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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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En voyant ça tu te dis: "Oui, c'est un paradis!" [Sol] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Maxime Whitefield
Maxime Whitefield
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Sam 28 Déc - 14:23
Moi je veux savoir, moi je veux pouvoir poser des questions
et qu'on me réponde
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Les pieds contre le mur, la tête posée sur le lit, je réfléchissais. Oui, il y a certainement des positions plus propices à la réflexion mais écoutez, ça me permettait d’avoir un œil sur toute la pièce, au cas où quelqu’un rentrait avec de la nourriture et que je pouvais en gratter un petit peu. Le retour à Poudlard, c’était un peu comme la période qui précède l’hibernation pour les ours, ça permettait de faire un stock de graisse pour survivre à… l’été. Ouai bon en fait pas comme les ours et puis ça durait plus longtemps que les ours aussi, j’avais quelques mois pour m’engraisser. Chose qui ne fonctionnait absolument pas vu que je courrais partout tout le temps, j’éliminais tout très vite…
L’été ne changeait rien, mon activité n’était pas plus tranquille. Si le loup est un animal qui passe beaucoup de temps à dormir, la louve en moi n’avait vraisemblablement pas eu le dernier mot. Buller, c’est impossible. C’est pas faute d’avoir essayé de me coucher sur une serviette de plage, mais je sais pas comment ils font les autres hé sérieux, c’est super long et puis on s’ennuie vite. Ah non mais comment voulez-vous qu’après je ne cours pas partout ? Trop plein d’énergie. Le truc c’est qu’il n’y avait plus Poudlard ou l’université pour me nourrir le soir. C’était beaucoup moins facile tout d’un coup ma vie. Et le retour à Poudlard n’enlevait pas cette préoccupation, il fallait que je trouve un moyen de gagner de l’argent. Alors ouai, je pouvais me la jouer Croc blanc et faire des combats de chiens mais ce serait qu’à la pleine lune… et puis c’est les humains qui se feraient détruire et les morts ne peuvent pas payer. Le mieux c’était encore de me trouver un job. En plus, ça me permettrait de louper certains cours hyper ennuyeux où on était tous assis derrière des pupitres à écouter machin chose nous raconter les exploits de truc bidule. Ah non mais celui qui valide les programmes, il n’aime pas les élèves.

Allez hop, debout, c’est fou hein, cette position elle aide vachement bien à trouver des solutions, je devrais la breveter. Je rentrerais dans l’histoire ! Maintenant, le truc c’était de savoir par où commencer. Direction Londres !
Bon il est vrai qu’en premier lieu, à choisir un endroit où travailler, je votais pour un endroit où il  y avait de la nourriture. Je me regardais dans la devanture de la vitrine avant, ça va j’étais présentable. Sauf que pour décrocher un emploi, il y a un truc merveilleux à prendre en compte, que j’avais bien entendu oublié… il fallait que les potentiels aient besoin de monde. Et c’est dingue, personne avait besoin d’un nouvel employé… que ce soit le boulanger, le pâtissier voir même le boucher, les effectifs étaient complets.  J’étais bien obligé de revoir mes objectifs à la baisse, ce n’était plus vraiment une question d’avoir de la nourriture gratuite mais bien de trouver un job. Plus les boutiques défilaient, les réponses négatives s’enchainant et plus mon humeur s’assombrissait. Mais qu’est ce qu’il fallait que je fasse pour trouver un job ? Pourquoi ça ne me tombait pas tout cuit dans la bouche, ce serait bien pour une fois.

En sortant d’une boutique de livres ultra poussiéreuse, j’éternuais presque sur une demoiselle… désolée qui eut un petit rire, certaines personnes ne s’offusquent visiblement de rien. Est-ce que ça se voyait que je commençais à perdre patience, mais certainement « J’ai pas pu m’empêcher d’écouter ta conversation avec le gérant de la boutique. Tu cherches un travail c’est ça ? » Je hochai vigoureusement la tête, pas embêtée pour un sou qu’elle puisse écouter ce qui ne la concernait pas… étant donné que je faisais pareil les trois quarts du temps, l’autre quart c’est quand je dormais. C’est ainsi que je me retrouvais avec le nom d’une boutique, un plan qu’elle avait tenu à me dessiner sur un mouchoir en papier, ce qui n’est vraiment pas pratique, il était troué de tous les côtés, mais qu’importe, elle était catégorie, là-bas, la gérante recherchait quelqu’un.

Une fois devant la devanture, je vérifiais bien que le nom écrit sur le papier correspondait bien à celui écrit, pris une profonde inspiration avant d’entrer.  J’eus tout de suite l’impression de rentrer dans la caverne d’alibaba. Il y en avait partout, des objets que je n’avais jamais vu de ma vie et cette douce odeur qui flottait dans l’air. Pour une fois, ce n’était pas une odeur de nourriture mais elle était au moins tout aussi alléchante que des odeurs de croissants. Je restais sur le seuil quelques secondes, comme si j’attendais que quelqu’un vienne vers moi et que je puisse me présenter, sauf qu’il y avait cet objet qui me faisait de l’œil. J’étais beaucoup trop intriguée pour rester en place, tant pis pour la bonne impression, j’avais trop envie d’aller voir ce que c’était. Et hop voilà que je me déplaçai pour aller l’attraper, il avait une forme un peu particulière ce n’était pas un cylindre, pas non plus un cube… entre les deux. Forcément que je le secouai pour voir si c’était creux ou s’il y avait quelque chose à l’intérieur. Puis il y eut cet autre objet ressemblant un peu à un grigri, oh que c’était trop mignon c’était tout pelucheux. Hop lâché le premier objet et on fonce sur le second. Ce cinéma dura quelques minutes, je me déplaçai dans le rayon, attrapant chaque objet, le tournant dans tous les sens avant de passer au suivant, totalement concentré sur mes découvertes. Puis, il y eut un bruit d’une porte qui claque, enfin c’est ce qu’il me semblait mais comme j’étais un peu occupé, il est possible que je l’ai inventé. Quoi qu’il en soit l’objet m’échappa des mains et ce fut mes réflexes qui le sauvèrent, je le rattrapai avant qu’il ne s’écrase au sol et qu’il se brise en mille morceaux. Je tournai la tête vers là où je pensais avoir entendu le bruit, me rappelant que j’étais dans une boutique, là où j’étais sensé postuler. Heureusement que je n’avais rien cassé, j’observai la sorcière brune qui venait d’apparaître dans mon champ de vision et lui fit un sourire « C’est votre boutique ? Elle est trop cool ! Il y a plein de machins trucs que je n’ai jamais vu avant. » Je baissais mes yeux sur celui que j’avais entre les mains « c’est quoi ça ? » Oui bon pour le job on verrait plus tard, d’abord assouvir ma curiosité et après je m’occuperais du reste. « Et l’odeur qui flotte dans l’air, c’est pour quoi ? Donner envie d’acheter ? Calmer les gens ? » Bon si c’était la seconde solution, ça ne fonctionnait pas du tout sur moi, moi tout ça me faisait briller les yeux. J’adorais cet endroit et tout ces gadgets… C’était mieux qu’une boulangerie tout compte fait, et pourtant la nourriture c’était très important pour moi.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lun 13 Jan - 22:55



En voyant ça tu te dis : "Oui, c'est un paradis !"
Soledad ☽ ☾ Mini loup ♥♥


Quand Soledad avait installé sur la devanture de la boutique le parchemin clamant que le Witches Bazaar cherchait un vendeur, elle ne savait pas trop à quoi elle devait s’attendre. Sa boule de cristal lui avait montré qu’elle finirait par trouver la personne qu’elle recherchait. Soit, c’était déjà bon signe et ça l’avait aidé à rester optimiste. Mais comme d’habitude, la divination restait un domaine flou, pourquoi s’embarrasser de détails quand on pouvait lancer les sorciers dans des pistes imprécises et sujettes à de nombreuses interprétation ? Clairement sa boule de cristal n’avait pas fait dans la précision, pourtant ça aurait bien aidé la mexicaine. Soledad n’avait pas douté un seul instant qu’elle trouverait le bon employé, elle offrait un emploi stable et plutôt tranquille, de nombreux sorciers recherchaient un travail, c’était la situation parfaite. Elle s’était imaginé recevoir quelques personnes, faire passer deux ou trois entretiens -une grande première pour elle qui ne s’était jamais retrouvé avec une si grande responsabilité- et finalement trouver assez vite ce qu’elle cherchait. Après tout elle souhaitait employer un vendeur -ou une vendeuse, pas de discrimination-, ça ne pouvait pas être si compliqué que ça. Le poste n’était pas difficile, bien sûr la personne allait devoir en apprendre un peu sur les objets proposés dans la boutique, se renseigner sur des pays étrangers et sûrement s’habituer au domaine de la voyance, mais en s’intéressant un peu ça n’avait rien d’un défi irréalisable. Un peu de curiosité, d’ouverture d’esprit, un bon sourire pour faire face aux clients les plus récalcitrants et hop, le tour était joué. Même un sorcier complètement novice pourrait se faire sa place au sein du Witches Bazaar, la mexicaine comptait bien y veiller. Et puis, Soledad n’était pas la plus exigeante des futurs patronne, elle cherchait quelqu’un pour l’aider, une personne qui pourrait s’occuper de la partie sorcière de la boutique quand elle devait gérer la partie moldue, pas un expert qui savait déjà tout sur tout. Au contraire, elle serait ravie de se retrouver avec une sorte d’apprenti, quelqu’un à qui elle pourrait apprendre tout ce qu’elle savait : des nuances de la divination, à l’histoire des objets les plus exotiques. Pourvoir transmettre son savoir, sa passion, sa philosophie, en fait, elle ne demandait que ça.

Sauf que jusqu’à présent, tous les candidats qu’elle avait reçus se révélaient plus épouvantables les uns que les autres. Clairement, la mexicaine se demandait si le karma n’avait pas quelque chose à lui reprocher, ce n’était tout de même pas possible d’avoir si peu de chance en si peu de temps. Toute motivée et optimiste qu’elle avait été quand elle s’était lancée dans sa recherche, Soledad se demandait maintenant qu’est-ce qui allait bien pouvoir lui tomber sur le coin du nez. Elle voulait bien garder un esprit ouvert et se dire que chacun était différent, mais tout de même, à un moment il ne fallait pas trop lui en demander. Tout avait commencé par une petite sorcière qui s’était présentée quelques heures à peine après que le parchemin ait été affiché. Jeune et motivée, la jeune femme s’était révélée prometteuse, voire même avide d’apprendre, jusqu’à ce qu’elle se mette à vouloir négocier tous les points du contrat. Ab-so-lu-ment tous. Des horaires au salaire, en passant bien sûr par les tâches principales et même les missions subalternes. Elle ne voulait pas commencer trop tôt, ne souhaitait pas faire la fermeture, n’aimait pas les personnes âgées et paraissait outrée que Soledad ne veuille pas lui donner directement un rôle plus important dans la boutique. Rien ne semblait lui convenir, pire, elle paraissait persuadée de pouvoir se créer son propre poste suivant ses exigences à elle. Autant dire que Soledad n’avait pas tardé à lui envoyer un hibou portant une réponse négative. La mexicaine voulait bien se montrer souple sur certains points, mais là c’était la prendre pour l’hypoggriffe de la farce. La brune était peut-être novice quand il s’agissait du rôle de patronne, mais elle n’était pas une idiote. Et puis il y avait eu ce sorcier quadragénaire. Il présentait bien, semblait correct sous tout rapport mais la voyante ne pouvait se défaire d’une impression de malaise quand elle se trouvait à ses côtés. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre ses vraies motivations quand pour la troisième fois il chercha à savoir si la clientèle féminine était jeune et jolie. Soledad l’avait renvoyé sur le champ, écœurée.

Même l’entretien que Soledad venait de faire passer à une nouvelle sorcière se révélait catastrophique. Tout en raccompagnant la femme rousse jusqu’à la porte de la boutique, la mexicaine se demandait comment elle allait bien pouvoir formuler sa lettre de refus sans la vexer. Trop motivée ? Trop passionnée ? C’était une manière polie de dire les choses, la vérité c’était que cette sorcière irlandaise paraissait au bord de la folie. Tout au long de leur conversation elle avait été complètement obsédée par les arts divinatoires. Pas un intérêt sain, pas une curiosité avide, non une véritable obsession qui avait fini par clairement inquiéter Soledad qui n’avait pas eu besoin de plus de signaux d’alertes pour lui cacher son propre don. Sa candidate s’était lancée dans un discours fiévreux sur les voyantes et leurs capacités, persuadée d’en être une elle-même. Ca aurait pu être flatteur pour Soledad qui possédait bien le troisième œil, mais quand il était devenu clair que la sorcière n’avait absolument rien d’une voyante, elle avait commencé à trouver ça plutôt alarmant. Effrayant même. La sorcière s’était ensuite lancée dans l’explication d’obscures théories du complot à base du Ministère qui exploitait des voyantes pour leur extorquer leur don et du rôle qu’elles pourraient jouer dans la guerre qui se profilait à l’horizon. Plus les minutes passaient et moins ses propos avaient de sens. La mexicaine avait fini par couper court à l’entretien, arguant qu’elle avait d’autres candidats à recevoir. C’était un mensonge éhonté mais en fait elle n’en avait pas du tout honte, cette sorcière n’était pas stable, il fallait voir les choses en face. Elle n’avait pas sa place dans une boutique où la moitié des objets vendus étaient susceptibles de nourrir son obsession tordue. Peut-être qu’elle pourrait glisser le nom d’un bon psychomage dans son courrier, ça ne ferait pas de mal à cette femme de consulter quelqu’un, elle en avait grandement besoin.

Une fois la porte enfin refermée et la sorcière hors de vue, Soledad prit quelques instants pour retrouver ses esprits. Elle n’avait plus de candidat prévu pour l’après-midi, elle allait pouvoir souffler un peu -on y croit tient mdr. Elle avait fermé la partie moldue pour l’après-midi alors au moins n’aurait-elle pas à se préoccuper de ça pour le reste de la journée. Distraitement, elle jeta un coup d’œil autour d’elle, le Bazaar était vide à l’exception d’une jeune brune qui papillonnait dans les rayons. Soledad eut un sourire en la voyant passer d’objet en objet avec une curiosité manifeste, et presque avide. Pas besoin d’être Madame Irma pour comprendre que cette sorcière n’avait jamais mis les pieds au Witches Bazaar avant. C’était souvent le genre de réaction qui trahissaient une première visite. Bon, la plupart du temps les nouveaux clients se contentaient de regarder un peu partout au lieu de tripatouiller tous les objets qui leur tombaient sous la main, mais le principe restait le même. Songeant que la nouvelle venue risquait de passer sa journée entière dans la boutique si elle n’allait pas l’aider, Soledad se dirigea vers elle. La voyante se stoppa net en voyant la sculpture que la sorcière tenait entre les mains lui échapper. Par miracle, celle-ci ne toucha jamais le sol, rattrapé in extremis par la petite jeune. Une moue appréciatrice s’afficha sur les traits de la mexicaine, ça c’était de sacrés réflexes. Et puis, elle était bien contente de ne pas avoir à demander à la jeune femme de payer pour un objet cassé qu’elle ne pourrait plus utiliser par la suite, ce n’était jamais agréable, d’autant plus qu’elle pouvait être sûre de perdre une cliente. Comme première impression on faisait mieux. Heureusement quand la brune croisa son regard, elle lui adressa un sourire. « C’est votre boutique ? Elle est trop cool ! Il y a plein de machins trucs que je n’ai jamais vu avant. » Cette fois ce fut au tour de Soledad de sourire devant l’enthousiasme de la jeune femme. Pour une première visite, elle avait l’air plutôt bien parti, ça faisait plaisir à voir. Et oui, la mexicaine l’avouait l’expression « machins trucs » appliquée à ces antiquités dénichées avec soin dans des pays lointains aurait pu l’irriter ou lui paraitre comme un manque de respect, mais dans la bouche de la sorcière ça ne semblait pas péjoratif, au contraire, ça avait un côté attendrissant.

« C’est quoi ça ? » Soledad baissa les yeux pour découvrir la sculpture qui avait manqué de faire connaissance avec le sol. Elle n’avait même pas eu le temps de répondre aux questions précédentes qu’une nouvelle tombait. La mexicaine ouvrit la bouche, avant d’être aussitôt coupée. « Et l’odeur qui flotte dans l’air, c’est pour quoi ? Donner envie d’acheter ? Calmer les gens ? » Cette fois-ci Soledad ne put empêcher un bref éclat de rire de s’échapper de ses lèvres. Elle n’avait jamais vu autant d’enthousiasme et de curiosité réunis en une seule personne, cette sorcière avait l’air pleine d’énergie. Et tout ça grâce à sa boutique, ça la rendait heureuse. Les yeux pétillants, Soledad prit le temps de se rappeler toutes les questions qui venaient de lui tomber dessus. « Alors pour répondre dans l’ordre : oui, c’est bien ma boutique. Bienvenue. » Commença-t-elle en adressant à la cliente un grand sourire. « Et merci. » Reprit-elle en se souvenant du compliment reçu un peu plus tôt. C’était la première fois qu’elle entendait que sa boutique était « cool », habituellement ceux qui y entraient la qualifiaient d’originale ou inspirante, mais c’était plutôt agréable. Elle n’attendait pas de ses clients une reconnaissance quelconque mais voir qu’ils aimaient la boutique autant qu’elle était toujours un plaisir. Le Witches Bazaar était son refuge, un lieu qui lui ressemblait, elle aimait pouvoir partager ça avec d’autres, et surtout savoir qu’il était apprécié à sa juste valeur. « Quant à ça… » D’un geste doux, Soledad se permit de reprendre des mains de la sorcière la sculpture sur laquelle elle l’avait interrogée. Elle n’avait plus peur de la voir faire tomber l’objet, oh non elle avait vu ses réflexes à l’œuvre, elle souhaitait simplement qu’elle puisse le voir correctement. La mexicaine exposa l’artefact à la lumière. C’était une statuette plate en bois clair qui représentait un éléphant gravé de profil. Isobel le lui avait expédié d’Inde quelques semaines auparavant. « C’est une sorte de boite à trésors d’Inde. D’apparence, on dirait une simple statuette, très jolies pour décorer, mais avec le bon sortilège… » Jugeant qu’une démonstration serait plus parlante, Soledad sortit sa baguette de sa poche et tapota la statuette. Aussitôt le haut de l’objet, là où était gravé le dos de l’éléphant, s’enfonça, libérant deux petites trappes situées sur le flanc de l’animal. Soledad les fit glisser vers le haut, dévoilant deux cavités. « On peut y cacher ou y découvrir des petits trésors. » Compléta-t-elle avec un sourire. Elle redonna l’objet à la jeune sorcière pour qu’elle puisse voir par elle-même. Une des cavités était vide mais l’autre renfermait des pétales de fleurs séchées. Leur odeur s’était évaporée depuis longtemps mais la mexicaine aimait les savoir cachées là.

Qu’est-ce qu’elle lui avait demandé ensuite ? Il y avait eu tellement de choses en si peu de temps que Soledad manquait de s’y perdre. Ah oui, le parfum de la boutique. Voilà qui était facile à oublier pour la voyante, elle y était tellement habituée qu’elle ne le sentait plus. D’ailleurs, à bien y repenser, c’était la première fois qu’une cliente l’interrogeait sur cette odeur, jusqu’à maintenant personne n’avait vraiment semblé la remarquer. Peut-être en avait-elle un peu trop mis aujourd’hui ? « Et pour l’odeur, c’est mon mélange perso d’huiles essentielles. Citronnelle, lavande et Ylang-Ylang. » Deux ingrédients doux mêlés à un légèrement plus piquant, choisis avec soin et dosés avec tout autant de délicatesse, juste ce qu’il fallait pour créer une atmosphère calme et agréable. « C’est bon pour les nerfs et la fatigue. Ça aide à apaiser les clients qui entrent dans la boutique après une longue journée à leur travail. » Expliqua-t-elle. Malgré tous les artefacts vendus là, Soledad ne voulait pas que le Bazaar sente l’odeur des vieux objets et de la poussière, les odeurs faisaient beaucoup. Elles étaient difficiles à oublier, elle le savait, c’était donc à elle de créer la bonne ambiance pour sa boutique. Et à en juger par la réaction de la brune, elle avait l’air d’avoir réussi. « Et ça marche pour moi aussi. » Ajouta-t-elle avec un petit sourire en coin. Oui, certains jours elle avait besoin d’un boost d’énergie pour parvenir au bout des longues journées. Et d’autres, elle avait bien besoin de calme et d’apaisement pour supporter certains clients revêches avec qui il était difficile de garder son sourire. Mais ça, elle n’avait pas besoin de le souligner à une inconnue. « Ca répond à toutes vos questions ou vous en avez encore d’autres pour moi ? » Demanda-t-elle avec un sourire. Soledad était prête à jouer à ce petit jeu longtemps, elle adorait quand le Witches Bazaar attirait la curiosité des nouveaux clients.

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— And all the pieces fall right into place
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Maxime Whitefield
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Lumos
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Sam 1 Fév - 17:07
Moi je veux savoir, moi je veux pouvoir poser des questions
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Il semblerait que se pencher sur tout ce qui caractérisait cette boutique et qui me semblait sortit tout droit des contes pour enfant que j’aimais bien – bon j’aimais bien mais que je n’écoutais pas forcément en entier parce que rester assise à écouter, c’est pas facile, c’est même très dur – ça faisait plaisir à la personne qui venait de faire son apparition dans mon champ de vision. Du coup, nul besoin d’être un petit génie pour se rendre compte qu’effectivement, c’était sa boutique, ou en tout cas, si ce n’était pas le cas, que cet endroit lui tenait à cœur. Son sourire le démontrait très bien, ça veut dire que je marquais des points ça ?  Après, est ce que j’avais vraiment eu l’intention d’en marquer ? Certainement pas, je disais uniquement ce que je pensais, heureusement que je n’avais pas trouvé l’endroit crasseux, ou que l’odeur me déplaisait, sinon bonjour la mauvaise ambiance.  Mon interrogatoire terminé, enfin mon lâcher de questions, plutôt, j’attendais d’en connaître les réponses et le moins que je puis dire, c’est qu’elle avait une bonne mémoire. Moi, à sa place, j’aurais oublié au moins trois questions.

Au bienvenue, un frisson de plaisir me secoua. Rare que les gens me disent bienvenue, ça y est c’était décidé, je l’aimais bien cette fille. Elle m’avait vu faire tomber un objet, puis le rattraper, et pas une seconde, elle voyait ma présence comme néfaste pour le bon fonctionnement de sa boutique, j’étais Bien-Ve-Nue. Je l’observai récupérer l’objet qui avait failli décéder quelques minutes auparavant, enfin failli, c’est vite dit, plutôt qu’il avait certainement eu la peur de sa vie alors que je maîtrisais parfaitement bien le truc quoi. Est-ce qu’elle manquait de confiance en mes capacités, ça par contre, je n’en savais rien du tout, j’espérais que non mais je me voyais mal faire de la résistance, c’était sa boutique, son objet, je n’allais pas protester. Néanmoins, je suivais du regard ce qu’elle faisait, elle le mettait sous la lumière artificielle de la boutique. Je penchais la tête, une boîte à trésor ? De mon point de vue, ça ressemblait surtout à un éléphant, un bel éléphant et dans mon imaginaire, comme il devait avoir un peu de magie dans le ventre, il pouvait cracher de l’eau… ou une illusion de flammes. Je me trompais lourdement, bon c’est vrai qu’un éléphant qui crache du feu couplé à de la décoration, c’est pas la meilleure idée du siècle, pour peu qu’on ait des rideaux et bien, très vite on se retrouve à la rue et je ne le souhaitais à personne, c’était compliqué. Avec le bon sortilège il se passa un truc trop cool. Déjà, il faut préciser que je m’étais avancée pour mieux voir, ce qui est un peu stupide puisque je voyais très bien mais c’est un peu comme ces gosses qui disent je peux voir et qui posent leurs mains sur l’objet, bah moi, je faisais déjà l’effort surhumain, si ça me coûtait beaucoup, de ne pas toucher de nouveau l’éléphant, je me rapprochais donc. Et là, un truc amusant se produisit, l’éléphant il avait deux trappes secrètes, alors d’accord, elles n’étaient pas gigantesques, en même temps l’éléphant non plus n’était pas gigantesque. Pour peu que dans ces espèces de tiroirs on mette une petite figurine de bébé, l’expression avoir un polichinelle dans le tiroir prendrait alors tout son sens. L’inventeur de cet éléphant était sensationnel, je regardais la personne m’ayant fait découvrir ceci avec les yeux pétillants « C’est trop bien. Tu as découvert ça toute seule ? » Cela ne serait jamais venu à l’esprit, puis il fallait connaître tout un tas de sort et les tester, ohlala le truc qui prend hyper longtemps, mais il faut bien que je reconnaisse que ça en valait la peine.

Lorsqu’elle me tendit de nouveau l’objet, je ne pus m’empêcher de sourire devant cette marque de confiance, elle ne pensait pas – encore – que j’étais un bulldozer, n’ayant visiblement pas peur de me confier des choses. J’observai donc de plus près le petit éléphant, m’amusant – en faisant bien attention à ne pas le casser – à ouvrir et fermer les petits espaces destinés aux trésors. Enfant, j’aurais adoré avoir ce genre de choses. Maintenant, n’ayant pas spécialement de chose à cacher aux yeux du monde, probablement qu’il serait moins utile, pour mon grand désespoir – bon sans parler du fait que le prix serait de toute façon hors de ma portée, bien entendu -.

La gérante enchaînait sur l’odeur de la boutique. Donc, j’aimais bien cette combinaison, toujours utile de le savoir. Et effectivement, je ne m’étais pas trompé, ce mélange, ce n’était pas juste pour le plaisir de mon nez mais bien qu’il y avait une propriété là-dessous. Bon pour les nerfs et la fatigue, ah oui donc utilité pour moi zéro en cet instant. Fatiguée, je n’avais jamais connu ce mot, ce qui était agaçant sûrement pour les autres en fait. Par contre, apaiser, ça aussi, comme l’éléphant, ça aurait été utile enfant, lorsque les cauchemars s’emparaient de mes nuits et que je revivais une certaine nuit sans arrêt.  J’apprenais beaucoup trop tard l’existence de ce mélange. Ça marchait aussi pour elle ?  J’esquissai un sourire « Je ne sais pas si ça fonctionne pour moi aussi mais en tout cas, rien que l’odeur est enivrante. » Oui c’était bien ça, elle m’enivrait et me donnait envie de rester ici – et aussi de toucher un peu à tout.

