Les années défilaient, les gens grandissaient et mûrissaient, n’est-ce pas ? Alors à quel moment, passé la trentaine, il fallait se comporter comme un adolescent d’une quinzaine d’années et éviter tous les professeurs de Poudlard ? Et bien c’est simple, toutes les découvertes ne se partagent pas et plutôt que d’avoir à s’expliquer sur bien des choses, Théo préférait éviter la populace. Eviter les professeurs, savoir quand reculer et quand foncer, c’est quelque chose qui ne s’oubliait pas. Tout dans la vie n’est qu’apprentissage et même si ça n’était pas les meilleurs moments de sa vie, ça lui était bien utile maintenant de s’être fait attraper dans ces couloirs lorsqu’il était adolescent et plus d’une fois… Derrière, c’est un peu compliqué de se sentir légitime quand on attrape des jeunes la nuit dans les couloirs et que la seule chose que Théo avait envie de leur dire c’est t’es pas très doué… bien l’exemple, très crédible.

Ce mardi, il l’avait attendu impatiemment, depuis qu’il avait reçu la lettre de Maggie. Le carnet avait été lu, relu, les croquis analysés, recopiés sur un parchemin au cas où. Si ça n’avait pas été l’Ex Gryffondor qui lui avait remis ce document qui ne payait pas de mine, Théo aurait sûrement pris ça à la rigolade. A coup sûr il aurait eu un regard rempli de nostalgie, il aurait trouvé ça amusant et puis il serait passé à autre chose. Là, non, c’était un sujet beaucoup trop important pour les anciens camarades, faire des blagues là-dessus n’avait pas le moindre intérêt. Oui, ils étaient frustrés de n’avoir jamais trouvé cette salle et non, même le fait que des centaines voir des milliers d’élèves n’aient jamais trouvé la pièce, ne changeait pas cette frustration pour Théo. Après tout, ce n’est pas parce que les autres ne sont pas curieux, n’ont pas envie de découvrir de nouvelles choses ou tout simplement qu’ils placent les études tout en haut des choses les plus importantes dans la vie, ce n’était pas vraiment le cas pour Théo qui aurait bien aimé découvrir ce lieu… et au vu de la lettre envoyée par Maggie, c’était pareil, l’échec n’était pas passé malgré les nombreux mois – pour pas dire années – qui s’étaient écoulés. Les échecs ça n’était jamais très agréable, ce sentiment d’avoir raté quelque chose ça avait eu du mal à passer pour lui aussi, Maggie devait s’en douter. Lorsqu’il avait fallu quitter Poudlard à la fin de sa septième année, c’était faire une croix sur cet espoir de découvrir un endroit que personne n’avait foulé depuis des millénaires, parce que non Théo n’avait pas prévu de remettre un jour les pieds à Poudlard. Qui rêve de revenir à l’école lorsqu’il en quitte les bancs ? C’était un peu revenir en arrière et Théo s’était toujours dit qu’il était beaucoup trop actif pour accepter de revenir ici… Et pourtant, maintenant c’était bien utile, comme quoi, le destin avait décidé de filer un coup de pouces aux deux camarades. Le règlement de ne pas faire rentrer de civil ? Ah bah il s’était carrément assit dessus, non mais faut arrêter, les règles c’est fait pour être contournées… Clairement, Théo n’était pas l’exemple à suivre, le spécialiste du faîte ce que je dis, pas ce que je fais.

C’est armé du carnet et de sa baguette, parce qu’il vaut mieux prendre sa baguette, c’est un peu comme prendre les clés de la maison quand on sort de chez soi, c’est toujours utile, qu’il sortit de l’infirmerie… Non, contrairement à ce qu’il avait prétendu dans sa lettre, il n’avait drogué personne, ce n’était pas par compassion, ni par altruisme, les élèves avaient tout simplement décidé de lui rendre la tâche plus facile et de ne pas agoniser ce soir-là… La question qui se posait c’est que se passerait-il dans l’éventualité où un élève décidait de tomber malade pile pendant le créneau où Théo était en vadrouille… et bien… tant pis pour lui, c’était pas le moment, l’aventure n’attend pas, c’est bon ils étaient grands, ils étaient capables de se débrouiller tous autant qu’ils étaient pendant quelques heures. Et si c’était pas possible ? Et bien dommage, un élève de moins, pourvu que ça soit le Serpentard qui avait fait tomber Sélénya de son balai… quoi que dans tous les cas, celui-là que Théo soit là ou non, il aurait souffert… vengeance personnelle, impossible à maîtriser. Son impulsivité, il ne la contrôlait toujours pas et si c’était pour venger une amie, ah bah il n’avait pas du tout envie de la contrôler.

Se rendre au point de rendez-vous, ça avait quelque chose d’amusant, frôler les murs, éteindre sa baguette au moindre son. Le retour dans le passé était flagrant et ça aurait été assez amusant de croiser un élève et que chacun soit gêné de s’être fait prendre. En plus, raccompagner l’élève en question dans son dortoir, ça aurait agacé Théo, il y avait même plus de chance qu’il lui dise de venir avec eux… Après tout, il avait bien traîné Bethounette partout, indépendamment de sa volonté à l’époque et plus pour le fait qu’elle ne s’attire pas des ennuis… ou qu’elle ne leur en attire pas, que parce qu’il adorait l’idée d’avoir une gamine avec lui. Ça n’aurait donc pas changé grand-chose à l’heure actuelle que de traîner un adolescent qui de toute façon n’avait pas envie de dormir. C’était juste sa crédibilité en tant que personnel enseignant qui aurait fait pshuit mais bon une réputation ça se travaille et il était plus que capable d’inverser la tendance par la suite. Fort heureusement, personne n’avait envie de faire le mur ce soir, ou alors il ne prenait pas le même itinéraire que Théo.

L’infirmier arriva donc au point de rendez-vous avec dix minutes d’avance, alors non ce n’était pas par ponctualité, vraiment pas, Théo c’était plutôt le genre qu’on attend… sûrement parce qu’il n’avait jamais envie de bouger et qu’il partait au dernier moment. Sauf que pour le coup, aujourd’hui, étant donné que Maggie n’avait en théorie pas le droit d’être ici, il valait mieux être en avance dans le cas où un chieur de professeur avait décidé de se poster ici. Non parce qu’autant lorsqu’ils étaient adolescents, Théo et Maggie n’avaient guère le choix, il fallait faire avec, les enseignants c’était l’autorité, autant maintenant l’autorité ils s’en foutaient un petit peu et s’il fallait faire bouger un enseignant, Théo n’aurait pas hésité une seule seconde. Comme quoi travailler à Poudlard, ça avait beau être un peu  cool pépère par rapport au métier d’Auror, autant ça allait être très utile.
Lorsqu’enfin le passage s’ouvrit sur la silhouette facilement reconnaissable de Maggie, un sourire amusé se dessina sur les lèvres de l’adulte qui demanda pour l’accueillir comme il se devait.

« Tu crois qu’un jour on s’assagira ou on sera toujours dans ce genre de plan ? »

S’il demandait, il était néanmoins persuadé que non, ils ne s’assagiraient pas, ils seraient toujours prêts pour les découvertes et les ennuis, surtout les ennuis, et loin de trouver ça déprimant, ça l’amusait de voir qu’ils ne changeaient pas. Et puis, c’était une découverte intéressante, après est ce qu’il avait envie de la partager avec le monde ? Et bien pas vraiment pour sa part, il préférait l’idée que les choses qu’ils découvraient ensemble s’éteindraient avec eux mais ça ne dépendait pas uniquement de lui.

Est-ce qu’il voulait changer ? C’est sûr qu’elle ne vendait pas spécialement bien les choses Maggie. Oh que non, personne n’avait envie de s’installer au coin du feu pour tricoter des chaussettes. Surtout pour des chaussettes, à quel moment ça craint tant dans ta vie pour que tout d’un coup le truc le plus passionnant à faire c’est chaussettes. Théo prévint, par principe « Si un jour tu te mets à tricoter des chaussettes pour tes amis, ta famille… oublie moi, je n’existe pas. Je n’en veux pas de tes chaussettes. » De toute façon, comme elle le disait si bien, ils ne changeraient jamais, c’était foutu, beaucoup trop tard. Déjà si à cet âge-là, ils trouvaient le moyen de se retrouver, en pleine nuit, dans les couloirs de Poudlard tel deux adolescents en quête de sensations fortes… ce qui n’était d’ailleurs pas vraiment le cas. Ce n’est pas que Théo n’aimait pas les sensations fortes, c’est juste qu’il y avait toujours une autre motivation que simplement les sensations fortes. Dans dix ans, quinze ans, vingt ans, ce serait strictement la même chose. Il suffirait d’un hibou et d’une petite lettre pour que Théo bouge, enfin Maggie ce serait exactement la même chose que lui. Comment voulez vous que derrière ils soient un modèle pour les jeunes, à quel moment ils pourraient dire à des enfants noooon mais faut pas faire ça… c’est mal de se balader dans les couloirs la nuit. Elle est où la crédibilité derrière ?

