Une soirée un peu trop arrosée ft Rebekah Perroni

C'est beau la petite bourgeoisie qui boit du champagne ♪♫♪

Après avoir passé une soirée avec sa mère, Sean a besoin de se changer un peu les idées. Non pas que la soirée ait été mauvaise mais il a pris l’habitude de se rendre dans un lieu en particulier. C’est sa manière à lui de se changer les idées. Même si ce n’est sans doute pas une bonne idée de revoir la jeune femme qu’il voulait aider au début du mois… Depuis les évènements de Regent’s Park, le jeune homme a beau faire le fier et agir comme si tout allait pour le mieux, il sait bien que ce n’est pas vrai dans le fond. Son corps n’en a gardé aucune marque, ou alors légères. Les miracles de la magie. Il n’en va pas de même pour son esprit, qui est resté un peu torturé. Il n’est pas au point d’avoir peur des flammes, il en a vu d’autre. Mais il garde en tête que sans cela, peut-être qu’il aurait pu aider encore plus de monde. S’il vient au White Thestral, c’est pour se donner bonne conscience d’une certaine manière. Se dire que même s’il a fini dans un sale état et s’est fait engueuler par Rose, au moins la barmaid en est sortie totalement indemne. Il aurait sans doute dû rentrer chez lui. Mais il sait qu’il ne dormira pas tout de suite. L’irlandais sait qu’il va se tourner dans tous les sens sous la couette pendant une bonne heure. Généralement, il tient le coup la semaine, récupère son retard en sommeil pendant ses jours de repos. C’est le seul moyen qu’il a trouvé pour ne pas inquiéter sa mère, ne pas lui dire qu’il a été plus profondément touché qu’il ne veut bien l’admettre. Il est comme ça le O’Malley : il n’admettra jamais ses faiblesses, encore moins celle-ci. Mais il sait qu’il mettra du temps à se remettre, tout comme il a mis du temps à se remettre de la disparition de Sara.

Une fois au bar, l’Auror s’installe dans un coin. Comme toujours, il commande un jus de fruit, n’ayant jamais bu une seule goutte d’alcool de sa vie. Il adresse tout de même un petit signe de la main à Rebekah en passant. Il l’aime bien, la trouve sympathique même s’il sait qu’elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Pas forcément le genre de personne qu’il recherche pour passer une vie. Mais le genre de personne qu’il est capable de compter parmi ses amis. Du moins lorsqu’il arrive à nouer une relation, ce qui n’est pas forcément le cas. En même temps, Sean ne se voit pas débarquer face à elle et lui dire qu’il est le type qui s’est fait cramer la tronche alors qu’il voulait venir l’aider. Certes, il aurait pu plaisanter en disant qu’il ne sentait plus le cochon grillé désormais, ou bien que le feudeymon avait brûlé sa chemise préférée. Mais il a du mal avec ce genre de situation. Alors il observe. Il prend un peu le temps de se poser, de se dire qu’il n’est pas si nul que cela dans le fond. Il ressasse ça depuis des jours, il rumine dans son coin. C’est aussi pour ça qu’il a repris le travail aussi tôt : se changer les idées. Une fois son verre devant lui, il en prend une gorgée. Le jeune homme remarque bien un petit arrière-goût mais il n s’en alarme pas plus que cela. Il ne comprend même pas qu’il y a de l’alcool dans le breuvage. Le mélange ne doit pas être trop fort, il ne grimace même pas et le boit sans trop de difficulté. Cela suffit pourtant pour qu’il ait la tête qui tourne un peu. Le manque évident d’habitude n’y est pas pour rien. Il n’en fallait pas plus pour que le blond se retrouve à somnoler sur sa table.

Sean relève la tête lorsqu’il entend des pas approcher de sa table. Il n’a même pas remarqué qu’il n’y avait plus personne. Son regard semble s’illuminer, ou peut-être est-il un peu lubrique ? Il attrape alors la main de la jeune femme. « Rebekaaaaah ! » La voix du jeune homme est d’entrain, il tente de l’attirer contre lui mais on est bien loin de sa force habituelle. « T’as fais quelque chose à tes cheveux ? Ou c’est peut-être ton maquillage ! » Il commence à divaguer, il n’arrive plus à se fixer sur un seul et même point. Il tente de se lever et retombe rapidement sur son siège. Il donnerait presque l’impression d’avoir bu des litres d’alcool alors qu’il ne devait en avoir qu’un fond dans on verre en fait. Et finalement, il la regarde. Les larmes lui montent aux yeux, ce qui est très inhabituelle. Sa voix devient légèrement tremblante. Il n’a jamais été comme ça, pas même face à ses frères. « Je suis qu’un gros nul hein… ? »