Première fois, bon d’accord j’exagérais, une des premières fois, qu’on m’invitait à poser d’autres questions. Non parce qu’en cours, souvent j’y avais le droit à la question vous avez des questions, ceux qui écoutaient certainement mais moi, mon esprit, il était tellement loin, qu’excepté la question on en est où ? posée à mes camarades, je crains de ne jamais avoir été le genre d’élève à poser des questions. Pour le reste en revanche, souvent ça les pompait les gens mes questions, ce qui est stupide, les gens sont stupides. « Oui ! Quelle genre de clientèle vous avez ? Comment vous avez su que vous vouliez faire ce métier ? ça été simple ou compliqué ? C’est une boutique souvent calme ou là, j’ai de la chance d’être seule avec vous et qu’il y a des gens qui risquent de venir à tout instant ? La décoration c’est de vous ? » Je faisais une pause histoire de la laisser souffler, quoi que non en fait, une autre question me venait à l’esprit et je repris presque aussitôt, oui juste le temps de prendre ma respiration, la pause quoi. « Oh et j’oubliais, comment vous faîtes pour avoir un stock d’objets aussi impressionnants. Non parce que je suppose que cet éléphant. » Je montrais le trésor que j’avais toujours dans les mains « n’est pas le seul à valoir bien plus que ce qu’on pourrait penser au premier abord. » Même si très franchement, rien que le fait d’avoir un éléphant, c’était très bien. Oui, le truc avec mes questions, mes nombreuses questions, c’est que j’avais totalement oublié pourquoi j’étais rentrée dans la boutique à la base. C’est qu’il y avait trop de trucs qui me semblaient plus intéressant qu’un travail en cet instant, même si cette question viendrait certainement dans la suite de la conversation, sinon ce serait dommage tout de même.


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Lun 24 Fév - 14:01



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Soledad ☽ ☾ Mini loup ♥♥


La clientèle du Witches Bazaar était à peu près aussi hétéroclite que les objets que la boutique proposait. En fait, c’était un peu comme si, sans le savoir, Isobel fournissait des articles qui pourraient convenir à chaque personne qui franchirait le pas de la porte. Bon, en réalité ça n’avait peut-être rien à voir avec le hasard. La propriétaire des lieux avait toujours affirmé vouloir attirer le plus de clients possibles dans sa boutique, et ce sans quelle que soit leurs origines, classe sociale, intérêts ou moyens financiers. Aux yeux de la sorcière, le Bazaar était un lieu ouvert à tous, qui devait parler à tous, la diversité des objets avait été réfléchie dans ce sens, c’était pour encourager à son tour la diversité des clients, qu’ils soient sorciers ou moldus. Au-delà de l’aspect financier de cette méthode -parce que oui c’était aussi l’objectif, il fallait bien que le Bazaar engendre un chiffre d’affaire suffisant-, l’idée était aussi de créer un lieu ouvert à tous, où chacun pourrait trouver ce qu’il cherchait où tomber sur ce qu’il ignorait chercher. Le Witches Bazaar célébrait la diversité et cultivait la différence. Si ce n’était pas un magasin particulièrement hors du commun du côté sorcier, il suffisait de le comparer à la boutique Barjow & Beurk pour trouver le Bazaar soudainement conventionnel, du côté moldu les choses étaient un peu différentes. Face aux boutiques classiques qui peuplaient les rues de la société moldue, le Witches Bazaar faisait office d’ovni. Un statut qu’il avait toujours revendiqué et porté avec fierté. Soledad savait que cela ne plaisait pas toujours, mais au fil du temps elle avait compris que c’était pour le mieux. C’était ainsi qu’il se démarquait et marquait les esprits.

Et marquer les esprits c’était une mission qui semblait particulièrement bien remplie auprès de la nouvelle cliente de la boutique. Soledad en avait vu des clients curieux au fil des ans, en fait elle avait aussi vu nombre de curieux clients -il fallait dire que le Bazaar attirait toutes sortes de personnes, surtout du côté sorcier- mais c’était la première fois qu’elle assistait à une démonstration de curiosité aussi flagrante et exubérante. Habituellement, les sorciers se contentaient de regarder, papillonnant d’un objet à l’autre pour tout observer dans les moindres détails, mais cette méthode ne semblait pas au goût de la nouvelle venue qui s’était fait un devoir de tripoter tous les objets qui passaient sous son nez. La mexicaine aurait pu s’offusquer de ces manières, mais chaque article retrouva sa place et celui qui avait pris la direction du sol ne l’avait heureusement jamais rencontré. Elle n’avait donc pas de raison de protester, et puis elle ne voulait pas passer pour un dragon - oui on a dit maman ours, pas maman dragon -, faire fuir un nouveau client était bien la dernière chose qu’elle voulait. En fait, il y avait un petit quelque chose d’attendrissant dans l’enthousiasme de la jeune brune, elle s’émerveillait de chacune de ses découvertes et ça faisait vraiment plaisir à voir. C’était aussi pour ça que Soledad aimait tant sa boutique, c’était le lieu parfait pour en prendre plein les yeux et voyager avec quelques objets exotiques. Voir les clients en prendre conscience et en profiter pleinement était déjà une victoire en soi. D’ailleurs, la réaction de la jeune sorcière, quand Soledad lui dévoila que la statuette d’éléphant qu’elle tenait entre ses mains était en fait une boite à trésors, renforça encore cette satisfaction. « C’est trop bien. Tu as découvert ça toute seule ? » La mexicaine sentit son sourire s’agrandir sur ses lèvres. La fougue de la brune était contagieuse et lui mettait du baume au cœur, c’était exactement pour ce genre de réaction, sans filtre et pleine d’excitation, qu’elle adorait recevoir de nouveaux clients. Soledad tiqua sur l’utilisation soudaine du tutoiement par cette jeune inconnue mais ne s’en formalisa pas, aucun dédain ne transpirait de ses paroles et ça allait bien avec son enthousiasme un peu enfantin. Il en fallait plus pour froisser la voyante. « J’ai eu un peu d’aide, j’avoue. » Répondit-elle en reportant son regard sur le petit éléphant de bois. C’était Isobel qui lui avait dit de tenter un sortilège sur l’objet, sans lui en révéler le résultat. Sans ça Soledad n’aurait peut-être jamais découvert son secret.

Pour le parfum du Bazaar, cette fois, la mexicaine n’avait eu besoin des conseils de personne. Depuis toujours, elle s’intéressait aux disciplines un peu boudées ou moquées par les autres, si c’était surtout vrai pour les formes de magie les moins populaires, son intérêt allait aussi vers des pratiques moldues moins reconnues, comme l’utilisation des huiles essentielles pour soigner ou influer sur l’humeur. Celles qui composaient l’ambiance olfactive de la boutique avaient été choisies avec le plus grand des soins. « Je ne sais pas si ça fonctionne pour moi aussi mais en tout cas, rien que l’odeur est enivrante. » Décidément, cette jeune femme n’était pas avare en compliment. Malgré son apparence apprêtée, Soledad n’était pas le genre de sorcière qui recherchait sans cesse la validation des autres. Elle était désormais assez mature pour ne pas avoir besoin d’avis extérieurs pour vivre sa vie, mais elle restait humaine, ce qui voulait dire qu’elle restait sensible aux compliments. Les paroles de la brune ne pouvaient que lui faire plaisir, d’autant qu’elle semblait parler avec le cœur. « Merci. J’ai testé plusieurs mélanges avant de trouver le bon. Celui-là a l’air de plaire, même si habituellement mes clients n’y font pas trop attention. » Pour la voyante, l’atmosphère qui se dégageait des lieux était aussi importante que les objets qui y étaient proposés. Le Witches Bazaar était un tout, pas juste quelques articles rassemblés dans une même pièce. Isobel avait doté cet endroit d’une âme et Soledad s’appliquait à continuer de la faire vivre de son mieux. Cela voulait dire lui trouver un parfum, un agencement, une certaine lumière, tout pour mettre en beauté les lieux et les objets exposés. C’était un ensemble imaginé dans les moindres détails. Mais comme tous les détails, la plupart des gens passaient à côté sans les voir. Sauf cette jeune sorcière. « Vous êtes la première à vraiment le remarquer. » Souligna-t-elle avec un léger hochement de tête appréciateur. Peut-être avait-elle été plus généreuse avec son mélange aujourd’hui, ou alors la cliente avait un très bon odorat -oui, un odorat de louloup quoi-, mais ça ne semblait pas la gêner.

Soledad avait choisi de continuer à vouvoyer la sorcière, pas pour mettre une distance entre elles, vu les paroles plus que positives de la plus jeune elle comprenait bien que ce n’était pas une histoire de respect, mais simplement par habitude. Ce n’était pas pour autant qu’elle comptait se cantonner à un rôle de vendeuse qui se contentait de vanter les mérites de sa boutique sans chercher à aller plus loin. La sorcière semblait rongée par une curiosité sans limite aussi la mexicaine lui demanda-t-elle si elle avait d’autres questions à lui poser. Oh, que n’avait-elle pas fait là. Soledad n’était clairement pas prête à ce qui allait suivre. « Oui ! Quel genre de clientèle vous avez ? Comment vous avez su que vous vouliez faire ce métier ? Ca été simple ou compliqué ? C’est une boutique souvent calme ou là, j’ai de la chance d’être seule avec vous et qu’il y a des gens qui risquent de venir à tout instant ? La décoration c’est de vous ? » Un instant, la mexicaine contempla la sorcière avec une surprise impossible à camoufler. Dire qu’elle n’était pas préparée au déferlement de questions qui venaient de lui tomber dessus était un euphémisme. Avait-elle seulement repris son souffle entre deux questions ? C’était difficile à déterminer, son débit de parole avait été tellement rapide que la voyante elle-même avait cesser de respirer l’espace d’une seconde. Elle s’était attendue à quelques questions sur les objets qui les entouraient mais découvrit avec stupeur que la curiosité de sa cliente était bien plus globale que ça. Et plus dévorante. Habituellement on l’interrogeait sur les artefacts vendus, leur provenance, leur histoire, leur particularité, mais c’était la première fois que quelqu’un s’intéressait au Bazaar en lui-même et, plus étonnant encore, à son propre parcours. Une fois la surprise passée, Soledad ne put retenir un léger rire, l’engouement de cette jeune femme était impressionnant, et aussi un peu flatteur, elle devait bien l’admettre. Elle avait bien noté que la brune avait naturellement parlé de chance de se trouver seule en sa compagnie dans la boutique. « Si j’avais su que vous auriez tant de question j’aurai pris un carnet avec moi pour tout noter. » Plaisanta-t-elle en portant sur la sorcière un regard amusé. Soledad en était maintenant persuadée, cette cliente était bien la première de son acabit qu’elle rencontrait, clairement elle sortait du lot et c’était plutôt plaisant. Elle était comme une brise d’air frais, non une bourrasque rafraichissante -t’as vu j’ai pas dit tornade, pas encore. Voilà une image qui lui convenait mieux. « Oh et j’oubliais, comment vous faîtes pour avoir un stock d’objets aussi impressionnants ? Non parce que je suppose que cet éléphant n’est pas le seul à valoir bien plus que ce qu’on pourrait penser au premier abord. » Oh, encore une autre question. Soledad n’était même pas surprise. A ne pas en douter, une fois toutes les réponses données, la sorcière aurait sûrement encore plus de questions pour elle. Sa soif de connaissance et son intérêt pour les lieux semblaient sans fin. A ce rythme, elles pourraient sûrement y passer l’après-midi, voire même une bonne partie de la soirée -si possible devant une bonne bièraubeurre parce que ça donnait soif de parler autant-, sans que sa curiosité ne soit complètement étanchée.

Elles avaient la chance d’être seules dans la boutique, comme la brune l’avait si bien souligné, aussi Soledad pouvait prendre le temps de répondre à toutes ses interrogations. « La propriétaire de la boutique, Isobel, est accro aux voyages. Elle est partie découvrir le monde et elle m’envoie toutes les trouvailles qui croisent son chemin. » Commença-t-elle en se disant que lui apporter une brève explication du fonctionnement de la boutique serait la meilleure manière de répondre à ses questions sans en oublier. Il était vrai que la plupart des articles vendus au Bazaar venaient de loin, cela pouvait étonner, vendre quelques objets exotiques était une chose, en proposer autant en était une autre. Il fallait dire que Isobel n’avait pas son pareil pour dénicher des pièces d’exceptions. « C’est elle qui m’a donné ma chance avec le Bazaar. J’étais plus jeune et coincée dans un boulot qui ne me plaisait pas. J’ai découvert la boutique un peu par hasard et je crois qu’on peut parler de coup de foudre. » C’était ainsi que la mexicaine l’avait ressenti le jour où elle avait mis les pieds pour la première fois au Witches Bazaar. Ça avait été une évidence. Tout la passionnait, tout l’intéressait, chaque artefact, chaque client qui venait avec une demande spécifique, même la gérante et sa manière de voir le monde. Pas un seul instant elle n’avait douté que sa place se trouvait là, Isobel avait su le voir et lui tendre la main, le reste en avait découlé tout seul. « J’ai commencé en tant que vendeuse, ça n’a pas toujours été simple mais cet endroit était comme une évidence pour moi. Lorsqu’elle a décidé de reprendre la route, Isobel m’a nommé gérante. » Un sourire nostalgique vint se peindre sur les lèvres de la voyante. Passer d’un poste ennuyeux de secrétaire à celui, bien plus animé, de vendeuse du Witches Bazaar avait été plein de défis. Soledad les avait relevés, avec plus ou moins de brio elle l’avouait, mais elle s’était accrochée et s’était fait sa place dans ce lieu. « Rien n’était prémédité, mais je trouve que le destin a plutôt bien fait les choses. » Et le destin, elle y croyait dur comme fer. Sa place avait toujours été dans cette boutique, il lui avait simplement fallu en trouver le chemin.

Encore une fois, Soledad se demanda si elle allait pouvoir se rappeler de toutes les questions de sa cliente. Par Merlin, elle en avait tellement ! Et sur des sujets variés en plus. C’était la première fois que la mexicaine était confrontée à une telle curiosité, si c’était agréable de pouvoir partager de genre de choses, ça mettait aussi sa mémoire à rude épreuve. Elle prit le temps de réfléchir, histoire de ne pas se planter et de raconter quelque chose de complètement hors sujet à cette jeune. Quoi que, ça aurait pu l’intéresser aussi vu comme elle était partie. Enfin ça lui revint, les clients ! « On a toutes sortes de clients ici. Des férus d’art ou d’objets exotiques, des amateurs de divination, des sorciers à la recherche d’articles plein de surprise et d’un peu de magie, ceux qui s’intéressent à une médicomagie différente... Ou juste des personnes en quête de cadeaux originaux. On en a pour tous les goûts et tous les prix alors chacun peut trouver son bonheur. » Expliqua-t-elle en levant un doigt à chaque fois qu’elle énumérait un type de client. Et encore ce n’était que quelques exemples choisis, les clients du Witches Bazaar étaient bien aussi diversifiés que les objets qu’ils y trouvaient. La remarque sur le prix des objets n’était pas passé inaperçue aussi Sol avait tenu à rassurer la sorcière. Le Bazaar n’était pas une boutique réservée aux sorciers riches, certains articles valaient effectivement un bon nombre de gallions, mais la plupart étaient tout à fait abordables. C’était un point que Sol tenait à cœur, elle ne voulait pas une boutique d’élites, elle voulait accueillir tout le monde. « La fréquentation dépend des moments de la journée, là c’est plutôt calme mais ce matin j’ai eu pas mal de clients. Si vous revenez en fin de journée vous pourrez être sûre de croiser plus de monde. C’est assez constant, j’ai pas mal d’habitués. » La mexicaine nota avec amusement que c’était la deuxième fois qu’elle discutait avec un nouveau client alors que la boutique était vide. A ce rythme là tout le monde allait penser que le Bazaar était sur le point de mettre la clé sous la porte. Heureusement cette image était trompeuse, comme tout commerce le flux de clients variait selon l’heure de la journée, Soledad ne doutait pas que les lieux seraient bien plus vivants d’ici une heure ou deux. « Quant à la décoration, oui c’est bien de moi. Même si je la qualifierai plus de bazar artistique que de véritable décoration. » Un instant, Soledad laissa son regard dériver sur les étagères qui les entouraient. La décoration, elle n’y pensait pas vraiment, elle arrangeait les objets d’une manière qui lui plaisait, c’était la diversité des artefacts, des formes et des couleurs qui faisait le reste. Le résultat n’était pas très conventionnel, un peu fouillis par endroit mais ça reflétait bien l’esprit des lieux. Une boutique où il suffisait de fouiner pour trouver des trésors. Cette idée plaisait bien à la mexicaine, et vu l’éclat dans les prunelles de sa nouvelle cliente, elle n’avait pas l’air d’être la seule dans ce cas. Sûre d’avoir répondu à toutes ses interrogations, enfin celles qu’elle avait formulé, Soledad se tourna vers elle, le sourire aux lèvres. « Vous venez pour découvrir la boutique ou vous cherchez quelque chose de particulier ? » A son tour de poser quelques questions. Bon d’accord, une question, pas besoin de carnet de note au moins.

CODAGE PAR AMATIS




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Maxime Whitefield
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Lumos
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Lun 2 Mar - 23:27
Moi je veux savoir, moi je veux pouvoir poser des questions
et qu'on me réponde
Maman ours ♥♥

Cet éléphant était sans contexte l’éléphant le plus génial du monde et je m’y connaissais en éléphant. J’avais eu ma période j’aime les animaux je veux travailler dans un zoo, alors d’ailleurs c’était totalement une arnaque mon truc. Si je voulais travailler dans un zoo c’est uniquement parce qu’il y avait des loups, les seuls véritables loups de Grande Bretagne, ceux qui ne faisaient pas la taille d’un poney connemara et qui n’avait pas pour seul but de déchiqueter tout ce qui leur passait sous le museau. Passe-temps fort peu appréciable en plus. Ces loups, je pouvais les contrôler, bon par la peur, c’est vrai, ils devaient un peu ressentir les effluves lupins sur moi… alors que je me lavais tous les jours sans exception – et ils devaient comprendre que quelque chose clochait. Encore que, est ce que ça clochait chez moi ? Pas du tout, hé moi j’y pouvais rien si un espèce de détraqué qu’il fallait enfermer… ou tuer, je votais d’ailleurs pour l’option deux, le tuer et c’est moi qui m’en chargerait, avait fait la bêtise de me laisser en vie. Enfin, bêtise, quand il se rendrait compte que j’étais à ses trousses, trop tard pour réussir à sauver sa misérable vie. De mon point de vue, je trouvais la vie formidable, avec ses hauts et ses bas mais qui valait la peine d’être vécue et ça aurait été dommage de ne pas vivre assez longtemps et de n’avoir jamais vu cet éléphant. On l’avait aidé ? Et bien ce n’était pas avec l’odorat que l’on pouvait deviner que cet éléphant s’ouvrait, j’étais catégorique sur la chose « Vous êtes douées à n’en pas douter, je n’aurais jamais trouvé et j’aurais sûrement utilisé la méthode brutale pour voir ce que cet éléphant avait dans le ventre, ça aurait été du gâchis » Mais au moins, j’aurais eu ma réponse. Pas sûre  que la gérante de la boutique apprécie beaucoup que je lui bousille ses artefacts pour en connaître tous leurs secrets.

Parler de l’odeur sembla faire plaisir à la madame. Pourtant, je n’inventais rien, probablement même qu’elle ne se rendait compte de rien mais quand je disais que l’odeur était enivrante, c’était véridique, ça sentait bon et ça donnait même envie de rester. Un sourire flotta sur mon visage tandis qu’elle m’avouait que les clients n’y prêtaient pas attention habituellement, rien de très étonnant à cela, j’avais bien compris que je sentais des choses que les autres ne sentaient pas toujours. Ma mémoire avait beau ne pas avoir sauvegardé les senteurs avant ma toute première métamorphose, je savais avec certitude que ça venait de là. En fait certains avantages étaient vraiment pas mal, les réflexes – que j’avais travaillé – la force, ah ça aussi j’avais bien bossé plus que pour mes cours en tout cas – et l’odorat. Tout serait parfait s’il n’y avait pas la pleine lune, ça c’était vraiment chiant, j’aimais pas du tout, n’en déplaise à miss loulouve qui elle devait adorer mettre ses pattes pleines de boues partout. A la remarque sur le fait que j’étais la seule à remarquer, je fis un sourire « J’ai un très bon odorat. » ça ne disait pas ce que j’étais réellement mais même si, par pur hasard, elle devinait sans douter, je n’avais rien à cacher et je ne voulais pas m’enfermer dans la crainte que l’on me rejette sinon je n’avancerai plus dans la vie et resterait proche des gens uniquement que je connaissais déjà.

Puisque j’étais à poser une, plusieurs, beaucoup, de questions je ne m’en privais pas. Toutes celles qui me passaient par la tête furent posées. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle me regardait à présent étonnée. Quoi ? Elle me proposait d’assouvir ma curiosité, je n’allais pas m’en priver. Si elle sembla interdite quelques secondes, elle finit par rire et fit même de l’humour en prétendant que si elle avait su, elle aurait pris un carnet pour noter. Qu’elle ne s’inquiète pas, moi je pouvais toujours reposer les questions, si elle en loupait. Forcément, au lieu de me taire et de la laisser me répondre, voilà que j’enchainais sur une nouvelle question, oui avec un petit sourire mi penaud, mi complice.

Ainsi la propriétaire se nommait Meredith, une accro des voyages. Purée, peut être que je devrais abandonner les soins aux animaux magiques et partir avec Poil de Châtaigne découvrir le monde et ramener des objets magiques d’un peu partout. Quoi que, mon chat allait prendre de l’âge petit à petit, elle aurait plus de mal à supporter les voyages et partir sans elle, impossible pour moi… Déjà parce que les nuits sans elle à mes côtés, c’était très difficile de m’endormir, j’avais besoin de sa chaleur pour me rassurer. C’était un peu idiot à mon âge, mais je crois que quelque part la peur de l’enfant que j’étais n’avait jamais disparu, malgré tous mes efforts. C’est comme si, sans la présence de mon chat, j’étais en danger. Je regardais la sorcière devant moi, reconnaissant « Je crois que j’aurais adoré faire ça. » Si j’avais eu un peu plus d’argent aussi parce que les expéditions ça coûtait sûrement une blinde et que mon compte en banque frôlait les… zéros… Non mais c’est un joli chiffre le zéro, c’est tout rond, mais ça ne nourrit pas.

La suite était encore plus intrigante et intéressante, avec quelques similitudes entre elle et moi. Bon sauf pour ce qui était d’avoir une chance avec le Bazaar, et du travail. Je n’avais rien, ce n’était pas faute d’essayer mais ma bonne étoile m’avait un peu laissée tomber. Pour le reste, c’était la même chose, moi aussi c’était par pur hasard que je me trouvais en ces lieux et pour ce qui est du coup de foudre, ma curiosité le démontrait assez bien que j’aimais cet endroit. Meredith devait avoir une confiance immense en cette fille pour la laisser aux commandes de la boutique. Après, pour ce que je pouvais constater, elle prenait soin de l’endroit. Est-ce que mon destin à moi faisait il bien les choses comme pour elle ? J’espérais bien que oui, qu’il ne m’avait pas mené ici pour rien même si, en réalité, rien que pour l’endroit en lui-même, je n’avais pas perdu mon temps.

Bon déjà, la question sur la clientèle, il y avait de tout qui venait en ces lieux. Je penchai la tête sur le côté, me demandant comment j’avais pu passer autant de temps sans rentrer dedans. Mon cœur se serra l’espace de quelques secondes, j’aurais adoré montrer à Georges ce lieu et la magie qui regorgeait. J’esquissai un sourire, amusée, en entendant parler des prix… oui non mais moi je voulais l’éléphant. Il allait falloir que j’économise pendant des années pour l’avoir, est ce qu’elle pouvait me le mettre de côté pendant dix ans ?  Pas sûr que ça soit hyper intéressant pour la gérante.
J’étais donc tombée pile poil au bon moment, plus tard il y aurait eu du monde et plus tôt du monde aussi. Tant mieux, c’était plus sympathique d’avoir la gérante rien que pour moi, même si, bien sûr, si client il y avait je la laisserais s’occuper de lui, ne la monopolisant que parce que j’étais la seule présente en ces lieux. Si ça se trouvait, elle avait beaucoup de choses à faire et elle me répondait par pure politesse, il allait peut être falloir que je la laisse tranquille.
Pour ce qui est de la décoration, elle qualifiait ça de bazar artistique, je ne pu m’empêcher de rire « Alors là, si ça c’est un bazar, vous auriez dû voir ma chambre, ça c’était un bazar… artistique. » même si bien entendu je l’avais toujours considéré uniquement comme un bazar, surtout parce qu’on me répétait assez souvent, range ton bazar… Encore de la part de moldu, je pouvais le comprendre, si je ne rangeais pas, c’est Georges qui rangeait avec ses mains, mais un sorcier adulte, un coup de baguette et hop… feignasse.

Ce n’est que lorsque la gérante me posa une question sur ce que j’étais venu chercher ici que je me souvins qu’à la base, le but n’était pas de vouloir un éléphant mais bien un travail. Je hochai la tête vigoureusement avant de tenter ma chance « En réalité, en poussant la porte de ce lieu, j’avais dans l’idée de vous demander si vous cherchiez toujours une vendeuse mais j’ai été happé par un peu tout ici et j’ai oublié ce que j’étais venu faire ici. » C’est beaucoup plus solennel que je demandais « Est-ce que la place est prise où est ce que vous accepteriez que je postule ? » J’avais envie d’y croire, on lui avait donné sa chance lorsqu’elle en avait eu besoin et moi j’en avais besoin, bon pas urgent tant que j’étais à Poudlard pour l’année scolaire mais pour les vacances d’été ça allait être plus compliqué sans job.