C’est d’un pas plus mesuré que Greengrass suivait sa camarade, lisant dans son regard que ce n’était pas rien se retrouver ici. Ça avait été la même pour lui. Cet endroit l’avait changé pour le meilleur selon lui et pour le pire s’il écoutait ses parents. Se retrouver ici des années après, ça faisait drôle mais en même temps, c’était jouissif sauf qu’en théorie, maintenant ils étaient en positions de forces. Peu de chances de se faire attraper par un professeur qui les renverrait dans leur dortoir… De toute façon, s’ils se faisaient pas chopper adolescents… ils n’avaient pas perdu lamentablement la main dix ans après… Le plus grand risque c’était de tomber sur un jeune en quête de sensations fortes et là c’est les deux « adultes » qui pouvaient le dégager… Après tout les jeunes du château n’étaient pas sensés connaître sur le bout des doigts le personnel de l’université… excepté les gens qui n’ont rien à faire de leur vie et qui apprennent toutes les choses inutiles sur le bout des doigts… mais ces gens là sont ceux qui ne font pas le mur… ohlala non surtout pas… ouai c’était la sœur de Théo en gros…

Sérieusement, elle voulait parler de sa mort avec l’infirmier ? Non mais quelle idée de tendre le bâton pour se faire battre. Non mais ça va oui ? A quel moment c’était à Théo d’organiser les funérailles des gens… Et voilà qu’il se faisait enguirlander parce qu’il préférait partir à la découverte d’une salle secrète plutôt que de se taper des funérailles. Franchement de toutes les choses qu’elle pouvait lui demander, elle sortait le truc le plus chiant au monde. « Non mais tu crois pas que tu aurais été gonflée de mourir avant aujourd’hui ? » Un immense sourire moqueur se dessina sur le visage du camarade en carton qu’était Théo en cet instant puisqu’il trouva même le moyen de préciser « Tu n’aurais pas gâché mes découvertes, j’aurais planqué ton cadavre pour ne pas avoir à t’organiser des funérailles avant d’avoir découvert la salle du patron des Gryffondors. J’aurais par contre fait un discours en disant que grâce à toi et au leg du carnet que tu as fait, un secret du monde sorcier a été levé. » Théo fronça les sourcils, faisant mine de réfléchir à ce qu’il venait de dire – oui en gros le nombre de bêtises qu’il venait de débiter à la minute – puis il rajouta « De toute façon, Maggie, tu avais pas intérêt à mourir avant qu’on ait découvert cette salle… Ce genre de découverte il faut les vivre à deux et je ne voudrais la vivre avec personne d’autres que toi. » Bien sûr tout ça sans parler du fait que perdre ses amis, c’est un peu la loose…

Voilà, du Maggie tout craché que de rien mémoriser du tout et de donner le carnet sans avoir pris le soin de le recopier avant. Heureusement que Théo n’avait pas compté sur elle pour l’occasion sinon ils auraient été bien embêtés. Elle commençait à parler des pistes, essayant de se remémorer ce qu’elle avait lu pendant que son camarade la regardait faire, amusé. Il finit par lui tendre le carnet avant de lui dire, le plus sérieusement du monde « Ou alors, tu prends le carnet, il y a tout marqué dedans… C’est à ça qu’il sert non ? »

En effet, il fallait faire un choix entre la bibliothèque, le lieu le plus ennuyant au monde et la salle des trophées, le lieu qui immortalisaient les gens. Franchement, entre les deux Théo préférait carrément faire un tour dans la salle des trophées, parce que c’était le rêve de tout en chacun de se retrouver ici… sauf que du coup la piste ne lui semblait pas des plus logiques à cet instant. C’est donc avec un soupir qu’il proposa « Direction la bibliothèque ? » N’ayant pas de réponses négatives, en même temps, c’est l’un ou l’autre, cinquante cinquante, il se dirigea vers la bibliothèque.

C’était exactement la même chose que lorsqu’ils étaient élèves, la baguette éclairait faiblement, il était attentif au moindre bruit alentour, ne voulant pas se faire repérer. Tout se passa bien dans le meilleur des mondes parce qu’il y en a marre de ces persos qui ont la poisse j’ai décidé que là, on allait déjà avoir assez de merde pour trouver la salle sans que personne ne vienne embêter nos deux Indiana Jones La porte de la bibliothèque avait clairement besoin d’huile puisqu’elle grinça lamentablement. Une fois à l’intérieur il verrouilla la porte avant de se tourner vers Maggie pour lui demander « On se sépare et on vide toutes les étagères en communiquant ? » Rien de plus simple, il suffisait de mettre un sort et tout se passerait bien. Ce soir il découvrirait la salle ! Il était grand temps.

Oh, vraiment ? Elle voulait jouer au jeu des cadeaux pourris ? Alors il valait mieux se méfier parce que Théo était un très bon adversaire dans ce domaine. Si elle voulait des petits cailloux ramassés au bord du chemin sur lequel il aurait peint joyeux anniversaire, ce n’était pas un problème pour le jeune homme. Après, il fallait aussi un peu de lucidité, juste un peu et se lancer dans ce genre de concours pour les prochaines décennies avec sa camarade, mauvaise, très mauvaise idée. Il fallait stopper l’imagination débordante de la sorcière, non parce qu’avoir des chaussettes, ça passe encore… mais avec des trolls ça y est, c’est mort et des trolls avec un tutu, euh… il avait une réputation à tenir quand même et pas sûr que c’est en ayant ce genre de cadeaux que ça allait aider « Maggie, si tu m’offres ces chaussettes, je te préviens d’avance, je les donnerais à ton chien pour qu’il les déchiquette et je ne ferais même pas semblant d’être triste. »  Après est ce que les menaces de Théo étaient géniales, pas tellement. Elle n’avait pas vraiment l’air d’être effrayé, il fallait qu’il apprenne à hausser la voix pour que ça ait l’air un minimum crédible… hum ouai ça ne valait pas le coup.

Mais est ce que ça ne serait pas des reproches ? Hum, ça y ressemblait tout de même énormément. Est-ce que ça ne lui glissait pas dessus comme l’eau sur les écailles d’un poisson, et bien si, carrément. Ça va il l’aurait laissé pourrir quoi, une semaine, pas de quoi en faire tout un foin, en plus elle n’aurait pas été là pour se plaindre du non traitement, alors pourquoi se plaindre. Au lieu de dire toutes ses bêtises, il répondit au fait qu’elle le voyait prendre un thé dans le bureau du papy des Gryffondors « Il faut savoir profiter des grandes victoires et trouver cette salle est une grande victoire, je pense que prendre un thé là-bas est une excellente idée ! Après je préfère qu’on prenne le thé ensemble là-bas mais si tu avais voulu me faire faux bond et bien je me serais débrouillé tout seul. »

Elle partageait sa façon de voir les choses, même au sujet de la mort. Ah non mais il en était persuadé que la mort elle avait surligné Maggie Campbell sur son carnet en se disant, celle là elle va tellement mettre du bazar dans mon monde qu’on va pas la faire mourir. Il avait en face d’elle la futur Pernelle Flamel sauf que contrairement aux époux Flamel, elle n’aurait pas besoin de la moindre pierre pour flirter avec l’immortalité, juste d’être elle-même et puisqu’elle n’avait pas changer d’un iota au cours de ces dernières décennies, il n’y avait pas de raison que ça change par la suite… si à la limite une chose avait changé, elle avait un peu vieilli Oui on est d’accord quel con des fois ^^. Et quelque part, lui non plus, bon d’accord, il avait aussi vieilli, ça pas de doute mais il était toujours prêt pour ce genre de choses et effectivement, ne changerait jamais. Purée, ils auraient dû devenir des chercheurs de trésors, pour sûr qu’ils auraient été doué… C’est juste que ses parents à lui aurait pété un scandale s’il avait dû décliner tous les repas de famille – hyper ennuyeux en plus – pour exercer son métier avec sa camarade de classe. Après, les parents, ils ne savaient pas trop ce qu’ils voulaient parce que c’était aussi bien le genre à faire une syncope si Théo faisait l’immense effort de ramener son illustre personne tout en ayant pas eu le temps de se changer. Donc voilà pourquoi il n’aurait jamais pu devenir explorateur, si c’était pour se prendre des tu salis les coussins à tout bout de champ, niet, merci bien.

