C’était du grand n’importe quoi tout d’un coup, mais qu’est-ce qu’elle avait et qu’est-ce qu’il pouvait faire pour retrouver leur complicité ? Doryan ne comprenait plus rien et pourtant, il tentait de l’occuper mais il est évident qu’elle n’était plus avec lui. Déjà, il avait bien remarqué qu’elle avait hésité pour la première fois avec lui, avant de céder, par politesse plus que par véritable envie lui semblait-il. Les danses s’enchainèrent sans qu’une parole soit échangée, grande première là aussi.

Lorsqu’ils s’arrêtèrent, dans le but de lui montrer qu’il n’avait pas changé, Doryan s’apprêta à lui demander s’ils devaient partir en expédition à la recherche de la coupe de champagne délaissée, mais elle stoppa dans son élan avec ses propos. Ils en étaient donc là, et bien pour être honnête, il aurait carrément préféré qu’elle lui broie les pieds, tout plutôt que ça. Bon et bien, ils étaient partis, il fallait juste qu’il repère l’entrée d’où ils étaient venus. Et là, ça n’était pas si évident que ça, elles se ressemblaient toutes, le mieux c’était encore de suivre Sol, elle avait dû mémoriser. Il la regarda et lorsqu’elle croisa son regard, ce fut pour être désagréable. L’espace d’un instant, il fut tenté de dire rentre bien, son regard s’échappant de celui de Soledad à la recherche d’une autre fille. Après tout, le sous entendu était on ne peut plus clair, elle ne voulait pas de sa compagnie, pourquoi s’entêter à vouloir de la sienne? Et dans un second temps, il écarta cette idée, si elle avait changé brutalement d’avis sur lui, peut être que ça pouvait encore changer s’il lui montrait qu’il était pareil qu’avant ce soir. « Je te ramène »  D’un geste de la main, il l’invita à montrer la voie et pour se prémunir de toute protestation, il rajouta « Rester à cette soirée sans toi n’a que peu d’intérêt. »  Il ne lui avait pas demandé parce qu’il n’avait personne à qui demander mais bien parce qu’il voulait être avec elle, qu’il appréciait les moments qu’ils passaient ensemble et qu’il pensait que ça se passerait bien. Il rajouta mi-blagueur, mi-sérieux « Tu as réussi à me supporter à l’aller, tu devrais parvenir à me supporter au retour. »  Et dans l’hypothèse où elle hésitait à répondre à cette question, parce qu’elle ne serait pas convaincue par l’argumentaire, il rajouta « ça sera plus rapide et te raccompagner était prévu. »  Il avança  vers une sortie au pif plus pour la décider à céder et pour lui montrer que de toute façon il n’avait pas l’intention de rester, que parce qu’il savait où aller. Il la laissa rapidement le doubler, comme quoi, très utile de venir à deux.