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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts || Kesa + Lexi :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Alexis Fawley
Alexis Fawley
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Mar 2 Juin - 23:55
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts.
mais peut-être sommes nous déjà morts ? || Kesabel & Alexis


Septembre 2006.
Ecole de sorcellerie Poudlard, en haut de la tour d'astronomie.


« Lexi, j’t’en prie, parle-moi ! » te supplies Soledad alors que tu quittes la grande salle comme tu es arrivée, sans un regard pour qui que ce soit. Elle commence à te suivre dans les couloirs et t’attrapes le bras pour que tu t’arrêtes. « Je sais que ce que tu vis te semble insurmontable, mais je suis ton amie ! Je suis là pour toi dans les bons moments comme dans les mauvais ! Je t’en prie… » Ses paroles réconfortantes te touchent au plus profond de ton être mais rien ne paraît sur ton visage. Ton esprit ne parvient pas à l’entendre, tu n’as plus l’impression de ressentir quoi que ce soit depuis des semaines, hormis la honte, la colère, les remords. C’était ça le pire. « Cela fait presque un mois depuis la rentrée maintenant… Un mois et je ne sais plus comment te parler, je ne suis plus comment t’aider… Je ne sais plus quoi faire…  Dis-moi comment t’aider… » Ses yeux d’habitude si rieurs, son visage d’habitude si solaire, étaient si sérieux, si renfrognés, si désespérés. Soledad était la meilleure amie qu’il soit ; l’attention qu’elle te portait, son amitié, n’importe qui en aurait été comblée. Une personne saine d’esprit se serait saisie de cette main tendue, cette main tendue qui ne cherchait qu’à colmater un vide encore plus grand. Mais la logique de Soledad n’était pas la tienne, tu ne réfléchissais pas comme elle. « J’ai besoin de temps pour moi Sol, du temps sans toi. Je ne mérite pas tout ce que tu fais mais je mérite ce qui m’arrive. Laisse-moi tranquille. Je ne veux plus être ton amie. » déclares-tu d’une voix terne, sans aucune émotion. Une certaine froideur ne te quittait plus depuis des semaines. Et ce nouveau masque t’accompagnait à chaque fois que tu la voyais. En effet, ce n’est pas la première fois de l’année que tu lui sors cette vieille rengaine, mais Soledad revenait à la charge quasiment tous les jours. Pourtant, ce soir, tes yeux dans ses yeux, tu comprends. Le regard résigné, tu la laisses s’éloigner de toi et tu as la vague impression qu’elle ne reviendra pas. Pas cette fois. Cet été a tout changé. Cet été t’a changé. Tu n’es plus l’enfant que tu étais avant et depuis la rentrée tu t’es évertuée à faire le vide autour de toi. Tu ne mérites pas qu’on s’intéresse à toi, tu ne mérites pas l’attention qu’on te porte, tu ne mérites pas la bienveillance des autres. Lorsqu’ils ont su que ton père était mort, tu avais reçu beaucoup de condoléances, la compassion des autres t’avait submergée. Toutefois, tu n’en étais pas digne, toi, la meurtrière, toi la tueuse. La culpabilité te rongeait tellement que tu ne pouvais y faire face, y faire face c’était comme admettre que tout était ta faute. Personne ne pouvait comprendre, personne ne le savait. Tous pensaient à un accident. La vérité te revenait en pleine face chaque fois qu’un élève te souriait d’un air compatissant. Jamais tu ne pourrais te relever de cette infamie. Le déni était plus facile. Remettre la faute sur lui était plus simple, comme croire que cela aurait changé quelque chose si tu lui avais porté assistance. Mais tu avais préféré faire demi-tour, t’éloigner de cet homme toxique qui avait gâché ta vie. Un seul constat comptait vraiment : même dans la mort, il avait encore une réelle emprise sur ta vie.

Tu prends le chemin de la tour de Serdaigle. Quelques minutes plus tard, tu te glisses sous les draps après une douche bien chaude, où tu avais espéré laver tes pêchés en imaginant qu’ils s’écoulaient dans les tuyaux en laissant toute ta culpabilité derrière. Épuisée, tu t’endors rapidement mais les cauchemars se rappellent à toi et tes yeux sont grands ouverts alors qu’il fait encore nuit noire. Le réveil indique deux heures du matin. Tu tournes et te retournes dans ton lit, maugréant contre tes camarades de chambrée qui rêvent paisiblement à quelques mètres de toi. Tu enfiles un simple pull et te glisses en dehors du dortoir. L’air frais te fera du bien et t’aidera peut-être à trouver le sommeil. Pieds nus, la froideur de la pierre te rassure. Tu montes les escaliers de la tour d’Astronomie. C’est une de tes matières préférées et tu adores cet endroit. La vue est imprenable et c’est elle que tu es venue chercher ce soir. Te perdre dans l’immensité du paysage noyé par le rayon de pleine lune t’apaisera sans doute. En dehors des cours, vous n’avez pas le droit de vous y rendre, mais tu n’as que faire du règlement.

La légère brise de fin septembre fait virevolter ta longue chevelure autour de tes épaules tandis que tu gravis les dernières marches qui te séparent du sommet. Tu refermes doucement la porte pour ne pas être dérangée. En t’approchant du rebord, tu aperçois une silhouette au loin. Tu as un mouvement de recul, ne souhaitant pas partager ton moment de solitude avec quelqu’un d’autres mais lorsque tu le reconnais, tu t’avances doucement vers lui. Assis sur le bord, les pieds dans le vide, Kesabel fixait un point à l’horizon. Tu accentues le bruit de tes pas pour ne pas qu’il soit surpris de ta présence et tu enjambes le muret pour t’asseoir à ses côtés. S’il y a bien une personne qui peut comprendre ce que tu vis, c’est bien lui. Pourtant, vous n’avez jamais été proches. Tu le connais vaguement parce qu’il traînait avec Soledad lui aussi, il y a encore quelques semaines. Mais tout a changé récemment. Vous ne méritez tellement pas toute la bonté qu’elle vous a accordée ces dernières années. Tu as honte de lui avoir fait perdre son temps. Elle aurait mieux fait de le passer avec des personnes qui méritaient sa compagnie et pas avec deux zombies comme Kesa et toi.

Après quelques minutes passées l’un à côté de l’autre, tu te décides à rompre le silence : « Toi non plus, tu n’arrives pas à dormir ? » Les yeux rivés vers l’astre argenté dans le ciel, tu te demandes s’il pense lui aussi aux loups qui sont dehors. Après tout, la réputation de sa famille le précédait. Tu t’es presque toujours demandé s’il en était déjà un. Ce n’est pas vraiment le genre de question que l’on pose dans une conversation polie. Mais apparemment non, puisqu’il est à tes côtés et qu’il n’a pas tenté de planter tes crocs dans ta chair. « J’ai toujours aimé venir ici. » Tu n’attends pas de réponse de sa part, ni même qu’il daigne t’accorder un regard. Être ensemble dans le chagrin est déjà bien suffisant. Peut-être la seule chose qu’ils avaient véritablement en commun : un membre de leur famille venait de quitter ce monde. Dans le cas de Kesabel, il était certain que sa sœur était une bien meilleure personne que ne l’était ton père. Tu peux comprendre sa peine alors que tu ne comprends pas la tienne. Tu détestais ton géniteur. Tu portes encore sur ton corps la marque de ses coups. Des stigmates qui ne s’effacent pas avec le temps. Machinalement, tu passes ton pouce sur ton avant-bras où une large cicatrice blanche te rappelle la violence dont il savait faire preuve. Alors pourquoi cela faisait encore si mal de penser à lui ?

