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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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"Je ne suis rien je le sais, mais je compose mon rien avec un peu de tout" Feat Elida and the Macfusty's :: United Kingdom :: Angleterre :: Londres :: Le chemin de Traverse :: Docteur Jekyll and M. Hyde
Léon Villeneuve
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Mer 1 Nov - 23:35








"Je ne suis rien je le sais, mais je compose mon rien avec un peu de tout"




feat Elida and the Macfusty's



Léon est assis à l'arrière de sa boutique, ses lunettes bien posées sur son nez et tire doucement sur la cigarette qu'il vient d'allumer, prenant une pause bien méritée puisqu'il a commencé sa journée très tôt ce matin. Il apprécie beaucoup d'avoir un jardin à l'arrière de la réserve, où il peut venir se détendre quand la librairie est plus étouffante qu'accueillante. Aujourd'hui c'est le cas. Non seulement parce que cette histoire de couvre-feu l'agace au plus haut point – ça ne va que compliquer son travail et K n'est pas très commode quand on l'empêche d'accomplir les missions pour lesquelles il est délégué, mais aussi parce qu'il est inquiet.

Ce qui le préoccupe un peu – beaucoup, c'est Elida.

Cela fait un peu plus de trois ans qu'il a rencontré cette jeune fille, qui ressemble trait pour trait à sa défunte fille, Gwen, si elle avait grandi. Cette dernière a trouvé la mort un an avant qu'il ne rencontre l'adolescente et bien qu'il ait tenté de prendre du recul par rapport à elle, force est de constater que ce n'est pas très efficace, voire que cela se solde par un lamentable échec. Elle l'appelle «Papa Léon», il l'appelle «ma fille» ou «Eli», bref, leur petite famille un peu bancale, car ils sont tous les deux abîmés par la vie, est un peu bizarre, mais elle fonctionne et finalement, c'est tout ce qui importe au français.

Si il se ronge autant les sangs pour la Serdaigle, il y a plusieurs raisons. Pour commencer, le Blood Circle a attaqué le Poudlard Express en Septembre dernier, ce qui lui a déclenché une des pires crises de panique de sa vie, puisque ça tombait peu ou prou le même jour que la mort de sa fille biologique. Quand il a revu l'adolescente, il a caché ses larmes, mais il l'a serrée tellement fort contre lui qu'elle lui a dit de ne rien lui casser avec un petit rire. Il a évidemment pris soin, suite à cela, de pouvoir toujours la contacter en lui donnant un miroir à double face. Il en détient un qu'il garde en permanence sur lui pour pouvoir rejoindre Elida où qu'elle se trouve. Est-il devenu encore plus paranoïaque qu'avant ? C'est certain. Est-ce qu'il a un peu perdu le sommeil parce qu'il s'inquiète pour elle ? Oui, mais de toutes façons, il ne dort pas vraiment depuis la mort de Gwen et puis, il travaille une fois la nuit tombée, ce qui lui permet d'aller régulièrement faire le guet aux alentours de Poudlard pour vérifier que personne ne tente de s'infiltrer. De temps à autre, il va aussi faire un tour du côté moldu pour être sûr que le blood circle ne tente rien. Il ne prend parti pour personne, ou plutôt si, il ne prend parti que pour une seule personne : Mademoiselle Elida.

L'autre chose qui a fait irruption dans sa vie, c'est la famille d'accueil : les Macfusty. Pas qu'il soit jaloux, loin de là. Il sait la place qu'il occupe dans le cœur d'Elida, il sait aussi le traumatisme qu'elle a eu à cause de l'abandon de ses mères. Tout ce qu'il souhaite, c'est qu'elle soit heureuse avec des personnes qui prennent bien soin d'elle – ce qu'à l'heure actuelle, il n'est clairement pas à même de prétendre étant donné ses activités nocturne. Ceci étant dit, Léon reste Léon et il ne les connaît pas. Il a évidemment fait beaucoup – beaucoup – de recherches sur les deux femmes et même si il n'a rien trouvé de particulièrement suspect, il se méfie quand même. Les Macfusty sont un ancien clan et en plus, celle qui se nomme Abigail est dragonologiste, même si cela ne semble pas être son activité principale actuellement. Il a eu vent du petit «incident» avec le frère Macfusty, transformé en merguez par un dragon et il doit bien avouer qu'il n'est pas vraiment très enjoué de laisser sa... Enfin de laisser Elida vivre quelque part où elle peux potentiellement tomber sur des animaux certes, très sympathiques si on les connaît bien, mais qui peuvent potentiellement vous brûler vifs.

Les points positifs par contre, c'est que les deux femmes sont professeures à Poudlard, donc elles peuvent surveiller leur jeune protégée quasiment tout le temps. Par ailleurs, elles sont ensemble depuis longtemps, mariées, ce qui prouve une union stable et un environnement propice pour le développement de la jeune fille qui loge sous leur toit. Cerise sur le gâteau, elles vivent sur une île isolée, perdue loin au Nord de l'Ecosse, ce qui est quand même un sacré frein pour que le Blood circle ou encore ses ennemis à lui, ne mettent la main sur Eli.

Certes, la seconde femme, Harper, a totalement raté son diplôme d'auror, autant dire qu'on ne pourra pas forcément compter sur elle pour de la protection rapprochée, mais Léon est, pour une fois, plutôt optimiste – enfin il essaye. Après tout, si elle a réussi à devenir professeure ET directrice de la maison Gryffondor, elle doit tout de même bien se débrouiller, vu que jusqu'à preuve du contraire, aucun dirigeant de Poudlard digne de ce nom ne donnerait un poste aussi important au premier demeuré venu. Quoi que. C'est la fille de Gilderoy Lockart et Dumbledore n'avait-il pas eu la brillante idée de le nommer professeur de défense contre les forces du mal ? Déjà quand il était jeune, Léon ne pouvait pas voir ce blond ridicule en peinture, alors si sa progéniture a pris ne serait-ce qu'un trait de sa personnalité, Elida est entre de mauvaises mains. Elle va se retrouver avec les poignets en compote ou pire, avec une mère s'étant oubliettée sans le faire exprès.

Il secoue la tête.

Il va trop loin, il doit se reprendre, pour le bien de tous.

Après tout, il ne les a jamais rencontrées. Il peut leur laisser le bénéfice du doute non ? Peut-être qu'elle ne sont pas complètement à côté de la plaque et qu'il peut compter sur elles ? Peut-être qu'elles vont bien prendre soin d'Elida et la garder en vie – enfin, c'est peut-être la seule chose où il est sûr de leurs compétences puisqu'elles sont responsables de tous les élèves de l'école et que jusqu'à preuve du contraire, ils sont encore tous en vie. Et puis elles sont tout de même membre de l'ordre du Phénix alors ce devrait être un gage de... Un gage de quoi ! Siffle K dans son cou, si elles meurent toutes les deux tuées par leurs ennemis, la gamine se retrouve seule ! Encore !

Léon écrase son mégot rageusement. Quelle frustration. Si il avait pu, il aurait adopté lui même Elida, mais c'est impossible et pire, ce serait totalement irresponsable de sa part. Il ne peut pas l'exposer aux risques auxquels il s'expose, lui, quotidiennement. Il a déjà perdu une fille à cause de son «second emploi», il est hors de question que cela se produise de nouveau.

Il se lève, s'époussette un peu, puis retourne à l'intérieur, parce que c'est bien joli de ruminer sur des problèmes insolubles, mais en attendant, les livres ne vont pas se ranger tous seuls.

Pendant qu'il ramène son esprit au travail et qu'il déballe des cartons pleins de nouveaux ouvrages, il repense aux lettres qu'il a échangé avec la Serdaigle ces derniers mois. La dernière fois qu'il a pu la voir en vrai, c'était à la Toussaint puisqu'elle ne peut pas venir en ville en dehors des périodes de vacances. Cela tombe bien, puisqu'on est le 20 décembre et que la jeune fille est justement en congés depuis deux jours. Il ne sait pas si il va avoir la chance de la voir débouler au magasin, étant donné que Londres est tout de même très loin de là où elle vit avec les Macfusty, mais bon, après tout elle l'a déjà surpris plus d'une fois. Il espère aussi qu'elle va venir parce qu'il a son cadeau de Noël qui attend dans la réserve et il a hâte qu'elle le découvre avec les yeux brillants qu'il lui connaît bien. Il sait déjà qu'elle va adorer, parce qu'il s'agit de deux ouvrages d'astronomie et qu'il sait à quel point elle affectionne cette discipline. Il lui a choisi «Soleil, Lune, Terre: Histoire des éclipses solaires, de mauvais présages à Einstein et les exoplanètes» de Tylor Nordgren et «La magie de la Lune – Cycle de la lune, traditions et énergies mystiques» de Aurora Kane, dont il trouve les couvertures particulièrement jolies. Avec les livres, on ne peut jamais se tromper ou faire un faux pas.

C'est à ce moment-là qu'il entend la porte teinter et qu'il tourne la tête vers l'entrée. Une expression de tendresse effleure ses yeux quand il voit les cheveux blonds et le sourire doux d'Elida passer le pas de la porte, mais celle-ci se mue en un masque impossible à lire, lorsqu'il se rend compte qu'elle est accompagnée... de ses deux mères d'accueil.

Quand on parle du loup...

On en voit la baguette.
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Léon
Villeneuve

Je suis sans pitié, sans scrupule, sans compassion, sans indulgence, pas sans intelligence.



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Harper MacFusty
Harper MacFusty
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Mer 15 Nov - 18:56


Vigilance constante
Léon, Elida & le Harail

Le fond de l'air glacial colorait les bouts du nez qui dépassaient des écharpes dans lesquelles toutes les têtes sont enroulées. Une bien belle journée se profilait à l'horizon pour cette première rencontre entre bienfaiteur et bienfaitrices. Sur le Chemin de Travers, les épouses Macfusty, accompagnées de leur petite protégée, faisaient leurs achats de Noël quand un détour s'imposa vers une librairie. Chez Docteur Jekyll and Mr Hyde, au moins existait-il un semblant d'humour.

Bonnet de Noël convenablement vissé sur ses cheveux qu'elle portait désormais court, Harper ferma la marche derrière Abigail et Elida.
Une librairie ? Pour les courses de Noël ? Qui aurait l'idée d'offrir des livres à Noël ? Noël représentait les jouets, les trucs cool qui ne servaient strictement à rien et dont on ne tournait pas les pages en se lèchouillant le doigt. Quoiqu'il en soit, cette visite faisait plaisir à Elida, et les deux épouses avaient bien évidemment accepté de rencontrer son bienfaiteur.

