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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Le lion & le serpent (Octadhan) :: Hogwarts :: Les alentours :: Le Parc
Octavia Nott
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Sam 29 Juil - 9:34


Le lion & le serpent
feat Aodhan O'Brian


Début novembre 2021

La fraîcheur, en ce début de mois de novembre, présageait un hiver rude. Les températures basses paraient de gelée la végétation luxuriante du parc, les arbres dénudés pétrifiés de froid semblaient plus immobiles qu'à l'ordinaire. Dans ce calme plat, les pas d'Octavia écrasaient le tapis blanchâtre qui recouvrait le sol. Elle se dirigeait vers la volière pour emprunter un hibou étant donné que Penny, sa chouette mouchetée, n'était pas rentrée de sa chasse nocturne. Le sommeil d'envolée, la jeune fille profitait que la majorité de ses camarades soient endormis pour se promener dans le silence du château de Poudlard. À l'occasion, elle revêtait une cape en velours émeraude sur un pantalon droit et une chemise au sempiternel col Claudine. Sa peau d'albâtre rosissait sous les effets du froid, faisant ressortir le lagon de ses yeux. Sa chevelure noire de jais, qu'elle n'avait pas pris la peine de coiffer au réveil, s'alourdissait d'humidité.

Au détour d'un chemin, des haies proprement taillées en rectangle attirèrent son attention. Hauts d'environ deux mètres, les buissons entretenus formaient des rangées bien alignées délimitant un chemin qui disparaissait au détour d'un virage. Habituée à gambader dans le parc, la plupart du temps en solitaire, Octavia s'étonnait de découvrir cet endroit pour la première fois. Sa mémoire, reconnue infaillible, ne rechercha pas un seul instant à se remettre en doute. Certainement qu'une quelconque magie façonnait des excentricités dans le parc, son expérience au sein de Poudlard n'ôtait pas cette possibilité.

« Je ne suis pas pressée », songea-t-elle en déviant sa route.

D'un pas assuré, mais le menton relevé, paré à toutes éventualités (c'est qu'il fallait s'en méfier, des quelconques magies), Octavia s'avança dans le chemin de haies, son oeil avisé déterminant les feuilles comme appartenant au cornouiller, une plante tout à fait conçue pour ce genre d'utilisation, une banalité en soit. En d'autres termes, il semblerait qu'il y avait rien à craindre de ce nouveau jardin. Rapidement, sa route vira en épingle, découvrant un nouveau corridor de cornouiller. Par mesure de précaution, Octavia froissa entre ses doigts une feuille de buisson dont les nervures arrondies craquelèrent sous la pression que son examen exerçait. Rien ne se produisit. Elle huma ses doigts pour détecter une odeur suspecte quand un bruit retint son attention. Le bruit provenait assurément de derrière la haie, invisible à ses yeux. Il lui fallait effectuer quelques pas dans le corridor pour sortir de ce court labyrinthe. Octavia n'hésita pas un seul instant. Par contre, elle rangea soigneusement sa lettre dans une poche intérieure de sa cape, dévoilant sa baguette de l'autre côté. Paisible, mais alerte, la baguette cachée contre son flanc, elle esquissa les derniers pas qu'il lui restait pour atteindre l'embouchure du corridor de végétation. Là, elle tendit l'oreille, constatant que le bruit s'amplifiait. Impossible à déterminer, elle haussa les épaules, ses doigts se crispèrent sur sa baguette, et elle déboucha du labyrinthe sans crier gare. Le vent souffla haut dans le soleil pour dégager un soleil embrumé de nuages. Dans le silence le plus absolu, Octavia s'immobilisa. Ses pieds chaussés d'une paire de sneakers inappropriés pour les sols mouillés commençaient à perdre leurs gros orteils. Mais ce n'était plus le principal problème.
 

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“Je lis donc je sais”

Palais mental:
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Aodhan O'Brian
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Ven 1 Sep - 12:44

••
Le lion & le serpent
ft. Octavia Nott




Aodhan descendit les marches du château écossais d’un pas léger pour rejoindre le parc à vive allure. En cette matinée de novembre, tout respirait le calme et la quiétude et tous semblaient encore endormis. Tant mieux. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas les gens, loin de là, il était de nature sociable mais parfois, la solitude avait cette vertu de vous laisser seul avec vous-même, comme coupé du monde. C’était reposant, tout simplement.

Il avait toujours été très sportif et hyperactif, mais depuis son recrutement au sein de l’équipe de Quidditch des Crécerelles de Kenmare, il avait pas mal bousculé ses habitudes.Il ne fumait plus, buvait beaucoup moins et évitait de passer trop de temps en soirée. Il avait remplacé ses tendances à la débauche par une routine bien plus stricte et cela commençait par se lever tôt chaque matin pour courir dans le parc. Il s’était rendu compte que cette pratique quotidienne, conseillée par son coach qui avait noté son tempérament impulsif, lui permettait de vider son trop plein d’énergie, de mieux se concentrer pendant les cours et même de mieux maîtriser ses nerfs. Sil avait su ça plus tôt...

Ce matin, Poudlard frissonnait encore d’une nuit glaciale et dès qu’il mit un pied dehors, il pensa que l'Écosse était presque aussi belle que son Irlande. Les feuillus ayant encore leur parure étaient appâlis d’une fine couche de gel tandis que les résineux déployaient leurs épines aux mille nuances avec ostentation, allant du plus bel émeraude à l’olivâtre le plus sombre. Ils étaient prêts pour l’hiver qui allait bientôt s’étendre et semblaient s’en venter. Au-dessus de leur tête, le ciel matinal cachait l’intimidante clarté du soleil par une fine couverture nuageuse qu’une bise indocile n’avait de cesse de chasser. Au loin, le Lac Noir reflétait la voûte, les flots ondoyant timidement, comme si eux aussi s’éveillaient à peine. L’eau devait être foutrement froide. Peut-être y piquerait-il une tête…

Au fur et à mesure qu’il traversait le parc, le vent lui rapporta une douce odeur de champignons et de fougères délicatement parfumées ainsi que les cris d’animaux dont les moldus auraient à peine rêvé. Même s’il ne parvenait pas à savoir de quoi il s’agissait exactement, il trouvait ça terriblement cool. Aodhan n’avait de cesse d’être émerveillé par ce monde magique et jamais il ne sentait blasé et ennuyé par lui.

Au bout d’une bonne trentaine de minutes de course soutenue, l’irlandais emprunta une voie dédaléenne de haies de cornouillers et s’y engagea sans broncher. C’était son moment préféré, celui où il transpirait, où il souffrait le plus, où son corps rechignait à continuer à avancer. Il savait qu’après cela, ses muscles allaient être définitivement chauds et que l’adrénaline allait se déverser dans ses veines, lui donnant une nouvelle énergie, avec la sensation de force débordante à laquelle il était définitivement accro.