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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Lun 23 Mar - 23:34



En voyant ça tu te dis : "Oui, c'est un paradis !"
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Il n’était pas rare que Soledad prenne le temps de discuter avec ses clients. Quand les allées de la boutique se vidaient et qu’elle avait quelques minutes devant elle, c’était même une opportunité qu’elle ne refusait jamais. En fait, elle considérait même que cela faisait partie intégrante de son emploi de vendeuse. Bien sûr, cela avait un côté commercial pas totalement désintéressé, pour trouver l’article parfait à chacun de ses clients il fallait qu’elle apprenne un peu à les connaitre, qu’elle en sache un peu sur leurs goûts et leurs aspirations. Sans ça elle pourrait tout aussi bien se contenter de proposer des objets au hasard, ce qui, dans la vente, n’était que rarement une bonne idée. Mais au-delà de la santé financière du Witches Bazaar, Soledad était tout simplement une sorcière sociable qui, de manière générale, aimait les autres. Bien évidemment il y avait des exceptions, même une sorcière aussi solaire qu’elle ne pouvait aimer tout le monde, mais quand il s’agissait des clients du Bazaar c’était rarement le cas. Alors elle n’hésitait pas à prendre un peu de temps avec eux, elle aimait pouvoir créer une forme de lien avec sa clientèle, apprendre à saisir la personne qu’elle avait en face d’elle pour pouvoir répondre au mieux à ses besoins et lui prodiguer des conseils avisés. Ça ne marchait pas avec tout le monde, certains restaient sur leurs gardes et ne voyaient là qu’une tactique insensible destinée à leur faire dépenser tous leurs Gallions, mais avec d’autres un véritable lien finissait par se créer. C’était ceux-là qui finissaient par passer régulièrement à la boutique, juste pour prendre des nouvelles ou qui venaient par eux même se renseigner sur les nouveaux objets envoyés par Isobel sans même que Soledad n’ait rien besoin de leur dire. C’était un lien qui allait au-delà de la simple relation vendeur/client. C’était aussi ça qui faisait que la mexicaine aimait tant son métier, la diversité de sa clientèle et la relation quelque peu privilégiée qu’elle parvenait à tisser avec eux, celle qui allait au-delà de l’aspect commercial pour devenir véritablement humaine. C’était pour ça qu’elle était faite, Soledad.

Même si cela ne faisait que quelques minutes que Soledad faisait face à sa nouvelle cliente, elle avait déjà le sentiment que c’était exactement le genre de personne avec qui elle pourrait créer ce lien si particulier. Sa curiosité, sa simplicité, son intérêt manifeste pour la boutique et ses objets. Tout ça montrait à Soledad que le Bazaar était apprécié à sa juste valeur et non pas considéré comme une simple boutique un peu étrange. Et puis, la voyante devait bien l’admettre, le franc parlé de la jeune sorcière et son enthousiasme pour à peu près tout étaient vraiment rafraichissants. « Vous êtes douées à n’en pas douter, je n’aurais jamais trouvé et j’aurais sûrement utilisé la méthode brutale pour voir ce que cet éléphant avait dans le ventre, ça aurait été du gâchis. » Et en plus elle parsemait sa conversation de compliments, non vraiment Soledad l’adoptait sans problème cette nouvelle cliente. Elle pouvait revenir quand elle voulait et la noyer d’autant de questions qu’elle voulait. C’était à croire qu’elle savait comment s’y prendre pour s’attirer les bonnes grâces de la mexicaine, et ça marchait plutôt bien. Néanmoins, la vendeuse ne put s’empêcher de tiquer. « C’est vrai que ça aurait été dommage. » Souligna-t-elle à l’idée de voir la sculpture d’éléphant démontée pièce par pièce pour révéler ses secrets. Mais tout de même, un léger sourire vint flotter sur ses lèvres à cette idée. Imaginer la jeune sorcière s’escrimer sur l’objet récalcitrant pour finir par le détruire était assez drôle. Du moins tant qu’elle ne faisait pas ça au beau milieu de la boutique avec un objet qui ne lui appartenait pas. Enfin, au moins ça ne risquait plus d’arriver à la boite à trésor maintenant que Soledad lui en avait dévoilé le secret, la brune semblait conquise par cet objet, c’était rassurant de voir qu’elle n’aurait pas besoin de le détruire. D’ailleurs, ce n’était pas la seule chose qui semblait l’avoir conquise dans le Bazaar. Le parfum aussi attirait son attention, ce qui ne manquait pas de surprendre Soledad qui se demandait s’il était vraiment aussi subtil qu’elle le pensait. « J’ai un très bon odorat. » La voyante hocha pensivement la tête. Elle ne tirait pas forcément de conclusion de la déclaration de la sorcière, si ce n'était le soulagement de voir que l’odeur de la boutique n’était pas trop forte. Il n’aurait plus manqué qu’elle ne découvre que depuis des mois elle donnait mal à la tête à ses clients et que personne n’avait rien osé lui dire !

La litanie de question de la jeune cliente ne paraissait pas avoir de fin, mais Soledad ne s’en offusquait pas. Au contraire, elle préférait être face à une sorcière intéressée, prête à tout pour assouvir sa curiosité, qu’une cliente ouvertement stoïque et ennuyée. Dans ces cas-là elle se retranchait derrière son comptoir ou trouvait de quoi s’occuper, mais aujourd’hui pas besoin. Au contraire, elle était ravie que quelqu’un s’intéresse un peu à son parcours aussi ne se priva-t-elle pas pour répondre aux interrogations de sa cliente, précisant la manière dont elle avait atterri au Witches Bazaar et les raisons de l’absence d’Isobel. « Je crois que j’aurais adoré faire ça. » Soledad eut un sourire, cet éclat qu’elle voyait dans les prunelles de la jeune sorcière, elle le comprenait sans mal. En fait, elle possédait le même. La vie de bohème que vivait Isobel la faisait rêver elle aussi, découvrir le monde, se remplir la tête de paysages magnifiques, rencontrer des populations différentes, tout ça lui donnait envie. Elle aimait voyager Soledad, c’était peut-être parce que ses racines étaient ailleurs. Elle avait envie d’autre chose aussi quittait-elle le Royaume Uni dès qu’elle en avait l’occasion, elle était même partie découvrir Uagadou en Afrique lorsqu’elle était plus jeune. Mais sa vie était à Londres désormais, aussi ses voyages étaient bien moins nombreux, et bien moins définitifs que ceux de la gérante des lieux. « Moi aussi. » Reconnu-t-elle. Elle savait qu’au fond Isobel ne menait pas une existence parfaite, vivre sur la route amenait son lot de difficultés, mais il y avait tout de même plus de côtés positifs que négatifs. « Le destin a fini par me mener ailleurs, mais au moins avec tous ces objets j’ai un peu l’impression de voyager. » Précisa-t-elle en embrassant du regard les étagères chargées du Bazaar. Ça pour faire voyager, le magasin y parvenait sans le moindre mal. Il suffisait de passer d’une allée à une autre pour changer de pays, ou de renifler quelques herbes aromatiques envoyées par Isobel pour être transporté ailleurs. Le tout était bien sûr renforcée par la décoration absolument pas étudiée, œuvre d’une Soledad qui préférait tout exposer d’une manière qui lui paraissait jolie à regarder plutôt que d’une façon étudiée au millimètre près. « Alors là, si ça c’est un bazar, vous auriez dû voir ma chambre, ça c’était un bazar… artistique. » La voyante éclata de rire à son tour, alors ça c’était du franc parlé. La sincérité de sa cliente avait un coté déconcertant mais aussi rassurant, si elle osait dire les choses sans filtre alors cela voulait dire que tous les compliments qu’elle pouvait faire sur la boutique étaient sincères. Soledad ne manqua pas de le noter, et d’en tirer une grande satisfaction. Elle lui plaisait cette jeune sorcière. « Dans ce cas vous ne devez pas vous sentir trop perdue ici. » Lança-t-elle avec légèreté, appuyant ses mots d’un sourire pour bien montrer que ce n’était en rien une critique. Au contraire, elles semblaient avoir à peu près le même point de vue en ce qui concernait la décoration.

Une fois les réponses apportées à toutes les interrogations de sa cliente, Soledad choisi à son tour de la questionner sur la raison de sa présence au Witches Bazaar. Certes, elle aurait très bien pu venir un peu par hasard, juste pour découvrir la boutique, elle n’aurait pas été la première à venir simplement parce qu’elle était intriguée, mais autant clarifier les choses. Peut-être que la mexicaine pouvait l’aider d’une manière ou d’une autre, elle en aurait été ravie. Un hochement vigoureux de la tête lui apprit que la visite de la brune n’était donc pas totalement fortuite. « En réalité, en poussant la porte de ce lieu, j’avais dans l’idée de vous demander si vous cherchiez toujours une vendeuse mais j’ai été happé par un peu tout ici et j’ai oublié ce que j’étais venu faire ici. » Oups, trop embarquée dans leur discussion, Soledad en était venue à oublier qu’elle était toujours en recherche d’une personne pour l’épauler à la boutique. Il fallait dire que tous les entretiens qu’elle avait menés avaient été si catastrophiques qu’il était plus prudent de les oublier. Elle grimaça presque à la pensée du hibou de refus qu’elle devait encore rédiger. Quand elle avait commencé au Witches Bazaar, elle n’avait pas imaginé se retrouver un jour dans une telle position. C’était une belle preuve de son évolution, mais ça avait aussi un côté impressionnant. C’était une sacrée responsabilité. « Est-ce que la place est prise où est ce que vous accepteriez que je postule ? » La mexicaine croisa le regard de la sorcière. Il y avait soudainement quelque chose de différent en elle, une assurance dans sa voix, plus de gravité dans ses prunelles. Même si elle s’était laissé distraire par tous les objets exposés -ce dont Soledad ne pouvait pas la blâmer, il y avait vraiment de quoi se perdre dans les allées- elle paraissait convaincue de sa démarche. Les prunelles noisette de la voyante tombèrent sur la sculpture d’éléphant qu’elle n’avait pas lâché. « Eh bien ça dépend si vous comptez utiliser la méthode brutale sur tous les objets que vous auriez entre les mains. » Lança-t-elle malicieusement tout en parant ses lèvres d’un immense sourire pour bien montrer que c’était une boutade innocente. Même si elle était entrée dans la boutique avec l’objectif de postuler comme vendeuse, la sorcière avait osé lui parler sans détours. Au fond, c’était plutôt un bon point. Soledad préférait entendre ça que de devoir subir les discours hypocrites de ceux qui amplifiaient tout pour se faire bien voir. « Je plaisante. » Précisa-t-elle tout de même dans un soucis de ne pas mettre la jeune mal à l’aise.

Son sourire se fit plus rassurant et ses traits indulgents, elle ne la jugeait pas et ces quelques paroles ne jouaient pas contre elle. Isobel avait su lui donner sa chance, elle espérait pouvoir en faire autant avec la personne qu’elle embaucherait. Finalement, elle hocha la tête. « La place est toujours libre et si vous vous sentez prête on peut transformer cette conversation en entretien dès maintenant. » La sorcière semblait motivée et Soledad avait vraiment besoin de trouver quelqu’un pour l’aider à gérer la clientèle du Bazaar. Quelque chose lui disait que c’était une occasion à ne pas laisser passer. Grâce à leurs échanges elle avait déjà pu se faire une petite idée sur la brune et ce qu’elle avait entrevu lui avait plutôt plus. Pas besoin de lui donner rendez-vous plus tard, si elle se sentait capable de passer un entretien dans la minute alors autant y aller. D’un geste, la mexicaine invita sa nouvelle candidate à la suivre jusqu’au comptoir de la boutique. Avec l’aide d’un sort elle fit venir deux tabourets hauts pour qu’elles puissent s’installer confortablement. Personne ne disait que les entretiens devaient obligatoirement être des épreuves pénibles. Au contraire, Soledad tentait de rendre ces moments plus aisés, ce n’était jamais évident pour la personne qui postulait. Mais ça ne l’était pas vraiment pour elle non plus qui n’était pas encore totalement rodé à cet exercice. Tout en rassemblant ses cheveux sur un côté, elle prit place sur un des tabourets de sorte à pouvoir garder la porte du Bazaar dans son angle de vue. « Et si vous commenciez par m'en dire plus sur vous ? » Lança-t-elle avec un sourire. Autant commencer par le début avant de vraiment entrer dans le vif du sujet. Qui était-elle, qu’est-ce qui la poussait à postuler ici, qu’attendait-elle… La sorcière n’avait pas manqué de questions, mais maintenant Soledad attendait de voir ce qu’elle pouvait apprendre d’elle.

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Maxime Whitefield
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Mer 25 Mar - 17:33
Moi je veux savoir, moi je veux pouvoir poser des questions
et qu'on me réponde
Maman ours ♥♥

Si je prenais grand soin de mes affaires – enfin certaine de mes affaires, celles qui avaient une valeur sentimentale – je dois reconnaître en toute transparence que je détestais les casses têtes. C’était plus fort que moi, j’avais beau essayer chaque fois avec enthousiasme, quand quelque chose me résistait, il fallait que je résolve l’énigme d’une façon ou d’une autre et puisqu’avec ma matière grise, ça n’était pas toujours possible, je m’occupai de faire cracher tous ses secrets d’une autre façon. Bon après, ça va j’étais civilisée… un peu, je ne me serais pas amusée à défoncer un objet ne m’appartenant pas, surtout dans une boutique, sinon oulalah bonjour les ennuis. Non parce qu’elle avait l’air ultra gentille la madame qui gérait la boutique mais si je commençai à tout lui déglinguer, elle n’allait pas beaucoup m’apprécier.
Est-ce que mes propos ne lui faisaient pas plaisir et bien difficile à dire. Elle fit une remarque mais malgré tout, elle souriait, signe que ça ne la froissait pas tant que ça. De toute façon l’éléphant allait bien et le reste de la boutique aussi. Quant à l’odeur qui flottait dans la boutique, afin de la rassurer sur le fait que personne ne devait la sentir, excepté ceux qui auraient des sens de loups mais bon ils ne devaient pas courir les rues, je précisais que j’avais un très bon odorat. Ce qui sembla convenir à la gérante puisqu’elle hocha la tête.

Parler de cet endroit, c’était donner la possibilité de rêver. Ça ne devait pas être simple tous les jours de courir à travers le monde mais ça permettait aussi d’avoir cette sensation d’être libre et en vie, sans devoir rien à personne, pouvoir offrir des cadeaux à des gens de temps en temps pour qu’ils se souviennent de nous. Il n’y a pas à dire, si j’avais le choix, je crois que j’aurais fait ça mais je ne l’avais pas. Qui trimballerait un chat de plus de dix ans dans toutes les régions inhospitalières du globe ? Et puis, n’avais-je pas non plus une mission, celle d’arrêter la folie meurtrière d’un loup qui prenait ou brisait des vies au gré de ses fantaisies. Je frémis quelques secondes avant de poser le regard sur la gérante qui parlait de son destin qui l’avait mené à faire autre chose que de courir le monde. Je hochai la tête, pensivement, à mon tour avant de dire « Je crois que mon destin m’en empêche aussi. » Enfin, qui empêchait qui, est ce que c’était mon destin qui me forçait à rester ou ma volonté de tout réparer.

Puis alors que nous parlions de l’endroit en lui-même, qu’elle osait qualifié de bazar, artistique certes, mais bazar surtout, je lui dévoilais le fond de ma pensée à ce sujet et tentai de lui expliquer que cet endroit n’avait rien d’un bazar. A sa réponse, je fronçai les sourcils tandis que quelque chose venait de me percuter, enfin pas physiquement, personne ne venait de me rentrer dedans… je me serais écartée quand même. Non c’était ses dires qui me frappaient tant ils étaient réels, je n’étais pas perdue. C’était même plus fort que ça, je découvrais un endroit totalement inconnu et je m’y sentais bien. Ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps et je ne savais pas à quoi c’était dû, l’odeur ? La femme en face de moi qui avait un don pour me faire me sentir bien ? Je ne saurais le dire avec précision mais une chose était sûre et je pouvais le dire en toute transparence « Non, en effet, je ne me sens pas perdue, je me sens bien. »

C’est à peu prêt à ce moment là que mon destin me rattrapa, il en avait mis du temps, les senteurs tout ça, ce n’est que maintenant qu’il se réveillait celui-là. Tout changea en une fraction de secondes, ce que j’étais venue faire ici. Ça m’était totalement sortie de l’esprit mais maintenant qu’on y était, je pouvais poser ma question. De toute façon, non est un mot que je comprenais que trop, comme attention… ça revenait souvent, ne me demandez pas pourquoi, les gens aiment bien me contraindre.

Sa première réponse n’était pas vraiment du genre attendu. Je la regardais avec un sourire, ça aurait pu m’inquiéter mais dans sa voix et même dans son sourire, je comprenais qu’elle ne me tenait pas rigueur de mes précédents propos. Ce que ça pouvait dire en revanche, c’est que je devrais peut-être faire attention aux mots qui sortaient de ma bouche, même si je pensais être assez intelligente pour me douter que de briser des objets ne m’appartenant pas, ce n’était pas une bonne pratique. Alors qu’elle disait qu’elle plaisantait, sûrement afin que je ne prenne pas peur, je rétorquai, le regard pétillant d’amusement « Je vais éviter la méthode brutale, ils pourront garder leurs mystères, même si ça m’en coûte. » Tu parles, ça ne me coûtait pas grand-chose de les laisser tranquille.
Un léger plaisir coupable s’empara de moi tandis qu’elle reconnaissait d’avoir personne. Coupable parce qu’elle avait dû vivre des échecs, ça m’étonnerait que je sois la première à venir, je n’étais jamais la première nulle part, ce qui n’était pas un problème du tout d’ailleurs. Je hochai prudemment la tête, je crois que je me sentais prête, de toute façon, j’étais plus du genre spontané que le genre à réfléchir à toutes ses réponses en amont, c’était épuisant et puis mon cerveau n’était pas des plus coopératifs pour retenir ce genre de choses. Je lui emboîtai le pas tranquillement après avoir hésité à reposer l’éléphant mais n’avoir rien fait, il pouvait venir au comptoir avec moi.

Je m’installai sur le tabouret qui m’était destiné même si très franchement, là bonjour l’effort surhumain… non pas de grimper dessus, de devoir m’asseoir et être immobile. C’est seulement à cet instant que je déposai la statuette sur le comptoir, puis tournai mon visage vers la gérante pour répondre à la question qu’elle me posait avec le plus de précision possible, sans trop en dire non plus parce que c’était le risque à se prendre une porte en pleine tronche parce que je me serais montré trop honnête. « Je m’appelle Maxime Whitefield. » Impossible de définir la fierté qui transparaissait dans ma voix lorsque je prononçai ce nom de famille « J’ai vécu toute mon enfance dans un orphelinat. J’ai dû quitter cet endroit avec mon chat quand j’avais dix ans pour rejoindre le monde sorcier mais j’ai eu un peu de mal à m’adapter. J’aime être une sorcière, avoir la possibilité de lancer des sorts et d’avoir la vie simplifiée sur bien des aspects mais j’avais besoin du monde moldu, je voulais retrouver la personne ayant été pour moi un père. Aussi après avoir obtenu mon diplôme, je suis parti retrouvé le gérant de l’orphelinat où j’avais vécu enfant. Tout s’est d’ailleurs bien passé, j’avais ma famille jusqu’à l’année dernière où il y a eu un accident. » pour ne pas dire un meurtre… voir deux «  et je me suis retrouvée sans lui. Et comment dire, je crois que je n’étais pas prête tout simplement à être seule. » Bah forcément vu que je passais toutes mes journées à m’entraîner pour savoir comment tuer Kesabel, je ne pouvais pas tout faire. « Je suis donc retournée à Poudlard mais autant les mois d’écoles, c’est pratique, autant cet été… ça a été une catastrophe. » Et pour encore plus de fun, à cause des cinglés du Blood Circle, ça avait duré un mois de plus. « Il ne faut pas que ça recommence. Il me faut donc un travail pour avoir un logement. » Est-ce que ça suffisait ce genre d’informations, est ce que je devais dire autre chose ? on peut parler du fait que je viens à peine de trouver un taff que je dois vivre un entretien en rp XD J’attendrai les questions, un brin stressée. Je ne savais pas me vendre, je ne voulais pas me vendre. Je voulais juste expliquer ma démarche.



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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Mer 1 Avr - 18:54




En voyant ça tu te dis : "Oui, c'est un paradis !"
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Est-ce que pour Soledad, tout n’était pas une histoire de destin ? Eh bien oui, c’était ainsi qu’elle voyait les choses. Tout arrivait pour une raison, qu’on doive le vivre avec joie ou le subir avec une grimace, rien n’était laissé au hasard. Il y avait toujours un but, un objectif ultime qui nécessitait de passer par cette étape précise. C’était ça le destin, le chemin sur lequel la vie menait les êtres vivants pour les faire évoluer. Ça ne voulait pas dire que c’était toujours juste, ou qu’il fallait se résigner à subir en silence. Le destin ne s’amusait pas à désigner une victime sans que celle-ci n’ait d’autre choix que de faire avec et d’espérer pour le mieux. On pouvait se battre contre son destin, en fait ça faisait aussi parti du jeu, l’essentiel c’était la manière dont on vivait les épreuves de la vie et notre volonté à nous battre. C’était ainsi que la mexicaine voyait la vie, tout ce qui lui arrivait, c’était l’affaire du destin, les coups durs comme les moments heureux, la seule chose dont elle était certaine c’était qu’elle ne pourrait pas y échapper. Fuir ne servait à rien, le destin finissait invariablement par vous rattraper, elle en avait eu l’exemple parfait quand sa famille avait quitté le Mexique pour échapper au Cartel de Juarez, des années avaient passé mais ce qu’il devait arriver avait fini par arriver. C’était donc sa philosophie et elle l’acceptait, parce qu’elle savait que ce n’était pas pour autant qu’elle était condamnée sans avoir la moindre possibilité de se battre. C’était le destin qui avait fait d’elle la personne qu’elle était aujourd’hui, c’était ainsi qu’elle avait trouvé sa voie et elle en était reconnaissante. Alors entendre sa nouvelle cliente hocher la tête pour confirmer ses dires lui faisait plaisir, elle se sentait comprise. « Je crois que mon destin m’en empêche aussi. » Soledad lui adressa un fin sourire, compréhensive, au fond la présence de cette sorcière dans le Bazaar n’était pas dû au hasard, tout avait un sens. Souvent c’était difficile à comprendre et il fallait du temps pour s’en rendre compte, mais elle était sur le chemin qui lui était destinée. Si elle n’était pas à l’étranger en train de parcourir les routes alors que cette perspective la faisait rêver, c’était parce que quelque chose d’autre l’attendait.

Et ce quelque chose, Soledad espérait sincèrement qu’elle allait le trouver sous peu. La mexicaine savait ce que c’était de se sentir paumée, coincée sur un chemin qui ne convenait pas, bloquée dans une situation où on n’avait pas la place de s’épanouir. Elle aussi elle avait connu tout ça, sa sortie de Poudlard avait été loin d’être simple, mais maintenant elle savait que quelque chose d’autre l’avait simplement attendu ailleurs. Une main tendue et tout avait pris sens. Désormais elle savait qu’elle était là où elle devait se trouver, et elle ne regrettait pas le chemin qu’elle avait dû parcourir pour en arriver là, c’était lui qui l’avait fait grandir. Ce bien être, c’était tout ce qu’elle souhaitait aux autres, le sentiment d’avoir trouvé sa place, d’être simplement en phase avec soi-même. Et si elle pouvait parvenir à ce résultat rien qu’avec sa boutique, alors elle était la plus heureuse. Ca n’y manqua pas, quand la jeune sorcière lui répondit « Non, en effet, je ne me sens pas perdue, je me sens bien. » un grand sourire vint immédiatement illuminer son visage. Voilà ce qu’elle aimait entendre. Elle n’avait pas besoin de plus pour être heureuse Soledad, le matériel ne faisait pas tout -même si on va pas se mentir elle adooore le shopping et ne se séparerait de sa garde-robe pour rien au monde- mais savoir que grâce à elle et au Witches Bazaar elle aidait d’autres personnes à se sentir bien c’était encore mieux.

Et alors si en plus la petite brune avait pour objectif de candidater au poste de vendeuse, c’était vraiment parfait. Déjà elle aimait les lieux, c’était un premier bon point qui avait toute son importance pour Soledad. Et puis, cette petite conversation qu’elles venaient d’avoir lui avait déjà permis de se faire une première idée de la personnalité de la sorcière, idée plutôt positive pour le moment. La brune semblait enthousiaste et curieuse, sincère et ouverte à la discussion. Tout ça était des caractéristiques qui plaisaient bien à la voyante aussi s’était-elle permise de souligner avec humour le seul point négatif que la cliente lui avait avoué. « Je vais éviter la méthode brutale, ils pourront garder leurs mystères, même si ça m’en coûte. » Bien, elle avait l’air de ne pas être gênée par la plaisanterie à ses dépens. Au contraire, ses yeux pétillaient et elle n’hésitait pas à entrer dans le jeu de la gérante. Elle ne se vexait donc pas facilement et savait faire preuve d’auto-dérision. Soledad nota tout ça dans un coin de sa tête, avant même qu’elle ne s’en rende compte l’entretien avait déjà débuté et elle envisageait sérieusement de l’embaucher sur le champ. Juste parce que cette petite brune lui plaisait bien et que son instinct lui disait que c’était la bonne chose à faire. « Si ça vous coûte trop je pourrai partager quelques-uns de leurs mystères avec vous. » Proposa-t-elle sans se départir de son sourire. En réalité si elle obtenait le poste la sorcière allait avoir automatiquement accès à tous les secrets de ces objets, en fait ça ferait parti de son boulot de savoir tout ça pour pouvoir renseigner les clients. Mais Soledad préféra ne pas en dire plus pour le moment, autant ne pas s’avancer trop vite, elles avaient encore un entretien à passer.

Ce fut donc en quelques instants seulement que leur discussion détendue se transforma en entretien d’embauche. Un hochement de tête de la part de la jeune sorcière avait suffi, désormais Soledad s’efforçait de la considérer comme une vendeuse potentielle, que cette jeune lui plaise ou pas elle devait de se montrer impartiale. Elle avait vraiment besoin d’un coup de main à la boutique, ce n’était pas le moment de se tromper dans son choix. Une fois installées au comptoir, la statuette d’éléphant toujours auprès d’elles -décidemment elle lui plaisait beaucoup cette statue !- la mexicaine se remis dans la peau de la gérante de la boutique. Ce n’était pas un exercice facile pour elle qui n’y était pas habituée mais elle était décidée à faire de son mieux, aussi commença-t-elle par la question la plus classique en demandant à la jeune de lui en dire plus sur elle. « Je m’appelle Maxime Whitefield. » Soledad hocha la tête, notant mentalement le prénom français de la demoiselle et son nom à consonnance anglaise. C’était un prénom qui lui allait bien d’ailleurs. « Enchantée Maxime, moi c’est Soledad Velasquez. » Répondit-elle, en se disant que lui donner son identité à son tour pouvait l’aider à se détendre un peu. Elle n’ajouta cependant rien de plus, pour le moment l’objectif était d’apprendre à connaitre un peu mieux cette petite Maxime, pas l’inverse. Ça, ça pourrait venir si elle venait travailler au Bazaar. « J’ai vécu toute mon enfance dans un orphelinat. J’ai dû quitter cet endroit avec mon chat quand j’avais dix ans pour rejoindre le monde sorcier mais j’ai eu un peu de mal à m’adapter. J’aime être une sorcière, avoir la possibilité de lancer des sorts et d’avoir la vie simplifiée sur bien des aspects mais j’avais besoin du monde moldu, je voulais retrouver la personne ayant été pour moi un père. Aussi après avoir obtenu mon diplôme, je suis parti retrouver le gérant de l’orphelinat où j’avais vécu enfant. Tout s’est d’ailleurs bien passé, j’avais ma famille jusqu’à l’année dernière où il y a eu un accident. » Nouveaux hochements de tête de la part de la mexicaine qui écoutait avec attention la sorcière dérouler son histoire juste pour elle. Soledad ne pouvait s’empêcher de lire entre les lignes pour décrypter des informations que Maxime ne donnait pas explicitement mais qui se devinaient facilement pour qui savait écouter. Ainsi elle conclut qu’elle était certainement née moldue -ce qui n’était bien sûr absolument pas un souci pour la Mexicaine-, qu’elle aimait les animaux -c’était toujours un bon point- qu’elle avait vécu plusieurs épreuves dans sa vie et qu’apparemment elle n’avait pas baissé les bras mais au contraire fait de son mieux pour les affronter. « Et je me suis retrouvée sans lui. Et comment dire, je crois que je n’étais pas prête tout simplement à être seule. » A cette dernière information Soledad ne pu s’empêcher de ressentir un pincement au cœur, elle qui était si proche de sa famille était attristée de voir que cette si jeune sorcière se retrouvait seule. « Je suis donc retournée à Poudlard mais autant les mois d’écoles, c’est pratique, autant cet été… ça a été une catastrophe. » La mexicaine pencha légèrement la tête avant de comprendre que Maxime faisait sans doute référence à des soucis financiers. Ce qui était aussi logique vu qu’elle cherchait un emploi.

