Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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Dim 8 Oct - 23:14
Entre nous C'est l'histoire qui commence au hasardAppartement de Lexi, Octobre 2021 || EUXI VI
Se frottant la nuque, perplexe face aux derniers résultats obtenus sur l’échantillon 13, Lexi réflechissait. Des semaines qu’elle travaillait chaque soir sur ces analyses. Des semaines qu’elle décortiquait une à une chaque cellule, qu’elle tentait d’extraire chaque brin d’ADN dans l’espoir de comprendre enfin les raisons de la mutation d’Anderson. Elle avançait doucement, pour ne pas dire lentement. Il fallait bien l’avouer, entre son travail de cheffe de service, de responsable de son étude clinique, il lui restait bien peu de temps pour les à côté. Pour autant, ces derniers jours, Lexi avait multiplié les gardes de nuit, s’était jetée corps et âme dans son travail. C’était la seule manière qu’elle avait trouvé pour ne pas penser, pour ne pas réfléchir davantage. Le mois de septembre avait été marqué par une profonde incertitude, un certain sentiment d’ambivalence face au tournant peu ordinaire qu’avait pris sa relation avec Euron. Après l’attaque sur le quai de la gare et ce qu’il s’était passé dans son bureau, il avait fallu qu’elle reprenne ses esprits, qu’elle tente d’expliquer de manière rationnelle ce qui l’avait poussé dans ses bras ; les élans sentimentaux n’avaient jamais fait partie de sa personnalité atypique. Les difficultés qu’elle avait pour s’attacher étaient les conséquences directes de la crainte vivace d’être rejetée, d’être toujours que celle qu’on reléguait au second plan. Ces traumatismes là, liés à sa tendre enfance, étaient à l’origine de la façon peu cavalière qu’elle avait d’agir avec les autres. Être désagréable était un art bien plus facile à manier qu’être sympathique. Et elle préférait et de loin qu’on ne s’intéresse pas à elle. Ainsi, elle n’était jamais déçue. Son cercle d’amis proches était très fermé, voire même inaccessible. Pour autant, au fil des mois, Euron avait su y faire sa place ; d’abord de manière professionnelle, puis amicale. Et maintenant ? Il n’était guère dans les habitudes de la jeune médicomage de s’adonner à des activités charnelles sans lendemain, préférant et de loin les relations sexuelles exclusives entre amis. Avec Euron, elle avait dépassé les limites du raisonnable, laissant aux orties sa conscience, plongeant dans une vague profonde et puissante de sentiments qu’elle ne maîtrisait pas, qu’elle avait même cherché à repousser. Rien n’aurait dû la prédestiner à apprécier Euron, pas après ce qu’il lui avait fait. Et pourtant, le fait qu’il connaisse tout d’elle, de son fonctionnement avait en réalité rendu les choses plus faciles lorsqu’ils avaient commencé à tisser un lien plus développé que celui que noue habituellement un directeur et sa cheffe de service.
Puis tout s’était effondré. Simplement. Rapidement. Lorsqu’elle était passée à son bureau pour changer ses pansements, Euron lui avait dit non. Le message avait été très clair pour elle. Ce qui était arrivé n’était qu’un égarement ; peut-être même une erreur qu’il ne fallait pas reproduire. C’était ainsi qu’elle avait interprété les choses. Après cela, elle avait gardé ses distances, se plongeant dans son travail pour ne pas avoir besoin de songer au reste. Tout paraissait plus simple ainsi, en réalité. Se renfermer sur elle-même avait été la solution, la solution pour ne pas avoir besoin de se questionner sur les sentiments contradictoires qu’Euron faisaient naître en elle.
Ses yeux fixaient les lignes d’analyse qu’elle venait d’effectuer sur Anderson. L’homme était maintenu sous sédatifs, solidement attaché à la table d’auscultation de la pièce. Le regard de Lexi quitta la feuille lorsqu’elle crut remarquer un changement dans sa respiration. Il n’en était rien, celui-ci était toujours aussi immobile. Pensive, elle tentait de faire le lien entre le dernier composant injecté à Anderson et son attitude bestiale quand la sonnette de l’entrée la fit sursauter. Son sang ne fit qu’un tour dans son organisme. Qui pouvait décider de venir à son domicile en pleine journée ? Kesabel ne se donnait pas la peine de sonner et entrait directement sans passer par le pallier. Quant à Tobias, il était à l’étranger. Saoirse ? Elle aurait probablement annoncée sa venue. Quoi que… Pas forcément. Alors qu’elle bûchait depuis plusieurs heures sur ces résultats, la compagnie d’une amie l’aiderait probablement à se changer les idées. Elle retira rapidement sa blouse qu’elle accrocha derrière la porte de la pièce avant de sortir de son laboratoire personnel. Replaçant à la hâte les sortilèges de protection autour de cette salle qui révélait de nombreux secrets, elle se dirigea vers la porte d’entrée et ne prit pas la peine de regarder par le judas pour observer son visiteur. Elle ouvrit la porte tout sourire. Celui-ci quitta ses lèvres quand elle aperçut Euron sur le seuil de la porte. Son cœur s’accéléra immédiatement, prise soudainement d’une certaine angoisse alors qu’elle demandait : « Qu’est-ce que tu fais-là ? » Ce fut l’attitude interrogative d’Euron qui la fit se remettre en question. Additionnant A+B, se remémorant la date du jour, elle comprit. Bien avant tout cela, ils avaient convenu de se revoir chez elle pour pouvoir discuter ensemble de l’avancée de ses recherches ainsi que pour savoir si cela valait le coup de poursuivre l’expérience. Mais les semaines avaient passé et Lexi avait plus ou moins occulté sa visite, sans doute inconsciemment. Peut-être s’était-elle imaginée qu’il oublierait lui aussi. Visiblement, cela n’était pas le cas. « J’avais oublié notre rendez-vous. » admit-elle sans difficulté. De toute manière, son expression d’il y a quelques secondes parlait pour elle. Elle secoua la tête, mettant un pas de côté pour le laisser entrer. « Je t’en prie. »
Lexi ne laissait pas n’importe qui entrer chez elle. Bien au contraire. Son appartement était probablement le lieu où elle se sentait le plus en sécurité, avec son service à l’hôpital, et y accueillir de nouvelles personnes était toujours signe que cette personne en valait la peine, du moins aux yeux de la jeune femme. Lorsqu’elle lui avait demandé de passer à son domicile, leur relation était encore tout autre alors elle ne pouvait empêcher son palpitant de tambouriner à l’intérieur de sa poitrine. Comment réagir en réalité ? Faire comme si de rien n’était ?? En réalité, elle bouillonnait soudainement de colère de le voir. Tous les sentiments refoulés qu’elle ressentait à son égard venaient de la submerger de plein fouet. Elle était soudainement bien silencieuse, ne sachant pas comment agir. Tout était redevenu si compliqué entre eux.
Elle l’invita à aller au salon. L’appartement était plutôt austère, à son image. Aucune fioriture, très peu de décorations. Pas de fleurs, ni de portraits. Seule une photo de Kesabel et elle du temps de Poudlard était posée sur la cheminée. De larges bibliothèques ornaient les murs où des centaines d’imposants ouvrages de médicomagie étaient rangés. La soif de la connaissance de Lexi avait toujours été insatiable. Dans un autre coin de la pièce étaient entreposés son katana et sa collection de couteaux. Évidemment, l’endroit pouvait paraître absolument minimaliste. Peut-être qu’il l’était, mais c’était sans conteste l’endroit où elle se sentait le plus en confiance. Et pourtant, qu’Euron emplisse la pièce de son aura ravivait toutes ses insécurités. À tel point qu’il lui était difficile de le regarder à nouveau. « Tu veux voir Anderson? » Il était là pour ça non? Mais Lexi ne sut pas vraiment pourquoi elle ne le conduisait pas directement dans le laboratoire, comme si elle attendait autre chose.
Octobre 2021 - L’après midi dans les appartements de Lexi
L’été s’était terminé depuis plusieurs semaines et dès à présent ils se rapprochaient de Samhain. Cette période de l’année était considérée par les sorciers -du moins ceux qui versaient dans la religion païenne- comme une des périodes les plus importantes de l’année, celle où le voile existant entre les vivants et les morts était le plus mince. On l’appelait aussi Halloween. Euron n’était pas réellement intéressé par la religion mais sa mère, elle, était très attachée à cette culture ancienne alors à chaque fois que ces périodes charnières se présentaient, il avait toujours une pensée pour elle.
