéder. Est-ce qu’on peut faire quelque chose pour t’aider ?
Tu pointes le téléphone.
— Cet homme, là… Est-ce qu’on l’entend sur la bande ? Est-ce qu’il y a moyen de l’identifier ? Même en admettant qu’il ne faille pas mettre en péril la trêve avec les Mangemorts, rien ne justifie que l’un d’eux se comporte de cette façon, l’Alliance ne leur donne pas le droit d’agir comme ils veulent. Ce n’est pas le seul à agir ainsi, ils se croient tout permis, et il serait urgent que l’Ordre et le Conseil mettent un stop à tout ça. Leur place est derrière les barreaux, pas ailleurs ! Le Blood Circle et eux, c’est la même chose en termes de cruauté, de torture, d’idéologie pourrie et il serait temps que la société sorcière en prenne conscience pour de bon.
Pour avoir vécu les deux, tu es bien placé pour le savoir. Une seconde, l’idée te saisit que toi aussi, tu pourrais parler. Dire ce qui s’est passé en octobre avec le Blood Circle, en évitant évidemment la partie où ils se sont interrogés sur ton identité, les coups, les prélèvements. Parler aussi de cet épisode avec le Mangemort, peut-être ? Tu ne sais pas. Ce n’est pas vraiment comparable à ce que Raphaël a traversé. Et Nymphéa… Raphaël reprend en disant qu’il n’a pas terminé. Tu le scrutes comme si les séquelles de ce qu’il a enduré allaient brusquement apparaître. Une femme ? Raphaël s’interrompt soudain, comme s’il prenait conscience de quelque chose. La phrase de Nymphéa vient de lui revenir, son regard oscille entre elle et toi. Tu secoues la tête en un mouvement qui ne veut dire ni oui ni non. Oui, tu as subi un Impardonnable, mais la remarque de la Poufsouffle ne te concernait pas.
— Tu ne parlais pas de moi, Nymphéa, tu finis par dire. Est-ce que… est-ce qu’ils s’en sont pris à toi aussi ?
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
On the run, falling to the depths
Do you know what it's like when You wish you were someone else Who didn't need your help to get by ? Do you know what it's like To wanna surrender ?
Nymphéa E. Chang
INRP
Métier : Diplômée de l'université Poudlard et assistante d'un journaliste au journal Le Chicaneur (pas de quoi remplir le porte-monnaie rapidement quoi)
Messages : 2345
Gallions : 1913
Date d'inscription : 03/05/2019
IRL
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Sam 13 Mar - 4:59
Rien sur Terre ne nous vaincra
J’avais été soulagé d’entendre Eirian dire, de vive voix, aller bien. Que tout cela venait des révisions pour les examens. Pourtant, je pensais réellement que quelque chose n’allait pas. Peut-être faisais-je erreur. Comme toujours après tout. Pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir tel un véritable monstre. Je ratais un battement lorsqu’il retirait rapidement sa main. J’avais alors retiré la mienne plus lentement, plus bêtement telle une petite fille ayant fait une terrible bourde. Je fronçais, néanmoins, les sourcils. J’étais un peu outrée malgré tout. Oui, les hommes faisaient tous les fiers refusant toute aide : j’en savais quelque chose avec l’autre qui se tenait à ma gauche. Après tout, on en discutait maintenant de ses secrets de fierté masculine. Comme si j’étais trop bête et idiote pour comprendre ses envies, ses valeurs. Et justement, celui-là avait même osé en ramener quelques couches quant à Eirian. Je levais des yeux au ciel tout en lui donnant un coup de coude dans le ventre. Oh ! Pas pour lui faire mal. Ok, peut-être un peu. – J’eus un petit sourire en coin telle une vengeance. Pour ses secrets ou pour ses taquineries envers Eirian ? Heu … Bon, je voulais surtout faire taire son imitation du mois d’avril. Et après, il parlait du soleil … Ou pas. Et c’était un comble parce que je n’avais pas pu m’empêcher de pouffer un petit rire au fait qu’il passait ses journées à l’ombre.
- Ne l’écoute pas Eirian. Il fait son bouffon comme d’habitude pointais-je taquine vers ce cher Moldu que j’adorais …
… Malheureusement pour moi.
Tout cela avait laissé de côté le sujet principal. C’était comme si on refusait que je connaisse la vérité pour Raphi. La vie me distrayait pour me faire oublier. Me faire oublier cette possibilité que je ne voulais pas voir. En fait, est-ce que je me faisais distraire sans m’en rendre compte ? Je ne le savais pas. Je me mis à manger un peu de ma glace au chocolat. Mes gestes étaient machinal. Alors, Raphaël commençait à parler. Au début, je ne le regardais pas occupée par ma glace ou trop peu courageuse pour faire face aux mots entraînement et surtout « imperium » : un peu outrée aussi qu’il ne m’en ait rien dit jusqu’à aujourd’hui. Certes, je me forçais à relever la tête pour l’observer lui. Observer l’entendre parler d’être contre l’autorisation de certains de lancer des sortilèges impardonnables. Je ne pus pas m’empêcher d’hausser les épaules lui offrant une moue triste et blasée.
- De toute manière, ça ne sert à rien ce conseil parce que certains Mangemorts le font sans autorisation.
Je n’aimais pas non plus que les Mangemorts tout comme l’Augurey prenaient de plus en plus de place dans la politique sorcière. Le monde allait devenir intolérant et irrespectueux de la vie à force. D’un regard sévère, j’ignorais Eirian qui stipulait l’Imperium moins dur par rapport au deux autres. Possible. Sans sourire et déterminée, je refusais pourtant ce fait. Si une personne voulait envoyer valser une autre dans la rivière se noyer, l’autre le ferait sous l’influence de l’Imperium. Ce sortilège était autant impardonnable que les deux autres juste plus inexpugnable et même malsain. Raphi disait de ne plus se souvenir de rien que par une vidéo trouvée au mois de décembre. Je manquais de respirer me rendant compte qu’il le savait lors de son anniversaire. Pourtant, il avait gardé son sourire, sa joie de vivre. Je n’en avais rien su. Je sentis une boule dans ma gorge mes mains laissant la glace sur la table incapable d’y toucher plus encore. Je me sentais coupable. Coupable de ne pas avoir pu agir. Je ne le savais pas, mais … J’aurais tellement voulut être là pour lui. Pour le soutenir comme je le pouvais. Il ne s’en rappelait plus à cause de l’alcool … Ou non ? À cause de l’alcool ? Mais non ! Jamais, je ne l’avais vu boire. Il n’était comme ça. Pas lui !
- Tu n’es pas un buveur d’alcool peu importe quoi Raphi … Je ne t’imagine tellement pas boire à en devenir totalement ivre … Voyons.
D’une voix douce, mais tremblante je tentais de le rassurer caressant son dos de la main gauche. Je baissais les yeux, car le pire venait. Je me mordillais la lèvre alors que les mots de Raphaël m’amenant à penser à lui … Cet homme … Cette douleur qu’il me donnait … Je savais qu’il était un Mangemort … J’étais dans une sorte de transe mu entre ma propre douleur et celle de Raphi face à son propre bourreau qu’il crut avoir voulu des informations sur le Blood Circle. C’était horrible de l’entendre dire crier, hurler sa douleur par l’enregistrement face à cet homme. Un Mangemort ? Le même ? Étais-ce le même ? J’avais peur alors que les larmes commençaient à couler rondement le long de mes joues. J’hoquetais un peu et cela bien piètrement. Je ne pus pas m’empêcher de me ruer sur lui pour l’enlacer de mes bras, pour me lover contre lui sentant son odeur, m’enivrant de sa force. Peut-être personne ne la voyait ni lui, mais moi si. J’avais besoin je de lui, je voulais être près de lui maintenant alors que mes larmes coulaient.
- Mais pourquoi t’as-il torturé ? Tu ne connaissais rien sur nous à l’époque. C’est injuste !
Lâchais-je frustrée par cet homme inconnu, le visage caché dans l’épaule de mon amour. Je ne répondis rien à ses dires sur les Mangemorts, car il n’y en avait rien à redire. J’étais trop en colère pour penser l’inverse maintenant de toute manière. Je les détestais. Tous ! Je ne me rendais même pas compte de l’évidence même : l’alliance avec les Mangemorts n’était pas en juillet 2019.
En même temps, Eirian prônait la rationalité amenant la confiance de Raphaël en nous pour nous avoir dit cela. J’hochais la tête, toujours posée doucement sur son épaule, ma main gauche lui caressant la main. Eirian avait aussi raison sur le choix revenant à Raphi s’il souhaitait nous faire entendre l’enregistrement. Je ne savais pas si je voulais l’entendre de toute manière. Et si la voix serait la même que celle de Waddesdon Manor ? Est-ce que ce Mangemort s’était calmé depuis l’alliance ?
