Difficilement, t’ouvre un oeil, puis l’autre, mais aussitôt, la lumière du jour t’aveugle et t’arrache un grognement. En plus, tu commences à sentir une foutue douleur de ton cou jusqu’à ton dos. Pas étonnant, t’es complètement recroquevillée sur toi-même, le dos appuyé contre un mur. Qu’est ce que tu fous dans cette position ? Tu te le demandes bien, pendant un court instant, puis l’instant d’après, tu te décides enfin à rouvrir les yeux en ronchonnant une nouvelle fois. T’es décidément pas du matin … Mais ce qui t’aide à reprendre la totalité de tes esprits, c’est cette chambre, ce décor, qui n’est visiblement pas la tienne. Tu la reconnaîtrais direct, ta chambre. Déjà parce que ça fait quand même deux mois que t’y loges, mais aussi parce qu’avec ta camarade, vous vous êtes amusées à la personnaliser à votre manière. Donc non, celle ci n’est pas la tienne, et pire, elle ne te dit absolument rien. T’as fait quoi hier soir déjà, pour avoir atterri ici ? Tu dois fouiller dans ta mémoire pour t’en souvenir. T’as mal à la tête, et tu te sens pas très bien. Pourtant, t’as pas bu. Ca, t’en es certaine. Tu bois pas toute façon, c’est bien quelque chose qu’on peut pas te reprocher ça. Mais tu te souviens petit à petit. Ce putain de bal d’Halloween. Cette musique trop forte, probablement la seule responsable de ton mal de crâne. Tout ce monde déguisé, trop joyeux pour ton petit malheur à toi, à rire, à crier, à chanter. Ouais, une vraie corvée cette soirée, tu t’en serais bien passée. Puis s’il y avait eu que ça …

Tu saisie quand un ronflement brise le silence à côté de toi, et brusquement, tu tournes la tête. Ethan. Putain. La voilà, l’autre partie de la soirée, celle qui t’a emmené ici. Si toi, tu n’as pas touché une goutte d’alcool, tu te rappelles plus que bien que lui a certainement dû vider une bouteille à lui tout seul, vu l’état dans lequel il était. Il t’a fait mal au coeur, hier soir. Malgré toute la rancoeur que tu as pour lui depuis votre dispute à l’infirmerie, depuis cette épisode que tu préfèrerais oublier pour toute la douleur qui en est assimilée, hier soir, l’état dans lequel s’est mis Ethan t’a fait de la peine, en particulier parce que tout est de ta faute. Tu sais que si tu ne lui aurais rien caché, que si tu ne l’aurais pas évité, que si cette dispute n’aurait pas éclaté entre vous, il n’aurait pas été malheureux, aujourd’hui. Il ne se serait pas isolé dans un coin à vider des litres d’alcool, à rugir quand on s’approchait de lui pour savoir comment il allait. Pourtant, tu as été la seule à pouvoir l’aborder hier soir. Faut dire, c’est pas comme si tu lui en avais laissé le choix. Certainement que sous ton t-shirt restent encore quelques traces de sa lutte, mais tu sais qu’il ne voulait pas te faire de mal dans le fond. Et puis, il était tellement mal que ça a duré quoi, une ou deux minutes ? Rapidement, le lion a été dompté pour devenir un gentil petit chat endormi, que tu as tout de même peiné à amener jusqu’ici. C’est pas comme si tu étais une crevette à côté de lui, et que le poids d’une personne inconsciente équivaut à un corps mort … Alors ouais, même avec des heures et des heures d’entrainements dans les muscles, faut pas croire, les derniers événements t’ont pas mal épuisé.