S’il avait quitté le château en frissonnant, son survêtement convenait maintenant parfaitement à ses efforts. S’il était fan du monde magique, il l’était tout autant de la technologie moldue et il ne jurait que par les marques d’un monde sans magie pour ça. Il fallait dire qu’il avait une fois utilisé des vêtements ensorcelés pour courir et c’était parti en sucette. Le machin s’était mis à l’obliger à courir dans n’importe quelle direction et il avait dû se foutre presque à poil pour s’en libérer. Au moins avec un survêt’ Nike, il était tranquille et en plus, y avait rien de plus efficace. Du fait, il était tout nippé de noir. Ses jambes étaient couvertes d’un legging surmonté d’un short, son buste d’un t-shirt moulant à manches longues et ses pieds portaient une paire de baskets qui lui avaient coûté un bras mais putain qu’elles étaient canons.

Son esprit s’était focalisé sur l’entraînement de son équipe en fin d'après-midi lorsqu’il entendit un murmure à son oreille. Aodhan le chassa d’un bref mouvement de tête avant de réaliser presque immédiatement de quoi il s’agissait. Une nouvelle “manifestation” il s’évertuait à ne plus appeler ça une “crise”. Il avait repris contact avec Soledad pour parvenir à les contrôler après l’épisode de l’attaque du Poudlard Express et du coup ces connasses étaient revenues au triple galop pour lui pourrir l’existence. Mais voilà. Il devait y passer. C’était juste jamais le bon moment…

Il tenta de faire le vide dans sa tête, d’accepter la vision, comme le lui avait conseillé la cartomancienne, de rester calme. D’ailleurs son souffle s’était apaisé tandis qu’il courait ouais il allait pas s’arrêter pour ça faut pas déconner. Les murmures devinrent des voix claires puis tonitruantes et la douleur assaillit son crâne, si violente qu’elle voila ses yeux bleus de gris. Par la force des choses, il ralentit son rythme, sa main cherchant une prise à laquelle se raccrocher. Ses doigts s’enfoncèrent dans les branchages des cornouillers tandis qu’il arrêtait son pas, définitivement. Il ne pouvait décemment plus continuer ainsi où il allait copieusement se casser la gueule. Il grogna sous la douleur que sa tête lui infligeait, les voix semblant prendre plaisir à le punir de les avoir si longtemps ignorées et lui criant avec force que s’il voulait contrôler son don, il devrait d’abord en passer par les flammes.

Il posa un genou à terre. Cette fois, ses deux mains agrippèrent sa tête et son corps s'arc-bouta. Se laisser aller était éminamment plus difficile qu’il ne l’avait imaginé… infiniment plus douloureux. Lorsque son corps s’écroula, son esprit s’était figé dans cette dimension fantomatique où il avait toujours redouté d’aller car il avait peur de ne plus savoir en revenir.

Les minutes s’écoulèrent, le laissant en transe entre les arbustes à l’épais feuillage. On aurait dit qu'il dormait si ses yeux voilés d’ombres dansantes n’étaient pas grands ouverts sur le vide. Une petite racine vint doucement s’enrouler autour de son petit doigt, presque affectueusement tandis que son corps restait parfaitement immobile. Son métabolisme s’était ralenti au point qu’on percevait à peine sa respiration.

Lorsqu’il revint à lui, ce fut en un instant et sans le moindre sursaut. Le voile s’était tout simplement envolé, laissant la place à l’azur intense de ses yeux brillants. Aodhan avait fini par se sortir de ce tourment et avait maintenant ancré ses prunelles dans celles d’une fille qu’il ne connaissait pas et qui était malgré tout penchée sur lui. Merde… Il ne réagit pas à sa surprise et lorsqu’elle s’écarta, il se redressa doucement, restant malgré tout dans un calme olympien. Peut-être que s’il faisait comme si de rien n’était, elle allait juste passer son chemin. Il se rendit compte qu’une racine s’était enroulée autour de son doigt et s’en débarrassa d’un bref mouvement du poignet. Non mais sans dec j’suis pas encore mort que l’autre commence à me monter dessus. La transe avait endolori ses muscles, comme s’il avait fait un marathon de trois jours, mais il se contenta de pousser un bref soupir. Qu’elle le surprenne en pleine crise s’en était une on va pas s’leurrer bordel était une très mauvaise nouvelle. Il détestait parler de ça et ne se confiait qu’à de rares personnes sur le sujet. Même Hestia n’en avait jamais entendu parler.

D’abord assis, un genou relevé avec son coude posé dessus, il reprenait doucement ses esprits, le bout de ses doigts frottant ses yeux puis pinçant l’arête de son nez. Celle-là avait été foutrement puissante et peinait à passer. Mais il faisait tout pour garder le masque. Il s’attarda enfin sur la fille. Une Serpentard. Son visage ne lui était pas inconnu à bien y repenser. Il fronça son regard avant que ses souvenirs ne lui reviennent. Elle était dans l’équipe de Quidditch avec Hestia. C’était plus clair à présent. C’était une bonne joueuse malgré son jeune âge, une vraie petite teigne et l’irlandais l’avait rudoyée à quelques reprises. C’était bien sa veine de tomber sur elle.

Le Gryffondor finit par se relever, se retrouvant face à la jeune fille qu’il toisa sans ciller. Puis il finit par ouvrir la bouche, haussant ses sourcils, ses traits se parant d’une certaine désinvolture.

_ T’attends quelque chose peut-être ? Un autographe ? Sa voix se fit froide tandis que ses lèvres s’arquèrent en un sourire arrogant. Il n’avait pas envie de s’expliquer, ni que tout ça se sache. Faire comme si de rien était sa seule alternative et agir comme un gros connard ne le dérangeait pas. Il en avait vraiment rien à faire de ce qu’on pouvait penser de lui après tout.

Il ne prenait jamais sa baguette pour aller courir et maintenant il le regrettait. Il aurait peut-être pu oublietter cette morveuse et ainsi régler le problème définitivement.

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Jeu 7 Sep - 21:32


Le lion & le serpent
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Début novembre 2021

