La vie finit toujours par reprendre son cours, se fichant pas mal des inquiétudes que cela pouvait engendrer chez les gens. Myrna avait trouvé très bien qu’en rentrant sur le sol anglais, Rose ne soit affecté qu’aux missions simple et pas dangereuses. Enfin le danger était toujours plausible, là n’est pas la question, le risque zéro n’existe pas, mais en théorie Rose ne risquait rien et ça avait grandement rassuré Myrna. Alors oui, peut être que si c’était à elle qu’on avait fait le coup, pour n’importe quelle raison que ce soit, ça l’aurait gavé, elle aurait rongé son frein, voir même elle serait arrivée dans le bureau de ceux qui décident avec son dossier sous les bras pour dire qu’elle était prête. Elle les aurait épuisés jusqu’à ce qu’ils craquent et qu’ils l’envoient en mission, ah bah ça on ne se refait pas avec l’âge. Quand il s’agissait de Rose, c’était différent parce que les années avaient beau s’écouler, la demoiselle avait beau être une Auror confirmé et tout ce qu’il y a de plus compétente soit dit en passant, c’était difficile malgré tout de la voir prendre des risques, surtout lorsque Myrna n’était plus derrière ne serait-ce que pour prodiguer des conseils, on ne parle même plus du fait de protéger, ça avait encore moins lieu d’être. Myrna aurait beau essayé de lever le pied et de ne pas se préoccuper de la demoiselle, elle en était tout bonnement incapable. Et pourtant, elle remarquait de ses propres yeux à chaque instant que ce n’était plus la même personne depuis qu’elle était rentrée, la perte d’un être cher faisait réagir les gens très différemment de Myrna, là où cette dernière s’était raccrochée à son entourage afin de s’en tirer et ne pas se renfermer complètement sur elle-même, les autres semblaient justement étouffer lorsque les gens prenaient soin d’eux, étrange façon de réagir d’après Myrna qui pensait au contraire que parler était la seule solution qui permettrait à toutes les émotions négatives de s’éteindre.

Excepté ce point plutôt négatif que Rose ne veuille pas parler – ce qui est très chiant quand on attend des réponses – Myrna était donc rassurée jusqu’à ce qu’elle apprenne la veille par les bruits de couloir que le temps du soulagement était terminé, la demoiselle allait reprendre les missions. Quel calvaire, elle serait bien allée demander qui était le boulet qui avait levé l’interdiction aux missions à risque mais bon étant donné qu’à sa place, si on lui avait fait le coup, elle n’aurait pas du tout aimée, elle se retint de le faire.
A la place, il valait mieux prendre un café et lui faire les recommandations de dernières minutes, savoir si elle se sentait prête, bref lui prendre la tête clairement, mais bon Rose savait sûrement à quoi s’attendre quand elle avait reçu le petit message. Message que Myrna lui aurait bien donné en main propre mais c’était la folie en ce moment, impossible de croiser personne dans ce ministère, tout le monde avait des milliers de trucs à faire. Il valait donc mieux laisser des mots sur le bureau, envoyer des hiboux, ce genre de choses. De la même façon, il était tout bonnement impossible d’avoir une conversation privée dans les locaux, ah mais pour sûr que même en fermant la porte quelqu’un trouverait le moyen de rentrer quand même. Bon après Myrna n’était pas en reste non plus, si elle voulait parler à Sean – personne prise au hasard, bien entendu – pour lui demander de passer réparer cette fichue dalle, tout le monde allait être au courant. Voilà la raison pour laquelle Myrna avait préféré donner un rendez-vous dans un petit café avant le travail pour parler, même si sacrilège elle n’allait pas boire un café dans un de ses mugs, elle allait s’en remettre et puis ça permettrait à Rose d’être un peu moins sur la réserve, enfin elle l’espérait sans trop y croire.

Ce matin, elle s’était donc installée dans un petit café moldu, parce que les habitudes ont la vie dure et surtout parce que comme ça aucun risque de tomber sur une personne du ministère qui tout d’un coup viendrait prendre des nouvelles et s’installer avec elle. L’inconvénient c’était peut-être de ne pas pouvoir utiliser la magie mais pour Myrna c’était plus une habitude qu’autre chose et puis si les gens ne sont pas capables de touiller leur café avec une cuillère, ça devenait grave.
En attendant que Rose arrive, elle avait commandé un café, ronchonnant un peu au passage qu’il n’y avait pas de jus de pomme ici. C’est un scandale ça et puis c’est quoi ce gérant qui trouve le moyen d’essayer de vendre son jus d’orange fait maison, elle s’en foutait Myrna du jus d’orange, si elle demandait du jus de pomme ce n’était sûrement pas pour se retrouver avec du jus d’orange, c’est quoi ces gens qui ne comprennent pas les choses basiques de la vie, à quel moment le jus d’orange c’est meilleur ?

