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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Ne cherche plus ta voie, avance, elle est devant toi ✦ Kayla :: Hogwarts :: Intérieur du château :: Salles et Pièces diverses :: Grande Salle
Erin Delacour
Erin Delacour
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Dim 4 Fév - 18:08
⊱ Erin & Kayla ⊰

Ne cherche plus ta voie,
avance, elle est devant toi

janvier 2022

Chaque fois qu’Erin avait affirmé qu’elle était prête à faire ce qu’il fallait pour mieux maîtriser les effets que la morsure avait sur son organisme, elle avait été parfaitement sincère. Que cela soit avec Alcyone ou face à Kesabel, elle avait cru en chaque mot qu’elle avait prononcé. Elle y avait mis toute sa conviction, réellement. Elle était ainsi, Erin, elle ne s’engageait pas sans avoir réfléchis avant. L’impulsivité, elle laissait ça aux Gryffondors, ils étaient bien plus doués qu’elle dans ce domaine. Erin n'était clairement pas le genre de sorcière à agir uniquement à l'instinct. Elle savait qu'il n'était pas bon de le museler, mais il n'était pas dans ses habitudes de le suivre aveuglément. Ce qui était plutôt ironique étant donné que parmi toutes les conséquences fâcheuses de sa morsure venait justement une forme d’instinct qui se réveillait avec l’arrivée de la pleine lune. Mais à part ça, la française le reconnaissait, elle était une bonne Serdaigle et elle privilégiait la réflexion aux réactions impulsives, surtout dans sa vie quotidienne. Elle savait qu'il était facile de s'éviter bien des ennuis en prenant simplement quelques secondes pour réfléchir au lieu de s'élancer dans le vide et jusqu'à maintenant elle s'était toujours tenue à cette manière de faire qui lui avait plutôt bien réussie. Alors les propos qu’elle avait tenu au Greyback, Erin y avait cru. Elle n’était pas du genre à lancer des paroles en l’air, tout était réfléchis chez elle, soigneusement calculé, ce qui était même un brin maladif chez elle -et le sujet de moquerie préféré d’Evan- mais là n’était pas la question. L’essentiel était là : quand elle avait affirmé à Kesabel qu’elle était prête à faire ce qu’il fallait pour mieux maitriser sa situation, elle y avait cru avec ferveur. Surtout quand il s’agissait de mieux vivre les effets qu’avaient la pleine lune sur elle. Pour ça, elle aurait été prête à beaucoup.

Erin n’avait pas eu le sentiment de s’engager à grand-chose à ce moment-là. Kesabel et les membres de sa meute lui avaient conseillés de se mettre au sport pour dépenser le trop plein d’énergie amené par la pleine lune. Une activité physique dans laquelle elle pourrait se défouler et peut-être retrouver un certain rythme de sommeil. Une idée bien séduisante pour la Serdaigle qui souffrait s’insomnies chroniques dès que la lune s’arrondissait dans le ciel. Même si elle n’avait jamais été la sportive du siècle, Erin n’avait pas non plus ce genre d’activité en horreur, loin de là. Elle avait commencé à pratiquer la danse classique et l’équitation dès son plus jeune âge, et aujourd’hui encore elle enfourchait régulièrement un balai pour aider Balthazar à s’entrainer au Quidditch. Rien de bien fou, rien de particulièrement physique ou qui la laissait sur les rotules, mais au moins elle avait toujours été obligée à bouger. Désormais il lui fallait seulement augmenter le rythme et surtout trouver une occupation qui lui permettrait de se dépenser davantage. L’idée était relativement simple, même si elle admettait qu’elle n’y connaissait pas grand-chose en sport, elle avait de la bonne volonté à revendre et elle avait été prête à demander un coup de main autour d’elle. C’était la réalisation qui avait posé problème. Depuis cette conversation avec le chef de meute Greyback, Erin avait de plus en plus mal vécu les pleines lune, jusqu’à craquer et prendre de la potion tue-loup en avril, ce qui avait certainement été la pire idée de son existence. Suite à cela, elle avait passé plusieurs jours à l’infirmerie pour se remettre et elle avait eut besoin de plus de temps encore pour que son organisme ne se remette de cette expérience désastreuse. Et d’encore plus de temps pour laisser à son cœur le temps de se remettre de la conversation houleuse avec Balthazar que cette expérience avait provoqué.

Et puis les mois avaient encore filés. Les examens étaient venus terriblement rapidement et Erin avait dû se plonger corps et âme dans les révisions pour ne pas risquer ses études. Tout d’un coup, plus rien d’autre n’avait eu d’importance. La française avait été déterminée à ne pas laisser cette morsure gâcher aussi son parcours universitaire et au prix de plusieurs nuits de sommeil, elle avait réussi toutes ses épreuves. Les excellentes notes qui s’étaient étalées fièrement sur le parchemin officiel de l’université de Poudlard avaient été la preuve que ses efforts acharnés avaient payés. Suite à cela, l’été était arrivé et si Erin s’était accordé une semaine en France en compagnie d’Alcyone avec qui elle avait renoué une belle amitié depuis plusieurs mois, elle avait passé les semaines suivantes à travailler pour le Ministère de la magie. Un petit job de secrétaire au sein du département de la magie, pas grand-chose en soi, mais de quoi mettre un pied dans le monde du travail et commencer à lier quelques relations qui pourraient lui être utiles dans le futur. Autant le dire, les derniers mois avaient été chargés, aussi bien physiquement que psychologiquement pour la Serdaigle, alors elle devait l’admettre, sa bonne résolution de trouver une activité physique pour contrer les effets de la pleine lune était un peu passée à la trappe. C’était mal et elle le savait, cet échec venait s’ajouter à la liste de tout ce qui faisait culpabiliser Erin. Elle n’avait pas réussi à tenir parole et même si elle savait qu’Alcyone et ses créations l’aidaient, elle ne devait pas oublier les conseils de Kesabel. Alors la rentrée avait été le moment de mettre enfin en application cette résolution. Pendant des semaines, des mois même, elle avait fait de son mieux pour se mettre au sport seule. Mais Erin avait bien dû se faire une raison, le sport était un domaine auquel elle ne connaissait rien alors il lui était difficile de savoir quoi faire exactement, comment le faire pour ne pas se faire mal au passage, et surtout comment garder sa motivation. Autant dire les choses clairement, elle n’était pas douée, pas vraiment adepte des sports physiques et ça se ressentait sur sa pratique hasardeuse.

Une fois de plus, la Serdaigle courait droit vers l’échec si elle continuait ainsi, mais cette fois-ci elle était bien déterminée à ce que cela n’arrive pas. Elle avait besoin de mettre tous les éléments de son côté pour mieux vivre les pleines lunes, elle en avait assez de laisser l’astre lui dicter sa vie. Plus que jamais Erin était décidée à prendre les choses en mains. Et s’il y avait une chose qu’on pouvait dire d’elle, c’était que quand elle était déterminée à faire quelque chose, elle mettait toutes les chances de son côté. La Serdaigle n’avait pas mis longtemps à le réaliser, si elle continuait seule elle ne réussirait jamais. Elle devait donc s’entourer, mais de qui ? Balthazar était bien sûr la réponse naturelle, il était désormais au courant de sa situation et il était sportif, il saurait quoi faire. Le problème c’était qu’il n’était plus à Poudlard, ce qui rendait leur temps ensemble un peu plus compliqué à trouver, et qu’Erin ne se berçait pas d’illusion, leur relation était toujours aussi complexe que l’an passé. Il ne fallut pas longtemps à la blonde pour conclure qu’il serait injuste de faire encore plus peser sa situation et ses sautes d’humeur sur le sorcier, il en avait déjà assez souffert comme ça. Elise, ce n’était même pas la peine d’y penser, tout comme Adèle, clairement les de Lestang et le sport ce n’était pas le grand amour. Au final, le choix fut plutôt évident et Erin s’en voulu presque de ne pas y avoir pensé aussitôt : Kayla. Bien évidemment. Qui d’autre que la Gryffondor pour l’aider à se mettre un peu plus au sport ? Personne, certainement. Certes, la lionne avait connu des mois difficiles récemment, Erin était au courant comme tout Poudlard, mais elle avait l’air de remonter la pente et peut-être que cela lui permettrait de se changer un peu les idées. De toute manière, ce n’était pas comme si la française comptait lui forcer la main, un simple non de sa part suffirait à la convaincre. Les deux étudiantes s’étaient toujours bien entendues malgré leurs différences de caractère et Kayla essayait régulièrement de faire sortir Erin de ses livres -même si la rouge ne s’y était plus essayée depuis la rentrée- alors ce serait l’occasion parfaite.

