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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Elida Sutton
Elida Sutton
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Mer 17 Jan - 22:36
Tout n'est pas perduVendredi 17 Juillet 2020 | Avec @Léon Villeneuve
Quand je ferme les yeux, derrière mes paupières, il n’y a que du noir. Des silhouettes noires qui se détachent d’un fond encore plus noir, encore plus sombre. Pourquoi tout est ainsi ? Où sont passées les couleurs de mes rêves nocturnes ? Où est passée cette Magie qui les animait ? Les rêves de la journée, eux, ont tout simplement disparus. Ils se sont envolés, en même temps que s’est envolée la promesse que mes Mamans avaient faite en décidant de m’adopter – prendre soin de moi pour toujours. Alors il n’y a plus d’histoires, ni à imaginer, ni à écrire, ni à raconter à Luna.

Et elle, que voit-elle derrière ses paupières lorsque vient l’heure de dormir ? Peu perturbée par les changements de ces deux dernières semaines, elle semble se satisfaire de tout, tant qu’elle sait où dormir et où manger. C’est là le cycle de la vie d’un chat – manger, dormir, manger, dormir, et jouer quelques fois, puis venir chercher quelques caresses et un sourire de ma part en faisant les yeux doux et en ronronnant. Malgré ces activités des plus basiques, elle sait. Couchée le long de mes jambes toute la nuit, elle veille, prête à venir me réveiller lorsque le cauchemar habituel recommence.

Ce sont toujours les mêmes formes qui se dessinent dans ma tête, toujours les mêmes mots qui se répètent, des discours qui se mélangent, tout ce qui a été entendu cette même journée étrange. Je ne sais plus ce qui est vrai ni ce qui est faux, je ne sais pas quelle voix croire et quelle voix ignorer. Comment faire, quand plus rien ne va ? Moi qui pensais que rien ne pouvait être pire que deux Mamans refusant d’entendre parler de Magie à la maison… Et pourtant, un coin de ma tête me gronde et me dit que malgré tout, je ne suis pas à plaindre.

Cette petite voix qui me rappelle que mes Mamans auraient pu, tout simplement, ne pas prendre le temps de me demander de partir, et directement aller parler de moi aux Méchants comme d’autres l’ont fait. Une petite voix qui me répète que, quand même, il y a pire. Parce qu’après tout, je ne suis pas toute seule. Parce qu’après tout, madame Velasquez a su trouver une solution. Mais moi, à cette petite voix, je lui réponds égoïstement que je voulais juste rester avec mes Mamans. Que plus rien ne peut être beau quand les gens vous abandonnent de cette manière, quand bien même il y ait d’autres personnes autour.

Mais c’est une petite voix têtue, de plus en plus têtue chaque jour qui passe. Inaudible au début, elle sait maintenant se faire entendre. Alors, parfois, je l’écoute et je fais ce qu’elle me dit. Juste un peu, durant une heure ou deux, juste pour la satisfaire et qu’elle me laisse ensuite tranquille. Je ne comprends pas exactement son but, pourquoi elle est là ni pourquoi elle me parle et me gronde, d’ailleurs souvent je trouve qu’elle m’embête. Pourtant, aujourd’hui, son idée n’est pas mauvaise. Aller voir monsieur Léon à sa librairie, c’est sortir et retrouver une personne qui, normalement, ne me détestera pas.

Puis moi, je l’aime bien monsieur Léon. Il est gentil, il connaît bien la Magie, il connaît plein de livres. D’ailleurs, l’année dernière, à cette date-là, j’y étais déjà allée deux ou trois fois. J’ai le droit d’y rester pour lire, poser des questions ou juste discuter avec lui, et ce sont toujours des moments agréables – autant pour moi que pour lui j’ai l’impression. Sera-t-il en colère contre moi parce que les vacances ont déjà bien commencé ? « T’en penses quoi toi ? » Assise sagement sur le lit, Luna me répond d’un miaulement. Si seulement je parlais le chat… « Un jour j’apprendrais, promis. »

En attendant, il va falloir se dire que pour savoir, il faut y aller. Que ferai-je s’il n’est pas content ? Si lui aussi décide que je n’ai plus le droit d’y rester ? Si mes Mamans ont pu le faire, n’importe qui d’autre peut les imiter. Un peu inquiète, je décide tout de même d’ignorer cette boule dans le creux dans mon ventre pour attraper mon sac à dos et rejoindre l’Adulte qui me prête un peu de place chez elle. « Je peux aller au Chemin de Traverse s’il vous plaît ? » Elle a l’air étonné, il faut dire que j’ai refusé de sortir depuis que je suis ici…