Quand sa cadette entra dans le petit café, elle lui fit un signe de la main pour lui montrer où elle était, mais bon en même temps, il n’y avait pas foule dans ce café – logique vu qu’ils servent pas de jus de pomme on est tous d’accord sur ce point – il aurait été difficile pour Rose de ne pas voir Myrna, à moins que cette dernière ait pris 50 ans en une nuit… ce qui n’est pas le cas. Comme phrase pour l’accueillir, elle ne trouva rien de mieux à lui dire que :

- Ne leur demande pas de jus de pommes, ils en ont pas. C’est incompréhensible, qui préfères le jus d’orange au jus de pomme sincèrement ? C’est acide le jus d’orange, puis c’est vraiment un critère pour faire vendre que de dire que le jus d’orange est maison ? C’est pas la logique même que de faire du jus d’orange maison ?

En revanche le café était bon, ou plutôt il sentait bon puisque Myrna n’avait pas encore bu, déjà parce qu’il était beaucoup trop chaud mais aussi et surtout parce qu’elle attendait Rose. Bon, maintenant il fallait la laisser s’installer et choisir sur la carte ce qu’elle voulait. Après elles passeraient aux choses sérieuses.

D’accord le jus de pomme ça n’était pas la priorité de tout le monde dans la vie et certainement pas celle de Rose au vu de son sourire bien vite remplacée par un petit rire. Il n’empêche que c’était tout de même important de le préciser. Elle ne put retenir un sourire sous le léger trait d’humour de la demoiselle qui la charriait. Il faut dire que Rose devait avoir l’habitude de voir la passion qu’entretenait les membres de la famille O’Malley avec le jus de pomme, mais en même temps ne valait-il mieux pas avoir une cave remplie de jus de pomme qu’une cave remplie de whisky ou de bière. Elle plissa quelques secondes devant la remarque de la demoiselle comme quoi certains n’avaient pas le temps. Certains quoi ? moldus ? C’est quand même qu’ils y mettaient une sacrée mauvaise volonté, d’après Myrna, ayant depuis de longues années un pied dans chaque monde. Ce n’était pas réellement le truc moldu le plus chiant au monde que de presser une orange et puis les moldus avaient inventé tout un tas de gadget pour réussir à les presser et ne pas avoir à se prendre la tête. En revanche, elle n’avait jamais accepté que Colin achète une centrifugeuse, avec les quatre loustics, ça aurait été l’enfer ils auraient réussi à le bousiller en une demi-journée en faisant des tests, non vraiment les fruits pressés à la main c’était mieux avec des enfants – même si les pommes c’est pas la même histoire, bien entendu.
Une valeur sûre ? Ouai et les autres c’était ils marquaient quoi sur leurs cartes, pur jus tropicana ? Ah c’est sûr que ça vendait beaucoup moins du rêve. Il faudrait qu’elle pense à demander à sa fille si à l’endroit où elle travaillait, ils vendaient du jus de pomme, elle n’y avait jamais pensé tellement ça lui semblait évident, mais il faut croire que ça ne l’était pas tant que ça.

A la mention de la boisson que prenait Rose, son ex mentor la couva du regard. Peu importe que les années passent, elle venait de rappeler au bon souvenir qu’elle était encore toute jeune, avait quand même connu de sacrée galère mais qui allait reprendre les missions. Oh et même le fait que ce soit en théorie avec quelqu’un de confiance, ça ne suffisait pas tellement à Myrna. Elle avait perdu beaucoup et pour peu qu’elle veuille prouver que tout allait bien, elle risquait de se mettre en danger. Comment dire que ça ne plaisait pas spécialement à son mentor qui aurait aimé être là tout simplement, comme avant.
Difficile de dire tout ce que l’on a sur le cœur, nulle envie de vexer Rose, ou encore qu’elle se sente infantilisé, ce n’était pas le cas… pas entièrement tout du moins, c’était plutôt que Myrna tenait réellement à la demoiselle. Elle n’avait jamais compris les aurors qui formaient quelqu’un et qui ne gardaient aucun contact avec, pour Myrna c’était tout bonnement impensable, une fois que quelqu’un rentrait sa vie, il avait sa place pour toujours. Le choix de la boisson, elle jeta un regard vers la tasse de café qui trônait sur la table avant de sourire et de répondre gentiment.