Mais alors, on voulait en savoir plus. Comme toujours. Raphi laissait entendre : l’autre personne ? J’hochais ensuite négativement de la tête face à la vérité sortant doucement de la bouche d’Eirian. Non, évidemment. Je n’oserais jamais parler de se faire endoloriser à une personne que j’appréciais : à un ami.
Oui, Raphi aurait alors sûrement compris. Et c’était ce qui me faisait, étrangement, le plus peur. Si ce n’était pas Eirian …
- Je ne veux pas en parler pas après ce que tu as raconté Raphi lâchais-je tout en le vrillant d’un regard implorant et d’une douleur dans la gorge. Ça fait longtemps. Ça fait tellement longtemps que je ne fais plus de cauchemars maintenant de toute manière … En fait, je me suis rendu compte ne plus faire de cauchemars quand je t’ai rencontré. Je ne sais pas. En septembre, je me suis rendu compte ne plus faire de cauchemars et je me suis rendu compte que c’était grâce à toi. J’avais tellement eu mal. Je m’en rappelle encore, mais grâce à toi, grâce à ton optimisme, grâce à ta gentillesse et même à tes blagues nulles lâchais-je alors un petit sourire taquin et … Enfin, grâce à toi je n’ai plus eu peur. Et maintenant, je veux devenir plus forte !
Je me surpris moi-même à me redresser brusquement, un regard déterminé au visage. Lentement, j’approchais mon front du sien jusqu’à le sentir. Je me sentais autant effrayé et déboussolée que bien. C’était étrange de se sentir triste et heureuse à la fois. Je savais qu’ensemble, on vaincrait tout. Je me tournais vers Eirian et lui sourit chaleureusement. Puis, je chuchotais si bas comme si de le dire pouvait me le refaire ressentir à nouveau.
- J’ai été endolorisée … Je pensais vraiment mourir tellement que ça faisait mal. Il ne voulait pas s’arrêter. Je me mordillais la lèvre inférieure. Je ne sais même qui c’est. Je ne sais pas qui il est. Je ne l’ai jamais vu dans le noir. Il n’avait pas de masque, mais je n’ai rien vu. Je ne sais pas haussais-je les épaules désespérée ne sachant trop que dire. Toutefois, je sais qu’ensemble, on va tout vaincre. Non ?
Je leur souris et, subitement complètement exténuée, je posais à nouveau la tête sur l’épaule de Raphaël fermant les yeux. Je tremblais, je frissonnais, mais je me sentais bien aussi.
We’re a phoenix rising from the ashes fighting. Our courage climbing. We’ll never, never surrender. This is our battle. Won’t stay in the shadows now. Living for tomorrow. We’ll never, never surrender - Liv Ash, Never Surrender
(c) 0tsana
Spoiler:
Raphaël Millet
INRP
Métier : Livreur dans un fast food
Messages : 9706
Gallions : 951
Date d'inscription : 26/07/2019
IRL
Lumos Je rp en : 0066ff / Anglais - #00ffff / Français Mon allégeance : La paix
Lun 15 Mar - 22:55
RIEN SUR TERRE NE NOUS VAINCRA
«Y’a pas de blagues nulles, juste un mauvais public.»
Raphaël eut le droit à une nouvelle remarque moralisatrice de la part d’Eirian, qui visiblement, n’était pas très enclin à retrouver son second degré. Raphaël compris qu’il avait blessé son ami avec sa remarque. C’est justement parce que la situation prenait des tournures bien trop sérieuses qu’il fallait détendre l’atmosphère ; surtout que le pire n’était pas encore arrivé. Le sorcier ajouta que c’était justement son rôle en tant qu’ami, d’être chiant jusqu’au bout dans ce genre de moment, pour pouvoir le ramener vers le droit chemin, tout en concluant qu’il n’avait pas compris que c’était une blague.
«C’est pas grave… C’était juste maladroit vu l'ambiance générale. Je pense que t’as raison, je ne peux plus tout garder pour moi, même si je suis d’avis qu’il y aura toujours des choses qu’on ne peut pas raconter pour diverses raisons. Du moins, pas sans un certain contexte.»
Lorsqu’ils parlèrent de ce que Raph accomplissait pour aider les sorciers, et notamment de sa discussion avec Elyssa vis-à-vis des nés-moldus, Raphaël lui demanda s'il lui avait raconté comment ça s'était passé.
«Ah non… En fait, je crois que je devais être à cran après notre discussion. C’était quelques jours après notre séance de ciné pour voir Dragon. Donc quand j’ai abordé le cas des nés-moldus et qu’elle m’a assuré que c’était déjà quelque chose dont ils s’occupaient, je ne l’ai pas crue. Après ça va, elle a été plutôt diplomate et j’ai rapidement compris qu’elle me racontait pas de conneries. Mais disons que… Voilà quoi… »
Les choses sérieuses commencent lorsque Nymphéa débarqua avec les glaces. Si la conservation est un peu légère au début, elle s’alourdit très rapidement lorsque la sorcière déclara vouloir devenir plus forte. Raphaël fit part de ses propres expériences, et plus particulièrement de ses entraînements pour résister à l'Imperium. La jeune femme remarqua que Eirian était un peu pâlichon. Raph mit ça sur le compte du chaud et froid mais leur ami s’empressa de justifier son état par le stress des exams et le fait qu’il n’avait pas trop l’occasion de sortir. Lorsque le moldu suggéra au sorcier de se découvrir un peu plus et, surtout, de prendre un peu plus l’air, il se pris en coup de coude dans les côtes de la part de Nymphéa. Il répondit en riant à la remarque de cette dernière.
«Hey ! J’dis ça pour lui !»
Le français expliqua finalement à ses amis comment il en était venu à s’entraîner à l’Imperium. En fait, c’était tout un tas de choses qui l’avaient mené à faire ce choix, et pas seulement le fait d’avoir découvert qu’il en avait lui-même été victime ; bien que ça soit le fait majeur. Lorsque Eirian affirma que contrairement aux deux autres impardonnables, il n’y a pas besoin d’être un expert en Magie Noire pour maîtriser l’Imperium. Raph confirma.
«Il semblerait, oui. Les sorcières avec qui je m’entraîne ne maîtrise pas trop ce domaine là, mais elles ont très rapidement compris comment ça marchait. Encore une fois, c’est fait en toute connaissance de cause, et cet entraînement est validé et approuvé par le conseil. En tout cas, on comprend très rapidement pourquoi ce sort est interdit. C’est terrifiant de constater ce qu’on peut vous forcer à faire. »
Le moldu continua d’expliquer ses motivations. Il fallait être un idiot pour penser que les mangemorts ne chercheraient pas à abuser des privilèges qu’ils pouvaient avoir. Après, Raphaël ignorait tout de comment les baguettes allaient être vérifiées et comment étaient réprimandés les sorciers ayant abusé de leur permis. Nymphéa appuya alors ses craintes vis-à-vis des mangemorts.
«Je saurais pas te dire si ça sert à rien ou si au contraire ça sert à quelque chose. Les mangemorts ont largement à y gagner c’est certain. Mais peut-être que c’est un choix de Potter que d’accepter cette Entente, de telle sorte de pouvoir réguler plus facilement l’influence des mangemorts, plutôt que de les combattre en même temps que le Blood Circle. Je veux dire… Lui mieux que quiconque est censé savoir qui ils sont. Je peux pas croire qu’il accepte ça de manière irréfléchie.» En tout cas, il espérait que l’Ordre avait une stratégie définie derrière ça…
Lorsqu’il évoqua son séjour en cellule de dégrisement, Nymphéa le coupa avant qu’il n’ait le temps de se justifier. Il leva les yeux au ciel. Effectivement, il n’était pas réputé pour boire. Parfois un peu, pour répondre à la pression sociale, mais depuis cet évènement, l’alcool c’est non, ou alors très modérément. Avant ça, ça pouvait lui arriver de boire, mais sa petite amie avait raison : il n’était pas du tout un grand buveur d’alcool. Elle lui caressa tendrement le dos de la main et Raphaël s’empara de la main de la sorcière pour la serrer.
Le moldu expliqua ne rien se rappeler de cette soirée mais avoir découvert par hasard un enregistrement daté de ce jour-là. Après l’écoute de son enregistrement audio, il avait supposé qu’il avait été torturé et… manipulé. L’homme semblait vouloir des informations sur le Blood Circle. Raphaël remarqua quelques larmes couler le long des joues de Nymphéa et il préféra ne pas relever pour ne pas l’afficher. Lorsqu’elle vint se blottir contre lui, il lui laissa une place entre ses bras.
«T’en fais pas, tout est bien qui finit bien… Ne t’inquiète pas.»
Elle ne comprenait pas pourquoi on s’en était pris à Raphaël, il ne savait rien à l’époque.
«Bah ouais. Tout ce que je savais, c’était ce que les journaux moldus racontaient. Donc tout ce que j’ai pu donner c’était le nom des époux Kane. Je ne savais même pas qu’ils avaient des enfants. D’ailleurs quand j’ai connu Robin, je ne savais même pas que c’était le fils de Georges Kane, je savais juste qu’il était avocat. »
Le français expliqua finalement qu’il n’en avait pas trop parlé parce qu’il ne voulait pas compromettre l’Alliance sorcière. Après qu’il ait conclu, Eirian se désola de ce qu’il lui était arrivé. Il demanda même s’il y avait quelque chose à faire pour l’aider.