Cette nouvelle résolution en tête, Erin était partie à la recherche de la Gryffondor. En ce samedi, fin de matinée, Kayla pouvait être un peu partout. Après s’être assurée que le terrain de Quidditch était vide de toute équipe en entrainement, elle profita de passer près de la salle commune des Gryffondor pour demander à un élève si Kayla s’y trouvait. La réponse étant négative, Erin parcouru la bibliothèque au cas où elle soit plongée dans des révisions, mais fit de nouveau chou blanc. La possibilité que Kayla ait tout simplement choisit de sortir du château était réelle, peut-être qu’Erin aurait dû se contenter de lui envoyer un hibou dans un premier temps. Après quelques tours et détours, ce fut finalement dans la Grande Salle qu’Erin trouva Kayla. En dehors des heures de repas, la salle continuait d’accueillir les élèves. Kayla se trouvait à la table des Gryffondors, que la Serdaigle s’empressa de rejoindre. « Bonjour Kayla. » Glissa-t-elle une fois devant la rouge pour attirer son attention. Erin lui adressa un sourire et désigna la place vide en face d’elle. « Je peux te déranger quelques minutes ? » La Serdaigle hésita un instant. Ce n’était peut-être pas le bon moment, Kayla avait l’air d’être en train de plancher sur un devoir, ou de réviser. Des parchemins s’étalaient devant elle, ainsi que plusieurs gros ouvrages. Après un second coup d’œil à la Gryffondor, Erin dû rectifier son avis, Kayla avait plutôt l’air de s’ennuyer ferme. De s’ennuyer terriblement, même. Puisqu’elle n’avait pas l’air contre sa présence, la française s’installa face à elle. « Tu as l’air d’être prête à t’endormir d’ennui, et je ne suis pas sûre que ce grimoire fasse un oreiller très agréable. » Erin eut un petit sourire amusé tout en lui montrant le grimoire en question du doigt. « Je peux peut-être te sauver. » Pour avoir déjà testé, Erin ne recommandait pas l’expérience. Les sessions révision jusqu’à pas d’heure, la Serdaigle connaissait bien, ça ne lui faisait pas peur, mais les grimoires et parchemins n’étaient pas très agréables pour s’endormir et la probabilité de se réveiller avec un méchant torticolis était trop forte pour que ça en vaille la peine. Retrouvant son sérieux, Erin posa ses mains sur la table. Soudainement, elle se sentait un peu nerveuse, comme avec tout ce qui touchait de près ou de loin à son secret. Pourtant elle connaissait Kayla, elles étaient amies même, la nervosité n’aurait pas dû venir pointer le bout de son nez comme ça. « En fait, j’aurais un service à te demander. » Elle s’arrêta avant de s’embarquer dans des explications sans fin, autant jauger d’abord des réactions de sa camarade.

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Kayla Rausale
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Lun 26 Fév - 21:42

Ne cherche plus ta voie
Avance, elle est devant toi
Erin & Kayla, Grande salle, Janvier 2022




La nouvelle année avait tant à offrir. 2021 s’était achevée avec beaucoup de colère, de ressentiments et d’inquiétudes de ma part. Et si tout cela restait bien ancré en moi, je tentais de faire preuve d’une certaine résilience face aux horreurs que j’avais subies en début d’année dernière. Le soutien de mes proches, de ma famille, de Maxime et d’Eirian avait été primordial pour entamer ce long processus de reconstruction. J’avais franchi les étapes de celles-ci avec difficulté et je savais que j’en étais encore qu’aux balbutiements ; pour autant, quelque chose avait changé en moi ; peut-être qu’à force de faire semblant, j’avais fini par y croire un peu. Depuis la rentrée de septembre, j’avais été renfermée et taciturne, évitant tout contact avec les autres élèves ; ceux-ci avaient bien compris qu’il valait mieux ne pas tenter de me chercher des noises. On m’avait évité et cela m’avait convenu. En définitive, les bruits de couloirs avaient fait leur travail et la plupart des autres élèves avaient été trop gênés de la situation pour ne serait-ce que croiser mon regard. De toute manière, celui-ci avait été bien trop sombre pour qu’ils n’osent s’y frotter. Bien loin des sourires que j’offrais auparavant, l’éclat lumineux de mes yeux s’était terni et ma personnalité auparavant si enthousiaste était désormais aux abonnés absents.

Pour autant, Poudlard avait joué son rôle à la perfection : prise dans les cours, surchargée par les devoirs à effectuer, mon cerveau s’était alors mis en quête de réussir ma dernière année, ne laissant que la nuit pour ruminer sur le reste. Mais la journée, j’étais occupée et cela me convenait : entre les cours, le club de duel, les séances de Quidditch et les séances de sport, j’avais un emploi du temps de ministre. Mais tout cela était motivé par un seul but : apporter ma pierre à l’édifice, accompagner l’ordre du phénix dans sa reconquête sorcière afin d’éliminer le Blood Circle. J’avais conscience qu’ils n’étaient pas tous mauvais et que la désinformation et la propagande de Kane n’aidaient pas les moldus à envisager les sorciers autrement que par la manière dont le gouvernement nous dépeignait, mais je ne pouvais plus ignorer qu’ils étaient une menace. Dans cette optique, j’avais redoublé d’efforts dans mon apprentissage des sortilèges d’attaque et de défense au club de duel et j’étais devenue une concurrente redoutable. Je pouvais mettre à profit ces nouvelles compétences lors de mon stage auprès de Théo Greengrass et j’étais ravie de devenir plus forte, plus difficile à appréhender. J’avais tant à apprendre et les semaines filaient à une vitesse folle. Dans quelques mois, je serai diplômée. Je dirai adieu à ce château qui m’avait accueilli pendant plus de dix ans et si j’appréhendais de le quitter, je craignais tout autant de devoir rester un an de plus en cas d’échec à mes examens. Voilà pourquoi je tentais d’être sérieuse et de travailler sur mes devoirs.