Si tôt avait-elle pénétré dans la librairie qu'Harper s'intéressât aux rangées d'ouvrages qui s'étalaient sur les étagères accrochées aux murs ou qui composaient les rayons. Harper brisa sa nuque pour humer l'odeur des livres sans image. Beurk ! On se croirait dans la Salle commune des Serdaigle. Vous avez déjà senti le parfum ambiant de la salle commune des aigles ? L'odeur des gens sérieux qui ne se battaient jamais en dehors du terrain quidditch ? Tristesse. À quoi bon ouvrir d'autres manuels que les grimoires, s'ils n'aidaient pas à ensorceler quoi ou qui que ce soit ? Ou même mieux : à quoi servaient-ils si on ne pouvait pas les ensorceler, histoire de les rendre utiles ? En inspectant les rayons, Harper nota de réfléchir à un moyen d'égayer tout ça. Pour l'heure, elle accorda enfin son attention sur Léon. Qui était ce sorcier qui travaillait comme libraire avec un physique à la James Bond pour dégainer des bouquins ? En apprenant son existence, elle investigua auprès de ses connaissances au ministère seulement pour apprendre que Léon Villeneuve était un ancien élève Aurore, français, désormais libraire, ni plus ni moins, fin de l'histoire. Un ancien élève Aurore. Décidément, la vie aimait lui rappeler ses échecs. Harper avait fait de nombreuses erreurs, c'était un prix à payer et à la vie, Harper ne lui en voulait pas.
Le tout était de décider à présent si elle pouvait lui faire confiance ou pas. Nouer des liens avec une orpheline, cela pouvait paraitre aussi mignon que suspect. Les services sociaux refusaient sûrement l'accès à l'adoption aux célibataires, et Harper doutait même qu'ils aient la possibilité de se proposer comme foyer d'accueil. Tristesse.
Cela méritait d'être prudent et d'enquêter plus longtemps. C'était avec beaucoup de réserves qu'elle se présenta, non sans entrain (parce qu'elle restait Harper Macfusty née Auburn) :
— Quelle belle boutique de livres sans image que tu as là.
Inutile de rentrer dans les politesses, autant se mettre à l'aise tout de suite.
— Harper Macfusty, enchantée.
Ou pas. Harper lui tend une main histoire de bien serrer la sienne dans une épreuve de force inutile.
— Et mon épouse, Abigail. Elle lit des livres sans image, pour information.
Son visage aux yeux de chat se fendit d'un sourire radieux néanmoins explicite quant à ses doutes, ses incertitudes et sa prudence.
 

PRETTYGIRL
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Elida Sutton
Elida Sutton
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Lumos
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Mer 15 Nov - 21:54
"Je ne suis rien je le sais, mais je compose mon rien avec un peu de tout"Lundi 20 Décembre 2021 | Avec Léon & Abigail & Harper
Les choses changent, les ressentis aussi. Certaines périodes de l’année deviennent plus difficiles, chargées de souvenirs qui ne veulent pas s’oublier. Pourtant, parfois, j’aimerais oublier. Oublier comment c’était avec mes Mamans, comment c’était avant la Magie, avant Poudlard, avant la baguette magique et le chaudron qui boue. J’ai oublié comment c’était dans ma toute première famille d’accueil, quand j’étais toute petite il y a bien longtemps, alors pourquoi ne pas oublier les années qui ont suivies ? Pourtant non, il semblerait que mon esprit n’y soit pas décidé.

Lui préfère garder en mémoire cette maison que l’on décorait à l’approche de Noël, les cadeaux que l’on s’offrait ce soir spécial de Décembre, les moments passés avec un chocolat chaud dans une cabane de couvertures et de coussins, ou encore ces moments où l’on se posait à la fenêtre pour regarder les flocons de neige tomber. Il préfère me dire qu’à l’époque aussi il y avait de la Magie, mais une Magie différente, pas celle que l’on étudie en cours. Une Magie aérienne faîte de moments passés ensemble, à trois Humaines et plein d’animaux autour.

Aujourd’hui, il n’y a plus rien de tout cela. Souvent je me demande ce que font mes Mamans, sans moi. Ne sont-elles pas tristes ? Ont-elles pu oublier ? À moins que cela ne leur soit égal ? Oui, elles sont sûrement plus heureuses sans moi. Sans Magie. Sans baguette. Sans histoires scientifiquement impossibles. Mais est-ce vraiment possible d’oublier, comme ça, quelqu’un qui a été dans votre vie aussi longtemps ? Car moi, je n’y arrive pas. Même si je ne suis pas seule, même s’il y a des personnes incroyablement gentilles avec moi, oublier le reste est trop difficile.

Pourtant, cela fait quelques années déjà que tout a changé à cette période. Depuis mes débuts à Poudlard, Noël est devenu une fête que je passais seule à l’école, avec les autres élèves qui ne rentraient pas – quand mes Mamans ont appris qu’on pouvait passer les vacances de Décembre entre Sorciers, elles m’ont dit d’y rester. C’était étrange, à l’époque, puis c’est devenu plutôt chouette – Poudlard à Noël, c’était deux fois plus de Magie. Aujourd’hui ce qui est étrange, c’est de passer de nouveau ce moment avec une famille. Pas vraiment la mienne, mais un peu quand même.

Avec les O’Malley, j’avais refusé, trop inquiète à l’idée de déranger ces premiers adultes hors Mamans qui m’accueillaient. Et puis, j’avais trouvé l’idée de passer cette fête familiale avec eux bien trop étrange. C’est encore le cas d’ailleurs. Mais la Dame aux Dragons avait fait remarqué que ce serait dommage que je reste à l’école, et je ne voulais pas que cela l’embête… Alors me voilà ici, proche de Noël, pendant les vacances, avec ces deux Adultes qui m’accueillent dans leur famille. Sauf qu’aujourd’hui, j’ai l’impression de ne plus savoir ce qu’est une famille.

Car moi, tout ce que je crois savoir, c’est qu’il a plusieurs types familles différentes. Celle qu’on ne choisit pas et qui ne veut pas de nous, celle qu’on ne choisit pas et qui veut de nous – à l’école, c’est souvent ça j’ai l’impression – puis il y a celle qui nous choisit, celle qui nous accueille, et celle que l’on choisit. Mais quelle que soit cette famille, il semblerait bien qu’elle ne puisse pas durer pour toujours. Après tout, mes Mamans m’ont choisi… Puis elles n’ont plus voulu de moi. À moins que ce ne soit une autre catégorie ?

Peut-être n’est-ce pas le moment de se poser de telles questions. Peut-être devrais-je plutôt me concentrer sur l’instant présent, plutôt que sur ces questions tortionnaires. Et sur ce dont je suis sûre et certaine : la famille que j’ai choisie moi, c’est Papa Léon. Mon libraire préféré, le premier Sorcier hors Poudlard que j’ai vraiment connu, le seul Adulte qui soit vraiment resté depuis que je le connais – puisque je le connais depuis longtemps. Alors depuis qu’on est sorties au Chemin de Traverse, moi et les deux Madames Macfusty, j’ai une idée principale en tête : aller dire bonjour à Papa Léon.

Avec moi, dans mon sac à dos, j’ai emporté une petite surprise : de quoi lui faire un cadeau de Noël. Pas facile de trouver un cadeau pour un libraire, quand tout ce que j’aime offrir sont des livres. Et les livres, lui, il les connaît tous. Ou presque ! Ce qu’il ne peut pas avoir dans sa librairie, ce sont mes histoires à moi. Alors mon cadeau, c’est ça : une histoire rien que pour lui – et approuvée par Luna, ma première et unique spectatrice. Une histoire légère et joyeuse, pour mettre de côté les Bêtises que font les méchants Moldus aux Sorciers.

C’est donc tout sourire que j’entre dans la librairie avec les deux Adultes, après une promenade dans le froid hivernal – ou presque. « Papa Léon ! » J’abandonne mes accompagnatrices pour le rejoindre en quelques pas rapides et enthousiastes et lui offrir un joyeux câlin, puisqu’il est juste là près de l’entrée : il n’est pas occupé, alors il en faut en profiter ! À l’approche de Noël, il a sûrement plein de clients. Et oui, quoi de mieux qu’un livre comme cadeau ? Certes, tout le monde n’est pas d’accord. Mais moi, je le suis.

De toute façon, ce n’est pas le moment de débattre. « Comment tu vas ? » Bien que j’ai très envie de lui offrir mon cadeau maintenant, je n’en dis rien, préférant attendre un peu, le temps que je présente les deux Adultes. Sauf que finalement, pas besoin : la deuxième madame Macfusty s’en occupe. Enfin… Je croyais. Mais elle complimente d’abord la boutique, parlant de livres sans images, et l’expression me fait rire et m’intrigue en même temps. Comment peut-elle savoir ? Il y a sûrement dans les rayons quelques livres imagés !

Mais peut-être pas autant qu’elle ne le voudrait. Quoi qu’il en soit, elle se présente quand même, sans oublier la Dame aux Dragons. Cette histoire de livres sans images semble lui tenir à cœur ! Pourtant, c’est pratique les images parfois… Comment comprendre à quoi ressemble une créature magique sinon ? Curieuse, je tourne la tête vers Abigail, « Mais, vous n’aimez pas les images du tout ? » Admettez que cela porte à confusion. En tout cas, je viens préciser à Papa Léon que « Ce sont elles qui m’accueillent ! » Hé oui, Harper n’avait pas précisé. Il ne peut pas deviner !


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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Lumos
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Jeu 16 Nov - 18:17


A qui mène à B, qui mène à C...
Léon, Elida & le Harail

Discrète, comme à mon habitude, je glissais dans mon sac le cadeau que je venais d’acheter pour Elida. Sourire discret peint sur les lèvres, j’attrapais les doigts de mon épouse en me collant à elle pour m’éviter d’être bousculée par tous ces gens présents sur le Chemin de Traverse qui, comme nous, effectuaient leurs emplettes de Noël. Si la journée était agréable jusque-là, mon aversion pour la foule commençait à m’agacer. Toutefois, je ne me permettais pas d’en montrer quoique ce soit et me consolais à la perspective de rentrer à Soay ce soir, l’endroit même de l’isolement. Le brouhaha des conversations m’assénait de toute part et alors même que je m’efforçais de ne pas y porter attention, je parvenais toutefois à capter des morceaux de conversations. Jean-Claude ne voudra pas du nouveau hibou, car il n’avait pas le pelage caca d’oie souhaité. Tonton sera hystérique quand il recevra son nouveau chaudron. Ah non, tu ne vas pas recommencer à pleurer pour avoir des marrons chauds. Etc. Etc.
Cela dit, à bien y réfléchir, j’eus un élan de sympathie pour ce pauvre enfant qui ne pouvait pas avoir une nouvelle fournée de marrons chauds. N’était-ce pas là l’un des meilleurs plats au monde ? D’ailleurs, pourquoi appelions-nous cela marrons, alors qu’en réalité, ce n’était rien de moins d’autre que des châtaignes ? Pourquoi une telle tromperie ?
Ma vie était tellement trépidante ces derniers temps, que j’en venais à me poser des questions existentielles à ce point. Je souris d’autant plus.
Depuis toujours, je refusais que la guerre me façonne, et mes élucubrations mentales me rassérénaient dans le sens où, je laissais les conflits là où ils étaient, et je profitais de l’instant présent, tout simplement. Aujourd’hui, plus qu’avant, nous devions profiter. Je devais profiter, car les mois à venir s’annonçaient mouvementés, et ce n’était pas aux faits de la guerre.

