Tu ne sais plus vraiment de quoi tu étais en train de rêver. Ce qui est certain c’est qu’un bruit continu et régulier était en train de te sortir du sommeil. C’était désagréable. Tu finissais par ouvrir les yeux dans l'obscurité de ta chambre. Un voisin était-il en train de faire des travaux en plein milieu de la nuit ? Tes yeux sombres fixèrent un instant le plafond alors que le bruit semblait s’être arrêté. Tu te tournais entre tes draps, cherchant une position afin de t’endormir confortablement. Tes paupières clignèrent quelques secondes avant de se fermer. Toc. Toc. Toc. Tu ouvrais de nouveaux tes iris, agacée et te redressais brusquement dans ton lit. Ton visage se tourna en direction du bruit : La fenêtre de ta chambre. Un hibou martelait la vitre, virevoltant devant. Il s’acharnait et tu te levais précipitamment, à deux doigts de t’emmêler dans la couette alors que tu reconnaissais la bestiole. Elle appartenait à Jaeden. Pour qu’il t’écrive au milieu de la nuit, c’est que ce n’était pas bon. Pas bon du tout. Tu ouvres la fenêtre tandis que l’oiseau te jette le parchemin entre les mains. Il t’observe, attends. Tu prends le temps de le caresser du bout des doigts et de trouver un peu de miam hibou avant qu’il reparte.

D’un mouvement impatient, tu déroules le parchemin et tes yeux dévorent le contenu, inquiète à mesure que tu découvres les quelques lignes qu’il a griffonné. Il n’est pas rentré dans le détail. Tu sais juste qu’il est retenu au ministère pour un interrogatoire dans histoire de meurtres. Merlin où est-ce que ton meilleur ami avait encore foutu les pieds ? Tu passais par la salle de bain pour prendre une douche rapide et t’habillais. Tu allais opter pour un jean mais… tu étais censée te présenter comme étant son avocate. Merde. Tu observais ton reflet. Tu attachais tes cheveux en hauteur, cela faisait tout de suite plus sérieux. Quant à la tenue… Tu te décidais à enfiler un pantalon à pince, noir ainsi qu’un top fluide. Une paire de talons plus tard, tu transplanais au ministère.

Les salles d’interrogatoire, la nuit, c’était jamais du joli… Entre les alcoolisés, les criminelles de bas étages et quelques fous furieux… Tu présentais ton badge à l’entrée des locaux. Avec ta profession tu étais rattachée au Ministère de la Justice. Tu n’y travaillais pas sur place tous les jours mais il t’arrivait de devoir venir sur place. Comme cette nuit… Tu t’adressais à l’auror de nuit, qui gardait l’entrée des salles d’interrogatoire. « Bonsoir, je suis l’avocate de Jaeden Evans. Pourriez-vous me conduite à lui s’il vous plait ? » D’extérieur tu avais toujours eu cette image froide et assurée. C’était le cas lorsque tu étais dans ton rôle d’avocate. Assez différent dans la vie de tous les jours. Tu suivais l’homme aux traits fatigués. Il était cerné, sa peau marquée par les rides. Il ne faisait pas bon d’être auror quand on voyait son visage émacié. Il t’ouvrait une cellule avec nonchalance et tu y trouvais rapidement Jaeden, assis sur une chaise devant une petite table. Tu soupirais soulagée de le voir entier. Tu t’approchais de lui, plantant ton regard sombre dans le clair de ses yeux. « Qu’est-ce que tu as encore fait pour te retrouver là, Jae ? » On repasserait pour dire bonjour ou bonsoir. Bonne nuit peut-être. Au milieu de la nuit comme ça de toute façon, il n’y avait rien qui pouvait coller. Tu observait ton meilleur ami avec inquiétude. Il était l’un des rares auxquels tu tenais réellement. L’un de ceux qui avait été un ami avant même de savoir pour ton don lugubre. Et même après il était resté. Non par intérêt, juste pour toi. Il savait tout de ton histoire et la réciproque était vrai. Mais le voir dans ses salles… ce n’était pas quelque chose qui te réjouissait. Cela avait plutôt tendance à te rendre malade. « Quand j’ai vu ta chouette… et ton mot… plus explicite tu meurs… » Tu lui adressais une moue agacée. Parfois trop en dire inquiète, mais pas assez, c’était tout aussi efficace. Tu sortais de ton sac une bouteille d’eau et des chocogrenouilles. Tu avais peu de vices. Evitant toutes ces choses telles que l’alcool et les drogues. Mais la gourmandise… Tu lui tendais, te disant qu’il avait peut-être faim et soif ne sachant pas depuis combien de temps il était enfermé la dedans. Tu connaissais assez bien le système pour savoir qu’il se souciait peu du bien être des présumés coupables qu’ils arrêtaient. Tu finissais par t’installer sur la chaise qui était libre. Il fallait que tu passes le coup de l’émotion. Certes c’était Jaeden qui se trouvait dans cette mauvaise passe. Mais tu te devais de l’aider. Il fallait retrouver ta raison et tes capacités qui faisait de toi une avocate brillante si tu voulais lui être utile. Tu sortais une pochette et de quoi noter. « Pourquoi tu es là Jae ? »