La plupart du temps, j’allais à la bibliothèque pour profiter de son ambiance studieuse mais comme aujourd’hui je n’avais pas Eirian pour me pousser à le faire, j’avais préféré m’installer dans la grande salle. Évidemment, mon attention papillonnait à droite et à gauche. En réalité, j’attendais avec impatience le moment où un elfe de maison viendrait me proposer une collation. Fallait bien être honnête. Je n’avais plus rien dans mon sac pour me sustenter et il était grand temps que je donne de l’énergie à mon corps. Je regardais mes ouvrages de sortilège d’un œil pas très enthousiaste. Alors que j’hésitais à sortir mon portable pour faire du tri dans mes photos niveau d’ennui maximal!, une voix bien connue me fit lever la tête. Un léger sourire s’installa sur mes lèvres en appercevant Erin Delacour. Ce n’était pas le sourire du siècle, mais il était déjà présent, c’était une avancée des plus significatives. « Bonjour Erin. »  Elle demande l’autorisation pour s’installer en face de moi et je lui fis signe de s’asseoir. Un petit rire amusé s’échappa de mes lèvres lorsque la Serdaigle se proposa de me sauver de mon ennui. « Tu n’imagines pas à quel point tu es dans le vrai ! » Je soupirai profondément avant de préciser : « Sans ma béquille magique qui s’appelle Eirian, mes capacités attentionnelles semblent être au plus bas. Et réfléchir en ayant le ventre creux n’a jamais été possible pour moi. » Alors que je prononçai ses mots, les elfes ayant probablement entendus ma demande, firent apparaître comme par magie une assiette de petites brioches toutes chaudes. Les yeux dévorant la viennoiserie, je ne mis pas plus de deux secondes avant d’en engloutir une.

Prête à écouter Erin, je relevai les yeux vers elle tandis qu’elle avait posé ses mains sur la table. La bouche pleine de la brioche, je ne pus néanmoins pas empêcher un pli soucieux de s’installer sur mon front. Qu’avait-elle à me demander de si important pour que cela nécessite autant de sérieux ? « Je t’écoute. » Mais envahie par l’apparente nervosité de mon amie, je ne pus attendre sa réponse et tentai immédiatement de dédramatiser : « Si tu cherches quelqu’un pour goûter de la brioche, je suis ton homme. Enfin, ta femme. » Je poussai l’assiette vers elle pour qu’elle se serve si elle en avait envie. En quoi pourrais-je l’aider ? Nous n’étions pas dans le même cursus, Erin ne pratiquait pas le Quidditch et ne faisait pas partie du club de duel. Il ne me fallait être un peu plus patiente pour pouvoir savoir comment je pourrais être utile à Erin. J’espérais que cela ne concerne pas Balthazar. J’étais vraiment zéro pour donner des conseils de couple. Et en ce moment, j’étais vraiment la moins bien placée pour cela. Vraiment.


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Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.

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Ven 12 Avr - 16:45
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Il fallait le dire, demander de l'aide aux autres, ce n'était pas vraiment le truc d'Erin. Ce n’était pas qu’elle y voyait un problème, c’était simplement que la Serdaigle était plutôt habituée à ce que ce soit l'inverse qui se passe. Particulièrement travailleuse et méticuleuse dans ses études, c’étaient souvent ses camarades qui venaient lui demander un coup de main, ce qu'elle acceptait sans hésiter, toujours ravie de pouvoir aider un peu les autres. Une situation qui était d'autant plus encouragée par son statut de préfète des Serdaigles, avec son petit insigne épinglé sur sa chemise, il était bien plus facile de la repérer. De plus, il n’était pas rare de la voir les bras chargés de livres ou alors en train de plancher sur un devoir, entourée de parchemins griffonnés dans un coin de la salle commune. Franchement, si les étudiants de Poudlard n’avaient pas compris que la française était particulièrement travailleuse, et motivée à réussir ses études, c’était qu’ils étaient tous aveugles. De ce fait, Erin n’était pas souvent confrontée au fait de devoir demander de l’aide à quelqu’un. Encore une fois, le faire ne lui posait aucun problème, même si elle s’appliquait toujours trop dans tout ce qu’elle faisait, elle savait qu’elle ne pouvait être la meilleure partout et que parfois elle avait besoin de se tourner vers une personne qui serait plus compétente qu’elle. Quand il s’agissait de sortilèges, de droit magique ou même d’astronomie, la française avait des connaissances à ne plus savoir quoi en faire, mais sur d’autres sujets, ce n’était pas forcément le cas. Et si elle avait toujours comme premier réflexe de se plonger dans des livres pour essayer de palier à ses lacunes, il finissait souvent par venir un moment où elle se résignait. Les livres ne pouvaient pas tout lui apprendre, et parfois, la française trouvait cela bien dommage.

C’était notamment le cas de sa situation actuelle. La morsure et tout ce qui venait avec, les effets de la pleine lune, ses émotions, le sommeil qui la fuyait. Tous ces aspects joyeux qui faisaient partie de son existence depuis des mois et des mois maintenant. Erin avait tentée, pourtant, de trouver les réponses qu’elle cherchait dans des livres. Un réflexe de Serdaigle contre lequel elle n’avait pas lutté, qu’elle avait adopté avec naturel, même. Elle avait écumée la bibliothèque de Poudlard, pourtant bien fournie dans tous les sujets, visitée des dizaines de librairies magiques qui traitaient de tout, elle avait même été jusqu’à demander des entrées dans des archives du Ministère. Bref, Erin avait fais des pieds et des mains pour trouver ne serait-ce qu'une miette d'information capable de l'aiguiller. Il lui semblait qu’elle avait tout fait pour apprendre par elle-même, et même un peu au-delà, mais elle s’était retrouvée confrontée à un échec cuisant. Un échec dur à vivre. Alors elle avait fait ce que toute personne sensée devait faire -et Erin était une personne sensée malgré la situation impossible avec laquelle elle devait vivre depuis cette fête funeste- et elle s’était tournée vers des personnes plus à même de l’aider que des livres qui n’existaient de toute façon pas. Le truc, c'était que si ces personnes avaient réussis à lui donner quelques pistes, elle s'était vite rendue compte qu'une fois de plus, elle ne pourrait pas réussir seule. Pourtant, dit comme ça, se mettre au sport, ça ne paraissait pas bien compliqué. Ce n'était même pas comme si elle avait l'activité physique en horreur -non ça elle le laissait à ses cousines- et que rien que l'idée de courir lui donnait de l'urticaire. C'était plutôt que le niveau sportif exigé par sa situation lui échappait. Qu'elle soit habituée à se bouger ne changeait rien, Erin n'était pas assez sportive pour contrer les effets de sa morsure et elle ne pourrait certainement jamais le devenir seule.

Erin devait l'avouer, elle avait un peu l'impression d'avoir mis le doigt dans un engrenage. Elle demandait une aide, qui nécessitait une aide à son tour. Elle espérait bien que ce petit manège s'arrêterait là, elle n'avait aucune envie de faire comme Alice et de tomber dans le terrier du lapin. La Serdaigle avait déjà assez de difficultés comme ça à se faire à sa situation, devoir faire des tours et des détours pour obtenir un peu d'aide lui donnait surtout l'impression qu'elle ne s'en sortirait jamais. Au moins cette fois, la réponse ne lui demandait pas de repartir dans une quête sans fin. Quand il s'agissait de sport, Kayla Rausale était la bonne personne à qui s'adresser. Non seulement la Gryffondor faisait partie de l'équipe de Quidditch, mais de ce qu'Erin avait compris ses études comportaient une bonne part d'activité physique, ce qui ne pourrait qu'aider. En plus, la française et la Gryffondor s'entendaient très bien alors ça faciliterait sûrement le tout. Une fois décidée, Erin s'était lancée à la recherche de la Gryffondor qu'elle avait fini par dénicher dans la Grande Salle de Poudlard. « Bonjour Erin. » Avec un sourire, la Serdaigle s'installa en face de sa camarade. Il s'agissait de la table des Gryffondors, mais en dehors des repas chacun pouvait s'assoir où il le souhaitait. Elle espérait tout de même ne pas déranger la sorcière. Enfin, vu l'air d'ennui profond qui se peignait sur les traits de Kayla, Erin se rendit vite compte que ce n'était pas le cas. Au moins, sa présence allait peut-être l'aider à ne pas s'endormir sur sa table. « Tu n’imagines pas à quel point tu es dans le vrai ! » La française eut une expression amusée. Elle même adorait étudier et pouvait passer des heures vissée à sa chaise, le nez plongé dans ses livres sans voir le temps défile, mais elle comprenait que ce ne soit pas le cas de tout le monde. Tant mieux car sinon Serdaigle serait rempli à craquer et les autres maisons vides. « Sans ma béquille magique qui s’appelle Eirian, mes capacités attentionnelles semblent être au plus bas. Et réfléchir en ayant le ventre creux n’a jamais été possible pour moi. » Un sourire indulgent apparut sur les lèvres de la Serdaigle, en ça les deux sorcières ne se ressemblaient pas, Erin étant plutôt une acharnée du travail capable de s’oublier quand elle se plongeait dans ses révisions, mais ça ressemblait bien à Kayla, à la Kayla de toujours alors son expression se fit plus amusée. Comme de par hasard -absolument pas- une assiette garnie de brioches apparut juste devant elle, faisant s’étirer un peu plus les lèvres de la française. « Je crois bien que les elfes t'ont entendu. » Souffla-t-elle, en poussant du bout de l’index l’assiette vers Kayla. Merlin bénisse les elfes de maison. Il était vrai que les brioches avaient l’air très appétissantes.