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Kesabel Greyback
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Sam 6 Juin - 12:41

Lexi & Kesabel
⚜  Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts ⚜

Ton monde semblait tomber en ruine. Comment pouvais-tu voir cela autrement ? Ta soeur était morte dès le début des vacances d’été. Emportée par la hargne lupine de ton oncle. Ce connard qui n’avait pas su maitriser le loup qui était en lui. Et celui censé les surveiller n’y était pas parvenu non plus. Depuis ces deux mois s’étaient écouler d’une façon bien particulière. Tu avais l’impression que c’était hier et si loin à la fois. Tu revoyais son corps déposé sur la table de la cuisine de ta mère. Ton père et elle à peine peiné. Sa carcasse était déchirée, défigurée.  Du sang, une odeur entêtante qui t’avait semblé rester des jours et jours dans la pièce. Son visage méconnaissable. Sa chevelure dorée qui encadrait son visage poupon n’était plus qu’un amas informe. Des jours… tu avais passé des jours à fixer cette table sur laquelle tu l’avais vu, morte, pour la dernière fois. Son sang avait imbibé le bois de la table. Tes doigts en traçait tous les soirs le sillon. Tu ne comprenais pas ce qui avait pu se passer. Ton père n’avait dit qu’une phrase : Elle n’était pas assez forte pour survivre. Mais sérieusement, qui pouvait l’être ? Qui sain d’esprit pouvait imposer cela à des gosses ? Pourtant… C’était la dernière étape. Elle avait rendu les armes après avoir fait le plus dur alors qu’elle avait enfin atteint sa majorité pour être transformée. Elle était ta grande soeur. La seule dans cette famille a qui tu tenais. La seule à t’apporter un peu d’affection. C’était vide à l’intérieur. Dans ta chair, ton coeur. Tu semblais ne plus rien ressentir sauf la colère et la haine. La vengeance comme seule moteur.

Lorsque tu avais du revenir à Poudlard… Tu avais commencé à créer certaine distance sans le vouloir. Ton nom avait toujours fait parler mais une raison quelconque, tu étais apprécié, voir populaire. Petit à petit le bruit s’était mis à courir sur la mort de ta soeur. On te disait des mots gentils, on te lançait des regards attristés. Tu les détestais de faire ça. Tu n’avais pas besoin de leur peine. Quelque chose s’était brisé en toi. Tu ne pouvais plus respirer, regarder, penser comme avant. La vie t’avait privé de l’une des personnes qui comptaient le plus pour toi. Tu la maudissais pour cela. T’enfonçant lentement sur un chemin décadent où s’éveiller en toi l’envie et le besoin de la vengeance. Tu devenais plus versatile. Les nerfs à fleur de peau. Tes propos se montraient parfois cruels, tu usais d’animosité. Tu changeais, en peu de temps. Tu en avais conscience mais tu t’enlisais sous ton regard impuissant. Sous celui de Soledad qui te tendait désespérément la main pour retrouver le Kesabel qu’elle avait quitté avant les vacances d’été. Et si tu tenais à elle plus que tout, tu sentais que tu finissais par lui faire peur. Mais dans ton esprit se dessinait tout un plan… Il prendrait le temps que cela faudrait mais… Ta soeur ne sera pas morte sans être vengée. Tu allais t’y accrocher à tous ces entrainements, pour le détruire lui. En restant dans l’ombre, tu préparais ton oeuvre. Et lorsque tu serais majeur, l’été de ta transformation… Kesabel allait certainement mourir alors que la morsure viendrait arracher ta chair. Un autre viendrait souiller ta carcasse à l’arriver de ta forme lupine. Mais surtout… Ton oncle allait crever.

Ce soir… c’était la pleine lune et pourtant tu étais au château. Normalement, ton père t’obligeait à t’échapper pour que tu subisses l’entrainement avec un loup garou. Mais il y avait visiblement plus important ce soir pour la meute que de s’occuper de toi. Alors pour une fois tu avais le loisir de faire ce que tu désirais alors que l’astre argenté battait de tout son être dans le ciel étoilé. Tu avais quitté les sous-sols des cachots, sillonnait les couloirs humides pour te rendre à l’opposer, dans la tour d’astronomie. C’était une des rares fois que tu pourrais regarder cette lune sans ressentir la peur, la terreur. La rancoeur. Tu t’installais au bord du rempart, tes pieds dans le vide sans même souffrir du vertige ou de la crainte de tomber. Et puis… Si cela arrivait au moins, tu rejoindrais Lua. Ton regard ambré fixait le ciel. La lune et ses rayons argentés. D’habitude, tu courrais dans une forêt pour survivre à cette heure. Ton coeur se brisait de tant palpiter par la crainte de te faire bouffer. Oui, la lune était pour peur synonyme de peur. Ta peur. Peut-être la pire à ce jour. Cela changerait en vieillissant, mais cela tu n’en avais pas encore conscience.

Tu entends alors des pas qui s’approchent et tu tournes légèrement la tête. Lexi. Une amie de Soledad. Tu as toi aussi entendu parler de son histoire. A croire que la destinée avait choisi les amis de la Mexicaine pour passer un été de merde. Alors qu’elle s’installe à tes côtés, tu ne dis rien. Après tout, vous vous connaissez pas vraiment. Tu sais qu’elle sombre elle aussi. Ca se voit. Tu le sens. Elle est comme toi à s’enfoncer dans une torpeur putride. Tu sors de ta veste un paquet de clopes et lui tends. Tu en attrapes une et te l’allume. Tu tires longuement dessus, aspirant la fumée au tréfonds de ta gorge avant de relâcher des volutes de fumée. « J’ai pris l’habitude de ne pas dormir les soirs de pleine lune.  » Finissais-tu par répondre. A force d’être tenu éveillé par la peur de la mort, ces nuits là, c’était comme si ton corps, ton âme avaient compris que tu ne pouvais pas céder à la fatigue. Cela faisait parti de lui petit jeu. De leur programme de formation comme ils le disaient. Si les gens savaient que tu étais voué à devenir un loup garou, peu connaissaient réellement le processus de transformation que la meute des Greyback avait choisi. Sûrement parce que c’était illégal déjà… Tu hochais doucement la tête alors qu’elle te disait qu’elle avait toujours aimé venir ici. Tu pouvais le comprendre. C’était un joli paysage qui s’étendait sous vos yeux. « C’est beau effectivement. » Tu marquais une pause avant de reprendre, ricanant légèrement. « Je profite de pouvoir la regarder droit dans les yeux tant que je le peux encore. » Ton regard observe l’astre avant de s’accrocher aux prunelles de la jeune femme. Tu te penchais en arrière, tendant ton bras vers le sol pour attraper une bouteille de whisky pur feu que tu avais apporté alors que tu avais prévu de te souler tout seul. Tu coincais ta clope entre ton index et ton majeur pour déboucher la bouteille et tu en prenais une longue. La chaleur descendit lentement le long de ta gorge jusqu’à ce que tu la sentes tomber dans ton estomac. Tu lui tendais alors la bouteille. « Tu en veux ? » Tu l’avais déjà croisé à quelques soirées. Tu ne savais pas vraiment si elle était du genre à boire. Ni même si elle pouvait se mettre une mine. Toi c’était un vice que tu t’étais découvert cet été… Avec tes potes de la meute. Plus d’un soir tu t’étais éveillé sans même avoir un seul souvenir de la veille. Parfois sans même savoir où tu étais…
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Dim 7 Juin - 1:43

