Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
« Seasons change and our love went cold. Feed the flame 'cause we can't let go. I dare you to do something, I'm waiting on you again so I don't take the blame. Run away, but we're running in circles.»
J’étais tellement nerveuse. Je n’en revenais pas que la journée soit finalement arrivée. Je l’avais repoussée le plus longtemps possible. Nous avions passé l’été à reconstruire ce qui avait été détruit durant mes deux années au loin et durant notre année d’incompréhension alors que nous étions toutes les deux à l’université. Mon mentor avait fait travailler Hestia sur une potion pour m’aider, mais ça n’avait jamais rien donné quoi que ce soit de concluant, pour ce que j’en sais. J’avais parlé avec Eliael, il y a de ça quelques jours, et il m’avait expliqué quelle était notre prochaine étape. Les travaux de ma sœur dans le noir n’avançaient pas et Eliael m’avait convaincue, je devais parler à ma cadette. Depuis que j’avais parlé à l’ex-mangemort de mon problème de nageoires, il avait pris la situation en main, il me prenait au sérieux et non pas comme une petite sirène qui vie dans un monde de lutins et de sucre d’orge. Il voyait mon problème, pourquoi j’étais inquiète, pourquoi je gardais tout cela secret. Il me comprenait comme à peu près personne ne le pouvait. Certaines personnes ont le don de vous faire fondre et Eliael était de ces gens. Autant il pouvait être effrayant et froid, qu’il pouvait avoir cet éclat dans le regard qui me rendait confiante. Je lui aurais confié ma vie, c’était un peu ce que je faisais d’ailleurs.
J’étais nerveuse comme jamais, mes BUSEs et mes ASPICs n’étaient rien à côté de ça. Nous avions passé un bel été malgré les conditions étranges autour de lui. Nous avions fait des activités, nous avions rebâti les ponts qui avaient été détruits, nous avions pansé nos plaies ensemble et nous nous étions sauvées. J’avais dit à Hestia que j’allais toujours rester avec elle, qu’elle ne me perdrait plus jamais et je comptais bien respecter ma parole. Ce qui allait se produire dans les prochaines minutes allait être un point tournant dans ma vie, dans nos vies en fait. Hestia allait devoir intégrer un paquet d’informations, elle allait devoir comprendre que je lui avais caché un aspect de ma vie, elle allait devoir comprendre qu’elle avait été, dans un certain sens, manipulée. Ma cadette avait travaillé à l’aveugle, elle avait essayé de créer une potion pour une inconnue qui ne l’était pas vraiment en fait. Elle allait me détester. Je ne voulais pas que ce soit le cas, mais je me doutais que ça allait arriver. Je connaissais assez la Serpentard pour savoir qu’elle allait prendre ça comme une trahison et que sa colère serait probablement terrible. J’allais payer cher pour ça.
Il ne me restait donc pas grand-chose à faire mis à part anticiper les événements, me rendre chez le Hongrois et attendre ma sœur. J’avais transplané dans une ruelle qui n’était pas trop loin de chez mon mentor et j’avais fait le reste du chemin à pieds, à la moldu. L’automne arrivait, mais on ne le sentait pas vraiment. Le ciel était couvert, certes, nous étions à Londres après tout. Par contre, la température était douce, j’étais confortable avec un simple short en jean et un t-shirt aux couleurs de ma maison. Mes cheveux étaient libres sur mes épaules et je sentais le vent passer à travers eux. Ils me chatouillaient le cou et c’était plutôt calmant comme sensation. J’avais un énorme nœud dans l’estomac et mes pensées partaient dans tous les sens, mais au moins, je semblais être capable de garder mon calme. Arrivée devant la maison d’Eliael, j’ai grimpé les quelques escaliers vers la porte d’entrée et j’ai cogné trois petits coups rapides. Le moment était venu, les dés étaient joués et maintenant j’allais seulement devoir voir le visage de ma sœur se décomposer alors que nous allions lui annoncer la nouvelle. Ça allait être un de ces bordels. J’espérais que mon mentor était près à ça.
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Mer 18 Déc - 21:26
Thalia, Hestia & Eliael Septembre 2019
Running in circle
Ses poings s’abattent sur le sac d’entrainement qu’il frappe depuis pas loin d’une heure maintenant. S’il semble transpirer le calme et la sérénité ce n’était pas vraiment le cas. Il n’y avait pas grand-chose qui angoissait Eliael et avouons-le, il n’était pas en panique non plus loin de là, mais il y avait une petite voix au fond de lui qui se demandait comment ça allait se passer. Bien entendu il ne doutait pas de ses capacités à gérer la situation si cela tournait mal loin de là, mais il s’inquiétait pour Thalia. Elle lui faisait confiance, elle avait accepté seulement parce qu’il avait insisté, il savait bien qu’elle n’était pas à l’aise à l’idée de dévoiler à sa sœur que c’était sur elle qu’elle bossait depuis tout ce temps… Il se doutait également que si ça se passait mal cela la toucherait et quelque part… Il ne voulait pas qu’elle souffre, même si elle ne montrerait sans doute rien, il ne voulait pas que ça arrive. D’un autre côté il savait que cela ferait un choc à la seconde sœur Carrow qu’il avait appris à connaitre ces derniers temps, est-ce qu’il s’en voulait de s’être joué d’elle en revanche ? Non, il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus. Si cela pouvait aider Thalia, il recommencerait autant de fois que possible. Elles allaient bientôt arrivés et le sorcier du donc arrêter son entrainement improvisé et parti prendre une douche afin d’être présentable quand les demoiselles Carrow passerait le pas de la porte. Malgré d’avoir tapé sur son cas de frappe, d’avoir pris une douche, il restait une pointe d’anxiété tout de même. Le risque zéro n’existait pas n’est-ce pas ? Il était à peine près lorsqu’il finissait par entendre quelques coups à la porte, d’un pas rapide, il allait alors ouvrir cette dernière, découvrant le visage de son apprentie derrière. D’ailleurs elle apprenait vite, leurs entrainements réguliers commençaient à payer, Eliael avait encore bien évidemment le dessus mais bientôt ils allaient pouvoir être prêt pour de vrai combat. Elle n’avait pas besoin de parler, sa tension était palpable sans qu’il ait besoin de poser la moindre question.
« Entre. » Lui glissait-il en se poussant afin de lui laisser la place pour passer à l’intérieur de sa maison, si au début lui faire la bise avait été quelque chose d’assez nouveau pour le sorcier à présent c’était devenu habituel, mais cette fois, il ne s’éloignait pas et posait une main sur son épaule, son regard dans celui de la jeune femme. « Ça va aller. » Disait-il avec une détermination sans faille afin de lui transmettre du courage, même si au fond de lui il n’en savait rien, il ne laissait aucun doute apparaitre sur son visage, elle avait besoin de tout sauf de cela. « Tu veux quelque chose à boire ? » Proposait-il en se disant que peut-être cela l’aiderait à se détendre un peu en attendant sa sœur ? Ils avaient eu à peine le temps de rejoindre la cuisine lorsque l’ont frappa de nouveau à la porte signant alors le grand moment des révélations. Le regard d’Eliael croisait une nouvelle fois celui de Thalia tandis qu’il essayait de la rassurer un instant. « Restes-là, je vais ouvrir. » Se dirigeant vers la porte, il prit son air habituel, totalement impassible et ouvrait alors à Hestia qui venait d’arriver. A son tour il la faisait entrer à l’intérieur.
« Bonjour. » La saluait-il alors tandis qu’en revanche s’il n’était pas froid loin de là, son accueil était tout de même moins chaleureux que celui qu’il avait réservé à Thalia, il la connaissait moins et puis Hestia était de nature bien plus réservée que sa sœur. « Nous allons nous installer dans le salon. » Indiquait-il alors, l’endroit où ils bossaient régulièrement quand elle venait lui faire des comptes rendus ou lui demander de quoi elle avait besoin et comme ça il laissait du temps à Thalia dans la cuisine pour qu’elle se sente prête afin de révéler son identité à sa sœur. « Est-ce que tu as du nouveau ? » Demandait-il par hasard, tandis qu’à présent ils se tutoyaient, signe qu’ils avaient quand même fait du chemin depuis le début. D’accord ils n’étaient pas là pour parler de ces avancés mais autant fait une pierre deux coups n’est-ce pas ? Et à vrai dire, pour le coup il ne savait pas spécialement comment déballer le sujet Thalia au milieu de la conversation, il espérait dont que les choses se fassent d’elle-même…
Pando
Hestia Carrow
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Sam 28 Déc - 18:22
Running in circles
Thalia & Eliael
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Pour une sorcière telle que Hestia, nul besoin d’attendre la rentrée pour avoir des projets plein la tête. Et contrairement à la plupart des étudiants, il ne s’agissait pas de projet d’entrainement de Quidditch, de soirées, de bêtises à faire au château, de réveillon en avance ou d’autres festivités du genre typiques des jeunes sorciers britanniques. Non, pour Hestia tout ça passait clairement en arrière plan. Se souler et danser jusqu’au bout de la nuit n’étaient vraiment d’aucun intérêt quand la Serpentarde se trouvait face au défi d’une potion particulièrement complexe. Bon, pour commencer boire à outrance de manière régulière n’avait jamais été le truc de la verte, mais ça ne changeait rien au constat global, quand elle travaillait sur une potion, tout le reste avait soudainement moins d’importance à ses yeux. Et celle-ci ne faisait pas exception, loin de là. Cette potion, Hestia n’avait jamais entendu parler de quelque chose de semblable, c’était plus qu’un défi, c’était une opportunité. De celles dont elle avait toujours rêvé, de celles qui nourrissaient ses ambitions et justifiaient à elles seules sa répartition dans la maison des vipères. C’était l’opportunité de créer quelque chose de nouveau, d’explorer un univers complètement inconnu, de faire des découvertes majeures. Avec ce genre de mélange, Hestia faisait enfin face à challenge à la hauteur de ses aspirations les plus folles. Elle n’aurait jamais cru ça possible alors qu’elle n’avait même pas encore fini ses études, pourtant les faits étaient là. Quand Eliael était venu la trouver pour lui confier cette mission elle avait tout de suite compris que c’était là le genre d’opportunité qui ne se présenterait pas deux fois dans une vie. Elle aurait été complètement inconsciente de refuser. Alors bien évidemment, elle avait accepté. Si elle avait à cœur de compléter ses études haut la main, réussir ce défi était ce qui pimentait son existence, un problème constant sur lequel elle s’acharnait depuis des mois mais qui se révélait plus exaltant que tout ce sur quoi elle avait pu travailler par le passé. Et il y avait de quoi. Une potion destinée à contrer les effets d’une morsure de sirène, un mélange adapté à un sorcier devenu sirène à son tour. Rien de tel n’existait. Même l’existence des sirènes capable de changer des sorciers était encore un mythe soigneusement gardé. Hestia était certainement la première à se pencher sur le sujet et elle comptait bien réussir. Elle donnerait tout pour ça.
Cependant elle devait bien l’admettre, créer cette potion révolutionnaire n’avait rien d’un long fleuve tranquille ou d’un jeu d’enfant. Cela faisait plusieurs mois désormais qu’elle planchait sur le sujet et les avancées étaient aussi minimes que frustrantes. Quand enfin elle parvenait à un résultat, des effets secondaires venaient mettre en péril tout ce sur quoi elle avait travaillé. La verte ne s’était pas attendue à voir ses efforts récompensés dès la première tentative, elle n’était tout de même pas assez imbue d’elle-même pour ça, mais clairement la potion lui résistait. Il fallait dire que l’impossibilité de rencontrer la sorcière-sirène à l’origine de la demande d’Eliael n’était pas pour arranger les choses. Hestia aurait bien eu besoin de pouvoir lui parler, l’interroger, recueillir ses impressions et suggestions mais aussi voir les effets en direct de ses mélanges sur elle. Mais ça s’était révélé impossible. L’ancien mangemort avait beau s’acquitter de sa tâche de messager à la perfection, cela ne rendait pas les choses plus simples pour autant. Au moins jusqu’à maintenant les tentatives de la Serpentarde n’avaient pas provoqué de catastrophe chez la sorcière qui servait de cobaye. Elle ne s’était pas mise à cracher du feu et ne s’était pas changé en bonhomme de neige à cause de la verte. Pas que Hestia se serait sentie coupable d’un tel résultat, chacun savait à quels risques ils s’exposaient en se lançant dans une telle expérience magique, mais causer de tels effets secondaires auraient sérieusement remis en question ses capacités à s’acquitter de sa tâche. Mais malgré tout ça, le constat était le même : elle stagnait et peu à peu l’aspect pimenté de ce défi menaçait de se transformer en frustration. Ce n’était pas un secret, la patience n’était pas vraiment le truc d’Hestia, il n’y avait que quand elle travaillait sur ses potions qu’elle pouvait dévoiler des trésors de persévérance, alors quand même sa passion parvenait à entamer sa patience, c’était qu’il fallait faire quelque chose.