Tu l’observes, un peu. Un sourire niais se plaque sur ton visage quand t’entends ses grognements. T’es presque certaine qu’il sort quelques mots aussi, mais tu comprends pas grand chose. Tu le trouves mignon là, endormi, innocent, comme un enfant plongé dans un sommeil profond. T’éprouve une certaine tendresse à son égard, tandis que ton regard ne le quitte plus. Ethan, c’est peut-être un con, mais une chose est certaine, tu peux pas t’empêcher d’avoir cette putain d’affection pour lui. Il t’a fait mal, la semaine dernière. Ses mots ont eu cet effet de coup de poignard dans ton coeur, et pourtant, tu n’arrives pas à l’y dégager. C’est plus fort que toi, comme s’il comptait pour toi d’une manière inconditionnelle. Ce qui est certainement le cas, même si tu te ne l’avoues pas. Pas encore. Pourtant t’es bien là, à côté de lui, avec lui, pour lui. Tu ne te voyais pas retourner à ta petite vie, après l’avoir amené ici hier soir. Tu préférais avoir un oeil sur lui, veiller à ce qu’il aille bien, et t’as bien fait, puisque son camarade de chambre n’est visiblement pas rentré. Au moins, tu peux t’assurer que le réveille ne sera pas difficile, ou pas trop, du moins. D’ailleurs, tu le vois commencer à gigoter, signe que le réveil est proche. Son humeur ? Tu l’imagines déjà à chier, tu te fais pas d’illusion. Pourtant, quand il grogne un petit coup pour se plaindre de sa tête, tu peux pas t’empêcher de lancer une petite pique « Dur les lendemains de soirées arrosées hein ? » Oui bon, tu te fous un peu de lui là, mais hé, tu l’as pas forcé à picoler toi. Quoique …

M’enfin, ta petite réplique à au moins l’effet de l’aider à émerger un peu, et surtout, à se rendre compte qu’il est pas seul. Tu le quittes pas des yeux, tandis qu’il se redresse, et vu sa sale tête de lendemain de soirée, tu te tiens prête à déguerpir le plus loin possible de lui si l’envie de vomir lui prend. C’est qu’il s’est vraiment foutu dans un sale état, le Prewett. Tu pourrais presque en rire, si tu culpabilisais pas autant. Ses yeux croisent les tiens, tu esquisses un léger sourire qui veut dire « hé salut, bien la vie ? » et aussitôt, il se laisse tomber en arrière en te demandant ce que tu fous ici. Tu arques un sourcil.  «Sympa … J’suis ravie de te voir aussi Prewett ... » Lâches tu d’un air blasé. Tu restes avec lui pendant qu’il cuve, et c’est comme ça qu’il t’accueille ? Ah bah c’est cool, la prochaine fois il se démerdera hein ! Enfin, en d’autres circonstances, surtout s’il avait été sobre, tu lui en aurais surement voulu, et tu ne te serais pas contentée de cette petite remarque, mais pas là. Non, là, on va dire que son état l’excuse, et tu choisis de ne presque pas en tenir compte. « T’as un peu trop forcé sur la bouteille hier soir, du coup, tu tenais plus debout et t’envoyais chier tout le monde, alors je me suis dévouée à t’amener ici. Tu comptais pas dormir sur le tapis de la salle commune, si ? Enfin … dormir … Vomir serait plus exact ! » Ouais vomir … C’est quoi l'intérêt de picoler autant d’alcool si c’est pour tout gerber ensuite ? Tu comprendras jamais ce concept …  « Quand on tient pas l’alcool on boit pas » Termines tu  finalement, légèrement taquin. Ca lui apprendra à te demander ce que tu fous là.