Lexi & Kesabel
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Si tout ton monde semble s’écrouler autour de toi, c’est la même chose pour ton compagnon de la nuit. Kesabel a le regard vide, ce regard qu’on a lorsqu’on sait qu’on n’a plus rien à quoi se raccrocher, ou même à qui. Il avait peut-être le même sentiment de solitude que toi, ce sentiment qui te souffle que tu n’auras plus jamais le droit au bonheur. Comme si des détraqueurs virevoltaient sans arrêt au-dessus ton enveloppe charnelle, tout te semblait si froid, tout te semblait si terne, tout te semblait si morne. Tu te demandais même encore comment tu faisais pour tenir debout, comment tu pouvais encore prétendre à la vie. Mais c’était sans doute ta punition divine ; vivre avec le fait que tu avais du sang sur les mains et que ce sang, c’était celui de ton père. Ce qui te rongeait de l’intérieur te consommait à petit feu, et tu ne ressentais plus rien ; plus la moindre émotion.

En levant doucement les yeux vers Kesabel, tu as l’impression de te voir dans son regard. Écorché à vif, la même douleur était présente dans ses iris. Il te tend son paquet de cigarette dans lequel tu tapes sans te poser plus de questions. Il en allume une et tu te penches vers lui pour enflammer la tienne grâce aux étincelles qui émanent de la sienne. Tu te fiches d’avoir l’être trop familière, tu ne te formalises pas vraiment de ce genre de chose, pas aujourd’hui, pas ce soir, pas cette année. Le goût âcre la nicotine te détend les muscles tandis que tu balances tes jambes frêles dans le vide. Tu te rends compte que tu portes toujours ton pyjama et ça ne te fait ni chaud ni froid d’être en short devant lui. Tes complexes d’adolescentes avaient disparu durant l’été, et depuis, ton apparence était devenue le cadet de tes soucis. De toute manière, tu n’as jamais vraiment été le genre de fille qui se préoccupe de ce genre de chose.

« J’ai pris l’habitude de ne pas dormir les soirs de pleine lune. » annonce-t-il, brisant le silence qui s’était installé depuis ta dernière phrase. « Tu m’étonnes. » murmures-tu entre deux panaches de fumée mais sans poser plus de questions, soucieuse de ne pas l’embarrasser plus que besoin. On avait déjà dû lui poser des centaines de questions sur les loups garous, la réputation de sa famille n’était plus à faire, alors tu ne demanderas rien sauf s’il en parle le premier. Tu penses à l’enfance que Kesabel a dû vivre. Sans doute bien différente de la tienne, sans doute plus violente, pourtant le résultat était aujourd’hui le même. Une sincère vague de sympathie t’envahit tandis que tu le regardes vraiment pour la première fois ; son âme semble aussi lacérée que la tienne, presque mise à nue, tu as l’impression de lire en lui comme un livre ouvert. Est-ce parce que vos deux esprits se rejoignaient dans leurs tourments ?

La brise légère te fait fermer les yeux tandis que tu profites du calme plat qui réside dans le château. Pas un bruit, pas chouette qui hulule. Seulement l’immensité de la nuit et les étoiles qui illuminent le ciel. L’astre argentée, dans toute sa superbe, éclaire les remparts et te berces dans une quiétude que tu n’as pas ressentie depuis des jours. La voix de Kesabel te sort de ta rêverie. « Je profite de pouvoir la regarder droit dans les yeux tant que je le peux encore. » Tu rouvres les yeux. Tu t’es toujours posée cette question : la transgénérationalité t’intéresse. Pourquoi l’histoire se répétait-elle sans arrêt dans certaines familles ? Comme dans ta famille on avait perpétué depuis des lignées la pureté du sang -jusqu’à ce que ton père brise la filiation-, la famille de Kesabel était connue depuis quelques générations comme une des plus grandes familles de loups de Grande Bretagne, si ce n’était la plus grande. Ce n’était pourtant pas un gène qui se transmettait forcément de naissance ; ils choisissaient de se transformer. Mais avaient-ils toujours le choix ? La pression familiale, tu connais un peu, mais au point de forcer ses propres enfants à devenir des loups ? La curiosité enterrée tout à l’heure se ravive, la brèche entrouverte par Kesabel te pousse à demander : « Parce que tu vas forcément en devenir un ? » Nul besoin de dire le mot, il savait bien ce que tu veux dire.

Il ne répond pas et se penche en arrière pour attraper une bouteille de Whiskey pur feu et te la tend, te demande si tu en veux. Par réflexe, tu te saisis de la bouteille et la regardes sans dire mot. Tu ne sais pas si tu dois en boire. Tu n’as que quinze ans. Tu t’es toujours promis de ne jamais finir comme ton père, cet ivrogne, ce suppôt de Bacchus. Pour autant, alors que tu tournes la bouteille doucement dans ta main droite, tu ressens l’intense besoin de le faire. Sans crier garde, tu portes le goulot à tes lèvres et avales peu à peu plusieurs gorgées. Ta gorge est en feu tandis que le liquide coule doucement jusqu’à ton estomac. Tu te rappelles des soirées organisées en douce dans les salles communes où les septièmes années -et même des plus jeunes- se bourraient la gueule jusqu’à plus soif, et se réveillaient dans un lit qui ne leur appartenait pas, avec une gueule de bois et un sacré trou noir. Et si c’était la solution pour tout oublier ? Et si pour tout oublier, il fallait lui ressembler ? Tu portes à nouveau la bouteille à ta bouche, et dès la troisième gorgée, tu commences à apprécier le goût. D’humeur volubile, tu déclares : « Je ne bois jamais. » Tu marques une courte pause. Peut-être il n’en a rien à foutre ? Tu te dis alors que tu en as rien à foutre qu’il n’en ait rien à foutre. Cela faisait des semaines que tu gardais ça pour toi, parce que personne n’aurait compris. Il n’était pas l’image idéalisée qu’on se faisait d’un père ; tu n’as jamais connu la joie d’être une petite fille choyée, dorlotée, adulée. Il fallait toujours être plus parfaite, montrer qu’on pouvait toujours faire partie de la haute société même si on était de sang-mêlé.