« Il ne faut pas que ça recommence. Il me faut donc un travail pour avoir un logement. » Le silence tomba entre les deux sorcières. Pas un silence lourd et menaçant, du moins Soledad l’espérait, mais il lui était nécessaire. La voyante prit le temps de rassembler toutes les informations que Maxime venait de lui donner, s’efforçant de peindre un portrait de l’étudiante aussi fidèle que possible. Elle ne s’était pas attendue à ce que la sorcière lui fournisse autant de faits sur son histoire personnelle, habituellement les candidats se concentraient sur leurs études et leurs expériences professionnelles, mais elle avait pu deviner que la jeune femme n’était pas exactement comme tout le monde alors au fond ce n’était pas très étonnant. « Vous n’avez pas l’air d’avoir eu une vie facile. » Finit-elle par souffler doucement, un léger sourire sur les lèvres. Maxime était si jeune, et elle avait déjà vécu tant d’épreuves, Soledad ne pouvait pas y rester insensible. Mais la brune était toujours là, le regard volontaire et l’enthousiasme intact. Elle était forte, ça se voyait, ça s’entendait dans son discours, elle était consciente de ses faiblesses mais bien décidée à ne pas les laisser la terrasser. Malgré tout elle gardait son humour et sa sincérité déroutante. Elle faisait ce qu’il fallait pour aller à la rencontre de son destin, c’était des choses que Sol savait apprécier. Pour montrer qu’elle avait tout bien pris en compte, la mexicaine hocha la tête avant de croiser le regard de la jeune. Il était temps de passer aux questions -désolééé-  pour éclaircir quelques points. « Vous êtes donc en études supérieures à l’université de Poudlard c’est ça ? Quel cursus avez-vous choisi ? » Demanda-t-elle tout d’abord. Bien sûr si elle avait choisi un cursus dédié au commerce ce serait un plus non négligeable. Mais ce n’était pas une condition éliminatoire, l’emploi que proposait Soledad n’était pas très exigeant et elle était parfaitement prête à en apprendre toutes les ficelles à sa candidate. Au contraire, elle serait heureuse de pouvoir prendre quelqu’un sous -sa patte de maman ours son aile. « Vous n’avez pas mentionné d’emploi précédent, vous avez déjà travaillé en dehors de Poudlard ? Ou vous avez de l’expérience dans un domaine en particulier, même en dehors d’un travail ? » Questionna-t-elle ensuite. Encore une fois il n’y avait pas de mauvaise réponse, le poste était même ouvert aux novices. Alors oui si elle aimait l’histoire ou les cultures étrangères ce serait bien pratique vu les objets de tous horizons vendus au Witches Bazaar mais de nouveau Soledad était prête à partager toutes ses connaissances. Tout ça, ça s’apprenait. Il en allait de même pour la divination et la botanique qui seraient des plus. Mais Maxime pouvait tout à fait avoir des passions qui n’avaient rien à voir, peut-être qu’elles se révèleraient utiles.

Finalement, Soledad se pencha légèrement en avant, son éternel sourire aux lèvres elle prit le temps d’observer la sorcière. Elle s’était déjà fait une petite idée de sa personnalité mais elle ne la côtoyait que depuis quelques minutes. Elle n’était pas la mieux placée pour parler, et elle savait que Maxime elle-même ne l’était pas non plus. Même si la sorcière osait dire les choses sans détour, c’était toujours difficile de faire preuve d’une objectivité totale quand on parlait de soi. « Dîtes moi, comment les autres vous décriraient ? » Demanda-t-elle tout en sachant que cette question était particulièrement complexe. C’était un peu comme si elle lui avait posé la classique question des qualités et des défauts -ouais, celle qu’on déteste tous- mais d’un autre point de vue. Et par là, elle n’entendait pas connaitre uniquement l’avis des amis de la sorcière, ce serait trop facile et élogieux, elle voulait aussi savoir ce que pensaient d’elle les inconnus, ceux qu’elle ne côtoyait que peu et même ceux qui ne l’aimaient pas. C’était ça le plus intéressant. « Je sais, ce n’est pas une question facile. Mais dites-vous que j’ai surtout besoin de savoir pourquoi je devrais vous choisir vous plutôt qu’une autre personne. » Ajouta-t-elle en affichant un air rassurant sur ses traits. Ce n’était pas un exercice aisé qu’elle lui demandait là, aucun entretien ne l’était d’ailleurs, mais elle sentait que la sorcière avait assez d’aplomb pour s’en sortir. Et puis, elle était curieuse d’entendre sa réponse.

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et qu'on me réponde
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Ses propos révélaient une chose qui me plaisait en réalité sûrement bien plus que d’avoir un travail, la perspective que peu importe comment se déroulait cet entretien, que je corresponde – peu probable – ou non – très probable – à ses attentes, elle m’offrait l’opportunité de pouvoir revenir ici. Ça voulait dire une chose, j’étais la bienvenue ici après aujourd’hui et j’avais hâte de découvrir de nouveaux secrets. Serait il possible qu’il y ait en ces lieux des trésors encore plus incroyable que l’éléphant ? Si c’était le cas, bien sûr que je voulais le voir, bien sûr que je voulais qu’elle m’apprenne les secrets des objets. Je hochai la tête pour montrer que ça m’intéressait « J’en serai ravie. » Quel contrôle dans la voix, essayer d’être sérieuse, je voulais que plus rien en ces lieux ne soit un mystère pour moi, je n’oubliais cependant pas une chose, il me fallait ce job, je devais donc me montrer un peu prudente. Cela n’enlevait rien au fait que mon enthousiasme allait me laisser tranquille quoi… trois minutes, puis revenir, mais au moins je faisais l’effort de me canaliser un peu.

Une fois installée sur le tabouret, c’était parti pour un entretien le meilleur moment du rp à n’en pas douter. Si je me présentais en tout premier lieu, j’appris au passage le prénom, ainsi que le nom de la sorcière en face de moi.  Un petit signe de tête pour lui dire que moi aussi j’étais enchantée de faire sa connaissance, même si ça aurait été très différent si j’avais eu accès à ses pensées et que j’avais eu connaissance du fait qu’elle m’affublait de l’adjectif petite… alors que j’étais pas petite, j’étais une grande moi, madame. En raconter assez pour qu’elle arrive à dresser un portrait assez fidèle de ma personne, sans pour autant entrer dans les détails. Non, si je n’avais honte de rien – presque rien – ce n’est pas pour autant que je balancerai dans une présentation de ma personne, tout me concernant, ou alors si je le faisais c’était quand j’avais la certitude que ça ne risquait pas de me desservir et là, il y avait quelque chose qui m’intéressait à la clé. Il me fallait donc faire preuve de prudence. C’est fou mais ce mot-là, il me ressemblait tellement pas, alors je faisais un gros effort, si seulement ça pouvait porter ces fruits.

Une fois mon long monologue terminé, je l’observai attentivement, comme pour lui rendre la parole et le premier constat qu’elle fit c’est que ma vie n’était pas ultra facile. Je penchais la tête réfléchissant à cela « Comme tout le monde je suppose. » Moi je la trouvais intéressante ma vie, d’accord, tout n’était pas rose mais l’orphelinat m’avait permis de rencontrer Poil de Châtaigne, ce qui me paraissait carrément important. Et puis, j’étais quand même une sorcière, quand j’agitais un bout de bois, des choses apparaissaient, c’est quand même incroyable de pouvoir se dire que j’étais capable de faire de la magie, alors que bon nombre de personnes étaient dépourvu de ça. Et puis, j’étais certainement une des seules à être entrée dans ce magasin et à avoir pu sentir les effluves un peu particuliers que dégageaient les huiles essentielles de la sorcière. Non, il y a pas à dire, ma vie était bien et s’il y avait des choses que je changerai, forcément, la mort de Georges par exemple, la plupart des épreuves, je ne les enlèverais pas, elles faisaient de moi ce que j’étais actuellement et je n’avais rien à envier à personne.

Après la présentation venait l’heure des questions. Si certaines personnes essaient de réviser l’entretien pour savoir quoi dire afin de plaire à l’interlocuteur en face, lui dire ce qu’il avait envie d’entendre, je ne faisais pas parti de ces gens-là. Je disais les choses parce qu’elles étaient vraies, tant pis si ça pouvait me desservir, j’étais bien incapable de tricher à ce jeu. « C’est bien ça. MagieZoologie et botanique. J’ai un chat qui va commencer à prendre de l’âge et auquel je tiens beaucoup, je veux mettre toutes les chances de mon côté pour pouvoir lui venir en aide lorsqu’elle en aura besoin. Je ne peux pas me permettre de faire n’importe quoi et de risquer sa vie. » Bon, nous allions éviter de dire que j’avais un peu choisi la facilité, c’est comme si mon esprit de loup – bon en plus de faire clignoter proie proie ou danger danger sur chaque bestiole – aidait à retenir les choses essentielles sur les bestioles. Sans oublier qu’en règle générale, je préférais avoir la possibilité de pouvoir bouger partout que de devoir être assise derrière un pupitre à étudier, la pratique, il y a que ça de vrai.

Expérience dans un travail avant aujourd’hui ? Est-ce que ça comptait justicière ou le fait que ça ne soit pas payé - excepté avec le sang des bourreaux, ouai mais ce n’était pas ma faute si le nez ça saigne rapidement -ne comptait pas. J’avais vécu sur les économies de Georges, avec lui, il n’y a que depuis qu’il n’était plus là que je ne touchais plus un centime de l’argent qui restait parce que tant qu’il était là, il était d’accord, mais maintenant, j’aurais l’impression d’abuser. Je secouai la tête, non pas de travail. En revanche, j’avais de l’expérience dans un domaine, mais ça allait être inutile, je le sentais « Je sais traquer à la perfection. Objet, personne, animal, rien ne m’échappe. » Ah ça, j’en étais convaincu, une fois que je connais l’odeur de la chose que je devais retrouver, même recouvert de parfum -oui oui test effectué – je le retrouvais quoi qu’il arrive. Impossible alors de perdre quoi que ce soit, en théorie, parce que je ne passais pas mon temps à renifler tout et n’importe quoi, heureusement et que ça m’était déjà arrivé, comme tout le monde, de devoir chercher un livre ou autre sans me servir de mon odorat.

Comment les autres me décriraient. Je regardai Soledad, les yeux dans le vague, ça dépendait des autres probablement, certains diraient des choses positives, d’autres négatives mais quel portrait décriraient-ils de moi au final ? Je n’étais pas certaine de pouvoir le dire à la perfection « Le mieux ce serait de leur demander, je peux me tromper. Ils me diraient énergique je crois, avec des difficultés à rester immobile derrière un bureau. Que je suis honnête, parfois même un peu trop, je raconte que je peux briser des objets dans une boutique, pas une meilleure entrée en matière pour un travail. » Je plongeai un regard plein de conviction sur Soledad, il y avait quelque chose que moi je pouvais dire sur moi, ça ne venait de personne, mais je la savais vrai « Lorsque j’ai un objectif, je fais tout ce que je peux pour le réaliser. » et ça même si ça prenait des mois, voire des années.

Pourquoi les gens ont toujours des questions compliquées. Mais qu’est ce que j’en savais moi du pourquoi moi et pas un autre, j’avais pas vu les autres, je ne pouvais pas dire que j’étais meilleure et puis l’étais je vraiment ? Certainement pas s’ils avaient tous déjà travailler dans la vente, j’étais pas meilleure. « Vous m’avez dit tout à l’heure qu’il y a des années, vous aviez découvert la boutique par hasard. Moi, je ne l’ai pas découvert par hasard mais je pense aussi qu’on peut parler de coup de foudre. » J’évitai de regarder la statuette éléphant dont j’étais totalement in love. « Je ne peux pas savoir si je serais meilleure que les autres, je ne suis d’ailleurs pas assez imbue de moi-même pour penser que je suis meilleure qu’eux.  En revanche je ferais de mon mieux pour être la meilleure. Le destin ne m’a peut-être pas mené ici par hasard après tout. »
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Soledad Velasquez
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Lun 6 Avr - 19:36




En voyant ça tu te dis : "Oui, c'est un paradis !"
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Ce rôle de patronne, c’était tout nouveau pour Soledad. Depuis qu’elle avait reçu l’autorisation d’Isobel d’engager un ou une vendeuse pour l’aider au Witches Bazaar, elle tentait de se faire à l’idée que bientôt ce serait son rôle presque à temps plein. Mais malgré tout, malgré le besoin et la motivation, ça sonnait toujours étrangement à ses oreilles. L’ambition, ça n’avait jamais été le truc de Soledad, certes elle cherchait à avancer dans la vie, mais elle ne possédait pas cette avidité qu’avaient certains. La mexicaine était plus du genre à vivre au jour le jour et à ne pas chercher à changer son existence tant que celle-ci lui plaisait. Après tout, il n’y avait rien de mal à aimer sa vie telle qu’elle était. Si dans l’Ordre, la sorcière cherchait à s’investir plus, dans sa vie professionnelle elle ne voyait aucune raison de changer quoi que ce soit. Son poste au Witches Bazaar lui convenait à la perfection, il avait évolué suite au départ d’Isobel, ce qui lui avait valu de nouvelles responsabilités et une plus grande liberté quant à sa gestion, mais ça s’arrêtait là car la patronne ce n’était pas elle. Sauf qu’avec les récents évènements les choses avaient de nouveau changé. Elle ne pouvait plus se permettre de laisser des moldus déambuler seuls dans la boutique alors qu’elle s’occupait de la partie sorcière, elle avait besoin d’aide. Engager quelqu’un était une décision évidente, jouer le rôle de la patronne, ça l’était tout de suite moins pour Soledad. Néanmoins, elle essayait de se faire à l’idée, avec cette sensation qu’à chaque entretien qu’elle faisait passer, elle y parvenait un peu plus. C’était une idée étrange pour elle, de devoir choisir quelqu’un pour l’épauler, et ensuite d’avoir un employé sous ses ordres. Ça elle ne savait pas si elle s’y ferait véritablement un jour, aussi souhaitait-elle embaucher une personne avec qui le feeling passerait bien. Elle préférait pouvoir demander quelque chose à quelqu’un, que devoir l’exiger. Pour elle, cette différence infime faisait tout. C’était ainsi qu’elle s’imaginait travailler avec une autre personne au sein du Witches Bazaar et elle espérait bien pouvoir y parvenir.

Mais en attendant il fallait passer par l’étape obligatoire de l’entretien. Ce n’était pas un exercice facile pour la jeune sorcière qui lui faisait face, mais ça ne l’était pas non plus pour Soledad qui tâtonnait encore dans ces nouvelles responsabilités. Tout en étant consciente que les questions qu’elle posait étaient loin d’être simples et qu’elle ne devait pas trop en demander à la sorcière, elle s’efforçait également de mettre ses sentiments de côté. Parce que si leur petite conversation précédente avait été agréable, elle ne lui permettait pas non plus d’être totalement objective. Elle ne connaissait pas tout de la jeune femme, mais elle avait eu un aperçu de sa personnalité et elle devait bien avouer qu’elle l’aimait bien. Alors bien sûr, ça rendait l’exercice un peu plus délicat encore, il fallait prendre de la distance pour essayer de la traiter comme les autres personnes qu’elle avait reçu en entretien. Néanmoins, elle ne put s’empêcher de réagir avec empathie à la fin de sa prise de parole. « Comme tout le monde je suppose. » Pour le coup Soledad n’était pas vraiment d’accord. Tout le monde n’avait pas grandi dans un orphelinat et perdu ce qui ressemblait le plus à une famille pour se retrouver seul. Certes, tout le monde vivait des épreuves, mais cela faisait partie de la vie, ce que lui avait narré Maxime était tout de même différent. Ce n’était pas comparable, mais la mexicaine ne se permit pas la moindre remarque, la jeune sorcière vivait son existence comme elle le voulait et elle n’avait pas à commenter sa manière de voir les choses. Au moins elle arrivait à prendre les choses avec philosophie et à se relever de tout ce qu’elle avait vécu. Tout en notant mentalement cet échange et les conclusions qu’elle en tirait, Soledad commença à l’interroger sur ses études et ses expériences. « C’est bien ça. MagieZoologie et botanique. J’ai un chat qui va commencer à prendre de l’âge et auquel je tiens beaucoup, je veux mettre toutes les chances de mon côté pour pouvoir lui venir en aide lorsqu’elle en aura besoin. Je ne peux pas me permettre de faire n’importe quoi et de risquer sa vie. » La sorcière hocha la tête. C’était déjà la deuxième fois qu’elle mentionnait son chat, elle avait l’air d’y tenir plus que tout. Le fait qu’elle soit étudiante en botanique était un bon point. Le Witches Bazaar vendait des herbes et plantes qui aidaient à soigner et apaiser les maux mineurs, il y avait aussi toute une sélection de thés aux vertus diverses et variées pour la santé, au moins elle ne devrait pas être perdue face à ces articles-là. Ces études lui seraient utiles pour pouvoir renseigner les clients.

Quand il s’agit de ses expériences, Soledad ne broncha pas en comprenant qu’elle n’avait jamais eu d’emploi auparavant, ce n’était pas bien grave il fallait bien commencer quelque part. Elle n’avait jamais exigé la moindre expérience minimale pour sa recherche d’employée. En revanche, elle ne put s’empêcher de tiquer quand Maxime déclara « Je sais traquer à la perfection. Objet, personne, animal, rien ne m’échappe. » le tout avec l’air le plus naturel du monde, comme si c’était tout à fait commun d’être particulièrement bon pour traquer des personnes ou des objets. Soledad ne put s’empêcher d’ouvrir des yeux étonnés. C’était peut-être naturel pour la sorcière, mais c’était bien la première fois qu’elle entendait parler d’un tel talent. Et pourtant elle travaillait à Neverland où chaque sorcier était plus fantasque que son voisin. « La traque ? Voilà qui est original. J’imagine que ça peut se révéler utile si quelqu’un parvient à voler un objet de la boutique. » Répondit-elle, songeuse. Bon, la voyante avait tout de même un peu de mal à s’imaginer lancer Maxime sur la trace de voleur alors qu’elle pouvait appeler la police magique dont c’était le boulot. Mais au moins c’était un talent qui la distinguait des autres. D’ailleurs ce fut le sujet principal de sa question suivante : la manière dont les autres la décriraient. Ah oui, c’était une question particulièrement difficile, Soledad voulait bien en convenir. A voir le regard vague de Maxime, elle eut même envie de s’excuser. « Le mieux ce serait de leur demander, je peux me tromper. Ils me diraient énergique je crois, avec des difficultés à rester immobile derrière un bureau. Que je suis honnête, parfois même un peu trop, je raconte que je peux briser des objets dans une boutique, pas une meilleure entrée en matière pour un travail. » Pour une question difficile, Soledad trouvait qu’elle s’en sortait plutôt bien. Un sourire s’afficha sur ses lèvres quand la sorcière parla de son honnêteté à tout épreuve. Quelque chose disait à la voyante qu’elle n’avait pas fini d’entendre parler de cette histoire d’objets brisés. Mais elle parvenait à tirer les avantages et les inconvénients à toujours dire la vérité quand elle lui passait par la tête, ça n’était pas plus mal. « Au moins vous en êtes consciente. J’ai tendance à croire que l’honnêteté totale n’est pas forcément une mauvaise chose, mais tous mes clients ne sont pas du même avis. Si vous voulez travailler ici, il faudra juste faire attention à ne pas les froisser. » Glissa Soledad quand la sorcière fit une pause. Le poste n’était peut-être pas le plus exigeant, mais il demandait de composer avec des sorciers tous différents les uns des autres. Il était nécessaire de savoir s’adapter à chacun pour ne pas faire fuir la clientèle. Soledad n’avait aucun problème avec la sincérité déroutante de la jeune Maxime, mais elle tenait à préciser que ce ne serait pas forcément le cas de tous les clients. Si elle souhaitait travailler au Bazaar, elle avait devoir apprendre à composer avec.

Vu le regard qu’elle planta dans les prunelles de la mexicaine, travailler ici n’était peut-être pas juste qu’un souhait. Il y avait dans ses yeux une détermination telle que Soledad n’avait jamais vu. Encore moins lorsque cela concernait un banal emploi de vendeuse dans une boutique d’objets magiques. « Lorsque j’ai un objectif, je fais tout ce que je peux pour le réaliser. » La mexicaine prit une profonde inspiration, se reculant légèrement sur son tabouret pour pouvoir bien observer la sorcière en face d’elle. Il n’y avait pas un tremblement dans ses pupilles, pas une hésitation dans sa voix. Elle semblait férocement déterminée à obtenir cet emploi. Après tout, c’était à peu près tout ce que Soledad lui demandait non ? De la motivation. Sur ce point là elle avait tout ce qu’il fallait, et sûrement plus encore. Mais il y avait tout de même quelque chose qui avait fait tiquer la brune un peu plus tôt et qu’elle se devait d’éclaircir pour prendre une décision raisonnée. « Vous dites que vous avez du mal à rester immobile, alors d’accord ici il y a toujours quelque chose à faire dans les rayons ou l’arrière-boutique et il y a souvent quelqu’un à aider, mais ce n’est pas non plus le poste le plus actif au monde. Ça ne risque pas de vous gêner ? » Demanda-t-elle avec un intérêt non dissimulé. Ce n’était toujours pas une question piège, si Maxime affirmait que ce serait suffisant ou qu’elle pourrait gérer alors elle ne voyait aucune raison de remettre sa parole en question. La sincérité désarmante, tout ça, tout ça. Mais si elle avait le moindre doute, autant le dire maintenant. Soledad ne voulait pas lui offrir un emploi où elle ne s’épanouirait pas. Elle n’avait peut-être pas grand-chose à offrir, mais elle voulait que ce soit une opportunité plus qu’une contrainte.


« Vous m’avez dit tout à l’heure qu’il y a des années, vous aviez découvert la boutique par hasard. Moi, je ne l’ai pas découvert par hasard mais je pense aussi qu’on peut parler de coup de foudre. » Intriguée, Soledad pencha légèrement la tête sur le côté, elle ne l’interrompis pas pour lui laisser toute liberté de s’exprimer jusqu’au bout. « Je ne peux pas savoir si je serais meilleure que les autres, je ne suis d’ailleurs pas assez imbue de moi-même pour penser que je suis meilleure qu’eux. En revanche je ferais de mon mieux pour être la meilleure. Le destin ne m’a peut-être pas mené ici par hasard après tout. » La voyante prit le temps d’assimiler toutes les paroles de la jeune sorcière. Il y avait dans tout ça beaucoup de mots qui résonnaient en elle et qui lui faisaient indubitablement plaisir. Entendre parler de coup de foudre quand il s’agissait de sa boutique, bien sûr, et puis voir Maxime affirmer qu’elle comptait tout mettre en œuvre pour être la meilleure. Bien sûr elle ne pouvait s’empêcher de faire le parallèle avec son propre parcours qui l’avait mené au Witches Bazaar, ça lui parlait. Et puis il y avait cette détermination dans les prunelles de la sorcière, elle semblait croire chaque mot qu’elle prononçait. « J’aime votre manière de penser. » Déclara-t-elle doucement. Bien sûr Maxime pouvait mentir, utiliser ce que Soledad lui avait dit plus tôt pour s’assurer la place de vendeuse. Mais la mexicaine n’y croyait pas, la sincérité de la brune, elle pouvait la sentir dans chacun de ses mots. Et puis à quoi bon se fatiguer avec une manipulation aussi élaborée pour un simple poste de vendeuse ? Inutile d’aller jusque-là pour obtenir le poste. Non, ce qu’elle disait, Soledad y croyait. Et ça lui faisait sincèrement plaisir de l’entendre. Elle venait de rencontrer cette jeune sorcière mais déjà elle avait l’impression de sentir une forme de connexion entre elles. « Je crois sincèrement que le destin nous mène toujours sur la bonne route. Le mien m’a mené ici, on m’a tendu la main quand j’en avais besoin et c’est la meilleure chose qui a pu m’arriver. Maintenant j’aimerais pouvoir en faire de même. » reprit-elle posément. A son tour de s’ouvrir un peu. Pour la voyante cet emploi n’était pas qu’une nécessité pour elle et la boutique, c’était aussi l’opportunité d’aider quelqu’un. Pour elle c’était certainement ça le plus important et c’était ce qui rendait les qualifications ou l’expérience complètement facultatif. « Je veux tendre la main à quelqu’un qui en a besoin, comme Isobel l’a fait pour moi. Mais je veux le faire pour quelqu’un qui en vaut la peine. » Elle fit une pause, le temps que ses prunelles croisent celles de Maxime. « Et je crois que c’est votre cas. »

Soledad lui adressa un sourire. Au fond cet entretien n’était peut-être qu’une formalité. Nécessaire, mais dont elle avait toujours connu l’issue. Elle appréciait Maxime, sa fougue et son honnêteté, c’était bien le genre de personne qu’elle aimerait avoir à ses côtés pour travailler. Elle avait une soif de savoir, et Soledad brûlait de pouvoir partager ses connaissances. Elle avait besoin qu’on lui tende la main, la voyante ne demandait que l’opportunité d’apporter à quelqu’un ce même soutient qui l’avait tant aidé quand elle était plus jeune. Et puis elle se sentait déjà une certaine connexion avec ce lieu si précieux pour la mexicaine. L’instinct de la voyante lui soufflait que si elle souhaitait tendre la main à quelqu’un, Maxime était un choix parfait pour ça. Mais avant de se précipiter, elle devait s’assurer que la brune ne se berçait pas d’illusions simplement parce qu’elle avait besoin d’un emploi et que la boutique l’intriguait. « Mais je veux aussi m’assurer que cet endroit est le bon pour vous. » Reprit-elle en observant la jeune sorcière. Elle avait posé les questions nécessaires pour cerner un peu la jeune femme, maintenant il était temps de passer de l’autre côté du miroir et de lui exposer ce à quoi elle devait s’attendre si elle souhaitait travailler au Bazaar. Maxime aussi devait pouvoir peser le pour et le contre. « Ce que je propose ici n’est pas un emploi très exigeant. J’ai besoin de quelqu’un pour m’aider à gérer la partie sorcière de la boutique quand je suis moi-même du côté moldu, surtout en fin de journée et le week-end. J’ai besoin d’aide avec les clients, les objets que je reçois et les stocks. Je ne cherche pas forcément une personne avec de l’expérience, juste la motivation d’apprendre et l’ouverture d’esprit pour ne juger ni les objets en vente, ni les clients qui s’y intéressent. » Expliqua-t-elle tout sans lâcher la sorcière du regard pour ne manquer aucune de ses réactions. Que le feeling passe ou pas entre elle, Soledad recherchait avant tout quelqu’un capable de l’aider avec la boutique. Se faire de nouveaux amis n’était pour l’instant pas le sujet principal. -et encore moins adopter une petite louve :D- « Il faut s’habituer à traiter avec les clients, s’intéresser à la divination, aux plantes et apprendre un peu l’histoire des objets pour pouvoir les renseigner. Vous vous en sentez capable ? » Une dernière question, pour s’assurer que ce choix était le bon. Pour apaiser tout ce qui en elle, lui disait que sa décision était déjà prise.