Te moquer de lui ? Jamais de la vie ! T’oserais pas voyons … Quoique si … Un peu quand même … Bon ok, beaucoup. Mais c’est qu’inconsciemment, avec son état, il te tend un peu la perche aussi. Tu peux pas t’en empêcher toi, puis il récolte un peu la monnaie de sa pièce, à avoir picolé comme un soûlot à plus savoir tenir debout. Quelle idée il a eu ? C’est vraiment un truc de mec ça, se noyer dans l’alcool pour oublier ses soucis. Ouais, parce que des soucis, tu sais qu’il en a, puisqu’ils sont en parti de ta faute. Mais est-ce une raison de boire ? Non, tu crois pas, puisque toi, tu t’en passes très bien. Alors voilà, même si c’est encore un peu tendu entre vous, pour ne pas dire beaucoup, tu retiens pas une occasion de te payer sa tête, juste comme ça. Puis bon, lui non plus il en loupe pas une, à te demander ce que tu fais là en faisant presque croire que ça l’emmerde. Forcément que ça te plait que moyennement, et qu’à cela tu lui racontes ses déboires de la veille sans vraiment y aller à la légère. Bah ouais, il a tellement dégueulé un peu partout hier, que le tapis de la salle commune s’en serait souvenu pendant longtemps si t’avais pas pu nettoyer les dégâts à l’aide d’un simple coup de baguette magique. Ca t’étonne même qu’il se soit pas vomi dessus pendant la nuit d’ailleurs, ça aurait été la goutte d’eau, une catastrophe. Tu arques un sourcils à sa question, à la fois amusée et sidérée. Qu’est ce qu’il croit ce con ? Que t’es pas capable de faire dix mètres en le traînant ? Merci la reconnaissance ! Puis ça va, c’est pas comme si tu l’avais porté comme une princesse non plus hein.

Ouais, tu choisis de pas répondre à ça, tout façon il doit bien se douter qu’il s’est pas monté tout seul hein ? Que de la fierté, c’est tout. Il veut juste pas reconnaître que c’était une larve hier soir, alors que si, et ça, tu te gènes pas de le lui faire remarquer en disant que quand on tient pas l’alcool, on boit pas. Mais sa réflexion suffit à te faire ravaler ton sourire taquin en l’espace d’un quart de seconde. A qui la faute ? La tienne, en quelque sorte. Tu le sais, et pourtant, t’aimes pas le ton de reproche qu’il emploie. Ca te vexe pas, ça te fait mal. Un peu. Tu baisses le nez vers tes jambes, mais tu sens encore son regard sur toi. Ses yeux qui te fixent, et qui te gênent à tel point que tu commences déjà à te mordiller les lèvres quand il reprend. Cette fois, la surprise de ses propos te font relever les yeux vers lui. Tu fronces les sourcils. Lui, il ne te regarde plus. Il s’excuse d’avoir agi comme un abruti la dernière fois. La dernière fois … que tu devines faire référence à votre dispute de l’infirmerie … « Je sais … » Ouais, tu le sais qu’il a eu peur. C’était pas difficile à deviner, tu l’as lu dans son regard, puis t’as pris le temps d’y réfléchir. A vrai dire, t’avais que ça à faire ces derniers jours, et tu sais que la plupart des choses qu’il a dite, elles sont sorties sur le coup de la colère, de la tristesse, et de la peur … Comme pour toi. « Je t’en veux pas réellement tu sais ... Reprends tu en détournant le regard encore une fois. Moi aussi je m’excuse … De t’avoir dit toute ces saloperies … Mais aussi de t’avoir caché ça … Ta réaction … C’est exactement celle que je craignais et qui m’a empêché de te parler avant … Et en fait, avec … Tu n’oses toujours pas employé le terme fausse-couche. Ce qui s’est passé … elle a été décuplé et on aurait pu l’éviter si je t’avais parlé avant … Ta gorge se serre. Le sujet est encore si fragile que tu ravales le sanglot qui menace déjà. Alors moi aussi je suis désolée de t’avoir fait autant de mal … Je te jures que c’est pas ce que je voulais … »