Elle venait de récupérer son dû et se la jouait rat de bibliothèque, n’étant pas fichue d’attendre quelques secondes pour plonger son museau dans les écritures. C’était donc un boulot conséquent pour Théo que d’ouvrir le chemin tout en vérifiant que sa camarade ne risquait pas de se prendre les pieds dans quelque chose. Après, il était aussi avec Maggie qui devait avoir tellement fait le mur dans sa jeunesse que ses pieds connaissaient d’instinct les obstacles du château et à aucun moment son camarade n’eut à l’aider. C’est donc sans encombre qu’ils parvinrent à destination et que le plan de Théo fut un peu modifié… Ah donc tout balancer par terre ce n’était pas au programme ? Dommage. Bon en revanche, c’était un peu plus précis trouver un gros chat avec une crinière… pas de soucis, c’était dans ses cordes, l’écusson de Gryffondor, ils connaissaient très bien tous les deux.
Elle le prenait aussi pour un demeuré, non mais à quel moment elle avait besoin de lui préciser qu’il fallait ouvrir l’œil. C’est tout le temps qu’il ouvrait l’œil et il se doutait bien que ça n’allait pas être une gravure aux proportions réelles. Afin de ne pas avoir à l’envoyer sur les roses, il ne répondit et fila d’un côté de la bibliothèque pour déplacer minutieusement les livres, les envoyant surtout au sol pour pouvoir regarder derrière, sur le mur et constater, étagère après étagère qu’il n’y avait rien.

Ce fut Maggie qui tomba sur le symbole puisqu’elle l’appelait, par contre sa voix était un peu bizarre, comme si sa trouvaille n’était pas celle escomptée… et pour cause au lieu d’un magnifique lion, elle avait trouvé un élève. Ah non mais flûte… qu’est ce que c’est que cette embrouille. Théo posa un regard sur le gamin, dépité… Il ne pouvait pas dormir comme tous les autres mioches ? Allons bon… un Gryffondor en plus vu l’écusson… mais qu’est ce que c’est chiant les Gryffondors… Est-ce qu’il devait lui sortir le couplet oui c’est pas bien… retournes te coucher ! MECHANT ! Crédibilité, où es-tu ? Ce qui l’agaça prodigieusement, en plus du fait qu’un mioche les surprenne, c’était surtout que Maggie lui rejette la faute dessus. « Je n’attire personne. » Après c’est vrai qu’il faisait exactement la même taille que Beth à l’heure actuelle mais c’était un détail. « Je ne suis quand même pas responsable à chaque fois qu’un gamin nous tombe dessus. » Qu’est ce qu’il pouvait répondre à sa question, bien sûr qu’il n’avait pas envie de le garder… Il passa une main dans ses cheveux, pensif, hésitant… ce qui sembla être une aubaine pour le jeune homme qui s’empressa de plaider sa cause. Super… ils allaient donc devoir se taper tous les gamins qui n’arrivaient pas à dormir ? Entre mister insomniaque et Maggie qui se plaignait auprès de Théo, c’était un peu compliqué de faire la part des choses. Ah non mais il s’incrustait carrément là, c’est quoi ce mioche… Où sont ses parents ? Théo s’apprêtait à décliner la proposition, sauf que Maggie dans un manque de lucidité évident fit de l’ironie sur le fait qu’il ne pouvait pas savoir où se trouvait la gravure… Elle venait de les griller là ? Et bien sûr que le garçon trouvait le moyen de rebondir.

« Stop, stop, stop… Toi tu n’as rien à faire ici. » Oui eux non plus mais ça c’est un détail et puis il n’allait certainement pas laisser un enfant commencer à répondre… d’ailleurs il leva la main pour lui intimer le silence quand le morveux s’apprêta à rétorquer. Il avait besoin de réfléchir sur tout ce que ça impliquait d’avoir un gosse dans les pattes et les possibilités qu’ils avaient. Il était évident qu’il aurait dû le ramener sauf que premièrement, il n’avait jamais signé pour être une figure d’autorité castratrice, ah non hein, lui il était juste là pour les empêcher de mourir. Deuxièmement, il n’avait pas envie que Maggie trouve quoi que ce soit sans lui. Il plia donc, essayant malgré tout de garder la face et de faire en sorte que Maggie ne puisse rien lui reprocher.

« Très bien, puisque tu n’arrives pas à dormir et qu’il serait carrément I-rres-pon-sa-ble de te laisser te balader seul dans les couloirs. Tu restes avec nous. » Il avait accentué volontairement le mot irresponsable afin de prouver à sa camarade que ce n’était pas de gaieté de cœur et que non, ce n’était pas parce qu’il adorait les mioches, ah vraiment pas en plus, que le jeune homme pouvait rester mais uniquement parce que cette andouille les avait surpris… Sale gosse.« Et puisque mon acolyte t’a parlé d’une gravure et que tu as l’air de savoir où elle se trouve. Nous te suivons. »

Il n’empêche que ce gamin était motivé, c’était limite s’il ne gonflait pas la poitrine d’orgueil en se sentant investi d’une mission toute particulière et il partit en courant… oui oui en courant. Théo jeta un coup d’œil à Maggie, sidéré, l’engueulant… un peu au passage « Mais qu’est ce qui t’a pris de lui dire ça ?! On va plus pouvoir s’en débarrasser et ce n’est pas parce que je les attire mais bien parce que tu es incapable de tenir ta langue. » Le gamin un peu relou et bien loin de se douter qu’il était carrément pas le cadeau par excellence des deux adultes les rappela, dans le genre casse bonbon, il est bien lui non ? « Vous veneeeez ? » Non mais juste comme ça, pour savoir, ils étaient pas comme ça lorsqu’ils étaient jeune si ? « On arrive ! » Il demanda plus bas à Maggie « Dis-moi que nous on aurait jamais fait ça à sa place ? »

Il rejoignit le jeune Gryffondor, ayant, auparavant, récupéré des mains de Maggie le carnet pour éviter qu’elle ne donne d’autres informations que Théo n’avait pas du tout envie de partager avec le premier venu. Comment dire que le gars était quand même gonflé… il venait de déplacer une table pour monter dessus et grimper sur la bibliothèque. Ah non mais c’est pas possible d’être aussi chiant. Théo l’attrapa par la taille pour le redescendre, se fichant pas mal de ses plaintes et du fait qu’il était sûr de lui, c’était là-haut. Non s’il tombait le petit c’était foutu, il allait raconter à tout le monde et puis mince, c’était hors de question. Il le retenait à présent par l’épaule et tourna la tête vers sa partenaire « Tu peux aller voir ? » Pourvu que le gosse ait raison, ce serait quand même bien utile, même si c’était un peu compliqué à digéré le fait qu’il faisait presque parti de l’équipe… Non, Théo ne désespérait pas, ils allaient bien réussir à s’en débarrasser dans quelques minutes.

La proposition de Théo ne faisait visiblement pas l’unanimité. Comment il en était arrivé à penser cela, oh facile, la tronche de Maggie. A moins que ce soit le mot qui sortit de sa bouche. Elle était indignée ? Parce qu’elle croyait que ça l’amusait beaucoup de se coltiner mister relou en puissance ? Lui aussi aurait préféré ne pas avoir à faire équipe avec quelqu’un d’autre que Maggie et certainement pas avec un gosse d’une dizaine d’années insomniaque. Théo avait franchement passé l’âge. Il observa sa pote, qui le foutait quand même sacrément dans la merde et lâcha, moqueur, la prenant un peu beaucoup pour une truffe « C’est quoi que tu n’as pas compris, je serais ravi de te renseigner. » L’échange entre les deux adultes, enfin adultes ça laissait à démontrer, ne semblait pas perturber outre mesure l’élève qui pour sa part filait pour leur donner un coup de mains sous le regard agacé de Théo. Voilà, une raison de plus pour ne pas avoir de gosses, avec un peu de malchance, son enfant serait comme celui-là, à traîner à point d’heure dans la… bibliothèque. Non mais attendez quel imbécile trouverait que le meilleur endroit pour passer sa soirée c’était la bibliothèque ? Lui il en tenait une couche tout de même, le mieux c’était encore d’emprunter le livre. Crétin de Gryffondor, c’est plus c’était les Gryffondors, s’ils faisaient le mur pour venir prendre des livres… Franchement, c’était désespérant.

