Le brouhaha habituel de la Grande Salle commençait peu à peu à s’atténuer, la majorité des élèves, aussi bien du collège que de l’université étaient déjà sortis, ayant probablement prit la direction du parc dans le but de profiter de la chaleur encore douce du mois de Septembre et des rayons de soleil du début de soirée pour certains et celles de leurs salles communes respectives pour les autres. Le fait était que le réfectoire se retrouvait alors plongée dans une ambiance  qui plaisait bien plus au Serpentard. Si, lors de l’année précédente, il avait trouvé que la Grande Salle de l’Université était bien trop bruyante, cela n’était rien comparé à celle que les étudiants devaient désormais partager avec les élèves du collège. Le nombre important des deux écoles réunies rendait la salle incroyablement… vivante, et de ce fait étouffante aux yeux du jeune homme, et presque constamment plongée dans un éternel bourdonnement de bavardage qui se trouvait être plus important encore que ce qu’il avait vécu l’an passé. Mais, alors que l’immense salle se retrouvait de plus en plus déserté, si le silence ne pouvait pas encore s’y installer, le calme se faisait tout de même, ce que Kun appréciait grandement. Il jeta un rapide regard autour de lui, la quasi-totalité des Serdaigles étaient rapidement partis, il était plus que probable qu’ils soient déjà en train de se pencher sur des révisions quelconques, et ce même si la rentrée ne datait que de quelques jours. Les autres tables voyaient encore quelques élèves qui prenaient leur temps pour plaisanter tranquillement avec leurs amis tout en profitant du calme d’une fin de journée. Le jeune Chang leva finalement les yeux, cessant son observation des étudiants, laissant son regard se perdre quelques secondes dans le ciel factice, observant brièvement les centaines de bougies aux flammes dansantes qui y lévitaient.

Kun cligna des yeux et laissa de nouveau ses yeux se poser sur les élèves qui demeuraient encore dans la grande salle. Hésitant à quitter à son tour la table des Verts et Argents. Mais pour quoi faire ensuite ? Il n’avait aucune envie de se rendre à la bibliothèque, n’ayant guère l’attention de se plonger dans des cours barbants, et bien que le lieu serait plongé dans un silence, se retrouver au centre d’élève en pleine étude alors que lui même ne comptait rien faire avait le dont de le rendre nerveux. Si encore il avait des devoirs de potions, mais il avait déjà finit tout ce qu’il aurait put faire pour cette matière et la fatigue qu’il accumulait depuis la rentrée l’empêcherait à coup sur à se concentrer sur quoi que ce soit d’autre qu’il, soit dit en passant, trouverait dans tous les cas guère attractif. Quant au parc, ou bien encore au tour du lac du Collège, ils seraient très certainement remplis de jeunes gens de tout âges, s’amusant ou discutant bruyamment dans l’attente de regagner leurs dortoirs tout en profitant de la fin de l’été. Dans tous les cas, ces lieux seraient alors bien trop peuplés au goût du jeune Serpentard. Peut être pourrait-il trouver de nombreux endroits calmes et surtout, vide dans le vieux château, cela était même tout à fait certain, mais il était presque sûr de se perdre au détour d’un couloir.. Ou bien de se retrouver piégé et bloqué par l’un des escaliers fous  bien connu de Poudlard. Et il préférait à tout pris éviter une telle situation humiliante et dégradante, refusant d’être contraint à demander de l’aide à n’importe quel âme de l’école. Et surtout, subir des railleries des nombreux tableaux qui se trouvaient sur chaque mur de pierre de chaque couloir.  Kun pesta intérieurement contre ces tarés du Blood Circle, si ces abrutis n’avaient pas investit l’Université – et le Ministère par la même occasion – il ne se retrouverait pas dans cette partie de Poudlard qu’il ne connaissait qu’à travers les lignes de L’Histoire de Poudlard et des quelques anecdotes qu’avaient pus lui raconter sa cousine, et plus rarement, son cousin. Nouveau soupir, plus agacé que le premier. Il avait l’impression – qui n’était peut être pas tant que ça une impression – de se retrouver aussi perdu qu’un première année, là où tous les autres semblaient être des plus à l’aise. Mais la différence était que les premiers années étaient bien nombreux et qu’ils étaient guidés. Mais l’idée même d’être au même niveau que des gamins de onze ans suffisaient à l’agacer. Il songea un instant à Ielena, la jeune femme qu’il avait croisé lors de son passage forcé au Bal Masqué, s’il se souvenait bien, cette dernière avait été à Durmstrang, avait-elle autant de mal que lui à se repérer dans l’immense château qu’était le Collège ? Avec un peu de réflexion, il était presque certain de ne pas être le seul – sans compter les premières années du collège, cela allait de soit – à être perdu de la sorte, mais cela ne l’empêchait pas d’être irrité à l’idée, de lui, l’être.