Dire que tu es inquiètes est un doux euphémismes. Jaeden est loin d’être tout blanc bien sûr. Ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve dans de sales draps mais cette fois, une intuition te dit que c’est grave. Ce message en pleine nuit ? Ce n’était pas son genre de t’écrire si cela n’avait pas une grand importance. Encore moins au milieu de la nuit. Ce qui te rendait plus inquiète qu’habituellement par rapport à ses petits méfaits habituels. Tu étais peut-être trop inquiète de nature pour ceux à qui tu tenais. Il fallait admettre qu’ils n’étaient pas nombreux. Alors tu pouvais très vite être soucieuse pour des broutilles. Mais alors que tu passais les portes du ministère tu savais que malheureusement, cette fois-ci, tu ne t’inquiétais pas pour rien.

Lorsque tu passais les derniers contrôles et arrivais enfin jusqu’à la salle où il était enfermé, tu te sentis soulagée de le voir entier. Tu l’aurais presque pris dans tes bras, heureusement de voir ses traits, même s’ils étaient tirés et fatigués. Ce n’était pas ton genre d’agir ainsi et encore moins celui de Jaeden. Chacun pour des raisons qui vous étaient propres et bien différentes. Mais tu ne perdais pas de temps avec des bavardages inutiles. Lui demandant rapidement s’il pouvait te dire ce qu’il faisait là. Lorsqu’il te répondait qu’il avait sauvé une vie tu plissais les yeux sans comprendre dans un premier temps. Depuis quand cette saleté de ministère enfermait les gens pour avoir sauvé une personne ? Qu’importe la situation, si c’était de la légitime défense… Le ministère ne tournait vraiment pas rond en ce moment. C’était en parti pour cela que tu te détachais petit à petit du département de la justice pour te laisser autonome et maitre de tes dossiers à défendre. « Si c’est de la légitime défense ils ne peuvent pas te garder ici… » Finissais-tu par dire après quelques secondes de réflexion. Tu hochais doucement la tête alors qu’il te disait qu’il n’avait pas eu le temps d’être plus explicite dans son courrier. Tu lui tendais alors de l’eau et des chocogrenouilles, ce qui le fit sourire. Tes lippes esquissèrent un sourire à leur tour. « Tu n’es pas en position pour te moquer de moi monsieur Evans. » disais-tu doucement, poussant davantage le chocolat vers lui. Alors que tu lui en demandais davantage, il émit un doute sur la sûreté de la pièce. Tes yeux sombres plongèrent un instant dans les siens, déduisant qu’il allait t’annoncer quelque chose de grave pour qu’il te demande ça. Tu fouillais dans ton sac à main pour attraper ta baguette. Quelques formules et sortilèges plus tard, tu reprenais place en face de lui. « Dis moi tout maintenant… » Tu attrapais de quoi noter. Tu avais toujours ce besoin de coucher tes idées sur le papier. Tu écoutais attentivement ses paroles. Tu écrivais quelques brides sur ton bloc. « Elle a été blessée ? » L’avantage si c’était le cas c’était qu’il y avait une preuve tangible de l’agression vers la jeune femme. « Est-ce qu’elle est prête à témoigner ? » Tu relevais le visage pour l’observer. « Elle est la principale témoin en dehors de toi. Il nous faut absolument son témoignage pour prouver que c’était de la légitime défense. Ca plus la blessure… Ca ne devrait pas poser de problème pour te sortir d’ici rapidement. C’était eux ou vous… Ils ont attaqué. Comme je te le disais… il faut juste plaider la légitime défense. » Tu écrivais tout en parlant.