CODAGE PAR AMATIS




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Maxime Whitefield
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Mar 14 Avr - 15:07
[quote="Maxime Whitefield"]
Moi je veux savoir, moi je veux pouvoir poser des questions
et qu'on me réponde
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Bon si parler de moi, de mon enfance, de mes études oh combien formidable dont les notes étaient souvent dû au fait que Sélénya me filait un coup de main, un gros coup de mains… Oui bon d’accord ça m’arrivait régulièrement de recopier un peu ses devoirs. Il fallait savoir profiter des avantages de mes camarades. Tout ça n’avait pas l’air de perturber outre mesure Soledad ici présente, attention je ne dis pas qu’elle s’en foutait, si j’avais commencé à dire que tous les matins je mangeais un dragon, elle aurait tout de suite réagi, signe de son écoute attentive.
Ce ne fut néanmoins pas l’histoire d’un dragon qui la fit réagirmême si mon dragon cracheur de flamme attend toujours son event mais bien l’histoire de la traque. A moi, ça me semblait si naturel que je m’étais dit qu’il valait mieux le dire, ses yeux ronds étonnés me démontraient que non, ça ne l’était pas pour tout le monde. Néanmoins, ses propos me firent sourire, je ne voyais pas ça comme ça mais effectivement, suivre un potentiel voleur se révélerait un jeu d’enfant. « J’espère que ça ne vous est jamais arrivé d’avoir ce genre de désagrément. Dans un contexte moins désagréable c’est utile aussi, ça permet de retrouver des objets sans avoir à réfléchir longtemps à où on l’a vu la dernière fois. »

Vint alors un des exercices les plus difficiles qui m’ait été donné de réaliser. Comment se définir à travers les yeux des gens le plus honnêtement possible. Si ça me dérangeait un peu de prétendre comment ils me percevaient tous, je jouais le jeu même si finalement c’était plus comment moi je me percevais que la manière dont d’autres pourrait le faire. De ce fait bien sûr que j’étais consciente de mes défauts, encore que, en étaient-ils vraiment ? Est-ce qu’il valait mieux quelqu’un qui mente comme un arracheur de dents ou quelqu’un de franc. Certes, toute vérité n’était pas bonne à dire, je le savais depuis mes dix ans et je filtrais malgré tout ce que je disais, sinon l’univers entier serait au courant de mon envie de vengeance et j’aurais eu bien du mal à atteindre la majorité, je ne doutais pas du  fait que Kesabel serait venu me zigouiller avant que je ne le fasse.
J’eus un léger sourire quand elle me dit si je voulais. Disons que je ne postulerais si je n’avais pas envie de travailler ici, quel intérêt de perdre du temps si je n’espérais rien à la clé. Je hochai néanmoins la tête « Je sais tenir ma langue quand il le faut. » Heureusement, sinon les moldus auraient connu l’existence des sorciers bien avant que le Blood Circle ne s’en charge. Il aurait d’ailleurs mieux valu que ça soit moi qui en parle, leur façon de faire était un peu limite.

A sa façon de reculer lorsque je parlais d’un objectif, je me demandais si je ne l’avais pas effrayé, oh pourvu que non, ce n’était pas mon intention, je voulais juste montrer que j’étais quelqu’un de déterminé et que je n’agissais pas sur un coup de tête. Bon bien sûr ça m’arrivait de le faire mais pas tant que ça en réalité, même si parfois certaines actions pouvaient faire douter, ce n’est pas pour autant qu’elles étaient irréfléchies.  C’est pourtant sur autre chose qu’elle revint lors de ses propos suivants. Je penchai la tête sur le côté, pensive quelques secondes. « Si j’avais voulu un emploi avec plus d’activité physique, ce n’est pas dans une boutique que je serais venue postuler. Je le savais déjà en entrant ici que je ne passerais pas mon temps à courir, ça me va très bien. » Il fallait de toute façon un emploi où je ne sortirais pas épuisée physiquement sinon mes balades nocturnes dans les bois me manqueraient et j’en avais besoin pour mon équilibre mental.

Impossible de savoir si je m’en sortais bien dans mes réponses. Difficile de savoir ce qu’elle attendait dans ses réponses, la vérité, ça sûrement mais est ce que ma vérité était la bonne ? Je ne pouvais néanmoins pas me changer, raison pour laquelle j’éludais légèrement la question sur pourquoi moi plus que les autres. Je n’étais pas les autres et cracher sur eux pour me faire bien voir, ça ne me ressemblait pas. Je ne voulais pas être prise parce que j’aurais descendu des gens que je ne connaissais pas sinon autant les attraper dans une ruelle un soir de pleine lune et leur ôter la vie, je gagnerais du temps et de la salive.
Comme réponse à mes paroles, j’eus le droit au fait qu’elle aimait ma manière de penser, j’esquissai un sourire, me retenant de dire que c’était Georges qu’il fallait remercier pour cette manière de pensée, c’était lui qui avait le plus contribuer à ma façon de voir le monde. Je l’écoutais parler du destin qui nous mènerait toujours sur la bonne route. Cela voulait-il dire que le destin m’avait ramené sur le chemin du loup responsable de ma transformation pour une bonne raison ? Un bref frisson d’excitation parcourut mon dos. Si c’était le destin, alors j’irais à la rencontre de celui-ci. Pourtant, elle ne parlait sûrement pas de ça, bien sûr que non, elle parlait du travail et il est vrai que là aussi c’était mon destin qui m’avait mené ici, il bossait bien mon destin en ce moment. J’avais envie qu’il m’arrive la même chose qu’elle, qu’on me tende la main pour un travail et que ça soit la meilleure chose qui puisse m’arriver, mes yeux ne brillaient d’ailleurs rien qu’à cette idée.

Elle s’arrêta quelques instants, comme si elle réfléchissait à quoi me dire. Je restai pendue à ses lèvres, comme une enfant attendant l’autorisation d’un adulte pour pouvoir aller jouer dehors. Lorsqu’elle reprit la parole, à sa façon de parler, à sa posture, au rythme de son cœur, je me retenais de lui faire un grand sourire avant qu’elle n’ait terminé même si je me doutais assez bien de la fin. Il y eut une pause après le fait qu’elle voulait le faire pour quelqu’un qui en valait la peine, puis elle termina par le fait que c’était mon cas, je soufflai, touchée « Merci. » Certes je n’avais pas de contrat entre les mains, aucune promesse d’embauche mais je lavais la peine qu’on me tende la main, elle le disait elle-même et ça méritait un merci.

Ce n’était pas encore fini, loin de là. Comment ça elle voulait s’assurer que l’endroit était le bon pour moi ? A moins qu’il y ait caché derrière toutes les rangées des chasseurs de loup garous, je pense pouvoir affirmer que ça allait aller pour moi, je savais m’adapter. Pour l’exigence, youpi j’ai envie de dire manquerait plus qu’on soit sans arrêt sur mon dos à me dire que je suis pas assez douée pour le travail, ça aurait le don de m’irriter. Gérer la partie sorcière ? Pas de soucis, enfin en même temps, même gérer la partie moldue, ça n’aurait pas été un très grand problème, les moldus je connaissais bien. Les week end et les fins de journées, ça m’allait aussi bon après si c’était à 23h30 qu’on finissait, ça irait beaucoup moins à mes professeurs – c’est eux qui râleraient que je dormais sur le bureau, pas moi -. Le reste avais je seulement besoin d’y réfléchir, c’est elle qui pouvait déterminer si j’étais motivée et ouverte d’esprit avec ce que j’avais dit, moi à moins de répondre je le suis, chose qui n’a pas grand intérêt, je n’allais pas être des plus utiles. Je répondis donc à ses propos finaux, uniquement « C’est pas que je m’en sens capable, c’est que je vais faire en sorte d’être capable. J’ai néanmoins, une légère requête. Je suis dans l’incapacité de dormir les nuits de pleines lunes. Est-ce qu’il serait possible d’éviter de me faire travailler le lendemain ? » je lui offrais un sourire penaud, ça ne jouait pas forcément en ma faveur mais je ne voulais pas lui faire faux bond à la première pleine lune, je préférais jouer franc-jeu, ou presque.

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En voyant ça tu te dis : "Oui, c'est un paradis !"
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Après trois entretiens d’embauche dirigés seule, Soledad commençait à se dire qu’elle allait bientôt prendre l’habitude de cet exercice. Bien sûr, ça n’allait pas arriver d’un claquement de doigts et elle trouvait toujours ça vraiment étrange de poser toutes ces questions à des inconnus, mais elle sentait qu’elle était sur la bonne voie. Ses questions n’étaient pas forcément faciles, ça ne l’était jamais dans ce genre de situation, mais elles lui permettaient de se faire une bonne idée de la personne en face d’elle et de comprendre en quelques mots si elles allaient pouvoir travailler ensemble sereinement ou si ça n’allait pas coller. Elle qui avait pour philosophie de vie de ne pas juger les gens sur une première impression devait vraiment prendre sur elle pour se rappeler que, pour le coup, elle n’avait pas la possibilité de passer plusieurs jours en compagnie des candidats pour se faire une idée d’eux. Alors elle orientait ses questions dans cet optique, les pousser à parler d’eux en toute sincérité, leur montrer que leurs défauts n’étaient pas forcément éliminatoires et qu’elle était prête à passer outre si elle sentait que le courant passait bien entre eux. Malheureusement, Soledad devait admettre que jusqu’à présent cette manière de voir les choses et de diriger des entretiens n’avaient pas exactement eu les résultats escomptés. Entre la petite jeune qui voulait composer le poste selon ses envies, le quadra qui espérait pouvoir draguer toutes les clientes et la sorcière a moitié timbré qui voyait des complots partout, tout ça était vraiment décourageant. Pour le coup Soledad n’avait pas eu besoin de plus que quelques minutes pour comprendre qu’elle n’aurait jamais la moindre envie de travailler avec ces personnes. Faire rentrer quelqu’un au Witches Bazaar ça voulait dire le côtoyer quasi quotidiennement, mais aussi pouvoir lui faire confiance, avec les clients, les objets et la caisse. Tout ça c’était important alors les entretiens ne devaient pas être pris à la légère.

Il n’empêchait que malgré tout le sérieux qu’elle mettait dans cet exercice, il y avait parfois des réponses qui surprenaient Soledad. Une candidate qui affirmait sans sourciller qu’elle n’avait pas besoin de formation puisqu’elle savait déjà tout sur tout, ou une autre qui avançait dans le plus grand des calmes que le Ministère complotait pour kidnapper des voyantes et utiliser leur don. La mexicaine se disait qu’elle en avait vraiment entendu de belles pendant ces quelques discussions. Quelque part, ce n’était pas très étonnant, les candidats faisaient de leur mieux pour sortir du lot, quitte à avancer des arguments originaux ou à se trouver des domaines d’expertises peu connus, ou carrément inventés. Sur ce point, la nouvelle candidate ne dérogeait pas à la règle. Elle aussi parvint à trouver un talent pour le moins méconnu : la traque. Pour le coup, Soledad devait bien dire qu’elle était étonnée, c’était bien la première fois qu’on avançait ce genre d’argument devant elle. Mais après, pourquoi pas, chacun avait ses propres talents, elle n’était pas là pour en juger. Et puis ce n’était pas comme si elle lui avait affirmé avec fierté savoir empiler des centaines d’allumettes les unes sur les autres, savoir traquer pourrait éventuellement se montrer utile un jour où l’autre si quelqu’un parvenait à voler un objet du Bazaar. « J’espère que ça ne vous est jamais arrivé d’avoir ce genre de désagrément. Dans un contexte moins désagréable c’est utile aussi, ça permet de retrouver des objets sans avoir à réfléchir longtemps à où on l’a vu la dernière fois. » La mexicaine eut un sourire en imaginant Maxime partir à la poursuite d’un voleur qui ne manquerait pas de se demander ce qu’il se passait en voyant une jeune sorcière lui tomber dessus plutôt qu’un membre de la police magique. Enfin, drôle à imaginer ou pas, une telle situation restait tout de même hautement improbable. Soledad n’avait pas attendu l’arrivée d’une traqueuse hors pair pour protéger le magasin des voleurs aux mains baladeuses et d’ailleurs elle espérait bien n’avoir jamais besoin de faire appel à ce talent pour régler ce genre de soucis. Elle préférait largement l’argument de Maxime comme quoi il lui était facile de retrouver un objet perdu. « Heureusement non, le magasin est truffé de sortilèges pour empêcher les vols, pour le moment personne n’a réussi à passer au travers. Par contre, c’est vrai que c’est plus facile de perdre un objet au milieu de tous les rayons. Votre talent pourrait être bien utile par ici. » Admit-elle avec un sourire en se disant que cette idée était quand même bien plus plaisante que de lancer la jeune sorcière à la suite d’un voleur. Il fallait bien avouer que si le bazar artistique qu’était la décoration lui plaisait beaucoup, il n’était pas forcément le plus simple pour retrouver les objets après coup.

Ce qui n’était pas non plus forcément très simple, c’était de garder son opinion pour soi quand un client affirmait une bêtise plus grosse que lui et ne voulait pas se remettre en question. Soledad appréciait l’honnêteté de Maxime, elle la trouvait rafraichissante, ainsi elle savait que la sorcière était tout simplement elle-même, seulement elle savait aussi que ce ne serait pas forcément le cas des clients du Bazaar. La plupart aimait qu’on aille dans leur sens, il ne s’agissait pas de leur mentir, mais de savoir doser ses réactions en fonction d’eux. Une fois les sorciers mis en confiance, Soledad savait qu’ils étaient plus aptes à écouter des avis divergents aux leurs, mais c’était un travail de patience. Puisqu’ils étaient le cœur de son commerce, la mexicaine tint à souligner cette information très importante. « Je sais tenir ma langue quand il le faut. » Soledad hocha la tête, satisfaite. Bien sûr, elle ne croyait pas la sorcière capable de vexer tous les clients en quelques paroles, mais vu son honnêteté c’était tout de même important de la prévenir. Après, vu qu’elle avait grandi parmi les moldus elle avait dû cacher sa nature de sorcière à un moment ou à un autre, c’était donc qu’elle ne balançait pas tout ce qui lui passait par la tête. « C’est tout ce que je demande. » Affirma Soledad avec un sourire. Puisque Maxime semblait avoir réponse à tout sans la moindre hésitation, autant continuer. La sorcière savait vraiment ce qu’elle voulait et ce qu’elle devait mettre en place pour l’obtenir, ça faisait plaisir de voir quelqu’un d’aussi motivée pour un simple poste de vendeuse dans une boutique d’objets magique. Mais tant mieux, c’était exactement ce que Sol recherchait. La voyante continua sur la voie de la sincérité en lui demandant si le poste, pas si physique que ça, allait bien lui convenir. « Si j’avais voulu un emploi avec plus d’activité physique, ce n’est pas dans une boutique que je serais venue postuler. Je le savais déjà en entrant ici que je ne passerais pas mon temps à courir, ça me va très bien. » Nouvel hochement de tête de la part de la mexicaine. Décidemment, elle avait bien réponse à tout cette petite jeune, mais c’était très bien ainsi. Elle savait ce qu’elle voulait et si elle affirmait que le poste proposé lui conviendrait, Soledad ne voyait pas de raison de remettre sa réponse en question.

Soledad devait bien le reconnaitre, c’était ainsi qu’elle aurait aimé que tous ses entretiens se passent, cette jeune Maxime se révélait être la candidate qu’elle aurait aimé avoir dès le début. Cette jeune femme enthousiaste, pleine de curiosité, avec une honnêteté à toute épreuve et une motivation sans limite. La mexicaine aimait échanger avec elle, ça paraissait simple, comme si tout coulait de source. Au fond, c’était peut-être pour ça que les autres candidats s’étaient révélés si décevant, pour qu’elle puisse voir immédiatement combien cette jeune brune correspondait à ce qu’elle attendait. Quelque part, Soledad se voyait un peu en elle, cette jeune sorcière un peu malmenée à la vie qui cherchait juste son chemin et qui tombait sous le charme du Bazaar, tout ça, ça avait été elle aussi. Elle avait eu Isobel pour lui tendre la main, elle voulait en faire de même. Et Maxime semblait la bonne personne pour ça, elle le sentait. Puisqu’elle faisait confiance en son instinct et qu’elle ne voyait aucune raison de cacher ses impressions à la sorcière, Soledad lui exposa donc les choses ainsi, en toute simplicité. Elle aussi, elle voulait tendre la main à quelqu’un, et c’était elle qu’elle choisissait. « Merci. » La mexicaine sourit devant toutes les émotions contenues dans ce simple mot. Aussitôt une sensation de bien être vint gonfler son cœur, c’était ce sentiment qui venait l’envahir à chaque fois qu’elle sentait qu’elle avait pris la bonne décision. Elle se sentait également plus légère d’un coup, elle avait trouvé la bonne personne et elle avait hâte de voir comment allaient se dérouler les prochaines semaines au sein du Witches Bazaar. Que Maxime n’ait pas d’expérience particulière n’était pas un problème, Soledad se sentait tout à fait prête à transmettre tout son savoir, en fait elle ne demandait que ça. Pouvoir rendre cette immense faveur qu’Isobel lui avait fait bien des années plus tôt, elle espérait être à la hauteur de cette tâche, parce qu’au fond d’elle-même elle savait que la jeune sorcière qui lui faisait face en valait la peine. Néanmoins, elle tenta de réfréner son enthousiasme, se contentant d’afficher un grand sourire joyeux en réponse aux réactions de la jeune femme.

Puisqu’elle était aussi sûre d’elle, la dernière étape -enfin l’avant dernière étape puisque la dernière serait la signature d’un contrat- était de s’assurer que c’était également le cas de Maxime. Elle prit donc le temps de lui expliquer dans les grandes lignes en quoi consistait l’emploi qu’elle proposait, ce n’était pas un poste particulièrement exigeant mais elle préférait tout mettre à plat tout de suite. Si elle voulait lui tendre la main, Maxime devait être consciente de quoi il retournait exactement avant d’accepter de s’en saisir. Les jours de travail, les tâches, ce qu’elle attendait d’elle, ce qu’elle devrait apprendre, Soledad le lui décrit en quelques mots pour qu’elle puisse juger si tout cela lui convenait et surtout si elle était prête à se lancer dans cette aventure. « C’est pas que je m’en sens capable, c’est que je vais faire en sorte d’être capable. J’ai néanmoins, une légère requête. Je suis dans l’incapacité de dormir les nuits de pleines lunes. Est-ce qu’il serait possible d’éviter de me faire travailler le lendemain ? » Une nouvelle fois, cette impression qu’elle ne regretterait pas sa décision s’imposa à Soledad. Cette Maxime avait l’air d’avoir une sacrée force de caractère, et surtout une volonté de fer pour mettre en œuvre ce qu’elle voulait. C’était parfait. Elle était prête à faire des efforts pour travailler au mieux au sein du Bazaar, c’était tout ce que Sol voulait entendre. Si elle avait la motivation alors elle n’avait aucune raison de ne pas lui laisser l’occasion de faire ses preuves. Cependant, elle dû bien avouer que sa requête la laissa un peu plus perplexe. La mexicaine l’observa un instant pour prendre le temps de bien saisir ses paroles et ce qu’elles voulaient dire. Quand on était sorcière et qu’on parlait de pleine lune, il n’était pas bien compliqué de lire entre les lignes. Il y avait plusieurs explications à ces insomnies, il n’était pas très difficile de les deviner. Cette jeune sorcière avait peut-être un loup-garou parmi ses parents, ou alors elle avait à subir les conséquences d’une griffure de loup qui coinçait la victime dans un état entre le loup et le sorcier. Ou alors elle était tout simplement lycanthrope elle-même. Ces explications étaient parfaitement valables. Soledad fini par hocher la tête. « Très bien, ça ne me pose pas de soucis. Tant que je suis au courant, on peut s’arranger. » Déclara-t-elle comme si la jeune venait tout simplement de lui demander de ne pas travailler la veille de ses examens. Soledad ne chercha pas à en savoir plus, qu’elle soit lycanthrope ou non, ça ne la regardait pas, Maxime choisirait de lui en parler si elle le souhaitait mais ce n’était pas à elle de la pousser à se confier. Après tout elles ne se connaissaient pas. La sorcière l’avait prévenue, désormais elles allaient pouvoir s’arranger et tant qu’elle respecterait cet arrangement, Soledad ne voyait aucun problème. « J’imagine qu’il y a une raison derrière ces insomnies. Si ça vous intéresse je dois avoir des mélanges de thés ou d’huiles essentielles qui peuvent aider avec ces lendemains difficiles. » Ajouta-t-elle simplement. Elle n’attendait pas de réponse particulière et aucune précision, mais si elle pouvait l’aider un peu, elle le ferait avec joie.

Finalement, la mexicaine prit une inspiration. Elle avait l’impression qu’elles avaient fait le tour, normalement à ce stade de l’entretien, elle annonçait que le candidat recevrait la réponse par hibou quelques jours plus tard avant de le raccompagner à la porte de la boutique. Cependant, avec Maxime elle ne voyait pas d’intérêt de s’encombrer de cette étape. Elle avait déjà annoncé à la jeune sorcière qu’elle souhaitait lui tendre la main, elle n’avait pas de raison de la faire attendre alors qu’elles savaient toutes les deux que sa décision était déjà prise. « Bien, je vais vous épargner l’étape stressant du hibou qui vous apportera une réponse d’ici quelques jours. Vous êtes clairement motivée et comme je le disais, j’ai envie de vous offrir cette chance. Si vous le souhaitez, ce poste est à vous. » Déclara-t-elle avec un grande sourire. A son tour, la voyante ne doutait pas de la réponse de la sorcière. Depuis le début elle s’était montrée plus que motivée, elle avait passé son entretien haut la mains, Soledad ne voyait pas pourquoi elle se déciderait à renoncer maintenant. « Il y aura une période d’essai, disons de 1 mois. Mais ça devrait être une formalité pour vous. » Reprit-elle en penchant légèrement la tête sur le côté. Des quelques entretiens qu’elle avait fait passer, Maxime était sans conteste la plus motivée de toute, clairement passer un mois d’essai ne devrait lui poser aucun problème. Elle était prête à faire tous les efforts pour assumer le poste avec succès et Soledad ne doutait pas qu’elle réussirait. D’ailleurs, elle était tout à fait prête à l’aider pour que tout se passe au mieux. D’un coup de baguette, la voyante fit venir à elle un parchemin, une plume et de l’encre pour pouvoir commencer à rédiger le contrat. Tout en réceptionnant ces objets, elle croisa le regard de la sorcière. « Avant de rendre tout ça officiel, vous avez des questions ou des remarques ? » Une dernière étape à l’entretien, une dernière formalité bien plus souple cette fois. Plutôt une invitation à discuter si la sorcière voulait savoir plus de choses sur ce qui l’attendait. Parce que la prochaine fois qu’elle franchirait la porte du Witches Bazaar, ce serait en tant que vendeuse.

CODAGE PAR AMATIS




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Maxime Whitefield
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Lumos
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Mar 5 Mai - 0:01
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S’il y avait des gens qui prenaient mieux que d’autres les facultés hors du commun des loups-garous pour pister les gens, c’était bien la première fois que quelqu’un qualifiait mon odorat de talent. Et il faut bien dire ce qui est, c’était plaisant. Bon, après, je n’aurais certainement pas rechigné à aller menacer quelqu’un pour un vol d’objet mais c’était rarement la priorité dans des boutiques. Elle m’informait par ailleurs qu’aucun vol n’avait été à déplorer. Autrement dit, ce ne serait pas demain la veille que mon odorat serait utile pour du vol à l’étalage. J’avais eu donc parfaitement raison de préciser que je pensais à des objets, non parce que sinon autant dire directement votre talent ne me sert à rien.

J’apprenais au passage à Soledad que si je parlais quand même relativement facilement aux gens et que j’avais tendance à dire la vérité rien que la vérité et encore la vérité aux gens. Il y a des fois où forcément je gardais le silence. Mais heureusement en même temps, sinon je me ferais des tas d’ennemis parce qu’il y a bon nombre de fois où j’aurais fini en heure de colles pour avoir dit à un professeur qui poserait la question, mon cours ne vous intéresse pas, oui. Non vraiment, je savais tenir ma langue lorsque c’était nécessaire. Et puis, j’étais un chouya respectueuse pour le travail d’autrui – voir le mien- je n’allais pas contrarier les clients si ça les faisait fuir, je valais un peu mieux que ça. Néanmoins, étant donné qu’elle ne semblait ni contrariée, ni embêtée lorsqu’elle me disait cela, je n’avais aucune bonne raison d’être vexée. Surtout qu’elle rajouta que c’est tout ce qu’elle demandait. Si c’était aussi facile, voilà qui n’allait pas me poser beaucoup de problèmes.