Face contre terre, endormie les yeux ouverts, là se tenait l'origine du bruit suspect. En y réfléchissant bien, Octavia s'était prématurément alertée en dégainant sa baguette. Ce n'était qu'un gryffonfor évanoui sur le sol. Ces timides récepteurs aux codes sociaux lui intimèrent qu'il était de mise de porter secours à personne en danger. Réduisant l'espace la séparant du... mort ? Non, de l'inconscient. Quoique s'il rendait son dernier souffle maintenant, elle pourrait enfin visualiser les sombrals. Je disais donc, réduisant l'espace qui la séparait du gars possiblement à l'état d'agonie et dont le dernier souffle serait utile, Octavia en profita pour rengainer sa baguette dans une poche de sa cape prévue à cet effet. Quelques secondes s'écoulèrent tandis qu'elle se penchait sur le peut-être mort, une racine s'enroula autour de son doigt. Finalement, cette haie de cornouiller n'était pas tellement innocente.
Que fallait-il faire au juste ? Lui parler pour vérifier s'il pouvait l'entendre ? Le secouer ? Non. Toucher un mort, même si c'était "presque", était une idée absolument déplaisante. Fort heureusement pour lui mais dommage pour les sombrals, le garçon remua. Il sembla recouvrir rapidement la raison, bien qu'il se relevait avec difficulté. Tandis qu'il reprenait allure doucement, Octavia se releva de concert, sans mot dire, tout en l'observant. Impossible d'ignorer son identité. Aodhan O'Brian était un étudiant de l'équipe de quidditch de Gryffondor et donc, son adversaire.
Apparemment, il n'apprécia guère la présence de la jeune fille. Qu'importe ! Dans le fond, si elle s'effondrait le nez dans le gazon sans raison à part entière, sa fierté en aurait pris un coup aussi. Lorsqu'il dégaina sa plus belle boutade à grand coup de mauvaise humeur, Octavia le toisa de son grand regard bleu, son habituel masque de marbre figeant l'expression de son visage. Ça lui apprendra à appliquer les codes sociaux. Bientôt, ça allait être de sa faute s'il s'était viandé en plein milieu du parc, laissé pour mort d'un point de vue végétale.
— Tant que tu n'es pas champion du monde, ça ne me servirait à rien, merci pour la proposition.
Elle avait parlé d'une voix claire et d'un ton monotone. Loin d'être vexée, jusqu'ici, par le comportement du jeune homme, une question lui titillait l'esprit. Elle se dit que pour redorer son approche sociale, peut-être devrait-elle commencer par une formule de politesse.
— Bonjour Aodhan O'Brian. J'espère que tu ne t'es pas fait mal. Ce serait dommage d'être blessé alors que la saison ne fait que commencer.
En réalité, ça arrangerait bien son affaire.
— Ce n'est pas un peu étrange d'avoir les yeux grands ouverts lorsqu'on s'évanouit ? Tu es peut-être tombé trop vite pour le réflex de tes paupières. T'as fait une crise d'hypoglycémie ou un truc dans ce goût-là ? Si nécessaire, je peux convenir de t'accompagner jusqu'à l'infirmerie.
Si ses paroles paraissaient moqueuses et inappropriées, Octavia croyait dur comme fer en ce qu'elle disait et n'avait pas l'intention de provoquer le garçon même si ce n'était toujours pas aujourd'hui qu'elle pourrait observer les sombrals dans l'enclos du professeur McFusty.
 

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Aodhan O'Brian
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Lumos
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Ven 3 Nov - 18:42

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Le lion & le serpent
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L’air glacé autour d’eux semblait avoir immobilisé la scène comme le ferait un tableau. Le chant bruissant de la nature suscitait l’émoi des feuilles dans une suite de craquellements tendres qui faisait frémir l’atmosphère. A chaque expiration, de la vapeur s’échappait des narines du Gryffondor, venant embuer sa vision, sans qu’il ne quitte pour autant la jeune Serpentard des yeux. Un frisson étrange le traversa tandis qu’un murmure lui souffla quelques mots inintelligibles aux oreilles. Il s’efforça de les ignorer, retenant un mouvement nerveux de sa tête.

La façon dont elle réagissait était inattendue. Son visage d’albâtre semblait peiner à afficher la moindre expression en les arborant une ou deux secondes trop tard. Étaient-elles feintes ? Quelle importance finalement… Aodhan ne s’était jamais intéressé à elle, de près ou de loin. Il l’observait sans broncher, sa considération oscillant entre hostilité et curiosité.

Octy a écrit:
— Tant que tu n'es pas champion du monde, ça ne me servirait à rien, merci pour la proposition.

Sa mâchoire bougea doucement et il se mordit la langue. Soit elle se foutait de sa gueule soit elle ignorait l'existence du second degré ou du cynisme. Bizarrement, son instinct n’aurait pas privilégié la première option.

Octy a écrit:
— Bonjour Aodhan O'Brian. J'espère que tu ne t'es pas fait mal. Ce serait dommage d'être blessé alors que la saison ne fait que commencer.

Voilà qui confirmait sa première impression. Cette fille avait davantage une particularité psy qu’une attitude insultante. O’Brian leva le menton en gonflant ses poumons de cet air piquant qui tapissa chaque parcelle de ses poumons. Un rire raisonna sur sa droite mais il demeura stoïque. C’était pas le moment de se donner davantage en spectacle.

Octy a écrit:
— Ce n'est pas un peu étrange d'avoir les yeux grands ouverts lorsqu'on s'évanouit ? Tu es peut-être tombé trop vite pour le réflex de tes paupières. T'as fait une crise d'hypoglycémie ou un truc dans ce goût-là ? Si nécessaire, je peux convenir de t'accompagner jusqu'à l'infirmerie.

Le Gryffondor garda ses prunelles cérulées sur le visage poupin encadré par une chevelure épaisse dont la sombreur faisait ressortir la peau pâle et des perles aussi bleues que les siennes. Un brin de nervosité lui fit mordre sa lèvre inférieure sans qu’il ne s’en rende compte. Il devait certainement lui paraître aussi étrange qu’elle paraissait elle-même à ses yeux.

Peu à peu, ce qu’il avait vu et entendu lors de sa crise lui revenait en tête, si fort qu’il avait l’impression de revivre cet instant alors qu’il était parfaitement conscient. Les murmures et les images qui s’étaient imposées à lui… tout ça le dépassait encore et de loin. La tension dans sa tête peinait à l’abandonner et son corps était terriblement tendu. Il avait besoin de calme, d’une douche chaude et surtout qu’on lui foute la paix.

Le capitaine des Gryffondors quitta l’allée sans lui répondre ni lui accorder le moindre regard. Les mains sur les hanches, il s’en retournait vers la célèbre bâtisse magique.


Après-midi, bibliothèque de Poudlard

La crise matinale était passée. La douche brûlante qu’il avait prise avait dénoué ses muscles endoloris et noués puis il s’était isolé jusqu’à ce que son premier cours commence. Le Droit Magique après une crise de nécromancie c’était pas top mais bon, on ne choisit pas. Il avait suivi le cours tant bien que mal -déjà qu’à la base c’était pas ce qu’il préférait mais soit- et maintenant il avait deux heures d’études libres devant lui. L’année dernière, l’irlandais les aurait passé sur le terrain de Quidditch, autour du lac noir à s’entrainer ou bien à glander avec ses potes mais ce temps était terminé. Depuis son recrutement par les Crécerelles de Kenmare, on exigeait de lui plus de discipline et ce dans tous les domaines et ses notes se devaient d’être légèrement plus hautes. Il n’était pas envisageable de tout abandonner pour le sport. C’était ça la professionnalisation. Plus de travail, de meilleurs résultats… Exit la flemmardise et les soirées où il finissait déchiré. A présent, on trouvait O’Brian dans les bibliothèques et ce qui prouvait que dans le monde, tout était foutrement possible.

Le Droit Magique c’était pas inné, loin de là. Puisque c’était une matière où il avait le plus de difficulté, il passait une large partie de ses heures d’étude à essayer de piger un tant soit peu les leçons données par l’enseignant qui, en plus de cela, n’était pas une personne qui parvenait à lui transmettre une quelconque passion pour ça. Bref. Il fallait qu’il se force.