D’une petite tape douce sur l’épaule, je fis signe à Elida de bifurquer et je nous offrais un gros paquet de marrons, dits châtaines, chauds. La chaleur me brûlait délicieusement la langue alors que le goût du marron me glissait joyeusement sur les papilles. Vraiment, c’était l’un de mes péchés mignons !
Sans laisser la possibilité à Harper de tout engloutir en deux ou trois bouchées, je tenais le papier hors de sa portée et me remis à suivre Elida qui trépignait d’impatience. Elle se précipita dans la librairie dont la devanture me fit hausser un sourcil. Au moins, ça avait le mérite d’être intrigant.
Mais ce qui m’intrigua d’autant plus, ce fut le comportement d’Elida. L’adolescente était transformée.
Depuis que nous l’avions recueillie, elle était restée passablement renfermée, timide, comme si elle craignait toujours de déranger, ou qu’elle se considérait de trop dans notre foyer. Mais si nous pouvions avoir une portée de niffleurs en plus, nous pouvions largement avoir de la place pour Elida. Bref, la voir s’ouvrir, s’illuminer, subitement si expressive et sans filtre, me mit du baume au cœur. Serait-ce elle, la véritable Elida qui se cachait derrière ce voile d’inconfort qui la suivait partout lorsqu’elle était avec nous ?
Une idée me vint alors, et je souris encore.

Pour autant, j’étais loin d’être aussi démonstrative que l’étudiante de Serdaigle, et encore moins à l’aise qu’Harper qui, dans son élément naturel et avec toute sa fausse modestie, se présenta au libraire, en évoquant aussi mon nom. Jusqu’alors cachée derrière son épaule comme le ferait une enfant de 3 ans timide, je me contentais d’abord d’un petit hochement de tête, mais, réalisant que ça ne devait guère être poli, je lui tendis la main.

— Enchantée, ravie de faire votre connaissance.

Malgré mon allure menue et timide au regard fuyant, j’avais une poigne ferme. Quoi de plus normal pour une dragonologiste après tout ? Mais ça, le libraire ne le savait peut-être pas, et qu’importe. J’aimais que l’expression « l’habit ne fait pas le moine » m’aille si bien. Qui plus est, les formalités de politesse étaient toujours vraies avec moi. J’étais effectivement enchantée et ravie de connaître la personne capable de faire s’illuminer Elida de sa simple présence. « Papa Léon » avait-elle dit. C’était mignon.
Surprise de l’interrogation d’Elida, je la regardais avec des yeux arrondis avant de répondre en plongeant ma main dans le paquet de marrons chaud.

— Hé bien, si, bien sûr. Enfin, je lis de tout. Tu aimerais quelque chose ?

Pourquoi est-ce que je me sentais aussi mal à l’aise ? J’enfournais un marron bouillant dans la bouche et tendis le paquet à ce Léon. Peut-être en voulait-il aussi ? Et s’il n’en voulait pas, tant pis pour lui, ça en faisait plus pour moi.
Ensuite, je préférais laisser Elida nous présenter et, pour dissimuler mon malaise d’être devant une personne nouvelle, je tournais le regard sur les étagères en parcourant rapidement les dos des livres. Évidemment, mon attention fut tout de suite portée sur l’étagère des créatures fantastiques, et je plissais même le nez en croyant reconnaître ma thèse universitaire que j’avais publiée à l’époque. Faisant mine de n’avoir rien vu, je revenais sur le libraire, en prenant bien soin de ne pas croiser son regard, et j’osais le questionner à mon tour, de crainte que Harper n’enfonce le clou un peu trop fort en une fois. C’était que, Harper et délicatesse n’étaient pas vraiment synonyme.

— Vous êtes établi ici depuis longtemps ? C’est une jolie librairie que vous avez-là.

Encore une fois, la politesse de mes mots était drapée de vérités. Ma cousine était libraire, je savais donc un peu ce que ça impliquait, et ce que c’était que de tenir une librairie digne de ce nom. Ici, tout semblait se réunir pour dénicher la perle rare.

 

PRETTYGIRL


Never Ending Circles
ANAPHORE


"Je ne suis rien je le sais, mais je compose mon rien avec un peu de tout" Feat Elida and the Macfusty's CBY7jAc
"Je ne suis rien je le sais, mais je compose mon rien avec un peu de tout" Feat Elida and the Macfusty's Banniz10

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Léon Villeneuve
Léon Villeneuve
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"Je ne suis rien je le sais, mais je compose mon rien avec un peu de tout"




feat Elida and the Macfusty's



A l'entente de son nom, ses yeux brillent de joie, même si l'émotion n'est pas communiquée au reste de son visage, car, comme sa fille le sait, il n'est pas le plus expressif hors cadre privé.

Elida se précipite vers lui et bondit dans ses bras, comme si des mois s'étaient passés depuis leur dernière rencontre. Ce n'est pas le cas, mais lui l'a ressenti comme tel. Il ne sait pas si c'est ce qui s'est passé en Septembre qui l'a rendu encore plus émotif à chacune de leurs retrouvailles ou si c'est parce qu'il pense énormément à Gwen en ce moment, mais voir la jeune Serdaigle le remplit de bonheur et il essuierait presque une larme si ils n'étaient pas en public. Il la serre très fort contre lui et embrasse délicatement ses cheveux blonds qui reposent paresseusement sur sa tempe. Après de longues secondes à se dire qu'elle est bien là, qu'elle va bien et que tout ira bien, il la relâche, toujours concentré cependant sur son visage rayonnant et encore aveugle à la présence de ses accompagnatrices.

«Bonjour Eli, bienvenue à la maison. Je vais bien, je te remercie, juste un peu fatigué. Je vois que tu n'es pas venue toute seule ? Tu me présente ?»

Alors qu'ils se retournent tous les deux vers la famille d'accueil de la jeune fille, Elida n'a même pas le temps d'ouvrir la bouche pour les présenter ou ouvrir la conversation, qu'une femme prend brusquement la parole. Léon la reconnaît comme étant Harper Macfusty et autant dire qu'elle ne prend pas de gants puisqu'elle le tutoie immédiatement. Le français est un peu étonné par l'absence de la politesse exagérée habituellement propre aux anglais, mais ne se formalise pas. Il vient de Toulouse et est beaucoup plus attaché à la chaleur des présentations sincères plutôt qu'à des ronds de jambe hypocrites. Bon, dans ce cas, on ne peut pas vraiment parler de chaleur, mais plutôt d'un petit vent glacial. Il est clair que la seconde épouse Macfusty est sur ses gardes, mais encore une fois, Léon prend cela avec philosophie : l'important n'est pas qu'elle l'aime, mais qu'elle lui fasse confiance avec Eli. Il hausse tout de même un sourcil assez haut en l'entendant parler de «boutique de livres sans images» pour parler de son café-librairie, mais ne fait pas de remarque, ne voulant pas paraître désagréable. Il imagine que la jeune femme n'est jamais vraiment entrée dans un endroit tel que celui-ci et puis, venant d'une Gryffondor, est-ce si étonnant ? Pas vraiment.

En lui serrant la main, il sent qu'elle force un peu et met une main sur sa bouche pour retenir un fou rire, prenant une sorte d'air affecté, comme si il était en pleine réflexion. Elle pense vraiment que ce genre de petit concours de virilité va prouver quoi que ce soit ? Visiblement. Il trouve ça totalement ridicule, mais bon, encore une fois, venant d'une rouge et jaune et leur réputation n'étant plus à faire, il n'est pas étonné. Merlin merci, Elida est à Serdaigle !

«Léon Villeneuve, ravi de te connaître.»

Il en profite pour la détailler. Elle est très élégante, tout en angles, en aspérités. Il perçoit parfaitement, même si il n'en a cure, ses inquiétudes et sa méfiance. Il n'est pas vraiment là pour la rassurer, cela fait même jubiler K de voir cette femme prête à se transformer en une lionne féroce si jamais elle le soupçonnait d'une quelconque dangerosité. Elle fait bien. Ceci étant dit, relativise Léon, c'est très agréable de voir qu'elle prend sa mission de mère au sérieux et qu'elle est déterminée à protéger Elida. C'est exactement cela qu'il recherche pour prendre soin d'elle et si cette femme l'intègre à sa famille, il est sûr que même le pire cauchemar de la création ne toucherait pas un cheveu de sa chère tête blonde. D'ailleurs, c'est à ce moment précis qu'Eli en profite pour préciser que, au cas où il ne l'aurait pas deviné, il s'agit de sa famille d'accueil.

Le côté innocent d'Elida, c'est une des choses qu'il préfère.

Lorsqu'Harper Macfusty lui présente Abigail, son épouse, K est soudain plus agité. C'est elle qu'ils s'impatientaient de rencontrer : la dragonologiste à temps partiel. Elle est beaucoup plus effacée et timide que ce que Léon avait imaginé. C'est drôle comme parfois on se fait des idées des gens d'après leurs habitudes de vie et leur métier et puis qu'on les rencontre pour de vrai. Il reconnaît également dans son attitude la marque des introvertis. Pas très étonnant donc, qu'elle soit à l'aise avec les dragons et les animaux de manière générale. K et lui sont bien placés pour savoir que de bien souvent, ceux qui sont mal à l'aise avec les êtres humains s'entendent parfaitement bien avec les autres formes de vie présentent sur cette planète. K aimerait bien lui faire une petite remarque sur son deuxième métier et glisser ça et là des sous-entendus impliquant le frère changé en saucisse, mais Léon l'arrête tout de suite. Ils sont là pour rencontrer les mères d'Eli, pas se les mettre à dos dès le début ! En plus, techniquement, ils sont mal placés pour parler, étant eux même responsables du décès de Gwen. K se tait et laisse la parole à Léon, qu'un petit sourire vient éclairer alors qu'il tend la main à Abigail pour serrer la sienne tendue vers lui. Elle vouvoie, pas de problèmes, il s'adapte.

