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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Une fois le malheur abattu, que reste-t-il ? {ft. Soledad} :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Invité
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Dim 6 Oct - 21:55
    Sainte-Mangouste… On y était enfin arrivés, finalement ! En sécurité, loin du Ministère et de ce chaos créé par les moldus… Je portais un bracelet anti-magie que je n’avais pas réussi à enlever, même en utilisant la force. Alors, j’avais suivi le mouvement, trimballant une jeune femme sur mon dos, comme on porte un sac de plus de vingt-cinq kilos. Certes, la jeune femme n’était pas lourde, mais elle était blessée. Et il m’avait semblé être une bonne idée de la porter jusqu’aux salles d’examens du rez-de-chaussée de l’hôpital Sainte-Mangouste.

    En arrivant, bien sûr, les membres du personnel me saluèrent comme chaque jour, comme leur collègue que j’étais. Et je me contentais de leur répondre rapidement : un mouvement de la tête, un geste de la main…
    Je finis par déposer mon précieux paquet sur une banquette, délicatement, pour que la jeune femme puisse reprendre un peu ses esprits. J’appelai un jeune stagiaire pour lui demander :


    « Apportez-nous un peu d’eau, Stefan. » Le jeune homme s’éloigna. Je pris le poignet de la blessée. « Miss, parlez-moi… Vous devez absolument rester consciente. »

    Je ne savais pas comment faire pour la maintenir éveillée, mais je savais bien que dans ce genre de situation, chaque minute comptait. Alors, je commençais à lui parler, en attendant que Stefan daigne revenir avec de l’eau fraîche. « Nous sommes en sécurité, ici. Vous allez pouvoir être soignée et reprendre des forces. Je me chargerai de tout ce qu’il faut. »

    Son pouls battait. Habituellement, je vérifiais les constantes avec du matériel magique et des sorts, mais cela m’étant impossible actuellement, il me fallait reprendre les bonnes vieilles méthodes. « Voulez-vous que je prévienne quelqu’un ? »

    En vérité, je ne savais pas vraiment quoi faire. La situation était tellement inédite pour moi… j’avais toujours compté sur mes pouvoirs pour régler toutes les situations possibles de mon existence… en être ainsi privé, à mon âge, c’était comme me retrouver tout nu au milieu d’une foule. Il fallait faire face et rester humble, ne pas péter les plombs et demeurer stoïque. Facile à dire… Je regardais ce bracelet à mon poignet… Il n’avait pas l’air d’être spécialement solide ou particulièrement difficile à décrypter… mais pourtant… « Je me demande bien comment ces malákas de moldus ont pu fabriquer un truc pareil ! » Jamais jusqu’à aujourd’hui le monde moldu n’avait manifesté l’intelligence nécessaire pour nous museler… et là, depuis quelques heures, tout avait basculé.

    Les moldus étaient désormais capables de nous ôter nos pouvoirs. C’était une véritable tragédie. On ne pouvait rien faire contre ces bracelets et on ne pouvait rien faire contre ces moldus tant que l’on avait ces bracelets. La boucle était bouclée, nous étions pris au piège, comme des petits animaux sans défense et je n’étais pas sûr que ces imbéciles qui nous prenaient pour leurs jouets allaient un jour se décider à nous libérer. Ils étaient bien trop contents d’eux, assurément.
    Jusqu’à aujourd’hui, je n’avais jamais été vraiment confronté à la connerie des moldus. Celle des sorciers étant déjà amplement suffisante pour m’horripiler… mais, finalement, ça dépassait l’entendement. Je ne parvenais pas à entrevoir la moindre issue possible.

    Stefan revint bientôt, nous apportant une cruche d’eau fraîche et deux verres.
    « Merci. Peux-tu prévenir Aurelius que nous avons un problème ? » Je lui montrai le bracelet, sans en dire plus, et il s’exécuta.

    Je repris alors ma conversation censée maintenir la blessée dans un état conscient.


    « C’est un bon garçon. Il va prévenir un ami médicomage qui pourra regarder vos blessures… Vous verrez, il ne faudra pas longtemps pour que vous soyez sur pieds…» En réalité, j’espérais surtout que ses blessures ne soient pas liées à une technologie moldue qui nous échapperait totalement… et je songeais, en même temps, qu’il m’aurait été tellement simple de la soigner si je n’avais pas été entravé de la sorte…

    Nous n’étions pas les seuls à avoir rejoint l’hôpital après ce qui s’était passé au Ministère… des tas de sorciers affluaient, certains grièvement blessés, d’autres complètement désorientés. Et moi, j’étais là, inutile et impuissant, alors que j’aurais pu être d’une aide considérable dans tout ce chaos sans nom. Saloperies de moldus… Je ne comprenais pas comment ils avaient pu pénétrer dans notre monde… et encore moins comment ils avaient pu nous piéger à ce point !
    Je me sentais comme un animal traqué, blessé dans mon orgueil et obligé de regarder les autres faire ce qui aurait dû être mon boulot en temps normal… Inutile… c’était tout ce que j’étais en cet instant précis, et tant que je porterais ce fichu bracelet, je savais bien que cela n’allait pas changer.
    J’avais entendu bon nombre de sorciers qui râlaient, eux aussi, sur cet objet qui annihilait toute magie… je me demandais comment on allait tous pouvoir nous en sortir… Et j’eus une pensée pour mon frère… mon petite frère Erebos… j’espérais tout de même qu’il allait bien… qu’il ne lui était rien arrivé…


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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
Admin Sorcier OP
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Date d'inscription : 03/03/2019
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Lumos
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Mon allégeance : L'Ordre du Phénix, ma famille & Doryan
Ven 18 Oct - 19:26



Une fois le malheur abattu, que reste-t-il ?
Soledad ☽ ☾ Phobos


Le chaos avait pris fin aussi soudainement qu’il avait commencé. Soledad n’avait pas vraiment compris comment un changement aussi drastique avait pu se produire, mais vu le choc psychologique c’était plus que normal qu’elle ait du mal à suivre l’évolution de la situation. Il y avait eu les cris, les détonations et les pleurs, et l’instant d’après plus rien, juste un vague silence qui paraissait autant rempli de promesses que de menaces. C’était comme si un nuage de coton s’était déposé sur la scène pour en atténuer tous les bruits, ne restait plus qu’un vague bruit de fond persistant qui résonnait encore aux oreilles de Soledad. La sorcière mit de longues secondes à réaliser qu’elle ne se trouvait plus au beau milieu d’un Ministère de la magie ravagé par le Blood Circle, qu’elle avait quitté ce lieu de carnage pour en rejoindre un autre bien plus calme, du moins pour le moment. Complètement sous le choc, anesthésiée par la panique et la douleur, la mexicaine avait du mal à reprendre pied avec la réalité, ce qu’elle venait de vivre ne pouvait pas être réel, ça ne pouvait être qu’un affreux cauchemar. Juste un cauchemar qui se résorberait aussitôt ses yeux ouverts pour finir dans l’oubli. Pourtant la souffrance dans ses membres et l’angoisse qui lui étreignait le cœur étaient bien réelles, elles. Elle ne pouvait pas les ignorer, elle devait même les accepter, elle n’avait pas le choix. Ses yeux étaient déjà grands ouverts, rouges et baignés de larmes mais fixés sur la douloureuse réalité qu’elle venait de vivre. Elle ferma les paupières, les serrant fort en espérant atténuer cette impression que le monde tournait tout seul devant ses prunelles mais ça ne changea rien, en fait une vague sensation de vertige vint même s’ajouter à toutes ces sensations qui lui retournaient l’estomac. De nouveau, il lui fallut un long instant pour comprendre d’où cette impression venait. Elle n’était plus au Ministère mais elle était toujours en mouvement, pourtant elle ne marchait pas. La brune cligna des paupières, décontenancée elle finit par comprendre que ce n’était pas elle qui se déplaçait, du moins pas vraiment, c’était l’homme qui la portait.

Dommage, elle ne pourrait même pas dire à Siobhan qu’elle avait été sortie du Ministère telle une princesse de conte de fée dans les bras d’un beau prince sorcier. Eh non, il avait fallu que le sorcier choisisse de la porter sur l’épaule comme un sac à patates. Si la situation avait été autre, Soledad se serait insurgée d’être trimballée de la sorte et aurait exigée d’être posée à terre pour marcher avec ou sans soutient. Mais là, elle n’avait tout simplement pas la force de protester contre quoi que ce soit, ou même de prendre pleinement conscience de ce qu’il se passait autour d’elle. Alors marcher par elle-même ? Ce n’était même pas la peine d’y penser. La nausée commençait à s’ajouter à la douleur quand le sorcier la déposa avec douceur sur un siège. Soledad cligna des yeux, laissant au monde le temps de se remettre à l’endroit. Elle nota qu’elle se trouvait dans une petite pièce fermée, sûrement une salle d’examen vu le mobilier, ce qui voulait dire qu’ils avaient rejoint Sainte-Mangouste. Elle reporta ses prunelles sur l’homme qui lui était venu en aide. Elle reconnut le sorcier qui était venu les rejoindre lors de l’attaque. D’accord, elle pourrait déjà dire à Siobhan que son sauveur était plutôt agréable à regarder. Soledad secoua la tête en comprenant que ses pensées étaient complètement sens dessus dessous, elle divaguait, au moins elle n’avait pas parlé à haute voix, ça lui évitait une honte cuisante. Elle regretta cependant immédiatement son geste car il refit naitre une vague de souffrance sous son crâne. Ah oui, les coups qu’elle avait reçus avaient laissé des séquelles, elle n’avait vraiment pas été épargnée. Pour un peu son état psychologique aurait pu lui faire oublier ce désagréable détail mais son corps se chargeait de le lui rappeler sans ménagement. La voix du sorcier résonna faiblement aux oreilles de la mexicaine, elle n’accrocha pas à ses mots jusqu’à ce qu’il se tourne vers elle. « Miss, parlez-moi… Vous devez absolument rester consciente. » Un instant, ces paroles eurent du mal à prendre tout leur sens, puis les prunelles de la voyante rencontrèrent celles du sorcier et elle s’y accrocha pour ne pas laisser ses pensées s’évader. Soudainement consciente d’être le centre de l’attention de l’homme, Soledad tenta de se redresser pour se donner une contenance. Ses côtes cassées protestèrent aussitôt, lui arrachant un grognement de douleur. « Je vais bien… Je vais bien… » Souffla-t-elle à mi-voix. C’était un mensonge, bien évidemment. Elle n’allait pas bien loin de là, mais elle ne voyait pas quoi dire d’autre. Ils la soigneraient et elle survivrait, il n’y avait rien de plus à dire.

Le monde retrouvait peu à peu sa stabilité et les sens de Soledad reprenaient le dessus sur son était de choc. Ce qui n’était pas forcément pour le mieux. Car si la réalité reprenait tout son sens c’était pour donner à la sorcière l’impression de l’étouffer. Tout ce qu’elle avait occulté pendant ces quelques minutes lui revenait brutalement à la figure. Les cris résonnaient de nouveau dans son crâne, la douleur des coups lui revenait plus terrible que jamais et le désespoir qu’elle avait ressenti menaçait de nouveau de l’engloutir. Sa détresse dut être palpable car ce fut de nouveau la voix du sorcier qui la ramena sur terre. « Nous sommes en sécurité, ici. Vous allez pouvoir être soignée et reprendre des forces. Je me chargerai de tout ce qu’il faut. » Soledad hocha machinalement la tête. Elle se raccrochait complètement aux paroles de ce sorcier dont elle ne savait rien. Mais que pouvait-elle faire de plus ? Après ce cauchemar elle se retrouvait seule, sa seule source de réconfort était cet individu qui semblait déterminé à prendre soin d’elle. La voyante baissa les yeux sur ses mains pour se rendre compte qu’il était en train de prendre son pouls. Distraitement, elle se fit la réflexion qu’il était sûrement médecin et qu’au moins dans toute cette horreur elle était tombée sur quelqu’un capable de l’aider. « Voulez-vous que je prévienne quelqu’un ? » Les pensées de Soledad filèrent aussitôt vers sa famille. Elle savait que sa mère et sa sœur avaient prévu de passer l’interrogatoire du Ministère le matin puis de passer la journée ensemble, ce qui voulait dire qu’elles n’avaient pas été piégées par le Blood Circle. Merci Merlin elles devaient aller bien. Au moins elles avaient échappé à tout ce cauchemar. En revanche, la nouvelle de l’attaque allait commencer à se répandre en dehors du Ministère maintenant que les aurors avaient repris le contrôle de la situation, si ce n’était pas déjà le cas d’ailleurs. C’était fou mais les mauvaises nouvelles circulaient toujours à une vitesse folle. « Ma famille… Ils vont s’inquiéter. » Souffla-t-elle alors que son estomac se tordait d’angoisse à cette idée. Après tout ce que les Velasquez avaient vécus suite à la mort de Luis, elle n’imaginait pas dans quel état sa famille se trouverait s’ils n’avaient pas rapidement de ses nouvelles. Sauf qu’une nouvelle pensée vint effacer toutes les autres. « Mon frère ! » S’exclama-t-elle en sentant son cœur sombrer brusquement dans sa poitrine. « Il est dans la police magique, il… il doit être là-bas. » En tant qu’agent de la police sorcière mais aussi en tant que membre de l’Ordre du Phénix. Soledad sentit son souffle se faire plus court sous le brusque accès de panique que cette idée lui inspirait. Ainsi maintenant elle pouvait s’imaginer parfaitement la détresse que devaient ressentir sa mère et sa sœur tant qu’elles n’avaient pas de nouvelles. Soledad serra les poings et s’efforça de réguler sa respiration pour ne pas céder à l’angoisse. Elle savait que son frère faisait un métier à risque, elle avait appris à vivre avec. En tant que voyante, elle était bien placée pour savoir que le futur était inéluctable. Pourtant elle aurait tout donné pour pouvoir consulter ses cartes de tarot et se rassurer.