Un livre de cette fameuse matière dans une main, O’Brian traversa le couloir dont les fenêtres magistrales à vitraux qui fardaient le sol de mille couleurs changeantes, se reflétait sur les statures et les armures qui habillaient les lieux. Il ne se sentait jamais seul. Sa longue robe de sorcier flanquée du blason des Lions d’or et de sang affleurait le marbre que l’on trouvait des plinthes aux hauts plafonds voûtés. L’étudiant avait quitté sa tenue de sport pour arborer une chemise blanche rentrée dans son pantalon de costume sur une paire d’Oxford en cuir noir lustrées. Il s’était débarrassé de sa cravate à la première occasion, ouvrant les deux premiers boutons de sa chemise pour libérer son cou large.

Au détour d’un couloir, il croisa un première année de sa Maison en pleine discussion avec deux autres élèves aux robes jaunes et noires.

_ Salut Winston. Excellente journée pour un exorcisme !

Le visage du gamin s’illumina en voyant son aîné.

_ Oh Dhan salut ! L’Exorciste, 1973 ! Répondit le mioche du tac au tac.

Aodhan avait instauré un jeu avec ce gosse. C’était une tête en pop culture et l’irlandais étant lui-même un fan en ce domaine, il s’amusait à le tester et putain, il tombait toujours juste.

_ T’es un tueur. Pas choqué pour un sous qu’un gamin de onze piges connaisse cette oeuvre flippante, le Gryffondor passa près de lui en lui faisant un check, plein de fierté. Le première année avait un sourire jusqu’aux oreilles, gonflé d’orgueil d’animer un sentiment similaire chez le capitaine de Quidditch de sa Maison.

O’Brian passa les hautes et lourdes portes de chêne taillé de la bibliothèque. Cet endroit semblait plus vieux que le château lui-même. L’air en suspension avait une odeur particulière d’encre et … et bien de papier. Il y avait aussi cette effluve étrange de cire parfumée qui prenait les narines lorsque les meubles centenaires avaient été récemment nettoyés. Lui n’était pas coutumier de ce genre d’endroit, du moins pas depuis récemment. Il avait pris l’habitude de se poser à une table en particulier vers le fond de la pièce, dans une sorte l'alcôve baignée de lumière par une immense fenêtre en triptyque qui donnait sur le Lac Noir. Là au moins il avait peu de chance de croiser quelqu’un qui viendrait le perturber durant ses révisions. Plus il était concentré, plus il était efficace, moins il passait de temps planqué là. Tout ça c’était stratégique. Une fois, Owen, un pote de son année, l’avait traité de Serdaigle. Le garçon s’était retrouvé pendu par les pieds à l’un des buts du terrain de Quidditch pendant plus de vingt minutes à brailler des excuses devant un capitaine imperturbable qui l’avait observé, dans un parfait mutisme, en bouffant une granny smith sur son balai. Personne n’avait osé ne serait-ce que tenté de le libérer.

Aujourd’hui, grâce à un travail acharné et à l’aide de Eirian, il était parvenu à s’adapter face à sa dyslexie, handicap que peu de gens connaissaient sinon ses amis les plus proches et sa Directrice de Maison, Harper Macfusty. Installé sur sa place favorite, Aodhan avait posé les talons sur la table, un livre à la main, l’autre jouant avec une balle en cuir qu’il lançait et rattrapait, absorbé dans sa lecture. Les cheveux plaqués en arrière et les yeux froncés, il était parvenu à s’isoler de tout ce qui l’entourait pour se plonger dans un ouvrage à l’épaisse reliure rouge.

Il lança la balle et à peine la rattrapa-t-il qu’une silhouette se dressa devant ses yeux qu’il leva de son ouvrage. Son regard brûlant perça le portrait qui s’imposait à lui de toute sa froideur, ses doigts triturant doucement la balle près de son visage. Jamais il n’avait vu réellement cette nana et maintenant ça faisait deux fois en une seule journée qu’elle apparaissait devant lui et si la première fois était un hasard -du moins, de ce qu’il en savait- cette fois ce n’était clairement pas la même. Aodhan avait une patience très limitée et elle allait peut-être l’apprendre à ses dépends.

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Le lion & le serpent
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Début novembre 2021

Sans détour, le garçon pivota sur ses talons pour s’éloigner vers le château. Décidément, Octavia n’y comprenait véritablement rien à l’espèce humaine. Pour peu qu’il eut été un chat il aurait relevé la queue pour lui montrer son fondement. La jeune fille haussa les épaules avant de poursuivre sa promenade matinale.  
Mais la nature et ses décors ne l’intéressaient plus. Dans les couloirs du château, le vacarme des élèves ne la perturbait plus. Dans son palais mental, la vision d’Aodhan, allongé sur le sol, les yeux grands ouverts, passait et repassait sans qu’elle puisse être capable de classer cette scène dans un tiroir à souvenirs. La bande à Brunissende la railla, elle ne les entendit pas. Pendant le repas, elle tritura son assiette plus qu’elle ne mangea. D’ordinaire, Octavia ne se mêlait jamais aux affaires des autres, mais il fallait bien avouer que cette perte de connaissance éveillait sa curiosité. Son palais mental fonctionnait à plein régime. Plus que tout, Octavia détestait les mystères. Par chance, leur professeur d’Histoire de la Magie était malade ce jour-là, libérant leur après-midi. Octavia fonça à la bibliothèque. Au départ, aucune hypothèse ne se profilait à l’horizon. Elle déambulait entre les rayons, passant en revu les titres des ouvrages, extirpant ceux qui probablement lui délivreraient un semblant de réponse. Rien. Toujours rien. Ses yeux parcouraient les pages, les unes après les autres, embrouillant son esprit d’informations parasites. L’un des ouvrages se referma brusquement. Octavia s’impatientait. Comble du sort, la bande à Brunissende, installée autour d’une table, l’épiait en rigolant. C’était leur nouvelle parade à son insigne de préfète. Puisqu’elles ne pouvaient plus l’attaquer de front sans risquer de faire perdre des points à leur maison, elles harcelaient méthodiquement Octavia, toujours positionnées dans son champ de vision, piaillant, riant, grimaçante de moqueries. La jeune fille leva les yeux au ciel avant de se lever en faisant grincer sa chaise. Les élèves autour d’elle la fusillèrent du regard.
Au bout d’un certain temps, de la lumière s’allumait dans son palais mental. La lumière de l’espoir. Cela tombait bien, Aodhan O’Brian déboula dans la bibliothèque pour s’enfoncer profondément dans les recoins les plus reculés de la salle. Depuis deux ans, Octavia avait pris l’habitude de ne jamais s’isoler pour ne laisser aucune chance à Brunissende de l’acculer. Aujourd’hui, c’était différent. Octavia ramassa trois gros ouvrages qu’elle conservait sur une table pour partir à la recherche d’Aodhan. Le garçon jouait avec une balle dans une alcôve pourvue d’un triptyque de vitraux. Sans plus de manière, Octavia se planta devant lui. Son tas de livre fit gronder la table lorsqu’elle le lâcha.
- J’ai trois hypothèses, déclara-t-elle.
Elle tira une chaise pour s’installer en face d’Aodhan, faisant fi de ses pieds pointés vers le plafond. Ses petites jambes à elle se croisèrent sous son assise.
- Numéro une. Spasmophilie dûe à une botanophobie. T’as croisé la haie qui hier encore n’était pas là, ça t’a fait paniquer et lorsque je suis arrivée sur les lieux, tu avais déjà gérer ta crise. Je préfère de loin l’hypothèse numéro deux, car elle a une particularité magique qui la rend beaucoup plus intéressante.
Elle tira le livre numéro deux.
- On t’a jeté un sort de Multicramp, un sortilège capable de provoquer dans le corps humain jusqu’à vingt crampes en touchant tout autant d’organes différents. Auquel cas, est-ce que tu te souviens de la formule parce que ce grimoir ne l’indique pas ?
C’est pour une amie.
- Hypothèse numéro trois…
Son attention se détourna vers la droite. D’abord, Octavia ne bougea que les yeux. Dans son champ de vision apparaissait la bande à Brunissende qui gloussait comme un troupeau de pigeons, une main sur la bouche pour étouffer leur rire. D’ordinaire, elles ne la suivaient jamais lorsque Octavia avait de la compagnie. La jeune fille songea qu’aujourd’hui, elles devaient véritablement s’ennuyer. Ses grands yeux bleus revinrent sur Aodhan, ses paupières clignèrent et :
- Tu t’es pris un coup dans les parties génitales. C’est beaucoup moins glorieux mais si ça peut te rassurer, j’ai lu dans cet ouvrage…
Elle désigna le troisième grimoir du menton.
- … que cela pouvait aider à avoir des visions.
Sur ces bonnes paroles, ses mains retombèrent à plat sur la table. Les gloussements parvenaient encore à ses oreilles mais Octavia réussissait à se contenir pour les feindre l'ignorance.
 