Une soirée un peu trop arrosée ft Rebekah Perroni

C'est beau la petite bourgeoisie qui boit du champagne ♪♫♪

En temps normal, Sean c’est celui qui ne boit pas. Un peu comme dans les pubs des Moldus, quand ils disent que Sam c’est celui qui conduit et donc celui qui ne boit pas. Juste que Sean ne conduit rien du tout. Enfin il transplane, quelques fois il se retrouve à devoir voler sur un balai mais ça s’arrête là. Alors même sans cela, c’est presque naturellement qu’il vient au White Thestral quand il a des difficultés à trouver le sommeil. Parce que c’est vivant parce que ça lui évite de trop penser. Il se moque bien de la moindre activité qui peut s’y passer ou même de ce qu’ils peuvent proposer à la consommation. Quand il vient, il n’est plus Auror mais une personne lambda. Et cela lui va très bien pour le coup ! Juste que les choses ce soir ne se passent pas vraiment comme il les avait prévues. Le jeune homme pensait se poser un peu, prendre un verre de jus de fruits comme d’habitude et finalement rentrer tranquillement chez lui pour essayer de dormir. Le tout avant de repartir dans sa petite routine et remettant les pieds au Ministère. Pour recommencer à faire de la paperasse. Une vie qui ne lui convient pas forcément mais qui lui est imposée. Les joies d’avoir voulu jouer les héros, d’avoir un métier à risque, une mère qui travaille au Ministère et une coéquipière qui a eu du mal à se ressaisir sur le coup. Il se demande même, après coup, comment il a fait pour gérer tout cela et tenir encore debout ! S’il en croit sa mère, il devrait dormir plus. Il en vient même à reconsidérer un instant la proposition qu’elle lui a faite de récupérer sa chambre. Mais non, L’Irlandais n’est plus un gamin ! Et de toute manière, l’idée est bien vite éclipsée par les effets de l’alcool.

Le jeune homme est tout de même en capacité de reconnaitre la demoiselle qui s’approche de lui. Il a cependant du mal à l’attirer contre lui. La pièce semble tanguer un peu mais il ne s’en inquiète pas. Du moins, pas tant qu’il n’essaie pas de se lever, tentative lamentablement échouée. Et évidemment, il entraine Rebekah. Il remarque à peine sa main contre lui. Mais finalement, le blond sent des sentiments contradictoires l’envahir. Alors qu’il commençait à avoir quelques idées mal placées, il commence à se sentir nul, lourd et complètement pataud. Et alors qu’il fait toujours tout pour ne pas montrer qu’il va mal, Sean laisse enfin sa douleur ressortir. Une larme, puis deux. Si on lui avait dit qu’il finirait dans cet état face à la barmaid, il n’y aurait jamais cru. Même sa mère n’a pas dû le voir pleurer ou même chouiner depuis une quinzaine d’années. Alors qu’elle s’installe sur ses genoux et sèche ses larmes, il passe naturellement les bras à sa taille, se laisse attirer ensuite et niche sa tête au creux du coup de la blonde. Il comprend bien qu’elle tente de le rassurer. Le lendemain matin, il ne se dira peut-être plus qu’il est nul. Mais pour le moment, l’alcool qui court dans ses veines lui donne cette impression. « J’ai fait flippé tout le monde… Ma propre mère pense que je devrais retourner chez elle… J’ai fait flipper Rose, je l’avais jamais vu comme ça… » Même si les évènements ne sont pas tous dans le bon ordre, l’Irlandais commence à prendre conscience des choses. Il est peut-être sorti trop tôt après tout… Il aurait peut-être dû prendre un peu plus de repos, prendre le temps de retrouver le sommeil. Ou tout simplement oser en parler à quelqu’un, même s’il ne veut pas montrer que quelque chose ne va pas.

C’est alors qu’il se décide à regarder Rebekah. C’est vers elle qu’ils se sont dirigé avec Rose au début du mois, pendant cette journée ayant exposé le monde magique. C’est parce que Rose a voulu la protéger et parce qu’il a lui-même voulu protéger Rose qu’il a fini avec des brûlures conséquentes sur toute une partie du corps. C’est parce qu’il a voulu faire son métier qu’il a risqué sa vie. Et c’est uniquement maintenant qu’il s’en rend compte. C’est maintenant qu’il est désinhibé qu’il se rend compte qu’il a failli y passer.  Jusque-là, il se voilait la face. Parce qu’il connait les risques de son métier, parce qu’il a déjà perdu une coéquipière. Mais jamais il n’aurait cru en arriver à ce point. Jamais il n’aurait cru échapper de justesse à la Faucheuse. Et c’est à ce moment que se produit quelque chose qui n’était pas du tout calculé. Prise de conscience d’un besoin de ne pas être seul ? Moment de faiblesse plus ou moins assumé ? Ou peut-être tout simplement l’alcool. Le jeune homme se laisse porter par une envie un peu folle. Sa main passe sur la joue de la jeune femme, d’abord timidement. Et puis finalement, il dépose ses lèvres sur les siennes, tout aussi légèrement avant d’appuyer un peu plus, devenant un peu plus pressant. Mais quelque chose lui fait reprendre pied et il s’écarte rapidement, sans pour autant repousser la jeune femme. « Pardon… » Nerveux et un peu honteux, il détourne alors le regard. Il ne sait pas ce qui lui a prit.