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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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arcane du passé et du futur / adelaide  :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Lun 16 Oct - 23:35
Tu détestais prendre la poudre de cheminette, pourtant c’est bien d’une cheminée dont tu sortais pour arriver au célèbre Chemin de Traverse britannique. Tu époussetais tes vêtements d’un revers de gant, avant d’abandonner et d’user de ta propre baguette magique : rien de mieux pour satisfaire ton désir de maîtrise et de perfection. Évidemment, tu ne laissais jamais rien au hasard, tu ne te laissais jamais aller à une quelconque émotion, encore moins en public… Et pourtant, tu savais que tu allais devoir parler de certaines choses aujourd’hui, et cela n’allait pas être dans le confort de ton intimité, non, non.. Juste là, dans cette boutique, ou dans la rue peut-être, non loin des yeux et des regards, de l’indiscrétion des gens. Pourtant, tu ne devais sans doute pas remettre à plus tard ce que tu pouvais faire maintenant ; sinon… tu t’en voudrais. Pire encore, elle t’en voudrais un peu plus encore. Une part de toi était médisante : qu’est-ce que cela changerait ? Ady était rancunière, elle t’en voulait encore pour une erreur - ou une réaction de protection envers toi-même - et tu avais l’impression que cela ne changerait jamais. Tu espérais peut-être quelque chose qui ne viendrait pas. Et curieusement, cela avait l’air d’être un problème récurrent chez toi, dans la moindre de tes relations. Pourtant, dans cette relation précise, avec Adelaide… Parler, tu l’avais fait. Parler de tes émotions, aussi. Tu te donnais du mal… Pour quoi ? Pour contempler chaque jour un peu plus, le vide que tu avais laissé se creuser entre vous ? Tu te respectais assez, à revenir cette période, tu sais très bien que tu aurais réagis de la même manière : tu étais perdue, tu avais un nouveau travail intense, tu découvrais les nouvelles lubies moldues de ton amie, et tu avais des émotions semblables à un ouragan incontrôlable qui t’empêchait d’atteindre tes objectifs. Donc, tu as fait ce qui te semblait être naturel : tu as éteint tes émotions pour ta carrière. C’était toujours ce que l’on t’avait appris. Alors que diable Adelaide voulait de plus après des excuses et des efforts, et ce depuis de trop longs mois ? Bien sûr que tu étais frustrée, car on te laissait croire que tu avais du pouvoir, ou un tant soit peu de contrôle à te rattrapant, mais tu avais la sensation que ce n’était que foutaise ! Le mal était fait, probablement irréparable, et tu avais perdue l’une de tes rares amies. Comme disait ton père, il serait grand temps de passer à autre chose… mais là était encore l’un de tes principaux défauts : tu t’accrochais trop au passé. Tu l’aimais ce passé.

Tu poussais la porte de la boutique de Madame Guipure. Tu ne jurais pas que par elle, achetant beaucoup à l’étranger, mais elle était à la mode ici, et de bonne facture de surcroît. Quand bien même le taisais-tu souvent,  tu n’appréciais pas grand chose de l’Angleterre, ni de Londres (à part peut-être les scones et le hot whiskey), et malgré les années tu avais parfois encore le mal du pays.
Et en cette journée particulièrement pluvieuse, tu avais le mal du pays. Tu regrettais un temps qui n’existait plus, des scènes qui n’habitaient plus ta vie : juste être assise sur les genoux de ton oncle, ta tante te racontant des légendes danoises, et la chaleur d’un foyer.

Tu entrais dans la boutique silencieusement, telle une ombre, si discrète que tu fis sursauter la vendeuse. « Par la barbe de Merlin, vous m’avez fait peur ! » Un sourire désolé aux lèvres, tu t’excusais - comme toujours, brave petite docile que tu étais - oubliant trop souvent de prendre place dans l’espace publique, et ton métier n’arrangeait rien.
Tu regardais vaguement dans les rayons en attendant l’arrivée de ton amie - l’est-elle encore ? cette simple pensée te serrait le ventre - dans la boutique. Vous deviez faire un peu de shopping pour une nouvelle soirée du club privé des sang-purs. Des robes, tu en avais, de facture sorcière, moldue. Mais de la dernière mode ? Non. Qui regardait cela, à part les femmes ? Tu t’en moquais, tu ne voulais pas attirer l’attention sur toi, que ces hommes célibataires se rappellent de ton existence, oh par le sang de salazar, jamais !

La clochette attira ton attention, et ton sourire était aussi vrai que l’était cette boule de stress au creux de ton ventre. « Ady ! » Ton sourire s’élargit, et tu t’approches d’elle pour venir baiser sa joue. « Tu es rayonnante, dis-moi ! Comment vas-tu ? » Oui, oui, perdons du temps avec des banalités, cela repoussera le moment où tu devras aborder le sujet qu’il faudrait que tu abordes… Mais entre ce qu’il faudrait, ce que tu veux, et ce que tu feras, olalah, un véritable monde !
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Adelaide Flint
Adelaide Flint
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Mar 17 Oct - 1:28


Dear old friend



Parfois, il y a des amitiés qui laissent des traces en vous. Mon amitié avec Cyria était de ce genre là. Amie au premier regard, qui aurait pu croire que les choses auraient pu tourner comme elles l’avaient fait, en partie à cause d’un homme qui plus est.