Et enfin ce jour était venu. Après des mois passés à se réfréner pour ne pas demander toutes les cinq minutes à Eliael quand elle allait enfin pouvoir rencontrer son amie, le moment était finalement là. Si elle n’avait pas manqué de lui souligner que la présence de la première concernée serait déterminante pour la suite des opérations, Hestia avait tout de même travaillé d’arrache-pied sur ses mélanges pour prouver sa bonne foi. Elle savait qu’elle n’aurait rien sans rien, elle devait faire ses preuves et elle s’était acquittée de cette tâche. Tout ça demandait beaucoup de confiance et elle avait tenu à montrer qu’elle remplirait sa part du marché sans rechigner. Encore une fois ça avait été une histoire de patience. Et cette fois-ci la Serpentarde voyait ses efforts récompensés. Le rendez-vous avait été prit et le lieu choisi. Ce fut donc d’un bon pas que Hestia traversait les rues de Londres pour rejoindre la demeure d’Eliael. C’était toujours chez le sorcier qu’ils se retrouvaient pour qu’ils discutent de ses avancées, qu’elle lui remette ses derniers essais de potion et qu’il lui transmette les remarques de la sirène. Autant dire que la Serpentarde commençait à bien connaitre les lieux, et même sa relation avec l’ancien mangemort commençait à se teinter de familiarité. Se retrouver là lui paraissait logique, le sorcier était celui qui faisait le lien entre la potionniste et la sirène, sa maison était un lieu neutre où chacun pourrait se sentir en confiance. Hestia comprenait que ce dernier point était particulièrement important pour la sorcière concernée, après tout sa condition était un secret bien gardé qu’elle ne pouvait risquer de dévoiler à n’importe qui. A sa place, la Carrow aurait certainement réagi pareil, elle ne pouvait pas la juger ou exiger quoi que ce soit. S’en remettre à des inconnus était extrêmement difficile, même si ceux-ci travaillaient pour vous aider. Cette fois-ci, un nouveau pas allait être franchi.
Arrivée devant la maison d’Eliael, Hestia n’attendit pas pour frapper. Une légère brise s’était levée, montrant clairement que l’automne n’allait pas tarder et la verte regrettait déjà la chaleur agréable de l’été. Celui qui avait dit « le froid est pour moi le prix de la liberté » avait vraiment un problème. Heureusement, le sorcier ne tarda pas à ouvrir. « Bonjour. » La Serpentarde lui adressa un léger sourire polit et entra dans la demeure comme elle l’avait fait tant de fois depuis leur rencontre en mars dernier. « Bonjour Eliael. » Le salua-t-elle à son tour. Clairement leur relation était bien moins froide et distante désormais, Hestia n’irait pas jusqu’à dire qu’ils se liaient d’amitié, mais d’une certaine manière elle se reconnaissait un peu en Eliael. Elle avait appris à lui faire confiance, du moins sur certains points, et surtout sa démarche prouvait que malgré toutes ses actions passées, il avait un bon fond. C’était assez pour que la Serpentarde, si méfiante, accepte de lui laisser une chance. « Nous allons nous installer dans le salon. » La verte opina du chef avant de se diriger vers la pièce indiquée. La curiosité ne faisait pas partie de ses vices aussi ne posa-t-elle pas son regard partout. Elle ne demanda pas si l’amie du sorcier était déjà arrivée, elle ne voulait pas le presser. Pour le coup c’était Eliael qui tenait les rênes de cette rencontre et elle avait accepté qu’elle devait s’en remettre à lui. « Est-ce que tu as du nouveau ? » Posant son sac près du canapé sans pour autant s’assoir dessus, Hestia hocha la tête. Savoir que cette rencontre allait enfin avoir lieu ne l’avait pas empêché de tenter d’améliorer la dernière version de sa potion. Avant de partir de Poudlard, elle avait pris soin de glisser dans son sac quelques fioles pleines du nouveau mélange ainsi que les rouleaux de parchemin sur lesquels elle consignait toutes ses notes depuis le début. « J’ai amené ma dernière version de la potion. Le problème de démangeaison devrait être réglé, mais il faudra sûrement ajuster les dosages pour que les effets de l’eau sur l’organisme sirène durent plus longtemps. » Lorsqu’elle avait étudié la manière dont les morsures de sirène affectaient les sorciers, Hestia avait relevé deux problèmes principaux. Tout d’abord la transformation forcée en sirène quand la personne s’immergeait dans un espace aquatique naturel. Mais également la faiblesse qui s’emparait d’eux s’ils se tenaient éloigné d’une étendue d’eau pendant trop longtemps. Vu la complexité de la demande, Hestia avait vite compris qu’elle ne pourrait pas régler les deux problèmes en une seule potion. Elle était douée mais il ne fallait pas exagérer. Après discussion, c’était sur le dernier points qu’il avait été convenu qu’elle travaillerait. Mais comme avec toute expérimentation, il y avait des imprévus.
Celui du jour eu lieu quand Hestia releva la tête de son sac où elle cherchait les fioles qu’elle avait emporté avec elle. Ses prunelles tombèrent sur Eliael avant de dévier derrière lui, sur une silhouette qui se tenait dans l’embrasure de la porte de la cuisine. Une seconde, Hestia cru qu’il s’agissait de la fameuse amie du sorcier, celle qu’elle était venue rencontrer. Mais il ne lui fallu pas longtemps pour reconnaitre la sorcière qui se tenait là. La Serpentarde fronça les sourcils. « Thalia ? » Demanda-t-elle machinalement alors que la confusion se peignait sur les traits de son visage. Ses prunelles ambrées passèrent de l’aînée des Carrow à Eliael et ses sourcils se froncèrent un peu plus. Que faisait sa sœur ici ? Elle savait qu’un lien fort l’unissait à l’ancien mangemort mais ça n’expliquait pas sa présence ici, pile en ce jour, en cet instant. La lionne aurait du se trouver à Poudlard. Est-ce que Thalia connaissait également la sirène ? Ce n’était pas impossible mais ça restait une explication tirée par les cheveux. Hestia laissa retomber son sac au sol, les potions fermement serrées dans sa main, les yeux plantés sur sa sœur. Soudainement, l’atmosphère de la pièce était devenue tendue, le silence était lourd, même elle, si fermée aux émotions, pouvait le sentir. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Demanda-t-elle finalement. La Serpentarde ne comprenait plus rien, mais elle avait clairement l’impression que quelque chose clochait. Elle tenta de faire taire sa méfiance, de ne pas penser immédiatement au pire comme elle en avait l’habitude. Pourtant, plus les secondes passaient, plus le doute l’envahissait lentement mais sûrement. Elle ne pouvait se défaire de cette sensation de s’être fait prendre au piège. Mais il s’agissait de Thalia, sa grande sœur, c’était tout bonnement impensable. N’est-ce pas ?
CODAGE PAR AMATIS
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Mar 4 Fév - 16:40
Running in circles
Thalia, Eliael & Hestia
« Seasons change and our love went cold. Feed the flame 'cause we can't let go. I dare you to do something, I'm waiting on you again so I don't take the blame. Run away, but we're running in circles.»
Il y avait longtemps que je n’avais pas été aussi nerveuse. Il y avait longtemps que je vivais dans le mensonge avec ma sœur. En fait, ce n’était pas vraiment un mensonge, c’était surtout de l’omission. J’étais de retour au pays depuis un peu plus d’un an et je ne lui avais toujours pas dit ce que j’étais devenue. Je ne lui avais pas dit que je devais m’immerger environ une fois par mois pour ne pas mourir, je ne lui avais pas dit que je pouvais respirer sous l’eau, que je ne pouvais plus me baigner sans avoir une queue à la place des jambes. La pression me faisait voir des points noirs autour de mois. J’étais dans la cuisine d’Eliael, mes mains étaient appuyées sur son ilot central et j’espérais vraiment pour me rendre à mon objectif. Je n’avais plus le choix maintenant de toute façon. J’étais là, Hestia était au salon et je ne pouvais plus sortir autrement qu’en transplanant. Je ne le ferais pas. Je devais lui faire face, je devais tout lui dire. Mon cœur et ma tête étaient terriblement lourds. La pression y montait depuis qu’Eliael et moi avions pris la décision de tout révéler à ma cadette. J’étais sincèrement inquiète de la réaction d’Hestia. Elle avait un caractère bien trempé et rien ne pouvait prédire comment elle allait réagir à cette nouvelle révélation. J’anticipais, je dois l’avouer, que ça ne se passe pas bien. « Bonjour Eliael. » Elle était de bonne humeur déjà d’avance. Ça nous donnait une chance. En partant de plus haut, on atteignait le fond plus lentement. Tout dépendait de la vitesse de la chute et j’espérais qu’elle ne soit pas rapide. Je peux sembler négative, mais ma relation avec Hestia était tellement difficile depuis mon retour que j’anticipais la moindre petite chose. Je venais de la récupérer. Je ne voulais pas la perdre déjà.
Discrète, j’écoutais ce que mes deux compagnons se disaient de l’autre côté du mur qui nous séparait. Eliael la questionnait et Hestia était fidèle à elle-même. Ça me dit sourire de l’entendre être aussi professionnelle sur le sujet. La Serpentard avait pris sa tâche très au sérieux. Mon mentor me l’avait déjà dit, mais je ne l’avais jamais réellement constaté par moi-même. Là, je la voyais comme elle était vraiment, maîtresse de son domaine, structurée, une vraie scientifique prenant en compte toutes les variables possibles. Ma cadette avait abattu un travail de titan depuis que l’ancien mangemort l’avait mis sur mon cas. En n’ayant pas la victime de cette malédiction devant elle, Hestia ne pouvait pas tout faire. Nous en étions arrivés à la limite et c’était pourquoi j’étais là, cachée et nerveuse. « J’ai amené ma dernière version de la potion. Le problème de démangeaison devrait être réglé, mais il faudra sûrement ajuster les dosages pour que les effets de l’eau sur l’organisme sirène durent plus longtemps. » J’avais rarement eu des démangeaisons aussi intenses, je devais l’avouer. Ça m’avait pris pendant au moins deux bonnes heures et Eli avait dit me jeter un sort pour que je ne m’arrache pas la peau à force de me gratter. Alors que ma petite sœur expliquait ses dernières avancées, Eliael m’a fait signe de m’avancer dans le salon, de me révéler enfin. Nerveuse, j’ai mis un pied devant l’autre et je me suis placée près du sorcier, dans son aura de confiance et je me suis pincée les lèvres en attendant une réaction de la brunette. « Thalia ? » J’ai préféré ne rien dire, attendant que les connexions manquantes se fassent dans la tête de ma sœur. J’ai fait un petit sourire mal à l’aise. J’ai jeté un coup d’œil vers le sorcier alors que ma sœur nous regardait tous les deux, comme si elle commençait à comprendre ce qui se passait. « Qu’est-ce que tu fais là ? » C’était la question qui tuait. Qu’est-ce que je faisais là ? Je lui révélais un autre secret ? Je lui révélais la vérité sur moi ? Je lui montrais que je l’avais trahie, encore ? Putain ce ne serait pas facile. J’ai fait signe à Eliael qu’il pouvait nous laisser et d’un hochement de tête il est parti dans la cuisine. Il allait sûrement rester à porter d’oreille, au cas où ça tournait mal. Je suis allée m’asseoir sur une causeuse face au sofa où ma sœur se tenait, encore debout.
«Tu veux t’asseoir Hestia? Il faudrait qu’on parle.»
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Mar 18 Fév - 22:41
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Thalia ◊ Hestia
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De l’ambition, Hestia n’en manquait pas. Loin de là en fait et ce trait de caractère ne datait pas d’hier. Depuis toute jeune, elle avait été poussée vers ce chemin, encouragée à en vouloir plus, ordonnée d’être toujours meilleure. Les Carrow étaient des sorciers ambitieux, être une famille de sang-pur reconnue était déjà un accomplissement pour eux, mais ça ne suffisait pas. Ils visaient toujours plus haut, toujours plus loin, fréquenter les sorciers les plus puissants, occuper les postes les plus importants, participer aux décisions les plus révolutionnaires. Marquer l’histoire. Les Carrow se faisaient un devoir de se hisser jusqu’aux plus hautes sphères de la société sorcière. Effacer les erreurs grossières d’Amycus et Alecto était une tâche à laquelle ils s’étaient attelés avec soin pour redonner leur nom et laver l’honneur de la famille. Tout était bon pour y parvenir. Leur avidité n’avait pas de limite, ils ne se contentaient pas de vivre, ça ne suffisait pas, ce n’était jamais assez, ils voulaient être. Hestia ne pouvait qu’hériter de ce trait de caractère si propre aux sang-purs. Enfin quelque chose que ses parents avaient réussi à lui inculquer sans qu’elle ne rechigne à la tâche, enfin une facette de sa personnalité dont ils pouvaient être fiers. Elles étaient si peu nombreuses à trouver grâce à leurs yeux que celle-ci méritait d’être soulignée. En bonne Carrow, en bonne Serpentarde, Hestia avait l’ambition dans le sang. Oh le choixpeau n’avait pas eu beaucoup à réfléchir avant de la répartir dans la maison des vipères et c’était en grande partie pour ça. La sorcière savait ce qu’elle voulait et elle savait tout mettre en œuvre pour l’obtenir, quitte à briser quelques règles au passage. Mais contrairement à sa famille, son avidité n’avait pas grand-chose à voir avec la société dans laquelle ils évoluaient. Au mieux cette société l’indifférait, au pire, elle la méprisait. Elle ne voyait pas pourquoi elle ferait tant d’efforts pour redorer un nom que certains avaient entachés en s’adonnant aux pires bassesses. Ni pourquoi elle s’efforcerait de charmer les plus puissants si c’était pour se faire planter un couteau dans le dos par la suite. Devenir une cible ne l’intéressait pas. En revanche, là où son ambition se révélait sans fin, c’était quand il s’agissait de l’art des potions. Là, Hestia ne manquait pas de convoitise. Elle désirait être connue et reconnue pour son art, saisir les opportunités qui s’offraient à elle, faire avancer cette discipline et y apposer durablement son nom. Pas celui de sa famille, non, le sien.
