Evan Delacour et sa sœur aînée, Erin, ont eu la chance de grandir dans un cocon familial chaleureux et privilégié à Paris. Leur père, un avocat respecté, et leur mère, une talentueuse créatrice de mode, menaient des vies occupées mais veillaient toujours à être présents pour leurs enfants. Malgré les exigences de leurs carrières prenantes, ils avaient instauré la tradition d'inviter Evan et Erin aux dîners mondains et aux réceptions festives, où les enfants devaient se comporter de manière exemplaire sous le regard attentif de la haute société. Les Delacour ne dérogeaient pas à la règle. Et tu prenais ce rôle à cœur. Tu ne voulais pas décevoir. La pression tu te la mettais toi-même, jamais victime de quelconque sanction ou punition qui te force à devoir jouer un rôle. Non, jamais.  Tu te souviens des années passées dans cet appartement haussmannien, où l'éducation était élevée au rang d'art ? Tes parents t'ont offert une enfance où la communication était reine, où aucun sujet n'était tabou. Ils t'ont appris à exprimer tes pensées et tes émotions dès leur apparition, afin d'éviter les frustrations et les jalousies qui pourraient naître autrement. Dès ton plus jeune âge, ils t'ont inculqué l'importance de parler, d'écouter et de comprendre, créant ainsi un lien de confiance indéfectible entre vous. Cette éducation, basée sur la transparence et le respect, a façonné ton caractère et t'a permis de grandir en toute sérénité, conscient que tu pouvais toujours compter sur le soutien et l'écoute attentive de tes parents.

Cependant, au milieu de ces contraintes sociales, tes parents s'assuraient également que leurs enfants profitaient de moments de bonheur simples. L'un de ces moments privilégiés était notre rituel de déguster les meilleurs burgers assis sur le tapis moelleux du salon. Ces instants étaient notre récompense, une bulle de joie dans notre existence souvent régie par les attentes et les normes extérieures. Dans cet univers, la relation avec ta mère était particulièrement étroite. Tu admirais son travail et aimais passer du temps avec elle dans son atelier situé sur la prestigieuse place Vendôme. Assister à la création des pièces uniques et voir ta mère donner vie à ses idées était pour toi une source d'inspiration infinie. Vous partagiez une complicité profonde, émaillée de rires et de moments précieux, renforçant ainsi le lien indéfectible qui vous unissait.

« Une mère et son fils »
Tu te retrouves dans l'effervescence de l'atelier de couture, un endroit où le tourbillon de la semaine de la mode est palpable dans l'air. Autour de toi, il y a des mannequins parés de robes somptueuses, des aiguilles qui brillent à la lumière des lampes, des morceaux de tissus éparpillés sur le sol comme des pièces d'un puzzle géant. Tu es assis sur un siège à côté de ta mère, les yeux écarquillés par le spectacle qui se déroule sous tes yeux. Dans ce sanctuaire de la créativité, tu admires ta mère s'affairant avec grâce et détermination, supervisant chaque détail avec une précision impressionnante. Tu te sens enveloppé par l'atmosphère électrique qui règne dans l'atelier, comme si tu étais témoin d'un moment magique où la beauté prend forme sous tes yeux. Alors que tu observes les préparatifs frénétiques pour les défilés à venir, tu te prends à rêver. Un jour, peut-être, tu seras toi aussi au cœur de cet univers étincelant, créant des œuvres d'art qui captiveront le monde entier. Assis à côté de ta mère, tu te sens inspiré et rempli d'espoir, sachant que ce moment restera gravé dans ta mémoire comme le début d'un voyage vers tes propres rêves de beauté et d'excellence.

« Où que nous allions, cette famille est notre forteresse. »
Pendant ce temps, Erin était plus proche de votre père. Elle était sa petite protégée, partageant avec lui des intérêts communs et recevant de lui des conseils avisés. Malgré cette proximité entre ta sœur et ton père, tu n'as jamais ressenti de jalousie. Au contraire, tu te réjouissais du bonheur de ta sœur et de la relation harmonieuse qu'elle entretenait avec votre père. Cette dynamique familiale équilibrée était le fondement même de votre bonheur et de votre épanouissement. Chacun des membres de la famille trouvait sa place et son rôle, contribuant ainsi à créer un environnement sécurisant et harmonieux où l'amour et le respect régnaient en maîtres.