Kayla avait donc maintenant les brioches pour la sauver de l’ennui des révisions, et aussi la présence d’Erin. La française espérait bien que sa demande retiendrait assez l’attention de la Gryffondor pour la réveiller une fois pour tout. Elle s’apprêtait tout de même à lui demander des cours de sport, on ne pouvait certainement pas faire plus différent de sessions de révisions. « Je t’écoute. » Bien, elle avait maintenant l’attention de la lionne. Il ne lui restait plus qu’à trouver comment formuler sa demande exactement. Kayla et Erin étaient amies depuis longtemps, la Gryffondor se donnait même souvent pour mission de la sortir de ses bouquins, ça n’aurait pas dû être si compliqué de lui demander ça. Pourtant, Erin était quand même nerveuse. Peu importe combien de fois elle se répétait qu’elle n’avait aucune raison de l’être. « Si tu cherches quelqu’un pour goûter de la brioche, je suis ton homme. Enfin, ta femme. » Dans un petit rire, la française posa brièvement les yeux sur les brioches qui dégageaient un parfum particulièrement agréable. Malgré tout, Erin garda ses mains à leur place pour le moment. Peut-être plus tard. Elle adressa une moue navrée à Kayla et haussa les épaules. « Désolé, ce n’est pas exactement ce que j’avais en tête. Mais j’aurais dû y penser ! » Il était vrai que la Gryffondor était un ventre sur patte et ce depuis toujours. Cette fois, Erin était quand même bien contente de la voir manger avec un si bel appétit. Après ce qu’il lui était arrivé au printemps dernier, c’était bon signe, c’était le signe que la Kayla de toujours, celle qu’elle avait toujours connue et appréciée, était toujours là. « Enfin, j'ai aucun doute que ces brioches sont absolument merveilleuses. » Elles avaient été confectionnées par les elfes de maison de Poudlard, il ne pouvait pas en aller autrement.

Comme elle l’avait dit, Erin n’était pas là pour les brioches. Même si, il était inutile de faire semblant, elle l’aurait préféré. De son point de vue, il aurait été bien mieux qu’elle vienne trouver Kayla pour tester des bons petits plats plutôt que pour tenter de contrer les effets de sa morsure. Mais puisqu’Erin ne pouvait pas choisir, il était temps qu’elle se lance et qu’elle explique la raison de sa présence à cette table. « En fait, j’avais dans l’idée de me remettre au sport. » Elle réfléchit une seconde avant de préciser. « Pour de vrai. » Pas juste de voler un peu sur un balai pour aider son copain. Ou de se contenter de faire trois fois le tour du terrain de Quidditch avant de rentrer. Non, Erin avait besoin de se dépenser, réellement. De finir tellement fatiguée qu’elle n’aurait plus l’énergie pour réfléchir, et encore moins de sentir les conséquences de l’approche de la pleine lune. Elle se décida à exposer ce qu’elle pouvait de la situation et de ses réflexions. « J’ai essayé un peu toute seule, mais honnêtement ce n’est pas mon domaine alors je n’arrive à rien et ma motivation prend ses jambes à son cou après trois minutes et demie. Tu es plus douée que moi pour ça, alors je me demandais si tu serais d’accord pour m’aider. » La française contempla Kayla un instant. Autant laisser le sport à ceux qui s’y connaissaient vraiment, et elle savait qu’elle ne se trompait pas en affirmant que c’était le cas de la Gryffondor. « Et puis c’est quand même plus sympa à deux. »  Ajouta-t-elle avec un petit sourire, comme si c’était l’argument du siècle. Même si Kayla et elle s’entendaient bien, Erin ignorait si cela allait suffire. Ses prunelles passèrent du visage de la lionne à la brioche qu’elle était en train de grignoter avec entrain et elle ajouta sur une inspiration « Je pourrai même te payer en brioches, si ça te dit. » Proposa-t-elle dans un sourire. Elle haussa les épaules, vaguement amusée. « Je connais de bons fournisseurs. » Oui, parce que ce n’était pas comme si elle avait le même niveau en cuisine que les elfes de maison.

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Avance, elle est devant toi
Erin & Kayla, Grande salle, Janvier 2022



L’ennui était ennuyeux. C’était la base de la définition de ce mot et je savais à quel point j’étais particulièrement mauvaise pour trouver un échappatoire à mes souffrances lorsque je n’avais aucun compagnon d’infortune qui pouvait me distraire de mes tâches. Qui donc aimait faire ses devoirs ? Franchement ? Et même si j’étais devenue plus assidue dans mes cours depuis que je fréquentais Eirian, je demeurais une Gryffondor, une personne qui préférait attendre que le temps passe plutôt que de se plonger dans un épais grimoire. En réalité, tout dépendait de la matière, de la motivation que j’y accordais mais aussi, de mon état de fatigue. J’avais toujours été une grande dormeuse, profitant de chaque minute passée au lit sous la couette pour grappiller quelques instants. Mais ce temps était révolu, gâché par les multiples cauchemars qui me réveillaient chaque nuit et qui m’empêchaient de me reposer de manière optimale. Alors évidemment, mes capacités de concentration étaient proportionnelles à la fatigue accumulée. Pour ainsi dire, une mouche qui volait suffisait à me distraire. Aujourd’hui, c’était les autres. Je les regardais passer dans la grande salle, imaginant quelle était leur vie en espérant que cela changerait la mienne. Mais cette idée était contreproductive. Mon existence avait été bouleversée par un évènement et elle ne sera plus jamais comme avant. J’étais devenue différente moi aussi, plus taciturne, moins solaire, plus rentre-dedans, moins déjantée. Si au fond de moi, la jeune femme que j’étais existait toujours, elle était néanmoins profondément enfouie sous la montagne de traumatismes que je me traînais tel un boulet qui jamais ne se détacherait de moi. Évidemment, personne ne voulait être confrontée à quelqu’un ayant de telles fêlures, si bien que mon cercle de camarades s’était brusquement restreint depuis mon retour de septembre. Pour être tout-à-fait honnête, je n’éprouvais pas non plus le besoin de faire davantage d’efforts pour aller vers les autres. Mes amis proches me suffisaient. Maxime me suffisait. J’étais collée à elle la moitié de la journée et je passais l’autre moitié quasiment accrochée à Eirian. Ils étaient mes bouées de secours face à cette douleur incommensurable qui ne me lâchait jamais.