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Aodhan O'Brian
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Jeu 25 Jan - 21:57

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Le lion & le serpent
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Derrière Aodhan, le givre dessinait sur le bord des vitres de jolis ornements étoilés, comme si elles s’étaient parées de leurs plus beaux atours en cette froide journée hivernale. Bien que le soleil trônait fièrement dans le ciel, ses rayons réchauffaient timidement l’atmosphère. Les arbres nus grelottaient à chaque coup de vent et l’onde du lac noir frissonnait sous son souffle délicat. C’était une belle journée pour s’entraîner au Quidditch, le vent froid sur son visage lorsqu'il était en plein vol lui était si grisant… Mais voilà, il y avait des tâches moins sympa qui devaient être faites. D’ailleurs, il évitait d’observer l’extérieur pour ne pas se décourager. Mais pour une fois, ce ne fut pas ses pensées qui l’extirpèrent avec force de son état de concentration mais une pile de livres qui s’échoua sur sa table en lui arrachant un tremblement qui le traversa du bout des pieds jusqu’à la tête.

Octy a écrit:
- J’ai trois hypothèses,

O’Brian n’eut pas les mots. La gamine tira une chaise pour s’installer face à lui et lui parler, comme s’ils venaient à peine de se quitter, comme si elle continuait simplement une conversation qu’ils avaient partagés, comme s’ils étaient amis, comme si le Gryffondor ne braquait pas sur elle un regard fait d’un subtile mélange entre hostilité et stupéfaction.

En fait, il était si surpris qu’il la laissa continuer à parler sans l’interrompre et lorsqu’enfin il comprit de quoi elle parlait, le Gryffondor leva subitement les yeux au ciel avant de basculer sa tête en arrière une poignée de secondes.

_ J’hallucine…  Qu’il murmura avant de planter de nouveau ses prunelles dans celles de la Serpentard.

Octy a écrit:
- Numéro une. Spasmophilie dûe à une botanophobie.

_ Bota-quoi ?!  Qu’il lâcha dans un souffle avec une totale incompréhension. N’importe-quoi…  Lorsqu’elle attrapa le second bouquin, ses sourcils se froncèrent doucement. Elle avait passé combien de temps à effectuer ses recherches ? Sans déconner, t’es pas sérieuse… Dit-il en frottant son front de son index, comme pour calmer un mal de tête naissant.

Octy a écrit:
- On t’a jeté un sort de Multicramp…

Il haussa un sourcil interrogateur et désabusé.

Octy a écrit:
…un sortilège capable de provoquer dans le corps humain jusqu’à vingt crampes en touchant tout autant d’organes différents. Auquel cas, est-ce que tu te souviens de la formule parce que ce grimoir ne l’indique pas ?

Aodhan tripotait toujours sa balle et inclina légèrement sa tête. Il ne se posait maintenant plus la question : cette fille était vraiment sérieuse. Pas de second degré, sang-pur avec une culture moldue sans doute nulle… Ok. Il allait s’amuser un peu.

_ Supercalifragilistic expialidocious.  Répondit-il du tac au tac, sans qu’aucune trace d’humour ne puisse trahir ce vilain mensonge. Y avait aucune chance que cette nana connaisse Marie Poppins.

Plus les secondes s’égrainaient, plus ce petit jeu l’agaçait. Pourquoi il faisait ça déjà ? L'entraîneur lui avait dit de remonter un peu ses notes. Quel intérêt en fait ?

_ Tu me fous la paix maintenant ? Tu vois pas qu’j’suis occupé ?  Il avait beau avoir toute la volonté du monde, bosser c’était compliqué. Sa volonté fondait comme un petit flocon de neige posée sur un volcan en pleine éruption. Il n'y en avait tout simplement plus.

Cette fois, il espérait que cette entrevue allait prendre fin une bonne fois pour toute mais son souhait n’était pas prêt à se réaliser car la jeune fille embraya, ignorant prodigieusement ses réticences manifestes.

Octy a écrit:
- Hypothèse numéro trois…

Il ferma ses yeux en inspirant profondément, sa poitrine se soulevant avant qu’il n’émette un souffle bruyant. Il allait donc devoir se fâcher pour de bon. S’il fallait la faire chialer pour qu’elle le lâche, ça ne le dérangeait pas le moins du monde.

Octy a écrit:
- Tu t’es pris un coup dans les parties génitales. C’est beaucoup moins glorieux mais si ça peut te rassurer, j’ai lu dans cet ouvrage…

Cette fois l’irlandais pinça ses lèvres, ses yeux devenant deux fentes à travers lesquelles il ne lâchait pas des yeux la gamine. Il retenait une putain d’envie d’éclater de rire. Mais comment cette fille pouvait être vraiment la sœur de Josh ? Si le contexte avait été différent, il aurait pu apprécier cette conversation bizarre. Mais cette idée ne dura pas. Lorsque les lèvres de l’oiselle articulèrent un mot, un seul, son envie de rire s’évanouit.

Octy a écrit:
- … que cela pouvait aider à avoir des visions.