Septembre 2011 - Émotion lors que tu repenses à tes années passées à Beauxbâtons, une école de sorcellerie nichée quelque part dans les majestueuses Pyrénées. Le château orné de tourelles et entouré de jardins à la française t'a toujours ébloui, et tu te rappelles encore avec nostalgie les heures passées à flâner dans ces vastes étendues verdoyantes, imprégnées de magie. Intégrer l'atelier de la Dentelle comme maison et famille a été pour toi une révélation. Les étudiants de cet atelier étaient comme la dentelle elle-même : astucieux, subtils, capables de se glisser partout. Ils possédaient une intelligence vive et une débrouillardise sans pareille. Peu importait l'obstacle, ils trouvaient toujours un moyen de le contourner avec finesse. Dans cet environnement stimulant, tu as prospéré. Tu t'es entouré d'amis fidèles, ta personnalité s'est épanouie au contact de ces compagnons de route. Tu es devenu plus humain, moins enclin aux conventions strictes, plus ouvert au rire et à la joie de vivre. Les rencontres que tu as faites à Beauxbâtons ont façonné ton caractère, te rendant plus audacieux, plus sociable, moins timide, et surtout, plus authentique. Les fêtes et les célébrations ponctuaient désormais ton quotidien, et tu appréciais chaque instant de cette vie trépidante au sein de l'école de sorcellerie. Beauxbâtons était bien plus qu'une simple institution éducative : c'était un lieu de rencontres, de découvertes, où les liens tissés entre les élèves étaient aussi solides que les sortilèges les plus puissants. Et au cœur de cette effervescence, tu as trouvé ta place, guidé par la magie de l'amitié et du partage.

Septembre 2016 - Pour autant ta scolarité, c’est rythmé à un aspect tumultueux de ta vie, où la découverte de ton homosexualité s'est entremêlée avec la complexité des relations humaines. Ce camarade de classe, le mec populaire, était ton complice dans de nombreux aspects de la vie étudiante. Tu admirais sa joie de vivre, son esprit vif, sa capacité à être toujours au centre de l'action. Ces moments passés aux côtés de ton meilleur ami avec un mélange de tendresse et de confusion. Ils partageaient tant de choses ensemble : des heures de cours où vos regards se croisaient furtivement, des soirées à réviser vos leçons à la bibliothèque où vos rires accompagnaient le claquement des pages, et même des nuits agitées où l'insomnie vous tourmentait tous les deux. À travers toutes ces expériences partagées, une véritable connexion s'était tissée entre vous, empreinte d'amitié sincère et de complicité. Tu te convainquais que ces émotions tumultueuses n'étaient que le fruit d'une amitié profonde, refusant d'admettre que ton admiration pour lui dépassait les limites de la simple camaraderie. Tu enfouissais au plus profond de toi-même les sentiments que tu n'osais même pas nommer, espérant ainsi préserver votre amitié et éviter de compromettre l'équilibre fragile de leur relation. Mais lorsque tu as découvert qu'il était en couple avec un autre élève, la jalousie t'a submergé, te déchirant de l'intérieur. Tu te sentais égoïste, piégé dans un combat intérieur où tu refusais d'accepter ta propre homosexualité, par peur de détruire ce qui semblait être une relation solide.

Septembre 2018 - Tu te remémores avec émotion la journée de la remise des diplômes, où le passage à l'âge adulte s'accompagnait de la décision cruciale quant à ton avenir. Ta sœur, brillante et déterminée, avait choisi de poursuivre ses études en Angleterre à Poudlard, emboîtant ainsi le pas à ton père dans le domaine du droit magique. Tu ne pouvais t'empêcher de remarquer le lien entre son choix et la présence de son petit ami là-bas, mais tu gardais cette pensée pour toi, respectant sa décision. Pour toi, le choix était plus difficile. Entre la médicomagie et l'art magique, tu as longuement hésité, déchiré entre suivre les traces de ta mère ou explorer un tout autre domaine. Finalement, c'est la médicomagie qui a remporté ton adhésion. Du fait de tes excellents résultats qui poussaient tes professeurs et parents à exploiter le maximum de tes compétences mais aussi car l'idée d'aider les autres, de travailler dans le domaine médical magique, t'a profondément séduit. Le programme était ambitieux, offrant une formation complète et immersive. Trois ans pour les infirmiers, cinq ans pour les autres métiers, avec une première année théorique suivie de stages sur le terrain auprès de professionnels. La spécialisation viendrait plus tard, en dernière année du cursus. Les cours de médecine magique, de biologie magique, de potions avancées et d'herbomagie promettaient une formation riche et diversifiée. Tu étais impatient de te plonger dans cet univers fascinant, de devenir un professionnel de la santé magique et d'apporter ton aide à ceux qui en avaient besoin. Ce choix marquait le début d'une nouvelle aventure, où chaque jour serait une opportunité de grandir, d'apprendre et de contribuer au bien-être de la communauté magique.