Ce qui était tout aussi désespérant, c’était Maggie et ses explications. Elle n’aimait pas qu’il l’accuse d’être la responsable de cette collaboration dont personne ne voulait, sauf Rufus – oui je vais l’appeler Rufus -. Théo lui lança un regard déprimé, bien sûr qu’ils n’étaient pas sûr que Rufus dise la vérité, il avait eu tout intérêt de leur dire qu’il savait où était la gravure que les deux adultes cherchaient. Il dressa un sourcil lorsqu’elle osa lui reprocher de ne pas lui avoir demander son avis. « Oui, tu as raison, il peut nous mentir. C’est même probable que ce soit le cas sauf que grosse maligne tu as dit mon prénom. On l’aurait ligoté sur un canapé, quelqu’un l’aurait délivré et il lui aurait demandé qui avait fait ça, il aurait répondu Théo et comment j’explique au personnel enseignant que je ligote des élèves… Sans parler de ma partenaire, j’aurais sorti quel nom, le tien ? Super j’explique comment que je fais rentrer quelqu’un dans l’enceinte du château. » Faisant-fi de sa phrase comme quoi elle savait tenir sa langue, il reprit , roulant des yeux « Crois-moi sur parole, nous n’avions pas le choix et c’est uniquement parce que tu as pas été foutu de donner un nom de code, sinon oui, il serait attaché ce morveux. »

Qu’est ce qu’il regrettait de ne pas pouvoir l’envoyer dans son dortoir, se faire rappeler à l’ordre par un gosse de 13 ans, aie l’ego. Il avait l’impression d’être avec le pire gamin du monde, mais de très loin sérieusement. Normal qu’il veuille vérifier auprès de sa charmante camarade, se rassurer, sur le fait qu’ils n’étaient pas ainsi. Sauf que Maggie ne semblait pas décidée à l’épargner. Oh la tournure de la phrase ne laissait guère planer de doute, ils avaient été pire… purée… heureusement qu’ils n’étaient pas tombés amoureux l’un de l’autre et qu’il n’avait pas eu l’idée catastrophique – ce qui était d’ailleurs peu probable – d’avoir un enfant ensemble. Non mais le gosse laisse tomber ça aurait été pire que Rufus, déjà que ce type était à la limite du supportable… bon sang. Tout compte fait, Théo marmonna « Ne dit rien, je crois que ça vaut mieux. »

D’accord, donc vraiment, le gnome avait décidé de rendre tout plus compliqué et pas de chance pour lui, ses ainés ne semblaient pas adorer l’idée de se faire attraper parce qu’il faisait un boucan pas possible. C’était un géant dans un magasin de vaisselle. Il avait réussi à agacer Maggie qui l’envoya bouler en l’appelant Bidule, ce qui évidemment, ne plut pas à Rufus qui rétorqua « Je m’appelle Basile. » Ah… Rufus c’était quand même mieux que Basile et puis c’est quoi ce gosse, il était ultra insolent… Dire que Théo se prenait des baffes pour moins que ça enfant – bon après ça ne l’avait jamais traumatisé mais quand même – « Nous soules pas tu veux. » Non il ne voulait certainement pas mais au moins c’était un premier avertissement et au bout de trois… Et bien il se passerait quelque chose mais il fallait que Théo trouve quoi, peut être lui mettre des pages de bouquin dans la bouche pour ne plus l’entendre.

En attendant, Maggie venait de se hisser sur la table pour essayer de trouver le fameux médaillon, Théo regardait les livres tomber, beaucoup de livres, alors ce n’était pas un problème, le rangement serait rapide, merci la magie, mais plus il y avait de livres et plus le fait que Rufus mente devenait une évidence. Sauf que le gosse, en plus du fait qu’il n’était pas capable de se taire et de laisser les adultes gérer, il engueulait de nouveau Maggie. Pour le coup il se prit un regard noir de Maggie qui s’était même arrêtée de fouiner pour l’occasion. Est-ce que ça fonctionna ? Mais pas du tout, c’est de Maggie dont on parle, niveau flippant… on repassera purée et pourtant moi elle me terrifie XD. Néanmoins, elle écouta Rufus tandis que Théo se retenait de l’assommer.

A la phrase suivante de Maggie, il devint évident que Rufus avait raison, Théo connaissait trop bien la sorcière pour qu’il ait le moindre doute sur cela. Elle était bien trop douée pour se faire mal aussi bêtement, il se retint de soupirer, déprimé pour ne pas se trahir auprès du gamin. S’ils prétendaient que non ils n’avaient rien trouvés, ils pouvaient encore se débarrasser de lui et continuer en duo, comme c’était prévu à la base. Sauf qu’une fois de plus, décidément, Maggie fit preuve de stupidité, se prenant un regard lourd de sens de la part de son acolyte qui ne comprenait pas comment elle pouvait autant faire preuve d’un tel manque de discernement. Purée mais c’est pas vrai, était elle obligée de dire qu’elle l’avait, bravo championne… Afin de ne pas lui péter un câble dessus, même si Théo en avait vraiment très envie. Il s’empara du manuel pour regarder à l’intérieur, lâchant pour ce fait Rufus, qui essaya de rejoindre Maggie. Non mais lui aussi, quel chieur. Heureusement que les réflexes de l’infirmier étaient bons parce que la vitesse de réaction de Rufus était quand même incroyable, mais bon, une fois de plus, il se fit attraper par un Théo dont la patience laissait désirer à force, sans lui adresser un regard puisqu’il fouinait dans le manuel, il marmonna « Reste tranquille Rufus. » « Basile. » « C’est ce que j’ai dit. » Mauvaise foi ? Exactement.

Tandis que Maggie s’essayait à demander poliment à l’objet de s’ouvrir, Théo feuilletait les pages, jusqu’à ce qu’elle lui dise courage, chose à quoi il répondit « Non mais merci, je tourne juste des pages, pas besoin de courage. » Ah pardon, c’était au médaillon qu’elle parlait, oui mais qui parlerait à un médaillon si ce n’est Maggie ? Et le truc le plus désespérant, c’est que ça marcha. Théo la regarda interloquer tandis qu’elle sortait une jolie petite clé de la sorte de boîte. « Bien joué ! » Il avait parlé trop vite, beaucoup trop vite, puisque la clé venait de s’envoler… mais non mais c’était possible cette poisse légendaire ? Et puis comme si c’était pas assez que leur clé se fasse la malle, elle venait de passer par la fenêtre suite au manque de réactivité de chacun. Pour sa défense, Théo ne pouvait pas et empêcher Rufus de faire n’importe quoi, tenir un livre et en même temps attraper un médaillon, il avait que deux mains. Théo observa Maggie, essayant de lui faire comprendre que cette fois ci, il fallait qu’elle se taise. « Bon, bah je crois que notre mission vient de se stopper là. Viens Rufus, on te ramène. » « Basile. Mais on peut aller le chercher, on prend des balais ? » Théo secoua la tête négativement « Certainement pas, on va se faire prendre, allez zou, on y va. »Afin de montrer que la décision de Théo était prise, il lâcha son épaule afin d’utiliser la magie et de remettre tous les livres à la place, attendit que Maggie soit descendue – vaut mieux – et remit la table à sa place aussi, avant de sortir de la bibliothèque avec le petit et Maggie. Si le garnement était dégouté et traînait des pieds parce qu’il ne voulait pas se coucher, ils arrivèrent sans encombre à la salle commune des Gryffondors puisque ni Théo, ni Maggie n’avait perdu la main et franchement pour qu’un professeur les attrape, il fallait qu’il soit vraiment très talentueux.

Une fois débarrassé du gamin et après avoir attendu dix bonnes minutes pour vérifier qu’il ne ressorte pas. Théo marmonna à sa comparse « Génial… il va falloir qu’on se fasse une espèce de Quidditch à cette heure-ci. » Essayant de voir la bièraubeure à moitié pleine plutôt qu’à moitié vide, il chuchota « Au moins, on s’est débarrassé de Rufus et la clé est phosphorescente, rapide mais visible. Suis-moi » Quoi, il avait quand même eut le temps d’observer la situation avant de voir la clé filer et il ne l’avait pas dit de suite afin que Rufus ne casse pas les pieds. Il dévala les escaliers pour aller jusqu’aux vestiaires des différentes équipes, il récupéra son balai avant d’ouvrir – mentons pas, de forcer serait plus juste – la serrure du casier de Sélénya pour sortir le balai de la gardienne des Poufsouffles. Après une hésitation sur lequel prêter à Maggie, parce qu’il n’avait pas la moindre idée du temps qui s’était écoulé depuis la dernière fois qu’elle s’était tenue sur un balai, il tendit le sien, sait on jamais, si elle lui bousillait le balai, valait mieux que ce soit celui de Théo plutôt que celui de Sélénya à qui rappelons le quand même, il ne demandait pas vraiment l’autorisation pour l’emprunt… en même temps il se voyait pas bien la réveiller et lui dire je peux t’emprunter ton balai s’il te plait ?
Il ne servait à rien de dire à Maggie de faire attention à son balai, à la limite c’était une évidence, s’il avait voulu le bousiller, il l’aurait fait lui-même. Théo grimpa donc sur le balai de la Poufsouffle, sentant que rien que pour s’habituer à un balai qui n’était pas le sien, ça allait être comique. « T’es prête Maggie ou tu as pris un coup de vieux et tu risques de tomber du balai et de me faire bosser à point d’heure pour éviter que tu meures ? » Quoi, il fallait poser la question et se préparer à tout, quand bien même ce n’était pas très gentil pour Maggie mais bon, pour ce qu’il en savait, elle se défendait très bien aux dernières nouvelles lorsqu’il l’enquiquinait.