«Enchanté Abigail, un plaisir de vous rencontrer également. Elida m'a beaucoup parlé de vous et votre épouse, ainsi que de votre île qui semble disposer d'un écosystème très original.»

La remarque pourrait être interprétée comme un sous-entendu sur le fait qu'une adolescente entourée de créatures dangereuse n'est pas la meilleure idée qu'elles aient pu avoir, mais ce n'est absolument pas ce qu'il veut dire. Elida lui a vraiment parlé d'elles à de nombreuses reprises et en plus, il sent que la directrice de Poufsouffle est sincère et non juste polie quand elle lui dit bonjour. Il la détaille tranquillement, ses cheveux bruns caressant ses joues, ses yeux bruns pétillants de la même intelligence que ceux d'Eli, la main fourrée dans un paquet de marrons chauds, le malaise de se retrouver à court d'idées dans cet échange informel se faisant sentir. Elle lui tend d'ailleurs poliment le paquet, bien qu'il ait l'impression que c'est un peu à contre cœur. Il ne veut pas la priver de ce qui semble être son petit plaisir et refuse gentiment. Il la voit ensuite tourner les yeux et tomber sur sa thèse universitaire par inadvertance. Il rit sous cape. Il a fait exprès de la mettre en évidence dans le rayon sachant qu'elles allaient venir.

Abigail ne sachant plus quoi dire, elle sort visiblement sa dernière carte et lui pose des questions sur son commerce. Parfait, ceci va être la transition parfaite pour pouvoir passer un moment un peu plus convivial et intime. Par chance, le magasin est vide, alors Léon sort sa baguette et lance un sortilège sur la porte d'entrée qui se ferme doucement, tandis qu'une petite affichette se colle à la vitre. Pour les personnes à l'extérieur, on peut lire ''Parti chercher le petit Poucet et ses botrucs, de retour plus vite que je ne suis parti''. Il range ensuite sa baguette dans sa poche, expliquant qu'ils seront plus tranquilles pour faire connaissance et qu'il n'aime pas du tout être interrompu dans les moments importants.

«Pour vous répondre, j'ai ouvert ce lieu sur le chemin de traverse il y a douze ans maintenant. Le temps passe...»

Un voile passe sur ses yeux alors que lui revient en mémoire tout ce qui s'est passé depuis la création de «Dr Jekyll and Mister Hyde». Thomas l'a quitté, il est devenu tueur à gages, il a eu une fille, Thomas est revenu, elle est morte et lui a disparu. Elida est entrée dans sa vie et... Ennis ? Comment définir leur relation si récente ? Est-ce que s'en est-une ? Il n'en a pas encore parlé à Elida et à vrai dire, pour le moment il préfère attendre un peu. Pas que ça l'inquiète de les présenter. Non. Sauf qu'il voudrait d'abord voir où va les mener ce... Ce rien du tout ! Intervient K dans son esprit. On a pas de relation avec Ennis ! Et... Et quoi ? Le coupe Léon. Comment tu appelles cela ? Aller dîner ensemble, se retrouver le soir chez lui ou chez moi, parler de nos vies, et...Hem. Le reste ? K bougonne. Il n'en sait rien. C'est bien pratique. De toutes façons, ce n'est pas le moment de penser à son... à sa... Bref, ce n'est pas le moment. Il doit encore répondre à la question qui lui a été posée par Abigail, alors il se reprend. Si son moment n'a semblé durer que quelques secondes pour les autres, pour lui, c'était déjà beaucoup trop long.

«Pour être précis, il ne s'agit pas uniquement d'une librairie. Bien sûr, je vend des livres – avec ou sans images – mais nous avons également une partie café où je sers des boissons froides ou chaudes accompagnées de petits accompagnements salés ou sucrés. Les clients peuvent parcourir les rayonnages, attraper un ouvrage et le feuilleter, ou bien tout simplement s'installer et prendre un moment de respiration parmi les livres. Parfois, j'ai des étudiants qui viennent travailler et se détendre. Il m'arrive aussi d'avoir de jeunes élèves de Poudlard qui passent ma porte et me posent des tas de questions sur la magie.»

Lors de sa dernière réplique, il fait un clin d’œil complice à Elida.

«D'ailleurs, puis-je vous proposer quelque chose ? Venez donc vous asseoir, nous serons plus à l'aise pour discuter.»

Leur indiquant de le suivre, il les guident vers le fond du magasin, dans un recoin très spacieux qui n'est pas toujours visible depuis l'entrée, bien caché et entouré de livres. Bien sûr, Elida connaît bien, puisqu'elle vient ici régulièrement. Plusieurs tables rondes, qu'il a acquises ici et là, sont dispersées dans la pièce. Un espace cuisine se trouve sur la droite et dans une vitrine réfrigérée se trouvent plusieurs pâtisseries, ainsi que divers sandwichs. Léon fait asseoir ses trois invitées à la plus jolie table – du moins sa préférée et celle où Eli s’assoie tout le temps. Il s'agit d'une superbe table en bois d'ébène marquetée, sur laquelle est représentée un grand chat noir, allongé, d'apparence tranquille, mais dont les yeux semblent percer votre âme. Il l'a trouvée dans une vente aux enchères en Italie et inutile de dire qu'elle lui a coûté une petite fortune, mais quand il l'a vu, il a pensé à K et cela lui a paru un petit clin d’œil amusant, un espèce d'easter egg que personne ne comprend à part lui.

Il écoute attentivement les commandes, puis se rend derrière son comptoir, les laissant seules un petit moment pour pouvoir préparer tranquillement et passer le plus vite possible à ce qui l'intéresse : apprendre à mieux connaître ces inconnues. Pour le moment, l'impression est plutôt bonne, surtout qu'elles se trouvent sur son territoire, ce qui le met déjà en confiance. On pourrait croire qu'il s'agit d'un café-librairie ordinaire – enfin dans un monde magique s'entend, mais en réalité, un tas de sortilèges interdits sont jetés aux bibliothèques et surtout aux livres, pour se prémunir d'éventuels ennemis qui retrouveraient sa trace. Si elles tentent quelque chose ou qu'elles essayent de le doubler sur quoi que ce soit, il le saura. Si elles se servent d'Elida pour atteindre K, elles vont regretter d'avoir pénétré sa tanière.

Léon, paranoïaque ? K et lui ne voient pas de quoi vous parlez.

Une fois sa petite cuisine terminée, il rejoint le groupe, déjà assis ou pas à table et entreprend de servir ce qu'on lui a commandé. Il fini par s'asseoir finalement, croisant les doigts, son air toujours aussi impénétrable, bien qu'il dégage une certaine gentillesse et pas une once d'hostilité à leur égard. Pour l'instant, il sait plus ou moins à qui il a affaire, mais il préfère rester sur ses gardes. La dernière fois qu'il ne s'est pas méfié, il s'en est beaucoup trop mordu les doigts. Il lève les yeux vers les épouses Macfusty :

«Elida m'a dit que vous étiez toutes les deux professeures à Poudlard ? C'était votre formation et votre désir de départ à toutes les deux ou vous avez essayé d'autres spécialités avant l'enseignement ?»

K fais la conversation comme si de rien n'était, comme si il ne connaissait pas déjà la réponse à sa question. Plus il sera discret, plus il passera pour l'innocent libraire, moins elles se méfieront de lui et ne menaceront son lien avec Eli. Il est absolument certain que si jamais elles avaient le moindre doute sur lui ou sur sa double identité, il ne reverrait plus jamais la jeune fille.

Il est absolument hors de question que qui que ce soit lui retire encore une fois son enfant, biologique ou pas.

Pas si il a son mot à dire en tous cas.  

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Léon
Villeneuve

Je suis sans pitié, sans scrupule, sans compassion, sans indulgence, pas sans intelligence.



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Harper MacFusty
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Dim 3 Déc - 10:05


Vigilance constante
Léon, Elida & le Harail

Sous ses yeux de chats, les retrouvailles entre l’homme et la fille se déroulèrent sans ébranler chez elle la moindre émotion. Harper restait sur le quivive, bien incapable de justifier pourquoi. A s’y méprendre, Elida éprouvait un attachement particulier envers cet homme, un attachement pour le moins réciproque. Harper fronça le nez pour renifler. Une poignée de main et Abigail se déploya derrière elle, comme si les deux épouses formaient un éventail parfait. La sans gêne et la gênée. A l’en croire, la distribution des rôles de la harpe et celui du chien étaient erronées.
Léon Villeneuve présenta sa boutique établie sur le Chemin de Travers depuis douze ans maintenant. A en juger rapidement par l’allure de l’homme, il était plus ou moins du même âge que les deux épouses, douze ans en arrière les ramenait à leur sortie d’études.
Le libraire les invita à prendre une boisson chaude dans un recoin spacieux de la boutique. Harper commanda un café allongé, sucré bien évidemment, s’installant autour de la table ronde en compagnie d’Elida et Abigail.
Le mug de café fumait entre ses doigts lorsqu’elle prit la parole. Cette conversation prenait une tournure des plus banales, ce qui raviva ses suspicions. Peut-être que l’enfant enfouit au fond d’elle-même n’en revenait pas que cette orpheline que la vie n’avait pas épargnée, trouvait autant d’amour en la personne d’un seul homme alors qu'elle-même, possédant deux parents, avait été bafouée et abandonnée.
- Effectivement, je suis professeure et directrice de ma maison depuis quelques années déjà.
Le reste, Harper éprouvait une certaine réticence à le déballer, devant un inconnu et devant Elida. Elle but une gorgée de café, se brûla la langue, n’en montra rien et poursuivit :
- J’ai étudié en protection magique, manqué les épreuves d’admission pour rentrer chez les Aurores pour finalement effectuer une retraite de plusieurs années en Irlande. Quand l’Augurey a commencé à faire du grabuge, je suis revenue pour postuler à Poudlard, en tant que Professeure de Défense Contre les Forces du Mal…
Puisqu’il fallait être une adulte et assumer ses échecs, tous ses échecs.
… que l’on m’a refusé pour me proposer Les Sortilèges. Au bout de ce parcours mouvementé, je suis finalement entrée dans le Conseil d’Administration où je baille plus que de raison.