Mais elle accepte, et après des remerciements polis, je me mets en route. Même si vivre à Londres est tout nouveau, j’y suis déjà allée, alors avec un peu de patience je finis par me repérer pour rejoindre ce chemin si magique. Comment les Sorciers ont-ils pu avoir cette idée, de créer dans une immense ville moldue un chemin sorcier impossible à trouver si on ne le connaît pas ? Il faut admettre que, parfois, ce sont des gens très inventifs – mais pas toujours, sinon nous n’aurions plus besoin d’écrire avec une plume à l’école. Enfin bon, passons sur ce détail étrange de la vie magique.

La boutique tant appréciée est vite retrouvée : maintenant, je connais son emplacement par cœur. Mais une fois devant la porte, j’hésite un peu. Est-ce vraiment une bonne idée ? La petite voix de ma tête dit vas-y, la boule au ventre dit non. Sauf que la porte s’ouvre, et puisque je suis pile devant, l’Adulte me tient la porte. Ne voulant pas paraître impolie, je le remercie rapidement, et me voilà à l’intérieur. Je repère d’un coup d’œil monsieur Léon, occupé à la caisse avec un client qui, manifestement, fait le plein de livres pour l’été. Il en aura vraiment pour un long moment de lecture…

Je me faufile discrètement derrière lui pour attendre mon tour – mon tour de quoi, je ne sais pas trop. Mais je vois bien que le libraire, lui aussi, me voit : il semble se dépêcher soudainement ; alors j’essaie de sourire. Un petit sourire, bien différent de ceux dont il a l’habitude, mais ça reste un sourire n’est-ce pas ? Et lorsque vient mon tour, tout ce que je trouve à faire, c’est demander « Bonjour monsieur Léon, je peux rester un peu ici ? » Et si d’un côté j’ai envie de tout lui raconter, de l’autre je me dis que non, il a sûrement beaucoup de travail, alors il ne faut pas que je l’embête avec tout ça.



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Léon Villeneuve
Léon Villeneuve
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Lumos
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Jeu 18 Jan - 2:04




“Je ne vous dirai pas de ne pas pleurer, car toutes les larmes ne sont pas un mal. ”



Elida & Léon - 17 Juillet 2020


Il y a des journées qu'on ne voit pas venir.

On ouvre les yeux, peut-être déjà fatigué.e, parfois n'ayant pas l'envie de s'extraire de ses draps, parfois le sourire aux lèvres, parfois prêt.e à croquer la vie à pleine dent. D'aucun boit tranquillement son thé à regard le jardin de son pavillon de banlieue, d'autres s'avalent un expresso bien serré avec vue sur Big Ben et claque la porte de chez eux, leur attaché case sous le bras. Il n'y a pas un seul instant où ces personnes pensent à quel point la vie va les surprendre, à quel point aujourd'hui, très précisément, il va arriver une chose qui va bouleverser leur vie.

Léon s'est trouvé dans cette situation le jour de la mort de Gwen et il se trouve exactement dans le même cas ce matin, lorsqu'il se rend tranquillement à « Docteur Jekyll and Mister Hyde », le sourire aux lèvres, des croissants dans la main, en sifflotant. A ce moment là, il est plutôt content. La veille, il a reçu une superbe collection de romans du XVIIe siècle sur les dragons et les créatures magiques, ainsi que plusieurs thèses récentes. Il va pouvoir les montrer à Elida, la petite étudiante qui fréquente assidûment sa boutique et qui ressemble tellement à Gwen qu'à chaque fois qu'elle franchit la porte, il se retient de l'appeler par un surnom affectueux. Il garde une distance professionnelle et respectueuse, bien que par moment, il sort clairement de son cadre pour répondre à ses questions et pour, patiemment, lui enseigner son savoir sur la magie.

