Ton histoire débute le 3 septembre 2002 dans un hôpital privé d’Amsterdam, une petite cuillère en argent dans la bouche. En effet, ta famille, les Vandwyck, fait partie de la haute noblesse sang-pur néerlandaise. Un statut acquis depuis des générations grâce notamment à d’illustres ancêtres ayant été de grands acteurs de l’histoire sorcière européenne. C’est dans cette atmosphère prestigieuse que tu as grandi aux côtés de ton frère aîné, Tristan. Malgré les deux ans vous séparant et d’aussi loin que tu puisses t’en souvenir, vous avez toujours été des inséparables. Tels des jumeaux, votre complémentarité en a surpris plus d’un. D’ailleurs, vous n’avez jamais pu avoir cette même complicité avec votre petite sœur, bien plus jeune. Non, Tristan et toi avez toujours partagé un lien indéfinissable, si bien que vous semblez vous comprendre rien que par la pensée. Certes, dans vos jeunes années, vous n’avez pas partagé la même éducation. Votre père disait toujours que vous n’aviez pas la même destinée. Néanmoins, les mêmes principes vous ont été inculqués : la supériorité des sang-purs sur les autres, les nombreux codes des soirées mondaines entre autres choses. Une éducation très traditionnelle donc pour ces deux petites têtes blondes.


C’est lors de la naissance de ta petite sœur que tes pouvoirs se manifestèrent. Agée alors de 5 ans, votre père vous avait amené à la maternité. Tu étais enchantée que la famille s’agrandisse et même plus encore lorsque tu appris qu’il s’agissait d’une petite sœur. Lorsque vous entrâtes dans la chambre, tu t’étais dirigée immédiatement vers le couffin vitré. C’est alors que, tendant ta main vers celle de la petite, la vitre avait soudainement disparu pour te laisser le champ libre. Tu avais alors saisit la minuscule mimine de ta sœur et l’avait longuement caressée tandis que tes parents ne cachait pas leur fierté partagée.


Trois ans après Tristan, tu fis ta rentrée à Poudlard. Un moment que tu avais attendu que trop longtemps étant donné que tu n’avais que deux ans de moins que ton frère. Hélas, Poudlard n’acceptait que les élèves à partir de 11 ans, révolus au 1 septembre. Le grand drame de ta vie.

Néanmoins, ce fut l’un des plus beaux jours de ta vie et, pour l’occasion, tes parents t’avaient même acheté une harfang des neiges pour te tenir compagnie et pour que tu leur écrives. Fière de ton matériel tout neuf et de très bonne qualité, tu te sentais confiante quant-à ce changement de vie. Tu n’avais ressenti aucune crainte en quittant le nid familial puisque tu allais retrouver ton frère. C’était tout ce qui comptait pour toi.


Depuis votre plus jeune âge, ton frère, ta sœur et toi avez été préparés à la politique des mariages arrangés. Depuis petite, tu rêvais d’un mariage de princesse avec un mari que tes parents t’auraient certes choisi, mais qui tomberait instantanément amoureux de toi et réciproquement. Cependant, le premier de la fratrie à connaître ce bonheur ne fut pas toi mais Tristan, l’héritier. Une chose qu’il semblait plutôt bien accepter, jusqu’au jour où il rencontra pour la première fois sa fiancée. Ce fut un fiasco et la Rosier mis votre famille dans la honte en refusant ton frère devant tout le gratin des Pays-Bas. Tu lui en avais voulu d’insulter avec autant d’ardeur ton bien-aimé frère. Pour toi, c’était cracher dans la soupe, même si Tristan avait carrément merdé.

Tu avais passé des heures à consoler ton frère les jours qui suivirent, après que votre père eut déclaré à Tristan que s’il n’arrangeait pas les choses, il serait renié. C’est à cette période que tu avais eu cette idée folle : devenir des animagus dans le but de sceller pour toujours le lien si particulier que tu entretenais avec Tristan. Tu avais construit ce projet dans le but de lui montrer qu’il ne serait jamais seul, que tu seras toujours là pour lui et inversement. Et c’est après de nombreux essais que, deux ans plus tard, vous réussîtes votre pari. Un pari qui s’était d’ailleurs révélé plus que satisfaisant étant donné la nature semblable de vos animagus.

C’est à l’été 2019 que tu appris que la Rosier débarquait à Poudlard. Un espoir pour tout arranger. Pour l’amour de ton frère et la fierté familiale, tu t’étais promis d’arranger cette situation délicate. Après avoir veillé à ce que Tristan laisse tomber son amour d’été, tu avais fait en sorte d’apprivoiser doucement Maëlle Rosier tout au long de l’année jusqu’à ce qu’elle tolère une nouvelle fois les Vandwyck et accepte même les soirées mondaines en leur compagnie. Vous n’étiez pas devenues des copines, juste des connaissances qui entretenaient des relations cordiales. Tu n’étais cependant pas seule dans cette combine car Tristan aussi s’était mis à l’observer d’une façon presque flippante puisqu’il utilisait même son animagus pour s’approcher de la jeune femme. Cependant, tu comprenais cette soudaine obsession : votre père le harcelait de lettres depuis que Maëlle avait débarqué à Poudlard. Une pression si forte que ton frère fit une nouvelle fois du tort à sa promise : il la fit chanter pour obtenir d’elle un serment inviolable.

C’est au cours d’une nouvelle soirée mondaine en février que tu ramassas une fois de plus les pots cassés. C’est Maëlle qui fit néanmoins le premier pas vers toi, t’invitant à danser. Tu n’étais pas plus surprise que cela étant donné la bêtise de Tristan. C’est donc avec joie que tu avais accepté sa demande, en profitant pour la briefer sur les actes et les tracas de ton bien-aimé frère. Ta petite manœuvre fut d’ailleurs un franc succès puisque, ce soir là, ils annoncèrent officiellement leurs fiançailles à tous les convives. Une victoire durement méritée pour toi et qui permettrait peut-être à ton père de se concentrer sur ton propre avenir qui semblait mis entre parenthèses depuis les catastrophes tristanesques.