Peut-être que Kesabel pouvait comprendre. Et dans le pire des cas, s’il s’ennuie, il peut toujours partir. Tu ne lui en voudrais même pas. « Mon père était un putain de vieux con en fait, il buvait tout le temps, c’est pour ça que j’veux pas boire d’habitude. J’veux pas lui ressembler. Mais en réalité, je ne me suis jamais sentie aussi proche de lui que maintenant que l’ivresse commence à venir. » Tu bois une dernière lampée et reposes la bouteille entre vous deux pour qu’il puisse se servir à sa guise lui aussi. « Putain, il a fallu qu’il meure pour que j’goûte à ça, c’est trop bête. » Ce n’est pas mauvais du tout. Tu n’oses pas dire que si tu ne bois pas, c’est aussi parce que c’était lors de ces beuveries que la violence avait débuté, pour ne plus jamais s’arrêter. L’alcool fait des ravages, tu le sais, mais pour le moment, c’est la seule chose qui te fait te sentir en vie.

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Sam 4 Juil - 17:17

Lexi & Kesabel
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Tout semble partir en couille depuis cet été. Et dans ton sillage, tu laissais tomber bien du monde. Tu ouvrais les abysses pour mieux les semer, mieux être isolé. Le sentiment frustrant que personne ne pouvait te comprendre. D’ailleurs qui l’aurait pu ? Qui avait une famille assez dingue pour entrainer des gamins au combat face à un loup-garou ? Qui aurait-pu te dire : je sais ce que ça fait ? Perdre une soeur bouffer par son propre oncle. Et toutes les nuits de pleine lune ta rage grandissait. T’enlisant dans ta haine et ta colère. Ceux qui restaient ? Ils n’étaient pas forcément ce qu’on appelle de bonnes fréquentations… Les autres s’enfuyaient. Et ceux qui avaient tenté de s’accrocher, comme Soledad, tu les faisais fuir, toi par tes réactions disproportionnées. Tu en avais à moitié conscience. Tu savais que tu pouvais faire flipper. Pourtant tu ne pouvais t’empêcher de leur en vouloir. Mais la solitude, tu la ressentais. Elle devenait pesante. Pourtant si enivrante. C’est elle que tu avais cherché ce soir. Mais finalement, Lexis n’était elle pas la Solitude ? Le reflet de ta carcasse décharnée dans un corps féminin ?

Vos yeux se croisent un instant. Son regard est aussi sombre que le tien. Tu le soutiens. La fixe. On dit que les yeux sont le reflet de l’âme mais les siens semblent désertés de toute lueur. Comme toi quand tu t’observes dans un miroir. Tu lui tends ton paquet de clopes sans prononcer le moindre mot alors qu’elle s’est installée à tes côtés. C’est comme si sa détresse appelait la tienne. Tu ne la rejette pas. La laisse venir. Ecoute ce qu’elle te dit. Tu tires sur ta cigarette. Plusieurs lattes disparaissent sous l'incandescence rougeoyante. Tu sens son regard se poser sur toi. Tu détournes le visage pour l’observer. Dans le fond, elle n’est que l’amie de Soledad. Vous vous connaissez que de surface. Pourtant ce soir, un lien étrange semble se former. Tu ne rejettes pas cette sensation. Tu ne l’ignores pas comme bien des fois. Son désespoir la transperce. Il appelle le tien. Ils semblent se tenir la main. Elle ferme un instant les yeux. Preuve d’une confiance qu’elle t’accorde. Assise ainsi sur les remparts, vulnérable à tes côtés. Tu détournes tes prunelles. Observes la lune. Tu lâches des paroles sur ta possibilité de regarder l’astre argenté. En pleine conscience de toi. Car un jour tu n’en seras peut-être plus capable sous ta forme lupine. Un aspect de toi qui n’existe pas encore mais tu sais qu’il est inévitable. Car lentement tu as construit ta vengeance. Celle vouée à honorer ta soeur. Et tu dois en passer par là. Mais de là où elle est, elle sera fière de toi. Du moins tu t’en persuades. Même lorsqu’une petite voix te susurre qu’elle n’aimerait pas ça. Que c’est ta colère à toi qui guide tes pas.