Alors quand Eliael lui avait présenté cette opportunité en or sur un plateau d’argent, la Serpentarde n’avait pas hésité une seule seconde à accepter. Qu’elle échoue était une possibilité, après tout c’était du jamais-vu et si elle était ambitieuse elle gardait aussi les pieds sur terre, mais si elle réussissait -et par Merlin, elle mettait tout en œuvre pour que ça arrive-… Oh, si elle réussissait les retombées combleraient toutes ces attentes. Elle voulait participer à l’avancée de ce domaine qui la passionnait tant. Elle voulait en comprendre tous les rouages, en percer tous les secrets. Lui offrir des perspectives nouvelles et le pousser toujours plus loin. Et elle voulait être reconnue pour ça. En tant qu’étudiante, elle savait qu’elle devait être patiente, qu’elle devait mettre ce temps à profit pour peaufiner sa maitrise des potions mais ça n’entachait en rien ses envies de grandeur. Quand Eliael était venu la trouver avec sa requête si particulière, Hestia avait compris que le moment tant attendu était arrivé bien plus tôt que prévu. Une occasion qu’elle ne pouvait pas laisser passer et qu’elle avait accepté sans hésiter. C’était du jamais vu, c’était incroyablement difficile et rien ne promettait qu’elle réussirait à relever ce défi. Mais ça ne l’avait rendu que plus attrayant encore à ses yeux. S’il y avait quelque chose que la Serpentarde aimait, c’était bien relever des défis dit impossibles, surtout quand ça concernait les potions. Elle s’était lancée corps et âme dans ce projet, passant encore plus de temps dans la bibliothèque de Poudlard qu’en période d’examen, envahissant le moindre espace disponible de ses expérimentations. Les résultats avaient commencé à arrivés, ténus et hésitants, mais aussi prometteurs. L’objectif impossible à atteindre se révélait finalement peu à peu. Bien sûr, rien n’était simple, il y avait des effets secondaires imprévus, des réactions à prendre en compte, personne n’avait jamais travaillé sur une potion destinée à un sorcier devenu sirène. C’était du jamais vu, et si cela rendait ce promet encore plus excitant, ça voulait aussi dire que la Serpentarde avançait dans le noir le plus complet. Elle n’avait pas de recherches sur lesquelles se baser, pas de témoignage, pas de mélange ou de base, même les ouvrages dédiés aux sirènes et à leurs morsures étaient particulièrement difficiles à trouver. Mais la verte n’avait rien lâché et les résultats le prouvaient : plus le temps passait, plus Hestia affinait sa décoction, et plus elle se disait qu’elle pouvait y arriver.
Mais plus le temps passait, plus Hestia réalisait également qu’elle ne pourrait pas remplir sa mission sans rencontrer la si mystérieuse sirène pour laquelle elle travaillait. Elle avait prévenu Eliael dès le début, elle ferait de son mieux avec lui comme intermédiaire, mais allait venir un moment où elle ne pourrait plus avancer sans la présence de son amie pour répondre à ses questions et lui fournir ses impressions. Hors de question de restée bloquée ou de s’arrêter en si bon chemin, cette potion elle y croyait et elle voulait se donner les moyens de la réussir. Elle était arrivée à un tournant, et aujourd’hui marquait le début d’une nouvelle direction pour ses recherches. La rencontre tant attendue avait été arrangée. Hestia comprenait les réticences de la sirène mais si elle voulait de l’aide elle allait devoir donner un peu du sien, ce mélange était pour elle, elle ne pourrait pas rester éternellement dans l’ombre et en profiter par la suite. Et puis, la Serpentarde n’avait même pas besoin de savoir son nom, tout ce qu’elle voulait c’était parler de sa morsure, de ses transformations et des mélanges qu’elle lui préparait, le reste ne l’intéressait pas. Elle l’avait expliqué de maintes fois à Eliael et ses arguments avaient enfin fait mouche. Dans le salon du sorcier, la verte faisait le point sur ses dernières avancées avant de rencontrer la sorcière à l’origine de toute cette situation. Fidèle à elle-même la verte ne montrait aucun signe d’impatience, elle avait attendu jusque là, elle pouvait bien attendre quelques minutes de plus, au fond cette rencontre n’était qu’une nouvelle étape dans la création du mélange, une suite logique à laquelle ils ne pouvaient pas échapper. D’ailleurs pendant tout ce temps, Hestia ne s’était pas posé la moindre question sur la fameuse sirène, en dehors de sa particularité, rien ne l’intéressait chez elle. A ses yeux, elle représentait juste une personne lambda et la verte n’avait jamais été très douée pour porter de l’intérêt aux autres. Elle s’attendait à voir une inconnue pénétrer dans le salon, une personne avec qui elle pourrait travailler, rien de plus. Ce qui ne rendit sa surprise que plus grande quand la silhouette qui sortie de la cuisine se révéla n’être nulle autre que celle de Thalia.
Complètement déstabilisée, Hestia observa longuement sa sœur. Déjà la méfiance s’installait dans son cœur et les questions se pressaient contre ses lèvres. Mais elle garda le silence un long moment, tentant de se persuader que la présence de son ainée ici, pile en ce jour, était pour une bonne raison. Finalement, la question qui franchi ses lèvres fut bien plus générale que toutes celles qu’elle aurait pu poser. Son incompréhension grimpa d’un cran quand Thalia fit un signe de la tête à Eliael et que celui-ci quitta la pièce. Par Merlin, il se passait quoi là exactement ? Hestia sentit les battements de son cœur se faire un peu plus sourd contre sa cage thoracique. « Tu veux t’asseoir Hestia? Il faudrait qu’on parle. » Dans un silence de plus en plus lourd, la Serpentarde regarda son ainée s’assoir face à elle. Ce genre de déclaration ne promettait jamais une discussion légère et agréable, et le ton de la rouge fit froncer les sourcils à la plus jeune. Machinalement, elle prit place sur le canapé, mais ses fesses avaient à peine touché le tissu qu’elle se releva prestement. « En fait je vais rester debout. » Lâcha-t-elle à mi-voix. Impossible de rester tranquillement assise alors que l’impression que quelque chose clochait lui serrait un peu plus la gorge à chaque seconde qui passait. En fait, si elle avait pu Hestia se serait certainement mise à faire les cents pas ou n’importe quel autre geste mécanique qui l’aurait aidé à maitriser sa nervosité croissante. A la place, elle serra un peu plus les fioles dans sa main et planta son regard dans celui de sa sœur aînée. « De quoi tu veux qu’on parle, Thalia ? » Demanda-t-elle d’une voix qui sonnait étrangement lointaine à ses oreilles. Et pour cause, c’était son cœur qui tambourinait dans ses tympans. Sa gorge serrée par une appréhension croissante. Au fond Hestia savait. Les circonstances ne laissaient pas beaucoup de place à l’imagination et elle avait toujours été une sorcière plutôt terre à terre. Pourtant ça elle ne voulait pas l’entendre, elle ne voulait pas ouvrir les yeux et voir la vérité lui exploser au visage. Elle voulait entendre n’importe quelle autre explication, même complètement extravagante, plutôt que celle-là. « Dis-moi que t’as rien à voir avec tout ça, que c’est juste une coïncidence et que tu es là pour tout autre chose. » Reprit-elle de cette voix étrangement calme d’où perçait toutefois sa nervosité. Elle lui laissait une chance, voilà ce qu’elle faisait. Une chance de la détromper, de la rassurer, pour une fois Hestia aurait aimé être capable de croire le plus gros des mensonges, de ne pas voir l’éclat de culpabilité qui dansait dans les prunelles de son aînée. Parce que le doute qui s’installait en elle lui donnait l’impression de sombrer petit à petit. Elle ne voulait pas mettre de mots dessus alors elle voulait que Thalia prononce ceux qu’elle avait envie d’entendre. Pour une fois. Pour ne pas se sentir prise au piège, manipulée. Était-ce vraiment trop demandé ? « Dis-moi que c’est pas ce que je crois. Dis-moi que j’ai tort. » Dis-moi que tu n’as pas passé tant de temps à me mentir.
CODAGE PAR AMATIS
'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Dim 29 Mar - 17:47
Running in circles
Thalia, Eliael & Hestia
« Seasons change and our love went cold. Feed the flame 'cause we can't let go. I dare you to do something, I'm waiting on you again so I don't take the blame. Run away, but we're running in circles.»
Je venais d’entrer dans la pièce et mon mentor était parti, nous laissant seules ma sœur et moi. Je savais qu’il allait veiller aux grains, histoire de s’assurer que tout allait bien se passer, mais autrement, j’étais la seule à être responsable de ce qui allait se passer. La vérité, c’était tout ce qui importait. Après nos retrouvailles, nous avions eu un peu de temps de paix, de plaisir et où nous avions pu recoller les morceaux les uns après les autres, doucement. Plus notre relation redevenait normale, comme avant mon départ, plus je me disais que je devais lui révéler ce que j’étais devenue en voyage. J’avais voulu le faire, mais je n’y étais pas arrivée. Au départ, elle ne voulait pas me parler, ensuite nous étions en reconstruction et je ne savais plus sur quel pied danser. Maintenant que tout semblait stable, je me disais que c’était le bon moment. Je savais que ce ne serait pas facile, surtout qu’elle avait travaillé sur une potion pour moi, sans savoir que j’étais la requérante. Je m’attendais à plusieurs réactions de la part de ma cadette. J’anticipais de l’incompréhension, un malaise et surtout beaucoup de colère. Par contre, elle avait une bonne tête la Serpentard. Elle allait comprendre que vu le contexte de base, elle aurait probablement refusé de travailler sur la potion… si? Ça aurait été son droit, et Eliael et moi lui avions enlevé ce droit de décision en ne connaissant pas toutes les variables du problème qui lui était présenté. Alors que je m’asseyais sur la causeuse face à ma sœur, elle refusa de s’asseoir pour avoir plus de hauteur sur ce qui s’en venait. « En fait je vais rester debout. » J’ai hoché la tête, acceptant sa décision alors que je la regardais avec de la pitié dans les yeux. Je savais que je n’aurais pas dû la regarder ainsi, mais j’avais de la peine pour elle, pour nous. J’allais lui lancer une bombe en pleine tête. Elle savait que ce qui s’en venait n’était pas bon. Ses sourcils étaient froncés, ses mâchoires serrées et la lueur dans ses yeux ressemblait à celle d’un chien effrayé qui préfère attaquer que faire confiance. Mon cœur s’est brisé en voyant ses yeux. J’allais rebriser sa confiance. Je brisais ma petite sœur, encore. J’étais une mauvaise sœur, une mauvaise personne. Je me disais tellement progressiste et tellement mieux que le reste de ma famille d’idiots de sang pur. Cependant, au final, je me rendais compte que ça ne faisait pas nécessairement de moi une meilleure personne. Je restais une connasse de Carrow. « De quoi tu veux qu’on parle, Thalia ? » Oh, de tellement de choses, si seulement elle savait.
Assise, je regardais ma sœur et je sentais mon cœur fendre petit à petit. Je savais quel impact ce que j’allais dire allait avoir sur Hestia. À tout le moins, je pouvais facilement imaginer à quel point elle serait blessée par cette manipulation. Le seul espoir que j’avais était qu’elle allait comprendre le contexte de départ de tout ça. Notre relation avait pris un virage à 180 degrés, tout ça avait une influence énorme sur ce que nous avions fait. Ça ne justifiait rien, j’en étais parfaitement consciente, mais au moins ça l’expliquait un peu. « Dis-moi que t’as rien à voir avec tout ça, que c’est juste une coïncidence et que tu es là pour tout autre chose. » J’ai souri, triste de ce qui allait suivre, mais au moins je me disais que nous n’aurions plus de secrets l’une pour l’autre. À tout le moins, je le pensais. J’ai pris une grande inspiration, prête à commencer mon histoire, du début, mais ma sœur insista. « Dis-moi que c’est pas ce que je crois. Dis-moi que j’ai tort. » J’ai hoché la tête négativement, elle n’avait pas tort. Je voulais lui faire plaisir, mais le moment n’était pas approprié. Je me devais d’être transparente, pour elle, pour nous deux. J’ai soupiré, j’ai baissé le regard vers mes pieds nerveusement et j’ai refixé mon regard sur la jeune Serpentard devant moi.