«Je sais pas trop. En vrai ça va. Je n’ai aucun souvenir de ce qu’il s’est passé. Et… Quand je l’ai appris, des mois s’étaient écoulés. J’avais du mal à me projeter dans le truc. Je vous demande juste de ne pas en parler. Il n’y a pas de raisons que ça s’ébruite. »
Eirian s'interrogea ensuite sur l’homme qui s’en était pris au moldu. Est-ce qu’on l’entendait sur l’enregistrement ? Est-ce qu’il était possible de l’identifier ? Le sorcier, d’habitude plutôt calme et réservé, semblait perdre patience. Il compara les mangemorts et le Blood Circle, affirmant que c’était la même vermine et que leur place étaient derrière les barreaux, pas à la tête d’un quelconque gouvernement.
«Non, on ne l’entend pas. On entend bien de temps temps qu’il y a une autre personne, mais impossible de comprendre ce qu’elle dit, elle parle à voix basse. Y’a bien un moment où on m’entend l’interpeler oralement. Mais allez savoir si c’est son nom ou un pseudonyme ? C’est pas vraiment important de savoir qui a fait ça. Ce serait gaspiller trop de temps et de ressources pour ne rien trouver de concret. »
Raphaël s’en fichait, il avait d’autres préoccupations que de se demander qui lui avait fait du mal dix mois plus tôt. Il devait aller de l’avant, et continuer ses projets. Cependant, il gardait à l’esprit que si sa mémoire n’avait pas été altérée, cette expérience aurait pu le conduire droit dans les rangs du Blood Circle. Peut-être que c’était avec Artémis qu’il sortirait. Que Nymphéa serait portée disparue, qu’il serait toujours ami avec Samuel, que sa chaîne diffuserait des messages de propagande du Blood Circle et qu'il serait ami avec Robin et d’autres membres du Blood Circle. Mais les événements ont pris une autre tournure et il en était bien content. Il avait pu voir le vrai visage du Blood Circle, mais surtout des sorciers. Il savait qu’ils ne méritaient pas cette chasse aux sorcières, malgré les erreurs de certains hors-la-loi.
«Mais je suis d’accord sur un truc, même si vous ne l’avez pas évoqué. Avec un tel comportement, ce sont des rabatteurs pour le Blood Circle. Des moldus qui ont rejoint leur rang parce qu’ils ont été victimes, eux ou des proches, des mangemorts, il doit y en avoir. Et plus d’un. Sans compter que les médias moldus se donnent à cœur joie de relayer tout ça.» Et je sais de quoi j’parle, c’est la base de mon boulot… Sauf que j’ai moins d’influence que le Cercle…
Raphaël allait enchaîner sur l’Histoire d’Ashley, mais les paroles de Nymphéa lui revinrent. Comment ça, lui aussi ? Après avoir relevé oralement les propos de sa petite amie, il questionna la sorcière. Elle avait été victime elle aussi ? Eirian partageait les mêmes doutes. Dans un premier temps, elle prétendait ne pas vouloir en parler. Raphaël n’insista pas, il était bien placé pour comprendre. Il lui caressa tendrement le dos pour la rassurer, l’encourager à lui parler si elle le voulait, ou la conforter en lui faisant comprendre que ce n’était pas grave qu’elle ne se sente pas prête à en parler. Elle pouvait prendre ce geste comme elle le voulait. Il détourna cependant le regard quand elle confia que désormais,elle allait mieux, qu’elle ne faisait plus de cauchemars, grâce à Lui. Il ne pouvait pas calmer le feu qui chauffait ses joues et il ne voulait certainement pas croiser le regard d’Eirian dans un moment comme ça. Il pouvait déjà imaginer son regard moralisateur"Tu vois, elle tiens à toi, sois à la hauteur de ses attentes, arrête d'être un gros con." Elle évoqua les blagues nulles de Raph.
«Y’a pas de blagues nulles, juste un mauvais public.»
Cela dit, elle ne révélait toujours pas ce qui lui était arrivé. Elle finit par avouer à voix basse qu’elle avait subi le sortilège du Doloris, que quand elle l’avait subi, elle avait eu l’impression d’agoniser tellement la douleur était intense. Elle ne savait pas qui c’était, il faisait noir et même s’il n’avait pas de masque, elle ne l’avait pas vu. Elle ajouta finalement une petite note optimiste : qu’ensemble, ils pouvaient tout vaincre. Elle posa sa tête sur l’épaule de Raphaël et ferma les yeux. Pour retenir des larmes ? Pour pleurer ? Il devait faire quoi ? Qu’est ce qu’il pouvait dire ? Il se contenta de lui caresser tendrement les épaules avant d’ajouter.
«Euh… Oui. On est invincibles. Enfin, dans le doute on va faire gaffe hein ?» Il aborda le sujet du mangemort. «Je comprends pas… Pourquoi s'en prendre à toi ? T’es une sorcière, tu es comme eux, ça n’a aucun sens ! C’est parce que tu fréquentes un moldu ? Ma mission de décembre, c’était avec Tobias, le frère mangemort d’Amber, il ne veut pas que je dise que je suis ami avec sa sœur, que ça risquait de la mettre en danger.»
Il comprit rapidement que ça ne servait à rien de la bombarder de questions et que ça ne risquait que de lui rappeler son traumatisme. Chaque chose en son temps.
«Désolé… Je ne veux pas te mettre la pression, c’est juste que je veux comprendre ce qui se passe dans la tête de ces cinglés. Je peux comprendre que le mec qui s’en est pris à moi l’ai fait. Ce William, si c’est vraiment son prénom. Mais pourquoi s’en prendre aux leurs ? Vous n’êtes pas déjà assez persécutés ? Vous avez besoin de vous diviser ?»
Tant d’incohérence, ça le mettait hors de lui. Que les mangemorts détestent les moldus. Soit. Mais s’ils s’en prenaient aussi aux sorciers, c'était une autre affaire. Elle n’était même pas né-moldue, comme Eirian, ni Cracmol. Ce n’était pas non plus un Loup-Garou, une vampire ou il ne savait quelle créature hybride. Elle était sang-mêlé, certes, mais comme la majorité des sorciers. Les mangemorts ne pouvaient tout de même pas tuer plus de la moitié de la population sorcière.
«Si tu veux mon avis, t’es tombée sur le plus gros con des mangemorts, même pas foutu de faire la différence entre une sorcière et un abruti du Blood Circle.»
Une chose était sûre, c'était que l'heure n'était plus à manger tranquillement des glaces.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5416
Gallions : 8743
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Jeu 18 Mar - 21:52
Rien sur Terre ne nous vaincra
« Le retour du gif ! et pardon pour la longueur j'espère que ce n'est pas trop confus »
Tu as mal pris la remarque de Raphaël – et pas saisi qu’il s’agissait certainement d’une plaisanterie. Tu réagis beaucoup trop vivement ces derniers temps, les nerfs à vif, et trop de choses ressemblent à des agressions sans en être. Faire la part des choses devient de plus en plus difficile – et vu le contexte du début de la discussion et la mauvaise foi dont ton ami a fait preuve, tu n’as pas réfléchi. Évidemment, tu es d’accord avec lui qu’on ne peut pas tout dire, que le contexte joue aussi, tu ne pousses pas l’hypocrisie jusqu’à le nier… mais pas pour ce qui les concerne tous les deux.
— Non, c’est moi. Je suis un peu à cran en ce moment. Et je crois que je voulais trop bien faire, mais c’est pas la peine de te répéter dix fois les mêmes choses… Je suis d’accord, vous n’avez pas à tout vous dire.
Il revient sur sa rencontre avec Elyssa Rosier, après votre séance de cinéma.
— Moi non plus, je ne l’aurais pas crue. Je veux dire… ils ne font rien depuis des années, et là, pile au moment où tu en parles, ils sont précisément en train d’y travailler ? C’est un peu gros. Mais c’est bien que ça ait débouché, ça aidera pas mal de familles, je pense.
Surtout dans le contexte actuel, si ça peut faire comprendre aux parents que c’est normal, qu’ils n’ont rien à redouter du monde magique… Enfin, qu’ils ne devraient rien avoir à craindre. Mais que ce soit côté moldu ou côté sorcier, tu es bien placé pour savoir que les nés-moldus ne sont pas franchement les bienvenus, du moins aux yeux d’une partie de la population.