Le plus important était que cette Anjelica vienne donner sa version des faits. Tu hésitais un instant. « Je pourrais aussi… tu sais… interroger les deux victimes. » Tu étais hésitante en proposant cette option car pour le faire il te fallait soit l’objet du crime pour le toucher ou toucher quelque chose ou quelqu’un en contact avec… L’avantage était que les morts ne mentaient pas. Le don de la nécromancie était assez utile pour les cas les plus complexes. Tu avais au point un système avec une pensine. Tu retirais de ta tête les éléments de ta vision pour les rendre accessible. Tu te soumettais aux exigences des uns et des autres. Une fois allant jusqu’à prendre du veritaserum. « Mais pour gagner un peu de temps et voir si j’y arrive, faudrait que je prenne ta main. Celle qui a tenu l’arme. » Tu le proposais en douceur car tu savais que Jaeden n’était pas friand des contacts. Tu te doutais que s’il n’avait pas le choix vu sa situation, il dirait sûrement oui mais tu ne voulais pas le brusquer. Tu connaissais son histoire tout aussi bien qu’il connaissait la tienne. Tu ne proposais jamais ton don à n’importe qui. Même pour tes affaires, tu sélectionnais méticuleusement les dossiers. Et puis parfois… cela ne marchait tout simplement pas. Tu poussais le chocolat vers lui. « Mange… »

Cela te semblait assez simple en fait de faire sortir Jaeden de cet endroit. Tu avais eu des cas bien plus retords où tout portait à accuser tes clients et tu étais parvenue à les faire sortir de là. Alors en cet instant, tu avais juste l’impression que ce n’était que l’histoire de quelques papiers à mettre en ordre et dans une heure tout au plus, ton meilleur ami serait dehors et vous pourriez aller vous prendre un café avant de rentrer vous coucher. Tu esquissais un sourire à sa réplique alors que tu lui disais qu’il n’était pas en position pour se moquer de toi. Ce petit malin te provoquait en disant que tu n’allais pas le laisser là. « C’était un sourire moqueur. Et ne me tente pas, petit malin. » Bien sûr que non tu ne le laisserais pas là. Il en était hors de question. Quoi qu’il est pu faire. Et même s’il avait été coupable de quoi que ce soit, tu aurais toujours été de son côté. Quoi qu’il t’en coûte. Jaeden était un des piliers de ta vie. Avec Soledad, ils marquaient une certaine stabilité depuis des années. Il était un repère pour toi. Une ancre immuable au milieu de ta vie dont tu ne pouvais te passer. Tu lui tendais alors une chocogrenouille pour qu’il mange avant de te lever pour mettre quelques protections autour de la pièce. Il avait raison de se montrer méfiant. Il n’était plus possible de faire confiance à qui que ce soit de nos jours. Tu revenais t’installer tout en lui posant plusieurs questions.