Le job, parlons du job, il n’était pas trop sportif, une voix intérieure me soufflait que les prochains mois allaient être très intenses physiquement et peut être même – et ça me faisait mal de le penser – qu’un travail sportif, ça aurait été trop, mon corps ne l’aurait probablement pas supporté. Autrement dit, j’étais plutôt satisfaite qu’ici, je n’ai pas besoin de courir partout, excepté si la boutique était bondée bien sûr. Ça me permettrait de me poser un peu, je n’y voyais donc aucun inconvénient et j’en fis part à la sorcière qui hochait la tête, ce qui semblait dire qu’elle était d’accord avec ma manière de penser.

Ses mots ne cessaient d’être répété en boucle par mon esprit, pour mon esprit, elle cherchait quelqu’un qui en valait la peine et j’en valais la peine. C’était ultra gentil, elle ne me connaissait pas et semblait croire en moi, ça n’était pas pour me déplaire, bien au contraire, j’étais ravie, ça suffisait à refaire ma journée.
Est-ce que c’était le travail qui me plaisait vraiment ? Sincèrement c’était un tout, le lieu me plaisait beaucoup – je ne parle pas non plus de l’odeur qui était vraiment cool – l’ambiance qui me donnait envie, c’est vrai je plaide coupable, de toucher à tout et puis il y avait aussi Soledad. Je n’avais jamais eu affaire à un recruteur qui paraissait si sympathique et loin de donner envie d’essayer de l’arnaquer en profitant de sa gentillesse, ça me donnait envie de faire tous les efforts du monde, de donner mon maximum pour lui montrer qu’elle avait raison de me faire confiance. Bon, par contre ça voulait aussi dire que dès le début, j’étais obligée de passer par la case, les pleines lunes c’est très embêtant, il va falloir lever le pied à chaque fois que ça arrive parce que, je ne serais tout simplement pas en état le lendemain. Oui c’était honnête de ma part mais est ce qu’il fallait être honnête sur tout ? J’aimais à penser que oui. De toute façon, si j’avais attendu, je l’aurais prévenu quand ? Juste avant, le jour même, je n’aurais eu aucun respect pour sa personne, pour la boutique et pour la confiance qu’elle plaçait en moi. Et puis, j’étais un loup, oui, c’est vrai, c’était mal vu, alors ça ce n’était pas ma faute, moi j’étais un agneau… bon d’accord un agneau qui peut déchiqueter tout le monde… mais un agneau quand même. Si elle comprit ce que j’étais, difficile à dire, en attendant, j’obtenais ce que j’avais demandé sans avoir à discuter, elle acceptait ma requête, acceptait de s’arranger. Quand je disais qu’elle était loin d’être le genre d’employeur désagréable à qui l’on a peur de s’adresser, elle prenait tout ce que je disais bien.

Puis, il y eut les propos suivants. Les propos qui me firent poser un regard tout à fait sérieux sur elle. Oui, il y avait une raison, une raison qui pouvait m’empêcher d’obtenir ce travail et j’en avais bien conscience. Le truc c’est que les gens, ils pouvaient bien penser ce qu’ils voulaient, ça n’enlevait pas ce que j’étais et puis elle proposait son aide, peut être qu’elle ne retirerait pas son offre même si elle apprenait ce que je faisais les nuits où la lune était ronde. J’aurais aimé parler, mais je ne savais pas comment emmener la chose. J’en étais encore à réflexionner sur comment dire les choses, n’ayant pas l’intention de lui cacher quoi que ce soit, sauf que la sorcière reprenait la parole. Cela m’empêchait de réfléchir, enfin si j’aurais pu ne rien écouter afin de savoir comment tourner ma phrase, sauf que ce qu’elle disait et bien ça m’intéressait un peu beaucoup. J’échappais donc à l’étape du hibou – ah bah pourtant, je suis sûre que Maxime aurait adoré rencontrer Samba le hibou hyperactif – Elle termina ses propos par la phrase la plus amusante de la journée, si je le souhaitais, le poste était à moi. Comment dire, j’avais poussé la porte dans le but d’avoir un travail alors bien sûr que je souhaitais le poste, j’hochai d’ailleurs la tête pour montrer mon enthousiasme et le fait que j’acceptais le poste avec un immense plaisir et une véritable satisfaction. La période d’essai, comme elle le disait si bien ça devrait être une formalité, il n’y avait pas de raison que ça ne fonctionne pas puisque j’avais prévu de faire des efforts.

Cependant, ça s’enchainait beaucoup trop vite pour moi. Non pas que j’avais besoin d’y réfléchir, plutôt que j’avais décidé de la mettre dans la confidence par rapport à ses propos précédents sur mes insomnies et je trouvais plus juste de le faire avant qu’elle n’ait rédigé entièrement le contrat et que je l’ai signé, qu’elle se retrouve un peu bloqué pendant un mois en ayant une trouille monstre de moi. Elle me donna l’opportunité de parler en me demandant si j’avais des questions, non ça je n’en avais pas, ou des remarques. Oui j’en avais une « J’ai une remarque à faire, tout à l’heure vous avez parlé d’insomnies, oui il y a une raison à cela. Je suis un loup-garou. » Je ne précisais pas que je n’avais pas choisi de l’être, parce qu’en vrai, tout le monde s’en fichait bien de le savoir si ça venait de la personne mordue ou si c’était un accident. Je ne précisais pas non plus que je serais intéressée en effet par sa proposition précédente, avec le thé et les huiles essentielles pour aider à mieux supporter ces nuits pourries. Non avant de faire le moindre commentaire, j’attendais qu’elle prenne en compte ce que je lui disais et qu’elle digère. Oui c’est vrai, j’étais un peu tendue, je ne savais plus quoi regarder, son regard pour espérer voir autre chose qu’une expression de peur, de dégoût ou que sais-je, ses mains pour voir si elle se crispait sur la plume. En revanche, étonnamment je ne craignais pas qu’elle sorte sa baguette pour m’attaquer, ayant presque confiance en elle. Puis n’y tenant plus, je reprenait la parole pour questionner «  ça vous pose un problème ? » Quoi il fallait bien que je sache, que je la pousse à parler, j'étais pressée de savoir moi.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Lun 11 Mai - 23:42




En voyant ça tu te dis : "Oui, c'est un paradis !"
Soledad ☽ ☾ Mini loup ♥♥


Maintenant qu’elle avait Maxime en face d’elle, Soledad songeait que c’était tout de même facile de trouver la bonne personne à qui offrir le poste de vendeuse au Witches Bazaar. Elle était passée où pendant tout ce temps la jeune sorcière ? C’était bien dommage qu’elle ne se soit pas présentée plus tôt à la boutique, ça aurait évité à la mexicaine de faire passer trois entretiens qui s’étaient plus apparentés à de la torture qu’à des discussions. Si seulement toutes les personnes qu’elle avait pu rencontrer s’étaient révélées semblables à la brune, ça aurait été un exercice bien plus agréable. Apprendre à jouer les futurs patronnes étaient quand même plus simple quand on avait face à soi une personne sympathique qui donnait envie de faire des efforts pour que tout se passe au mieux. Mais au fond, c’était peut-être mieux que les choses se soient passées ainsi. Soledad avait appris que ce n’était pas toujours simple de faire passer un entretien d’embauche, c’était un exercice délicat où il fallait savoir jongler entre les exigences du poste et ses impressions personnelles. Elle avait le sentiment de s’en être plutôt bien sortie, tout du moins, l’expérience n’avait pas manqué de la faire grandir, et plus elle recevait de candidats, plus elle se sentait à l’aise et prenait confiance. Mais le plus important c’était que si toutes les personnes qu’elle avait reçues s’étaient révélées à la hauteur de ses attentes alors le poste aurait été pourvu rapidement et elle n’aurait sûrement pas eut l’occasion de rencontrer Maxime. Et ça, elle sentait que ça aurait été une grande perte. Elle avait toujours été ainsi Soledad, elle sentait les choses, elle prêtait attention aux moindres détails mais surtout, elle accordait une grande importance à son instinct et à son ressenti. Jusqu’à présent les candidats qu’elle avait reçus lui avaient inspiré de l’irritation ou du dépit, mais ce n’était pas le cas avec Maxime. Certains auraient pu trouver son honnêteté exaspérante ou prendre son assurance pour de la vantardise, mais pas Soledad, tout ça elle le trouvait plutôt rassurant et rafraichissant. Elle avait le sentiment qu’avec Maxime il n’y avait pas de faux semblants, qu’elle lui dirait ce qu’elle avait à dire, que ce soit positif ou négatif. Pour la voyante c’était important, c’était ainsi qu’on avançait.

Soledad avait donc choisi de faire confiance en son instinct. Après tout, celui-ci ne l’avait jamais trompé et plus les minutes avançaient plus elle se disait que cette Maxime, elle l’aimait bien. Même si elles ne savaient pas encore tout l’une de l’autre, le courant passait bien. La mexicaine savait qu’elles avaient tout le temps du monde devant elles pour apprendre à se connaitre davantage, mais déjà ce qu’elle voyait de la sorcière lui plaisait. Et surtout, le plus important c’était qu’elle semblait sincèrement s’intéresser au poste de vendeuse et à la boutique en elle-même. Maxime avait sa place au Witches Bazaar, la voyante le sentait. Elle possédait la motivation et la curiosité que Soledad recherchait chez sa future vendeuse, sa personnalité lui plaisait, inutile donc de continuer à chercher. Un sentiment de paix et d’assurance envahissait la mexicaine alors que l’idée se frayait un chemin dans son esprit : elle avait trouvé sa vendeuse. Et c’était même mieux que ça, elle avait trouvé quelqu’un à qui elle pouvait tendre la main et offrir à son tour tout ce dont elle avait bénéficié grâce à Isobel. Elle aimait l’idée que le Bazaar soit un endroit plein d’opportunité, ce lieu lui avait tant offert qu’elle voulait pouvoir le transmettre à son tour. Et avec Maxime, elle avait le sentiment d’avoir fait le bon choix. Même sa remarque sur les lendemains de pleine lune ne la fit pas tiquer plus que ça. Bien sûr elle ne tarda pas à se douter de ce que la jeune sorcière insinuait par là, mais Soledad n’y voyait pas le moindre problème. La jeune n’avait même pas besoin d’en dire plus, cela ne regardait pas la mexicaine et elle ne comptait pas lui demander plus d’explications ou la juger sur la malédiction qu’elle pouvait porter, quelle que soit sa forme. Soledad savait que la vie des sorciers pouvait être complexe et tant que cela ne venait pas poser de problème pour son poste au Witches Bazaar, alors elle considérait qu’elle n’avait aucun souci à se faire. Ne pas faire travailler Maxime les lendemains de pleine lune était tout à fait possible, elles pouvaient s’arranger et tant que cet accord était respecté, Soledad n’avait rien à y redire.

Cependant, Maxime ne semblait pas prendre tout ça avec autant de désinvolture. « J’ai une remarque à faire, tout à l’heure vous avez parlé d’insomnies, oui il y a une raison à cela. Je suis un loup-garou. » Parchemin et plume en main, Soledad hocha simplement la tête. Elle avait commencé à rédiger le contrat qui lierait Maxime au Witches Bazaar et ne marqua qu’une brève pause, le temps de bien assimiler l’information fournie par la sorcière. Un instant plus tard, elle avait repris sa rédaction, pas le moins du monde perturbée par la déclaration de la jeune femme. « Je vois. » Acquiesça-t-elle tranquillement alors que sa plume continuait de parcourir le parchemin, le remplissant de son écriture tout en courbes. Son intuition avait été la bonne, Maxime était donc lycanthrope. Bon, ça n’avait pas été difficile à deviner, quand une sorcière parlait des effets de la pleine lune sur elle, dans la plupart des cas ça avait un lien avec la lycanthropie. Soledad s’apprêtait donc à engager un loup-garou pour travailler dans sa boutique. Très bien. En toute franchise, ça ne la perturbait pas outre mesure, la mexicaine avait l’esprit ouvert et elle était prête à accueillir une louve dans sa boutique sans sourciller. Maxime n’avait pas l’air d’une jeune femme sauvage qui se jetterait sur les clients après tout. « Ça vous pose un problème ? » Captant un éclat d’incertitude dans la voix de la sorcière, Soledad releva la tête de son ouvrage, l’interrompant momentanément. Maxime avait eu l’air tellement sûre d’elle pendant tout leur entretien qu’elle n’avait pas songé combien la réaction à sa révélation pourrait être stressante pour elle. Maintenant Soledad réalisait que la sorcière face à elle avait peur tout simplement. Peur de sa réaction, de son avis sur les lycanthropes et sûrement de ce qu’elle allait penser d’elle après tout ça. La mexicaine détestait l’idée qu’on puisse craindre ainsi ses réactions, elle qui voulait se montrer d’une bienveillance sans fin. Néanmoins elle comprit que Maxime apportait de l’importance à sa réaction et à son opinion et la dernière chose qu’elle voulait c’était la décevoir. L’expression de la voyante s’adoucit un peu plus. « Ça devrait ? » Demanda-t-elle avec un léger sourire. Soledad savait que pour certains la réponse serait oui. Malheureusement tous les sorciers ne s’étaient pas encore défaits de l’idée que les loup-garou étaient des êtres sanguinaires qui semaient la mort et la destruction. La voyante n’en faisait pas partie, elle refusait de s’arrêter à ces idées réductrices. Elle était consciente que la bête qui s’éveillait à chaque pleine lune était certainement ainsi, mais elle savait aussi que les sorciers mordus avaient tout ce qu’il fallait à leur disposition pour vivre une vie normale et ne pas représenter un danger pour les leurs.

« Rassurez-moi, vous ne comptez pas essayer de me mordre à la prochaine pleine lune ? Ou vous faire une liste de proies futures parmi les clients du magasin ? » Lança-t-elle d’un ton léger sans que son sourire ne quitte ses lèvres. Elle voulait alléger un peu l’atmosphère, sans pour autant se moquer de la situation. Rassurer Maxime en lui montrant qu’elle n’avait pas à avoir peur de sa réaction tout comme elle n’avait pas peur du fait qu’elle soit une louve. Au fond, Soledad trouvait qu’avoir peur de quelqu’un parce qu’il avait été mordu n’avait pas de sens, tant que le lycan ne se montrait pas menaçant il n’y avait pas de raison de le craindre. Cependant, Soledad restait consciente que la question était importante aux yeux de Maxime, elle méritait mieux que des plaisanteries aussi prit-elle soin de croiser ses prunelles. « Plus sérieusement, tant que vous êtes présentes les jours prévus, que vous êtes à l’heure et que vous conservez votre motivation, c’est tout ce qui m’importe. Je ne suis pas très difficile, je suis prête à faire des efforts et à m’arranger pour que ça marche… Tant que c’est réciproque. » Déclara-t-elle avec plus de sérieux. Elle était sincère, l’état de Maxime ne la perturbait pas plus que ça, en fait tant que ça ne venait pas interférer avec son travail au Bazaar ou dans leur relation elle pouvait même gambader toutes les nuits en pleine forêt si ça lui chantait. En fait, ce que faisait la sorcière durant son temps libre ne la concernait pas, pas que Soledad ne s’y intéresserait pas, mais plutôt qu’elle n’avait pas de comptes à lui rendre. Tout comme la mexicaine n’avait pas à la juger sur ce qu’elle devenait lorsque la lune se faisait ronde dans le ciel. Mais vu la peur ou le dégoût que certains sorciers ressentaient en entendant parler des loup-garous, elle comprenait que Maxime veuille mettre ce point au clair. Quelque part elle aurait aimé que la jeune sorcière n’ait pas cette crainte la concernant, mais c’était impossible, pour le moment elles étaient encore deux inconnues, elle devait encore jauger de son caractère et de ses convictions. Elles apprendraient à se connaitre et alors Maxime verrait qu’elle n’avait aucune raison d’avoir peur, mais avant d’en arriver là, c’était à Soledad de la rassurer. « Que vous soyez un loup-garou ne me pose aucun problème. » Affirma-t-elle calmement en prenant soin de croiser le regard de la sorcière. Elle voulait qu’elle puisse lire dans ses prunelles sombres son sérieux et sa sincérité. Elle avait également pris soin de prononcer le terme de loup-garou en entier, pour bien montrer qu’aucun dégout ou amertume ne venait tinter sa voix. Cette déclaration lui paraissait évidente, mais elle voyait bien que c’était important pour Maxime, alors elle pouvait se fendre de ces quelques mots, c’était la moindre des choses.

Soledad ne disait pas tout ça pour lui faire plaisir, du moins ce n’était pas l’unique raison, elle disait surtout ça parce que c’était la plus stricte vérité. « J’apprécie votre honnêteté, merci de me l’avoir dit, rien ne vous y obligeait. » Reprit-elle en lui adressant un nouveau sourire. Elle était contente, au fond, que la jeune sorcière ait choisi de s’ouvrir à elle de cette manière. Elle savait qu’avec certains recruteurs cela aurait tout stoppé net et que l’offre qu’elle venait de recevoir aurait été annulée, elle avait pris un risque, mais elle avait choisi de lui faire confiance et pour ça Soledad lui était reconnaissante. Un lien s’établissait déjà entre elles, fait d’honnêteté et d’échange, et ça la réjouissait déjà. « Vous n’êtes plus une enfant, j’imagine que vous avez le contrôle sur votre situation. Mais mon offre tient toujours, si vous voulez un petit peu d’aide pour mieux vivre les lendemains difficiles, je devrai pouvoir vous offrir ce qu’il faut. » Assura-t-elle en montrant d’un geste large les rayonnages qui s’étendaient derrière elles. Maintenant qu’elle savait avec certitude que Maxime était bel et bien un loup-garou, elle pourrait mieux cibler les mélanges à lui proposer. Et oui, l’emploi du terme offrir était volontaire et totalement transparent. Si la sorcière le souhaitait elle pourrait lui offrir ces produits sans demander la moindre Noise en échange. En tant que Lycan, la jeune femme devait déjà avoir un sacré poids sur les épaules, si la mexicaine pouvait rendre sa charge un peu plus légère, elle le ferait sans hésiter et de gaieté de cœur. Et puis ce n’était pas un investissement à perte, si Maxime gérait mieux les lendemains de pleine lune grâce à ces mélanges alors elle pourrait revenir travailler plus vite et en meilleure forme, voilà tout. Ce n’était pas de la charité, Soledad voyait plus ça comme un investissement… et un coup de main.

La mexicaine ne cessait de louer la franchise de sa future vendeuse mais pour le coup, elle devinait que cette déclaration avait aussi dû lui couter. Maxime avait l’air d’assumer sans mal son état de loup-garou, mais l’avouer face à un recruteur était tout de suite plus délicat. Soledad avait le sentiment que lui rendre la pareille serait la moindre des choses. Elles allaient être amenées à travailler ensemble, à se fréquenter souvent, la voyante avait bon espoir qu’elles puissent construire une relation positive. Autant commencer dès maintenant, et pour poser les premières pierres d’une relation saine, le mieux restait l’honnêteté. « Puisqu’on fait dans la transparence, c’est mon tour. Je possède aussi une certaine particularité. Oh, pas aussi impressionnante que la vôtre, mais tout de même. Je suis née avec le troisième œil. » expliqua-t-elle avec un sourire. Loin d’elle l’idée de comparer leurs particularités, elles n’avaient rien à voir, et elle ne voulait surtout pas diminuer les difficultés que Maxime pouvait tirer de sa lycnathropie. Par là, elle voulait lui montrer qu’elle aussi elle était prête à partager une part d’elle. Certes, son don de voyance n’était pas un secret, Maxime aurait bien fini par l’apprendre, mais Soledad préférait que cela vienne d’elle, ça lui paraissait plus correct. Et ainsi elle espérait montrer à la jeune femme qu’elle était habituée aux sorciers qui n’étaient pas juste que des sorciers. Les dons et malédictions ne lui faisaient pas peur, ce que Soledad voyait avant tout c’était des personnes. Cependant, elle savait que ce n’était pas le cas de tous. « Vous n’avez pas d’apriori sur les voyantes, j’espère ? » Demanda-t-elle alors que son sourire se faisait taquin. Au fond, elle espérait sincèrement que ce ne serait pas le cas, ou que dans le cas échéant, Maxime soit assez intelligente pour exprimer son opinion sans se montrer blessante. Soledad avait beau respecter les avis de tout le monde, elle ne tolérait pas le mépris gratuit lorsque cela touchait à son don. Mais avec Maxime elle avait le sentiment de ne pas prendre beaucoup de risque. Finalement, elle reprit sa plume et la plongea dans l’encre plus l’humidifier de nouveau. « Alors, toujours prête à le signer ce contrat ? » Lança-t-elle avec enthousiasme, prête à mettre un point final au contrat de Maxime. Maintenant qu’elles avaient établis que la lycanthropie de la sorcière ne serait pas un obstacle à son embauche, plus rien ne s’opposait à une petite signature.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
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Maxime Whitefield
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Lumos
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Mar 19 Mai - 22:16
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et qu'on me réponde
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Si on m’avait dit qu’un jour, un employeur ou futur employeur à qui j’apprendrais que j’étais loup-garou ferait une pause de trois secondes puis se remettrait à écrire, je n’y aurais pas spécialement cru. Elle voyait qu’elle disait en plus. Oui bah j’espère bien qu’elle voyait ce qu’était un loup-garou parce que je me voyais mal lui prendre sa plume et lui dire attends je te montre prête moi le contrat je vais dessiner dessus.  C’était un brin perturbant comme réaction, je me sentais donc obligée de creuser un peu afin de savoir ce qu’elle en pensait au juste, il y avait plusieurs façons de réagir à mon sens mais aucune ne ressemblait de près ou de loin à la réaction de Soledad, elle n’avait l’air ni surprise, ni touchée par la nouvelle, son cœur n’avait eu aucun changement dans ce rythme. En fait si elle n’avait pas levé la plume durant quelques secondes, j’aurais pu dire qu’elle était plongée dans ses pensées et qu’elle voyait autre chose, genre… qu’elle s’était trompé d’encre. J’avais essayé de ne pas avoir l’air ultra étonnée par son manque de réaction tandis que je lui demandais si ça lui posait un problème, non mais je sais pas moi, peut être qu’en vrai elle était tétanisée… c’est vrai que oulalah ce que j’étais dangereuse assise sur un tabouret, on dirait pas comme ça mais dans le milieu on m’appelait la terreur des tabourets…

Le regard noisette de Soledad vint rejoindre le mien, instinctivement, je fronçais légèrement les sourcils même si en soit, que cela pose un problème ou non, je n’y pouvais pas grand-chose, qu’aurais je pu faire pour éviter ce qui m’était arrivée ? Je n’avais pas manqué de prudence, je n’avais pas joué avec mon destin, c’était arrivé, un point c’est tout. Comme réponse pour ma question, j’avais le droit à une question, et à un sourire. C’était un brin déstabilisant tout de même pour moi ça tout de même. Je n’avais pas encore trouvé la réponse à fournir qu’elle embrayait. Pas une seule seconde dans sa voix j’aurais pu croire qu’elle était sérieuse lorsqu’elle disait avoir besoin d’être rassuré quant à une potentielle morsure à la pleine lune. Néanmoins, je secouai la tête de droite à gauche, me retenant de faire de l’humour en disant qu’en revanche, je ne pouvais rien promettre pour les clients. Si elle pouvait en plaisanter, je n’étais pas sûr qu’elle aime beaucoup que je plaisante dans la même veine qu’elle. Ce que je comprenais en sous-entendu, c’est qu’elle n’avait pas spécialement peur et c’était rassurant que des gens qui ne me connaissaient pas forcément ne pensent pas que j’avais plus de l’animal que de l’humaine.

Certainement parce que je ne réagissais pas à son humour, elle reprit la parole avec sérieux, je restais accrochée à ses prunelles. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était prévu dès le départ de mon côté, je ne comptais pas lui faire faux bond ni arriver en retard. Quant à la motivation, ça, je crois que même si j’avais voulu l’éteindre, je n’aurais pas réussi, la motivation faisait partie de moi et ne me quittait pas une seule seconde, peu importe ce que j’entreprenais, j’étais toujours motivée à réussir.  En réponse, à ses propos, je me contentais de quelques mots « ça l’est, réciproque. »

Un sourire apparut néanmoins sur mon visage lorsqu’elle termina par dire que le fait que je sois un loup garou ne lui posait aucun problème. Alors en soit, je sais bien que je me fichais éperdument de ce que les gens pensaient de moi, mais si ma condition m’empêchait d’avoir un travail dans cette boutique, je dois reconnaître que je n’aimais pas spécialement l’idée. Maintenant que tout était dit, elle pouvait reprendre la rédaction du contrat, je ne disais plus rien, bon je zieutais un peu l’éléphant sur la surface à côté de moi, comme pour lui dire que lui et moi on allait se voir très souvent, à présent. Lorsqu’elle reprit la parole, une nouvelle fois, je lâchais l’éléphant pour regarder Soledad « ça ne me dérange pas que les gens sachent, ça ne change pas qui je suis dans le fond. » bon sauf une nuit par mois, mais bon, ça n’était pas énorme. Est-ce que j’avais le contrôle sur ma situation, totalement, j’avais testé tout un tas de potions plus affreuses les unes que les autres bon après j’avais aussi essayé de mettre de la grenadine dedans… bah c’était une très mauvaise idée, ça gâchait totalement les effets de la potion, alors oui c’était un peu moins dégoutant, mais bon la nuit avait été catastrophique derrière… j’avais donc arrêté les expériences, ce serait dommage tout de même de massacrer tout le monde uniquement parce que je ne voulais pas faire souffrir mon palais.  « J’accepte votre aide avec plaisir. » Le moins que l’on puisse dire en suivant son geste de la main c’est qu’il y avait un bon paquet d’ingrédients et de senteurs pour peu que j’inspire profondément et si Soledad était en mesure de faire des mélanges et que de mon côté ça m’aidait à tenir un peu mieux les lendemains de pleine lune, je n’allais clairement pas refuser son offre. Bon, jusqu’à mon premier salaire, ça allait être un peu compliqué de payer les décoctions qu’elle allait me préparer, la prochaine pleine lune allait donc être au moins aussi fatigante que toutes les autres elle n’a pas idée d’à quel point ça va être pire oui mais pour les prochaines, ça allait me faciliter grandement la tâche.