Le chemin de traverse est plus bruyant que d'habitude lorsqu'il descend ouvrir son magasin et il réalise, tête en l'air qu'il est, qu'il est passé depuis longtemps son heure d'ouverture habituelle. D'ailleurs, un client mécontent se tient devant la porte, les bras croisés et les sourcils froncés, visiblement très mécontent de devoir attendre. C'est un jeune homme dont les yeux sous soulignés par des cernes importants, les cheveux impeccablement coiffés, une chemise bien droite, repassée finement, un pantalon noir et des chaussures vernies. Le détails qui intrigue chez cet individu à la perfection presque trop présente, c'est la grande mèche blanche qui court dans sa chevelure d'un noir de jais. Bon, c'est vrai qu'en ce mois de Juillet, il fait déjà très bon malgré l'heure matinale, mais tout de même, qui a l'idée de venir aussi tôt acheter des livres ? Léon philosophe en se disant que c'est la rançon du succès. Puisqu'il est connu pour détenir des ouvrages rares et anciens, il est la coqueluche des étudiants en soins aux créatures magiques et autres dragonologistes. D'ailleurs, ce client en particuliers, il le connaît bien. Il est toujours là pile à l'heure de l'ouverture et repart pile à l'heure de la fermeture. Il n'achète qu'assez peu d'ouvrages, mais passe des heures à lire et à travailler dans la librairie. Léon aurait pu lui dire qu'il ne se trouvait pas dans une bibliothèque si le jeune homme ne consommait pas une bonne moitié de son stock de pâtisserie et de boisson à chacun de ses passages – et il était bien placé pour savoir que ses gâteaux, cookies et autres donuts n'étaient pas donnés. Au fur et à mesure, il avait fini par s'habituer à sa présence et même la trouver agréable et puis un jour, le garçon était venu lui poser des questions sur un ouvrage et à présent, ils s'appréciaient de loin.

«Bonjour monsieur Barnes, belle journée aujourd'hui n'est-ce pas ?»

Le garçon soupire. Quelqu'un qui n'aurait pas l'habitude de ses manières de lord penserait qu'il est pédant et que tout semble être une source perpétuelle d'ennui, mais iel serait loin du compte. Léon a compris depuis un petit moment que ce garçon est beaucoup trop sérieux pour son propre bien que si il feigne d'avoir l'air impatient, c'est uniquement parce que cette librairie est devenue son refuge. Un endroit où il peut-être lui-même, où il n'a de comptes à rendre à personne et où sa personnalité un peu excentrique même si tout en lui respire le contrôle, n'est jamais remise en question. Il y a aussi cet éclair qui traverse parfois son regard. Comme des questions qu'il aimerait tant poser. Comme un mystère qui sommeille en lui. Comme une leur de rage et de sauvagerie qui dors dans cet oeil. Une flamme que K connaît très bien puisque lui même la possède.

«Cela fait une trentaine de minutes que je vous attends. Vous ne m'avez pas habitué à un tel retard monsieur Villeneuve, je me rappellerais à l'avenir que votre coucou a parfois des ratés. Moi qui pensait avoir trouvé une horloge digne de ce nom.»

La remarque semble désagréable, mais elle fait rire Léon. C'est devenu un gimmick entre eux. Léon est l'horloge, Monsieur Barnes l'angoissé des horaires. Force est de constater que, même si c'est une blague, il y a une part de vérité car le libraire est habituellement extrêmement ponctuel. Il n'est jamais en retard, ni en avance d'ailleurs, il arrive précisément à l'heure prévue. Il a fait tourner bien des fois le jeune Barnes en bourrique, en arrivant au moment précis où la trotteuse de sa belle montre en or indiquait l'heure pile à laquelle il était censé être présent.

«Je reste un être humain faillible monsieur Barnes, tout le monde ne peux pas atteindre votre niveau de perfection.»

L'autre fait une grimace qui ressemble à un sourire.

«Certes.»

Ils entrent et le français, sans même qu'on lui ait rien demandé, dépose sur la table habituelle de Barnes – celle avec des étoiles dessus – un thé à la rose vanillée, ainsi qu'une tranche de carrot cake. Tout le monde a ses petites habitudes, celles de monsieur sont toujours le même thé et le même gâteau selon l'heure de la journée. A 11h30 par exemple, c'est un thé au jasmin avec une part de quiche aux légumes, à 14h un thé noir au lait glacé avec beaucoup de sucre et des billes de tapioca, ainsi qu'une part de tarte aux fruit, puis à 16h, un thé blanc à la fleur de cerisier, avec une part de cheese cake et son coulis au caramel. Pour le coup, on peux le dire, ce jeune aristocrate est réglé comme du papier à musique.

Laissant ce dernier rejoindre sa table et se mettre au travail, Léon s'empresse de déballer les cartons reçus la veille et de les ranger en rayon.