Lassé de ces réflexions qui, de toute manière, ne faisaient que l’agacer, le Serpent se leva, lissant au passage sa tenue afin d’éviter de la voir former des plis. S’il y avait tout de même un endroit où il pouvait se rendre sans risquer de ce perdre, cela restait la salle commune des Serpentard, il ne devrait pas avoir de soucis pour s’y rendre, et tant qu’à faire, cela serait probablement mieux que de rester seul assit à une immense table presque vide. C’est donc avec cette idée en tête qu’il s’éloigna de la table ayant pour but de rejoindre la sortie de la Grande Salle, mais alors que son regard passait sur les quelques élèves, le plus souvent des petits groupes, qui, quant à eux, ne semblaient pas motiver à s’en aller, son regard se stoppa sur la longue table de la maison Poufsouffle. Une personne semblait assise à l’écart, s’il n’y avait de prime abord rien de bien étrange, lui même ayant pour l’habitude de rester le plus souvent seul, l’identité de ladite personne le fit tout de même s’arrêter. Être ainsi isolée ne lui ressemblait pas vraiment. Qui aurait pu croire que l’énergique et joyeuse Nymphéa Chang pourrait être aussi calme, et surtout afficher une mine si… différente des sourires qu’elle semblait toujours porter sur le visage ? Kun n’avait même pas souvenir de l’avoir déjà vue ainsi, mise à part lorsqu’elle se prenait la tête avec son frère évidemment. Raison pour laquelle, malgré lui, il avait tendance à préférer la compagnie de Hyacinthe plutôt que celle de sa cousine, cette dernière ayant bien trop l’habitude d’être toujours enjouée et trop dynamique pour le jeune Serpentard. Malgré tout, elle restait sa cousine, et elle avait toujours été celle qui s’en faisait pour lui et qui tentait toujours de le forcer à s’amuser, alors il ne pouvait pas la laisser aller mal, pas vrai? Bien que quelque peu hésitant, le jeune homme s’avança vers la table de la maison de sa cousine jusqu’à être aux côtés de cette dernière. Il hésita un petit instant avant de se racler la gorge, un peu mal à l’aise quant à la façon dont il devait l’aborder, avant de finalement lâcher quelques mots maladroits : « Tu vas bien Nymphéa ?… Tu as hmm.. L’air.. bizarre ? » Se sentant idiot de sa maladresse avec les mots et avec l’art de la parole en général, et ce même avec une personne de sa famille, il fit mine de détourner le regard en le laissant vagabonder dans le vague, sur le bout de la salle.

Parviendrait-il un jour à comprendre comment faisait sa cousine – et bon nombre d’autres personnes – pour sembler si à l’aise en permanence ? Alors même que lui avait tant de mal à user des mots pour s’enquérir de l’état d’une personne qui lui était proche, d’autres parvenaient à plaisanter avec des groupes entiers d’amis, voir même se lier avec aisance à un inconnu, comme cela avait été le cas lors du bal qui avait eut lieu durant l’été. Voilà une faculté qui l’étonnerait toujours. Heureusement, ayant pour but de se rassurer, si beaucoup était ainsi, d’autres lui ressemblaient également. Et puis, comment savoir s’il n’aurait pas été comme eux s’il n’avait pas eut cet accident dans son enfance ? Mais plus que tout, il ne comprenait pas comment l’on pouvait sauter d’une émotion à une autre en si peu de temps. En effet, Nymphéa avait eut vite fait de se retourner, n’hésitant pas un seul instant avant de se laisser à rire, preuve ultime que la maladresse et la gêne du Serpentard devaient bien être visible pour que cela déclenche si rapidement l’amusement de sa cousine. C’est à l’entente de ce son que Kun avait décidé de laisser ses yeux se reposer sur le visage de sa cousine. Le fait est, que même si une petite pointe sembla se planter dans la fierté du Chang, au moins, la jeune femme semblait moins… étrange que quelques instants auparavant, cette dernière ayant visiblement retrouvé son éternel air enjoué, ayant pour résultat de rassurer quelque peu son cousin. Il fit donc mine de ne pas entendre la moquerie bon enfant que la Poufsouffle lui lança, cela étant bien assez habituel pour qu’il s’en offusque réellement. Il eut tôt fait d’accepter l’invitation à s’asseoir à la table des jaunes et noirs, si les collégiens mangeaient et restaient pourtant chacun à la table de leurs maisons, cela ne dérangea pas le moins du monde le Serpentard de s’y installer. Après tout, à l’Université, les tables n’avaient plus réellement d’appartenance à une quelconque maison. Du moins, si le fait d’être à une autre table que celle qui portaient ses couleurs ne le dérangeait pas, il n’empêchait qu’il restait toujours aussi tendu, le corps droit et raide et les avants bras sur la table, ses doigts jouant nerveusement entre eux. Installé de la sorte, il n’aurait rien à envier aux robots moldus… ou bien à une de ces statues en armures que l’on pouvait apercevoir au détour d’un couloir dans la prestigieuse école de Poudlard.