Tu tournes une nouvelle fois ton visage vers la jeune femme. A sa question, tu ne réponds rien sur l’instant. Les Greyback sont connus pour être des loups. L’idée même de ne pas en être un est simplement synonyme d’une mort avant d’avoir pu être transformé. Ce qui est arrivé à Lua. Même si officiellement, elle s’est faite agresser par une bête sauvage. Ton père sait graisser les bonnes mains pour passer entre les mailles du filet. Tu te penches en arrière pour prendre à boire. Tu portes la bouteille à tes lippes pour en avaler plusieurs gorgées brulantes avant de la lui tendre. Tu finis par lui répondre. « Ce n’est pas comme si j’avais le choix. » La mort ou le loup. C’était la base quand tu grandissais dans cette famille. Même si depuis la mort de Lua tu avais décidé de devenir un loup et de donner la mort à celui qui te l’avait prise. Et si elle te dit ne boire jamais, elle semble apprécier le goût du whisky pur feu. Tu l’écoutes alors qu’elle parle de son père. Hoche doucement la tête. « L’ivresse fait oublier. C’est un pansement temporaire sur tes plaies. » Fugace et éphémère. Tu oublies le temps d’une nuit tes problèmes. Tu tires sur ta cigarette gardant la fumée entre tes lippes fermées. « Pourquoi es-tu dans cet état si c’était un vieux con ? » demandes-tu la voix étouffée par la fumée que tu relâches tout en parlant. Ta soeur était une jeune femme rayonnante, solaire. Malgré votre vie de merde, elle avait toujours réussie à voir le bon côté de la vie. Elle te couvait comme ta mère ne l’avait jamais fait. Te protégeais comme ton père n’en aurait jamais été capable. Elle te manquait à chaque instant. Une âme innocente avait été souillée par les Greyback… Tu te penches à nouveau pour attraper la bouteille. T’as envie de boire pour être ivre. Boire pour oublier. Boire pour survivre l’espace de quelques instants. Tu gardes la bouteille entre tes doigts après une grande rasade. Tu tires une dernière fois sur ta cigarette et la jette dans le vide, ton regard la fixant jusqu’à ne plus voir le point rouge dans la noirceur de la nuit. « Bois. Tu verras, ça fait du bien de temps en temps. » La pousser à boire ce n’était pas un bon conseil. Mais tu n’étais pas du genre à en donner à dire vrai. Si tu t’enfonçais dans cette colère, c’est que tes failles n’étaient pas les plus à même de te raisonner. La raison, elle t’avait quitté le soir où tu avais vu le corps étendu et inerte de ta soeur. Son sang. Ses entrailles. Défigurée. Tu ne reconnaissais d’elle que sa chevelure emmêlée et souillée. Tu avais tout juste eu le temps de récupérer le pendentif qu’elle portait à son cou. Une petite lune légèrement phosphorescente en pleine nuit. Tu le portes chaque jour autour de ton cou sous tes vêtements. Comme un souvenir. Un mantra. Un rappel. Une directive que tu t’es fixée pour poursuivre tes plans. Et rien ne pourra à présent te détourner de cette destinée que tu t’es tracée.
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Tu ne sais pas où cette conversation va vous mener. Va-t-elle te permettre de sortir des abymes ou au contraire de t’y enfoncer ? Tu l’ignores mais tu plonges sans hésiter. Quoi de pire de toute manière que la solitude ? Alors autant l’endurer à deux… Kesabel n’est pas ce qu’on peut appeler un ami ; éventuellement, tu pourrais le qualifier de connaissance. Tu lui disais bonjour dans les couloirs, et encore. Il ne t’avait jamais vraiment inspiré confiance jusque-là, mais tu es quelqu’un de solitaire qui ne s’ouvre pas facilement. Pourtant, ce soir, en cette nuit de pleine lune, alors que le chatoiement argenté éclairait le ciel de toute sa splendeur, tu sens que tes défenses sont encore plus diminuées que le jour de l'enterrement de ton paternel. C’est à ce moment-là que tu avais vraiment réalisé ce qu’il s’était passé, vraiment réalisé que ton père avait quitté ce monde ; et que tu en étais totalement responsable. Le soulagement avait alors laissé place à une culpabilité sans vergogne, qui ne tarissait pas, qui ne dissipait pas. C’était l’émotion la plus vive, la plus insupportable, la plus intolérable de toutes. Tu as essayé par mille façons de t’en défaire, sans aucun succès. Le trou béant dans ta poitrine ne se referme pas, au contraire, chaque personne qui te présente ses condoléances accentue la brèche et l’empêche de se panser. « Ce n’est pas comme si j’avais le choix. » Tu acquiesces doucement et murmures : « Ils ne se rendent pas compte du mal qu’ils peuvent faire. »  Ces mots ne sont pas uniquement dirigés vers la famille de Kesabel, plutôt vers la société magique au sens large ; Kesabel était comme emprisonné par son héritage familial, bien trop difficile à porter, et le décès de sa petite sœur aggravait sûrement les choses. Tu n’oses pas demander de quoi elle est morte, ce serait trop intrusif et malaisant. Tu te contentes de penser à ta propre famille : ton père aussi ne s’est pas rendu compte de ce qu’il vous infligeait, à ta mère et toi. La honte qu’il ressentait envers lui-même s’était transformé en de la haine ; la haine envers une femme et une fille qui représentaient alors ses propres échecs, ses propres déconvenues, ses propres erreurs. Le fruit du déshonneur. « L’ivresse fait oublier. C’est un pansement temporaire sur tes plaies. »  Tu l’écoutes en lui reprenant la bouteille des mains pour avaler une nouvelle gorgée. « Temporaire ? »  Tu n’as pas vraiment envie que ça le soit, tu aimerais ressentir ça pour toujours, pour toujours ressentir cette sensation nouvelle qui t’assaille ; est-ce cela qu’on appelle l’état d’ébriété ? Tu ne te sens pas si saoule que ça. Tu glisses le goulot contre tes lèvres et ravales une autre lampée avant de rendre la bouteille à ton compagnon de boisson. Cette scène pourtant si simple te transperce le cœur comme une fusée ; et tu comprends alors pourquoi ton père s’enivrait si souvent. Oublier, c’est mieux que de penser. L’esprit embrumé, il était plus difficile de ruminer. « Et si j’en bois plus, ça dure plus longtemps, ou je serais juste torchée plus vite ? »  Ce n’est pas dans ton habitude de parler comme ça, mais les mots sortent de ta bouche sans que tu n’aies le temps de les en empêcher ; toi qui d’habitude calcules tous tes mots, tu te sens bien grisée par l’alcool mais n’en mesures pas encore les conséquences.

C’est alors qu’il pose la question que tu évites depuis des semaines. Celle qu’il ne fallait peut-être pas poser. Tu ne réponds pas tout de suite, il te propose de boire à nouveau. Tu t'exécutes. Tandis que l'alcool s'immisce encore un peu plus en toi, une lueur traverse ton regard morne et désespéré et sans comprendre pourquoi une larme furtive s’écrase sur ta joue. Tu ne cherches pas à l’en empêcher, ni à la cacher. C’est la première fois que tu pleures depuis sa mort. Peut-être même depuis toujours ; tu ne te souviens pas avoir jamais pleuré, ce n’est pas comme ça qu’on t’a élevé. Tu te sens misérable, faible, insignifiante. La seule chose qui te soulage, c’est de le savoir dans le même état que toi ; un lien indescriptible se noue à vos dépends. C’est une détresse sans nom, qui n’amène aucune explication, elle se ressent tout simplement. Sa douleur irradiait de tout son corps et t’atteint comme si c’était la tienne. Tu te sens tellement en confiance, que sans savoir pourquoi, sans savoir comment il va réagir, tu dis sans vraiment réfléchir : « Parce qu’il est mort à cause de moi. » Tu n’expliques pas. Mais tu rajoutes : « Le pire, c’est que ça ne m’a rien fait. C’est ça le pire. »   répètes-tu. Une fille ne devrait jamais se réjouir de la mort de son père. « J’crois qu’j’suis pas normale. Je ne ressens rien. » Le dire à voix haute te fait prendre conscience que c’est vrai : oui, la culpabilité est bien présente ; mais qu’il soit mort ne te fait rien. Le savoir dans une tombe ne t’émeut pas ; c’est savoir que c’est toi qui l’y as mis qui t’angoisse. La froideur avec laquelle tu as réagi en le voyant s’étouffer devant toi te tourmente chaque nuit ; rien que les fous pour penser ça. Tu te demandes si tu ne sombres pas peu à peu dans l’aliénation. « J’aimerais juste ressentir quelque chose à nouveau. N’importe quoi. Une émotion. Quelque chose. Pas ce vide. Pas ce néant. » Pourquoi tu te livres autant ? Il pourrait te dénoncer, mais tu t’en fiches. Le mieux qu’il puisse faire maintenant que tu as avoué tes crimes, c’était de te pousser dans le vide ; on croirait à un suicide, et toi, tu serais débarrassé de tes démons, de tes cauchemars, de tes tourments. Et si c’était l’unique solution finalement ? Une chute dans le vide serait l’idéal pour ressentir une émotion ; tu es presque certaine d’éprouver de la peur si tu sautes. Les yeux penchés vers le vide, tu te demandes si tu vas le faire avant que Kesabel ne te pousse, ça serait tout de même plus courageux ; et tu lui épargnerais cette tâche ingrate. Autant ne pas l’emporter dans ton sillage, il a déjà bien assez à faire avec sa propre douleur ; la sienne au moins, était légitime. Puis, tu as une idée, tu passes une de tes jambes de l'autre côté du muret, de sorte à en avoir une de chaque côté : « Frappe-moi. » Là, tu ressentirai quelque chose. Quelque chose de vrai, ça te rappellera de vieux souvenirs. « Fais-toi plaisir, j'suis sûre même ça je le sens pas. »