« Je pense qu’une seule tasse devrait me suffire. Il est plus corsé que ceux que je bois habituellement »

Prétendre qu’elle ne buvait pas de café serait prendre Rose pour une idiote vu le nombre de tasses qui trainaient que ce soit au domicile ou au lieu de travail de Myrna, le doute n’était pas permis. Surtout que Rose la connaissait quand même relativement bien, voir même très bien et que si on lui avait demandé le top deux des boissons de Myrna c’était le jus de pomme en premier – ça étonnera personne ça – et le café en second.
Une fois les deux collègues attablées et leurs commandes déposées, après que le serveur se soit attablé, Myrna répondit au sujet lancé par sa cadette. Sur le coup, elle avait été un peu prise au dépourvue que Rose ne se soit pas attendu à recevoir un mot, ça avait dû se voir sur son visage puisque Rose avait compléter ses dires par un pas si vite, chose qui plaisait beaucoup plus à Myrna.

« Tu fais partie de ma famille Rose Cartwright. Les années passées loin du Royaume Uni n’ont pas changé cela. Par conséquent, il est évident que j’allais me renseigner pour savoir quand est ce que tu te lancerais à nouveau dans l’aventure. La question que je me pose est la suivante, est ce qu’il n’est pas trop tôt, pour toi ? Te sens tu réellement prête ou est ce le fait d’avoir l’impression totalement erronée d’ailleurs d’être mise sur la touche qui te fait retourner sur le terrain. Je m’inquiète pour toi, non pas que je te trouve affaiblie, ni même que je m’inquiète de tes compétences. C’est pour toi en tant que personne que je m’inquiète. »

Puisque la demoiselle voulait parler du sujet un peu fouine de Myrna - purée t'as pas vu Elise et Eli ohlala niveaux fouines c'est pas le même level XD- pas de soucis, elle voulait bien jouer la carte de la franchise et dire à haute voix ce qui la tracassait.

Qu’il est difficile de voir ses enfants grandir et s’éloigner. En effet, le sang n’avait finalement guère d’importance. Le liquide qui coulait dans les veines de chacun était de la même couleur à quelques nuances de rouges près. Ce qui est important c’est l’amour que l’on ressent pour ses prochains et l’amour ne s’arrête pas au sang ou alors c’est un travail perpétuel à faire sur soi, Myrna n’en avait pas envie, elle aimait un point c’est tout et que ça avait été compliqué de la voir voler de ses propres ailes.
Qu’elle veuille remettre le couvert et aller au-devant du danger, ça n’étonnait pas tant que ça Myrna, elle la connaissait depuis assez longtemps pour avoir toujours su que Rose ne resterait pas à l’écart, jamais. De la même façon que Myrna avait reculé l’échéance au maximum avant de céder et de faire sa reconversion professionnelle. Elle arrivait même à se convaincre que c’était uniquement parce qu’il fallait laisser sa place aux jeunes plutôt que d’accepter le fait qu’elle était forcément moins réactive que les jeunes. Pour le moment, c’était encore difficile d’accepter le fait que les années passaient, peut être que quand elle aurait des petits enfants ça passerait plus facilement mais qu’est ce qu’ils étaient long ses enfants, ils avaient mieux à faire peut être ? Gravir les échelons, tout le monde s’en fout elle avait bien réussi à conjuguer vie de famille et vie professionnelle, il suffisait de prendre exemple sur Myrna un peu mais bien sûr, les enfants ont un peu de mal à reconnaître que maman a toujours raison. Rose n’était pas différente d’eux pour le coup. Elle doutait, elle n’était pas sûre d’elle à cent pour cent, Myrna avait envie de lui souffler que si elle n’était pas certaine de pouvoir commencer un jour si ce n’était pas celui-ci, il y aurait toujours une porte de sortie. Cependant ce serait injuste de lui dire ça, quelque part Rose lui ressemblait et avait certainement ce besoin d’être utile après avoir vécu un échec, parce que même si aux yeux du monde ce n’était pas vraiment un échec, pour l’âme ça l’était. Difficile de se remettre de la perte d’un être cher et cette phrase qui revenait sans cesse, pendant des semaines, j’aurais pu empêcher tout ça si je l’avais retenu, si j’avais été là. Le problème de ces phrases c’est qu’elles commencent par un si et qu’avec un si on peut refaire le monde. Il n’empêche que si on n’avait pas été utile à quelqu’un, on arrivait à se persuader que chaque mission que l’on réussissait sauvait une personne.