La peur lui rongeait l’esprit, tout occupée qu’elle était à se faire un sang d’encre, Soledad n’écouta que d’une oreille distraite le sorcier râler. Elle sentit vaguement une nouvelle personne entrer dans la pièce mais ne releva la tête que quand le bruit de la porte qui se refermait la sortit de sa torpeur. Une carafe d’eau et des verres avaient été déposés près d’eux. « C’est un bon garçon. Il va prévenir un ami médicomage qui pourra regarder vos blessures… Vous verrez, il ne faudra pas longtemps pour que vous soyez sur pieds… » Soledad hocha pensivement la tête. Elle n’en doutait pas, pour un médicomage faire disparaitre ses blessures serait un jeu d’enfant. Des contusions, des os cassés et une épaule démise, ça n’avait rien d’un défi quand la magie entrait en jeu. Le regard de la voyante dériva sur le bracelet qui ornait le bras du sorcier, semblable à celui qu’on lui avait enfilé de force et qu’elle n’osa même pas regarder. Leur magie, ils ne l’avaient plus. Soledad se mordit la lèvre, elle ne voulait pas y penser, pas maintenant. Parce qu’elle savait que lorsque le moment viendrait d’affronter cette réalité, elle en ressortait perdante. Des bruits à l’extérieur de la pièce lui firent relever la tête. A travers la fenêtre qui perçait la porte elle pouvait voir que le calme avait pris fin. Des silhouettes se déplaçaient à toute allure, bientôt accompagnées par des appels à l’aide et des cris de douleur. L’attaque au Ministère devait être terminée, maintenant il était temps d’en gérer les conséquences. Dire que tout avait presque semblé si paisible à leur arrivée. Soledad tourna ses prunelles vers le sorcier. « Comment on est arrivés là ? » Demanda-t-elle finalement. Elle avait beau se creuser la tête elle ne s’en rappelait plus, à partir du moment où le moldu avait refermé un bracelet sur son poignet le sentiment d’horreur avait pris le dessus et elle avait occulté le reste. Il lui avait semblé entendre une explosion, mais tout était flou dans sa tête. Peut-être était-ce dû aux coups qu’elle avait reçu. Par Merlin, sans l’aide de Maggie elle y serait certainement passée. Cette pensée lui arracha un frisson avant qu’elle ne relève la tête brusquement pour poser des yeux affolés sur le sorcier. « Mes amies… Les deux femmes qui étaient avec moi, où sont-elles ? Elles… Elles vont bien ? » Demanda Soledad avec empressement et appréhension. Elle était sûre que les deux sorcières allaient à peu près bien avant qu’on ne lui referme le bracelet, mais comment en être vraiment sûre ? Tout était si flou. Ses prunelles suppliaient presque l’inconnue de lui confirmer que Maggie et Myrna allaient bien, après tout c’était grâce à elles qu’elle s’en était sortie, elle ne supporterait pas de les savoir blessées alors qu’elles avaient voulu l’aider. Soudainement cette inquiétude avait fait disparaitre toutes ses autres interrogations. Une fois rassurée elle pourrait se laisser aller à s’inquiéter d’autre chose. Et peut-être commencer par demander son identité au sorcier qui lui faisait face.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
I'm yours to keep and I'm yours to lose

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Invité
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Ven 25 Oct - 10:52
L’être humain est fondamentalement égoïste, parait-il, pourtant, j’avais toujours eu l’impression de ne pas être comme cela. Je pouvais me creuser la tête pour remonter dans mes souvenirs, j’avais le sentiment d’avoir toujours cherché à être utile ou à venir en aide aux autres. Enfin, d’une certaine façon, puisque cela m’apportait généralement quelque chose également.
Aujourd’hui, donc, ce n’était pas une situation totalement inhabituelle pour moi. J’avais déjà sauvé des gens avant aujourd’hui, que ce soit en les tirant d’une situation désastreuse ou en les soignant… La nouveauté du jour, c’était cette attaque moldue.
Et cela tournait sans cesse dans ma tête, avec de multiples et perpétuelles interrogations. D’où venaient ces gens ? Comment avaient-ils pu passer dans notre monde ? Comment avaient-ils trouvé le Ministère ? Pourquoi une attaque d’une telle ampleur ?
Questions qui entrainaient automatiquement la suivante : pourquoi avions-nous survécu tandis que d’autres étaient tombés ?

Il me semblait avoir agi pour le bien. Je n’avais pas cherché à gagner quoi que ce soit en embarquant cette fille pour quitter les lieux de la pagaille… Cela n’avait pas duré une seconde, j’avais écouté l’autre fille et accepté de porter celle-ci pour sortir. Nous formions un petit groupe de rescapés, dont la plupart avaient été privés de leur magie par cette saloperie de bracelet.

A Sainte-Mangouste, dans la salle d’examen où j’avais fini par emmener la jeune fille, j’avais décidé de jouer mon rôle de médicomage… quoique, vu mon absence de magie en cet instant, j’aurais tout aussi bien pu être un simple médecin moldu. Je lui parlais pour éviter qu’elle ne sombre, pour qu’elle garde l’esprit éveillé et qu’elle ne tombe surtout pas dans l’inconscience.


« On va quand même vérifier… » Les personnes qui sont dans une telle situation avaient souvent tendance à nier l’évidence, affirmant qu’ils allaient bien, qu’il ne fallait pas s’inquiéter… Mais ils n’avaient jamais vraiment le recul nécessaire pour faire de telles déclarations en vraie connaissance de cause.

Prévenir la famille… Bien sûr, c’était normal. Tout le monde veut toujours rassurer les siens. Mais je ne connaissais pas l’identité de cette jeune femme et je ne savais pas si elle allait pouvoir me donner cette information, vu l’état dans lequel elle se trouvait… Mais déjà, la panique envahissait la fille qui se mit à s’inquiéter pour son frère.

Là, à vrai dire, j’étais tenté de demeurer silencieux. Quand une attaque de ce genre arrive, les membres des brigades de la police magique sont souvent en première ligne… Mais à ce stade-ci, on n’avait encore reçu aucune nouvelle du Ministère.
« Pour l’instant, il va falloir qu’on s’occupe d’abord de vous, miss. »

Il ne fallait pas que la panique s’insinue plus encore en elle, sans quoi ses constantes risquaient de s’emballer, ce que je ne voulais surtout pas. Il fallait qu’elle se stabilise, justement, pour qu’on puisse réellement prendre les choses en main.
Je me voulais rassurant, en ayant des gestes précis et doux, en faisant bon usage de ma voix chaude et grave… mais je ne pouvais pas faire de miracle. Cette jeune femme se souciait plus des autres que d’elle-même et cela, je ne pouvais rien y faire.

Mes collègues étaient prévenus de notre présence. On nous apporta de l’eau et même des petits gâteaux – tout le monde ici savait que j’étais assez gourmand et que les pâtisseries n’allaient pas faire long feu – et, régulièrement, des internes vinrent vérifier que nous n’avions besoin de rien.
En réalité, j’avais besoin de récupérer ma magie pour soigner cette fille correctement. Même si je connaissais les gestes nécessaires pour maintenir une personne en vie, je ne pouvais pas agir vraiment si j’étais privés de ma principale source de compétences médicales…
Garder mon sang froid n’était pas facile. Si j’avais pu, j’aurais arraché ce fichu bracelet, quitte à me ronger le poignet et la main pour cela, comme le font les animaux pris au piège… Sans mes pouvoirs, je me sentais comme nu, vulnérable et inutile. Au fond, demeurer au chevet de cette fille sans pouvoir faire grand-chose me procurait un certain sentiment d’utilité et j’en avais bien besoin. Je n’avais plus accès à ma magie, mais j’avais sauvé cette demoiselle, du moins, je l’avais éloignée du danger.


« Il y a eu une opportunité pour fuir. L’une de vos amies m’a demandé de vous porter pour vous tirer de là. » Je ne savais même pas les noms des amies en question, je m’étais retrouvé là, comme ça, sans trop savoir pourquoi j’étais avec elles et pas avec d’autres… mais cela n’avait aucune espèce d’importance. « Vos amies sont sorties du Ministère également. C’est vous qui êtes la plus mal en point… »

Je n’avais, en effet, pas remarqué de dégâts excessifs avant de fuir. Les deux femmes étaient à peu près saines et sauves. Il me semblait qu’une seule n’avait pas été équipée d’un bracelet bloqueur de magie, mais aucune des deux ne m’avait semblé blessée… quelques éraflures mises à part, peut-être.

« Ne bougez pas trop… Les médicomages s’occupent d’abord des sorciers qui ont été grièvement blessés. Pour vous, il faudra attendre un peu… » Je tenais toujours son poignet, sachant très bien que ce geste avait deux utilités : celle de vérifier le pouls, mais également celle de montrer que j’étais là. « Je vais attendre avec vous. Je ne vous laisserai pas tomber. Vous verrez, tout se passera bien… »

Rester calme, flegmatique et stoïque, c’était une déformation professionnelle. Quand vous passez votre vie à en sauver, vous êtes obligés de ne pas céder à vos émotions et de les réguler comme on règle la puissance du jet d’eau dans la douche. Tout doit sans cesse être réfléchi et mesuré. Et ce n’était pas pour rien que j’avais parfois besoin d’évacuer tout cela. C’était un mal nécessaire pour que je puisse agir et être bien dans mon quotidien de médicomage comme dans celui de professeur d’université.

Je ne quittais pas des yeux le visage de la jeune femme. Je guettais le moindre battement de cils, la moindre crispation, pour pouvoir intervenir en cas de nécessité.