Une fois installé, Nymphéa lui exposa la raison de ses réflexions, qui étaient à l’origine de la légère vague d’inquiétude qui était née, et l’avait poussé à rejoindre la jeune fille. Ainsi, cette dernière semblait douter quant à la voie qu’elle devrait choisir pour son avenir. Kun s’étonna un instant de cette raison, pour tout dire, il aurait plutôt misé sur une histoire avec un garçon avec lequel sa cousine aurait eu quelque dispute. Il fallait dire que pour sa part, en aucun cas il s’était questionné sur quel chemin emprunté, tous ses vœux d’avenirs semblant être dessiné à la manière d’un chemin unique dans son esprit. Rien d’autre que le domaine des potions ne l’attirait. Et surtout, rien ne pourrait le faire changer de route. Tout ses espoirs quant à un avenir heureux reposaient sur cela. Alors, il ne connaissait rien aux doutes et aux interrogations que devaient traverser la jeune femme. Comment pouvait-il l’aider à vaincre cela ? D’autant plus qu’il ne connaissait rien aux domaines de la médiation magique. Et dans tous les cas, était-ce réellement à lui de la conseiller sur quel chemin emprunter ? Après tout, seule elle pouvait réellement savoir ce qui était le mieux pour elle. Il se racla une nouvelle fois la gorge, ayant la désagréable impression que cette dernière était nouée et ne laisserait sortir aucun son, toujours autant mal à l’aise, mais maintenant qu’il était là, il ne pouvait pas seulement rester silencieux, n’est ce pas ? « Ne peux tu pas tout simplement faire ce qu’il te plaît le plus ? » N’était-ce pas là la piste la plus simple lorsqu’il s’agissait de faire un choix ? Mais il était presque certain que c’était donc la première qu’elle s’était posée. Du moins, c’est ce que Kun imagina. Mais perdu sur les manières dont il devait procéder, il n’avait alors rien eu d’autre à proposer que cette faible interrogation. Cette situation lui était tant étrangère qu’il éprouvait le plus grand mal à se mettre à la place de sa cousine. Pour lui tout avait toujours été très clair… du moins c’était le cas depuis de nombreuses années désormais. Il eut beau se questionner sur quels matières auraient pu le faire douter, mais aucune ne s’imposa à son esprit. Seule la voie des potions trônait.

Songeur, il tenta finalement de réfléchir autrement, si se mettre entièrement à la place de Nymphéa n’était pas la solution, il pouvait tenter autre chose. Un chemin de pensé qui se montra bien plus bref. Pourquoi avait-il tant voulu s’inscrire dans la filière des Sciences Magiques ? Pourquoi cet attrait pour les potions ? En plus d’être passionné par cet art, il y avait bel et bien une chose derrière. Ce but ultime qui gouvernait sa vie. Cette volonté de guérison. Cet espoir fou qui, pourtant, lui permettait de garder la tête hors de l’eau. « Tu dois avoir des projets, non ? Enfin.. euh, des idées pour l’avenir. Ou même juste.. un rêve.. ? » Parfois croire en ses rêves, même ceux qui semblaient irréalisables, était la meilleure des solutions. Croire en ses rêves permettait de rester vivant. De s’accrocher. De vouloir continuer et à aller plus loin. Des rêves secrets, enfouis, ou alors des rêves qui semblent risibles ou inadaptés aux yeux des autres. Peu importe. L’important était d’y croire. Non pas pour les autres, mais pour soi même. Suivre ce que son coeur a à dire, choisir avec son être. Savoir ce que l’on souhaite réellement, ce désir parfois caché, enfoui au plus profond de son esprit. Ce désir qu’il faut parfois creuser afin d’en trouver le véritable sens.