«Je voudrais bien te dire que je n’ai rien à voir avec ça, Hestia, mais je ne peux pas…la potion était pour moi.»
J’ai passé mes mains sur mon visage et mes cheveux, je me suis adossée au fauteuil. J’allais devoir commencer à m’expliquer et rapidement avant qu’elle décide de foutre le camp. Je connaissais assez ma sœur pour savoir qu’elle pourrait se décider à partir pour éviter la confrontation si elle voyait que ça n’allait nulle part. Il fallait que je m’explique, maintenant.
«Quand je suis revenue de voyage, je ne l’ai dis à personne, je te jure. Notre relation était à peu près inexistante, tu m’évitais et c’était justifié ! Je ne mets rien sur le dos, je ne fais qu’expliquer. Eliael est le seul avec la direction de l’école à le savoir. Après mon problème avec Eljas, il a lu dans ma tête pour comprendre ce qui s’est passé et il a vu mes transformations…autrement je ne lui aurais pas dit non plus…j’aurais voulu que tu sois la première à le savoir, mais notre relation était tellement compliquée. Je ne voulais pas te donner une raison de plus pour que tu me détestes. »
Je me rendais bien compte que ce que je disais était ridicule puisque maintenant, j’étais certaine que nos avancées dans la réparation de notre relation venaient toutes d’être perdues. Si elle ne me détestait pas encore, là, j’étais certaine qu’Hestia allait m’en vouloir à mort. Je lui avais caché qui j’étais, je lui avais mon état et elle avait travaillé sur une potion sans avoir toutes les variables nécessaires pour un bon travail. Elle avait toutes les raisons du monde pour me détester. J’espérais que ce ne soit pas le cas, mais je n’étais pas très positive à ce sujet. Le plus grand défaut d’Hestia était sa rancœur et là, elle avait toutes les cartes en main pour m’isoler comme l’avaient fait mes parents.
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Hestia Carrow
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Sam 4 Avr - 23:20
Running in circles
Thalia ◊ Hestia
Trust is like a mirror, you can fix it if it's broken, but you can still see the crack in its reflection.
Pour la première fois depuis longtemps, Hestia aurait voulu que le temps s’arrête. En fait, elle aurait même tout donné pour qu’il stoppe sa course dans la seconde pour ne plus jamais repartir. Les secondes, les minutes qui allaient suivre allaient être décisives, la Serpentarde en était conscience. Et c’était exactement pour cette raison qu’elle ne voulait pas les vivre. Elle préférait rester dans cet entre-deux, cet infime instant où elle pouvait encore affirmer qu’elle ignorait ce qui allait se passer, si elle se le répétait assez fort peut-être allait-elle finir par s’en convaincre. L’ironie était amère. Habituellement, les gens souhaitaient que le temps s’arrête pour pouvoir profiter d’un bon moment. Ils voulaient qu’il dure éternellement pour pouvoir le savourer le plus longtemps possible. Ils s’y accrochaient de leur mieux pour ne jamais oublier ce qu’ils vivaient. Pour Hestia c’était l’inverse. Ça n'aurait peut-être pas dû l’étonner, son existence avait toujours été jalonnée de ces instants sur le fil. Comme si elle se tenait au bord d’un ravin, consciente que la chute était inexorable, que ce n’était plus qu’une question de secondes avant qu’elle n’arrive. Ces instants, elle les connaissait par cœur, celui qui se déroulait devant ses yeux en était un. Elle n’avait même pas besoin de voir l’expression sur le visage de sa sœur ou la lueur dans ses prunelles. D’ailleurs cette pitié qui y régnait, elle refusait d’en être témoin. Non, tout ça était inutile, le contexte était largement suffisant pour comprendre qu’elle se trouvait au bord d’un gouffre et que d’ici quelques secondes tout allait basculer, qu’il n’y aurait plus de retour en arrière possible. La présence de Thalia en un tel moment était plus parlante que mille mots. Même l’ambiance dans la pièce s’était faite révélatrice, devenant pesante à l’instant où la lionne avait franchi le pas de la porte. Soudainement, tout était en attente. Mais en attente de quoi ? De la révélation, de l’explosion ? Sûrement. Hestia pouvait le sentir, et c’était bien pour ça qu’elle souhaitait ardemment que le temps suspende son cours. Tout ça, elle ne voulait pas le vivre, parce qu’elle pouvait déjà en deviner les conséquences. Et qu’elle en avait marre de les vivre. De les subir.
Sauf qu’elle avait beau le vouloir désespérément, la Serpentarde n’était pas encore dotée de pouvoirs assez puissants pour ordonner au temps de s’arrêter. Nul sorcier ne l’était. Alors elle n’avait pas le choix, ces instants elle allait devoir les vivre. Et ensuite apprendre à vivre avec. Bien sûr, il y avait encore le maigre espoir de voir Thalia changer d’avis et répondre aux suppliques de sa sœur pas la positive. Elle pouvait encore mentir et affirmer que sa présence chez Eliael n’avait rien à voir avec Hestia et sa rencontre avec la fameuse sirène. Mais la verte n’avait jamais été du genre optimiste et même si en cet instant elle n’avait jamais souhaité aussi fort se bercer d’illusions, il y avait cette petite voix dans sa tête qui lui répétait qu’il était inutile d’espérer. Elle aurait voulu la faire taire, mais c’était peine perdue. Tout comme faire prononcer à Thalia les mots qu’elle voulait entendre. Il suffisait de voir la façon qu’elle avait de fixer ses prunelles sur ses pieds avant de les accrocher à celle de sa cadette. Et ce hochement de tête qui valait toutes les phrases du monde ! La lionne savait déjà que ce qu’elle avait à lui dire ne lui plairait pas, et cette vérité, la vipère ne pouvait pas y échapper. « Je voudrais bien te dire que je n’ai rien à voir avec ça, Hestia, mais je ne peux pas… La potion était pour moi. » Hestia prit une brusque inspiration sifflante, pinçant les lèvres jusqu’à les rendre livides. Elle avait beau le savoir au fond d’elle, entendre ces mots sortir de la bouche de Thalia lui fit tout de même un choc. C’était drôle comme une simple phrase pouvait faire autant d’effet qu’un coup de poing. Surtout quand celle-ci provenait de sa propre sœur. La verte toisa sa sœur en silence, presque déconnectée elle l’observa passer ses mains sur son visage, comme catastrophée. Mais de quoi exactement ? Tout cette situation, c’était elle qui l’avait provoquée. Le silence se faisait lourd, à mesure que la Serpentarde prenait conscience des implications de cette révélation. Cette potion sur laquelle elle avait travaillé avec acharnement depuis de longs mois n’était pas pour une sorcière lambda qu’elle ne recroiserait plus jamais. Elle n’avait jamais été pour une inconnue. Elle avait été pour Thalia, sa propre sœur. Depuis le début. Machinalement les doigts de la verte se resserrèrent sur les fioles à s’en faire mal, elle ignora la douleur bien trop concentrée sur les sentiments qui se succédaient à une vitesse folle dans son cœur.
Et pendant ce temps, le silence n’avait cessé de s’épaissir, jusqu’à revêtir un aspect presque menaçant. Jusqu’à ce que Thalia ne le brise avec un empressement qui ressemblait presque à de la panique. « Quand je suis revenue de voyage, je ne l’ai dit à personne, je te jure. Notre relation était à peu près inexistante, tu m’évitais et c’était justifié ! Je ne mets rien sur le dos, je ne fais qu’expliquer. Eliael est le seul avec la direction de l’école à le savoir. Après mon problème avec Eljas, il a lu dans ma tête pour comprendre ce qui s’est passé et il a vu mes transformations… Autrement je ne lui aurais pas dit non plus… J’aurais voulu que tu sois la première à le savoir, mais notre relation était tellement compliquée. Je ne voulais pas te donner une raison de plus pour que tu me détestes. » Hestia fut soufflée par le toupet de sa sœur. Dans un autre contexte, elle aurait peut-être pu comprendre ses explications, mais la vague d’amertume qui montait rapidement en elle l’empêchait d’être totalement objective. Et puis merde ! Elle n’avait aucune envie d’être objective, elle n’avait aucune envie de faire des efforts et de mettre ses sentiments de côté pour essayer de comprendre sa sœur. Pourquoi est-ce que c’était toujours elle qui devait faire des efforts alors qu’on lui marchait dessus ? Tout ce qu’elle voyait c’était que Thalia n’avait pas hésité un seul instant à la manipuler pour obtenir ce qu’elle voulait. La verte n’avait pas entendu un seul mot de regret à ce propos. Oh non, tout ce que la rouge regrettait c’était que son secret soit éventé de la mauvaise manière. Ce fut d’ailleurs les derniers mots de la rouge qui frappèrent d’abord Hestia. « Une raison de plus pour que je te déteste ? » Répéta-t-elle d’une voix étrangement vide alors que le regard qu’elle dardait sur Thalia était brûlant. « Parce que tu es devenue une sirène ? » Elle ne parvenait pas à croire que c’était tout ce qui inquiétait la lionne alors qu’il y avait des aspects tellement plus importants aux révélations qui venaient d’avoir lieu.
Et ce n’était même pas ça le pire, le pire c’était tout ce que ces simples mots impliquaient et qui ne manquaient pas de venir se ficher dans le cœur de la Serpentarde. Tout ce que Thalia avouait à demi-mot, la verte ne le manquait pas. « C’est ça que tu penses de moi ? Que je vais te détester pour quelque chose que t’as pas contrôlé ? C’est comme ça que tu me vois ? » Lâcha-t-elle avec un dépit évident. Elle était déçue, en colère et amère, ça ne faisait pas un bon mélange. Mais surtout, elle n’en revenait pas. Après s’être enfin réconciliées, après cet été passé à retisser des liens… Au final rien n’avait jamais avancé. Hestia avait été prête à laisser une chance à sa sœur, mais apparemment l’inverse n’avait jamais été vrai. La Serpentarde avait cru retrouver son ainée, mais pendant tout ce temps celle-ci n’avais cessé de douter d’elle. C’était aussi ça qui lui causait cette douleur sourde dans tout son être. Cette prise de conscience que sa sœur ne la croyait pas différente du reste de leur famille. Elle venait d’en avoir la preuve et ça ne faisait qu’alimenter sa colère. « Oh bah non, plutôt que de prendre ce risque, c’était tellement plus simple de me faire faire des potions tout en me cachant la vérité ! » Lâcha-t-elle, frémissante de rage. Elle avait du mal à y croire. Thalia, qui se targuait d’être différente des autres Carrow, qui avait choisi de tourner le dos à son héritage, qui criait sur tous les toits qu’elle voulait redorer leur nom… Au final elle n’était pas si différente des autres. Parce que la Gryffondor ne s’était pas contentée de lui mentir sur sa nature de sirène, non ça encore Hestia aurait pu le comprendre même si déjà ce manque de confiance aurait été difficile à digérer, elle l’avait utilisée. Et la verte n’avait rien vu venir. « En quoi c’est mieux Thalia, hein ?! En quoi c’est mieux de manipuler sa petite sœur pendant des mois pour obtenir quelque chose ?! » Cracha-t-elle, encore un peu plus fort. Ah elle était une digne descendante des Carrow en fait, Thalia. Leurs parents auraient été fiers, manipuler sans vergogne, voilà qui représentait bien leur famille. Si Hestia n’avait pas cru son ainée capable d’un tel comportement, elle avait désormais la preuve qu’elle s’était trompée sur toute la ligne.
Hestia fit quelques pas dans le salon d’Eliael, plus les mots de sa sœur tournaient en boucle dans sa tête, plus elle sentait sa rage grandir. Heureusement que le sorcier avait choisi de quitter la pièce parce qu’il n’était pas innocent dans cette histoire. La verte ne put s’empêcher de se demander qui avait eu l’idée de toute cette mascarade. L’ancien mangemort ou la sœur qu’elle avait cru pouvoir retrouver ? Qui avait décidé de la manipuler ? De la juger indigne de confiance au point de préférer faire d’elle une marionnette plutôt que de lui confier un secret ? La Carrow stoppa finalement ses pas, ça ne l’aidait en rien, pour canaliser sa colère elle aurait préféré pouvoir jeter quelque chose contre un mur mais elle savait que le moindre accès de violence ne manquerait pas de faire revenir le sorcier. Et ça elle ne le voulait pas, pas parce qu’elle savait qu’elle ne faisait pas le poids contre lui, mais parce que toute cette histoire était entre Thalia et elle. Hestia n’avait aucune affection pour Eliael, ses choix étaient détestables mais il était simple de le rayer de sa vie. Lui n’avait pas d’impact sur son existence. Au final la Serpentarde décida que savoir qui avait eu cette idée exactement n’était pas le plus important, le résultat était le même, ils étaient tous les deux à blâmer. Quand elle tourna ses prunelles vers Thalia, celles-ci lançaient des éclairs. « C’est quoi ton excuse pour m’avoir utilisée ? Comment t’as pu me faire ça ? » Demanda-t-elle d’une voix amère. Elle avait des dizaines de questions, bien plus de reproches, et une furieuse envie de quitter les lieux sur le champ. Mais la colère, la déception et la rancœur étaient plus fortes, alors elle ne bougea pas, fusillant son ainée du regard. Songeant amèrement qu’après avoir connu la douleur de l’abandon elle expérimentait désormais celle, brûlante, de la trahison. Comment est-ce qu’elle avait pu être assez idiote pour y croire ?