Nymphéa ne tarde pas à vous rejoindre avec les glaces. Tu n’as que le temps de prendre quelques bouchées avant que la conversation devienne sérieuse – et aborde des sujets auxquels tu ne t’attendais pas. La Poufsouffle remarque rapidement ton changement d’attitude et tu t’efforces de la rassurer. Tu n’es pas sûr d’y parvenir entièrement. Sa réaction lorsque tu retires ta main ne t’échappe pas – un instant, tu penses à t’excuser, mais ça ne ferait qu’attirer l’attention sur ton geste et tu préfères éviter les questions autant que possible. Ce n’est pas contre elle, c’est juste que… tu ne supportes plus le moindre contact, même les poignées de main deviennent compliquées. Raphaël te taquine et Nymphéa lui envoie un coup de coude dans le ventre. Tu lui souris, complice, devant son aide. Elle te dit de ne pas l’écouter, tu secoues la tête.
— Oh, je sais à quoi m’en tenir avec lui !
Mais très vite, la conversation revient aux entraînements de Raphaël. Tu t’efforces de verrouiller au maximum tes ressentis, de prendre de la distance par rapport à la conversation, d’y participer de manière détachée, mais cela ne suffit pas. Ses mots t’ébranlent profondément, remuent toute cette fange que tu essaies de garder enfouie en toi. Il évoque la facilité avec laquelle les sorcières qui l’entraînent ont maîtrisé le sortilège. Tu connais la théorie, tu y as jeté un œil même si tu ne l’as jamais lancé, pour connaître les armes de tes adversaires. Tu hoches la tête. Ces trois sortilèges sont terribles chacun à leur façon, mais celui-ci, cette possibilité de prendre le contrôle total de l’esprit de quelqu’un, de lui faire faire absolument n’importe quoi sans qu’il puisse résister, de le transformer en marionnette… cela te renvoie à cette vulnérabilité, cette impuissance que tu hais. Nymphéa souligne que les mangemorts n’en ont rien à faire des autorisations d’utiliser ou non les Impardonnables, ils le font déjà bien assez. Tu ne peux qu’approuver. Le choix de Potter… évidemment, tu n’appartiens pas aux hautes sphères, tu ne sais pas sur quels motifs ces décisions sont prises. Mais quand tu vois les actions des mangemorts, tu comprends de moins en moins la raison d’être de l’Alliance. Les serviteurs de l’Augurey en profitent pour s’acheter une réputation, continuent leurs crimes sans être inquiétés et, une fois la guerre finie, mettront à profit l’aide qu’ils ont apportée pour prendre un poids politique encore plus important. Est-ce que l’Ordre en a conscience ? Mais est-ce qu’il peut se permettre de se mettre les Mangemorts à dos alors que le Blood Circle ne cesse de gagner en importance ? Néanmoins, avez-vous vraiment besoin de bourreaux et d’assassins à vos côtés ?
— Je ne sais pas… Enfin, j’espère qu’il sait ce qu’il fait, on ne peut pas ouvrir deux fronts, contre eux et contre le Blood Circle, mais ça leur offre une magnifique tribune et ils s’en servent autant que possible. L’Ordre fait des efforts pour que ça se passe bien, mais je n’ai pas l’impression qu’ils en fassent autant…
Il n’y a qu’à voir Towsen et l’autre qui voulait s’en prendre à un né-moldu. Et ce n’est que ton petit cas personnel, tu doutes d’être le seul à avoir eu des ennuis avec eux. La preuve avec Raphaël qui déroule son récit glaçant de la torture qu’il a subie et dont il ne garde aucun souvenir. Nymphéa se rapproche de lui pour le réconforter, tu te focalises sur son récit, et rien d’autre, tu t’efforces de ne pas penser au reste, mais les images sont plus fortes que toi, l’ont toujours été. Elle souligne qu’à l’époque Raphaël ne connaissait rien des sorciers. Et ça aussi, c’est encore une probable conséquence des actes des Mangemorts, comment croient-ils calmer les choses en s’attaquant impunément à des moldus, en les torturant ? C’est les pousser à se jeter directement dans les bras du Blood Circle qui se fera un plaisir de les armer et de hurler à quel point les sorciers sont des monstres ! Certains le sont, évidemment. Comme le sont certains moldus, certains membres du cercle. Ça t’enrage de les voir agir ainsi, mettre en péril tout ce que l’Ordre essaie de construire… pour satisfaire leurs pulsions malsaines, leur idéologie pourrie. Raphaël appuie sur son ignorance de l’époque. Quand j’ai connu Robin… Heureusement que tu as abandonné ta glace, tu aurais pu en lâcher ta cuillère. Jusqu’où cette conversation va-t-elle vous emmener ?
— Tu connais Robin Kane ?
Comment est-ce que c’est possible ? À moins qu’il ait eu besoin d’un avocat à un moment et que ce soit tombé sur ton cousin. Quoi qu’il en soit, tu ne t’attendais pas non plus à entendre ce nom au milieu de cette discussion. Une fois Raphaël parvenu au bout, tu demandes ce que vous pouvez faire pour l’aider. Tu le scrutes tandis qu’il te répond, à la recherche du mensonge dans ses mots. Il a l’air sincère quand il dit aller bien – et de fait tu n’as rien remarqué de particulier ces derniers mois, et Raphaël te semble beaucoup moins enclin à la dissimulation que toi. Tu comprends sans mal le choc que ça doit être de prendre conscience de ça des mois après. Tant mieux s’il n’en a pas gardé de séquelles.
— Je ne dirai rien.
Pourtant, tu as du mal à rester en place. Blood Circle et Mangemorts, deux faces de la même pièce. Raphaël n’a aucun moyen d’identifier son agresseur. Ne cherche pas à le savoir non plus. À sa place, ça te rendrait fou de ne pas savoir ce qu’on t’a fait exactement. Mais tu peux comprendre qu’il n’ait pas envie de remuer tout ça. Même si ça implique que les mangemorts s’en sortent une fois de plus. Mais tu n’as pas agi différemment non plus. Que ce soit il y a trois ans ou cette année. Towsen est à part parce qu’il te tient sous sa coupe en connaissant tes secrets, cependant, tu aurais pu parler pour l’autre… Trop compliqué à justifier avec l’implication de Garnet. Et avec le fait qu’il est porté disparu pour le moment, tu doutes qu’avouer qu’il s’en est pris à toi peu avant sa disparition soit une bonne idée. Mais tu le prends plus mal pour Raphaël que pour toi. Tu soupires.
— Je comprends, c’est compliqué… mais c’est rageant de savoir qu’il ne paiera pas pour ce qu’il t’a fait.
Tu admires cependant sa capacité à aller de l’avant, à continuer ses projets, à tout faire pour œuvrer à la bonne entente entre sorciers et moldus malgré ce qu’il a traversé. À avancer. Il souligne que cela peut pousser les moldus directement dans les bras du Blood Circle.
— Oui, ils travaillent contre les sorciers en faisant ça. Ce ne sont pas des accidents, des erreurs, des cas isolés… C’est facile pour le Blood Circle ensuite de monter sa propagande contre nous, ça jette encore plus d’huile sur le feu.
Ton ressentiment te surprend toi-même, mais ça devient insupportable de les voir saboter les efforts de l’Ordre en toute impunité. Tu te sens coincé, à ne rien pouvoir dire. Enfin, Towsen, c’est sûr, mais l’autre… Peut-être que tu pourrais leur en parler à eux ? Tu n’as rien dit, comme pour le reste. Peut-être que ce ne serait pas plus mal que des gens sachent ? Au moins pour que Raphaël ait la confirmation qu’il n’est pas un cas isolé, que les mangemorts sont vraiment tous à éviter. Pour l’instant, tu n’en as pas vu un qui rattrape l’autre.
Nymphéa se lance à son tour. Elle évoque surtout des cauchemars, des cauchemars qui ont disparu avec l’arrivée de Raphaël dans sa vie. C’est une bonne chose qu’elle ait pu s’en débarrasser, et tu l’envies un peu, toi qui luttes contre eux toutes les nuits. Mais ça signifie aussi qu’elle a traversé quelque chose de traumatisant. Raphaël lui caresse le dos, tu remarques la rougeur de ses joues, et tu t’empresses de détourner les yeux, fixes ta glace en train de fondre, un peu mal à l’aise. Tu crains toujours de les déranger.
Cependant, Nymphéa se tourne vers toi, te souries, et tu lui rends un sourire encourageant. Les mots ne tardent pas à venir. Doloris. La douleur derrière les mots. Pour le coup, tu ne comprends pas. Elle est sang-mêlée pour ce que tu en sais. Alors quoi, ça non plus ça ne leur va pas ? Son sang est trop dilué pour eux ? Les insulter dans ta tête ne changera rien, mais ça soulage. Un peu. Tu n’es pas certain de partager son optimisme, la situation te paraît tellement écrasante. L’Ordre ne veut peut-être pas ouvrir de deuxième front, mais il est déjà là. Vous êtes trois, moldu, né-moldu et sang-mêlée, et tous les trois vous l’avez vécu. Combien d’autres encore ? Tu ne sais pas quoi dire. Raphaël la réconforte. Lui non plus ne comprend pas. Oui, la relation de Nymphéa avec lui pourrait être mal prise, mais… Il connaît Towsen aussi ?! Il est protecteur avec sa sœur, oui, à l’époque, tu avais plus ou moins tu tes liens avec elle pour ne pas lui attirer d’ennuis. Tu ne peux t’empêcher de te demander si cette mission s’est bien passée. Est-ce qu’il y a vraiment quelque chose à comprendre dans leur attitude ? À part une division perverse des gens en fonction de leurs origines ? Le nom de William retient ton attention. Vrai prénom ou pseudonyme… parmi les mangemorts, le seul que tu connaisses, c’est Ombrage, le membre du conseil, que tu as déjà croisé deux fois et qui ne t’inspire aucune confiance. Tu le crois largement capable de s’en prendre aux moldus. Mais ça peut aussi être un autre que tu ne connais pas, ou quelqu’un qui a sciemment utilisé ce prénom pour détourner l’attention… Comment savoir ?