Sis before dude, ça avait toujours été la règle pour moi. Cela dit, je n’étais pas non plus la meilleure pour communiquer, pour la simple et bonne raison que je gérais très mal la frustration et que j’avais beaucoup de mal à aller au-delà de certaines choses. Contrairement à Cyria, moi, je n’étais pas très déterminée. C’était d’ailleurs l’une des choses que j’admirais chez elle. Peu importait les obstacles, Cyria était toujours déterminée à faire de son mieux, et même au-delà de ça, à être la meilleure…

De mon côté, si quelque chose ne fonctionnait pas, au bout de deux ou trois essais, je laissais ça là. La musique mis à part, il n’y avait pas grand chose qui me donnait suffisamment de motivation pour aller au devant des difficultés. C’était le problème lorsque tout vous réussit dans la vie. Pouvait-on vraiment me le reprocher ? Ce n’était pas de ma faute si j’avais une capacité à apprendre ou maîtriser les choses plutôt rapidement. Enfin, les choses qui m'intéressaient, en tout cas. Il suffisait de regarder ma scolarité. D’un côté, il y avait des professeurs qui faisaient mes louanges, me voyaient comme une élève modèle, curieuse, investie, cultivée, qui va au-delà du cours, qui se donne à fond… Et puis, de l’autre, il y avait ceux qui voyaient une élève moyenne, pas non plus médiocre, mais loin d’être modèle : bavarde, peu concentrée, pas très attentive, ne faisant que le strict minimum (et encore)... Les choses seraient plus simples si j’avais évolué, mais le fait est que je n’arrivais tout simplement pas à ne faire les choses si elles ne m'intéressaient pas. Je baclais pour pouvoir faire ce que j’aimais. Et sur ce que j’aimais, j’étais plutôt douée. Ou peut-être que j’aimais ce pour quoi j’étais douée ? L'œuf ou la poule, un débat sans fin.

Mais je m’éparpille. L’amitié, voilà quelque chose qui, pour moi, était essentielle… Et que, pourtant, j’avais souvent du mal à entretenir. Il suffisait de voir ma relation avec Cyria pour comprendre pourquoi. Pourtant, pendant des années et des années, elle avait été une amie, peut être même la meilleure, celle dont j’avais été la plus proche, celle à qui j’avais confié bien des choses. Pas mon plus lourd secret, celui-là, je le craignais que je préférais le taire, songeant peut être que si je ne disais rien, ce ne serait pas si vrai.

Voilà pourquoi, lorsqu’elle s’était éloigné avec une froideur glaçante digne de la météo de son pays d’origine, j’avais été blessée, très blessée. Il lui avait fallu bien des mois pour s’expliquer, mais il était trop tard, le mal était fait. Désormais, c’était peut être bien par crainte d’affronter de nouveau cette Cyria là qui m’empêcher de faire tomber les barrières entre nous. J’étais rancunière, c’était un fait, mais ce n’était pas tant de la rancoeur que de la crainte, désormais. Les mois étaient passés, Cyria s’était habitué à sa vie chez les moldus, même si elle n’acceptait toujours pas bien que j’y passe la mienne sans “obligation”, et Orion… Je n’avais même pas envie d’en parler.

Pourtant, quand j’avais découvert avec joie (non) que mon frère me conviait, pour ne pas dire m’obligeait, à prendre part à une soirée privée pour les sangs-purs, la première personne qui m’était venu en tête était Cyria. Evidemment que je pensais à Cyria. Après tout, c’était avec elle que je les avais supporté, ces soirées, les premières fois que je l’avais vu, et toutes les fois depuis. Elle avait rendu ces moments plus supportables et sa présence me permettait presque systématiquement de passer une bonne soirée. Enfin, tant que ma famille ou mon “fiancé” ne venait pas ruiner mon moral. Alors, peut être par reflexe, par habitude ou avec l’espoir que mon propre coeur se soit apaisée, je lui avais envoyé un message. Y participerait-elle ? Oui, c’est ce qu’elle m’avait répondu. Alors, je lui avais proposé d’aller choisir notre tenue ensemble, je n’avais pas de robe adaptée pour ce genre d’occasion, du moins pas de la mode sorcière que je n’avais pas déjà porté à ce genre d’événement. Et il est inconcevable de porter deux fois la même tenue : pour faire courir que la famille n’avait plus les moyens de me payer une nouvelle robe ? Non, père et Caleb me le reprocherait sans l’ombre d’un doute.

Alors, sobrement vêtue pour pouvoir faire des essayages faciles, je m’étais dirigée vers le monde sorcier discrètement. Rapidement, mes pas me portent le long du chemin de travers, que j’observe avec une certaine nostalgie. Petite, c’était ici que je faisais du shopping avec maman, même si, depuis, je le faisais principalement chez les moldus, si tant est que l’on ne m’envoie pas des vêtements de marque.