Une légère grimace traversa le visage du jeune homme. Il était évident que la chose ne serait pas aussi simple que cela. Mais encore une fois, il était bien embêté quand à la façon dont il devrait réagir. A ce qu’il devrait dire ou proposer pour l’aider. N’ayant jamais expérimenter ces fameux doutes, encore une fois, il était incapable de s’imaginer pleinement la chose. Et il était presque qu’évident qu’un personnage tel que Nymphéa possède de nombreuses passions, et par conséquent, plusieurs centres d’intérêts. D’un certain côté, il parvenait à saisir les raisons de ses doutes bien qu’il ne puisse pas les comprendre dans leur globalité. Après tout, ne serait-ce pas malhonnête que de dire qu’il comprenait ce qu’elle ressentait ? Si probablement. Mais si cela ne serait pas vraiment la première fois qu’il mentirait, cela n’aiderait en rien sa cousine et perdrait donc tout l’intérêt de sa présence à ses côtés. Dans tous les cas, le sujet semblait vraiment la toucher, donnant à Kun une désagréable impression d’être inutile. Évitant une nouvelle fois le regard de la Poufsouffle, il se contenta de le garder braquer droit devant lui, faisant mine de l’accrocher à une autre chose.

Semblant en plein dans ses réflexions, elle reprit néanmoins la parole, déviant rapidement sur une nouvelle expérience qu’elle avait eut durant les vacances d’été. Cela semblait lui avoir plu puisqu’elle approfondit le sujet, apprenant par la même occasion qu’elle lui avait emprunté son prénom pour un personnage fictif. Mais une fois cette information dévoilée, elle sembla s’emballer dans un besoin de s’explique, usant de noms étranges qui étaient des plus incompréhensibles pour son cousin. Hollywood ? Qui était-ce ? Etait-ce le nom de cet étudiant donc elle avait parlé ? … Non probablement pas puisqu’elle disait que cela n’irait pas sur ses écrans… Et s’il n’y avait que ce nom étrange qui le gênait dans sa compréhension de son récit… Des plus intrigués, il se tourna, sourcils froncés, vers sa cousine, dans l’espoir de réussir à y voir plus clair. C’est à cet instant qu’il put apercevoir que Nymphéa, en plus de son rythme de parole particulièrement rapide, semblait totalement mal à l’aise, se torturant les lèvres nerveusement tout en se précipitant également pour lui dire qu’elle était prête à lui rendre des services pour se faire pardonner.

Kun resta muet un instant, déboussolé à la fois par cette conversation qui avait déviée vers un sujet incompréhensible mais également par la visible inquiétude de sa cousine à l’idée qu’il prenne mal cette histoire… de prénom ? Il ne comprenait pas pourquoi elle réagissait ainsi. Y avait-il réellement lieu de s’inquiéter de la sorte ? Un prénom était un prénom, non ? D’autant plus qu’il était loin d’être la seule personne au monde à se nommer de la sorte. Avec la population qui demeurait sur Terre, il était plus que certain que d’autre Kun y vive. Arborant toujours un visage des plus ahuri, il finit par enfin donner donner une réponse, tentant d’apaiser la jeune femme :  « Euh.. T’inquiètes pas. C’est pas grave. Enfin, je crois pas. Pas besoin de tout ça. »  Et puis, à leurs âges, qui se proposait encore pour faire les devoirs d’un autre. Est-ce que cela se faisait réellement ? D’autant plus qu’étant dans deux filières radicalements différentes, il était peu probable qu’elle soit réellement à l’aise avec les cours du Serpentard.

Détournant une nouvelle fois le regard, le dirigeant vers la grande table des Blaireaux, il se gratta l’arrière de la tête, embarrassé.  « A la place tu pourrais simplement m’expliquer qui est Hollywood ?… C’est pas l’étudiant avec qui tu l’as fais.. Alors c’est quelqu’un d’autre que tu as vu cet été ? Mais alors pourquoi ca n’irait pas sur ses écrans..? » Le ton de sa dernière phrase avait baissé en volume, se rapprochant davantage du murmure, il se sentait comme un idiot à ne rien comprendre de la sorte. En fait, il se sentait aussi perdu que cette fois au bal où il n’avait absolument pas compris de quoi parlait sa cousine… Mais à ce moment là, il n’était pas le seul dans cette situation. Dans l’instant présent, il se sentait désespérément seul. Il avait honte de devoir poser ces questions, mais intrigué par cela, il était nettement plus simple de demander directement à sa cousine plutôt que d’essayer de chercher par lui même… D’autant plus qu’il ne saurait pas du tout par où commencer… Et puis, pourquoi irait-il chercher une personne qu’il ne connaissait pas de toute manière ?