« Vous voulez un peu d’eau fraiche ? » Posant doucement la main sur son front, je vérifiais à présent sa température corporelle. De ce côté-là, ça allait. Mais si elle le désirait, je pouvais lui mettre un linge humide sur le front, ou lui apporter ce verre où l’infirmier avait pensé à ajouter une paille.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Jeu 21 Nov - 15:09



Une fois le malheur abattu, que reste-t-il ?
Soledad ☽ ☾ Phobos


Tout avait basculé d’un claquement de doigt. Si vite que Soledad peinait à reprendre pied avec la situation, à réellement prendre conscience de ce qu’elle avait vécu, de ce qu’elle venait de traverser avant de se retrouver dans cette salle d’examen, dans un hôpital où la panique envahissait peu à peu les couloirs. Elle déglutit difficilement. Dire qu’à peine quelques heures plus tôt elle se trouvait encore au Witches Bazaar à conseiller des clients pour leur trouver l’article parfait. Elle avait beau posséder le troisième œil, jamais elle n’aurait pu deviner la tournure que prendraient les évènements. C’était inimaginable, des actions dignes des grimoires d’histoire, désuètes, dépassées… Arriérées. Elle avait l’impression que tout ça relevait déjà d’une autre vie, quand elle y songeait c’était comme tenter de se rappeler un rêve. Présent mais insaisissable. Elle l’avait vécu, mais ça lui paraissait si lointain, déjà recouvert d’un fin brouillard dans sa mémoire, prêt à s’effacer au moindre battement de cils. Etrangement, même tout ce qu’elle venait de vivre au Ministère lui paraissait déjà flou. Avait-elle vraiment vécu ces horreurs ? Est-ce que c’était vraiment elle qu’on avait menacé d’une arme, qu’on avait jeté à terre avant de la rouer de coups ? Soledad avait encore du mal à l’accepter. Ca lui paraissait inimaginable. Même si elle s’était engagée dans l’Ordre du Phénix, même si Théo lui enseignait comment se battre en duel grâce à la magie, jamais elle n’aurait pensé être la cible d’une attaque si barbare. Elle était une sorcière, elle se battait à coup de sortilèges, pas avec ses poings. Pourtant elle ne pouvait pas fermer les yeux pour refuser de voir la réalité en face. L’attaque avait été réelle et elle en avait été la victime. Elle devait accepter la vérité, de toute façon elle n’avait pas le choix, son corps en portait les traces et son esprit ne tarderait sûrement pas à la torturer avec ça.

Alors non, Soledad n’allait pas bien. Ni son corps, ni son esprit n’allaient bien. Elle avait mal partout et elle n’arrivait pas à s’arrêter de trembler comme une feuille. Rien n’allait et au fond d’elle, elle avait le terrible sentiment que rien n’irait plus jamais bien. Quelle se trouve en sécurité, loin de l’horreur du Ministère ne changeait rien. Pourtant quand son sauveur lui posa la question, elle lui affirma qu’elle allait bien. Pas par fierté, c’était loin d’être une question d’égo, c’était plutôt une question d’automatisme. Répondre sans réfléchir, machinalement, pour tenter de se convaincre. Ca n’arrangeait rien, bien sûr que non, quelques paroles ne suffiraient pas à oublier la douleur, mais Soledad ne voyait pas quoi dire d’autre. D’ailleurs elle ne trompait personne, même pas elle, et surtout pas le sorcier qui l’accompagnait. « On va quand même vérifier… » La mexicaine hocha mécaniquement la tête, sans vraiment se rendre compte de ce qu’elle faisait. Elle était déjà passée à autre chose. A fur et à mesure que son rythme cardiaque se calmait et que son esprit s’éclaircissait, les questions et les appréhensions venaient se bousculer dans sa tête. Il fallait prévenir sa famille, leur dire où elle était, leur dire qu’elle allait bien, qu’ils n’avaient pas besoin de s’inquiéter. Et puis il y avait Diego aussi. Dans la police magique, agent de l’Ordre, son frère avait toutes les chances d’être en première ligne, ce qui voulait dire qu’il avait toutes les chances de finir blessé. Ou pire. Par Merlin, Soledad ne voulait pas y penser. Alors bien sûr elle ne pensait qu’à ça, les interrogations tourbillonnaient en elle jusqu’à l’emplir de crainte et l’empêcher de respirer correctement. Elle était sortie d’affaire, mais tant qu’elle n’avait pas de nouvelle de ses proches, elle ne serait pas véritablement sortie de l’horreur. « Pour l’instant, il va falloir qu’on s’occupe d’abord de vous, miss. » La voix grave de son interlocuteur la fit sortir de sa spirale de pensées. De nouveau elle hocha la tête sans vraiment réaliser son geste. « D’accord. » Souffla-t-elle à mi-voix en tentant de se résigner. Il avait raison, évidemment, ils ne pourraient pas en savoir plus tant que l’attaque ne serait pas terminée, elle allait devoir ravaler son inquiétude et se concentrer sur son propre état.

Sauf que c’était plus facile à dire qu’à faire. Des bruits résonnaient dans les couloirs, laissant entendre que les victimes commençaient à affluer, le personnel semblait déjà débordé, d’ailleurs le jeune médicomage qui vint apporter un verre d’eau et des petits gâteaux ne s’attarda pas et fila aussitôt pour aider des blessés. Personne ne pouvait venir la soigner pour le moment, ce qui était parfaitement compréhensible, mais ce qui laissait aussi tout le loisir à ses pensées de s’envoler pour former des hypothèses plus inquiétantes les unes que les autres. Avant d’imaginer le pire, Sol demanda des nouvelles de Maggie et Myrna. Elles avaient subi l’attentat ensemble et maintenant leur absence se faisait cruelle. « Il y a eu une opportunité pour fuir. L’une de vos amies m’a demandé de vous porter pour vous tirer de là. » Elle se souvenait maintenant. Le tremblement qui avait ébranlé tout le Ministère, les premiers aurors qui avaient débarqués et les sorciers qui disparaissaient subitement après avoir compris que le transplanage était de nouveau possible. « Vos amies sont sorties du Ministère également. C’est vous qui êtes la plus mal en point… » Un soupir de soulagement s’échappa des lèvres de la mexicaine. Merci Merlin, ses amies s’en étaient sorties, elle n’aurait jamais pu se pardonner si l’une d’entre elle avait été trop grièvement touchée. Les paroles du sorcier la firent cependant tiquer. Ce n’était pas elle qui était la plus mal en point, du moins de son point de vue. Maggie s’était pris une balle dans la jambe au début de l’attaque. Mais c’était sûrement bon signe que l’homme affirme ça, s’il n’avait pas remarqué la blessure de Maggie ça voulait dire que Myrna avait eu le temps de la soigner au mieux. Tant mieux, au moins les deux sorcières s’en sortaient sans trop de mal. Contrairement à la voyante qui avait l’impression d’avoir été piétinée par un éruptif enragé. Elle frissonna quand l’image de la Rangers qui s’était abattue sur son ventre s’imposa devant ses prunelles. Un éruptif enragé, la comparaison était plutôt fidèle maintenant qu’elle y pensait. Elle avait été battue par un homme qui faisait deux têtes de plus qu’elle et certainement le double de son poids, dès l’instant où sa baguette lui avait été arrachée, ça n’avait rien eut d’équitable, elle n’avait eu aucune chance. Se battre à armes égales ne semblait pas intéresser le Blood Circle, tant qu’ils faisaient des dégâts rien d’autre n’importait.

Soledad remua sur son siège et le regretta presque aussitôt quand ses cotes protestèrent violemment. « Ne bougez pas trop… Les médicomages s’occupent d’abord des sorciers qui ont été grièvement blessés. Pour vous, il faudra attendre un peu… » Elle hocha de nouveau la tête, certainement le seul mouvement qu’elle pouvait faire sans avoir envie de hurler de douleur ensuite. Et encore, elle pouvait sentir un bleu s’épanouir sous sa mâchoire, là où le poing du moldu l’avait cueilli pour l’envoyer à terre, nul doute que sans intervention magique cette blessure ne manquerait pas de la faire souffrir sous peu. Elle devait prendre son mal en patience, le choc et la douleur qu’elle ressentait n’étaient sûrement rien face à des blessures par balle. De toute façon elle avait encore l’impression d’être engourdie, sûrement avait-elle encore un peu de temps devant elle avant que tout le lui tombe réellement dessus. « Je vais attendre avec vous. Je ne vous laisserai pas tomber. Vous verrez, tout se passera bien… » Le calme du sorcier aida Soledad à ne pas perdre pied. Elle se concentra sur lui, sa voix posée et son attitude rassurante, tout ce qui pouvait l’aider à occulter ce qu’elle venait de vivre. Elle se demanda un instant comment il pouvait réagir avec tant de tranquillité, sans lui elle aurait certainement cédé à la panique depuis de longues minutes. Heureusement, il était là pour éloigner la crise d’angoisse qui menaçait de la submerger. Soledad se raccrochait complètement à cet inconnu, mais elle n’en avait pas honte, de toute manière elle avait bien trop de choses en tête pour avoir honte de quoi que ce soit, ses réactions étaient humaines et elle ne pouvait pas les contrôler. Surtout pas après ce qu’elle venait de vivre. Il n’était plus question de se montrer forte ou intouchable, plus question de jouer à celle qu’elle n’était pas, juste de ne pas craquer en plein milieu de cette salle d’examen avec pour seul témoin un sorcier inconnu.

« Vous voulez un peu d’eau fraiche ? » Soledad cligna des yeux, maintenant que le sorcier en parlait elle s’apercevait qu’elle avait la gorge sèche et la bouche pâteuse. Avec son estomac noué et sa respiration tremblante cela faisait un joli mélange. Elle laissa l’homme poser sa paume contre son front, un geste purement moldu qui paraissait un peu déplacé dans cet hôpital où la magie servait pour tous les soins. Elle n’en dit rien, elle ne se sentait pas fiévreuse, juste encore un peu sous le choc. « Merci. » Acquiesça-t-elle. Soledad était voyante, pas médicomage, elle ne savait pas vraiment si boire était conseillé dans son état, mais elle faisait confiance à cet homme. Quand il la lâcha pour aller chercher un verre, la mexicaine tenta de passer une main dans ses cheveux pour les remettre en ordre avant d’abandonner quand son épaule l’élança vaguement. Elle pinça les lèvres, tentant d’oublier la douleur qu’elle avait ressenti quand son épaule s’était déboité sous la poigne du moldu, et celle, encore pire, qui était survenu quand Maggie lui avait remis en place. Maintenant c’était plus une gêne, une douleur fantôme liée à des souvenirs qu’elle savait déjà gravés dans sa mémoire. Elle laissa retomber son bras, serrant ses mains l’une contre l’autre pour les empêcher de trembler. « Vous êtes médicomage, non ? » Demanda-t-elle doucement pour combler le silence. C’était sa manière de demander au sorcier qui il était. L’ingratitude ne faisait pas partie de la brune, elle voulait savoir à qui elle devait d’être sortie de ce cauchemar. Elle n’oubliait pas ses amies, mais pour le moment c’était cet homme qui lui faisait face et qui prenait soin d’elle. « Vous avez l’air comme chez vous ici. » Ajouta-t-elle pensivement en repensant à la manière dont ils étaient arrivés sur les lieux. Il l’avait mené dans cette salle sans hésiter et s’était adressé aux médicomages comme des égaux, les appelant même par leur prénom. Il devait sans doute travailler sur place. Cela faisait du bien à Soledad de se concentrer sur autre chose que l’attentat. Quelle ironie tout de même, elle était sauvée par un médicomage, mais celui-ci ne pouvait plus utiliser sa magie. Les prunelles de la mexicaine s’assombrirent quand elles tombèrent sur le bracelet qui ornait son avant-bras. « Ils peuvent… Ils peuvent nous couper de notre magie maintenant. » Les mots résonnaient étrangement à ses oreilles, laissant un goût acide dans sa gorge après leur passage. Elle ne parvenait pas à le croire. Pourtant la preuve avait été là, elle avait tenté de lancer un sort et sa baguette n’avait pas répondue. Il n’y avait pas eu la moindre réaction, pas la plus petite étincelle, aucune sensation, rien. Soledad prit une profonde inspiration saccadée, les yeux rivés sur le bracelet. Il lui avait été passé avec tant de brusquerie que des bleus apparaissaient déjà sur son poignet. Elle les regardait prendre forme sans les voir, à la fois étrangement détachée et complètement anéantie. Cette vision la révulsait et pourtant elle ne parvenait pas à s’en détacher. « Vous… Vous croyez que la médicomagie est assez avancée pour nous en défaire ? » Souffla-t-elle si doucement qu’elle se demanda si la question avait vraiment franchie ses lèvres. Elle se devait de demander, et pourtant, elle avait peur d’espérer. Car il n’y avait rien de plus douloureux que de voir un espoir mourir.

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Ven 27 Déc - 11:33
Je n’avais jamais eu à soigner une personne sans pouvoir utiliser ma magie, c’était quelque chose qui était tellement naturel pour les médicomages… bien sûr, je connaissais les gestes moldus pour vérifier les fonctions vitales et les choses à faire pour éviter que le stress ne provoque ce qu’on appelle un « suraccident »… mais en dépit de tout cela, je ne pouvais pas faire grand-chose pour le moment.
Être rassurant, ça c’était dans mes cordes. Je pouvais être présent, parler doucement, poser des gestes qui prouvaient que je savais ce que je faisais… mais malheureusement, un médicomage privé de sa magie, c’était comme une bougie sans mèche à enflammer…

Mais comment soigner une personne qui s’inquiète plus des autres que d’elle-même ? Si je l’écoutais, elle allait très bien et n’avait pas forcément besoin d’aide… mais tout son corps me criait le contraire. Il fallait que j’agisse.