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C’était étrange et fascinant. Comment deux âmes déchirées pouvaient se sentir, s’appeler. Tu sentais la détresse d’Alexis se mouvoir autour d’elle dans une danse macabre et lancinante. Un appel auquel tu ne pouvais résister. Un reflet de ta propre image. Elle était sur la même route que toi. Celle qui menait aux enfers. Elle avait elle aussi commencé cette descente furieuse et tu la ressentais plus présente que jamais à tes côtés. Deux inconnus pour ainsi dire que se sentaient si soudainement liés sans même prendre la peine de parler. Les mots échangés étaient fugaces. Succincts. Pourtant ils semblaient suffire. Quelques regards. Tu l’observes comme pour mieux décortiquer cette aura sombre qu’elle te renvoie au visage. Elle s’est installée à tes côtés quand bien des fois tu as envoyé les autres voir ailleurs si tu y étais. Un mal la ronge, un différent du tiens. Mais tu le ressens, ça palpite autour de vous. Ca vous enlace de façon pernicieuse, vous rapproche mais à quelles fins ? Celles de vous enliser davantage ? Car il n’y a rien de bon quand deux êtres détruits se retrouvent. Ils se comprennent oui, mais de la pire des manières. Mais cela tu n’en as pas vraiment conscience en cet instant. Tu te sens juste attiré comme un aimant vers la tourmente qui se dégage de toute sa carcasse. « Ils se foutent du mal qu’ils peuvent faire. » Tu reprends sa phrase avec un petit ricanement amer. Ta famille, ces personnes qui portent ce mot doux sur leurs épaules, ne t’aiment pas. Pas plus qu’ils n’aimaient ta soeur. Vous n’étiez à leurs yeux que du bétail. Des agneaux à dresser et à transformer, façonner à leur façon. Tu les détestais avec leurs idées ancestrales. Pourtant tu allais jouer le jeu même si pour cela tu serais usé jusqu’à la corde. Tu sais ce qu’elle ressent, mais tu n’as pas idée du pourquoi. Ses mots qui se sont échappés de ses lippes montre un lien conflictuel avec ce père qu’elle semble pourtant pleurer.

Tu te contente de hocher la tête alors qu’elle insiste sur le mot temporaire. Oui, c’est éphémère, fugace. Ca dure le temps que ça dure… Ca fait du bien l’espace de quelques heures. Puis la chute est brutale. Le retour à la réalité percute tout ton être à chaque fois. Il te fracasse et tout te revient. Et pourtant, tu ne peux t’empêcher de recommencer. Pour étouffer encore une fois ces sentiments qui te torturent. Au fond… une simple potion, un simple coup de baguette pourrait te faire oublier cette douleur. Mais tu t’y refuses. Cette souffrance, ce vide qui s’est créé quand Lua est partie, c’est ton moteur. Celui qui anime ta vengeance. Rien ne pourra t’en détourner. Un rire s’échappe de tes lippes à sa question si innocente. « Tu montes plus, plus fort. Tu dérailles encore plus. » Ton regard se plante dans le sien avec le sentiment étrange de l’attirer davantage vers les abysses alors que tu lui as mis cette bouteille entre les mains. Etrange ça plait, ça attise ta curiosité. « Et le réveil sera d’autant plus dur. Fais ton choix… » Un sourire en coin étire tes lèvres. Le tien est déjà fait depuis longtemps.

Tu lui prends la bouteille des mains pour boire à ton tour. Tu commences à ressortir une douce chaleur enivrante. Un peu plus léger. Tu aimes ressentir cette euphorie monter lentement dans tout ton être. Tu lui as posé une question qui semble lui poser problème. Elle mure dans le silence tandis que tu joues avec la bouteille entre tes mains. Ton regard sombre observe ses traits, voit une larme s’échapper de ses prunelles mais tu ne dis rien. Tu ne pleures plus depuis un moment. Tu as arrêté à l’instant même où tu as décidé de la venger. Et quand elle déclare qu’elle est responsable de sa mort. Tu restes impassible. Dans le fond, si c’était un vieux connard, qu’est-ce que tu en avais à foutre qu’elle l’ait buté ? Tu esquisses un sourire lorsqu’elle te dit ne pas être normale. « Ma soeur a été tuée par mon oncle. Le moment venu, c’est moi qui vais le buter. » Tu plantes ton regard dans le sien. Tu lui montres tout le sérieux et la conviction qu’il peut y avoir dans tout ton être. Tu te fous de savoir qu’elle l’ait tué, tu feras de même sous peu. C’est ton projet et il se réalisera l’été prochain quand tu auras passé ta majorité et que ce connard voudra te transformer en loup garou. Tu le laisseras faire et tu le tueras en le regardant droit dans les yeux.

Tandis qu’elle te dit qu’elle veut ressentir de nouveau, tu te relèves et l’invite à pivoter, pour te faire face. Tu t’imposes devant elle, entre ses jambes. Tes mains se posent sans gêne sur ses cuisses pour l’obliger à les accrocher autour de tes hanches. Elle est légèrement plus basse que toi ainsi. Tu passes un de tes bras autour de sa taille. Et murmure. « Accroche toi. » Au même moment et assez brusquement tu la fais basculer dans le vide, lui donnant l’impression dans un premier d’à peine la retenir. Cette sensation de vide la happant brutalement avant qu’elle ne puisse ressentir ton bras la retenir avec fermeté. Tu la retiens, la noirceur de la nuit vous enveloppant. Il suffirait d’un mauvais geste de ta part pour que vous ne tombiez tout le deux. Ton visage s’approche du sien, tu cherches son regard, les pupilles dilatés par l’excitation de la situation. Tes lèvres frolent légèrement les siennes. « Alors tu ressens quelque chose maintenant ? » Murmures qui fend le silence de la nuit. Vous restez ainsi plusieurs secondes, peut-être minutes avant que tu ne vous redresses sans vous relâcher pour autant. Tu sens que tu serais bien à deux doigts de faire une connerie avec Alexis. C’est comme si elle t’appelait silencieuse alors que vos corps se sont rapprochés. Une autre façon d’oublier. Un autre pansement temporaire sur une plaie béante.
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Aucun jugement dans son regard, aucune critique, il ne cherche pas à faire ton procès. Au contraire, tu sens qu’il comprend ce que tu ressens. Tuer n’est peut-être pas aussi moche qu’on le dit. « Ma soeur a été tuée par mon oncle. Le moment venu, c’est moi qui vais le buter. » Tes yeux dans ses yeux, cette phrase se met à raisonner en toi comme un mantra. Le moment venu, c’est moi qui vais le buter. Le moment venu, c’est moi qui vais le buter. Le moment venu, c’est moi qui vais le buter. Tu ignores pourquoi mais elle prend tout son sens aujourd’hui lorsqu’il avoue sans remords qu’il deviendra lui aussi un meurtrier à un moment donné. Peut-être que ton salut se trouve dans cette phrase-là ? Dans l’idée que tu peux tuer si celui qui meurt est un monstre ? Dans l’idée que le sang peut être vengé par le sang et que le désir de vengeance justifie les crimes passés. Tu en viens à te demander si ton père était le genre de salaud qui méritait la mort. Après tout, il n’était rien d’autres qu’un vieil alcoolique, qui battait sa femme et sa fille. Puis tu te remémores les coups, la douleur, les bleus qui ornaient ton corps et la peur qui t’a animée tous les jours de ton enfance. Bien sûr qu’il la méritait. Tu te rappelles le sang qui coulait après les blessures, les os cassés, les muscles meurtris par tant d’ecchymoses, par tant de maux. Les cicatrices qui ne se sont jamais véritablement refermées. Même en trouvant dix mille raisons de justifier sa mort, ta souffrance et ta culpabilité t’habitent toujours et sont telles qu’elles te rongent à petit feu depuis plusieurs semaines. Rien n’a plus d’importance que cette douleur qui te maintient en vie ; elle te permet de continuer à tenir debout même si elle t’empêche de te regarder en face dans une glace.