Toute la tension qui avait pu habiter Nymphéa sembla s’évaporer en un instant lorsque son cousin lui annonça ne pas lui en vouloir. Ainsi, il ne fallut pas longtemps avant que la jeune femme n’éclate de rire. Elle se reprit après quelques secondes de plus à s’esclaffer, prétendant que Kun aurait également beaucoup apprécié jouer dans un film. Et bien que ce dernier doutait de cela, il imaginait mal pouvoir faire quoi que ce soit avec d’autres gens, plus encore des inconnus, il semblerait que cela avait vraiment ravi sa cousine. Cela n’était probablement pas un mal, avec tous les événements qui étaient survenus au cours de la dernière année scolaire.

Enfin se posa la question de l’identité du fameux Hollywood, réflexion qui fit de nouveau rire la Poufsouffle. Mais malgré cela, elle prit tout de même le temps d’expliquer calmement tout ce que cette entité représentait en réalité. Ainsi, loin d’être une personne, il s’agissait d’un simple lieu, quand au nom de l’étudiant en question, il semblait bien plus classique, bien qu’aux yeux de Kun il n’était pas bien fréquent non plus. Nymphéa continua donc de lui expliquer en quoi Hollywood était si génial, visiblement, le simple fait d’imaginer ce que l’endroit représentait la faisait rêver. Arrachant un petit sourire à son cousin et, même s’il n’était pas totalement certain d’avoir saisi toute l’essence de la chose, cela était suffisamment clair pour qu’il ne ressente plus cette frustration d’être totalement ignorant. Et puis, Nymphéa semblait ravie, tirée de ses réflexions moroses, là était le principal, non ?

Les doutes sur son avenir revinrent bien vite néanmoins, l’idée de devenir une actrice semblait traverser son esprit. Mais d’autres problèmes se posaient toujours. Kun resta songeur un petit instant. Y avait-il réellement des métiers qui n’étaient pas adaptés à des sorciers ? Peut être était-ce autant impensable que d’imaginer un moldu exercer en tant qu’Auror. Mais en toute honnêteté, de ce qu’il avait cru comprendre des explications de sa cousine, il ne voyait pas vraiment en quoi la magie était un frein. Le soucis de l’université était peut être le seul réel problème. Mais changer d’école ne devrait pas être insurmontable si le but est d’être heureux dans l’avenir. « Être une sorcière ne devrait pas t’empêcher de faire ce qui te plaît vraiment. » Encore une fois, son ton était resté neutre, après tout, une fois encore, il était délicat de se projeter dans une situation qui ne se produira pas pour lui. S’il n’était pas un sorcier, il ne serait pas un loup-garou non plus. Et si tel était le cas, il n’aurait pas comme seul but de trouver un remède à long terme pour résoudre ce problème de malédiction.

Faisant disparaître la petite moue songeuse qu’elle abordait, la jaune et noir sembla s’éloigner de ses doutes pour s’intéresser aux choix d’avenirs de son cousin, retrouvant alors toute sa joie qui la caractérisait si bien. Se questionnant sur les choix de Kun pour l’après Université. Il ne fut pas bien long à offrir une réponse, les choses, au contraire de Nymphéa, étaient plus que clair dans son cerveau. Aucun doute, aucune autre alternative. « Je veux simplement me lancer dans la recherche. La voie des potions est selon moi, loin d’avoir dévoilé tout ce qu’elle a à proposer. » Plus qu’un but ultime, les potions étaient réellement devenue une passion, et ce depuis bien des années désormais. Après tout, n’était-ce pas fou tout ce que l’on pouvait faire avec quelques simples ingrédients ? Du poison mortel au plus puissant des filtres d’amour, sans oublier la possibilité de mettre de la chance pure en bouteille. Tout semblait possible. Après tout, ce qui lui permettait de rester un tant soit peu humain lors des pleines lunes restait une potion également, même s’il était certain qu’un jour il y aurait quelque chose de plus puissant encore que la Tue-Loup. « Tu sais, les potions n’ont rien de réellement compliqué. Il suffit d’être attentionné et tout ce passe bien en général. En tout cas, je trouve ça beaucoup plus simple que tous tes cours.. de droit ou je ne sais trop quoi. » Un petit sourire au coin des lèvres, Kun semblait enfin se détendre un petit peu. Lancé dans cette discussion avec sa cousine, il avait finit par faire abstraction des autres élèves qui demeuraient encore dans la grande salle.

Au final, Nymphéa avait toujours sû le faire s’extirper, ou du moins en partie, de sa carapace de froideur et de nervosité. Après tout, n’était-ce pas toujours elle qui insistait pour le faire sortir. Comme cela avait été le cas durant l’été pour ce bal masqué ? Sa cousine avait depuis toujours cette étincelle en elle qui la rendait si pétillante, dans de lointain souvenir, il se revoyait jouer à ses côtés lorsque sa famille et elle se rendaient à Hong Kong pour rendre visite au reste de la famille Chang. Il se laissa à songer à ce qu’aurait été leur relation s’il ne s’était pas refermé sur lui même après sa morsure.