Cette journée n’était pas pluvieuse, mais elle n’était pas non plus très ensoleillée. Le Directeur allait rendre visite à Alexis Fawley et ce n’était pas vraiment une visite de courtoisie. Ils avaient fixé cette date il y a longtemps déjà, car ils devaient se voir pour statuer sur le cas Anderson, le pauvre diable qui avait muté et tué quelques mois plus tôt dans les étages inférieurs de Sainte Mangouste. Euron avait autorisé Lexi à le garder en vie pour comprendre la raison de sa mutation et peut-être l’aider, si c’était possible. Aujourd’hui, le Directeur venait au rapport. Il espérait sincèrement que la jeune femme avait avancé dans ses travaux. Dans le cas contraire, le Directeur l’enjoindrait peut-être à renoncer et à se focaliser sur d’autres tâches.
C’était donc un rendez-vous tout ce qu’il y avait de plus professionnel. Mais c’était sans compter sur les événements qui avaient suivi l’attaque du Poudlard Express début septembre. Euron et Alexis avaient tout simplement franchi une barrière en brisant les règles de distances que devaient rationnellement respecter un Directeur et son employée, se laissant aller à des ébats physiques enflammés, changeant radicalement leur relation. Du moins, d’un certain point de vue. Ils ne s’étaient plus reparlés depuis. Les rares fois où ils s’étaient croisés, leur discussion était restée strictement professionnelle et ne laissait entrevoir aucun réel changement pour un œil extérieur. Mais il y en avait un et il était de taille. Alexis l'évitait soigneusement et se contentait du minimum vital lorsqu’elle ne pouvait faire autrement. Le Carrow n’était pas réellement surpris, même s'il n'approuvait pas.
Cette visite à son domicile était étrange en cela. Ils allaient se retrouver seuls, face l’un à l’autre et n’auraient pas le choix de se parler. Il n'appréhendait pas. Il préférait ne pas y penser. Il aviserait une fois le moment venu et assumerait absolument chacun de ses actes et chacun de ses choix. Comme toujours. Qu'en serait-il d'elle ?
Lorsqu’il appuya sur la sonnette de son appartement, Euron patienta en jetant une œillade aux nuages fins qui voilaient le ciel comme un drap de soie blanche tiré aux replis grisâtres et nacrés. Il portait un manteau marron ajusté qui arrivait à mi-cuisse, un gilet en col en V noir boutonné sur une chemise blanche dont le dernier bouton était ouvert, légèrement plus décontracté que s'il allait à son bureau ou en rendez-vous d'affaires. Aujourd’hui il ne portait pas de cravate, mais cela ne l’empêchait pas de paraître indubitablement sophistiqué.
Lorsqu’elle ouvrit la porte, Euron découvrit son visage et ne put que constater la surprise s'y peindre.
Lexi a écrit:
« Qu’est-ce que tu fais-là ? »
Il fronça un sourcil d'un air interrogateur en gardant sur elle ses prunelles au bleu acier. Était-elle sérieuse ? Il en avait bien peur. Ce n'était pas vraiment son genre de revenir soudain sur ses paroles avec un insupportable "mais non je rigole ! ".
Mais peut-être aurait-il préféré. Qu’elle l’évite était une chose, mais il avait sincèrement du mal à comprendre qu’on puisse oublier un rendez-vous avec lui. Lui-même était tellement organisé, scrupuleux et ponctuel qu’un oubli, ou même un retard, était une hérésie. Mais il savait que ce n'était pas le cas de tout le monde. Le Carrow avait assez de recul pour se savoir un brin… sourcilleux. En réalité, tout en la regardant, il se demandait si l’épisode du bureau n’y était pas pour quelque chose. Avait-elle évincé cela de son esprit pour éviter de penser ? Lexi n’était pas du genre à oublier après tout.
Lexi a écrit:
« J’avais oublié notre rendez-vous. »
Comme quoi on peut toujours être surpris. Il ne se formalisa pas et se demanda un instant si elle allait le laisser entrer ou l’inviter poliment -ou non- à rebrousser chemin.
Lexi a écrit:
« Je t’en prie. »
La médicomage se décala pour l’inviter finalement à entrer. Il ne dit rien et n’esquissa pas d'autre geste en passant la porte qu’elle referma derrière lui. Le Légilimens était doué pour ressentir les pensées et lire les sentiments des gens. Ce que ressentait Lexi n’était pas particulièrement limpide et malgré tout peu de choses lui échappaient en cet instant car il la connaissait très bien. Dire qu’elle était tendue était loin de la vérité et Euron ne ressentait ni l’envie ni le besoin de désamorcer la situation.
Il leva les yeux sur l’intérieur de son appartement. C’était tellement elle. En fait, Euron aurait pu le reconnaître sans y avoir jamais mis les pieds. Cette bibliothèque face à lui attira indubitablement son regard. Il adorait les livres et il reconnut sans mal quelques ouvrages très intéressants qu'il aurait aimé parcourir de nouveau. Puis il vit cette photo sur la cheminée de elle et Kesabel, le noyau de ses sentiments humains les plus profonds. Les armes en décoration auraient pu le faire sourire. Elles étaient là, se tenant sagement sur leur portant. Un quidam aurait pu y voir là une manifestation de force, mais c’était justement l’expression de sa vulnérabilité.
Lexi a écrit:
« Tu veux voir Anderson? »
Euron eut un rictus, infime, aux lèvres. Cette approche ne seyait guère au respect de l’étiquette, aux règles de politesse les plus basiques auxquelles il était profondément attaché : proposer de débarrasser l'invité de sa veste, lui offrir à boire… Fawley semblait se débarrasser de cette affaire au plus vite mais le Carrow ne lui faciliterait certainement pas la tâche.
_ Puis-je ? Dit le sorcier faisant glisser son manteau de ses larges épaules que son costume trois pièces mettait en valeur. Comme d’habitude, sa chemise blanche était impeccable et chaque centimètre de tissu semblait être d’une qualité irréprochable. Tenant son manteau dans sa main, il pointa le sofa, demandant l’autorisation d’y poser ses effets.
Le soin qu’il portait à ses affaires était indiscutable. Cet homme était maniaque, mais ça, Fawley le savait déjà. Lorsqu’Euron eut terminé de poser délicatement son manteau, il se rapprocha de Lexi, assez loin pour ne pas pénétrer son espace vital mais assez proche pour en effleurer les limites. Il n’avait jamais eu peur d’elle et de ses réaction et il n’avait pas non plus peur de la repousser dans ses retranchements. Son regard sur elle ne faiblissait pas, qu’importe qu’elle fut furibonde ou gênée. Il était implacable et infaillible. Avec sa stature, il paraissait d’autant plus froid et inaccessible. Pourtant, leur expérience récente montrait que ce n’était pas tout à fait immuable.
_ Où puis-je me laver les mains ? De vieilles habitudes avec lesquelles il ne dérogeait jamais.
Il suivit strictement le chemin indiqué et commença ses ablutions, retroussant ses manches jusqu’au milieu de ses avant-bras. Il prit le savon, le frotta entre ses doigts assez longtemps pour que la mousse recouvre sa peau, puis il frotta chaque parcelle avec soin, ainsi que sous ses ongles. L’hygiène était la base de la médecine, qu’elle soit moldue ou non.
Le silence s'était élevé dans l'appartement et seul le clapotis de l'eau qui coulait du robinet osait encore se faire entendre… avant qu'Euron ne prenne le relais.
_ Es-tu parvenue à avancer sur son cas ? As-tu noté une quelconque amélioration de son état depuis qu'il est ici ?
Il essuya ses mains jusqu’à ce qu’elles soient totalement sèches et sortit enfin de la salle de bain. Sans lever les yeux sur la médicomage, il se rapprocha en replaçant ses manches de sa chemise de fabrication sorcière et se posta juste devant elle. Achevant de reboutonner le tissu au niveau de ses poignets, il finit par relever le nez vers Fawley avant de lever un sourcil.
_ Je te suis.