Tu notais chaque point avec minutie. Quand tu lui demandais si la jeune femme pouvait témoigner, tu relevas le visage vers lui avec une mine étonnée. « Comment ça une assurance ? Tu lui as sauvé la vie, c’est pas suffisant ? » Tu fronçais les sourcils déjà agacée par cette midinette. C’était quoi cette histoire encore ? Depuis quand, il n’était pas naturel de venir aider quelqu’un qui était intervenu pour vous éviter de mourir ? Il finit par te dire qu’il fallait que tu sois au courant d’une chose. Tu relâchais ta plume et t’appuyais sur le dossier de ta chaise tout en accueillant ses prunelles dans les tiennes. Et alors que tu pensais qu’il te tendait le bras pour que tu lui prennes la main, ton regard fut attiré par un tatouage. Un nouveau. Il était plus sombre que les autres, montrant qu’il était récent. La peau était encore rougie. Tu connaissais assez bien ton meilleur ami pour savoir que chacun dessin qui marquait sa peau signifiait quelque chose d’important pour lui. « Il te reste encore de la place ? » Disais-tu sur un ton léger, un brin moqueur pour tenter de détendre la situation car tu sentais que ce qui allait suivre n’allait pas forcément te plaire. Il commença alors à te parler d’une histoire de sang. De faire parti des leurs. « Dans quoi tu t’es embarqué ? » Murmurais-tu alors qu’il commençait à te raconter cette histoire de Cosa Nostra et de mafia. Tu te frottais le visage tout en réfléchissant à mesure qu’ils parlaient.

« Si tu veux mon avis, ils ne sont pas très doués tes mafieux. Je sais pas… ils auraient pas pu assurer tes arrières plutôt que te marquer comme du bétail ? » Finissais-tu par pester quand il termina de raconter ce qu’il savait. C’était un comble. Au final, tu avais beau découvrir qu’une mafia venait de s’installer dans le coin, la seule chose qui te perturbait c’était de constater leur amateurisme et la merde dans laquelle ils avaient mis ton meilleur ami. Ton regard se posa sur le dessin encore une fois alors que tu réfléchissais toujours. Tu comprenais que Jaeden ne voulait pas les faire tomber pour sauver sa peau. Et c’est là que cela devenait beaucoup plus complexe. Tu ne pouvais pas jouer sur la carte de l’ignorance. Même s’il n’avait pas été au courant avant, il en était clairement conscient à présent et les avait même rejoint. Tes yeux tombèrent sur sa main qui se tendait vers toi. « Je comprends ta loyauté Jae… mais si ma vision foire et en montre trop… je pourrais rien pour toi… Si elle ne témoigne pas ça risque d’être très compliqué. » Ton regard sombre quitta ses prunelles claire et tu attrapais doucement sa main ayant du mal à réaliser qu’il avait oté deux vies pour une organisation mafieuse pas fichue de l’aider. Ta peau entra en contact avec la sienne et rien ne se passa. « Ca ne marche pas à tous les coups… Continue de manger, je vais essayer de me concentrer… » Tu fermais les yeux et repensais à ce qu’il t’avait raconter. A tous les détails qu’il avait pu mentionner. La mort était récente, ces esprits n’étaient pas si loin après tout. Tu imaginas le couteau qui avait percé la chair de ces hommes puis soudain ta main se crispa sur celle de Jaeden. Tu les voyais. D’abord un homme qui agrippait une métisse à l’extérieur. Son acolyte arrivant ensuite. Puis cela devenait flou. Tu étais dans l’esprit d’un des hommes en particulier. Il t’envoyait toute sa rage et sa colère. Tu ressentais même ce plaisir malsain qu’il avait à enfoncer cette lame. Tu étais l’homme, tu voyais sa main devenant la tienne, blesser Anjelica. Puis tu redevenais spectatrice. Les hommes se jetait alors sur Jaeden alors qu’il cherchait à les arrêter. Ce fut de nouveau assez sombre. Seule l’arme se montrait, cherchait à percer la chair tatouée de ton ami. Il n’y avait plus de visage mais malgré tout, on comprenait bien ce qu’il se passait. Tu ne voulais pas en voir davantage. Tu avais pourtant l’habitude mais pas quand il s’agissait de quelqu’un que tu aimais. Tu te forças à quitter la vision avec difficulté voyant le deuxième type finir à terre alors que tu étais à nouveau dans le corps de l’autre homme. Déjà étendu au sol sur le point de s’éteindre. Tu ouvrais les yeux brusquement.