Je lui racontais brièvement ce qui s’était passé au ministère, la suite des événements et la manière dont nous avions pu nous sortir de ce guet-apens. Je ne lui mentais pas, mais je préférais éviter de lui fournir trop de détails pour éviter qu’elle ne laisse l’angoisse la submerger, ce qui aurait été totalement incontrôlable, puisque cela jouer directement sur la tension artérielle. Et dans son état, je préférais de loin éviter ce genre de choses.
Elle n’avait rien de très grave, c’était le principal. Je savais me montrer doux et attentionné, et il me semblait que c’était précisément ce qu’il fallait pour rassurer une jeune femme victime de violences comme celles qu’elle avait subies.

Aux petits soins, je lui tendis un verre d’eau, après avoir vérifié que sa température corporelle n’ait pas augmenté. C’était bon signe, d’ailleurs. Elle souffrait de multiples contusions, je n’avais pas osé regarder plus en détails les différentes parties de son corps, car, de toute façon, sans magie, je ne pouvais rien faire. Et puis elle parla, pas grand-chose, quelques mots à peine, mais c’était plutôt réconfortant de l’entendre prononcer un peu plus de paroles.


« Oui, je suis spécialisé en pathologies des sortilèges… » Même si ma spécialisation n’allait pas aider beaucoup pour ce dont souffrait la jeune femme. « Je travaille ici depuis des années… même si pour le moment je suis plus souvent à l’université… » Et comme s’il était nécessaire de le préciser, j’ajoutai : « Je donne cours aux futurs médicomages. »

Si elle reprenait le fil de ses pensées, il ne fallait pas lâcher cette occasion. La douleur pouvait parfois être si forte que certaines personnes s’évanouissaient. Je voulais éviter cela, alors alimenter la conversation me semblait être une très bonne façon de faire.

« Les terroristes moldus sont capables de beaucoup de choses que nous ignorons encore, malheureusement. Et j’ai croisé beaucoup de sorciers ayant ce genre de bracelet… Pour l’instant, je n’en ai vu aucun être libéré. » Ce n’était pas très optimistes, certes, mais comment pouvait-on envisager du positif quand le Blood Circle menait de telles attaques contre nous ?
Nous n’étions pas des surhommes, il n’était pas possible de voir la coupe à moitié pleine quand elle était aux trois quarts vide…


« Je pense qu’il faudra attendre un peu avant que nous puissions nous débarrasser de ces trucs…» Au fond de moi, j’avais surtout envie de me venger de ces saletés de moldus du Blood Circle. Alors que, fondamentalement, je n’avais jamais été opposé aux moldus, je ne supportais pas que l’on s’en prenne à moi, aux miens et aux personnes qui m’étaient plus ou moins chères. En l’occurrence, me priver de ma magie, c’était signer un arrêt de mort. Mais cela, les chasseurs de sorciers ne le savaient pas encore.
J’avais longtemps été animé par la vengeance. Le besoin de faire couler le sang de mes ennemis, qu’ils soient moldus ou sorciers, ne m’avait jamais quitté. Alors, en cet instant précis, même si je prenais bien le temps de m’occuper de cette jeune femme, je sentais monter en moi cette soif de vengeance, reconnaissable entre tous les sentiments existants.


« Je suis persuadé que nous retrouverons nos pouvoirs… mais je ne peux affirmer un moment avec certitude. C’est encore bien flou pour tout le monde, tout ça… »

La jeune femme avait parlé de sa famille, plus tôt, et je me mis à penser à mon frère. Erebos était présent, lui aussi, sur les lieux du massacre. Au fond de moi, j’espérais vraiment qu’il ne lui soit rien arrivé, qu’il ait pu s’en sortir… Je ne doutais pas de ses capacités à se défendre, certainement pas, c’était devenu un sorcier assez puissant pour gérer des situations de crise comme celle-ci, mais il restait mon petit frère et, à ce titre, je me verrais toujours comme une figure exemplaire pour lui, celui qui devait veiller sur le plus jeune, celui qui devait le soutenir… « Mon frère était aussi au ministère… je suis sans nouvelles de lui… je comprends votre état d’esprit, miss… »

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Lun 6 Jan - 23:13



Une fois le malheur abattu, que reste-t-il ?
Soledad ☽ ☾ Phobos


Se concentrer sur les autres, s’inquiéter pour les autres, s’interroger sur les autres. Voilà le moyen qu’avait trouvé Soledad pour occulter ce qu’elle était en train de vivre. Tout pour retarder l’inévitable. Si toutes ses pensées étaient dirigées vers les autres, alors elle n’avait pas besoin de penser à elle. Elle ne se laissait pas assez de place pour se concentrer sur elle et empêchait l’horreur qu’elle venait de vivre de trouver une prise sur son esprit. Elle se demandait où étaient Myrna et Maggie au lieu de songer à la douleur vive qui pulsait un peu partout dans son corps. Elle espérait que Théo et Siobhan se trouvaient loin du lieu de l’attaque plutôt que de revoir la Rangers du moldu s’abattre sur son ventre avec violence. Elle s’inquiétait pour Diego, à la fois membre de la police magique et de l’Ordre du Phénix, pour éloigner le souvenir du regard à la fois haineux et déterminé que son attaquant vrillait sur elle alors qu’il la rouait de coups. Tout était bon pour tenir éloigné les souvenirs liés à l’attaque, ils ne tarderaient pas à s’imposer à elle, Soledad en était consciente, elle n’était pas assez naïve pour croire que ça suffirait à tout oublier. Une fois rassurée sur l’état de tous ses proches, elle n’aurait plus rien pour s’empêcher de prendre totalement conscience de la réalité, des bleus qui marquaient sa peau, de ce bracelet refermé sur son poignet et de la peur paralysante qui ne tarderait pas à la saisir. A un moment ou à un autre elle allait devoir faire face à ses traumatismes, mais pas maintenant. Ce n’était même pas volontaire, elle était simplement encore sous le choc de ce qu’elle venait de vivre, ce n’était pas un état enviable. Mais c’était un mécanisme de défense instinctif qui lui permettait d’occulter le plus important : elle même.

Pour le moment plus rien d’autre n’avait d’importance que les autres, elle, elle pourrait s’inquiéter pour elle-même plus tard, elle en aurait tout le loisir une fois qu’elle se trouverait seule. Mais ça, Soledad n’avait pas hâte de devoir y faire face, aussi préféra-t-elle continuer à se voiler la face un peu plus longtemps pour se concentrer sur le sorcier qui lui faisait face. Elle ne pouvait avoir de nouvelles de ses proches pour le moment alors pour éviter de se laisser ronger par l’inquiétude autant porter son attention sur ce qu’elle pouvait apprendre. En savoir plus sur la personne qui avait aidé à la sortir de ce cauchemar était un bon début. Ca l’aiderait à se changer les idées, et ça la mexicaine ne demandait pas mieux. Puisqu’ils ne pouvaient rien faire de plus qu’attendre, à la fois d’être rassurés sur leurs proches et qu’un médicomage qui avait encore accès à sa magie puisse se libérer pour la soigner, autant essayer de penser à autre chose. « Oui, je suis spécialisé en pathologies des sortilèges… » Un faible sourire flotta sur les lèvres de Soledad. Elle avait vu juste sur son métier, mais vraiment c’était bien sa veine de tomber sur un médicomage privé de sa magie quand elle avait le plus besoin d’être soigné. La voyante était réceptive à l’humour, mais cette ironie là elle n’était pas sûre de l’apprécier. Et bien sûr il fallait qu’il soit spécialisé dans un domaine purement sorcier. Un médicomage qui travaillait sur les blessures à la moldue aurait été bien plus indiqué pour la situation actuelle. Mais tout de même, Soledad ne se plaignait pas, ça aurait été particulièrement ingrat de sa part. Dans son malheur elle était tout de même tombée sur un sorcier capable de s’assurer qu’elle allait bien, elle en était reconnaissante. « Je travaille ici depuis des années… même si pour le moment je suis plus souvent à l’université… Je donne cours aux futurs médicomages. » Sol hocha lentement la tête. Voilà d’où venait l’aisance de son sauveur au sein de Sainte Mangouste, il savait comment ce lieu fonctionnait et surtout comment cela se passait en cas d’urgence comme celle-ci. Au moins cela donna à la mexicaine le sentiment d’être entre de bonnes mains. Le sorcier ne pouvait peut-être pas la soigner lui-même, mais il savait juger de son état et saurait réagir en cas de besoin. Quant à son rôle d’enseignant à l’université de Poudlard, Soledad ne pouvait pas en dire grand-chose à part qu’il possédait certainement une bonne part de patience pour faire face aux étudiants. Et elle savait de quoi elle parlait. Il arrivait parfois à la voyante d’intervenir dans les cours de divination à Poudlard, elle ne souhaitait pas devenir professeur mais avoir l’occasion de partager son art était toujours bénéfique, enfin quand les élèves étaient d’humeur. « Peut-être que maintenant vous allez pouvoir ajouter un cours "sauvetage à la moldue de sorcière en détresse" à votre programme. » Un léger rire s’échappa de ses lèvres. L’espace d’une seconde elle trouva sa remarque très juste et très drôle. Sauvetage en mode moldu, ah il fallait la faire celle-là, surtout pour des sorciers. Pourtant son rire était sans joie, saccadé, machinal. Au fond, ça n’avait absolument rien de drôle, et elle n’avait même pas envie de rire, elle se stoppa aussitôt, mal à l’aise. « Pardon, c’est nerveux. » Marmonna-t-elle pour se justifier et s’excuser à demi-mot. En d’autres circonstances il en lui serait jamais venu à l’idée de plaisanter de la sorte alors que leur monde venait d’être attaqué, et qu’elle en avait été une victime, mais elle n’avait pas les idées totalement claires.

Pour se redonner une contenance, Soledad trempa ses lèvres dans le verre d’eau que lui avait tendu le sorcier. Elle prit d’abord une gorgée prudente puis voyant que sa gorge ne protestait pas et qu’elle mourrait en réalité de soif, elle vida la moitié du verre. Quand elle reposa son verre sur ses genoux, ses prunelles tombèrent sur le bracelet que le Blood Circle lui avait passé de force. Devant cet objet de malheur toute trace d’hilarité nerveuse la quitta aussitôt. Les moldus pouvaient les couper de leur magie, et Merlin seul savait de quoi ils étaient capables, ou de quoi ils seraient capables dans le futur grâce à leurs technologies. Même si elle savait qu’elle soulignait l’évidence, la mexicaine en fit la remarque au sorcier, ne serait-ce que pour avoir dès maintenant cette conversation qui lui semblait osciller au dessus de leurs têtes comme une épée de Damoclès. « Les terroristes moldus sont capables de beaucoup de choses que nous ignorons encore, malheureusement. Et j’ai croisé beaucoup de sorciers ayant ce genre de bracelet… Pour l’instant, je n’en ai vu aucun être libéré. » Soledad resserra nerveusement ses doigts autour de son verre quand l’homme utilisa le terme de terroriste. Jamais elle n’aurait pensé qu’ils en arriveraient là un jour, et pourtant. Ces hommes et ces femmes qui s’en étaient pris à eux pour la seule raison qu’ils étaient différents ne pouvaient être nommés autrement. C’était des terroristes, des extrémistes… Des tueurs. Elle frémit en songeant à la destruction qu’ils avaient causé. Leur folie était terrifiante. Soledad ferma les paupières pour chasser de ses pensées la peur panique tout ça faisait renaître en elle. Elle venait de s’en sortir, mais elle n’était pas sortie d’affaire pour autant, ce bracelet était là pour le lui rappeler. Un bien cruel rappel, mais apparemment c’était le monde dans lequel ils plongeaient peu à peu.