En dehors d’eux, il y avait aussi d’autres personnes chères à mon cœur, ceux qui gravitaient autour de moi et qui continuaient de me témoigner leur amitié comme Aodhan. Comme Erin. Qui se tenait soudainement devant moi. La Serdaigle était une bonne amie depuis maintenant quelques années, depuis son arrivée au château alors je la saluai avec un sourire amical. Elle devait s’estimer privilégiée, ces sourires n’étaient plus si fréquents qu’auparavant et je les conservais uniquement pour les personnes qui le méritaient. Erin m’avait toujours témoignée beaucoup de sympathie. Et en plus de cela, elle me sortait de ma procrastination et de mon ennui mortel, alors elle méritait encore davantage ce sourire. Évidemment, mes propos heurtaient probablement Erin. N’oublions pas que j’avais un Serdaigle comme meilleur ami et je connaissais bien les habitudes scolaires des étudiants de cette maison ; de véritables acharnés. Eux n’avaient nuls besoin de manger pour se concentrer ou de faire le moindre effort pour étudier. Chez eux, c’était inné. Pour moi, cela ne l’avait jamais été. Je me demandais parfois où j’en serais sans les plannings de révisions qu’Eirian m’avait préparés. L’organisation n’avait jamais été mon fort. En tout cas, maintenant que les elfes de maison avaient exaucé mes souhaits et que j’avais une brioche dans la bouche, j’étais prête à écouter Erin.

Elle me demandait un service à moi. Pour être honnête, j’ignorais en quoi je pouvais lui être utile. Nous étions amies mais nous n’avions en réalité peu d’intérêts en commun. Nos études, nos loisirs, nos clubs, différaient. Pour autant, si Erin s’adressait à moi, c’était probablement parce que j’étais en mesure de pouvoir l’aider, alors je me contentais de patienter, prête à lui arracher les mots de la bouche si jamais elle mettait trop de temps à me le dire. « Désolé, ce n’est pas exactement ce que j’avais en tête. Mais j’aurais dû y penser ! » Un autre sourire illumina brièvement mon visage. « Que c’est étonnant. » dis-je, tandis que mes doigts commençaient à pianoter sur la table. Je n’étais vraiment pas la personne la plus patiente du monde. Erin tenta de se justifier en expliquant que les brioches semblaient particulièrement bonnes mais ce n’était pas vraiment pour ça qu’elle était là. Je gardai le silence -une fois n’est pas coutume- et me promis de ne pas ouvrir la bouche tant qu’elle n’aurait pas craché le morceau. Maxime n’était pas Erin, et si je pouvais charrier ma meilleure amie sans soucis et lui tirer les vers du nez, je savais qu’Erin fonctionnait différemment et je n’avais pas envie de la braquer. « En fait, j’avais dans l’idée de me remettre au sport. » Mon sourcil droit s’arqua, étonnée par la demande. « Pour de vrai. » Sa seconde phrase m’intrigua encore davantage. « Ce n’est pas la première fois que tu essayes ? » demandai-je, surprise par ses propos. En réalité, je ne voyais pas du tout Erin comme étant quelqu’un nécessitant de faire du sport. Elle était svelte naturellement, avait des proportions élégantes et elle ne faisait pas partie de l’équipe de Quidditch. Personnellement, j’étais devenue plus sportive depuis que j’avais entamé mon cursus en protection magique ; avant cela, même pour mes entraînements de Quidditch, je n’avais jamais cherché à développer ma carrure. Un attrapeur se doit d’être léger, fin, rapide ; travailler sur mes réflexes m’avait paru plus important que le reste. Mais depuis que j’avais entrepris cette nouvelle formation, j’étais devenue une acharnée du jogging que je pratiquais plusieurs fois par semaine avec Eirian, en plus des cours de sport et de combat que nous avions dans notre cursus. L’an passé, j’avais même réalisé des entraînements avec Lyam qui s’étaient avérés forts intéressants car sa formation militaire avait permis d’appréhender certains mouvements et certains exercices d’une manière différente. Mais Erin, quel était son objectif ?

Je l’écoutais me raconter qu’elle avait essayé de s’entraîner seule mais comme elle n’y connaissait pas grand-chose et qu’elle n’était pas dotée d’une très grande motivation, elle n’avait pas réussie à ce que cela dure dans le temps. Alors que je réfléchissais, Erin ajouta qu’elle espérait qu’être plusieurs serait plus motivant. Personnellement, j’en étais persuadée ; depuis que je m’entraînais avec Eirian, j’étais beaucoup plus assidue et lui également car quand l’un de nous avait un coup de mou, l’autre pouvait le remotiver. Alors que j’allais poser des questions sur les objectifs d’Erin, un rire s’échappa de mes lèvres lorsqu’elle me certifia qu’elle saurait me récompenser dignement, en brioches, évidemment. « Comment refuser une telle proposition ? » Je repris une brioche et mordis dedans allègrement, laissant mes pensées vagabonder. J’étais en pleine réflexion. « Alors tout d’abord, je te rejoins, faire du sport seule, surtout quand on débute, c’est pas franchement la meilleure des idées. Parce qu’au début, la motivation n’est pas là. Il suffit d’une petite douleur, que la météo soit peu clémente, et on préfère rester au fond de son lit. Donc être à plusieurs aide vraiment à se motiver, à s’encourager mutuellement. » Après une légère pause, j’ajoutai : « Je veux bien être celle qui va t’aider à bouger tes petites fesses. » Je levai l’index vers Erin, prenant l’air sérieux -absolument pas crédible d’ailleurs- : « Mais attention, je serai intransigeante ! » Je fermais les grimoires devant moi et enroulai le parchemin sur lequel j’avais griffonné quelques dessins. « Qu’est-ce que tu as fait quand tu as essayé ? » J’avais aussi besoin de comprendre dans quelle direction aller et dans laquelle je ne devais surtout pas me rendre.  « Et puis, faut que tu m’expliques ce que tu souhaites. C’est dans quel objectif ? » Parce qu’évidemment, cela changerait les séances. Si elle souhaitait prendre de la masse, perdre du poids, se muscler ou que sais-je… Même si à mon sens, elle n’en avait nul besoin, mais bon. « Tu veux te muscler ? Entretenir ton corps de déesse ? Plutôt cardio ou musculation ? » Je terminai : « Je fais les deux donc à voir ce qui est possible de faire pour toi. » Peut-être même qu’elle y prendrait goût et qu’à terme elle pourrait se greffer aux séances que je faisais avec Eirian si cela lui plaisait. Mais ne mettons pas le sombral avant l’attelage, il fallait d’abord donner à Eirin le goût du sport. Et ça, c’était pas gagné.


KoalaVolant


 

GRYFFONDOR POWER

Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.