Pénétrer dans l'enceinte de son laboratoire privé n'était pas donné à tout le monde, il en avant bien conscience. Etait-ce là son privilège de Directeur de Sainte Mangouste ? Il savait qu'il n'en était rien. C'était parce qu'ils avaient noué une relation particulière nourrit par une certaine... confiance. Ce qui était assez exceptionnel aux vues des personnes dont il était question. Mais les derniers événements avaient rebattu les cartes. Lexi regrettait-elle de lui avoir accordé autant d'importance ? Il suivit la jeune femme en gardant ses lèvres closes et lorsqu'il vit enfin la silhouette d'Anderson, il s'approcha de la forme lupine avec un intérêt mêlé à une certaine raideur. Croisant ses bras athlétiques sur son torse, il caressa distraitement sa lèvre inférieure avec son pouce droit.
_ Nous entend-t-il ?
PRETTYGIRL
EURON O. CARROW
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Spoiler:
Alexis Fawley
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Mar 31 Oct - 22:10
Entre nous C'est l'histoire qui commence au hasardAppartement de Lexi, Octobre 2021 || EUXI VI
Voir évoluer Euron dans son appartement rendait Lexi nerveuse. Peut-être parce que c’était l’unique endroit où elle pouvait être totalement elle-même sans avoir besoin de se dissimuler. C’était son antre, son espace sécurisé et sécure. Et pourtant, lorsqu’il pénétra dans la pièce, l’air était devenu brusquement bien moins respirable et Lexi se demandait pourquoi elle était si fébrile. Ce n’était pourtant pas la première fois de sa vie qu’elle recevait du monde chez elle et pourtant… Il y avait bien quelque chose de différent dans cette visite. À l’origine, les deux médicomages s’étaient donnés rendez-vous afin de pouvoir constater ensemble de l’évolution de santé d’Anderson. Depuis leur aventure rocambolesque dans les sous-sols de Sainte-Mangouste, Lexi s’était jetée corps et âme dans des analyses poussées et complexes pour comprendre ce qui avaient bien pu arriver à l’homme ; si elle avait quelques éléments de réponses à fournir à son patron, elle devait bien l’avouer, elle aurait préféré les garder pour elle. Sûrement parce que parler avec Euron était devenu pénible depuis plusieurs semaines, sûrement parce qu’elle n’était absolument pas certaine de l’attitude qu’elle devait adopter en sa présence. Tablant sur un comportement des plus ordinaires, à savoir l’impassibilité (ou du moins ce qui s’en rapprochait le plus), Lexi tenta une approche rapide en lui proposant directement d’aller voir le patient. Mais Euron étant ce qu’il était, il désirait d’abord se débarrasser de son manteau. Si la médicomage avait été davantage polie, elle le lui aurait proposé directement mais elle n’avait pas pu se préparer à cette rencontre, probablement parce que son cerveau l’avait inconsciemment sorti de son esprit. Elle le regarda se diriger vers le canapé où il retira son manteau. Lexi n’avait que très peu l’habitude de le voir aussi vêtu roh mais non pas comme çaaaaa, il portait rarement un manteau à l’hôpital où il faisait d’ailleurs souvent trop chaud (seul le service de Lexi dérogeait à ses règles pour des raisons évidentes de conservation). Se faisant la réflexion qu’il ne portait pas de costume, une fois n’était pas coutume, Lexi se demanda depuis quand elle se préoccupait du style vestimentaire de son directeur, alors même qu’elle n’avait que faire du sien. La preuve, elle portait son éternel jean sombre et un débardeur qui l'était tout autant. Il posa soigneusement son manteau et la bouche de Lexi s’ouvrit avant de se refermer. La partie d’elle-même qui était absolument maniaque ne supportait pas de voir ce manteau sur son canapé. Alors qu’elle allait lui dire de le mettre ailleurs, il s’approcha d’elle en lui demandant où se situait la salle de bain. Prête à lui répondre qu’il n’avait qu’à se débrouiller seul (après tout, l’appartement n’était pas si vaste), ses lèvres s’activèrent : « Je vais te montrer. » Fail numéro 1. Elle l’accompagna jusqu’à la porte de la salle d’eau et la poussa vers l’intérieur, l’invitant à entrer. Lorsqu’il passa devant elle, son odeur corporelle pénétra dans son espace personnel et elle détesta son esprit de se remémorer à quoi son parfum lui faisait penser.
Elle demeura sur le pas de la porte, le regardant sans aucune pudeur procéder au lavement de mains le plus méthodique qui lui avait été donné d’assister, bien proche du sien. On voyait bien là la rigueur et l’exigence que demandaient leur profession respective. Lexi était obnubilée par ses gestes, fixant ses mains qui s’activaient tandis que sa gorge se serrait en se souvenant de la dernière fois qu’elle avait été en contact avec ces mains-là. Tout cela lui paraissait bien loin désormais. C’était une page qu’elle avait déjà tourné. Ou plutôt, qu’elle devait se résoudre à tourner. À faire comme si cela n’avait eu aucun impact sur elle. Évidemment, s’il était facile de leurrer des inconnus, endormir quelqu’un comme Euron était beaucoup plus difficile ; pourtant, Lexi agissait comme à l’accoutumée, pour ne pas déroger à ses habitudes. Le silence s’installa, sans qu’il ne soit gênant (du moins pas de son côté) ; Lexi n’était la femme la plus avare et elle n’était pas dérangée par l’absence de paroles. Après tout, elle travaillait avec les morts, elle était habituée à être seule avec elle-même. Lorsqu’Euron ouvrit la bouche, les yeux de Lexi quittèrent ses mains pour se diriger vers son visage ; lui continuait d’essuyer ses paumes de manière absolument consciencieuse et Lexi lui offrit quelques éléments de réponse : « Physiquement, je dirai qu’il va bien. Ses blessures se sont refermées, il n’y a aucun signe d’infections, ni de souffrance visible. Tu vas voir. » C’était une réponse succincte mais quel était l’intérêt de développer davantage alors qu’il allait bientôt avoir tous ses rapports entre les mains ? Une fois qu’il eut terminé de reboutonner sa chemise, il releva les yeux vers elle. Les yeux havanes de Lexi percutèrent les iris bleutés d’Euron et la jeune femme serra les dents. Elle n’allait certainement pas se démonter. Rien n’avait changé. Il valait mieux qu’elle se comporte comme avant. Mais avant quoi, exactement ? Avant qu’il ne pénètre dans son esprit ? Avant qu’elle ne le cogne ? Avant qu’ils ne travaillent ensemble ? Avant qu’ils fassent équipe à plusieurs reprises, faisant évoluer leur relation ? Avant qu’ils ne couchent ensemble ? Rien n’était comme avant, en définitive. Lexi faisait juste semblant. Et de ce qu’elle voyait, lui également. Si c’était ça leur relation désormais, Lexi l’acceptait. Elle était habituée à ce type de rapport, en réalité. Que ce soit Kesabel, Phobos, Rory, ils étaient tous passés par la case amant tout en demeurant dans la case amis. Euron n’était que le suivant. C’était simplement le seul genre de relations qu’elle pouvait entretenir, et bien soit. C’était ainsi.
Alors qu’ils repassaient par le salon, son regard glissa sur le manteau d’Euron et elle secoua la tête. Se dirigeant vers le canapé, elle attrapa celui-ci et alla le ranger dans la penderie de l’entrée, aux côtés de ses quelques vestes. Ainsi tout était à sa place et les dragons seront bien gardés. Lexi releva la tête, plus sereine. Elle était chez elle ici, elle avait l’avantage du terrain et avoir une maîtrise sur son environnement lui donnait l’impression d’avoir davantage le contrôle. « Voilà qui est mieux. » Ensuite, elle entraîna Euron vers l’autre bout de l’appartement, le pan de mur en face de sa chambre. Sortant sa baguette qu’elle avait rangé dans la poche arrière de son jean, elle lança de manière informulée les incantations nécessaires à la levée du sortilège de blocage. Cette pièce était absolument secrète et peu de personne y avaient eu accès. Kesabel, pour ne citer que lui, en avait passé des heures et des heures dans ce laboratoire lorsqu’elle travaillait sur la version améliorée du tue-loup pour lui. Tobias aussi, mais lui ne faisait que passer pour lui déposer les corps des cobayes. Mais depuis quelque temps, elle était seule ici, seule avec ses recherches, seule avec ses hypothèses. Évidemment, qu’elle ose montrer cette pièce à Euron témoignait de la confiance qu’elle avait en lui et en sa capacité à garder des secrets. Il était Mangemort, rappelons-le, par définition, flirter avec l’immoralité ne lui posait aucun problème. Quant à Lexi, ses fréquentations parlaient d’elles-mêmes… Même si elle ne souhaitait pas rejoindre l’Augurey pour ne pas avoir besoin de répondre aux ordres de qui que ce soit, elle n’hésitait pas utiliser des méthodes sournoises pour parvenir à ses fins, peu importait les raisons. Quelques secondes après avoir ôté les sortilèges, la porte du laboratoire redevint visible aux yeux des deux médicomages et Lexi l’ouvrit, laissant Euron découvrir l’endroit.