Rapidement, me voilà devant le lieu de rendez-vous, la boutique de Madame Guipure, parfaite pour trouver une tenue pour l’occasion. En apercevant la gracile silhouette de mon amie de longue date, j’inspire un grand coup avant de passer la porte et saluer à la volée les personnes présentes. Cyria s’approche, je lui rends son geste de tendresse et lui souris tendrement. Je me sens mitigée, partagée entre la tendresse de cette amitié de longue date, et la crainte de me retrouver à nouveau blessée par son comportement.*

Salut Cyri ! Je te retourne le compliment. Ca va, même si j’ai un emploi du temps de ministre en ce moment ! Et toi, comment tu vas ?

*La vie d’artiste, lorsque cela fonctionnait, n’était pas de tout repos. Il y avait tant de chose à faire, au delà de la musique, pour s’assurer que l’on ne vous oublie pas entre deux albums, ou même pour satisfaire et conserver la communauté qui se construit autour de votre musique ! Mais bon, puisque c’était pour ma passion, je me pliais à la discipline. Et puis, j’arrivais tout de même à me dégager quelques heures par-ci par-là, comme aujourd’hui, ou j’avais le reste de la journée dédiée à cette petite sortie qui, en général, continuait chez l’une ou chez l’autre à défaut d’aller prendre un verre ou de profiter d’une sortie.*
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Mer 18 Oct - 17:00
« Salut Cyri ! » Tu gardais ton sourire aux lèvres, incapable de ne pas percevoir les pensées de ton amie. Le pire dans tout cela, c’est que cela faisait des mois que tu essayais, silencieusement, de lui prouver que tu étais là, qu’elle pouvait te faire confiance. Et aujourd’hui, tu allais lui donner raison. Tu n’en parlerais probablement pas, mais cela te brisais le cœur. Et tu étais incapable de mentir, intentionnellement, à tes proches. « Je te retourne le compliment. » Tes lèvres s’étirent un peu, et tu avances avec elle dans la boutique, vers la partie dédiée aux robes de soirées. « Ca va, même si j’a un emploi du temps de ministère en ce moment. » De ministre… De chanteuse à succès dans le monde moldu… Un autre monde, d’autres considérations… Loin de cet investissement, de cet activisme au côté du Ministère et des Mangemorts pour défendre le monde des sorciers. Mais là est un sujet que vous évitiez parfaitement. Il y avait beaucoup de sujets que vous évitiez, l’une comme l’autre, tu en avais parfaitement conscience. « Et toi, comment tu vas ? » Il y a des choses que tu ne peux pas dire. Officiellement, tu n’es qu’une bureaucrate, une langue-de-plomb qui fait des recherches, comme toutes les autres langues-de-plomb. C’était pourtant loin d’être la vérité. Alors, comme d’habitude, tu restais parfaitement évasive sur le sujet : « Un peu surmenée, je crois que j’ai besoin de repos. » Et ce n’était pas prêt d’arriver.

Tu t’éloignais un peu, pour regarder sans vraiment d’envie, les robes suspendues. D’habitude, Ady avait bien plus d’enthousiasme que toi à ce genre d’évènement, et à ce genre de sorties ! « Tu viens accompagnée à la soirée ? » Tu la connaissais, là où tu avais un cœur de glace, Ady avait un cœur d’artichaud. Elle faisait si rapidement confiance, et tombait si facilement amoureuse ! Tu espérais presque qu’elle te parle d’un autre homme, d’une autre amourette, ou de l’amour de sa vie, qui sait ! Cela serait tellement, tellement plus simple…. pour toi, évidemment, de lui annoncer ce que tu avais à lui dire. Et une part de toi disait que tu étais bien stupide, tu pourrais attendre avant d’en parler. Mais tu savais combien les rumeurs pouvaient aller vite dans le monde sorcier londonien, les potins ils adorent ça.

Tu laissais retomber la robe entre tes doigts, t’approchant d’elle. « Tu m’avais parlé d’un prochain concert à Londres… Ou pas loin… ? C’est toujours d’actualité ? » Oui, oui, parlons d’autre chose… Adelaide semblait toujours ignorer ce qui se passait dans le monde sorcier. Toi, cela t’inquiétais.  « Je me posais une question l’autre jour… Tes fans… Ils savent que tu es une sorcière ? » Tu imaginais qu'elle savait déjà où tu allais en venir... Tu ne voulais pas te disputer, mais tu avais peur pour elle.
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Adelaide Flint
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Jeu 19 Oct - 21:03