« Je pense qu’il faudra attendre un peu avant que nous puissions nous débarrasser de ces trucs…» La voyante fit un effort pour se reconcentrer sur les paroles du sorcier. Jusque là elle avait réussi à tenir la peur et la douleur au loin, ce n’était pas le moment de flancher, elle devait tenir, attendre au moins que son corps ait été soigné avant de laisser son esprit sombrer. Machinalement, elle hocha la tête, ses lèvres se pinçant en une moue amère en comprenant que ce bracelet allait orner son poignet un moment. Cette fois les moldus avaient une longueur d’avance sur eux et apparemment la magie n’était pas forcément synonyme de miracle. « Je suis persuadé que nous retrouverons nos pouvoirs… mais je ne peux affirmer un moment avec certitude. C’est encore bien flou pour tout le monde, tout ça… » Nouvel hochement de tête de la part de la mexicaine. Cet espoir de voir ce bracelet ôté de son bras aussi rapidement qu’il y avait été passé, elle n’avait pas vraiment osé y croire, mais c’était tout de même une information difficile à digérer. Le sorcier ne voulait pas se montrer défaitiste, son optimisme était peut-être flou mais il était bien réel. Il avait raison, les sorciers ne se laisseraient pas abattre de la sorte, ils avaient été grandement ébranlés par cette attaque mais une fois que les urgences auront été traités, trouver un moyen d’enlever ces bracelets deviendrait leur priorité. En attendant… Eh bien ceux qui en portaient un ne pouvait faire que ça : attendre. « Je vois… On va devoir être patients alors. Et avoir confiance en nos chercheurs. » Souffla la brune. Elle voulait y croire mais son cœur se serrait dans sa poitrine. Quelques secondes à peine avaient suffit à ce moldu pour lui passer cet accessoire de malheur, combien de temps faudra-t-il aux sorciers pour les neutraliser ? Des jours, des semaines ? Des mois ? Soledad n’osait y penser. En plus, cela impliquait d’autres choses. « Et apprendre à vivre à la moldue. » Conclut-elle d’une voix sourde. S’ils n’avaient plus accès à leur magie alors c’était la suite logique des choses. Elle avait beau avoir toujours vécue mêlée aux moldus, être une sorcière était dans sa nature. Une seconde, elle observa l’homme qui lui faisait face, elle se demandait comment lui pouvait bien vivre tout ça.

Soledad se laissa aller contre le dossier de sa chaise, elle ferma les yeux quelques secondes et s’efforça de réguler sa respiration pour ne pas tirer sur ses cotes cassées. Elle savait que certains devaient souffrir de blessures bien plus graves que les siennes mais elle espérait qu’un médicomage pourrait bientôt passer, pas forcément pour l’ausculter mais au moins pour lui donner une potion anti douleur. Plus les minutes passaient et plus son corps lui rappelait ce qu’il venait de subir. Son abdomen lui faisait mal, son épaule tirait toujours désagréablement -souvenir de son déboitage encore bien trop récent- et quand elle avait levé la main pour inspecter les dégâts sur son visage, elle avait toujours la peau de sa mâchoire anormalement chaude et douloureuse. Et encore, tout ça ne devait être qu’un aperçu. Une vision à laquelle elle s’efforçait de ne pas trop penser. Par Merlin heureusement qu’elle n’avait pas de miroir à disposition. Heureusement, le sorcier lui fournit l’occasion idéale. « Mon frère était aussi au ministère… je suis sans nouvelles de lui… je comprends votre état d’esprit, miss… » La brune releva les yeux vers son sauveur. Leurs regards se croisèrent et pendant un instant elle pu voir dans ses prunelles le reflet de sa propre inquiétude. Cette appréhension qui rongeait l’estomac tant qu’on n’avait pas de nouvelles de sa famille, elle la comprenait mieux que quiconque. Depuis le début il s’efforçait de l’aider et de la rassurer, mais que pouvait-elle dire en retour ? Ses craintes, elle les partageait, ils étaient dans la même situation et elle ne pouvait décemment pas lui mentir. Prononcer des mots creux, auxquels elle-même n’aurait pas cru, n’aurait aidé personne. Elle ne voulait pas être le genre de sorcière qui distribuait les faux espoirs, ce n’était pas elle. Et ça rendait les mots encore plus difficiles à trouver. « Au moins nous n’avons pas à affronter l’attente seuls. Maintenant que tout est terminé, nous devrions avoir bientôt des nouvelles, non ? » Souffla-t-elle finalement en hésitant sur les mots. C’était peut-être le seul espoir auquel ils pouvaient encore s’accrocher. Parce qu’entre les sorciers qu’ils avaient vu tomber lors de l’attaque, les bracelets refermés sur leurs poignets et maintenant l’absence de nouvelles de leurs proches, ils faisaient face à une situation d’une noirceur insondable. Sans une pointe de lumière pour s’en détourner, ils ne pourraient s’en sortir. Alors qu’il était question de leurs familles, Soledad se dit qu’il était temps de percer le mystère qui planait encore entre eux. « Avec tout ça je ne me suis même pas présentée. Je m’appelle Soledad Velasquez. » S’ils continuaient sur leur lancée ils sauraient tout l’un de l’autre, sauf leurs identités. Et la mexicaine comptait bien savoir à qui devait aller sa reconnaissance. Avec précautions, elle tendit sa main au sorcier. « Et vous-êtes ? » Soledad lui adressa un faible sourire, sans joie, exténué et accablé, mais bel et bien présent. Aussi petit soit-il. Elle avait besoin d’ajouter un peu d’humanité a toute cette cruauté.

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Ven 17 Jan - 18:50

En ce bas monde, la vie ne tenait jamais à un rien d’autre qu’à un fil. Il était impossible de prévoir ce que les différents ennemis du monde sorcier pouvaient nous faire subir. Nous priver de notre magie était déjà quelque chose de terrible, de traumatisant… et je pensais sincèrement que si ma vie n’avait pas été telle qu’elle avait été, j’aurais été incapable de prendre cela avec autant de recul.
On m’avait déjà privé de tant de choses importantes dans ma vie que perdre ma magie à cause d’un bracelet ne me semblait pas aussi démesurément grave que de perdre ma femme ou mes enfants. Quand on comparait les choses que l’on vivait, qu’on prenait le temps de les analyser, on voyait la réalité autrement, sous un jour nouveau…

J’avais bien conscience que je devais, de toute manière, garder une attitude détachée et sereine, car c’était comme cela que j’allais pouvoir rassurer un minimum la jeune femme blessée qui était avec moi. Je me montrais comme je pouvais l’être avec mes patients en général, gardant bien à l’esprit ce qu’il fallait que j’évite et ce qu’il fallait que je fasse.
Nous devions nous montrer patients, le temps qu’un médicomage ayant accès à sa magie puisse venir aider la jeune femme. De mon côté, pour le moment, à part rester près d’elle, converser quelque peu et tâcher d’être une présence positive, je ne pouvais pas faire grand-chose.
Quel âge avait-elle ? Sans doute à peu près l’âge de mon fils, Agrios, un âge où il fallait encore être capable d’accepter qu’un adulte plus âgé vous apporte son soutien, son expérience et, parfois aussi, son aide.

J’appréciai le fait que ma jeune patiente me suggéra d’ajouter un point au programme de cours. Elle avait raison, même si c’était un trait d’humour, il était important que les sorciers puissent apprendre à se débrouiller sans magie, juste au cas où… mais comme elle riait, je souris à son idée.


« A vrai dire, je suis d’accord… On est tellement habitués à tout faire avec la magie que je ne suis pas sûr que tout sorcier soit actuellement capable de survivre seul sans magie. » Le mode de survie de notre monde était, en effet, basé principalement sur la magie et le fait de s’en servir pour à peu près tout. « Ne vous êtes-vous jamais demandé, en manipulant la magie, si ce n’était pas la magie qui nous manipulait, en quelque sorte ? »

La question à deux noises… Mais que beaucoup de sorciers se posaient un jour ou l’autre… Ce n’était pas vraiment une question existentielle, mais on n’en était pas bien loin. Je me demandais parfois ce genre de choses, je m’interrogeais sur bon nombre de sujets du genre… mais c’était plutôt une habitude qu’autre chose, je ne voulais pas accepter toutes les réalités de la vie sans me poser de questions, ç’aurait été comme vivre dans la peau de quelqu’un que je n’étais pas, et cela, ce n’était pas moi du tout.

Je restais plutôt serein dans la situation actuelle et je ne savais pas trop si ce n’était qu’une apparence ou si j’allais, à un moment ou un autre, céder à la panique. Je saurais me retenir, éviter que cela n’arrive ici, en compagnie de cette jeune sorcière, mais je savais bien que sans ma magie, je n’étais plus tout à fait moi-même. C’était comme m’amputer d’une partie de moi, m’enlever une partie de mon identité…


« Nos chercheurs sont compétents, ils trouveront la solution. En attendant, c’est vrai, il va falloir changer un peu nos habitudes… » J’avais vécu quelque temps à la moldue, j’allais donc retrouver une façon de vivre qui ne m’était pas totalement inconnue.

En soi, je ne pensais pas que tout ceci allait durer bien longtemps. Du moins, j’espérais que cela serait vite réglé.
Comme j’espérais que mon frère n’avait rien, qu’il était en bonne santé, en sécurité et qu’il ne lui était rien arrivé.
Et quand mon regard et celui de la jeune femme se croisèrent, il y eut un échange un peu étrange… comme si nos yeux reflétaient nos âmes et ce qu’elles cherchaient… Je voulais rester positif, parce que c’était plus simple d’envisager les choses sous cet angle-là.
« Je suppose que ce sera bientôt le cas, oui. »

Je lui souris, parce qu’en effet, cela ne devrait pas tarder à arriver. Dans les couloirs, on entendait déjà un peu moins de bruit, cela commençait à se calmer un peu. J’imaginais que mes collègues étaient en train de gérer les cas les plus graves et que les infirmiers allaient pouvoir commencer à venir voir de plus près les patients dont la vie n’était pas en danger.
Car je songeais que ma jeune patiente avait bien besoin de soins, à présent, de vrais soins.


« Enchanté, mademoiselle Velasquez… » J’hésitai : lui serrer la main ? faire le gentleman ? lui faire un signe de tête pour éviter qu'elle ne force en bougeant le bras ?
Je finis par serrer la main qu'elle me tendait, un geste que j'accompagnais d’un sourire, en lui intimant d'un geste doux de ne pas faire d'effort.
« Je suis Phobos Asclépiades. Vous êtes espagnole ? » Je ne pouvais pas deviner son origine, mais son nom avait de très nettes consonnances ibériques. Et puis, cela pouvait lancer la conversation sur un sujet moins grave et moins sensible que ces attentats de terroristes moldus.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Mer 29 Jan - 19:33



Une fois le malheur abattu, que reste-t-il ?
Soledad ☽ ☾ Phobos


Comment faire sans magie ? C’était la question que des dizaines, voire même des centaines, de sorciers devaient se poser en ce moment même. Maintenant que le choc de l’attaque commençait à s’estomper et que les blessures commençaient à être pansées, venait la prise de conscience. Le coup de tonnerre qui ébranlait soudainement le monde magique. Tous ceux désormais dotés d’un de ces bracelets en métal devaient faire face à cette réalité : ils étaient coupés de leur magie. C’était impensable, inimaginable pour tous ceux nés sorciers. Un bouleversement qu’ils n’avaient jamais souhaité. Ils n’avaient jamais rien connu d’autre. Et pourtant, c’était la réalité à laquelle ils allaient devoir se faire. Pendant tout le temps où ils porteraient ce bracelet de malheur ils allaient devoir apprendre à vivre d’une manière totalement différente. Vivre à la moldue, c’était une idée complètement absurde pour beaucoup de sorciers, même la plupart des non extrémistes ne se voyaient pas vivre au quotidien sans leur magie. Pourtant ils n’avaient pas le choix, des ajustements allaient devoir être faits. Peut-être même que tout ça aurait pu rendre les plus réfractaires un peu plus ouverts au moldus. Sauf que c’était à cause des moldus qu’ils étaient dans cette situation et ça personne n’allait l’oublier. C’était eux, à tous ces membres haineux du Blood Circle, qui auraient bien eu besoin d’apprendre à vivre selon d’autres coutumes, pas leurs victimes. L’ouverture d’esprit leur manquait cruellement et Soledad doutait que cela change de sitôt. En attendant, c’était les sorciers qui allaient devoir apprendre à mener leur existence comme des moldus, comme c’était ironique.