À s’y méprendre, on se penserait dans un hôpital. Tout était rangé et organisé de manière absolument méthodique, la pièce était divisée en plusieurs espaces : un premier coin comprenait un lit médicalisé et une table d’auscultation sur lesquels Anderson passait pour ainsi dire le plus clair de son temps, le second comprenait une immense paillasse scientifique avec tout le matériel d’analyse biologique nécessaires à son travail et le fond de la pièce était constitué de ses archives. Et quelles archives… D’immenses dossiers étaient classés par année et par numéro de dossier et de série. Un travail de longue haleine… Bien sûr, Euron ne s’attarda pas sur les dossiers, préférant avancer directement vers l’endroit où Anderson était retenu. Les sortilèges le maintenaient sans difficulté depuis déjà de longues semaines. « Oui. Mais sous cette forme, il ne comprend pas grand-chose. A pirori. » répondit Lexi à sa question. « Toutes les fois où j’ai essayées de lui parler se sont conclues en échec. » Elle continua : « Comme je te disais, son état physique s’est rapidement stabilisé après les soins que je lui ai prodigués. Il a fallu que je fasse preuve d’ingéniosité pour trouver les onguents compatibles à ses plaies. Et surtout, compatibles à la fois avec sa forme lupine et à la fois avec sa forme humaine. » Lexi se détourna d’Anderson et se dirigea vers la paillasse où un épais classeur était posé. Elle l’ouvrit à l’intercalaire souhaité et se rapprocha d’Euron, frôlant son bras. « J’ai pris soin de noter ici les alternances entre ses deux formes. Au début, j’ai cru qu’elles ne suivaient aucune logique. » continua-t-elle en lui montrant le tableau qu’elle avait réalisé sur le calendrier mensuel. « Mais c’est bien cyclique. » Elle pointa les coïncidences avec le calendrier lunaire. « Cela suit le calendrier lunaire. Mais là où les loup-garous vont se transformer uniquement à la pleine lune, ses transformations à lui suivent une autre logique. Celle du quartier. Et plus on approche de la nouvelle lune, plus il est agressif. » Elle continua : « Il y a une éclipse lunaire le mois prochain, je suis certaine que je pourrais obtenir de nouveaux résultats. » Elle lui donna le classeur afin qu’il le feuillette s’il le souhaitait. « J’ai tout consigné. Absolument tout. » Rigueur, discipline, méthode. Voilà les maîtres-mots qui définissaient tout ce que Lexi faisait au quotidien. Elle ne faisait jamais rien à moitié, jamais rien.
Elle s’approcha de son patient et prit ses constantes. Alors qu’elle demeurait prudente, connaissant les accès de colère qu’Anderson pouvaient avoir, elle souleva doucement un des pansements afin de vérifier l’état de guérison, provoquant immédiatement une réponse physique de la part du loup-homme. Les machines surveillant son rythme cardiaque s’emballèrent. Il se mit à convulser de rage, hurlant à la mort pendant quelques secondes, et tout son corps se tendit. « Quelle belle journée pour un exorcisme. » commenta Lexi, sans se démonter. Augmentant doucement la dose de sédatif, Anderson se calma et les bips entêtants se calmèrent petit-à-petit. « Comme tu vois, j’avance. J’ai encore besoin de temps, évidemment. Je suis en train d'extraire son ADN et de le recouper avec toutes les formes lupines connues. Voilà où j'en suis. » Elle demanda ensuite : « As-tu des questions ? » Il avait vu, la petite visite de contrôle était faite, il pouvait maintenant repartir, non ? C’était bien ce que comptait Lexi, qu’il s’attarde ici le moins possible. C’était bien plus simple ainsi.
Octobre 2021 - L’après midi dans les appartements de Lexi
Lorsque Lexi se saisit de son manteau pour le pendre à une place plus appropriée, il ne fut pas le moins du monde vexé, bien au contraire. Le danois préférait ne pas partager ses névroses. Alors la voir réaliser son désir le plus prégnant en ce qui concernait sa veste, le soulagea. On put même voir un discret rictus relever le coin de ses lèvres.
Mais Alexis avait beau déployer tous les efforts du monde, elle n’était pas dans son état normal. Du moins, ce qu’elle dégageait était bien différent et il savait parfaitement pourquoi. Il demeura impassible pour autant. Euron était particulièrement fort à ce petit jeu. Si elle ne voulait rien partager sur le sujet c’est qu’elle n’en éprouvait pas le désir et il ne lui forcerait pas la main et chacun passerait à autre chose.
Son bref rapport oral sur Anderson ne fit pas ciller. Il attendait manifestement la suite. Il suivit la sorcière et se rapprocha de la silhouette d’Anderson. Son regard s’était ostensiblement froncé tandis qu’il observait le monstre gisant sous ses yeux. Fawley se montra soudain effroyablement loquace, soudain bien plus à l’aise avec ce sujet. Il l’écouta attentivement et éplucha soigneusement tous les dossiers qu’elle lui présenta, prêtant une attention toute particulière à ses notes et observations. Même s’ils ne travaillaient pas dans le même domaine, depuis sa nomination en temps que Directeur de Sainte Mangouste, Euron avait mis un point d’honneur à connaître toutes les filières existantes et s’il n’était pas un expert en la matière, il mettait un point d’honneur à étudier tous les rapports de ses subordonnés. S’il y avait un point qu’il lui échappait, il allait demander une explication au principal intéressé, tout simplement. Si certains médicomages prenaient cela pour une manie insupportable, d’autres appréciaient qu’on s’intéresse ainsi à leur travail. Ainsi, le Carrow pouvait facilement entretenir n’importe quelle conversation avec chacun des membres de son personnel car il savait de quoi ils parlaient. Si c’était là l’expression de son tempérament maniaque du contrôle, s’était également pour éviter qu’on la lui fasse à l’envers en usant d’un langage qu’il ne maîtrisait pas mais aussi pour savoir qui avait besoin de quoi et attribuer telle ou telle subvention dans les domaines qui lui semblaient en avoir besoin. Heureusement, il était insomniaque et avait besoin de très peu d’heures de sommeil. Il fallait bien qu’il s’occupe…
_ C’est un travail de longue haleine. Il est presque dommage de ne pouvoir partager le fruit de cette recherche avec le reste du corps médicomagique… pour l’instant. Ajouta-t-il avant de clore le dossier dans un claquement sec mais léger.
Lexi a écrit:
« As-tu des questions ? »
_ J’en ai une seule : que comptes-tu faire après l’éclipse lunaire ? Il coula une œillade sur la créature blessée avant de poser de nouveau ses yeux au bleu acier sur la médicomage. Si tu ne parviens pas à le soigner, que feras-tu de lui. Euron, s’il était capable d’actes extrêmes envers ses ennemis, avait néanmoins une certaine morale et il savait que c’était aussi son cas. Tu ne peux décemment pas le garder ici des années. Cette vie n’en était pas une, du moins pas une décente. Je ne m’opposerai sans doute pas à ton choix mais je veux le connaître.
Euron présenta le dossier qu’il avait dans les mains à la jeune femme pour le lui rendre.
_ S’il n’y a pas d’autres éléments que tu voudrais partager avec moi, je ne vais pas abuser de ton temps et vais te laisser à tes occupations.
Le médicomage se tenait face à elle, attendant manifestement qu’elle le reconduise vers l’extérieur de son laboratoire. Inutile de s’éterniser.