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*Revoir Cyria, c’est toujours spécial. Au fond de mon cœur, elle aura toujours cette place spéciale d’une amie irremplaçable. Mais malgré tout, et même si je pardonnais, inconsciemment, je n’avais plus une confiance pleine et totale en elle. C’était comme ça, quand on m’avait blessé une fois, j’estimais qu’on pourrait le refaire. Mais je ne savais pas si Cyria réalisait d’à quel point, déjà, elle était privilégiée. D’autres personnes avant elle m'avaient blessée, et je ne leur avais jamais pardonné. Même ma propre soeur, la relation était encore très épineuse à cause de tout ce qu’elle m’avait dit à l’enterrement de notre mère. C’était pourtant il y a plus de 10 ans, et elle n’avait que 12 ans, mais son discours et sa rancœur m'avaient marqué. Cela dit, elle avait toujours autant de rancoeur envers moi aujourd’hui et me reprochait tous les maux du monde, cela n’aidait pas à passer outre. Mais tout de même. J’avais pardonné à Cyria, et de ma part, c’était aussi un effort considérable. Car si elle était du genre déterminée, moi… Pas du tout. C’était même plutôt le contraire. Si, dans mes relations amoureuses, j’avais tendance à fuir dès que quelque chose n’allait plus bien, en amitié, j’avais tendance à faire un peu pareil. Moins, mais tout de même.

Enfin, bref. J’essaie de ne pas penser à tout ça, de simplement profiter du moment avec toute l’insouciance qui était mienne. Elle me dit elle aussi être débordée, et je lui souris, avant de répondre : *

“Merci de prendre du temps pour m’accompagner pour ce choix, alors.”

*Ni Cyria ni moi n’étions trop enthousiastes sur ce genre d’événement. Elle encore moins que moi, c’était dire. Pourtant, les réunions de sang-purs, pleines d’hypocrisie et de personnes hautaines et méprisantes n'étaient pas franchement ma tasse de thé. Depuis que je m’étais lancé dans ma carrière musicale chez les moldus, beaucoup me méprisait pas mal. Mais je m’en fichais, contrairement à eux, j’étais épanouie dans ma vie et je faisais mes propres choix sans qu’ils ne soient dictés par une espèce d’idéologie à deux balles.

Finalement, Cyria me pose une question. Elle voulait vraiment partir sur ce sujet ? Après tout, la dernière fois, ce sujet avait failli nous coûter notre amitié et en tout cas, elle lui avait coûter ma confiance inconditionnelle. Je soupire, avant de hausser les épaules.*

“Non, de toute façon, Ewan sera présent, il n’apprécierait pas trop la plaisanterie.”

*L’informais-je en regardant les robes d’un œil à moitié absent, pas passionnée par ma recherche. Je tripatouille pourtant entre les cintres, cherchant une couleur ou une forme qui pourrait me plaire, être un peu originale mais convenir pour ce genre d’événements. En réalité, c’était aussi et surtout l’idée d’y croiser mon très cher fiancé qui ne me réjouissait pas. Il n’avait pas franchement apprécié la plaisanterie. Sortir avec des moldus ou des sang-mêlés pour le fun, c’était tolérable. Mais un rendez-vous arrangé et une relation avec un sang-pur ? Ewan avait fait un scandale à mon père et mon frère, et très honnêtement, je pouvais le comprendre. Pour son honneur, c’était un sacré coup. Même moi, je n’avais pas fait la maligne, surtout quand j’avais vu dans son regard que je l’avais vraiment blessé, cette fois. Je ne voulais pas l’épouser, mais je voulais encore moins le faire souffrir. Après tout, même si c’était lointain, Ewan était le premier homme que j’avais aimé et, très honnêtement, le seul qui m’avait fait me sentir si bien et en sécurité dans la chaleur de ses bras. Mais l’épouser sous la demande de nos parents ? Hors de question. Si c’était pour finir par nous detester parce que je ne pouvais pas continuer ma carrière comme je l’entendais ou nous disputer sans cesse, ça ne servait à rien. Pour qu’il ait une maîtresse et que je me sente blessée, ou inversement ? Non, c’était inutile.

Toujours en fouillant, Cyria me pose une question sur ma carrière. Ça m'étonne tellement que j’arrête ma recherche et tourne la tête vers la brune, en fronçant les sourcils.*

“A Londres, oui. Pourquoi ? Ma carrière ne t’intéresse pas d’habitude…”

*Et puis, elle me pose une autre question, je soupire avant de retourner à mes recherches presque archéologiques. Je sais que c’est de l'inquiétude, mais tout de même…*

“Non, ça ne se sait que dans le monde sorcier, parce que je suis une Flint. Ca compliquerait les choses dans ma carrière, donc je ne tiens pas à ce que ça se sache. Il n’y a que la musique qui compte pour moi, tu sais bien. Alors qu’on me prenne pour une moldue, je m’en fiche bien.”

*J’étais assez peu concernée par les combats entre moldus et sorciers, et encore moins entre les mangemorts et l’ordre du phoenix. Je trouvais ces querelles, surtout la seconde, extrêmement puériles. Qu’est-ce que ça pouvait me faire, que machin soit moldus, qu’un tel soit un sang-pur ou que bidule soit un sorcier né-moldus ? Je n’en avais strictement rien à faire, et il n’y avait que ma musique qui m’importait vraiment. Alors, si pour ma musique, c’était plus simple de cacher que j’étais une sorcière, et bien je le faisais, ça ne me coûtait pas grand chose, finalement.*
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Lun 23 Oct - 9:50
« Merci de prendre du temps pour m’accompagner pour ce choix, alors. »
« Avec plaisir. » répondais-tu presque machinalement.