Lorsque Nymphéa souleva néanmoins la question d’un sorcier pouvant définitivement vivre dans le monde des moldus, Kun se mordit pensivement les lèvres, réfléchissant un petit instant à la problématique avant de simplement conclure par un léger haussement d’épaules incertain. Il était vrai qu’avec la situation actuelle, et plus précisément avec ces tarés du Blood Circle, il ne faisait probablement pas bon vivre d’être un sorcier vivant aux côtés des moldus ces derniers temps. Mais les choses allaient bien finir par changer, non ? Une guerre, aussi longue puisse-t-elle être finissait toujours par se stopper un jour. Il n’y avait aucune raison que cela ne soit pas le cas pour ces affrontements entre moldus et sorciers. Du moins, il fallait l’espérer. Les guerres n'apportaient jamais rien de bon, seulement sang et larmes des deux côtés. Mais  cela, sans-pouvoirs comme magiciens, ces deux groupes qui pourtant ne forment qu’un seul et même groupe qu’est l’être humain, semblaient avoir bien du mal à ne plus répéter les mêmes erreurs encore et encore. Condamnant ainsi le monde à voir ces êtres se déchirer encore et encore, abreuvant les rivières des morts à chaque nouvelle bataille.

Mais alors que sa cousine faisait référence à une possible utilité des potions pour des moldus, ce fut au tour de Kun d’être légèrement sceptique. Il n’avait jamais réellement songé à l’utilité que pourrait avoir des mixtures d’origines magiques chez des êtres dénués de magies. Dans leurs hôpitaux ? Pour d’autres utilisations ? Déjà faudrait-il que la population accepte d’utiliser ce genre de produits. Il se prit également à se demander si les effets des potions seraient les mêmes que sur un sorcier. Cela devait probablement être le cas, après tout, moldus et sorciers étaient bien plus semblables que les plus extrémistes ne voulait bien l’accepter. Mais jusqu’à présent, il n’y avait jamais réellement songé. Se reconcentrant sur sa discussion avec sa cousine, Kun leva légèrement les mains, en signe de défense, un petit air de “J’ai rien dit” peint sur le visage, alors que Nymphéa comparait son attention en potion à celle d’un dragon tout en pointant un doigts accusateur vers son cousin. Il hésita un petit instant avant de marmonner, légèrement moqueur : « Non, un dragon serait peut être plus attentionné en fait. »

Mais la voilà qui sautait déjà sur une autre idée, se replongeant dans ses idées d’avenir, elle se voyait faire la promotion des nouvelles potions que le lycanthrope pourrait découvrir dans ses recherches futures, se projetant dans un métier tout cela en s’exclamant, ce qui, soit disant passant, n’étonnait pas plus que cela son cousin. Et en toute honnêteté, il préférait la voir ainsi qu’aussi songeuse et presque maussade qu’elle l’était au début de leur conversation. Puis, d’un coup d’un seul, elle passa soudainement à un nouveau projet. Qui semblait l’emballer d’avantage. S’imaginant cette fois-ci dans la peau d’une journaliste qui pourrait tant aider les relations entre moldus et sorciers que tout autre projet puisqu’elle semblait déjà souhaiter faire profiter de tout cela à Kun également, n’oubliant pas de préciser qu’il n’aurait pas à craindre une quelconque foule puisqu’ils seraient seuls. Qui malgré toute les précautions qu’elle semblait prendre réussit tout de même à légèrement faire grimacer le Serpentard. « Ce serait très bien… Mais pour l’interview on en reparlera à ce moment là, hein ? » Mais malgré sa petite grimace, il ne put empêcher son visage de s’éclairer quelque peu. Voir Nymphéa ainsi suffisait à le faire se sentir bien. Il avait la sensation d’avoir réussi la mission qu’il s’était fixé en allant la voir après son repas quelques temps plus tôt. Connaissant sa cousine, il ne serait pas non plus très étonnant de la voir changer d’avis d’ici quelques minutes, ou du moins songer à autre chose encore, mais au moins, elle pensait à son avenir d’une façon bien moins désolée et en ce fait, cela était plaisant. Il adressa un petit clin d'oeil à la Poufsouffle avant de reprendre : « Au moins, il y aurait une journaliste que je ne craindrait pas de lire. J’suis certain que toi t’irais pas raconter n’importe quoi juste pour faire la une. Au moins un journal qu’on pourrait croire sans se poser de question. » Il ne disait pas que tous les journaux étaient des nids à mensonges, loin de là… Mais il était vrai que sur certains articles de certains quotidiens… il n’était pas certain que toute la vérité et que rien que la vérité ne soit toujours inscrites. Mais il n’était pas vraiment toujours aisé de démêler le vrai du faux. Au moins, si Nymphéa se lançait réellement là dedans, il n’aurait aucune peine à faire confiance à ce qu’elle pourrait raconter.