PRETTYGIRL
EURON O. CARROW
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Spoiler:
Alexis Fawley
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Métier : Cheffe du service de médicomagie légale de Sainte-Mangouste || Responsable d'une étude clinique sur le gène sorcier
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Mer 22 Nov - 12:57
Entre nous C'est l'histoire qui commence au hasardAppartement de Lexi, Octobre 2021 || EUXI VI Rien dans le comportement de Lexi n’était habituel parce que la situation elle-même ne l’était pas. C’était difficile pour la jeune femme de laisser entre quelqu’un dans sa vie, probablement parce que les résistances liées à son passé malheureux et à ses expériences antérieures ne l’aidaient pas vraiment à mettre toutes les chances de son côté. Elle avait eu pour l’habitude de se débrouiller seule, de s’endurcir seule et d’évoluer seule. Pouvoir compter sur quelqu’un, compter sur quelqu’un véritablement prenait du temps et nombreux étaient ceux qui abandonnaient avant même d’essayer. Et il fallait bien l’avouer, la médicomage était plutôt entêtée comme femme et la plupart du temps, elle préférait se fermer comme une huître. C’était plus simple de se retrancher derrière des conversations rassurantes. Pour Lexi, tout ce qui avait attrait à la médicomagie était rassurant ; c’était des sujets qu’elle maîtrisait, qu’elle contrôlait et elle pouvait en parler pendant des heures. Passionnée par ce qu’elle faisait, elle mettait du cœur à l’ouvrage, ainsi que de la rigueur. Exposer à Euron ses recherches sur Anderson était plus simple, plus facile, moins prise de tête, moins empreint d’affects. Elle n’avait qu’à lui donner les informations qu’elle avait méticuleusement recueillies au fur et à mesure des semaines. Elle y avait passé ses nuits et beaucoup de temps ; c’était l’une de ses qualités, que d’autres qualifieraient de défaut, c’était une acharnée du travail. Peut-être un peu trop. Lorsqu’Euron admit que c’était un travail de longue haleine, Lexi hocha la tête et acquiesça également à la suite de son propos. « Oui même s’il convient pour le moment de garder ces recherches pour nous. » De toute manière, la jeune Fawley n’avait jamais recherché la gloire, elle n’avait jamais recherché à être sous les feux des projecteurs et la plupart du temps, son travail ne servait qu’à elle ou à ses proches. Comme lorsqu’elle avait aidé Kesabel avec la version améliorée de la potion tue-loup. Cela aussi, ça avait été un travail de longue haleine.
Demandant à Euron s’il avait des questions, il vint mettre en lumière ses propres interrogations et ses craintes. « J’ai recueilli beaucoup d’informations et j’avance dans mes recherches mais... » Son regard se porta sur Anderson, contrariée. Il n’était qu’une victime collatérale de ses recherches et même s’il avait omis de donner des antécédents familiaux médicaux qui auraient pu éviter tout cela, il ne méritait pas pour autant de souffrir. « Je me suis donnée deux quartiers de lune. Si jamais je n’ai pas obtenu de résultats plus probants, je l’achèverai moi-même. » dit-elle, une lueur un peu éteinte dans le regard. Pour un médicomage, un patient mort c’était toujours un échec, même pour une légiste. « Je ne veux pas qu’il souffre inutilement, même si le travail de recherche est intéressant. » Lexi admit, à demi-mots : « J’ai accepté l’idée qu’il puisse mourir. » C’était comme ça, c’était ainsi. Elle ne pouvait pas porter toute la misère du monde sur le dos et elle ne pouvait pas non plus être à l’origine de toutes les recherches médicomagiques du pays. Elle avait déjà bien assez à faire. Regardant Anderson, son esprit s’échappa quelques instants avant qu’Euron ne la ramène à la réalité, demandant à partir. Reposant ses yeux sur lui, elle ne sut pas bien comment réagir à sa demande, alors elle s’exécuta, simplement. « Après toi. » Elle l’invita à sortir, replaça rapidement les sortilèges de protection et ils se dirigèrent ensemble vers la porte, dans un silence que Lexi trouva étrangement pesant. Pourtant, elle n’avait jamais été très avare des mots, se satisfaisant plutôt bien de l’absence totale de paroles, qu’elle jugeait parfois inutiles. Pour autant, en cet instant précis, elle ne le supportait pas, trouvant même que cela était totalement à l’opposé de ce qu’ils avaient construit au fur et à mesure des mois. Mais qu’avaient-ils réellement construit ? N’en restait-il pas que des miettes qu’il fallait nettoyer ? Si Lexi avait été décontenancée par la tournure qu’avait pris leur relation après l’attaque de King’s Cross, elle était encore plus chamboulée par ce qui s’était passée après. Par son refus d’aide, par les conversations banales qui avaient suivies. Et pourquoi finalement ?
Ses pensées tourbillonnaient sans qu’elle ne parvienne à trouver comment les organiser alors qu’ils traversaient le salon, arrivant dans l’entrée. Elle sortit son manteau qu’elle avait rangé quelques instants plus tôt et le lui tendit, un peu maladroitement et leurs mains se frôlèrent, électrifiant sa peau et une soudaine vague de colère s’empara d’elle sans qu’elle ne sache vraiment d’où elle venait. Ne contrôlant absolument rien, Lexi commença à entrouvrir la porte, voulant absolument qu’Euron sorte, et alors qu’il allait prendre congé, elle la claqua brutalement pour l’en empêcher. Levant les yeux vers lui, leurs iris se percutèrent, le bleu océan contre le marron havane, le calme contre la tempête. Déterminée à obtenir des réponses, elle continua de le fixer avec la même intensité, tentant de décrypter un message, quelque chose qui lui permettrait de comprendre. « C’est quoi ton putain de problème Euron ??! » demanda-t-elle soudainement, sans crier gare, sans préambule. « Tu peux pas me dire que tu te sens plus proche de moi que de n’importe qui dans ce monde et te comporter comme… comme… » Comme quoi d’ailleurs ?? Lexi n’avait pas les mots, elle n’avait pas les pensées suffisamment claires pour être suffisamment précises. « Comme le dernier des connards. » Voilà qui était dit. « A agir comme si j’étais personne. » Que ces mots paraissaient rudes dans sa bouche, que ces mots étaient difficiles à dire, que ces mots témoignaient de la violence des émotions qui s’animait dans son cœur. « Je sais pas à quoi tu joues, mais j’ai pas envie de jouer ! Si tu voulais juste tirer ton coup, t'avais pas besoin de me dire ça. J'aurai couché avec toi même sans ça. » Cela ne l’amusait pas, cela ne l’amusait plus. Ce n’était pas de ça dont elle avait envie. Mais de quoi donc avait-elle véritablement envie ? Elle n’en savait rien mais elle ne voulait absolument pas qu’Euron voie à quel point son esprit était tourmenté, alors elle tenta de fermer celui-ci, avec ses maigres moyens psychiques mais elle savait fort bien que son ressentiment jouait contre elle. Peut-être paraissait-elle complètement folle, peut-être semblait-elle complètement à côté de la plaque. Mais ses ressentis étaient profondément puissants mais en même temps, si instables. Elle n'avait jamais su comment les apprivoiser, elle devait encore apprendre mais Lexi n'était pas la femme la plus douée en ce qui concernait les relations sociales. Bien au contraire. Tout cela lui faisait mal, lui rappelait à quel point elle n'avait jamais pu compter sur personne et à quel point son enfance avait été difficile et avait conditionné la plupart de ses relations actuelles.
Octobre 2021 - L’après midi dans les appartements de Lexi
Son discours sur Anderson ne le laissa pas de marbre. Être médicomage c’était accepter l’idée qu’on pouvait perdre la bataille, mais parfois, c’était difficile de s’y résoudre. Euron pouvait tout à fait comprendre les motivations et la déception de Lexi.
_ On ne peux pas te reprocher de ne pas tout fait pour le sauver. Dit-il avant d’observer une dernière fois la silhouette de la bête endormie.
Il quitta le laboratoire à la suite de la jeune femme dans un silence qu’il jugea pesant. Il ignora la tension qui se créa lorsqu’elle effleura sa main en lui tendant sa veste. Euron la regardait et la remercia simplement, enfilant le manteau avec soin, sans se presser. Ses prunelles acier n’avait pas quitté la médicomage. Allait-elle le laisser repartir de la sorte ? Cela marquerait alors son choix, ce serait définitif, sans doute pour elle et pour Euron c’était une certitude. Il pinça un bref instant ses lippes pâles, uniquement mouvement qui trahissait… sa déception.
Il ne réagit pas à la colère qu’il sentit enfler dans l’esprit de Fawley, celle qui s’y répandait telle une vague scélérate à laquelle on ne peut échapper, puissante et dévastatrice. La jeune femme était pleine de colère, il le savait fort bien mais elle avait fait le choix de n’être que cela. Pourtant, le Carrow avait décelé bien d’autres choses, mais c’étaient là des choses qu’elle décidait de garder bien trop enfouies.
La porte s’ouvrit et il n’eut pas même le temps d’amorcer un premier pas que le volcan intérieur de la sorcière explosa littéralement…
Lexi a écrit:
« C’est quoi ton putain de problème Euron ??! »
_ Mon problème…? Répéta-t-il avec curiosité.