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Erin Delacour
Erin Delacour
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Lumos
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Ven 23 Aoû - 19:42
⊱ Erin & Kayla ⊰

Ne cherche plus ta voie,
avance, elle est devant toi

Déranger quelqu’un en pleine séance de travail, ce n’était pas vraiment une habitude chez Erin, loin de là en fait. Bien au contraire, elle était davantage du genre à respecter ceux qui travaillaient, à évoluer autour d’eux en s’efforçant de faire le moins de bruit possible afin de ne pas briser leur concentration. Ces moments de travail étaient importants quand on était à Poudlard, encore plus lorsqu’on était engagé dans un cursus universitaire, elle était bien placée pour le savoir. Tout comme elle savait que si elle n’avait pas vraiment de mal à se plonger corps et âme dans ses séances de travail ou de révision, ce n’était pas le cas de tout le monde. Elle avait la chance de pouvoir se plonger dans une bulle de concentration impénétrable, qu’il y avait du bruit ou du monde autour d’elle ou pas, au point que parfois elle ne voyait pas les heures passer et que c’était le bibliothécaire qui venait l’avertir que les lieux allaient fermer pour la soirée. Il n’en allait pas de même pour tout le monde, et la Serdaigle le savait. Pour certain, un rien suffisait à détourner l’attention et à repousser de plusieurs heures une session de révision qui aurait pu être bien plus efficace sans ça. De ce que Erin se souvenait, c'était le cas de Kayla, la Gryffondor n'avait jamais eu autant l'air de souffrir que lorsqu'elles investissaient la bibliothèque pour travailler leurs cours de droit magique à l'époque où elles étaient toutes deux dans cette filière. Pourtant, la Serdaigle vint tout de même s'asseoir auprès de sa camarade rouge. Tout d'abord parce qu'elles étaient amies depuis un moment alors Kayla lui pardonnerait certainement. Ensuite parce que justement après des années d'amitié, même en pointillé, Erin savait reconnaître quand la Gryffondor était prête à succomber à l'ennui. Et enfin parce qu'elle devait bien l'admettre : elle avait besoin d'elle.

Demander un service, ça non plus ce n'était pas trop dans les habitudes d'Erin mais sa vie était tellement bousculée en ce moment qu'elle pouvait bien faire ça. Peut-être qu'elle finirait par s'habituer à faire des choses qu'elle ne faisait pas avant. Comme redouter la pleine lune, côtoyer des loups garous ou déranger Kayla dans ses révisions pour lui demander un service. Fort heureusement, la Gryffondor faisait partie de ces personnes à qui il était facile de parler et surtout de demander un coup de main. Erin savait que Kayla n'avait pas vraiment été elle-même ces derniers mois, à raison vu ce qu'elle avait vécu, mais la rouge semblait reprendre du poil de la bête et se retrouver. Elle fut donc à la fois soulagée et ravie de voir Kayla faire de l'humour presque immédiatement. Elle était belle et bien de retour. Même si elle faisait fausse route et que la française devait la décevoir en lui annonçant qu'elle n'était pas là pour lui demander de goûter des brioches avec elle. « Que c’est étonnant. » Erin fut ravie de voir Kayla sourire. Voilà le genre d'expression qui avait manqué à la frimousse de la Gryffondor ces derniers temps. Un véritable sourire, sincère et naturel qu'Erin était contente de faire naître. Elle se contenta de rouler des yeux pour souligner l'évidence des propos de la rouge. La blonde n'était pas mauvaise en cuisine, mais ça n'avait rien à voir avec le niveau des elfes de maison. Même si au fond il n'y avait rien de gênant, Erin mit tout de même quelques instants avant de confier à Kayla qu'elle souhaitait se remettre au sport, en espérant que cette fois-ci soit la bonne. « Ce n’est pas la première fois que tu essayes ? » Erin sentit ses joues rosir en voyant ses échecs soulignés de la sorte. Oh elle savait bien que Kayla n’émettait aucune critique ni aucun jugement, mais la française n'était pas des plus habituée à échouer. Ce n'était pas très agréable que de devoir regarder ses échecs en face. Même si elle admettait sans mal qu'elle préférait que ceux-ci soient dans le domaine du sport plutôt que dans celui des études. C'était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles elle tenait autant à trouver le moyen de mieux vivre l'approche de la pleine lune, elle craignait qu'à force de souffrir des effets secondaires, ceux-ci ne finissent par entacher son niveau universitaire. Or, Erin tenait tout particulièrement à ses études. « Plusieurs fois. » avoua-t-elle en se forçant a se concentrer de nouveau sur le sujet qui l'amenait face à Kayla aujourd'hui. « Comment te dire que ça a été un sacré échec à chaque fois. » Ajouta-t-elle dans un bref sourire parce qu'il fallait bien l'admettre.

Si Kayla avait besoin d'un peu de motivation pour accepter son aide, Erin était prête à lui faire des propositions. Bien sûr elle pouvait lui proposer de l'aider dans ses révisions ou à mieux appréhender les parties théoriques de ses cours, elle était douée pour ça n'étant pas une Serdaigle pour rien, mais elle doutait d'obtenir le résultat escompté. Elle connaissait Kayla et si elle ne doutait pas qu'elle voulait réussir ses études, elle savait aussi que son moteur ne se trouvait pas là. Sa motivation, elle la trouverait bien plus dans ces petites choses sucrées que les elfes de maison savaient si bien faire. Il était là le moteur de la Gryffondor : son estomac. Si Erin devait la payer en brioches elle le ferait sans hésiter. Avec joie, même. Un sentiment partagé par la lionne vu le rire qui s’échappa de ses lèvres. « Comment refuser une telle proposition ? » Bingo. Erin adressa un sourire ravi à sa camarade. Bon, son pari n'avait pas été très risqué, difficile de côtoyer Kayla sans s'apercevoir qu'elle adorait manger, mais tout de même. « Je n’ai pas oublié comment te parler. » Même si elles se voyaient moins depuis que Kayla avait changé de cursus, Erin était contente de voir qu'il était toujours aussi facile de discuter avec elle. La Gryffondor faisait partie de ces gens qu'il était aisé de fréquenter, quelqu'un qu'on aimait compter parmi ses amis, tout simplement. C'était aussi pour ça que la française avait choisi de se tourner vers Kayla, faire du sport à deux c'était toujours plus sympa alors avec la rouge ça ne pouvait qu'être le cas. Erin avait tenté en solo et honnêtement elle ne recommandait pas. « Alors tout d’abord, je te rejoins, faire du sport seule, surtout quand on débute, c’est pas franchement la meilleure des idées. Parce qu’au début, la motivation n’est pas là. Il suffit d’une petite douleur, que la météo soit peu clémente, et on préfère rester au fond de son lit. Donc être à plusieurs aide vraiment à se motiver, à s’encourager mutuellement. » Voilà qui était rassurant à entendre. Même quelqu'un qui était habitué à faire du sport connaissait des baisses de motivation et savait qu'il était facile de trouver une raison de renoncer. C'était toujours bon d'entendre que si Erin n'y arrivait pas, ce n'était pas juste parce qu'elle n'était pas douée, ou pas faite pour le sport. Que ce n'était pas une fatalité.