Et voilà, c’était parti pour le manque de respect, alors que Théo se faisait la voix de la sagesse je te jure que même moi en l’écrivant je me marre, qu’il essayait d’être professionnel et de lui prouver par A + B qu’elle était la seule responsable de cette alliance avec Rufus, par son manque de discrétion… Bon après peut-être que Rufus avait aussi sa part de responsabilité là-dedans, sûrement même, mais c’est pas le sujet et on pouvait pas rendre responsable un enfant de… alors il avait quel âge lui… 10 ans ? Oui on rentre à Poudlard à 11 ans… puis normalement on évite de traîner seul la nuit dans le château. Bref passons le manque de respect, dès que Maggie reprit la parole, au vu du sourire sur son visage de chieuse là, c’est sûr que ça n’allait pas être un truc intelligent et BINGO, voilà l’autre elle la ramenait sur le surnom bien relou. Théo fronça les sourcils… mais pourquoi fallait il qu’elle soit au courant, voilà elle ne serait jamais invitée à son mariage, elle allait l’appeler Coco rien que pour l’embêter… quoi que sa mère ferait la même chose et il ne pouvait pas dire à sa mère qu’il aime beaucoup quand même de ne pas venir, elle ne le prendrait pas bien du tout… Enfin Maggie ne le prendrait pas bien non plus si elle se faisait squizzer comme ça après tout ce temps à se supporter mutuellement.  Est-ce que Théo parvint à montrer que non ça ne l’atteignait pas tout ça ? Pas du tout, il fit la tronche l’espace de quelques secondes avant de râler « Mais c’est interdit d’utiliser les surnoms donnés par sa mère, on sait tous qu’elles trouvent des surnoms exprès pour nous faire suer. Je veux un nom de code qui claque, Coco c’est nul… on dirait un nom de perroquet… ou alors je dois répéter tout ce que tu dis ? On va se marrer. »Théo réfléchissait à ce surnom stupide, cherchant un surnom tout aussi stupide pour Maggie et lui vint à l’esprit THE surnom « Quoi que si je t’appelle Cocotte ça le fait… Coco et Cocotte, le duo intrépide… Si on rentre dans l’histoire avec ces surnoms, on est des génies. »

Bon il fallait aussi faire gaffe à Rufus, surnommé par Maggie Bidule, ce qui sonne beaucoup moins bien que Rufus faut le dire. Il n’empêche que monsieur le Gryffondor se sentait plus et coupait les grandes personnes, méchant enfant, pour leur dire son prénom… Non mais c’est sûr que lui, il aurait jamais de nom de codes, c’est encore pire que Maggie qui balançait le prénom de Théo, lui il se balançait tout seul comme un grand. Puis alors la remarque de Maggie, elle était mythique celle-là. Théo se retint de rire parce qu’il fallait être sérieux devant Rufus mais il fit un sourire à son acolyte malgré tout.
Sourire qui ne resta pas du tout après l’épisode de la clé, non mais rappelons le quand même parce que c’est important. Personne n’avait demandé à Maggie d’ouvrir ce machin perché sur une table, personne ne lui avait non plus demander de laisser filer leur indice par la fenêtre. Comment voulez vous qu’après ça Théo soit de bonne humeur, déjà que ça faisait des années qu’ils cherchaient – bon avec une longue pause, précisons quand même que c’est pas des boulets à ce point – et une fois qu’ils mettaient la main sur un indice… Maggie arrivait à le laisser s’échapper. Respirer calmement, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Ils allaient la retrouver, ils allaient y passer la nuit s’il fallait, ils allaient même se mettre en arrêt maladie tous les deux et si Maggie râlait pour les recettes de son bar qui ne seraient pas au beau fixe si elle n’était pas là, Théo lui donnerait de l’argent et si elle était ce genre de personne à chipoter, il lui dirait qu’il irait  sans elle et là, c’est fou mais il se doutait qu’elle préférait l’arrêt maladie et puis il faut le dire personne n’irait vérifier s’ils étaient bien malade, donc hein… C’était la meilleure solution du monde – et même pas parce que c’est Théo qui a eu l’idée-.

Mais avant de penser à demain et au fait que la clé pouvait, éventuellement être difficile à attraper parce que non Théo et Maggie ne passait pas cinq jours par semaine sur un balai – pas même un – qu’il n’était pas autorisé d’aller réveiller un étudiant qui faisait du Quidditch– oui, même Sélénya, même si elle dirait oui à coup sûr – pour lui demander de les aider, il fallait tout d’abord se débarrasser de Rufus, une partie de plaisir pour personne parce qu’avoir un petit qui se plaint sans arrêt, c’est ultra chiant… et là c’est pas encore l’adolescence pas vrai ? Comment les parents faisaient, il ne poserait surtout pas la question aux siens qui allaient lui dire – comme d’hab – qu’avec sa sœur, ils étaient les pires enfants au monde, ce qui est faux, les deux Greengrass avaient toujours eu des bonnes notes et ne passaient pas leur temps à défier tout le monde, et puis soyons franc, il y a toujours pire ! Ce n’est pas pour autant que Théo voulait un enfant un peu mieux que pire…

Pourquoi Théo faisait la tronche pour grimper sur un balai ? Oh mais peut-être parce que ça aurait pu être bien plus simple cette soirée s’ils avaient su gérer et que Rufus n’avait pas été là. Il avait sacrément été un poison. Il jeta un regard vers Maggie qui ne manquait pas d’entrain et haussa un sourcil « Oui alors tu vois Maggie, si tu voulais faire une promenade en balai avec moi à la nuit tombée, il suffisait de le dire, pas besoin de laisser s’échapper un indice. » Oui il se moquait d’elle, se doutant bien que ce n’était pas le cas. Quoi qu’il en soit, même si ça n’était pas la chose la plus emballante au monde pour Théo que de virevolter sur un balai avec quelqu’un de nuit, enfin si, il y a une personne avec qui, pour le coup, il aurait été ravi de le faire mais il se refusait à y penser réellement.
Vérifier que Maggie savait toujours tenir sur un balai, une bonne idée ? Pas du tout, elle répliqua aussitôt et elle n’était pas des plus positives. Là où Théo avait quand même dit qu’il lui viendrait en aide, ce qui est logique puisqu’ils étaient amis et qu’il en avait les compétences, Maggie était pour le moins terre à terre dans sa réponse… En gros, si Théo tombait, c’était foutu pour lui, il agoniserait, bon pas en silence, parce que c’est bien facile de dire aux gens d’agoniser en silence mais il ne fallait pas rêver, mais ce serait foutu pour lui. Génial, vive les amis et en plus qu’est ce qu’elle ne faisait pas la pote en carton, elle décollait sans lui. Théo ne se fit cependant pas prier pour la rejoindre et scrutait le sol, essayant au passage de se familiariser avec le balai de la demoiselle Macmillan, s’il lui bousillait, il était foutu donc il fallait faire attention. Après quelques secondes, il se rapprocha de Maggie qui lui parlait de profs insomniaques, alors pour le coup Théo n’était pas mais alors pas du tout inquiet. « Alors, j’aimerais bien les voir essayer de nous rattraper et se prendre l’humiliation de leur vie. Déjà qu’enfant on était doué pour leur filer sous le nez, je ne te raconte pas maintenant. »

Ce fut Maggie qui prit les devants, Théo n’ayant pas vraiment d’idées où chercher, il se cala dans son sillage, la laissant avancer là où elle voulait, se contentant de scruter le sol pour voir mini clé qui brille dans le noir. Il manqua de lui rentrer dedans, le problème de s’arrêter en plein vol tandis que le partenaire regarde le sol et s’apprêtait à lui demander ce qu’elle foutait sauf qu’elle parla avant qu’il n’ait eu le temps de râler. Là ? où ça là ? Ah… c’était ce truc qui ressemblait à un ver luisant ? Ah bah oui un ver luisant qui semble les attendre à moitié… Ah pardon, d’après Maggie elle les narguait, comme si une clé avait cette possibilité-là « Moi j’aurais plutôt dit qu’elle nous montrait le chemin. »

Dans un cas comme dans l’autre, c’était parti mon kiki. Les deux balais filèrent à toute vitesse – bon grâce à leurs sorciers respectifs, ils ne sont pas doués naturellement les balais – vers le sol. Bon la forêt interdite, ils connaissaient, oui ils avaient peut-être une fois ou deux – tu parles des dizaines de fois – faits des tours là-bas. Sauf que voilà, la végétation, ça pousse, en plus Théo n’avait jamais utilisé un balai pour venir ici alors jouer au jeu esquive les branches avec le sourire, ce n’était pas vraiment ça. Ah non mais c’était un super bon entraînement pour les joueurs de Quidditch, vire à gauche, vire à droite, baisse la tête, mais bon Théo n’y jouait plus donc c’était inutile. La clé était quand même impressionnante, son mécanisme semblait être de se situer à toujours deux mètres de distances des deux sorciers, qu’ils avancent lentement ou vite comme maintenant ne changeait absolument rien, elle accélérait en fonction d’eux. Jusqu’à ce qu’enfin, ils déboulent dans une espèce de clairière. Théo n’était jamais venu ici et n’avait jamais vu cet arbre, au centre, qui ressemblait drôlement au saule cogneur. Dans le doute, il se posa à distance de l’arbre et laissa le balai de la demoiselle Macmillan au sol avant de s’avancer vers l’arbre, prudemment. Rien ne vint, aucun tronc qui se secoue, aucune feuille qui ne bougea, rien. Il s’empara donc de la clé, tout en disant à Maggie « Je crois que c’est un leurre. » Quoi, sur le papier c’était possible papy Gryffondor pouvait très bien avoir utilisé de Maggie pour simuler un saule cogneur et qu’il ne se passe strictement rien, Théo aurait préféré… mais non au moment où la clé fut dans sa main, que ses ailes cessèrent de bouger, l’arbre se réveilla,ça sentait moins bon tout d'un coup« Ah… ou peut-être pas. »