Une nouvelle fois, l’esprit de la Poufsouffle semblait se perdre dans toutes les directions imaginables, son cerveau carburant à toute vitesse. Si son frère aîné était connu pour son intelligence et sa vivacité d’esprit, Nymphéa était loin d’être en reste, et si son air toujours enjoué et cette joie de vivre parfois épuisante donnait de temps à autre l’impression d’un esprit plutôt simple, la vérité était de loin toute autre. Tout deux mettaient simplement cette intelligence au profit de buts bien différents. Ainsi, la jolie jeune femme était repartit dans un monologue dans lequel Kun ne s’invita pas, se contentant d’écouter les réflexions de sa cousine. Songeuse, elle faisait tout de même profiter de tout ce qui se passait dans sa tête au Serpentard. Ne tardant guère à réagir à la remarque sur les journalistes qui n’hésitaient pas à mentir pour obtenir des scoops qui feraient à coup sûr les gros titres des grands journaux, elle sembla remettre en cause cette nouvelle idée qui quelques secondes avant l’avait fait s’éclairer. Jugeant que si elle se contentait de promouvoir les trouvailles de son cousin, elle ne vaudrait probablement pas mieux qu’eux.

Cette simple idée sembla faire ressortir toute l’amertume qu’elle éprouvait face aux pourris des gouvernements qui tenaient toutes les informations au creux de leurs mains. Et c’est de façon assez virulente qu’elle donna son avis sur le Premier Ministre anglais, faisant grimacer Kun à la simple mention du Blood Circle. Il ne s’était jamais suffisamment intéressé à tout ce qui se passait niveau politique, encore moins au sein du Royaume-Uni, et même s’il avait connaissance du nom de l’actuel Premier Ministre, il ne connaissait son appartenance à ce cercle de taré que d’après les fameux on-dit dont faisait écho Nymphéa. D’un autre côté, ce n’était pas lui qui irait lui demander si cela était vrai. Alors il préférait bien croire que cela était avéré. Quant à l’implication de son fils, cela ne lui semblait pas être fou. Vu comme les membres de ce groupe étaient cinglés, il n’était pas plus fou que d’imaginer cela comme étant une sorte d’histoire de famille. Mais, ce que disait la Poufsouffle restait vrai. Si les sorciers passaient en majorités comme des meurtriers était probablement à cause des journaux moldus. Mais en y réfléchissant un peu plus, les magiciens étaient loins d’être tout blanc. Les mangemorts avaient fait des centaines de victimes parmis les moldus ainsi que les sorciers descendants des sans-pouvoirs.

Kun restait songeur à son tour. Sans vouloir prendre la défense des moldus, ayant par ailleurs de plus en plus de mal à les voirs comme étant des victimes, il se forçait à se souvenir que tous n’étaient pas des fidèles du Blood Circle, il se repassait dans son esprit ce qu’ils pouvaient bien penser des sorciers également. « Je suppose que c’est une chose que la plupart des gouvernements font… Contrôler la population par la peur. Cela à toujours mieux fonctionner ainsi. » Il marqua une pause. Après tout, lorsque l’être humain a peur, sorciers comme moldu, il se trouve être bien plus simple à manipuler. Monter un peuple contre un autre, se trouver un ennemi commun afin de maîtriser une population, d’attiser la haine, de tous les rallier à la même cause. En faisant cela, les moldus craignaient les sorciers et étaient plus facile à placer sous le joug du Blood Circle. Aux yeux de Kun, ils n’étaient alors plus que du bétails entre les mains d’un gouvernement probablement corrompu par les idées sombres de la famille Kane.