Il suffit de pas grand chose pour que la conversation dévie. Certainement cette question qu’il a posé et à laquelle t’a pas sur répondre. A qui la faute ? Comme l’élément déclencheur. Ce qui ose vous délier la langue, à tout les deux, pour la première fois depuis la semaine dernière. Ce qui vous permet enfin de déballer cette rancoeur que vous avez, non pas pour l’autre, mais pour vous-même. Ce qui vous permet, comme une occasion rêvée, de vous excuser l’un à l’autre pour le comportement que vous avez eu dans cette infirmerie, mais aussi, pour toi, d’avoir été lâche, de ne pas avoir osé lui parler avant que le drame s’en charge à ta place. T’aurais pu éviter ce qu’il s’est passé la semaine dernière, et à la place, tu as préféré te morfondre dans cette peur inutile. Tu le sais que la sienne est l’unique raison de sa rage durant votre dispute. Tu le sais que s’il s’est emporté, c’est à cause de toi, parce que t’as pas su lui faire assez confiance. T’es pas fière de toi. En réalité, tu te sens même honteuse, et tu n’oses même plus le regarder comme tu le faisais un peu avant pendant que tu le taquinais. Tout ça, c’est encore frais, et c’est certain que ça te marquera encore un petit moment. Tu sens même ta peine remonter dans ta gorge, et alors que tu sens son regard posé sur toi, tu dois te retenir de laisser s’échapper tes larmes.

Tu sursautes quand sa main se pose sur la tienne. La chaleur de sa peau parvient à te faire un bien fou, et tu comprends que ce contact t’avait manqué, que tu ne peux pas te passer d’Ethan, qu’il t’ait indispensable. Pourtant, tu n’oses toujours pas relever les yeux vers lui, malgré les siens qui insistent. Tu sais très bien que ce qui te fera craquer, c’est de croiser ses prunelles pendant qu’il te parle. Alors tu continues de fixer un point sur le sol pendant qu’il te parle, qu’il rejette la faute sur lui-même, plus exactement. Un nouveau sanglot menace lorsqu’il annonce que le plus frustrant est de ne pas avoir eu le choix d’assumer ou non. « Ca aussi c’est ma faute … je l’ai provoqué sans penser aux conséquences … c’est con putain … » Parce que si t’avais pas joué à ça, à ouvrir ta grande gueule devant Avery au lieu de t’écraser, ça ne serait probablement jamais arrivé, et les choses se seraient passées comme tu avais prévu. Alors pour ça, tu t’en veux aussi, mais il ne relève pas ta remarque.

A la place, il te fait une annonce qui te fait brusquement lever le regard vers lui. Il avait eu peur de te perdre. Tu aurais pu t’y attendre, après cet été passé ensemble, ce lien qui vous avait peu à peu uni. Pourtant, pour la raison qui t’a empêché de lui parler de cette grossesse, tu avais préféré croire le contraire, peut-être pour te protéger. Un peu sonnée, tu le laisses emmêler ses doigts dans les tiens, tandis que tu ne peux pas t’empêcher de l’interroger du regard. Et cela suffit. Tu n’as pas besoin de demander pourquoi, il continue de lui même, et ses mots suffisent à emballer ton coeur dans ta poitrine. La surprise est telle que tu pourrais lui demander de répéter pour mieux comprendre. Mais tu n’en as pas besoin. A la place, une certaine force te pousse à t’ouvrir à ton tour, maintenant que tu peux être certaine. « Toi aussi … Commence-tu en cherchant tes mots. Je veux dire … Si j’ai eu peur de te parler, c’est parce que j’avais peur que tu me rejettes … Que je te dégoutte … Ou je sais pas trop exactement … En gros j’avais peur que ça foute tout en l’air, parce que c’est pas ce que je voulais, et c’est toujours pas ce que je veux. C’était dur tu sais, de te fuir comme ça, depuis la rentrée … Et cette semaine … J’ai cru que j’allais pas le supporter … Je sais pas ce qui se passe, entre nous … Ce qui nous arrive … J’ai besoin de toi Ethan … Tout le temps, le jour, la nuit, toujours … Je sais pas ce que tu m’as fait, ajoutes-tu en ricanant, mais je peux plus me détacher de toi … J’crois que … J’crois … » T’arrives pas à lui dire. Tu l’as jamais dit à personne, même pas à Lexie à l’époque. Il n’y a que Mathie qui le sait, que t’es inexorablement amoureuse d’Ethan.