« Tes motivations quant au choix du métier sont louable Rose. Elles l’étaient par le passé et elles le sont toujours. N’oublie juste pas qu’il y a des gens qui tiennent à toi et que ce n’est pas parce que tu fais ton métier partout dans le monde que les liens s’effritent ça ne fonctionne pas ainsi. Et ton métier ne veut pas que tu perdes ta vie, nous avons besoin de toi vivante Rose, ne vas pas te tuer à la tâche parce que tu veux prouver que tu es à la hauteur. Tu l’es déjà, crois moi tu n’as pas besoin de te ruiner la santé pour répondre à ce devoir. »

Malheureusement, Rose avait aussi raison, ils avaient besoin de gens comme elle, parfaitement compétente et physiquement capable de donner le meilleur d’eux même. Oui, les choses bougeaient, Myrna était au courant de tout ça et elle comprenait que Rose ait besoin de se retrouver sur le terrain tant qu’il y avait quelque chose à défendre. Rester sans rien faire, passif et après se plaindre que ça n’allait pas comme ils voulaient, elle avait raison, entièrement raison mais ça n’enlevait pas à Myrna le fait qu’elle était inquiète. C’était un peu comme le jour où Sean avait décrété qu’il serait Auror, elle avait été inquiète pour lui, là c’était pareil, ça n’enlevait rien au talent de la demoiselle.

« Tu as raison de vouloir te battre avant qu’il ne soit trop tard. Fais attention à toi Rose s’il te plait. »

Le reste des propos plongea Myrna dans une compassion infinie. Oui ce qu’avait vécu Rose était infiniment pire que ce qu’elle avait vécu elle et la demoiselle voulait se montrer à la hauteur de Erwan qui avait donné sa vie dans le cadre de ses fonctions.

« Il n’est pas parti pour rien. Il est parti parce que le destin l’avait décidé ainsi, ça ne veut pas dire que tu dois faire comme lui. La douleur que tu as ressentie, ne crois pas qu’elle serait moins puissante que celle que je ressentirais si tu venais à mourir. »

La sorcière se pencha au dessus de la table pour déposer un baiser sur le front de sa cadette, parce que c’était sa manière de fonctionner, parce que les mots sont quelques fois plus importants que les gestes et parce qu’il n’y avait aucune recette miracle pour que la douleur s’éteigne, enfin si mais ça ferait de Rose une personne différente. Seul le temps arrangerait tout et encore il y aurait des fois où en songeant au passé, une petite pointe de douleur viendrait transpercer le cœur parce qu’elle était humaine et que les sentiments sont ce qu’ils sont.

« Difficile de ne pas s’inquiéter pour les gens qu’on aime Rose. »

Ce n’était pas ce à quoi Myrna s’attendait en lui disant tout cela. Elle ne voulait pas de ses excuses, elle n’en avait pas besoin, Rose n’avait pas à s’excuser, juste se mettre dans la tête que Myrna tenait à elle et qu’elle ne devait pas être la seule. Elle ne pouvait pas mieux lui expliquer les choses qu’avec des mots, des mots et un baiser sur le front, parce que normalement un baiser sur le front c’était une grande preuve de réconfort, en tout cas Myrna, lorsqu’elle était enfant, avait toujours apprécié cette marque de tendresse et avait reproduit ce comportement avec ses enfants par la suite.