Il poussa un léger soupir, desserrant ses poings, qu’il n’avait pas vraiment eut conscience de serrer. En profitant pour faire craquer quelques unes de ses phalanges endolories, se libérant ainsi des quelques tensions qui s’y trouvaient. « Enfin, l’une des grandes choses qui ne peut en aucun cas être à jamais caché, c’est bien la vérité. Je suis certain qu’un jour ou l’autre le Blood Circle finira par s’en mordre les doigts. Et quand cela sera fait, les sorciers arrêteront de passer pour les meurtriers. » Il avait forcé un léger sourire à naître sur ses lèvres. Il avait cruellement conscience que les mensonges n’étaient pas éternels. Ils pouvaient simplement subsister sur une certaine durée avant d’expirer. Chaque nouveau jour étant pour lui une angoisse à cause de son propre secret. Mais cacher une si grosse vérité à l’ensemble d’une population semblait être bien plus dur à cacher que sa lycanthropie qui ne touchait que lui. Mais cela n’était pas réellement l’important ici. En réalité, il essayait autant de rassurer sa cousine que lui même. Bien que ne se l’avouant pas totalement, il craignait plus que tout le Blood Circle et ce qu’ils pourraient bien faire dans le futur. Il n’avait jamais voulu prendre part à une quelconque guerre, préférant de loin rester neutre, ne choisissant aucun camp, pourtant, plus le temps passait, plus il venait à douter de cela. Ne devrait-il pas défendre les siens ? Ne serait-ce que pour protéger ceux à qui il tenait ?

Une fois encore, Nymphéa s'exclama, totalement outrée par les nouveaux propos qu'apportait son cousin. Il était vrai que la simple idée était immonde... Pourtant, cette pratique avait déjà fait ses preuves, et ce plus d'une fois, quelque soit la tristesse d'une telle mesure. Certaines personnes étant prêt à tout pour obtenir l'objet de leur convoitise. Le terme d'égoïste employé par Nymphéa était probablement des plus justes. La jeune Poufsouffle rajoutant l'exemple de Voldemort dont elle en avait entendu parlé - en plus d'à travers de tout ce qui était dit tant la chose avait marqué l'Histoire - par Cho Chang, après tout cette dernière était bien placée pour savoir de quoi il était question ayant vécu cette sombre période et ayant par ailleurs prit par aux batailles contre le tristement célèbre mage noir. Il était par ailleurs douloureux d'imaginer que malgré ces combats qui avaient été mené, ces pertes jusqu'à ce que Lord Voldemort soit enfin défait n'avait pas vraiment servi à faire disparaître toutes ces horreurs. Les mangemorts étaient encore. Plus sous la poigne du grand mage noir, mais d'un autre, probablement tout aussi taré que Tom Jedusor l'avait été de son temps. Alors que, songeur, Kun faisait craquer ses doigts, Nymphéa sembla dérangé par le tic nerveux, débutant une demande pour qu'il arrête, ne l'achevant néanmoins pas, et alors qu'il levait les yeux vers son visage, le Serpentard pu voir une grimace face au son désagréable des articulations qui craquaient. Légèrement coupable, il souffla un petit : « Désolé. »

Cela fut néanmoins vite oublié alors que Kun avait reprit la parole, sa cousine partageant son avis, cela faisant également naître une nouvelle idée dans son esprit et elle se retrouvait, encore une fois, à chercher des plans pour cette fois-ci mettre fin aux mensonges du Blood Circle. Elle semblait tellement enjouée par l'idée qu'après avoir qualifié son cousin de génie, compliment qui eut le don de gêner le jeune homme, le faisait ce gratter la tête nerveusement, qu'elle se jeta sur lui pour l'étreindre, faisant violemment se tendre le lycanthrope face à ce soudain contact physique. Mal à l'aise, n'appréciant absolument pas cette étreinte forcée, mais ne souhaitant pas non plus froisser sa cousine, surtout qu'elle semblait de nouveau parfaitement de bonne humeur, il se contenta de lui adresser un pauvre sourire tout en posant ses mains sur ses épaules en faisant doucement pression pour essayer de s'extirper des bras de la jeune Chang.

Il put finalement recouvrer sa liberté quand Nymphéa sembla se souvenir qu'elle se devait d'être en forme le lendemain et qu'elle avait ainsi tout intérêt à filer. « Bonne nuit. » Il accompagna cela d'un petit signe de tête, un léger sourire flottant toujours sur ses lèvres. Le Quidditch, voilà un sport dont il ne comprendrait jamais réellement l'engouement se trouvant autour. Qu'est-ce qu'il y avait de si fabuleux à voir des sorciers se lancer des balles sur un balais ? En plus du fait que certaines de ces dites balles semblaient vouloir leur mort. Non, définitivement, Kun n'y voyait rien de vraiment intéressant. Mais si Nymphéa aimait cela, grand bien lui en face. Son frère avait ce même esprit sportif, chose que de son côté, Kun ne partageant pas, de toute évidence. Laissant la jeune femme s'éloigner, le lycanthrope la suivit du regard un petit moment avant de laisser s'échapper un petit soupir, laissant ses yeux se perdre un petit instant dans le ciel magique qui s'étendait au dessus des tables de la grande salle. N'ayant plus rien le retenant dans la grande salle, il était probablement temps pour lui de rejoindre sa salle commune également.