— Il y en a qui pensent que seuls les sangs-purs sont de vrais sorciers, pour qui les sang-mêlés sont à peine tolérables, alors les nés-moldus et les moldus… Ce ne sont pas les mangemorts les plus nombreux mais ils existent. Et je pense que ce mangemort savait très bien ce qu’il faisait. Puis il y a aussi le fait que des sorciers soutiennent les moldus, les membres de l’Ordre notamment, du coup, on ne vaut pas mieux que des moldus pour eux…
Tu adresses un regard d’excuses à Raphaël.
— C’est comme le Blood Circle, qui arrête et emprisonne les moldus qui viennent en aide aux sorciers. Ils fonctionnent de la même manière… et ils ruinent tout ce qui pourrait aller dans le sens de la paix. C’est à cause d’eux qu’on en est là maintenant. Blood Circle et Mangemorts, c’est exactement la même chose, la même haine de l’autre.
Un sourire désabusé te vient, tandis que tu hésites. Est-ce que c’est vraiment le moment d’en parler ? Est-ce que ce ne serait pas mieux d’attendre ? Ils sont là pour parler d’eux, tu n’as pas à la ramener, à te faire plaindre. D’autant que tu ne t’es pas fait torturer comme eux, tu as eu de la chance à chaque fois. Mais ça expliquerait mieux tes positions, tes réactions depuis le début de cette discussion. Et ça rééquilibre un peu la balance à côté de tous les mensonges que tu leur sers en permanence. Ils ont choisi de se confier tous les deux sur des choses douloureuses, tu leur dois au moins un peu de vérité. C’est bancal, tordu, comme raisonnement, et tu sais bien que ça ne compense en rien le reste, mais c’est déjà… quelque chose. De toute façon, tu ne pourras jamais tout leur révéler.
— La seule différence, c’est que les uns ont des baguettes et les autres des armes à feu et des couteaux. J’ai… expérimenté les deux.
Tu gardes les bras croisés, en appui sur la table. Plus que ce que tu as traversé, c’est d’en parler qui est difficile. Tu as une alarme rouge dans la tête qui te hurle de t’en tenir là, de ne rien lâcher, que le secret est plus simple. Pas cette fois.
— J’ai eu beaucoup de chance, je n’ai pas souffert comme vous, mais… En octobre, le Blood Circle a réussi à m’avoir avec d’autres étudiants. Heureusement, l’Ordre est intervenu rapidement, mais ils ont eu le temps de faire des prélèvements, sang, peau… pour leurs expériences. Et ils n’ont pas hésité à cogner ou à utiliser des tasers pour qu’on se tienne tranquilles. Pour eux, on ne valait pas mieux que des cobayes ou des saletés à exterminer.
C’est le plus simple, parce que c’est relativement connu, tes condisciples, une partie de l’Ordre savaient que tu y étais. Mais ça reste terriblement compliqué. Malgré toi, tu restes sur des tournures générales, le « on » est plus simple que le « je », ça t’implique moins. Au-delà des coups, de la douleur du choc électrique ou du prélèvement à vif sur ton bras, c’est surtout la panique du moment qu’il te reste, la conscience que tu étais perdu – la chance folle que ton père et ton frère n’aient pas été présents ce jour-là, ni joignables immédiatement, qu’il faille plusieurs heures pour les analyses ADN. Hors de question d’en parler évidemment.
— C’est un peu le point de vue des mangemorts sur les… sang-de-bourbe. En avril, l’un d’eux m’a mis la main dessus. Lui aussi s’y connaissait en doloris. Et il était plutôt décidé à me faire comprendre que ma vraie place était d’être son esclave. Il voulait… me marquer. Il a été arrogant, trop sûr que je ne réussirai pas à lui échapper, et j’en ai profité, je m’en suis sorti de justesse avant qu’il aille trop loin.
Tu as dit l’essentiel, et tu te sens vidé – ce n’est pourtant qu’une parcelle de vérité, mais c’est beaucoup pour toi.
— Mais voilà, c’est pour ça que j’ai du mal à croire à l’Alliance, et Merlin sait pourtant que j’ai envie que ça fonctionne. Autant je vois tous les efforts de l’Ordre pour que ça tienne, autant côté Mangemorts… j’ai l’impression qu’ils en profitent pour agir en toute impunité. Ça ne m’empêche pas de continuer à croire à ce qu’on fait, à vouloir la paix entre les moldus et les sorciers, mais c’est exaspérant de voir à quel point ils sabotent tout et on ne peut rien faire contre ça.
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
On the run, falling to the depths
Do you know what it's like when You wish you were someone else Who didn't need your help to get by ? Do you know what it's like To wanna surrender ?
Nymphéa E. Chang
INRP
Métier : Diplômée de l'université Poudlard et assistante d'un journaliste au journal Le Chicaneur (pas de quoi remplir le porte-monnaie rapidement quoi)
Messages : 2345
Gallions : 1913
Date d'inscription : 03/05/2019
IRL
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Dim 18 Avr - 21:31
Rien sur Terre ne nous vaincra
Je me sentais mieux avec la douce caresse de la main de Raphaël dans mon dos. Je me sentais mieux maintenant à avoir dit tout le ressentiment que j’avais sur le cœur depuis … Si longtemps. Je me souvenais encore de cette journée de tournage avec Amber et Raphaël l’été passé. J’avais passé une très mauvaise nuit, mais ayant arboré un sourire joyeux et chaleureux quand même, car j’avais voulu faire ce tournage. C’était seulement peu après que mes cauchemars avaient cessé. Cette nuit-là, je n’en avais même pas fait. Trop exténuée, trop excitée aussi du projet de Raphaël. Nos pointes de pizza terminées au restaurant que j’avais déjà hâte de le revoir.
Précédemment, Raphi caressait aussi ma main alors qu’on évoquait le sortilège de l’Imperium, les autorisations aux Mangemorts et l’entraînement que mon copain avait omis de me parler jusqu’à inclure le jugement de Harry Potter lui-même. Je n’avais donc pas pu renchérir sur le fait qu’il s’était entraîné avec d’autres « filles » ou femmes probablement 100 fois plus belles, sexy et surtout compétentes en magie que moi. Non, je n’avais pas été jalouse. Pfft, non mais ! Le jugement de Harry Potter et tant d’autres choses encore tournicotaient donc sans cesse dans ma tête m’en faisant oublier les mots rassurant de Raphi sur le fait de la lointaine torture maintenant. Donc non, jouant mollement avec mes lèvres, je n’avais pas su si je voulais entendre l’enregistrement.
- Et si on contactait la mili …
D’un murmure, je m’étais aussitôt arrêté, Raphaël ayant stipulé que le son de l’enregistrement n’était pas très bon. Puis, il avait raison de ne pas continuer sur l’enregistrement. J’avais, ainsi, hoché lentement la tête. Je n’avais pas trop compris ce que le frère d’Amber, inconnu à mes yeux, faisait ici et je fronçais les sourcils à Eirian semblant, tout comme Raphi me l’avait dit de mois auparavant, connaître Robin Kane. – C’est à croire que ce type connaissait toute la ville – Mes amis évoquaient alors des victimes des Sorciers qui travaillaient pour le Blood Circle.
Et si je mettais ma propre propagande avec mon blogue ou mieux avec ce journal que j’aimerais tant créer ? Je mettrais des mots d’union et de paix à l’inverse de la violence et la division déversée par ces gens. Je n’avais même pas été capable d’émettre le moindre mot … Encore une fois. J’avais peur. Peur d’entrer sur un terrain dangereux, à jouer dans la cour des grands biens plus doués que moi.
Alors, cela me tournait définitivement en tête tellement que ma glace au chocolat se mettait à fondre maintenant. Raphi m’avait fait un peu rire avec ses blagues nulles stipulant un mauvais public et donc, toujours appuyée contre lui, j’avais repris la cuiller dans ma main droite.