S’il fit son possible pour demeurer de glace, il avait quand-même la désagréable sensation de tomber dans le vide, juste une fraction de seconde. Impossible. Pourquoi venait-elle d’utiliser ce mot ? Elle était si loin de toucher la vérité entre l’hypothèse numéro 36 et le bota-de-mes-couilles. Comment était-il possible qu’elle évoque même cette idée ? Il fronça ostensiblement ses sourcils, nerveusement. Il n’était pas très bon acteur. Il n’avait pas l’habitude de cacher ou feindre ses émotions. Quand un truc lui déplaisait il ne prenait jamais la peine de le cacher. Avec lui, on savait sur quel pied danser. Mais il était là, confronté à un risque bien réel que cette fille découvre son secret et il n’était pas du tout préparé aux subtilités de la tromperie et de la dissimulation. En cet instant, en cet endroit, il était pas foutu de savoir comment réagir pour se sortir de cette situation de merde.

Son esprit se mit à bouillonner en une fraction de seconde. Que ferait Saoirse en pareille situation ? Elle garderait son calme. Self-contrôle. Se braquer s’était un peu passer aux aveux nan ? Il s’aperçut soudain que quelque chose le dérangeait, physiquement. Un peu comme lorsqu’un truc vous tape sur les nerfs et que vous réalisez soudain que c’est la radio en fond qui passe un son de merde. Ca y est, il l’avait. Un petit troupeau de dindes s’était agglutiné au bout de l’immense étagère de bois sombre qui partait à la perpendiculaire du mur au triptyque et les épiait à quelques mètres de là, en gloussant derrière leurs petits doigts boudinés. Si les insultes n’avaient pas le moindre impact sur lui, le foutage de gueule avait tendance à user rapidement sa patience (déjà pas ouf en plus).

Les doigts du Capitaine de l’équipe de Quidditch se crispèrent sur la balle de cuir, sans qu’il quitte Nott des yeux. Les petites connes n’étaient pas là pour lui mais pour elle. C’était évident maintenant. N’empêche que ça lui tapait quand-même sur les nerfs. Il mordit le bout de sa langue. La tension monta en lui et ses yeux bleus brillèrent de colère. O’Brian avait une excellente vue périphérique. Il n’avait pas besoin de fixer un objet pour connaître sa position exacte et c’était aussi cette particularité qui faisait de lui un adversaire redoutable. Sur un terrain, il était difficile de se soustraire à son regard alors il était évident que les silhouettes statiques au bout de la grande bibliothèque ne pouvaient pas lui échapper. Il avait en tête la distance qui le séparait de son objectif et du prochain mur, la taille des rayonnages, l’angle des arêtes.

Et qu’est-ce qu’on fait du self-contrôle ? On l’envoie se faire foutre.

Le mouvement de son bras fut bref mais rapide et foutrement puissant. La balle vola à toute allure vers les filles, traversant la chevelure de celle qui semblait être la meneuse, lui arrachant un hoquet de surprise, son regard bovin s’arrondissant. Le silence tomba en une seconde mais la balle n’en avait pas encore terminé. Elle heurta le mur du fond de la pièce dans un son sourd et peu intense avant de filer à nouveau vers elles, comme le ferait un cognard, ricochant, furibond. D’abord saisies, elles furent muettes… juste avant de se mettre à crier et courir alors que la balle rebondissait violemment autour d’elle, percutant les étagères, les tables, renversant les livres, brisant un lampion accroché au mur, s’aidant d’endroits précis pour changer sa direction et s’assurer de ne jamais lâcher les cibles. Elles s’enfuyaient, disparaissant de leur champ de vision mais les cris et le son de la balle percutant les objets les suivaient, évinçant le silence qui seyait tant à ce haut lieux d’érudition, ce temple de la concentration. Le chaos s’installa et les quelques élèves présents se ruèrent sous les tables pour échapper à l’objet semblant devenu fou. Mais ça ne dura pas. Le Gryffondor ouvrit de nouveau ses doigts, et la balle ensorcelée fit le chemin inverse, se hâtant avec perte et fracas de disparaître de la vue des quidams derrière le rayonnage pour revenir dans la main de son maître.

A peine l’avait-il récupéré qu’il la fourra sous sa robe de sorcier. Une voix masculine s'éleva alors, grondante.

_ Qu’est-ce qui se passe ici ?!

_ Gast*  le juron était sorti de sa bouche avec ennui. Il connaissait bien cette voix.

Les filles s’étaient enfuies et étaient déjà loin et les autres ignoraient totalement ce qui venait de se passer et étaient encore hébétés par la foudroyance de l’événement. Chacun se relevait, se recoiffait, réunissait ses affaires. Personne ne savait dire d’où l’attaque était arrivée. La silhouette menaçante apparut soudain dans l’angle de la grande armoire son regard noir passant successivement de Octavia à Aodhan pour rester braquer sur ce dernier avec hostilité. C’était un Préfet de Serdaigle, un gars un peu plus âgé que le Gryffondor qui semblait manifestement ne pas tenir ce dernier dans son cœur.

_ O’Brian…

En l’apercevant, le regard azuré de l'irlandais s’acéra. Un rictus leger mais arrogant étira le coin de ses lèvres. Il ne bougea pas d’un pouce, gardant les pieds sur la table malgré le regard clairement réprobateur du Préfet sur ses chaussures. D’ailleurs le jeune homme tourna doucement sa tête sur celles-ci et frotta le bout de l’une d’elle avec sa manche pour les lustrer d’un bref mouvement de va et vient.

_ Je croyais qu’ils avaient dératisé la zone. Comment t’as survécu ?

Le Préfet pinça ses lèvres de rage.

_ Moins dix points pour Gryffondor.

Le Capitaine des Gryffondor eut un hoquet de mépris qu’un sourire large accompagna, dévoilant ses dents blanches. Aodhan ne courait pas après les points et il se fichait bien d’en perdre quelques-uns. La coupe des quatre Maisons, il s’en tamponnait copieusement. Ce qui comptait pour lui, c'était la coupe de Quidditch.

_ Bah voyons. Pour avoir insulté les rats ?

Le Serdaigle passa d'une pâleur somme toute anglaise à un rouge furibard.

_ T’es forcément responsable de quelque chose O’Brian, comme d’habitude. Dès qu’il y a un problème, t'es jamais loin.

_ Et toi, comme d’hab, t’es à côté d’tes pompes.

Ouais il mentait, mais il en avait rien à battre. Il ne voulait pas donner raison à cet espèce de gros con. Et puis il n’avait rien demandé à personne à la base.

_ Nott. Dit le Préfet bleu et argent en se tournant enfin vers la jeune fille. J’ai raison ?

Le Gryffondor eut un nouveau sourire incisif mais il ne posa pas un seul instant les yeux sur Octavia. Il poussa un soupire en secouant la tête de gauche à droite. Ses yeux bleus se posèrent enfin sur le paysage glacé qui semblait l'appeler. Cette fois c'était sûr qu'il aurait dû aller s'entraîner.

Que la Serpentard le vende n’avait pas d’importance. Après tout, s'il ne lui devait rien, l’inverse était également vrai.