Lexi a écrit:
« Tu peux pas me dire que tu te sens plus proche de moi que de n’importe qui dans ce monde et te comporter comme… comme… »
Il cilla. Le Carrow ne pensait pas qu’elle se souvenait de ce qu’il avait dit à ce moment-là. Des mots qu’il avait regretté, pas parce qu’ils n’avaient pas été sincères, mais parce qu’il avait baissé ses défenses, ouvert une porte et qu’il avait pensé que cela avait été une erreur au vu du résultat. Sa paranoïa l’avait même rattrapé dans les heures les plus sombres, lui susurrant qu’elle avait tout fait pour se rapprocher de lui pour amadouer sa vigilance et s’engouffrer dans la brèches pour le détruire. Une vengeance parfaite. Sa raison avait combattu ses doutes, sans toutefois parvenir à les anéantir une bonne fois pour toute… jusqu’à cet instant précis qui ne pouvait être feint.
Lexi a écrit:
« Comme le dernier des connards. »
Les muscles de son visage se contractèrent un bref instant et ses yeux bleus se froncèrent. Euron Carrow ne laissait jamais personne s’octroyer le droit de lui parler avec une telle vulgarité. Lorqu’il était en public, le manque de respect était un faux pas auquel il ne laissait aucune chance et qu’il punissait sans pitié ni délai. Mais à ce moment, sans compter le pauvre Anderson enchaîné et drogué dans le laboratoire, ils étaient seuls et il était certain que Fawley n’aurait jamais agi ainsi si cela n’avait pas été le cas.
Lexi a écrit:
« A agir comme si j’étais personne. »
Il leva le menton sans la quitter des yeux. Comment était-il possible qu’elle inverse les rôles de la sorte ? Il dut faire un effort non négligeable pour calmer son esprit et sa contrariété.
Lexi a écrit:
« Je sais pas à quoi tu joues, mais j’ai pas envie de jouer ! Si tu voulais juste tirer ton coup, t'avais pas besoin de me dire ça. J'aurai couché avec toi même sans ça. »
Euron Carrow méprisait les effusions, quelles qu’elles soient. Depuis son plus jeune âge, il s’était évertué à cacher ce qu’il était, ce qu’il ressentait, poussant la maîtrise de lui jusqu’à son paroxysme, jusqu’à paraître aujourd’hui aussi implacable et inhospitalier qu’une étendue de glace que la vie avait fui. Alors ce déchaînement aurait pu le laisser de glace. En vérité, cette verve le touchait et pas parce qu’elle venait de l’insulter mais plutôt parce qu’une forme de douleur s’en dégageait.
_ Tu as pris tes jambes à ton cou… Alexis. C’était à toi de prendre ta décision. Tu as passé le reste du temps à m’éviter.
Il laissa le silence s’installer, sans la quitter des yeux. Le Carrow inspira profondément et tourna sa tête vers l’intérieur de l’appartement. Puis après une poignée de secondes, il planta de nouveau ses prunelles acérées dans les siennes et reprit.
_ Qu’étais-je censé comprendre ? A part que tu ne voulais pas revenir sur ce qui s’était passé.
Puis un détail attira son attention. Les doigts de la jeune femme s’étaient crispés sur la poignée et ses yeux se plissèrent, subrepticement.
_ Tu peux m’insulter autant de fois que tu le souhaites, ça ne te donnera pas le courage de surmonter tes peurs. En une seconde, quelque chose changea. Euron se rapprocha, tant qu’elle se retrouva dos au mur avec face à elle la silhouette imposante du sorcier qui avait réduit l’espace les séparant à presque rien, son aura prégnante semblant l’écraser contre la cloison. Je ne joue pas. Et ce n’est pas ta main sur cette poignée qui m’empêchera de partir. Sans la quitter des yeux, il posa sa main sur celle de la médicomage qui maintenait la porte close, frêle en comparaison, puis ses doigts s’y crispèrent en même temps que les muscles de sa mâchoire, alors que son corps touchait maintenant le sien. S’il ne lui faisait pas mal, la tension monta d’un cran, une violence inerrante se propageant comme une traînée de poudre prête à exploser dès la moindre étincelle.
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EURON O. CARROW
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Sam 16 Déc - 11:33
Entre nous C'est l'histoire qui commence au hasardAppartement de Lexi, Octobre 2021 || EUXI VI La mort faisait partie intégrante de la vie des médicomages. Chaque jour, des patients franchissaient la porte des urgences ; certains en ressortaient vivants, avec un traitement ou quelques jours de repos et pour d’autres, leurs vies se terminaient sur un brancard de Sainte-Mangouste. Ces patients-là arrivaient ensuite dans le service de Lexi et elle était là pour faire la lumière sur leurs derniers instants. Mais cette fois, l’enjeu était différent. Elle avait connu Anderson de son vivant et elle avait probablement causé son état, elle ou un membre de son équipe. Si Lexi n’était pas forcément du genre à ressentir la moindre culpabilité d’ordinaire, elle s’était tellement investie dans ses recherches qu’elle était particulièrement contrariée lorsque un résultat n’allait pas dans le sens de ses hypothèses. Et le moins qu’on puisse dire, c’était que la transformation d’Anderson était des plus inattendues. « Je fais ce que je peux. » dit-elle en réponse à Euron. Il avait raison, elle faisait de son mieux pour le sauver. Elle avait déjà tenté tant de choses. Pour autant, elle rejoignait Euron, parfois, il fallait se rendre à l’évidence et accepter l’échec. Garder Anderson des mois et des mois ici n’était pas éthique. Non pas qu’elle s’en souciait véritablement mais elle avait aussi d’autres dragons à fouetter. Son cas était intéressant mais pas non plus vital dans la poursuite de sa recherche scientifique. Peut-être qu’il fallait se résoudre à abandonner. La discussion terminée, Euron souhaita prendre congé et Lexi le raccompagna jusqu’à la porte, non sans ressentir une certaine colère.
En réalité, tout son être bouillonnait, réclamant des explications qu’elle ignorait être en mesure d’encaisser. Cela avait toujours été ainsi, dès sa plus tendre enfance ; elle avait toujours été déçue, abandonnée à elle-même. Elle avait donc appris à ne jamais compter sur les autres et à demeurer la plus indépendante possible. Pour autant, même si Lexi était friande de solitude, se suffisant à elle-même la plupart du temps, il y avait cette partie d’elle qui cherchait la présence des autres et si ses amis lui procuraient ce réconfort, elle avait un temps imaginé qu’Euron pourrait lui aussi remplir ce rôle. La déception n’avait été que plus grande lorsqu’il lui avait fait comprendre qu’elle avait nourri de faux espoirs envers ce qu’aurait pu être leur relation. Elle lui rendit son manteau dans une atmosphère chargée d’une tension qu’elle qualifia d’étouffante tant elle avait l’impression d’être à la croisée des destins, au carrefour de ce qui pourrait être ou de ce qui pourrait disparaître. Alors qu’elle lui ouvrait la porte afin qu’il sorte définitivement de sa vie et qu’ils retrouvent une relation plus professionnelle, la vague d’incompréhension qui la traversait prit le pas sur tout le reste et elle arrêta son geste en refermant brutalement la porte. Les mots sifflèrent dans sa bouche et elle déversa ce qui la tourmentait ; il était une vive contradiction, une contradiction qu’elle ne comprenait pas et pour la première fois de sa vie, elle souhaitait satisfaire sa curiosité et savoir pourquoi il agissait ainsi. Pourquoi il avait prononcé des mots si forts pour ensuite agir comme si elle n’était qu’une femme parmi tant d’autres. Lexi n’avait jamais revendiqué être importante dans sa vie, elle n’avait jamais eu cette prétention ; c’était lui qui avait fait cette confidence, peut-être dans un instant de faiblesse causé par ses blessures et la fièvre. Mais il l’avait pourtant fait. Elle n’avait guère envie de jouer à ce jeu-là, elle était bien mauvaise d’ailleurs et préférait, et de loin, retrouver sa quiétude d’autrefois. Et sa solitude. Au moins, avec elle, elle n’était jamais surprise, elle était constante. Et pourtant...