Les yeux fermés, une jambe de chaque côté du muret, tu attends ta sentence qui tarde à venir ; Kesabel n’a pas l’air de vouloir te frapper. Pourtant, tu le lui as demandé avec tellement de fermeté, tellement d’inflexibilité que tu étais persuadée que les coups pleuvraient. Tu n’es pas encore prête à te pardonner, peut-être ne le seras-tu jamais. Pour le moment, seul le présent compte, seul ce que tu ressens aujourd’hui compte, tu auras bien le temps de penser à demain plus tard. Et aujourd’hui, tu veux penser à ton père. Et si l’unique moyen d’y arriver était de se souvenir à quel point il te faisait mal ? Tu rouvres les yeux en sentant les mains de Kesabel se poser sur ton corps, mais ce ne sont pas les coups qui pleuvent. « Accroche-toi. » Toi qui es si clairvoyante d’ordinaire, si perspicace, tu n’as pas vu venir ça. Tu savais Kesabel un peu fou, mais lorsque vos corps se retrouvent soudainement dans le vide, le soubresaut t’effraie pendant quelques secondes tandis que tu espères qu’il te lâche ; répondant à toutes tes attentes. Mais son bras te retient de toutes ses forces, tu sais qu’il ne lâchera pas. Il veut te faire réagir. Tu ne sais pas si cela marche ; tu sens juste davantage le froid t’hérisser les poils ; est-ce la peur qui te gagne au point de te raidir ? Tu l’ignores. La nuit est noire, tout comme ton cœur. Tu tentes vainement d’ouvrir la bouche, souhaitant le supplier de te lâcher mais ses lèvres effleurent les tiennes avant que tu ne le puisses. « Alors tu ressens quelque chose maintenant ? » Sa voix résonne dans l’immensité de la nuit ; il ne bouge pas tandis que tes doigts s’accrochent fermement à sa peau chaude jusqu’à ce qu’il ne te redresse à nouveau sur le muret. « À peine. » réponds-tu, insolente, prête à ce qu’il recommence pour éprouver à nouveau un quelconque trésaillement. « T’aurais dû me lâcher. » S’il le faut pour qu’une émotion te submerge, tu te sens désormais tout à fait préparée. Tu ne sais pas pourquoi mais tu sens qu’il aurait très bien pu se laisser ensevelir lui aussi sous l’immensité de sa peine ; peut-être même vous laisser tomber tous les deux dans les abîmes. Tu te demandes s’il souhaite ressentir quelque chose lui aussi. « J’ai bien l’impression que t’as pas fait ça que pour moi, toi aussi tu veux ressentir quelque chose d’autres que cette douleur, avoue-le. » Son corps si proche du tien appelle également une émotion toute autre tandis que tes lèvres s’abattent sur ses siennes sans lui laisser le temps de te repousser. Tes doigts gelés s’aventurent sans ménagement sous son tee-shirt, touchant sa peau chaude. Tu sens qu’il est déjà bien bâti pour son âge. Ta langue fouille sa bouche sans modération tandis que ton autre main pousse son buste jusqu’à ce qu’il heurte le muret. Tu te hisses sur ses cuisses et entoures ses hanches de tes jambes pour être encore plus proche de lui. Le désir que tu ressens t’envahit et des larmes coulent silencieusement sur tes joues lorsque tu te rends soudainement compte que tu n’es finalement pas une coquille vide ; la peur, le désespoir, l’attirance te fait ressentir quelque chose. Une flamme brûle de nouveau en toi tandis que le corps de Kesabel t’insuffle un nouveau souffle, t’oblige à penser, ne serait-ce que pour quelques minutes, à autre chose. Coucher avec lui sera facile, sera simple et un moyen moins radical d’oublier que de se jeter dans le vide. Tu connais sa réputation, elle n’est plus à faire, tu doutes qu’il s’y refuse.

Tu te redresses pour attraper la bouteille et boire à nouveau. « Tu dérailles encore plus. » avait-il dit il y a quelques minutes. Il était alors grand temps de dérailler davantage. « Le réveil sera plus dur. » avait-il ajouté. Tu n’as plus aucun espoir mais tu entrevoies une lueur dans cette noirceur ; il est peut-être temps d’accepter l’idée que tu vas devoir vivre avec ; chaque matin, chaque réveil sera peut-être plus facile que le prochain. Tu retires ton pull, pour qu'il n'ait pas de doute sur tes intentions, comme une invitation à la dépravation, à la déchéance, attendant son assentiment. Il était libre de refuser. « Il y a d'autres moyens d'oublier. » Tu avales une autre gorgée, tu commences à être défoncée.

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Tu la regarde droit dans les yeux alors que tu lui avoues sans ciller que tu comptes tuer ton oncle. C’est la première fois que tu le dis à voix haute. Ce projet fou qui te tourne dans l’esprit depuis le début de l’été. Depuis la mort de Lua. Tu n’as jamais confié cette folie à personne. Qui aurait été à même de comprendre tes ambitions ? Ils n’étaient déjà pas capable de comprendre cette vie que la meute des Greyback t’imposait alors imaginer que tu allais te fondre dans le moule pour mieux venger ton sang et ta chair… Tu imaginais déjà la panique et la peur dans les prunelles de Soledad si tu lui avais parlé de ça. Tu sentais que depuis le début de la rentrée, elle tentait de te partager sa joie de vivre, mais tu n’en avais pas envie. Tu n’en voulais pas de cette chaleur solaire qu’elle tentait de t’envoyer. Tu t’enfonçais dans ton besoin de venger Lua. Ce n’était à présent que ça qui faisait encore mouvoir ta carcasse et qui te donnait un but à travers les ténèbres chaotiques que tu traversais depuis ta plus tendre enfance.