* Se prononce Gasht et se traduit par “putain”

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Le lion & le serpent
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Début novembre 2021

Les gros ouvrages posés avec délicatesse sur la table de travail dégagèrent des volutes de poussière qu’Octavia éparpilla d’un geste évasif de la main.
– Supercali… tenta-t-elle de répéter avant de couper court, interloquée. C’est du latin, ça ?
La jeune fille se posait sincèrement la question. Quoiqu’il en soit, l’exposé des hypothèses si durement dressées ne ravissait guère son interlocuteur qui réprimait son agacement. Octavia s’apprêtait à lui demander sur une échelle de un à dix (sachant que dix est la vérité) à quel point elle avait raison. Mais le garçon restait de marbre, Octavia commençait à croire qu’elle ne tirerait rien de bon chez lui. D’ailleurs, à présent, il ne bougeait plus du tout et elle craignait qu’il ne fasse une nouvelle crise d’apoplexie. La balle partie, les lèvres d’Octavia eurent tout juste le temps d’exprimer un hoquet de surprise et ses paupières, un clignement. Elle aurait très bien pu la prendre en pleine figure, qu’elle ne l’aurait pas vu partir, ni venir. Mais la balle vola loin vers le groupe de serpentardes occupées à se foutre de sa gueule. La balle rebondit plusieurs fois, provoquant la panique, le désordre, le tintamarre, et tout ce qu’il ne faut pas faire dans une bibliothèque où régnait le calme, le travail et la tranquillité. Tel un frisbee, la balle retourna à son propriétaire qui la fit disparaître. D’un œil curieux, Octavia constata les dégâts, des dégâts qui, évidemment, ne passeraient pas inaperçus. Et le vent des problèmes souffla immédiatement, revêtant la forme d’un garçon à l’insigne de préfet. C’était déjà mieux qu’un professeur contre qui elle n’aurait pas pu faire grand chose. Sauf, peut-être, s’il s'agissait d'Abigail ou de son épouse. Pour l’avoir observé depuis le début de sa scolarité, Octavia savait que le professeur de Sortilège aimait la pagaille autant que ses élèves et, par ailleurs, ne supportait pas l’injustice.
Son homologue masculin tentait d’envahir l’espace de sa suffisance. Bomber le torse n'emploierait pas sa maigre prestance, Octavia se garda d’en faire l’observation. Elle contint un soupire. Le dos tourné au préfet de Serdaigle, Octavia fixait un point imaginaire sur la table comme si cette attitude pouvait faire disparaître “le désagrément”. Les deux garçons échangèrent de charmantes politesses pendant qu’Octavia attendait que “ça passe”. Mais ça ne passa pas et le préfet lui demanda son avis. Lentement, Octavia sur retourna en se fixant au dossier de sa chaise. Une expression d’extrême lassitude peignait ses traits, à défaut d’avouer son agacement.
– Tu  n’as jamais raison, Henry, répondit Octavia de sa voix traînante. Un groupe de filles jacassait à l’endroit où le remue-ménage à eu lieu. Si tu te dépêches, tu pourras les rattraper. J’avais le dos tourné mais je peux t’assurer, d’oreille sûre, qu’il s’agissait de serpentarde. Tu peux leur retirer des points de toute façon je les récupérerai en cours.
Elle haussa les épaules avant de reprendre une position plus confortable sur son siège.
– Pourquoi tu… commença le garçon.
Mais Octavia esquissa un geste évasif de la main l’incitant à leur lâcher la grappe. Henry grogna, pesta, serra et desserra les doigts, hésita puis détourna, enfin, les talons. L’oreille aux aguets, Octavia s’assura que le bruit de ses pas s’éloignait. Elle soupira, pour en revenir immédiatement à ses moutons.
– Alors ? reprit-elle comme s’ils n’avaient jamais été dérangé. J’ai raison ?
Elle marqua une pause.
– Un peu ?
Nouvelle pause.
– Beaucoup ? Moyennement ? Si tu n’as pas envie de parler, tu peux simplement hocher la tête.
Du bout de l’index, elle tapotait la table.
– T’es pas un peu grand pour avoir les préfets à dos ? demanda-t-elle finalement du but en blanc.
Les vitraux derrière eux s'assombrirent avant de retrouver une nouvelle clarté. Comme les anges, les nuages passaient.
 

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Ven 10 Mai - 13:11

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Deux Préfets rien que pour lui. N’importe lequel de ses potes l’aurait cru dans une mauvaise posture en le voyant de la sorte. Cela dit, il avait connu pire et ne s’inquiétait pas des ennuis qu’ils pouvaient lui causer. Après tout, ils pouvaient juste enlever des points. S’il s’était assagi et tentait d’en perdre le moins possible -c’était pas cool pour ses potes après tout- il avait appris à relativiser sur le sujet. Les merdes, ça arrive, y avait pas de quoi en faire une maladie. Et puis aujourd’hui il était plutôt en bon terme avec certains Préfets, genre Macmillan avec qui il était même très ami. Pour qu’elle lui enlève des points, il faudrait vraiment qu’il se donne à fond, mais rien ne lui était impossible. Il y avait aussi la copine de Dey, une autre Pouffy. Bon voilà, y en avait que deux finalement mais c’était déjà pas mal pour lui.

Et donc il y avait cette fille là, cette Serpentard qui était assise à sa table et le questionnait sur sa crise. Comme il s’en était douté, elle n’avait pas la rèf du Supercalifragilistic expialidocious et lorsqu’elle demanda si c’était du latin, aucun sourire, aucun rictus n’avait fendu ses lèvres et c’était pas l’envie qui lui avait manqué. Bref, outre ce passage, Aodhan était loin d’être serein. L’arrivée du Serdaigle le gava encore un peu plus et confirma ce qu’il savait déjà : les bibliothèques ça craint.

Octy a écrit:
– Tu  n’as jamais raison, Henry,

Il avait bien compris là ? Cette réplique inattendue lui fit poser successivement les yeux sur les deux préfets, juste pour vérifier si c’était pas un trait d’humour chelou ou une private joke quelconque mais vu la tronche du Serdaigle, il était rapidement fixé. Un ricanement bref mais goguenard lui échappa tandis qu’il regardait le pigeon se décomposer. L’explication qu’elle donna ensuite l'interpella. Elle parla uniquement des petites emmerdeuses, suggérant sans le dire qu’elles étaient la source du problème, sans mentionner un seul instant la balle et celui qui l’avait envoyé. Nott avait bien choisi ses mots, sans mentir.

L’irlandais ne quittait pas le Serdaigle des yeux, se repaissant de la scène comme une hyène de la carcasse de la première charogne venue, mordant sa lèvre inférieure, railleur et provocant à souhait. Et non, la pitié c’était pas trop son truc. Du moins, pas dans ce cas de figure, pas pour ce genre de mec. Il nota que ce gros con s’appelait “Henry”. Pas qu’il en eut quelque chose à battre... Il n’avait aucune intention de l’appeler par son prénom de toute façon.

Une fois bien fracassé, le rosbeef, passé par un peu toutes les couleurs des pires humeurs, jeta un dernier regard à Dhan qui le gratifia d’un clin d'œil impertinent accompagné d’un sourire mordant. Il sut que le Gryffondor ne le laisserait jamais oublier cette humiliation et c’était délicieusement vrai.