C’était à ce moment que je frissonnais un peu, car Raphaël et Eirian voulaient vraiment comprendre en tentant d’expliquer eux-mêmes ce qui se passait dans la tête de certains Mangemorts. Ils parlaient de ma torture un an auparavant, Raphi se demandant pourquoi me torturer et traitant même mon bourreau de « plus gros con » et Eirian allant jusqu’à évoquer l’horreur de l’impureté du sang déplaisait pour certains. Eirian allait aussi farouchement comparer le Blood Circle aux Mangemorts. J’haussais machinalement les épaules aux dires de Eirian tout en me redressant sur ma chaise – ok, j’allais bientôt me péter la gueule entre les deux chaises si je continuais comme ça. -
- Je ne sais pas trop. Si des Moldus aident les Sorciers, comme Raphi tu le fais avec nous et que leur but est d’éliminer tous les Sorciers, c’est un peu contradictoire … Mais bon, c’est sûr qu’il y a du racisme entre Moldus aussi. Puis, il y en a toujours eu. Vous n’avez qu’à me regarder pour savoir que certains n’apprécient pas trop mon visage et je ne parle même pas de mon sang sorcier.
Je m’étais tourné vers Raphi un moment avant de ramener mon regard sur Eirian. Il m’avait fait un peu peur à parler aussi farouchement évoquant les armes différentes des Mangemorts et du Blood Circle étant, en bout de ligne, du pareil au même. En fait, je compris assez rapidement lorsqu’il laissa entendre l’ancienne université et son propre passage en ces lieux sombres …
- Tu y étais ? Raphi et moi, on était dans ceux qui sont venus vous sauver ! Mais on ne t’as pas vu !
Sur le qui-vive, je me tenais sur le bout de la chaise peinée de ne pas avoir vu Eirian. En même temps, cela avait été une horrible expérience et une autre raison pour laquelle je voulais devenir plus forte. J’en retenais ma respiration stupéfaite à ce qu’un Mangemort avaient récemment torturé Eirian. Je devais avoir les yeux gros comme des billes, l’incompréhension régnant dans ceux-ci. Mais et l’Alliance ?
Alors qu’Eirian exposait justement l’Alliance défaillante entre les Mangemorts et l’Ordre du Phénix pour contrer le Blood Circle, je ne savais pas quoi dire. Je ne savais plus quoi dire. À bien y penser, on avait tous les trois, été torturés par un Mangemort. Quoique, Raphaël et moi ça s’était fait avant l’Alliance. Je parlais à voix basse, murmurant voir même marmonnant lesdits mots.
- Ça fait 1 an pour moi. L’Alliance n’existait pas encore à cette époque. En mai, le gouvernement avait évoqué la possibilité de faire une activité ensemble – Moldus et Sorciers je veux dire, - mais les Mangemorts nous ont sauté dessus … Mon cousin et moi, on a bien finit à Sainte-Mangouste. Lui, il n’a heureusement pas vécu l’endoloris …
Quelques secondes lasse, je laissais ensuite sortir ma frustration et le stress dans un énorme soupir. Je fermais ensuite les poings sur la table à nouveau déterminée.
- On ne va quand même pas laisser quelques Mangemorts nous pourrir la vie chuchotais-je en baissant la tête. Moi, en tout cas, je ne vais pas laisser ces gens nous diriger. Merlin, on devrait pouvoir le dire à monsieur Potter que certains s’amusent à brimer l’Alliance. Ce n’est pas comme ça que nous allons vaincre le Blood Circle …
Je m’arrêtais un moment pour reprendre mon souffle, car malgré le chuchotement je parlais quand même vite. Non, ce n’était pas cela que je voulais dire. Je posais mon regard sur Raphaël et lui souriant avec bonté.
- En fait, oui. Je crois que tu avais raison Raphi tout à l’heure. Je ne le voyais pas, mais maintenant je sais qu’on devrait rester sur le blogue et sur les vidéos arborant la paix et le respect entre tous. Les gens en ont assez de la guerre et la violence.
We’re a phoenix rising from the ashes fighting. Our courage climbing. We’ll never, never surrender. This is our battle. Won’t stay in the shadows now. Living for tomorrow. We’ll never, never surrender - Liv Ash, Never Surrender
(c) 0tsana
Spoiler:
Raphaël Millet
INRP
Métier : Livreur dans un fast food
Messages : 9706
Gallions : 951
Date d'inscription : 26/07/2019
IRL
Lumos Je rp en : 0066ff / Anglais - #00ffff / Français Mon allégeance : La paix
Lun 17 Mai - 3:00
RIEN SUR TERRE NE NOUS VAINCRA
«Bref en résumé… C'est la merde.»
L’arrivée de Nymphéa à la table mit fin à la conversation. Lorsqu’elle demanda aux garçons de quoi ils parlaient, Raph commença très sérieusement à dire qu’il avait simplement remercié Eirian d’avoir proposé la sortie, avant de partir sur des plaisanteries douteuses. Ils goûtèrent ensuite leur glace et le moldu était subjugué par la saveur de cette crème glacée. Ce n’était qu’une simple glace, et pourtant il n’en avait jamais mangé d’aussi bonne. Le goût était vraiment unique. Mais le plaisir fut de courte durée car Nymphéa avait quelque chose d’important à révéler. C’était l’une des choses qui l'avaient poussée à vouloir se surpasser et devenir plus forte. Le moldu confia alors que lui aussi avait subi des entraînements, notamment pour résister à l'Imperium.
Après un aparté sur le manque de Vitamine D d’Eirian, à cause de sa faible exposition au soleil, Raphaël vint à expliquer vaguement le contexte de ses entraînements à l’Imperium, car cela intriguait ses deux amis. Toni Santana et Soledad Velasquez étaient des femmes en qui il avait confiance, et tout était approuvé par le conseil. Il avait une Foi quasiment aveugle en les compétences et les connaissances de Soledad, qui lui avait apporté tellement de choses depuis qu’il était membre de l’Ordre. Il n’était bien sûr pas aussi proche d’elle qu’il l’était avec Leah, qui resterait sa plus grande confidente et Meilleure Amie, mais la voyante restait un appui solide au sein de l’Ordre. Et elle n'était pas la seule. Il avait fait de superbes rencontres au sein de l’Ordre. Il y avait Eirian, mais aussi les familles O’Malley et Chang. Cho était un peu autoritaire et Charles faisait un peu peur avec son excentricité mais c’était des gens biens. Il appréciait également Elyssa Rosier et Theo Greengrass, bien qu’il ait eu des différends avec eux au début de leur rencontre, mais en fin de compte, Elyssa et Raphaël étaient plutôt sur la même longueur d’onde tandis que Theo, bien qu’au début extrêmement réticent, s’était chargé de l’entraînement au combat du pauvre moldu. Et bien sûr, c’était grâce à l’Ordre, et du fait qu’ils étaient tous deux des rêveurs, que Raphaël et Nymphéa avaient pu se rapprocher. Il n’était pas seul. Il y avait des gens sur qui il pouvait compter, et il le savait. Mais le savoir et l’accepter n'étaient pas forcément la même chose. Certaines personnes étaient beaucoup trop proches de lui, et ce n’était pas évident pour lui de leur confier ses secrets. Il ne voulait pas les blesser. Il ne voulait pas les inquiéter. C’était pour cette raison qu’il avait gardé tant de choses pour lui, le silence était le prix de la tranquillité. Mais en agissant ainsi, il avait inquiété davantage ses proches, en s’emmurant dans son secret. Et désormais, il devait rendre des comptes.
Le moldu finit par expliquer les raisons de ses entraînements en évoquant le mystérieux enregistrement de décembre. Passer des hurlements de douleur, des supplications et des pleurnichements à la soumission la plus docile et totale, le tout sans en avoir le moindre souvenir. Raphaël ignorait s’il avait vraiment subi le sortilège de l’Imperium, mais ça semblait fort probable et c’est pour cela qu’il préférait s’en défendre. Nymphéa releva que c’était idiot de torturer Raph et de tenter de lui soutirer des informations à cette époque là, puisqu’il ne savait rien, affirmation que Raphaël appuya en évoquant le fait qu’il ignorait que Robin était le fils du premier ministre à cette époque, ce qui sembla surprendre Eirian qui lui demanda s’il connaissait Robin Kane.
«Ouais. On s’était croisé à un tournoi de jeux vidéo. Mario Kart pour être précis. Il avait tout du connard arrogant. Uniforme, bien habillé, bien coiffé. Il avait gagné sur un coup de chance. Je l’ai recroisé deux trois fois. Une fois à la soirée Karaoké de l’été dernier, une autre fois pour faire la revanche pour notre tournoi, et la dernière fois pour la fête du nouvel an organisée par la ville de Londres. Mon coloc voulait y aller. » Ou plutôt, il essayait de redonner son sourire à Samuel et c’est pour ça que Toni et Raph avaient proposé cette sortie à Samuel. «Je l’évite un peu depuis que je sais qui il est. Si vous voulez mon avis, il joue les caïd et les machos, mais dans le fond il est plutôt fragile. J’imagine qu’en tant que fils du premier ministre il a pas trop le choix, et cette position lui donne un sentiment de puissance qui lui sert à cacher ses sentiments.» Raph se rappela ce que Robin lui avait dit à propos de son ex, et de son meilleur ami. «Puis bon, à vue d'œil ses amis sont des abrutis.»