Juillet 2020 - Une nuit qui restera à jamais gravée dans ta mémoire, une nuit où la douleur et le désespoir ont frappé à ta porte. Alors que tu étais en troisième année de médicomagie, tu te réjouissais chaque jour des découvertes et des défis que ce chemin t'offrait. Tu travaillais dur, refusant catégoriquement l'échec, déterminé à réussir dans ta voie. Mais cette nuit-là, tout a basculé. Le corps de ta sœur gisait sur le sol froid de la forêt près de Pré-au-Lard, une tache de sang maculant sa robe, changeant sa couleur, annonçant l'horreur qui s'était abattue sur elle. Tu te tenais là, impuissant, stoïque face à l'ampleur de la situation, incapable de trouver le moindre geste réconfortant ou la moindre parole apaisante. Les larmes embuant ton regard, ton souffle court de terreur à l'idée de la perdre. Mais alors que le désespoir menaçait de t'engloutir, un miracle s'est produit. Tes doigts ont rencontré son poignet et tu as senti son rythme cardiaque, faible mais présent. C'était comme si une lueur d'espoir s'était allumée dans l'obscurité de cette nuit cauchemardesque. De retour à leur appartement, tu t'es précipité pour contacter un collègue de l'hôpital Sainte-Mangouste, en plein milieu de la nuit. Cet homme, avec qui tu travaillais mais qui était bien plus que cela, était le pilier sur lequel tu t'appuyais dans cette épreuve. Tu lui as confié ta sœur, lui faisant entièrement confiance pour veiller sur elle et pour garder le silence sur ce qu'il allait découvrir. C'était un moment de vulnérabilité et de confiance absolue, où tu avais besoin de lui comme d'un allié dans cette lutte contre l'adversité.

Tu te tiens là, aux côtés de ta sœur, alors qu'elle se réveille lentement de son cauchemar, la peur encore visible dans ses yeux malgré tes paroles rassurantes. Tu sens le poids de la reconnaissance éternelle envers cet homme de l'hôpital Sainte Mangouste, celui qui a su répondre à ton appel dans la nuit, celui avec qui un lien indéfectible s'est soudainement scellé. Mais même avec sa vie sauve, tu sais que ta sœur ne sera plus jamais la même. Ses yeux trahissent sa détresse intérieure, comme des sous-titres révélant la profondeur de son désarroi. Même si tu tentes de lui insuffler du positif, elle ne peut s'empêcher de ressentir une amère déception de ne pas correspondre à l'image parfaite qu'elle avait d'elle-même. Son pessimisme te pèse, mais tu refuses de baisser les bras. Tu sais que sa morsure ne la transformera pas en loup-garou, qu'elle n'a pas été mordue pendant la pleine lune. Mais cette déception, cette blessure narcissique, exige encore plus de soutien de ta part. Ton rôle de frère prend une importance capitale. C'est ainsi que tes études prennent un nouveau sens. Depuis cette nuit fatidique, tu dévores chaque écrit sur les loups-garous, tu te concentres chaque nuit dans le laboratoire de l'école pour mener des expériences, pour chercher un moyen de soulager sa douleur, de restaurer un semblant de paix dans son esprit torturé. Tu lui dois cela, tu le sais. Tu te dois de la sauver, de lui offrir une lueur d'espoir dans cette obscurité qui menace de l'engloutir. Et tu es prêt à tout donner, à tout sacrifier pour elle. Car ta sœur est bien plus qu'une simple image parfaite ; elle est ta raison de vivre, ton ancre dans ce monde incertain, et tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour la protéger, même au prix de ta propre santé mentale.