C’était à la fois vrai et exagéré. Harper écoutait à moitié, mais elle écoutait toujours.
- Fort heureusement, conclut-elle, l’évolution de mon épouse est plus glorieuse.
Elle posa fièrement une main sur celle d’Abigail. Le café, légèrement refroidit, se buvait plus facilement. Harper s’agitait déjà sur sa chaise, peinant toujours autant à rester en place. Elle affichait un sourire ravie comme si la conversation était des plus agréables. Entre deux grincements de chaise, elle décocha un clin d'œil à Elida.
Avec ses questions, Léon perçait une ouverture dans laquelle elle ne manqua pas de s'immiscer.
- Et toi ? demanda-t-elle en retour. Avec un nom pareil, je suppose que tu es français. Le père de ma sœur est français aussi.
L'information ne servait à rien.
- Quelles études as-tu faites là-bas avant de devenir libraire ? Et pour faire du si bon café.

Car il fallait l’avouer, le café était bon.

 

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Elida Sutton
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Sam 13 Jan - 12:06
"Je ne suis rien je le sais, mais je compose mon rien avec un peu de tout"Lundi 20 Décembre 2021 | Avec Léon, Abigail et Harper
C’était vraiment une bonne idée de venir ici aujourd’hui. Une librairie c’est forcément super, mais la librairie de Papa Léon c’est la meilleure – puisqu’il y a Papa Léon, c’est évident. Il dit qu’il va bien même s’il est fatigué, et je lui aurais bien conseillé de prendre quelques jours de vacances pour se reposer car c’est important mais je n’en ai pas vraiment le temps, madame Harper venant se présenter d’elle-même. Le début de cet échange entre adultes se fait très cordial, avec un moment assez intrigant. Cette histoire de ne lire que des livres sans image, c’est vraiment très étrange…

Un mystère à élucider, ce qui est vite fait : je n’hésite pas à poser la question, et la Dame aux Dragons, bien qu’étonnée, me répond que si, elle lit aussi des livres avec des images. Ouf ! Il y a souvent des images dans les livres. Enfin, pas dans tous. Mais les documentaires – mes préférés selon le but de mes lectures – en contiennent souvent. Il faut dire que les images, c’est bien pratique pour mieux comprendre et éviter d’imaginer n’importe quoi ! Et je suis certaine que même les Adultes ont besoin d’images : ils connaissent beaucoup de choses, mais pas tout, c’est impossible !

En tout cas, je ne m’attendais pas à ce que madame Abigail me demande si je veux quelque chose. Si ça ne tenait qu’à moi, je prendrais tout, car tout est intéressant ! Même si j’ai des préférences, comme tout le monde. Mais en réalité, je suis venue voir Papa Léon, et lui offrir mon cadeau. Et puis, ce n’est pas le moment d’acheter un livre… Alors je secoue la tête, en espérant que ne soit pas malpoli de refuser, « Non merci ça ira ! ». J’ajoute un sourire, au cas où, puis écoute la suite de la conversation, les yeux ronds, impressionnée : douze ans que Papa Léon est libraire ?

Mais… Il est si vieux que ça ? C’est beaucoup douze ans ! Moi, il y a douze ans… Et bien… J’étais petite, très petite, enfin pas si petite que ça puisque j’étais déjà chez mes Mamans – mais pas pour toujours contrairement à ce que je pensais sûrement à l’époque, sauf que ça, je ne le savais pas encore. Mais non, ne pensons pas à ça. Pas aujourd’hui, pas maintenant. Aujourd’hui, je suis contente : je vois Papa Léon ! Et peu importe que la librairie date d’il y a deux, dix ou vingt ans : elle reste le meilleur endroit du monde.

C’est le genre d’endroit où l’on ne sait pas où regarder ni que choisir tellement il y a de rayons. Le genre d’endroit où l’on pourrait passer des heures entières, que dis-je, des journées entières, sans voir le temps passer ! Le genre d’endroit où l’on ne peut que se sentir bien, oui oui, même si on n’aime pas lire ! Il y a tant de choix que chaque Sorcier ne peut que trouver quelque chose qui lui plaira. Les Moldus aussi d’ailleurs, s’ils n’avaient pas si peur de la Magie… Enfin bref, vous avez compris l’idée. Ce n’est pas possible de ne pas aimer cette librairie.

D’ailleurs, ici, ce n’est pas qu’une librairie : je n’avais pas pensé à le dire aux deux professeures Macfusty, mais Papa Léon, lui, ne l’oublie pas. Il leur explique tout, et je hochant la tête avec enthousiasme lorsqu’il parle des élèves et de leurs questions. Un sourire malicieux sur les lèvres, je lève un doigt pour préciser que « Mais c’est toi qui proposes de nous répondre ! ». Enfin, aux autres je ne sais pas, mais à moi, il avait proposé. Et il ne faudrait pas que l’on vienne à penser que je pose des questions comme ça à n’importe qui…

Quoi qu’il en soit, Papa Léon est tellement gentil qu’il nous propose même de nous installer à table pour continuer de discuter. C’est parfait ! Ce sera plus pratique pour lui offrir mon cadeau – mais quand ils auront fini de discuter, ce serait malpoli sinon. En attendant, nous voici installées toutes les trois à ma table habituelle, ma préférée évidemment, tandis que le libraire note ce qu’on veut et s’en va tout préparer. Du café pour madame Harper, berk, et moi un chocolat chaud, évidemment là aussi. J’en profite pour contempler le chat de la table, contente : à chaque fois, il me fait penser à Luna.

Au retour de Papa Léon, la conversation reprend de plus belle. C’est qu’on en apprend des choses, en venant ici ! Et pas que dans les livres. Le parcours de la professeure de Sortilèges est grandement surprenant, mais c’est vrai que j’oublie souvent qu’avant d’être enseignant à l’école, les Adultes de Poudlard sont des Sorciers et ont pu avoir une vie incroyable, ou du moins, pas une vie suivant un chemin tout droit les menant directement à leur travail actuel. En tout cas, je me demande bien ce qu’elle a fait en Irlande ! Il paraît que c’est magnifique là-bas. Mais, je l’admets, je n’ose pas poser de questions.

Ce serait malpoli. Et puis, c’est trop tôt pour ça. Peut-être qu’un jour, elle racontera ? En attendant, j’écoute attentivement : je crois bien que c’est le meilleur moment pour apprendre plein de choses ! Parce que bon, moi, tout le monde sait déjà le peu de choses que j’ai vécu.



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Abigail MacFusty
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Lun 15 Jan - 14:51


A qui mène à B, qui mène à C...
Léon, Elida & le Harail

La poigne de notre hôte était franche et assurée. Malgré mon apparence et ma timidité évidente, je lui répondais avec la même affirmation. Timide, mais pleine de ressource. Toujours. Et sans trop savoir pourquoi, l'attachement que je portais déjà pour Elida me soufflait de me méfier de lui. Après tout, j'avais toujours été un peu possessive. Je me méfiais donc immédiatement de lui alors que nous étions là pour faire connaissance autour d’une seule et même personne : Elida. Loin de moi l’envie de vouloir créer de problème avec quiconque malgré les cicatrices qui barraient mon visage, je souris et ne laissais rien transparaître de mes doutes. Peut-être était-ce simplement les hormones qui bouillonnaient et me retournaient le cerveau. Quand bien même je ne connaissais pas encore ce monsieur Villeneuve, je connaissais Harper comme si nous avions fait connaissance à nos onze ans et je voyais que par la posture de ses épaules, son attitude et le léger froncement de sourcil, qu’elle se méfiait tout autant de lui que moi. Pour autant, je restais fidèle à moi-même, à ne pas rentrer dans un jeu de confrontation. J’aimais trop la subtilité et la discrétion.
Une petite chose que je devais avoir en commun avec Villeneuve, car les éléments placés plus ou moins en évidence ne pouvaient pas être un hasard. Pas mis bout à bout... ou alors je me créais un scénario hollywoodien avec mes hormones ? Harper et moi avions peut-être regardé trop de thrillers ces derniers temps.
Tout d’abord ma thèse, qui franchement, mériterait un bon coup de neuf (les erreurs du néophyte que j’étais à l’époque), sa remarque sur mon île et son écosystème (pourquoi est-ce que cela dérangeait autant de gens que je vive au cœur du territoire des dragons ? franchement, je ne voyais pas le problème), le voile qui était passé dans ses yeux à l’évocation de l’ouverture de sa librairie et maintenant, son envie d’en apprendre plus sur nous alors. Mmh, mais puisqu'il était attaché à Elida, peut-être était-ce normal ? Ou alors il me fallait encore moins dormir la nuit pour effectuer des rondes à Soay.
Réflexion, réflexion.

Assise à la table chat, je retroussais les manches de mon pull en exposant mes avant-bras par habitude. Si le bras droit n’était strié que de cicatrices de la même nature que celle qui barrait ma joue, le gauche était orné d’un tatouage mouvant. Le dragon (un Noir des Hébrides évidemment) se déplaçait librement de mon coude jusqu’à s’immiscer sur le dos de ma main et entre mes doigts.
Poliment, je lui demandais un thé, fidèle à ma boisson préférée et attentive à la manière dont il allait me le préparer. Peu de gens savaient comment convenablement servir un bon thé. Cela en disait beaucoup sur eux.
Un peu repliée sur moi-même, par habitude et prudence, je laissais mon épouse faire la conversation alors que je ressassais la remarque concernant mon île. Que voulait-il dire vraiment ? Que mon île était dangereuse pour y éduquer une jeune femme telle qu’Elida ? Ou au contraire, cela sous-entendait peut-être que c’était l’endroit parfait… si parfait qu’il s’inviterait pour nous espionner ? Heureusement, Harper avait posé une multitude de pièges dont moi-même je ne connaissais pas l’étendue exacte.

Abigail, ma pauvre, tu deviens complètement parano.
Respire.

La bulle dans laquelle je m’étais enfermée éclata lorsqu’Harper m’évoqua ainsi que mon parcours. Venait-elle vraiment de raconter tout son chemin sans sourciller ? Ce n’était pas quelque chose qu’elle partageait facilement d’ordinaire. Un peu mal à l’aise, je souris en venant frotter nerveusement l’une de mes boucles d’oreilles. Les deux symbolisaient le blaireau de Poufsouffle, mais une était jaune, l’autre noire. Ce fut la jaune que je triturais nerveusement avant de lever une épaule sans parvenir à dissimuler mon malaise.

— Euh, ma formation n’a rien d’extraordinaire… Vous avez ma thèse dans vos rayons, je pense donc que vous savez que je suis dragonologiste de métier. Je me suis spécialisée dans leur comportement, car je n’approuve pas les moyens coercitifs dont usent les sorciers pour plier les dragons à leur volonté. Être dragonologiste est ma véritable vocation, et cela explique la situation particulière de mon île.