Lentement, la journée s'étire au rythme des boissons et des douceurs commandées par monsieur Barnes. Pour le moment, c'est plutôt tranquille, mais le français sait que très souvent, les clients arrivent tous d'un coup et là il se retrouve bien vite débordé. Enfin visiblement, ça n'arrivera pas aujourd'hui, parce que le seul autre client qui franchit son palier est également un habitué, un vieil homme passionné de romans d'aventures et son acheteur le plus assidu. Léon est toujours impressionné par ses connaissances sur la littérature qu'il chéri tant. Il le trouve également très élégant, avec sa grande robe de sorcier aux couleurs chamarrées et son chapeau en pointe semblant représenter une ciel étoilé. Difficile de le manquer et pourtant, c'est un homme très discret, très tranquille et peu sûr de lui quand on pousse la conversation plus avant. En le voyant accoutré de la sorte, on n'imaginerait jamais une petite voix douce et fluette, bien que cassée par les années.

Alors qu'il s'apprête à l'encaisser, une ombre à la vitre attire le regard du libraire, qui actionne immédiatement ses sixièmes sens de tueur. Il n'y a que deux personnes dans la boutique. Cela pourrait... Non, c'est juste la jeune Elida qui franchit la porte. Cependant, le système d'alarme de K ne s'est pas calmé. Il l'observe intensément. Elle n'est absolument pas comme d'habitude. Ses traits sont tirés, son visage est creusé et elle est pâle. Ses yeux sont rouges et brillants, signe qu'elle a dû beaucoup pleurer ces derniers temps. Ce qui lui met définitivement la puce à l'oreille, c'est son silence. Habituellement, elle rentre toujours dans la boutique en disant bonjour, parce qu'elle est très polie et qu'elle tient à ce petit rituel entre eux qui permet d'amorcer la conversation. Et puis il y a ce sourire, que ni Léon ni K ne lui ont jamais vu afficher. Un sourire déchirant, qui lui donne envie de hurler tant il lui rappelle sa propre expression, quand la vie avait déserté son quotidien, quand il était si malheureux que rien, ni personne, ne pouvait lui rendre sa lumière. Une colère sourde se met à poindre dans sa poitrine. Léon mesure ses réactions et tente de calmer K. Ils ignorent ce qui s'est passé.

«Tenez monsieur Chasen, je vous l'offre celui-ci, vous m'en direz des nouvelles et ne me dites pas non ! Vraiment cela me fait plaisir ! C'est votre anniversaire aujourd'hui ou la semaine prochaine, prenez cela comme un cadeau en avance !»

La véritable date d'anniversaire d'Harold Chasen est le 21 novembre, mais le vieil homme est perspicace. En voyant la mine de la jeune fille il a compris qu'il ne valait mieux pas contrarier son libraire préféré et discrètement, pendant que Léon fait le tour de son comptoir, il saisit l'ouvrage et indique au français qu'il repassera le lendemain.

«Bonjour Elida» murmure le sorcier en s'approchant d'elle, une mine neutre, mais totalement bienveillante peinte sur son visage. «Tu es ici chez toi, bien sûr que tu peux rester.»

Il réfléchit. Elle a peut-être besoin de lui parler et peut-être aussi qu'elle est très fatiguée. En plus, la salle est déjà occupée par monsieur Barnes et cela l'embête énormément qu'elle ne puisse pas lui ouvrir son cœur comme elle semble avoir terriblement envie de le faire. Ses yeux semblent lui crier «Au secours» tandis que le corps, lui, semble vouloir s'enfuir à toutes jambes. Il s'agit d'être fin et de ne pas faire d'impairs. Il réfléchit un instant, puis lui demande de le suivre. Il n'y a plus qu'une solution, parce qu'il ne peux décemment l'emmener dans son bureau : l'emmener chez lui. Il ferme d'abord à clé la porte de la librairie, tournant l'écriteau indiquant que la boutique est ouverte, puis entraîne la jeune fille vers le fond du magasin.

En traversant la salle de lecture / coin café, il indique à Barnes qu'il doit partir un moment et qu'il ferme, mais que le jeune homme peux rester s'il le souhaite. Barnes le regarde un instant, les yeux brillants. Tout seul ? Dans le magasin ? Un honneur et un privilège dont il a probablement dû rêver de nombreuses fois. Il hoche la tête, pratiquement de marbre, malgré son excitation plus qu'évidente. Léon aurait probablement beaucoup ri, si l'état de sa protégée ne le préoccupait pas tant.