Alors que tu commençais à toucher vaguement du doigt le sujet, tu entendais Ady soupirer derrière toi. Tu te mordais la langue. Oh, comme c'était stupide de n'avoir aucune peur à affronter des mages noirs, des moldus psychopathes... Mais que l'idée de confronter ton ami sur un sujet que tu savais douloureux, te semblait impossible ! Pourtant, tu ne voulais pas être lâche. Mais tu savais que tu allais lui faire du mal... Et son état, sa réaction, te feraient tout autant de mal. Tu n'avais aucun cœur à la tâche.

« Non, de toute façon, Ewan sera présent, il n’apprécierait pas trop la plaisanterie. »

Tu oubliais trop souvent l'existence de cet homme. Après tout, tu n'avais pas l'impression qu'elle en parlait véritablement. Quelque part, tu avais la sensation qu'elle était déçue ou frustrée... Il te suffirait de laisser ta legilimencie grapiller quelques informations dans son esprit, mais pour l'heure, tu n'étais pas prête.
Tu remarquais que ton amie ne te retournait pas la question : contrairement à elle, tu avais un coeur de pierre semblait-il, et des relations... Tu n'en avais que trop rarement eu, trop pudique, trop investie dans ton travail... Pourtant, pas que tu ne désirais pas trouver les bras d'un homme... Seulement, tu savais que si tu te faisais active sur le sujet, sans doute que tu finirais comme Adelaide : amoureuse, le coeur brisé, ou fiancée. Et les trois en même temps étaient impensables.

Une nouvelle question, un nouveau soupir.
Tu commençais à sentir une pointe d'agacement monter en toi, sentant ta sensibilité s'en mêler. Si tu l'exaspérais à ce point, que faisait-elle ici ? Si c'était sa manière de te mépriser, tu n'appréciais pas. Tu serrais les dents, le regard perdu sur une robe.

« Je sais bien... Mais là n'est pas vraiment mon propos. » Tu inspirais et te redressais pour revenir à ses côtés et s'y planter. « Je ne sais pas si tu t'es informée des derniers évènements... » Bien sûr que non, et tu ne pouvais pas comprendre comment pouvait-elle si peu s'intéresser aux actualités. « ... Je pense que tu devrais avoir quelques sorciers avec toi. Pour ta protection. » Tu verbalisais ton inquiétude. Et quelque chose te disait qu'elle n'allait pas l'apprécier non plus. « Ce que tu fais, chanter dans le monde moldu en étant une sorcière... C'est une prise de position politique, Ady, que tu le veuilles ou non. Et on pourrait s'en prendre à toi... » Tes sourcils étaient froncés d'une inquiétude que tu ne dissimulais pas. Ton visage était terriblement plus expressif dans ton intimité.

Tu attrapais quelques robes au hasard, entraînant la blonde avec toi vers les cabines d'essayages pour avoir un peu plus d'intimité. Tu posais les robes, hésitant encore un peu. Mais tu ne pouvais pas te défiler, n'est-ce pas ? « J'aurais besoin de... Te parler de quelque chose aussi. » Tu pensais que le sujet serait douloureux, houleux, ou quelque chose de désagréable. Une part de toi espérait tout de même qu'Ady ait tourné la page et soit capable d'en parler et non pas fuir.
Tu détaillais son visage, avant de lâcher un prénom devenu si tabou entre vous ces deux dernières années : « Orion. » Tu préférais ne pas en dire plus, pour la laisser réagir avant que tu ne formules quoi que ce soit d'autre avant.
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Adelaide Flint
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Lun 23 Oct - 23:27


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*Rester calme, polie, c’est bien ça. Ne pas réfléchir au passé, c’était plus simple. De toute façon, c’était trop compliqué, et ça ne changerait rien. Il reste un méfiance, la crainte de retrouver des mots particulièrement acérés et un regard plus froid que les lacs gelés de Scandinavie. Alors je ne suis plus aussi investie dans cette relation, surtout émotionnellement d’ailleurs. Contrairement à Cyria, je n’étais pas du genre à tout contrôler froidement, à avoir une approche pragmatique des choses. Alors, cette rancune, c’est surtout une façon de me protéger. Une simple leçon, finalement. Quand un enfant ou un animal se rend compte que tel ou tel comportement mène à une blessure, il le fait une fois, mais pas deux. C’était un peu pareil pour moi.

Alors, avec Cyria, je me contente d’une amitié sans m’investir comme autrefois. Elle n’est plus ma meilleure amie, simplement une amie. Ce qui était déjà beaucoup, certains avaient été effacés de ma vie pour moins que ça.