Mais peut être que cela allait enfin changer. Erin sentait quelle était sur la bonne voie et voir Kayla ne mettre que quelques instants à lui répondre la conforta dans cette idée. « Je veux bien être celle qui va t’aider à bouger tes petites fesses. » La Serdaigle laissa échapper un léger rire en entendant la remarque de sa camarade. Voilà la Kayla qu'elle connaissait. « Mais attention, je serai intransigeante ! » Malgré la menace, Erin adressa un sourire à son amie. Encore une fois, elle n'en attendait pas moins de la lionne et c’était aussi l'objectif. Elle ne voulait pas reprendre le sport juste pour cesser d'être inactive, mais bien parce qu'elle avait besoin de s'épuiser, d'épuiser la louve comme aimait à le dire Kesabel. Que Kayla prenne sa demande au sérieux, c'était tant mieux. « Je devrais avoir peur, hein ? » Oh elle se doutait que oui. Kayla était bien plus sportive qu'elle, pour elle ça allait être facile, mais pour la française... « A quel point je dois redouter les courbatures ? » Peut-être aurait-elle dû demander s'il existait des potions pour lutter contre les effets secondaires du sport, les courbatures et autres douleurs qui ne manqueraient pas de lui tomber dessus, elle ne s'était jamais assez penchée sur la question pour s'intéresser à ça. Peut-être même que Kayla avait déjà ça en stock. En voyant sa camarade refermer ses grimoires, Erin comprit qu’elles partaient pour des choses sérieuses, elle prit donc une inspiration, sa concentration uniquement dédiée à la Gryffondor. « Qu’est-ce que tu as fait quand tu as essayé ? » Erin n’eut pas trop de mal à se remémorer ses séances en solo. Elle n’avait pas menti quand elle avait affirmé à Kesabel qu’elle était prête à tout faire pour mieux vivre sa situation, mais sur le coup elle n’avait pas songé que quelque chose d’aussi simple que faire du sport lui serait aussi compliqué. Vraiment, elle était bien mieux à la bibliothèque. « Je n’ai rien contre le sport, c’est juste que… Eh bien ça fait longtemps. » Plus jeune elle avait fait de la danse classique et de l’équitation, un peu de gymnastique aussi, et puis elle était entrée à Beauxbâtons et le temps lui avait manqué. Les études étaient passées avant, ce qu’Erin ne regrettait absolument pas. « Avant j’aidais Balthazar à s’entrainer au Quidditch, mais il n’est plus là… Et puis je n’ai jamais été la plus à l’aise sur un balais alors je ne me vois pas voler seule. Ce serait un coup à finir à l’infirmerie. » L’infirmerie, elle avait assez donné l’infirmerie. Tout comme prendre des risques inconsidérés, une fois, pas deux. Aller voler seule, sans Balthazar pour la guider ou assurer ses arrières aurait été une erreur. Quant à ses dernières tentatives, ça n’avait pas été bien fameux, elle devait l’avouer. « J’ai essayé de courir. Mais tout seul c’est, hum… » Comment dire ça ? « Un peu ennuyant, non ? » Elle conclut sa remarque par un haussement d’épaules. Ca lui semblait pas mal, dit comme ça.

« Et puis, faut que tu m’expliques ce que tu souhaites. C’est dans quel objectif ? » Ah. La question à cinq cents Gallions. Bien sûr, Erin ne pouvait pas dire à Kayla qu’elle souhaitait se mettre au sport afin de se défouler et de s’épuiser pour mieux vivre les pleines lunes. Ce n’était pas exactement le genre d’information qu’elle pouvait donner comme ça alors que son secret était toujours complet. Elle savait que Kayla ne verrait pas sa situation d’un mauvais œil, pas alors qu’elle était amie avec Maxime et que celle-ci ne cachait pas vraiment sa nature de loup-garou, mais tout de même. Erin n’était pas prête à partager son histoire de la sorte. Peut-être avec le temps, mais pas tout de suite. « Tu veux te muscler ? Entretenir ton corps de déesse ? Plutôt cardio ou musculation ? » La française reposa son regard sur la jeune femme, pas mécontente que celle-ci lui ait donné un peu de répit en reprenant la parole. Elle roula des yeux en entendant parler de corps de déesse, mais lui adressa un sourire de remerciement. Inutile de préciser que ce fameux corps de déesse venait surtout du fait qu’elle avait perdu plusieurs kilos depuis sa morsure, essentiellement à cause du manque d’appétit et de sommeil à l’approche de la pleine lune, et qu’elle peinait à les reprendre. « Je fais les deux donc à voir ce qui est possible de faire pour toi. » Erin hocha la tête, elle avait fait le bon choix en venant trouver Kaula. Au fond, elle n’avait pas besoin de mentir à la rouge, et d’ailleurs elle n’en avait pas vraiment envie, elle avait bien assez menti comme ça. Il lui suffirait de présenter les choses d’une certaine manière pour ne pas avoir à trop en dire. Elle pourrait sûrement s’en tirer en tournant un peu autour du pot. « Me sentir en forme ça peut être bien. Mais en fait, je voudrais surtout me défouler un peu. » Le point positif c’était que tout ça était parfaitement vrai. Une bonne séance de sport, ça faisait toujours du bien, Erin le savait. Tout comme elle savait qu’elle avait un quotidien plutôt sédentaire et que ça ne pourrait pas lui faire de mal de bouger un peu plus. « Je voudrais faire taire toutes les voix dans ma tête, arrêter de penser. Ou plutôt, être trop fatiguée pour penser. Tu vois ce que je veux dire ? » Elle interrogea Kayla du regard, se demandant si ses propos étaient assez clairs ou si elle s’emmêlait toute seule. Histoire de montrer à la Gryffondor qu’elle était parfaitement sérieuse et prête à s’engager, Erin reprit. « Je suis prête à un peu tout essayer. » Elle fit la moue avant de se corriger. « Enfin… A part peut-être les sports de combats ? Je ne me vois pas essayer de te taper dessus, j’aurais l’air ridicule. » D’accord, tout essayer, il y avait quand même quelques exceptions, mais elle était prête à écouter les idées de Kayla.

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in your bright blue eyes
Would you leave me If I told you what I've done ? And would you leave me If I told you what I've become ? 'Cause it's so easy To say it to a crowd, But it's so hard, my love To say it to you out loud


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Lumos
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Lun 23 Sep - 22:15

Ne cherche plus ta voie
Avance, elle est devant toi
Erin & Kayla, Grande salle, Janvier 2022



Erin Delacour me demandait un conseil à moi. Pour être honnête, je ne pouvais pas prétendre être le meilleur choix pour cela. Je n’avais pas de réelles compétences académiques qui pourrait aider Erin qui n’était pas dans la même filière que moi et j’étais probablement l’une des dernières personnes à contacter pour se faire aider d’un point de vue matrimonial. Ma relation avec Lyam était pour ainsi dire un désastre alors je ne pouvais décemment pas être un modèle sur terre. Fort heureusement, Erin n’avait pas besoin de moi ni pour un devoir, ni pour l’aider dans sa relation avec Taz.  Elle souhaitait se remettre en forme. Cette demande était suffisamment inhabituelle pour que cela m’intrigue. Après tout, si je connaissais Erin depuis plusieurs années, la seule activité sportive que je l’avais déjà vu réaliser c’était de porter une pile incroyable de vieux grimoires, ce qui en soit était à souligner car j’étais persuadée que cela devient bien muscler les bras. Mais ce n’était pas de ce type de sport qu’elle évoquait. La jeune Serdaigle avait essayé, plusieurs fois selon ses dires de s’y mettre seule, sans réel succès. À en croire ses joues roses, elle paraissait gênée de l’avouer ainsi alors qu’à mes yeux, c’était plutôt une chose intéressante. Ça voulait dire qu’elle était motivée et que malgré ses échecs, elle persévérait, elle demandait même de l’aide. Trouvant important de le souligner, j’ajoutai à ses propos : « Tu sais, le fait que tu n’abandonnes pas, ça montre que t’as quand même envie. Il te faut peut-être juste un petit coup de pouce. » Je ne prétendais pas être le coup de pouce rêvé mais si Erin avait fait appel à moi, c’est qu’elle devait croire en moi et en mes capacités de lui mettre des petits coups de pied aux fesses. En vérité, Erin était dans le vrai, j’étais probablement une des femmes les plus têtues de cette école et j’espérais pouvoir lui insuffler assez de motivation pour continuer même quand je ne serais plus là. Après tout, il me restait six mois entre ses murs et Erin quitterait elle aussi l’université en juin : j’avais donc un temps limité pour lui donner le goût au sport. En la regardant, je me voyais deux ans auparavant, commençant avec Eirian mes premiers footings près du Lac noir. Je me souvenais de la douleur de chaque muscle, des courbatures au réveil et à chaque mouvement. Cela n’allait pas être évident au début de s’y remettre. Mais avant que cela devienne un véritable plaisir, il fallait surtout l’accompagner, la motiver. Et elle avait raison sur un point en venant me voir moi : C’était dans mes cordes. « Écoute, le fait que tu viennes demander un peu de soutien me prouve que ça t’a pas suffisamment dégoûté pour essayer de recommencer ! » dis-je en lui adressant un large sourire. « Et ça, c’est plutôt chouette, ça veut dire que tu persévères ! » Malgré l’adversité. Bien qu’elle soit en difficulté. Je trouvais ça plutôt honorable en définitive.