La suite, je ne m’y attendais pas le moins du monde, je la regardais les yeux ronds tandis qu’elle se confiait à moi. Comment définir ce sentiment qui m’envahissait, une grosse bouffée de chaleur et de gratitude à l’égard de la gérante des lieux. Rien ne l’y obligeait, elle se confiait parce qu’elle avait décidé de le faire pour que je ne sois pas la seule à me dévoiler. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son don avait grandement la classe. Aussi, lorsque Soledad demanda si je n’avais pas d’apriori sur les sorcières, j’eus un petit rire, il est vrai « Non, tout l’inverse en réalité, j’étais admirative. Je suppose par contre que vous êtes dans l’incapacité de me donner les numéros du prochain tirage du loto ? » Quoi, je n’avais rien contre le fait d’être millionnaire, voir milliardaire, même si c’était que du côté moldu, l’argent facile ça me plaisait pas mal comme idée. Je revenais néanmoins sur ses propos « En réalité, la seule chose qu’il y a de surprenant sur les loup-garou c’est juste la première fois qu’on découvre leur existence, c’est impressionnant et la première transformation aussi, impressionnant et flippant mais après c’est juste que ça fait partie de nous. C’est un peu pareil pour la voyance et ça se manifeste comment ? Il vous faut une boule de cristal et de la fumée blanche ? » ça ne pouvait pas être comme les cours de Poudlard, non parce que ça c’était vraiment n’importe quoi, plus on disait des trucs négatifs et plus la professeur était heureuse… ah ça j’avais de bonnes notes moi, pas de soucis

Franchement, cet entretien n’avait plus rien d’un entretien normal, je voulais tout savoir sur cette forme de magie qu’elle avait en elle et que je ne possédais pas le moins du monde…. Sinon ça  ferait bien longtemps que je ne perdrais plus mes chaussettes. Je regardais mon futur employeur comme si c’était une des merveilles du monde, en plus, elle ne ressemblait en rien aux voyantes des films moldus que j’avais pu voir, franchement elle respirait bien plus la classe que tout les autres. Elle me sortit de mes pensées en me demandant si j’étais toujours prête à signer le contrat, je hochai vigoureusement la tête avant d’attendre qu’elle me passe la plume pour pouvoir apposer solennellement sur le papier mon nom de famille avec une fierté qui devait se voir comme la truffe au milieu du visage.




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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Dim 31 Mai - 16:29



En voyant ça tu te dis : "Oui, c'est un paradis !"
Soledad ☽ ☾ Mini loup ♥♥


Aurait-elle dû avoir une réaction différente ? Aurait-elle dû avoir peur, ou tout du moins ressentir un sentiment d’appréhension quelconque ? Après tout, apprendre que la jeune sorcière que l’on s’apprêtait à embaucher était un loup-garou ce n’était pas rien. Ce n’était pas comme si elle lui avait annoncé qu’elle se changeait en coccinelle. Ce n’était pas le genre de nouvelle qu’on criait sur tous les toits ou auxquelles Soledad devait faire face au quotidien. Dans ce genre de situation il n’était pas compliqué de deviner les réactions de la plupart des sorciers. De la crainte, peut-être même de la terreur, un mouvement de recul, un sentiment de rejet profond face à cette malédiction qui faisait si peur. Quelque part, il était possible de les comprendre. Il existait tellement d’histoires et de récits sur les loup-garou qu’en avoir peur était presque devenu naturel, c’était l’instinct de survie qui se déclenchait face à un sorcier qui se transformait en créature sauvage, incontrôlable, et terriblement dangereuse. Mais Soledad n’était pas comme la plupart des sorciers. Comme eux, elle connaissait ces récits, comme eux elle avait tremblé en les écoutant mais la comparaison s’arrêtait là. Parce qu’elle refusait que des histoires façonnent sa manière de voir de monde et surtout de voir les autres. Elle savait bien combien il était aisé de manipuler les faits, d’enrober des histoires pour amener à un sentiment de crainte. Là où d’autres voyaient la bête qui se cachait derrière le sorcier, ce n’était pas son cas. Soledad elle ne voyait que Maxime. Maxime et son honnêteté à toute épreuve qui n’hésitait pas à lui annoncer de but en blanc qu’elle était une lycanthrope alors qu’elle s’apprêtait à signer un contrat. Maxime et sa motivation qui donnait l’impression qu’elle allait recevoir une tornade dans sa boutique et dans sa vie. Maxime et cette statuette d’éléphant à laquelle elle s’accrochait depuis le début de leur rencontre. Comment aurait-elle pu voir une bête dangereuse à la place de la jeune sorcière alors qu’elle était si… Humaine ? C’était ça qui importait à Soledad, celle qu’elle était au jour le jour, celle qui allait partager son quotidien pendant quelques heures au Witches Bazaar. Pas celle qu’elle devenait une fois par mois lorsque la lune se faisait ronde.

Soledad savait bien que cette manière de penser était rare, les temps avaient changé mais pas forcément toutes les mentalités. La preuve, les mangemorts étaient toujours de la partie et les moldus avaient désormais aussi leur groupe voué à la haine. Elle ne s’étonnait donc pas que sa réaction, ou plutôt son manque de réaction, déstabilise Maxime. La jeune sorcière s’était sûrement attendue à tout, sauf à ça. Alors en comprenant que son inquiétude était profonde et qu’elle apportait une vraie importance à ce qu’elle pouvait dire suite à cette déclaration, Soledad oublia ses traits d’humour maladroits pour redevenir plus sérieuse. Que Maxime soit une lycanthrope ne changeait absolument rien à ses yeux. Ni l’offre d’emploi qu’elle venait de lui faire, ni la sympathie qu’elle ressentait à son égard, ni la personne qu’elle était. Surtout pas la personne qu’elle était. Etre louve ne l’empêchait en rien de remplir sa part du contrat et de faire des efforts, c’était tout ce qui importait à la voyante alors ce fut ainsi qu’elle lui présenta les choses, en mettant en avant non pas sa nature lupine, mais bien sa volonté. « Ça l’est, réciproque. » Soledad hocha brièvement la tête, le ton était bien plus sérieux mais elle s’assurait d’avoir toujours son sourire aux lèvres. De toute évidence l’instant comptait pour Maxime, et si elle voulait se montrer sûre d’elle et de ses propos, elle voulait aussi être rassurante. Pas la peine de traumatiser l’étudiante. « Parfait alors. » Se contenta-t-elle d’assurer. Il n’y avait plus de secret entre elles et elles étaient sur la même longueur d’onde, Soledad ne voyait aucun problème se profiler à l’horizon. Certes, elles allaient devoir s’organiser pour les lendemains de pleine lune, mais ce n’était pas la mer à boire. Le reste, la mexicaine considérait que ça ne la regardait pas, si ça ne l’impactait pas elle ou la boutique alors elle n’avait rien à dire.

L’avis de Soledad n’avait pas dévié d’un iota. Elle souhaitait toujours embaucher Maxime. Maxime la sorcière ou Maxime la louve, pour elle c’était du pareil au même. Tant que la jeune femme restait la Maxime honnête et motivée ça lui convenait. D’ailleurs elle ne manqua pas de la remercier pour sa sincérité, elle aurait pu garder le silence -et elle aurait eu parfaitement raison- mais elle ne l’avait pas fait, elle avait choisi de s’ouvrir et Soledad appréciait beaucoup ça. « Ça ne me dérange pas que les gens sachent, ça ne change pas qui je suis dans le fond. » Evidemment, que Maxime soit lycan ne changeait rien. Si la sorcière lui avait annoncé les choses avec autant d’honnêteté en plein milieu d’un entretien c’était certainement qu’elle gérait parfaitement sa situation et qu’elle n’allait pas causer de problèmes. Elle assumait parfaitement sa condition, c’était tout ce que Soledad pouvait lui souhaiter. Enfin elle espérait également qu’elle ne s’adonnait pas au même type de carnage qu’un de ses anciens amis, ou alors elle espérait ne jamais le savoir. Parce que ça changerait la donne et Soledad ne pourrait pas fermer les yeux sur de tels actes. Si elle n’avait pu les pardonner à Kesabel ce n’était pas pour le faire avec cette sorcière encore inconnue. Mais elle doutait que ce soit le cas, sinon Maxime n’aurait aucun intérêt à claironner sa nature de lycan. « Non, bien sûr que non. » Répondit-elle avait conviction en plongeant ses prunelles dans celles de la sorcière pour bien lui montrer sa sincérité. Soledad se refusait à croire que Maxime était différente à cause de sa morsure. C’était une malédiction qui lui avait été imposée, elle devait vivre avec mais ça ne définissait en rien qui elle était. Ça c’était elle qui choisissait, pas le loup qui l’avait mordu. Puisque l’occasion se présentait, la mexicaine en profita pour renouveler l’offre qu’elle lui avait fait un peu plus tôt. Lui fournir quelques mélanges pour rendre les lendemains de pleine lune plus vivable lui paraissait naturel. Elle avait toujours aimé aider les autres Soledad et s’il s’agissait d’un loup-garou qui officiait comme vendeuse dans sa boutique, elle le ferait avec joie. « J’accepte votre aide avec plaisir. » Soledad lui adressa un nouveau sourire, loin de se douter qu’elle allait certainement devoir remettre de force les Gallions dans le sac de Maxime pour que celle-ci accepte qu’elle n’attendait rien en retour -[strike]On le sent que ça va durer des mois et des mois ce petit manège ?|/strike].

Ce qui au départ avait été un entretien d’embauche avait tout naturellement pris la direction d’une conversation sans détour. Ce qui n’était pas pour déplaire à Soledad, loin de là, elle appréciait de pouvoir apprendre à connaitre Maxime. Celle-ci était déjà assez en confiance pour lui partager des aspects importants de sa vie aussi la mexicaine décida de lui rendre la pareille. Certes, elle prenait moins de risque en lui dévoilant son propre don, mais elle trouvait ça important de montrer qu’elle aussi lui faisait assez confiance pour s’ouvrir à elle. Mais si se révéler comme une voyante comportait peu de risque de rejet, souvent ça provoquait des regards perplexes ou des moqueries. Pour mettre les choses à plat tout de suite, Soledad choisi de demander à Maxime si elle avait des aprioris sur les sorciers dotés du troisième œil. Son rire la rassura tout de suite. « Non, tout l’inverse en réalité, j’étais admirative. Je suppose par contre que vous êtes dans l’incapacité de me donner les numéros du prochain tirage du loto ? » La mexicaine mêla son rire à celui de la jeune femme. Cette remarque, elle l’avait entendu des centaines de fois, sur des centaines de ton différents. Mais venant de Maxime, elle ne ressemblait ni à une moquerie, ni à une insulte, et ça Soledad l’appréciait à sa juste valeur. Elle avait beau être habituée au scepticisme des autres, elle n’avait pas très envie de devoir le subir au quotidien avec sa nouvelle employée. Soledad lui adressa un regard amusé. « Ah non, malheureusement ça ne marche pas comme ça. Mais c’est bien dommage sinon, croyez-moi, mon appartement serait bien plus grand. » Oh oui, la vie serait bien plus aisée, mais c’était impossible. Pour lire les numéros de la loterie il faudrait voir l’avenir de manière très précise, ce qui n’était pas le cas, il y avait encore trop de flou dans ce que voyait Sol pour se prêter à ce petit jeu. Il en allait ainsi de tous les jeux de hasard, même la divination ne pouvait pas tout voir. Et puis, même si c’était le cas, la mexicaine doutait qu’elle irait jusqu’à utiliser son don pour ça. Ça lui paraissait immoral et allait à l’encontre de tout ce que son abuela lui avait inculqué. Cependant elle n’en dit rien, se contentant de plaisanter avec Maxime, elle n’avait pas envie de passer pour une rabat-joie alors que la sorcière n’avait même pas encore commencé à travailler avec elle.

« En réalité, la seule chose qu’il y a de surprenant sur les loup-garou c’est juste la première fois qu’on découvre leur existence, c’est impressionnant et la première transformation aussi, impressionnant et flippant mais après c’est juste que ça fait partie de nous. C’est un peu pareil pour la voyance et ça se manifeste comment ? Il vous faut une boule de cristal et de la fumée blanche ? » Soledad opina du chef. Chaque sorcier qui possédait un don pouvait le certifier, la première fois qu’il en faisait usage ou le vivait pleinement était un moment fort qu’il n’oublierait jamais. C’était le genre d’instant qui marquait un tournant dans une vie, mais ensuite il était tout aussi impressionnant de constater que ça ne changeait rien à la personne qu’ils étaient au fond d’eux. Ce qui changeait tout c’était la manière dont ces sorciers vivaient les choses. Et Maxime comme Soledad avaient décidé d’accepter leurs différences et de ne pas les cacher. « C’est vrai que la première fois que j’ai ou lire l’avenir dans le tarot de mon abuela ça m’a paru extraordinaire. Mais la comparaison s’arrête là, l’utilisation de mon don n’est certainement pas aussi impressionnante que vos transformations. » Elle ne voulait pas trop comparer leurs particularités car à part les rendre un peu plus spéciales, elles n’avaient rien en commun. Son don, Sol était née avec, celui de Maxime lui avait été imposé. Les comparer d’avantage aurait été, au mieux de la maladresse, au pire une insulte. Et c’était bien la dernière chose que la mexicaine voulait. Par contre, parler de son don, elle pouvait le faire sans soucis, et même avec enthousiasme. Elle était ravie de voir que Maxime ne considérait pas la divination comme une arnaque et encore plus heureuse de pouvoir partager avec elle ce pan de son existence. « Sinon oui, j’utilise des artefacts, comme une boule de cristal, mon jeu de tarot ou les lignes de la main. En fait il y a beaucoup de choses qui peuvent servir à la divination. » Comme le mouvement des étoiles et des planètes, le marc de café ou les feuilles de thé. Pour avoir fait plein de recherches sur le sujet, Soledad savait qu’il existait encore d’autres variantes suivant les continents. Elle aurait aimé toutes les connaitre, mais elle n’en n’était pas encore là. « Après je n’ai plus qu’à me concentrer. Je peux interroger l’avenir global d’une personne ou poser une question pour tenter d’avoir une réponse plus précise. Je n’ai plus qu’à me laisser guider et à interpréter ce que je lis, quand je suis sur la bonne voie je le sens, tout devient évident. » Encore une fois elle réalisait combien il était difficile d’expliquer un don principalement basé sur le ressentit et l’instinct. Mais elle fit de son mieux pour se montrer à la hauteur de la curiosité de la sorcière. Elle ponctua néanmoins son explication d’un léger sourire désolé. « Clairement ça n’impressionne personne dit comme ça. Je vous montrerai un jour si vous voulez. » Proposa-t-elle finalement. Elle était sincèrement enthousiaste à cette idée et elle espérait que ce serait également le cas de Maxime.

Puisqu’il était désormais clair que rien ne s’opposait à l’embauche de Maxime, Soledad s’appliqua à terminer le contrat. D’un geste, elle fit glisser le parchemin vers elle et lui tendit sa plume afin qu’elle puisse signer. La fierté de la sorcière était manifeste, ça faisait vraiment plaisir à la mexicaine de la voir comme ça. « Parfait ! Bienvenue au Witches Bazaar Maxime. » S’exclama-t-elle, un immense sourire aux lèvres alors que le point final était posé sur le parchemin. Elle l’avait fait, elle tendait la main, elle donnait une chance à cette jeune sorcière et elle en était sincèrement heureuse. Elle allait pouvoir l’aider, ou du moins elle l’espérait. Elle voulait se montrer à la hauteur mais elle sentait déjà qu’elles auraient beaucoup à apprendre l’une de l’autre. Et ça la ravissait. « On peut se tutoyer, ce sera bien moins guindé. Et puis appelle moi Soledad, ou Sol, comme tu préfères. » Lui proposa-t-elle sans quitter son grand sourire, les yeux emplis de joie. Puisqu’elles allaient se côtoyer presque tous les jours, autant se mettre à l’aise. Soledad sentait que ça ne serait pas un problème pour Maxime -rapport à son honnêteté sans faille- mais elle tenait à lui montrer qu’elle comptait faire son maximum pour que leur collaboration se passe dans la joie et la bonne humeur. Travailler ne devait pas obligatoirement être un fardeau et elle voulait éviter que ça devienne le cas pour la sorcière. Elle voulait qu’elle vienne au Bazaar, le cœur léger. Soudainement, Soledad se rendit compte qu’elle avait omis un point qui avait toute son importance. « Oh, une dernière chose ! Qu’est-ce que tu veux faire de lui ? » Demanda-t-elle, en désignant du doigt la statuette d’éléphant que Maxime ne semblait pas vouloir lâcher depuis qu’elle avait mis la main dessus.

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Maxime Whitefield
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Lumos
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Mer 24 Juin - 21:23
Moi je veux savoir, moi je veux pouvoir poser des questions
et qu'on me réponde
Maman ours ♥♥

Ce qui changeait réellement qui j’étais dans le fond ça n’était pas une louve qui venait squatter mon esprit, et transformait mon corps à chaque pleine lune mais bien les fréquentations que j’avais et mes fréquentations n’étaient pas de mauvaises personnes, j’avais su m’entourer d’amis qui certes savaient que j’étais une louve parce que ça me semblait idiot de ne pas révéler aux gens ma vraie nature. De toute façon s’ils ne l’acceptaient pas, le temps n’y changerait pas grand-chose, voir ils se sentiraient trahis donc autant régler les choses tout de suite, comme ça je ne leur mentais pas et eux pouvaient faire leur choix dès le début sur est ce que je valais la peine d’être fréquenté ou est ce qu’il valait mieux me fuir, au cas où pendant une nuit de pleine lune j’aurais un petit croc et que je voudrais les tuer… sait on jamais.  Soledad semblait d’accord avec le fait que ça ne changeait pas qui j’étais et un frisson de plaisir me parcourut, c’était plutôt agréable d’avoir la même vision des choses que son employeur.

Mes confidences permirent à Soledad de se confier à son tour sur le don qui l’habitait, me demandant alors si j’avais des préjugés quant à ça. Ce serait quand même gonflé de ma part de juger les gens parce qu’ils avaient une particularité quand on voyait la tronche de la mienne de particularité. Je lui demandais plutôt si elle ne pouvait pas me donner les numéros du prochain tirage. Je me doutais de la réponse négative qu’on ne se mente pas, déjà parce que ça se saurait si les personnes étaient capables de trouver les bons numéros, les cagnottes tomberaient plus souvent et puis, serait-elle vraiment ici si elle était en mesure de devenir milliardaire. Je ne disais pas que son métier ne lui plaisait pas mais simplement qu’elle aurait orienté son travail sur quelque chose d’autres. D’ailleurs, elle confirma ma façon de penser puisqu’elle m’expliqua que ça ne fonctionnait pas comme ça, j’eus un sourire comprenant bien que ce serait trop simple sinon. Puis elle rajouta que son appartement serait bien plus grand « Je suis sûr qu’il est déjà parfait votre appartement. » De toute façon, je pense que tout appartement me semblerait immensément grand et parfait tant qu’il possédait un frigo pour manger et un lit pour dormir On constate l’ordre des priorités pour Maxime, d’abord la bouffe, après le lit

J’étais tenté de lui demander ce qu’elle avait vu la première fois qu’elle avait réussi à lire dans un paquet de cartes.  Je retins un petit rire en parlant de don impressionnant, je secouais la tête amusée « Et pourtant, je suis le loup le moins impressionnant du monde. J’ai croisé quelques fois des loups. » Bon la dernière meute en date étant celle de Kesabel, là c’était pas un loup ou deux mais tout une tripotée et pas accueillante DU TOUT « Je suis un tout petit gabarit. » Je ne savais pas trop d’où ça venait exactement, de l’âge à laquelle j’avais été mordu, de la louve en question, de mon esprit bien malgré lui qui ne voulait absolument pas de cette condition, en tout cas, une chose était sûr, je ne devais pas vraiment impressionner les loups par ma taille imposante… par contre derrière, mon caractère devait les impressionner… ou les gaver au choix.
Moi je trouvais ça impressionnant de pouvoir voir, entrapercevoir, sentir, présager, un truc du style, quelque chose qui pouvait potentiellement se produire. Bon concrètement on me donnait ce pouvoir et un jeu de cartes et je suis certaine que j’arriverais à dire des grosses bêtises et à super mal déchiffrer les choses parce qu’à coup sûr il y avait plein de paramètres à prendre en compte et que moi je ferais, comme toujours des tonnes de raccourcis. Je la regardais pleine d’intérêt pour ce qu’elle disait et presque naturellement je regardais ma main essayant d’imaginer ce qu’elle pouvait y lire au juste,  à part sur les mains d’un enfant et lire qu’il avait mangé du chocolat, pour ma part je pouvais pas lire grand-chose mais que quelqu’un puisse le faire c’était tout bonnement impressionnant, j’étais impressionnée et j’espérais sincèrement qu’un jour je pourrais assister à cela, j’essaierais de me faire tout petite dans un coin mais je voulais voir comment ça se passait exactement. Bon pas sûr que j’ai envie de savoir des choses sur moi, sait on jamais que ça soit tout pourri parce que rien de trépident n’était prévisible dans mon avenir, ouai non, je m’en passerais bien.

Contrairement à ce qu’elle allait me dire pour la suite, moi je trouvais ça impressionnant, réellement qu’on puisse poser une question à un objet magique pour avoir une réponse. Et puis alors si elle pouvait ressentir quand elle était sur la bonne voie, ça rendait le truc encore plus impressionnant. En réponse à ses doutes, je secouais la tête négativement « Moi je trouve ça impressionnant. » Et puisqu’elle me proposait très gentiment de d’assister à l’une de ses séances, chose que je voulais déjà à la base, j’acceptais joyeusement «  et j’aimerais beaucoup vous voir à l’œuvre. »

Après quelques minutes supplémentaires, je pouvais le dire, je faisais parti du Witches Bazaar et ça, ça n’avait pas de prix, j’étais heureuse à regarder mon contrat et ma signature en bas de page, c’était encore mieux. Enfin le plus important vint après, en entendant la voix de Soledad me dire bienvenue dans sa boutique, je levais les yeux du contrat pour la regarder avec un sourire. « Merci beaucoup. » Maintenant, mon seul devoir ici était de faire en sorte que jamais elle ne regrette de m’avoir tendu la main et ça allait me prendre pas mal de temps, je le sentais déjà. Pas de problème pour le tutoiement, au contraire ça m’arrangeait pas mal c’est surtout la rpgiste que ça arrange je dois avouer de toute façon être guindé, ça n’avait jamais été mon truc, je le crains, je n’avais pas vraiment été élevée ainsi. Je hochais donc la tête pour dire que j’étais d’accord pour le tutoiement, puis une nouvelle fois vigoureusement pour montrer mon accord avec le fait de l’appeler Soledad ou Sol… réfléchissant cependant à comment l’appeler, peut être Soledad au début et puis quand je trouverais que c’était bien trop long à prononcer, je changerais pour Sol, ça me paraissait un bon compromis.

Une dernière chose ? Mon regard se posa sur la chose en question, la statuette d’éléphant. La véritable réponse serait certainement le garder, parce qu’il me plaisait bien et puis que tout avait certainement commencé grâce à cet éléphant mais il valait mieux ne pas se voiler la face, je ne pouvais pas le garder parce que je n’avais pas vraiment de quoi payer. Raison pour laquelle je répondis plutôt, un peu hésitante « Le remettre sur son étagère, sans le faire tomber ? » et je complétais mentalement, économiser le plus possible pour essayer de le récupérer avant qu’un parfait inconnu pour qui il n’aurait aucune valeur sentimentale ne l’achète.  Tout compte fait, c’était peut être ça ma mission première en ces lieux, essayer de faire en sorte de récupérer ce petit éléphant.

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Soledad Velasquez
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Lumos
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Lun 13 Juil - 0:09



En voyant ça tu te dis : "Oui, c'est un paradis !"
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Quand elle avait affiché sur sa vitrine le parchemin clamant qu’elle recherchait un ou une vendeuse, Soledad n’avait pas eu d’idée en tête quant au type de personne qu’elle souhaitait recruter. L’annonce avait été des plus brève, en fait, elle n’avait pas de critère de recherche particulier, à part évidemment ceux qui relevaient du bon sens. Elle ne cherchait pas un type de personne en particulier, homme, femme, non-binaire, jeune, âgée, bardé de diplôme ou tout juste sorti du système scolaire ça n’avait pas vraiment d’importance à ses yeux. Elle voulait juste quelqu’un de motivé, quelqu’un qui viendrait avec le sourire, l’envie de bien faire et d’apprendre des choses. Ça s’arrêtait là. La discrimination avait toujours fait partie de la vie de la sorcière. D’abord à cause de son statut d’expatriée, il n’avait pas toujours été simple d’être la seule enfant d’origine étrangère à la peau hâlée dans une école primaire d’Oxford. Puis était venu son don de divination, qui lui avait valu pas mal de questions mais aussi son lot de regards de travers et de chuchotements désagréables. Et maintenant, depuis quelques mois, c’était sa nature de sorcière qui la mettait à part, au fond ça avait toujours été le cas, mais maintenant c’était infiniment pire. Alors faire subir ça à quelqu’un d’autre, la mexicaine en était bien incapable, encore moins dans l’enceinte de sa propre boutique. Ça allait à l’encontre de toutes les valeurs qu’elle portait et qu’elle souhaitait véhiculer à travers le Witches Bazaar. Le rejet, elle l’avait expérimenté Soledad, et elle ne le souhaitait à personne. Alors quand sa future employée lui annonçait sans détour qu’elle se changeait en loup à chaque nuit de pleine lune, elle ne cilla même pas. Bon, peut-être un peu quand même parce que mine de rien elle ne s’attendait pas à une telle déclaration au beau milieu d’un entretien d’embauche, mais ça ne fit absolument pas flancher sa résolution d’offrir le poste à la jeune sorcière. Elle avait envie d’embaucher Maxime, sincèrement, et si certaines déclarations extrêmes auraient pu la pousser à changer d’avis, la lycanthropie de la demoiselle n’en faisait pas partie.