Je revenais subtilement sur deux éléments. L’une, que j’avais vu ma thèse exposée et je la lui renvoyais en plein visage, attentive à sa réaction. La deuxième concernait mon île. Ainsi, je répondais par détournement à sa propre remarque. Je continuais.

— J’ai dû arrêter le temps plein en dragonologie pour des raisons personnelles et me suis donc tournée vers l’enseignement.

En jetant un bref coup d’œil sincèrement doux et protecteur à Elida, je rajoutais.

— Je pensais cela temporaire et en fin de compte… je trouve important de former convenablement les futures générations de sorciers. Surtout en ces temps de guerre… ils doivent apprendre à se défendre, mais aussi…

Je levais les yeux pour chercher mes mots sans m’inquiéter de dévoiler ce que j’avais sur le cœur. Ce que je confiais là n’était pas un lourd secret, ce n’était pas non plus une surprise. C’était juste moi. Pleinement moi.

— Aussi leur apprendre à rester sincères, gentils et ouverts d’esprit.

Voilà mon rôle profond de directrice et d’enseignante. Faire des futures générations de sorciers des gens meilleurs, qui puissent s’adapter au monde moldu, le comprendre et y faire face si besoin. Je voulais les préparer à la guerre, mais je voulais surtout les préparer à la paix, à la vie en harmonie entre nous tous, les créatures magiques comprises.
Le menton à nouveau baissé sur ma tasse de thé, je me réchauffais les doigts non sans un petit sourire léger en coin. Jamais je n’avais regardé mon interlocuteur dans les yeux, ou alors je lui jetais de brefs regards discrets destinés à observer son langage corporel. Même Elida, je la fuyais du regard, parce que je préférais me pencher un peu vers elle, mais toujours les yeux détournés.

— Tu en auras des ragots à raconter à Poudlard à la fin de la journée.

Je lui fis un clin d’œil non sans cacher mon amusement, puis je m’adressais à Léon d’un ton toujours aussi léger et poli.

— Comment avez-vous connu Elida ? Qu’est-ce qu’elle représente pour vous ?

Moi aussi, je savais mettre les pieds dans le plat… sauf que je le faisais pour protéger quelqu’un. Quelqu’un qui était à présent sous ma responsabilité et que j’avais bien l’intention de garder à mes côtés tant qu’elle le voudra.
Ma forme animagus n’avait jamais été un hasard. Chien fidèle, chien gardien, jusqu’au bout des griffes.

 

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Léon Villeneuve
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"Je ne suis rien je le sais, mais je compose mon rien avec un peu de tout"




feat Elida and the Macfusty's



Léon glisse son sourire vers sa fille. Il essaye de trouver un autre terme que fille, mais il n'y parvient pas. Enfant de cœur ? Protégée ? Pupille ? Nièce ? Enfant adoptive ? Aucun de ces liens ne représente suffisamment celui qui s'est tissé entre eux ni ce qu'il ressent pour elle, ni les souvenirs qu'ils ont construit ces dernières années. Parfois, il regrette de n'avoir jamais tenté de l'adopter. Il sait pertinemment ce qui le retient : la mort de Gwen.

Impossible pour lui de revivre une situation pareil, de serrer son petit corps contre le sien alors que son souffle ne franchit plus ses lèvres.

Il a décidé qu'il serait son père quand elle est venue le voir pendant l'été, après avoir été abandonnée par ses mères. Il a décidé qu'il s'occuperait d'elle et que si elle le lui demandait, il la prendrait avec lui, même si il savait bien que ce n'était pas possible. Elida ne lui a pas demandé. Il n'a pas osé proposer non plus. Et puis elle venait juste de lui dire qu'elle allait être prise en charge par une autre famille d'accueil, que la sorcière assistante sociale s'occupant d'elle avait trouvé des pistes de familles. Bref, il n'avait pas eu le courage de lui proposer une vie d’inattendu, de mensonges et surtout, il n'avait pas été tout à fait sûr d'être suffisamment remis pour pouvoir s'en occuper correctement. La voir de temps en temps à la librairie était une chose, être responsable de sa vie en aurait été une autre. Il ne s'était pas senti prêt pour cela, même si il en avait vraiment eu l'envie.

Le regard du français revient vers ses invitées, un parfait duo, qu'il sent combatif et prêt à lui faire face. Encore un point pour elles. Il le savait déjà, mais voir leur solidarité en action, même si c'est contre lui, le rassure vraiment beaucoup.

La fille de Lockhart est celle qui semble la plus belliqueuse à première vue, mais Léon reste sur ses gardes avec la dragonologiste. Il sait d'expérience qu'il faut se méfier de l'eau qui dort et des frimousses mignonnes et inoffensives à première vue. Cette femme s'occupe et étudie des dragons, il faut donc un sacré tempérament pour tenir la route, surtout vu ce qu'elle a vécu – le frère, oui, c'est à cela que Léon pense.

Harper est clairement sur la réserve, pourtant, il note agréablement qu'elle est sincère et qu'elle n'hésite pas à parler de ses failles, même à un inconnu. Il étire un sourire bienveillant quand elle évoque le fait qu'elle a été refusée en tant que professeur de défense contre les forces du mal au profit du poste de professeur de sortilège. Ses yeux brillent, mais pas du tout d'amusement, au contraire. Il est plutôt admiratif qu'elle ne se soit pas laissée abattre et qu'elle ait réussi à atteindre un poste à responsabilité malgré ses difficultés.

«Si je peux me permettre, tu n'as pas à rougir de ton parcours Harper. J'imagine que ta femme est d'accord avec moi, mais je trouve cela plutôt glorieux d'être au conseil d'administration d'une école telle que Poudlard malgré tes échecs.»

Peut-être qu'il le fait un peu pour montrer patte blanche, mais Léon lui fait surtout ce compliment parce qu'il le pense. C'est facile de dire que quelqu'un est glorieux quand il a un parcours sans accrocs et qu'il a une famille qui lui facilite la tâche. Bien sûr, ce n'est pas forcément le cas d’Abigail non plus, mais avoir une famille qui travaille déjà avec des dragons, c'est certainement un privilège que d'autres dragonologistes n'ont pas. Évidemment, il sait qu'elle est aussi travailleuse et sérieuse dans son travail, parce qu'il a lu sa thèse et suffisamment étudié ses dossiers scolaires pour se faire une idée du genre d'élève qu'elle a pu être.

«- Et toi ? Avec un nom pareil, je suppose que tu es français. Le père de ma sœur est français aussi.»

Il rit et hoche la tête. Il pensait que son accent avait totalement disparu en vivant ici depuis plus de quinze ans, mais visiblement ce n''est pas le cas. Bon, il aurait très bien pu être québécois, mais non, il vient bien du pays du fromage et des escargots. Il note également la mention de la sœur, qu'il a effectivement vu passer dans ses feuillets d'information sur Harper. Il coche mentalement sa petite liste sur les mensonges et les vérités qu'il peut vérifier aujourd'hui grâce aux révélations ou aux omissions.

«De Toulouse plus précisément, si tu connaît un peu.»

C'est  Abigail qui prend ensuite le relais et il est très surpris qu'elle ait relevé son petit cadeau, a.k.a la thèse cachée parmi les manuels sur les créatures magiques. Il ravale son sourire amusé, pour prendre une expression franchement étonnée, relevant légèrement un sourcil, comme si il ne voyait pas du tout de quoi elle parle. K rigole à l'intérieur. Désarçonner les autres, c'est ce qu'il préfère.

«Eh bien... Elida ne m'avait pas spécifié ce point de détails, mais... Je suis ravi de l'apprendre en tous cas. Et... Vous savez, j'ai beau être passionné par mon métier, je suis loin de savoir par cœur tout ce que recèle cette boutique. Je rachète parfois des stocks de livre à des librairies ou des bibliothèques qui ferment et je les mets en rayon sans vraiment y faire attention. Ceci étant dit, je suis très heureux que votre ouvrage se trouve dans mon humble boutique, je ne manquerais pas d'en faire la publicité !»

C'est un demi mensonge, mais suffisamment crédible pour que la sorcière ne sache plus sur quel pied danser. Il se frotte l'arrière de la tête en riant, comme si il était un peu idiot, ce qui bien sûr, est savamment joué. Il reprend son sourire apaisé par la suite et porte son thé à ses lèvres en l'écoutant poursuivre. Il hoche la tête lorsqu'elle parle de son changement de parcours, sans pour autant marquer un sentiment particuliers de compassion ou de gentillesse, il reste neutre, sa couverture doit rester en place. Il sait qu'elle a perdu son frère et, même si K lui souffle qu'ils s'en fichent et que ce qui est important c'est la sécurité d'Eli, Léon lui rappelle que cela n'empêche pas de prendre un moment pour penser à ceux qui sont morts et l'impact que cela a pu avoir sur ceux qui restent. Même si le décès de son frère n'a aucun rapport avec son changement d'emploi, le français veut bien imaginer qu'il n'est pas évident de se retrouver face à la créature qui en est responsable et ce même si on les aime de tout notre être. Il note également le regard d'amour que la jeune femme pose sur Elida. Elle va la protéger, cela ne fait aucun doute.

Il sourit sincèrement lorsque dans sa dernière phrase, elle parle des valeurs qu'elle souhaite transmettre à ses élèves. Encore une fois, il est heureux de constater que sa fille est bien entourée.

Léon écoute ensuite les questions des ses invitées et poliment il essaye d'y répondre en étant le plus sincère et proche de la vérité possible. Pour la question de ses études, il parle un peu de Dumstrang et de ses études en tant qu'auror. Il parle de son diplôme, puis des missions, mais révèle qu'il a vite réalisé que cela ne lui convenait pas. Il ne rentre pas dans les détails et parle de divergences d'opinions avec ses supérieurs. Il se garde bien de révéler qu'en fait, il a arrêté pour devenir tueur à gages et que ses opinions politiques ont fortement influencé ce choix puisqu'il ne voulait plus être le pantin d'un gouvernement. Sachant que les deux nouvelles mères de sa fille sont à l'ordre du phénix, ce n'est peut-être pas la peine de parler politique aujourd'hui. Il poursuit en disant qu'ayant toujours été passionné par la lecture, il a utilisé le petit pécule amassé lors de sa courte carrière, avec son ancien compagnon, pour acheter cette librairie et s'en occuper à plein temps. Les premières années n'ont pas été faciles, mais maintenant, tout va bien et il en est très heureux.