Si Erin proposa de payer mes conseils en kilos de brioches, au fond de moi, je n’avais pas besoin de quoi que ce soit pour l’aider. Quitte à la faire sortir de ses bouquins, autant que ce soit pour quelque chose qui lui soit utile ! Pour ma part, j’adorais mes séances physiques par semaine et elles étaient même nécessaires à mon bien-être mental, surtout maintenant. Si auparavant c’était surtout un moyen de me décharger et de devenir plus forte, mes entraînements avaient pris une autre tournure. C’était aussi le moment de s’épuiser pour être réellement fatiguée le soir, pour ne pas laisser les sombres pensées qui revenaient en boucle dans ma tête gagner. J’avais toujours été une grande dormeuse, une femme qui traînait au lit plus qu’il ne le faudrait. Mais cette particularité-là de moi était morte le jour même de mon enlèvement. Après cela, il n’était resté que les cauchemars.

Revenant sur Erin, me reconcentrant sur elle, je lui expliquai qu’avoir un partenaire pouvait être motivant au début. Mais j’allais aussi devoir lui dire qu’après, elle devait apprendre à le faire seule parce qu’on avait rapidement fait de rester au lit lorsque son partenaire était absent… C’était à double tranchant. Néanmoins, j’acceptais d’être celle qui allait aider Erin à sortir de son lit mais que la Serdaigle en soit bien consciente, je serai aussi intransigeante qu’on l’avait été avec moi. « Oh oui très peur !» dis-je d’un ton amusé face à la remarque d’Erin, en lui adressant un clin d’œil amical. Erin devait bien le savoir, je ne ferai jamais rien qui ne puisse lui nuire ou qui puisse aller à l’encontre de ce qu’elle serait capable d’endurer, j’étais pas non plus un monstre. Par contre, je grimaçai lorsqu’elle évoqua les courbatures. « Malheureusement… ça… On fera tout pour que tu en es aies le moins possible. J’suis peut-être magicienne mais ils ont pas encore inventé un sort pour ça. Alors qu’il est évident que c’est un sujet d’une importance capitale. Qui devrait préoccuper le gouvernement, cela va sans dire. » dis-je en levant les yeux au ciel, prenant l’air offusqué. En réalité, les courbatures faisaient partie du jeu et même si elles avaient tendance à disparaître avec le temps, elles me rappelaient souvent à quel point la séance avait été productive. J’appris dans la suite de la conversation qu’Erin s’était essayée au vol sur balai, à la course à pied avant de renoncer car seule, cela lui semblait ennuyeux. J’haussai les épaules à mon tour, n’étant pas vraiment d’accord avec cette affirmation. « Je vais peut-être te surprendre, mais j’adore voler seule. Et si j’apprécie les séances de footing avec Eirian, parfois, j’aime bien aussi pouvoir aller à l’allure que je souhaite. » Eirian avait de plus grandes jambes que moi et il était également très athlétique. « Mais je pense que ce qui importe, c’est aussi que tu trouves ce qui te convient à toi. » Je commençais déjà à réfléchir et soudainement, une phrase qui ne sortait jamais de ma bouche s’échappa : « Tu es de sang-mêlée non ? » Évidemment, de ma part, cette phrase n’avait rien de dégradant, bien au contraire. N’étais-je pas de sang-mêlée moi-même ? Et fière de l’être. « Je dis ça parce que je m’entraîne pas mal avec de la musique. Tu connais le principe des baladeurs MP3 ? » Je n’étais pas proche d’Erin au point de savoir quelles connaissances elle possédait sur ces sujets-là, même si elle sortait avec Taz, que je savais né-moldu. Mais peut-être qu’il n’était pas allé jusque là dans ses explications sur le monde moldu. « Je te montrerais à l’occasion, ça peut vraiment donner un coup de boost. »

Mais avant tout cela, j’avais besoin de connaître les raisons qui poussaient Erin à vouloir se remettre au sport. Car c’était différent de s’entraîner pour se remettre en forme, pour gagner de la masse ou autre objectif. À mes yeux, Erin n’avait nullement besoin de mincir, sa silhouette était déjà fort longiligne, d’ailleurs… Plus qu’avant, non ? J’arquai un sourcil en me faisant cette réflexion mais ne fit aucun commentaire déplacé. Moi aussi j’avais un peu fondu à cause de… Je balayai cette pensée dans ma tête, refusant de refaire allusion à cette période de ma vie. Mais ce fut les propos d’Erin qui m’y replongèrent immédiatement sans crier gare. « Je voudrais faire taire toutes les voix dans ma tête, arrêter de penser. Ou plutôt, être trop fatiguée pour penser. Tu vois ce que je veux dire ? » Fermant immédiatement les yeux, je déglutis péniblement, les mots d’Erin faisant brutalement écho aux pensées que j’avais eu quelques instants plus tôt, sur la nécessité de faire taire les voix dans la tête. Je gardai le silence pendant plus de temps qu’il ne le fallait avant de murmurer : « Plus que tu l’imagines. » Tentant de me reprendre, je relevai les yeux vers Erin, tentant de ne pas paraître affectée par deux simples phrases, même si mon regard avait du mal à accrocher les prunelles claires de la française. Tout semblait si difficile maintenant. Je respirai doucement, faisant entrer de l’air dans mes poumons, mes mains s’accrochant brutalement au bord de la table, mes doigts crispés sur le bois, tentant de me reconnecter à la réalité. « Je ne vais pas te mentir, ça ne fait pas tout. Mais oui, ça peut aider. Vraiment. » Qu’elle ne se méprenne pas non plus.

En tout cas, Erin semblait décidée à s’y mettre et à essayer tout ce que j’étais prête à lui proposer. « Tu sais, taper sur les autres, ça défoule un max. Mon punching-ball personnel s’appelle Eirian mais il est pas si facile que ça à atteindre. » Eirian était mon partenaire privilégié pour presque tout d’ailleurs, surtout en ce qui concernait les sports de contact. Il fallait dire qu’il était redoutable, tant il souhaitait éviter qu’on le touche. « Mais je te propose de commencer par quelque chose d’un peu plus… raisonnable ? » Je n’avais pas non plus envie de la dégoûter. « On pourrait commencer tranquillement. Déjà le temps que ton corps s’habitue à l’effort et que j’évalue rapidement tes capacités cardios. » Je n’avais pas non plus envie de la retrouver essoufflée comme si elle avait fait un marathon. « On pourrait déjà faire un échauffement tranquille, puis un peu d’alternance marche-course et voir ce que ça donne. On pourra faire aussi un peu de renforcement musculaire et des exercices d’assouplissement. » Rien de vraiment dingue pour débuter. Je me reculai doucement de la table et regardai en dessous de celle-ci, scrutant les chaussures vernies d’Erin. « T’as des chaussures de sport dans ton dortoir ? Si non, tu fais quelle pointure ? J'ai l'impression qu'on fait la même. J'ai deux paires de baskets. » Quitte à me faire une idée des compétences d’Erin, autant me la faire immédiatement, non ? Vu l’air ahuri d’Erin, je me doutais qu’elle n’avait pas prévu que je veuille commencer tout de suite. « Je ne vais pas laisser tout ce bel élan retomber, autant y aller tout de suite non ? » Personnellement, je n’avais rien de mieux à faire.

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