Contre toute attente, l’hilarité nerveuse de la mexicaine fit naitre un sourire sur les lèvres du médicomage. Soledad l’observa avec attention, apparemment il n’avait pas l’air de la prendre pour une folle, en fait il ne semblait pas non plus outré de sa plaisanterie. Même si elle était juste, il avait paru à la voyante qu’il était encore bien trop tôt pour tenter une quelconque blague sur le sujet. Mais au moins elle n’allait pas devoir se répandre en excuses. « A vrai dire, je suis d’accord… On est tellement habitués à tout faire avec la magie que je ne suis pas sûr que tout sorcier soit actuellement capable de survivre seul sans magie. » La remarque la laissa songeuse. Il avait raison, bien sûr, les sorciers puristes en étaient l’exemple parfaits. A rejeter tout ce qui venait du monde moldu ils devaient maintenant se trouver dans une situation impossible : apprendre à vivre sans ce qui leur tenait le plus à cœur, leur magie. Et surtout comme les êtres qu’ils exécraient le plus au monde : les moldus. « Ne vous êtes-vous jamais demandé, en manipulant la magie, si ce n’était pas la magie qui nous manipulait, en quelque sorte ? » Soledad soupira lentement. De nouveau, il n’avait pas tort. A force de se reposer sur la magie, les sorciers perdaient l’essentiel de vue. Des savoirs pourtant évidents leur échappaient totalement. Certains n’avaient même pas les bases pour vivre une vie sans sortilège pour les aider. Pour ceux-là, la chute allait être rude. Mais Soledad n’aurait pas été jusqu’à parler de « survivre », les sorciers pouvaient être butés mais ils n’étaient pas stupides, ils trouveraient un moyen de se retourner. Du moins jusqu’à ce que les chercheurs les libèrent de ces bracelets. « Vous y allez un peu fort. Mais c’est vrai qu’on s’habitue vite à la magie, il faut savoir garder les pieds sur terre. » Et elle espérait que toute cette histoire permettrait au moins à tous les sorciers de reprendre pied avec la réalité. Pour sa part, Soledad savait qu’elle n’avait pas besoin de s’inquiéter. Certes, se savoir privée de sa magie était un déchirement, mais elle avait toujours vécu avec des moldus, elle avait été habituée dès son plus jeune âge à leur mode de vie et c’était une manière de vivre qu’elle avait conservé. Elle ne faisait pas partie de ces mages qui usaient de sortilèges à outrance, pour tout et pour rien, elle avait toujours tenté de trouver un équilibre, aussi vivre sans sa magie ne serait pas une épreuve pour elle. « Nos chercheurs sont compétents, ils trouveront la solution. En attendant, c’est vrai, il va falloir changer un peu nos habitudes… » Elle opina du chef, d’un geste presque imperceptible pour ne pas réveiller la douleur qui somnolait sous son crâne. Dans d’autres circonstances ça aurait pu être drôle comme expérience, laisser les sorciers accros à la magie tenter d’effectuer des tâches basiques à la moldue et observer leurs réactions. Malheureusement ça n’avait rien de bien divertissant quand il s’agissait d’une réalité qu’on leur imposait. « Pour certains sorciers ça sera peut-être comme un retour aux sources. » Conclut-elle avec une philosophie un peu forcée par les évènements. De toute façon ils n’avaient pas le choix, alors autant tenter d’en tirer quelque chose de positif.

Ce qui n’avait absolument rien de positif en revanche, c’était l’absence de nouvelles de leurs proches. Pour le coup, Soledad n’avait pas de plaisanterie à faire ou de déclaration philosophique à portée de main pour tenter d’alléger l’atmosphère. Parce que l’angoisse, les doutes et les craintes, elle aussi ils la frappaient de plein fouet. Elle faisait de son mieux pour se raisonner, mais c’était incroyablement difficile. Elle se raccrochait à ce qu’elle pouvait, l’idée de ne pas être seule, celle d’avoir bientôt des nouvelles, tout ce qui pouvait empêcher ses angoisses de planter leurs griffes dans son cœur. « Je suppose que ce sera bientôt le cas, oui. » La mexicaine hocha de nouveau la tête. Ils devaient s’accrocher à cette pensée et ne pas la laisser s’échapper. Cet espoir là au moins était encore à leur portée. Bientôt ils auraient des nouvelles, et avec un peu de chance, ils pourraient serrer leurs proches dans leurs bras. Pour ne pas se laisser complètement consumer par la peur, Soledad s’efforça de changer de sujet. Il était grand temps de mettre un nom sur le visage de son sauveur aussi commença-t-elle par se présenter. « Enchanté, mademoiselle Velasquez… » La voyante lui offrit un léger sourire alors que leurs mains se joignaient dans une étreinte délicate. « De même. » Murmura-t-elle en échos. Se concentrer sur les choses simples pour ne pas laisser l’horreur qu’ils venaient de vivre envahir leurs pensées, voilà ce qu’elle souhaitait faire. Commencer par des présentations était parfait pour ça. « Je suis Phobos Asclépiades. Vous êtes espagnole ? » Une lueur amusée vint briller un instant dans les prunelles de la sorcière. C’était une question qu’on lui posait assez régulièrement. La plupart des gens faisaient la même supposition que Phobos. De part sa proximité géographique, l’Espagne faisait un candidat idéal comme pays d’origine. « Presque. Je viens du Mexique. » Le corrigea-t-elle dans un sourire. Peu de personnes s’imaginaient qu’elle venait de si loin, mais il fallait dire que personne n’était au courant des raisons qui avait poussé sa famille à, non seulement quitter son pays, mais aussi son continent. Londres était une ville très cosmopolite mais il était vrai qu’un grand nombre des immigrés qui s’y installaient venaient de pays Européens. Et puis l’erreur était facile puisqu’effectivement l’espagnol était la langue du Mexique. « Vous n’avez pas un nom très anglais non plus. Laissez-moi deviner, Grèce ? » Fit-elle remarquer après un instant de réflexion. Pour le coup, la supposition était plus simple à faire, la sonorité du patronyme ne laissait pas beaucoup de doutes. Après tout, le médicomage avait un pour prénom en grec ancien. Soledad n’imaginait pas une seconde qu’il puisse lui répondre être en réalité allemand. D’ailleurs son prénom la fit tiquer. « Peur… C’est un drôle de nom pour un médicomage. Ça n’inquiète pas vos patients ? » En fait à leur place, elle aurait même trouvé ça franchement inquiétant. Son abuela lui avait appris à faire attention aux signes du destin, être soigné par quelqu’un se prénommant Peur était un signe plutôt clair à ses yeux. Pour le coup Soledad n’était pas mécontente d’avoir ignoré jusque là l’identité du sorcier. Maintenant ça n’avait plus grande importance, mais au milieu du chaos du Ministère ça ne l’aurait pas rassuré. « Enfin, je suis mal placée pour parler, mon prénom veut dire solitude en espagnol. » Avec un prénom pareil elle ne pouvait pas le juger. La peur et la solitude, quel duo ils faisaient.

Lentement, les prunelles ombragées de Soledad revinrent se poser sur ses mains. Elle les contempla un instant en silence, son regard passa plusieurs fois du bracelet qui mordait son poignet abimé à ses doigts qui avaient tentés, sans succès, d’obtenir une once de magie de sa baguette devenue inutile. Un doute s’insinua lentement en elle alors qu’elle tournait sa main pour dévoiler sa paume. Elle n’avait plus accès à sa magie, mais qu’en était-il de son don de voyance ? Cette interrogation soudaine lui coupa le souffle. Comment avait-elle pu ne pas y penser avant ? Le bracelet était-il assez puissant pour la couper aussi de son troisième œil ? L’angoisse serra brusquement la gorge de la mexicaine. Elle devait savoir, mais comment ? Elle n’était pas chez elle, elle n’avait pas ses artefacts à sa disposition, elle n’avait même pas son sac où elle aurait pu retrouver le pendule qui y trainait toujours. Finalement, son regard tomba sur Phobos. « Est-ce que… Est-ce que je peux voir votre main ? » Demanda-t-elle dans un filet de voix étouffé par l’hésitation et les doutes. Il devait croire que le choc commençait à la faire dérailler mais tant pis. Soledad avait toujours été incapable de lire dans les lignes de ses propres mains, mais celles des autres ne lui avaient jamais posé le moindre problème. Elle s’efforça de croiser les prunelles du sorcier pour lui faire comprendre qu’elle était toujours parfaitement saine d’esprit. « Je suis née avec le don du troisième œil. » Expliqua-t-elle d’une voix qu’elle voulait posée, mais où l’angoisse transperçait. En tant que médicomage il allait peut-être lui rire au nez, il soignait le tangible alors qu’elle manipulait le spirituel, elle savait combien son don pouvait paraitre risible pour les sorciers plus intellectuels. Mais tant pis, il pouvait se moquer d’elle tant qu’il voulait, tout ce qui l’intéressait c’était de s’assurer que son troisième œil était toujours bien là. « Je voudrais savoir si... J’ai besoin de savoir si ce bracelet affecte mon don. Pour le moment, lire les lignes de votre main est le seul moyen d’obtenir une réponse. » Soledad devait savoir, elle ne supporterait pas de rester dans l’ignorance, pas avec quelque chose d’aussi important pour elle que son don de voyance. Même si les choses semblaient se calmer dans les couloirs, elle ignorait encore combien de temps elle allait devoir attendre avant de pouvoir rentrer chez elle. L’attente la mettait déjà au supplice. « Si vous ne souhaitez pas savoir, je ne vous dirai pas ce que je lirai. Promis. » Reprit-elle en levant des yeux suppliants vers Phobos. Elle espérait qu’il comprendrait, mais elle savait que rares étaient les sorciers qui accordaient du crédit à la voyance. Au pire, s’il n’y croyait pas, ça ne changerait rien pour lui, en revanche, pour elle, ça changeait tout. « Vous êtes d’accord ? » Par Merlin, faites qu'il dise oui.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
I'm yours to keep and I'm yours to lose

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Sam 21 Mar - 20:31

La vie sans magie, c’était quelque chose que bien des sorciers ne pouvaient s’imaginer… Moi-même, j’utilisais tellement souvent ma baguette que je ne savais pas s’il était possible de vraiment mener une existence sans magie… mais il y avait déjà eu des sorciers qui s’étaient retirés de notre monde pour vivre comme des moldus, en réaction, me semble-t-il à une existence trop axée sur les sorts et les potions.
L’attaque du ministère était un acte violent, mais certainement pas isolé. Autant il y avait des sorciers pacifistes et d’autres qui ne visaient qu’un renversement total de nos existences, autant il devait exister la même chose de l’autre côté de la frontière magique.
Nos ennemis étaient partout et ils s’en prenaient à nous pour la seule et simple raison que nous étions différents d’eux. N’était-ce pas là des idées d’un autre temps ? Même mon petit cousin impur n’aurait sans doute pas essayé de détruire autant de sorciers… il était capable de viser un peu plus juste pour ne pas impacter des familles de sang pur, notamment, dans toute son horreur et son impureté, je pouvais au moins lui reconnaître cela. Mais tout de même, maudit soit son nom jusqu’à la fin des temps, immonde engeance.

Discuter avec cette jeune femme blessée, c’était sans doute ce qui m’était arrivé de mieux ces derniers temps. Enfin, ces dernières heures, surtout. J’avais vu tomber tant de personnes autour de nous lors de cette attaque, que je prenais comme une sorte de bénédiction le fait d’être ici, en vie, et en compagnie de cette fille. Et dans les circonstances actuelles, faut-il le dire, je n’avais nulle intention mauvaise à son égard. Nous nous en étions sortis tous les deux et, d’une certaine façon, cela nous liait.


« Je suis curieux de voir ce que cela pourrait donner… Enfin, j’espère que vous êtes du genre à vous débrouiller pour un quotidien sans magie durant quelque temps… » De mon côté, il était évident que cela ne me poserait pas trop de soucis. Je demanderais sans doute un peu plus de choses à mon fils ou à Erebos, histoire d’utiliser quand même mon statut de père et d’aîné à bon escient.
Mais je savais bien que cette situation ne serait pas définitive. Depuis la nuit des temps, les sorciers avaient toujours pu trouver des solutions à tous les soucis possibles et imaginables alors, clairement, ces bracelets n’allaient pas être éternellement coincés à nos poignets.