Ne plus rien ressentir ? Tu es une carcasse vide. Pourtant, tu ressens. La colère, la rage. Ce ne sont que des sentiments sombres et haineux mais ils t’animent. Te font aller de l’avant. Un avant jonché de cadavres. Un chemin vers l’enfer, tu en as bien conscience. Jamais Lua n’aurait voulu que tu fasses ça. Mais ta raison est étouffée par toute l’animosité qui te font vibrer. Alors si tu ressens. Tout ton corps est tenu en haleine par ces pensées malsaines. Celles qui font que tu veux rester en vie pour mettre un terme à la celle de ton oncle. Et lorsqu’elle te dit de la frapper, tu esquisses un sourire en coin. Un léger ricanement qui fend le silence. Tu tires une dernière fois sur ta clope pour t’imposer dans son espace. Lorsque tu la fais basculer dans le vide, pas un cri ne s’échappe de ses lippes. Seuls ses doigts viennent s’accrocher à toi tandis que tu la retiens au dessus du vide. Ton regard s’ancre dans le sien. Elle ne prononce pas un mot alors que la sensation de vertige est entêtante. « Plus facile de le dire maintenant que nous ne sommes plus au dessus du vide. » Réponds-tu, sarcastique, alors que tu viens de la redresser et qu’elle te dit que tu aurais du la lâcher. Elle te demande si toi aussi tu ne cherchais pas à te prouver quelque chose. Peut-être bien dans le fond, mais tu n’as pas vraiment le temps de te poser la question car tu es distrait par sa bouche qui vient à la rencontre de la tienne. Vos corps sont si proches que cette invitation, tu ne saurais la décliner. Alexis est une jolie jeune fille et même si tu étais loin d’avoir pensé dériver alors qu’elle était arrivée ici, tu devais reconnaitre qu’en te rapprochant ainsi d’elle, tes pensées avaient dérivé. Et cela ne s’arrangeait pas alors que vos langues venaient à se rencontrer dans ce baiser presque désespéré, teinté de colère et de désespoir. Comme deux âmes sombres qui se retrouvent et se complètent pour entamer leur chute.

Tu la laisses te repousser contre le muret alors que ses mains filent déjà sous ton t-shirt. Ta chair se recouvre de frisson alors que ses doigts gelés te caressent. Ses jambes s’enroulent autour de ta taille tandis que tes mains se glissent le long de son corps. Caressent ses courbes à travers le tissu fin de son pyjama. Tu te saisis d’elle au creux de ses reins, l’attire un peu plus à toi alors que ton entrejambe commence à s’éveiller. Tu sens ses larmes et tu sais que c’est ce que tu es en train de se passer entre vous qui les déclenchent. Tu comprends qu’elle a eu beau dire le contrainte, que quelque chose s’est éveillé dans son être. Lorsqu’elle se recule pour se saisir de la bouteille et prendre de nouvelles gorgées, ton regard glisse sur elle d’une façon bien différente à présent. Tes pupilles se dilatent à mesure que le désir s’éveille, plus encore alors qu’elle retire le pull qu’elle portait. Tu prends la bouteille à ton tour et en bois plusieurs rasades et à ses paroles, tu restes un instant silencieux. « Est-ce que tu es sûre de ne pas le regretter Fawley ? » Tu es aussi alcoolisé qu’elle, mais tu n’es pas du genre à profiter du désespoir d’une nana pour baiser. Pourtant c’est plus plus profond qu’une simple partie de jambes en l’air. Son désespoir appelle le tien. Tu as l’impression qu’elle vient combler un vide. Que ce trou béant qui saigne dans ta poitrine pourrait être pansé l’espace de quelques minutes. Et à sa réponse, tu sais qu’elle en a autant envie que toi. Que ce tourbillon insensé vous fait basculer dans les plaisirs de la chair. A ton tour, tu retires ton haut, dévoilant ta peau à travers la pénombre. A ton âge, vu les entraînements que ta famille te fait subir, tu es déjà plus musclé que tes camarades. Mais tu portes aussi plusieurs cicatrices. Celle sur ta joue est la plus visible bien sûr… Tes lèvres repartent chercher les siennes. Le goût de l’alcool teinte votre baiser alors que tu caresses sa peau également à nu, sa poitrine à travers le carcan de tissu qui la retient prisonnière. Tu quittes ses lèvres pour embrasser le creux de son cou, longeant son épaule dénudée. Peau contre peau, vous vous apportez cette chaleur que tu ne ressentais plus depuis des semaines. Comme si coucher avec quelqu’un d’aussi abimé que toi était exaltant. Ce sentiment étrange qui t’emballe alors que tes doigts saisissent avec fermeté sa nuque, comme un besoin de la posséder, l’embrassant à nouveau avec une passion ravagée et dévastatrice. La bosse qui se forme sous ses cuisses ne cachent rien du désir et de l’envie qu’elle a éveillé. Tu ne t’es jamais envoyé en l’air tout en haut de cette tour d’astronomie. Sous cette lune argentée qui semble te regarder avec condescendance. Ses rayons caressent ta peau sans avoir aucun pouvoir sur toi. Baiser un soir de pleine lune, bientôt, tu ne pourras jamais plus le faire. Et cette étrange pensée excite encore plus tes sens. Si tu gardes une de tes mains contre sa nuque l’autre vient s’occupe de son short afin de commencer à le faire glisser le long de sa peau. Tu en profites pour la caresser de façon bien plus intime afin de la sentir vibrer contre toi. Ta bouche étouffant ses gémissements. Il n’y avait rien d’affectueux ou de romantique. Du sexe pour oublier.
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Tu ne sais pas réellement à quel moment cette conversation entre deux âmes brisées a dérivé. Quand l’alcool a assez sillonné vos veines pour délier vos langues au point de confier certains secrets. Au point que vos corps se soient rapprochés, comme appelés par le désespoir de l’autre. Comme pour combler l’espace de quelques minutes ce vide qui vous assaille depuis cet été. Un été qui pour l’un comme pour l’autre marque un tournant dans votre vie même si vous n’en avez pas encore réellement conscience. Tu as trop bu. Elle aussi. Elle t’a même avoué ne pas en avoir l’habitude. Alors tu ne veux pas que votre rapprochement soit regretté dès le lendemain. Surtout par elle… Tu l’as laissé te repousser sur le muret et tes mains ont rapidement fait connaissance avec les courbes de son corps. La rondeur de sa poitrine et de ses hanches. Prenant leur aise sur ses fesses. Tu ne peux t’empêcher de ricaner à sa réponse. Cette Fawley, elle n’est pas comme les autres. Tu le ressens dans tes entrailles. Elle est sur la même pente que toi et tu t’accroches à cela. C’est nocif pour vous deux. Tu le sens que vous allez vous aider mais pas de la bonne façon. « Jamais… » murmures-tu contre ses lèvres avant de l’embrasser brutalement alors qu’elle te demande si tu as déjà regretter de t’envoyer en l’air. Tes lèvres venant percuter les siennes, vos dents s’entrechoquant alors que ta langue part chercher la sienne. Impétueux, tu t’imposes contre elle. Tu t’écartes légèrement pour retirer ton t-shirt mais tes mains retrouvent rapidement son corps et tes lèvres sa chair. C’est comme un besoin de la toucher, de la sentir. De l’avoir contre toi. D’avoir sa chaleur et son odeur sur toi. Comme un drogué en manque de sa dose. Tu serais certainement incapable de la laisser filer à présent.

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