Des excuses, toujours des excuses. La vérité c’est que si, c’était la faute de Maggie. Déjà la mission était un duo, à quel moment ils s’étaient associés à un gamin ? C’était bien qu’elle avait trop parlé. Pour cacher des informations sur elle à ses amis, c’était la première mais quand il s’agissait de l’ouvrir à tout bout de champ et créer des trios plus surprenants que jamais, elle était championne. Elle lui rappela qu’elle ne pouvait pas deviner que la clé avait des ailes, alors il est vrai, c’était impossible mais plutôt mourir que de le reconnaître, il se contenta d’un regard réprobateur, quoi quand c’était son père qui faisait ça, ça… oui bon ça ne fonctionnait pas vraiment, ça n’avait jamais marché sur Théo, à la rigueur quand ça venait de sa mère, oui il pouvait éventuellement faire un petit effort, mais alors son père ce n’était pas la peine. Le deuxième argument, en revanche était accepté, probablement parce que ça incriminait une tierce personne qui avait envie de faire suer les ex Gryffondors. En plus aucun intérêt d’aérer la bibliothèque, ça puait le renfermé quoi qu’il arrive, et ce depuis déjà plus de 10 ans, au bout d’un moment, il faut arrêter de s’acharner à vouloir aérer la pièce. Bon en revanche, le côté écolo de Maggie, Théo n’y croyait pas vraiment, il lui lança un regard blasé. Le pire argument c’était quand même le coup du balai. « Tu en fais trop. Primo, si tu avais attendu que je n’ai plus à tenir Rufus, j’aurais pu faire quelque chose. Secundo, dis donc Cocotte, si Poudlard aime chauffer son parc, on s’en moque, non ? Quant au tertio, à t’entendre… on dirait presque que tu savais qu’on allait devoir faire du balai et j’aime pas trop cette idée. » Bah oui, s’il arrivait quelque chose au balai de Théo, ça allait encore, bien fait pour sa pomme, on a ce qu’on mérite, mais s’il arrivait quelque chose à celui de Sélénya. Elle allait le massacrer… Bon d’accord, il exagérait, elle ne le massacrerait pas, déjà parce qu’elle l’aimait bienvoir même tout court mais qu’en plus, c’était pas avec sa force de moustique qu’elle allait réussir quoi que ce soit.

Néanmoins, Théo était partant lorsqu’il s’agissait de faire du balai. Bon ce n’était pas aussi agréable que le Quidditch, déjà parce qu’il n’avait jamais été attrapeur alors pourchasser une clé, ce n’était pas son truc. Mais surtout, c’était quoi ce parcours ? Des arbres qui apparaissaient pouf comme ça, des branches qu’il fallait esquiver au dernier moment ? Non mais papy Gryffondor il avait pété un câble le jour où il avait inventé son petit parcours ? Les Serpentards ils avaient à baragouiner un truc et hop la chambre des secrets étaient ouvertes, et Papy Godric, lui il essayait de rompre le cou aux membres de sa propre maison ? On avait dit courageux les Gryffondors, pas victime !
Une fois à terre, devinez qui se tapa tout le boulot ? Mais exactement, c’était à Théo d’aller récupérer la clé pendant que mademoiselle pote en papier mâché, ah oui parce que là c’est même pas du carton, prenait une sucrerie ? Non mais vraiment ? Il lui lança un regard noir lorsqu’elle lui donnait des conseils. Il fallait bien vérifie non et puisque mademoiselle avait besoin d’une pause, la vieillesse tout ça, Théo voulait bien s’y coller. « Il serait peut être temps que tu apprennes les bases de la médecine magique, histoire que je puisse compter un peu sur toi ! » Il revint vers elle néanmoins… sauf qu’elle se barrait. Génial pote de l’année, et puis avec son balai en plus, non mais qui avait donné cette pote à Théo. « Mais te tires pas toi ! J’ai pas dit que j’allais te forcer à apprendre des sorts pour soigner les gens ! »

Est-ce qu’il la convainquit de revenir vers lui ? Oh sûrement que non, en tout cas elle venait s’emparer de son bras pour l’entraîner à sa suite, alors qu’elle aurait communiqué, il l’aurait suivi volontiers mais il faut croire que c’était plus drôle de le traîner… pour une fois qu’il se laissait entraîner sans la moindre résistance, elle en profitait la demoiselle « Est-ce que tu aurais une sucette pour moi aussi s’il te plait ? » Comment ça ce n’était pas le plus important lorsqu’elle parlait de leurre ? Oui mais bon il avait besoin d’un peu sucre. « Tu sais, que j’aie raison, de toi à moi, il y a que toi que ça surprend. » Il jeta un coup d’œil à l’arbre, Papy Godric avait vraiment utiliser un arbre cogneur pour occuper les étudiants ? Comment avait-il pu songer que des adolescents d’une quinzaine d’années puissent s’en sortir ? « J’aime pas trop sa façon de nous mettre des baguettes dans les roues. Il pense que les médicomages ont que ça à faire de soigner tous les petits Gryffondors un peu trop enthousiaste qui décident d’aller voir entre les racines de cet arbre s’il n’y a pas la réponse à l’énigme. » Il croisa les bras avant de reconnaître « Heureusement que l’on a pas eu ce carnet entre les mains lorsqu’on était ado, on aurait jamais trouvé la solution. » Oui, il suffisait de voir la fille à Maggie pour se rendre compte qu’ils auraient été dans la merde, elle était à la limite du suicidaire cette petite et il était évident qu’elle tenait ça de sa mère. Et comme le caractère de Théo était semblable à celui de Maggie, il ne se faisait guère d’illusions, ils auraient fini broyé par l’arbre… Oh les géniteurs Greengrass auraient pas aimé du tout.

Elle était donc montée pour cela sur son balai voir s’il n’y avait pas autre chose à regarder que le gros arbre. C’était intelligent, même si elle aurait pu lui expliquer ce qu’elle faisait plutôt que d’agir dans son coin comme une égoïste. Il acquiesça pour montrer qu’il partageait son opinion, d’après son raisonnement, ça paraissait cohérent. Il suivait néanmoins d’un pas moins rapide qu’elle, l’observant sauter avant de se mettre à quatre pattes pour ratisser le sol. Visiblement, la regarder faire sans participer à cette activité salissante, ça ne plaisait pas vraiment à Maggie qui lui demanda… poliment… de l’aider. Il roula des yeux avant de s’installer à ses côtés pour gratouiller le sol… se demandant pourquoi dans ces moments là ils ne pouvaient jamais utiliser la magie, c’était quoi le problème des fondateurs, ils voulaient rappeler aux sorciers qu’ils avaient des grands pouvoirs et qu’ils pouvaient les obliger à ne pas utiliser la magie, qu’est ce qu’ils devaient s’ennuyer dans leur vie décidément. Etant donné que Maggie rouspétait sur le fait qu’elle n’était ni jardinière, ni médicomage, Théo demanda avec un sourire hypocrite « Rappelle moi à quoi tu me sers déjà ? »

Puis à quel moment Théo était meilleur jardinier qu’elle ? Les trois plantes qui se couraient après chez lui, il ne les avait pas arrosés une seule fois depuis qu’il les avait. D’ailleurs, est ce qu’il les avait toujours ? Il ne s’en souvenait absolument pas… il faudrait qu’il demande à son elfe… et qu’il rappelle au passage aux gens que lui il s’en foutait des plantes… Si c’était pour offrir ce genre de cadeaux, mais qu’ils n’offrent rien, ça ne lui faisait pas plaisir du tout. Y avait-il une seule personne dans ce monde qui aimait vraiment les plantes et qui ne disait pas oui j’aime bien uniquement pour faire plaisir ? A quel moment c’est agréable d’avoir de la terre, pleins les mains et sous les ongles ? A force de gratouiller, à deux, comme de parfaits imbéciles, ah non mais la moindre personne passant dans le coin serait mort de rire à les voir tellement ils étaient ridicules, ils finirent par laisser apparaître une serrure… Alors oui, pas que mais c’était le seul truc qui intéressait Théo.