Il ouvre galamment la porte arrière à Elida, puis lui fait monter une volée d'escalier avant de lui indiquer une porte en bois massif. De l'extérieur, l'appartement semble minuscule, mais en fait, il est immense. Le sort d'agrandissement est probablement la meilleure invention des sorciers au monde. En tous cas, c'est le préféré de Léon. De fait, l'intérieur de chez lui ressemble plus à une maison de maître qu'à un deux pièces. Comment il a payé tout cela ? Tuer des gens paye très, TRES bien.

La porte débouche sur un grand hall. Léon retire ses chaussures, donnant l'exemple à la jeune fille, lui indiquant des chaussons qui apparaissent comme par magie et à sa taille. Il attend qu'elle ait posé ses affaires sur l'élégant canapé qui se trouve un peu plus loin, puis la guide vers un superbe salon dont les immenses fenêtre laissent pénétrer la lumière douce et chaude de l'après-midi. D'un coup de baguette magique, le sorcier fait venir une service en porcelaine, ainsi qu'une théière bien chaude et déjà remplie de son meilleur breuvage. Est-il adepte des thés ? C'est plus qu'évident, surtout lorsqu'il reçoit une invitée de marque telle que cette jeune fille. Il réalise un peu tard que des photos de Gwen sont disposées un peu partout, ainsi qu'une ou deux de Thomas, mais c'est trop tard de toutes façons, alors il s’assoie, tandis que la jeune fille fait la même chose dans un grand fauteuil lui faisant face.

«Je pense qu'ici, nous serons plus à l'aise pour discuter. Comment vas tu ?»

Et puis il se tait et attends.

Le cœur d'Elida s'ouvrira t-il à lui ? Il l'espère.





Léon
Villeneuve

Je suis sans pitié, sans scrupule, sans compassion, sans indulgence, pas sans intelligence.



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Elida Sutton
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Jeu 18 Jan - 21:04
Tout n'est pas perduVendredi 17 Juillet 2020 | Avec @Léon Villeneuve
Habituellement, il me suffit de passer le pas de la porte de cette librairie pour oublier tous les soucis des derniers jours, comme si elle avait en elle une Magie spéciale. Peut-être est-ce parce que c’est la librairie de monsieur Léon, peut-être est-ce grâce à tous ces livres que l’on ne trouve pas à la bibliothèque de l’école, à moins que ce ne soit un mélange des deux – qui sait ? Quoi qu’il en soit, il me suffisait d’entrer ici pour me sentir mieux, pour tout mettre de côté l’espace de quelques heures, pour me dire que tant pis si à l’école on doit étudier tout ça car moi je préfère ceci et cela, ou tant pis si mes Mamans ne veulent pas entendre parler de Magie car ici j’ai le droit.

Mais il semblerait qu’aujourd’hui, ce ne soit pas le cas. Sûrement parce que les autres fois, il n’y avait rien de réellement important qui me dérangeait, juste quelques questions inquiètes par-ci par-là, seulement de temps en temps, et c’était surtout au début des vacances, à mon retour dans cette maison où même le mot Magie était interdit. Tandis que les autres de mon âge partaient en voyage avec leur famille ou passaient un moment entre amis, moi, j’allais découvrir les savoirs détenus dans la librairie. Tout cela me paraît bien loin maintenant… Finalement, n’était-ce pas mieux d’avoir des Mamans qui veulent ignorer la Magie, plutôt que plus de Mamans du tout ? Je ne saurais pas dire. Peut-être que monsieur Léon, lui, aura une réponse si je le lui demande. Mais ai-je vraiment envie de trouver cette réponse ?

On verra bien. Peut-être n’y aura-t-il aucune question à poser, peut-être le libraire sera-t-il en colère ou trop occupé, et alors je m’installerais à ma table habituelle avec un livre sorti tout droit des nombreux rayons, essayant de me concentrer dessus tant bien que mal. Après tout, c’est ce qu’on peut comprendre de ma question… D’ailleurs, monsieur Léon acquiesce lui-même, comme une évidence : je peux rester ici. Il dit même que je suis chez moi, et l’expression résonne étrangement dans ma tête. Chez moi… Qu’est-ce que c’est, être chez soi ? Tout est devenu bien compliqué dans ma tête depuis que j’ai dû partir de ce qui était censé être chez moi… Alors je regarde autour de nous quelques minutes, puis finis par hocher la tête avec un petit « Merci. »