CODAGE PAR AMATIS
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Lun 13 Avr - 17:17
Running in circles
Thalia, Eliael & Hestia
« Seasons change and our love went cold. Feed the flame 'cause we can't let go. I dare you to do something, I'm waiting on you again so I don't take the blame. Run away, but we're running in circles.»
Les minutes qui allaient suivre allaient changer le cours de nos vies, autant pour Hestia que pour moi. J’avais essayé de reconstruire notre relation sur des bases qui étaient instables. Je voulais que nous fassions toutes les deux table rase des deux dernières années, mais clairement, il y avait un problème dans tout ça. Il restait de gros morceaux, collés à la table, qui empêchaient d’y mettre quoi que ce soit au niveau. J’aurais voulu laisser tout ça enterré bien loin, mais Eliael et moi étions arrivés à la conclusion que je n’avais pas le choix si je voulais une vraie relation saine avec ma sœur. Je voulais pouvoir tout dire à ma cadette, je voulais avoir la possibilité de me confier à elle, je voulais arrêter d’être anxieuse à ses côtés, de peur de m’échapper et de révéler le pot aux roses. Je savais que ce qui allait venir allait être terrible. Je savais que j’allais souffrir et surtout je savais que la Serpentard allait avoir mal elle aussi et probablement que son cas serait pire que le mien. De mon côté, j’avais de la culpabilité. Du sien, il y avait un sentiment de trahison que je ne ressentirais pas. Les deux font mal, les deux grugent, par contre, il y a un des deux qui est une douleur que je dirais propre. Ma douleur, je la méritais, la sienne était gratuite et allait lui tomber dessus sans prévenir. C’est pour ça que ce que j’allais faire me répugnait, mais il le fallait.
Je repensais aux bons moments que j’avais vécus avec ma sœur durant l’été. Elle avait souri à plusieurs reprises. C’était comme si je n’étais jamais partie de la maison. Comme si deux longues années de silence et une année de chat et de souris ne nous avaient pas séparées. Notre relation était redevenue normale, c’est ce qu’elle devait penser, mais moi tout au long je savais que c’était faux. Je voulais tellement bien faire, je voulais être la meilleure version de moi-même, pour moi et surtout pour ma sœur. Après ce que j’allais lui révéler, elle allait devoir faire un choix. Toutes les cartes seraient entre ses mains et la suite évoluerait selon ses conditions. Mon avis n’aurait aucun poids ici. Elle était le seul maitre de sa barque. Si elle voulait que je parte à la dérive, c’est ce que je ferais. J’allais respecter ses souhaits. Elle avait une tête sur les épaules, elle savait ce qu’elle faisait. Elle était probablement la plus intelligente de nous deux. Elle ferait ce qu’il y avait de mieux pour elle. Je savais qu’Hestia était sorcière la plus rancunière que j’avais rencontrée de ma vie. Sa décision, elle serait probablement finale et j’allais devoir faire ma vie sans elle. Peut-être qu’elle comprendrait et qu’elle pourrait pardonner mes mensonges. Mais j’avais une réelle peur de ce qui allait se passer. La longue inspiration que la vert et argent prit était parlante. Ce que je venais de lui dire ne lui plaisait pas du tout. J’ai essayé de me donner quelques paroles encourageantes pour continuer mon discours.
Les mots avaient été vomis de ma bouche. Je n’avais pas vraiment eu conscience de les dire. Mon cœur avait pris le contrôle et ça n’avait pas été payant. J’avais paniqué et à voir le regard de ma sœur, les paroles que je venais de prononcer n’avaient clairement pas atteint leur but. « Une raison de plus pour que je te déteste ? » Eh merde. J’allais vraiment devoir tout reprendre, morceau par morceau pour bien me faire comprendre et j’allais surtout devoir choisir mes mots comme il se doit. « Parce que tu es devenue une sirène ? » Formulé de cette façon, ça semblait complètement con. Mais j’avais tellement eu peur de la perdre. Je n’avais plus rien quand je suis revenue au pays. J’avais fait plein d’expériences, j’avais rencontré de nombreux sorciers un peu partout, mais en soit, physiquement je n’avais rien. Je n’avais pas de toit, pas de gallions, pas de famille. Ça m’avait tout pris pour la ramener vers moi que je n’avais pas osé lui donner la moindre raison de vouloir me laisser à nouveau seule. « C’est ça que tu penses de moi ? Que je vais te détester pour quelque chose que t’as pas contrôlé ? C’est comme ça que tu me vois ? » Absolument pas. Je la connaissais mieux que ça. Mais la peur avait tout gâché. Le ton qu’avait pris ma jeune sœur pour me répondre avait été comme recevoir une dague en plein cœur. La brûlure était plus cuisante que celle du Feudeymon qui m’avait attaquée. Je n’avais jamais pensé ce serait aussi douloureux. Je voyais la déception et la colère remplir ma sœur petit à petit et ça m’effrayait. Malheureusement, je ne pouvais rien faire. Le mal était fait et j’allais devoir en subir les conséquences. « Oh bah non, plutôt que de prendre ce risque, c’était tellement plus simple de me faire faire des potions tout en me cachant la vérité ! » J’ai passé mes mains sur mon visage, laissant ma sœur cracher son venin. J’avais conscience que je méritais ces mots. J’étais celle qui avait manipulé sa sœur. J’étais celle qui avait préféré ne pas prendre de risques. J’étais surtout celle qui avait eu peur. J’ai soutenu le regard de ma sœur qui semblait vouloir m’immoler sur place. Ma gorge s’était serrée énormément, m’empêchant presque de respirer, mais je devais me contrôler. La panique voulait prendre le dessus, mais je ne pouvais pas la laisser faire. Respire Thalia. « En quoi c’est mieux Thalia, hein ?! En quoi c’est mieux de manipuler sa petite sœur pendant des mois pour obtenir quelque chose ?! » Ce n’était pas mieux, ça avait été une solution de lâche. J’en avais honte, je me détestais de l’avoir fait, mais le contexte avait tellement changé. Nous étions passés de deux étrangères à deux sœurs réconciliées sur le chemin du bonheur. Je m’étais abaissée au niveau de mes parents, de ma famille que je jugeais tellement. Je me pensais meilleure qu’eux, mais à voir le regard de ma sœur sur moi, je me rendais compte que je ne valais pas mieux qu’eux. Je me berçais d’illusions depuis des années, je n’étais pas différente, j’étais comme eux. J’ai suivi Hestia des yeux alors qu’elle faisait quelques pas dans le salon. « C’est quoi ton excuse pour m’avoir utilisée ? Comment t’as pu me faire ça ? » Mes yeux se sont voilés de larmes quelques secondes, ma vue s’embrouillant. J’ai passé une main sur mes yeux pour essayer de bien distinguer ma sœur. Ça me fendait le cœur de la voir comme ça. Je ne valais rien. Je n’étais rien. Je disais que je voulais redorer le blason familial, je voulais rendre les gens fiers, je voulais qu’ils réalisent que les Carrow n’étaient pas que ce qu’ils avaient laissé en souvenir pendant les heures de règne de vous-savez-qui. J’étais qui moi pour penser à tout ça? Je me prenais pour mieux, mais je m’étais voilée la face. Je n’y arriverais pas.
« Je n’ai pas de bonne excuse Hestia. J’avais tellement peur. Je veux dire…au début tu refusais catégoriquement de me voir et de me parler. Je n’ai pas pu te foutre ça au visage comme si tout était normal. Rien n'était normal ! »
De la colère était montée en moi, non pas contre ma sœur, mais contre moi. Contre la situation dans laquelle nous avions été à cause de nos parents quand j’étais revenue au pays. J’ai frappé ma cuisse droite de la paume de ma main pour essayer de chasser la colère qui ne nous aiderait pas du tout. Au pire, ça allait empirer la situation et nous n’avions pas besoin de ça du tout. J’ai pris une grande inspiration pour me calmer. Relaxe Thalia.
« Et puis, on a fini par se réconcilier et j’avais peur de te perdre encore. J’en pouvais plus d’être toujours seule Hestia. Depuis que je suis partie, je n’ai plus rien. Je n’ai plus d’argent, plus de maison et il ne me restait que toi comme famille. Après qu’on se soit réconcilié, j’avais peur de te perdre encore et je ne voulais pas gérer ça… j’ai conscience que maintenant je ne suis pas plus avancée. Je le sais. J’ai repoussé le problème à plus loin… et là je t’ai sûrement perdue. »
Une larme a coulé le long de ma joue pour tomber sur mon pantalon. J’ai passé mes deux mains sur mon visage pour cacher les autres larmes. Mon pire cauchemar était en train de se produire devant moi. J’allais me retrouver seule, sans rien.
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Hestia Carrow
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Jeu 16 Avr - 15:56
Running in circles
Thalia ◊ Hestia
Trust is like a mirror, you can fix it if it's broken, but you can still see the crack in its reflection.
Le temps n’avait pas suspendu son cours. Impitoyables, les secondes avaient continué de s’égrener une par une. Elles étaient insensibles, détachées de toute réalité et des drames qui se jouaient là. Rien ne pouvait stopper leur course effrénée, pas même quand le monde de Hestia volait en éclats. Elle l’avait vu venir, elle l’avait senti. Dès l’instant où elle avait vu son aînée entrer dans la pièce, elle avait compris qu’il ne pouvait pas en être autrement. Elle savait pour quelle raison elle était là, elle savait qui elle devait rencontrer. Se bercer l’illusions était inutile, détourner le regard ne changerait absolument rien. Tout ça était vain. Parce que ce qu’il allait se jouer en ces instants était déjà écrit, jamais elle n’avait eu aussi peu d’emprise sur sa propre existence que pendant ce court laps de temps durant lequel Thalia garda le silence. Pourtant, rien ne vint rendre la chute moins rude. La Serpentarde avait beau s’y attendre, son désir de se tromper était si fort que la révélation lui fit l’effet d’une gifle. Alors oui, égoïstement, elle avait souhaité que le temps s’arrête juste pour elle. Elle qui ne demandait jamais rien aurait aimé avoir au moins ça pour elle. Qu’il se stoppe avant de briser le bonheur encore fébrile qu’elle avait enfin réussi à créer dans sa vie lorsqu’elle avait sa sœur à ses côtés. Cet apaisement dans son existence qu’elle osait à peine toucher du doigt tant elle avait peur qu’elle ne s’effrite soudainement à son contact. Pourtant Hestia devait bien se rendre à l’évidence, elle n’avait que rarement ce qu’elle voulait. Et ce qu’elle possédait sans jamais l’avoir demandé… Eh bien, ça n’avait pas grand chose de reluisant. C’était un héritage familial trop lourd à porter. Des membres de sa famille qui avaient sombrés dans la folie de leur plein gré et entaché d’horreur leur nom. C’était un patronyme que les siens cherchaient sans cesse à redorer comme s’il s’agissait d’une quête divine pour laquelle il devait écraser tous ceux sur leur chemin. Et des parents qui faisaient reposer sur ses épaules une pression insoutenable, ce depuis son plus jeune âge. Alors au fond c’était peut-être dans la logique des choses que ce qu’elle veuille, elle ne puisse pas l’avoir.
Et maintenant à tout ça venait s’ajouter la révélation de Thalia. Ses mots vinrent se graver en la Serpentarde pour la marquer d’une révélation plus profonde encore : elle n’avait pas juste gardé le secret sur sa condition, elle lui avait mentit, elle l’avait manipulé pendant des mois. Et elle l’avait fait en toute connaissance de cause. Si la fugue de la lionne avait été dure à vivre pour Hestia, là c’était encore pire. Son départ l’avait laissé avec un sentiment d’abandon que le temps et leurs retrouvailles avaient fini par apaiser. Elle avait fini par comprendre et accepter, d’autant plus que leurs parents étaient venus s’en mêler. Mais là, ce qui venait étreindre son cœur était un vif sentiment de trahison. Une sensation brulante qui la marquait au fer rouge : sa sœur, sa propre sœur l’avait trahie. Et ça c’était quelque chose qu’elle savait qu’elle ne pourrait pas oublier. « Je n’ai pas de bonne excuse Hestia. J’avais tellement peur. Je veux dire… Au début tu refusais catégoriquement de me voir et de me parler. Je n’ai pas pu te foutre ça au visage comme si tout était normal. Rien n'était normal ! » C’était bien ça le problème, Thalia n’avait pas d’excuse. Comment aurait-elle pu en avoir ? Elle avait manipulé Hestia pour obtenir quelque chose d’elle. Elle l’avait fait travailler pendant des mois en passant pas un intermédiaire pour que son implication reste secrète. C’était donc ça le fameux courage des Gryffondor ? Vivre dans l’ombre pendant que les autres se démènent ? Utiliser sa propre sœur à son avantage ? Ah, elle était belle la bravoure des lions. Et au milieu de tout ça, la Serpentarde entendait des explications, des supplications, mais certainement aucune excuse. La rouge n’avait pas prononcé une seule fois le mot pardon et ça Hestia en était bien consciente. Était-elle seulement désolée en réalité ? Ou était-elle peinée que la réaction de sa cadette ne lui facilite pas la vie ? « Donc quoi ? C’est de ma faute maintenant ? » Lâcha-t-elle avec amertume. C’était ça qu’elle entendait. Combien tout avait été compliqué entre elles, comment ça n’avait jamais été le bon moment parce qu’elle avait osé être fâchée que sa sœur l’ait abandonné. C’était des conneries, Hestia n’arrivait pas à croire que Thalia use de tels arguments. Comme si elle était toute blanche dans l’histoire alors que la cadette, la vipère de la famille était à blâmer, elle.