Une fois que le pigeon avait déserté la bibliothèque pour rejoindre sa volière, Nott reprit sans attendre, comme si rien ne s’était passé. Putain quand elle avait une idée en tête celle-là… Il devint clair qu’elle ne lâcherait pas l’affaire. Il ne la connaissait que très peu mais là c’était une évidence et ça lui foutait les glandes. Pour l’instant, elle n’avait que des doutes, mais il ne lui faudrait pas longtemps avant de creuser pour n’avoir plus que des certitudes. Sa poitrine se serra tandis qu’il la regardait, son regard azuré se fronçant, s’obscurcissant à mesure que sa mâchoire carrée se serra. Son secret éventé, qu’adviendrait-il ? Il se fichait du regard des autres après tout non ? Pas sur ce sujet… parce que ce truc lui foutait les j’tons et qu’il était pas prêt à assumer.

Aodhan était resté silencieux, ne répondant à aucune de ses questions, pas même à la dernière qui soulevait sa relation conflictuelle avec certains Préfets. Il était beaucoup trop focalisé sur la Serpentard et la menace que sa curiosité représentait. Les yeux acérés ne la quittèrent pas lorsque ses pieds délaissèrent la table où ils étaient reposés pour rejoindre le sol. Mais ce n’était pas pour partir. Pas encore. L’irlandais se pencha sur la table, se rapprochant d’Octavia, son visage aux traits incisifs à à peine un doigt du sien, les prunelles ancrées dans les siennes, s’assurant qu’elle ne le quitte pas des yeux. Avec calme il attrapa la pile de livres posées entre eux, les lui arrachant des mains si cela s’était avéré nécessaire. Il se redressa, tenant les ouvrages contre son flanc et c’est avec tout autant de calme qu’il se tourna vers la fenêtre en triptyque joliment ouvragée pour déverrouiller le crochet qui tenait l’un des pans clos. Une fois ouvert, le vent glacial s’engouffra dans la pièce avec énergie, faisant tourbillonner la cape du sang et or, heurtant les étagères et les manuels bien rangés. Avec un geste où ne subsistait aucun doute, O’Brian jeta les livres dehors. Le son des pages claqua désespérément dans la brise froide de novembre qui précipitait leur inexorable chute vers le vide. Il y eut comme un frisson qui glissa sur l’échine de chaque rangée, comme si les autres œuvres craignaient qu’un tel sort leur soit aussi réservé. Puis il referma le loquet, le silence glaçant reprenant alors ses droit dans ce lieu où pesait cette infernale tranquillité.

Lui faisant à nouveau face, Aodhan se saisit du pavé qu’il lisait avant d’être dérangé. Tandis qu’il amorça son départ, il se rapprocha de la Serpentard. Qu’elle soit encore assise ou qu’elle fut debout, il se pencha à son oreille pour murmurer quelques mots, répondant finalement à une seule de ses questions.

_ Y a pas d’âge pour avoir des ennemis.  

Puis il s’en alla. Après quelques pas seulement, il tira de sa poche intérieure sa balle de cuir qu’il fit sauter à nouveau dans les airs, son ombre sur les murs mouvant tel le spectre sinistre qui avait semé le chaos il y a encore si peu de temps.



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Dim 7 Juil - 20:45


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Début novembre 2021

Est-ce qu’il venait de pénétrer dans sa bulle de protection ? Sans aucun doute, O’Brian perçait sa bulle de protection. Il se pencha près, beaucoup trop près d’elle. Mais qu’était-ce que cette manie qu’avaient les gens de parler si près des autres ? Mais ce n’était pas le plus grave. Sans ménagement, l’étudiant de Gryffondor balança les précieux ouvrages par la fenêtre, délibérément. Cela présentait un outrage pas seulement pour la bibliothèque mais pour cette divinité évidente que représentaient les livres. Si Octavia avait été expressive, sa mâchoire en serait tombée. En vérité, elle resta de marbre, un peu moins lorsqu’il se pencha à nouveau, près, très près, trop près ; dans sa bulle de protection, une alarme sonnait, sirène à fond prête à vous crever les tympans. La jeune fille pu sentir le parfum du garçon et la chaleur que dégageait son corps. Instinctivement, elle s’apprêtait à reculer lorsqu’il lui balança ces derniers mots à l’oreille.
Effectivement, il n’y avait pas d’âge pour avoir des ennemis. Il n’y avait d’ailleurs rien à faire pour en avoir.
Sur ce, le garçon disparu de la bibliothèque. Octavia pu relâcher sa dignité, fronçant le nez en se remémorant le corps de l’autre si proche. Elle leva sa baguette :
– Accio livres.
Les livres cognèrent contre la fenêtre refermée. Octavia leva les yeux au ciel pour ouvrir le loquet et répéter son sort. L’un des livres retomba sur le sol, ouvert en deux. En se penchant pour le ramasser, gênée par les autres à bout de bras, son regard eut tout juste le temps de tomber sur une antique magie de divination dont le sujet, d’après les schémas, pouvaient présenter des crises et des…
Le livre parti en trombes comme tiré par une ficelle. Octavia fut bousculée de côté. Sous le choc, elle cru que l’une de ses côtes s’était fêlée, voire toute. Elle ne retomba pas par terre comme elle le craignait, rattrapée par l’une de ses attaquantes. Le groupe de serpentardes n’avaient pas dit son dernier mot, elle revenaient en force, et l’une d’entre elles s'était saisi des bras d’Octavia pour les plaquer dans son dos. Tout alla très vite.
Elle reçu un coup au ventre, se débattit à grand renfort de coup de pieds, de table retournée, de chaise renversée. Son nez s’ankylosa, ses longs cheveux bruns furent tirés et enfin, elle s’écrasa sur le sol, ses réflexes lui permettant heureusement de mettre ses mains en avant. Elle pensait que les filles avaient disparu, mais elles l'encadraient et Octavia n’eut pas besoin de regarder autour d’elle pour comprendre que la bibliothécaire s’était accordée une pause, qu’il n’y avait personne d’autre tout proche et que sa baguette avait disparu de sa poche. Octavia comprit qu’elle allait devoir se battre à main nue, et espérait que le répertoire de sort de ces imbéciles n’étaient pas très fourni. Elle se leva prestement, et sursauta lorsque l’une des filles mit le feu au livre traitant du possible don que possédait Aodhan. On venait d’atteindre le haut de la jauge de l’affront absolu !
Elles étaient quatre contre une, mais Octavia préférait perdre toutes ses dents plutôt que de fuir le combat. D’autant plus qu’elle avait un livre à venger.
Il y eut des coups de pieds et des coups de poing mais Octavia ne comprit pas très bien comment elle se retrouva suspendue, tête en avant, cheveux au vent, à la fenêtre de la bibliothèque. Elle songea, avant que la peur d’être lâchée de si haut ne la gagne, que cette fenêtre n’était pas si petite puisqu’elle pouvait y passer…
 

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