Cela ne m’empêche pas de lui répondre que non, il n’y a personne dans ma vie, surtout personne adapté pour ce genre de soirée. Les hommes que je rencontrais étaient tout de même beaucoup des moldus, et ça, si c’était toléré pour s’amuser, je pense que personne ne rirait si j’amenais un moldus comme compagnon à une réunion entre sang pur. Et puis, ça serait idiot, comme balancer un agneau dans un nid d’accromentule en espérant que ça se passe bien pour l’agneau. Et puis, Ewan n’avait toujours pas bien digéré ma dernière relation, celle dont on ne parlait pas avec Cyria, et que je n’évoque pas plus.

Je n’ai pas le temps de lui retourner la question, qui, de toute façon, était une extrême majorité du temps un plutôt méprisant “je n’ai pas le temps”, “je me concentre sur autre chose”, “je priorise ma carrière”. En réalité, je trouvais surtout ça méprisant depuis que notre relation s’était détériorié, comme si elle me jugeait pour essayer. Entre celle qui croyait un peu trop à l’amour et celle qui refusait d’y croire, difficile de s’entendre.

Cyria change brutalement de sujet et sa réaction me fait lever les yeux au ciel et soupirer. Voilà, elle avait mal pris ma remarque. Pourtant, c’était vrai. Elle ne s’intéressait pas à ma carrière dans la musique, ce n’était sûrement pas assez prestigieux à ses yeux.

Elle me demande si je sais ce qui se passe, et je lui lance un regard qui veut tout dire. Me prenait-elle pour une idiote ? C’était impossible de l’ignorer. Quand elle me dit que je devrais avoir des sorciers pour ma protection, je soupire. C’était pénible, ce jugement systématique, à croire que le monde entier nous voulait du mal. D’accord, il y avait beaucoup de Blood Circle, mais franchement, l’opinion de certains sang-purs sur les moldus était exactement que ceux du camps opposé en changeant de place les noms. C’était franchement une bataille débile et puérile. Si bien que je lui réponds avec un immense sourire très faux, en jouant un mauvais jeu d’actrice.*

“Oh mais bien sûr. D’ailleurs, ma position politique est extrêmement claire : je n’en ai rien à cirer de tout ça. Personne ne sait que je suis une sorcière chez les moldus, si j’ai pu le garder pour moi pendant 7 ans, je devrais encore tenir quelques années, merci pour ta considération. Mais ne me demande pas de choisir entre la musique et la magie, Cyr’, t’aimerais pas la réponse.”

*Ah ça, non, Cyria et globalement la famille Flint n'aimeraient pas trop entendre la réponse à cette question, alors même qu’il n’y avait, pour moi, aucun doute à avoir. Pour moi, le sujet est clos. De toute façon, vraiment, tout ça me laisse de marbre. Enfin, non, je suis triste pour les gens blessés, qui souffrent, tout ça. Mais si chacun se mêlait de son cul, personne n’aurait de problème. Mais des deux côtés, la peur et le désir d’être au dessus de tout et tout le monde avait créé cette ambiance pas bien joyeuse.

Alors, comme pour marquer que le sujet est bien clos, je m’éloigne de quelques pas et regarde les vêtements sans beaucoup plus d’entrain qu’avant. Cyria me dit qu’elle a autre chose à me dire, et sans relever la tête, je lui dis :

“Je t’écoute.”

*Et puis, elle se contente de prononcer un prénom. Je m’arrête, me stoppe net, avant de déglutir et de reprendre comme si de rien n’était. Il m’avait fallu quelques mois pour ne pas sentir mon cœur se briser à la simple évocation de celui qui s’était bien amusé avec moi sans jamais avoir la moindre intention d’être correct à mon égard. Bref, quelqu’un que j’avais aimé à sens unique. Une personne à cause de qui Cyria et moi était en froid également, car décidément, j’y avais beaucoup perdu dans cette relation. Et ne parlons même pas du pauvre Ewan qui m’avait regardé avec une telle tristesse que cela m’avait encore plus brisé le cœur, si cela était possible. Aujourd’hui, j’avançais. J’étais toujours blessée, mais j’étais plutôt dans cette phase où je me disais que je valais mieux que ça, que je méritais quelqu’un qui m’aimerait passionnément, et pas un homme qui avait juste envie de bien baiser en rassurant papa. Alors, je me contente de répondre, extrêmement froidement : *

Ce n’est qu’un prénom, Cyria. Exprimes toi avec des phrases plus complètes.

*J’avais envie d’être un peu froide, à mon tour. C’était pourtant un sujet tabou… Mais j’avais des tonnes d’idées de remarques cinglantes que je garde pour moi, du genre “je suis peut être qu’une chanteuse chez les moldus, mais je sais faire une phrase “sujet-verbe-complément” et exprimer des idées. J’suis même payer pour les mettre en musique, alors tu vois”. Mais non, ce n’est pas mon genre de me montrer cinglante et froide. C’est plus un mode de défense, car je sais comment s’est terminé notre dernière discussion sur le sujet… Et le bon terme pour exprimer ce moment devait être, si on me donnait le choix, désastreux. Quoi qu’il n’était pas à la hauteur de la catastrophe que ça avait été.*
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Mer 25 Oct - 9:49
Adelaïde ne cessait de soupirer… et de lever les yeux au ciel. C’était alors plus fort que toi : tu laissais ton aura magique et s’étendre jusqu’à elle pour capter ses émotions ou ses pensées. Aussi, tu sentais tout ton être s’endurcir, laissant la froideur prendre le dessus pour te distancier de tes propres émotions. Adelaïde était irrespectueuse et insultante ; le respect était ce que tu attendais au strict minimum d’une relation quelconque, alors d’une amie ? Cela te peinait sincèrement.