Cela sembla fonctionner puisque la main de l’auror vint attraper celle de Myrna, sa façon de montrer son affection à son tour semblait-il. Une façon bien différente de celle de Myrna mais Rose faisait de son mieux. Elle reprit la parole pour lui promettre qu’elle ne décèderait pas en mission. Si ce genre de promesse ressemblait à du vent, dans le sens où il est difficile de tout anticiper et de prétendre que tout irait bien. Il n’en demeurait pas moins vrai que dire cela, c’était démontrer la volonté de survivre de la jeune fille oui Myrna la voit pas grandir et c’était une très bonne nouvelle que d’apprendre cela. Myrna esquissa un doux sourire, ravie d’apprendre qu’elle ferait attention, qu’elle n’irait pas, volontairement, se mettre en danger, chercher les sensations fortes, tout ça, tout ça. Rose n’oublia cependant pas le fait que ça pouvait dégénérer à tout instant et s’excusa d’avance. Etonnamment, de la même façon qu’elle aurait le cœur brisé s’il arrivait quelque chose à l’un de ses enfants, imaginer que Rose puisse périr dans le cadre de son travail. Travail qu’avait effectué Myrna pendant des années et bien ça lui faisait autant de peine.

Ce n’est qu’une fois que le regard de sa protégée fixée sur autre chose que celui de la sorcière et que plus aucune pression n’exista entre les mains des deux femmes que Myrna répondit. « On est à l’abri de rien du tout avec ce métier, je sais que ça peut arriver. »Mieux que personne en réalité puisqu’elle avait été témoin direct de cela. « Mais c’est différent du fait d’être tête brulée et de ne pas faire attention à soi. Tu me rassures avec tes propos. »

Buvant son café, puisque cet endroit n’avait pas de jus de pomme, ce qui embêtait vraiment Myrna, ce qui n’est pas tellement étonnant lorsqu’on connaît la famille O’Malley, Myrna eut le temps de le terminer jusqu’à la dernière goutte puis elle sentit le regard de Rose posé sur elle. Si elle ne releva pas la tête pour la regarder, de suite, elle se doutait que ce n’était pas pour rien qu’elle était observée et les premiers mots confirmèrent son impression. Elle releva donc le nez pour écouter la suite et esquissa un sourire en entendant la question puis le fait qu’effectivement, elle semblait bien informée. « Zut, ma réputation me précède. Il est fort probable que je sois allée chercher l’information parce qu’effectivement ton duo m’intéressait. Je connais donc l’identité de la personne qui va travailler avec toi. »Et comment dire les choses simplement, elle ne pouvait pas rêver mieux. Bon d’accord, le partenaire de Rose, elle n’avait jamais été sur le terrain avec, choix des supérieurs certes mais aussi de Myrna qui aurait sûrement été terrifié à chaque fois qu’une chose ne se passait pas comme prévu, voir même qu’ils se mettaient en danger lors de mission. Oui, bien sûr qu’elle était contente qu’il soit auror, en même temps avec les parents qu’ils avaient les quatre loustics, il ne pouvait pas y avoir que des calmes n’ayant pas besoin d’adrénaline pour vivre, il en fallait bien un pour vouloir faire comme papa et maman, c’était charmant mais… aussi inquiétant et puis… Myrna aurait bien aimé avoir un Colin pour lui dire que tout irait bien pour lui, qu’elle ne devait pas s’inquiéter, là… elle s’inquiétait drôlement pour son bout de chou.

Sur le moment, lorsqu’elle avait appris le duo qui se formait, Myrna avait eu quelques doutes, non pas qu’elle doute de l’un, ou de l’autre, plutôt qu’elle s’était dit que c’était deux enfants… mais ils n’étaient enfants qu’à ses yeux, l’un parce qu’elle l’avait mis au monde et qu’il resterait toujours, même en grandissant, son bébé et l’autre, parce qu’elle l’avait eu toute jeune à former et qu’elle avait un peu de mal à la voir grandir. Sauf que chacun avait eu un partenaire par la suite plutôt jeune – bon dans les deux cas, ça ne s’était pas vraiment passé comme sur des roulettes pour les partenaires en question RIP – et ils avaient géré. Chacun, connaissait la valeur de la vie et que la mort peut subvenir à n’importe quel moment, sans prévenir. De ce fait, le duo avait de bonnes chances de fonctionner, d’après Myrna et elle trouvait tout ceci fort intéressant au final – puis on va pas se mentir si ça pouvait faire rentrer Rose dans la famille, c’était pas Myrna qui se plaindrait. « Tu es sûre que tu veux connaître l’identité de ton partenaire ? Tu préfères pas avoir la surprise ? »Secret professionnel rien du tout, si Rose voulait savoir, Myrna comptait bien le lui dire.