La conversation était presque philosophique, au fond, et ce n’était pas pour me déplaire, mais je ne fus pas mécontent d’apprendre le nom de mon interlocutrice. Je n’avais pas réellement pris la peine de m’enquérir de son identité jusqu’à présent, et mettre un nom sur son visage, c’était tout de même plus agréable, au fond.
Elle m’apprit alors qu’elle venait du Mexique. Un pays que je ne connaissais que par le biais de livres, mais où je devinais un climat aussi ensoleillé que celui d’ici était gris… Et je lui souris quand elle releva mes origines par l’intermédiaire de mon nom.
« On ne peut rien vous cacher… Ma famille a toujours été liée à la Crète. Vous y êtes déjà allée, peut-être ? »

J’avais toujours aimé mon pays, et plus particulièrement cette île où se côtoyaient sans cesse la mer et la montagne, la nature sauvage et la civilisation… Parfois, cela me manquait et je songeais bien souvent que je ne voudrais mourir nulle part ailleurs que sur cette terre magnifique et parfumée.
Et sa question m’amusa. Il était vrai que mon prénom n’était sans doute pas le plus rassurant du monde, mais comme elle le disait, son prénom n’était pas forcément mieux…


« En fait, je donne rarement mon prénom aux patients et aux étudiants. L’initiale est suffisante la plupart du temps, au niveau professionnel, alors je ne cherche pas à en dire trop… Mais on se demande parfois pourquoi nos parents ont choisi nos prénoms, n’est-ce pas ? » Qu’est-ce qui leur était passé par la tête ? Eux seuls le savaient et je n’avais jamais vraiment eu la curiosité d’essayer de connaitre le fin mot de l’histoire… « Les prénoms de mes enfants ne sont pas forcément de meilleurs exemples pour autant… Deimos et Charon, puis Agrios… quand on connait un peu la mythologie grecque, ça peut sembler des choix étranges… mais ma femme tenait à ces prénoms et je ne pouvais rien lui refuser…»

SI elle m’avait demandé de lui décrocher la lune, je l’aurais fait, même à cloche-pied si ça avait pu lui faire plaisir… Quand je pensais à Belisama, je me retrouvais bien vite nostalgique… Il y avait déjà si longtemps qu’elle n’était plus là… mais je continuais à penser à elle, à me souvenir de nos moments à tous les deux, puis de notre vie de famille… J’avais plus de souvenirs tristes qu’heureux, mais ce devait être une histoire de destin… on ne pouvait pas changer cela…
Aurais-je fait d’autre choix si j’avais pu connaître l’un ou l’autre oracle au sujet de cet avenir dont je n’avais pas eu la moindre petite idée lors de mon mariage ?

Je pensais à cela quand la jeune femme me demanda pour me prendre la main, m’expliquant qu’elle possédait le don du troisième œil… Je ne croyais pas trop à tout ce qui était de l’ordre de la divination, mais peut-être que j’aurais dû… Peut-être que la Pythie ou n’importe laquelle de ses acolytes aurait pu me prédire que la vie ne m’épargnerait pas et que le bonheur ne se retrouverait jamais après la mort de mon premier enfant…
Elle m’expliquait les choses, me présentant sa demande comme une nécessité pour elle de voir si son don était intact ou non… J’aurais pu me poser la même question pour mon talent d’occlumens, mais je n’y pensais pas pour le moment… Et, comme elle semblait réellement avoir besoin d’avoir une certitude sur le sujet, je lui tendis la main droite, paume tournée vers le haut.


« J’imagine que cela doit être important pour vous… Mais si je puis me permettre, je préfèrerais que vous vous concentriez sur l’avenir plutôt que le passé. » Je ne voulais pas la commander, mais si elle pouvait me trouver quelque chose de positif pour le futur, cela ne serait pas du luxe.
Maintenant, il était clair que si elle fouillait mon passé et découvrait des choses que je préférais garder cachées, je ne prendrais pas non plus de risques inconsidérés. Sans magie, je pouvais tout à fait la réduire au silence, ce ne serait pas un problème de toucher des points vitaux. Mais je ne tenais pas à en arriver là.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Mar 31 Mar - 23:10



Une fois le malheur abattu, que reste-t-il ?
Soledad ☽ ☾ Phobos


C’était étrange comment une conversation des plus simples pouvait avoir un effet aussi apaisant sur l’esprit de Soledad. Après tout ce qu’elle venait de vivre, l’angoisse, la douleur et désormais l’appréhension, on aurait pu croire que rien ne pourrait venir lui apporter un peu de tranquillité. Et pourtant c’était exactement l’effet qu’avait son échange avec le médicomage. Partager sa souffrance et sa peur était une chose nécessaire, ainsi on se sentait moins seul, on se sentait compris, on se sentait soutenu face à ce grand inconnu effrayant. C’était quelque chose dont Soledad avait eu besoin pour réussir à garder un semblant de prise sur la réalité. Mais ça n’apaisait en rien les angoisses. Etrangement, c’était une conversation tout ce qu’il y avait de plus banale qui parvenait à avoir cet effet. Au fond, ce n’étaient pas juste des présentations, c’était une volonté d’apporter un peu de normalité à ce cauchemar, de repousser l’horreur pour clamer que la vie continuait. Se présenter c’était affirmer qu’il y avait toujours un peu d’humanité, même dans les moments les plus terribles. Soledad était reconnaissante de pouvoir vivre un tel instant alors qu’à peine une heure plus tôt elle se trouvait en pleine attaque du Ministère. Ce n’étaient que quelques mots échangés, mais pour la mexicaine ça représentait bien plus que ça, enfin celui qui avait aidé à la sortir de là n’était plus un inconnu. Une telle conversation, il n’y avait rien de plus simple, mais aussi rien de plus apaisant, parce que contrairement à l’avenir incertain qui s’étendait devant les sorciers, c’était un terrain parfaitement connu pour Soledad, alors elle s’y accrochait de son mieux. Elle était fatiguée d’avoir peur, or ce n’était que le début, alors tout ce qui pouvait la rassurer elle l’accueillait à bras ouverts.

C’était donc sans honte que Soledad rebondissait sur les propos de Phobos. Pour certains il pouvait s’agir d’une conversation futile qui n’avait pas lieu d’être dans un contexte si dramatique, pour elle s’était tout simplement le moyen le plus facile de ne pas perdre la tête. Ce n’était pas le moment de se laisser aller au délire, alors pourquoi ne pas philosopher sur l’utilisation excessive de la magie de la magie par les sorciers et enchainer en discutant sur leurs origines respectives. Si le sorcier avait fait erreur en supposant qu’elle venait d’Espagne -une erreur que tout le monde pourrait faire vu le nombre de pays hispaniques- Soledad eut bon en devinant que lui venait de Grèce. Bon, il fallait dire que contrairement à elle, la sonorité de son patronyme n’était pas très répandue dans le monde. Au final ça n’avait pas été bien difficile pour elle de supposer d’où il venait. « On ne peut rien vous cacher… Ma famille a toujours été liée à la Crète. Vous y êtes déjà allée, peut-être ? » Un fin sourire se dévoila sur les lèvres de la mexicaine. Aujourd’hui elle acceptait toutes les victoires qu’on voulait bien lui laisser, même les plus minimes. Malheureusement, la Crète ne faisait pas partie des pays qu’elle avait eu l’occasion de visiter. Soledad aimait voyager mais elle n’avait pas vraiment l’opportunité de parcourir le monde, elle aimait son emploi au Witches Bazaar mais s’il lui permettait de vivre correctement il ne faisait pas d’elle une sorcière riche non plus. « Je n’en ai pas encore eu la chance, ça a l’air d’être un beau pays. » Répondit-elle en se remémorant ce qu’elle avait pu lire sur cette île. Plusieurs fois Isobel lui avait vanté la beauté de ce pays, elle n’avait aucun mal à croire la sorcière. De ce qu’elle en savait, la Crète était bien le genre d’endroit à faire rêver.

Malgré l’aspect agréable de cette conversation, Soledad ne pu s’empêcher de tiquer sur le prénom du médicomage. Phobos. Peur. Voilà qui n’était pas commun, mais aussi pas très rassurant elle devait bien l’admettre. Elle qui était très sensible aux signes, la mexicaine se demandait ce qu’elle devait en penser. Certainement pas grand-chose puisque c’était cet homme au prénom si spécial qui avait aidé à la sortir du Ministère, mais tout de même, c’était perturbant. Elle se demandait comment ses patients réagissaient en apprenant qu’ils étaient soignés par un médicomage qui s’appelait Peur, d’ailleurs puisqu’ils avaient un peu de temps devant eux, elle se permit de lui poser carrément la question. Tant pis si ce n’était pas très politiquement correct, s’il prenait mal sa curiosité elle pourrait toujours plaider qu’elle était encore sous le choc de l’attaque. « En fait, je donne rarement mon prénom aux patients et aux étudiants. L’initiale est suffisante la plupart du temps, au niveau professionnel, alors je ne cherche pas à en dire trop… Mais on se demande parfois pourquoi nos parents ont choisi nos prénoms, n’est-ce pas ? » Ouf il n’avait pas l’air de prendre mal sa question. Soledad hocha la tête songeuse. Il avait raison d’agir ainsi, quand les sorciers se tournaient vers un médicomage c’était parce qu’ils étaient blessés ou malades, pas besoin de rajouter une raison de s’inquiéter. Sans compter que bien sûr il n’avait pas besoin de rentrer dans les détails de son identité avec ses patients. Quant à savoir pourquoi ses parents l’avaient nommé ainsi, Soledad devait bien avouer qu’elle aurait aimé pouvoir leur poser la question. Pourquoi donner à son enfant un prénom qui sonnait comme une malédiction ? Mais encore une fois, elle était mal placée pour juger, comme elle l’avait soulignée son propre prénom signifiait Solitude, ce qui n’était pas beaucoup mieux. « C’est vrai. Il faudrait que je demande à ma mère, même si j’aime à penser que c’était une manière de contrer le sort et de s’assurer que je ne sois jamais seule. » Répondit-elle dans un sourire. Au fond, ses parents ne s’étaient peut-être pas posé autant de questions, ils avaient sûrement été séduit par la sonorité de ce mot et avaient choisi de prénommer ainsi leur première fille. Mais Soledad aimait à se dire que c’était un pied de nez au destin, elle portait le nom de la solitude mais avait toujours été particulièrement sociable.

« Les prénoms de mes enfants ne sont pas forcément de meilleurs exemples pour autant… Deimos et Charon, puis Agrios… quand on connait un peu la mythologie grecque, ça peut sembler des choix étranges… mais ma femme tenait à ces prénoms et je ne pouvais rien lui refuser…» Cette fois la mexicaine ne pu s’empêcher de hausser un sourcil face à la déclaration du sorcier. Voilà des prénoms bien originaux. Il lui fallut quelques instants pour rassembler ce qu’elle savait de la Grèce et qui faisait écho aux prénoms qu’il venait de lui donner. Deimos, la terreur, Charon, qui dirigeait la barque des enfers dans la mythologie grecque et Agrios qui lui semblait un peu moins connoté mais toujours lié à la mythologie de par plusieurs références. Ah oui, Phobos et sa famille ne faisaient vraiment pas semblant quand il s’agissait de faire honneur à leurs origines. Soledad lui aurait bien demandé pourquoi il avait choisi de se tourner vers des prénoms aux significations si sombres alors que la mythologie de son pays offrait aussi des alternatives bien plus engageantes, mais elle ne voulait pas se montrer insultante. D’autant plus que la fin de la phrase de Phobos ne lui avait pas échappé. « Effectivement vous n’avez pas fait semblant pour les prénoms de vos enfants, mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour ceux qu’on aime. » Affirma-t-elle avec un hochement de tête infime pour ne pas réveiller les douleurs.

