My pleasure, your suffering

Comme au bon vieux temps. C’était l’expression idéale, vraiment parfaite pour désigner ce que nous partagions ces derniers jours, mes amis et moi. Nous revivions des bonheurs du passé avec le même engouement, la même vigueur et la même joie qu’il y a vingt-cinq ans… et même plus longtemps encore, à la réflexion, puisque nos premières expériences de ce genre avaient débuté avant même la fin de nos études à Poudlard…
Certes, nous n’étions plus aussi jeunes et aussi fougueux qu’à l’époque, mais nous avions gagné en expérience, en originalité et, d’une certaine façon, en culture de la torture. Pour ma part, si je ne devais que parler de moi, j’avais enrichi mes connaissances sur le sujet par nombre de lectures et de recherches… Le fait d’être un excellent ami de Meredith Carrow m’avait permis d’accéder à des ouvrages de médicomagie que j’avais parcourus afin de connaître les limites de l’humain, histoire de faire durer le plaisir, en quelque sorte.
Avec Rodolphus et Rabastan, nous avions l’habitude de faire usage du sortilège Doloris, mais l’expérience nous avait appris, aussi, que parfois, torturer sans magie était tout aussi intéressant et agréable à regarder. Moi qui adorais faire couler le sang, par exemple, j’aimais particulièrement taillader la peau, entailler la chair, brûler au fer rouge, bref, vous voyez ce que je veux dire.

Trois prisonniers, voilà ce qui nous excitait aussi. Des êtres inférieurs, ne méritant rien d’autre que de servir de jouet… et cela faisait déjà trois jours que nous nous alternions, avec d’autres amis amateurs de sensations, à multiplier les sévices et les outrages sur ces petites bestioles. Et ce n’était que le début…

Avec les Lestrange, nous avions convenu d’un petit jeu, afin de pimenter un peu nos activités. Les règles étaient très simples : on tirait au sort, avec des dés, une petite particularité à ajouter à nos activités. Lors de ce premier essai, Rabastan m’avait donné une tape dans le dos en me disant, avec un immense sourire :

"Et, William, attention : on a dit pas de viol sur les cracmols !" Mon meilleur ami me connaissait tellement bien… Je ne savais pas trop si je devais être heureux que Rab’ ait une si parfaite perception de ma personnalité…
J’ai haussé les épaules. « Je ne vois pas pourquoi tu dis ça, voyons… » Et, avec Rodo en prime, nous avions rigolé comme trois cons.

Après cela, eh bien, les dés nous avaient imposé quelques contraintes. Pour ma part, je devais changer de visage et je n’avais le droit qu’à deux sortilèges impardonnables. « Facile ! »

Rabastan devait faire en sorte que sa victime voie absolument tout ce qu’il faisait, tandis que Rodolphus allait devoir tout faire sur un fond de musique classique. En gros, nous nous en sortions plutôt bien. Chacun son prisonnier et cela promettait des heures de réjouissances.

Pour changer de visage, je me concentrai un moment. Je voulais une gueule d’ange, le genre de visage d’un type qu’on a envie d’apprécier rien qu’en le voyant… Un peu le genre de visage de ce cher et mémorable Gilderoy Lockhart, mais je ne pouvais pas en adopter l’attitude. Devant les pouces levés de mes amis, je leur fixais rendez-vous dans deux heures, pour une petite pause autour d’un petit verre, avant de reprendre nos joyeuses activités.

Puis, je pénétrais dans la cellule qui contenait le prisonnier qui m’était réservé. Type caucasien, brun, pas mal… mais c’était un cracmol. Je ne pouvais donc pas me lâcher comme j’aimais le faire. Il fallait garder le fil, ne pas perdre pied et tout irait bien.

« Hello… Wilson, c’est ça ? » Bien sûr que c’était Wilson, il ne pouvait en être autrement.
Dans la geôle obscure, mon costume gris cendré ne détonait pas vraiment. Mon bon goût en fut flatté, évidemment. Quant à lui… pour les besoins de nos petites réjouissances, le jeune homme était vêtu de son pantalon uniquement, et ce dernier était quelque peu lacéré.

« Il me semble que nous allons partager un petit moment, tous les deux… J’espère que le courant passera bien entre nous… » A mon sourire mauvais, il était évident que si j’avais eu l’occasion d’utiliser ce truc que les moldus appellent « électricité », je me serais fait un plaisir de le faire.

« Vous permettez ? » Vu l’état dans lequel se trouvait ce type, il ne pouvait pas faire grand-chose. Pour ma part, j’aimais beaucoup les chaînes et les bracelets en fonte. Je lui pris les poignets pour les fixer aux chaines qui pendaient au plafond.