En fait, c’était même le contraire, quelque part sa renforçait son envie de lui tendre la main. Parce qu’elle savait ce qu’il se disait sur les lycans, la manière dont ils étaient considérés et traités. Elle savait que les employeurs d’accord pour en embaucher un en toute connaissance de cause, ça ne courrait pas les rues, même maintenant. Pour devenir louve, cette sorcière avait dû subir une épreuve d’une violence rare, chaque mois ce devait être le cas, Soledad refusait de faire partie de ceux qui ajoutaient une charge à ce fardeau en la rejetant. Elle se changeait en louve, et alors ? En cet instant, elle n’était ni plus menaçante, ni plus dangereuse que n’importe qu’elle autre sorcière. La voyante aurait même été jusqu’à dire que c’était tout le contraire, elle était plutôt attachante cette jeune femme. Elle méritait sa chance, comme tout le monde et, louve ou pas, Soledad était prête à la lui donner. Alors son ton ne changea pas et la conversation ne dévia pas, en fait aux yeux de la mexicaine elle se fit même plus intéressante. « Et pourtant, je suis le loup le moins impressionnant du monde. J’ai croisé quelques fois des loups. Je suis un tout petit gabarit. » Soledad haussa un sourcil, tentant d’imaginer ce qu’un lycanthrope de petit gabarit pouvait donner. C’était une image assez difficile à appeler à soi, depuis toujours elle avait vu les lycans comme des bêtes gigantesques. Il fallait dire que les grimoires ne laissaient pas beaucoup place à la diversité, les dépeignant toujours de la même manière, comme des monstres sauvages et énormes. Tout le contraire de moins impressionnant du monde mais aussi de ce que renvoyait Maxime à cet instant. Difficile aussi de l’imaginer sous cette forme bestiale, petite ou pas. « Oh, je suis sûre que si je vous voyais sous votre forme de louve ce n’est pas du tout ce que je me dirai. » Déclara Soledad avec un léger sourire. Elle plaisantait, décontractée face à cette conversation qui n’avait rien de conventionnelle, mais elle disait aussi la vérité. Si par un tour du sort elle se retrouvait un jour face à une Maxime changée en loup, elle savait qu’elle ne pourrait que la trouver impressionnante, et sûrement aussi absolument terrifiante. Soledad avait beau s’entrainer avec Théo, elle n’était clairement pas armée pour se retrouver face à un loup garou. Cependant, elle n’ajouta pas ce dernier point, elle n’avait pas peur de Maxime et de sa lycanthropie et elle souhaitait que ça reste clair entre elles.

Les confidences de l’une encouragèrent l’autre à en faire de même. Puisque Maxime s’ouvrait à elle, Soledad suivait son exemple sans hésiter. C’était tout de même la moindre des choses, elle aurait été bien hypocrite d’écouter Maxime partager sa nature particulière sans lui parler de la sienne. Surtout en sachant que son propre don n’avait pourtant rien d’un secret. Si la mexicaine n’avait pas cillé en apprenant la particularité de sa future vendeuse, Maxime n’émit pas non plus le moindre préjugé envers le don de voyance. Cela ne manqua pas de ravir Soledad, elle était habituée au scepticisme des gens, mais elle n’avait pas envie de devoir le subir au quotidien au milieu de sa propre boutique. Bon, elle aurait sûrement pu s’y faire, notamment en évitant le sujet, mais elle préférait pouvoir parler librement de ce don qui faisait partie d’elle depuis sa naissance. Voir Maxime lui poser des questions sans le moindre jugement apaisa aussitôt ses craintes. De bonne grâce, elle répondit aux interrogations de son mieux tout en tentant de rendre son discours clair et succins. Elle n’était pas habituée à pouvoir discuter de son troisième œil avec une personne véritablement intéressée aussi fit-elle attention à ne pas trop s’emballer. Il s’agissait de ne pas endormir Maxime. « Moi je trouve ça impressionnant. Et j’aimerais beaucoup vous voir à l’œuvre. » Un grand sourire s’épanouit sur les lèvres de Soledad. Voilà qui était particulièrement plaisant à entendre. Elle s’était toujours entourée de personnes ouvertes d’esprits qui ne l’avaient jamais méjugé pour son don, mais souvent c’était des amitiés qui dataient de plusieurs années où le temps avait permis de bâtir une confiance durable. Cela faisait bien longtemps que les choses ne s’étaient pas passées aussi naturellement avec une sorcière qu’elle venait à peine de rencontrer. C’était vraiment agréable, ça lui redonnait un peu foi en l’humanité et surtout, ça promettait un avenir radieux quant à leur collaboration à la boutique. « On s’organisera ça, alors. » Promit-elle dans un sourire. Ce ne serait pas bien difficile, il lui suffisait de sortir son tarot de son sac et de se concentrer, mais ce n’était pas le bon moment. Maxime n’était pas venue pour ça, et puisqu’elle allait travailler là elles auraient tout le temps pour une petite séance plus tard. De plus, Soledad préférait attendre un peu avant de lire son avenir, elle voulait la connaitre un peu mieux, ça rendrait sa lecture plus facile et ça lui donnerait moins l’impression de jouer les voyeuses. Même si Maxime adhérait à l’idée, ça restait une pratique délicate. La voyante voulait faire les choses bien.

Un sourire et une signature plus tard, Maxime officialisait son entrée au Witches Bazaar. Soledad ne tarda pas à lui souhaiter la bienvenue avec tout l’enthousiasme dont elle était capable. Elle avait pris la bonne décision, elle le savait, elle le sentait et ça la rendait heureuse. « Merci beaucoup. » Puisqu’elles venaient de franchir un pas et de se lier par le biais du contrat, autant partir sur de bonnes bases. Son rôle de patronne, Soledad était honorée de devoir l’endosser face à quelqu’un comme Maxime, mais ça ne voulait pas dire qu’elle comptait se comporter véritablement comme sa supérieure. Elle voulait que tout le monde soit à l’aise aussi l’invita-t-elle à abandonner le vouvoiement. Ca convenait très bien à une première rencontre et à un entretien mais au-delà de ça c’était juste pompeux et gênant. La mexicaine n’aimait pas la distance que cela impliquait entre la sorcière et elle, autant s’en débarrasser tout de suite pour construire une relation plus équilibrée et agréable. Elles n’avaient pas besoin de perdre de temps en ronds-de-jambes, surtout que vu l’honnêteté désarmante de Maxime, le vouvoiement n’aurait certainement pas tenu bien longtemps. Sans surprise, la nouvelle vendeuse acquiesça à sa proposition. Ce qui ne leur laissait plus qu’un dernier point à régler : la question de cette petite statuette d’éléphant que la jeune sorcière ne semblait pas prête à lâcher. La preuve, elle l’avait emmenée avec elles jusqu’au comptoir au lieu de le reposer là où elle l’avait trouvé. « Le remettre sur son étagère, sans le faire tomber ? » Soledad esquissa un sourire à la mention de l’épisode qui avait marqué leur rencontre. Certainement qu’il allait souvent revenir sur le tapis. Ce n’était pas un mal, la mexicaine y repensait déjà avec un certain amusement. Cependant, le regard qu’elle porta sur Maxime se fit plus sérieux et attentif. Son hésitation ne lui avait pas échappé. Pas besoin d’être voyante pour comprendre que l’éléphant devait beaucoup plaire à la jeune femme pour qu’elle s’y accroche de la sorte. « Tu es sûre ? » Demanda-t-elle finalement avec douceur. Elle voulait laisser une chance à Maxime de partager ses envies avec sincérité. Ici elle n’avait pas besoin de les cacher, Soledad voulait lui montrer qu’elle pourrait toujours s’exprimer.

« Il te plait vraiment, hein ? » Reprit-elle en se saisissant doucement de la statuette en bois. C’était vraiment un bel objet, finement ouvragé, avec sa forme d’éléphant qui rappelait le lointain et ses compartiments secrets qui appelaient au mystère. Il était normal que Maxime ait craqué en le voyant, elle avait du goût. « Je comprends, j’ai souvent envie d’embarquer les objets que je reçois chez moi. Ça m’arrive même de craquer. » Déclara Soledad avec un sourire en coin. La confidence était destinée à apaiser Maxime, mais elle n’en restait pas moins vraie. Isobel envoyait des merveilles à la boutique et la mexicaine devait souvent prendre sur elle pour ne pas en emmener la moitié chez elle. Bon, parfois ça ne marchait pas vraiment, quelques éléments avaient réussis à se frayer un chemin jusqu’à son appartement. Elle faisait tout de même de son mieux pour se montrer raisonnable, après tout ces objets étaient là pour la boutique, pas pour sa décoration personnelle. Mais elle comprenait l’envie qui devait tirailler Maxime. Elle lui adressa un nouveau sourire. « Voilà ce que je peux te proposer : je vais le mettre sur cette étagère-là. » Après s’être levée, elle alla poser l’éléphant sur une étagère située juste derrière le comptoir. De là il restait visible mais ne faisait plus parti des articles qu’il était possible d’acheter. « Et on va dire qu’à chaque mois qui passe, son prix baissera de quelques Gallions. Le jour où tu pourras et où tu souhaiteras l’acheter, tu n’auras qu’à me faire signe. En attendant, il patientera sagement ici. » Soledad se tourna vers Maxime pour observer sa réaction. Elle avait envie de repartir avec l’éléphant, ça crevait les yeux, et ça faisait plaisir de la voir si attachée à cet objet. Si elle ne l’achetait pas directement c’était donc qu’elle ne devait pas en avoir les moyens. Soledad ne pouvait pas la laisser repartir sans payer, la sculpture valait son prix, en revanche elle pouvait faire un pas vers elle. Ce n’était pas de la charité, avec le temps, l’éléphant perdrait de sa valeur marchande, dès que le prix serait assez bas pour Maxime, elle n’aurait plus qu’à l’acheter. Ce n’était pas non plus du chantage, ce petit marché n’avait rien à voir avec son emploi au Bazaar. Même si elle décidait de partir, Soledad garderait l’éléphant de côté pour elle. « Qu’en dis-tu ? Ça te parait équitable ? » Demanda-t-elle avec un sourire. C’était le mieux qu’elle pouvait faire. Peut-être n’aurait-elle pas fait autant d’effort avec une autre personne, mais c’était Maxime qui était en face d’elle. Et elle sentait qu’elle en valait la peine.

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Dim 2 Aoû - 22:42
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Maman ours ♥♥

Si pour ma part, en me comparant avec les autres loups que j’avais pu croiser, j’avais constaté que j’étais pas spécialement imposante – ce qui n’enlevait rien à ma dangerosité cependant – Soledad semblait tenter de s’imaginer la chose et ça n’avait pas l’air d’être très concluant. Il faut dire qu’en plus l’imaginaire collectif n’aidait pas. Pour comprendre ce que j’étais devenue et comment le gérer – même si en vrai ça ne se gère pas sans potions – on m’avait offert des livres sur les loups-garous, meilleur cadeau ever… Déjà qui offre des livres à un enfant de 10 ans qui n’aiment pas spécialement lire et qui est légèrement traumatisé à chaque pleine lune – voir chaque nuit s’il n’y a pas son chat – mais en plus, parlons des représentations. Les petites images lorsqu’on est un enfant, dans les livres, on adore, bah moi excusez-moi mais les images de loup-garou, ça m’effrayait vraiment beaucoup, ils étaient toujours en train de montrer leurs crocs… zut je passais pas mon temps à grogner et montrer les dents à chaque pleine lune. Il y avait toujours des comparatifs avec les canis lupus habituels, et là, j’avoue, à côté d’eux, je n’étais pas petite, faut pas rêver, mais comme il existe des humains plus grands que d’autres, il existait des loups-garous plus grand que d’autres et je ne faisais pas vraiment partie de cette catégorie. A sa phrase, j’eus un petit rire, ne m’étonnant guère de cela « ça dépend, si j’étais à côté d’un autre loup-garou, là vous auriez un avis différent de si j’étais seule. » Après, il va sans dire que je ne serais pas le genre de personne à venir traîner en ville un soir de pleine lune et il ne s’agissait même pas dans mon esprit d’une précaution pour éviter de faire un massacre, plutôt que je ne voulais effrayer personne, tout simplement.

Ainsi, je n’étais pas la seule sorcière à être légèrement différente des autres sorciers, ma future employeuse était tout aussi particulière que moi. Si j’étais capable de reconnaître les loups avec une facilité déconcertante, un mélange d’instinct accompagné d’une odeur un peu particulière, reconnaître les facultés des autres sorciers m’étaient totalement impossible et heureusement, ce ne serait pas drôle de tout savoir. Son don, il avait l’air vraiment trop bien, je voulais la voir à l’œuvre... peut être pas aujourd’hui parce que le cadre ne s’y prêtait pas tellement mais une prochaine fois, quand elle aurait envie ou la possibilité d’utiliser son don, j’aimerais bien pouvoir y assister et fus plutôt ravie qu’elle accepte sans problème de me montrer. On s’organisera ça qu’elle avait dit, quelque chose me soufflait que ça n’allait pas être si compliqué à organiser puisque j’allais passer une bonne partie de mon temps en dehors du temps scolaire, ici. Enfin ça c’est ce que je croyais à l’instant T, la réalité serait bien plus compliquée et je devrais partager mon temps entre mes amis, mon travail et la meute, pas si simple à prévoir pour moi. Une chose était sûre, je trouverais le temps en dehors de mon travail de venir assister à une séance de voyance avec Soledad.

Quelques minutes après, j’avais un contrat signé, un sourire qui ne voulait plus quitter mon visage. Même si devoir reconnaître qu’il me fallait remettre l’éléphant à sa place donnait plus envie à mon sourire de s’éclipser qu’autre chose. C’est ce qu’il fallait faire, ce n’était pas ce qui m’emplissait de joie. Je fronçais les sourcils lorsqu’elle me demanda si j’étais sûre, quelle réponse attendait-elle de moi au juste ? Je n’étais pas en mesure de l’acheter de toute façon et je n’étais pas une voleuse. Je restais silencieuse, sans trouver forcément quoi dire ou comment le dire. Je voulais bien reconnaître que je n’avais pas l’argent nécessaire mais je ne voulais pas non plus faire pitié et qu’elle me le donne pour cette raison, ce serait un peu désolant tout de même. Non, j’allais patienter le temps qu’il faudrait puis dès que j’aurais assez, il serait mien… sauf dans l’hypothèse où il intéresserait quelqu’un. J’étais restée silencieuse trop longtemps, ce qui poussa Soledad à me poser une autre question à laquelle je répondis par un hochement de tête, oui il me plaisait. Je la laissais récupérer l’objet qui lui appartenait plus qu’il ne m’appartenait. Elle comprenait, il faut dire que cette boutique était une mine d’or pour récupérer des objets insolites, sensationnels et qui donnaient envie de tous les récupérer. Je la regardai amusée, oubliant un peu l’éléphant en m’imaginant Soledad récupérer tous les objets qui lui plaisaient pour les ramener chez elle. Un jour, moi aussi je pourrais faire la même chose et ramener des choses dans mon chez moi. Bien vite, elle me rappela néanmoins l’éléphant et j’écoutais la proposition, le mettre sur cette étagère ? Avant qu’elle se lève pour montrer l’étagère en question, je trouvais l’idée ultra inquiétante, alors oui je l’aimais bien et s’il se trouvait proche du comptoir, j’aurais toujours un œil sur lui mais ne serait-il pas alors beaucoup plus visible en tête de gondole et ne risquais-je pas de voir mon protégé s’envoler ? J’étais un peu mitigée mais lorsqu’elle se leva pour aller le mettre sur l’étagère qu’elle pensait, mon visage s’éclaira, ah tout compte fait s’il été là, c’était parfait pour mes affaires. Je comprenais bien ce qu’elle essayait de faire, elle me le réservait d’une certaine façon. Elle devait bien se douter que ça prendrait du temps mais elle le prenait ce temps. Mieux que ça, elle ne faisait pas que de me le réserver, ce qui était déjà ultra gentil, elle proposait que l’article baisse de prix chaque mois qui passait.

A ses questions, je la regardais toute attendrie. Elle me demandait vraiment si c’était équitable ? Je pense que ça ne l’était pas vraiment en réalité, qu’elle me faisait plus une fleur qu’autre chose et que si ça n’avait pas été moi, certainement que l’éléphant serait retourné à sa place si la personne n’avait pas les moyens de l’acheter. « Merci » fut le premier mot que je prononçais déjà, pour la remercier de l’effort qu’elle faisait pour que je puisse récupérer le pachyderme et cela bien qu’elle ne me connaisse pas vraiment. « ça me paraît équitable. J’essaierais de le payer rapidement pour ne pas que tu perdes trop d’argent à cause de moi. Tu as pris quoi toi comme objet, c'est sur quel genre d'objets que tu craques ?» Je m’attendais un peu à ce qu’elle dise que je pouvais prendre tout mon temps, qu’il patienterait, voir que ce n’était pas important de perdre un peu d’argent mais j’avais bien l’intention de le faire le plus rapidement possible, ce serait gonflé de ma part qu’à peine arrivée on me fasse des cadeaux de la sorte, que je ne méritais pas forcément et que de mon côté je ne fasse pas le moindre effort pour que ça soit malgré tout rentable pour la gérante de la boutique.


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Montre toi


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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Jeu 3 Sep - 23:52




En voyant ça tu te dis : "Oui, c'est un paradis !"
Soledad ☽ ☾ Mini loup ♥♥


S’il y avait une chose que Soledad n’avait pas vu venir, c’était bien qu’elle embaucherait une jeune loup garou comme vendeuse dans sa boutique. Oh, ça ne lui posait absolument aucun problème que Maxime soit une louve en plus d’être une sorcière, elle avait été totalement transparente avec la jeune femme à ce sujet et elle savait que son opinion ne changerait pas de sitôt. Jouer les hypocrites avec la sorcière qui allait devenir son employé n’était absolument pas une option envisageable. Déjà parce que Soledad n’en voyait pas l’intérêt, si elle voulait créer un lien de confiance entre Maxime et elle ça ne serait pas la bonne manière de procéder mais aussi parce qu’elle n’était tout simplement pas comme ça. La mexicaine avait été élevée dans la bienveillance et l’acceptation de soi et des autres. Alors que la jeune sorcière se révèle être un loup garou, une métamorphomage ou une vélane, pour Soledad, ça ne changeait pas grand-chose. Non, ce qu’elle trouvait drôle à souligner dans cette situation c’était qu’elle, une sorcière possédant le troisième œil, se retrouvait à embaucher une sorcière se changeant en louve à chaque pleine lune. Tout de même, il fallait avouer que la coïncidence était énorme. Ni les voyantes, ni les loups garous ne courraient les rues, même dans le monde sorcier, alors que le hasard les ait réunies, Sol le prenait un peu comme un signe du destin. Deux jeunes femmes, un peu plus que de simples sorcières, c’était un signe qu’elle acceptait avec joie. Il allait être beau leur duo au Witches Bazaar. C’était ainsi qu’elle voyait les choses, en toute simplicité et avec une pointe de curiosité qui était certainement réciproque. Même si Maxime n’était pas la première lycanthrope à croiser le chemin de la voyante, celle-ci ne pouvait s’empêcher de rebondir sur toutes les remarques de la jeune femme. Celle sur sa taille lorsqu’elle était sous sa forme lupine notamment provoqua un léger rire chez Maxime. « Ça dépend, si j’étais à côté d’un autre loup-garou, là vous auriez un avis différent de si j’étais seule. » Tout de suite, en présentant les choses comme ça, c’était sûr que l’argument de Soledad n’était pas de taille -oh le joli jeu de mots. Après tout, Maxime était la mieux placée pour attester de si elle était impressionnante ou pas sous son allure de louve et Soledad n’avait pas vraiment de point de comparaison. Les seuls loups garous qu’elle avait vu se trouvaient dans des livres et elle savait bien que parfois les illustrations ne montraient pas vraiment la réalité mais se faisaient le reflet de la peur des sorciers. « Oh je veux bien vous croire. Bon, je pense que je vais quand même éviter de me mettre dans une situation où je pourrai comparer. » Concéda-t-elle avec un sourire entendu. Elle avait beau ne pas craindre la nature de la sorcière, et même l’accepter sans condition, elle n’était pas non plus suicidaire. Pour le coup, elle acceptait de croire Maxime les yeux fermés.

Finalement, leur discussion sur leurs particularités laissa place au moment le plus officiel de leur rencontre : la signature du contrat de Maxime. Une signature habilement tracée plus tard et la jeune sorcière devenait officiellement la nouvelle vendeuse du Witches Bazaar. Le sourire de la louve n’avait rien à envier à celui de Soledad. La mexicaine était persuadée d’avoir trouvé la personne parfaite avec qui travailler et elle avait hâte de voir où le bout de chemin qu’elles allaient faire ensembles allait les mener. Mais avant de se lancer dans des explications techniques sur le nouvel emploi de Maxime, elles avaient un point important à gérer : l’avenir de la statuette d’éléphant qui semblait avoir directement trouvé sa place dans le cœur de la sorcière. Soledad ne la voyait pas la lâcher se sitôt, clairement lorsque la sorcière proposa de la remettre à sa place, ce n’était pas de gaieté de cœur, il fallait être complètement aveugle ou insensible pour ne pas s’en rendre compte. Or, la voyante n’était ni l’un, ni l’autre. Alors elle fit ce qui lui sembla le plus naturel : elle proposa un compromis à Maxime. Elle ne pouvait lui laisser la statue gratuitement, mais elle pouvait s’arranger pour qu’elle puisse l’acquérir d’elle-même d’ici quelques semaines ou quelques mois. La sorcière y perdrait un peu de temps mais gagnerait quelques Gallions. Elle voyait bien que la statue lui plaisait beaucoup, mais elle comprenait aussi que son prix pouvait poser problème. Alors autant essayer de commencer leur collaboration sur une bonne note. Ce n’était pas de la charité, ce n’était pas non plus la pousser à la consommation, Soledad essayait simplement de trouver une solution qui ne lèserait personne et elle espérait que Maxime verrait les choses de la même manière qu'elle. Vu l’air qui se peignait sur les traits de la sorcière, Soledad n’avait pas l’air d’avoir du souci à se faire. « Merci » La mexicaine répondit d’un grand sourire. Elle était contente que Maxime n’interprète pas mal sa proposition. Commencer sur un faux pas alors que le courant passait si bien aurait été vraiment dommage.

La toute nouvelle vendeuse du Witches Bazaar ne semblait ni se méprendre sur les intentions de Soledad, ni juger que sa démarche ressemblait à un geste humanitaire qui n’aurait pas été le bienvenu. La voyante était soulagée, elle voulait bien faire mais elle savait qu’elle n’était pas à l’abris d’une maladresse. Après tout, elles devaient encore apprendre à se connaitre. Et tomber d’accord sur ce premier point serait un bon début. « Ca me paraît équitable. J’essaierais de le payer rapidement pour ne pas que tu perdes trop d’argent à cause de moi. Tu as pris quoi toi comme objet, c'est sur quel genre d'objets que tu craques ? » Sans même y réfléchir, Soledad balaya la réflexion de la sorcière d’un geste flou de la main. Bien évidemment que Maxime allait s’assurer de pouvoir payer vite la statuette pour que la boutique ne perde pas d’argent, mais c’était tout aussi évident que la mexicaine lui assurerait que cette précaution serait inutile. Le Witches Bazaar ne perdrait pas tout son chiffre d’affaire à cause d’un seul objet, la jeune n’avait pas de soucis à se faire sur ce point. Si son offre n’avait pas été viable pour sa boutique, Soledad ne la lui aurait jamais proposée. Si elle voulait pouvoir aider Maxime, elle savait que lui offrir un emploi stable était la première chose à faire, elle n’avait donc aucune raison de lui faire une offre inconsidérée qui mettrait en péril leurs deux emplois. « Prends le temps qu’il te faudra, c’est comme s’il était déjà à toi. » Assura-t-elle en jetant un dernier coup d’œil au petit éléphant qui attendait patiemment sur son étagère. Maxime avait l’air assez décidée mais la voyante tenait à ce que sa proposition ne soit pas vu comme un ultimatum. Après tout, la jeune sorcière venait tout juste d’être embauchée, elle avait donc tout son temps et Soledad comptait bien maintenir son offre même si elle souhaitait arrêter de travailler avec elle avant d’avoir pu récupérer son éléphant.

La question de la sorcière, Soledad aurait dû s’y attendre, elle lui avait tendu la perche, mais maintenant elle devait se plonger dans ses souvenirs pour essayer d’y répondre. Sauf que ce n’était pas si évident que ça. « Oh, ça fait longtemps que je suis là, je ne me souviens pas de tout. » Un sourire un peu coupable lui échappa. Cela faisait maintenant près de huit ans qu’elle travaillait au Witches Bazaar et elle devait bien avouer que si elle ne se souvenait pas de tous les objets sur lesquels elle avait pu craquer, ce n’était pas seulement parce que le temps avait passé, mais c’était aussi parce qu’ils étaient plutôt nombreux. Le shopping avait toujours été une de ses petites faiblesses, oups. Néanmoins, il y avait un objet qui lui revenait tout de suite en mémoire, celui par lequel tout avait commencé. « Le tout premier objet sur lequel j’ai craqué était un pendule en verre ciselé que j’ai envoyé à mon abuela. » Celui là elle s’en souvenait encore comme si c’était hier. C’était lui qui avait attiré son regard alors qu’elle passait devant la vitrine, c’était à cause de ce pendule qu’elle avait franchi la porte de la boutique pour la première fois et que son destin s’était enfin joué. Dès qu’elle en avait eu l’occasion elle l’avait acheté et plutôt que de le garder pour elle, elle l’avait aussitôt envoyé à son abuela. Sa grand-mère lui avait confié son tarot divinatoire lorsque sa famille avait quitté le Mexique, il lui avait semblé juste qu’elle ait à son tour un objet à elle. La voyante sourit à ce souvenir avant de creuser un peu plus pour se rappeler les objets qui étaient destinés à la boutique et qui avaient finis par atterrir chez elle. « Je crois que la dernière chose que j’ai ramené chez moi c’est une boite à bijoux décorée d’étoiles en nacre qui s’illuminent dans l’obscurité. J’ai aussi récupéré des tasses à thé qui se transforment en fonction de ce que tu verses dedans et une sucrière très mignonne qui allait avec. Oh et il y a eu une paire de boucles d’oreilles d’une jeune créatrice qui commence mais qui a beaucoup de talent. J’avoue que j’ai dû prendre sur moi pour ne pas piller sa collection. » Elle ponctua ses explications d’un léger rire.

Peut-être aurait-elle dû ressentir une pointe de honte à la pensée de tous les objets qu’elle avait fini par acheter pour elle-même au lieu de les présenter aux clients. Mais ce n’était absolument pas le cas. Ces objets, ça lui avait fait plaisir de les acquérir, alors elle n’avait aucune raison de se priver. « J’ai un penchant pour les objets qui ont un petit côté poétique et apparemment moins de self-control que ce que je pensais. » Avoua-t-elle avec un sourire en coin. Tant pis pour le self control. Tant que son porte-monnaie se portait bien et que la boutique était toujours pleine, il n’y avait pas de problème. Et les rayonnages du Witches Bazaar étaient loin, très loin d’être vides. Ce qui d’ailleurs ne cessait de mettre à mal ses bonnes résolutions de ne pas craquer tous les jours. Soledad avait beau savoir tenir son budget, son appartement n’était pas extensible. « Tu vas voir, ici c’est difficile de ne pas craquer. C’est la boutique parfaite pour trouver des idées de cadeaux mais c’est aussi une tentation constante. Mais ne t’en fais pas je t’aiderai à résister. » Assura-t-elle alors que son sourire s’agrandissait sur ses lèvres. « Et tu pourras en faire autant pour moi. » En parlant elle se rendait compte que la présence de Maxime à ses côtés au Witches Bazaar lui semblait déjà naturelle, et cette impression la ravissait.

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