Tu l’écoutais te répondre, encore une fois de manière irrespectueuse. Et Adelaïde déformait tes propos, ne faisait preuve d’aucune once d’empathie et ne voulait pas entendre ce que tu venais de lui formuler. Bien sûr que tu savais qu’elle était loin d’être militante, qu’elle jugeait cette cause… Et quand bien même vous pouviez avoir des opinions opposés, tu n’étais pas en train de remettre en cause les siens, ou sa musique. Tu ne l’avais jamais comprise, mais pas condamnée. Non, tu t’inquiétais pour sa sécurité et c’était là totalement différent. « Ce n’est pas du tout ce que je suis en train de dire, Ady. » Tu préférais abandonner, tu n’allais pas te battre avec elle parce qu’elle refusait d’ouvrir les yeux, ou d’entendre ce que tu lui disais ; et visiblement la blonde était du même avis comme elle s’éloignait.  
C’était probablement facile de réagir ainsi… Sauf que toi, tu avais beaucoup plus d'informations sur le Blood Circle, leurs actions, de ta position de Mangemort et vis-à-vis de ton travail. Tu n’étais pas en train de diaboliser le Blood Circle : tu sais ce qu’ils font.

Lorsque tu prononces le prénom de l’ancien partenaire d’Adelaïde, tu lui laisses le temps de ressentir, de réagir, de se rattraper. Tu assistes au moindre détail, aux pensées de la belle. Toi, tu ne ressens plus rien, et quelque part… tes regrets sont en train de s’envoler lorsque tu vois le comportement de la chanteuse face à toi. Sans doute que tout ceci aurait dû se passer il y a longtemps… Et il est fort probable que lorsque tu en parlerais à Saoirse, celle-ci te dise que c’était mieux ainsi, que votre relation n’était finalement pas saine.

« Ce n’est qu’un prénom, Cyria. Exprime-toi avec des phrases plus complètes. »

Ton visage était fermé et ton regard fixé sur elle. Ses pensées ne t’échappaient pas et un léger sourire se glissa sur tes lèvres, alors que tu détournais légèrement la tête. Non, Adelaïde ne méritait ni ton empathie, ni ton amitié et encore moins que tu la ménages finalement. Ton attention se reposait sur elle, de tes yeux perçants :  « Très bien, je vais faire une phrase sujet-verbe-complément : tu es une détestable peste. Le fait que j’ai pu te blesser - involontairement - autrefois ne t'excuse pas à te comporter de la sorte. Je ne l'accepte pas. » Tu parlais clairement, d’un ton calme, tes yeux posés sur elle. « Donc si tu n’es pas capable de te comporter comme une adulte, je n’ai plus rien à faire avec toi. » Prendre le mal à ses racines.

Tu ne sais pas si tu devais t’attendre à une réponse. Tu ne lui laissais pas vraiment le temps de répondre non plus : « Et en ce qui concerne Orion, je voulais juste t’informer, qu’il est effectivement possible que je nourrisse quelque chose pour lui. » Tu ne parles pas d’amour, tu ne penses pas que cela en est et quand bien même, tu es loin de l’avoir conscientisé. Cela fait des années que c’est ainsi, que c’était tapis dans l’ombre, mais jamais rien n’en était réellement sorti… A par s’éloigner d’Adelaïde lorsqu’elle était en couple avec Orion, car tes propres émotions étaient un véritable foutoir, envers elle, envers lui, envers toi-même. Tu avais trop de choses à gérer à cette époque-là. « Il s’est passé quelque chose entre lui et moi. » Il n’y a même pas une semaine, c’est pour dire que tu es honnête avec Adelaïde.. Même si présentement, tu te demandais pourquoi tu faisais cela, si ce n’est pour n’avoir rien à te reprocher. « Et j’ai envie d’explorer cela. J’ignore ce qu’il en est pour lui. Donc peut-être qu’il ne se passera rien du tout. Mais je voulais que tu saches. » Tu espérais qu’elle réagisse de manière mature, que vous puissiez en parler calmement. Mais au vu du début de cette conversation, tu en doutais. Il était clair pour toi, que c’était le début de la fin… à moins que cela ne soit que la fin de la fin…
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Adelaide Flint
Adelaide Flint
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Dim 29 Oct - 2:43


Dear old friend


*Comment ?

Comment avais-je pu croire que cette fois serait différente ? C’était idiot, naïf, stupid. Je n’ai même plus la force de faire semblant. Les mots de mon ancienne amie sont autant de poignards qui transperce mon cœur meurtri par ses actes du passé.