Toute cette situation rendait Hestia folle. Au-delà de l’attitude de Thalia, elle se rendait compte qu’elle s’était bercée d’illusions depuis des mois et maintenant elle remettait tout en question. Le retour de Thalia était-il vraiment si innocent que ça ? Leur réconciliation ne cachait-elle pas un objectif caché ? Était-ce pour elle que la rouge avait tant fait d’efforts pour qu’elles se rapprochent de nouveau, ou était-ce pour son talent en potion ? Par Merlin, ça faisait si mal de songer à tout ça, de se rendre que, peut-être, sa sœur s’était jouée d’elle depuis le début. Et qu’elle n’avait rien vu. « Et puis, on a fini par se réconcilier et j’avais peur de te perdre encore. J’en pouvais plus d’être toujours seule Hestia. Depuis que je suis partie, je n’ai plus rien. Je n’ai plus d’argent, plus de maison et il ne me restait que toi comme famille. Après qu’on se soit réconcilié, j’avais peur de te perdre encore et je ne voulais pas gérer ça… j’ai conscience que maintenant je ne suis pas plus avancée. Je le sais. J’ai repoussé le problème à plus loin… et là je t’ai sûrement perdue. » Encore des explications, Thalia n’avait que ça à la bouche semblait-il. Pensait-elle réellement que ça allait changer quelque chose ? Tout ça paraissait bien creux à Hestia, elle ne voyait pas en quoi ça suffisait à justifier ses actions. Croyait-elle si peu en elle pour qu’elle choisisse de lui cacher sa double nature ? Il fallait croire que oui, il fallait croire que finalement aux yeux de Thalia, Hestia n’était pas mieux que les Carrow les plus sectaires. Elles qui croyaient qu’elles avaient enfin avancé, voilà qu’elle réalisait qu’en fait elles avaient reculé. « Apparemment tu n’avais pas confiance en moi non plus. » Souffla la Serpentarde. Sans réagir, elle observa les émotions de sa sœur défiler sur son visage. Elle serra les lèvres en voyant une larme dévaler sur sa joue. Ça aussi ça allait être de sa faute ? Était-elle égoïste, insensible, parce qu’elle n’acceptait pas la trahison de son ainée ? Peut-être bien, mais apparemment ça correspondrait bien à l’idée que la rouge avait d’elle. Et puis, après la révélation qui lui avait explosé à la figure, elle estimait qu’elle avait parfaitement le droit d’être en colère.
« Et tu croyais que ça allait se finir comment au juste ? Tu comptais faire quoi ? » Demanda-t-elle finalement d’une voix rauque. Elle avait besoin de savoir à quel point sa sœur avait prévu de la manipuler. Ça n’allait certainement rien arrangé à la déchirure qu’elle venait de lui causer dans son cœur, il étai trop tard pour ça, mais elle voulait être fixée. Thalia l’avait maintenu dans l’ignorance trop longtemps, elle avait le droit de savoir ce qui s’était joué dans son dos. « Tu pensais que j’allais jamais l’apprendre ? Que j’allais travailler pour toi pendant que tu restais cachée bien tranquillement en croisant les doigts pour que je n’ai jamais besoin de rencontrer la sirène pour laquelle je bossais ? Et après, quoi ? Tu aurais profité de ma potion sans jamais me le dire ? » Elle savait qu’elle engloutissait la Gryffondor de questions et elle doutait d’obtenir des réponses à tout, mais tant pis. Elle avait besoin de mettre des mots sur ce qu’elle ressentait, de faire sortir toutes les interrogations que ça causait en elle. Si Thalia pouvait s’expliquer, alors Hestia avait aussi le droit de s’exprimer. Elle avait le droit de lui montrer combien elle était amère, déçue et en colère. Et c’était peut-être ça le pire, qu’au fond la colère n’était pas le sentiment qui prédominait. Elle ne brulait pas d’une rage aveugle, elle n’avait pas envie de balancer des horreurs à la figure de sa sœur. Même si elle aurait aimé pouvoir se cacher derrière son feu destructeur, ce n’était pas la hargne qui gagnait dans tout ça. Ce qui empoisonnait son cœur c’était la douleur. Celle de la trahison, celle de la déception, celle de la désillusion. C’était amer et piquant à la fois. Ça la laissait la gorge serrée, avec un goût âcre dans la bouche dont elle doutait de pouvoir se débarrasser un jour. Hestia avait cru qu’elles étaient en train de construire quelque chose, qu’elles avaient un avenir plus beau devant elle, il n’en avait été rien. « Tu aurais pu me faire confiance, tu aurais pu me parler. A la place tu as choisi de m’utiliser. » Reprit-elle en forçant sur sa gorge nouée pour laisser sortir les mots. Elle renifla, elle avait envie de pleurer mais préférait encore fuir que de montrer une telle faiblesse. « Alors non, t’as pas de bonne excuse. T’en as aucune en fait. » Conclut-elle.
Un instant, Hestia se revit six mois plus tôt, quand après la course poursuite avec Adèle et un loup-garou, elle avait fini à l’infirmerie avec un bras cassé et un gros mensonge peu crédible pour endormir la méfiance de l’infirmier. C’était à ce moment là que Thalia était venue la voir et que la Serpentarde avait enfin concédé à lui donner une chance. Elle s’était sentie apaisée à ce moment-là, en sécurité. Elle avait été si sûre d’avoir fait le bon choix. C’était sa sœur, elle l’aimait, elle le lui avait même dit ce jour-là, alors elle n’avait rien à craindre. Thalia l’avait affirmé qu’elle ne le regretterait pas et elle l’avait cru. Et pourtant elles en étaient là, des mois plus tard, à contempler les choix qui avaient été fait et le chaos qu’ils avaient provoqués. Hestia avait vraiment cru que leur relation pouvait survire à tout. Après tout, elle avait survécu malgré deux ans de silence et les manipulations de leurs parents. Maintenant elle n’était plus sûre de rien. Lentement, elle posa son regard sur Thalia. Dans ses prunelles assombries par la tempête d’émotions dansaient sa douleur et son incompréhension. « Je suis ta sœur, je pensais que ça comptait pour quelque chose… Apparemment j’avais tort. » Sa sœur. Celle qu’elle pensait avoir retrouvé, celle à qui elle s’accrochait désespérément pour avoir enfin le sentiment d’avoir une famille. Tout ça c’était des mensonges.
CODAGE PAR AMATIS
'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Dim 19 Avr - 4:45
Running in circles
Thalia, Eliael & Hestia
« Seasons change and our love went cold. Feed the flame 'cause we can't let go. I dare you to do something, I'm waiting on you again so I don't take the blame. Run away, but we're running in circles.»
En me voyant arriver dans la pièce, j’étais convaincue que ma petite sœur savait ce que je faisais là. Elle avait posé des questions, probablement seulement pour gruger du temps, et peut-être même seulement pour que je lui mente. La réponse à laquelle elle s’attendait allait la démolir et je me disais qu’elle la redoutait. Elle avait eu de l’espoir. Cet espoir, je l’avais brisé. Je la connaissais assez pour reconnaître qu’elle avait assez d’intelligence pour comprendre. Elle avait toujours été la plus brillante de nous deux, celle qui était la plus réfléchie, la plus performante, la plus sérieuse. Savoir qu’elle avait compris aussi rapidement me faisait encore plus mal parce que ça déception était palpable. J’aurais voulu rebrousser chemin, faire comme si tout était normal et que je venais seulement lui faire une surprise chez Eliael, mais c’était ridicule et nous ne serions pas plus avancées. Je voulais prendre la bonne route, dire la vérité. Trop peu, trop tard? Je le redoutais. J’osais à peine bouger, de peur que ma sœur s’effrite entre mes doigts. Je la sentais fragile, comme si elle n’était qu’un château de sable, solide à première vue, mais la première vague venue pourrait la détruire. Je sentais que j’étais cette vague destructrice. Depuis que j’étais toute petite, la seule chose que je voulais c’était le bonheur de ma sœur. J’étais la grande sœur, la première, celle qui devait veiller sur sa cadette, celle qui devait rendre son univers rassurant, sécuritaire. J’avais réussi à la faire pendant un temps, jusqu’à ce que je quitte la maison. Depuis mon retour au pays, j’avais l’impression de faire l’inverse, je détruisais tout sur mon passage, malgré mes bonnes intentions.
Probablement que, malgré tout ce que j’allais dire, je n’arriverais pas à éteindre le feu qui brûlait en ma sœur. J’avais les meilleures intentions au monde à ce moment-là, mais encore là, je connaissais assez la Serpentard pour savoir que rien n’allait convenir. Elle était rancunière et j’allais payer. « Donc quoi ? C’est de ma faute maintenant ? » J’ai fermé mes yeux et j’ai levé les yeux quelques secondes vers le plafond avant de les ouvrir et de les ramener sur ma sœur. J’ai inspiré avant de reposer mes yeux sur elle. Elle savait comment peser sur les bons boutons pour nous faire rager. Je reconnaissais la Serpentard en elle, elle pouvait être une vraie vipère quand elle le voulait. La brunette voulait simplement entendre ce qu’elle voulait. Oui, quand elle avait une idée en tête, il n’y avait pas moyen de la faire changer d’idée à moins qu’elle le veuille. La faire vouloir, c’était ça le défi.
« Putain Hestia, tu comprends pas que je suis désolée? Je sais que j’ai merdé, je t’explique ce qui se passe dans ma tête et toi tu dis que met la faute sur toi. C’est l’inverse que je fais bordel! J’ai été conne, j’ai foiré. Tu comprends? Ce que je te raconte c’est pas pour que tu dises que c’est de la foutaise, je le sais déjà que j'ai fait une connerie. Je veux que tu comprennes pourquoi j’ai merdé. »
J’avais levé le ton et je n’aurais pas dû, je savais que j’allais le payer dans un très court moment. Il y avait deux options possibles pour la suite, soit ma sœur allait péter les plombs et m’engueuler comme si je n’étais qu’un poisson mort échoué sur une plage. Elle allait être le rapace et me dévorer toute crue. Pour ce qui était des talents de potions de la jeune potioniste, je n’y avais même pas songé quand j’étais revenue au pays. Je ne pensais pas qu’une potion de type tue-loup puisse régler mon problème. Après tout, après mes nombreuses recherches, rien de tel n’existait. Personne n’y avait pensé ou bien personne n’y était arrivé. Le résultat restait le même, il n’y en avait pas. Alors, je n’étais absolument pas revenu ici pour la faire travailler. J’étais sincèrement venue pour étudier et reconstruire les ponts qui avaient été brûlés entre ma sœur et moi. « Apparemment tu n’avais pas confiance en moi non plus. » Encore une fois, c’était faux. Je ne doutais pas du fait qu’elle accepte mon nouvel était. Son cœur était grand, difficile à atteindre et il pouvait être très dure, mais il restait tendre en son centre. Mon frein avait été mon doute quant à son acceptation de mon mensonge qui durait depuis plusieurs mois. Si c’était un manque de confiance, qu’on me lance la première pierre. Hestia avait le droit d’être en colère, je m’attendais à en bavait, mais je ne voulais pas qu’elle ajoute un exposant à mes erreurs. Je savais ce que j’avais fait, mais je refusais qu’elle rajoute des fautes au tas que je devais trainer derrière moi. « Et tu croyais que ça allait se finir comment au juste ? Tu comptais faire quoi ? » Hestia n’avait pas levé le ton, elle ne s’emportait pas. Elle en était presque plus effrayante comme ça. Sa voix était basse et étonnamment posée. Que voulait-elle dire? Ce que je comptais faire? Je n’en savais rien. Je voulais que ma sœur sache ce que j’étais devenue, je voulais qu’elle soit avec moi là-dedans, avec ou sans ses potions. Ce n’était pas ça qui importait pour moi. C’était sa présence, son épaule qui pouvait me supporter, m’aider à garder le moral. C’était ce que je voulais, du support, sans plus. « Tu pensais que j’allais jamais l’apprendre ? Que j’allais travailler pour toi pendant que tu restais cachée bien tranquillement en croisant les doigts pour que je n’ai jamais besoin de rencontrer la sirène pour laquelle je bossais ? Et après, quoi ? Tu aurais profité de ma potion sans jamais me le dire ? » Mais au contraire, je voulais qu’elle l’apprenne, c’est bien pour ça que j’étais là non ? Qu’est-ce qu’elle ne voyait pas dans ce que je faisais là ? Je comprenais que c’était trop tard, mais c’était mon initiative. Elle ne m’avait pas surprise. J’avais organisé la rencontre.