Une fois la parenthèse Robin bouclée, il revint sur ses explications. Il avoua aller bien, parce que au final, ce n’était pas un véritable traumatisme qu'il vivait, puisqu’il n’avait pas vraiment vécu tout ça, il n’en avait aucun souvenir. Il répondit à leurs questions. Non, on n’entendait pas l’homme sur l’enregistrement, il parlait trop faiblement. Impossible donc de l’identifier ainsi. Le jeune homme et ses amis ne semblaient pas comprendre les raisons des dirigeants de l’Ordre de s’allier aux mangemorts pour faire front contre le Cercle. Laisser agir les mangemorts impunément, ça revenait à raviver le feu de la guerre, encore et encore jusqu’à ce que l’un des camps soit entièrement annihilé.Et plus les mangemorts agissaient ainsi, et plus le Blood Circle grossissait ses rangs. C’était ensuite au tour de Nymphéa d’avoir quelque chose à avouer. Elle leur confia qu’un mangemort lui avait fait subir le sortilège du Doloris. Qu’elle en avait fait des cauchemars pendant des mois, mais que maintenant, grâce à lui, ça allait mieux, que ensemble ils pouvaient tout vaincre. Le moldu était plutôt mal à l’aise de cette importance qu’elle lui octroyait, le fait d’être mis ainsi sur un piédestal. Il n’était pas forcément avec le fait que, effectivement, ensemble ils allaient tout vaincre. Il n’était pas aussi naïf.Mais que pouvait-il répondre d’autre ? Il se contenta donc de le lui confirmer, en mettant tout de même une certaine réserve. Il valait mieux faire attention plutôt que de miser sur leur invincibilité commune. Il fit ensuite rapidement part de son incompréhension. Qu’est ce qu’ils se passait dans la tête de ces cinglés ?! C’était quoi leur logique de s’en prendre à l’un des leurs ? C’était comme Tobias qui l’avait menacé parce qu’il mettait sa sœur en danger. Pourquoi Amber, qui était une sorcière de Sang-Pur, devrait être en danger sous prétexte qu’elle traînait avec un moldu ? Les mangemorts ne pouvait tout simplement éliminer tous ceux qui s’opposaient à eux. Il n’y aurait plus personne.
Raphaël était d’accord avec Eirian. Mangemorts et Blood Circle, c’était du pareil au même.La même racaille qui ne pouvait tolérer l’autre. Aucun d’eux ne pouvait vivre tant que l’autre survivait. Le sorcier avoua avoir déjà été derrière les barreaux du Blood Circle. Il faisait partie de ces étudiants qui avaient été capturés en octobre.
«Amber aussi était captive, c’était pour ça que j’y étais allé. C’était une autre amie d’Amber qui m’avait contactée. Je sais pas trop ce qui m’avait pris ce jour-là, j’avais failli y passer. Heureusement que Nymphéa était là.» Pour ce qui était de ne pas le voir, Raph ne pouvait pas l’affirmer à cent pour cent. Après tout, à l’époque ils ne se connaissaient pas, il ne connaissait personne. Il aurait très bien pu croiser le sorcier sans s’en souvenir. Il y avait tellement de monde…
Eirian parla ensuite de ses expériences avec les mangemorts.
«Sang-de-Bourbe ?» À la fin du récit du sorcier, Raphaël lui demanda «Tu l’as dénoncé ce mangemort ? Faut pas le laisser s’en tirer.»
Le moldu était d’accord avec son ami. Lui non plus n’avait qu’une confiance limitée en cette Alliance. Comment pouvait-on avoir une confiance aveugle en eux, lorsqu’on était né-Moldu ou moldu ? C’était impossible.
«Pareil, l’alliance n’existait pas. Et j’imagine qu’il doit y avoir un genre de prescription pour tous les crimes commis avant l’Alliance.» Parler à Potter ? «Je ne pense pas que Potter soit du genre à écouter des gamins comme nous. C’est un Héros national et je suppose, j’espère, qu’il sait ce qu’il fait… »
Nymphéa regarda ensuite le jeune homme en souriant. Elle lui parla du fait qu’ils devaient s’en tenir à leurs projets.
«Oui alors… Concernant les vidéos… Je suppose que tu n’es pas sans savoir que… Ma chaîne a été supprimée… Du coup, je sais pas encore trop comment m’y prendre. Je suppose que l’algo YouTube va m’avoir dans le collimateur maintenant. Je ne peux pas passer mon temps à créer encore et encore des nouvelles chaînes qui se feront supprimer à la moindre vidéo postée. J’essaye de réfléchir à des alternatives. Le juste milieu pour être assez discret tout en ayant un audimat assez correct. La récente coopération entre le gouvernement Kane et les États-Unis, ça va pas aider nos affaires. J’ai pensé à TikTok et WeChat, mais bon c’est plutôt la Grande Bretagne que je vise, pas l’Asie. Encore que, TikTok ça commence pas mal à s’emballer en Europe, mais ça changerait totalement le format de vidéos donc je sais pas trop. Bref en résumé… C'est la merde.»
Game of Blood Ϟ Tous droits réservés
Spoiler:
Eirian Howl
INRP
Métier : 3e année de Protection magique (spé Auror)
Messages : 5416
Gallions : 8743
Date d'inscription : 30/07/2020
IRL
Lumos Je rp en : #00ccff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 1 Juin - 21:47
Rien sur Terre ne nous vaincra
« »
Le retour de Nymphéa met un terme à ta conversation avec Raphaël qui se lance dans des plaisanteries douteuses pour détendre l’atmosphère. Tu te concentres rapidement sur ta glace. Elles sont toujours aussi bonnes, semblables aux souvenirs que tu en avais gardé. Ça fait bien deux ou trois ans que tu n’es pas venu… Mais tu abandonnes très vite ta coupe tant par manque d’appétit que par le retour de la conversation sérieuse. Notamment les entraînements de Raphaël qui te retournent l’estomac. Tu ne sais pas si c’est du courage ou de la folie. D’un autre côté, être capable de résister à l’Impérium peut clairement lui donner un avantage – même si c’est dramatique d’en venir là face à des gens qui sont censés appartenir au même camp. De plus en plus, à tes yeux, l’Alliance ne ressemble qu’à une belle vitrine qui cache des choses bien moins reluisantes… L’impunité avec laquelle les mangemorts agissent te révulse. Et tu ne sais pas si les efforts de l’Ordre parviendront à compenser leurs exactions. Pourtant, il y a tant de choses qui se mettent en place, tant de monde qui s’active pour essayer de gérer au mieux la situation… toutes les initiatives de Raphaël pour rapprocher moldus et sorciers, essayer de les amener à se comprendre, celles et ceux que tu as rencontrés au cours des derniers mois et qui sont bien décidés à faire vivre leur idéal de paix… Que les serviteurs de l’Augurey tentent de réduire ces actions en poussière t’enrage. Et tu te sens impuissant, parce que toi non plus, tu ne dis rien, tu ne dénonces personne. Trop de conséquences impossibles à maîtriser, tu ne peux pas faire autre chose que profil bas. Le chantage de Towsen pèse trop sur tes épaules pour que tu envisages de le révéler, tu n’es pas vraiment prêt à signer ton arrêt de mort du côté des sorciers.
Même si tu es bien plus entouré que quelques mois plus tôt, tu te sens toujours seul face à tes problèmes et tes secrets, avec la conscience aiguë que tu ne pourras jamais en parler. Peu importe du moment que tu peux être là pour ceux auxquels tu tiens. C’est tout ce que tu peux faire pour eux, pour leur rendre un peu ce que leur amitié t’apporte. Alors, tu laisses les autres parler, Raphaël, d’abord, avec ce qu’il a traversé, qui a motivé son entraînement. L’horreur de l’enregistrement, qu’il semble accepter cependant – même si tu es bien placé pour savoir que ce qu’on montre peut n’avoir rien à voir avec ce qu’on ressent réellement. Mais Raphaël ne t’a jamais fait l’effet d’être un menteur entraîné à la dissimulation. Nymphéa commence à proposer de contacter… elle s’interrompt en milieu de phrase. Les Aurors pourraient sans doute faire quelque chose, tu penses à Sean O’Malley, mais ce serait compliqué d’expliquer la provenance de l’enregistrement, surtout si Raphaël ne tient pas à en parler lui-même, ce qui semble être le cas. Tu peux comprendre son silence, mais ça ne t’ôte pas l’envie d’agir. Ça te paraît bien pire quand ce sont tes amis qui sont concernés et non toi.