Cependant, toutes les conversations du monde n’auraient pu protéger Soledad des doutes qui vinrent soudainement lui plomber le cœur quand son regard tomba sur son bracelet. Elle n’avait plus sa magie, elle l’avait bien compris, mais qu’en était-il de son don ? La question s’insinua en elle comme un froid glacial, gelant sur place l’apaisement qu’elle avait pu ressentir un peu plus tôt. Comment avait-elle pu ne pas y penser ? Aussitôt l’angoisse s’était réveillée, la prenant à la gorge. Elle devait savoir, c’était nécessaire, vital même. Son don était une part d’elle, elle ne pouvait rester dans l’incertitude. Sauf qu’ici elle n’avait aucun artefact à sa disposition à part… A part le sorcier qui lui faisait face et ses mains dont les lignes cachaient des messages uniquement lisibles par les porteurs du troisième œil. En désespoir de cause, Soledad demanda donc à Phobos l’autorisation de lire les lignes de sa main. Une vague de gratitude l’envahit quand le sorcier tendit sa main droite vers elle. « J’imagine que cela doit être important pour vous… Mais si je puis me permettre, je préfèrerais que vous vous concentriez sur l’avenir plutôt que le passé. » Soledad hocha aussitôt la tête, s’efforçant d’ignorer les craintes nouvelles qui lui tordaient l’estomac. Elle ignorait ce qu’un médicomage pouvait penser de la divination, elle ne s’était jamais posée une telle question, mais ce n’était pas sa préoccupation principale, il pouvait se moquer s’il le souhaitait, elle, elle avait juste besoin de sa main pendant un court instant. Cependant, il avait l’air de comprendre sans juger, ce qui était déjà un bon début. « C’est très important. » Confirma-t-elle en rivant vers lui un regard plein d’espoir. La mexicaine se redressa avec milles précautions et d’un geste tout aussi prudent ôta les cheveux qui se baladaient devant ses yeux. « Bien sûr. » Qu’il accepte qu’elle lise les lignes de sa main était extrêmement généreux, elle se plierait sans problème aux conditions qu’il souhaitait. Se concentrer sur le futur, elle pouvait faire, d’ailleurs elle avait toujours trouvé ça plus simple que de se plonger dans le passé d’un individu.

Avec délicatesse Soledad se saisit de la main que lui tendait le sorcier. Elle prit un instant pour se concentrer et tenter de faire taire ses angoisses. Elle avait besoin de savoir, ce n’était pas le moment de se faire parasiter par ses craintes. Quand elle fut prête, elle lança un dernier regard à Phobos avant de tourner ses prunelles vers la paume de sa main. La voyante prit son temps, comme elle l’aurait fait dans des circonstances normales, elle suivait des yeux ces lignes qu’elle avait si souvent vu, orientant parfois un peu différemment la paume du sorcier pour qu’elle soit dans une meilleure lumière. Elle cherchait quelque chose, cette sensation si particulière qu’elle ressentait lorsqu’elle lisait l’avenir. Mais plus les secondes défilaient plus une sensation de froid envahissait son cœur. Sa main se crispa légèrement sur celle du médicomage. Rien, elle ne voyait rien. Son cœur sombra dans sa poitrine alors que la révélation lui faisait l’effet d’une gifle. Soledad prit une profonde inspiration saccadée. Tremblante, elle lâcha la main du sorcier. Sa gorge se serra si brusquement qu’elle en suffoqua. « Je… Je ne vois rien. » Balbutia-t-elle d’une voix étranglée. Ce n’était pas possible. Non. Pas ça. Pourtant la réalité était là et elle venait de la frapper avec la force d’un hippogriffe en furie. Si elle n’avait rien pu lire dans la paume de la main de son sauveur c’était pour une raison toute simple : le bracelet l’empêchait d’ouvrir son troisième œil. « Ils m’ont… Ils m’ont coupé de mon don. » Reprit-elle d’une voix faible, ses prunelles noisettes brouillées de larmes. La détresse l’empêchait de réfléchir correctement. Son don était ce qu’elle avait de plus précieux, sans lui elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Comment est-ce qu’elle allait faire ? Comment allait-elle pouvoir vivre ainsi ? De toutes les horreurs qu’elle venait de vivre, celle-là lui paraissait bien pire encore. Elle leva un regard complètement perdu vers Phobos avant de le diriger brusquement vers la porte de la salle. Celle-ci venait de s’ouvrir sur un médicomage à l’air épuisé. Maintenant que les sorciers aux blessures les plus graves avaient été traités, ceux qui n’étaient pas en danger pouvaient enfin être pris en charge. Le médicomage invita Phobos à sortir puisque celui-ci n’était pas blessé, afin de pouvoir ausculter Soledad. Prise au dépourvue, celle-ci agrippa la main du sorcier grec. « Merci quand même, pour tout. » Souffla-t-elle rapidement. Elle était peut-être au désespoir d’avoir perdu son don mais elle n’oubliait pas qu’elle devait beaucoup à Phobos. Elle le lâcha après lui avoir adressé un dernier regard reconnaissant à travers ses larmes. Son corps allait enfin connaître un peu de répit, mais pour son esprit, c’était une toute autre histoire.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
I'm yours to keep and I'm yours to lose

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Invité
Anonymous
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IRL
Sam 4 Avr - 10:27
On ne va pas se mentir, la situation était grave, avec cette attaque du ministère, il allait falloir s’attendre à vivre des heures bien sombres dans notre monde… car, forcément, une attaque de ce type ne serait jamais un cas isolé, il était évident qu’un jour ou l’autre, cela allait se reproduire, avec plus ou moins de force, plus ou moins de drames… et nous ne pourrions pas réagir après coup, ce qu’il faudrait, dans l’idéal, ce serait agir avant que cela n’arrive. Mais comment ?
A l’heure actuelle, nous disposions de très peu d’informations sur nos agresseurs. On savait juste qu’ils étaient des moldus, qu’ils étaient anti-sorciers et qu’ils disposaient d’une technologie que leurs ancêtres n’avaient pas. C’était bien peu de choses, en comparaison avec ce que ces nouveaux ennemis semblaient connaître sur nous.

Depuis que nous étions arrivés à Sainte-Mangouste, je faisais mon possible pour ne rien dramatiser, pour essayer d’apaiser la jeune femme que j’avais portée hors du ministère lorsqu’avait eu lieu cette fichue attaque. Ce qui, en réalité, ne m’avait jusqu’ici pas permis de réellement prendre le temps de faire le point sur les événements ni sur l’attitude que j’allais arborer face à cette situation.
Mais il me semblait primordial de laisser cette jeune personne reprendre un peu ses esprits et son calme avant que quoi que ce soit ne puisse se passer. Le temps que mes collègues médicomages puissent venir s’occuper d’elle, il était clair que nous avions quelques petites choses à nous dire et que la conversation allait pouvoir nous faire du bien à tous les deux.
Surtout que nos propos se dirigeaient tout naturellement vers nos patries respectives, nos origines… et j’aimais parler de la Grèce, évidemment, et de ma famille encore plus. Je n’étais pas forcément très favorable à un tourisme envahissant, mais…


« Si un jour vous souhaitez visiter la région, vous savez où me trouver. » La Crète n’était pas une île immense, mais il y avait beaucoup de chose à vivre et à voir, là-bas… et puisqu’il semblait que nous allions sans doute nous retrouver dans une sorte de convalescence sans magie pour un moment, peut-être était-il possible de joindre l’utile à l’agréable. Quoique… avec les mesures que prendrait le gouvernement, je n’étais pas certain de pouvoir honorer un engagement tel que celui de faire visiter mon pays à miss Velasquez. Mais bon, cela pourrait toujours se faire par après. « Enfin, si l’occasion se présente. »

Elle avait raison, nous portions tous les deux des prénoms qui n’étaient, en soi, pas forcément positifs ni de bon augure pour quiconque croyait à cette tradition que les prénoms que l’on donne à nos enfants influencent qui ils sont, en termes de traits de caractère, de passions ou de manies. Mon prénom signifiait, en grec ancien, « la peur panique ». Ce qui pouvait effectivement coller avec l’aspect vengeur et carnassier de qui j’étais… Mon jeune fils Déimos, quant à lui, portait un prénom qui signifiait « la terreur »… qui sait ce qu’il serait devenu s’il avait vécu…
Nous n’avions pourtant jamais été des disciples d’Arès, préférant un dieu comme Asclépios – dont on retrouvait la racine étymologique dans notre propre nom de famille, ce qui n’était pas un hasard – fils d’Apollon… Lorsque je rentrais au pays, j’aimais me rendre à Épidaure pour repenser à toutes ces histoires, installé tout en haut des marches du théâtre, à l’ombre des quelques arbres qui offraient leur confort face à un soleil parfois trop brûlant.


« Je dois reconnaître que j’aime beaucoup cette façon de voir les choses. D’ailleurs, quand on y réfléchit, vous avez certainement raison. Votre prénom vous évite la solitude, le mien m’évite de paniquer dans des moments pas toujours faciles à vivre…» Qu’il s’agisse de la perte d’un fils, de la perte de ma femme, de la perte de ma magie… finalement, quand j’y pensais avec un point de vue tel que celui qu’évoquait ma jeune interlocutrice, il était évident que je ne cédais pas à la panique, étant plutôt celui qui gardait la tête hors de l’eau alors que tout me tirait parfois vers les profondeurs abyssales…
J’aurais pu, j’aurais dû, même, peut-être, vivre des épisodes de crise, de dépression ou de peur intenses… mais je m’étais bien souvent raccroché à autre chose, et généralement à l’idée de me venger et de venger les miens. Car la vengeance avait cette saveur délicate qu’aucun mets traditionnel ne pouvait égaler…
« Mais oui, en effet, quand on trouve la personne idéale pour soi, difficile de ne pas faire de concessions… »

Belisama avait été un véritable bonheur pour moi, comme un cadeau des dieux… et j’avais toujours eu le sentiment que sa seule existence avait été une vraie bénédiction pour moi. Elle avait illuminé ma vie, mettant en place des choses qui m’avaient rendu meilleur ou, en tout cas, qui m’avaient poussé à donner le meilleur de moi-même pour mériter toujours un peu plus son amour…
Mais elle n’était plus là. Et si j’avais un jour l’occasion de venger sa mort, il était évident que je ne me gênerais pas pour déguster le foie de cette saloperie de sorcier du ministère qui avait commis cette erreur effroyable. Je n’avais pas suffisamment de relations haut placées en politique britannique pour connaître le nom de cet auror, mais je gardais ma rancœur au fond de moi, prête à surgir lorsque l’occasion se présenterait à moi.

Acceptant donc, à mes conditions, que la jeune sorcière me prenne la main pour y lire l’avenir, je la laissais faire, regardant ailleurs comme si l’instant était quelque peu gênant. Ce n’était pas le cas, en réalité, mais je ne savais pas trop ce que j’étais censé faire en attendant qu’elle ait fini sa séance de lecture…
Mais, quand je sentis sa main se crisper sur la mienne, je ramenai aussitôt mon regard sur la jeune femme. Et si ce n’était pas la panique qui l’envahissait à présent, c’était bien une forme de détresse qui m’attendrit presque instantanément. Elle n’avait plus accès à son don de chiromancie et je devais reconnaître que, pour un profane comme moi, je ne pouvais sans doute pas comprendre la détresse qu’elle ressentait.

Ne sachant pas tout de suite ce que je pouvais lui répondre, je posais les mains sur ses épaules, la fixant, droit dans les yeux, de mes prunelles couleur havane. Un geste que je voulais rassurant, sans savoir au fond s’il allait s’avérer efficace.


« Ce n’est qu’une question de temps, Soledad… Nos chercheurs trouveront la solution et vous récupérerez votre don et vos pouvoirs… Mais il faut que vous ayez confiance en eux, et en vous. La situation n’est que temporaire… » En réalité, je n’en savais rien… et j’avais tenu ce genre de propos à mon petit frère, Érebos, ce dernier se serait empressé de me siffler dessus que je n’en avais aucune idée ni aucune preuve. « Une chose à la fois… mais n’oubliez pas d’y croire. »

La porte s’ouvrit alors, dans le cliquetis caractéristique. Et un collègue m’enjoignit de sortir, pour lui laisser la place auprès de la jeune femme. J’avais hoché la tête, m’éloignant d’un pas, puis j’avais adressé un sourire à la demoiselle.

« N’hésitez pas à m’envoyer un hibou pour me donner de vos nouvelles, je serai ravi de lire que vous allez mieux ! » Et je sortis de la pièce, sans top savoir ce que j’allais bien pouvoir faire à présent… rentrer à l’université ? passer voir mon fils ? ou marcher un peu pour essayer de me vider la tête ?

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Une fois le malheur abattu, que reste-t-il ? {ft. Soledad}
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