«Tu te rends compte que j’ai décidé de venir de parler. Je voulais que tu le saches. J’aurais pu te garder dans le noir encore, mais je voulais pas. Hestia je suis vraiment désolée. J’aurais préféré te le dire dès le début, mais j’y arrivais pas. Tout était compliqué…tout.»
J’avais parlé d’un ton beaucoup plus calme. J’avais réussi à ralentir ma respiration et à être plus zen dans mes paroles et dans mon ton, même si je ne l’étais littéralement pas. Ma sœur verbalisait tout ce qui lui passait par la tête et c’était bien normal, c’était même sain. J’allais devoir être patiente et la laisser faire, dans les limites du possible. « Tu aurais pu me faire confiance, tu aurais pu me parler. À la place tu as choisi de m’utiliser. » Que voulait-elle que je lui dise. J’avais l’impression que je lui avais tout dit, mais qu’elle ne voulait pas entendre. Ou bien elle entendait, mais refusais ce que je transmettais. Comme je l’avais déjà dit, peu importait ce que j’allais lui, rien ne lui ferait entendre raison. J’étais en tort, je l’avais trahie et ce que nous venions de reconstruire était à nouveau à terre en morceaux. « Alors non, t’as pas de bonne excuse. T’en as aucune en fait. » J’ai entendu la voix de ma sœur s’enrouer et je l’ai entendu renifler. Son orgueil embarquait, elle ne voulait sûrement pas pleurer devant moi. Encore une fois, elle avait beau vouloir jouer les inconnues froidement avec moi, je la connaissais qu’elle le veuille ou non. Je n’ai pas détourné les yeux. Je l’avais vue, je l’avais entendue et elle allait devoir s’assumer, s’ouvrir comme il se doit. « Je suis ta sœur, je pensais que ça comptait pour quelque chose… Apparemment j’avais tort. » Là, c’était la goutte de trop. Je me suis levée rapidement de ma chaise et j’ai fait face à ma sœur le plus sérieusement du monde.
«Non ! Là je t’arrête ! T’as beau penser ce que tu veux, mais t’es ma sœur et je t’aime. Je suis désolée, je sais que je t’ai déçue, ça n’a pas été comme tu l’aurais voulu et moi non plus ! J’ai été plus que maladroite, j’ai merdé. Sincèrement, je ne sais pas quoi te dire de plus. T’es déçue, t’es en colère, tu me détestes, tout ce que tu veux. Je l’accepte, je le comprends et je vais te laisser faire ce que tu veux après. Par contre, je te laisserai pas dire que je ne t’aime pas et que j’ai voulu abuser de toi. C’est faux et au fond de toi tu le sais très bien ! »
J’avais à peine respiré durant tout ce que je venais de dire et maintenant que j’avais terminé, j’étais à bout de souffle et debout sans savoir quoi faire.
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Hestia Carrow
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Dim 26 Avr - 22:57
Running in circles
Thalia ◊ Hestia
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Cette situation, jamais Hestia n’aurait pensé la vivre. Du moins pas avec sa sœur. En fait, avec tout le monde, sauf avec elle. Elle en avait connu des trahisons, des gens qui avaient tenté de la manipuler et d’autres de l’utiliser à leur bon vouloir. Elle en avait entendu, des paroles douceâtres destinées à endormir sa méfiance, des promesses creuses et des insinuations qui avaient le goût de poison. Elle en avait vu, des regards en coin qui surveillaient ses moindres faits et gestes, des prunelles emplies d’attentes sans fin et des sourires hypocrites qui cachaient du venin. Elle avait toujours vécu ainsi, à se méfier de tout et de tout le monde, à se demander qu’elles étaient les réelles motivations de ses interlocuteurs, à chercher à deviner ce qu’ils ne disaient pas. Lire entre les lignes, interpréter les signes, décrypter le langage du corps. Tant et si bien qu’elle y était habituée désormais, c’était son quotidien, vivre dans la suspicion permanente, sans le moindre répit. Car sa famille n’était pas en reste, loin de là, elle en avait toujours été consciente. Elle avait au moins ça pour elle, Hestia, elle ne se berçait pas d’illusions, sa réalité elle l’affrontait les yeux ouverts, même si elle n’était pas bien reluisante. Quitte à foncer dans le mur, autant savoir quand le choc allait avoir lieu. La vérité c’était que ses propres parents étaient passés maitres en la matière pour obtenir ce qu’ils voulaient de leur fille. Les regards, les sourires, les paroles, ils maitrisaient tout à la perfection, usant d’autorité, de menaces et de faux sentiments pour faire de leur enfant une jolie marionnette à utiliser à leur guise. C’était douloureux, de se rendre compte que l’amour de ses parents était inexistant mais que leur intérêt était lui bien réel et impossible à satisfaire, mais Hestia avait toujours vécu ainsi, elle n’avait rien connu d’autre. Tout ce que pouvaient lui raconter ses amis sur leurs propres familles lui semblait irréel tant c’était éloigné de sa réalité. Elle avait vite compris que c’était son existence qui était dysfonctionnelle, mais elle n’avait jamais été assez forte pour lutter. Au milieu de tout ça, seule la présence de Thalia l’avait aidé à tenir bon. Sa sœur qui était toujours à ses côtés, celle qui la couvrait quand elle allait étudier les plantes, celle qui la soutenait dans tout ce qu’elle entreprenait et lui assurait que tout irait bien. Sauf que c’était elle qui désormais se montrait digne de l’héritage des Carrow.
Aujourd’hui, Hestia se rendait compte avec horreur que Thalia n’avait rien à envier à leurs parents, elle aussi tirait les ficelles. Elle aussi trahissait et utilisait. Et quand il s’agissait de se justifier, elle se plantait complètement. Parce que la vérité c’était qu’il n’y avait rien qui pouvait expliquer le choix qu’elle avait fait de manipuler Hestia, et encore moins que rien pour la pardonner. Au lieu de s’excuser, la lionne se cherchait des excuses pour se justifier, le contexte, leur relation, leurs difficultés. Tout y passait et à travers ses mots Hestia n’entendait que des accusations en plus. C’était parce qu’elle lui en avait voulu qu’elles n’avaient pu discuter, c’était à cause de son refus de l’avoir à ses côtés, de sa rancune tenace et de son sale caractère. Bref, au final c’était de sa faute. C’était Thalia qui l’avait manipulé, mais c’était à elle d’en porter la faute. C’était quoi la suite ? Thalia allait lui dire qu’elle l’avait bien mérité ? Qu’elle récoltait ce qu’elle avait semé ? C’était vraiment le monde à l’envers, Hestia ne pouvait pas laisser passer ça. « Putain Hestia, tu comprends pas que je suis désolée ? Je sais que j’ai merdé, je t’explique ce qui se passe dans ma tête et toi tu dis que met la faute sur toi. C’est l’inverse que je fais bordel ! J’ai été conne, j’ai foiré. Tu comprends ? Ce que je te raconte c’est pas pour que tu dises que c’est de la foutaise, je le sais déjà que j'ai fait une connerie. Je veux que tu comprennes pourquoi j’ai merdé. » La Serpentarde toisa sa sœur en silence. Ce n’était pas en haussant le ton qu’elle obtiendrait quoi que ce soit. De toute façon, Hestia se sentait bien trop trahi pour accepter de faire un pas dans sa direction. Les décisions de la rouge avaient des conséquences, peu importait ses raisons ou ses justifications, elle avait pris la mauvaise décision dès le départ, il n’y avait plus de retour arrière possible.
Pourtant ce n’était pas comme si les deux sœurs étaient des inconnues l’une pour l’autre. Thalia connaissait bien de caractère de Hestia, elle n’avait pas pu s’imaginer un seul instant que sa cadette prendrait bien cette révélation. Elle savait comment elle vivrait cette trahison, elle était consciente de la rancune dont pouvait faire preuve la verte, mais ça ne l’avait pas empêcher d’agir en toute connaissance de cause. Et tout ça pour quoi ? Vivre une vie de mensonge ? Accepter d’avoir manipuler sa propre sœur ? Prendre les potions préparées par Hestia, tout en faisant comme si de rien n’était ? Que croyait-elle pouvoir faire en agissant ainsi ? La Serpentarde ne comprenait pas. « Tu te rends compte que j’ai décidé de venir de parler. Je voulais que tu le saches. J’aurais pu te garder dans le noir encore, mais je voulais pas. Hestia je suis vraiment désolée. J’aurais préféré te le dire dès le début, mais j’y arrivais pas. Tout était compliqué… Tout. » La verte secoua la tête, dépitée. Quand elles s’étaient retrouvées elle avait cru qu’elles s’étaient tout dit, qu’elles allaient pouvoir repartir sur une nouvelle base, plus saine et durable. Apparemment tout ça n’avait été que mensonge. Si Thalia n’avait pas pu se résoudre à lui parler de son état, c’était que ça devait certainement être de sa faute, encore une fois. Elle était là aujourd’hui à tout lui dire, certes, mais ça arrivait six mois trop tard. Ça faisait des semaines, des mois même que Hestia réclamait de rencontrer la sirène pour qui elle bossait d’arrache pied sur sa potion. Dès sa première discussion avec Eliael sur le sujet. Que Thalia ose affirmer que cette rencontre était de son initiative était inacceptable. Les mâchoires de la Serpentarde se contractèrent, c’était faux sur toute la ligne. « Tu as décidé de venir me parler parce que tu n’avais pas le choix. Ce n’est pas toi qui a choisi de venir, c’est moi qui l’ait réclamé. C’est moi qui ait harcelé Eliael pendant des semaines pour que tu acceptes de venir. Je ne t’ai pas vu te battre pour mettre fin à toute cette mascarade plus tôt. » Rétorqua-t-elle d’une voix froide et sans appel. Thalia n’avait aucun mérite, qu’elle ne se voile pas la face, Hestia ne la laisserait pas tourner les choses à son avantage. La Serpentarde avait beaucoup de défaut et la manie de tout foutre en l’air à un moment ou à un autre, mais pas ça, pas cette fois. Ce fiasco, ce n’était pas de sa faute. La rouge aurait pu tout éviter, mais elle avait choisi d’agir autrement. La verte ne pouvait pas être tenue responsable de ses mauvaises décisions et elle ne la laisserait certainement pas tordre la vérité pour obtenir une image qui lui plaisait plus. « Rien ne me dit que tu serais ici face à moi si j’avais pu continuer la potion sans toi. » Conclut-elle âprement. C’était une vérité qu’elle ne perdait pas de vue. Thalia avait gardé le silence pendant plus de six mois et elle se cherchait des excuses qui n’en étaient pas. Hestia n’avait aucune garantie que cette rencontre aurait eu lieu sans son insistance auprès d’Eliael.