Il est un peu pris au dépourvu lorsqu'Abigail lui demande la raison de son attachement à Elida, mais il ne perd pas sa composition et pose un tendre regard sur l'adolescente. De nouveau, ses yeux de glace se perdent légèrement dans le vide, comme dans une hésitation, puis il se lève et va chercher quelque chose derrière la caisse. Il laisse les trois sorcières un petit instant, puis revient, exprimant volontairement de signes de malaise. Il se rassoit, plaçant un cadre devant lui. Bien sûr, Elida connaît cette photo. Elle représente une petite fille rieuse, d'environ quatre ans, dont les cheveux blonds et bouclés lui chatouillent les joues. A côté d'elle, il y a Thomas et, comme chaque fois qu'il les voient ensemble, son cœur le serre, lui fait très mal. Il a montré cette photo à Elida il y a un an et demi à peu près. Dire qu'elle a été surprise est plutôt un euphémisme, mais elle a accepté et surtout, elle a compris que c'est sa vérité à lui.

«Voici ma fille, Gwen. Comme vous pouvez le constater, elle n'est pas ici et j'aurais aimé dire que c'est parce qu'elle est à l'école, mais ce n'est pas le cas. Elle aurait eu neuf ans en mars dernier. Il se trouve que j'ai rencontré Elida un an après sa disparition et j'ai conscience du poids des mots quand je vous dit qu'elle m'a sauvé la vie.»

Il se tourne un instant vers Elida, parce qu'il ne lui a jamais dit cela.

«Bien sûr, tu es jeune et tu l'étais encore plus à l'époque. Tu ne pouvais pas savoir ce que cela peut faire de voir entrer par ta porte l'enfant que tu pensais avoir perdu, qui plus est avec beaucoup d'années en plus.»

Il retourne la tête vers les deux femmes, qui ne s'attendaient probablement pas à ce qu'il leur parle à cœur ouvert, surtout sur un sujet aussi sensible.

«J'ai conscience de l'étrangeté de cette situation, mais si je puis vous rassurer, je sais que Gwen et Elida sont différentes. D'ailleurs, hormis le physique, elles ont assez peu de chose en commun. Pour autant, cela a été comme une deuxième chance pour moi. Parce qu'elle est entrée dans ma boutique et puis dans ma vie, parce qu'elle a compté sur moi, d'abord comme un confident, puis ensuite véritablement comme une figure paternelle, j'ai su que c'était ma deuxième chance. Ma chance de faire mieux, de... Ma chance d'être meilleur.»

En disant cela, il sent la petite main d'Elida attraper la sienne. Il la serre, regardant avec les yeux brillants d'émotion ces deux personnes à qui il doit confier, au moins en partie, la prunelle de ses yeux. Pas la peine de surjouer, parce qu'il est véritablement sensible chaque fois qu'il évoque Gwen et qu'il parle des émotions qu'il éprouve pour Elida.

«J'ai promis d'être son père si elle en voulait un. J'ai promis que je ne l'abandonnerais jamais et quand ses mères l'ont rejetée, j'ai promis de prendre soin d'elle. Ce que je suis pour elle ? Ce qu'elle représente pour moi ? Nous sommes une famille. Ni plus, ni moins. Elle est ma fille, autant que l'était Gwen.»

Il se tait. Que dire de plus après cela. Il lui faut se remettre un peu de ses émotions. Il lui faut respirer et surtout, il lui faut reprendre ses esprits. Pourvu surtout qu'elles ne le prenne pas pour un maniaque complètement à l'ouest qui vit dans le souvenir glauque et psychiquement instable de sa fille décédée.

Il n'aurait peut-être pas dû être aussi honnête.

Ça, confirme K, c'est sûr que c'était une belle ****

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Harper MacFusty
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Mer 31 Jan - 17:26


Vigilance constante
Léon, Elida & le Harail

Elle éluda sa réponse quant à son cursus. En réaction, Léon tempéra. Bien que les échecs passés laissaient des cicatrices roses bien enfouies, Harper possédait cette incroyable faculté de ranger tout au fond ce qui lui faisait mal pour voguer au-dessus, poussée par les vents de l’optimisme. Un reniflement confirma qu’elle ignorait jusqu’à la position de la ville de Toulouse, en France. Pendant qu’Abigail prenait la parole, Harper se mura dans le silence, celui-là même qui possédait, elle le savait, un brin de doute pour faire basculer son opinion de l’homme qu’elle rencontrait aujourd’hui. D’abord sur la défensive, maintenant en équilibre entre la suspicion et la confiance.
Elida, comme à l'accoutumée, demeurait calme. Calme et, vraisemblablement, heureuse. C’était incontestable. La présence de Léon transformait la jeune fille en étoile scintillante. A la fin de son exposé, Abigail posa une question assez pertinente forçant le regard d’Harper à se braquer sur Léon, comme si elle surveillait sa réponse. L’équilibre sur la balance de la confiance, déjà précaire, fut secoué d’un sacré coup. Léon revint avec la photo d’une enfant trop vite disparu. Harper se mordit les lèvres, les yeux figés sur la photo. Il fallait beaucoup de courage pour confier un tel chagrin à des inconnus. Aussi, Harper prit-elle le sien à deux mains pour saisir la photographie entre ses doigts, pour mieux l’observer. Elle mourrait d’envie de le questionner sur l’autre homme, mais la langue tournée sept fois dans sa bouche lui confia que la question était certainement mal venue.
– Je suis désolée, murmura-t-elle sincère, une fois le discours de Léon terminé.
Son regard s'élança discrètement sur le ventre d’Abigail dont on ne pouvait rien encore deviner.  Mais ces révélations, sans nul doute, firent pencher la balance. La confiance l’emportait. Harper se sentit presque honteuse de s’être montrée aussi méfiante mais cela, elle ne l’avouera jamais, n’exagérons rien. Avant de reprendre la parole, elle jeta un coup d’oeil à Abigail comme pour valider l’unanimité de leur accord silencieux.
– Nous ne voulions pas nous introduire dans ton intimité, argumenta-t-elle, ni remuer ta peine. Nous sommes seulement inquiètes pour Elida, nous ne souhaitons que son bonheur. Un point sur lequel, apparemment, nous sommes bel et bien d’accord.
La femme esquissa un sourire sincère à l’adresse de Léon, elle avait cessé de faire sa tête de cochon. Que Léon puisse “remplacer” - ouch ! c’était un bien vilain mot. Disons “transposer son amour” vers Elida à défaut de pouvoir le faire sur sa propre fille, ne la choquait pas. Après tout, qu’il s’agissait de ça ou pas, que cela pouvait-il bien faire ? Il avait de l’amour à donner et Elida nécessitait d’en recevoir. Tout était dans l’ordre.
Elle déposa la photo au centre de la table puis rassembla ses mains sur la table, devant elle.
– Je pense sincèrement, reprit-elle, qu’une identité masculine ne peut faire que du bien à notre chère Elida.
Harper déposa sa main avec bienveillance sur l’épaule de la jeune fille en lui adressant un sourire.
– Notre chère Elida qui, d’ailleurs, si je me souviens bien, à quelque chose à te remettre.

 

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Elida Sutton
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Je ne suis rien je le sais, mais je compose mon rien avec un peu de toutLundi 20 Décembre 2021 | Avec Léon, Abigail et Harper
Papa Léon est vraiment gentil. Non pas que j’en doutais – il ne serait pas mon Papa Léon s’il était méchant ! – mais à chaque fois, j’en ai la confirmation. Il est gentil avec moi, avec tous les autres clients, et aussi avec madame Harper qui vient de nous raconter son surprenant parcours qui l’a amenée à être professeure à Poudlard. Puis il acquiesce devant la curiosité de la professeure de Sortilèges, précise même qu’il vient de Toulouse. Moi, avant de le connaître, je ne savais même pas qu’une ville pouvait porter ce nom. Mais peut-être que madame Harper est forte en villes françaises ?

Madame Abigail prend la suite, raconte à son tour son parcours. Elle me l’avait dit, durant ce premier jour toutes les trois à Soay, qu’elle avait toujours voulu faire Dragonologiste. Ce dragon qui était resté un moment près du sous-marin l’avait d’ailleurs bien passionnée – en même temps, quelle rencontre incroyable. Moi aussi, quand je serais adulte, je voudrais faire un métier qui me passionne de cette manière… Même si je ne sais pas encore lequel. En attendant, l’Adulte enchaîne avec son autre métier, le premier que je lui ai connu. Elle semble aussi tenir à son poste de professeure, du moins c’est ce que je comprends à travers ses explications.

Lorsqu’elle se penche vers moi, je tends l’oreille et secoue la tête avec un sourire malicieux en l’entendant me parler de ragots à raconter. « Moi ? Oh non jamais je ne ferais ça ! » Ne serait-ce pas malpoli, de dire aux autres ce que j’ai appris aujourd’hui ? Je trouve que cela ne se ferait pas. Je me contente d’écouter, et mon esprit décide de lui-même ce qu’il veut retenir ou non, en partie concentré sur ce tatouage en mouvement qui habille le bras de la Dame aux Dragons tandis que Papa Léon parle lui aussi de son parcours. C’est dingue ce que la Magie est capable de faire quand même…

Mais ça, ce n’est pas nouveau. Alors je relève la tête lorsque madame Abigail pose une question surprenante – quoique pas si surprenante que cela quand on y pense bien. Et même si je connais la réponse, je tourne un regard curieux vers Papa Léon. Après tout, c’est à lui que la professeure dragonologiste a posé la question. Sauf qu’au lieu de répondre, il s’en va, nous laissant toutes les trois. Bah mince alors, il n’est pas content ? Peut-être qu’il n’aime pas cette question. Peut-être qu’il n’a pas envie de leur expliquer. Pourtant il revient, et pose sur la table cette photo que j’ai déjà vue. C’est celle de la petite fille qui n’est plus là.

Je l’ai déjà vue, cette photo, cette petite fille qui me ressemble, bien plus jeune que moi. Mais les deux Adultes non, alors Papa Léon le leur explique. Et même si je connais l’histoire, je reste attentive – d’ailleurs je fais bien, puisqu’il s’adresse à moi durant un court instant. Je secoue légèrement la tête pour répondre en silence que non, effectivement, je ne pouvais savoir : comment aurais-je pu ? À l’époque, Papa Léon était le Libraire inconnu, puisque c’était la première fois que j’entrais dans la librairie. Et puis il est devenu Monsieur Léon, parce que je n’ai pas su retenir son nom de famille le tout premier jour. Et un jour, Papa Léon.