Sa colère exprimée, Lexi attendait. Une réponse, une réaction, quelque chose. D’Euron se dégageait une apparente tranquillité et si elle ne le connaissait pas si bien, elle aurait presque pu s’y tromper. Pour autant, il y avait autre chose, quelque chose qu’elle n’arrivait pas à toucher du doigt. Son regard sur elle apparaissait résolu, interrogateur. Alors elle préféra attendre qu’il déchaîne à son tour sa hargne envers elle. La confrontation, Lexi ne connaissait que cela. Mais les mots qui sortirent de la bouche d’Euron la décontenancèrent. Suffisamment pour qu’elle arque les sourcils et qu’un pli soucieux se forme sur son front, signe qu’elle ne saisissait pas bien ce qu’il disait. Mais que racontait-il ? La manière dont il prononça son prénom l’insupporta au plus au point. Alexis. Cela sonnait étrangement dans sa bouche. « Moi je t’ai évité ?!» répéta-t-elle, indignée ? Il se fichait d’elle, n’est-ce pas ? Ce n’était pas possible autrement. Certes, elle avait évité sa présence mais seulement après qu’il lui ait dit qu'elle n’était guère sollicitée auprès de lui. Qu’aurait-elle pu faire d’autre ? Alors qu’il déroulait la suite de sa pensée, la mâchoire de Lexi se décrocha, comme si elle envisageait seulement aujourd’hui le fait qu’il y ait eu un quiproquo. Elle garda le silence, tentant de remettre de l’ordre dans ses pensées afin de mieux appréhender ce qu’il venait de dire. Quelque chose clochait. S’était-elle fourvoyée ? Ou bien était-ce Euron ? Alors qu’elle analysait tout cela à grande vitesse, crispée sur cette poignée de porte qu’elle ne lâchait pas, Euron poursuivait son envolé lyrique. « Tu peux m’insulter autant de fois que tu le souhaites, ça ne te donnera pas le courage de surmonter tes peurs. Je ne joue pas. Et ce n’est pas ta main sur cette poignée qui m’empêchera de partir.» Et tandis qu’il prononçait ses mots, il se rapprocha d’elle, la coinçant contre le mur, les centimètres qui les séparaient se réduisant à peau de chagrin. Leurs regards se percutèrent et s’il la bloquait avec son imposante carrure, Lexi n’était pas le moins du monde effrayée. Étrangement, elle était même plutôt sereine, comme si toute la colère qu’elle ressentait quelques instants auparavant s’était évanouie lorsqu’elle avait compris la méprise qui les avait tous les deux induits en erreur. Il était si proche d’elle et il se rapprocha encore davantage, posant sa main sur la sienne, leurs corps se frôlant. « Je n’ai pas envie que tu partes. » lâcha-t-elle subitement. Si la tension était palpable cette seule phrase suffit à faire redescendre la pression, du moins, chez Lexi. Cette vérité était indéniable ; s’il partait maintenant, ça serait définitif. Le voulait-elle ? Non, vraiment pas.
Leurs yeux s’entrechoquèrent à nouveau tandis qu’elle prenait une grande inspiration. Inspirer, expirer, inspirer, expirer. Mais ce n’était pas si simple avec le corps d’Euron tout contre le sien et l’odeur enivrante qui émanait de lui. La gorge serrée, elle ne le lâchait pas des yeux, refusant de mettre un terme à ce contact. « Je n’ai pas pris mes jambes à mon cou. » lâcha-t-elle dans un murmure, tandis qu’elle sentait le souffle d’Euron sur elle tellement il était proche. Cette sensation n’était pas sans lui rappeler leurs ébats et Lexi frissonna de manière presque imperceptible. Si elle n’avait jamais eu peur d’Euron, il avait quelque chose en lui qui l’impressionnait. Quelque chose qui la chamboulait au plus profond de son être et qu’elle ne comprenait pas. C’était cette absence de maîtrise qui la dérangeait, qui faisait qu’elle pouvait se montrer aussi fermée et ambivalente envers Euron. Elle détestait ne rien pouvoir contrôler. Toutefois, il y avait bien une chose qu’elle pouvait contrôler, c’était ses paroles. « Quand je suis revenue pour tes soins, tu m’as dit que tu n’avais pas besoin d’aide. C’est moi qui aie cru que tu ne voulais pas revenir sur ce qu’il s’était passé. Que c'était un simple one-shot. » dit-elle rapidement. En réalité, il était peu probable que Lexi aurait cherché à en discuter à cœur ouvert mais elle se serait contentée de rester dans cet entre-deux qui lui convenait. Être proche d’Euron lui plaisait, lui avait plu, pour des raisons qu’elle ne voulait pas admettre. Alors lorsqu’elle avait imaginé qu’ils n’avaient finalement partagé qu’un bref moment d’égarement, elle avait préféré se refermer comme une huître. « J’ai pensé que c’était ce que tu voulais. C’est pour ça que j’ai agi comme ça… » Ses paupières se refermèrent tandis qu’elle chuchotait : « Comment aurais-tu voulu que je réagisse ? J’ai pas su comment faire autrement. » C’était une véritable question à laquelle elle aimerait effectivement une réponse claire ; une réponse plus claire que l’échange qu’ils venaient d’avoir. Réouvrant les yeux, croisant son regard inquisiteur, Lexi jeta sa conscience à la poubelle et sans comprendre ce qui lui arrivait, elle attrapa le col de son manteau et l’attira encore plus proche d’elle tandis que leurs fronts se rencontraient. Elle était si proche de ses lèvres et elle mourrait d’envie de les embrasser mais le pouvait-elle réellement ? Habitée par un désir qu’elle n’avait guère envie de refréner, elle choisit de s’écouter. Leurs bouches se rencontrèrent furtivement avant qu’elle ne se détourne, fermant à nouveau les yeux, craignant d’avoir dépassé des limites qu’elle n’aurait pas du. « Mes peurs font partie de qui je suis, Euron. » Il le savait mieux que quiconque, il avait eu accès à qui elle était au plus profond d'elle-même lorsqu'il était entré dans sa tête.
Octobre 2021 - L’après midi dans les appartements de Lexi
La tension était palpable, comme un champ magique que l’on effleure du bout des doigts, et il la sentit plus clairement à la première réaction de Lexi à son « Moi je t’ai évité ?!». Cette phrase était étrange. N’était-ce pas une évidence ? Allait-elle encore nier en bloc et fermer les portes comme elle savait si habilement le faire ? L’agacement qu’était le sien n’allait pas en s’arrangeant.
Lexi a écrit:
« Je n’ai pas envie que tu partes. »
Aussi rapidement qu’un claquement de doigts, la tension qui émanait d’elle disparue. S’il était difficile de surprendre Euron Carrow, il fallait bien avouer qu’il était saisi. A quoi cela pouvait donc être dû ? Elle venait manifestement de réaliser quelque chose qui la touchait assez pour repousser ses insolubles élans irascibles. Il sourcilla, subrepticement. Il s’était attendu à devoir faire face à sa violence, mais ils n’en étaient plus là. Sa bouche articulait des mots qu’il n’aurait jamais cru pouvoir entendre. Pourtant ce n’était pas assez. Puisqu’elle avait l’air affectée, elle devait bien avoir une explication pour son comportement ces derniers jours ? Il se fit patient et demeura silencieux. Lexi inspirait, expirait, cherchait ses mots, ou bien le courage de les laisser sortir ? Il ne relâcha pas la pression sur elle pour autant.
Lexi a écrit:
« Je n’ai pas pris mes jambes à mon cou. »
« Quand je suis revenue pour tes soins, tu m’as dit que tu n’avais pas besoin d’aide. C’est moi qui aie cru que tu ne voulais pas revenir sur ce qu’il s’était passé. Que c'était un simple one-shot. »
« J’ai pensé que c’était ce que tu voulais. C’est pour ça que j’ai agi comme ça… »
« Comment aurais-tu voulu que je réagisse ? J’ai pas su comment faire autrement. »
Tout s’éclaira soudain. C’était donc cela ? Il avait refusé qu’elle continue à lui prodiguer des soins parce qu’il était maintenant en capacité de se soigner lui-même. Jamais il n’avait pensé que cela aurait pu lui faire entendre qu’il la repoussait, elle. Euron était de nature indépendante et n’avait pas pour habitude d’être soigné par une personne autre que lui-même. A bien y repenser, cela faisait sens. Il avait été pragmatique et froid, comme d’habitude, là où il aurait peut-être dû se montrer plus disponible et moins à cheval sur ses principes. Si elle n’avait pas cherché plus loin, lui non plus n’était pas exempt de reproches.