Tu marques ta surprise lorsqu’il mentionne ton cousin. Mais elle est légitime dans ces circonstances : après tout, Robin est le fils du premier ministre moldu, pas forcément le genre de personne qu’on croise tous les jours au coin de la rue, surtout dans les circonstances actuelles. Un tournoi de jeux vidéo… Effectivement, voilà qui ressemble à ton cousin. Tu ne relèves pas les qualificatifs, surtout intéressé par ce que Raphaël a pu apprendre de lui. Ils se sont croisés assez souvent, de ce que tu peux juger. Il faudra que tu fasses attention lors de vos prochaines rencontres, pour choisir des lieux où vous ne risquerez pas de tomber sur ton ami. Justifier que toi, tu connaisses Robin sera plus difficile – et tu peux difficilement plaider la rencontre innocente, son visage commence à être connu suite aux différents combats. En revanche, l’analyse de Raphaël est plutôt juste et ça t’inquiète un peu. Robin joue les durs face aux autres Blood Circle, il ne faudrait pas que d’autres le percent à jour ou il risquerait de s’attirer des ennuis. Tu te glisses dans ton rôle de membre de l’Ordre du Phénix.
— C’est bon à savoir. Et je pense que ça vaut mieux de l’éviter, il n’y a rien à gagner à s’approcher trop près du Blood Circle. Ça pourrait t’attirer des ennuis qu’on vous surprenne ensemble.
(Oui, oui, je sais, menteur, hypocrite, tout ça. ) Raphaël ajoute qu’il va bien, et tu as toujours du mal à le croire, mais il semble effectivement avoir quelque peu fait la paix avec ces souvenirs – ou cette absence de souvenirs plus précisément. Ça te rendrait fou qu’on t’ait manipulé à ton insu, de te rendre compte qu’on a trafiqué ta mémoire – comment arriver à distinguer le vrai du faux ? Comment savoir ce qui t’appartient réellement ? Mais peut-être que le fait d’avoir tout oublié aide à mieux le vivre. Tu ne sais pas. Raphaël et toi revenez sur les mangemorts que tu compares au Blood Circle. Pour toi, ils sont les deux facettes d’une même pièce, la même idéologie de haine et de destruction de l’autre, la même soif de pouvoir qui passe par l’écrasement d’autrui en prenant prétexte d’une différence sans grande importance. Tous deux jouent sur les craintes de leurs sociétés, la peur des sorciers de disparaître face aux moldus du fait de leur faible nombre, la peur que les moldus peuvent avoir des pouvoirs magiques… Le même côté impitoyable, la même intolérance pour les enfants et les innocents. Évidemment, tu ne peux pas développer ton cas, ni celui de Garnet, mais ils apportent une pierre de plus à ta comparaison. Nymphéa souligne que des moldus aident les sorciers, comme Raphaël le fait.
— Oui, tous les moldus ne sont pas anti-sorciers, et tous les sorciers ne sont pas des mangemorts non plus, à vouloir réduire les moldus en esclavage. Je parlais des fanatiques du Blood Circle qui sont malheureusement aux commandes.
Terry, Mackenson et Kane pères, aussi pourris les uns que les autres.
— Hélas pour le racisme… les choses changent et progressent, mais ça va toujours très lentement.
Ça n’a pas dû être simple pour elle d’être confrontée au racisme en plus de la différence liée à la magie. Pourquoi est-ce que c’est aussi compliqué d’accepter les personnes qui ne leur ressemblent pas exactement ? Qu’est-ce que ça peut bien leur faire ?
Tu finis par te lancer et évoquer tes propres mésaventures, l’estomac noué et le cœur à l’envers, frémissant à l’idée de partager ces moments-là. Il n’y a pourtant rien de secret dans le fait que tu as été retenu à l’université, mais les réflexes ancrés au fond de toi ont la vie dure, de même que l’habitude de montrer que tout va bien, même si ce n’est pas le cas. Tu ne sais pas parler de ce qui te concerne, et ça te paraît un peu ridicule après coup, ça n’a rien de vraiment comparable avec ce que Raphaël et Nymphéa ont traversé : tu t’en es bien sorti, tu as pris quelques coups, sans oublier le Taser, mais ce qui te reste en tête, en sus de la panique, c’est surtout l’absolu soulagement que ni ton père ni ton frère n’aient été là – et que Robin n’ait pas été prévenu, parce que ça vous aurait tous les deux mis encore plus dans le pétrin. Et la chance folle aussi que tu aies réussi à convaincre Garnet de t’aider, mais tu ne comptes pas t’attarder sur cette partie-là. Raphaël et Nymphéa étaient présents eux aussi ce jour-là, dans le camp des sauveteurs. Tu as l’impression que Raphaël connaît la moitié du monde sorcier.
— Je ne crois pas vous avoir vus non plus. C’était un tel bazar en même temps ! J’ai été enfermé avec Amber.
Pour Nymphéa, tu en es sûr, tu la connaissais de vue à Poudlard. Pour Raphaël, tu ne sais pas, tout était trop confus, et tu étais bien trop occupé à t’en sortir sans trop attirer l’attention sur la façon dont tu t’étais libéré de ta cage pour te soucier vraiment de qui était là, du moment qu’il s’agissait d’alliés.
Tu parles aussi du Mangemort qui t’a mis la main dessus, ce qu’il voulait te faire sans trop entrer dans les détails. Raphaël tique sur le mot sang-de-bourbe que tu utilises avec ironie.
— Pardon, c’est un terme extrêmement ordurier pour désigner les nés-moldus comme moi, par opposition aux sang-pur. C’est assez parlant sur la façon dont ils nous considèrent.
La pureté et la fange… et bon sang, tu ne comprends pas comment le premier terme peut avoir autant libre cours dans la société sorcière. Ça ne fait que glisser l’insulte sous le tapis, sans toucher au fond du problème. Tu secoues la tête devant la question de Raphaël, baisses les yeux sur ta glace qui a presque entièrement fondu.
— Non, je n’ai rien dit. Ce serait ma parole contre la sienne, et il a de l’influence. Je n’ai pas envie d’attirer des représailles sur ma famille.
Ça n’encourage pas à avoir foi en l’Alliance. Nymphéa précise que sa propre agression a eu lieu avant la mise en place de celle-ci, de même que pour Raphaël. Ça n’empêchait pas pour autant les mangemorts d’agir comme ils l’entendaient. Tu serres les dents.
— J’espère qu’il n’y a pas prescription. Ou alors c’est que les sorciers n’ont vraiment pas compris ce qui se passe du côté de l’Augurey, et c’est encore plus inquiétant.
Ou alors, ils sont totalement abrutis.
— Aucun de nous n’a parlé, on n’est peut-être pas les seuls, et de fait les sorciers n’ont pas forcément conscience des crimes que commettent les mangemorts, que ce ne sont pas juste des exagérations, mais qu’il s’agit bien de la réalité. Je ne sais pas pour Potter. Après tout, il a été dans le rôle du gamin qu’on n’écoute pas, non ? Plus que quiconque, il devrait savoir à quoi s’attendre de la part des mangemorts. J’espère aussi qu’il sait ce qu’il fait, mais je ne peux pas m’empêcher de douter…
Et c’est peut-être le pire dans le contexte actuel, que les propres troupes de Potter se mettent à douter de lui. Mais tu ne vois rien de rassurant dans ce qui transparaît de ses décisions. Alors, évidemment, tu ne sais pas tout, mais il devrait peut-être penser à revoir sa communication pour rassurer ceux de son camp. Nymphéa affiche un air déterminé. Hors de question de laisser les mangemorts vous pourrir la vie… et tu es bien d’accord sur le principe, même si tu n’oublies pas celui accroché à tes basques et qui peut tout t’enlever quand ça lui chante.
— Ça va être compliqué de vaincre le Blood Circle tout en limitant les mangemorts, mais j’ai quand même envie de croire que c’est encore possible.
Elle se tourne vers Raphaël pour évoquer les vidéos. La chaîne de ton ami a été supprimée, et son discours n’est pas très rassurant pour la suite. Tu ne connais pas assez le fonctionnement des réseaux pour apporter quelque chose d’utile, tu as à peine entendu parler de TikTok, tu sais juste que ce sont de petites vidéos, mais tu ignores comment ça fonctionne. Tu penses à toutes ces vidéos qui circulent à droite et à gauche, relayées par tout un chacun, sans que personne n’en connaisse plus l’origine. Mais pour cela, il faut du réseau, assez de contacts pour que la vidéo puisse se diffuser à un niveau significatif. Et la magie ne peut rien faire pour ça.
— Je ne sais pas trop comment tu pourrais faire non plus… Ce serait beaucoup plus compliqué de passer par les vidéos de TikTok ? Si ça se répand assez vite, il y a peut-être moyen de faire quelque chose ? Il faudrait pouvoir avoir des soutiens pour accélérer la diffusion, mais je ne connais vraiment pas grand monde.
Tu soupires.
— Désolé, ça n’aide pas beaucoup… Mais si jamais je peux rendre service, pour une chose ou une autre, n’hésitez pas, je serais ravi de pouvoir vous aider.
Tu le penses vraiment, c’est un projet qui te plaît, alors si tu peux faire quelque chose pour les soutenir, tu n’hésiteras pas.