C’est à peu près ce qu’il explique aux deux madames Macfusty. Il parle aussi de deuxième chance, mais c’est surtout l’idée qu’il puisse devenir meilleur qui m’étonne : Papa Léon, c’est le meilleur. Il l’a forcément toujours été, non ? Alors je viens glisser ma main autour de la sienne, un sourire content sur les lèvres lorsqu’il dit qu’on forme une famille. C’est comme ça, Papa Léon et moi : une famille. Le genre de famille dans laquelle on abandonne personne, dans laquelle on s’aime pour de vrai et on se fait confiance. La meilleure famille du monde…

Finalement, madame Harper s’excuse et parle d’une inquiétude qui me fait tourner vers elle un regard étonné. Pour moi ? Pourquoi s’inquiéteraient-elles, elle et madame Abigail, pour moi ? Impossible de ne pas me sentir heureuse quand je suis avec Papa Léon. Enfin, sauf ce jour où je suis venue le voir quelques temps après que mes Mamans m’aient demandé de partir. Mais ce n’était pas de sa faute… Je suis arrivée triste, c’était ainsi. Mais la conclusion, c’est que la professeure de Sortilèges est rassurée, du moins c’est ce que je comprends lorsqu’elle assure que la présence de Papa Léon ne peut que me faire du bien.

Alors je hoche la tête avec un sourire enthousiaste, un peu soulagée à mon tour : si tout le monde est d’accord, c’est que tout va bien ! J’en suis très contente. Par contre, je suis un peu surprise de sentir une main sur mon épaule, mais ce n’est que madame Harper qui sourit et se rappelle que j’ai quelque chose à donner à Papa Léon. Ah ? Une seconde passe, puis deux, puis trois. « Ah ! Oui ! » Mince, avec tout ça, j’avais oublié. Je souris à l’Adulte, murmurant un « Merci » avant de sortir précautionneusement le-dit quelque chose. « Joyeux Noël Papa Léon ! C’est pour Noël mais tu peux l’ouvrir maintenant. »

Même si la phrase laisse entendre qu’il a le choix et peut préférer ouvrir son cadeau le vrai jour de Noël, j’ai en vérité bien envie qu’il le découvre aujourd’hui avec moi. C’est moins chouette sinon, non ? « J’espère que ça te plaira ! » Au fond de moi, il y a toujours cette part de doute qui reste et hésite. Ai-je bien choisi ? Ai-je bien fait ? Ou bien aurait-il préféré autre chose ? Un cadeau, ça fait toujours plaisir, non ? En plus, c'est fait maison. Quand j'étais petite, mes Mamans disaient que les cadeaux que l'on fait soi-même sont toujours les meilleurs... Je l'ai gardé en mémoire, cette phrase, parce que j'aime beaucoup cette idée. Même si, depuis le temps, elles ont dû changer d'avis. Mais non, n'y pensons pas !



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Lun 19 Fév - 15:32


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Un sourire poli peignit mon visage alors que notre hôte répondait à propos des ouvrages qu’il avait en boutique. Un élan de fierté gonfla ma poitrine. Si lui, un libraire dont je ne doutais pas les capacités, ne savait pas par cœur ce qu’il avait en rayon, alors, ma cousine était une libraire d’exception. Je le savais déjà, évidemment, mais avoir une échelle de comparaison me plaisait, et bien sûr, je me positionnais toujours du côté de la famille. Toujours.
Et hélas pour lui, monsieur Villeneuve ne possédait pas encore ce titre à mes yeux, malgré Elida. Aïko, ma cousine, connaissait sa librairie sorcière et moldue sur le bout des doigts, elle voyageait sans cesse pour trouver de nouveaux ouvrages et pour que son stock sorte du commun. Voilà une différence notable entre eux.
Pour autant, je notais la douceur dans le ton de sa voix quand il s’adressait à mon épouse et surtout, je restais sensible aux coups d’œil tendre et complice qu’il avait avec Elida. Peut-être devrais-je me détendre un peu. Alors, loin d’être déstabilisée, quand il suggéra de faire de la publicité pour ma thèse, je ne pus retenir un petit gloussement amusé tandis que ma main libre balaya quelque chose d’invisible.

— Oh, inutile de vous donner cette peine. Cette thèse est surtout un rassemblement de mon ignorance de l’époque. Même si les informations restent correctes, elles sont imprécises. Je ne voudrais pas être à l’origine de mauvaises interprétations.

L’un de mes leitmotivs. Je vivais pour améliorer l’existence des dragons, pour que le regard sorcier change sur ces créatures merveilleuses sans cesse considérées comme de simples bêtes sanguinaires et dangereuses. Pourtant, de mon expérience personnelle, je savais qu’il y avait plus que ça. Ma thèse, basée uniquement sur le comportement général des dragons, allait dans ce sens. Aujourd’hui, je me battais encore durant les réunions de responsables en dragonologie pour faire changer les choses, moi, la petite héritière de l’éminent clan MacFusty. Autant gueuler dans le cul d’un âne. Quoiqu’il en soit, toujours travailleuse, déterminée et pointilleuse, je reconnaissais maintenant que ma thèse comporte ses failles, surtout à cause de mon inexpérience de l’époque. Je ne voulais pas que les messages qui y véhiculaient puissent être mal interprétés. J’avais le souci du détail. Je voulais toujours bien faire. J’étais fière de ma thèse. Mais aujourd’hui elle méritait d’être mise à jour.

Une mise à jour qui faisait écho au moment que nous vivions là, présentement autour de la table. À la suite de ma question, un voile passa devant les yeux de monsieur Villeneuve et immédiatement, je sentis les aiguilles du regret pourfendre mon cœur. Pour autant, il alla chercher quelque chose. Pendant ce temps, je me permettais d’avaler un marron chaud, histoire de me faire déculpabiliser. Ainsi, je le mâchonnais discrètement alors qu’il se confiait à nous. Qu’il racontait un pan de son histoire qui balaya alors tout soupçon de mensonge, toute trace de méfiance.
La gorge nouée par ma question indiscrète, qui à la base se voulait innocente, car elle concernait la sécurité d’Elida, j’avalais avec difficulté ma petite friandise tiède. Si je n’avais pas eu les mains occupées par le petit contenant en papier cartonné de marrons chauds, sans doute n’aurais-je pas pu réprimander le réflexe de poser mes doigts sur mon bas ventre. Pur instinct. Au lieu de cela, je froissais davantage le papier en chassant la perspective qu’un si terrible événement puisse nous arriver, à Harper et à moi. Je battais des cils tant l’effort mental auquel j’étais soumise rendait la chose difficile.
Si j’étais une personne prévoyante, je n’avais pas encore songé à la perte de ce qui était en train de se créer en moi… et c’était quelque chose que je vivais pourtant régulièrement avec les créatures magiques. Des pertes d’œufs, des vols de bébés ou tout simplement des morts de petits sans qu’aucune explication puisse excuser quoique ce soit. Juste parce que le sort, le destin ou la nature en a décidé ainsi. Malade depuis ma naissance, le voile menaçant de la mort ne quittait jamais mon ombre. Avec les années, sa froideur qui glaçait régulièrement ma nuque ne me dérangeait plus, quand cela me concernait moi. Pourtant, elle avait emporté bien des créatures auxquelles je tenais, et pire, mon frère. Alors mon… bébé.

Fort heureusement, mon mutisme put paraitre inaperçu puisque Harper répliqua avant moi. L’idée de la figure masculine ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde. Harper qui avait vécu sans cela en souffrait aujourd’hui, quelque chose que je ne pouvais pas imaginer, moi qui avais encore, par miracle, mon père à mes côtés. En cela, j’abondais dans son sens et, après avoir retiré de son bog un nouveau marron afin de cacher les tremblements de mes mains et mon trouble de la perte de cet enfant, je m’éclairais la gorge.

— Effectivement, je doute que les chats, le sombral ou le phénix soient de bonnes figures paternelles. À ses mots, un éclat amusé illumina un court instant mon regard qui s’accrocha alors pour la première fois à celui de Léon. Fugace, mais bien vrai, poignant et sincère. Merci de nous avoir confié cela. Je suis désolée de ce qui vous est arrivé.

Puis je détournais à nouveau les yeux. Le contact dura peut-être deux secondes. Bien assez longtemps pour mes petits nerfs d’introvertie qui préfère se terrer dans les ombres et se faire oublier de tous. Pour autant, son histoire m’avait sincèrement touchée, et l’affection qui régnait entre Elida et monsieur Villeneuve semblait sincère. Leur contact physique ne m’avait pas échappé. J’avalais un nouveau marron chaud et réfléchis à toute vitesse alors que je le mâchouillais en me délectant de ce goût sucré et sauvage qui me coulait dans la gorge.

— Il parait que nous avons deux sortes de famille. Celle de naissance, et celle que nous choisissons. Harper a reconstitué sa famille en m’épousant. Je lui adressais un sourire tendre avant de regarder Elida avec autant de tendresse. Elida, tant qu’elle le souhaitera, en fera toujours partie, elle trouvera dans notre foyer des valeurs et un amour sincère et stable. Ces mots sonnaient comme une promesse. Une promesse que nous lui avions déjà faite, mais jamais devant témoin. Un témoin qui était aujourd’hui Léon Villeneuve. Je poursuivais en déportant mon regard vers celui-ci sans chercher de contact visuel. Et si Elida en a besoin, et tant qu’elle le souhaitera… alors, vous pourrez en faire partie également.

Peut-être étais-je en train de sceller un pacte avec le diable, parce que j’étais enceinte et parce que je me devais de protéger avant tout ce qui grandissait en moi. Elida le savait, Elida était la seule, en dehors de Harper, à savoir. Un secret qu’elle se devait de protéger encore jusqu’à ce que nous lui donnions le feu vert. Une marque de confiance de notre part, une preuve de plus que nous voulions qu’elle fasse partie de notre famille et qu’elle avait sa place parmi nous.
Lorsque ma bien-aimée s’adressa à ladite adolescente, je tendais mon paquet de marrons chauds à Léon, comme un signe muet de compassion et d’empathie pour son histoire. Un moyen également d’enterrer la hache de guerre. Si j’exerçais une certaine influence sur Harper, l’inverse était aussi vrai. La nourriture devenait sacrée pour moi.
Malgré ma main tendue, j’avais le visage tourné en direction de l’adolescente qui offrit alors son présent. Le surnom qu’elle lui donnait engendra une étrange pointe douloureuse dans mon cœur. Cette saleté de jalousie. Un jour je parviendrai à ne plus la ressentir.
Quant au cadeau que je venais d’acheter tout à l’heure avant d’arriver à la librairie, et qui attendait sagement dans mon sac, Elida le découvrira le jour de Noël, chez moi, à Uachdar dans les Hébrides Extérieures.

 

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