Pendant l’espace de quelques secondes, il se sentit flatter qu’elle le laisse s’enquérir de cette mission hyper importante que celle d’ouvrir la salle. Sauf que, un regard sur elle pour la remercier et la vérité lui sauta au visage. Elle le sacrifiait, tel un pion, son regard s’assombrit tandis qu’il glissait la clé volante dans la serrure. « Tu sais que le principe des équipes, c’est qu’on est là l’un pour l’autre ? » Il glissa sa main sous celle de Maggie pour lier leurs doigts « Ne crois pas une seule seconde que je te laisserais fuir sans moi si danger il y a. »  Puis il tourna la clé. Il y eut un cliquetis, signe que la porte se déverrouillait avant qu’il n’y ait comme un tremblement de terre. Le sol s’affaissant sous eux… Attendez ils avaient fait exprès de ne pas se mettre sur la sorte de trappe. A quel moment c’était encore un leurre cette trappe !

A vue de nez, d’après le temps de chute, ils étaient tombés dans un trou de 5 mètres de profondeurs. Une chance que le sol soit recouvert de neige… Enfin ça avait la même consistance, ils s’étaient enfoncés dans une sorte de poudreuse mais sans le froid. Sans ça, ils seraient morts ou en mauvais état et ça peu importe qu’ils soient jardiniers ou médicomages. Il se releva, lâchant la main de Maggie pour cela et attrapa sa baguette pour éclairer les alentours, observant au-dessus d’eux… Ouai peut être pas cinq mètres tout compte fait mais dans tous les cas, même en lui faisant la courte échelle c’était mort, ce ne serait pas par ici qu’ils ressortiraient. Il éclaira même Maggie, vérifiant qu’elle n’était pas blessée -oui quand même vaut mieux -.

Finalement, il éclaira devant eux, deux tunnels, gauche ou droite que prendre ? Théo décida pour eux deux, optant pour la droite, de toute façon, c’était cinquante pour cent de chance, autant ne pas hésiter trois plombes « Il était droitier, je suppose donc qu’il faut aller à droite. Tu viens ? » Après, elle avait peut-être une autre hypothèse qui expliquerait qu’il faille aller à gauche, parce que oui l’argument de Théo n’était pas le meilleur… ou encore voulait elle qu’ils se séparent.

Merveilleux, elle avait les bases. Mais il l’avait dégoté où cette meilleure amie ? Non mais d’accord, lorsqu’ils étaient gamins, qu’elle sache pas le soigner, ça n’étonnait personne, lui aussi, il aurait eu l’air bien malin si elle se vidait de son sang à côté. Encore que, il aurait trouvé le moyen de contacter sa mère ultra rapidement afin qu’elle vienne en aide. Après, elle n’aurait sûrement pas adoré l’idée que son enfant se mette en danger avec Maggie et pour sûr que connaissant maman Greengrass, elle aurait trouvé le moyen de ronchonner qu’il avait des mauvaises fréquentations. Elle l’aurait sauvée, ça, oui, mais elle n’aurait pas cessé de prendre la tête à Théo. Ouai, heureusement qu’ils n’avaient jamais eu de problèmes adolescents, ça aurait été pour le moins compliqué. Et, à présent, s’il devait y avoir un blessé, Théo comprenait bien qu’il valait mieux que ce soit Maggie, il y aurait plus de chance qu’ils s’en sortent. Il poussa un soupir « Tu t’en sortiras pas comme ça toi, je vais t’apprendre plus que les bases. C’est n’importe quoi, tu es la fille la moins prudente que je connaisse et je suis encore moins prudent vu que je suis avec toi et que tu peux même pas me soigner. » Avec un sourire moqueur puissance mille, il demanda l’air de rien « En fait je me demande comment tu es encore en vie, tu as passé un pacte avec qui, que je fasse pareil ? » Non mais c’est vrai ils partageaient les bons plans normalement. Par exemple, Théo lui avait partagé la dernière fois qu’il y avait des chaussettes en solde, si ça c’était pas un pote en or.

Après avoir récupéré la sucette, avoir mis le papier dans sa poche parce que protéger la terre, c’est important et l’avoir enfourné dans sa bouche tout en gratouillant le sol. D’ailleurs juste une parenthèse comme ça, les sucettes, ça devrait être obligatoire quand on part en mission, ça motive à continuer. Voilà que sa partenaire se plaignait, non mais elle devait quand même se douter que Théo l’enquiquinerait par la suite. Il dressa un sourcil lorsqu’elle se décida de rappeler la définition de meilleur ami, allez c’était parti. Soutien dans les bons et mauvais moments ? ça n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd ça, et il la soutenait non vu qu’il disait au revoir à ses précieuses heures de sommeil pour venir se balader dans les bois. Oui, voilà, pour résoudre des énigmes. « C’est donc ça la définition de meilleurs potes ? Heureusement que tu es là pour éclairer ma lanterne, j’avais oublié. »

Le couplet sur l’amitié fut pour le moins utile à Théo lorsque cette amie merveilleuse qu’était Maggie essaya de se défiler et de l’envoyer au-devant du danger seul. Non mais, dans quel monde vivait-elle ? C’est dingue, comme s’il allait se faire avoir de la sorte. C’est donc ensemble qu’ils chutèrent, puis se relevèrent, en seul morceau. Oui heureusement, ça aurait été quand même beaucoup moins sympathique s’ils avaient dû continuer un bras ou une jambe en moins. A la proposition de Théo de passer à droite, Maggie n’avait rien à redire et elle n’avait pas tort, au point où ils en étaient, ce ne serait pas faire demi-tour qui les fatiguerait plus. Il était même plutôt satisfait qu’ils n’aient pas à se séparer, non pas qu’il ait peur de se retrouver seul, mais il aurait été tendu s’il ne l’avait plus dans son champ de vision, faut croire qu’il tenait à sa meilleure amie.

Alors que depuis le début, la lumière émanait seulement de la baguette de Théo, ils semblèrent franchir une ligne invisible et toutes les lumières s’illuminèrent les unes après les autres. Il n’eut même pas le temps de répondre à Maggie que déjà ils étaient enfermés et qu’elle signifiait que c’était pas cool. Il lui adressa un regard blasé avant d’éteindre sa baguette, puisqu’elle ne leur était d’aucune utilité. Si elle partit vers l’intérieur de la pièce, Théo tenta de voir s’ils pouvaient déplacer la porte. Non mais sur un malentendu c’était simple … ou pas, rien ne fonctionna. Il tourna donc la tête vers Maggie qui… attendez … wouahou, ne touchait pas à tout et qui essayait de faire preuve de, oui c’est bien ça, prudence. Bah dîtes donc, il n’aurait jamais pensé vivre assez longtemps pour voir ça. Il se rapprocha donc de sa camarade qui lisait le bouquin. Enfoncer les symboles comme des touches, ça merci même sans carnet, Maggie et Théo auraient touché à tout. Il s’apprêtait à la couper lorsqu’elle lui parla de combinaisons. Il semblerait qu’il soit prévisible puisqu’elle anticipa en lui disant qu’il n’y avait rien écrit. Et bah dis donc, le gars ayant écrit ça ne s’était pas foulé, déjà que pour venir jusqu’ici il avait fallu… plus de dix ans aux deux loustics, et encore dix ans, c’est vraiment pour être sympathique. Même une fois dans le coin, c’était pas plus évident.

« Je suppose qu’on va faire ce que tu sais faire de mieux, toucher à tout et voir ce qui fonctionne. » Non mais après c’était pas méchant et puis il disait que c’est ce qu’elle savait faire de mieux mais il était exactement pareil, toucher d’abord et après éventuellement, réparer les bêtises. Sauf que c’était plus marrant de rejeter la faute uniquement sur Maggie. Pour autant, c’est bien Théo qui posa le premier le doigt sur les différents symboles dans un ordre totalement aléatoire. Bien entendu, sans trop de surprise, ça ne fonctionna pas le moins du monde. Il revint vers Maggie pour récupérer le carnet et à l’aide de sa baguette, il nota la combinaison qu’il venait de faire avant de faire signe à Maggie qu’elle pouvait tester elle aussi. Chacun son tour, ils appuyèrent sur les différents symboles et notèrent sur le carnet, enfin c’est surtout Théo qui notait. Puis, de temps en temps, les combinaisons étaient bonnes, les objets parlons en, tous plus bizarre que les autres, non mais à croire le gars c’était un chevalier, il y avait un heaume, un plastron, un bouclier… et puis tout miniature parce que comme ça ils avaient l’air complètement ridicule à les poser sur la fresque comme des pièces de puzzle. Au moment où Théo perdit patience en posant ce qui lui semblait être une ceinture avec un fourreau pour une épée, il marmonna « Tu peux me dire à quoi ça sert ce qu’on est en train de faire ? Tu crois pas qu’on a passé l’âge de faire des puzzles, et on sait même pas combien de pièces il faut. » La fresque fit un bruit très étrange, ah si ça venait de la fresque, comme si elle s’écroulait sur elle-même. C’est une blague, la fresque s’écroulait, seul les choses qu’ils avaient positionnées restaient à leur place, délimitant ce qui ressemblait à un escalier plongeant dans les entrailles de la terre. Théo jeta un coup d’œil à sa partenaire avant d’illuminer de nouveau la baguette, nul besoin de parler, il savait qu’ils iraient « Au moins, on aura fait notre sport pour la semaine. » Ils étaient proche du but, il le sentait, l’excitation le gagnait et l’envie de savoir à quoi ça rimait tout ça. Et puis peut être qu’ils allaient devenir célèbres avec cette découverte et qu’ils pourraient se la raconter pendant au moins deux décennies… ouai toute une vie même.