Tu déballes enfin tout ce que t’as sur le coeur, sans être freinée par cette maudite peur. La peur de l'après, de la suite, de ce qu'il se passera, de où ça vous mènera, mais aussi où ça ne vous mènera pas. De ce que t’es censée faire, ce que tu dois dire, ce que tu dois éviter. La peur de ce que tu deviendras en acceptant ces sentiments, et ce que vous deviendrez ensemble. La principale raison qui t'empêche d'avoir des relations sérieuses, c'est cette peur du sentiment, depuis Lexie, de ce que ça engendre, de l'évolution et des concessions. Parce que t’es convaincue qu'aimer c'est un peu souffrir. Parce que toi, tu voudrais rester une adolescente, tu voudrais te complaire dans ce petit cocon que t’offre l'enfance, qui te protège de tout mais surtout de la douleur. Pourtant là, tu es sur le point de pousser tes paroles beaucoup plus loin, de lui avouer ce que tu ressens pour lui, et que tu ne voulais pas voir jusque là. Oui, tu l’aimes, mais ça ne veut pas sortir. Ca ne vient pas, parce que pour toi ça signifie beaucoup, et ça ne se dit pas à la légère. Alors tu tournes brusquement le regard vers lui quand il te coupe. Tu fronces les sourcils, mais en réalité, il te vient surtout en aide, parce que tu comprends exactement où il veut en venir. Il se passe ce que tu attendais le moins, ou plus du tout même. Et pourtant, c'est un peu ce que tu espérais le plus tout au fond de toi. Alors forcément, t’es soulagée d'entendre toutes ces choses de la bouche d'Ethan, même si d’autres te submerges de questions. Mais étrangement, après tout ce qui s’est passé entre vous, tu te sens heureuse. Heureuse de savoir qu'il partage probablement les même ressentis que toi.

Tu ne réponds rien à ce qu’il ajoute, tu ne réagis pas à ses excuses quand il prétend t’avoir coupé dans ton élan. Ou plutôt si, justement. Ta seule réaction est de poser ton doigt sur sa bouche pour le faire taire gentiment, avant d’approcher ton visage du sien. Doucement, tu poses tes lèvres sur les siennes, tendrement, sans cette hardiesse, ce désir brûlant qui finissait toujours par vous consumer sous des draps durant l’été. Cette fois, c’est d’un baiser chaste que tu lui coupe la parole. Un baiser que des enfants de dix ans partageraient pour apprendre à s’embrasser, que tu ne fais durer à peine quelques secondes avant de te reculer pour planter ton regard dans le sien, et de souffler ces fameux mots que tu peinais à faire sortir un peu plus tôt, dans un sourire. « Je t’aime Ethan … » Des mots lourds de sens, parfois utilisés n’importe comment, parfois utilisés trop vite. Mais toi non, même à Lexie qui comptait énormément pour toi, tu n’as jamais osé lui dire, et peut-être bien que tu as bien fait. Tu as préféré attendre le bon moment, et ce moment c’est celui là, celui que tu partages avec Ethan pour qui tu ressens quelque chose de tellement fort que tu es enfin capable de les prononcer. Tu ne le quittes pas des yeux, ne t'éloignes pas de lui pour sentir encore la chaleur s'échapper de ses pores, son souffle caresser ta peau. Tu fixes tant le regard du garçon que tu pourrais presque lire en lui si ce n'était pas autant le bordel dans ta tête. Et puis, tu souris, encore. Tu souris à en faire souffrir tes joues. Tu souris tant que pour le coup, tu paraîtrais presque ridicule. Mais tu t'en fous, puisque tu te sens incroyablement bien, et que rien ne peut t'atteindre.