Plus rien n’avait de sens aux yeux de Hestia. A part pendant ses deux ans d’absence, Thalia avait toujours été une constante dans sa vie, la seule personne dont elle n’avait jamais douté. Celle qui ne l’avait jamais laissé tomber, celle vers qui elle pouvait se tourner en tout circonstance. C’était sa sœur et à ses yeux sa voulait tout dire. Elle lui vouait une confiance aveugle, elle avait sincèrement cru que le futur qui s’étendait devant elle serait plus paisible. Apparemment l’inverse n’avait jamais été vrai. « Non ! Là je t’arrête ! T’as beau penser ce que tu veux, mais t’es ma sœur et je t’aime. Je suis désolée, je sais que je t’ai déçue, ça n’a pas été comme tu l’aurais voulu et moi non plus ! J’ai été plus que maladroite, j’ai merdé. Sincèrement, je ne sais pas quoi te dire de plus. T’es déçue, t’es en colère, tu me détestes, tout ce que tu veux. Je l’accepte, je le comprends et je vais te laisser faire ce que tu veux après. Par contre, je te laisserai pas dire que je ne t’aime pas et que j’ai voulu abuser de toi. C’est faux et au fond de toi tu le sais très bien ! » Sans esquisser le moindre geste, Hestia avait observé sa sœur se lever pour venir se planter devant elle. Qu’espérait-elle au juste ? Mieux se faire entendre, se montrer intimidante ? Ça n’avait pas beaucoup d’effet sur le Serpentarde. La colère froide et le sentiment de trahison qui l’habitaient étaient bien trop forts pour qu’elle n’ait envie de reculer face à son ainée. Que sa sœur l’aimait, elle avait voulu le croire et c’était certainement ça le pire. Elle avait accepté de lui laisser une chance, une vraie, lui accorder sa confiance et croire que tout pouvait s’arranger entre elles. Hestia y avait vraiment cru, surtout pendant les deux mois de vacances qu’elles venaient de passer à rattraper le temps perdu. Mais aujourd’hui tout était remis en question. Auparavant elle aurait pu affirmer que oui, elle savait que Thalia l’aimait et qu’elle se rendait compte de la chance qu’elle avait, mais désormais elle ne savait plus. Tout avait paru si simple, jusqu’à ce que la révélation ne vienne tout gâcher. Depuis le début elle se fourvoyait, elle avait été manipulée, et elle n’avait rien vu. Hestia secoua la tête, dégoutée de voir qu’elle avait été si naïve et que même maintenant son cœur menaçait de la trahir. « Tu n’as pas voulu abuser de moi ? Regarde les choses en face Thalia, t’as fait que ça ! » Rétorqua-t-elle en levant le menton pour se donner un peu d’assurance. Elle n’avait pas voulu l’utiliser ? Et puis quoi encore ? Si ça avait été vrai elle aurait choisi de faire confiance à sa sœur depuis le début au lieu d’entretenir le secret et de la manipuler. Que la rouge ne vienne pas lui faire croire qu’elle n’avait pas eu le choix, c’était totalement faux et elles le savaient toutes les deux. Le seul choix qu’elle avait c’était de placer sa confiance en Hestia. Mais de toute évidence, elle n’avait pas jugé utile de le faire et s’en rendre compte était douloureux. « Peut-être que c’était compliqué au début, peut-être que tu savais pas si tu pouvais me parler ou pas, mais ça c’était y’a 1 an ! Peut-être qu’on avait des choses à reconstruire mais on vient de passer deux mois à jouer au Quidditch et à boire des limonades au bord du lac, t’as eu toutes les occasions du monde de me parler mais t’as préféré te taire. » Reprit-elle après un instant de silence. Ah ça, les occasions n'avaient pas manqué. Thalia avait bien choisi de lui dévoiler que pendant l’année passée, elle avait demandé de ses nouvelles à Adèle. Ça aussi la verte aurait pu mal le prendre, c’était une violation de sa vie privée et d’ailleurs ça ne lui avait pas beaucoup plu, mais les choses allaient bien entre elles alors Hestia avait décidé de jouer la carte de la sagesse et de passer l’éponge sur l’accord entre sa sœur et sa meilleure amie. Elles avaient partagé des choses, des moments, des discussions, ça aurait été le moment parfait pour une discussion à cœur ouvert, pour tout se dire et effacer les dernière zones d’ombres entre elles. Mais Thalia n’en avait rien fait, pour Hestia ça montrait bien qu’au fond, sa confiance en elle restait limitée. Et au-delà de la manipulation, c’était ça le plus douloureux.
Prenant une profonde inspiration, Hestia fit un pas en arrière pour s’éloigner de sa sœur. Elle avait besoin d’espace, la colère prenait trop de place et menaçait de tout faire déborder. Il y avait la déception aussi, cuisante et douloureuse, qui venait lui piquer les yeux et lui serrer la gorge. Et l’amertume, d’y avoir cru et de s’être plantée sur toute la ligne, celle qui lui chuchotait à l’oreille qu’elle avait été une imbécile et qu’elle en payait le prix. Et au milieu de tout ça, sa sœur plantée là. Thalia, la cause de ce beau bordel, avec ses explications qui n’arrangeaient rien et ses excuses qui venaient bien trop tard. Soudainement elle en avait marre Hestia, elle était fatiguée d’être toujours utilisée et manipulée, on se servait d’elle depuis son enfance et c’était maintenant au tour de sa sœur d’en profiter. Le nombre de ceux en qui elle pouvait avoir confiance se réduisait drastiquement, ce constat lui laissait un goût amer dans la bouche et le cœur lourd. Au final peu importait ce que Thalia pouvait dire. « Raconte toi ce que tu veux si ça peut t’aider à dormir la nuit, en attendant moi je vais toujours me demander si ce qui t’intéresse c’est moi… » Hestia leva la main, dévoilant dans sa paume le flacon qu’elle avait amené. Son dernier essai de potion. « Ou ça. » Thalia s’était-elle rapprochée pour elle ou pour son talent en potion ? C’était une question qui faisait mal à se poser mais qui avait explosé à la figure de la Serpentarde. Désormais elle ne pouvait plus en détourner les yeux. Ça changeait tout. Ça venait s’accumuler à la montagne de douleur causée par cette révélation. La colère, l’amertume, la déception, le doute. Hestia n’en pouvait plus. Elle décrocha ses prunelles de celles de sa sœur et la contourna pour aller poser sa fiole de potion sur la table basse. Sa dernière. « Ne te fatigue pas à essayer de te justifier, j’en ai assez entendu. » Souffla-t-elle en allant récupérer son sac qu’elle mit sur son épaule. Et sans dernier regard pour sa sœur, elle tourna le dos et quitta les lieux.
CODAGE PAR AMATIS
'Cause there were pages turned with the bridges burned
Invité
INRP
IRL
Mar 28 Avr - 18:01
Running in circles
Thalia, Eliael & Hestia
« Seasons change and our love went cold. Feed the flame 'cause we can't let go. I dare you to do something, I'm waiting on you again so I don't take the blame. Run away, but we're running in circles.»
Ma sœur avait toujours été une sorcière méfiante. Avec la famille dans laquelle nous étions nées, c’était quelque chose qui nous était venu d’instinct à toutes les deux. Je l’avais été aussi, je l’étais toujours un peu même. Par contre, ce n’était rien à côté d’Hestia. Elle avait toujours eu un tempérament un peu plus sombre, plus dur que moi. Elle était la lune de mon soleil, je dirais. Nous étions un duo, nous étions et serions toujours associées l’une à l’autre, qu’elle le veuille ou non. J’anticipais que maintenant, ce serait sans son consentement. En disant qu’elle était à la lune et moi le soleil, je ne veux pas insinuer que j’étais meilleure qu’elle, en aucune façon. La lune était une puissance discrète, silencieuse. Elle contrôlait les marées après tout. Les moldus créaient de l’énergie à partir de ces marées. Elle était essentielle et mystérieuse, comme Hestia. J’avais besoin d’elle, mais elle allait refuser tout contact, je le sentais, je le voyais dans ses yeux. Elle me fixait, silencieuse, comme une vipère prête à attaquer. Son attitude m’avait fait lever le ton, grave erreur de ma part, encore une fois. La seule chose que ça pourrait faire, je le savais, c’était de la repousser encore plus loin dans ses retranchements. Moi qui avais essayé de l’apaiser, j’avais probablement fait le contraire et je m’en voulais énormément. Quand j’ai vu la Serpentard secouer la tête, mon erreur a été confirmée. Les mâchoires serrées, elle était prête à répliquer de toutes ses forces. « Tu as décidé de venir me parler parce que tu n’avais pas le choix. Ce n’est pas toi qui as choisi de venir, c’est moi qui l’ai réclamé. C’est moi qui ai harcelé Eliael pendant des semaines pour que tu acceptes de venir. Je ne t’ai pas vu te battre pour mettre fin à toute cette mascarade plus tôt. » Alors que j’écoutais ma sœur, peinée, je reconnaissais mon père dans sa façon de parler. Son ton était froid, glacial même et ne laissait aucune place à la réplique. Ce n’était plus la peine. J’avais fait mon plaidoyer, là, la vipère allait faire le sien. Je ne pouvais que la regarder et secouer la tête à la négative. Rien n’allait plus. « Rien ne me dit que tu serais ici face à moi si j’avais pu continuer la potion sans toi. » Elle disait vrai, je comprenais. Elle n’avait aucune preuve de ma bonne foi, mise à part ma parole et à ce moment-là, pour elle, ça ne valait probablement pas grand-chose.
J’étais mise au pied du mur et je ne voyais pas comment sortir de ce cercle vicieux. Là, comme ça, sur le moment, je n’avais rien à lui offrir de plus que ça. C’était tout ce qui me restait. Quand je lui avais dit que je n’avais rien, c’était la vérité. Je n’avais pas de toit au-dessus de ma tête. J’avais de la chance, je m’en sortais bien vu les circonstances. J’avais l’école qui m’hébergeait durant l’année scolaire et durant les vacances d’hiver. Cet été, l’univers avait sauvé mon cul en nous envoyant au lac après l’attaque de l’université. J’avais un peu de galions à cause que j’avais travaillé un peu. Ma famille n’était plus présente. Du moins, ma famille de sang. J’avais des proches, des amis, mais ce n’était rien de comparable à une vraie famille, rien de comparable à ma sœur qui me détestait. Malgré tout ce qui se passait, Hestia avait toujours été présente. J’avais perdu le contact avec elle, à cause de nos parents, mais elle était tout de même toujours dans ma tête et dans mon cœur. Même si à partir de maintenant elle refusait de me revoir, elle resterait toujours dans ma tête et dans mon cœur. Malgré tout ça, ma sœur semblait dégoûtée. « Tu n’as pas voulu abuser de moi ? Regarde les choses en face Thalia, t’as fait que ça ! » Mais comment pouvait-elle dire ça? J’avais toujours pris soin d’elle, je l’avais toujours aimée. Elle voulait étudier les plantes dehors et nos parents ne voulaient pas, disant qu’elle avait mieux à faire. Je faisais quoi? Je la couvrais, je l’aidais à faire ce qu’elle voulait, pour qu’elle s’épanouisse. Elle avait une passion, la bonne chose était de la nourrir, pas de l’enterrer dans la misère. Ma voix n’était plus qu’un souffle.
« C’est pas vrai…»
M’avait-elle entendue? Je n’en savais rien et d’un certain sens, je m’en foutais. J’avais surtout parlé pour moi-même. Étais-je aussi diabolique que le reste de ma famille? J’aimais me dire que j’étais une bonne personne, que je faisais au mieux, mais avec tout ça et le regard que ma sœur me lançait, je commençais à en douter. Le menton haut, ma sœur voulait m’impressionner et j’étais tellement faible et déçue que je ne comptais plus m’obstiner, ça n’en valait plus la peine. « Peut-être que c’était compliqué au début, peut-être que tu savais pas si tu pouvais me parler ou pas, mais ça c’était y’a 1 an ! Peut-être qu’on avait des choses à reconstruire mais on vient de passer deux mois à jouer au Quidditch et à boire des limonades au bord du lac, t’as eu toutes les occasions du monde de me parler mais t’as préféré te taire. » Nous avions beaucoup parlé durant l’été, je lui avais avoué avoir suivi ses faits et gestes par Adèle qui m’avait soutenue. Elle avait compris pourquoi je voulais ces informations. Je n’avais aucun autre moyen d’avoir des nouvelles de ma sœur. Les grandes révélations n’avaient pas eu lieu, mais j’avais commencé à laisser le chat sortir du sac. La brune s’est éloignée de moi, ce qui me fit de la peine, sans me surprendre. Ma vue devenait floue à cause des larmes et ma gorge se serrait sous les sanglots que je retenais. J’avais merdé comme jamais. Je n’avais plus aucune contenance, j’étais là, les bras ballants comme un pantin sans son maitre. « Raconte-toi ce que tu veux si ça peut t’aider à dormir la nuit, en attendant moi je vais toujours me demander si ce qui t’intéresse c’est moi… Ou ça.» Je m’étais rapprochée de ma sœur pour elle, pas pour son talent de potioniste. À la limite, je m’en foutais de cette potion qui n’existait pas encore. C’était une suggestion d’Eliael qui croyait qu’elle pourrait l’inventer. Lors de mes premiers mois de sirène, j’aurais tout fait pour avoir cette potion. Maintenant, je l’aurais lancé par la fenêtre si ça m’avait permis de tout reprendre comme il faut. Je savais comment me débrouiller sans. Et puis quoi si je devais m’immerger pour le reste de ma vie, si je pouvais au moins avoir ma sœur avec moi, c’était ce qu’il y avait de mieux. « Ne te fatigue pas à essayer de te justifier, j’en ai assez entendu. » Sac sur l’épaule, ma petite sœur est partie sans un regard en arrière. J’essayais de retenir toutes les pièces qui me composaient, mais elles tombaient les unes après les autres, me laissant en morceaux dans le salon de mon mentor. Je n’en pouvais plus, je ne voyais plus rien. La colère et ma tristesse m’aveuglaient autant que les larmes. Mon cœur voulait exploser et ma gorge laissait à peine passer l’air. Je me suis laissée tomber au sol, assise près de la petite table où reposait la potion de ma sœur. J’ai saisi la potion et l’ai fracassée au sol. Je n’aurais jamais dû lui demander ça. Je me suis mise à pleurer sans savoir quoi faire. J’en avais oublié où j’étais et ce n’est que quand j’ai entendu des pas lourds derrière moi que je me suis souvenue. Je me suis retournée vers Eliael, le visage rouge et mouillé de mes larmes. Je devais avoir l’air ridicule. Loin de la combattante qu’il espérait former. J’ai essayé de reprendre contenance, sans grand succès. Il s’est approché de moi et s’est accroupi près de moi pour me prendre dans ses bras. Je m’y suis jetée à corps perdu en pleurant comme une vraie Madeleine. C’était tout ce que je pouvais faire et mon mentor faisait la seule chose qu’il pouvait faire. Il était là, sans poser de question.
« Je suis désolée, Thalia.»
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