Tu relâchais sa main que tu serrais sûrement un peu fort. « Merlin… Tu veux me tuer… Tu peux pas rejoindre un truc pareil… S’il t’arrivait quelque chose à cause d’eux, je serais folle… » Ce n’était sûrement pas le lieu, ni l’heure pour débattre de cela mais tu te rendais bien compte que cette histoire n’avait rien de simple et qu’il s’embarquait dans quelque chose de risqué. « Je crois que ma vision ne porte pas atteinte à ta mafia. La seule chose marquante c’est ce tatouage. J’ai vu qu’elle avait presque le même. Mais toi, tu ne l’avais pas alors… Il faudrait juste que tu le caches avec ton pull histoire qu’ici personne ne le voit. Ca devrait faire l’affaire. » Tu attrapais ta baguette et ton sac à main pour en sortir une petite fiole. Tu retirais la vision de ton esprit pour l’y enfermer. « Est-ce que tu veux la voir, pour t’en assurer ? » Il suffisait que la transférer d’un mouvement de baguette vers Jae pour qu’il puisse y accéder à son tour. Est-ce qu’il le voudrait ? Il avait sûrement besoin de voir les choses pour s’assurer que tout était correct après tout. Tu l’observais anxieuse. Dans quoi s’était-il embarqué ?

Tu n’avais pas réellement tous les tenants et les aboutissants de cette histoire. C’était compliqué de mesurer dans quoi Jaeden se retrouvait alors que les engrenages qui l’encerclaient, semblaient douteux et peu fiables. Tu te demandais même s’il avait raison de tant faire confiance à cette organisation qui lui avait marqué la peau comme du bétail pour mieux l'abandonner dans cette cellule ce soir… Tu ne comprenais pas vraiment ce qui pouvait empêcher cette fille de témoigner alors que ton meilleur ami venait de risquer la prison pour lui sauver la vie. Tu te contentais de le fixer un instant silencieuse alors qu’il te disait que cela allait au-delà de tout cela. Pour qu’il puisse continuer de parler tranquillement tu avais vérifié l’état des lieux de la pièce avant d’ajouter quelques sortilèges pour vous protéger. Alors qu’il t’avait montré ce tatouage, tu n’avais pu t’empêcher de te moquer gentiment. Sa peau était encrée de partout et tu te demandais réellement comment ils avaient pu ajouter ce dessin dans sa chair. Tu levais les yeux au ciel, amusée, alors qu’il te disait qu’il restait de la place à des endroits qu’il ne pouvait montrer en public. « Et ben, je me demande bien ce que tu pourrais ajouter sur ces parties… » Répondais-tu en plissant légèrement les yeux alors que tu retrouvais son regard. Jaeden et toi étiez amis depuis Poudlard. Tu n’avais que très peu d’amis, mais avec Jae s’était différent. Il était un meilleur ami, un frère. Tu aurais pu tout faire pour lui au même titre que Soledad. Apprendre qu’il était dans une mauvaise situation à cause d’un gang stupide, te rendait folle. Il avait toujours eu le don pour se mettre dans des situations folles, mais là…