Je lui avais donné une seconde chance, et voilà où cela me menait. Une peste ? Etais-je une peste ? Pourquoi ?

Pour mon opinion politique ? Égoïste, oui, je le savais. Je n’étais pas concernée par ce conflit, alors je me contentais de fermer les yeux en me disant que les deux camps avaient aussi tort l’un que l’autre, et que l’on vivrait bien mieux en s'ignorant cordialement. Egoïste, oui, mais peste, je ne crois pas.

Pour avoir été blessée ? Sensible, oui. Peut être même hypersensible. Naïve ? Evidemment. Peut être avais-je mal réagi, exagéré un tout petit rien, une mauvaise passe, des mots prononcés trop vite sans être réfléchi. Mais qu’y pouvais-je si j’avais été très blessée ? Ce n’était que mes sensations, mon coeur, que je ne contrôlais pas.

Pour m’agacer de son inquiétude ? Peut être, oui. Mais tout mon entourage ne cessait de s'inquiéter depuis près de huit années maintenant, plus encore depuis que les moldus avaient eu vent de l’existence des sorciers. N’avaient-ils pas tous compris que j’étais assez grande pour me gérer et pour faire mes choix ? C’était peut être idiot, ou fou, mais je préférais mourir pour ma musique que vivre dans la tristesse. A quoi bon vivre si c’était pour être privée de la scène, d’enregistrement, d’album, de ma vie actuelle ? Un jour, peut-être, je n’aurais plus le succès que j’avais aujourd’hui, et alors, je pourrais tirer ma révérence en lançant un regard fier sur tout ce que j’avais accompli. Mais tout abandonner comme ça ? C’était hors de question, et d’ailleurs, c’était bien la seule chose pour laquelle je m’acharnais dans ma vie.

Non, j’avais beau réfléchir, je n’avais rien dit qui méritait pareil traitement, surtout de la part d’une vieille amie. A quoi s’attendait Cyria en me disant cela ? Je n’aurais su le dire. De la colère, peut être ? J’en avais en moi, bien sûr. Mais tellement moins que de la deception. Mon regard est celui d’un animal blessé. Je la regarde, en face, et la voilà qui continue. Un sourire jaune s’affiche sur mes lèvres. Et moi qui l’avait cru, quand elle m’avait dit que non, Orion n’était qu’un ami de son frère, rien de plus. Par la barbe de Merlin que j’avais été naïve ? J’ai l’impression d’être le dindon de la farce, ce personnage dans les comédies d’un autre temps fait pour se moquer de son malheur, dont tout le monde se riait.

Je reste là, face à elle, me trouvant stupide. Stupide, idiote, abrutie. Idiote d’avoir cru qu’une personne puisse vraiment m’aimer, pour ce que j’étais. Ce n’était pas arrivé depuis la mort de maman. Mes frères, mes sœurs, les hommes que j’avais connus, et maintenant mes amis. Tous m’avaient prouvé que je n’étais pas digne de leur amour, d’une sincérité qui ne serait pas pour moi. Était-ce à cause de mon secret, ce fardeau que j’aurais aimé ignorer ? Payais-je le prix de ce secret dans la solitude ? Peut être bien, oui.

Je reste silencieuse, en la regardant droit dans les yeux. Et puis, j’inspire un grand coup, en fermant les yeux, cette fois, avant de les rouvrir, tentant de me maîtriser, de contrôler mes émotions et ma voix.*

“Je fois. Si c’est ce que tu penses, alors nous ne devrions plus nous revoir.”

*Je cherche mes mots. J’ai en moi de la colère, de la tristesse, beaucoup de déception. Mais je suis aussi en colère contre moi même, d’y avoir cru, de m’être laissé bercé d’illusion par mes espoirs et ses jolis mots. Pourtant, cette femme devant moi a été une de mes amies les plus proches, celle à qui je racontais tout. Alors, avec une sincérité qui m’étonne moi-même, je reprends la parole pour ce que je crois être notre toute dernière interaction, espérons le à raison. Je ne supporterais sans doute pas bien de me retrouver face à elle dans les mois ou années à venir.*

Je te souhaite d’être heureuse, même si ça doit être avec lui,Cyria. Merci pour les moments agréables que nous avons passés ensemble. Au revoir.

*Une part de moi espère au fond qu’elle ne sera pas vraiment heureuse avec Orion, qu’elle me regrettera, mais je m’en veux de penser cela. Ce n’était pas digne de moi, ni de l’amitié que nous avions eu. Alors, au moins, cela me permettrait de tourner la page sur cette histoire, dans ma vie. Orion était derrière moi, et maintenant, Cyria aussi. Désormais, il ne fallait plus regretter, seulement avancer, et ce même si mon cœur en pâtirait pour quelque temps.

Alors, après un dernier regard, je me tourne et m’éloigne à travers les rayons, les yeux humides, retenant mes larmes pour quitter la boutique.*
❥ code by kimlee



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