Le talent, le talent, Maggie devait avoir oublié avec qui elle était, c'est-à-dire pas un inconnu, mais bien quelqu’un qui la connaissait un peu. Elle avait juste une chance d’enfer. Le problème c’est que la chance tourne des fois, oui ça arrive, c’est ultra chiant, on est un peu triste quand ça arrive mais c’est comme ça il faut faire avec. N’ayant pas envie de perdre sa meilleure amie – bah oui sans elle avec qui il irait à l’aventure… Sio et Sol, bof bof elles étaient moins casses couilles que son amie. Il devait donc s’efforcer de donner à Maggie des cours de médicomagie, ça va il n’allait pas faire d’elle une experte, ça ne prendrait pas plus de temps que ça mais ça éviterait à Maggie de se vider de son sang, pour peu qu’en traitresse elle parte sans son super meilleur copain toujours partant pour les missions. Ou alors, dans l’éventualité où c’était le meilleur super copain qui se vidait de son sang – comme quoi vouloir partir en mission avec Maggie pire idée ever – elle puisse lui venir en aide. Non parce que dans le cas où il mourait, quoi ce sont des choses qui peuvent arriver, elle viendrait à l’enterrement, ne serait ce que pour manger les petits fours prévus par les parents de Théo, d’ailleurs ils avaient intérêts à pas faire les radins… BREF passons. Elle voudrait faire un discours, non mais ça c’était sûr, raconter toutes les choses merdiques que Théo avaient faites, et bon sang… il y en avait un paquet, choses qui allaient faire se décomposer les vieux mais bon fallait s’y attendre au fait que Théo c’était pas un ange… enfin si le genre ange par devant et qui fait toutes les bêtises possibles par derrière… après les parents s’étonnaient qu’il soit pas préfet, mais qu’est ce que vous voulez qu’il soit crédible le petit gars… C’était le pire – à cause de ses fréquentations hein, Maggie mauvais exemple -. La Campbell, la meilleure amie de pacotille serait obligé de dire comment il était mort… pourvu qu’elle fasse pleurer un peu dans les chaumières, qu’elle dise qu’il avait été héroïque en se vidant de son sang, qu’il n’avait pas dit aïe – bon parce qu’il lui hurlait dessus mais c’est un détail – elle allait se faire tuer par les parents de Théo – oui les deux hé quand même hein papa il a beau être naze, son fils meurt il kiff pas non plus -. La seule solution pour sauver Maggie, ce serait de pas emmener Théo… oui non ça c’est nul, pas d’intérêt, que Théo lui apprenne la médicomagie, voilà oui c’est ça. on en parle des 440 mots pour raconter dla merde ?

Et voilà nos deux aventuriers complètement foireux qui étaient partis à l’aventure dans une pièce totalement bizarre, mais très intéressante néanmoins vu qu’il fallait appuyer partout. Enfin pour sûr que ce n’était pas ça le but de la pièce, sinon il y aurait marqué touchez moi... mais bon Théo lui, quand il voyait des machins à toucher, il touchait, c’est par principe. Sauf que, bien entendu, il fallait accuser Maggie d’être miss touche tout hé c’est mieux que miss je sais tout en prétendant que c’était ce qu’elle savait le mieux faire. Au lieu de s’indigner, elle en rajouta une couche sous le léger rire de Théo « Disons que tu emmerdes le monde en touchant à tout. » M’enfin, ce fut quand même Théo qui commença à tripatouiller les touches, sans que ça soit concluant, bah oui ça se saurait tout de même si c’était concluant des fois le premier essai. Maggie n’eut pas plus de chance que le sorcier. Ce fut donc un enchaînement d’essais totalement infructueux entrecoupé d’essais fructueux. Il faut dire qu’à ce jeu -un peu chiant et un peu long – Maggie était plus douée que son partenaire en même temps elle a l’habitude ELLE Alors qu’il se plaignait que faire des puzzles, ce n’était plus de son âge, il se faisait inviter à reconstituer une maquette de Poudlard, il cligna des yeux dépassés « Sans façon, merci de la proposition. »IL EST PAS DROLE LUI, moi je trouvais l’idée géniale

L’escalier finit par leur ouvrir la voie. Alors que Théo, en tout honnêteté trouvait que niveau sports ils étaient plutôt pas mal, Maggie n’était pas de cet avis et annonçait qu’elle n’aurait pas de courbatures demain. Il se retint de dire qu’avec les potions, il n’avait jamais de courbatures le lendemain. « Disons que je t’avoue que moi, faire des puzzles, du balai, gratouiller tomber dans un trou, et tout ce genre de choses passionnantes, je ne le fais pas tous les quatre matins et que je trouve que c’est un tel condensé d’activité en une journée que j’ai fais mon sport pour la semaine. Sauf si demain, tu découvres un nouveau secret et que tu as besoin d’un partenaire. » Et dans cette phrase, il y avait bien la preuve que non, ça n’avait pas été ce qu’il y a de plus épuisants, même pour lui T’en fais pas Elise est horrifiée. Cet endroit était mal entretenu, il y avait un très mauvais système de filtrage de l’air, ça sentait le renfermer et puis ils craignaient, ça gelait. Ça coutait trop cher d’investir dans les torches pour réchauffer ? Il y avait même les accroches pour les mettre. Papy Godric il avait dû faire ça à la fin de sa vie, il n’avait plus toute sa tête.

Ils arrivèrent dans une salle vide, éclairée par contre ça c’est bien déjà il y avait un peu de budget pour l’éclairage, bon point Papy. Par contre, il déconnait le vieux, il n’y avait rien, excepté un socle. Ah bordel, pourvu que le vieux il n’ait pas oublié ce qu’il était censé faire en cours de route. Maggie fouina dans son carnet, utile ce carnet, la personne lui ayant donné avait fait la bêtise de sa vie. Tandis qu’elle se renseignait, Théo observait le décor, les tapisseries rouges et or ne laissaient place à aucun doute, c’était vraiment pour les Gryffondors. Il tourna la tête lorsque son amie donna les instructions, poser sa main sur le socle et être Gryffondor, ça c’était dans leurs cordes. Il s’avança donc tandis qu’elle émettait ses doutes. Est-ce qu’il fallait être encore Gryffondor, il évita de plaisanter sur sa fille qu’il pouvait toujours réveiller et qui serait ravie de venir ici poser ses pattes partout, c’était bien la dernière personne que Maggie voudrait voir ici, même si elle devait se douter au fond d’elle, que les chiens ne font pas des chats…  

Comme elle disait si bien, pour savoir s’ils étaient encore Gryffondor aux yeux du vieux, parce que clairement, si on posait la question à Théo, il n’avait jamais cessé de l’être, pas une seule seconde. Etant donné qu’elle lui faisait une petite place, Théo se glissa à son tour proche du socle mais il faut croire qu’il n’était pas assez rapide pour son amie qui se saisit de sa main pour la poser à côté du socle, le faisant rouler des yeux, ça va, ça faisait plus de 10 ans qu’ils attendaient, un peu plus, un peu moins. Ah purée ! Ses yeux s’agrandirent en sentant une brûlure -parce que non ça ne chauffait pas juste, ça brûlait ce truc – Il retira sa main presque en même temps que Maggie et ils assistèrent à l’éclosion d’une cloche en verre et une pièce… une vieille pièce toute moisie. Ils avaient fait tout ça pour un rien. Théo eut un léger rire nerveux « Il plaisante le vieux. » Il lut l’écriteau avec une envie de le taillader. Son regard vint chercher celui de Maggie qui avait l’air autant dépité que lui. Lorsqu’elle prononça le mot sortie à haute voix, des lumières aux tons rouges s’allumèrent au sol, traçant un chemin vers un mur. N’importe qui aurait hésité avant de foncer dans un mur mais il faut croire que l’impulsivité de Théo l’empêcha de réfléchir il fonça dans le mur et fort heureusement pour son ego, ne percuta pas le mur mais le traversa, pour se retrouver de nouveau dans la forêt interdite, attendit que sa meilleure amie prenne exemple sur lui – et quel exemple attention -. Ils étaient lessivés d’un coup, la fatigue était plus mentale que physique, l’impression de s’être fait rouler dans la farine. Il marmonna, dépité « Tu m’offres un verre à ton bar pour oublier que ce fondateur a des blagues de très mauvais goût… Une pièce sous une cloche, c’est ridicule. »