« Ils ont l’air super fiables tes nouveaux copains. » Tu ne pouvais t’empêcher de pester. Tu ne connaissais pas ces gens mais tu ne les aimais pas. Car à cause d’eux Jaeden se retrouvait à deux de doigts de finir en prison et aucun d’eux ne semblait vouloir prendre la peine de vouloir l’aider. Tu haussais doucement les épaules alors qu’il disait qu’elle voudrait peut-être témoigner si cela n’impliquait pas la Cosa Nostra. « Il suffirait juste d’omettre ce détail… Une jeune femme peut se faire agresser pour bien des choses malheureusement. » Tu te saisissais ensuite de sa main pour tenter d’avoir la vision venant des esprits des deux hommes que Jaeden avait pu tuer. Ce que tu aperçus durant ces images fut perturbant. Parce que c’était Jaeden. Parce que cela engendrait de l’inquiétude… Vos regards se croisaient et alors que tu exprimais ta crainte. Mais la réponse de Jaeden fut assez brève et ferme. Juste assez pour que tu lui lances une oeillade sombre montrant ton désaccord avec tout ça. Tu enchainais malgré tout sur ta vision et ce qu’elle pouvait permettre de montrer. Tu lui proposais de regarder mais il déclina. « La seule chose qui me perturbe, c’est comment les autorités ont pu savoir. Il n’y avait que toi et elle dans cette rue. Tu sais ce qui les a mené à toi ? Je suppose que vous vous êtes débarrassé des corps… Alors à part un témoin planqué qui t’aurais dénoncé pour je ne sais quelle raison ? » Quelque chose ne te semblait pas cohérent dans cette histoire. Tu ne parvenais pas à comprendre comment il avait pu se retrouver là après ce que tu avais vu. Sauf si cette Cosa Nostra était partie cacher les corps devant la porte d’entrée du Ministère… Il y avait réellement quelque chose qui n’allait pas dans cette histoire. « Les procès peuvent prendre entre quelques semaines voir mois… Je vais aller voir le gardien et tenter de te faire sortir dès maintenant. Je veux m’assurer qu’ils n’aient aucun motif pour te garder d’ici le procès. » Bien sûr, ce n’était pas rassurant mais ils sortaient une preuve venant de nul part, tu ne pourrais pas y faire grand chose.

Tu te levais pour sortir de la pièce, non sans avoir assuré à Jaeden que tu revenais rapidement. Tu allais vers l’Auror de garde et commençait à échanger avec lui. Tu n’obtiens pas énormément d’information. Si ce n’était un soit disant témoin oculaire.Dans tous les cas, ta vision, plus le témoignage de la Zabini serait suffisant. Sans lui laisser vraiment le choix, et c’est d’ailleurs parce qu’il n’en avait pas vraiment, tu lui indiquais qu’il devait libérer ton client sur le champ et lui remettre ses effets personnels. Vous retourniez alors dans la pièce où se trouvait ton meilleur ami et d’un sortilège, le gardien libéra Jaeden. « Vous restez en liberté le temps que le procès arrive. N’oubliez pas que vous n’avez pas le droit de quitter le territoire d’ici là. » L’homme sortit de la pièce vous laissant seul. « Il faut que ta Zabini témoigne. Qu’elle raconte simplement qu’elle s’est faite agresser par deux hommes et que tu as du la défendre. Ca pourra étayer ma vision et contredire le témoin qu’ils auraient. Même si j’ai du mal à y croire vu qu’il n’a fait aucune manière pour m’empêcher de te faire sortir dès maintenant. » Tu commençais à ramasser toutes tes affaires. Tes notes, ta bouteilles d’eau, ta plume… Tu jetais un oeil vers la porte restée à présent ouverte et murmurais. « Jaeden, c’est sérieux, il faut qu’elle témoigne… » Ta simple vision ne donnait pas le contexte. Bien sûr on voyait Jaeden la défendre mais on ne savait pas pourquoi. Cela pouvait très bien être un règlement compte. Un piège pour ces deux hommes. Alors qu’un témoignage sur l’honneur, même un peu ajusté pour faire passer la métisse pour une victime et faire pleurer dans les chaumières du jury, permettrait d’assurer la sécurité de Jaeden. Tu n’avais pas l’impression que cette mafia était encore à cent pour cent derrière lui au vu des propos qu’il avait tenu. « Je pourrais vous voir tous les deux ? Pour préparer ta défense. » Il fallait les briefer surtout elle. Tu dénouais l’elastique qui retenait tes cheveux. « Je t’offre le petit dej ? »