Il sentit alors les mains de la sorcière attraper son col pour l’attirer vers elle et il ne résista pas car il ne se sentait plus irrité. Tandis que leurs fronts se touchaient, ses prunelles acier observaient le contours de son visage, il respirait son odeur et les battements de son cœur ralentirent leur course, s’apaisant. C’était inhabituel. Euron n’avait pas envie d’entrer dans sa tête, de pister les mensonges éventuels, les émotions cachées, les rêves et les cauchemars. Pour une fois depuis longtemps, et tandis qu’elle touchait ses lèvres des siennes, il cessa de penser, d’analyser, de réfléchir, abandonnant un instant son appétit de contrôle pour une chose bien plus simple et basique : ressentir.
Le baiser qu’ils partagèrent n’avait pas la même saveur que la dernière fois. Il était plus doux et presque timide et elle y mit fin très rapidement. A cet instant, semblait même possible de la voir rougir, elle. Le Carrow demeura suspendu, au-dessus d’elle, analysant ce qui venait de se passer dans cette pièce, contre ce mur, à côté de cette porte qu’il avait menacé de prendre et qu’elle avait refusé de le voir faire.
Lexi a écrit:
« Mes peurs font partie de qui je suis, Euron. »
_ Je ferai avec... Dit-il simplement. Alexis était toujours bloquée entre son corps et la paroi derrière elle et il ne lui avait pas laissé un millimètre d’espace supplémentaire. Il posa une main sous son menton, l’incitant à relever légèrement la tête et à le regarder dans les yeux. Il demeura immobile un instant encore, sans rien ajouter, ses prunelles au bleu glacial l’observant.
_ Si tu es prête à accepter qui je suis. Il n’en doutait pas vraiment en réalité. Mais il savait que leur difficulté respective à communiquer pourrait peut-être leur porter préjudice. Comme il était étrange de penser à cela… de se projeter ? Parce que pour lui, ça n’était pas un one-shot.
Si sa main libéra son menton, c’était pour mieux, avec sa jumelle, aller se poser sur ses hanches. Ce n’était pas un simple contact. Sa prise sur elle était ferme et c’est avec une envie peu voilée qu’il la tira contre lui, la pressant contre son corps large et puissant, comme une étreinte à laquelle elle ne pourrait échapper. Il se pencha légèrement en avant, sa tête s’inclina, comme s’il allait l’embrasser en retour, mais il ne fit qu’effleurer la pulpe de ses lèvres, son souffle caressant sa peau légèrement halée. Si elle avait marqué un certain recul, il n’aurait pas continué sur sa lancée, mais ce n’est pas ce à quoi il fut confronté, pas ce qu’il perçut. Leurs lèvres se percutèrent dans un baiser enflammé qui tranchait avec le personnage froid qu’il était aux yeux du monde. Euron avait envie d’elle, c’était ce que son baiser exprimait, ce que ses mains avouaient.
Entrer en contact avec elle avait une étrange incidence sur lui. Le manteau qu’il avait passé peu de temps auparavant n’était plus sur ses épaules et se demander pourquoi ou comment ne lui traversa pas même l’esprit. Le corps de la jeune femme était tout contre le sien à présent car il la pressait contre le mur, les mains retranchées sous ses fesses, nues, les jambes nouées autour de lui.
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EURON O. CARROW
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Sam 20 Jan - 15:16
Entre nous C'est l'histoire qui commence au hasardAppartement de Lexi, Octobre 2021 || EUXI VI Tourmentée par les signaux contradictoires qu’Euron lui renvoyait, Lexi comprit, au bout d’un moment, que quelque chose clochait. Ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde, leurs ressentis personnels divergeaient et la médicomage réalisa qu’il y avait un quiproquo. Effectivement, Euron et Lexi étaient probablement les êtres les plus pragmatiques du monde mais ils n’avaient pas analysé la situation de la même manière. Lexi, égale à elle-même, terrifiée à l’idée même d’être déçue, s’était renfermée et avait perçu les signaux émanant d’Euron comme une porte fermée. Comment aurait-elle pu penser autrement après tout ? Peut-être aurait-elle dû prendre davantage en considération le fait que son directeur aimait se débrouiller seul. Tout comme elle d’ailleurs. Si les rôles avaient été inversé, l’aurait-elle laisser continuer ses soins ? Probablement que non.
Tout s’expliquait soudainement, tout semblait plus clair. Pour autant, ce qui demeurait obscur, c’était la nature de leur relation actuelle. Si Lexi refusait qu’il parte, c’était parce qu’elle avait soudainement compris que s’il franchissait cette porte, cela serait définitif et elle n’avait guère envie de renoncer à ce qu’ils avaient construit. Mais qu’avaient-ils donc construit ? Les mots lui manquaient, et comme les actes semblaient plus parlants que ceux-ci, elle attrapa son col pour rapprocher leurs visages. L’embrassant avec pudeur, elle se demanda si ce qu’elle faisait être rationnel, si elle faisait bien de s’abandonner avec lui, elle qui avait toujours cherché à dissimuler ses sentiments à qui que ce soit. Parce qu’elle en avait peur mais aussi parce qu’elle craignait encore et toujours que l’autre la trahisse. C’était étrange de considérer chaque nouvelle relation par ce prisme-là mais elle savait à quel point ses fragilités et ses traumatismes venaient aujourd'hui encore impacter la manière dont elle appréhendait les choses. Ce qui était facile, avec Euron, c’était qu’il savait. Il savait tout. Si cette perspective avait longtemps angoissé Lexi, aujourd’hui, c’était un véritable atout car il n’ignorait rien de la manière dont elle réfléchissait. Cela facilitait les choses. « Je ferai avec… » répondit-il avec simplicité. Un vague sourire s’installa sur les lèvres de Lexi. Avait-il vraiment le choix ? Tandis qu’il relevait son menton pour que leurs regards se croisent, les yeux bleus d’Euron dans les siens, elle le scruta avec une intensité toute nouvelle, cherchant à lire en lui ses réactions, ses pensées. Elle arqua un sourcil lorsqu’il lui demanda si elle était prête à l’accepter comme il était. Une lueur amusée s'était allumée dans les prunelles havanes de la médicomage. N’était-ce pas ce qu’elle était déjà en train de faire ? Si elle n’avait pu le faire, si elle n'avait pas souhaité ce type de relation avec lui, cela ferait longtemps qu’elle se serait dégagée de son emprise, ou du moins, elle aurait essayé. « Je ferai avec aussi… » dit-elle, reprenant ses mots, ne sachant pas quoi dire d’autres alors que les mains d’Euron trouvaient leur chemin sur sa peau.
Leurs corps étaient déjà si proches mais Euron pressa le sien encore plus près de celui de la jeune femme. Comprenant aisément sa demande silencieuse, ses mains encerclèrent son cou tandis qu’il se penchait pour l’embrasser, d’abord avec une certaine retenue puis plus férocement lorsque Lexi répondit à sa requête. La suite des évènements plongea Lexi dans une toute autre dimension. Enflammée par les baisers d’Euron, par sa peau chaude, son odeur enivrante, ses caresses sur ses hanches, elle fut envahie par le flot de sensations qu’elle retrouvait avec délice. Troublée par la soudaine urgence qu’ils ressentaient brutalement de se sentir l’un contre l’autre, ils s’évertuèrent à s’arracher les tissus qui séparaient leurs peaux et Lexi le laissa passer ses mains sous ses fesses et elle donna l’impulsion nécessaire pour que ses jambes entourent ses hanches. Chaque caresse la brûlait et attisait encore davantage son désir ; avec hâte, ils se retrouvèrent et Lexi s’abandonna dans cette relation charnelle totalement inopinée… Pour autant, elle était tellement sereine, tellement sûre d’elle. Peut-être même pour la première fois de sa vie. Jamais elle n’avait tant désiré un homme que lui et lorsque leurs corps se lièrent, les doigts de Lexi s’emparèrent de sa nuque, venant tirer doucement sur ses cheveux pour ne pas succomber immédiatement à la vague de plaisir qui déferlait en elle alors qu’elle retrouvait avec la plus grande des satisfactions. Alors qu’elle était de plus en plus fébrile face aux assauts de son partenaire, Lexi attrapa son menton pour plonger son regard dans le sien tandis qu’elle se sentait partir, victime du plus violent des orgasmes. Si elle avait su en ouvrant la porte quelques dizaines de minutes plus tôt que son après-midi se terminerait ainsi...