Et même si je ne sais pas exactement que faire, monsieur Léon, lui, semble avoir une idée puisqu’il me demande de le suivre. Sans hésiter, je hoche la tête et le suis à petit pas après l’avoir regardé fermer la porte. Plus de clients autorisés ? Sauf un, que je découvre en suivant le libraire. Attablé à une table étoilée, il se voit offrir l’autorisation de rester tandis que nous partons. Un peu étonnée par l’idée étrange, je n’en dis rien et continue de suivre le chemin invisible tracé par l’Adulte, qui m’amène jusqu’à une porte cachant des escaliers. Inquiète tout de même, je me tourne vers lui pour lui demander si « Ça ne va pas vous poser de problème, de fermer ainsi ? Je ne voudrais pas déranger… »

Ne risque-t-il pas de perdre des clients ? S’il a des soucis, ce sera ma faute… Peut-être qu’écouter cette voix qui m’a dit de venir jusqu’ici était finalement une mauvaise idée. Même s’il ne faut pas oublier que monsieur Léon est un adulte, il sait certainement ce qu’il fait, n’est-ce pas ? Alors je monte les marches, pour découvrir derrière la porte du haut un grand espace. C’est un peu étrange, d’entrer comme ça chez le libraire, de découvrir chez lui. Mais ne voulant pas paraître impolie, je fixe le sol, et l’imite en retirant mes chaussures. À côté, des chaussons apparaissent, et je lève un regard étonné vers l’Adulte – je ne m’y ferais jamais à cette Magie qui fait apparaître tout d’un coup des choses.

Et en même temps, c’est bien pratique, il faut bien l’admettre. Alors pourquoi y a-t-il des gens qui la détestent ? Je secoue la tête : ce n’est pas le moment. « Merci monsieur Léon. » Je parle tout bas, comme si ma voix n’osait pas résonner dans l’espace inconnu, comme si elle ne voulait pas se faire entendre. À vrai dire, je n’ai pas beaucoup parlé ces derniers temps, trop occupée à penser et à tenter, sans grande réussite, de retenir ces larmes bien décidées à s’exprimer. Une fois les chaussons, étonnamment parfaitement à ma taille, enfilés, je continue de suivre l’Adulte. Le sac à dos part se reposer sur le canapé désigné, et puis nous rejoignons une autre pièce bien lumineuse.

Malgré moi, je relève la tête en remarquant que, quand même, l’espace semble plus grand que la librairie. À moins que les nombreux rayons remplis de livres au rez-de-chaussée ne fassent une sorte d’illusion d’optique, donnant l’impression à nos yeux que la boutique est rétrécie ? Peut-être. Je ne suis pas architecte, et je n’ai pas particulièrement envie de chercher à comprendre – pas aujourd’hui du moins. Alors je baisse de nouveau la tête, contemplant la vaisselle qui vient d’apparaître, notamment la théière fumante. Il n’y a pas à dire : monsieur Léon tient à bien accueillir ses invités. Hésitante, je finis par m’installer dans le fauteuil en face de celui du libraire, les pensées tourbillonnant à l’intérieur de ma tête.

Un tourbillon qui s’accélère en entendant l’Adulte parler. C’est sûr que discuter dans un endroit où un Inconnu est déjà installé, je ne l’aurais pas fait. Mais comment a-t-il su ? Monsieur Léon est très fort à ça. Je hausse les épaules à sa question, sans savoir par quoi commencer, même s’il est finalement évident que la première chose à dire, c’est « Merci de m’avoir invité ici. » Et puis, ensuite ? Comment suis-je censée lui expliquer comment je vais ? Rien qu’en me disant intérieurement que je ne vais pas très bien, tout remonte instantanément et je sens déjà les larmes revenir, cette eau bien peu appréciée. Alors j’essaie de les repousser en prenant une grande inspiration, sans oser le regarder.

Les mots sont mélangés dans ma tête, et j’ai la sensation que tout est embrouillé, pourtant je finis par chuchoter que « C’est le bazar, monsieur Léon… Mes Mamans m’ont dit de partir et je… j’ai dû… » Le crabe revient, sa pince toujours plus forte autour de mon cœur, alors l’eau se remet à couler le long de mes joues tandis que je conclus « J’ai dû partir et maintenant je suis chez des gens mais je n’ai plus de vraie famille… Elles me détestent, mes Mamans me détestent parce que je suis une Sorcière ! » Je secoue la tête avec énergie, un peu en colère soudainement « Je déteste cette Magie ! » Est-ce que je le pense vraiment ? Sûrement que non. Mais ce mélange d’émotions me fait dire des choses, des choses que je regretterai sûrement plus tard, bien que pour l’instant je n’y pense pas.



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