Merry et Leonard Joyner avaient toujours rêvé d’avoir un garçon…
Quoi ? Ne me regardez pas comme ça, évidemment que je ne vais pas vous racontez qu’ils ne m’aiment pas ou moins que si j’avais été un garçon. Si vous voulez lire une histoire dramatique peuplée de larmes et de colère, vous n’êtes pas au bon endroit. Parce que j’ai été élevée dans les meilleures conditions qu’un enfant puisse connaître. C’est les autres qui n’ont pas de chance, tout simplement. Ces personnes que l’on rencontre par hasard et qui transforment notre vie tranquille en un véritable capharnaüm. Mais peut-être qu’il serait mieux de commencer par le commencement, n’est-ce pas ?

Le temps était neigeux et froid le 24 décembre 2002. Alors que la majorité des Cambridgiens avaient la tête embrumée par leur réveillon de Noël, mes parents eux, étaient à la maternité, puisqu’à 23h45 ce soir-là, j’ai pointé le bout de mon nez. Cette petite tête brune de 48cm née avec un mois d’avance et qui ne pleurait presque pas, a été prénommé Maxine. Une mère sorcière botaniste et un père moldu avocat, on peut dire que je suis un mélange parfait.

Durant les six premières années de ma vie, j’ai vécu dans une maison isolée au sud de Cambridge. J’y ai fait mes premiers pas, appris mes premiers mots, fait mes premières bêtises aussi. Je me souviendrai toujours de cet immense pommier devant ma fenêtre dans lequel passait les rayons du soleil. Avoir un jardin était primordial pour un boute-en-train comme moi, toujours à courir partout. Ma mère avait fini par arrêter de m’acheter des vêtements neufs puisque tous finissaient troués, salis, même elle avait laissé tomber.

C’est en janvier 2008 que nous avons déménagé. Mes parents voulaient un deuxième enfant et notre maison leur semblait trop petite pour nous élever dans les meilleures conditions, mais avec le temps, je pense qu’ils étaient inquiets et voulaient me protéger d’une menace inexistante. Nous sommes donc partis dans le sud de l’Angleterre, une petite ville nommée Weymouth, au bord de la Manche connue pour être touristique et pour son port coloré. Évidemment, nous vivions toujours en retrait, dans une grande maison en campagne avec quelques voisins et une immense forêt. C’est ici que mes parents vivent encore aujourd’hui et ici que j’ai finalement grandi. Impulsive, bavarde et peut-être un peu moqueuse à cette époque, difficile pour moi de me faire des amis, j’étais plutôt celle qui s’attirait des ennuis. J’ai donc passé le plus clair de mon temps seule avec mon imagination, ce qui ne me dérangeait pas jusqu’à ce que je devienne adolescente.
L’arrivée de mon petit frère, Eden, en 2014 a fait que je n’étais plus le centre du monde pour mes parents et, pompon sur la Garonne, il s’agissait d’un garçon, le rêve de mes parents. C’est sans doute à ce moment-là que j’ai commencé à vouloir repousser les limites, me faire remarquer et pousser les gens à bout. Mais étrangement, c’est aussi là que j’ai commencé à faire des rencontres amicales.

Septembre 2014 – J’ai presque 12 ans lorsque j’entame ma première année à Poudlard. Une école prestigieuse qui tient toujours debout malgré tout ce qu’elle a vécu. Si ça, ce n’est pas une belle preuve de ténacité, je ne sais pas ce que c’est. Malgré mon jeune âge, je sais pertinemment ce qu’il se passe en dehors de mon cocon enfantin. Seulement, je m’en contrefiche car c’est censé être le cadet des soucis d’une jeune adolescente. Au fil des années, j’ai développé un certain intérêt pour les sortilèges et les potions et une aversion pour les cours comme l’Histoire de la Magie. Peu studieuse, je parviens tout de même à avoir de bonnes notes même si je suis loin de l’excellence.
Lors de ma cinquième année, à 16 ans, je connais ma première déception amoureuse, ma première bagarre et mes premières heures de retenues – bon d’accord lancer un sortilège sur cette fille insupportable pour qu’elle trébuche était peut-être excessif. Tout semble s’assombrir autour de moi et même si l’on me certifie que c’est un passage obligé lors de l’adolescence, j’ai l’impression d’être la seule à ressentir ces maux-là et à ne pas les comprendre. Comme si je ne connaissais pas la douleur auparavant. J’ai envie de grandir, de sauter des années jusqu’à mes 30 ans, au moins. Non, je n'exagère jamais, évidemment.

Après la réussite de mes ASPIC, je me dirige vers les Sciences Magiques. Au vu de mes capacités en potions, ça me semblait être la filière idéale pour continuer dans cette lancée. J’avance néanmoins dans un terrain brumeux, incapable de savoir ce que je veux être, ce que je veux faire après tout ça. Et comment faire pour taire toute cette négativité ? La transgression des règles bien sûr et cette volonté d’embrasser le risque, de le titiller et de déguerpir avant de se faire prendre. Oui, je me nourris ainsi, l’adrénaline a totalement remplacé le sang qui coule dans mes veines et malgré cette vie qui peut vous paraître banale et sans intérêt, je sais pertinemment que pleines d’aventures m’attendent quelque part.
A l’aube de mes vingt ans, je suis assez rusée et téméraire pour me lancer dans des aventures rocambolesques juste pour me donner l’impression d’être en vie.
Qui m’accompagnera dans ces périples ?